PROMESSES

VIE CHRETIENNE

Tiré avec autorisation de « The Banner of Truth »

Traduction de Philippe Favre

Le plus mauvais coup porté à la religion chrétienne dans les siècles passés des Eglises de l’occident a été de la vulgariser. Ce travers a toujours été présent dans l’Eglise de chaque âge. Mais dans les époques d’autrefois il y avait des facteurs restrictifs qui ont progressivement disparu aujourd’hui. Nous pouvons supposer qu’il était difficile pour l’Eglise primitive de vulgariser l’Evangile parce que ses membres avaient connu le siècle de Jésus-Christ lui-même et des apôtres. En outre, ils avaient souvent à faire face aux dures réalités du martyre. Dans une telle situation ils ne pouvaient s’empêcher de croire l’Evangile dans sa grandeur et son mystère, même s’il a été souvent mal énoncé sur le plan théologique.

Le Moyen Age fut une période pendant laquelle les notions de miracle, de mystère et de péché étaient étroitement mêlées à la réflexion quotidienne. L’erreur, dans cet âge-là fut d’exagérer le miraculeux et de revêtir les bâtiments, les reliques, les martyrs et les saints d’une aura de mystère d’une manière injustifiable, poussant à la

superstition. Ce fut leur erreur et leur péché et ce fut une grande faute à laquelle le monde moderne peut être reconnaissant d’échapper maintenant par son incrédulité. Mais, il y a au moins quelque chose de bien qui peut être dit en faveur de la perspective médiévale, c’est qu’elle n’a pas, de façon générale, fait disparaître tout le mystère de la foi et ne l’a pas réduit à la «lumière d’un jour ordinaire». Ce sont les réformateurs protestants du 16ème siècle qui ont exorcisé l’esprit de superstition de l’Eglise de leur temps sans détruire une juste appréciation du surnaturel. Ceci est à mettre à leur crédit et les honore beaucoup. Les réformateurs étaient tout d’abord des hommes marqués par la piété. C’est-à-dire qu’ils n’étaient pas premièrement des érudits ou des experts techniques dans la lettre de l’Ecriture. Ils n’étaient même pas premièrement des théologiens académiques. Ils avaient toutes ces capacités et encore plus! Mais, ils étaient suprêmement les hommes qu’ils étaient parce qu’ils étaient des hommes de Dieu et des ministres de Christ. Leurs écrits témoignent de ce fait. Un livre comme «L’Institution de la religion chrétienne» de Calvin -qui est plus un livre sur la foi évangélique qu’un ma- nuel de théologie -en est la démonstration. Les pages des écrits de Calvin sont remplies du sens de la grandeur ineffable de Dieu et du sens de notre obligation à l’ aimer, le servir, lui obéir et le posséder. Calvin ne se contente pas d’apporter des informations à l’esprit. Il lance un défi à la conscience et réchauffe le coeur . Son mobile puissant est de sauver ses auditeurs et pas seulement de les éduquer.

Un sentiment élevé du mystère de la foi fut maintenu et entretenu par les grands théologiens des 17e et 18e siècles. Mais, dans le siècle passé, un changement survint. A part quelques régions plus privilégiées – spécialement celles qui furent favorisées par des réveils – la tendance des chrétiens des cent dernières années en Occident a été de perdre le sens du mystère de la foi. Conséquence inévitable: l’Evangile a été abaissé au niveau de l’homme. Sa profondeur n’a plus été appréciée. Sa sublimité n’ a plus été estimée par la mentalité chrétienne moderne. Sa plénitude n’a plus été saisie par notre âge suroccupé. Et par conséquent, notre caractère, en tant que chrétiens, a reflété de moins en moins «cet esprit d’un autre monde» qui fut jadis la marque du chrétien et que les générations d’autrefois s’ attendaient toujours à trouver chez des hommes professant être convertis. Il est à craindre que la génération future, quand elle jettera un regard sur notre christianisme, devra dresser un terrible constat à notre sujet: nous sommes un âge de nature superficielle dans les choses de Dieu. Je ne nie pas que nous ayons atteint un degré acceptable de rectitude dans la lettre de la compréhension doctrinale en tant que chrétiens évangéliques, mais notre âge est tristement déficient en ce qui peut être défini comme «la grandeur spirituelle». A la racine de ceci, nous trouvons la maladie moderne de la superficialité. Nous sommes beaucoup trop impatients pour méditer sur la foi que nous professons. Nous ne pouvons pas dire «O profondeur» !

Les chrétiens modernes se lassent rapidement quand ils se trouvent confrontés au sérieux de l’Evangile. Mais les hommes se trompent s’ils s’imaginent qu’ils peuvent voltiger comme un papillon d’un engouement religieux à un autre et s’ils considèrent qu’ils ont accompli leur devoir envers Dieu sans jamais faire une pause pour s’émerveiller des hauteurs et des profondeurs de la grâce de Dieu. Ce n’est pas l’écumage rapide de livres religieux ou la précipitation négligente dans l’accomplissement des devoirs dominicaux qui produisent une foi chrétienne forte. C’ est plutôt une méditation sans hâte des vérités de l’Evangile et l’ouverture de nos esprits à ces vérités qui donnent le fruit d’un caractère sanctifié.

Voici trois domaines où il serait profitable pour les chrétiens de cette fin de siècle de retrouver plus de «profondeur» dans la compréhension de l’Evangile.

1. Un sens plus profond de l’horreur du péché

Nous abordons là un sujet où, aujourd’hui, nous avons faussé compagnie aux anciens évangéliques. Le christianisme moderne ne supporte pas ce qui dépasse une confession de péché formelle. Il est généralement accepté qu’un croyant est en droit de vivre pendant des heures et des jours, vaquant à ses occupations et défendant ses intérêts, avec une petite pause pour la prière privée ou l’ adoration publique. Beaucoup de chrétiens de cette classe sont contents d’ articuler un joyeux «Père, pardonne-moi» et poursuivent leur chemin comme avant. Mais une telle pratique prouve une santé spirituelle déficiente.

Est-ce qu’un croyant ne devrait pas répondre régulièrement de ses péchés dans la présence de Dieu? Ne devrait-il pas fréquemment réfléchir sur le caractère odieux du péché à la vue de Dieu? Est-ce que Christ n’a pas été «fait malédiction» et n’est pas mort à cause du péché? Le chrétien ne doit-il pas se rappeler, à l’occasion, que chaque péché commis mérite la colère et la malédiction de Dieu dans cette vie et celle qui est à venir? Il y a un moment, dans la vie d’un vrai chrétien, pour se prendre en dégoût à cause de son péché (cf Ez 36.31). Il y a un moment pour ressentir son impureté et pour la confesser (cf Es 6.5). Si nos théologiens protestants d’autrefois pouvaient parler de leur péché comme ayant le caractère «d’infinité sur infinité» et «d’infinité multipliée par l’infinité» que ne devraient pas dire: les croyants du leur aujourd’hui?

C’est le péché mignon de notre âge de banaliser le péché. Le remède consiste à méditer sur la sainteté et la justice de Dieu lui-même, sur la rigueur et la perfection de ses lois, sur la fin des damnés en enfer, et, par-dessus tout sur les souffrances de notre bien-aimé Rédempteur sur la croix du Calvaire. Le chrétien cesse de faire des progrès spirituels dès qu’il cesse de se repentir. La façon moderne consiste à chuchoter quelques formules de confession comme si le péché n’était pas plus sérieux, aux yeux de Dieu, qu’un manquement à l’étiquette ou une infraction aux bonnes manières à table.

Rappelons-nous que le péché est la contradiction de Dieu. Les grands hommes de Dieu d’autrefois ont regardé leurs propres cours comme un abîme de corruption. Ils avaient raison. C’est quelque chose que nous devrions apprendre de nouveau. Nous pourrions dire de nos péchés «O profondeur».

2. Un comportement plus respectueux dans l’adoration

Il est dit de l’Eglise primitive que son attitude envers Dieu était caractérisée par «la crainte» (Act 2.43) et quelquefois par «une grande crainte» (Act 5.5 et Il). L’apôtre Paul instruit les chrétiens de son temps à se comporter de telle façon dans leurs services publics que si un non-croyant entre, les secrets de son cour sont dévoilés (1 Cor 14.24- 25). Le sentiment de la présence de Dieu le pousse alors à tomber sur sa face en confessant: Dieu est réellement au milieux de vous (v .25). L’ enseignement apostolique met l’accent sur un culte rendu «avec piété et avec crainte» (Héb 12.28). Ailleurs, nous sommes exhortés à mettre en oeuvre notre salut avec crainte et tremblement (Phil 2.12).

Malheureusement cette crainte empreinte de respect a été largement perdue dans les services d’ adoration contemporains. Ceci est dû, en partie, à l’esprit de notre temps qui secrète la superficialité. L’homme moderne se précipite sur un chemin «où les anges craignent de poser le pied». II s’approche de Dieu hardiment et en coup de vent, avec des pensées, des paroles et des émotions sans préparation de cour. En fait, l’ancienne pratique qui consistait à se préparer pour l’adoration à la maison de Dieu en passant premièrement du temps dans la prière est généralement considérée comme désuète et comme une addition pénible à l’agenda religieux du jour.

II est déplorable que beaucoup de services dans les églises évangéliques ne soient pas marqués par «la crainte respectueuse» (Héb Il.7).

Quel dommage que la gravité soit presque partout un souvenir du passé ! Une ignorance coupable est tapie derrière le remue-ménage des cultes modernes. Mais la plus grande faute demeure notre manque de perception de la gloire, de la grandeur et de la majesté du Dieu que nous venons adorer. La règle, dans la maison de Dieu, avant un service, devrait être le silence respectueux qui évite la dispersion et les conversations relatives aux affaires courantes. Toute notre attention doit être mobilisée parla solennité de l’heure pour louer le Tout-Puissant avec nos cours et nos voix et pour écouter sa parole.

Notre entendement doit être rééduqué pour comprendre cette vaste perspective de Dieu, ce qui inspirera notre attitude envers le pasteur et les anciens (Héb 13.7; 1 Thes 5.12,13). Lorsque nous prions notre Dieu, courbons-nous dans sa présence et concentrons nos pensées sur sa grandeur infinie. C’est ainsi que nos cours seront réchauffés et réjouis parce que Dieu «fait grâce aux humbles» (Jac4.6). Mais les indifférents et les irrespectueux s’en iront insatisfaits parce qu’ils n’auront pas «sanctifié le Seigneur dans leurs cours» (I Pi 3.15).

