PROMESSES

Noël – Tu m’as formé un corps

Noël: Quel est le sens profond de cette fête qui, pour beaucoup de gens, représente un stress supplémentaire? Bien sûr, tout le monde sait que l’on fête la naissance du bébé Jésus, avec pour berceau une crèche, que Sa mère est Marie et son père Joseph – et cela s’arrête souvent là.

En fait, Noël, c’est l’anniversaire de la naissance du deuxième ou dernier Adam. Les paroles citées dans le titre sont une prophétie de David (Ps 40.7-9) que Jésus s’applique comme le rapporte l’épître aux Hébreux (10.5-7):
… en entrant dans le monde, le Christ dit.
Tu n ‘as voulu ni sacrifice ni offrande; mais tu m ‘as formé un corps.
Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.
Alors j’ai dit: Voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet -pour faire, ô Dieu, ta volonté.
Tu m’as formé un corps.
Qu’est-ce, sinon une description concise de l’incarnation. Car Noël, c’est la fête de l’incarnation. C’est la naissance la plus importante, la plus significative de l’histoire de l’humanité!

La venue du Fils de Dieu dans le monde a une portée incalculable pour le monde. Pour mieux saisir la portée de l’incarnation, nous allons creuser dans la Bible, ce trésor, cette mine de vérités révélées par Dieu au courant de 15 siècles au travers d’une bonne quarantaine d’hommes consacrés à Dieu dont l’Esprit les a inspirés jusque dans le choix des mots. Pour exploiter une mine, il faut creuser, fouiller, aller en profondeur afin d’en dégager les richesses insoupçonnées qui se cachent rien que dans cette petite phrase: Tu m’as formé un corps.

 Le psaume 8 dit, en parlant de l’homme: Tu l’as fait, allusion aux deux premiers chapitres de la Genèse d’où il ressort que l’homme n’est pas «devenu» par une lente évolution mais par une création instantanée, par une parole prononcée par Dieu le Créateur (Gen 1.27): Dieu créa l’homme à son image (il n’est pas question d’une forme humaine pré-adamique). Plus loin nous lisons (Gen 2.7): Dieu forma l’homme (litt. « l’adam», traduit par «le glébeux» dans la version Chouraqui, «adamah» signifiant «terre» ou «glèbe»).

Dieu prit donc de la matière qu’il avait créée au commencement, en forma» l’homme et lui insuffla ensuite l’esprit qui le distingue de la bête. C’est alors qu’Adam. que Dieu avait créé, formé, fait physiquement (les trois verbes sont utilisés dans le texte), devint une âme vivante (l’homme créé à l’image de Dieu ne «descend » nullement d’un quelconque animal). Aucune autre créature fut créée à l’image de Dieu, de sorte que l’homme est bien le point culminant, «la couronne de la création».

Je disais au début que Noël fête la naissance du deuxième ou dernier Adam. Voici le texte qui en parle:
Le premier homme, Adam, devint un être vivant (une âme vivante).
Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant
(nous y reviendrons).
Le spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel (qui est le premier);
Ce qui est spirituel vient ensuite.
Le premier homme tiré de la terre est terrestre.
Le deuxième homme vient du ciel.

(1 Cor 15.45-47)

Fêter Noël, c’est fêter ce deuxième homme venu du ciel.

Pourquoi Dieu a-t-il recommencé avec un deuxième ou dernier Adam? Le premier Adam, en désobéissant au seul commandement négatif (ne pas manger…) s’est empêtré dans le péché; il est devenu incapable de vivre de sorte à honorer l’image de Dieu, Dieu ayant servi de modèle, car il avait perdu cette ressemblance. Il est dit de Seth, l’aîné de la lignée messianique, qu’il fut engendré par Adam à sa ressemblance, selon son image, à savoir celle d’Adam, premier homme déchu (Gen 5.3). L’homme né dans le péché, transmis par Adam et Eve, est donc à la ressemblance de cet homme pécheur.

Or pécher veut dire précisément «manquer le but», qui était de tout se soumettre sur la terre. Le premier Adam, et après lui tous ses descendants, ont manqué le but que Dieu avait assigné à l’homme. L’homme est donc perdu pour Dieu, produisant des pécheurs, des hommes révoltés contre Dieu et cependant cherchant à tout se soumettre! Même ceux qui voudraient vivre comme Dieu le demande n’y arrivent pas. La situation paraît sans issue.

Alors Dieu recommence. Il recommence à Noël: Dieu met en scène le dernier Adam. A première vue, il semble recommencer comme avec le premier: Tu m’as forrmé un corps. Pourtant le processus est l’inverse du premier.

Non pas: former un corps et le vivifier par l’Esprit.
Mais: former pour le Fils de Dieu, esprit jusqu’alors, un corps, comme il est écrit: Tu m’as formé un corps, à moi qui suis dès toujours ton Fils; tu l’as fait par le Saint-Esprit qui a fertilisé l’ovule de Marie.

 Ainsi: le naturel (Adam) est le premier;
  le spirituel (Christ) vient ensuite.

Le texte cité du Psaume 40 dit deux choses:
1. Dieu n’agréait pas les sacrifices offerts sous l’ancienne alliance; ils ne pouvaient pas le satisfaire, n’étant que temporaires en attendant le sacrifice que Dieu agrée. L’épître aux Hébreux, qui cite le texte du Psaume 40, dit expressément (10.4): Il est impossible que le sang des boucs et des taureaux ôte les péchés. Suit le passage cité plus haut: C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit: … Tu m’as formé un corps… Voici, je viens (Noël)… pour faire, ô Dieu, ta volonté.

Pour Jésus, pas besoin de sacrifice pour le péché, puisqu’il était exempt de tout péché. Voilà pourquoi il a pu offrir en sa personne, lui le parfait, le sacrifice expiatoire pour nous les imparfaits.

2. Les sacrifices de l’ancienne alliance sont remplacés par l’obéissance soumise à la volonté de Dieu. Jésus dit: Je viens faire ta volonté: c’était sa passion suprême! Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, dit encore Jésus (Jean 4.34).

Quelle est notre passion suprême?

Noël, c’est la fête de celui que Dieu a envoyé sur la terre, à qui il a formé un corps; Noël, c’est fêter l’incarnation. – Considérons pour terminer

le triple but du dernier Adam.

Premier but:

Le Psaume 40, mille ans avant l’incarnation, parle de salut en relation avec le Messie. Le premier but de la venue du Fils dans le monde est donc:

Sauver l’homme perdu:

– en donnant sa vie comme sacrifice pour le pardon de beaucoup (à savoir: ceux qui croient en Jésus-Christ);
– en annulant l’acte de condamnation dû à l’état de péché (tout homme est coupable devant Dieu);
– en faisant des graciés des enfants de Dieu par la nouvelle naissance opérée par le Saint-Esprit.

