PROMESSES
Les EMI : le tunnel obscur et la lumière au bout
Quand j’étais jeune, dans les années 80, j’ai dévoré les livres du psychologue et médecin américain Raymond Moody, premier auteur à succès s’étant penché sur ces Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE, Near Death Experience en anglais [note] Le titre est pudique : puisque tous sont revenus, il est difficile de parler de mort. Mais les livres de Raymond Moody en parlent comme si c’était réellement la mort : La vie après la vie, Lumières nouvelles sur la vie après la vie. Voir également les ouvrages de Kübler-Ross, Osis et Haraldsson etc.[/note] ). Voici une description de ce type d’expérience :
« Voici donc un homme qui meurt, et, tandis qu’il atteint le paroxysme de la détresse physique, il entend le médecin constater son décès. […]
Il se sent emporté avec une grande rapidité à travers un obscur et long tunnel. Après quoi il se retrouve soudain hors de son corps physique, sans quitter toutefois son environnement immédiat ; il aperçoit son propre corps à distance, comme en spectateur. […] Bientôt, d’autres événements se produisent : d’autres êtres s’avancent à sa rencontre, paraissant vouloir lui venir en aide ; il entrevoit les esprits de parents et d’amis décédés avant lui. Et soudain, une entité spirituelle, d’une espèce inconnue, un esprit de chaude tendresse, tout vibrant d’amour, un être de lumière se montre à lui. Cet être fait surgir en lui une interrogation, qui n’est pas verbalement prononcée, et qui le porte à effectuer le bilan de sa vie passée. L’entité le seconde dans cette tâche en lui procurant une vision panoramique, instantanée, de tous les événements qui ont marqué son destin. Le moment vient ensuite où le défunt semble rencontrer une sorte de barrière, ou de frontière, symbolisant l’ultime limite entre sa vie terrestre et la vie à venir.
Mais il constate alors qu’il lui faut revenir en arrière, que le temps de mourir n’est pas encore venu pour lui. À cet instant, il résiste, car il est désormais subjugué par le flux des événements de l’après-vie et ne souhaite pas ce retour. » [note] Citation de R. Moody, La vie après la vie, p. 36-37. On remarque la similitude avec le mythe d’Er que Platon relate dans le dixième livre de La République. Un soldat meurt, visite le pays des morts et revient. Tous les détails observés par Moody sont présents : décorporation, vue d’en haut, vision panoramique et rencontre avec des êtres surnaturels. Cette citation est reprise de mon livre sur la réincarnation(Florent Varak, La réincarnation, Éditions CLÉ).[/note].
Depuis la publication de ces ouvrages, des études scientifiques plus fines ont été menées pour décrire avec précision ce phénomène. Adrien Peyrache est neuroscientifique à l’université McGill, au Canada, où il dirige un laboratoire de recherche. Il note les constantes que l’on retrouve dans ce type d’expériences :
« Ces travaux conduits par Helena Cassol, neuropsychologue et doctorante en sciences biomédicales, mettent en évidence 11 composantes : vision d’une lumière, rencontre avec des défunts ou avec un être mystique, hyperlucidité, narration de scènes, sensation d’être dans l’obscurité, expérience de décorporation (Out-of-Body Experience, ou OBE), impression d’être mort, souvenir d’événements de vie passés ou de prémonitions, sensation d’entrer dans l’expérience de mort imminente, retour de l’expérience de mort imminente, perception altérée du temps. » [note] Adrien Peyrache, « Expériences de mort imminente : le quête d’une explication rationnelle », La Recherche, n° 540, octobre 2018, p. 60-64.[/note]
Les EMI : des expériences fiables ?
Ces expériences ne sont pas fiables dans le sens où elles ne décrivent pas ce qui se passe à la mort. Voilà pourquoi.
• Des expériences similaires sont vécues dans d’autres circonstances. Une personne sous anesthésie décrit un état analogue : « Après avoir été endormi – ce à l’éther ou au protoxyde d’azote, je ne sais plus – le garçon s’était retrouvé comme flottant près du plafond de la chambre ; au-dessous de lui, il se voyait lui-même, immobile, pendant que le praticien, aperçu de dos, se penchait sur son travail. » [note]Préface de P. Misraki dans l’ouvrage de R. Moody, La vie après la vie, p.10.[/note]
• Il existe d’autres conditions où l’état de la conscience est altéré : « Certaines expériences furent tentées, qui consistaient à provoquer une expérience métaphysique par une ingestion de LSD, afin d’aider les malades terminaux à transcender leur peur de la mort. Ainsi par exemple, Kast fit une première expérimentation contrôlée en 1966.
Du LSD fut administré à 80 patients souffrant de tumeurs malignes. 90 % des patients en retirèrent une conscience accrue du sens de leur existence, et changèrent radicalement leur approche de la mort.
[…] Étonnamment, [les chercheurs] observèrent aussi que la condition physique des patients qui avaient vécu ainsi une expérience transcendante s’était améliorée de façon spectaculaire. » [note]C. Hardy, L’après-vie à l’épreuve de la science, Éditions du Rocher, 1986, p. 48-49.[/note]
Il est vrai qu’à l’approche de la mort, et spécialement en cas de mort violente, des mécanismes physiologiques sont activés, donnant lieu à des sensations semblables à celles décrites plus haut. Les explications psychologiques sont également intéressantes, mais ne semblent pas convaincantes.
Un autre phénomène troublant est la « couleur religieuse » de l’expérience. La mère d’un ami, de famille chrétienne, a vécu cet événement de la mort imminente selon une grille de références chrétiennes. Est-ce à dire que chacun voit la mort selon sa compréhension ?
Un auteur adepte de la réincarnation prétend : « Le mort qui reste lucide, qui ouvre ses yeux et ses oreilles, celui-là verra après quelque temps cette lumière devenir une divinité. Et là, il se passe une chose peu compréhensible mais qui prouve que tous les hommes, malgré leurs différences, sont les fils de la nature. En effet, un chrétien verra Jésus-Christ, un Juif apercevra Moïse, un musulman contemplera Mohamed, un Indien découvrira Bouddha, un athée verra Socrate, etc. […]
L’important est d’atteindre la lumière qui se trouve sur la montagne secrète, […] peu importe la pente que l’on gravit. » [note] P. Vigne, La réincarnation, sur les traces des vies antérieures : les preuves de leurs existences, Éditions de Vecchi, 1988, p. 112.[/note]
Cette belle « macédoine » religieuse incite à pencher vers l’hypothèse d’une projection. Les visions de nature spirituelle sont nombreuses et variées. Une femme de mineur d’une soixantaine d’années se mourait d’un cancer excessivement douloureux. En extase, semblant très heureuse, elle dit à l’infirmière dans un état de parfaite lucidité : « La Vierge Marie ! Comme elle est belle ! » [note] Adrien Peyrache,
op. cit.
, p. 63[/note] Si chacun voit ce à quoi il croit, comment peut-on penser être devant le véritable récit de la mort ? Et si tous sont revenus, c’est qu’aucun n’était vraiment mort !
Une étude scientifique invalide cette thèse des EMI
Peyrache note déjà que contrairement aux affirmations de la littérature (Moody en tête), il y a près de 20 % d’expériences négatives. Il ne faut donc pas déduire que la mort, telle que représentée par ces livres à succès, donne une image globale constante de ceux qui s’en seraient approchés. Il note aussi que pour plusieurs, ces expériences « constituent la preuve de l’existence d’une vie après la mort. Ce raisonnement ne repose sur rien de sérieux. Par définition, aucun de ceux qui ont rapporté un vécu d’expériences de mort imminente n’a connu la mort. “Tout vient d’une confusion entre les concepts de mort cérébrale, où le cerveau est devenu totalement inactif, et de mort clinique, laquelle se limite à la cessation de la respiration et de la circulation sanguine, laissant ainsi encore une chance de récupération”, explique Charlotte Martial. Ainsi, les EMI ne nous permettent-elles pas de tirer la moindre conclusion scientifique au sujet d’un au-delà. » [note] Adrien Peyrache, op. cit., p. 64.[/note]
Et la Bible ?
La Bible rapporte plusieurs cas de « ressuscitation » [note]À distinguer de la « résurrection » puisque ces individus sont repassés par la mort. La résurrection, selon la Bible, touchera croyants et non-croyants (Act 24.15), donnant un corps impérissable dans la présence de Dieu ou dans l’absence de Dieu.[/note] , sans que ne soient décrits le ressenti ou l’expérience des individus concernés. Cette sobriété du récit biblique est à mon sens un argument qui plaide en faveur de l’historicité des événements relatés. Nous aurions posé mille questions au sujet de ce qu’il y avait de l’autre côté, nous aurions rapporté la réponse à grand renfort de publicité et d’exagération ! Mais rien de cela. Seul le rapport du fait nous est laissé.
Voici quelques-unes des ressuscitations miraculeuses, spectaculaires, que rapporte la Bible :
• trois dans l’A.T. : le fils de la veuve de Sarepta (1 Rois 17.17-22) ; le fils de la Sunamite (2 Rois 4.18 -37) ; et l’homme dont le corps touche les os d’Élisée (2 Rois 13.20-21) ;
• trois dans les Évangiles : la fille de Jaïrus (Marc 5.35 -42) ; le fils de la veuve de Naïn (Luc 7.12 -15) ; Lazare (Jean 1.38-44) ;
• une dans le livre des Actes : Tabitha (Act 9.36-41).
Absolument rien ne transparaît de leur expérience.
L’accent est tout entier placé sur la vie accordée, sur le réconfort des proches, sur la puissance de Dieu, sur la foi en Christ, auteur d’une restauration complète par l’Évangile.
Nous sommes tellement curieux sur l’au-delà ! Mais la Bible ne joue pas sur notre imagination et concentre l’essentiel de notre attention sur « ici et maintenant », avec seulement quelques brèves descriptions ou anticipations de la vie au-delà du voile (cf. 1 Cor 15 ; 2 Cor 4-5 ; 12 ; Apoc 6…).