Nous devons faire attention à ce que nous chantons et répandre nos cours devant Dieu avec grâce et non dans un torrent de sons. En écoutant la prédication, nous devons prêter attention à la doctrine et ses applications à nos vies; ne nous permettons pas d’être distraits par une infirmité supposée dans la voix, le style ou la délivrance du sermon. Si nous recevons peu du message, augmentons-en le poids en nous réunissant plus tard avec des amis chrétiens pour discuter les points principaux. En rassemblant les miettes après le service, nous pouvons grandement accroître ce que nous avons reçu à l’Eglise. Nous avons besoin de nous souvenir que lorsque nous venons au culte, nous venons à quelque chose d’excellent et de céleste. De la vraie adoration, nous pourrions dire «O profondeur» !

3. Une vision plus élevée de l’intention de Dieu de bénir le monde

Il est tout à fait évident que l’ apôtre Paul avait ce sujet à l’esprit quand il a rédigé les paroles qui forment le titre de cet article. L’étendue du regard de Paul embrasse le cours complet de l’histoire humaine. Dans l’Ancien Testament, Dieu confinait sa bénédiction à Israël. Dans le présent âge du Nouveau Testament, il confine largement sa bénédiction aux païens. Dans un jour à venir, avant la fin, Israël sera spirituellement vivifié. Il y aura une «plénitude» de salut pour Israël et pour le monde entier.

C’ est une déclaration foudroyante que Paul fait ici, alors qu’ il contemple le plan de Dieu et le voit se concrétiser dans l’histoire: Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous (Rom 11.32). Cela ne signifie pas, bien sûr, que tous les hommes seront sauvés, mais que tous les croyants seront sauvés. Ils viendront à Christ du sein de toutes les nations et ils attribueront tous leur délivrance de l’ in- crédulité à la seule miséricorde et grâce de Dieu.

Une nouvelle humanité, rachetée et élue selon le dessein divin, est appelée hors des profondeurs du péché. Aucune force sur la terre ne les empêchera d’entendre l’Evangile, d’y croire et de persévérer jusqu’à la fin. Ils seront appelés au pied de la croix en dépit des préjugés de leur éducation et des inconvénients de leurs circonstances personnelles. La grâce ne les conduira pas seulement à céder au Sauveur. Elle créera en eux la volonté, la joie et l’amour pour le faire.

Le fanatique d’une fausse religion sera amené par la grâce à plier le genou devant Jésus-Christ, et l’ancien matérialiste sera changé en un adorateur du seul vrai Dieu.

Toutes les barrières qui séparaient autrefois les hommes seront abolies. Aucune considération de race, de credo ou de rang altérera l’unité en Christ dont les rachetés jouiront enfin. Voilà la destinée qui attend le véritable peuple de Dieu, dont la justice vient entièrement de lui.

Il n’est pas étonnant qu’avec de telles pensées agitant son âme, Paul peut s’écrier «O la profondeur»! Notre Dieu est le seul Dieu. Son dessein unique s’accomplira et triomphera sur terre. Tous ses adversaires et ses ennemis seront réduits à néant. Tous ceux qui l’aiment et le servent hériteront la gloire et l’immortalité. Dieu a encore beaucoup d’élus à appeler par l’Evangile. Notre travail n’est pas vain dans le Seigneur. Que le courage caractérise notre témoignage pour Jésus; prions pour recevoir une vision plus élevée du plan de Dieu. Si nous suivons cette voie, nos Eglises modernes se détacheront enfin de la superficialité de notre temps.


P.F.


Dieu est le maître du temps (Dan 2.21) Dieu est le créateur de toutes choses (Gen3.9). Tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’ elles existent et qu’elles furent créées (Apoc 4.11). C‘est par le Christ que Dieu a tout créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible (Col 1.16).

Tout ce qu’il a fait est beau en son temps, et même il a mis dans le cour la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’ouvre que Dieu a faite du commencement jusqu’à fa fin (Ecc 3.11).

Origines

Dieu seul existe depuis toujours, avant les choses, les lois et les êtres, qui ont eu un commencement et ont été créés par lui. l’homme, quoique limité, est un être privilégié, créé à l’image de Dieu. Il est doté d’un sentiment de l’éternité, cependant il a de la difficulté à concevoir parfaitement l’absence de commencement de Dieu, ainsi que l’infini sans limite. D’autres privilèges constituent sa liberté de choix, sa volonté, sa capacité d’inventer et de créer. Ils lui permettent d’imaginer l’existence de pouvoirs semblables mais plus grands, d’où la conscience d’un créateur éternel, souverain et tout puissant. De ces vérités, il résulte que Dieu a créé des lois que nous qualifions de spirituelles, morales, physiques; parmi elles, il a créé les temps ou le temps (Pr 18.22-23). Il est plausible qu’un temps ait été créé à notre intention: en réglant les mouvements du soleil et de la lune (Gen 1.14), Dieu nous a permis une mesure facile du temps de notre planète. En même temps, parmi tous ses dons, il nous a donné la notion d’un temps qui s’écoule, et notre vie est formée d’instants qui se succèdent, toujours dans le même sens, du passé vers le futur, comme un fleuve qui nous entraîne. Cela nous paraît une loi physique nécessaire à l’intelligence reçue et à la mission de gestionnaires de la terre. Dieu utilise aussi un temps dont la valeur précise nous échappe pour expliciter notre création, et la jalonner dans un ordre que les savants acceptent aujourd’hui en fonction de leurs dernières connaissances (Gen 1).

Notre esclavage du temps

Nous ne saurions nous passer du temps, qui est indispensable à notre vie sociale. Cependant nous en sommes esclaves, car il ne revient jamais vers le passé. Nous sommes esclaves de la minute qui vient de s’écouler de la même façon que nous le sommes d’un secret que nous avons trahi: nous ne pouvons pas revenir en arrière et corriger la faute commise. Nous pouvons quelquefois lui apporter un palliatif, mais son historique subsistera dans notre mémoire. Etre esclave d’une action, c’est être esclave du temps passé dans lequel elle a été enregistrée.

Dans un autre sens, nous sommes aussi esclaves du temps futur, car il ne nous appartient pas et nous ne le connaissons pas. Où serons-nous dans un an? Demain, il sera peut-être trop tard pour se repentir. Vous ne savez pas ce que sera votre vie demain (lac 4.14). Si nous avons peur de la minute prochaine qui nous inquiète, cette peur ne permet pas de la retarder. Et si nous vivons une minute heureuse, nous ne pouvons pas la retenir: elle s’écoule, elle s’échappe, et quand elle est passée, elle n’est plus qu’un souvenir. Mais le souvenir lui-même s’estompera avec le temps.

La liberté du créateur

L’homme, petit créateur, peut être esclave de ce qu’il a créé, tandis que Dieu n’est esclave de rien, et n’est assujetti à aucune création: il est souverain sur elle, elle le sert, il peut lui donner des ordres, la modifier ou la supprimer selon son bon plaisir. C’est le cas pour le temps: il peut le modifier, effacer notre mauvaise action qu’il a pardonnée, comme si elle n’avait pas eu lieu, et il peut même l’oublier, ce qui est un élément de la perfection du salut: Je suis tel que, par égard pour moi, J’efface tes révoltes et ne garde pas tes fautes en mémoire (Es 43.25 Tob). Donc, malgré sa mémoire parfaite, Dieu est capable d’oublier nos fautes, comme si elles n’avaient pas eu lieu. Il est parfaitement libre par rapport au temps. Il vit hors du temps, mais il utilise le nôtre pour communiquer avec nous dans un langage accessible, Il montre aussi sa maîtrise sur notre temps: il a arrêté le cours du soleil et de la lune pour permettre à Josué de terminer la bataille de Gabaon dans la même journée; c’était vraiment le jour le plus long (Jos 10.12-14). Et pour rassurer le roi Ezéchias, il a fait reculer le soleil dans sa course (2 Rois 20.8-11).

Les théologiens furent les premiers a suggérer que toutes choses ne sont pas dans le temps. Des philosophes leur ont emprunté cette idée, et actuellement des savants font de même. Einstein a découvert que le temps est relatif dans l’univers, et la Bible dit que pour Dieu un jour est aussi long que 1000 ans, et 1000 ans aussi courts qu’un jour (Ps 90.4; 2 Pi 3.8). Cela nous rend sa patience plus accessible.

Lorsque le Seigneur Jésus est venu accomplir l’ouvre de rédemption, il y était prêt «de toute éternité»; c’est-à- dire que depuis toujours, avant toute création, cette oeuvre était dans son plan pour notre salut éternel. A 1’heure terrestre voulue, il est «descendu» dans sa création et il y a vécu les jours et les années nécessaires à sa justice. Pour nous remplacer, il s’est laissé contraindre, notamment par notre temps. Mais il nous devient évident que Dieu ne vit pas au 20è siècle du calendrier grégorien, malgré sa liberté de le faire. Il n’y a pour lui ni passé, ni présent, ni futur obligatoires: il peut utiliser tous nos temps simultanément, sans qu’ils ne s’usent ou ne lui échappent. il n’a pas besoin d’écrire un livre de souvenirs, ni de faire des photos: il peut voir et entendre ce qui se passe depuis toujours jusqu’à toujours. Ralph Shallis traduisait cela en disant que «Dieu vit un éternel présent» (Le miracle de l’Esprit).

Quelques conséquences sur nos vies de croyants

Si nous acceptons cette logique sur Dieu et le temps, nous acceptons aussi que toute la création obéisse à Dieu au même titre que le temps. Nous voyons différemment le déluge, le poisson de Jonas, les miracles qui fourmillent dans la Bible, car nous avons une idée plus précise de la souveraineté de Dieu. Nous comprenons mieux la nature des livres qui seront ouverts lors des jugements à venir. Ces livres ne sont pas des parchemins antiques, des reliures, des films cinéma ou vidéo, mais on pourra tout voir et tout entendre sans barrière de temps. Rien ne s’effacera, sauf si Dieu décide de l’effacer.

Parallèlement, nous comprenons que lorsque Dieu considère ce qui arrivera demain, il ne le prévoit pas à la manière d’un prophète qui a une révélation de l’avenir: il le voit de ses yeux, il le vit, et il l’entend de ses oreilles. Et pour le présent, sa souveraineté sur le temps lui permet de s’ occuper de tous les siens en même temps.

