PROMESSES

LES CINQ «SOLI» DES RÉFORMATEURS

3e formule

Dans le dernier numéro de PROMESSES, nous avons consacré un article à la deuxième formule des cinq soli: «Solus Christus». Les Réformateurs exprimaient ainsi leur conviction que «notre salut est accompli par l’œuvre médiatrice du Christ historique seul. Sa vie sans péché et son œuvre expiatoire seules suffisent pour notre justification et notre réconciliation avec le Père»1.

Les 120 pasteurs, théologiens et éducateurs mentionnés dans l’article précédent, réunis à Cambridge en avril 1996, constatèrent avec inquiétude les dérapages des milieux évangéliques inspirés par une fausse confiance dans les capacités humaines. L’estime de soi, l’évangile de la santé et de la richesse, la vente du message évangélique à des pécheurs devenus «consommateurs complaisants»… tout cela dénature la doctrine de la justification et la réduit au silence. Au contraire, la grâce de Dieu en Christ est l’unique et indispensable cause efficace du salut, car l’être humain est né spirituellement mort et incapable de collaborer à la grâce régénératrice (Ep 2.8).

La Déclaration de Cambridge continue:

«Nous réaffirmons que par le salut nous sommes délivrés de la colère de Dieu, et cela par sa grâce seule. C’est l’œuvre surnaturelle du Saint-Esprit que de nous conduire au Christ en nous libérant de notre esclavage au péché, et en nous ressuscitant de la mort spirituelle à la vie spirituelle.

«Nous déclarons que le salut n’est en aucun sens une œuvre humaine. Les méthodes, techniques et stratégies humaines ne peuvent par elles-mêmes accomplir cette transformation. La foi ne peut être produite par notre nature humaine non-régénérée»2.

Essais de définition

Mais qu’est-ce que la grâce? Le Nouveau Dictionnaire Biblique lui consacre un article fourni, qui commence par dire:

«Dans l’A.T. déjà, se trouve exprimée la pure bonté de Dieu qui aime le pécheur et désire, non pas sa mort, mais sa conversion et sa vie (Ez 18.23)»3. Et le NDB d’ajouter que cette grâce est venue par Jésus-Christ, qu’elle éclate à la Croix, qu’elle ne peut être reçue que par la foi, et que ses effets en nous sont nombreux, merveilleux et complets.

Un prédicateur a tenté de définir la grâce en disant qu’elle est l’acte par lequel un être supérieur se penche sur un être inférieur pour lui accorder un bien non-mérité. Dans le contexte biblique, la grâce désigne alors la faveur imméritée de Dieu à l’égard de l’homme déchu, par laquelle il pourvoit en Jésus- Christ à sa rédemption, car depuis toute l’éternité il a déterminé d’accorder cette faveur à tous ceux qui croiraient en Christ, Sauveur et Seigneur. C’est aussi par grâce que le croyant est rendu capable de persévérer dans la vie chrétienne. Ajoutons la pensée que dans sa miséricorde Dieu retient ce que nous méritons – colère, jugement, condamnation – tandis que dans sa grâce il nous comble des innombrables biens que nous ne méritons pas!

Et pourtant, ces tentatives de définition nous laissent sur notre faim, car nous sentons instinctivement que la grâce échappe à nos catégories humaines connues, dépasse les limites du langage et reste, par conséquent, indéfinissable! C’est pourquoi l’Ecriture ne l’explique pas, mais la déclare (Ex 33.19; 34.6-7; Deut 7.7-8; Ps 32.1-5; 130.3-4, 7-8; Jean 1.17; Rom 3.24; 4.16; 11.6; 2 Cor 8.9; Eph 2.8-9; etc.), et en donne de nombreux exemples historiques, tant dans l’A.T que dans le N.T. Peut-être l’illustration la plus saisissante est-elle celle de l’accueil réservé par le père à son fils «prodigue» dans la parabole racontée par Jésus (Luc 15.11-32), que nous résumons ci-après.

Fils prodigue… ou Père prodigue?

Aux chefs religieux qui lui reprochent de fréquenter des gens de «mauvaise vie» (Luc 15.1-2), Jésus administre une série de chocs thérapeutiques en leur racontant les paraboles de la brebis perdue (3-7), de la drachme perdue (8-10), puis des deux fils perdus (11-32). Le père de cette dernière parabole fait plusieurs entorses pendables aux coutumes de son époque. Confronté à la demande outrageante de son fils cadet qui souhaitait sans l’avouer la mort de son père, celui-ci, au lieu de le désavouer, l’exclure de la famille et le bannir publiquement de la communauté, lui accorde ce qu’il réclame! Ayant dilapidé son héritage, étant tombé dans la misère, le fils se livre à un raisonnement qui nous paraît ressembler beaucoup plus à des calculs intéressés qu’à une amorce de repentance sincère, et s’engage sur le chemin de retour.

C’est ici que nous assistons à l’une des scènes les plus inattendues, bouleversantes, de l’Ecriture sainte. Le père attend, guette le long du chemin, prie sans doute, et un jour reconnaît enfin le garçon de loin. Voici venue l’occasion de rendre à ce jeune ce qu’il mérite et de le renier brutalement devant témoins… ou tout au moins de convoquer une consultation de la famille sceptique pour jauger la profondeur de sa repentance. Pas du tout! Le père se livre à un spectacle humiliant pour un patriarche oriental: aux yeux des badauds ébahis, il soulève ses robes et se met à courir à la rencontre du fils pour se jeter à son cou, le prendre dans ses bras et embrasser ce clochard en haillons, puant la porcherie!

«Vous me reprochez de manger avec des pécheurs et des péagers?» dit Jésus en substance aux scribes et aux Pharisiens. «Parfaitement! Mais non seulement je mange avec eux: je les attends, je les guette de loin, et quand ils s’engagent sur le chemin de retour, je cours à leur rencontre, je les couvre de baisers, et je les force à entrer chez moi pour festoyer ensemble.» Si le Seigneur attendait de nous les preuves d’une repentance parfaite, il ne courrait jamais à notre rencontre. Cela s’appelle la GRACE, une grâce stupéfiante, incompréhensible, insaisissable, qui prend l’initiative. Du moment que le garçon accepte d’être accueilli, embrassé, reçu de nouveau dans la famille, on peut déduire qu’il commence à passer par une repentance véritable.

Arraché à la perdition4

Avant la mort de ses parents, alors qu’il n’avait que six ans, John Newton bénéficia d’une forte influence chrétienne. Il fut envoyé alors vers un parent incrédule, qui se moqua du christianisme et abusa de lui. Enfin, pour échapper à ces conditions, Newton se porta volontaire dans la marine britannique, où il devint esclave des péchés les plus grossiers. Il déserta, et partit pour une région d’Afrique où il pouvait, comme il disait, «faire son plein» de péché et vivre dans une dégradation inqualifiable. De là, il se fit embaucher comme navigateur sur un navire d’esclavagiste, où il continua sa vie dévergondée. Un jour il réussit à forcer le cadenas du local où était stocké le rhum; il se soûla au point de perdre son équilibre et tomber à la mer, d’où un officier le repêcha en plantant un harpon dans sa cuisse. Il en porta l’énorme cicatrice jusqu’à la fin de ses jours!

Vers la fin du voyage le navire entra dans une tempête violente, perdit son cap et commença à sombrer. Newton fut envoyé dans les soutes, là où gisaient les esclaves, avec l’ordre d’actionner les pompes. Pendant des jours, terrifié et convaincu que la mort était proche, il travaillait à pomper l’eau, et commença à prier le Seigneur. Des versets bibliques, appris sur les genoux de sa mère, qu’il croyait oubliés depuis longtemps, lui vinrent en mémoire, et il fut miraculeusement transformé, engendré de nouveau.

Rentré en Angleterre, il devint un prédicateur puissant de la Parole de Dieu, et eut l’occasion de prêcher devant la reine. C’est en rappelant les circonstances de sa conversion qu’il composa les paroles du cantique célèbre, Amazing Grace5. Car il avait appris, comme tout chrétien, que la grâce de Dieu dépasse toutes nos catégories, et que cette grâce a trouvé son expression suprême dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ.

Notes :
1 Résumé par la «Déclaration de Cambridge» in Here We Stand, Baker Books, Grand Rapids, Mich., 1996, p.16; (v. PROMESSES 1997/2, p.13)
2 Ibid.
3 Nouveau Dictionnaire Biblique, Editions Emmaüs, 1992, p.525 s.
4 Raconté par James M. Boice in The Gospel of John, Vol. 1, Zondervan, Grand Rapids, Mich., 1975, p.110 s.
5 Certains musiciens voient dans la mélodie un air d’origine africaine, que Newton aurait pu entendre chanté par les esclaves.


DÉFENSE DE LA FOI CHRÉTIENNE

Dans le dernier numéro de Promesses, sous le titre Les insensés pensent : «Dieu n’existe pas», nous avons tracé le développement d’une pensée athée à partir du rationalisme du 17e siècle, et cherché à montrer comment, dans un mouvement de cause à effet, elle a contribué à l’émergence des idéologies du 20e siècle avec leur lot de «goulags» et de génocides. Nous avons évoqué certains maîtres à penser représentatifs de ce mouvement, dont en particulier Charles Darwin (matérialisme biologique), Karl Marx (matérialisme politico/économique), Friedrich Nietzsche (athéisme militant), et Sigmund Freud (matérialisme psychologique).

Nous avons conclu en proposant de «formuler une réponse chrétienne qui soit notre témoignage, approprié à notre génération». C’est ce que nous tâcherons de réaliser ici, du moins en partie, car le sujet est tellement vaste que nous serons obligés de limiter le cadre de nos réflexions à quelques problèmes soulevés par le Darwinisme, et de poser des jalons qui pourraient stimuler des recherches plus poussées de la part de nos lecteurs dans les domaines qui les intéressent.

Une question d’a priori

Dieu existe-t-il ? La science, limitée par définition et par compétence à l’examen des faits observables, et conduisant à l’élaboration d’hypothèses puis de théories, ne peut fournir des «preuves» de son existence, ni, d’ailleurs, la «disprouver» ! On a bien dit que «Dieu ne se prouve pas» (ce à quoi les chrétiens pourraient répondre: «C’est vrai, mais il s’éprouve»). Car la question appartient au domaine extra-scientifique, métaphysique, et doit être classée dans la catégorie des a priori (ou présuppositions), c’est-à-dire de ce qui est axiomatique, à des notions premières admises sans démonstration ou antérieures à toute expérience. Qu’on le reconnaisse ou non, tout raisonnement, tout débat, toute recherche, partent nécessairement d’un choix, peut-être inconscient, d’a priori.

Nous verrons ci-après que l’existence de Dieu – du Dieu Créateur – est le point de départ sine qua non de la foi chrétienne. Cependant, nous maintenons que l’idée de la «non-existence de Dieu» est aussi un acte de foi (ou de non-foi si l’on préfère) qui n’a rien de scientifique… mais qui ne manque pas d’audace ! Il faudrait, en effet, être doté d’omniscience et d’omniprésence – attributs divins – pour fouiller dans les derniers recoins de l’univers où Dieu pourrait se cacher avant d’oser l’affirmer. A ce sujet il est intéressant d’évoquer une enquête entreprise avant la Deuxième Guerre Mondiale auprès des membres du «Fellowship of the Royal Society» en Grande-Bretagne, association à laquelle ne pouvaient accéder que des savants scientifiques dont les recherches avaient impressionné leurs pairs. Parmi les 200 réponses reçues à la question: «La science contredit-elle l’idée d’un Dieu personnel tel qu’enseigné par Jésus-Christ?»
– 26 répondirent par l’affirmative,
– 103 dirent que non,
– et 71 évitèrent de se prononcer par oui ou non.

Plusieurs ajoutèrent en substance: «Le fait que je suis professeur de chimie [ou d’une autre discipline] ne me qualifie pas pour exprimer une opinion déterminante dans un domaine religieux, politique ou autre… pas plus qu’une autre personne nonscientifique mais raisonnablement instruite» 1.

C’est, donc, au niveau des a priori que le dialogue entre chrétiens et leurs contemporains doit s’engager pour éviter les écueils cachés et rester valable.

Tester nos a priori

Puisque les a priori ne peuvent être prouvés, comment savoir si nous avons fait le bon choix? Dans la suite de notre article nous proposons de les soumettre à deux tests :
1.Qu’est-ce qui a motivé notre choix ?
2.Où, vers quels résultats, nous conduit notre choix?

1. Choix motivés

1.1. Parlant de l’attraction qu’exerce l’évolution sur l’homme naturel, Rick Lanser, que nous avons cité dans l’article précédent, dit que «celui-ci cherche constamment un chemin de détour autour de ce Dieu qui gène avec ses exigences morales (…)»; et de conclure: «L’évolutionnisme darwinien n’est, enfin, qu’une philosophie fondée sur [des a priori] religieux qui essaie, sans grand succès, d’interpréter les données à partir de prémisses purement naturalistes. Il est populaire, non pas en tant que bonne science, mais parce que, dans les mots de l’ultra-évolutionniste Richard Dawkins, il fournit les moyens d’être un «athée intellectuellement comblé»2.

Il s’agit là d’une accusation grave, que certains pourraient qualifier de procès d’intention. Mais est-elle fondée? Nous avons dit plus haut en substance que la science a longtemps été définie comme une investigation objective qui découvre et teste les faits. Cependant une autre définition, implicite dans l’establishment scientifique, englobe une philosophie matérialiste qui limite les tentatives d’explication de tout ce que nous observons à des causes naturelles, et s’oppose d’emblée à toute mise en question de l’évolution naturaliste. La présupposition en est que seules les forces naturelles rendent possible le développement de toute vie sur la terre, et que notre tâche se réduit à discerner les détails du mécanisme. (Tandis que la science véritable part du principe du libre examen, ne se limite pas arbitrairement à des théories naturalistes, mais reste ouverte à toute explication rationnelle et suit les indices où qu’ils conduisent.)

Ainsi, le biologiste Richard Lewontin de l’Université de Harvard accepte la théorie classique de l’évolution parce que, écrit-il, «nous avons un engagement préalable au matérialisme », engagement, admet-il, qui n’est pas fondé sur la science, bien au contraire ! Il ajoute: «Nous sommes forcés, par notre adhésion a priori [!] à des causes matérielles, de créer un appareil d’investigation et un ensemble de concepts qui produisent des explications matérialistes (…). Ce matérialisme est absolu, car nous ne pouvons permettre qu’un pied divin se glisse dans la porte» 3. Concession significative, en effet.

1.2. Qu’est-ce qui motive le choix du croyant en faveur de l’existence d’un Dieu Créateur, en l’absence de «preuves scientifiques» ? S’agit-il d’un élan irrationnel de ceux qui, selon Ludwig Feuerbach, projettent et objectifient la nature humaine pour en faire un être divin? 4 Nous répondrons que cette foi intuitive, profondément ancrée dans le cour de l’homme et quasi-universelle dans le temps et l’espace, fait appel à des témoignages éloquents, adéquats pour les uns mais jamais assez convaincants pour les autres… selon leurs a priori. Nous en développerons deux:

Témoignage de la création (appelée «révélation générale» par les théologiens). (1.2.1.)

Témoignage de l’Ecriture («révélation spéciale»). (1.2.2.)