Cela doit nous inviter à la plus extrême prudence devant ceux et celles qui mettent en avant des voyages extraordinaires dans l’au-delà. Le monde spirituel n’est pas neutre (2 Cor 11.14). La fraude est fréquente, même parmi ceux qui se réclament d’une spiritualité « chrétienne ».
Il serait tragique de compter sur les EMI pour affronter la mort, quand elles ne sont que le fruit de l’imagination ou de conditions physiologiques non identifiées par la médecine. Mieux vaut considérer la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ – résurrection qui est un événement historique attesté ! À la sœur de Lazare, mort et enterré et qu’il ressuscitera peu de temps après, Jésus dit, pour notre réconfort et notre assurance : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11.25-26).
- Edité par Varak Florent
L’apôtre Paul exhortait son enfant dans la foi Timothée à combattre le bon combat de la foi (1 Tim 6.12).
Lui-même affirme que c’est ce qu’il a fait dans sa vie chrétienne (2 Tim 4.7).
Cette exhortation concerne tous les chrétiens. Le combat spirituel est le fait même de notre participation à la nature divine, à partir du moment où nous sommes devenus enfants de Dieu.
C’est Dieu qui fixe le plan de guerre et nous donne les armes.
Le combat spirituel annoncé dès la chute de l’homme
Le combat spirituel est annoncé par Dieu dans Genèse 3.15 lorsqu’il dit au serpent : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon ». En même temps que cette guerre est annoncée, la victoire sur les forces du mal est aussi assurée. Si Satan rendra l’humanité infirme (« tu lui blesseras le talon »), Jésus-Christ lui portera un coup fatal (« celle-ci t’écrasera la tête »). Tout chrétien doit être conscient que sa nature divine le place automatiquement dans le combat spirituel. D’un côté, nous avons la postérité de la femme qui représente la puissance de Dieu, et de l’autre, nous avons la postérité du serpent qui représente les puissances du mal.
Les Juifs qui voulaient lapider Jésus auraient dû montrer qu’ils étaient les enfants d’Abraham en croyant en Dieu et en lui obéissant. Jésus démontre qu’ils ont pour père le Diable et qu’ils se placent en opposition face à lui (Jean 8.39-44).
De même, l’apôtre Paul parle de cette persécution des enfants nés selon la chair contre ceux qui sont nés selon l’Esprit (Gal 4.28-29). Aussi, il mentionne que nous qui sommes sauvés maintenant, nous avons autrefois marché selon l’esprit du Diable (Éph 2.1-3). Quant à l’apôtre Jean, il identifie les enfants de Dieu et les enfants du Diable en observant leur pratique ou non du péché (1 Jean 3.8-10). Ainsi, nous pouvons dire que tous les enfants de Dieu font le combat spirituel avec pour commandant en chef Jésus-Christ, et assistés par les anges fidèles ; alors que les non-croyants sont impliqués dans un combat spirituel avec pour commandant en chef le Diable, et assistés par les démons.
Le combat spirituel réitéré pour chaque génération
Au moment où Dieu installe le peuple d’Israël sur la terre promise, il décrète suite à leur désobéissance (ils n’ont pas pu chasser les Cananéens), que chaque génération devait connaître et apprendre la guerre. Chaque génération des enfants de Dieu doit apprendre pour elle-même la réalité du combat (Jug 3.1-2). Il y aura toujours tout autour de nous des personnes qui répandront des sectes et fausses doctrines et les puissances du mal sont présentes.
S’il est vrai que les enfants d’Israël combattaient avec des armes charnelles, la nature des armes change dans le Nouveau Testament ! Les armes charnelles consistaient à détruire les peuples idolâtres par les armes de guerre, à brûler au feu les statues, et à mettre physiquement à mort les faux prophètes (voir par exemple Élie face aux prophètes de Baal dans 1 Rois 18.40). Le chrétien aujourd’hui n’utilise pas l’épée (Mat 26.51-52).
Les armes pour le combat spirituel
La nature des armes n’est plus charnelle comme dans l’Ancien Testament. L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses » (2 Cor 10.4). Le Seigneur Jésus réprimande Simon Pierre qui prend l’épée pour couper l’oreille de Malchus.
La désignation des armes à utiliser dans le combat spirituel se trouve dans d’autres passages du Nouveau Testament et principalement dans Éphésiens 6.13-18.
On y dénombre : la vérité, la justice, l’Évangile de paix, la foi, le salut, la Parole de Dieu et la prière.
Nous voyons qu’il n’y a ni armes blanches, ni fusils qui soient mentionnés sur cette liste ou ailleurs. Le chrétien qui va au combat spirituel ne se présente qu’avec son corps, son âme, et son esprit.
Les adversaires dans le combat spirituel
L’apôtre Paul identifie clairement les adversaires dans le combat spirituel : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Éph 6.12). Même si les chrétiens voient devant eux des hommes et des femmes qui les persécutent, il leur faut comprendre que derrière ceux-ci se trouvent les puissances du mal ; et que Dieu leur a donné des armes qui sont puissantes pour renverser ces forteresses. Devant Pilate et ses accusateurs, Jésus a dit que son royaume n’était pas de ce monde pour combattre le gouverneur et ceux qui l’accusaient (Jean 18.36). Dans le combat spirituel, le chrétien doit donc éviter de limiter son regard à cet individu qui se présente devant lui. Il est vrai que tous les mauvais agissements ne proviennent pas du Diable et des démons ; il y a aussi la nature pécheresse qui pousse à la fois les non-croyants et les croyants en Christ à faire du mal. La Bible montre que Satan (1 Pi 5.8), le monde (1 Jean 2.15-16), et la chair (Rom 8.7) sont nos ennemis. Dieu nous enseigne des techniques de combat qu’il nous faut suivre.
Les techniques du combat spirituel
L’apôtre Paul précise que nous ne combattons pas contre la chair et le sang. Il déconseille ainsi l’usage de tout moyen charnel dans le combat spirituel.
Même les injures ne sont pas autorisées dans le combat spirituel : « Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime ! » (Jude 9). Le Seigneur Jésus a demandé aux disciples de veiller et de prier pour ne pas tomber dans la tentation (Mat 26.41). Il a enseigné que même les démons les plus tenaces sortiront par la prière et par le jeûne (Mat 17.21). Il ne s’agit donc pas pour le chrétien de harceler le démon jour et nuit pour le faire partir ; il s’agit de parler à Dieu avec un esprit d’humilité. Dans le combat de la prière, le chrétien ne doit jamais oublier de confesser ses péchés au Seigneur ; car Dieu n’exauce pas les pécheurs ou ceux qui gardent l’iniquité dans leur cœur. Le Seigneur nous demande de bénir nos ennemis, et de ne pas les maudire (Matt 5.43-44). Enfin, Dieu recommande des principes de séparation avec les fausses doctrines, et de séparation même avec les frères qui persistent dans le péché (Mat 18.17 ; 1 Cor 5.11-12 ; 2 Jean 9-11).
Le Nouveau Testament recommande la séparation biblique d’avec les faux prophètes, et non la tuerie comme l’Ancien Testament. La victoire n’est assurée que lorsque nous suivons ces techniques bibliques.
Car « l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles. » (2 Tim 2.5)
La victoire assurée du combat spirituel
Dieu avait déjà dit que la postérité de la femme écraserait la tête du serpent. Par la crucifixion et la résurrection de Christ, la victoire du combat spirituel est bel et bien assurée. « Il (Christ) a dépouillé les dominations et les autorités ; et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix » (Col 2.15). Il nous faut être patients, et nous verrons bientôt de nos propres yeux la fin du combat spirituel. « Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! » (Rom 16.20)
En conclusion, face aux puissances du mal, le chrétien doit porter les armes que Dieu lui a données ; sachant que Christ a vaincu les forces des ténèbres et que par lui (Christ), le chrétien est vainqueur. La force n’est pas en nous-mêmes. Le combat spirituel n’est ni magique, ni réservé à une élite religieuse ; il est l’affaire de tous les chrétiens qui doivent marcher selon l’Esprit de Dieu et conformément aux dons spirituels et à la foi que Dieu a départis à chacun de ses enfants.
- Edité par Mvondo Simon
Dans les milieux théologiques, on a l’habitude de répondre à cette question de deux manières diamétralement opposées :
1) ceux qui sont « cessationistes » affirment que les miracles ont cessé peu de temps après la fondation de l’Église, la disparition des apôtres et la formation du canon des Écritures ;
2) les « non-cessationistes » (ou « continuationistes »), quant à eux, disent que les miracles existent encore de nos jours.
Les deux camps s’efforcent alors de présenter des arguments bibliques, doctrinaux et historiques pour justifier leur position, et le débat génère souvent des querelles.
Laissant donc de côté la discussion entre ces deux points de vue, arrêtons-nous plutôt sur la question elle-même qui est posée ici : les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ? Plus précisément, sur ce qui peut motiver une telle question. Mais avant d’aller plus loin, il est important de définir ce qu’est un « vrai » miracle : c’est une intervention surnaturelle de la part de Dieu (Gal 3.5) ou du diable (2 Thes 2.9), pour le bénéfice ou le préjudice des hommes. Ainsi, tant Dieu que le diable peuvent opérer des miracles, ce dernier toutefois avec la permission souveraine du Créateur (Apoc 17.17). Cette réalité justifie d’être prudent vis-à-vis des miracles et souligne l’importance du discernement.
On a parfois l’impression que certains croyants espèrent voir des miracles se produire devant leurs yeux afin d’avoir une « preuve » que Dieu est bien présent dans leur vie et que leur foi n’est pas vaine.
Cependant, Dieu lui-même affirme que la foi vient de sa Parole et que le Saint-Esprit témoigne à notre esprit que nous lui appartenons (voir Rom 10.17 ; 8.16). C’est pourquoi le temps de qualité passé dans la lecture et l’étude des Écritures, de même que dans la prière sous la direction du Saint-Esprit vont certainement contribuer plus que toute autre chose à l’affermissement de notre foi (2 Tim 3.16,17 ; Jac 5.16).