Il est attentif à chacun de nous: il ne s’occupe pas de nous en bloc. Chacun de nous peut être seul avec lui et profiter de toute son attention. A l’heure de la croix, Christ a expié les péchés de tous, c’est vrai; mais plus encore, il savait exactement pour qui il donnait sa vie et pour quelle action déplaisante le Père déchaînait sa colère; il en connaissait exactement le poids et la nature pour chacun de nous, nom par nom.

Nous pourrions être tentés de penser que la vie humaine du Seigneur sur la terre, les créations, le temps passé à l’éducation d’Adam et des autres, les événements célestes, sont des épisodes de l’histoire de Dieu. Mais «Dieu n’a pas d’histoire», a dit C.S. Lewis (Etre ou ne pas être). Avoir une histoire signifie en avoir terminé avec une période passée et commencer la période suivante; mais la création seule a une histoire. Comme dit plus haut, quand on a une histoire, on n’est maître que de l’instant présent; et encore s’envole-t-il dès qu’il a commencé. Le créateur de temps ne peut donc être vu comme ayant une histoire.

Ainsi, lorsque les prérogatives du créateur (notamment sur le temps) sont reconnues, de nombreux textes de la Bible s’éclairent; on comprend mieux la souveraineté de Dieu et certaines de ses vertus, on est éclairé sur des vérités spirituelles importantes dont on ne parle pas, et on grandit dans la connaissance du Seigneur (2 Pi 1.3-8; 3.18).

H.L.


Pour connaître la pensée de Dieu, Israël devait interroger les urim et les thummim (Ex 28.30; Nom 27.21 ; 1 Sam 28.6).

Qu’étaient les urim et les thummim?

Tout chrétien étudiant la Bible répondra: «Les lumières et les perfections». La réponse est juste, mais qu’était-ce vraiment? Nous croyons qu’en réalité, personne ne le sait. Ce qu’il est important de comprendre, c’est que l’Eternel, par les urim et les thummim, donnait un moyen pour consulter sa pensée et, quoi qu’ils aient été, de quelque façon que les réponses aient été données, la lumière et la perfection de la parole de Dieu étaient sur le pectoral du souverain sacrificateur.

Les lumières et les perfections étaient placées sur la poitrine du souverain sacrificateur, de sorte que l’Israélite qui voulait connaître la pensée de Dieu avait à s’approcher du cour du sacrificateur. La vraie connaissance n’est-elle pas toujours le fruit de l’amour? C’est cet amour divin qui nous garde d’utiliser de fausses balances dans nos jugements. La mesure de sanctuaire ne peut être que l’expression de l’amour. Quelqu’un dit que même «la discipline est une prérogative de l’amour».

Selon Ex 28.17-30, les urim, les thummim et les douze pierres formaient un tout indivisible. Par ailleurs, les douze pierres sur lesquelles étaient posées les «lumières et les perfections» témoignaient de l’égalité de toutes les tribus d’Israël. En outre, nul ne pouvait s’arroger le droit de déplacer les pierres; Même en un jour de ruine, l’Israélite qui s’approchait des urim et des thummim était placé devant la beauté et l’unité du peuple de Dieu. Toutes les pierres précieuses l’instruisaient quant à la valeur spirituelle de ses frères.

Ne sommes-nous pas en présence d’un type remarquable de la beauté et de l’unité de l’Eglise? Cette beauté et cette unité constituent la spécificité du temps de l’Eglise qui devrait être vue là où les chrétiens se réunissent selon le principe de l’unité du Corps de Christ. Les grains de blé broyés qui ont donné la farine du «seul pain» (1 Cor 10.17) n’expriment-ils pas l’égalité et l’unité intrinsèques de tous ceux qui forment le Corps de Christ?

A la lumière d’Ex 28, nous comprenons que la pensée de Dieu était donnée en fonction du lien qui unissait les lumières et les perfections aux pierres précieuses. Cette pensée peut être résumée par un passage de l’épître de Paul aux Ephésiens: Enracinés et fondés dans l’amour (le pectoral), afin que nous soyons capables de comprendre (les lumières) avec tous les saints (les pierres précieuses) quelle est la largeur et la longueur et la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ (les perfections) (Eph 3.18-19).
T.F.


Besoin profond et recherche constante de l’humanité (Act 17;27), cette secrète préoccupation de 1’homme constitue pour lui un rêve irréalisable par ses propres moyens (1 Tim 6.16). Dieu ne peut être connu que si, et dans la mesure où, il se révèle.

Il le fait de 3 manières, selon le Psaume 19:
   1. par la création (v. 1-6; Rom 1.20),
   2. par les Ecritures (v. 7-11; 2 Tim 3.16),
   3. par la conscience (v. 12-14; Rom 2.15).

L’idée la plus courante de Dieu fait de lui «Le Tout-Puissant». Assurément, il l’est. Toutefois, l’Ecriture souligne 4 caractères essentiels de Dieu, en mentionnant 4 actions qu’il s’interdit!

1. Dieu ne peut mentir (Tite 1.2; Nom 23.19) = Vérité

Au premier contact avec autrui, il est capital de savoir s’il est véridique (futur conjoint, partenaire professionnel ou social, etc.). C’est encore plus fondamental lorsqu’il s’agit de Dieu qui nous interpelle. Sa Parole est la Vérité (Jean 17.17); Jésus lui-même aussi (Jean 14.6). Jamais il ne put être confondu, même par de faux témoins. Il est, comme l’Ecriture, entièrement digne de foi.

Tite 1.2 rapporte sans doute la plus ancienne promesse formulée, antérieure aux âges successifs de l’humanité (à l’existence du temps lui-même ?).A ce point, Dieu ne put que se prendre à témoin lui-même en s’engageant, envers lui-même, à procurer la vie éternelle aux hommes, bien avant leur existence ! Ce serment rappelle Héb. 6.13- 18.

2. Dieu ne peut être tenté par le mal (Jac 1.13: Hab 1.13) = Sainteté

Loin d’ être l’apanage de quelques illustres croyants ( «canonisés» ou non), la sainteté se caractérise par une séparation absolue de tout contact avec le mal, sous quelque forme que ce soit.

Le Dieu trois fois saint (Es 6.3) ne veut rien de moins que cette position et cet état pour le racheté, ainsi «mis à part» pour Dieu.

Le croyant, au contraire, connaît en lui-même la lutte constante de la chair et de l’esprit (GaI 5.17).

Sur terre, Jésus fut Le Saint de Dieu (Jean 6.69), le saint et le juste rejetés (Act 3.14). Au ciel maintenant, il est le souverain sacrificateur saint (Héb 7.26), c’est-à-dire séparé des pécheurs et du péché lui-même.

3. Dieu ne peut tenir le coupable pour innocent (Ex 34.7; Nom. 14.18; Nahum 1.3) = Justice

Un Dieu qui ne serait pas juste choquerait profondément la conscience. Sa loi est sainte, juste, bonne (Rom 7.12), mais aussi, comme telle, implacable contre le pécheur.

C’est pourquoi il fallut que l’innocent prenne la place du coupable, sur la croix, pour que le pécheur soit justifié (Rom 3.26) et, même, devienne l’expression accomplie de la justice de Dieu (2 Cor 5.21) !

4. Dieu ne peut se renier lui- même (2 Tim 2.13) = Fidélité

Jésus-Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement (Héb 13.8). Il correspond ainsi à l’Eternel (Es 46.4).

Tandis que nous changeons constamment (2 Cor 4.16), il est précieux de s’appuyer, par la foi, sur le Rocher des siècles, pour le temps et l’éternité.

Dans tous les domaines de la vie présente, Dieu affirme sa fidélité envers les siens; c’est peut-être dans l’épreuve qu’on y recourt le plus (1 Cor 10.13).

Privilège du croyant, la connaissance de Dieu comporte aussi une responsabilité, parfois mal comprise, dénoncée et sanctionnée par la parole de Dieu (1 Cor 15.34).

C’est dans la vie de piété constante et progressive que s’approfondit la connaissance de Dieu (2 Pi 1.3-9).

A cet effet, l’enfant de Dieu a reçu une intelligence spirituelle, selon 1 Jean 5.20. N’est-il pas frappant, dans ce passage, d’une part, de découvrir le Père et le Fils si semblables qu’ils se confondent et d’autre part de retrouver, en conclusion, la vie éternelle et le Véritable en étroit rapport réciproque, comme dans la promesse de Tite 1.2, dont les effets se prolongent jusqu’à nous et au-delà ?


J.C.


CHRONIQUE DE LIVRES
Titre: Le gouvernement de Dieu (102 pages)
Auteur: Hamilton Smith
Editeur: Bibles et Traités Chrétiens, rue du Nord 4, 1800 Vevey (CH)

Dans un texte de moins de cent pages, l’auteur a réussi le tour de force de présenter les deux épitres de Pierre dans une sorte de lecture commentée!

Pour la première épître, l’auteur suit une trame qu’il intitule: le gouvernement de Dieu envers sa maison. Quatre sujets sont développés qui recouvrent le contenu des cinq chapitres de l’épître:
1. la position et la part du croyant en contraste avec son état antérieur ( chap. 1:1-13).
2. la conduite propre aux relations chrétiennes telle qu’elle découle de notre position (chap. 1:14-2-17).
3. la conduite conforme aux relations individuelles du chrétien (les domestiques avec les maîtres; les femmes avec leur mari, les maris avec leur femme). Les versets 8-17 du chap.3 montrent d’abord comment il faut se comporter entre chrétiens avant de prescrire l’attitude qu’il s’agit d’adopter envers ceux qui nous demandent « raison de l’espérance qui est en nous » (chap. 2:18- 3:17).
4. le problème de la souffrance du croyant à la lumière des souffrances de Christ et en vue de la joie et de la gloire qui nous sont réservées (chap. 3:18- 5:14).

La trame de la deuxième épître est :le gouvernement de Dieu envers le monde. Voici comment l’auteur en résume le message: « Pierre nous avertit de la corruption qui caractérisera la chrétienté des jours de la fin et il place devant nous, pour nous encourager la vie de piété pratique par laquelle seule nous pourrons échapper à la corruption et obtenir une riche entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur Jésus-Christ.