1.2.1.Témoignage de la création

Nous utilisons délibérément le mot «création», dans son sens le plus large, plutôt qu’«univers» ou «nature». Depuis quelques années un grand débat se poursuit à l’intérieur des milieux scientifiques autour d’un concept présenté par l’auteur William Dembski, entre autres, dans son livre Intelligent Design (dessin intelligent). Un philosophe d’autrefois avait dit qu’une horloge ne pouvait exister sans horloger! Cet argument est repris à la lumière de découvertes récentes, surtout dans le domaine de la biologie moléculaire. Celle-ci reconnaît que la cellule vivante est une véritable usine en miniature, infiniment plus complexe que ce que Darwin pouvait imaginer. Les systèmes innombrables, variés mais synchronisés de la cellule agissent ensemble en harmonie comme autant de moteurs, pompes, ressorts, communicateurs et transporteurs, de telle manière qu’ils doivent tous être complets et en place avant de fonctionner. De plus, ils ne peuvent pas évoluer et fonctionner à travers d’innombrables stages intermédiaires, étape après étape, comme l’exige le Darwinisme. Cette structure incroyablement complexe, conforme à un modèle préconçu, est la marque du dessin intelligent.

De même, l’apparition de la théorie de l’information jette une lumière sur le code génétique, l’«ADN»: celle-ci a la même structure qu’un langage. L’origine de la vie doit, donc, être expliquée en termes d’information biologique, information qui ne saurait être créée par des forces matérielles, aveugles ! Darwin lui-même, à son époque, a reconnu l’évidence en faveur du dessin, mais l’a écartée [a priori !] en espérant montrer que les êtres vivants avaient seulement l’apparence du dessin, tout en étant le résultat du hasard et de la sélection naturelle 5; son but était d’exclure Dieu comme explication du dessin évident des organismes.

Ce témoignage de la création comporte d’autres aspects que nous devons nous contenter de mentionner brièvement:

Le dessein (avec un «e») intelligent, ou la notion de finalité. En d’autres termes: pourquoi la création? A quoi sert-elle? «Devant la vision de l’unité et de l’harmonie de la création qui s’impose à eux, de nombreux savants en viennent à remettre en honneur la notion de finalité longtemps abandonnée sous l’influence du rationalisme et du scientisme; la finalité leur apparaît non seulement comme une finalité interne immanente, une finalité de fait du domaine directe de la biologie, mais aussi comme une finalité externe à l’être vivant et à la création tout entière, une finalité transcendante qui, pour être essentiellement d’essence métaphysique, n’en correspond pas moins à une réalité. Or, la finalité, quels qu’en soient le niveau et la perspective, exclut l’idée de hasard et implique l’existence d’un Dieu qui a conçu et créé, et qui continue à diriger et à gouverner» 6

Le «principe anthropique» de la cosmologie nous dit que l’univers tout entier, avec les milliers d’éléments qui le composent, est très exactement ajusté dans tous ses détails pour rendre la vie possible et la soutenir. L’astronome Fred Hoyle, pourtant athée, y voit l’implication «qu’un surintendant a bricolé avec les [propriétés] physiques» 7.

Ceux qui lisent l’anglais et désirent approfondir ces questions, pourraient consulter la liste d’ouvrages des plus intéressants, notamment de la plume de Phillip E. Johnson, publiés par les Groupes Bibliques Universitaires de l’Amérique du nord 8.

1.2.2.Témoignage de l’Ecriture

Importance

Citons un extrait de l’ouvrage de J. M. Nicole: «Le schéma classique de la destinée humaine d’après la Bible se résume en trois mots: création, chute, rédemption. Avec raison, nous avons tendance à majorer le troisième, qui constitue le centre de l’Evangile. Mais nous avons tort de ne pas prêter attention autant que nous le devrions au premier.

«Si nous ouvrons l’Ecriture, dès le début nous sommes mis en présence, et cela majestueusement, du Dieu créateur. On aurait pu imaginer une autre entrée en matière. C’est cellelà que le Saint-Esprit a choisie pour notre édification. Tout au long de l’Ancien Testament, les prophètes et les psalmistes reviennent sur ce thème (…).

«Lorsque les apôtres évangélisaient les païens, ils ne se bornaient pas à parler du péché et du salut, ils prenaient soin aussi de poser à la base de leur enseignement le fait de la création (…). Dans les moments difficiles qu’ils traversaient, les premiers chrétiens trouvaient force et consolation à la pensée qu’ils s’adressaient au Créateur de l’univers, et c’est lui qu’exaltent les cantiques célestes de l’Apocalypse (…)» 9.

Bref survol biblique La doctrine biblique de la création ne doit pas être confondue avec une quelconque hypothèse scientifique des origines, car son but est éthique et religieux, tout en étant présentée comme une réalité historique. Loin d’être confinée aux premiers chapitres de la Genèse, cette doctrine est invoquée dans un nombre étonnant de textes, tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau. En voici quelques exemples, à titre indicatif: Néh 9.6; Job 38.4ss; Ps 8; l9.1-7; 33.6-9; 90.2; 102.26-28; 104; Es 40.26,28; 42.5; 45.18; Jér 10.12-16; Amos 4.13; Mat 18.4; Jean 1.1ss; Act 17.24; Rom 1.20,25; 4.17; 2 Cor 4.6; Col 1.16-17; Héb 2; 11.3; 1 Pi 4,19; Apoc 4.11; 10.6; 14.6-7.

Héb 11.3 fournit un bon point de départ pour considérer la doctrine: «C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible.» Cela veut dire que, à l’instar de l’auteur de la Genèse – et de Jésus-Christ (Mat 18.4)! – nous partons de l’a priori, non seulement que Dieu existe, mais qu’il a créé toutes choses ex nihilo. En d’autres termes, la doctrine biblique de la création est fondée sur la révélation divine, tout comme le mystère de la rédemption, et ne peut être saisie et acceptée que par la foi.

De plus, l’ouvre de la création est attribuée tour à tour aux trois personnes de la Trinité: au Père (Gen 1.1; Ps 33.6; Es 44.24), au Fils (Jean 1.3; Col 1.16), et au Saint-Esprit (Gen 1.2; Job 26.13), en tant qu’ouvre une et indivisible du Dieu trinitaire. Loin d’être un acte nécessaire ou inévitable, la création doit être comprise comme le fruit d’une initiative libre de Dieu, déterminée par sa volonté souveraine. Ainsi Dieu peut être à la fois le Seigneur transcendant, distinct de sa création, et immanent, Dieu de la providence dont dépend la création pour son existence continue. Le rôle de cette création est de manifester la gloire de la puissance éternelle, de la sagesse et de la bonté du Créateur, bref d’être, comme le dit Calvin, «le théâtre de sa gloire» 10.

En parfait accord avec l’Ancien Testament, le Nouveau Testament tout entier assume ou affirme la création du monde par Dieu et sa dépendance absolue de lui. Cette création, ainsi que les corollaires de grâce et de liberté, sont les axiomes [a priori – ndlr] sur lesquels toute la vérité biblique est érigée 11.

Portée de la doctrine

Le grand théologien Alfred Edersheim, juif messianique, insiste sur la portée de la doctrine de la création: «Quatre grandes vérités, touchant à l’ensemble de la révélation, nous viennent du récit biblique le plus ancien, comme le fleuve, divisé en quatre bras qui sortaient du jardin d’Eden:
1. la création de toutes choses par la puissance de la parole de Dieu;
2. la descendance de toute l’humanité de nos parents communs, Adam et Eve;
3. notre solidarité avec Adam, tête de la race humaine, dans le péché et la chute;
4. la promesse d’un second Adam, sans péché, qui par ses souffrances nous délivrerait des conséquences de la chute, et deviendrait l’Auteur d’un salut éternel pour tous ceux qui croiraient en lui» 12

«De toutes les oeuvres créées par Dieu», ajoute Edersheim, «l’homme seul a été créé «à son image, selon sa ressemblance» (Gen 1.26). Cette expression met en relief, non seulement l’intelligence conférée par Dieu et l’immortalité qu’il lui a accordée, mais aussi la nature parfaite, morale et spirituelle, que l’homme possédait au commencement.»

J. M. Boice développe ce thème, en détaillant les attributs que possède l’homme créé à l’image de Dieu:
1. personnalité: connaissance, vie affective, volonté;
2. moralité: liberté, conscience, responsabilité;
3. spiritualité: potentiel de communion avec Dieu13.

2. Vers quel résultat nous conduit notre choix?

2.1. «Dieu n’existe pas!»

L’hédonisme inconscient: «Mangeons, buvons, amusons-nous, car demain nous mourrons!»

L’angoisse: «Jean Rostand (1894- 1977) tout au long de sa vie s’est interrogé sur son athéisme, reconnaissant qu’il n’était «ni satisfait ni apaisé, obsédé» qu’il était, «sinon par Dieu, du moins par le non-Dieu» 14.

Le désespoir : «Le monde est absurde, la vie n’a pas de sens : inutile de se poser des questions pour lesquelles il n’y a pas de réponse. Il ne nous reste qu’à reconnaître notre désespoir, à l’accepter et à apprendre à vivre avec lui.»

2.2. Dieu existe!

«Celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent» (Hébreux 11.6b).

A vous, cher lecteur, de faire votre choix, et de suivre jusqu’à sa destination inévitable, le chemin dans lequel vous vous engagez.

F.H.

Notes

1 A. Rendle Short, Modern Discovery and the Bible, Inter-Varsity Fellowship, Londres, 1947; p. 11.
2 Rick Lanser in Associates for Biblical Research Newsletter, jan/fév. 2000; p. 2.
3 Cité par Nancy Pearson in We’re not in Kansas Anymore, Christianity Today, 20 mai 2000; p. 45.
4 Voir art. précédent dans PROMESSES no 134
5 Nancy Pearson, art. cit. in Christianity Today; p. 46.
6 Art. sur la Création in Nouveau Dictionnaire Biblique, Editions Emmaüs, 1992; p. 296s.
7 Nancy Pearson, art. cit.: p. 47.
8 Inter-Varsity Press, P.O. Box 1400, Downers Grove, IL 60515, USA, www.ivpress.com.
9 J. M. Nicole, Précis de doctrine chrétienne, Editions Institut Biblique de Nogent-s/Marne, 1983; p. 63s.
10 Art. sur la création in The New Bible Dictionary, Inter-Varsity Fellowship, Londres, 1967; p. 269s.
11 The Expositor’s Bible Commentary, Zondervan, 1978, Vol. 1; p. 46.
12 Alfred Edersheim, Bible History, Old Testament, Hendricksen, 1998; p. 11.
13 J. M. Boice, Le Dieu Souverain, Editions Emmaüs, 1981; p. 179s.
14 Art. cit. in Nouveau Dictionnaire Biblique, p. 297.


DÉFENSE DE LA FOI CHRÉTIENNE

Ils sont corrompus, leurs actions sont dégradantes, aucun n’agit bien.
(Psaume 14.1; Bible du Semeur)

DANS ce tableau terrible de la nature humaine, écrit W. G. Scroggie 1, il est question, moins d’un athéisme formulé, philosophique, que d’un athéisme pratique, d’une perversité morale. Est athée, écrit-il, celui qui exclut Dieu de ses calculs et qui ordonne sa vie sans tenir compte des droits et des exigences divins. Toutefois, nous constatons que la pensée détermine le caractère et inspire le comportement, car l’homme «est tel que sont les arrière-pensées de son âme» (Proverbes 23.7a). La pensée et l’acte sont indissociables. Tout homme qui agit de la sorte est qualifié d’insensé par le Seigneur, et le chemin dans lequel il s’engage conduit à la catastrophe… et au jugement.

Un regard en arrière

Nous venons de quitter un siècle jalonné d’horreurs. Quel chiffre donner, en dizaines de millions, au nombre de victimes des guerres, des massacres et autres génocides pendant le 20e siècle? Comment expliquer cette inqualifiable inhumanité de l’homme envers son prochain? Qu’est-ce qui a inspiré les goulags, les camps de concentration, les pogroms, «l’holocauste », le terrorisme ? Pouvonsnous en tirer des conclusions qui seraient utiles pour notre propre cheminement? Nous allons essayer de poser des jalons de réponses à ces questions en retraçant dans quelques grandes lignes le développement de la philosophie athée au travers de ces derniers siècles. Au risque de trop simplifier, nous serons obligés de résumer, de survoler, de choisir des exemples représentatifs pour illustrer nos propos. Dans un article ultérieur nous tâcherons de formuler une réponse chrétienne aux problèmes évoqués.

Au 17e siècle: extension du rationalisme

Un mouvement de pensée émerge au 17e siècle, le Rationalisme, qui n’est pas, au départ, une approche explicitement athée. Les rationalistes des 17e et 18e siècles ont développé des systèmes marqués par une grande diversité, mais fondés sur une prémisse commune: la rationalité de l’univers et le pouvoir de la raison de le saisir. Déjà les Réformateurs du 16e siècle avaient pris comme point de départ – rationnel – l’action de Dieu en Christ de laquelle témoignait la Sainte Ecriture. Mais d’autres, sans être forcément irréligieux, appliquaient la logique à leur étude de la structure rationnelle de l’univers; puisque toutes choses pouvaient être jugées à la lumière de la raison, celle-ci finissait, pour certains, par évacuer le surnaturel pour ne laisser que la nature et ce qu’ils pouvaient déduire en l’examinant. Libre à chacun d’assigner à Dieu dans son schéma le rôle qu’on voulait bien lui accorder. On peut citer comme exemples Descartes (1596-1650), Spinoza (1632-1677), et Leibnitz (1646- 1716) 2.

Au 18e siècle: le «siècle des Lumières» met la Révélation biblique sous le boisseau

Dans le contexte d’un mouvement, devenu mondial, vers le rationalisme hérité du 17e siècle, la pensée du 18e siècle se raffine, et combine l’opposition à la religion surnaturelle avec la confiance en la toute-suffisance de la raison humaine, motivées par l’ardent désir de promouvoir le bonheur des hommes dans cette vie. La plupart de ses représentants rejettent le dogme chrétien; ils affichent leur hostilité au catholicisme ainsi qu’à l’orthodoxie protestante, qu’ils considèrent comme des barrières à l’utilisation des facultés rationnelles humaines. Leur confiance inébranlable en la bonté de l’homme les rend aveugles à la réalité du péché, et produit un optimisme facile: il suffit de reconnaître les principes de la raison éclairée pour annoncer le progrès et la perfectibilité de la société humaine 3. Nous citerons deux exemples parmi les représentants de ce courant de pensée.

Jean-Jacques Rousseau (1712- 1778). Sans abandonner la religion, il popularise la nature, et cède à un parti pris qui subsistera aux 19e et 20e siècle: une conception naïve, optimiste, du caractère de l’homme, combinée au refus de prendre au sérieux la Révélation chrétienne 4.

Emmanuel Kant (1724-1804). Sa pensée représente le point culminant du rationalisme du 18e siècle. Kant rejette les preuves traditionnelles de l’existence de Dieu. L’homme devenu adulte doit se débarrasser de toute pseudo-autorité externe, et faire ce que lui dicte sa raison, car il n’a plus besoin de Dieu comme conseiller céleste. Il faut libérer le christianisme de sa foi en un Dieu surnaturel qui intervient dans les affaires humaines, et mettre à sa place la notion d’un Créateur impersonnel qui ne s’intéresse plus au monde. Une religion d’auto-suffisance doit remplacer l’idée de la grâce de Dieu qui mène au salut 5.