En résumé: pardon = grâce
  justification = libération de la condamnation
  vie éternelle donnée avec le Saint-Esprit = libération de la puissance du péché – = sanctification

Deuxième but:

tout soumettre au dernier Adam.

 Héb 2.8-9 montre que le Christ a atteint ce but, bien que cela ne soit pas encore manifeste:

Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En lui (Christ) soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous.

La totale soumission de toutes choses à Jésus-Christ sera manifeste à l’avènement, la deuxième venue du Fils de Dieu.

Troisième but:

l’homme retrouve l’image de Dieu.

Rom 8.29 déclare que les enfants de Dieu sont prédestinés à être semblables à l’image de son Fils. A nous, en tant que fils semblables au fils éternel, il est dit: Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire (Col 3.4), étant appelés à son royaume et à sa gloire (1 Thes 2.12).

Le résultat de l’Evangile reçu dans la foi, c’est posséder la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Thes 2.14). Pierre va encore plus loin: vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire (1 Pi 5.4); nous serons «des têtes couronnées» pour régner avec Christ en autorité. C’est là l’aboutissement de l’incarnation.

Ce plan de salut conçu par Dieu dès avant la création de l’univers fut révélé longtemps à l’avance aux prophètes de Dieu: Dans le rouleau du livre, il est écrit à mon sujet!

Noël avait été prédit:

– Le sacrifice du Messie avait été prédit (Es 53).
– La justification accordée par grâce sur la base de la foi avait été prédite (Gen 15.6; Rom 3.24).
– La nouvelle naissance avait été prédite (Nicodème aurait dû le savoir: Jean 3.8-10).
– La soumission de toutes choses au Messie avait été prédite (Ps 8.5-7).
– La création d’un nouveau peuple de Dieu avait été prédite (Es 62.12).
– L’établissement du royaume éternel avait été prédit (Dan 6.27; 7.18, 27).
– La gloire des élus avait été prédite: Ils resplendiront comme des étoiles à perpétuité (Dan 12.3).

Oui, tout cela a été rendu possible par l’incarnation, par Noël: la fête la plus importante et la plus significative de l’histoire humaine – notre fête!
   

Prédication prononcée par Jean-Pierre Schneider le 18 décembre 1988 à Sainte-Croix


Quelle scène saisissante, dans Mat 27.40-44! Jésus cloué à la croix, apparemment impuissant, souffre la solitude, l’abandon, l’opprobre. Pourquoi n’est-il pas descendu de la croix, s’il est vraiment le Fils de Dieu? Pourquoi pas ce miracle visible? Pour­quoi ce silence absolu de la part de Dieu face à une foule déçue et qui aurait été épatée s’il en était descendu? Elle l’aurait acclamé comme une vedette!

Au plus profond de sa détresse, de son abaissement, Jésus subit encore un terrible assaut de l’ennemi par l’intermédiaire des chefs religieux. Pour eux, la puissance de Dieu devait se manifester par la descente spectaculaire du Seigneur de la croix. Si Dieu aimait son Fils, qu’il le descende de là! Ils refusaient de croire et de com­prendre les Ecritures, qui témoignaient tout au long de l’AT de la gloire de Dieu en Christ à travers son incarnation, de son humanité et de sa divinité, de sa mort ignominieuse et expiatoire. Non, ils demandaient des miracles (1 Cor 1.22). Ils igno­raient ce «il fallait» des souffrances de Christ avant d’entrer dans sa gloire (Luc 24.26). Ils avaient une image faussée de l’Eternel, de son caractère et de ses attri­buts. La tradition les tenait captifs et les aveuglait dans leur compréhension des Ecritures. Pour eux, Dieu se devait de prouver sa puissance et son amour en déli­vrant son Fils de l’ignominie de la Croix. C’était ignorer le dessein de Dieu.

Imaginons un peu cette scène à la croix: la foule, les chefs religieux, les brigands même; personne n’avait compris le chemin de l’obéissance sacrificielle du Christ. Ils voulaient voir pour croire, comme Thomas (Jean 20.24-29). Aujourd’hui rien n’a changé. Le même esprit règne. Tout ce qui touche au sensationnel, au visible, au succès, bref à la glorification de l’homme, attire.

Nous avons à éviter un piège: le triomphalisme. Le monde moderne a passé du «micro» au «macro». Nous voyons les choses à une échelle de plus en plus grande. Ce qui est petit et insignifiant est mal venu, mal accepté. On aspire à des «oeuvres de puissance», des miracles qui frappent, des sentiments sublimisés, des visions qui nous ouvrent la voie au triomphe.

Nous risquons de passer à côté de la plénitude en Christ. Nous avons à appliquer la théologie de la croix, de la souffrance, en suivant l’exemple de Christ sur le chemin du renoncement et du sacrifice (1 Pi 2.21). C’est à cela que nous avons été appelés. Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit (Jean 12.24 sqq.).

Le silence de Dieu à la croix du Calvaire a été plus parlant et plus efficace finalement que si Jésus avait été miraculeusement délivré de la croix par Dieu. Non, « il fallait» qu’il passe par l’horrible abîme du péché qu’il a fait peser sur lui à cause de nos péchés. Il est mort pour nous racheter. C’est dans une adoration profonde et respectueuse que nous regardons au Père pour le louer de son amour infini.

Le Seigneur veut aussi être un exemple pour nous, afin que nous prenions courage dans notre course terrestre parfois bien difficile. Dans cette optique, la souffrance, les afflictions et la faiblesse dont parle l’apôtre Paul dans 2 Cor 12.6-10 nous sont nécessaires pour progresser dans la sanctification. N’oublions pas que Dieu se plaît à faire avancer son oeuvre à travers ses enfants soumis à sa Personne et à sa Parole, quel que soit le chemin tracé par lui. La puissance de Dieu peut alors agir à travers ses serviteurs faibles. Nous serons alors puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur; que le Christ habite dans vos coeurs par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu ‘à la pléni­tude de Dieu (Eph 3.16-20).

H. Lüscher


A l’approche de l’an 2000 (après la naissance de Jésus-Christ, faut-il le préciser), nombreux sont ceux qui expriment de sérieuses réserves quant à la personne du Christ. Si son existence et son humanité ne sont niées que par une petite minorité, Sa divinité et les faits qui la confirment – sa naissance virginale, sa résurrection, les nombreux miracles qu’il a accomplis – sont rejetés par la majorité. « Pour pouvoir croire à la résurrection de Jésus, il faudrait l’avoir vue de nos propres yeux », disent-ils. Pour eux, les deux millénaires qui nous séparent de cet événement représentent une barrière infranchissable à une foi intelligente. Puisque le temps efface, déforme et transforme les faits, que peut-il rester après deux mille ans?