Le chap. 1 nous indique les abondantes ressources que Dieu donne au croyant pour qu’il puisse mener une vie de piété avec devant lui l’assurance du royaume de gloire auquel cette vie conduit.

Le chap. 2 nous met en garde contre les faux docteurs qui s’élèveront dans le cercle chrétien, enseignant des doctrines hérétiques pour saper le christianisme et introduisant l’iniquité et la mondanité qui ont caractérisé la chrétienté au cours des siècles.

Le chap. 3 nous met en garde contre les moqueurs qui surgiront dans les derniers jours de la chrétienté et qui nieront, par le matérialisme le plus grossier, la venue de Christ. Le jugement de Dieu suivra ».


1. La fidélité à l’image de Dieu

Jésus a affirmé que Dieu est le seul vrai Dieu (Jean 17.3) et c’est en Lui que nous sommes dans le véritable (Jean 5.20). Dans sa relation avec ses créatures, Dieu fait connaître sa vérité, sa véracité et sa fidélité.

Sa véracité concerne ce qu’il révèle de lui-même et ce qu’il dit, est vrai. Sa fidélité l’amène à accomplir toutes ses promesses, qu’elles soient exprimées en paroles ou en actes. (Deut 7.9; Es 25.1). Car, contrairement à nous, les humains, Dieu est le seul qui soit fidèle à lui-même (2 Tim 2.13), à sa parole (Héb 11.11) et envers ses enfants (I Cor 1.9; 10.13; I Thess 5.24).

2. La fidélité: la volonté de l’homme

Dans l’étymologie du mot «fidèle», il y a l’idée d’avoir une constance dans nos affections et nos sentiments et de vivre conformément à la vérité (Jean 17.7).

La vérité nous est présentée dans la Parole de Dieu. Jésus a dit lui-même: Je suis le chemin, la vérité, la vie… et il nous exhorte à le suivre (Jean 12.26) Si quelqu’un me sert, qu’il me suive. et là oùje suis, là aussi sera mon serviteur.

Notre fidélité dépend donc de notre volonté de suivre le Seigneur jusqu’au bout.

Pour nous y aider, nous avons reçu le Saint-Esprit (Jean 14.26) et c’est Lui qui produit en nous cette volonté de le suivre (phil 2.13).

3. La fidélité: une position dans le service

Il est évident et inévitable que ma volonté se révèle au moment où je me mets à disposition pour travailler dans l’oeuvre de Dieu. C’est dans la mesure où mon coeur est consacré à Dieu, que mon service se fera avec fidélité (Mat 24.45- 51).

Faire de belles prières ou dire de belles paroles est dangereux si notre service ne correspond pas à ce que nous avons dit en théorie (Jac 2:14-18).

Ce qui brûle tout au fond de notre coeur pour le Seigneur, ne peut être caché ou camouflé, car c’est le Saint-Esprit qui nous donne le désir profond de partager l’Evangile avec d’autres (Rom 1.16).

C’est dans son champ d’action que le chrétien manifeste sa véritable volonté de vouloir servir Dieu.

Cher lecteur, notre problème ne réside-t-il pas souvent dans le fait d’avoir un coeur partagé et non entièrement au service du Seigneur? (I Sam 7.3)

Servir Dieu de tout notre coeur (volonté) met l’accent sur tout ou rien.

Diriger mon coeur et servir le Seigneur avec fidélité est pour moi; ne pas me contenter de ce que je suis aujourd’hui, mais vouloir grandir, avancer, changer, revoir ma position dans bien des domaines avec pour but de toujours mieux le connaître et le servir.

Ne restons pas immobiles, ne regardons pas en arrière, mais appuyons-nous sur ses promesses. Car celui qui a un coeur transformé peut croire que: celui qui a commencé en nous une oeuvre bonne, en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour du Christ Jésus (Phil 1.6).

Sommes-nous prêts à en payer le prix? N’ayons pas peur de courir le risque d’en faire trop pour le Seigneur. Ecoutons le témoignage de l’Apôtre Paul: Je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus (PhiI3.14).

Servir Dieu c’est renoncer à ma vie, renoncer à calculer constamment l’argent que je donne (2 Cor 9.6-8) ou le temps que je mets à sa disposition (phil 3.7), etc… La fidélité de notre service pour le Seigneur met l’accent sur la qualité de nos engagements sur une longue durée. Celui qui a été fidèle en peu de choses. je l’ établirai sur beaucoup (Mat 25.11). Ou, autrement dit: Progresser toujours dans l’ oeuvre du Seigneur (1Cor 15.58).

4. La fidélité: une position dans la prière

La prière et le service font un tout, on ne peut pas les séparer. D’après 1 Sam 7.2-6, nous voyons que c’est dans la prière et le jeûne que le peuple voit sa véritable position dans le service. Le peuple reconnaît avoir péché envers l’Eternel.

Nous avons besoin du silence et du repos pour que Dieu puisse nous parler et nous donner de nouvelles directives pour notre service fidèle. C’est dans le calme et la confiance que sera votre force (& 30.15). Le service, aussi fidèle soit-il, est en danger s’il n’est pas arrosé par les prières et les supplications (phil 4.6- 7; Mat 6.6).

5. La fidélité en toutes circonstances

Celui qui s’est consacré de tout son coeur à Dieu, n’est pas forcément à l’abri des orages de la vie. Les épreuves peuvent devenir insoutenables et incompréhensibles pour celui qui les traverse (Jac 1.2-4).

Nombreux sont les passages qui nous parlent des épreuves que les chrétiens peuvent ou doivent parfois traverser (phil 1.20-21; 3.10-11; Rom 8.17; 2 Cor 1.7; Jac 5.10; 1 Pi 2.20; 5.10).

II faut du courage après avoir été traité injustement par nos semblables; ou après avoir perdu un compagnon de vie; ou après les épreuves de la maladie, et tant d’autres choses! Rester fidèle quand on est à l’abri de tout (persécution, maladie, pauvreté, etc.) n’est rien en comparaison de celui qui, après avoir traversé tant d’orages difficiles peut encore dire: Je suis tout


Fondements (11)

Préambule: Dieu est Un

 C’est l’enseignement fondamental de la Bible: Deut. 6.4; 4.35. Les trois personnes de la Trinité sont indissociablement liées:

le Père est Dieu (Mat. 6.9);
le Fils est Dieu (Tite 2.13; i Jean 5.20);
le Saint-Esprit est Dieu (Act 5.3-4).

 Même si les trois Personnes divines exercent chacune des fonctions distinctes, elles sont de la même essence: Dieu le Père (je Suis, l’Eternel), Dieu le Fils (le Seigneur Jésus-Christ), Dieu le Saint-Esprit. Si le Saint-Esprit habite en nous, c’est le Christ qui habite en nous: si l’Esprit habite en vous… si Christ est en vous… (Rom 8.8-10).

Vocabulaire

AT:
«ruah» – sens de base: «souffle» (377 fois, dont 264 fois traduit par «pneuma» et 49 fois par «vent» par les Lxx).
NT:
«pneuma»: «Esprit, vent»; environ 250 fois de l’Esprit de Dieu, 40 fois de l’esprit de l’homme (c’est là que Dieu le rencontre), et 40 fois de mauvais esprits.
  1. Personnalité de l’Esprit

    1. L’esprit agit comme une personne:

    2. il convainc de péché……………………………………….Jean 16.8
      il enseigne, rappelle………………………………………..Jean 14.26
      il rend témoignage…………………………………………..Jean 15.26
      il entend, parle, annonce………………………………….Jean 16.13
      il empêche d’agir…………………………………………….Act 16.6-7
      il intercède…………………………………………………….Rom 8.26
      il inspire l’Ecriture………………………………………….Act 1.16; 2 Pi 1.21

    3. L’Esprit a les attributs d’une personne: il est doué de

    4. volonté…………………………………………………………1 Cor 12.11
      connaissance………………………………………………….1 Cor 2.10-11
      bonté……………………………………………………………Néh 9.20
      amour…………………………………………………………..Rom 15.30
      force…………………………………………………………….2 Tim 1.7
      sagesse…………………………………………………………(= Dieu)

    5. L’Esprit a des qualités:

    6. sainteté………………………………………………………..Rom 1.4
      intelligence……………………………………………………Es 11.2
      vérité…………………………………………………………..Jean 14.17
      consolateur………………………………………………….Jean 14.16
      grâce……………………………………………………………Héb 10.29
      vie………………………………………………………………Rom 8.2 (= Dieu)
      adoption………………………………………………………Rom 8.15
      puissance…………………………………………………….Rom 15.13; Act 1.8
      gloire…………………………………………………………..1 Pi 4.14

    7. L’Esprit peut être traité comme une personne; on peut

    8. l’outrager……………………………………………………..Héb 10.29
      lui mentir et le tenter…………………………………….Act 5.3,9
      lui résister……………………………………………………Act 7.51
      l’attrister……………………………………………………..Eph 4.30
      l’éteindre……………………………………………………..1 Thes 5.19
      blasphémer contre lui……………………………………Mat 12.31-32


  2. Divinité de l’Esprit

    1. L’Esprit a des noms divins:

    2. Esprit de Dieu……………………………………………..2 Chron 15.1
      de l’Eternel…………………………………………………..Es 11.2
      du Seigneur………………………………………………….Es 61.1
      du Père……………………………………………………….Mat. 10.20
      du Fils………………………………………………………..Gal 4.6
      de Christ……………………………………………………..Rom 8.9
      de Jésus………………………………………………………Act 16.7

    3. Il a des attributs divins:

    4. l’omniscience (il sait tout)……………………………..1 Chor 2.10-11
      l’omniprésence (il peut être partout)……………….Ps 139.7
      l’omnipotence (il peut tout)……………………………Zach 4.6

    5. L’Esprit est la 3e personne de la Trinité dans l’hiérarchie divine:

    6. Le Père est le plus grand……………………………….Jean 14.28
      Le Fils fait ce que le Père veut……………………….Jean 5.19-20
      Le Saint-Esprit est envoyé par le Père……………Jean 14.26
      et par le Fils………………………………………………..Jean 16.7

    7. A noter aussi:

    8. dans la formule du baptême…………………………..Mat 28.19
      avoir l’Esprit = avoir Christ en soi………………….Rom 8.9.10
      Le chrétien est le temple de Dieu……………………1 Cor 3.16
      a Christ en lui………………………………………………Col 1.27
      est le temple du Saint-Esprit………………………… 1 Cor 6.19

    9. Distinction importante:

    10. L’Evangile est toujours l’Evangile de Dieu………..Rom 15.16
      ou l’Evangile de Christ…………………………………..Rom 15.19
      jamais l’Evangile du Saint-Esprit!
      La grâce est toujours la grâce de Dieu……………..Gal 2.21
      ou la grâce de Christ……………………………………..Gal 6.18
      jamais la grâce de l’Esprit!