Au 19e siècle: l’athéisme étend ses racines

Le 19e siècle, époque de foi et d’incrédulité, fut témoin, d’une part, de l’expansion missionnaire et de réveils, et, d’autre part, d’un nombre grandissant de voix clamant haut et fort que les fidèles sont captifs d’illusions. Nombre de philosophes partageaient le désir de réinterpréter le christianisme à la lumière des connaissances qu’ils estimaient vraiment modernes. Dans l’opinion publique, les savants scientifiques expliquaient de mieux en mieux le fonctionnement de l’univers, laissant de moins en moins de place à Dieu. Pour certains, le renversement définitif de Dieu allait ouvrir la voie à des philosophies athées 6 ou agnostiques 7 dignes de prendre sa place 8.

Ludwig Feuerbach (1804-1872). Ce philosophe allemand exerce une influence déterminante sur certains de ses contemporains et successeurs, par un matérialisme qui réduit à néant la dimension spirituelle. Selon lui, dans la religion l’homme purifie, projette et objectifie sa propre nature pour en faire et contempler un être divin distinct 9. «La théologie n’est rien d’autre que l’anthropologie; la connaissance de Dieu n’est rien d’autre que la connaissance de l’homme» 10.

Charles Darwin (1809-1882): le matérialisme biologique. Dans son livre célèbre, L’origine des espèces (1859), Darwin combine et développe deux idées maîtresses. La première, ancienne, postule le développement graduel de la vie au cours de millions d’années à partir d’un ancêtre commun. La seconde, nouvelle, parle de «sélection naturelle » par la concurrence et la survivance des plus forts 11. Ainsi est promulguée l’hypothèse d’une sélection fondée sur des variations aléatoires et la lutte pour la survivance. Toutes les caractéristiques humaines – physiques, mentales et morales – auraient leur explication dans une modification progressive de nos ancêtres anthropoïdes, et tomberaient, par conséquent, dans le domaine de la loi naturelle, du hasard. L’évolutionnisme déborde du cadre biologique et devient le tremplin pour des philosophies évolutionnistes sociologique, morale et éthique 12.

Notre but ici n’est pas d’entrer dans un débat d’ordre scientifique (pour lequel nous serions incompétents), car notre querelle avec Darwin se situe sur le plan théologique. L’agnosticisme de Darwin devient plus évident dans ses déclarations postérieures au livre mentionné plus haut. Pourquoi Darwin figure-t-il parmi les cinq hommes qui, selon un sondage fait en décembre 1999, ont exercé le plus d’influence sur l’humanité pendant les 1000 dernières années ? « Je crois, dit Rick Lanser, qu’il s’agit de l’attraction qu’exerce l’évolution sur l’homme naturel, car celui-ci cherche constamment à contourner ce Dieu qui gêne avec ses exigences morales (…). Je pense que nous verrons bientôt la macroévolution 13 darwinienne dirigée vers la décharge des idées abandonnées. De nouvelles découvertes en biochimie et d’autres sciences «dures», combinées avec des études statistiques, feront la démonstration définitive que les changements provoqués par des mutations sont impossibles (…). L’évolutionnisme darwinien n’est, enfin, qu’une philosophie fondée sur [des a priori] religieux qui essaie, sans grand succès, d’interpréter les données à partir de prémisses purement naturalistes. Il est populaire, non pas en tant que bonne science, mais parce que, dans les mots de l’ultra-évolutionniste Richard Dawkins, il fournit les moyens d’être un « athée intellectuellement comblé» 14. Nous reviendrons ci-après sur l’influence que le Darwinisme a exercé sur d’autres maîtres à penser.

Karl Marx (1818-1883): «matérialisme dialectique» politico-économique. En 1843 Marx avait déjà formulé le programme auquel il resterait désormais fidèle. «L’abolition de la religion, écrit-il, en tant que bonheur illusoire de l’homme, est indispensable pour son bonheur véritable ». Marx voit en Feuerbach le fondateur du matérialisme authentique et de la science positive, en ce qu’il avait fait de la relation d’homme à homme le principe fondamental de sa théorie. Et de dénoncer la religion comme ennemie de tout progrès; le vide laissé par sa disparition doit être rempli par un matérialisme dynamique modelé sur la dialectique de Hegel. Le mariage du matérialisme avec la tension dialectique s’appelle «matérialisme dialectique»: sa façon d’étudier les phénomènes de la nature est dialectique, alternant entre thèse et antithèse pour aboutir à une synthèse, tandis que son interprétation de ces phénomènes est matérialiste, dénuée de la dimension spirituelle. A ce sujet Bertrand Russell, lui-même athée, commente: «Marx se déclare athée, et pourtant il garde un optimisme que seul le théisme pourrait justifier. D’une manière générale, tous les éléments dérivés de Hegel sont non-scientifiques, dans ce sens qu’il n’y a aucune raison de les supposer vrais» 15.

Karl Marx, fervent admirateur de Charles Darwin, trouve utile la loi darwinienne de la compétition. Ayant lu L’origine des espèces en 1860, il commenta: «Le livre de Darwin est très important, et me sert de base comme science naturelle pour soutenir la lutte historique». Ainsi l’évolution apporte sa contribution à la doctrine communiste, selon le rôle que Marx choisit de lui assigner 16.

Friedrich Nietzsche (1844-1900): athéisme militant. Adversaire acharné de la religion, il est fêté comme le fondateur de l’école de la «Mort de Dieu». Son point de départ est la non-existence de Dieu. L’homme est, par conséquent, laissé à lui-même pour déterminer l’orientation de sa vie, puis se débrouiller seul. Nietzsche n’a que du mépris pour ceux qui rejettent l’idée chrétienne de Dieu, mais cherchent à récupérer la morale chrétienne. Il faut tout balayer, ditil, et recommencer à partir de zéro pour que chacun distingue par sa propre volonté entre le bien et le mal. Les torrents de diatribe amère émis par cet homme, malade toute sa vie et mort aliéné, ont eu une influence incalculable sur nombre d’écrivains, de poètes et de philosophes européens. Il est à noter surtout que Nietzsche fut adopté comme le philosophe attitré du National Socialisme, et reconnu pour être l’athée le plus conséquent du 19e siècle 17.

Sigmund Freud (1856-1939) : le matérialisme psychologique. Freud choisit la science naturelle comme point de départ, et enracine sa théorie dans les sciences biologiques et leurs méthodes de recherche. En d’autres termes, il opère dans un système fermé de cause à effet, dans lequel les lois biologiques et physiques de la nature déterminent tous les aspects de l’existence humaine. Il maintient, donc, que l’évolution de l’homme à partir d’animaux inférieurs, l’émergence des croyances religieuses et l’essor de la civilisation, ainsi que le développement de chaque personnalité individuelle, sont asujettis à des lois naturelles inexorables 18.

Au 20e siècle: qui sème le vent moissonne l’ouragan

Dans la mosaïque de textes tirés de l’Ancien Testament construite par Paul pour décrire les hommes sans Dieu, il dit, entre autres: «Leur bouche est pleine d’aigres malédictions. Leurs pieds sont agiles quand il s’agit de verser le sang. La destruction et le malheur jalonnent leur parcours. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. A leurs yeux, respecter Dieu n’a aucun sens» 19. Peut-on trouver un tableau plus percutant de ceux qui, au cours du 20e siècle, ont adopté et mis à exécution l’athéisme militant hérité des maîtres à penser, leurs prédécesseurs? Dieu est évacué de la scène; l’homme, accident de la nature ou résultat de lois naturelles aveugles, n’est plus créé à l’image de Dieu. Il perd, par conséquent, son identité unique, sa dignité et sa valeur, et peut être supprimé selon les caprices de quiconque exerce le pouvoir absolu et en abuse. Les Hitler et autres Staline pouvaient formuler leur propre système éthique et supprimer quelques millions de leurs contemporains sans craindre d’avoir des comptes à rendre à un quelconque Etre suprême. Il nous paraît donc évident que les événements tragiques du 20e siècle ont été inspirés par l’influence diabolique de Darwin, Marx, Freud et leurs compères. Ainsi que nous l’avons déjà dit, notre querelle avec eux ne se situe ni sur le plan biologique, ni sur les plans politique ou psychologique, mais bel et bien avec leurs a priori théologiques; notre point de départ à nous est la conviction que Dieu est – Créateur, Rédempteur et Juge – et qu’un jour tous les hommes se tiendront devant lui pour rendre compte de leurs actions sur la terre.

La lecture de cet article n’aura peutêtre pas été des plus faciles, mais n’avons-nous pas besoin de courage et de discernement pour voir en face les réalités du 20e siècle, et formuler une réponse chrétienne qui soit notre témoignage, approprié à notre génération? Nous espérons, Dieu voulant, consacrer un nouvel article à cette question.

F.H.

Notes

1 W. Graham Scroggie, The Psalms, Pickering & Inglis, Londres, 1946; vol. 1, p. 98.
2 Colin Brown, Philosophy and the Christian Faith, Tyndale Press, Londres, 1969; p. 48ss.
3 The Oxford Dictionary of the Christian Church, Oxford University Press, Londres, 1958; p. 105.
4 Colin Brown, op. cit., p. 81ss.
5 Ibid.; p. 90ss.
6 Athéisme: refus de croire en l’existence de Dieu.
7 Agnosticisme: le doute quant à la possibilité de savoir si Dieu existe ou non.
8 Colin Brown, op. cit.; p. 107ss.
9 Ibid.; p. 133ss.
10 L. Feuerbach, The Essence of Christianity, 1841; p. 14.
11 Colin Brown, op. cit.;. 147ss.
12 Charles Hummel, The Galileo Connection, IV Press, 1986; p.. 227ss.
13 Apparition de nouvelles expèces par voie de mutation.
14 Rick Lanser in Associates for Biblical Research Newsletter, jan/fév. 2000; p. 2.
15 Colin Brown, op. cit.; p. 135ss.
16 Ibid.; p. 147.
17 Ibid.; p. 137ss.
18 Roger Hurding, Roots and Shoots, Hodder & Stoughton, Londres, 1985; p. 73.
19 Romains 3.14-18; Bible du Semeur


1 Samuel 8 et 12

L’HISTOIRE de l’indépendance d’Israël est coupée en deux parties. Du temps des juges, le pays était géré de manière décentralisée, puis dès l’avènement du premier roi, le pays glissa vers une administration centralisée. Ces deux périodes sont sensiblement de même longueur, puisqu’on compte trois siècles et demi de Josué à Samuel (1404- 1050), et quatre siècles et demi de Saül à Sédécias (1050-587). Ce changement politique a bien sûr affecté la vie sociale des Israélites, mais il a aussi modifié les rapports entre Israël et l’Eternel.

A première vue, le changement de régime découlait d’une insatisfaction du peuple avec les fils de Samuel. Les anciens reprochaient à Samuel la corruption de ses enfants : « Tes fils ne marchent pas sur tes traces» (1 Sam 8.5). Bien que l’accusation fût fondée («les fils de Samuel se livraient à la cupidité, recevaient des présents, et violaient la justice », 1 Sam 8.3), le comportement fautif de Joël et d’Abiya n’était qu’un prétexte pour s’éloigner de l’Éternel, Israël voulant avoir un roi «comme les autres nations» (1 Sam 8.5). Tel est du moins le verdict de Dieu à Samuel: « Ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux» (1 Sam 8.7). Fondamentalement, les causes du changement politique sont d’ordre spirituel.

Dieu se retire

Dieu ordonne à Samuel d’aller de l’avant et d’accepter la demande d’Israël : « L’Éternel dit à Samuel: Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira» (1 Sam 8.7). Pour comprendre la promptitude de Dieu à accepter «l’indépendance» de son peuple, il faut réaliser deux choses. D’une part, l’endurcissement envers l’Éternel n’est pas nouveau. Génération après génération, Israël a été rebelle. Ce constat est rappelé à Samuel par Dieu lors de la requête du peuple («Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d’Égypte jusqu’à ce jour», 1 Sam 8.8), puis communiqué par Samuel au peuple lors de la confirmation de la royauté (1 Sam 12.8-13). D’autre part, la demande d’un roi n’exprime pas un rejet total de l’Eternel. Israël ne veut pas devenir idolâtre, mais souhaite simplement ne plus être sous la juridiction directe de Dieu.

Dieu accepte cet éloignement, mais fait avertir le peuple des conséquences. Puisqu’Israël désire avoir un roi comme les autres nations et que les rois du monde exploitent leur peuple, Israël tombera sous le joug d’un tel homme. Le roi, véritable tyran, s’appropriera ce qu’il voudra: « Il prendra vos fils… vos filles… vos champs… vos ânes… votre bétail… vos serviteurs… vos produits…» (1 Sam 8.11-17). De plus, puisqu’Israël ne veut pas d’une supervision directe de l’Éternel, celui-ci se tiendra en retrait de son peuple: «Ce jour-là vous crierez contre votre roi que vous vous serez choisi, mais l’Éternel ne vous exaucera pas» (1 Sam 8.18).

La rupture entre Israël et l’Éternel n’est pas totale, mais partielle. D’un côté, Israël ne veut plus être sous la juridiction directe de l’Eternel, mais désire néanmoins continuer à l’adorer, et de l’autre côté, l’Eternel ne répondra plus aux moindres requêtes de son peuple, mais ne l’abandonnera pas entièrement : « L’Eternel n’abandonnera pas son peuple, à cause de son grand nom, car l’Eternel a résolu de faire de vous son peuple» (1 Sam 12.22).

La théologie des délais

Dès l’instauration de la royauté, on constate que Dieu n’intervient plus aussi promptement que dans le passé. Du temps de Moïse, de Josué et des juges, Dieu jugeait son peuple au moindre péché, tout comme il le sauvait au premier signe de repentance. Par exemple, les murmures dans le désert étaient sanctionnés par des malheurs immédiats. Le péché d’Akan lors de la conquête de Jéricho entraîne la défaite de toute l’armée dans la bataille suivante (Jos. 7), mais sitôt le péché confessé et expié, Dieu redonne la victoire à Israël (Jos. 8). Du temps des juges, le lien de causalité reste très marqué. A la moindre repentance, Dieu intervient et envoie un juge pour chasser les envahisseurs.

La période des rois est différente. Dieu se tient en retrait de son peuple. Les jugements et les libérations sont généralement différés. Cette politique des délais ressort particulièrement dans 1-2 Rois. Au sujet des jugements différés, on peut relever les exemples suivants:

1. Le péché de Salomon entraîne le schisme de son royaume, mais seulement durant la vie de son fils («L’Éternel dit à Salomon: Puisque tu as agi de la sorte, et que tu n’as point observé mon alliance et mes lois que je t’avais prescrites, je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur. Seulement, je ne le ferai point pendant ta vie, à cause de David, ton père. C’est de la main de ton fils que je l’arracherai», 1 Rois 11.11-12).

2. De même, le péché de Jéroboam entraîne la disparition de sa maison sous le règne de son fils («Lorsque Nadab fut roi, il frappa toute la maison de Jéroboam, il n’en laissa échapper personne et il détruisit tout ce qui respirait, selon la parole que l’Éternel avait dite par son serviteur Achija de Silo, à cause des péchés que Jéroboam avait commis et qu’il avait fait commettre à Israël, irritant ainsi l’Éternel, le Dieu d’Israël », 1 Rois 15.29-30; cf. 1 Rois 14.9-11).

