PROMESSES
Fondements (1)
Préambule
Que nous apprend la Bible sur des sujets essentiels tels que la création et l’homme? Ces deux sujets ayant déjà été traités dans les numéros 79 et 80, nous continuerons à examiner ce que la Bible nous dit sur elle-même (son inspiration divine), sur le monde, le péché, la chair, la mort, les jugements de Dieu, sur Satan, les démons, l’enfer…
La Bible étant le seul livre à constituer les «Saintes Ecritures», elle est l’unique livre qui soit revêtu de l’autorité divine, l’unique livre qui soit authentiquement «Parole de Dieu», à tel point que d’y ajouter ou d’en retrancher quoi que ce soit est un crime punissable par Dieu lui-même. L’avertissement solennel nous est donné au début de la Bible (Deut 4.2 et 13.1), au beau milieu de la Bible (Pr 30.5-6) et tout à la fin (Apoc 22.18-19), où nous lisons:
Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. – Cela vaut donc pour toute la Bible, car dans un sens plus large, toute la Bible est «prophétie», écrite par des hommes qui ont parlé de la part de Dieu (2 Pi 1.20-21).
Justement, dans cette première tranche de fondements, nous voulons examiner un sujet de brûlante actualité:
L’inspiration de la Bible
«Bible» vient du nom pluriel grec «biblia», sans article pour indiquer que les Ecritures réunies en un volume forment un tout qui doit être considéré comme «le livre par excellence» (chrisostome vers 400 apr. J.-C.).
1. Introduction
Jusqu’au 19e siècle, personne se disant chrétien n’imaginait qu’on puisse sérieusement mettre en doute l’inspiration divine, et donc l’autorité incontestable de la Bible. Bien entendu, il y a toujours eu des contestataires dans le camp des incrédules, dont un des plus notoires fut Voltaire, ce blasphémateur du 18C siècle, qui prédisait que dans 100 ans plus personne ne lirait encore la Bible, vu que le monde entier aurait été éclairé par la sagesse du «siècle des lumières», le sien, qui fut au contraire un siècle d’obscurantisme philosophique. Or au 20e siècle, le nôtre, la maison qu’habitait Voltaire se trouve être un dépôt de la Société biblique britannique! Humour de Dieu…
Notre Dieu est un Dieu qui parle, et cela dès la troisième phrase d’un livre de quelque 1300 pages. En cela il se diffère de tous les faux dieux. Dieu parle à l’homme par l’homme, ce dernier étant inspiré divinement par le Saint-Esprit. Non seulement Dieu parle, mais il est lui-même cette Parole.
Jésus-Christ s’y identifie pleinement, lui dont il est dit: Son nom est la Parole de Dieu (Apoc 19.13).
Bien entendu que le problème de l’inspiration des Saintes Ecritures se pose à notre esprit. Notre approche à ce problème devrait être guidée par
4 principes:
1. Considérer le problème dans son ensemble (les détails sont secondaires).
2. Savoir que c’est une question de foi, non de discussion.
3. Savoir que l’autorité de la Bible n’a pas à être défendue, mais affirmée.
4. Accepter que la Bible est la parole de Dieu dans toutes ses déclarations, qu’elles soient d’ordre spirituel, moral, matériel, historique, géographique ou scientifique.
2. Diverses façons de comprendre l’inspiration
Je n’en nomme ici que les trois principales que l’on peut sérieusement prendre en considération:
1. Inspiration morale
Seules les valeurs morales seraient divinement inspirées, ce qui revient à dire que seules les pensées seraient inspirées par Dieu. Les données historiques ou géographiques par exemple seraient souvent fausses.
Objections: Comment des idées pourraient-elles être transmises et conçues autrement que par des mots? Communiquer des pensées sans paroles est une absurdité. Et puis: Comment un enseignement juste pourrait-il découler de faits faux (que la Bible présente comme justes, en surplus)?
2. Inspiration verbale
Dieu aurait dicté chaque mot, l’auteur restant passif.
Objections: Les hommes ne sont pas des dictaphones. Le style de chaque auteur biblique reste personnel.
3. Inspiration pléniaire
Dieu a guidé les auteurs par son Esprit jusque dans le choix des expressions, et ceci sans détruire leur personnalité et donc leur style littéraire. Dieu se révèle véritablement, et il révèle ce qu’est l’homme et ce qu’est le monde, par le moyen de la Bible. Comme Dieu est devenu homme en Christ, mais sans péché, ainsi sa Parole fut écrite par des hommes, mais sans erreur. Elle est donc, dans les manuscrits originaux, infaillible, inerrante et normative.
Voici quelques textes à l’appui:
2 Tim 3.16: Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice.
2 Pi 1.20-21: Avant tout, sachez qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Incidemment, cette dernière tournure est aussi une définition de ce qu’est la prophétie: une parole de la part de Dieu; c’est le cas pour la Bible entière.
Autres références: 1 Pi 1.10-12; 1 Thes 2.13.
3. Les auteurs et les textes
Quelque 45 auteurs, du roi David au simple paysan Amos, de l’intellectuel érudit Paul au pêcheur manuel Pierre, ont écrit les 66 livres de la Bible au courant de 16 siècles. L’unité spirituelle et théologique entre tous ces livres est indéniable et saute aux yeux de qui ne regarde pas de travers. Il y a à cela une seule raison: ils ont tous été inspirés par l’Esprit de Dieu.
Les copies descendues à nous sont absolument dignes de foi; aucune des environ 50 variantes importantes que contient la Bible entière ne touche à un article de foi ou aurait une incidence digne d’être relevée. Les manuscrits de la Mer Morte sont une preuve éclatante de la fidélité quasi totale des textes existants.
Le canon (l’ensemble des livres composant la Bible) est dû à l’action du Saint-Esprit sur Israël et l’Eglise tout au début de l’ère chrétienne. En d’autres termes: Dieu a veillé à ce qu’aucun livre non-inspiré par l’Esprit fasse partie de la Bible, tout comme il a veillé à ce que les copistes travaillent avec une fiabilité sans pareille dans toute la littérature mondiale.
4. Le témoignage de Jésus-Christ
Jésus accepte tout l’AT comme Parole de Dieu. Il dit : L’Ecriture ne peut être abolie (Jean 10.35). Les nombreuses allusions de Jésus à l’AT montrent bien qu’il ne doute jamais de ce que disent les textes: N’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse (Le Pentateuque) ce que Dieu lui a dit près du buisson (Marc 12.26)?
Autres références: Mat 19.4-5; 24.37; Luc 4.26-27; 11.51; 17.29-30; Jean 3.14-15.
Tout l’AT annonce le Christ (le Messie, l’Oint de Dieu, le Roi à venir). Christ est la réalité de ce qui se trouve dans l’AT: Commençant par Moïse et tous les prophètes. il (Jésus) leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait (Luc 24.25-27). – Les Israélites ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ (1 Cor 10.4).
Autres réf.: Ps 22; Es 53; Act 8.29-35; Héb 8.1-2; 9.15; 13.20.
5. Le témoignage de la prophétie
Définition: Le propre de la prophétie, c’est que ses prédictions sont assez obscures pour ne pas permettre une interprétation dans le détail, mais assez claires pour que quand cela arrive, on en reconnaisse parfaitement l’accomplissement.
L’AT est plein de prophéties exactes et vérifiables concernant le Christ. On a compté 333 prophéties sur Jésus-Christ qui furent réalisées; cela représente une chance égale à i sur 83 milliards, de sorte que tout hasard est exclu. Voici quelques textes tirés uniquement de Matthieu à l’appui:
l’annonce: | l’accomplissement: | |
Mich 5.1 | Mat 2.5-6 | |
Jér 31.15 | 2.17-18 | |
Es 53.4 | 8.16-17 | |
Es 53.7,9,12 | 26,54-60; 27.38 | |
Zach 11.12-13 | 26.15; 27.3-10 | |
Zach 9.9 | 21.4-5 | |
Zach 13.7 | 26.31,56 |
Il y a quantités d’autres prophéties qui doivent encore s’accomplir, p.ex. sur Israël ou sur le retour de Christ pour juger les nations et établir son royaume sur la terre. Il n’y a pas de raison pour qu’elles ne se réalisent aussi exactement que toutes celles qui se sont déjà matérialisées.
Jésus nous invite à croire toutes les prophéties de la Bible. Il sait que les prophètes ont parlé de la part de Dieu. Jacques écrivait: Prenez pour modèle de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur (5.10). Rappel: Luc 24.25.
6. «Contradictions» – science – histoire
Toutes les contradictions apparentes sont réductibles et disparaissent à la lumière soit du texte lui-même placé dans son contexte textuel ou historique. Toutes les trouvailles archéologiques n’ont fait que confirmer le texte biblique; pas même une seule ne l’a jamais ébranlé.
La Bible ne contredit jamais ce que la science peut prouver. Quant au siècle passé Darvin élabora la théorie hypothétique de l’évolution des espèces (qui fut d’ailleurs un plagiat, le véritable inventeur étant opportunément décédé avant la publication du livre qui devait porter aussi son nom), on se trouva tout à coup débarrassé de la nécessité de reconnaître qu’il y a un Créateur, ce qui arrangeait pas mal de monde, et on crut devoir discréditer le récit de la création relaté par la Bible. Jusqu’à ce jour, aucune des nombreuses hypothèses évolutionnistes n’a pu être scientifiquement prouvée…
La Bible dit que la terre est suspendue dans le vide: Dieu suspend la terre sur le néant (Job 26.7); et cela à une époque où les païens croyaient la terre fixée à quelque chose. Jésus savait qu’il fait jour et nuit en même temps sur la planète Terre; en parlant du jour de son retour, il dit: En cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée; … de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé (Luc 17.34-36; les uns dorment la nuit, les autres travaillent le jour, en même temps).
Fait étonnant: les prescriptions hygiéniques données à Israël par Moïse s’accordent parfaitement avec la médecine moderne (A. Rendle Short, Dr. méd., «Modem Discovery and the Bible»).
7. La critique de la Bible
Les élucubrations de la théologie dite libérale peuvent se résumer à la question que Satan posa à Eve pour mettre en doute la parole prononcée par Dieu: Dieu a-t-il vraiment dit…? (Gen 3.1). Cette théologie-là prend des libertés avec le texte biblique qu’aucun érudit littéraire n’oserait prendre avec des textes de la littérature profane, ancienne ou moderne.
Les critiques de la Bible dénigrent la position dite «fondamentaliste». Ce terme vient d’une série de publications faites en Amérique sous le titre « Fundamentals» qui avait pour but d’attester l’autorité absolue de la Bible en tout ce qu’elle dit, de sorte qu’elle est effectivement le seul fondement sur lequel nous puissions baser notre foi. Elle est véritablement Parole de Dieu dans son entièreté.
La théologie libérale enseigne, par contre, que la Bible n’est pas la parole de Dieu bien qu’elle la contienne, qu’elle ne serait donc que partiellement parole divine, et que seul Jésus doit être l’objet de notre foi. Il faut avouer que cela laisse quelque peu rêveur, car que sait-on de Jésus sinon par la Bible, et si l’on ne peut se fier au texte biblique, ce qu’on sait de Jésus serait donc aléatoire. Cette position aboutit à la négation de toutes les vérités fondamentales, à la «démythologisation» de la Bible, selon laquelle les miracles seraient des légendes dépourvues de réalité historique, ce qui, nous dit-on, n’enlèverait rien à leur valeur de révélation divine. Ainsi p. ex. Bultmann nie pratiquement tout ce que la Bible révèle, à commencer par le péché originel, et par conséquent tout le plan de salut en Christ. On en arrive à considérer Dieu comme une illusion (l’évêque Robinson et suite).
8. Autres livres sacrés
Parmi les plus anciens figurent le Pali (Tripitaka, canon bouddhique du 5e siècle apr. J.-C.) et le Coran (7e siècle apr. J.-C.). Une seule des erreurs monumentales que ces livres contiennent suffirait pour discréditer la Bible en tant que parole de Dieu si elle en contenait.