  3. Symbole de l’Esprit

    1. le souffle

    2. Adam reçoit le souffle de vie…………………………Gen 2.7
      l’Esprit (le souffle) façonne et fait vivre………….Job 33.4
      il est imprévisible; il fait naître d’en haut…………Jean 3.8
      il est impétueux; il peut faire du bruit…………….Act 2.2

    3. la colombe – Luc 3.22

    4. elle est pure, douce (Cant 2.14), innocente (Mat 10.16)

    5. l’huile

    6. l’onction consacre les rois……………………………..1 Sam 10.1; 16.13
      tous les croyants ont reçu l’onction………………..1 Jean 2.27
      Christ nous a donné l’onction………………………..1 Jean 2.20
      cf l’huile dans les lampes des 10 vierges………….Mat 25.4

    7. le feu (action purificatrice)

    8. Jésus baptise de St-Esprit et de feu………………..Mat 3.11
      ce feu devient jugement pour l’impénitent……….Mat 3.12
      pour le feu = jugement, cf aussi……………………..1 Cor 3.13-15
      langues de feu (ici: présence de l’Esprit)………….Act 2.3-4

    9. l’eau vive

    10. dans Ex 17.6, le rocher d’où coule l’eau est Christ,
      qui dispense le St-Esprit vivifiant………………….1 Cor 10.4
      l’Esprit est comparé à un ruisseau…………………..Es 44.3
      l’Esprit se répand en flots de bénédiction………..Jean 7.38-39
      l’Esprit régénère (nouvelle naissance)……………..Jean 3.5

    11. le sceau: il est l’empreinte divine sur le croyant:

    12. quiconque croit est scellé du St-Esprit……………Eph 1.13
      il est la marque de l’appartenance à Dieu…………2 Cor 1.22
      il est un gage, premier acompte du salut final en vue de l’adoption, la rédemption du corps
      (qui sera semblable à celui de Christ)………………Rom. 8.23; Eph 1.14


  4. Action principale de l’Esprit

    1. la sanctification

    2. Après nous avoir fait naître d’en haut, le but premier du Saint-Esprit est notre sanctification, notre mise à part pour Dieu. Pour nous rendre aptes à vivre la vie de Christ en nous et de témoigner de l’Evangile du salut, il produit en nous le fruit de l’Esprit, comparable à une grappe de neuf raisins:

      amour     patience fidélité (ou foi)
      joie bonté douceur
      paix générosité     maîtrise de soi

         L’amour est en tête de liste; c’est la vertu chrétienne la plus souvent mentionnée dans la Bible. L’amour ne passera jamais, alors que les dons sont tous passagers. L’amour est admirablement caractérisé dans 1 Cor 13.4-7.

    3. rendre apte au service

    4. La plénitude de l’Esprit est nécessaire si nous voulons être équipés pour le service que le Seigneur nous demande. Soyez continuellement remplis de l’Esprit (Eph 5.18): c’est un ordre. Si nous voulons y obtempérer; notre premier objet doit être l’étude persévérante de la parole de Dieu, que l’Esprit a lui-même inspirée aux auteurs sacrés et avec laquelle il est identifié: prenez… l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Priez en tout temps dans l’Esprit.., avec une entière persévérance (Eph 6.17-18).

       Lire la Bible et prier sont les deux activités sans lesquelles il n’y a ni sanctification ni service efficace, car tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière (1 Tim 4.5).

       Le Saint-Esprit distribue aussi certains dons à chacun en particulier comme il veut (2 Cor 12.11). Ce sont très rarement des dons spectaculaires tels qu’ils avaient cours du temps des apôtres, car aujourd’hui nous avons toute la révélation de Dieu dans la Bible complète, de sorte que nous marchons par la foi et non par la vue (2 Cor 5.7). Tous les miracles décrits dans la Bible étant authentiques, ils doivent suffire pour fortifier notre foi. Ceci dit, constatons avec joie que le Seigneur répond souvent par des interventions divines (c’est là le sens du mot «miracle») à nos prières faites dans la foi et correspondant à sa volonté.

       Le don suprême que nous prodigue l’Esprit est celui de l’amour; sans lequel aucun don n’a de valeur. Servons donc le Seigneur avec cette espérance qui ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cours par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Rom 5.5).


En cette fin du 20eme siècle, tout le monde parle de justice. Ce mot tient une place hebdomadaire sur les manchettes des journaux, et se rencontre quotidiennement dans la bouche des politiciens; il est enfermé dans les valises diplomatiques, et dans des millions de cours effervescents. Tout le monde parle de justice, mais chacun comprend le mot autrement. Au nom de la justice, les uns soutiennent George Bush, les autres Saddam Hussein. Les uns décrient un tyran, les autres, une société hypocrite. Si vous parlez de développement, de sous-développement, de sur-développement, d’impôts, d’immigration, d’avortement, d’euthanasie, de comportement sexuel, d’égalité des sexes, les points de vue les plus divergeants sont défendus au nom de la justice. Pourquoi tant de confusion?

Dieu est juste

Le problème de l’homme contemporain vient de ce qu’il veut parler de justice, sans parler de sainteté. Il veut être un expert en justice, mais refuse tout conseil du maître de justice.

Car faut-il le rappeler: Dieu est la norme de la justice. Ce qu’il déclare être bien, est bien, ce qu’il déclare être mal, est mal. Ce que Dieu fait est bien, cela est toujours bien; cela est bien par définition. Dieu est la norme du bien et du mal. Comme le mètre étalon déposé àParis sert de norme à tous les autres mètres fabriqués dans le monde, Dieu est la norme de toute morale.

Ce point est fondamental. En dehors de Dieu, il n’y a pas de notion de bien ou de mal. Si l’homme est capable de «sentir» le bien et le mal, s’il est capable d’approuver intérieurement certaines actions morales et d’en réprouver d’autres, c’est uniquement parce que Dieu lui a donné une conscience. Sans conscience, pas de sens moral.

Si l’homme existe dans sa forme actuelle – avec un corps, une tête, une bouche, un nez, mais deux yeux, deux oreilles, deux jambes et deux bras …, si l’homme a une conscience, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi. L’homme est totalement dépendant de Dieu. Bien plus, toute la création est dépendante de Dieu. Si la terre est ronde, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi. Si elle mesure plus de 42 000 kilomètres de circonférence à l’équateur, si elle est entourée d’une couche atmosphérique de quelques kilomètres d’épaisseur, si sa température de surface permet la vie, si la planète terre offre un extraordinaire cadre de vie, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi.

L’homme peut se rebiffer devant cette situation. Il peut ne pas être d’accord, mais cela ne changera rien. L’homme et toute la création sont totalement dépendants du créateur, et seul cet être, à la base de tout l’univers, peut servir de norme à la morale.

De ce qui précède, il ressort que tout comportement, toute attitude, toute pensée qui n’est pas en harmonie avec la volonté divine, sont nécessairement mauvais. Toute contestation avec le créateur n’est que folie, comme le confesse d’ailleurs Job après avoir dépensé bien de la salive. L’apôtre Paul lui aussi reconnaît la folie de celui qui blâme Dieu. Qui est-ce qui résiste à sa volonté? écrira-t-il; qui es-tu, ô homme pour contester avec Dieu? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé: Pourquoi m’as-tu fait ainsi? Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil? (Rom 9.19-21).

Dieu est justice, et si un commandement divin heurte mon éthique je dois sérieusement m’interroger sur mes valeurs. Peu importe si le commandement se trouve dans l’Ancien ou dans le Nouveau Testament, car les deux sont pareillement inspirés. (Relevons à propos de l’éthique de l’Ancien Testament, éthique qui nous choque plus souvent que celle du Nouveau Testament, que les commandements donnés à Moïse au Mt Sinaï sont toujours décrits comme reflétant parfaitement la volonté divine). Si l’éthique divine n’est pas la mienne, je dois radicalement revoir mes valeurs, et me demander pourquoi j’ai tendance à confondre le bien avec le mal, et le mal avec le bien?

L’homme est pécheur

Si les commandements divins expriment parfaitement la volonté divine, ils servent aussi à évaluer (d’autres diront à juger) le comportement des hommes.

Or la Bible affirme qu’à l’exception de Jésus-Christ, tout homme a transgressé les commandements divins. Personne n’a pleinement obéi à Dieu. Il suffit d’ailleurs de lire et de méditer les normes morales du créateur pour réaliser bien vite nos manquements. Personne n’est juste devant Dieu.

Certes, tous les hommes n’ont pas transgressé les lois de la même manière. Certains sont plus coupables que d’autres. Mais attention, ne nous trompons pas nous-mêmes. Si un homme fait plus de mal que moi, cela n’excuse pas mon comportement. Un homme qui commet un meurtre est moins coupable que celui qui en commet 10, 100 ou 1000. Il est moins coupable, mais il est quand même coupable. Il est un meurtrier, et reste un meurtrier, même si d’autres font encore plus de mal. Le péché de mon voisin, n’efface pas mon péché. Certains diront qu’ils n’ont jamais commis de meurtre. Mais le crime n’est pas le seul comportement réprouvé par Dieu. Jésus condamne non seulement le meurtre, mais aussi les gestes agressifs, les paroles et même les pensées violentes. Qui n’a jamais levé sa main pour frapper injustement? Qui ne s’est jamais mis en colère et prononcé des paroles injustes et blessantes, parfois plus tranchantes que des couteaux? Qui n’a jamais ruminé dans son cour des pensées de vengeance meurtrière?