Cette question mérite d’être reprise. Comme une aquarelle se dilue à l’eau, le souvenir de certains événements s’efface, se déforme et se transforme. Par contre, d’autres faits historiques résistent à l’action du temps, comme les peintures indélébiles résistent à l’eau. Un témoignage oral se déforme rapidement. Qui ne connaît pas le jeu du téléphone où un message est transmis de bouche à oreille successivement par une dizaine de personnes même les messages courts subissent de grandes transformations? Un témoignage écrit est d’un tout autre genre. Il résiste infiniment mieux à la transmission et au temps. Seule une grande négligence ou une volonté délibérée peut modifier sensiblement un message d’une certaine longueur. Les hommes d’affaires, les juristes, les historiens reconnaissent tous la valeur d’un document écrit; même ancien, il garde toute sa valeur si son authenticité (le signataire correspond à l’auteur) et son intégrité (le document est fidèle à l’original) sont établis.

Qu’en est-il des faits relatifs à la vie de Jésus-Christ? Quatre écrits distincts – les quatre évangiles – nous relatent certains aspects. Penchons-nous d’abord sur leur intégrité. Dés leur rédaction et jusqu’à nos jours, les quatre évangiles (et c’est aussi le cas des autres livres de la Bible) ont été fidèlement transmis. Certes, le support matériel des originaux – probablement du papyrus – n’a pas résisté à l’action du temps et la préservation de ces textes a dû passer par de nombreuses copies, situation identique à la majorité des documents qui nous sont parvenus depuis l’antiquité. (Les seules exceptions concernent certains textes, en général courts, gravés sur la pierre, imprimés dans de l’argile cuite ou écrits sur du papyrus ou parchemin préservé dans des régions désertiques, à l’abri de toute humidité et lumière). Les livres du Nouveau Testament ont été copiés, certes, mais leurs copies sont d’une qualité inégalée lorsqu’elles sont comparées à d’autres documents de l’antiquité tant du point de vue de leur nombre élevé – plus de 5000 manuscrits grecs – du faible degré de variation entre les copies – moins de 1 % – et de l’intervalle séparant les plus anciennes copies des originaux – moins de 50 ans pour certains fragments, environ 250 ans pour tout le Nouveau Testament. Dieu dans sa miséricorde a permis que sa Parole soit transmise fidèlement de génération en génération. L’intégrité des livres du Nouveau Testament peut satisfaire le savant le plus exigeant.

L’authenticité des quatre évangiles appelle les remarques suivantes. Bien qu’aucun évangile ne porte de signature – à l’inverse des épîtres de Paul, Pierre, Jacques et Jude – l’ensemble des communautés chrétiennes dissémi­nées dans le monde romain a, dès le premier siècle, reconnu ces ouvres comme venant de la main de deux apôtres, Matthieu et Jean, et de deux disciples, Marc et Luc, proches collaborateurs des apôtres. Les Pères de l’Eglise, dans leurs écrits, n’ont jamais fait allusion à une quelconque controverse touchant à l’identité de l’un des auteurs des évangiles canoniques. Cependant, ces premiers conducteurs de communautés chrétiennes s’expri­maient librement sur leurs doutes et objections, preuve en est l’abondance des discussions relatives à l’autorité d’autres livres, canoniques et non-canoniques, et au bien-fondé de certaines doctrines et pratiques ecclésiastiques. L’absence, non seulement de polémiques, mais de simples discussions sur les questions d’authenticité des quatre évangiles en dit long sur la confiance universelle accordée, dès leur origine, à ces biographies du Christ.

Aujourd’hui, bien des théologiens ne partagent plus cette confiance. Beaucoup plus éloignés de la rédaction de ces écrits, leur scepticisme surprend. Est-il enraciné dans la découverte de nouveaux faits, inconnus des générations précédentes, ou est-il le fruit de considérations philosophiques? Les nombreuses découvertes archéologiques de ces deux derniers siècles n’ont soulevé aucun doute sur l’authenticité des évangiles. Bien au contraire. Par exemple, la découverte de fragments de copies de l’évangile de Jean – réputé comme le plus tardif – ont irrémédiablement fixé la rédaction de cette oeuvre au premier siècle. Une meilleure connaissance du monde romain de cette même époque a permis de confirmer maints détails du livre des Actes, démontrant ainsi que seul un auteur du premier siècle avait pu écrire cette ouvre, dont la rédaction est étroitement liée à l’évangile de Luc. Si les découvertes archéologiques n’ont fait que justifier la confiance de l’église primitive, il semble bien que ce soient des considérations philosophiques qui sont à la base du scepticisme de nombreux théologiens contemporains. Partant du concept d’une évolution naturelle des idées religieuses, qui minimise ou élimine le concept d’une révélation directe et souveraine de Dieu, certains théologiens ont daté les écrits du Nouveau Testament en fonction d’une estimation du degré de développement et de maturité des affirmations théologiques. Afin de placer chaque parole à sa juste place, ils ont dû fragmenter chaque livre, souvent même les paragraphes et les phrases. Puis, considérant le temps nécessaire à la maturation des idées, les théologiens du dix-neuvième siècle ont placé la rédaction de certains écrits canoniques, comme l’évangile de Jean, dans la deuxième moitié du deuxième siècle. Plus tard, certaines découvertes archéologiques ont rendu impossible de telles dates pour les évangiles, et les adhérents de ces « à priori » philosophiques ont été obligés à comprimer de plus en plus cette évolution naturelle pour finalement la placer entièrement au premier siècle. Le résultat d’une telle démarche conduit au paradoxe suivant: à une époque où les apôtres et leurs associés étaient personnellement connus, tout le monde croyait que les quatre évangiles étaient l’oeuvre de Matthieu, Marc, Luc et Jean, alors qu’en réalité ils auraient été rédigés par des inconnus. En conclusion, si l’on fait abstraction des « à priori » philosophiques et si l’on se limite aux données observables, on peut partager la confiance de l’église primitive au sujet de l’authenticité des évangiles canoniques.

Daniel ARNOLD
Professeur à l’Institut biblique d’Emmaüs.


Les enseignements de L’ANCIEN TESTAMENT (14)

Je vous invite à lire Esaïe 43.1-13.
Vous aurez remarqué que le parallélisme entre l’ancienne et la nouvelle alliance est des plus frappants. Ce chapitre à lui seul atteste l’unité de l’inspiration divine des Saintes Ecritures.

1. Assurance

Le Sois sans crainte, deux fois répété (v. 1,5), adressé à Israël, petite nation entourée de nations puissantes, est aussi adressé aux disciples par Jésus: Sois sans crainte, petit troupeau (Luc 12.32). Mais il ne le dit pas seulement à l’Eglise en herbe; il le dit aussi à l’individu angoissé : Ne crains pas, crois seulement (Marc 5.36).