La Bible est la révélation finale et définitive jusqu’au retour de Christ. Jude verset 3 évoque, la foi transmise une fois pour toutes aux saints. De prétendues nouvelles révélations ne peuvent être reçues comme venant de Dieu. Pourtant, au sein du christianisme se sont élevés de nombreux «prophètes» qui ont donné lieu à des sectes. Comme elles sont toujours actives aujourd’hui, il vaut la peine d’en caractériser 5 des plus courantes, qui ont chacune son «livre sacré».
1. Les Témoins de Jéhovah sont en fait les témoins de la «Tour de Garde». Cette secte fut fondée par Russell en 1874. Elle nie la divinité de Christ; plusieurs dates illusoires de son retour furent avancées dans le passé. Attention: La Bible éditée par la «Tour de Garde» est falsifiée!
2. La Science chrétienne, ni scientifique ni chrétienne, fut fondée par Mme Baker-Eddy avec la parution de son livre «Science and Health» (Science et santé, 1876). Négation de la matière et du mal; guérison par prières à distance.
3. Les Mormons ou Saints des derniers jours doivent leur existence aux «révélations» de Joseph Smith et Brigham Young trouvées dans le «Livre des Mormons», 183U. Il s’agit de plaques d’or couvertes d’inscriptions trouvées dans la terre (dont l’existence ne fut jamais prouvée…). Comme il est impossible de s’y retrouver dans le fouillis d’inepties théologiques du mormonisme, je vous en offre un petit bouquet: le dieu de notre terre est Dieu-Adam, procréé par le Père avec Eve, une de ses femmes, au jardin d’Eden; sur les autres planètes, il y a d’autres dieux; le Père est un homme en chair et en os devenu divin; le Fils et l’Esprit sont des dieux différents; Jésus est né d’une relation du Père (matériel!) avec Marie… Les Mormons sont donc polythéistes. En même temps, ils ont réinstauré la prêtrise d’Aaron. De chrétien, il ne reste vraiment plus rien.
4. La Rose-Croix date, dans ses origines, de 6 siècles en arrière. Il s’agit d’une confrérie d’illuminés inspirés par la magie et la franc-maçonnerie qui mélange la mythologie païenne avec des éléments du judaïsme, du christianisme et du bouddhisme; pas étonnant qu’elle enseigne la réincarnation.
5. Les Adventistes prirent leur départ avec William Miller vers 1830. Miller .annonça le retour de Christ pour 1943. Le chrétien serait obligé d’observer tout le décalogue y compris l’observance du sabbat à la place du dimanche et ne devrait goûter ni à la viande ni à l’alcool. L’âme dormirait, serait donc inconsciente entre la mort et la résurrection du corps; les tourments éternels sont remplacés par l’annihilation (ce dernier point caractérise aussi les Témoins de Jéhova).
Je remarquerai, avec W. R. Martin dans «The Kingdom of the Cults» qu’il est possible d’être un vrai disciple de Christ tout en adhérant aux conceptions hétérodoxes des Adventistes, mais qu’il est impossible d’être adepte des Témoins de Jéhovah, de la Science chrétienne. des Mormons et de la Rose-Croix, tout en étant disciple de Jésus-Christ Les deux s’excluent.
Une conclusion s’impose: Toute soi-disant révélation extra-biblique ne peut que corrompre. On n’améliore pas ce qui est parfait.
9. L’influence de la Bible
Aucun livre jamais écrit n’a eu une influence globale comparable à celle du livre des livres, aussi bien dans le domaine religieux que profane. Aucun recueil de livres de cette envergure écrit par autant d’auteurs n’a de loin son unité et sa profondeur insondable. C’est que la Bible est le livre de Dieu pour les hommes.
Tous les renouveaux spirituels authentiques, sans exception, ont été produits par un retour à la Bible, à commencer par la Réformation. Non seulement la Parole de Dieu sauve, mais elle agit dans les croyants: Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes. – C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, vous l’avez accueillie non comme la parole des hommes, mais comme ce qu ‘elle est vraiment: la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez. (Jac. 1.21; 1 Thes 2.13)
par la parole de Dieu et par la prière.
1 Tim 4.5
3.9-10: Qui est né de Dieu ne peut pécher
Cela choque parce que nous savons que nous pouvons pécher d’une part, et que nous sommes nés de Dieu d’autre part. Mais si l’on en déduisait: Puisque je peux pécher, je ne suis pas né de Dieu – personne ne serait né de Dieu!
Q1. Pour quelle raison le né de Dieu ne peut-il pas pécher?
Au v. 6, Jean dit que quiconque demeure en lui ne pèche pas, et il dit aussi que quiconque est né de Dieu ne pèche pas (5.18). Si seulement il ne disait pas encore il ne peut pécher (3.9)! Le sens est clair: «Il n’est pas capable de pécher.» C’est déroutant, pour dire le moins, vu qu’il dit aussi: Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes (1.8); Jacques s’exprime ainsi: Nous bronchons tous de plusieurs manières (3.2).
En examinant la raison que Jean donne (la semence), il faut tenir compte de l’enseignement des hérétiques. Selon eux, il y aurait «un élément divin immanent» en tout homme; ils l’appelaient «sperma théou» (semence de Dieu). Jean veut contrer cette idée qui est contraire aux faits révélés par Dieu.
Relevons trois points sous forme de questions:
1. Q2. Qui est celui en qui demeure la semence?
2. Q3. Quelle est la conséquence de l’implantation de cette semence?
3. Q4. Quel est le caractère de cette nouvelle semence?
Il s’en dégage que la semence vise l’Evangile, le Saint-Esprit et la nature divine communiquée par ce dernier: La naissance surnaturelle donnée par Dieu empêche l’homme de pécher.
7 interprétations de i Jean 3.4-9 (selon John R.W. Stott)
Chacune essaie de montrer ce que Jean voulait dire par il ne peut pécher
1. Agustin, Luther et d’autres limitent les péchés aux crimes reconnus ou aux péchés contre l’amour (ne pratiquent pas la justice, v. 10).
Critique | Jean ne fait pas cette différence. Le v. 4 parle de violation contre la loi (sans distinction). |
2. Ce qui est péché dans la vie d’un incroyant ne serait pas considéré par Dieu comme péché dans la vie d’un croyant.
Critique | Cela implique un double standard de moralité, que les hérétiques soutenaient pour justifier leur immoralité. Le v. 4 dit: quiconque pèche transgresse la loi, chrétien ou non. |
3. On distingue entre l’ancienne et la nouvelle nature du chrétien; l’ancienne continuerait à pécher, alors que la nouvelle ne peut pas pécher.
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Critique | On ne peut distinguer les natures de l’homme de sa personne. Paul envisage la personne entière quand il dit qu’elle est dominée tantôt par la chair, tantôt par l’Esprit (Gal 5.17). Dans Rom 7.17. Paul dit que son comportement est en désaccord avec sa volonté, mais c’est sa personne qui pèche, non pas l’une de ses natures. De même, le «il» dans 1 Jean 3.9 vise la personne en qui demeure la semence. |
4. Jean décrit un idéal et non une réalité. (Alford et d’autres parlent de «la réalité idéale de la vie de Dieu».)
Critique | Jean n’écrit pas en tant qu’idéaliste. 1.8-9 semble contredire le texte que nous examinons. |
5. Jean ne viserait que certains chrétiens qui «demeurent» continuellement en Christ. On explique ne pèche pas du v. 6 comme signifiant la victoire attribuée à la permanence actuelle en Christ, alors que ne peut pas pécher du v. 9 viserait la victoire attribuée à la nouvelle naissance passée. Et on stipule: La nouvelle naissance est un fait (une constante), alors que demeurer en Christ est variable (inconstant).
Critique | Cela n’explique pas non plus l’affirmation si absolue du v. 9. |
6. Le chrétien ne saurait commettre un péché délibérément. (Alors qu’il peut être pris au piège [Calvin].)
Critique | Qui ose affirmer qu’il ne pèche jamais volontairement? Jean ne fait pas la différence entre volontaire et involontaire, conscient et inconscient. |
7. Le chrétien ne peut pas pécher habituellement et avec persistance. Il est en antagonisme continuel avec le péché. L’Esprit ne laisse «pas fleurir» le péché (Calvin). Si le croyant peut tomber dans le péché, il n’y marchera pas, ne le pratiquera pas.
Précision: | L’infinitif grec est un présent dont le sens est: «il ne peut pas continuer à pécher» (habituellement), ne peut pas y persister. L’habitude de pécher ne peut pas l’emporter. (NB: Si l’infinitif grec était un aoriste, le sens serait: «il est incapable de commettre un péché».) |
Conclusion: | A la lumière de cette précision grammaticale, la 7e interprétation doit être retenue comme la bonne. Un chrétien né de Dieu peut pécher même consciemment, mais non y persister, ce qui permettrait des doutes sur son authenticité en tant qu’enfant de Dieu. |
D’où la conclusion du v. 10 pour ce passage de 1 Jean 3.4-10: Par ce que nous faisons, nous manifestons qui nous sommes, enfants de Dieu ou enfants du diable.
Il n’y a que deux sortes d’hommes; le «noir et blanc» est biblique! Et il est nécessaire à cause des sophismes du genre de:
«L’erreur est un aspect de la vérité.» Non!
«Le diable est un aspect du bien.» Non!
Vérité et fausseté (erreur) | }sont des opposés irréconciliables |
Bien et mal | |
Juste (bon) et mauvais |
La paternité universelle de Dieu n’est pas enseignée dans la Bible, sinon dans le sens que Dieu est le Créateur de tous (Job 12.10; Jér 32.27).
Q5. A quoi l’enfant de Dieu se reconnaît-il?
Définition de l’amour selon Plummer:
«L’amour est la justice
dans la relation avec les autres.»
Réponses aux questions
R1. | Jean répond: parce que la semence de Dieu demeure en lui. |
R2. | C’est celui qui est né de Dieu, non pas de naissance, mais par grâce. |
R3. | Elle provoque la nouvelle naissance qui se manifeste par une conduite juste. |
R4. |
|
R5. | Il pratique la justice; il aime ses frères |
Lecture préliminaire: 1 Rois 19.1-18 (indispensable)
1. Un homme comme nous
Le grand prophète Elie n’est pas le premier – ni le dernier – à prendre la fuite devant la menace. Il est découragé au point où il préfère la mort. Pourquoi?
Nous pouvons un peu nous imaginer le raisonnement d’Elie: «L’avenir ne promet plus rien. J’ai fait ce que j’ai pu. Le peuple d’Israël ne va pas se réformer. J’ai échoué comme mes prédécesseurs. Avec les hommes de Jézabel à mes trousses, je suis de toute façon un homme mort.» En fait, Elie doutait que Dieu puisse le protéger contre Jézabel ou que Dieu puisse convertir le peuple. «Je suis le seul croyant qui reste encore!» se disait-il.
Elie était un homme comme nous, nous dit l’apôtre Jacques. Cet homme puissant, instrument impressionnant dans la main de Dieu, dont la foi en l’Eternel rend possible ce miracle époustouflant de la foudre qui vient frapper l’autel sur simple prière: ce géant parmi les prophètes était un homme comme nous! A savoir: sujet au découragement, voire à la dépression, à la peur devant la persécution, fatigué, prêt à abandonner la lutte, las de vivre… Un homme comme nous! C’est consolant; nous sommes en bonne compagnie; nos faiblesses étaient aussi celles d’un si éminent serviteur de Dieu, de notre Dieu, du même Dieu qui s’est occupé de son serviteur avec une sollicitude qui nous émeut profondément.
Exténué par une longue marche, Elie s’endort désespéré. Et voilà qu’un ange le réveille: Lève-toi et mange! Au milieu du désert! Elie n’a pas l’air de s’en étonner. Il mange le gâteau et boit l’eau – et se rendort! Un homme comme nous? Je me demande comment j’aurais réagi dans une situation semblable.