D’ailleurs, les récits bibliques démontrent clairement que même les plus grands miracles de Dieu n’ont pas un impact aussi durable dans la vie des croyants que l’enracinement dans sa Parole et la communion avec lui dans la prière. Le peuple d’Israël (et nous ne sommes pas meilleurs qu’eux) a bien vite oublié les signes au Sinaï, les plaies en Égypte et les prodiges accomplis par Élie et Élisée (Ps 106.21,22).
Même le Seigneur Jésus a démontré que « croire en son nom en voyant les miracles qu’il faisait » ne garantissait pas une foi authentique et solide (Jean 2.23-25). Tandis que le mauvais riche croyait que la résurrection miraculeuse de Lazare amènerait ses frères à « croire » en Dieu, Abraham lui répond plutôt : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ». Ou pour le dire autrement : « Ils ont la Parole de Dieu entre les mains ; qu’ils la lisent ! » (cf Luc 16.27-31)
Dieu, parce qu’il est tout-puissant, souverain et immuable, peut et fait certainement beaucoup de miracles encore à notre époque. Par exemple, chaque fois que nous prions pour la conversion d’un pécheur ou pour la guérison d’une personne, c’est un miracle que nous demandons à Dieu (Rom 10.1). C’est vrai que nous sommes en droit de nous interroger sur les prétendus « dons miraculeux » dont certains abusent, et souvent pour des « gains honteux ». Mais il ne fait aucun doute que Dieu peut sauver, délivrer et guérir lui-même sans aucun intermédiaire. Dieu est le Dieu des miracles et nous avons le privilège de nous adresser humblement à lui par la foi dans la prière (2 Cor 1.9-11). Réjouissons-nous, car il est le Sauveur, le libérateur et le divin médecin (1 Pi 5.7).
- Edité par Despins Gilles
Le but de cet article est l’observation des temps ou périodes de l’histoire biblique où Dieu a donné à certaines personnes le pouvoir d’exercer des miracles ou signes prodigieux. Nous traiterons donc des miracles divins réalisés par la main de l’homme, et non des miracles accomplis par Dieu sans intervention humaine.
La période de la loi
La première période de miracles exercés par un homme choisi par Dieu, nous l’appellerons la période de la loi.
Les oracles de Dieu sont donnés au peuple juif (Rom 3.2). La mission d’Israël, de même que la réception de la loi au Sinaï font partie d’une nouvelle révélation de Dieu sur terre. Comme nous le verrons, chaque nouvelle révélation de Dieu, correspondant à une nouvelle période de l’histoire du peuple de Dieu, est confirmée par des signes ou miracles prodigieux accomplis par des hommes choisis et revêtus de puissance par Dieu. Cette période est la première où l’on voit Dieu accorder le don d’opérer des miracles. Le message et la mission de Moïse sont confirmés par des miracles, signes ou grands prodiges (Ex 7-11 — les 10 plaies ; Nom 16 — le feu et la terre qui s’ouvre.)
Les signes ou miracles de cette période ne durèrent que 40 ans environ.
Josué, le successeur de Moïse, sera le témoin de la puissance de Dieu à plusieurs reprises, mais en exercera très peu par sa main. Dans chacune des périodes que nous verrons, le pouvoir donné à un homme pour opérer des miracles ne dure jamais longtemps.
Un fait important à remarquer : dans chacune des périodes de miracles, il y a des imitations diaboliques ou charnelles ou humaines. Les sages et enchanteurs de Pharaon imitèrent plusieurs signes de Moïse (Ex 7.11 avec 2 Tim 3.8).
La période du prophétisme
La deuxième période de miracles opérés par des hommes de la part de Dieu est la période du prophétisme. La période du prophétisme peut être découpée en deux phases distinctes : soit celle d’Élie et Élisée (qui peut être appelée prophétisme de miracles) et celle du prophétisme d’oracles qui concerne les prophètes qui leur succédèrent. C’est dans la première phase que les miracles sont abondants.
Dieu revêtait de son autorité des hommes pour qu’ils communiquent exactement sa volonté à Israël (Deut 18.18). Une révélation nouvelle et de la plus haute importance : le prophète, en plus d’exhorter le peuple à revenir à Dieu, prophétisait sur la personne du Messie, le Seigneur Jésus-Christ, sa première venue, ses souffrances expiatoires, son retour pour sauver son peuple et l’établissement du règne millénaire. Le message et la mission d’Élie et Élisée, par exemple, furent confirmés par des signes prodigieux. Ces miracles ne durèrent que 50 ans environ.
Nous remarquons des imitations diaboliques durant cette période par des faux prophètes, notamment les 450 prophètes de Baal (1 Rois 18.19).
La période de Christ
La troisième période de miracles opérés par des hommes de la part de Dieu est la période de Christ, Emmanuel, Dieu avec nous. C’est ici la révélation nouvelle par excellence, Dieu lui-même sur terre parmi son peuple : « Dieu manifesté en chair » (1 Tim 3.16) ; « La Parole a été faite chair » (Jean 1.14).
La personne, le message et la mission de Christ sont confirmés par des miracles ou signes prodigieux qu’il a accomplis pour la gloire de son Père (Mat 4.23 ; Jean 6.14 ; 9.33 ; 11.43 ; 20.30,31). Le Fils de Dieu révéla ou confirma son identité et l’importance de son message par des miracles opérés dans les débuts de son ministère (Mat 4.23). L’intensité et l’étendue des miracles accomplis par le Seigneur diminua par la suite et il prit soin spécialement de ses disciples (Mat 21 ; Luc 20). Ses œuvres aussi témoignent clairement qu’il est l’envoyé du Père, lui, le Fils de son amour (Jean 5.36). Les miracles du Seigneur Jésus ne durèrent qu’environ 3 ans sur ses 33 ans de vie terrestre.
La vie de Judas est un exemple de faux prophètes faisant des miracles en son nom. Jésus a parlé de ce genre de prophète en Matthieu 7.22,23, quand il dira à ceux qui ont prophétisé et fait des miracles en son nom : « Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi. »
La période de l’Église
La quatrième période de miracles bibliques avec des hommes opérant des miracles prodigieux est la période de l’Église.
Ici, la nouvelle révélation correspondant à cette période est l’Église, ou le corps de Christ formé sur la terre. La révélation de la formation de l’Église était un mystère caché de tout temps et dans tous les âges par Dieu, mais révélé maintenant à ses saints (Col 1.26 ; Éph 1.22,23). Ce mystère, cette nouvelle révélation de Dieu, fut confié principalement à l’apôtre Paul (Éph 3.3-6). L’Église commença à la Pentecôte, par l’action du Saint-Esprit accompagnée de miracles ou signes confirmant cette nouvelle révélation de Dieu (Héb 2.3,4 ; 2 Cor 12.12).
La capacité de Dieu donnée à ses serviteurs d’opérer des miracles dans cette période diminua progressivement et cessa une trentaine d’années après la Pentecôte. Les guérisons miraculeuses sont associées au ministère de Jésus et des apôtres (Luc 9.1,2). Vers la fin du temps des 12 apôtres, les guérisons et le parler en langues diminuaient. Paul, qui a ressuscité Eutychus (Act 20.9-12), n’a pas guéri Épaphrodite (Phil 2.25-27), Trophime (2 Tim 4.20) et Timothée (1 Tim 5.23). Quelques années plus tôt, lui-même n’a pas été guéri (2 Cor 12.7-9). L’autorité des apôtres ayant été établie, les miracles opérés par eux ou leurs associés n’étaient plus nécessaires.
Durant cette période de la nouvelle révélation de Dieu concernant l’Église, nous remarquons des imitations diaboliques, charnelles ou humaines des miracles apostoliques. À défaut d’imitations, ces trompeurs tentent d’impressionner les foules pour les détourner de la Parole de Dieu : Simon le magicien (Act 8.9), le faux prophète juif, nommé Bar-Jésus (Act 13.6), des exorcistes juifs qui utilisaient le nom de Jésus (Act 19.13), la femme à l’esprit de python (Act 16.16), un autre Jésus prêché (2 Cor 11.4), des faux apôtres (2 Cor 11.13), à la fin du temps de l’Église, l’impie avec des miracles de Satan (2 Thes 2.8,9).
La période de l’établissement du royaume millénaire de Christ
La cinquième et dernière période de miracles bibliques où Dieu donne à certains hommes le pouvoir d’accomplir des miracles ou signes est la période de l’établissement du royaume millénaire de Christ sur terre.
Cette période se déroule durant la grande tribulation (Apoc 11.3-6). Dieu confirmera le message et la mission de certains de ses serviteurs par des signes prodigieux qu’ils exécuteront. Deux témoins de Dieu utilisent un feu dévorant, peuvent fermer le ciel, changer les eaux en sang et frapper la terre. Ils seront tués par la bête (Apoc 11.7), mais ils ressusciteront et monteront au ciel durant un grand tremblement de terre (Apoc 11.13). Ce pouvoir donné à des hommes ne dure que 1 260 jours. De l’autre côté, nous savons que l’impie, qui est apparu avec la puissance de Satan, l’a fait avec des miracles, des signes prodigieux mensongers (2 Thes 2.9).
Dans chacune des périodes incluant une nouvelle révélation ou une action nouvelle de Dieu sur terre, nous remarquons des imitations diaboliques.
Jésus avait prédit la venue d’imitateurs : « Plusieurs viendront sous mon nom, » (Mat 24.5). Durant cette période, une bête se rendra semblable à un agneau, mais parlera comme un dragon et séduira les habitants de la terre par de grands prodiges, comme faire descendre du feu du ciel (Apoc 13.11, 14). Nous voyons même une trinité satanique en Apocalypse 16.13,14 et cette fausse trinité sera jetée dans les flammes à la fin (Apoc 20.10).
Cette période est la dernière période de miracles bibliques, la dernière fois où Dieu donne l’autorité et la capacité à des serviteurs de son choix d’opérer des miracles.