3. Le roi Achab a péché plus que tous les rois qui l’ont précédé (1 Rois 16.30-33). Pourtant, malgré l’idolâtrie généralisée dès le début de son règne, et le massacre des prophètes de l’Éternel, Dieu ne juge Israël que par une absence de pluie, un jugement très progressif. Après la démonstration de la puissance divine au Carmel et le retour de la pluie, Elie doit de nouveau fuir pour sauver sa vie, car Achab n’a rien fait pour diminuer l’influence et le pouvoir de Jézabel. Malgré l’omniprésence du péché, Dieu délivre Achab de la main des Syriens à deux reprises (1 Rois 20). Ce n’est que le meurtre de Naboth qui entraîne, enfin, une parole de condamnation divine contre le roi («Voici, je vais faire venir le malheur sur toi; je te balaierai, je retrancherai même le moindre de ceux qui appartiennent à Achab», 1 Rois 21.21). Mais dès que le roi s’humilie, Dieu reporte la destruction de sa maison d’une génération («Et la parole de l’Éternel fut adressée à Elie, le Thischbite, en ces mots : As-tu vu comment Achab s’est humilié devant moi? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur pendant sa vie; ce sera pendant la vie de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison », 1 Rois 21.28-29).

4. Après deux siècles d’infidélité, le royaume du Nord est finalement déporté en Mésopotamie par les Assyriens, mais ce jugement extrême se produit sous Osée, un des meilleurs rois que ce royaume ait eus! En effet, il est le seul avec Jéhu à n’avoir pas eu un comportement entièrement négatif («Osée fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, non pas toutefois comme les rois d’Israël qui avaient été avant lui», 2 Rois 17.2).

5. Quant à la déportation du royaume de Juda, elle est fixée définitivement par les péchés de Manassé (2 Rois 21.10-15), quatre générations avant la fin. Même le zèle de Josias à réformer profondément le pays ne détourne pas la colère divine («Avant Josias, il n’y eut point de roi qui, comme lui, revienne à l’Eternel de tout son cour, de toute son âme et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse; et après lui, il n’en a point paru de semblable. Toutefois l’Eternel ne se désista point de l’ardeur de sa grande colère dont il était enflammé contre Juda, à cause de tout ce qu’avait fait Manassé pour l’irriter», 2 Rois 23.25-26). L’invasion de Nébucadnetsar remonte ainsi directement aux péchés de Manassé («Cela arriva uniquement sur l’ordre de l’Éternel, qui voulait ôter Juda de devant sa face, à cause de tous les péchés commis par Manassé », 2 Rois 24.3). Notons encore que malgré ses péchés exécrables, Manassé a régné plus longtemps qu’aucun autre roi de Juda ou d’Israël, soit 55 ans (2 Rois 21.1)!

Si le jugement est souvent reporté à une génération ultérieure, le salut semble échapper aux justes. Ceux-ci sont confrontés à de grandes difficultés, souvent plus que les méchants.

1. La reine Jézabel fait tuer les prophètes de l’Éternel, et seul un petit nombre est sauvé. Elie vit constamment en exil et Naboth, le juste, est lapidé pour ne pas avoir cédé l’héritage de ses ancêtres (1 Rois 21). Tous les notables se plient aux plans machiavéliques de la reine. Le mal ne semble rencontrer aucune opposition.

2. Le roi Ezéchias est confronté à de grandes difficultés juste après avoir mené une réforme religieuse: «Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Eternel, entièrement comme avait fait David, son père. Il fit disparaître les hauts lieux, brisa les statues, abattit les idoles… Il mit sa confiance en l’Eternel, le Dieu d’Israël ; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n’y en eut point de semblable à lui, mais la quatorzième année du roi Ezéchias, Sanchérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda, et s’en empara », (2 Rois 18.3, 5, 13). Le Chroniqueur consacre trois chapitres à décrire les réformes religieuses (2 Chr 29-31), avant de poursuivre par ces paroles étonnantes: «Après ces choses et ces actes de fidélité, parut Sanchérib, roi d’Assyrie, qui pénétra en Juda, et assiégea les villes fortes, dans l’intention de s’en emparer», (2 Chr 32.1).

3. Josias, l’autre roi en plus d’Ezéchias à avoir eu un comportement exemplaire (2 Rois 23.25), est lui aussi confronté à l’invasion d’armées étrangères. Quelques versets après avoir loué le roi, le narrateur rapporte sa mort dramatique au premier contact armé avec les Egyptiens («De son temps, le Pharaon Néco, roi d’Égypte, monta contre le roi d’Assyrie, vers le fleuve de l’Euphrate. Le roi Josias marcha à sa rencontre; et Pharaon le tua à Meguiddo, dès qu’il le vit», 2 Rois 23.29).

Dieu reste le maître. discrètement

Même si l’action divine est moins manifeste au temps des rois qu’au temps des juges, elle n’est pas absente. Dieu se réserve le droit de contrôler les grandes lignes de l’histoire du peuple élu. Ainsi, c’est lui qui oint les deux premiers rois. Les deux onctions se font, cependant, très discrètement. Samuel sert de porte-parole divin les deux fois. Pour Saül, aucun témoin n’assiste à l’onction, puisque son seul serviteur est expressément renvoyé (1 Sam 9.27). Après son appel, Saül peut voir toute une série de signes prophétiques qui confirment la parole divine, mais il est le seul à les voir (1 Sam 10), et il se garde d’en parler à quiconque. A son oncle qui l’interroge sur son entretien avec Samuel, il ne rapporte qu’un aspect secondaire: « Il (Samuel) nous a assuré que les ânesses étaient retrouvées. Et il ne lui dit rien de la royauté dont avait parlé Samuel », (1 Sam 10.16). Quand les Israélites comprennent que Saül doit régner, ils n’ont pour seul signe de l’appel divin que le choix du sort (1 Sam 11.20-21). Quant à David, il n’est oint que devant sa famille, Samuel ayant pris toutes les précautions pour ne pas alerter le roi Saül de sa démarche (1 Sam 16.1-13).

Durant la période de la royauté, Dieu se manifeste rarement par des prodiges. Par contre, l’activité prophétique est des plus intenses, Dieu révélant sa volonté aux rois et au peuple par l’intermédiaire de ses prophètes. Ainsi, il n’y a pratiquement pas de génération sans qu’un prophète se manifeste. Leurs propos concernent le présent et l’avenir. En effet, ils jugent et exhortent leur génération, mais en même temps annoncent des interventions divines généralement distantes dans le temps. Dieu annonce son contrôle de l’histoire… dans le temps.

Elisée est l’exception qui confirme la règle. Son ministère tranche avec celui des autres prophètes, car il est fait de miracles. Mais l’opposition entre Elisée et les autres prophètes touche plus à la forme qu’au fond. En effet, chaque prodige d’Elisée a une portée eschatologique. Elisée sauve et guérit pour annoncer le ministère de Jésus-Christ (voir PROMESSES no122 «Elisée, le prophète des signes»).

Dieu n’est jamais pris au dépourvu

La royauté a toujours fait partie du plan divin. La venue du Messie est l’axe dominant du plan divin rédempteur. Si Dieu indique à Samuel d’accepter la demande populaire d’un roi, c’est parce qu’il avait depuis longtemps planifié la royauté. Il utilise simplement le mal pour en faire du bien, le péché de l’homme pour accomplir son dessein. Même la demande du peuple rebelle «d’avoir un roi comme les autres nations» était déjà annoncée, puisque Moïse avait laissé des stipulations précises pour guider le peuple lorsque la situation se présenterait («Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, lorsque tu le posséderas, que tu y auras établi ta demeure, et que tu diras: Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent, – tu mettras sur toi un roi que choisira l’Éternel, ton Dieu… » Deut 17.14-20).

Aujourd’hui, nous vivons dans l’attente du royaume messianique. Le Christ est venu une première fois chez les siens, mais les siens ne l’ont pas reçu (cf. Jean 1.11). Le roi a été rejeté et son royaume ajourné. Bien que les arrhes du royaume aient été données, la plénitude manque encore. Les théologiens parlent du déjà et du pas encore pour exprimer cette réalité.

D’une certaine manière, notre situation est identique à celle d’Israël du temps des rois. Dieu ne règne pas directement sur le monde, en raison du péché des hommes. Le Messie a été retranché. En conséquence, le temps de l’église est plus marqué par la parole divine que par les prodiges (bien que ceux-ci ne soient pas absents). Dieu ouvre fondamentalement au niveau de sa parole. Le Saint-Esprit éclaire les Saintes Écritures et les chrétiens doivent en priorité diffuser son message dans le monde entier.

Les chrétiens sont des étrangers et des voyageurs sur la terre dans l’attente d’être unis à leur Seigneur dans son royaume éternel (cf. 1 Pi 2.11; Apoc 21-22). Christ est «Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apoc 19.16). «Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit» (Dan 7.14).

D.A.


Edité par le Centre Biblique Européen, Case Postale 2386, 1002 Lausanne

La plupart des gens ont sur la question des origines (de la vie, des êtres vivants, de l’homme), des idées bien arrêtées, quoique bien confuses. Ils sont certains que leur position est scientifiquement bien établie, mais seraient bien en peine d’avancer quelques arguments sur lesquels appuyer leurs pseudo-certitudes. Ils se promettent d’étudier plus sérieusement la question une autre fois, et cette autre fois tarde, car, auraient-ils trouvé un ouvrage sur la question, ne voilà-t-il pas qu’il est épais, ardu et plein de chimie, de biologie, de physique, de mathématique, de géologie et j’en passe, des branches qui figuraient peut-être une fois au programme des cours, mais dont on a déjà depuis longtemps oublié les rudiments… dans l’éventualité où l’on aurait une fois compris quelque chose.

C’est pour voler au secours d’une telle détresse que Richard Bliss a rédigé son ouvrage. Son pari: donner en environ soixante-dix pages le condensé de tous les éléments principaux permettant d’aborder la controverse .Evolution ou Création», avec un minimum de pré-requis. Bien sûr qu’il faut avoir une petite idée de ce qu’est une protéine, savoir que c’est dans l’ADN de nos chromosomes qu’est stockée sous forme codée l’information génétique. ..mais si cette fois on ne fait pas un tout petit effort pour se mettre dans le coup, alors c’est que l’on a choisi de rester inculte en la matière. ..mais ce n’est pas le cas des lecteurs de «Promesses».

Richard Bliss, sans vouloir imposer son point de vue, ni faire de démonstration biblique, expose simplement les faits tels qu’ils se présentent à la science, les soumet au lecteur, et l’amène devant le choix, l’appelant à déterminer lui-même si ces faits s’intègrent le mieux dans un modèle créationniste, qui stipule que l’univers dans sa complexité est l’oeuvre d’un Dieu infiniment puissant, intelligent et sage, ou dans un modèle évolutionniste, qui lui, suppose que la matière, l’énergie, le temps et les lois qui les régissent (mais d’où viennent- ils) sont capables par eux-mêmes de produire toutes choses.

A la fin de l’étude de cet ouvrage, le lecteur devrait pouvoir répondre à des questions fondamentales telles que:

– le non-vivant peut-il donner naissance au vivant?
– le hasard peut-il, calculs statistiques à l’appui, produire de l’information telle que celle contenue dans l’ADN de nos chromosomes?
– l’homologie (= similarité des organismes), prouve-t-elle l’existence d’un ancêtre commun?
– la mutation et la sélection peuvent- elles expliquer l’évolution?
– que racontent vraiment les fossiles?
– que penser des espèces dites de transition (comme par exemple l’archéoptérix)?
– existe-t-il un fossile qui soit nettement plus qu’un singe et nettement moins qu’un homme? Donc un pré- homme?
– enfin qu’en est-il des méthodes de datation dites absolues? le sont-elles vraiment? quelles conditions devraient être remplies pour qu’elles le soient? peut-on assurer qu’elles puissent parfois l’être?

On ne peut que souhaiter à cet ouvrage une très large diffusion et à ses lecteurs le plus grand profit!

Olivier WETTER


Article extrait de la revue « L’Appel de Minuit » (Case postale 2980, 8330 Pfäffikon, Suisse). Il arrive que Dieu dise « non » à nos requêtes. Cela provient du fait qu’il connaît toutes choses, alors que personnellement, nous en ignorons beaucoup. Il en est exactement comme d’un travail de broderie. L’envers de l’ouvrage n’est qu’un entremêlement de fils; par contre, comme l’endroit est beau et révèle un dessin net! Disons-le sans ambages: Dieu exauce souvent nos prières d’une façon qui dépasse largement notre entendement. Nous lisons en Ephésiens 3.20-21: Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen!.

Le « non » de Dieu à certaines de nos prières peut aussi se déduire de ce que l’apôtre Jean nous dit dans sa première épître: Et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous pratiquons des choses qui sont agréables devant lui (chap. 3.22, version Darby). Si nous ne faisons pas ce qui lui est agréable, des doutes ne manqueront pas de se manifester dans notre cour lors de notre intercession. Je pense que bon nombre de croyants en seraient débarrassés s’ils s’employaient à faire quelque chose pour notre merveilleux Rédempteur.

Un habit non porté est attaqué par des mites. De même, nombreux sont ceux qui traînent en eux les « mites » du doute: ils ne servent pas Dieu avec zèle. Un instrument reste à l’abri de la rouille s’il est utilisé. Il en est exactement de même pour nous: tant que nous accomplissons la volonté divine, notre foi reste vivante.

Des évangélistes comme Jean Calvin, John Knox ou George Whitefield n’ont jamais été fortement assaillis par de semblables doutes et angoisses. Leur tâche – défendre la foi – était tellement absorbante qu’ils ne pouvaient s’offrir le temps de douter et de se plaindre. Ils voyaient toute la misère du monde et la puissance du péché…; leur immense service consistait à présenter le salut aux perdus et à gagner des âmes pour l’Agneau de Dieu. Tout en agissant ainsi, leur foi se fortifiait; ils intercédaient de plus en plus conformément à la volonté divine et recevaient des exaucements tout à fait concrets: Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui-est agréable (1 Jean 3.22). Vous aussi serez débarrassés de vos soucis si vous mettez vos forces au service du Seigneur. Plus nous agirons dans le sens de sa volonté, plus nos sujets de prières seront importants et dépourvus d’égoïsme – et l’exaucement sera là, parce que nous pratiquons les choses qui lui sont agréables.

Soleil, arrête-toi sur Gabaon, et toi, lune sur la vallée d’Ajalon!

Josué, le successeur de Moïse, était si étroitement en communion avec l’Eternel que ce dernier put réaliser par lui des choses absolument inouïes. Lisons attentivement Jos 10.8-13. Josué agissait conformément à la volonté divine; et en réponse à sa prière, Dieu fit des choses extraordinaires, inconnues jusque là. Vous employez-vous à accomplir la volonté de l’Eternel? Si c’est le cas, faites preuve de hardiesse dans vos prières: l’exaucement vous est assuré.