2. Dieu enseigne
Quel est le premier besoin d’un homme découragé, au creux de la vague? Dieu le fortifie d’abord physiquement. Il lui faut du sommeil et de la nourriture. Y pensons-nous quand nous sommes appelés à aider ceux qui sont las, fatigués, découragés, au bout du rouleau?
L’ange réveille le prophète épuisé une deuxième fois et lui ordonne de marcher: Tu as un long chemin devant toi. Comme pour lui dire: «Non, tu n’es pas inutile; Dieu veut te donner une nouvelle tâche; Dieu veut t’employer encore.»
Le gâteau et l’eau lui donnent tellement de force qu’il va pouvoir marcher pendant 40 jours et 40 nuits! Il parcourt en ce temps tout le chemin que le peuple d’Israël avait parcouru en 40 ans, mais dans le sens inverse. Tout au long de ce chemin, Elie a dû se rappeler l’histoire de l’Exode d’Israël: le péché du peuple, la patience de Moïse, la grâce que Dieu a faite et refaite au peuple réfractaire; mais aussi le jugement: 40 ans au lieu de 40 jours! – Pensons-nous parfois au chemin parcouru au cours de nos années?…
Dieu veut enseigner quelque chose à Elie, à cet homme qui avait fait des signes et des prodiges: il avait ressuscité un mort; il avait fait descendre le feu du ciel; il avait tué les 450 prophètes de Baal. Et maintenant il a besoin d’enseignement… Et nous alors!
3. Dieu parle
La caverne dans laquelle Elie entre n’est pas n’importe laquelle. C’est la caverne du Mont Horeb, la montagne de Dieu. Moïse s’y trouvait quand l’Eternel fit passer sa gloire devant lui.
Et là, la parole de l’Eternel lui fut adressée. Pas pour la première fois! Quand Elie était en Galaad, Dieu lui dit: Pars d’ici, et il l’envoya au torrent de Kerith où les corbeaux le nourrirent. Là, la parole de l’Eternel lui fut adressée: Lève-toi, va à Sarepta! Là, une veuve païenne le nourrit; là, il ressuscita son fils.
Dans la troisième année de la sécheresse, la parole de l’Eternel fut ainsi adressée à Elie: Va, présente-toi à A chab. Par la suite, au Mont Carmel, Dieu répond à la prière d’Elie par la foudre. Ensuite, la pluie s’abat en trombe sur Israël. Va! Lève-toi! Elie obéit, et Dieu agit.
Cette fois-ci aussi, dans la caverne du Mont Horeb, la parole de l’Eternel fut adressée à Elie, mais pas comme les autres fois. Dieu ne lui dit pas de partir, il lui pose une question: Qu’est-ce que tu fais ici, Elie? Comme pour dire: «Au Carmel, tu m’as prié de révéler au peuple que je suis Dieu en Israël, et non Baal ou Astarté. Tu te nommais mon serviteur, et je l’ai confirmé. Donc je suis ton maître. Pourquoi ne m’as-tu pas consulté avant de te mettre en route? Tu es parti en propre maître, Elie.» Qu’est-ce que tu fais ici?
La réponse d’Elie était une excuse. (Il était bien un homme comme nous!) Il n’a pas prononcé les trois paroles que Dieu attendait de lui: «J’ai péché.» A la place: «J’ai bien agi; les autres ont péché.» C’est vrai aussi, mais ce n’est pas la réponse à la question: Que fais-tu ici? Quand Elie dit: Je suis resté, moi seul, n’accuse-t-il pas Dieu? Autant dire: «Tu m’as abandonné. Pourtant j’ai déployé mon zèle pour toi!»
Alors Dieu veut donner une leçon à Elie: Sors! tiens-toi devant moi! Mais Elie n’ose pas sortir. Il reste dans la caverne. Il se cache. Adam et Eve aussi s’étaient cachés après avoir désobéi. Et toi? Et moi? … Mais Dieu parle quand même. Adam, où es-tu?
Ici, Dieu passe; il ne reste pas – il ne fait que passer. Mais comment! Il est précédé par un ouragan tel qu’il déchire les montagnes, qu’il brise les rochers. Ils tombent avec fracas, l’air est rempli d’un bruit de tonnerre comme si le dernier jour était arrivé. Mais l’Eternel n’était pas dans le vent. Etrange…
Prochain phénomène: la terre tremble. Mais l’Eternel n’était pas dans le tremblement de terre. Ensuite c’est un feu qui éclate. Mais l’Eternel n’était pas dans le feu. De plus en plus étrange…
Imaginons l’étonnement et le désarroi d’Elie. Il n’y comprend plus rien. Et voici que se produit un son doux et subtil, littéralement: le son subtil d’un silence; un murmure; à peine une brise; un souffle… Et Elie comprend que l’Eternel est dans ce son à peine perceptible. Maintenant, il sort de la caverne, mais il se cache le visage.
4. Pas par la force, mais par mon Esprit
Quelle est la leçon qu’Elie doit apprendre, que nous devons apprendre?
Elie avait le désir ardent que son peuple se convertisse, qu’il y ait un réveil, c’est-à-dire une repentance authentique et un retour à la loi et à l’alliance de Dieu. Il pensait que cela nécessitait une intervention spectaculaire de Dieu, que Dieu allait briser l’opiniâtreté du peuple par une manifestation foudroyante. Quand le feu tomba du ciel, il pensait que l’heure était venue, et il égorgea les 450 prophètes de Baal. Il se disait: «Cela doit continuer ainsi!» Car Astarté, la divinité féminine de la fécondité, avait ses 400 prêtresses qui se prostituaient sous les arbres sacrés sur les collines et qui entraînaient les fils d’Israël à la prostitution à la fois sexuelle et spirituelle. Elles aussi devaient être éliminées, devait se dire Elie. Seulement, ce n’était pas la manière de Dieu, qui n’avait pas dit à Elie d’égorger les 450 prêtres païens.
L’Eternel veut faire comprendre à Elie, qui s’attendait à ce que Dieu brise toute résistance par sa puissance, que s’il avait en effet répondu par la foudre, ce n’était pas là sa manière habituelle.
C’est comme si l’Eternel disait à Elie: «Je veux oeuvrer dans le silence du coeur. D’ailleurs, tu n’es pas le seul croyant du tout: il y en a encore 7000 qui sont restés fidèles dans le pays. Ils ne font pas de bruit; ils n’égorgent pas les faux prophètes; mais ils croient en moi. Elie, me connais-tu vraiment? Sais-tu que mon Esprit souffle là où il veut, dans la douceur, dans l’intimité du coeur?»
Ce que Dieu enseigne à Elie, il l’enseignera aussi à Zacharie, par un ange qui lui montre un chandelier d’or à sept bras relié à deux oliviers. Que signifient ces choses? demande Zacharie. L’ange répond: Ce n’est ni par la puissance ni par la force (la tempête, le tremblement de terre, la foudre et le feu), mais c’est par mon Esprit, dit l’Eternel des armées (Zach 4.6). Puis l’ange évoque la pierre principale (le Christ) au milieu des acclamations: Grâce, grâce pour elle!
Grâce, grâce… Cela n’est pas dû à nos efforts, à notre course effrénée – c’est l’affaire de Dieu. Justement, Elie pensait que c’était son affaire. Il avait l’impression que Dieu l’avait laissé tomber, que Dieu ne faisait plus rien. Or, même quand nous ne sentons et ne voyons rien de sa puissance, le. Seigneur est à l’oeuvre. Il a ses 7000 qui ne fléchissent pas les genoux devant Baal…
5. Echec?
La leçon a-t-elle porté? «Bien sûr! direz-vous. N’est-ce pas le grand prophète Elie? Il ne peut pourtant pas être bouché comme nous!>’ Eh bien oui, il peut être bouché comme nous. Et il l’est! Elie était un homme comme nous…
Car quand Dieu repose la question: Qu’est-ce que tu fais ici, Elie? il donne la même réponse: « Moi, j’ai tout fait avec zèle. Ce sont les Israélites qui t’ont abandonné, pas moi. Eux, ils ont tué tes prophètes, pas moi. J’ai tué les faux prophètes, moi! Et maintenant ils veulent me tuer, moi, ton fidèle serviteur!» C’est presqu’une accusation.
Que répond l’Eternel? Faisons bien attention: Va, reprends ton chemin jusqu’à Damas… Ton chemin, le chemin d’Elie, non pas le chemin de Dieu. Et où mène le chemin d’Elie? A Elisée: Tu oindras Elisée à ta place. Dieu remplace Elie. Non pas qu’il ne veuille plus l’utiliser, mais il lui donne un autre travail. Il ne veut plus l’utiliser dans sa première fonction.
Moïse, lui aussi, déshonora l’Eternel aux eaux de Meriba, de sorte que Dieu dut le remplacer, lui aussi, pour faire entrer le peuple dans la terre promise, tâche qu’il fut donnée à Josué d’accomplir. Mais Dieu reste fidèle: Si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Tim 2.13). Dieu prit soin de Moïse à sa mort. Elie, lui, monta même au ciel sans passer par la mort. Dieu honore ses serviteurs jusqu’au bout.
6. Triple mission
Dieu appelle Elie à une mission en dehors d’Israël. Il a fui, il est parti de son peuple par crainte de perdre sa vie. Dieu va l’utiliser là où il est allé.
Première mission: Sacrer Hazaël roi de Syrie. Etonnant, cela: le prophète d’Israël doit oindre un roi païen! Un autre roi païen comprit une vérité que nos chefs d’Etat modernes auraient encore à apprendre: Le Très-Haut domine sur toute royauté humaine; il la donne à qui il lui plaît. C’est la leçon qu’apprit Neboukadnetsar, le puissant roi de Babylone (Dan 4.14).
Pas facile, cette nouvelle tâche, car Elie sait que le Syrien Hazaël amènera la mort et la ruine en Israël. Mais Elie se soumet à la souveraineté de Dieu, même quand il ne peut comprendre l’intention de Dieu. Prenons-en de la graine.
Deuxième mission: Sacrer Jéhu roi d’Israël. Encore une tâche difficile, vu qu’Elie sait que Jéhu fera couler beaucoup de sang en Israël.
Non Dieu n’a pas rejeté son prophète. Il lui a donné d’autres tâches. La plus difficile est certainement la
troisième mission: Préparer Elisée à lui succéder pour exercer le ministère qui était le sien avant. Elie doit laisser la place au plus jeune…
Elie se met à la recherche, et il trouve Elisée derrière douze paires de boeufs, signe de grande richesse, en train de labourer, preuve qu’Elisée est travailleur, car il aurait pu laisser le labourage à ses serviteurs. C’est cet homme que Dieu a choisi; c’est l’homme qu’Elie oint pour en faire son successeur. Pas trace de jalousie chez Elie, mais soumission à la volonté de Dieu.
7. Réhabilitation
Renvoi en Israël, dernière mission et enlèvement spectaculaire: voilà la fin de l’extraordinaire carrière d’un des prophètes les plus éminents de la Bible.
Une dernière fois, Elie doit rencontrer Achab, ce roi rebelle qui, sous l’influence de Jézabel, devint idolâtre et alla jusqu’à faire assassiner le noble Naboth dont il convoitait la vigne. Elie a pour mission de lui annoncer sa fin tragique. Et le fait incroyable se produit: Achab se repent!
Non, Elie n’est pas un serviteur inutile. Dieu l’utilise toujours, parce qu’il obéit à l’Eternel même quand il est pour ainsi dire «déclassé». Et le plus étonnant: Dieu parle de nouveau par le feu, qui frappe deux fois 50 émissaires envoyés par le roi d’Israël Achazia. Le feu descend du ciel comme sur le Mont Carmel!
La raison: Elie s’est humilié devant l’Eternel; il lui a obéi; il a lui-même cherché puis oint son successeur. Et Dieu l’honore. Comme pour Moise, Dieu partage les eaux quand Elie les frappe de son manteau.
Oui, Dieu honore Elie d’une manière éclatante: Dieu enlève son prophète dans un char de feu tiré par des chevaux de feu, au milieu d’un tourbillon. Quand Dieu réhabilite., il le fait entièrement.