En guise de conclusion, concernant le pouvoir donné par Dieu à des hommes qui le servent d’opérer des miracles ou signes miraculeux, nous remarquons deux constantes. La première, c’est que le pouvoir donné à des serviteurs d’opérer des miracles ne dure jamais longtemps. La deuxième, c’est que nous trouvons des imitations dans chacune d’elles. Maintenant que nous avons la Parole de Dieu écrite complète, ce ne sont pas les miracles qui confirment ou réfutent ce qu’elle dit, mais la Bible, la Parole de Dieu inspirée qui les confirme ou les réfute. Qu’en pensez-vous ? Les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ?
- Edité par Gauthier Gilles. D
La venue de Jésus-Christ sur la terre a été l’occasion d’une intense activité miraculeuse. Que ce soit directement par lui — surtout — ou par ses disciples — à certaines occasions — guérisons, exorcismes, résurrections même, ont émaillé les trois ans de ministère public du Seigneur. Au point même que certains voyaient en lui un nouvel Élie, le fameux prophète thaumaturge [note] Un thaumaturge est littéralement un « faiseur de miracles ».[/note] d’autrefois (Mat 16.14).
La mort, la résurrection et l’ascension de Jésus n’ont pas mis un terme à cette activité miraculeuse. Comme l’écrit l’auteur de l’Épître aux Hébreux, un chrétien de la deuxième génération : « Le salut annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Héb 2.3-4).
Le livre des Actes rend témoignage d’un certain nombre de miracles, dans la continuité et en pleine cohérence avec ceux des Évangiles. Nous en examinerons certaines caractéristiques.
Les miracles sont opérés par les apôtres et quelques autres croyants qualifiés
Rien, dans le livre des Actes, n’indique que tous les chrétiens des débuts de l’histoire de l’Église aient accompli des miracles. Luc rapporte que ceux-ci étaient opérés par les apôtres (2.43 ; 5.12), par deux des sept délégués des apôtres, Étienne et Philippe (6.8 ; 8.6) et par quelques autres personnes spécifiquement envoyées, comme Barnabas (14.3 ; 15.12).
Pierre (5.15) et Paul (19.11) sont particulièrement distingués comme ayant eu la capacité d’opérer des « miracles extraordinaires ». Le fait qu’on vienne chercher un apôtre pour opérer un miracle (9.38) démontre à l’évidence que tous n’en avaient pas le don.
Les miracles ne sont pas systématiques
• Quant aux lieux : Les Actes rapportent des miracles opérés en divers endroits (Jérusalem, la Samarie, la Judée, Icone et Lystre, Éphèse…), mais sont silencieux sur d’autres lieux où les apôtres sont pourtant restés un certain temps. Par exemple, Luc n’évoque aucune activité miraculeuse à Antioche, ni à Thessalonique.
Rien n’est dit d’un quelconque miracle de Paul à Athènes, où il y avait pourtant du monde pour l’écouter. À Corinthe, même si Paul indique ailleurs qu’il en a fait dans cette ville (2 Cor 12.12), les miracles sont omis par l’auteur. À tout le moins, ils n’étaient pas la condition sine qua non de l’annonce de l’évangile en tout endroit.
• Quant aux personnes : Pierre a été miraculeusement délivré d’une mort certaine par un miracle dont il a bénéficié quand un ange l’a tiré de la prison d’Hérode. Son ami Jacques, peu de temps auparavant, avait subi le martyre sans bénéficier du même miracle. Paul a passé plusieurs années en prison, à Césarée, puis à Rome, sans être surnaturellement délivré. Et pourtant, qui pourrait dire si Pierre était plus pieux ou avait plus de foi que Jacques ou Paul ? Bénéficier d’un miracle n’est pas le signe d’une foi supérieure.
• Quant aux occasions : Il semble qu’à certaines occasions, une « vague » de miracles ait été opérée, puis que ceux-ci soient devenus plus sporadiques : le début du ministère de Paul à Éphèse fut très actif en prodiges mais rien dans la lettre aux Éphésiens ou dans les deux lettres à Timothée ne laisse supposer qu’ils continuèrent dans cette ville.
Les miracles ne sont pas toujours sélectifs
« La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris » (5.16). Comme du temps de Jésus (Marc 6.56), à cette occasion, tous les malades sans exception sont guéris et tous les possédés sont délivrés (notez que le texte distingue soigneusement entre les deux catégories). Nulle discrimination par rapport à la grandeur de la foi de la personne, à son désir d’être délivrée, à la nature de son mal, etc. Le signe tient aussi à la généralité. À d’autres occasions, « beaucoup » remplace « tous » (8.7).
À ces miracles « de masse », s’ajoutent des miracles plus ciblés. Plusieurs femmes pieuses sont décédées du temps des Actes, mais seule Dorcas a été ressuscitée (9.36-42). Plusieurs infirmes vivaient à Jérusalem, mais seul celui du temple a été guéri. Nous voyons au travers de ces différences la totale liberté d’action de l’Esprit de Dieu qui opère souverainement pour produire l’effet désiré.
Les miracles sont instantanés
Aucun texte des Actes n’indique qu’il ait fallu attendre un certain laps de temps pour que la guérison s’opère ou encore qu’elle ait été progressive. Au contraire, Luc — lui-même médecin, ne l’oublions pas — insiste sur l’instantanéité de la guérison : « au même instant » pour le boiteux du temple (3.7), « aussitôt » pour le miracle de jugement sur Élymas (13.11), « d’un bond » pour l’impotent de Lystre (14.10), etc.
Les miracles font parfois plus que rétablir la situation antérieure
Pour plusieurs des miracles détaillés rapportés dans les Actes, la guérison opérée allait bien au-delà du rétablissement d’une fonction existante jusque-là et devenue inopérante du fait de la maladie. Dieu « reconstruit » ce qui n’avait jamais existé : comme pour l’aveugle-né de l’Évangile (Jean 9.1), il permet que l’infirme de Lystre, « boiteux dès le ventre de sa mère (litt.) et qui n’avait jamais marché » (14.8) acquière une faculté qu’il n’avait jamais eue. La durée du handicap renforce l’extraordinaire d’un miracle : « L’homme qui avait été l’objet de cette guérison miraculeuse était âgé de plus de quarante ans »,
insiste Luc à propos du boiteux du temple (4.22).
Les miracles visent avant tout à ouvrir la porte à la prédication de la Parole
Les guérisons et les exorcismes ne sont pas une fin en soi. S’ils apportaient pour les personnes concernées un soulagement ô combien bienvenu aux conséquences du péché, ils avaient avant tout pour but de préparer les spectateurs à l’écoute de la prédication de la Parole.
• Les apôtres demandent à Dieu de donner à ses serviteurs d’annoncer sa parole avec une pleine assurance, en étendant sa main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de son saint serviteur Jésus, mais c’est pour pouvoir annoncer « la parole de Dieu avec assurance » (4.29-31).
• Les miracles d’Étienne ont ouvert des discussions et au même moment la parole de Dieu se répandait de plus en plus (6.7).
• Ceux de Philippe rendent les foules attentives à ce qu’il disait (8.6,10).
• Le proconsul « voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur »… plus encore que par la cécité de son faux-prophète de conseiller (13.12)
• L’objectif des signes opérés par les apôtres n’est jamais plus clair que dans l’épisode d’Icone : « Ils restèrent cependant assez longtemps à Icone, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fasse par leurs mains des prodiges et des miracles » (14.3). Ces derniers sont là pour appuyer la prédication, jamais pour la remplacer.
Jamais personne ne sera sauvé par un miracle, si grand soit-il (cf. Luc 16.31). La foi ne vient que de la parole du Christ (Rom 10.17). Un miracle accrédite le porteur de la parole en transformant temporairement les corps, mais seule la prédication authentique de la Parole de Dieu opère une transformation éternelle des cœurs.
Les miracles sont une anticipation du ciel
Ce magnifique déploiement de la puissance miraculeuse de Dieu en guérisons, en rétablissements, en délivrances, est un avant-goût du rétablissement total que l’introduction du royaume éternel de Christ produira. Tous les bénéficiaires de ces démonstrations surnaturelles sont morts, et, entre-temps, ont pu connaître à nouveau la maladie, le handicap. Un jour, la transformation sera définitive, dans des corps et des esprits à jamais délivrés des conséquences du péché. Entre-temps — et c’est ce dont témoigne le livre des Actes — l’évangile a commencé à être prêché avec puissance à partir de Jérusalem (1.8) et s’est étendu jusqu’aux bouts de la terre. Les miracles ont joué leur rôle, gloire en soit rendue à Dieu !
Les miracles s’estompent ?
La lecture cursive du livre des Actes suggère une diminution de la fréquence des miracles. Nombreux aux débuts de l’Église à Jérusalem ou lors des premières annonces de l’évangile en Samarie, au sud-ouest de la Judée, en Asie mineure ou à Éphèse, nous n’en voyons plus lors de la dernière montée de Paul à Jérusalem, ou lors de ses séjours à Césarée ou à Rome.
Le dernier relaté se situe sur une île non encore atteinte jusque-là par la bonne nouvelle, Malte (28.3-9). Il semble que les signes prodigieux aient eu pour but premier d’ouvrir la porte à l’évangile de Jésus-Christ dans les endroits où il était prêché pour la première fois. Une fois celui-ci installé et connu, l’activité miraculeuse s’estompe.
Les « testaments » des deux principaux thaumaturges du livre des Actes, Pierre et Paul (2 Pierre et 2 Timothée), sont muets sur les miracles : aucun appel à opérer des signes spectaculaires, aucune suggestion de prier pour recevoir la capacité de le faire, même pas la plus petite allusion aux grands prodiges qu’ils avaient opérés ou vus dans le passé.
Au contraire, les deux apôtres insistent sur les souffrances à supporter patiemment, sur l’endurance à démontrer dans les épreuves. Ils exhortent à espérer dans la délivrance, mais la renvoient au retour du Seigneur.