La prière au nom de Jésus

Pourquoi Dieu n’exauce-t-il pas certaines prières pleinement? Réponse: parce que au fond, nous refusons de prier le Père céleste « au nom de Jésus », alors que le Seigneur nous y exhorte lui-même à plusieurs reprises; ainsi, par exemple, en Jean 14.13-14: Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Et il s’exprime plus concrètement encore en Jean 16.23- 24: En ce jour-là vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. Et aux versets 26-27, le Seigneur précise ce qu’est prier le Père en Son nom: En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous; car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. Autrement dit: prier le Père au nom de Jésus constitue l’expression du véritable amour pour Christ, de la complète unité avec lui. Je touche ainsi le « chèque » sur la foi auprès du Père. Par contre, celui qui ne peut se fonder sur ce vrai premier amour pour Jésus et sur la complète unité avec lui se propose d' »encaisser un chèque » à l’ aide d’une fausse signature. Quiconque prie le Père au nom de Jésus pourrait s’exprimer en ces termes: Père, je te prie dans la disposition intérieure de Jésus-Christ. Autrement dit: Je m’identifie totalement à lui. C’est ce que Héb 10.19-20 met en évidence: Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair…

Celui qui prie le Père au nom de Jésus sans être animé pleinement de la disposition intérieure de Christ (Phil 2.5-8), un tel croyant ne recevra pas un complet exaucement. Vouloir utiliser, dans de telles conditions, la puissance victorieuse du nom de Jésus contre l’Ennemi, c’est s’exposer à coup sûr à une cinglante défaite. Voici, à cet égard, ce qui est écrit en Act 19.11-16: Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient. Quelques exorcistes juifs ambulants essayèrent d’invoquer sur ceux qui avaient des esprits malins le nom du Seigneur Jésus, en disant: Je vous conjure par Jésus que Paul prêche! Ceux qui faisaient cela étaient sept fils de Scéva, Juif, l’un des principaux sacrificateurs. L’esprit malin leur répondit: Je connais Jésus, et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous? Et l’homme dans lequel était l’esprit malin s’élança sur eux, se rendit maître de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu’ils s’enfuirent de cette maison nus et blessés. Une telle utilisation abusive du nom de Jésus face à l’Ennemi est particulièrement dangereuse pour tous ceux qui ne lui appartiennent pas.

Rester en Jésus

Est-il réellement si difficile de rester tout simplement en Jésus, dans sa disposition intérieure? Certainement pas! Le Seigneur l’a exprimé lui-même très clairement: Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé (Jean 15.7). Naturellement, Satan s’efforcera d’empêcher l’accomplissement de cette merveilleuse promesse du Seigneur dans la vie des enfants de Dieu, et cela par tous les moyens et toutes les ruses dont il dispose. A cet égard, je citerai deux passages bibliques: …afin que nous soyons pas circonvenus par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins (2 Cor 2.11; version Darby). Soyez sobres, veillez: votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer (1 Pi 5.8; version Darby).

Satan tremble quand nous nous mettons réellement à prier selon la Bible, ainsi que Jésus le dit en Marc 11.24: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevez, et il vous sera fait (version Darby). Voilà pourquoi le but essentiel de Satan et de ses serviteurs est de maintenir dans le flou les promesses bibliques relatives à l’exaucement de la prière et à la doctrine de l’Ecriture le concernant ainsi que ses activités. Aussi longtemps que les croyants seront tenus dans une ignorance certaine à son égard, il pourra relativement impunément faire tout ce qu’il désire. Mais dès qu’il se trouve démasqué, la puissance victorieuse de Jésus se manifeste. L’Esprit priera alors à travers nous: De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et celui qui sonde les cours connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints (Rom 8.26-27).

L’incrédulité et la prière de la foi

L’incrédulité est une autre raison pour laquelle Dieu n’exauce pas certaines prières. Nous lisons en Jacques 1.5-8: Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre. Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur: c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies.

Que signifie prier par la foi? C’est le faire dans l’optique de l’éternité! Avant toutes choses, formez votre propre esprit! Une seule parole que vous prononcez dans la prière, si votre conscience est pure et votre cour rempli de l’Esprit Saint, aura le poids de dix mille autres dites dans l’incrédulité et dans une intercession teintée de péché. Ce n’est pas l’abondance de beaux mots qui compte dans la prière. N’oubliez jamais que dans l’intercession, c’est à Dieu que revient tout l’honneur, et non pas à l’homme.

La prière de la foi, voilà ce qui fait réellement défaut; il est écrit en Jac 5.15-16: La prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace. Ce passage biblique nous présente la prière de la foi avec ses puissants effets. John Wesley a écrit un jour: « Donnez-moi cent prédicateurs qui ne craignent rien en dehors du péché, qui ne désirent rien si ce n’est Dieu. Peu importe qu’ils soient ecclésiastiques ou laïcs. De tels hommes ébranleront les portes de l’enfer et établiront le royaume des cieux sur la terre. Dieu n’agit qu’à travers la prière ».

Un prédicateur peut préparer son message avec le maximum de soin. Mais comme, sous l’ancienne Alliance, le sacrifice devait être salé (...tout sacrifice sera salé de sel; Marc 9.49; version Darby), de même le sacrifice de consécration dans la prédication sera salé de la persévérante prière de la foi. Qu’en était-il dans la première église? Les apôtres connaissaient parfaitement la nécessité et la valeur de l’intercession pour leur service. Ils savaient que leur appel élevé au poste d’apôtre ne les dispensait pas de l’absolue nécessité de prier, mais qu’au contraire il les y poussait davantage. Ils veillaient donc tout particulièrement à ce qu’aucun autre travail important ne vienne les priver du temps de la prière. C’est pourquoi ils désignèrent des laïcs qui s’occuperaient du service toujours croissant pour les pauvres: eux, les apôtres, pourraient ainsi se consacrer entièrement à la prière et à la prédication de la Parole. La toute première place revient à la prière, et leur position relativement à cette dernière est soulignée par ces mots: persévérez dans la prière. Ils se faisaient un devoir de prier; ils s’y consacraient et y mettaient du zèle, de l’empressement et de la persévérance. Ils y étaient totalement attachés! Paul priait ardemment jour et nuit. Nous voulons persévérer dans la prière, telle était l’attitude de Paul.

Par la suite, plus l’apôtre s’impliqua dans l’Oeuvre du Seigneur et y croissait, plus il réclamait le secours des prières des membres de l’Eglise, les suppliant même dans ce sens, afin de pouvoir, sous l’onction du Saint-Esprit et avec joie, ouvrir la bouche pour annoncer le mystère de Dieu comme il convenait (2 Cor 1.10-12). Priez avec foi, d’un cour pur, très concrètement, pour un véritable réveil dans votre famille, dans votre assemblée – et Dieu vous exaucera. Certainement, il a déjà réalisé bien des grandes choses dans votre propre vie, dans celle de vos proches ainsi que dans votre église. Remerciez-Le donc, mais n ‘ en restez pas là, car l’Eternel peut te donner bien plus que cela (2 Chron 25.9b).

Des obstacles à la prière

Bien que Dieu aime tellement exaucer et accorder ce que nous lui demandons, il se peut que, par de mauvais penchants et par des péchés commis et non pardonnés, vous fassiez personnellement obstacle au désir du cour du Seigneur; il est écrit en Es 59.1-3: Non, la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre. Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écouter. Car vos mains sont souillées de sang, et vos doigts de crimes; vos lèvres profèrent le mensonge, votre langue fait entendre l’iniquité. Dans cette optique, laissez agir sur vous cette parole déjà citée de Jac 5.16a: Confessez donc vos fautes l’un à l’autre, et priez l’un pour l’autre, en sorte que vous soyez guéris (version Darby). Et sous l’inspiration de l’Esprit Saint, l’apôtre ajoute: La fervente supplication du juste peut beaucoup (v. 16b). Notre prière – la vôtre et la mienne – ne sera vraie que s’il y a eu purification du péché. Prêtez donc la plus grande attention à cette parole du Pr 28.9: Si quelqu’un détourne l’oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination. Par contre, Pr 15.8 vient affirmer: Le sacrifice des méchants est en horreur à l’Eternel, mais la prière des hommes droits lui est agréable. Oui, l’intercession d’un impie, d’une personne fausse, est une abomination aux yeux de l’Eternel, mais la supplication d’un cour vrai lui est infiniment agréable.

Un autre obstacle à l’exaucement de la prière est très certainement sa mauvaise motivation. A cet égard, il est écrit en Jac 4.2-3: Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.

Il est donc de la plus haute importance que nous sondions premièrement notre cour devant Dieu avant de nous avancer dans le sanctuaire de sa présence. A cet égard, considérons bien avec toute l’attention qu’il mérite ce passage de 1 Jean 3.16-22: Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous rassurerons nos cours devant lui; car si notre cour nous condamne, Dieu est plus grand que notre cour, et il connaît toutes choses. Bien-aimés, si notre cour ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. Que voilà une parole d’une importance capitale! Le Seigneur promet sa puissance et ses ressources à tous ceux dont le cour est complètement tourné vers lui: Car l’Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cour est tout entier à lui (2 Chr 16.9a); ou encore en Es 26.3: Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi (version Darby). Pensez-vous que Dieu ne fait qu’écouter les mots que nous lui adressons dans nos prières? Certainement pas! Il entend nos requêtes et en distingue le sérieux. Ce principe apparaît tout à fait clairement lorsque le roi Ezéchias, malade à la mort, reçut de Dieu ce message par la bouche du prophète Esaïe: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus (Es 38.lc). Ezéchias, entendant ces paroles, chercha l’Eternel de tout son cour; et il versa beaucoup de larmes. Sur ce, …la parole de l’Eternel fut adressée à Esaïe, en ces mots: Va, et dis à Ezéchias: Ainsi parle l’Eternel, le Dieu de David, ton père: J’ai entendu ta prière, j’ ai vu tes larmes. Voici, j’ ajouterai à tes jours quinze années (v. 4-5). Comme nous pouvons comprendre ce verset l6b de Jac 5: La fervente supplication du juste peut beaucoup. Oui, soyons certains que Dieu exauce puissamment et merveilleusement bien au delà de ce que nous pouvons concevoir!

Un regard dans l’histoire récente

Depuis toujours, tout véritable réveil a son origine dans la prière. Le grand réveil du 18ème siècle sous Jonathan Edwards, débuta par son fameux appel à la supplication, et il se maintint par la prière. On dit que Jonathan Edwards « consacrait tant de temps à la prière que les dures planches sur lesquelles il se trouvait si souvent agenouillé se creusaient ».

Le merveilleux travail de la grâce par les Indiens d’Amérique du Nord, qui commença en 1743 et dura plusieurs années sous David Brainerd, le beau-fils de Jonathan Edwards, trouva sa source dans les jours et les nuits que Brainerd passa devant Dieu dans l’intercession afin de recevoir la puissance d’en haut nécessaire à cette tâche.

Si nous remontons plus loin encore dans le temps, nous ne manquons pas de faire la même constatation lors du grand réveil spirituel que connut l’Ulster {Irlande du Nord) au début du 17ème siècle. Le pays des rebelles, qui était échu à la couronne britannique, fut occupé par un groupe de coloniaux qui étaient habités par un mauvais esprit d’aventuriers. La vraie piété était rare. Sept pasteurs, cinq d’Ecosse et deux d’ Angleterre, s’établirent dans ce pays, les premiers en 1613. D’un de ces hommes de Dieu, du nom de Blair, un de ses contemporains nous rapporte: « Que de jours et de nuits il passa dans la prière, seul et avec d’autres, se tenant dans un contact étroit avec Dieu. »

James Glendenning, un homme aux dons naturels plutôt rares, avait exactement la même attitude vis-à-vis de l’intercession. Un historien de cette époque dit de lui: Il n’aurait jamais été l’homme qu’un groupe de pasteurs avertis aurait retenu et envoyé pour démarrer une réforme dans ce pays. Par contre, il fut celui que Dieu choisit pour commencer ce travail, afin que tous puissent voir que toute la gloire revient au Seigneur d’avoir suscité un peuple saint dans cette nation profane, et que ce n’est ni « par puissance ou par force » , ni par la sagesse humaine, mais bien « par l’Esprit que la chose est arrivée ». Par la prédication de James Glendenning à Oldstone, de très nombreux auditeurs furent remués et effrayés dans leurs conscience. Ils saisirent leur état de pécheurs perdus et damnés, et ils s’écrièrent: « Hommes frères, que faut-il que nous fassions pour être sauvés? » La force de la Parole les fit s’évanouir. Un jour, on dut porter dehors une douzaine d’entre eux; ils étaient comme morts: il ne s’agissait pas de femmes, mais bien de quelques-uns des hommes les plus courageux du voisinage. Et l’historien d’écrire: « J’ai entendu un de ces costauds – devenu maintenant un fort chrétien – déclarer qu’il avait l’intention d’entrer dans l’église avec ses compagnons pour y faire un malheur ».

Quand on lit des récits d’aussi merveilleux réveils du temps jadis, on réagit souvent par ces mots: « Oui, c’était magnifique! Mais notre époque actuelle est toute différente du temps passé. » Je répondrai par cette question: « Le Seigneur a-t-il changé depuis lors? Héb 13.8 n’est-il valable? » Du côté de Dieu, tout est resté pareil! Ce sont les enfants de Dieu qui ont changé. Où sont les intercesseurs puissants qui, en cette dernière heure avant l’enlèvement de tous les vrais croyants, se tiennent à la brèche? Dieu vous cherche vous aussi personnellement, pour ce service; voici ce qu’il a déclaré par la bouche du prophète Ezéchiel: Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n’en trouve pas (Ez 22.30). Et vous, ne vous laisserez-vous pas trouver par lui aujourd’hui même? Qu’est-ce qui caractérisait l’intercession de ces hommes et de ces femmes de Dieu qu’il employait comme instruments du réveil? Ils persévéraient dans la prière, parce qu’ils croyaient fermement que ce qu’ils demandaient était absolument selon la sainte volonté divine. Celui qui cesse d’intercéder en pensant que cela n’a aucun sens favorise la mort spirituelle. Une prédication non accompagnée de prières est comme un travail de fossoyeur pour la vérité de Dieu et pour son Eglise. Malgré le prix élevé du cercueil et des merveilleuses fleurs, la cérémonie n’est qu’un enterrement de première classe. Un chrétien qui ne prie pas ne fera jamais l’expérience de la vérité selon Dieu; un service de prédication sans intercession ne parviendra jamais à faire connaître la vérité divine! Que de temps perdu dans une église où l’on ne prie plus! Le retour du Seigneur peut être différé à cause de telles assemblées. L’enfer s’en est trouvé agrandi; et les lieux de l’épouvante se sont remplis à cause des cultes morts d’une église sans prières. Laissez-vous réveiller aujourd’hui encore en vue d’une puissante intercession persévérante! Ce n’est que dans cette voie que toutes choses peuvent devenir nouvelles; le Seigneur Jésus dit en Luc 18.7-8: Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

La prière persévérante: un mystère souvent méconnu

N’est-il pas remarquable que la Parole, tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau, nous exhorte tellement à la persévérance dans l’intercession: Lorsque Moise élevait sa main, Israël était le plus fort; et lorsqu’il baissait la main, Amalek était le plus fort. Les mains de Moise étant fatiguées (on peut souvent se fatiguer beaucoup lors de l’intercession), ils prirent une pierre qu’ils placèrent sous lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre; et ses mains restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué vainquit Amalek et son peuple, au tranchant de l’épée (Ex 17.11-13). Priez sans cesse (1 Thes 5.17). Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière (Rom 12.12). Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints (Eph 6.18). Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces (Co14.2; version Darby). Nous persévérons dans la prière et dans le service de la parole (Act 6.4; version Darby).