Qu’est-ce que le Saint-Esprit veut nous dire aujourd’hui à travers l’histoire du prophète Elie? Quelle est l’obéissance que Dieu nous demanderait aujourd’hui, à nous gens du 20e siècle?
2.28-3.8: Elaboration du test de l’obéissance morale
Jean élabore les 3 tests: | test moral – obéissance/justice: 2.28-3.10 |
test social – amour: 3.11-18 | |
test doctrinal – la vérité sur Christ: 4.1-6 |
Entre-deux: notre assurance et le coeur qui nous condamne (3.19-24).
Jusqu’à présent, le croyant a été décrit comme celui qui connaît Dieu, qui est en Christ, qui est dans la lumière, qui demeure dans le Père et le Fils.
Nouvelle caractéristique au v. 29: il est né de lui
(à savoir: il y a un engendrement divin: le don de la vie de Dieu)
En voici les conséquences: | – il pratique la justice (2.29) |
– il ne pratique pas le péché (3.9) | |
– il aime son frère (3.10) | |
[- il croit que Jésus est le Christ (5.1)] |
Jean associe le test moral aux deux apparitions de Christ:
son avènement, futur: 2.28; 3.2
sa première venue, passée: 3.5,8
1. La conduite chrétienne associée au retour de Christ (2.28-3.3)
v. 28: Jean utilise 2 mots pour décrire le retour de Christ:
1. «phanerosis» = apparition manifestée | |
2. «parousia» = | venue (avènement), mot utilisé pour la venue d’un roi ou |
empereur (litt. «présence» personnelle, visible) |
Q1. Quelles seront les 2 réactions à sa venue?
v. 29: né de lui – Q2. Qui est «lui»?
Q3. Quelle est la preuve de la nouvelle naissance?
3.1: né de Dieu = enfant de Dieu (donc de nature divine!)
Cette naissance est due à l’amour du Père qui donne son Fils, et à l’amour du Fils qui se donne (Jean 15.9).
Litt. quelle manière d’amour (manière dans le sens «de quel pays»). L’amour de Dieu est si étrange au monde qu’on demande: «De quel pays peut-il bien venir?»
enfants de Dieu = non seulement un titre, mais un fait!
Q4. Pourquoi est-ce que le monde ne nous connaît pas?
C’est pourquoi notre vie est cachée avec Christ en Dieu (Col 3.3). Elle n’est donc pas visible, mais sera révélée comme un fait (Rom 8.19).
v. 2: Ce que nous sommes maintenant n’apparaît pas au monde (mais nous le savons).
Ce que nous serons ne nous apparaît pas encore (nous ne le savons pas).
Cela montre que 2.27 n’est pas à prendre littéralement. Les prophètes de l’AT connaissent ce que Dieu a voulu leur révéler, pas plus. De même les apôtres.
Q5. Que savons-nous sur notre condition future?
Q6. Pourquoi n’est-ce qu’une espérance?
Q7. Quel est le contenu de cette espérance?
Q8. Quel est l’effet de cette espérance?
Q9. Et de quelle manière?
2. La conduite chrétienne associée à la première venue de Christ (3.4-10)
But de la première venue: 1. ôter les péchés, 2. détruire les oeuvres du diable.
Q10. Quelles 2 choses Jean dit-il sur le péché?
Continuer de pécher montre qu’on s’oppose au but de la première venue de Christ.
3. Sur le péché
v. 4-7: La nature du péché (iniquité)
Définition: | Le péché est la transgression de la loi (litt. licence, absence de loi). |
Il est rébellion active contre la loi de Dieu (= sa volonté). |
v. 5: Christ est apparu pour ôter les péchés
Q11. Comment?
Il n’y a pas de péché en lui:
La nature sans péché de Christ n’appartient | ni à sa préexistence, |
ni aux jours de sa chair, | |
ni à sa condition céleste actuelle, |
mais à l’essence de sa nature éternelle.
Donc: | Puisque sa nature éternelle est sans péché, |
puisque le but de sa venue historique est d’ôter le péché: |
Quiconque demeure en lui ne pèche pas
et quiconque pèche ne l’a pas vu et ne le connaît pas.
Puisqu’en lui il n’y a pas de péché, si nous demeurons en lui, nous ne pécherons pas non plus!
Le péché et le Christ sont irréconciliables!
v. 7: Avertissement contre la séduction de dire qu’on est juste sans pratiquer la justice.
Faire, c’est le test d’être!
v. 8: L’origine du péché: le diable
Celui qui pèche est du diable, car il pèche dès le commencement,
c’est-à-dire: dès le début de sa carrière diabolique.
L’oeuvre typique du diable = pécher
L’oeuvre typique de Christ = sauver du péché (raison de sa première venue)
détruire les oeuvres du diable:
«détruire»: repousser, rendre inopérant
«oeuvres»: plan physique: maladie, mort; plan intellectuel: séduire en erreur.
Première étape vers la sainteté: | 1. Reconnaître l’iniquité du péché; |
2. reconnaître son origine diabolique. |
NB. Les difficultés des v. 9-10 justifient une étude spéciale.
Jean-Pierre Schneider
Réponses aux questions
R1. | 1. assurance (confiance, hardiesse, liberté); même mot pour le jour du jugement (4.17) 2. honte [litt. »mouvement dc recul» |
R2. | Christ (qui a envoyé le St-Esprit) |
R3. | de pratiquer la justice (= l’amour en action) Donc: La justice (conduite moralement juste), et non la connaissance, est la marque de celui qui est régénéré. |
R4. | Ils sont si différents que le monde ne les connaît pas plus qu’il n’a connu Christ. |
R5. | J.-Ch. paraîtra et nous le verrons dans la réalité, car nous serons comme lui (Rom 8.29). Donc: Pour l’éternité avec et comme le Christ! |
R6. | Parce que ce n’est pas encore un fait. |
R7. | Le retour de Christ, le voir réellement, être transformé comme lui. |
R8. | Se purifier comme lui-même est pur. |
R9. | Moralement, en lui obéissant (1 Pi 1.22). NB. Seul son sang purifie de la souillure et de la culpabilité du péché. |
R10. | v. 4-7: sa nature = l’iniquité (immoralité, corruption, dépravation). v. 8-10: son origine = le diable. |
R11. | En les prenant sur lui (Héb 9.28; 1 Pi 2.24; Es 53). |
2.18-27: A quoi reconnaître le chrétien authentique
La foi
1. Hérétiques et vrais chrétiens: v.18-21
la dernière heure (v.18) (unique dans le NT) Litt.« une dernière heure». Le vocabulaire du NT se rapportant à la chronologie des temps de la fin est imprécis. La 1ère venue de Christ est « l’âge à venir » qui met fin au « présent âge ». Le temps de transition jusqu’à la 2ème venue de Christ, ce sont les derniers jours (Heb.1.2) ou derniers temps. C’est ce que veut dire l’expression du v.18.
Q1 Comment Jean savait-il que c’était ce temps-là?
Jésus mit en garde contre les faux christs (pseudo-christs, Mat 24.24). Les antichrists préparent la venue de l’Antichrist, qui représentera la négation fondamentale du Christ, toujours dans la dernière heure. En opposition avec l’Antichrist, les antichrists sont des enseignants humains qui s’identifient aux nombreux « faux prophètes ». Ne pouvant imposer leurs vues, ils ont quitté l’église.
Q2 On peut discerner une intention divine derrière le départ de la communauté des « antichrists » (pseudo-prophètes). Laquelle?
Q3 Comment le v.19 caractérise-t-il (a) les saints? (b) l’Eglise?
Tous, vous avez la connaissance (v.20).
Q4 Comment savons-nous?
Q5 Qui a reçu l’onction (le St-Esprit)?
Q6 Qui a la connaissance?
v.21: Jean ne leur enseigne pas une nouvelle vérité. Il confirme la vérité qu’ils connaissent déjà. La vérité est immuable et ne peut contenir le mensonge. (Exactement à l’encontre de la dialectique marxiste.)
2. Nature et effet de l’hérésie: v.22-23
La nature de l’hérésie est de nier que Jésus est le Fils de Dieu, le Messie venu en chair, et donc que Dieu est le Père de Jésus Christ, son Fils. (Dire que Jésus est un simple homme est dire qu’il n’est pas Dieu: l’archi-mensonge!) Il n’y a aucun compromis sur ce point. Toute vue opposée est erreur. Le menteur est l’incarnation de l’esprit satanique. La théologie hérétique est donc diabolique. Toute secte qui nie la divinité de Jésus Christ n’est pas chrétienne (Témoins de Jéhovah, Unitariens niant la Trinité, Science chrétienne ni scientifique ni chrétienne. Mormons, Théosophes…).
Q7 Quel est l’effet de nier le Fils et le Père?
Test doctrinal fondamental qui divise les vrais des faux chrétiens: Professer que le Père et le Fils forment ensemble la Divinité (Mat 10.32-33, Rom 10.9-10)
3. Deux garde-fous contre l’hérésie: v.24-27
Ce que vous avez entendu dès le commencement (v.24)
Q8 De quoi s’agit-il?
Q9 Quelle doit être l’attitude du chrétien en ce qui concerne l’Evangile?
Demeurer dans le Fils et le Père: communion intime avec les deux ( = avoir le Père).
v.25: La promesse de la vie éternelle est liée à la fidélité à la doctrine entendue et à la communion avec le Père et le Fils (cf. Jean 17.3).
v.26-27: L’action de l’Esprit protège contre la séduction doctrinale.
Vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne: Si cela a un sens général, on peut se demander pourquoi Jean a écrit sa lettre… Cela se comprend dans le contexte; Jean veut dire: Vous savez par les apôtres. avec l’aide de l’Esprit, ce qu’est la vérité.
LES DEUX GARDE-FOUS CONTRE L’ERREUR SONT DONC:
1. La Parole apostolique: vous avez entendu (v.24): protection objective.
2. L’onction de l’Esprit: vous avez reçu (v.27): protection subjective.
Les deux sont nécessaires pour persévérer dans la vérité: c’est l’équilibre biblique (non seulement la Parole, ni seulement l’Esprit).
Réponses aux questions:
R1 A cause des antichrists, dernière résistance désespérée de l’adversaire.
R2 Rendre le faux manifeste pour que les élus ne soient pas détournés (Mat 24.24)
R3 (a) Ils sont persévérants (Marc 13.13: non pas que le salut récompenserait la persévérance, mais elle est le trait distinctif de celui qui est sauvé; cf. Héb 3.14).
(b) L’Eglise visible contient le Corps de Christ (corps mystique); certains membres ne sont pas des nôtres sans qu’on puisse le savoir, d’autres le prouvent par leur défection (et leur comportement: 3.10). Mais il y a ceux qui sont des nôtres et ceux qui ne sont pas des nôtres. Il n’y a pas d’entre-deux. Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent (2 Tim 2.19).
R4 Par l’onction de la part du Saint, qui est Dieu (Hab 3.3) et Christ (Jean 6.69).
R5 Tous!
R6 Tous ( à cause du St-Esprit reçu).
R7 Se couper de toute communion avec Dieu. Car: seul le Fils peur révéler le Père (Mat 11.27) et aussi réconcilier avec le Père (Jean 14.6).
R8 De l’Evangile, de l’enseignement apostolique
R9 Conservateur! Car la marque du païen: toujours du nouveau (Act 17.21); il ne supporte plus la vraie doctrine et a la démangeaison des fables (2 Tim 4.3-4).
2.12-17 Digression : L’EGLISE DANS LE MONDE
A. L’EGLISE : v.12-14.
Q1 Jean s’adresse-t-il à 3 âges différents de chrétiens. ou y-a-t-il une autre signification ?
Q2 Que découvre-t-on en comparant les v. 12 & 13c ?
v.13a & 14a : paroles aux pères identiques !
celui qui est dès le commencement:
Q3 De qui s’agit-il ?
v. 13b & 14b: paroles aux jeunes gens.