Mais les plus grandes offenses ne se situent pas sur le plan de nos relations avec les autres hommes. Le premier commandement concerne notre relation avec Dieu: Tu aimeras Dieu de tout ton cour, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force (Mc 12.30). Une seule personne a-t-elle toujours honoré Dieu comme elle aurait dû? Qui n’a jamais douté de la puissance ou de l’amour de Dieu? Personne. Or, selon la Bible, le premier et plus grand péché est l’incrédulité. Incrédule et orgueilleux, l’homme ne croit pas dans la perfection et dans la bonté divine; au contraire, il pense pouvoir se passer de Dieu et faire mieux que lui. Le péché d’Adam et d’Eve qui voulaient être comme Dieu, est notre péché. Nous tous contestons avec le créateur. L’homme est pécheur, tout homme est pécheur. Aucun ne fait le bien, pas même un seul.

Dieu est juste, l’homme est pécheur: voilà le résumé de tout ce qui a été dit jusqu’à présent. Mais alors quelle attitude Dieu doit-il avoir avec sa création? Comment le Dieu juste et saint doit-il, ou mieux encore va-t-il, se comporter avec l’homme pécheur. C’est ce que nous allons voir dans la deuxième partie de cet exposé.

Un jugement nécessaire

La justice ne peut pas tolérer l’injustice. Si elle la tolère, elle n’est plus juste. Si la justice tolère l’injustice, la justice devient injustice.

Dieu est saint, Dieu est juste. Il est parfait sur tous les plans. Puisque Dieu est parfait, il ne peut pas ne pas punir le mal. S’il ne le faisait pas, il ne serait plus juste.

Chaque homme peut comprendre cela, car nous avons en nous – malgré nos fautes et notre péché – un certain sens de l’équité. Si une autorité politique ou judiciaire n’intervient pas devant une grave injustice, notre être intérieur crie au scandale. Les plus courageux dénonceront publiquement cette iniquité. Car pour tous les hommes, la justice doit punir l’injustice, et veiller ainsi au bien être des innocents. Cela est vrai sur le plan d’une nation, d’une région, d’une entreprise, d’une école, d’une famille. Si la maîtresse d’une classe enfantine ne reprend pas un enfant qui martyrise tous les autres, elle se fait complice du mal.

Que le mal doive être contré est une vérité incontestable et pratiquement incontestée. Les divergences apparaissent lorsque l’on parle de la manière et du moment de la sanction.

Un jugement capital

Concernant la manière, Dieu a décrété que toute atteinte à la vie doit être punie de mort. Celui qui s’oppose injustement à la vie, doit mourir. La protection de la vie innocente exige la mort de celui qui n’a pas de respect pour la vie.

Face à ce principe juste, la situation de l’humanité est alarmante, pire, désespérée, car tous les hommes sont des ennemis de la vie. Tous les hommes sont d’une manière ou d’une autre opposés au maître de la vie. Notre opposition à Dieu, notre rejet du créateur nous place dans le camp des ennemis de la vie.

Certes, l’opposition à Dieu n’est pas la même pour tous, mais elle est toujours présente. Certains vont jusqu’à blasphémer Dieu, d’autres se contenteront de l’ignorer, ou de le servir comme eux le désirent. Que la forme soit le blasphème, le mépris, l’idolâtrie, ou la fausse religion, le fond est le même: l’homme rejette le maître de la vie, et la conséquence dramatique de cet état de fait, est que tous les hommes doivent mourir.

Un jugement différé et détourné

Mais si Dieu est juste, il est aussi miséricordieux. La justice demande la peine capitale, l’amour diffère cette peine. A Adam, Dieu avait annoncé la mort comme salaire de la désobéissance, mais lors du premier péché, Dieu a différé la sentence. Il l’a renvoyée à plus tard pour donner à l’homme un temps de grâce, un temps pour permettre à l’homme de se sauver, ou plus exactement un temps pour permettre à l’homme d’être sauvé par Dieu. Car l’homme ne doit pas se faire d’illusion. Le coupable ne peut pas se sauver lui-même. Dieu seul le peut.

Toute la Bible révèle le plan de Dieu pour sauver l’humanité. De la Genèse à l’Apocalypse, la Bible a pour thème majeur la rédemption divine. Ce plan contient deux aspects distincts, deux économies distinctes, deux testaments distincts. Ils sont distincts, mais non opposés.

Sans entrer dans les détails, relevons deux aspects particuliers. En premier lieu, la difficulté pour l’homme pécheur de s’approcher du Dieu saint. Comment un ennemi de la vie peut-il s’approcher du créateur de la vie sans être consumé immédiatement par la justice divine? Dans l’Ancien Testament toute une série de règles devait être observée. L’homme devait se garder de tout contact physique avec les choses impures. Des lois alimentaires et hygiéniques dictaient une conduite précise. L’approche du temple était particulièrement ardue: seuls certains prêtres pouvaient pénétrer dans le sanctuaire. Quant au lieu très saint, il était accessible à une seule personne une fois par année, le souverain sacrificateur qui y pénétrait au grand jour des expiations pour implorer le pardon des péchés du peuple. Pour tous, l’approche du temple était toujours accompagnée de sacrifices nécessaires pour détourner la colère divine.

Le Nouveau Testament confirme et souligne encore plus la difficulté d’une réconciliation avec Dieu. Toutes les règles de purification, tous les sacrifices d’animaux, toutes les précautions humaines pour s’approcher du Dieu saint sont, en fin de compte, insuffisants. Seul Dieu peut pardonner; seul un homme parfait peut présenter une offrande agréable; seul un homme parfait peut servir de sacrifice de substitution. Christ a pu lui seul être, et le sacrificateur parfait, et le sacrifice parfait pour expier les péchés des hommes.

En second lieu, relevons que le salut de Dieu n’est jamais désincarné. Pour s’approcher et être réconcilié avec le maître de justice, l’homme doit suivre la voie fixée par le Dieu souverain. Comme un sentier jalonné de crevasses et de précipices, les règles de l’Ancien Testament devaient être suivies à la lettre. Pas d’initiatives personnelles ou originales pour venir à Dieu. C’est lui qui fixe les conditions, et mieux valait les suivre au doigt et à l’oil. L’enjeu était trop important, et la première désobéissance avait déjà engendré suffisamment de souffrances.

La nouvelle alliance exige aussi une adhésion totale. La voie est considérablement simplifiée, car tous les règlements antérieurs se trouvent accomplis en Christ. La voie du salut devient simple, extrêmement simple. Simple, mais elle reste unique. Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie. En dehors de lui, il n’y a pas de salut.

Salut ou jugement éternel

En conclusion, une parole d’exhortation s’impose. A celui qui écarte le plan de Dieu, il ne reste plus que l’attente du jugement final. Aucun autre moyen n’est donné aux homme s pour être sauvés. L’homme peut vivre une fois, après quoi vient le jugement. Que personne ne s’illusionne ou soit assez insensé pour remettre à plus tard un engagement avec Dieu. Qui maîtrise l’avenir? Qui connaît le jour de sa mort? Qui sait s’il lui sera encore donné une autre occasion de s’engager avec Christ? Aujourd’hui est le temps du salut.

D’autre part, pour ceux qui ont déjà pris cet engagement avec Dieu, l’annonce aux hommes du salut en Christ est impérative. Que notre message soit clair. Trop souvent, l’évangile est d’abord présenté comme un mieux être pour aujourd’hui. Non. La bonne nouvelle concerne en premier le pardon de nos péchés et le salut de la perdition éternelle. Comme l’apôtre Paul, n’ayons pas honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rom 1.16).


Les enseignements de l’Ancien Testament (29)

Dieu sème la confusion? Dieu provoque la dispersion? Quel affront à la pensée moderne! Sûrement que Dieu désire avant tout la clarification et l’unification: que tous parlent le même langage et soient unis…

Le texte que je vous propose parle un autre langage: Or toute la terre parlait un même langage avec les mêmes mots. Partis de l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Chinéar (Babylone), et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre: Allons! faisons des briques et cuisons-les au feu. La brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas disséminés à la surface de toute la terre. L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. L ‘Eternel dit: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage, et voilà ce qu’ils ont entrepris de faire! Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. Allons, descendons: et là confondons leur langage, afin qu ‘ils n’entendent plus le langage les uns des autres. L’Eternel les dissémina loin de là sur toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est là que 1’Eternel les dissémina sur toute la surface de la terre.

NB: Ce texte se place chronologiquement avant Gen 10, qui présente une énumération des nations à la suite de la dispersion décrite au chapitre suivant.

L’apôtre Paul nous donne deux raisons qui nous sollicitent à nous pencher sur les textes de l’Ancien Testament. Aux Romains, il écrit: Tout ce qui a été écrit dans le passé (donc l’AT) l’a été pour notre instruction (15.4). Et ailleurs: Cela est écrit pour nous avertir (1 Cor 10.11).

Aussi le texte cité de la Genèse doit-il nous instruire et nous avertir en même temps.

Babel

Babel n’était pas la première ville bâtie par les hommes. Déjà Caïn bâtit une ville. Dieu lui avait dit: Tu auras une vie nomade, sur quoi Caïn s’exclama: Jamais je ne pourrai supporter cela! Après avoir reçu l’assurance de Dieu qu’on ne le tuerait pas, il sortit de la présence de l’Eternel et partit dans la terre de Nod. Là, il bâtit la ville portant le nom de son fils aîné, Hénoc. Voulait-il ainsi échapper à la sentence de Dieu, qui le vouait à errer sur la terre?

On nous a habitués à imaginer une lente évolution de l’homme des cavernes, alors que selon Genèse 4, une ville est bâtie dans la toute première génération après Adam!

L’autel

Noé, lui, bâtit un autel, le premier mentionné dans la Bible après le déluge, pour offrir des sacrifices de louange et d’expiation. Ce fut juste après que Dieu établit une alliance avec toute la terre, avec pour signe l’arc-en-ciel. Ce fut à cette occasion que Dieu dit en son coeur: Je ne maudirai plus le sol, à cause de l’homme, parce que le coeur de l’homme est disposé au mal dès sa jeunesse (Gen 8.21). Il n’a donc pas d’enfants «innocents»: tous, ils naissent dans le péché. Si Adam fut créé à la ressemblance de Dieu, par contre les enfants d’Adam naquirent à sa ressemblance, celle d’Adam devenu pécheur (Gen 5.3).

Cela explique pourquoi aucune réforme sociale ou politique ne changera jamais rien à rien: il faut que l’homme lui-même soit réformé. Cela nécessite une intervention de Dieu par l’Esprit Saint. Le péché inné à l’homme explique la révolte de l’humanité même après le jugement du déluge.