Pourquoi persévérer dans la prière? Une réponse très révélatrice nous est donnée par la parabole de la veuve et du juge inique; lisons Luc 18.1-8.

Il peut sembler que le juge inique de cette parabole puisse parfois être Dieu, notamment dans la vie de Ses enfants. Il y a des moments où le vrai croyant a l’impression que le cour du Père céleste est dur comme de la pierre et froid comme de la glace, et que le ciel est hermétiquement fermé à ses prières. Aucune réponse ne vient de là-haut; aucun regard d’amour qui redonne courage; aucun signe de grâce pour maintenir quelqu’un debout! L’Eternel se tait de sorte que l’âme apeurée en vient à se demander avec Ps 77.8-10: Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours ? Ne sera-t-il plus favorable ? Sa bonté est-elle à jamais épuisée ? Sa parole est-elle anéantie pour l’éternité ? Dieu a-t-il oublié d’avoir compassion…? Dieu veut que les siens apprennent à l’école de la prière la devise que voici: Non pas par la vue, mais par la foi!

Ce que devrait être notre tout premier et notre plus élevé sujet de prière

Dieu veut tout d’abord se révéler lui-même à nous. Il désire nous amener à admettre qu’il est pour nous bien plus grand que nos sujets d’intercession, quels qu’ils soient. C’est pourquoi la vraie foi se fonde tout d’abord totalement sur Dieu seul: Or sans la foi il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent (Héb 11.6). Celui qui a une vraie foi aime le Seigneur Jésus en pratiquant sa Parole et en croissant dans sa connaissance, puisqu’il s’est révélé lui-même à lui: Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui… Nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui (Jean 14.22-23b). L’Esprit Saint habitant dans le croyant, Dieu peut prier à travers nous comme il convient (Rom 8:26). C’est ce qui ressort nettement des paroles que Jésus a adressées à la Samaritaine au puits de Jacob: Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4.24).

Vingt-quatre longues années durant, Abraham avait attendu l’accomplissement de la promesse divine en réponse à ses prières persévérantes. Mais un an avant la réalisation de ladite promesse concernant une postérité donnée à Abraham et à Sara, l’Eternel lui-même lui rendit visite. Il voulait amener le patriarche à le considérer, lui, comme bien plus important que son plus ardent sujet d’intercession. Lisons Gen 18.1-19. Si comme Abraham, nous devions voir s’écouler 25 années avant l’exaucement d’une prière; si, comme George Müller, le père des orphelins de Bristol, nous devions prier pendant 60 ans pour la conversion d’un ami de jeunesse, conversion qui ne se fit qu’après le départ pour le ciel de cet homme de Dieu, ou bien que Dieu nous exauce immédiatement – ce principe doit être bien établi: premièrement le Seigneur, et seulement ensuite le merveilleux exaucement de l’intercession.

Il existe de très nombreux croyants qui ont obtenu bien des exaucements de la part de Dieu, mais qui ne le reconnaissent pas, ni ses voies, comme ce fut le cas jadis pour le peuple d’Israël: Vos pères me tentèrent, pour m’éprouver, et ils virent mes ouvres pendant quarante ans. Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis: Ils ont toujours un cour qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies (Héb 3.9-10). Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses actes aux fils d’Israël (Ps 103.7; version Darby).

En marchant continuellement avec l’Eternel, Moïse a appris à mieux le connaître et à saisir ses voies: L’Eternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami (Ex 33.11). Et soudain, Moïse interrompit son intercession pressante pour demander à Dieu une seule chose: Fais-moi voir, je te prie, ta gloire (v.18; version Darby).

Le Seigneur, par le silence qu’il observe apparemment, veut nous amener à nous écrier avec Asaph: Quel autre ai-je au ciel que toi! Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi. Ma chair et mon cour peuvent se consumer: Dieu sera toujours le rocher de mon cour et mon partage (Ps 73.25-26).

Déjà la réponse de Dieu vous est envoyée

Pourquoi Dieu donne-t-il l’impression de garder le silence face à vos prières persévérantes pour le salut de vos enfants, de votre conjoint, de vos voisins, de vos collègues de travail? Sachez que, dès l’instant où vous vous êtes mis à prier dans la foi dans ce sens, il a agi! Il est écrit en Esaïe 64.3: Jamais on n’a appris ni entendu dire, et jamais l’oil n’a vu qu’un autre dieu que toi fit de telles choses pour ceux qui se confient en lui. Ecoutons aussi l’ange Gabriel dire à Daniel: Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l’annoncer; car tu es un bien-aimé (Dan 9.23a). Souvenons-nous également de Joseph! Il avait résisté victorieusement aux tentations que lui proposait la femme de Potiphar; et il fut jeté en prison (Gen 39.7-20). Durant les deux années de détention qui suivirent, très certainement il cria beaucoup à l’Eternel pour clamer son innocence. Apparemment, Dieu se taisait; il nous est dit: Mais le chef des échansons ne se souvint pas de Joseph, et l’oublia (Gen 40.23; version Darby). Ce n’est qu’au terme de ces deux années d’emprisonnement qu’il fut retiré de son cachot pour venir interpréter un songe que Dieu avait inspiré au Pharaon (Gen 41). Nous lisons: Pharaon fit appeler Joseph. On le fit sortir en hâte de prison. Il se rasa, changea de vêtements, et se rendit vers Pharaon (v:14). Quand l’heure propice a sonné, le secours se manifeste puissamment! L’Eternel a pu dire par la bouche du prohète Esaïe: Le plus petit deviendra un millier, et le moindre une nation puissante. Moi, l’Eternel, je hâterai ces choses en leur temps (Es 60.22).

Ayant exposé la parabole de la veuve et du juge inique, lequel finit par rencontrer les demandes persévérantes de la femme, le Seigneur ajouta ces mots: Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice (Luc 18.7-8a). Jésus dit ici que Dieu fera justice à ses élus sans tarder. « Sans tarder » signifie soit que le secours est administré promptement: Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L’ange réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant: Lève-toi promptement! Les chaînes tombèrent de ses mains (Act 12.7); soit que l’arrivée du secours est imminent: Or le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds (Rom 16.20a). Il ne faut pas voir dans cette déclaration une contradiction au refus de l’exaucement dont il est question plus haut. Ce « sans tarder » est une mesure divine qui couvre tout le temps de la patience de Dieu. La rédemption et la manifestation en gloire ne peuvent pas devancer ce qu’il a décidé dans sa sagesse. Sans relâche, Dieu réalise ses desseins les uns après les autres. Tout ce qui doit arriver se produira soudainement à la fin des jours. La délivrance deviendra « sans tarder » pleine réalité. Nous en venons ainsi au sens prophétique de cette parabole.

l leur dit aussi une parabole, pour montrer qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser…
(Luc 18.1; version Darby).

Alors que ce verset biblique ne semble être qu’ une exhortation générale à une constante intercession, il se fait que Jésus pensait surtout aux prières tournées vers sa manifestation en gloire et vers le rétablissement complet de l’autorité divine sur la terre. Il voyait toutes choses longtemps à l’avance! C’est pourquoi ce passage est bien plus qu’un supplément d’information sur le temps de la fin. Tout comme la veuve a importuné longtemps en vain le juge inique, de même le temps de l’attente de l’Eglise semblera long et stérile. Mais elle ne doit pas oublier que cette période de longanimité de Dieu lui permettra de se développer à maturité. Dans cette parabole, l’Assemblée, qui, dans son essence et dans sa destination, nous apparaît comme l’Epouse de Christ attendant les solennelles noces de l’Agneau, est présentée comme une veuve. Il semblerait que son époux soit mort dans un pays éloigné. Et elle doit vivre dans une ville où elle se trouve opprimée par un dur adversaire, le prince de ce monde. Tandis que continuellement elle implore le secours de Dieu, il lui paraît, dans ses heures de faiblesse, qu’il soit devenu pour elle ce juge inflexible qui agit sans amour et sans le moindre sens de la justice divine. Elle persévère dans la prière, implorant qu’arrive son temps de la rédemption. Alors que ce dernier reste différé – Dieu ayant une vision plus large des choses que l’Eglise, et voulant former ses enfants par de grandes épreuves à une meilleure vie dans l’Esprit, dans l’optique de l’éternité – voici pourtant soudain venir l’heure de la délivrance du corps et le moment du retour de Jésus pour les siens! La fin de cette parabole en souligne la signification prophétique. Le Seigneur Jésus ne demande pas si, à sa venue, le Fils de l’homme trouvera de la foi, mais bien s’il trouvera la foi. Ce qu’il appelle la foi, c’est celle de l’intercession constante, qui ne se lasse pas, bref la foi qui persévère!

Au fond, il s’agit de ceci dans l’optique de l’histoire du salut: la première église était très loin du retour de Jésus; mais elle n’avait qu’à prier brièvement, et l’exaucement était là: Et comme ils faisaient leurs supplications, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé… (Act 4.3la). Nous, l’Assemblée du temps de la fin vivant à la veille de la venue du Seigneur pour l’enlèvement, devons intercéder longtemps, avec persévérance afin d’être préparés pour l’éternité. Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende! Il est grand temps qu’enfin, vous sortiez de votre sommeil spirituel pour servir Jésus efficacement par des prières persévérantes. Que Dieu vous en accorde la grâce! Amen!

W. M.


Lectures préalables: Ps 19.8-10, Luc 6.46-49

Je mets en exergue ce verset de Co13.16: Que la parole du christ habite en vous (parmi vous) dans toute sa richesse.

Première question: Qu’entend Paul par «la parole du Christ» ? Tout d’abord son enseignement, qui au temps où Paul écrivait aux Colossiens était transmis oralement. Ensuite l’enseignement contenu dans les lettres des apôtres, écrites sous l’inspiration de l’Esprit de Christ (synonyme d’Esprit de Dieu, donc du Saint-Esprit, selon Rom 8.9); et par extension les écrits de l’ AT (la suite de Co13.16 mentionne les Psaumes).

Il est donc normal que notre définition de la «parole du Christ» s’appuie sur un nombre suffisant de passages bibliques, notamment du NT, qui contient, à part les livres historiques relatant des événements uniques (Evangiles et Actes), les choses dont Jésus disait: ...vous ne pouvez pas les supporter maintenant. Quant l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité (Jean 16.12-13).

Deuxième question: Pourquoi la parole doit-elle habiter (demeurer) richement en nous? La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ (Rom 10.17): parce que la parole entendue et lue dans la Bible communique la foi. Notez: la foi vient de ce qu’on entend et non de ce qu’on voit. Paul le dira carrément dans 2 Cor 5.7: nous marchons par la foi (qui vient de ce qu’on entend) et non par la vue. Déjà Jésus avait déclaré heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru (Jean 20.29).

Dans Rom 1.16: …l’Evangile est une puissance de Dieu pour quiconque croit; l’Evangile = la bonne nouvelle = ce qu’ on entend.

Qu’est-ce qui se passe quand l’Evangile est entendu et accepté? Dans Jean 7.39, Jésus parle de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui. Dans Eph 1.13, Paul dit plus explicitement: En lui, ayant entendu la parole de la vérité, l’Evangile de votre salut, en lui, ayant cru, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse. Comme en grec les deux participes sont à une forme verbale correspondant au passé simple en français, le sens en est: «Ils entendirent, ils crurent, ils furent scellés du Saint-Esprit.» Qu’est-ce à dire? Chaque croyant authentique reçoit le Saint -Esprit comme signe qu’il appartient à Dieu et qu’il sera gardé par Dieu jusqu’à ce qu’il reçoive son nouveau corps immortel, glorifié, comme l’indique la suite: …le Saint-Esprit de la promesse, qui constitue le gage de notre héritage, en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire (v. 14). Cela explique pourquoi il n’est jamais demandé aux croyants de rechercher un baptême du Saint-Esprit. C’est Dieu le Père et le Fils qui baptisent d’Esprit à la conversion. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour être un seul corps… et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit (I Cor 12.13). Pour citer Lloyd-Jones parlant de tout homme qui a reçu Christ par la foi: «La vie de Christ est en lui, et c’est la même vie dans tous les membres (du corps).» C’est là le sens d ‘Eph 4.4: Il y a un seul corps et un seul Esprit.

Par contre, Paul écrit à Timothée de s’efforcer de …dispenser avec droiture la parole de la vérité (2 Tim 2.15) et de s’attacher à ce qu’il a appris dès son enfance. Et de quoi s’agit-il? Ce sont les Ecrits sacrés, qui peuvent donner la sagesse en vue du salut, par la foi en Christ-Jésus. Cette exhortation est suivie de la définition la plus frappante et la plus complète de ce qu’est la Bible (3.16): Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner ( doctrine1 ) convaincre ( de péché, de justice, de jugement), redresser ( corriger ), éduquer dans la justice ( comment vivre ), afin que l’ homme de Dieu soit adapté et préparé ( sanctifié j à toute bonne oeuvre.

C’est ce que fait la Bible (= parole de Dieu): elle rend propre à toute bonne oeuvre; elle est toute- suffisante.

Dans Jean 14, nous voyons Philippe, disciple et futur apôtre, demandant à Jésus de lui montrer le Père. C’est comme s’il avait dit à Jésus: «Ce que tu dis et fais ne me suffit pas. Ta promesse ne me suffit pas. Prouve ce que tu dis par une vision de Dieu. Donne-moi une expérience! » La réponse de Jésus pourrait se paraphraser: «Alors je ne te suffis pas? mes paroles, mes oeuvres? Il te faut quelque chose de plus?»

Cela n’a pas changé. Si les paroles de Jésus et des apôtres, si les rniracles faits par Jésus et les apôtres, ne me suffisent pas, ni Dieu ni Jésus ne va se montrer à moi dans une vision. Mon incrédulité suffit pour me condamner: Celui qui croit au Fils a la vie éternelle, celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie (Jean 3.36). C’ est le seul critère. Et Jésus de terminer le récit de 1’homme riche et du pauvre Lazare par ces mots: S’ils n’écoutent pas Moise et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts (Luc 16.31). Qu’est-ce à dire, sinon que la parole (ce qu’on entend) convainc, et non les miracles (ce qu’on voit)? A Philippe, Jésus dit: Je suis le chemin (le seul qui mène à Dieu), la vérité (la seule qui puisse sauver) et la vie (la seule source de vie spirituelle et éternelle).

Puisque Jésus est la Parole devenue chair, Jacques peut écrire: Il nous a engendré… par la parole de vérité; il reprend deux versets plus loin: recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes (1.18- 21).

La Parole a-t-elle remplacé les miracles ?

Est-ce un miracle quand la maman arrive juste au moment où le tout petit allait introduire son doigt dans la prise électrique? quand une place se libère au parking juste au moment où j’en ai besoin, étant pris de court? Non. Ce sont là des actes de la providence divine.

Avant de continuer, une précision: il est bien clair que Dieu intervient aujourd’hui pour délivrer, pour guérir, pour conduire, souvent en réponse à nos prières, selon sa volonté (qui ne coïncide pas forcément avec la nôtre). Dieu n’est jamais obligé d’exaucer nos prières. Quant il le fait, c’est une grâce de sa part.