En conclusion, rappelons que l’activité miraculeuse du temps des Actes des apôtres témoigne d’une situation historique donnée, qui ne s’est, par définition, jamais reproduite. Dans la suite de l’histoire de l’Église jusqu’à aujourd’hui, les situations ont varié considérablement en fonction des époques et des lieux. Si pertinents que soient les critères relevés dans cet article, nous ne pouvons pas en déduire que toute action miraculeuse les remplisse nécessairement. Dieu est et restera souverain !
- Edité par Prohin Joël
Comme en témoignent les quatre Évangiles, les signes miraculeux étaient un des trois axes essentiels du ministère terrestre de Jésus.
Matthieu 4.23 résume en effet : « Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. »
Jésus proclamait la Bonne Nouvelle aux foules, l’enseignait et enfin, il accomplissait des miracles. La question que l’on se pose est celle-ci : pourquoi Jésus a-t-il accompli autant de miracles ? Essayons de comprendre la signification, la portée de ces miracles.
Cette question est d’autant plus importante qu’aujourd’hui la poursuite du merveilleux fait partie de ce que recherche la société. J’en veux pour preuve le regain d’intérêt pour la science-fiction et le fantastique, notamment dans le cinéma, avec l’univers DC comics[note] DC comics est l’une des principales maisons d’édition BD américaines. « DC » signifie « Detective Comics ». Les super-héros Batman, Superman, et Wonder Woman font notamment partie de cet univers.[/note], Marvel et autres super-héros. Jésus était-il un super-héros qui voulait épater la galerie, un justicier, un défenseur de la veuve et de l’orphelin ? Oui et non ! Faisons ensemble un tour d’horizon.
Jésus faisait des miracles pour révéler qu’il était le Messie attendu
Une étude globale de l’Évangile selon Jean révèle que les douze premiers chapitres sont articulés autour de sept miracles de Jésus, connus parfois comme « les sept signes de Jean ». L’accent est mis sur le fait que les miracles avaient avant tout pour but de montrer qu’il était le Messie attendu. Le 1 er signe (l’eau changée en vin) par exemple, se conclut par le fait que ses disciples croient en lui (Jean 2.11). Le 4e signe (la multiplication des pains) se conclut avec la foule reconnaissant que « Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde » (Jean 6.14). Il y a ceux qui croient, mais il y a aussi ceux qui ne croient pas.
Il existe en effet une dualité entre ceux qui disent de Jésus qu’il a un démon (Jean 8.48,52), qu’il ne respecte pas la loi (Jean 7.23-24), ou qu’il est fou (Jean 10.19-21, cf. aussi Marc 3.20-23), et ceux qui témoignent, « ce ne sont pas les paroles d’un démoniaque ; un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles ? »[note]Voir Jean 9.16 ; 10.19-21,42[/note]. En bref, le débat quant aux miracles de Jésus tourne autour de cette question : est-il le Messie qui devait venir ou ne l’est-il pas ? (cf. Jean 7.25-26). Il est clos par la confession de Marthe « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde » [note]Jean 7.40-44 ; 11.27[/note] , qui est confirmée par le 7 e signe de Jean, la résurrection de son frère (cf. Jean 11.38-46).
Dans l’Évangile selon Marc nous avons également la confession d’un proche de Jésus en lien avec les miracles que Jésus fait. Marc 8 rapporte une série de miracles, puis Jésus pose cette question « Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? » (Marc 8.29). La réponse de Pierre ne se fait pas attendre : « Tu es le Messie ».
Mais pourquoi Jésus devait-il démontrer qu’il était le Messie qui devait venir en faisant des miracles ?
La raison est simple : nombre de prophéties, annonçant la venue de celui qui devait venir (appelé prophète [note]Deutéronome 18.15 ; Jean 1. 21,25,45-46 ; 6.14 ; Actes 3.22 ; 7.37[/note] , Messie [note]Jean 7.40-41[/note] , serviteur [note] Esaïe 42.1-9 ; 49.1-7 ; 50.4-11 et 52.13 – 53.12[/note] ) mentionnent qu’il sauvera, guérira et fera des miracles. Jésus accomplit donc les prophéties de l’Ancien Testament.
Matthieu fait lui-même ce lien en citant le 4 e chant du serviteur d’Ésaïe 53. « Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète : Il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies. » [note]Matthieu 8.16-17 où est cité Esaïe 53.4[/note] Tous ceux qui attendaient le Messie connaissaient ce texte comme en témoigne Jean 7.31 : « Plusieurs parmi la foule crurent en lui, et ils disaient : Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n’en a fait celui-ci ? ». En Luc 4.14-21, Jésus lit la prophétie d’Ésaïe 61.1-2, parlant de l’ère messianique avec le salut et les miracles qui l’accompagneront et termine en disant :
« Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. » Enfin, quand Jean-Baptiste demande à Jésus une preuve pour savoir s’il était celui qui devait venir, Jésus répond, en citant Ésaïe 53.5-6 et 61.1 : « Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie » (Luc 7.22), mettant en avant les miracles qu’il accomplit comme l’une des preuves qu’il est bien le Messie.
Le fait que Jésus fasse des miracles est donc un point central de son identité de Messie et se trouvait au cœur des débats de l’époque : pour les uns, une preuve que Jésus était celui qui devait venir, pour les autres, une preuve que Jésus était un usurpateur au service du mal.
Mais est-ce la seule dimension de l’utilisation des miracles par Jésus ? Est-ce qu’il « utilisait » la maladie des gens qui souffraient pour son propre intérêt ?
Peut-on prêter de telles pensées égocentriques à notre Sauveur et Seigneur ?
Jésus guérissait pour témoigner du salut autant physique que spirituel qu’il offrait aux personnes ayant la foi
Dans les prophéties de l’Ancien Testament, le Messie allait faire des signes miraculeux, mais il allait aussi sauver, libérer, apaiser, restaurer [note] Esaïe 42.7 ; 62.2-3 ; Jérémie 23.5-6[/note] .
Les miracles ne sont donc pas le seul signe, le salut par la foi fait également partie de la mission de Jésus. C’est donc un but global, à plusieurs facettes qu’il faut voir là. Jésus avait assurément le souci des personnes dans leur entièreté — corps, âme et esprit — apportant le salut physique mais surtout spirituel dans son amour pour l’être humain.
Un exemple significatif se trouve dans la guérison du paralytique en Marc 2.1-12. Ne pouvant pas entrer dans la maison où Jésus enseignait, ses amis l’introduisent par le toit. Lors du déroulement de la guérison, Jésus pardonne premièrement les péchés du malade puis le guérit physiquement. Jésus connaissait la foi de cet homme et de ses amis, il désirait le guérir complètement, car il l’aimait profondément et était venu pour sauver le monde.
Dans l’épisode précédent, lorsque Jésus guérit un lépreux, il est dit qu’il était rempli de compassion pour lui (Marc 1.41) manifestant un amour authentique qui « n’utilisait » pas les malades uniquement pour asseoir son identité de Messie.
Un autre exemple où le salut physique (guérison) et spirituel (paix avec Dieu) sont conjugués, se trouve en Marc 5 qui rapporte le récit de la guérison d’une femme souffrant de saignements depuis 12 ans.
Après l’avoir guérie, Jésus lui déclare : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix, et sois guérie de ton mal » (Marc 5.34). Comme elle a eu foi en la personne de Jésus, elle reçoit la paix, le salut de l’âme, en plus de la guérison physique.
À ce stade, non seulement nous pouvons dire que les miracles de Jésus attestaient qu’il était le Messie, mais encore que la foi en ces miracles, en tant que bénéficiaire ou témoin, incluait les autres aspects de la mission de Jésus, à savoir le salut qu’il apporte et pour lequel il allait mourir à la croix [note] G. H. Twelftree, ‘Miracles and Miracle Stories,’ in Dictionary of Jesus and the Gospels, Second Edition, ed. Joel B. Green, Jeannine K. Brown, and Nicholas Perrin (Downers Grove, IL; Nottingham, England: IVP Academic; IVP, 2013) : p. 602. [/note] . Jésus est le Messie annoncé par les prophètes, il est aussi le sauveur du monde, qui réconcilie ceux qui croient en lui avec le Père Céleste et donne la vie éternelle.
Jésus est particulièrement du côté des laissés pour compte, de ceux qui souffrent
Il est intéressant de constater que la plupart des miracles accomplis par Jésus ont pour bénéficiaires des gens humbles, mal-aimés, pécheurs ou de mauvaise réputation, et non des personnages de l’élite d’Israël. Il y avait sans doute des malades chez les pharisiens, les scribes ou les maîtres de la loi, pourtant Jésus n’est pas allé en priorité vers eux. Luc nous signale que le roi Hérode voulait rencontrer Jésus dans l’espoir de voir des miracles (Luc 23.8). Cela aurait été une chance à ne pas laisser passer que de pouvoir révéler son identité de Messie directement devant la cour du roi. Mais Jésus avait d’autres plans.
Des plans cohérents avec le fait que, tout au long de la Bible, Dieu prend soin du faible, du laissé pour compte et se révèle à ce genre de personnes en premier lieu.
« Il fait droit aux opprimés ; il donne du pain aux affamés ; l’Éternel délivre les captifs ; l’Éternel ouvre les yeux des aveugles ; l’Éternel redresse ceux qui sont courbés ; l’Éternel aime les justes. L’Éternel protège les étrangers, il soutient l’orphelin et la veuve, mais il renverse la voie des méchants » (Psaume 146.7-9).
Que ce soit Dieu en tant que créateur [note] Proverbes 14.31 dit également : « Exploiter le faible, c’est insulter son créateur, mais faire grâce au pauvre, c’est l’honorer. »[/note] , les prophéties concernant le Messie ou les actions de Jésus, tout nous parle d’un profond souci de relever, guérir, sauver le faible. Jésus est clair dans sa réponse au sujet de ses intentions : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. [note] Marc 2.17 ; Luc 5.30-32.[/note] ».