Pas d’obstacle à l’unité

Il est dit que tout le monde parlait la même langue, probablement l’hébreu, car les noms propres des endroits mentionnés n’ont de sens qu’en hébreu. Il n’y avait donc pas de barrières linguistiques! En soi, c’eût été un énorme avantage – si le coeur de l’homme n’avait pas été enclin au mal.

Or il semble que tout le monde, c’est-à-dire les survivants du déluge et leurs descendants, se déplaça vers l’est pour s’arrêter à Chinéar, autre nom pour Babylone, dans la plaine entre l’Euphrate et le Tigre. La population grandit, et l’on ressentit le besoin de s’urbaniser. Rien de mal à cela. Mais le mobile révèle l’orgueil du plan.

L’ordre de Dieu avait été de multiplier et de remplir la terre, et non de se centraliser en une société qui se suffirait à elle-même et pourrait subjuguer le monde entier. Pas besoin de se référer à Dieu, qu’on ne consulta d’ailleurs pas. Pourtant, déjà avant le déluge, l’on commença à invoquer (ou: proclamer) le nom de l’Eternel (Gen 4.26). Il était donc connu, et ce fut sciemment que les gens à Babel ignorèrent Dieu.

Les intentions des hommes n’ont pas changé. Toujours à nouveau, on s’est efforcé de créer un gouvernement supranational. Notre siècle, après des guerres d’envergures jamais atteintes auparavant, veut tout mettre en oeuvre pour créer un gouvernement mondial. La technique développée en ce 20e siècle en fait entrevoir la possibilité.

La tour

On veut bâtir une tour à Babel; elle doit atteindre jusqu’aux cieux!

La raison: la glorification de l’homme. Faisons-nous un nom. C’est déjà l’humanisme moderne, où l’homme est la mesure de toutes choses, et non Dieu.

Le but: que nous ne soyons pas disséminés sur toute la terre. Ce but va exactement à l’encontre de la volonté de Dieu, à savoir: remplir toute la terre! Mais il faut donner à ce but un coloris religieux. Le texte hébreu dit: une tour au-dessus dans le ciel. Ils n’étaient pas aussi naïfs que de croire que leur tour toucherait au ciel. On a d’ailleurs trouvé d’autres tours bâties en escaliers, sortes de pyramides nommées ziggourats, avec des noms tels que:

– la Maison-lien entre ciel et terre (à Larsa);
– la Maison-plateforme-de-fondement entre terre et ciel (à Babylone même).

Babel et Noël

La tour de Babel devait être un énorme temple qui symboliserait à la fois la grandeur de l’homme et son accès à Dieu. C’est la différence fondamentale entre Babel et Noël:

Babel: l’homme veut aller à Dieu.
Noël: Dieu vient à l’homme.

On constate que l’homme, dès les premiers temps, a cherché à faire son propre salut. Chaque fois que quelqu’un pense que, par une certaine manière d’agir, il méritera un peu du ciel, il tombe dans ce travers. Il y a aujourd’hui quantité de méthodes, venant surtout de l’orient, par lesquelles on cherche vainement à mériter ce que Jésus-Christ offre comme pure grâce, et ceci jusque dans l’Eglise. Que ne fait-on pas, par exemple, pour obtenir coûte que coûte certains dons, alors que le Saint-Esprit distribue à chacun en particulier comme il veut (1 Cor 12.11). Seulement, en voulant forcer la main de Dieu, on obtient des faux dons ne provenant pas du Saint-Esprit.

Dieu intervient

Il est instructif de noter ce que Dieu dit devant ces efforts des hommes à Babylone: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage… Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. J’avoue que cela m’étonne. En d’autres termes: l’humanité unie en un seul peuple, parlant la même langue, organisée sous un seul chef, réussirait à imposer sa volonté anti-divine à toute la terre! Et c’est bien ce que l’Antichrist fera, selon les prophéties. Car Dieu le permettra une fois que l’iniquité sera à son comble; seul le retour de Christ y mettra fin.

Alors Dieu prend une mesure radicale. Car à ce moment le temps de l’Antichrist est encore éloigné de plusieurs millénaires, bien que son esprit soit à l’oeuvre dès le début de l’Histoire.

Dieu fait exactement le contraire de ce que les hommes cherchent à faire aujourd’hui. Ils veulent s’unir dans un orgueilleux effort pour saisir les rênes de l’Histoire dans une révolte folle contre Dieu et son Christ. Le royaume de l’homme veut évincer et exclure le royaume de Dieu, et cela sur une échelle mondiale. L’idéologie dite du «Nouvel âge» poursuit ce but-là.

S’il est important de ne pas séparer ce que Dieu a uni (p. ex. les liens du mariage), il est tout aussi important de ne pas unir ce que Dieu a séparé. La diversité des nationalités, des gouvernements et des langues est voulue par Dieu, car aussitôt que les hommes se sont unis dans une même organisation, fût-elle chrétienne, ils se sentent forts et ne se soumettent plus à l’autorité de Dieu telle qu’elle est définie dans la Bible.

Le piège

Méfions-nous des grands ralliements qui cherchent à unir ce qui ne doit pas être uni. Satan sait que l’unification sur le plan religieux est la plus néfaste. C’est pourquoi il séduit l’homme par le syncrétisme religieux. N’avons-nous pas vu à Assise chrétiens et musulmans, hindous et shintoïstes, et bien d’autres adhérents de religions païennes, réunis pour prier Dieu? Mais quel Dieu?

Il n’y a qu’un seul Dieu, et son nom est Yahvé, Jésus-Christ et le Saint-Esprit. Dans un article intitulé «Integrating Other Religious Traditions into Western Christianity» (L’intégration d’autres traditions religieuses dans le christianisme occidental) par Arnold Bittlinger, publié en 1989 par le «World Council of Churches» (Conseil oecuméniques des Eglises: COF), l’auteur, impressionné par des phénomènes observés dans les pratiques religieuses païennes, qui ressemblent étrangement aux phénomènes charismatiques tels que le «parler en langues», les «prophéties» et les «guérisons», propose l’intégration des éléments traditionnels des religions païennes dans le christianisme.

Ce piège de Satan fait beaucoup d’adeptes de nos jours, et nous avons le devoir d’avertir qu’il n’y a qu’un Sauveur et que son nom est Jésus-Christ, et une seule vérité, et qu’elle est contenue dans la Bible, seule Parole de Dieu authentique. Mais affirmer les vérités fondamentales de notre foi n’est pas bien reçu. Nous en sommes arrivés au point OÙ le simple fait d’affirmer les vérités bibliques est interprété comme «un manque d’amour», parce que nous ne pouvons pas être oecuméniques dans le sens du COF, qui veut l’unité au prix de la vérité.

Non, le manque d’amour, c’est justement de ne pas avertir contre les hérésies enseignées et pratiquées dans certaines sectes et certaines églises. Nous avons à résister à la séduction d’en bas et à nous abandonner à la direction d’en haut. Il faudrait savoir à qui notre amour est dû en premier lieu: au Seigneur de la vérité, ou aux falsificateurs de la Sainte Parole?

Abraham Kuyper, ce théologien néerlandais mort en 1920, disait: «Quand des principes qui s’opposent à nos plus profondes convictions prennent le dessus, c’est la bataille qui est notre appel, et la paix est devenue péché.

Gardons-nous comme de la peste des idéologies et techniques religieuses venant de l’orient. On ne touche pas impunément au yoga, à la méditation transcendentale, à la dynamique de groupe: s’y adonner revient à une négation du salut donné gratuitement par Dieu en son Fils. Esaïe nous redit aujourd’hui ce qu’il avait dû dire au peuple de l’ancienne alliance:

Venez, et marchons à la lumière de l’Eternel. Car tu as (tu = Dieu) abandonné ton peuple… parce qu’il est rempli des pratiques de l’Orient, et de la magie des Philistins, et parce qu’il frappe des mains avec les fils des étrangers (2.6, trad. litt.).

Choix inéluctable

C’est l’un ou l’autre:

– soit chercher à atteindre Dieu par nos propres moyens et techniques humains afin d’obtenir bonheur, prospérité et salut – mais sans repentance et sans trouver la vraie paix intérieure;
– soit trouver le salut en Dieu par le moyen donné par Dieu lui-même: par Jésus-Christ, qui a donné sa vie par amour afin de procurer à l’homme pardon, salut et félicité éternelle -suite à sa repentance et suivi de la vraie paix intérieure.

Et la Pentecôte?

Là, Dieu est intervenu par un miracle, non pas en donnant à tous un même langage, mais en donnant aux apôtres le don de parler les différentes langues des Juifs de tout l’empire romain réunis à Jérusalem pour célébrer la Pâque, afin que l’Evangile puisse les atteindre malgré les barrières linguistiques. Par ce signe des langues, les Juifs devaient comprendre que dès lors Dieu annoncerait sa parole aussi en d’autres langues qu’en hébreu.

Tout comme Dieu est intervenu surnaturellement à Babylone pour empêcher les hommes d’usurper la domination sur tous les peuples, Dieu est intervenu surnaturellement à Jérusalem pour propager l’unique salut par Jésus-Christ.

L’unité selon Dieu

A la Pentecôte, Dieu créa une unité toute nouvelle: un Corps spirituel, l’Eglise unie en Christ, oeuvre du Saint-Esprit qui vient habiter en chacun qui reçoit Jésus-Christ, Dieu né homme, mort à la croix et ressuscité. Ce corps est un, malgré les différences raciales, nationales et linguistiques, qui subsistent. L’Eglise composée de croyants nouveaux-nés en Christ est la seule unification sur le plan mondial voulue et agencée par Dieu lui-même. Ce n’est pas une structure agencée par l’homme, mais un édifice bâti par Jésus-Christ: Je bâtirai mon Eglise, dit Jésus dans Mat 16.18.

En sont membres tous ceux qui ont reçu individuellement Jésus, le Fils de Dieu:

A tous ceux qui l’ont reçue (la lumière, personnification de Jésus-Christ), elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. Jean 1.12.


Fondements (10)

Un enfant nous est né,
un fils nous est donné,
et la souveraineté
reposera sur son épaule;
on l’appellera Admirable,
Conseille, Dieu puissant,
Père éternel, Prince de la paix.
Esaïe 9.5

Le Fils-Père

Voici une des déclarations les plus étonnantes dans la Bible: le Fils est nommé Père! Cela fait partie du mystère de la Trinité. Dans Col 2.2, il est question d’une pleine certitude de l’intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ. Ce mystère n’est pas objet de spéculation, mais de révélation: C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère… Vous pouvez comprendre l’intelligence que j’ai du mystère du Christ (Eph 3.3-4).