2. Présence

La raison pour ne pas craindre : Car je suis avec toi (v.5). Pas n’importe qui L’Eternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton sauveur (v.3). C’est la même raison qui nous est donnée aujourd’hui: Je suis avec toi tous les jours jusqu’à l’achèvement de l’âge (Mat 28.20). Et qui dit cela? Celui à qui tout pouvoir a été donné dans le ciel et sur la terre! Oui, le Saint d’Israël, le Seigneur Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu: la droite est la main de l’action qui s’étend sur l’univers entier. Pour Israël comme pour l’Eglise, Jésus-Christ est Seigneur et Dieu; heureux sommes-nous qui, n’ayant pas vu Jésus de nos yeux, avons cru (Jean 20.28-29).

3. Appartenance

Je t’ai racheté… du fait que tu as du prix à mes yeux… et que je t’aime (v.1,4). C’est déjà tout l’Evangile: Vous avez été rachetés à un grand prix (1 Cor 6.20). Et à quel prix! Le divin Agneau a été immolé et a racheté des hommes pour Dieu par son sang (Apoc 5.9).

Je donne l’Egypte pour ta rançon (v.3): Tous les premiers-nés d’Egypte ont dû mourir avant que le peuple puisse sortir de l’esclavage. C’est une image pour le premier-né de Dieu, le Fils unique qui a dû mourir pour que puisse se constituer le peuple de Dieu de la nouvelle alliance : il s’est donné lui-même en rançon pour nous (1 Tim 2.6), de sorte que nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes; nous sommes au Seigneur, membres de l’Eglise acquise par son propre sang (1 Cor 6.19: Rom 14.8; Act 20.28).

Le mobile est le même pour Israël comme pour l’Eglise, le plus sublime qui soit : l’amour de Dieu. Il dit à Israël : Je t’aime. Il dit à l’Eglise Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés (v.4; Jean 15.9). Il n’y a rien, absolument rien, aucune puissance, aucune action que tu puisses faire, toi Israël et toi Eglise, qui puisse te séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ (Rom 8.38-39).

Pour l’éternité, Tu es à moi.

4. Exclusivité

C’est moi, moi qui suis l’Eternel; en dehors de moi, il n’y a point de sauveur (v.11). Le NT ne dit rien d’autre : Aucun autre nom (que celui de Jésus-Christ) n’a été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés (Act 4.12). Aucun autre nom, ni Mahomet, ni Bouddha, ni Krishna ni aucun gourou, ni aucune idéologie ou philosophie si idéalistes qu’elles soient, rien hormis le Fils de Dieu ne peut sauver les hommes de l’état de péché où ils sont et de la condamnation éternelle qui les attend.

C’est moi qui suis Dieu ! s’écrie Esaïe en porte-parole (= prophète) de Dieu (v. 12). Israël doit comprendre qu’aucun dieu n’a jamais existé ni avant ni après l’Eternel. C’est exactement ce que dit l’Apocalypse de Jésus-Christ: Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin (22.13). Sans Jésus-Christ, tout s’écroulerait, car tout subsiste en lui (Col 1.17; mais lisez aussi le v. 16).

5. Renouvellement

Quiconque s’appelle de mon nom pour ma gloire je l’ai créé, formé et fait (v.7). Ces trois verbes sont associés au récit de la création, où Dieu créa l’homme à son image. Le péché a terni cette image, de sorte que le fils qu’Adam engendra ne fut plus à l’image de Dieu mais à la ressemblance et à l’image d’Adam (Gen 5.1-3). C’est pourquoi il doit être recréé, ce qui n’est possible qu’en Christ: Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature (ou création) (2 Cor 5.17). Ceux qui sont en Christ ont été recréés à la ressemblance de Christ; ils sont devenus participants de la nature divine,… destinés à être semblables à l’image de son Fils (2 Pi 1.4: Rom 8.29).

Comme Adam fut créé fils de Dieu, en Christ le pécheur est recréé fils de Dieu.

6. Témoignage

C’est vous qui êtes mes témoins (v. 10,12), dit l’Eternel à Israël, son peuple élu. Témoins de Dieu d’abord: que seul l’Eternel est Dieu, qu’il n’en existe aucun autre. Témoins de sa parole ensuite : qu’elle dit vrai, absolument, totalement. Si aveugle et sourd que soit le peuple, il doit reconnaître que ce qui arrive a été prédit depuis longtemps, alors qu’aucun devin ou sage païen ne l’avait même entrevu (v.8-9).

Seule l’Ecriture Sainte nous a appris les premiers événements, c’est-à-dire la création de toutes choses. Que les évolutionnistes produisent leurs témoins et qu’ils se justifient: leurs hypothèses ne sont qu’égarements; lisez Rom 1.20-22!

Et il y a les prophéties concernant Israël (v.5-7). Si ces paroles écrites par Israël sept siècles avant J.C. se réfèrent d’abord au peuple de Dieu exilé de son temps, au-delà de ce rassemblement, qui a déjà eu lieu, elles se rapportent au rassemblement final encore futur de tous les Juifs encore dispersés dans le monde entier. (Voir note à la fin.)

Ce processus de la rentrée au pays de tous les Juifs disséminés dans les nations a déjà commencé. Qui n’a jamais vu la résurrection d’une nation qui avait perdu sa patrie ? La fondation de l’Etat d’Israël en 1948 est un miracle; le sont également les deux victoires du petit Israël sur une écrasante supériorité arabe en 1967 et 1973. Oui, toutes les prophéties sur Israël s’accompliront, et les croyants en sont les témoins.

A la future Eglise Jésus dit: Vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre (Act 1.8). Témoins tout d’abord de Jésus-Christ: de sa divinité de son amour, de son sacrifice sanglant, de sa résurrection, de son ascension, de son retour en gloire pour établir son royaume éternel, aussi bien terrestre que céleste. Témoins ensuite autant de la grâce et de la vie reçues que du jugement qui atteindra les impénitents.

Mais témoin en grec se dit martyr: il peut y avoir danger de mort pour le témoin fidèle! D’où la promesse du v.2, allusion au passage de la Mer Rouge et du Jourdain, et aussi aux trois témoins fidèles jetés dans la fournaise ardente au temps de Daniel.

La promesse est reprise par Jésus sous cette forme: Aucun cheveu de votre tête ne se perdra. Que dire alors des martyrs souvent morts cruellement? Jésus indique qu’il y a une application spirituelle à cette promesse en ajoutant: par votre persévérance, vous sauvegarderez vos âmes (Luc 21.18-19). Pour le témoin, souffrance il y a. Cependant, ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme (Mat 10.28). Personne, Satan y inclus, ne peut enlever la vie de Christ une fois reçue.

7. Pérennité

Dieu Père, Fils et Saint-Esprit se résument en l’éternel JE SUIS. Passé, présent et futur ne sont qu’un seul temps pour Dieu. Rien ne prouve mieux l’essence divine de Jésus-Christ que le JE SUIS multiple de sa propre bouche: Je suis le bon berger; je suis le chemin, la vérité et la vie; je suis la lumière du monde; je suis le sauveur; je suis le Seigneur. – il s’appelle Fidèle et Véritable, Roi des rois et Seigneur des seigneurs; son nom est la Parole de Dieu (Apoc 19.11-16).