Q4 Comment accorder vous êtes forts (a) avec 2 Cor 12. 10 (b) ?
Q5 La parole encourage-t-elle à la force ou à la faiblesse ?
Q6 Ces textes cités qu’ont-ils de commun ?
Vous avez vaincu le Malin [deux fois !] : Satan n’accepte pas facilement la défaite !
Le pardon des péchés doit être suivi de la délivrance du péché ;
la justification doit être suivie de la sanctification.
B. Le monde: v. 15-17.
‘aimez pas le monde ! Changement de la forme verbale : impératif !
« le monde » revient 6 fois dans ces 3 versets [ensuite : 17 fois de plus].
Q7 Comment accorder cela avec Jean 3.16 ?
1. Le monde en tant que système
5.19 – il est sous l’empire de Satan
Jean 16. il -Satan en est le prince
4.4 – Satan est celui qui est dans le monde
4.3 – l’esprit de l’antichrist est dans le monde
4.2 – beaucoup de faux prophètes sont dans le monde
Définition : Le « monde » est un terme collectif pour tous ceux qui sont dans le royaume des ténèbres et ne sont pas nés de Dieu.
« Le monde et l’Eglise sont décrits en opposition l’un à l’autre : ce sont deux groupes de gens totalement séparés et distincts, l’un sous la domination Satan, l’autre né de Dieu et connaissant Dieu. » J. Stott : « Les épîtres de Jean », p.96.
2. Le monde en tant que pécheurs perdus
Jean 3.16 – l’amour de Dieu s’étend aux créatures que le diable a assujetties
4.14 – Jésus-Christ fut envoyé par le Père comme Sauveur de ce monde
2.2 – Jésus-Christ est mort pour les péchés du monde entier
3. Le chrétien dans le monde
4.17 – il est dans le monde comme Jésus-Christ
Jean 17.14 -tout en n’étant pas du monde
3.13 – ce qui explique la haine du monde
4.5-6 – et qu’il n’écoute pas les chrétiens [mais bien les faux prophètes !]
Déduction : Le chrétien est DANS le monde mais non DU monde.
Par la foi en Christ, le chrétien échappe au Malin qui tient le monde dans l’incrédulité et ainsi il peut vaincre le monde.
v. 15 : … celui qui est dans le monde = l’ensemble des séductions qu’il contient
Q8 Quel est le contraste fondamental qui distingue le monde et le chrétien ?
NB : L’amour du monde est incompatible avec l’amour de Dieu (Jac 4.4)
ORDRE à observer : Aimer Dieu / aimer son frère / ne pas aimer le monde.
[Cet ordre est possible parce que l’amour n’est pas une émotion, mais une détermination].
4. Ce qui caractérise le monde -v. 16
Convoitise : toujours péjoratif vient du Diable (Rom 1.24); touche à deux perceptions :
(a) la chair : le corps (les membres) et les pensées (Gal 5.16, 19-20) – intérieur.
(b) les yeux : séduction par l’apparence extérieure (regarder est plus que voir !)
Orgueil de la vie : [litt. fanfaronnade] désir d’impressionner (biens, position, achèvements). Adam et Christ ont été tentés par la chair, les yeux et l’orgueil…
5. Arguments pour ne pas aimer le monde (17)
1. L’incompatibilité entre l’amour du monde et l’amour pour le Père.
2. L’opposition entre le monde passager et l’immortalité du chrétien.
Réponses aux questions :
R1 1. petits enfants : utilisé 7 autres fois dans un sens général ( tous les chrétiens) 2.1 ; 2.18 ; 3.7 ; 3.18 ; 4.4 ; 5.21.
Il y aurait donc 2 groupes distincts : pères et jeunes gens (maturité différente).
2. Il s’agirait de 3 étapes : | petits enfants : nouveaux-nés en Christ; |
jeunes gens : plus développés, devenus forts; | |
pères : maturité et profondeur. |
R2 péchés pardonnés à cause de son NOM ( = Christ) : 1re expérience à la conversion.
comme le Père (Iitt. « venu à connaître » ) : 2e expérience suite à la vie nouvelle dans l’Esprit : la connaissance du Père va en amplifiant – Rom 8.15-16.
R3 de Christ (1.1) & du Père (Ps 90.2) – ils sont UN!
R4 (a) raison : la parole de Dieu demeure en vous. (cp. Ps 119.9).
(b) il s’agit de la faiblesse physique (persécutions, emprisonnement, maladie…).
R5 Eph 6.10 ! Ps 27.14 ; Aggée 2.4 ; 2 Tim 2.1.
R6 Tous se réfèrent à la puissance de Dieu.
R7 Faire la différence entre : l’ensemble des êtres humains & la vie de la Société humaine organisée sous la puissance de Satan.
R8 la haine d’une part, l’amour d’autre part.
Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche.
Mais soyez remplis de l’Esprit. Eph 5.18
Martin Lloyd-Jones ce géant parmi les commentateurs-prédicateurs du 20e siècle, a écrit 8 volumes sur l’épître aux Ephésiens, dont le 5e porte le titre LA VIE DANS L’ESPRIT.
C’est un commentaire d’une profondeur inégalée sur Eph 5.18-6.20.
L’idée maîtresse, sur laquelle j’aimerais méditer avec vous, la voici :
– la soumission des femmes à leurs maris,
– l’amour allant jusqu’au sacrifice des maris pour leurs femmes,
– l’obéissance des enfants à leurs parents,
– le service fidèle des employés et
– les égards des employeurs pour leurs employés :
Tout cela n’est possible que pour des gens qui sont remplis de l’Esprit. C’est pourquoi le passage trait~ dans le livre de Llyod-Jones commence par le verset cité en exergue.
Condition indispensable
Vivre selon les commandements donnés dans Eph 5.22-6.9 est impossible pour ceux qui ne sont pas remplis de l’Esprit. Les ordres que Dieu donne ici ne peuvent donc s’adresser qu’à des chrétiens nés d’en-haut. Eux seuls peuvent être remplis de l’Esprit et vivre harmonieusement dans le couple, la famille et au travail.
Il en découle qu’il est illusoire de penser que le christianisme va réformer le monde, transformer la société. Seule l’action profonde en chaque enfant de Dieu lui permettra, à lui, de vivre comme Dieu le demande. Jésus-Christ adresse ces exigences à son Eglise, qui doit être sel et lumière dans le monde hostile à l’Evangile.
L’enseignement de la Bible est clair sur ce point le coeur de l’homme naturel est dépravé et incapable de se soumettre à la loi de Dieu, en eût-il l’envie. Mais justement, il ne veut pas s’y soumettre il ne veut pas vivre ainsi il veut donner libre cours à ses désirs, à ses convoitises, à sa lubricité – il veut pécher! C’est pour cette raison que le Christ enlèvera les méchants de la terre quand il y établira son règne.
Seule l’action profonde de l’Esprit peut donner à quelqu’un, non seulement le désir de vivre saintement, mais aussi la capacité de le faire le vouloir et le faire. Le Saint-Esprit commence par convaincre de péché il mène à la repentance et à la conversion puis il régénère par la nouvelle naissance il crée un homme nouveau dont le développement normal est celui de la croissance spirituelle constante. Le bébé en Christ est destiné à devenir un homme fait (1 Cor 14.20).
Distinction
« En quoi cela consiste-t-il, être rempli de l’Esprit ? »
Premier point à clarifier : Ce n’est pas la même chose que d’être baptisé ou scellé du Saint-Esprit. Ceci arrive à la conversion. Au premier chapitre, Paul écrit aux Ephésiens (v.13, traduit litt. du grec) : Ayant entendu la parole de vérité, la bonne nouvelle de votre salut, et étant devenus croyant, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse. Aux églises de la Galatie, lui1 rappelle qu’elles ont reçu l’Esprit en écoutant avec foi (3.2). Les croyants ont tous été baptisés dans un seul Esprit. (Rappel « baptiser » veut dire « immerger ».)
Le premier but de ce baptême que chaque croyant reçoit on Christ, c’est de le rendre capable de témoigner avec puissance. Ce fut l’effet immédiat à la Pentecôte, relatée en Actes 2, où il est dit : Ils furent tous remplis d’Esprit Saint. C’est cette expression qui peut avoir donné lieu à la confusion entre « être baptisé » et « être rempli » de l’Esprit. Ils furent tous remplis d’Esprit-Saint fut l’effet du baptême dans le Saint-Esprit ce dernier est l’expérience unique de tout nouveau converti à partir de la Pentecôte ; par contre :
Etre rempli de l’Esprit : un état continu.
Dans l’AT, certaines personnes furent remplis de l’Esprit on vue d’accomplir des tâches particulières, tels que Betsaleel, dont l’Eternel dit à Moïse : Je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu, de sagesse, d’intelligence et de compétence pour toutes sortes d’ouvrages : concevoir des plans, graver des pierres, etc. De même furent remplis d’Esprit Zacharie et Elisabeth, parents de Jean-Baptiste, qui fut rempli de l’Esprit dès le ventre de sa mère. Après l’accomplissement de la tâche, ou pour cause de désobéissance, l’Esprit se retirait, comme dans les cas de Saül et Samson.
Ce que dit Eph 5.18 n’est applicable que depuis la Pentecôte. Voici la traduction fidèle de ce texte : Ne vous enivrez pas de vin ; c’est de la débauche mais continuez à être remplis de l’Esprit. Il s’agit d’un état continu c’est une condition dans laquelle nous avons à être.
Ici, il est important de rappeler que le Saint-Esprit est une personne, et non simplement une influence. On ne peut pas « faire le vide » et puis être rempli comme un vase vide. La troisième personne de la trinité elle-même prend possession. Si la Bible emploie des verbes tels que « verser » (Rom 5.5), elle n’insinue nullement que l’Esprit serait un fluide. Quand on parle de l’influence qui est exercée par quelqu’un, on fait c’est la personne elle-même qui produit cette influence.
Comment être rempli de l’Esprit ?
Je constate d’abord que c’est un commandement : Continuez â être remplis de l’Esprit (ou dominés par l’Esprit). Ce n’est pas une expérience ou une bénédiction à demander c’est un état dans lequel il nous est demandé de rester et de vivre. Ce n’est donc pas quelque chose qui nous « arrive », c’est quelque chose qui est sous notre contrôle, quelque chose que nous déterminons. Tout comme on peut décider d’être rempli de vin, le chrétien né de Dieu peut décider d’être rempli du Saint-Esprit. Par contraste, le baptême dans le Saint-Esprit est entièrement dû à l’action de notre Seigneur Jésus-Christ.
Soyez en train d’être remplis de l’Esprit. Débarrassons-nous de toute notion de passivité. Loin d’attendre que cela nous arrive, nous avons à décider si, oui ou non, nous voulons être remplis du Saint-Esprit. Or, ne pas être passif veut dire être actif. Comment ? Voyons d’abord ce que nous ne devons pas faire.
1. Nous ne devons pas attrister le Saint-Esprit par lequel nous avons été scellés pour le jour de la rédemption (Eph 4.30) Qu’est-ce à dire ? Je crois que la réponse se trouve dans Gal 5.16-18 : Attrister l’Esprit, c’est s’adonner aux convoitises de la chair, c’est se laisser dominer par les passions de notre nature charnelle. C’est ce que produit l’excès de vin la débauche, la perte du contrôle de soi. Je précise qu’il ne s’agit pas là seulement des impulsions sexuelles, du tout. La colère qui m’emporte attriste l’Esprit (Mat 5.22), de même que la médisance, la jalousie, les divisions, la discorde, et bien sûr aussi l’ivrognerie. Le texte dit, en fait, qu’on ne peut pas avoir une vie dans l’Esprit tout en ayant une vie dans l’alcool.