Quand y a-t-il miracle? La Bible répond clairement à cette question. On peut distinguer trois périodes de miracles.

1 ère période: Libération d’Israël de l’esclavage

Moïse vient en Egypte avec un message de Dieu invraisemblable; mais par les miracles que Moïse fait, Dieu authentifie Moïse comme son envoyé, son porte-parole. Dieu intervient dans la nature d’une manière si extraordinaire que les témoins doivent y reconnaître le doigt de Dieu (même les magiciens!) et voir en Moïse l’envoyé de Dieu. Les miracles en Egypte confirment que Moïse parle pour Dieu.

La deuxième raison de ces miracles: ils introduisent une ère de nouvelles révélations. Moïse donnera la loi et les modalités de l’alliance avec Israël.

Or quel bilan? un manque de foi total! Ils ont assisté aux miracles les plus étonnants; ils ont vu toute l’armée égyptienne avec le pharaon engloutie, anéantie; puis ils ont chanté un beau cantique… et à peine 70 km plus loin, à l’oasis de Mara, ils accusent Moïse parce que l’eau est amère. Leur incrédulité et leur idolâtrie sont telles que tous ceux qui ont vécu ces miracles inouïs devront mourir dans le désert.

Ce ne fut pas mieux après la conquête de Canaan (pensez à Jéricho): le peuple tomba dans l’idolâtrie et l’immoralité.

Suivit une longue période pratiquement sans miracles. David, le chantre de Dieu, n’en fit aucun, ni le roi Salomon, célèbre pour sa grande sagesse; Après lui, le peuple tomba dans une telle apostasie que Dieu envoya ses prophètes.

2 ème période: l’ère des prophètes

Les prophètes devaient annoncer au peuple les conséquences douloureuses de leur adultère spirituel, de leur idolâtrie accompagnée de la perversion morale la plus flagrante. L’ère des prophètes fut introduite par le prophète Elie, suivi du prophète Elisée, les deux accomplissant de nombreux miracles jusqu’à ressusciter chacun un enfant mort. Ces miracles, comme ceux de Moïse et de Josué, attestaient qu’ils étaient les émissaires de Dieu et que leurs prophéties étaient d’authentiques révélations divines. Ils exhortaient le peuple infidèle à la repentance, tout comme les autres prophètes à leur suite, qui pendant des siècles prédisaient la dépossession de leur pays et l’exil. L’exil eut lieu, car malgré les miracles, leurs avertissements ne furent pas entendus…

Par contre, la perte de la liberté, la souffrance, la douleur ont eu raison de l’idolâtrie. Sous Esdras et Néhémie, c’est le retour en Israël. Et puis, après l’ère des prophètes, un silence de quatre siècles. Pendant 400 ans, Dieu se tait. Il n’y a pas de miracles. Ô, Dieu continuait d’entendre les prières et d’y répondre selon son bon plaisir; mais pas de nouvelles révélations. Les prophètes avaient annoncé la venue du Messie. On attend.

3 ème période: l’ère de la grâce

Il vient, le Messie, annoncé par le dernier prophète de l’AT: Jean-Baptiste. Avec Jésus, c’est la révélation de la nouvelle alliance, révélation complétée après son ascension par les apôtres choisis par Christ lui-même.

Les miracles de Jésus sont tout d’abord des signes attestant sa messianité. Quand Jean-Baptiste en prison fit demander à Jésus: Es- tu celui qui doit venir ? (Luc 7.20), Jésus répond en citant le prophète Esaïe: Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute.

La Bible appelle «miracle» les signes qui attestent que celui qui les fait est l’émissaire annoncé parlant pour Dieu. C’est par une foule de guérisons de maladies physiques, très souvent d’ordre organique, que Jésus accomplit Es 53.4: Il s’est chargé de nos maladies. Mat 8.16-17 le spécifie clairement: Le soir venu, on amena à Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole et guérit tous les malades. Ainsi s’accomplit la parole du prophète Esaîe: Il a pris nos infirmités et il s’est chargé de nos maladies.

Es 53.5, par contre, parle de son oeuvre expiatoire à la croix: Il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris – non pas physiquement, mais (comme le contexte le précise) spirituellement, nous qui étions morts dans nos péchés. Jésus non seulement guérissait les malades et les possédés, mais trois fois il ressuscita des êtres physiquement morts, accomplissant Es 53.4. Une seule fois, il expia nos crimes à la croix, accomplissant Es 53.5.

Les miracles de Jésus ont-ils converti beaucoup de monde? Quand les Juifs sommèrent Jésus: Si tu es le Christ, dis-le nous ouvertement. Jésus répondit: Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les oeuvres que je fais au nom de mon Père (à savoir, les miracles) rendent témoignage de moi (Jean 10.24-25). Un peu plus loin, Jésus dit: …quand même vous ne me croiriez pas, croyez à ces oeuvres; par celles-ci, ils devaient reconnaître que le Père l’avait envoyé, qu’il était donc le Messie promis (Jean 10.38).

Au début du même évangile, nous lisons que plusieurs crurent à la vue des miracles qu’il faisait,. mais Jésus ne se .fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous (Jean 2.23-24). Jésus ne les considérait pas comme de vrais croyants, parce qu’ils n’avaient cru qu’à cause des miracles. Et Jean de constater avec tristesse: Malgré tant de miracles qu’il avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui (12.37). Au contraire, la foule, dont beaucoup avaient vu les miracles par lesquels Jésus prouvait qu’il était le Messie, hurla: Crucifie-le! à mort avec lui! Pourquoi ? Ils ne croyaient pas, malgré ses miracles.

A la fin, après la résurrection et l’ascension de Jésus, ils étaient un petit groupe de 120, dont 12 apôtres, qui attendaient la venue du Consolateur, du Saint-Esprit, à la Pentecôte.

Puis il y eut le ministère des apôtres, Paul y compris, eux aussi confirmés dans leur apostolat par des miracles, signe de leur authenticité. Quant des faux docteurs cherchèrent à dénigrer Paul en tant que vrai apôtre auprès des Corinthiens, Paul se défendit ainsi dans 2 Cor 12.12: Les signes distinctifs de l’apôtre ont été vus à l’Oeuvre au milieu de vous, par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles. Posons-nous la question: si les chrétiens en général avaient fait des miracles, comment aurait-on pu distinguer les apôtres des autres?

Dans Eph 2.20, nous lisons: Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. Qu’est-ce à dire? Sur la pierre angulaire qui est Christ, les apôtres et les prophètes contemporains ont posé le fondement de l’Eglise par les révélations et exhortations que contiennent leurs lettres, de sorte que, ces apôtres et ces prophètes une fois disparus, la Bible entière avait été constituée. On ne pose un fondement qu’une fois. La révélation donnée par Jésus et les apôtres est définitive. C’est ce qu’indique Jude dans sa lettre (v.3) en nous exhortant à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.

Aussi la Bible se termine-t-elle par un des avertissements les plus solennels: ceux qui y ajoutent ou en retranchent quoi que ce soit seront punis très sévèrement (Apoc 22.18-19). Il faut savoir que l’interdiction d’ajouter ou de retrancher se trouve aussi au début et au milieu de la Bible: Deut 4.2; 13.1 et Prov 3.5-6. L’avertissement vaut donc pour la Bible entière.

Conclusion

Jésus n’est plus avec nous physiquement, ni les apôtres; mais leurs enseignements et leurs miracles doivent faire l’objet de notre foi. Depuis eux, Dieu ne révèle rien de nouveau jusqu’au retour de Christ sur la terre. La Bible contient toute la révélation dont nous avons besoin.

Certes, Jésus est le même hier, aujourd’hui et éternellement. Il restera toujours amour, justice et grâce. Mais il ne fait pas toujours la même chose! Une des preuves est le cas d’ Ananias et Saphira dans Actes 5. Dieu ne punit plus systématiquement de cette manière aujourd’hui.

Laissons-nous avertir par les propres paroles de Jésus. En parlant des derniers temps de l’ère de la grâce, voici ce qu’il dit: Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux Christ et de faux prophètes; ils opéreront de grand signes et des prodiges au point de séduire si possible même les élus (Mat 24.24).

Prenons-nous à coeur cet avertissement solennel ? Serait-il aujourd’hui d’actualité?

Notes:
(1) Le mot «doctrine» est devenu insupportable à beaucoup, mais celle-ci est la base de toute vie spirituelle individuelle et ecclésiale. La refuser, c’est agir comme un utilisateur d’ordinateur qui refuserait les règles de l’informatique parce qu’il trouve cela ennuyeux. Mais tout comme l’ordinateur sans base informatique ne fonctionne pas, le chrétien, voire l’Eglise, ne peut fonctionner sans base doctrinale solide. Evidemment, c’est parce que la doctrine a souvent été dissociée de son application pratique qu’on s’en méfie. En l’appelant «enseignement» rien n’est fondamentalement changé. Négliger l’enseignement de la Bible, c’est s’exposer aux pires déviations de comportement.


Ceux qu’il a connus d’avance il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils (Rom 8: 29).

La Bible mentionne souvent la prédestination, soit nommément, soit implicitement comme dans ce verset au sujet des anges: Ce sont tous des esprits qui servent Dieu et sont envoyés par lui pour apporter de l’aide à ceux qui doivent recevoir le salut (Héb. 1.14 PC). Le mot «prédestination» désigne la décision de Dieu, par laquelle il a déterminé, ou jugé, à l’avance qui hériterait du salut. Un article fut consacré à ce sujet dans le no 76 et nous en reprendrons quelques idées pour ne pas contraindre le lecteur à en faire la recherche.

Règles de la prédestination paraissant évidentes mais demandant à être examinées dans le cadre du sujet
…Dieu est souverain, n’ayant de comptes à rendre qu’à lui-même. C’est lui qui décide qui sera sauvé, en fonction des critères qui lui conviennent, sans être contraint par quiconque. …Dieu est juste et il ne fait pas acception de personnes.
…L’homme est libre d’obéir ou non à Dieu, ce qui le rend responsable.

Qui est prédestiné ? Ceux que Dieu a choisis. Tous seront des hommes pécheurs, mais rachetés et sanctifiés par le sacrifice de Christ(1). Tous les hommes ne sont pas concernés, puisqu’il est question d’un choix (2 Thes. 2. 13).

La Bible dit: Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (I Tim 2.4); mais beaucoup, usant de leur statut de créature libre, refuseront de passer par le chemin qui conduit au salut. On sait aussi que Dieu n’empêche pas le méchant de naître: L’Eternel a tout fait pour un but, même le méchant pour le jour du malheur (Prov. 16.4); cependant il est évident qu’il ne crée aucun homme pour être méchant, mais il le crée malgré sa méchanceté éventuelle. Il n’y a pas élection en vue de la naissance, mais en vue du ciel.

Comment Dieu choisit-il? Il choisit en fonction de vertus constitutives de sa nature: souveraineté, sainteté et justice. Tu as de grands projets, tu es souverain pour les réaliser. Tu regardes attentivement ce que font les humains, pour traiter chacun d’eux selon sa conduite et ses actes (Jér 32.19 PC); Je ferai grâce à qui je devrai faire grâce et je serai miséricordieux pour qui je devrai l’être (Ex 33.19 Rabbinat). Dieu est juste (Ps 7.10), saint (Jos 24.19), il ne peut se renier lui-même (2 Tim 2.13). Il reste fidèle à lui-même(Ps33.11; 102.28;Es 14.24, 27).

Les hommes qu’il lui a plu de choisir, il les considère comme justes parce que, selon les lois de l’Evangile, ils sont rachetés par le sacrifice du Messie et pratiquent la justice (Act 10.34s). Dans la Bible, les hommes «considérés comme justes» et ceux «pratiquant la justice» sont les mêmes personnes.

Quand Dieu a-t-il élu ceux qui lui appartiennent? Avant la fondation du monde (Eph 1.4). Pensons que Dieu n’est pas assujetti au temps, qu’il vit dans un éternel présent, que depuis toujours il sait tout et voit tout dans tous les temps, que rien de nouveau ne peut le prendre au dépourvu et modifier son conseil. En d’autres termes, il n’a pas d’histoire et il n’ordonne aucune chose nouvelle qui changerait son plan éternel, car il a décidé depuis toujours(2).

Cela veut dire que, de toute éternité, Dieu nous voit agir aujourd’hui, demain, et les jours suivants. C’est ainsi qu’il a choisi ses élus, en fonction de ce qu’ils seront à la suite de leur épreuve terrestre.

Dieu serait-il contraint par la prédestination? – C’est une hypothèse quelquefois avancée. Par définition la réponse est «non», puisque Dieu ne peut être contraint par rien ni personne. Sinon il ne serait plus lui-même.

Sa souveraineté est immuable, et par elle il impose sa justice, constamment mise en avant dans la Bible.Quelque soit le problème éventuel, Dieu l’a déjà résolu depuis toujours. Ainsi, pour le salut des pécheurs repentants, il a su concilier son amour et sa justice. Cette vérité nous est familière parce que nous l’enseignons souvent, mais il est aussi important de réfléchir à la solution de Dieu dans le sujet qui nous occupe.

Le Dieu souverain ne peut être contraint malgré lui, c’est net. Mais il est parfaitement légitime qu’il décide de l’être par son propre choix et ses vertus (sainteté, justice).

Nul ne peut vouloir une chose et son contraire. Sur un plan humain, on admet ne subir aucune contrainte quand on fait ce qu’on a choisi, ou ce qu’on estime être juste et bon. Or, Dieu a choisi d’élire les hommes justes à ses yeux.

L’homme perd-il sa liberté du fait de la prédestination? Tout d’abord, évitons l’amalgame entre la liberté de chercher Dieu ou de le fuir (choisis la vie afin de vivre) et la nouvelle liberté d’obéir des disciples du Seigneur: Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres (Jean 8:32).

Cela dit, l’homme n’a jamais perdu sa liberté de choisir son camp, mis à part le fait que lorsqu’il se convertit, il met cette liberté aux pieds du Seigneur. C’est même Dieu qui lui demande de choisir. Dieu n’a pas retiré à l’homme cette liberté, car il ne veut pas que nous devenions des robots dont le service ne le glorifierait pas.

Il veut, comme «compagnons d’éternité», des êtres libres de choisir, qui l’ont choisi avec enthousiasme comme sauveur et maître.

En réalité, nul n’est vraiment en souci pour la souveraineté de Dieu ou la liberté de l’homme. Mais certains sont peut-être inquiets à l’idée que Dieu a déjà arrêté ce qu’ils choisiront demain. Qu’ils se rassurent, puisque Dieu ne mettra pas dehors celui qui vient à lui (Jean 6.37). Mais il sait qui viendra a lui. Il nous a vus agir, et il connaît notre choix, bon ou mauvais. Nous serons traités selon l’attitude que nous aurons librement adoptée.(2)

Adopter l’objection très cartésienne affirmant que ce qui est futur n’existe pas et que Dieu ne peut le voir, serait avoir une conception philosophique toute humaine de Dieu et de ses prérogatives. Ne lui attribuons pas les limitations de ses créatures.

Nous avons un exemple remarquable en Mat 26. Le Seigneur déclare à Pierre qu’ il reniera son Maître, et c’est ce qui arrivera. Pierre n’aura pas le courage de confesser son Maître dans une circonstance difficile. Le Seigneur savait comment il se comporterait, c’est pourquoi il ne dit pas «Prends garde de me renier», mais «Tu me renieras». Il est évident que le Seigneur n’avait pas décidé le reniement de son apôtre, mais il l’avait prévu ( vu d’avance dans le futur).