Il y a identification totale entre Jésus-Christ et la Parole, tellement, qu’elle est devenue chair. Christ et la Parole sont indissociables. Jésus-Christ et la Bible sont un. Qui veut connaître Jésus-Christ, Dieu devenu chair, doit connaître la Bible entière, l’Ancien et le Nouveau Testament.

Tout comme Jésus était parfait, sans faille et sans péché dans sa chair, ainsi la Bible est parfaite et sans faille dans chacune de ses paroles. Ces paroles ne passeront jamais, alors que le ciel et la terre actuels passeront (Mat 24.35) :

Son nom est la Parole de Dieu!
JESUS-CHRIST EST LE MEME HIER, AUJOURD’HUI ET ETERNELLEMENT.

Note: le texte d’Esaïe 43 est doublé par de nombreuses prophéties non encore accomplies.
Pour ceux que le sujet intéresse, voici quelques références: Es 11.11-16: 14.1-3; 32.15-18. Jér 3.14-19; 16.14-15; 23.5-8; 30.8-11: Ez 11.16-17; 28.25-26; 37.21-28; 39.23-29; Soph 3.14-20; Zach 14 (règne de Christ sur la terre); et le résumé magistral donné par Paul dans Rom 11.

Jean-Pierre SCHNEIDER


5. LE SEIGNEUR JESUS-CHRIST

      D’emblée, nous constatons que le Sauveur des pêcheurs a un titre et deux noms.
      1. Jésus-Christ est Dieu

      Le mot « Seigneur » correspond à « Adonai » (mon maître) en hébreu et à Kurios (maître) en grec. « Adonaï » se trouve plus de 400 fois dans l’AT pour exprimer la souveraineté de Dieu face à sa créature qui lui doit obéissance et service. « Kurios », à l’origine un adjectif, signifie « ayant pouvoir, autorité ». Christ s’est appliqué ce titre lui-même; ainsi, il s’applique la parole de Ps 66.6 en rendant « Elohim » (Dieu) par « Seigneur » dans Marc 5.19 et par « Dieu » dans Luc 8.39. Les deux termes sont unis dans la déclaration de Thomas : Mon Seigneur et mon Dieu (Jean 20.28), titre divin que Jésus accepte comme justifié. Dans le NT, le titre « Kurios » est donné à Jésus-Christ quelque 600 fois; il désigne également Dieu (p.ex. dans Jac 3.9); Il ne désigne des hommes qu’une quarantaine de fois.

      1 Pi 2.3 applique la parole de Ps 34.9 à Jésus-Christ: Goûtez et voyez combien, l’Eternel (« Yahvé Adonaï » en hébreu) est bon devient:.vous avez goûté que le Seigneur est bon. L’injonction d’Es 8.13 : C’est l’Eternel des armées que vous devez sanctifier est citée ainsi dans 1Pi 3.15: Sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur. Une étude du prophète Esaïe révèle que l’Eternel des armées dans l’AT vise Jésus-Christ, celui qui rachète Israël (44.6), notre rédempteur (47.4: 54.5). Dans le prophète Jérémie, l’expression l’Eternel des armées, /e Dieu d’Israël revient souvent (7.21; 9.14; 16.9; etc.).

      Mais Jésus-Christ se distingue du Père par son titre de Fils de Dieu, éternel comme le Père (Mat 16.16), quelquefois fils unique de Dieu Jean 3.16,18). Sa vie ne débuta pas à sa naissance terrestre: Avant qu’Abraham fût, je suis (allusion au titre divin de Yahvé; Jean 8.58).

      Les oeuvres de Christ prouvent qu’il est l’Oint de Dieu (« Messie » ou « Christ » dont la venue est annoncée dans tout l’AT. L’un des titres du Messie est précisément Fils de Dieu (Ps 2.7; Jean 1.49). Le NT fait état des oeuvres du Christ avant son incarnation (Col 1.16-17) et de celles accomplies pendant son ministère terrestre (Jean 10.37-38). Il est donc normal que Jésus accepte l’adoration qui lui est due . Oui, Dieu lui-même s’adresse à son Fils en le nommant Dieu (Héb 1.8-9 cité du Ps 45.7- 8).

      2. Jésus-Christ est homme

      Jésus est son nom d’homme dérivé de lehoshua (Josué) en hébreu, dont le sens est « Yavhé est le salut » ou « le Sauveur », nom courant parmis les Juifs. C’est sur ordre d’un ange que l’enfant de Marie reçut ce nom, qui est utilisé dans tous les Evangiles et dans les Actes, où il est très souvent précédé du titre divin « Seigneur ». Dans les épîtres, « Jésus » n’apparaît qu’une vingtaine de fois, autrement c’est toujours « Seigneur Jésus(-Christ) » ou « Jésus-Christ ». Le nom de l’homme Jésus s’est donc rapidement trouvé allié aux titres divins, car son humanité et Sa divinité vont toujours de pair.

      En tant qu’homme, Jésus est nommé une dizaine de fois « Fils de David » (son origine juive) et 85 fois « Fils de l’homme », presque exclusivement dans les Evangiles (70 fois dans les synoptiques). La dénomination « Fils de l’homme », en plus de sa connotation messianique, met l’accent sur I’humanité unique de Jésus, qui est l’homme par excellence, le deuxième homme (le premier étant Adam :1 Cor 15.47). Il est le nouveau chef de file de l’humanité. L’homme Jésus s’est soumis à la volonté de Dieu dans une obéissance absolue. C’est pourquoi Dieu lui a remis tout jugement. Il a le pouvoir de déléguer jugement et autorité politique à ceux qui l’auront suivi dans cette obéissance totale au Père. (Références : 1Cor 6.3; Apoc 2.26-27.)

      Le Fils unique de Dieu est devenu en tout semblable à ses frères (Héb 2.17), car:
      – Il est né d’une mère humaine qui comme toutes les mères, avait besoin d’un Sauveur (Luc 1.47).
      – Il avait, comme le premier homme et tous les hommes après lui, un corps, une âme et un esprit, et ses émotions étaient toutes humaines: il éprouvait fatigue, faim et soif; il connut la souffrance et les larmes, et finalement la mort. (Réf. : Mat 26.38 ; Jean 11.33-36 ; 4.6-7; Héb 2.18).
      – Une distinction capitale pourtant : Jésus ne pécha jamais, bien que soumis à toutes les tentations humaines. (Réf. : Héb 4.15; 2 Cor 5.21; 1 Pi 2.22: I Jean 3.5). Jésus resta homme aussi après sa résurrection. Luc 24.39-43)
      – Jésus reviendra en tant qu’homme et le restera toujours. (Act 1.11; 1 Tim 2.3)

      3. Deux natures mais une Personne

      La divinité et l’humanité de Jésus-Christ restent distinctes en sa Personne :il n’y a pas fusion, de sorte que Jésus-Christ est tout homme et tout Dieu à la fois, Il est toujours présenté comme une Personne indivisible, ce qui rend possible des prononcements tels que celui dans Act 20.28 celui qui a racheté l’Eglise par son sang est à la fois Dieu et homme. Jésus-Christ est issu des patriarches « selon la chair », et pourtant il est au-dessus de toutes choses (Rom 9.5).