2. Il nous est aussi dit de ne pas éteindre l’Esprit (1 Thes 5.19). L’Esprit en nous nous stimule, nous donne des idées, produit des pensées, nous suggère certaines actions. Chaque fois que je dis « Non, attends, je veux d’abord faire ceci ou cela,.. », j’éteins l’Esprit qui voudrait me dominer. Il me faut aller voir telle personne, envoyer de l’argent à telle autre, écrire cette lettre, selon que l’Esprit m’y incite. Sinon, comment peut-il me dominer?
Je me souviens toujours d’une lettre que je me sentais poussé à écrire à un vieux monsieur que j’avais rencontré et avec lequel je m’étais entretenu de la Bible et de la foi. Il avait l’air intéressé, sans plus. Il fallait que je lui écrive pour lui faire voir la nécessité de se réconcilier avec Dieu, ce qui était un peu délicat pour un étudiant tellement plus jeune que lui. J’ai attendu plusieurs semaines… La lettre m’est revenue avec la mention « décédé ». Cela m’a appris de parler du besoin d’être sauvé par Jésus-Christ la toute première fois que je rencontre quelqu’un -un représentant, un nouveau voisin, une connaissance de passage…
Aux Corinthiens, Paul écrivait : Nous sommes ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous : Soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu (2 Cor 5.20-21). Il y a là tout l’Evangile. Cela suffit, pas besoin d’ajouter grand-chose…
Ne pas attrister l’Esprit, ne pas éteindre l’Esprit c’est le côté négatif de notre attitude.
Le côté positif de l’attitude qui permet à l’Esprit de nous remplir, je le résume en 3 points :
1. Etre pleinement conscients que l’Esprit de Dieu nous habite. Aux Corinthiens, que l’apôtre dut pourtant taxer de charnels, vu qu’ils vivaient dans le désordre moral, rongés par la jalousie et la discorde, l’apôtre rappela. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Il le répète plus loin et ajoute : Vous n’êtes pas à vous-même !
Ne savez-vous pas ? Oui, nous agissons quelquefois Comme si nous ne le savions pas. Si je veux être dominé par l’Esprit, je dois délibérément me rappeler qu’il habite en moi « Le Saint-Esprit est dans mon Corps ; je ne m’appartiens pas, j’appartiens au Seigneur, qui m’a scellé de son sceau ! »
2. J’ai à désirer intensément la communion du Saint-Esprit. 2 Cor se termine par cette bénédiction : Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous. Cette bénédiction implique toute la trinité. La grâce de Christ et l’amour de Dieu se manifestent en nous par le Saint-Esprit.
Je dois lui demander de se manifester en moi, de me diriger, me conduire comme le Seigneur le voudrait. Le plus grand désir du Saint-Esprit, c’est de toujours mieux me montrer le Seigneur Jésus-Christ. Comment le fait-il ? Evidemment par la Bible, la parole de Dieu qu’il a lui-même inspirée aux auteurs sacrés. Cela amène au troisième point positif :
3. Lire et sonder la Bible. C’est par elle que le Saint-Esprit me parle clairement. Il cherche à me persuader, à me reprendre, à m’encourager, à m’instruire. Donnons du temps à la lecture journalière, suivie de la Bible. Elle seule me fait connaître Dieu, sa pensée, son intention, sa loi, son plan, sa personne.
Le Saint-Esprit vous guide par ses paroles, dont l’ensemble constitue la Bible, car ses paroles ne viendront pas de lui-même ;… Lui me glorifiera parce qu’il prendra ce qui est à moi et vous l’annoncera (Jean 16.13-14). En lisant la Bible, C’est Jésus qui vous parle, lui qui est La Parole faite chair. Plus vous vous en nourrissez, plus l’Esprit peut vous remplir et mieux il vous rend aptes à obéir à cette sainte Parole, à vous y soumettre de bon coeur dans tous les domaines de votre vie -esprit, volonté, émotions (Rom 6.17).
Le résultat
Le fruit de l’Esprit se manifestera en nous : amour (donc pardon toujours accordé),joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi (Gal 5.22-23)
Aussi les relations entre époux, dans la famille et au travail seront-elles harmonieuses et selon les commandements que Paul enjoint aux Ephésiens -à nous !
Quand chacun des membres du corps de Christ est conscient d’être habité par l’Esprit, en communion avec l’Esprit, nourri par la Bible toute entière inspirée de l’Esprit, chacun peut être rempli de l’Esprit, dominé par l’Esprit dans son être tout entier et manifester le fruit de l’Esprit.
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soit avec vous tous.
Ancien missionnaire
Enseignant retraité.
DEUXIEME ETUDE
1.5-2.2 : LE PREMIER MESSAGE APOSTOLIQUE
Il se résume par la phrase Dieu est lumière.
[Deuxième message: 3.11 – Aimons-nous.]
Première parole de Dieu dans la Bible : Que la lumière soit! Dieu étant lumière, sa première manifestation est la lumière. Mais aussi: Dieu est amour (1 Jean 4.16).
Q1 Quand le mot « amour » apparaît-il pour la première fois dans la Bible?
Raison : | la lumière existe sans référence à la création (existait avant le soleil). l’amour exige une référence Dieu aime le Fils dès l’éternité; Dieu aime l’homme une fois créé et mis en relation avec Dieu. |
Allégoriquement: | lumière = vérité, pureté, justice, bien cf. 2 Cor 6.14; ténèbres = erreur, injustice, mal cf. Es.5.20 |
Le triple Si nous disons (v.6,8,1O): Références à des faux enseignements. Jean propose des tests pour discerner si celui qui confesse sa foi est vraiment bien chrétien.
LES TROIS FAUSSES DECLARATIONS
1. Dire être en communion avec Dieu et marcher (vivre) dans les ténèbres.
Avertissement: Se méfier des mystiques qui pourtant vivent dans le péché (c.-à-d. calomnient, trompent, sont immoraux…)
Attitude chrétienne: Marcher dans la lumière (être vrai, sincère, ouvert, honnête, juste, moralement pur…).
Conséquence: | a) en communion les uns avec les autres b) purifié par le sang de Christ (en grec: action continue) |
Q2 Si nous marchons dans la lumière, de quel péché faut-il alors être purifié?
2. Dire être sans péché.
Conséquence: Impossibilité d’être purifié par le sang de Christ, puisqu’on n’a pas de péché! La séduction consiste à se mentir, à traiter le péché de « complexe de culpabilité », le réduisant à un mécanisme psychique, alors qu’il s’agit d’une véritable culpabilité envers Dieu.
Attitude chrétienne: Non pas nier, mais reconnaître et confesser ses péchés, ici au pluriel (il s’agit de mauvaise actions spécifiques). Puis les abandonner (cf. Prov.28. 13).
Conséquence de la confession: pardon (dette remise) et purification (tache enlevée)
Raison du pardon : il est fidèle et juste.
fidèle: à sa promesse (cf. Jér.3 1.34)
juste: parce que justice a été faite à la croix (cp.2.2)
3. Dire être incapable de pécher (par illumination supérieure reçue).
Q3 Pourquoi cela fait-il Dieu menteur?
But de la lettre de Jean : non excuser le péché, mais s’en détourner (2.1): afin que vous ne péchiez pas.
Mais comme il est impossible au plus saint de ne pas pécher, il ajoute : Si quelqu’un a péché: Jean n’est ni trop indulgent, ni trop sévère.
Dispositions de Dieu pour le relèvement du pécheur:
a) un avocat auprès du Père, qui est lui-même la propitiation: Jésus: sa nature humaine;
Christ: son office messianique;
le juste: son caractère. b) une victime propitiatoire pour nos péchés. qui ne sont pas niés, mais dont le croyant est acquitté sur la base de la mort substitutive de Jésus-Christ à la croix.
Remarque : | Christ n’est pas le propitiateur (il n’utilise pas un moyen de propitiation); Christ est lui-même la propitiation. |
Q4 Quelle est donc la triple qualification du Fils de Dieu pour acquitter le chrétien qui pèche?
Définition: | La propitiation est un apaisement de la colère de Dieu, par l’amour de Dieu, à travers le don de Dieu (= Jésus-Christ, son Fils unique). |
Remarque : | Jésus a expié les péchés du monde entier, non seulement ceux du croyant (2.2). Par ce fait, refuser le prix payé à la croix est une offense d’autant plus grave. |
RESUME: | L’enfant de Dieu vit dans la lumière, sans quoi il n’a communion ni avec les autres ni avec Dieu. Quand il pèche, il le reconnaît et le confesse et reste ainsi dans la lumière et la communion. Christ est non seulement la propitiation mais aussi l’avocat de l’enfant de Dieu. Tant qu’il marche dans la lumière, il est continuellement purifié. |
2.3-11 : A quoi reconnaître LE CHRETIEN AUTHENTIQUE
1er test L’obéissance morale (v.3-6)
Garder ses commandements est une preuve que l’on connaît Dieu.
[Contrairement aux gnostiques, qui prétendaient connaître Dieu tout en vivant dans l’immoralité; c’est le mensonge du v.4.]
Toute expérience religieuse valable doit être accompagnée de conséquences morales (Tite 1.16).
Q5 Celui qui garde sa parole (v.5): laquelle ?
L’amour de Dieu est parfait en celui qui garde sa Parole; cet amour a une triple portée:
1. l’amour de l’homme pour Dieu;
2. l’amour de Dieu pour l’homme;
3. l’amour que Dieu inspire à l’homme (Rom 5.5).
Notes: | (a) « garder » sa parole exprime une obéissance vigilante et attentive à toute la Parole (b) « parfait » = jusqu’au bout (Jean 13.1), total, au plus haut degré. |
Celui qui déclare (1) demeurer en lui (2) doit (3) marcher (4) aussi comme lui a marché (5) (v.6).
(1) implique une obligation morale selon ses dires
(2) trait caractéristique du chrétien; sous-entend une relation personnelle avec Dieu en/par Christ.
(3) impératif catégorique (obligation)
(4) litt. « circuler »
(5) Tous les autres fondateurs de religions ont bien dit, mais n’ont pas fait. Seul Jésus-Christ a vécu tout ce qu’il a dit.
On peut dire: SES COMMANDEMENTS, C’EST LUI-MEME!
Q6 Quelle est la preuve indispensable de l’amour ?
CALVIN: « La conformité de la vie et des oeuvres rendra le témoignage que nous demeurons en Christ. »
2ème test L’amour fraternel (v.7-ll)
Q7 Comment résoudre l’apparente contradiction entre les v.7 & 8 ?
de sorte que : l’amour fraternel = le message original
commandement nouveau : dans son ampleur! Extension jusqu’à la croix (mourir pour un ennemi: Rom 5.7-8).
Il en découle : La doctrine est ancienne: l’expérience chrétienne en est nouvelle.
La lumière véritable(v.8) : les préceptes de l’AT sont devenus réalités par et en Jésus-Christ. Jésus est l’actualisation, le modèle à imiter.
Le commandement d’aimer est vrai pour lui et pour vous: Il l’a vécu par son corps. Nous le vivons par notre corps (en lui).
Q8 Quelle similitude peut-on en tirer?
Il ne risque pas de tomber, ou: de faire tomber (v.1O):
Litt.: » Il n’y a pas de scandale en lui. » (litt.: » piège »)
Dans l’expression de la haine pour son frère (v. 11): idée de « négliger, laisser tomber ». Se traduit par la froideur, les soupçons, les ressentiments, l’aigreur, l’amertume, la répugnance… On dit: « Qu’il fasse ce qu’il veut. » – « Je m’en fiche pas mal. »…
Trois caractéristiques de celui qui hait (n’aime pas) son frère :
1. son état: il est dans les ténèbres.
2. sa manière de vivre: il marche dans les ténèbres.
3. sa vue: il est aveugle (il ne voit pas les besoins du frère).cf Jean 9.41
Q9 quelle conclusion en tirer ?
Caractéristiques de la haine et de l’amour:
Haine: déforme notre perspective; fait mal juger les gens.
Amour: voit juste (aussi les défauts); pense clairement; jugements équilibrés; caractérise la conduite chrétienne.
Résumé: Jean 8.12
Réponses aux questions
R1 Dans Ex 34.6 (première description détaillée de Dieu), donc après que la loi eut été donnée.