Luc nous fournit nombre d’exemples que l’on trouve seulement dans son Évangile, où nous voyons qu’il va à contre-courant de son époque, accueillant ceux qui étaient alors en marge de la société [note] Blomberg Craig L., Jesus and the Gospels: An Introduction and Survey , 2nd ed. (Nashville, TN: B&H Publishing. Group, 2009) : p. 163-165.[/note] . En voici quelques-uns : les Samaritains étaient vus comme des gens impurs et pourtant Jésus les cite en exemple dans la parabole du Bon Samaritain (Luc 10.30-37) ou dans l’épisode des dix lépreux guéris (Luc 7.11-19).
Les collecteurs d’impôts étaient détestés, pourtant seul Luc parle de Zachée qui devient disciple et rayonne autour de lui (Luc 19.1-10). Les femmes étaient négligées, pourtant Jésus les a traitées d’une manière révolutionnaire pour l’époque. Il a été rempli de compassion pour la veuve qui enterrait son fils unique et l’a ressuscité (Luc 7.11-18). Seul Luc parle de la prophétesse Anne qui loue Dieu pour la naissance de Jésus (Luc 2.36-38). Enfin, Jésus redonne espoir aux pauvres avec la parabole de Lazare et de l’homme riche, dans laquelle le pauvre mendiant va avec Abraham, alors que le riche est séparé (Luc 16.19 -31).
Dans le contexte de ce thème, présent dans l’ensemble de l’Écriture, les miracles de Jésus illustrent concrètement un aspect du cœur de Dieu, à savoir qu’il bat, dans son amour infini, d’une manière toute spéciale pour celui qui est mis de côté, celle qui souffre. Cela ne veut pas dire que Dieu ne prend pas soin de ses enfants qui jouissent d’une situation aisée ou qui sont en position de force. Cela ne veut pas non plus dire que Jésus ne guérissait pas ce type de personnes. Nous avons, par exemple, la guérison du serviteur de l’officier romain en Luc 7.1-10. Cependant « L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. » (Psaume 34.19).
Conclusion
Pourquoi rechercher les miracles aujourd’hui ? Pour le spectacle ou un bénéfice personnel ? Ou alors, comme une preuve nouvelle de la puissance de Jésus ? Pour attester le fait qu’il est le Messie qui devait venir ? Jésus est le plus grand de tous les super-héros, il prend soin de la veuve et de l’orphelin, mais avant tout, il nous offre bien plus qu’une potentielle guérison physique, il nous donne la vie éternelle et la paix avec Dieu.
Les miracles de Jésus sont là pour nous rappeler ces différents aspects. Comme pour les gens de l’époque de Jésus, ils nous poussent à nous positionner vis-à-vis du Messie et à comprendre les implications de ses actes pour notre vie. Ai-je besoin d’un Messie qui me donne une bonne santé, qui me fait voir des choses surnaturelles ou qui m’éblouit à la manière des hommes ? Ou ai-je besoin d’un Sauveur aimant qui s’approche de moi quand ça va mal, qui me relève, qui m’accompagne et me dit simplement : « Je suis là, je prends soin de celui qui a le cœur brisé, fais-moi confiance, je ne te laisserai jamais » ?
- Edité par Lechot Cédric
Certains prétendent avoir entendu Dieu leur révéler une mission particulière. D’autres affirment que Dieu parle par le moyen d’impressions intérieures, de signes providentiels et de mots qui se détachent des pages de la Bible. Qu’en disent les Écritures ?
Premièrement, le cœur de l’homme est tortueux par-dessus tout.
« L’Eternel connaît les pensées de l’homme, il sait qu’elles sont vaines. » (Ps 94.11) Si de telles manifestations se produisaient, il est recommandé de les évaluer : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » (1 Jean 4.1)
L’examen consiste à vérifier que la pensée s’accorde avec les Écritures. Dieu ne se contredira jamais. N’est-ce pas ainsi que les Juifs de Bérée procédèrent lorsque Paul, Silas et Timothée vinrent leur annoncer la bonne nouvelle ? (Act 17.11)
Deuxièmement, lorsque les Écritures rapportent un événement, nous ne pouvons pas le considérer comme normatif. Ainsi la voix qu’entendit le jeune Samuel à Silo (1 Sam 3) ou le murmure doux et léger qu’entendit Élie à Horeb (1 Rois 19.12) ne peuvent être considérés comme une manière usuelle utilisée par Dieu pour se manifester aux chrétiens d’aujourd’hui.
Oui Dieu parle. Écoutons-le ! Appuyons-nous avec une raison saine sur sa Parole, son moyen de communication privilégié, et examinons toutes choses à sa lumière…
- Edité par Herrmann Georges
Une mauvaise compréhension et une application erronée des Écritures peuvent semer la confusion dans la vie d’une personne et la blesser profondément.
Les bergers qui aiment vraiment leur troupeau s’attacheront donc non seulement à enseigner les Écritures fidèlement, mais aussi à les appliquer au peuple de Dieu avec beaucoup de soin et de précision. L’application est aussi importante que l’enseignement, comme nous le voyons dans le cas de Job et de ses supposés consolateurs : ils sont venus vers lui avec des paroles orthodoxes, mais les ont mal appliquées, ce qui n’a fait que raviver la douleur de Job et enflammer la colère de Dieu (Job 42.7).
Cette question devient cruciale lorsque nous considérons les différences entre Proverbes, Job et Ecclésiaste. Les Proverbes offrent des promesses rassurantes et pleines d’espoir, comme : « Aucun malheur n’arrive au juste, mais les méchants sont accablés de maux. » (Prov 12.21) Toutefois le livre de Job fait le portrait d’un des hommes les plus justes de la terre qui endure un poids de souffrances qui dépasse l’expérience de la plupart des hommes (Job 1.8). L’Ecclésiaste complique encore la question en déclarant, d’un ton désespérément stoïque, que rien n’a vraiment de sens.
Des promesses telles que Proverbes 21.5 (« Les projets de l’homme diligent ne mènent qu’à l’abondance, mais celui qui agit avec précipitation n’arrive qu’à la disette ») ne semblent pas toujours vraies — ou au moins, ont besoin d’être relativisées. Job, sans aucun doute, a fait l’expérience de l’accomplissement de cette promesse car il était un homme d’une grande richesse, richesse qu’il a apparemment accumulée par des moyens honnêtes. Ce n’est cependant pas sa « précipitation » qui l’a conduit à la pauvreté ; ce fut le feu du ciel : un événement qu’il ne maîtrisait pas. L’Ecclésiaste, d’autre part, souligne qu’une abondance de richesses n’est rien de plus que « vanité et poursuite du vent », alors qu’importe d’être riche ou non ?
Que devons-nous alors penser ?
La sagesse des Proverbes est-elle donc annulée par le réalisme de Job et le pessimisme de l’Ecclésiaste ? N’est-ce pas une perte de temps de mettre sa confiance dans les promesses des Proverbes et de chercher à vivre une vie de sagesse ? Pourquoi s’embarrasser de justice si elle n’apporte pas les bénédictions qu’elle promet — pire encore, si elle sert en fait d’incitation à Dieu pour permettre aux forces démoniaques de tester la qualité de cette justice ? Ou encore plus décourageant : pourquoi même se préoccuper de cette question ?
Il existe cependant un autre danger potentiel : non seulement on peut négliger la sagesse des Proverbes, mais on peut aussi l’appliquer à tort. Assurément, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour trouver cette fâcheuse tendance chez des croyants bien intentionnés mais terriblement ignorants. Par exemple, si l’enfant d’un couple chrétien mène une vie dévergondée, loin du Seigneur et des principes bibliques, un membre de leur église pourrait remettre en question l’éducation qu’ils ont donnée à leur enfant : « La Bible ne dit-elle pas : “Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas” ? Que se passe-t-il donc ? N’avez-vous pas instruit votre enfant dans la bonne voie ? » Au lieu de pleurer avec ces parents, ce protecteur auto-proclamé de l’orthodoxie biblique aviverait encore leur souffrance en remettant en cause leur éducation. Oh combien cette personne aurait plutôt dû lire et méditer sa Bible plus profondément !
La réalité de la souffrance de Job et la vision pessimiste de l’Ecclésiaste contrebalancent la sagesse des Proverbes et ajoutent un point majeur : “mais il n’en est pas toujours ainsi”. Nous vivons dans un monde où Dieu règne, et sous ce règne, le monde fonctionne d’une certaine manière : le travail acharné produit l’abondance et l’éducation pieuse produit une progéniture pieuse. Néanmoins, nous vivons également dans un monde marqué par le péché et par la chute qui a bouleversé son équilibre. Un travail acharné apportera probablement l’abondance et une bonne éducation engendrera probablement des enfants fidèles ; mais il se peut que ce ne soit pas le cas ; la richesse ou les enfants que vous avez pourraient être anéantis par une tempête de feu. Sans oublier que la justice n’amène pas toujours le bénéfice temporel que nous attendrions d’une simple lecture des Proverbes.
Les conséquences dans la prédication, la relation d’aide et la vie chrétienne en général sont donc énormes. La question que les pasteurs doivent se poser, à laquelle il a déjà été fait allusion, est : Comment appliquer les promesses assurées et réconfortantes des Proverbes à la lumière de la réalité crue de Job et du cynisme implacable de l’Ecclésiaste ?
Comment devons-nous enseigner les Proverbes, Job et l’Ecclésiaste ?
Premièrement, il est préférable de laisser à chaque livre sa pleine force.
Faisons attention à ne pas émousser la Parole de Dieu en tentant de la sauver de ses incohérences apparentes. Kidner souligne que « cette poursuite résolue de leurs objets respectifs est typique de la façon de faire de l’Ancien Testament. Il tend à présenter un aspect à la fois, à le dire avec le maximum de force et à laisser le déséquilibre résultant être corrigé en temps voulu par un contrepoids tout aussi fort. De cette façon, on rend davantage justice à un sujet complexe qu’en cherchant une présentation intermédiaire entre deux extrêmes. Cette façon de faire donne également de la couleur et de la vitalité, contrairement au style alambiqué dans lequel on tomberait si chaque déclaration devait être nuancée dès qu’elle est avancée. »
Aussi attrayant qu’il puisse paraître d’aplanir la Bible en gommant ses aspérités, mieux vaut suivre l’exemple de l’ Ancien Testament et permettre à Dieu d’équilibrer sa propre Parole en prêchant la vérité de chaque livre entièrement. Ajouter des nuances serait émousser le scalpel. Un scalpel tranchant et propre créera une blessure qui peut facilement guérir, tandis que les bords dentelés d’un couteau émoussé feront des dégâts importants et inutiles qui nuiront gravement au patient.