      Comprenez-vous cela ? Moi non plus. Mais même si cela nous dépasse, nous nous soumettons aux prononcements faisant autorité de la Bible. C’est partiellement que nous connaissons aujourd’hui. Mais alors, nous verrons face à face (1 Cor 13.9-12).

      4. Vie et mort de Jésus-Christ

      Le Fils de Dieu, conçu en Marie du Saint-Esprit (Luc 1.31,35), n’occupe pas de position élevée dans le monde (Phil 2.7-8).

      Bien qu’étant auteur de la loi, il s’ y soumit sans jamais y manquer, car il prit sur lui la condition humaine avec tout ce que cela implique, et ceci volontairement (Héb 10.5-7). Pourtant l’homme Jésus faisait des miracles qui révélaient sa gloire divine (Jean 2,11). Dieu qui l’avait envoyé pour qu’il accomplisse sa tâche messianique de prophète, souverain sacrificateur et roi, investit Jésus de la puissance nécessaire en l’oignant du Saint-Esprit (Act 10.38).

      Le point culminant de la vie de Jésus a été sa mort à la croix, où il subit la méchanceté de l’homme et la colère de Dieu, selon la volonté du Père aussi bien que la sienne. (Réf.: Es 53.10 ; Act 2.23; Phil 2.8 ; Jean 10.17-18).

      Jésus-Christ est mort à la croix en tant que substitut réel pour tous les pêcheurs, sa mort étant le sacrifice propitiatoire sur la hase duquel Dieu pardonne le péché de tous ceux qui croient en la vertu expiatoire de son sang. Christ a été maudit à la croix pour nos péchés afin de nous racheter de la malédiction de la loi et tourner la malédiction en bénédiction et nous donner le Saint-Esprit sur la base de notre foi. (Réf: Héb 2.9-10: Rom 3.23-26; Héb 2.17; Gal 3.13-14.)

      Par sa mort, Jésus-Christ a donc effectivement détourné des croyants la colère de Dieu; il a véritablement réconcilié avec Dieu et réellement délivré de la condamnation par la loi tous ceux qui croient en lui.

      5. La vie Immortelle de Jésus-Christ

      Non seulement son corps ne s’est pas décomposé dans la tombe, mais il est ressuscité le troisième jour, physiquement bien entendu (une résurrection purement spirituelle est une absurdité dans ce contexte), ce dont il donna maintes preuves. Retourné auprès du Père 40 jours plus tard, il occupe maintenant la place la plus élevée dans la gloire céleste. Il envoya du ciel le Saint-Esprit, dont les oeuvres sont attribuées au Seigneur Jésus-Christ. (Réf.: Act 2.27; 1 Cor 15.4: Act 1.3; 1.9-11; Eph 1.20-23; Act 2.33; Jean 16.7-15).

      Au ciel, Jésus-Christ prépare une place pour les siens en tant que leur précurseur. Il vit éternellement et intercède pour eux en tant que souverain sacrificateur. Nous le verrons quand il reviendra avec gloire et puissance pour juger le monde et établir son royaume. Quand le dernier ennemi, la mort, aura été vaincu, il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père. (Réf.: Jean 14.2 ; Héb 6.20 ; 7.24-25 ; Rom 8.34; Apoc 19.15 ; 1Cor 15.24-26).

      6. Les fonctions de Jésus-Christ

      Il est le Prophète gui a parlé par les prophètes de l’AT; par Jésus-Christ, Dieu a donné la révélation ultime aux hommes, d’une part par les paroles de Jésus lors de sa Vie sur terre, d’autre part parce que le Saint-Esprit envoyé par Jésus du ciel a révélé aux apôtres de la part de Christ. Ce sont la les révélations finales qui constituent le NT. (Réf. :1 Pi 1.10-12; Héb 1.1-3; Jean 16.12-15: Jude v.3).

      Jésus-Christ est le Souverain Sacrificateur qui a effectué en sa personne le sacrifice qui seul pardonne le péché; aucun autre sacrifice de quelque sorte que ce soit n’est plus nécessaire maintenant. Son sacrifice est attesté par son sang au ciel, qui en est aussi purifié. Réf. : Héb 9.11-12, 23-24; 10.12-14).

      Jésus-Christ est le Roi de I’univers, qui d’ailleurs ne subsiste qu’en lui. En tant que Roi, il exerce son autorité au ciel et sur terre où il oeuvre par ses disciples et l’Eglise, qu’il défend contre ennemi et dont il est le seul Chef Souverain, agissant en eux par son Saint-Esprit. (Réf. :Mat 28.18 ; Jean 10.27-30 ; Col 1.18).

Stuart OLYOTT
(traduit et adapté par
J.P. SCHNEIDER)

N.D.L.R. Le retour de Jésus-Christ sur la terre pour y établir son royaume sera traité ultérieurement .


Titre: LES SEPT PAROLES DE JESUS A LA CROIX 128 pages
Auteur: Willy Geiser
Editeur: France: Edition Farel, B.P. 50, 94122 Fontenay-sous-Bois
Suisse: Edition Janz Team, B.P. 450, 4125 Riehen

Le message central de l’Evangile n’est-il pas la croix de Jésus-Christ? L’on ne saurait assez considérer l’oeuvre rédemptrice du Sauveur. La Bible offre à nos coeurs bien des sujets de méditation, mais celui des souffrances et de la mort du Fils de Dieu surpasse tous les autres. Selon le témoignage des Evangiles, le Sauveur a prononcé du haut de la croix sept paroles d’importance capitale. Ce sont ces paroles que l’auteur analyse dans cet ouvrage, nous faisant découvrir à travers elles un magistral sommaire du christianisme.

Le livre est simple, précis et facile à lire tout en laissant une empreinte profonde dans le coeur du lecteur de la portée immense de l’oeuvre rédemptrice de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ.


HEBREUX 10.1-18 – LES SACRIFICES ET
L’OFFRANDE

Fin de la partie « doctrinale » de l’épître, cette portion conclut admira­blement le remarquable exposé, qui a présenté Christ comme supé­rieur aux hommes et aux institutions de l’Ancien Testament, qu’il ac­complit et remplace.