R2 « de tout péché », au singulier, donc de la souillure de la nature déchue, pour que la communion entre frères et avec Dieu puisse continuer.
R3 Parce que Dieu dit que le péché est universel (cf Ps 14.1 3. Ecc 7.20; ces deux textes sont cités par Paul dans Rom 3).
R4 Sa nature : juste; sa mort propitiatoire: sa plaidoirie avocat.
R5 Non pas certaines paroles (préceptes moraux), mais la Parole en général: qui (a) révèle Christ et (b) embrasse l’ensemble de la loi et de la vie qui l’accompagne.
R6 La fidélité (comme dans le couple !)
R7 Le commandement ancien (Deut 6.5 & Lév 19.18) : la parole reçue dès le commencement. 1 Jean 2.24 & 3.11: la Parole entendue dès le ministère de Jésus-Christ.
R8 Aimer son frère = rester dans la lumière.
Haïr son frère = rester dans les ténèbres.
Note : « frère » signifie un autre croyant.
R9 Il n’est pas chrétien
Je reprends le fil de 1’histoire des Gen 29.
Jacob avait 77 ans, selon la chronologie exacte de la Genèse, lorsqu’il fuit en Mésopotamie, et près de 100 ans quand il retourna à Béer-Chéba. On oublie souvent l’extrême vigueur des patriarches!
Après 800 km de voyage, Jacob tomba pile sur le puits où il rencontra Rachel, membre de sa famille précisément. Dieu l’avait manifestement conduit là. Jacob, à la vue de cette fille d’une grande beauté, éclata en sanglots, tellement il était émotionné de ce concours de circonstances incroyables. On comprend l’étonnement de Rachel…
La réception de Laban fut des plus cordiales. Jacob dut relater ce qui s’était passé depuis le départ de Rébecca, soeur de Laban, 100 ans auparavant. Etrange pour nous dont la vie est tellement plus coude!
Laban comprit vite que Jacob était travailleur. Sept ans de travail pour sa fille était tout à l’avantage de Laban. Nous ne savons pas quand il conçut l’idée de tromper Jacob en lui donnant Léa au lieu de Rachel. Mais les deux filles avaient passé l’âge normal du mariage, et Laban comptait sur l’amour de Jacob pour Rachel : encore sept ans de travail non rémunéré ! Léa, qui aimait Jacob, se prêta à la supercherie de son père. Jacob, qui en voulait certainement à Laban et à Léa, se sera souvenu de la duperie qu’il avait pratiquée sur son père. Il n’a jamais rien reproché à Léa, qui se révéla douce et tendre. A remarquer que Laban obligea Jacob de devenir bigame, puisqu’il lui donna Rachel une semaine plus tard.
Gen 29.31-30.24 nous montre les difficultés de la bigamie. Les noms que Léa donna à ces quatre fils indiquent qu’elle était une femme de prière (Siméon veut dire exaucement, Juda louange). Rachel, elle, accuse Jacob de sa stérilité, qui s’exclame: Suis-je à la place de Dieu ? Elle a recours à la vieille méthode de Sara : avoir un enfant par sa servante. Jacob ne semble pas avoir été contrarié d’aller d’une femme à l’autre, étant d’une grande virilité. Même que la monogamie était la pensée de Dieu à la création, Dieu ne blâme pas Jacob; au contraire, ses douze fils sont la souche qui donnera naissance au peuple de Dieu, objet de son amour et de son alliance de promesses. Dieu est souverain et ses voies nous dépassent.
Nous arrivons à Gen 30.25-43. Jacob a servi Laban pendant quatorze ans, ce qui représente le prix pour Léa et Rachel (une dot à l’envers telle qu’elle est toujours pratiquée en Afrique). Il n’a rien qui lui appartienne en propre. Pour se faire un troupeau à lui, il propose à Laban, dont il a fort accru le bétail par son savoir-faire, six ans de travail supplémentaire. Etant un païen mystique, Laban croit que Jacob a usé de sortilèges pour accroître son bétail (v.27: nachach = appris par enchantement); il mélange ses connaissances occultes avec ce qu’il sait de l’Eternel par Jacob et pense en profiter.
La proposition de Jacob lui permet d’acquérir des troupeaux sans rien devoir à Laban, qu’il sait intéressé et trompeur. Le salaire de Jacob se constituera des animaux les moins désirables parce que tachetés. La plupart des moutons sont blancs et des boucs noirs, tandis que les bovins sont bruns. Jacob n’utilisant pour les accouplements que des bêtes de couleur unie et similaire, Laban y voit son avantage.
Or, parmi les enfants de parents aux yeux bruns, il y en aura souvent aussi aux yeux bleus. En génétique, on parle de caractères dominants (les yeux bruns des parents) et de caractères récessifs (les yeux bleus en témoignent). Il y aura moins d’enfants aux yeux bleus qu’aux yeux bruns, donc, dans le cas des bêtes de Laban moins de naissances de bêtes tachetées que de bêtes unies: tout à l’avantage de Laban ! La critique usuelle à l’égard de Jacob est donc déplacée. Si, contre toute attente, il y a beaucoup plus d’animaux tachetés qu’unis, il faut croire que Dieu lui-même est intervenu pour bénir Jacob.
Détail curieux: bien que la vue de branches pelées ne semble pas pouvoir influencer le pelage des bêtes, elles entrent en chaleur à la vue de ces branches ou parce que leur suc donne à l’eau une vertu aphrodisiaque, et le troupeau de Jacob prend de l’ampleur. Que Jacob ne choisisse que des bêtes vigoureuses pour l’accouplement peut être compris comme une compensation de toutes les années pendant lesquelles Jacob a travaillé uniquement pour l’enrichissement de Laban. Jacob ne sait rendu compte que plus tard que c’était l’Eternel qui l’avait fait prospérer.
Les événements suivants se trouvent dans Gen 31.1-32.24.
Dieu lui-même ordonne à Jacob de partir, qui, connaissant Laban et la jalousie de ses fils à son égard, sait qu’on ne le laisserait pas partir avec tout le bétail qu’il a acquis honnêtement. Jacob profite donc de partir pendant que Laban et ses fils sont occupés à la tonte des brebis. On pourrait raisonner que Jacob aurait pu faire confiance à Dieu… Mais Dieu ne nous interdit pas d’utiliser notre intelligence. La suite prouve d’ailleurs le bien-fondé des craintes de Jacob.
Il n’y a pas de raison de douter de la véracité du rêve que Jacob relate à ses deux femmes (Gen 31.10-13). Dieu dit : J’ai vu tout ce que Laban t’a fait .
Car Laban, voyant le troupeau de Jacob prospérer, changea souvent les dispositions pour contrecarrer ce développement. Alors Dieu fit échouer ses manigances et dit à Jacob comment il devait procéder. Le comportement de Jacob est honnête; Dieu ne bénit pas le malhonnête, que je sache.
Léa et Rachel ont remarqué le contraste entre l’honnêteté de Jacob et la perfidie de Laban. qui non seulement a demandé un prix exorbitant pour elles, mais ne leur a rien donné en propre! Elles sont du côté de Jacob, considérant ses richesses en troupeaux acquis par son travail comme une juste récompense.
L’incident des théraphim que Rachel a volés à son père et qui donne à Laban l’excuse de traiter Jacob de voleur, montre l’attachement de Rachel au paganisme paternel.
Laban l’Araméen est furieux quand il apprend que les troupeaux de Jacob, pourtant acquis légitimement, se trouvent à 150 km, au-delà de l’Euphrate, et vont lui échapper. On peut s’imaginer ses plans meurtriers, vu que Dieu lui interdit de toucher à Jacob. Devant la mauvaise foi flagrante de Laban, Jacob se fâche: tout ce qu’il a dû encaisser pendant ces vingt ans sort maintenant de son coeur. Laban ayant tout fait pour empêcher Jacob de s’enrichir, Jacob attribue sa réussite à Dieu. Laban change de sujet – manière facile de s’en tirer. Il a l’effronterie d’insinuer qu’il doit se protéger contre Jacob par un pacte de non-agression ! Jacob est d’accord pour se protéger, lui. Après avoir offert un sacrifice à l’Eternel, il invite tout le monde à un repas fraternel. Grâce à ce geste conciliant, on se sépare en paix. Laban n’est plus mentionné dès lors dans le récit biblique. – Poursuivons dans Gen 32.
Quant à Jacob, des anges l’accompagnent; invisibles aux autres, lui les voit. Il y a maintenant deux camps (sens du mot Mahanaïm) : le camp de Jacob et celui des anges. Quel encouragement de savoir que Dieu le protège! Mais cela ne le dispense ni de prendre des mesures de sécurité, au cas où Esaü aurait encore de l’animosité, ni de demander la délivrance à Dieu. Sa prière est exemplaire, basée qu’elle est sur les promesses (la Parole) de Dieu; je n’en cite que cette phrase: Je suis trop petit pour toute ta bienveillance; ce sont les paroles d’un homme humble. Après avoir pris toutes les précautions qu’il juge nécessaires. Jacob retourne de l’autre côté du gué de Yabboq pour être seul avec Dieu. En ce point, il y aurait de quoi imiter Jacob…
Jacob resta seul. Alors un homme se battit avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Ce texte (Gen 32.25-33) est un des plus difficiles à comprendre. Certains pensent que Jacob s’est battu avec un homme, d’autres avec un ange, ou encore que c’est une allégorie de la bataille spirituelle de Jacob. Il me semble pourtant clair que ce texte veut être compris littéralement. Sinon, quel sens donner au nerf sciatique touché par l’ange et qui incapacitera Jacob dès ce moment?
Cette lutte de Jacob est le point culminant de sa vie, tout comme le sacrifice d’Isaac dans la vie d’Abraham et d’Isaac lui-même. En réduisant Jacob, dont la force physique est exceptionnelle, à l’impuissance. Dieu veut l’obliger à ne compter plus que sur sa puissance.
Le prophète Osée dit de Jacob: Il lutta avec Dieu dans son âge mûr (Jacob avait alors 90 ans); il lutta avec un ange et fût vainqueur (12.5). Jacob savait lui-même que Dieu l’avait rencontré là : J’ai vu Dieu face à face, dit-il. Or personne ne peut voir Dieu et vivre, nous dit la Bible. Il s’agit donc d’une christophanie, d’une apparition de Christ sous forme humaine avant son incarnation. Vous secouez la tête? Je vous rappelle que Dieu – Père, Fils et Saint-Esprit – existe en dehors du temps qui est le nôtre, mais qu’il intervient dans le temps. Osée précise encore que Jacob pleura et demanda grâce. Alors Dieu lui accorda la bénédiction que Jacob avait toujours tant recherchée.
Nous pouvons en tirer un enseignement: Dieu désire que nous persistions dans la prière, comme le fit remarquer Jésus (Luc 18.7) : Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit?
Jacob veut dire celui qui supplante; dès lors, son nom sera Israël (= il lutte – Dieu). On comprend son nom aussi d’après les deux mots dont il est dérivé: Sara-el (lutter comme un prince-Dieu) qu’on peut rendre par un prince avec Dieu.
L’expérience de Jacob est si extraordinaire qu’il demande à savoir le nom de cet ange, qui lui répond: Pourquoi demandes-tu mon nom ? car Jacob le sait déjà; l’homme ne lui a-t-il pas dit: Tu as lutté avec Dieu.., et tu as été vainqueur ! Les douleurs sciatiques qui lui rappelleront toujours que Dieu lui avait seulement permis de vaincre.
Dieu le créateur qui prend la peine de rencontrer un homme et de lutter avec lui: cela montre l’importance que Dieu attache à chaque individu sur le chemin de la sanctification, à tel point qu’il s’en occupe personnellement
Le peuple juif porte le nom d’Israël depuis 37 siècles; il témoigne du caractère et de la puissance de Jacob. Comment se fait-il qu’on ait tellement dénigré cet homme ? J’avoue humblement que, suite à l’enseignement reçu, c’était un homme ravili dans ma propre pensée. Il a fallu une étude approfondie des textes bibliques pour que je puisse découvrir la valeur exceptionnelle de Jacob qui, après tout, figure parmi les héros de la foi énumérés dans Héb 11 : C’est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph, et qu’il se prosterna au chevet de son lit.