Quelles en sont donc les implications pour chacun de ces livres ?
Avec les Proverbes, nous présenterons sans complexe les bénédictions et les bienfaits qu’amène une vie dans la sagesse et les tristesses et difficultés qu’entraîne son rejet. Un homme diligent acquerra des richesses (Prov 13.4) et un père sage engendrera un fils sage (Prov 22.15 ; 23.14-15 ; 29.15) ; tandis que le paresseux héritera de la pauvreté (Prov 13.4) et un père négligent élèvera un fils rebelle (Prov 29.15). Une vie de sagesse n’est pas seulement agréable (Prov 2.10), elle découle d’une bonne relation avec Dieu (Prov 1.7).
Avec Job, nous montrerons à nos auditeurs qu’il est possible qu’un homme bon et pieux puisse souffrir dans cette vie — et souffrir gravement — mais que Dieu contrôle complètement la situation. Nous démontrerons que, lorsqu’un homme souffre, ce n’est peut-être pas à cause de son péché ; ce peut même être le résultat de sa justice (Job 1.8).
Avec l‘Ecclésiaste, nous amènerons nos auditeurs dans le monde de l’homme sans Dieu et les inviterons à examiner son existence inutile et vaine, afin de leur montrer que sans Dieu, la vie n’a que peu ou pas de sens. Mais nous décrirons également la réalité, brutale mais vraie, que les sages et les insensés mourront tous (Ecc 2.12-17), et que, dans un monde déchu, il est possible que l’on trouve la méchanceté à la place de la justice et de la droiture (Ecc 3.16).
Nuancer constamment après chaque affirmation de ces livres afin de maintenir l’équilibre, priverait en fin de compte chaque texte de sa puissance et saboterait la démarche visant à mettre les textes en cohérence. Ce n’est que si les textes sont proclamés dans leur plénitude qu’ils s’équilibreront dans le cœur et l’esprit de notre auditoire.
Deuxièmement, nous devons maintenir une compréhension canonique de ces trois textes.
« Certaines de ces dissonances nous poussent à aller vers le Nouveau Testament ; d’autres encore sont toujours notre lot, exprimant les “douleurs de l’enfantement” (Rom 8.23) que le Nouveau Testament lui-même accepte comme inhérentes à la période actuelle.[note]Derek Kidner, The Wisdom of Proverbs, Job and Ecclesiastes, p.124.[/note] » Sinon, comment pouvons-nous comprendre des promesses telles que Proverbes 11.23, « Le désir des justes finit seulement dans le bien »[note]Traduction littérale de la NIV, version anglaise utilisée par l’auteur de l’article. (NDT)[/note] ? Comment cela peut-il être vrai si ce juste souffre sans relâche pendant toute sa vie, jusqu’à sa mort ? C’est parce que leur « désir » est Dieu lui-même, qu’ils posséderont inévitablement, même au moment où leur « fin » n’apparaît pas « bonne » ; en effet, leur mort est un « gain ». La souffrance de Job trouvera son soulagement et sa justification dans la gloire éternelle, alors que la vie vaine de l’Ecclésiaste sera finalement engloutie par la vie éternelle et que toutes les injustices du monde seront réparées par le Juge suprême.
Troisièmement, nous devons encourager et exhorter le peuple de Dieu à adopter pleinement et sans compromis les trois livres.
Il n’est pas sage de tirer la conclusion subtile suivante : « Comme il est possible que mes enfants ne persévèrent pas dans la façon dont je les éduque, alors peu importe mon éducation. » Jamais ça ! L’incertitude quant à l’accomplissement temporel de la promesse ne doit pas diminuer notre empressement à obéir au commandement. Un cœur obéissant cherchera à accomplir les commandements et s’efforcera de glorifier Dieu par une vie de sagesse, tout en continuant à adorer Dieu dans les périodes pendant lesquelles notre vie de sagesse est déçue (Job 1.20-21).
D’un autre côté, Dieu est probablement tout aussi déshonoré si on est polarisé sur la sagesse au point de méconnaître la douleur du désespoir sans but de ceux qui sont loin de leur Créateur. Par conséquent, un chrétien ne doit pas seulement obéir aux Proverbes avec passion et prendre à cœur le message de Job pour continuer à croire au milieu d’une grande épreuve ; il doit aussi recevoir l’Ecclésiaste afin de goûter la coupe amère de ceux qui vivent dans ce monde en dehors du vrai sens et du vrai but de la vie.
Enfin, chaque livre doit être compris comme un écrit de « sagesse ». Au fond, la sagesse est la capacité de bien vivre dans ce monde. Or non seulement les Proverbes, mais aussi Job et l’Ecclésiaste, sont des livres de sagesse parce que tous les trois nous enseignent la réalité telle qu’elle est et nous donnent un aperçu de la façon dont le monde fonctionne afin que nous puissions mieux y vivre.
Oui, il est vrai que dans un monde gouverné par l’Éternel, la justice sera récompensée et l’injustice punie ; mais il est également vrai que le même monde gouverné par l’Éternel a connu une chute qui nous a mis dans une situation où une partie de cette récompense et une partie de cette punition doivent être reportées pour une courte période et finalement réglées au jugement final.
Conclusion
Alors que nous combattons avec nos frères et sœurs, que nous vivons avec eux et que nous les enseignons, nos joies, nos pleurs, nos suppositions et nos instructions doivent être guidés par une compréhension d’ensemble et une application délicate de la Parole de Dieu. Qu’il est dangereux de promettre ce qui n’est pas vrai, d’encourager la négligence ou de faire de fausses suppositions au sujet des personnes en souffrance ! Que notre enseignement et nos conseils puissent être une manifestation de la vérité à ceux qui ont le cœur brisé, en sachant qu’il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire ; il y a un temps pour parler et un temps pour se taire (Ecc 3.4,7).
- Edité par Brown Dareck.J
Le nom hébreu Satan apparaît 27 fois dans l’Ancien Testament.
Fondamentalement, il signifie simplement « adversaire » et peut désigner un être humain dans plusieurs circonstances différentes.
À 18 reprises, cependant, le nom sātān se réfère à un être angélique mauvais qui se manifeste dans un contexte d’adversité spirituelle.
14 de ces occurrences apparaissent dans la description d’une scène céleste qui se déroule à travers les deux premiers chapitres de Job.
Dans chacun de ces cas, le texte en hébreu comporte un article devant le nom (hasātān, c’est-à-dire « le satan »).
Cet article démontre clairement qu’il s’agit d’un « adversaire » en particulier.
Dans 1 Chroniques 21.1, nous avons la seule occurrence où le nom sātān est utilisé comme nom propre en hébreu. L’équivalent grec satanas, quant à lui, apparaît 36 fois dans le Nouveau Testament.
L’origine de Satan remonte à la création des anges dans le ciel, appelés parfois collectivement les « fils de Dieu » (voir Ps 89.7 ; Job 38.7).
Dans les livres des prophètes Ésaïe et Ézéchiel, on trouve deux passages qui s’adressent respectivement aux rois de Babylone et de Tyr.
Cependant, ces textes poétiques semblent également évoquer un personnage plus grand que ces deux rois eux-mêmes, c’est-à-dire un être spirituel qui les anime. Il s’agit alors sans aucun doute de Satan. Ésaïe 14.12-14 parle de l’astre brillant, le fils de l’aurore[note]
Cette double métaphore décrit un être céleste.[/note] , « tombé du ciel », une expression utilisée par le Seigneur Jésus dans Luc 10.18 et appliquée à Satan : « Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair ». C’est principalement le péché d’orgueil qui a causé la chute de Satan (remarquez les cinq prétentions dans les versets 13 et 14 d’Ésaïe 14).
Le passage d’Ézéchiel 28.13-16 présente un cas semblable.
La « chute » de Satan dans ce contexte est une manière de décrire sa rébellion contre Dieu dans le ciel. Dans une représentation hautement symbolique mais parfaitement claire, Apocalypse 12.3,7 démontre que Satan a entraîné le tiers des anges dans sa révolte.
Malgré cela, Dieu a laissé à Satan et à ses anges déchus la permission de se présenter devant lui dans le ciel. C’est ce dont nous parlent les deux premiers chapitres du livre de Job. Il faut se rappeler que l’histoire de Job se passe au temps des patriarches.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Satan et ses anges ont-ils toujours accès au ciel, à la présence de Dieu ? Le passage d’Éphésiens 6.12, qui parle du combat spirituel du chrétien, répond sans détour à cette question : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes »[note]En gras pour souligner.[/note].
Ce passage, qui met particulièrement l’accent sur l’importance de tenir ferme contre le diable, démontre que Dieu tolère encore sa présence et celle de ses anges déchus dans le ciel. La raison précise ne nous est pas donnée. Par contre, nous savons exactement pourquoi Satan, lui, s’y présente : c’est pour accuser les croyants. Cela apparaît clairement dans la vision de la purification du sacrificateur Josué : « Il me fit voir Josué, le souverain sacrificateur, debout devant l’ange de l’Éternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour l’accuser » (Jos 3.1). Mais tout comme pour Josué, nous avons aussi un défenseur auprès de Dieu, qui se trouve être le même [note]L’ange de l’Éternel est le Seigneur Jésus avant son incarnation.[/note] : le Seigneur Jésus-Christ, par qui « nous avons vaincu le malin » (1 Jean 2.14).
Il y a deux autres vérités extrêmement importantes que nous devons comprendre en lien avec la présence de Satan dans les lieux célestes.