Moi et le père, nous sommes un (Jean 10.30)

Dans un certain sens, on ne peut pas départager la Trinité. La formule du baptême dit: au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (non pas: «aux noms»). Tout à la fin de la Bible, le Père et le Fils sont souvent mentionnés ensemble: le trône de Dieu et de l’Agneau (Apoc 22.1,3), impliquant l’idée de sacrifice. Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même (2 Cor 5.19). L’amour du Père est aussi l’amour du Fils: Comme mon Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés (Jean 15.9). Dieu (Père, Fils, et Saint-Esprit) est amour: Dieu est une triple unité qui se manifeste en trois Personnes divines. C’est la partie du mystère qui nous reste cachée.

Le Fils est nommé Père éternel

Col 1.16-17 fait état du Fils avant son incarnation: En lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l’invisible… Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui. Jean 1 nous mène au même point: au commencement à savoir à l’état du Christ au moment où il a commencé à créer par sa parole (Gen 1: Dieu dit); Christ est identifié à la Parole créatrice (la Parole était avec Dieu – distinction entre Père et Fils – et la Parole était Dieu – unité essentielle).

Christ ne peut être conçu autrement
que dans sa dimension divine.
En cela sa transcendance se trouve
au-delà de tout langage et de toute définition.

Essence et fonction

Question: Pourquoi Christ est-il nommé Père dans Es 9.5?

Ceci est d’autant plus étonnant que, dans l’AT; Dieu n’est nommé Père que 15 fois, contre 245 fois dans le NT (dont 142 fois par Jésus). Proportion: 1 fois dans l’AT sur 50 fois dans le NT (compte tenu du volume des 2 Testaments).

Cet enfant encore à naître est appelé Père éternel en vue de sa messianité royale: La souveraineté reposera sur son épaule et il va donner une paix sans fin (éternelle) au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours; voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées (Es 9.6).

 

L’Eternel des armées signifie le Christ dans l’AT

 

En Orient, le roi était conçu comme le père du peuple. C’est de par sa fonction de roi d’Israël que Christ est nommé Père, pour indiquer la bienveillance paternelle du parfait souverain pour un peuple qu’il aime comme ses enfants. Un roi commande une armée. Christ commande les armées célestes (angéliques), qu’il aurait pu appeler pour le sauver de la croix.

Dans Jér 23.5-6, Jésus est le germe suscité à David, qui régnera en roi avec droit et justice, comme dans Es 9.6. Christ est le Roi (dont le nom est) l’Eternel des armées (Es 6.5; Jér 48.15; 51.57; Zach 14.16-17). Le texte le plus explicite se trouve dans Es 44.6:

Ainsi parle l’Eternel, le roi d’Israël,
celui qui le rachète (= le rédempteur),
l’Eternel des armées:
Je suis le premier et je suis le dernier,
en dehors de moi il n’y a point de Dieu.

Le rédempteur est Jésus-Christ, qui est nommé le premier et le dernier et l’Alpha et l’Oméga 5 fois dans l’Apocalypse, définie comme la révélation de Jésus-Christ (1.1,8,18; 2.8; 21.6; 22.13). Au titre de rédempteur s’ajoute celui d’époux et de Saint d’Israël dans Es 54.5.

A titre de renseignement: l’expression l’Eternel des armées se trouve surtout dans les prophètes Esaïe, Jérémie, Aggée, Zacharie et Malachie, et 12 fois dans les psaumes. Il y a ainsi environ 270 allusions directes au Christ comme Eternel des armées dans l’AT.

Dieu est UN

C’est l’enseignement fondamental de la Bible: Deut 6.4; 4.35. Les trois Personnes de la Trinité sont indissociablement liées:
le Père est Dieu (Mat 6.9);
le Fils est Dieu (Tite 2.13; i Jean 5.20);
le Saint-Esprit est Dieu (Act 5.3-4).

Même si les trois Personnes divines exercent chacune des fonctions distinctes, elles sont de la même essence: Dieu le Père (Je Suis, l’Eternel), Dieu le Fils (le Seigneur Jésus-Christ), Dieu le Saint-Esprit. L’éternité du Père est l’éternité du Fils. Les paroles de Jésus sont les paroles de Dieu (Jean 8.26; 15.15). Les actes de Jésus sont les actes de Dieu (Jean 5.19). Si le Saint-Esprit habite en nous, c’est le Christ qui habite en nous: si l’Esprit habite en VOUS… si Christ est en vous (Rom 8.8-10).

Cawley dit dans «The Transcendence of Jesus Christ»: «Jésus a enseigné par sa vie et sa mort que la paternité (Fatherhood) est aussi la quintessence du sacrifice. – Le Saint-Esprit révéla la signification profonde de la croix en le Christ ressuscité. C’est alors que la nature sacrificielle de toute la divinité (Godhead) est mise en relief» (p. 196).

Tout cela se résume dans la phrase lapidaire de Jésus: Celui qui m’a vu, a vu le Père (Jean 14.9). Le Père et le Fils sont pour ainsi dire l’un dans l’autre, de sorte que les paroles et les actes de l’un et de l’autre se confondent: Je suis dans le Père et le Père est en moi. Les paroles que je dis ne viennent pas de moi-même; le Père, qui demeure en moi accomplit ses oeuvres (Jean 14.10-11).

Richesse et sécurité du chrétien

Ce qui caractérise le chrétien authentique, c’est qu’il reçoit et croit la doctrine, c’est-à-dire l’enseignement de la Bible inspirée aux auteurs par le Saint-Esprit, donc par Dieu, Père et Fils. Quiconque va plus loin (que ce que la Bible enseigne) et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a pas Dieu; celui qui demeure dans la doctrine a le Père et le Fils. – Celui qui confesse le Fils a aussi le Père (2 Jean 9; i Jean 2.23).

«Avoir Dieu»: prétention d’une démesure blasphématoire, diront certains – et on les comprend! Mais c’est Dieu qui parle ainsi. Ceux qui ont le Père et le Fils ont aussi reçu l’Esprit: ils ont Dieu. Mais: Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6).

Car il y a une condition sans laquelle Dieu reste inaccessible: passer par le Fils, à savoir croire qu’il est l’Agneau de Dieu qui a été jugé à la croix pour expier le péché du monde en sacrifice propitiatoire, et que cela vaut pour moi personnellement. Voilà pourquoi: Celui qui croit en moi a la vie (Jean 6.47).

Ce texte est d’une clarté éblouissante: Voici le témoignage que Dieu a rendu à son Fils: Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils; celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie (1 Jean 5.11-12). Avoir la vie de Dieu, c’est tout avoir: la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon les richesses de sa grâce, qui est surabondante (Eph 1.7) et Rom 5.20).

La vie du Père, c’est la vie du Fils et des fils par adoption: Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus.., et si tu es fils, tu es aussi héritier (Gal 3.26; 4.7), et tu jouis en espérance de la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints (Eph1.18). D’une manière latente, cet héritage est déjà présent, car il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus (Eph 2.6). Or Christ s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux (Héb 8.1), et nous y sommes assis ensemble avec lui, destinés à régner avec lui, à exercer une autorité sur les nations, sceptre y compris (Apoc 2.26). Or, à qui cela est-il promis?

Au vainqueur! Cela nous effraye-t-il? Pourquoi, puisque Dieu nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor 15.57)! Dans le monde hostile qui nous entoure, nous sommes plus que vainqueurs (donc là aussi où l’homme sans Dieu ne peut vaincre) par celui qui nous a aimés, vu qu’absolument rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur (Rom 8.37-38). Voici la victoire qui triomphe du monde: notre foi (1 Jean 5.4). Est-elle parfois bien petite, notre foi? Sachons alors que Dieu pourvoira à tous nos besoins selon sa richesse, avec gloire en Christ-Jésus (Phil 4.19).

Prier avec assurance

Jésus a introduit dans la prière un terme de tendresse et de confiance absolue: «Papa» (Abba). (C’était impensable sous l’ancienne alliance.) Dans son combat titanique à Gethsémané, Jésus a crié à Dieu en disant: Abba, Père, toutes choses te sont possibles (Marc 14.36). Il l’a supplié de lui épargner la croix; en même temps, il désirait faire ce que le Père voulait. Or Dieu voulait la croix. Il veut la croix pour nous. Prier avec assurance, ce n’est pas nous persuader que Dieu exaucera ce que nous lui demandons, mais qu’il fera ce qu’il veut, comme il l’a fait pour Jésus. L’apôtre Paul nous dit ce que Dieu voulait pour lui: Je suis crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi (Gal 2.20). Concevons-nous notre vie de cette manière? C’est la seule manière qui puisse glorifier le Seigneur.

L’amour bannit la crainte

Prier avec assurance, c’est prier avec joie dans la liberté que donne l’acceptation de sa volonté, quelle qu’elle soit: Parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans vos cours l’Esprit de son Fils, qui crie: Abba! Père! (Gal. 4.6) Quand il nous arrive de ne pas savoir que demander, l’Esprit lui-même vient au secours de notre faiblesse… L ‘Esprit lui-même intercède.., et Dieu… connaît l’intention de L’Esprit (Rom 8.26-27).

 Le Père, le Fils et l’Esprit sont activement présents en nous quand nous prions. Y a-t-il assurance plus parfaite?

Conclusion

Nous sommes dans le Véritable, dans son Fils Jésus-Christ. C’est lui le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5.20).

Jésus-Christ est le même hier aujourd’hui et pour l’éternité (Héb 13.8). Par cet attribut d’immuabilité, le Fils est pleinement identifié au Père éternel; il est l’expression de son être (Héb 1.3).

Il en découle que toutes ses déclarations et toutes ses promesses sont inaltérables. Jésus-Christ doit être adoré avec le Père par le Saint-Esprit. Car, selon Jean 5.22:

Le Père a remis tout jugement au Fils
afin que tous honorent le Fils
comme ils honorent le Père.

En effet: «Il y a lieu d’exalter Jésus-Christ très hautement. Nous ne pouvons tout simplement pas trop magnifier Jésus de Nazareth» (Cawley p. 33).