Et si nous parlions un peu de Jacob, fils d’Isaac ? « Ah oui! dites-vous, Jacob le trompeur ! » – non vous vous trompez. Il y a de nos tromperies dont Jacob aurait rougi…
Tenez c’est un fait que la Bible n’énonce jamais le moindre reproche au sujet de Jacob. Pourtant, il en est peu qui soient autant malmenés que lui, et cela dans la plupart des commentaires, où il est régulièrement traité de trompeur, de manigancer, de fin rusé, et que sais-je. Par contre son frère, que la Bible traite de méprisant, de débauché et de profanateur, c’est le gars sympathique, le bon type qui va à la chasse et apporte à son père du gibier qu’il prépare en venaison succulente, alors que son frère est le faiblard fourré dans les jupes de sa mère.
J’ai mis du temps à découvrir la valeur que DIEU attribue à ces deux frères, et je suis arrivé à des conclusions souvent étonnantes. Non, ce n’est pas Esaü qui est estimable, voir louable, mais Jacob; et ce dernier n’est pas déplaisant et méprisable, mais son frère. C’est là le jugement de la Bible. Vous connaissez cette parole choquante : J’ai aimé Jacob et j’ai eu de la haine pour Esaü, paroles de Malachie que Paul rappelle aux Romains.
Voyons comment la parole de Dieu évalue Jacob et Esaü. J’imagine que vous connaissez les faits saillants de leur histoire, aussi me bornerai-je à des citations révélatrices ici et là. Cela n’empêche pas que vous relisiez Genèse 25.19-28.22, lecture qui vous demandera un quart d’heure.
Gen 25.21-23 montre que Dieu révéla à Rébecca que le plus grand des deux enfants dans son sein, Esaü, serait le serviteur du plus petit, Jacob. Rébecca n’aura pas manqué d’en informer Isaac. Dieu avait donc choisi Jacob dès avant sa naissance.
Gen 25.27-28 décrit Esaü et Jacob. Esaü était un habile chasseur, épithète qui a la connotation de rusé. Esaü chassait pour le sport, car les nombreux troupeaux fournissaient toute la viande nécessaire. Esaü suivait les traces de Nimrod, vaillant chasseur contre l’Eternel (trad. litt.).
Jacob, lui, est qualifié de tranquille, litt. intègre, même mot employé pour Job: un homme intègre et droit (Job 1.1).
Jacob savait qu’il hériterait des promesses. Esaü aussi, de même qu’Isaac. Dieu avait exprimé sa volonté. Pourtant Isaac préférait Esaü pour une raison de gourmandise: parce qu’il avait du goût pour le gibier (qu’Esaü lui apprêtait). Isaac avait probablement déjà annoncé qu’il donnerait la bénédiction du premier-né à Esaü, qui ne s’y intéressait que par le côté matériel, alors que Jacob désirait avant tout les privilèges spirituels qui s’y attachaient.
Esaü a montré le peu de valeur qu’il attachait au droit d’aînesse en l’échangeant contre une soupe aux pois ! Jacob, connaissant la cupidité d’Esaü lui fit faire un serment. Esaü n’était aucunement obligé de jurer. Vu que Jacob était près des tentes, il y avait assez de possibilités pour Esaü d’apaiser sa faim en faisant quelques pas de plus. – La Bible ne condamne jamais Jacob pour cette action, alors qu’elle condamne Esaü : C’est ainsi qu’Esaü méprisa le droit d’aînesse (Gen 25.34); ce reproche est répété dans Heb 12.16.
Quelles furent les raisons qui poussèrent Jacob à acquérir le droit d’aînesse, tout à fait légitimement d’ailleurs ? D’une part, il savait par Rébecca que Dieu l’y avait prédestiné; d’autre part, il manquait de foi, tout comme Abraham, qui crut devoir aider l’accomplissement de la promesse par Agar. Jacob devait encore apprendre l’efficacité de la prière de la foi. Ne sommes-nous pas tous logés à la même enseigne?
Le moment vient où Isaac se sent vieux (il a cent ans. mais il ne mourra qu à 180 ans), et il veut bénir Esaü. Il ne dit rien à Rébecca, qui sait quel choix Dieu a opéré.
Alors Rébecca s’affole: « ça y est, il va bénir le faux ! » Que faire? Prier, bien sûr ; confiance à Dieu, qui saura bien accomplir son plan. Mais voilà – combien de fois n’avons-nous pas agi ainsi, alors qu’il fallait prier et croire ?…
Rébecca a toujours agi rapidement. Elle fait valoir son autorité maternelle et dit à Jacob: Fais ce que je te commande (27.8). Elle persuade Jacob de se faire passer pour Esaü. Jacob est réticent: il ne veut pas passer aux yeux de son père pour un trompeur (27.12), litt. un moqueur. Jacob ne veut pas que son père pense qu’il se moque de sa cécité, car il l’aime et le respecte.
Rébecca pensait-elle vraiment qu’Isaac se laisserait induire en erreur si facilement? Ou voulait-elle provoquer un choc en faisant réaliser à Isaac, qu’elle aimait, qu’elle mettait même son amour en jeu pour que s’accomplisse le plan de Dieu à l’égard de Jacob ?
Encore une fois, je constate que Dieu n’a jamais adressé de reproche à Rébecca ou à Jacob pour leur action. Au contraire, la suite montre que Dieu y mit sa bénédiction.
1 Sam 16.7 dit: L’homme regarde à ce qui frappe les yeux (ici l’expédient trompeur né du désespoir), mais l’Eternel regarde au cour (ici l’intention de faire réussir le plan de Dieu). C’est pourquoi Jésus avertit de ne pas juger les autres, car Dieu seul connaît le mobile de leurs actions. Telle « belle action » peut être pourrie, alors que telle autre action paraissant répréhensible peut découler d’intentions louables.
Non, il n’est pas question de minimiser l’acte de tromperie exécuté par Rébecca et Jacob. Jacob sera trompé à son tour et ne manquera pas de faire la relation entre son acte et les conséquences. Ce qu’un homme sème, il le moissonnera.
Je vous rappelle cependant un incident dans l’Exode. Les sages-femmes, qui avaient reçu l’ordre de tuer tous les bébés israélites mâles à leur naissance, n’en firent rien. Quand Pharaon les interrogea, elles racontèrent un mensonge flagrant (Ex 1.19) et le v. 20 dit: Et Dieu fit du bien aux sages-femmes (= il les bénit). Il faut en conclure que leur action avait donc eu l’approbation de Dieu. Oui, Dieu a une mesure souveraine, la sienne. De même Rahab, la prostituée de Jéricho, avait menti concernant les espions juifs – et elle est mentionnée parmi les héros de la foi dans Héb 11 ! Le fait de sauver les espions de la mort pesait plus lourd que le mensonge qui leur sauva la vie.
Quand Isaac se rendit compte qu’il avait béni Jacob, le texte dit: il tressaillit d’un grand tremblement très fort (trad. Chouraqui). Car il se rendit tout à coup compte que Dieu l’avait empêché de bénir Esaü, son préféré, contrairement à la volonté de Dieu. Il avait évité de justesse une très grande désobéissance envers Dieu. Quant à Jacob, qui dut quitter son pays pour fuir la colère d’Esaü, qui voulait le tuer, il était loin de penser qu’il resterait pendant vingt ans à l’étranger. Mais tel fut le résultat du manque de foi de Rébecca et Jacob.
Gardons-nous, à notre tour, de « faire arriver » ce que le Seigneur lui-même accomplira à son heure. Combien de fois le Seigneur n’a-t-il pas tourné en bien ce que nous avions mal fait? Ce n’est pourtant pas une raison pour dire que la fin justifie les moyens. Mais retenons : Dieu regarde au cour, aux mobiles; il les voit, lui – pas nous. C’est pourquoi: grande prudence dans nos jugements !
Isaac comprit que le porteur de la promesse devait épouser une croyante. Esaü avait pris deux femmes hittites, donc païennes, ce qui provoqua de la friction dans la famille. Isaac invoqua maintenant la bénédiction d’Abraham sur Jacob : une descendance nombreuse et la possession du pays promis.
Jacob est donc en fuite pour Harân, à 800 km de Beer-Chéba et de sa famille. Après une centaine de kilomètres à dos d’âne ou de chameau, il arrive à Béthel (= maison de Dieu) où Abraham avait bâti un autel. Peut-être qu’une des pierres de cet autel lui a-t-elle servi d’oreiller. C’est là que Dieu lui apparaît pour la première fois et lui parle dans un rêve extraordinaire. (N’allons pourtant pas croire que nos rêves ont normalement une signification profonde !)
Arrêtons-nous à ce rêve de Jacob. L’échelle qu’il voit est hors du commun. Ce mot hébreu n’est jamais utilisé ailleurs dans la Bible; Chouraqui le traduit par escalier. Il représente la communication intense qui existe entre le ciel et la terre. Des myriades d’anges viennent sur la terre pour y exercer les ordres de Dieu et remontent au ciel faire leur rapport. Ne sont-ils pas tous des esprits de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut? (Heb 1.14). Dans Apocalypse 19.10 & 22.9, l’ange révèle à Jean qu’il est son compagnon de service, et celui de ses frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre, à savoir la Bible.
Le rêve de Jacob symbolise donc une merveilleuse réalité Jésus s’y réfère en parlant avec Nathanaël : Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le fils de l’homme (Jean 1.51). Ici Jésus s’identifie avec l’échelle, le moyen par lequel il est possible de monter au ciel:,il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, étant entré, lui Dieu, dans la sphère terrestre en tant qu homme pour racheter le monde par son sang.
Dans son rêve, l’Eternel renouvelle à Jacob la promesse faite à Abraham, puis à Isaac (Gen 28.13-14). Et Dieu ajoute une quadruple promesse personnelle à Jacob, étonnante en vue de ce qui a été la raison de sa fuite (v.15) :
– sa présence continuelle ;
– sa protection partout;
– son retour dans son pays;
– de ne jamais l’abandonner.
N’y a-t-il pas là une résonance toute messianique, qui nous rappelle la promesse du Christ: à ses disciples; Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement de l’âge? Dieu est et a toujours été un Dieu d’amour qui fait grâce à ses élus.
Que fit ce Jacob béni de l’Eternel, à son réveil ? Il offrit un sacrifice d’huile sur sa pierre-oreiller, n’ayant pas de brebis sous la main. Puis il fit un vou à l’Eternel. Il ne s’agit pas là d’un « marché » comme on l’a dit, mais d’un vou de fidélité envers Dieu. L’usage de l’hébreu offre une traduction alternative : Puisque Dieu est avec moi, puisqu’il me donne nourriture et vêtement, puisque je retournerai en paix à la maison de mon père, alors l’Eternel sera mon Dieu: puis il promit la dîme de tout ce que Dieu lui donnera (28.20-22). On le voit: Jacob prit les promesses de Dieu à la lettre ! Sa promesse était volontaire, la loi concernant la dîme n’ayant pas encore été donnée. Il aura peut-être pensé à la dîme qu’Abraham avait donnée à Melchisédek.
On discerne trois éléments dans cette prière exemplaire de Jacob:
1. foi absolue en la promesse de Dieu;
2. vou de fidélité envers Dieu;
3. don volontaire selon les biens reçus.
Cet homme de foi nous interpelle:
1. Jusqu’où va ma foi en la parole de Dieu? Est-elle entière et sans réserve?
2. Suis-je fidèle au Seigneur aussi quand cela déplaît à mon entourage? Mon obéissance est la pierre de touche de ma foi.
3. Comment est-ce que j’exprime ma reconnaissance envers Dieu? Par le don de mes biens? de mon temps? de mes capacités, physiques ou autres? par le don de MA PERSONNE ?
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