Bien qu’il soit là pour accuser les saints, Satan doit cependant toujours obtenir la permission de Dieu avant de les éprouver, et uniquement dans les limites permises par le Seigneur. C’est ce que le livre de Job nous révèle : « Et Satan répondit à l’Éternel : Peau pour peau ! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu’il te maudit en face. L’Éternel dit à Satan : Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie. » (Job 2.4-6) La même vérité revient dans la bouche du Seigneur Jésus : « [Le Seigneur dit :] Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point. » (Luc 22.31-32)
La seconde vérité en lien avec la présence de Satan dans le ciel, c’est qu’un jour il en sera définitivement chassé. En effet, Apocalypse 12.7-10 déclare : « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit [note]En gras pour souligner.[/note]» .
En résumé, Satan et ses anges ont réellement accès à la présence de Dieu dans le ciel. C’est d’ailleurs là que le diable accuse les saints, qui sont cependant défendus par Jésus-Christ le juste (Rom 8.33 ; 1 Jean 2.1). De plus, Satan et ses anges ne peuvent rien faire sans la permission de Dieu (voir Luc 8.32), et un jour ils seront chassés du ciel pour toujours (Apoc 12.8).
- Edité par Despins Gilles
Une question de Michael : « Pasteur John, comment puis-je parler de l’enfer à mon fils de six ans ? Quand un être cher, qui a aussi été chrétien, meurt, je lui dis qu’il est allé au paradis. Mais si quelqu’un meurt, quelqu’un qui n’est pas un chrétien, je ne veux pas lui mentir en prétendant qu’il est aussi au paradis, mais j’ignore comment lui expliquer les choses qui ont trait à l’enfer. Il exprime une forte angoisse au sujet de la mort et j’ai peur qu’en lui parlant de l’enfer, cela le rende encore plus anxieux. Souvent lorsqu’il fait une bêtise ou quand je dois le corriger, il se contrarie. S’il désobéit, je ne veux pas qu’il s’inquiète en croyant qu’il sera envoyé en enfer. Comment puis-je lui apprendre cela ? »
Permettez-moi d’abord d’intervertir les rôles et de vous dire : nous devrions être cent fois plus préoccupés par un enfant de six ans qui n’a pas peur de la mort et de l’enfer que par un enfant qui les craint. Une des raisons pour laquelle nous n’éprouvons aucune inquiétude, trouve son origine dans le fait de croire que tout va bien. C’est un petit garçon tellement joyeux ou une petite fille si heureuse. Quand un enfant a des angoisses, des cauchemars ou des peurs, notre esprit et notre instinct parental s’activent parce que nous voulons leur venir en aide. Nous ne réalisons pas qu’un enfant qui ne manifeste aucune peur, a besoin de plus d’aide de la part de ses parents qu’un enfant qui en manifeste beaucoup.
Je veux vous encourager, Michael, car la question que vous vous posez est très bonne. Si votre fils ne s’en préoccupait pas, il y aurait davantage à se soucier de la situation. Comment pouvons-nous aider un enfant de six ans à faire face à ces réalités terrifiantes que sont l’enfer et la mort ? L’essentiel est de réaliser que Dieu a voulu que notre réelle peur de l’enfer soit un moyen d’ancrer cinq grandes certitudes, cinq grandes vérités dans notre cœur. Dieu n’a pas l’intention d’envoyer ses enfants en enfer, mais de les éprouver en les avertissant de ce que représente l’enfer, afin d’enraciner ces vérités. Que ce soit pour un enfant de 6 ans ou pour un adulte de 60 ans, la réalité est la même. Considérez cette occasion, Michael, dans la vie de votre enfant comme une occasion de lui apprendre beaucoup de choses merveilleuses. L’enfer est simplement l’arrière-plan par lequel ces choses vont devenir réellement glorieuses.
1. Le Dieu grand, merveilleux et vrai
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire pour qualifier Dieu de grand, de merveilleux et de tout à fait réel. Il est difficile pour les êtres humains, qui sont pécheurs, de ressentir la réalité de Dieu. Mais si Dieu est celui qui a créé l’enfer et dont la majesté rend l’enfer juste et compréhensible, alors c’est une occasion en or. Dieu est si grand que le mépris à son égard est autrement mauvais ; cette punition terrible est donc le seul mérite que peut recevoir ce mépris. C’est la raison pour laquelle l’enfer est si terrifiant.
En d’autres termes, l’horreur de l’enfer est un panneau indicateur relatif à la valeur infinie, la préciosité, la beauté, la bonté et la justice de Dieu. Si Dieu était petit, l’enfer serait tiède. Mais parce qu’il est grand, mépriser Dieu est une chose affreuse. C’est donc une occasion immense d’apprendre à un enfant à quel point Dieu est réel et grand.
2. La nature mauvaise du péché
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire pour comprendre la nature et l’extrême gravité du péché. L’enfer est l’aboutissement d’une vie imprégnée du péché, un enfant a donc besoin de comprendre ce qu’est le péché. Le péché revient à sous-estimer la gloire de Dieu, c’est-à-dire ne pas voir Dieu comme merveilleux, ne pas l’honorer, ne pas le remercier pour sa gloire, ne pas le suivre, ne pas le louer et le glorifier. Nous devons nous assurer que nos enfants voient le lien direct qui existe entre l’enfer et le péché.
Une vie sans peur de l’enfer est une grande tragédie car les enfants ne pourront pas discerner le péché comme une chose sérieuse. Parce qu’ils n’ont pas été instruits sur le châtiment induit par le péché, à savoir l’enfer, ils n’arriveront pas à comprendre un jour que le péché est honteux et scandaleux ; de ce fait, ils ne le comprendront pas comme une offense profonde et affreuse envers Dieu. La peur de l’enfer est une occasion immense pour éclairer nos enfants à propos de l’effroyable obscurité du péché.
3. La justice de Dieu
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire pour amener l’enfant à prendre conscience de la réalité et de l’équité du jugement final de Dieu. Hébreux 9.27 dit : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement ». Un enseignement majeur et central de la Bible est que tous les êtres humains se tiendront un jour devant Dieu pour lui rendre compte de leur vie.
Cela donnera du sérieux à sa vie. Les parents s’inquiètent bien trop souvent, craignant que leurs enfants ne soient malheureux à la pensée de la crainte du jugement. Ils devraient plutôt se réjouir de ce que leurs enfants seront plus heureux de ne plus craindre ce jugement. L’enfer est donc une occasion immense pour éclairer les enfants sur la réalité du jugement final de Dieu.
4. La croix et l’œuvre de Christ
C’est la clé absolue de toute chose. La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire de magnifier la croix du Christ, la grandeur du Christ, de son sacrifice, de son amour, de sa miséricorde, de sa patience, de sa compassion, de sa proximité, de sa tendresse envers les enfants, de son amitié, de son pouvoir et de son autorité sur la mort et l’enfer. Quelle circonstance favorable pour les enfants de rencontrer et d’apprendre à connaître le Christ vivant, et de découvrir l’excellence de son œuvre à la croix. Le remède à la peur de nos enfants n’est pas d’occulter l’enfer, mais de révéler le Christ et la croix. Nous devrions être prêts à peindre l’œuvre de la croix avec des couleurs d’autant plus somptueuses qu’elles surpassent les angoisses de l’enfer.
Saisir la grandeur de l’œuvre de Christ est l’un des objectifs majeurs de l’avertissement que représente l’enfer pour nous, chrétiens ; elle nous libère de cette peur. Tous les soirs – j’ai personnellement agi ainsi – tous les soirs, quand vous rentrez dans la chambre de votre enfant à cause d’un cauchemar sur la mort, le jugement ou l’enfer, la solution ne consiste pas à lui dire que l’enfer est irréel ou à minimiser la peur qu’il inspire. Le remède est de lui chanter le triomphe de Jésus à la croix sur ce grand ennemi. Il entendra la confiance de papa. Vous lui caresserez le dos en lui fredonnant un chant proclamant la victoire de Jésus à la croix, pour qu’il s’endorme dans la paix de l’Évangile.
Illustrons-le d’une autre manière : si une grande armée venait contre votre localité, que votre enfant le savait et qu’il en était terrifié, comment le consoleriez-vous ? Lui mentiriez-vous en disant : « Eh bien, ces canons ne sont que des pétards » ? Balivernes ! vous ne feriez pas ça. Vous le conduiriez vers un lieu réellement sûr, où il serait en sécurité. C’est précisément ce que Christ a accompli parfaitement pour tous ceux qui lui font confiance.
La peur de l’enfer est une occasion immense pour comprendre l’immensité de l’œuvre du Christ mort pour nous, afin que nous ne subissions pas la colère. Dites à vos enfants les paroles de 1 Thes 5.9-10 en les regardant dans les yeux : « Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère » – ou à l’enfer – « mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui. »
5. Une vie de foi intrépide
La peur de l’enfer est une occasion extraordinaire d’amener votre enfant vers l’expérience d’une vie de foi sans peur. Si vous apprenez à votre enfant à avoir confiance face à l’enfer, sur la base de la mort et de la résurrection de Jésus, vous lui aurez donné les bases d’une grande bravoure dans sa vie. Faites de lui un combattant, et d’elle une combattante, car ils n’auront jamais rien de plus grand à affronter que le péché, la mort et l’enfer.
S’ils savent vaincre ces choses par le Christ, alors ils pourront aussi faire face à n’importe quelle situation. Ils seront intrépides dans la vie ; et que feront-ils par la suite ? Quelles grandes œuvres accompliront-ils quand ils auront à affronter avec bravoure, toutes sortes d’ennemis, parce qu’ils ont appris de vous, alors qu’ils n’avaient que six ans, que rien ne peut les précipiter en enfer, même si par-dessus tout, l’enfer est un ennemi effrayant ?
Ne ratez pas cette occasion immense d’utiliser la peur de l’enfer comme un moyen d’établir et d’enraciner les vérités suivantes :
– la grandeur et la gloire de Dieu ;
– la nature mauvaise du péché ;
– la réalité et la justice du jugement futur ;
– la grandeur de la croix du Christ nous sauvant de l’enfer ;
– la gloire d’une vie de foi confiante, courageuse et de bravoure.
- Edité par Piper John
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