Le souverain sacrificateur apparaît déjà en Héb 2.17 et 4.14, mais sur­tout en Héb 5 (Aaron) et 7 (Melchisédek). C’est le point capital du livre (Héb 8.1): Christ a remplacé définitivement tous les sacrificateurs an­térieurs. De même, il fallait établir que son sacrifice unique a remplacé tous les autres. C’est ici une magistrale démonstration de la double vérité: Christ, seul sacrificateur et seul sacrifice pour l’éternité.

1. Hébreux 10.1-4: Limites et rôle de la loi

a) N’ayant que l’ombre et non l’image même, la loi s’avère incomplète et insuffisante. Les biens à venir (déjà en Héb 9.11) correspond aux bénédictions que Christ devait apporter.

b) La loi ne pouvait rendre parfaits, accomplis, les croyants venant à Dieu par elle. Elle n’installait pas un ordre définitif au niveau élevé vou­lu par Dieu.

c) La répétition des mêmes sacrifices confirmait leur insuffisance.

d) Ainsi, les péchés étaient plutôt rappelés à la conscience que vrai­ment expiés. L’exclamation de Jean-Baptiste (Jean 1.29) prend une valeur et une force exceptionnelles face au verset 4!

Ailleurs, l’Ecriture révèle (Rom 3.20) que Dieu n’a pas voulu faire de la loi le moyen du salut, du fait que c’est elle qui révèle le péché (Rom 7.7)

2. Hébreux 10.5-10: Christ venu pour faire la volonté de Dieu

La citation du Ps 40 est vue ici comme une déclaration de Christ lui-même. Son entrée dans le monde correspond à sa naissance dans un corps. Christ s’est d’abord anéanti (Phil 2.7) en prenant une position d’esclave, puis encore abaissé en devenant semblable aux hommes, dans la matière et dans le temps, alors que Dieu est esprit (Jean 4.24) et éternel!

Christ fut à la fois:
l’holocauste (Lév 1), offert à Dieu tout entier (Héb 9.14)
l’offrande de gâteau (Lév 2), dans la perfection de sa personne humaine sans péché (Jean 14.30) ;
le sacrifice pour le péché (Lév 4), comme principe actif du mal résidant dans la nature humaine (Rom 8.3: le péché dans la chair) ;
le sacrifice pour le débit, lorsque la culpabilité est dans l’acte commis (Lév 5.14 et ss).

En rapport avec ces deux derniers sacrifices – les seuls concernant les pécheurs – remarquons les exhortations à mourir au péché (Rom 6.11) et aux péchés (1 Pi 2.24).

Soulignons enfin l’insistance du texte sur ce sacrifice accompli une fois pour toutes: Héb 7.27 9.12 (14 aussi), 25, 26 (2 fois), 28; 10.10, 12, 14.

Comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois (Héb 9.27), la mort du Christ à la croix est unique… et suffisante. Il n’est pas ques­tion de la renouveler, mais de l’annoncer (1 Cor 11.26), jusqu’à ce qu’il vienne, dans la fraction du pain.

3. Hébreux 10.11-14: Perfection du sacrifice de Christ

Elle éclate, dans la comparaison suivante, sur 7 plans:

  Sacrificateurs Christ
 
position debout assis
dans le temps chaque jour une fois
nombre répétition, souvent une seule offrande
qualité sacrifices insuffisants un seul suffit
durée pour un temps pour l’éternité
attente leur remplacement victoire consommée
par d’autres (cf. Rom 16.20)
effet rappeler les péchés conduire à la
perfection
les « mis à part »


Christ, élevé à la perfection (Héb 5.9 ; 7.28), y invite les siens (6.1).

4. Hébreux 10.15-18: Témoignage de l’Esprit Saint

Soucieux de s’en référer, pour conclure, à l’autorité du Saint Esprit, comme déjà 2 fois (Héb 3.7 et 9.7), l’auteur cite encore Jér 31.33-34. L’alliance offerte est un engagement de Dieu envers le croyant et réci­proquement, touchant le coeur (origine de la vie) et la pensée (origine de l’action), réformée selon Rom 12.2.

Le pardon sans retour de Dieu est souligné par le fait non qu’il oublie, mais qu’il ne veut plus se souvenir d’une affaire réglée à la croix (quel contraste avec Héb 10.3).

Tout est accompli (Jean 19.30), en Christ pleinement (Col 2.10). Vrai­ment, Christ est la fin de la loi en vue de la justice pour tout croyant (Rom 10.4).

Désormais donc, toute nouvelle offrande pour le péché est superflue. En revanche, c’est chaque jour que nous avons à en demander l’appli­cation dans chacune de nos vies de chrétiens, encore accessibles aux péchés.

Jean CHOPARD


HEBREUX 8 – UNE NOUVELLE ALLIANCE


Par des comparaisons successives, les 7 premiers chapitres ont établi la supériorité de la personne du Christ sur les grandes figures de l’Ancien Testament: prophètes, anges, l’homme lui-même, Moïse, Josué, Aaron, pour aboutir à une ressemblance avec Melchisédek, le seul roi-sacrificateur connu. Les chapitres 8 à 10.1 8 vont démontrer la supériorité de son oeuvre sur toutes les institutions du sacerdoce lévitique, pourtant institué par la loi de Moïse.

1. Hébreux 8.1-6: Christ, ministre du nouveau sanctuaire

Charnière des 2 sections de la partie doctrinale de l’épître, Héb 8.1 souligne tout ce qu’ont les croyants dans la seule personne du Christ glorifié, vivant et actif en leur faveur. C’est vraiment le coeur du message de cette admirable lettre.

1.1. Sa position (v. 1-2)

Déjà en Héb 1.3, le Fils est vu assis à la droite de la majesté. Maintenant se précise ce caractère en rapport avec le trône (symbole du gouvernement dans l’Ecriture). Mais la grande innovation, c’est cette position de repos du sacrificateur! L’ameublement du tabernacle ne comportait aucun siège (Héb 9.1 -5). Le sacrificateur terrestre servait toujours debout, dans une oeuvre jamais achevée (Hèb 10.3). L’oeuvre parfaite du Fils (une fois pour toutes) lui permet d’inviter les rachetés à entrer dans le repos (Héb 4.1-11).

Le contraste est complet, quand cette position de repos coïncide avec un ministère incessant, au ciel, c’est-à-dire dans les vrais lieux saints, oeuvre de Dieu.

1.2. Son rôle (v. 3-6)
Après avoir démontré que le Fils est devenu le souverain sacrificateur unique et définitif, l’auteur le considère dans son rôle, qui est d’offrir à Dieu ce qui lui est agréable, au ciel et non sur la terre (v. 4-5) ce sera l’objet du chapitre 9.

A souligner que la sacrificateur lévitique, pourtant calquée sur le modèle céleste (Ex 25.40), n’était qu’une ombre sur terre d’un modèle vu au ciel. Depuis l’Ascension, le modèle lui-même est au ciel en fonction.