C’est ce qui arrive à chaque enfant de Dieu qui connaît le Seigneur et sa Parole, et qui constate souvent les mauvais fruits de sa propre nature. Dieu sait ce que nous valons aujourd’hui et il connaît nos chutes de demain. Il ne se fait pas plus d’illusions sur quiconque que sur Pierre, mais il continue d’aimer, de convaincre, de pardonner et de restaurer, comme il l’a fait pour Pierre. Il faut voir la prédestination avec cet éclairage des sentiments du Seigneur .

Pas de fatalisme dans la prédestination. Au début de la réforme, d’aucuns ont pensé à une prédestination arbitraire, contraignant l’homme à croire ou lui ôtant la liberté de le faire. I1s pensaient que, puisque Dieu est souverain, l’homme devait logiquement perdre sa liberté de choisir la vie ou la mort.

Cette optique, qui ignore nombre de textes bibliques, conduirait au fatalisme. Elle inciterait à penser: «A quoi bon chercher à me convertir, puisque Dieu a déjà décidé pour moi? Je ne puis rien changer à ce qui est décrété par lui. » «A quoi bon évangéliser puisque la destinée des hommes est déjà programmée. Ce qui doit arriver est écrit ».

Ce raisonnement fataliste néglige la justice par laquelle Dieu préserve, en même temps, notre liberté, son amour(3) et sa souveraineté, car il n’est contraint que par son propre choix(4) et par nul autre que lui-même. Dieu a choisi ce qui lui plaît en fonction de ses vertus.

Quelques effets de la prédestination: Dieu connaît les élus depuis toujours, et c’est une bénédiction car il les aime depuis les temps anciens et non seulement depuis leur conversion ou leur naissance. Il les aide, utilisant éventuellement les anges ou toute autre créature ou circonstance, un homme, une armée, une ânesse, une tempête, un grand poisson… . Les choses qui concourent au bien des élus (Rom.8.28) seront mises en oeuvre non à la conversion de ces derniers, mais dès leur arrivée dans ce monde, voire plus tôt encore. La Bible fourmille d’exemples d’interventions divines qui nous font prendre conscience de la sollicitude divine accompagnant notre salut.

La prédestination est une bénédiction pour ceux qui cherchent ou pratiquent la justice. Elle les fait grandir dans la connaissance et l’amour de Dieu. Une divergence d’opinion à son sujet n’est pas un motif de division, mais on ne peut ignorer cette doctrine, parce que la Bible en parle expressément. Comme toute bénédiction génératrice de gratitude et d’amour, il serait dommage de la dédaigner .

Notes:
1) Dieu a élu Israël. Evidemment, des différences existent entre la prédestination de ce peuple et celle d’un homme. Il n’empêche que cette élection nationale présente beaucoup de similitudes avec la prédestination individuelle. Aussi son étude est-elle utile pour asseoir l’ensemble de la doctrine du salut. Nous sommes concernés par les privilèges d’Israël, son élection propre, ses responsabilités, ainsi que la protection, la discipline et la victoire finale du Seigneur.
2) Voir l’article «Dieu et le temps» dans le no 102.
3) Dieu aime les justes (Ps 146.8), la justice (Ps 33.5). La voie du méchant est en horreur à l’Eternel, mais il aime celui qui poursuit la justice (Ps 15.9).
4) Dans l’article du no 104 «Moi, aimé de Dieu», nous avons proposé une démarche comparable dans le fait que Dieu, qui pourtant se suffit à lui-même et n’a besoin de personne, ait choisi d’avoir besoin des hommes.

H.L.


Message de la secrétaire du journal:

Jérémie 29.11-13

Dieu a un plan merveilleux pour chacun de ses enfants. Mais Il permet soit:
-que tout se passe sans problème,
-qu’il y ait parfois des épreuves à surmonter.

On dit facilement, quand ça ne va pas, que c’est Satan qui nous empêche d’avancer dans la vie chrétienne. Mais même si Satan n’apprécie pas que nous nous approchions de Dieu, et qu’il mette tout en oeuvre pour nous décourager et nous éloigner de notre Sauveur, il ne faut pas oublier que Dieu est le créateur de toutes choses. Es 45.7 indique que Dieu est le créateur de la lumière, mais aussi des ténèbres. il a créé la prospérité, mais aussi l’adversité.

1) Pourquoi Dieu permet-Il les épreuves?

 Pour éprouver la foi du croyant, pour rapprocher le croyant de Lui, pour que le croyant réalise qu’il est dépendant de Dieu, pour que le croyant apprenne à mieux connaître Dieu, pour que le croyant glorifie Dieu au sortir de l’épreuve, pour prouver sa fidélité au croyant, parce qu’il aime ses enfants et veut leur apprendre à se battre avec les armes de la foi.

2) Quelles sont les réponses de Dieu aux supplications des croyants dans l’épreuve?

OUI  Dieu répond positivement parce que c’est sa volonté.
NON  Dieu répond par la négative tout en procurant l’encouragement nécessaire pour supporter l’épreuve, parce qu’Il a d’autres choses meilleures en réserve pour nous.
PLUS TARD   Dieu nous laisse attendre parce qu’Il veut que nous comprenions que sans Lui nous ne pouvons rien, que nous devons mettre toute notre confiance en Lui, que ce n’est pas Sa volonté maintenant, qu’il est avantageux de nous soumettre à Lui ( confession, humilité, etc), qu’Il a d’autres choses plus importantes à nous faire découvrir avant de résoudre l’épreuve que nous traversons, qu’Il va utiliser cette épreuve pour Sa gloire (témoignage auprès des autres p.ex.).

Rom 8.28 nous assure que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu; dans «toutes choses» sont comprises: les joies et les peines, la vie et le deuil, la santé et la maladie, etc. D’autre part, nous savons que l’épreuve est passagère (1 Pi 5.10) et que Dieu promet la consolation (2 Cor 1.7).

3) Comment la délivrance peut-elle intervenir?

Par la guérison en cas de maladie, par la mort également, par une libération en cas de blocage spirituel, par le pardon des péchés sincèrement confessés, par un changement de situation, par une transformation de notre mentalité (nos raisonnements et notre appréciation).

4) Comment réagir face à l’épreuve?

Ne pas s’inquiéter mais s’en remettre entièrement à Dieu ( Matt 6.25-34; Phil 4.6). Dieu nous aime au point d’avoir donné Son propre Fils pour nos péchés, et II sait de quoi nous avons besoin avant même que nous le Lui demandions. Mais c’est aussi une preuve d’amour que de nous adresser à Lui comme à un père quand nous sommes dans l’épreuve. Un père fait tout ce qu’ll peut pour que ses enfants soient heureux et protégés du mal; à combien plus forte raison Dieu fait-ll tout ce qui est en Son pouvoir pour nous conduire à l’abri du mal. Alors remettons-Lui nos soucis, nos craintes, nos épreuves simplement, en nous souvenant des promesses de Sa Parole.

Myriam Blumenstein


Comment Dieu, trois fois saint, peut-il nous aimer d’un amour si grand, étant donné son aversion pour le péché et notre condition terrestre, notre faiblesse spirituelle, la nécessité quotidienne de nos excuses et contritions? Nous essayerons d’y répondre d’une manière satisfaisante pour l’esprit.

Le mécanisme de l’amour

Vu que Dieu est amour et qu’il nous a créés à Son image, nous pouvons comprendre, au moins partiellement, l’optique et les réactions de Dieu à notre égard. Nous avons appris et compris que le Seigneur Jésus, Dieu fait homme exempt de notre nature pécheresse, s’est conduit en homme parfait, tel qu’il fut annoncé tout au long de l’Ancien Testament.

Nous les hommes, dans presque tous les cas, nous pouvons obéir pour faire ceci ou cela, pourvu que nous en acceptions l’effort. Nous avons donc la liberté d’agir, de commander notre corps; et quand notre volonté le commande, le corps obéit bon gré mal gré.

En revanche, commander à nos sentiments n’est pas si simple et nous n’avons pas la capacité d’obéir aussi facilement au commandement «d’aimer» qu’à celui «de lire la Bible» par exemple. Cela devient une affaire de culture, et nous pouvons cultiver les mauvais sentiments (Osée 10.13), mais les bons aussi, leur trouver un moteur, une raison d’être, un besoin. Ainsi, nous cherchons les raisons d’aimer une personne, une chose, et suivant ce qui touchera notre coeur, nous éprouverons spontanément de l’amour.

Les motifs possibles en sont nombreux, parfois inattendus, insignifiants, voire contradictoires. Ainsi on aimera un enfant quelconque parce qu’on le connaît, parce qu’il est faible, malheureux, qu’il a besoin d’être aimé ou qu’il nous aime, etc. Mais la raison indispensable est de connaître la personne ou la chose à aimer: on ne peut pas aimer sans connaître.

C’est pourquoi la lecture systématique de la Bible nous fait grandir dans la connaissance de Dieu, en nous montrant les actions et réactions de l’Eternel dans l’Ancien Testament et celles du Seigneur Jésus dans le Nouveau Testament. Simultanément, notre amour pour Dieu naît et grandit spontanément.

Notre vision de l’amour de Dieu

Si la connaissance de Dieu nous conduit à l’aimer, elle nous permet aussi de comprendre les raisons de son amour pour Israël, les rachetés, le jeune homme riche (Marc 10.20s), les amis (Jean Il.5), etc. Nous découvrons que ces raisons sont comparables à ce que peuvent être les nôtres, quoique plus anciennes, et plus lourdes de conséquences. Dieu étant parfait, son amour est parfait puisqu’il se définit lui-même par ce sentiment (1 Jean 4.8).

Michel Evan soulignait ceci: «Un grand amour entre deux personnes crée un besoin: celui d’être aimé en retour. Certes, Dieu n’a besoin de personne, mais avant que nous ayons eu besoin de lui, il avait choisi d’avoir besoin de nous. Aussi la Bible compare-t-elle son amour à l’amour conjugal, tant pour Israël que pour l’Eglise, et également à l’amour filial, fraternel, amical, pour chaque racheté. En effet, nous sommes conscients que, dans le couple, il existe un sentiment d’insécurité quand le besoin d’amour éprouvé par l’autre n’est pas mutuellement ressenti. Les vrais amis, également, sont ceux qui éprouvent le besoin réciproque de l’autre: il est nécessaire d’être deux pour éprouver une relation d’amitié ou d’amour> (conférence 1991 à St-Marcellin).

Il est utile également de méditer la réciprocité des sentiments et l’intimité commune qui apparaissent dans Apoc 3.20, après l’ouverture de notre porte.

Considérons aussi notre «adoption», car nous fûmes créés et non engendrés. Une créature n’est pas un fils. Une statue ne fait pas partie de la famille de l’artiste, bien qu’il l’aime avant de l’avoir sculptée, car il la voit déjà dans sa tête et dans son coeur. Or, Dieu nous a adoptés légalement: Eph 1.5 dit que nous sommes prédestinés à être ses enfants d’adoption. Conformément au droit romain (nationalité de Paul), l’adoption résulte d’un choix réciproque du père et des enfants. C’est bien ce qui se passe à la conversion: un choix de l’enfant qui répond au choix de son père.

Ces considérations ne répondent que partiellement à la question: «Comment Dieu peut-il nous aimer, pécheurs que nous sommes chaque jour?» Car ce que nous sommes, ce n’est pas ce que voient les autres, c’est ce que chacun connaît de soi- même. Or, aucun chrétien ne se fait d’illusions sur lui-même, à moins d’être encore aveugle. Et je ne crois pas que nous conserverions beaucoup d’amis si chacun d’eux connaissait toutes nos pensées secrètes. Mais Dieu connaît nos pensées secrètes, et cependant il nous aime.

Une conséquence de la maîtrise du temps

Cette maîtrise éclaire la réponse cherchée. Dieu étant le créateur du temps, il n’y est pas assujetti. Il vit dans tous les temps simultanément, ou encore, il vit dans un éternel présent. Il n’y a pour lui ni passé ni présent, sinon pour se rendre accessible à notre intelligence (voir l’article «Dieu et le temps» dans le n°102).

D’autre part, puisqu’il nous a adoptés comme fils, depuis notre conversion il nous éduque à la façon d’un père, avec ses droits et ses responsabilités. Dans la Loi, le père n’avait-il pas droit de vie et de mort sur son fils indocile et rebelle ? (Deut 21.18-21). Ce droit, qui est aussi celui du créateur, nous l’avons reconnu de bonne grâce à notre père céleste. Il en résulte que, depuis notre conversion, nous trouvons tout à fait normal et bon qu’il nous perfectionne au moyen de l’éducation, d’encouragements, de remontrances, d’épreuves et de sanctions. A la conversion, n’étions-nous pas d’accord avec lui sur les clauses du contrat?

Or, quand un père doit punir son enfant, il ne cesse pas de l’aimer à cause de la désobéissance précédente. Bien sûr, il n’aime pas les fautes commises, et ce sont elles qu’il sanctionne, tandis que ce qu’il aime, c’est l’enfant tel qu’il sera après avoir été guéri de ses défauts, lorsqu’il aura grandi et lui fera honneur.

Seulement, pour le père humain, ce n’est qu’un espoir qui peut être déçu. Tandis que Dieu sait ce que nous serons dans l’éternité, il le voit et il ne subira aucune déception, aucun échec. Il voit, dans le ciel, des hommes saints et parfaits: ses enfants d’adoption. Alors, bien que les défaites du présent justifient sa désapprobation, il nous aime néanmoins pour ce que nous serons demain. Et cela, il peut le faire sans aucune ombre, malgré ce que nous sommes aujourd’hui.

Y a-t-il une maîtrise du temps pour nous?

Bien qu’il soit créé à l’image de Dieu, l’homme, encore pécheur, voit rarement les événements avec la même optique que lui. Aussi, pour juger des circonstances, l’homme spirituel doit-il, dans beaucoup de domaines, tenir compte de cette optique d’en haut.

Je m’expliquerai en ce qui concerne la maîtrise du temps. Si elle ne nous est pas accessible, savoir qu’elle existe peut quand même nous conférer une certaine sagesse, une certaine patience. Nous pouvons penser à l’avenir avant d’agir ou de réagir. Je citerai un seul exemple pratique que j’emprunte à David Goold :

«Quand Jésus regardait quelqu’un, il ne voyait pas le pécheur récalcitrant du moment, mais le fidèle qui se repentira demain. Alors, toi non plus, ne désespère de personne, regarde les gens comme Jésus les voit: il voit des personnes qui pourront changer. De la même façon accueille sans difficultés le rétrograde repentant, en pensant non à ce qu’il fut, mais à ce qu’il sera. Il faut voir ce que toutes ces personnes seront demain» (conférence 1988 à l’Hermon). Ce frère regardait au lendemain, dans le but de voir comme Dieu, et d’agir selon son conseil.

La Bible fait une appréciation dans le temps quand elle dit: Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement (Ecc 7.8 Seg. 1975). Elle nous conduit à la patience, à la mansuétude, et à une foi plus clairvoyante pour les autres, car, malgré l’ennemi, le dernier mot appartient au créateur, notre Père céleste.

H.L.