Au seul verset 6, trois choses meilleures:
– le ministère de Christ,
– l’alliance,
– les promesses.

2. Hébreux 8.7-13: Christ, médiateur de la nouvelle alliance


2.1. L’ancienne alliance de la loi (v. 7-9)
Affirmée insuffisante déjà par l’Ancien Testament (Jér 31.31-34)!

Basée sur l’obéissance (Deut 28.2-3), elle conduisait à la bénédiction méritée par l’homme mais nul n’a pu accomplir la loi (Rom 3.23).

Souvent les prophètes ont reconnu et dénoncé la faillite du peuple; ils comptaient d’autant plus sur la fidélité de Dieu à son alliance (Dan 9.4).

2.2. La nouvelle alliance de la grâce (v. 10-13)
a) Les lois de Dieu sont maintenues, mais écrites dans l’esprit et le coeur (v. 10).
Selon l’Esprit donné au croyant (Rom 5.5), l’obéissance viendra du coeur. C’est un changement total (2 Cor 3.6).

b) Dieu devient notre Dieu, et nous son peuple (v. 10).
C’est une alliance de vie avec le Dieu vivant (Jean 5.24).
c) Connaissance de Dieu, directe pour chacun, (v. 11).
Alliance universelle, pour tous au même rang, Juifs ou non ; le voile est ôté (2 Cor 3.16).
d) Pardon total des péchés (v. 12).
Alliance de grâce Dieu dit: JE …. Le croyant n’a plus conscience du péché comme barrière de Dieu (Héb 10.3).


3. Appendice: Les alliances de Dieu


La Bible révèle un Dieu qui se plaît à rejoindre l’homme et à s’unir à lui.

Alliance Signe  
1. Adam = l’humanité primitive                         la vie éternelle
(Gen 2.16,17)
2. Noé = après le déluge   l’arc en ciel
(Gen 6.18)
3. Abraham = un père élu   la circoncision
(Gen 17.2,4,7,11,13,14,19)
4. Israël = un peuple   le sabbat
(Deut 4.13)
5. Lévites = la sacrificature   le sacerdoce
(Nom 25.12-13 Mal 2.4)
6. David = la royauté   le trône
(Ps 89.20-30)
7. Nouvelle alliance en Christ l’Esprit Saint
(Jér 31.31-34 Héb 8.8-11)


Perspective ultime: 1 Cor 15.28: Dieu tout en tous!


Jean Chopard


Plus et mieux que tout autre texte du NT, Hébreux 7 décrit l’importante fonction du sacrificateur, comme indispensable intermédiaire entre Dieu et les hommes. Le début du chapitre (v. 1-10) insiste sur Melchisédec préfigurant le Fils de Dieu dans ce rôle. Latin (v. 11-28) fait éclater la supériorité de notre Seigneur comme souverain sacrificateur, sur tous ceux d’autrefois qu’il remplace désormais, dans l’ordre nouveau inauguré par sa résurrection.

1. Hébreux 7.11-19: Christ évince Aaron et la foi

En Héb 5.1-10 déjà, la comparaison avec Aaron a souligné la supériorité de Christ, dans le service de souverain sacrificateur. Maintenant apparaissent 4 changements apportés par lui dans les relations de Dieu avec son nouveau peuple, l’Eglise.
1.1. Changement de sacrificature (v. 11)

L’ancienne sacrificature, celle d’Aaron et ses fils, a mis en évidence les exigences de Dieu et le moyen de s’approcher de lui. Mais elle n’était que provisoire et figurative, ni complète (« parfaite »), ni définitive. Déjà l’AT lui-même annonçait son remplacement (Ps 110.4).

1.2. Changement de loi (v. 12)

Puisque la sacrificature devait changer, la loi de Moïse, qui l’avait instituée, elle aussi devait faire place à une nouvelle base des relations de Dieu avec l’homme. La loi ne procurait pas la justice au pécheur; il fallait pour cela la mort du Christ (GaI 2.21).

1.3. Changement de tribu (v. 13-14)

En libérant Israël de l’Egypte, Dieu voulait s’en faire tout un peuple de sacrificateurs (Ex 19.6). Par la suite, ce service privilégié revint à la seule tribu de Lévi (voir Ex 32.26, Deut 18.1-2).
Né de la tribu de Juda, Jésus ne pouvait pas exercer la sacrificature lévitique sur terre (Héb 8.4) sans violer la loi de Moïse. Il ne pouvait entrer dans le rôle de sacrificateur que par la résurrection.
En lui, désormais, tout membre de l’Eg lise devient sacrificateur (Héb 13.15 ; 1 Pi 2.5,9). Ainsi s’accomplit enfin le voeu initial du Dieu d’Israël.

1.4. Changement de sacrificateur (v. 15-17)

Comme notre « grand souverain sacrificateur » (Héb 4.14), Jésus apparaît maintenant:
– à la ressemblance de Melchisédec, sans filiation terrestre (par la résurrection), ni prédécesseur quelconque dans ce service
– installé dans cette fonction: non en vertu d’une loi, qui fait appel àl’obéissance de l’homme pour se trouver accomplie; mais en vertu de la puissance de sa résurrection, dans une vie impérissable, hors de la présente création où tout passe.

1.5. Conclusion (v. 18-19)

Dans le rôle de chemin menant à Dieu, la loi de Moïse fut plutôt un obstacle, en montrant à l’homme pécheur qu’il est incapable de remplir les exigences posées, rien que par les 10 commandements déjà (Ex 20.1-17). Face à cette faillite de l’homme, la loi faisait désirer quelqu’un qui soit capable de l’accomplir à la place du pêcheur. Elle conduisait ainsi vers le Christ (GaI 3.24).
C’est pourquoi Dieu abroge ce commandement, pour nous qui croyons en celui qui a accompli ce qui nous était impossible à réussir (Act 15.10; Col 2.14). Ainsi seulement, mais alors pleinement, nous pouvons nous approcher de Dieu, par l’espérance « meilleure » placée en Christ, notre nouveau souverain sacrificateur.

2. Hébreux 7.20-28: Christ, parfait sacrificateur

Toujours d’après Ps 110.4, la fin du chapitre établit la perfection de Christ comme souverain sacriticateur, gràce à ses vertus propres, et par comparaison avec la sacrificature lévitique, désormais remplacée pour tout chrétien, en ce qui concerne le moyen d’approcher Dieu. En revanche, la loi de Moïse conserve intacte sa valeur intrinsèque (Rom 7.12).

Bases de comparaison     Sacrificateurs lévitiqes
(ancienne alliance)
    Christ, notre souverain
sacrificateur (nouvelle alliance)
 
1. Consécration au service :   sans serment (v. 21)   avec serment (v.21)
(cp. 6.13-17)
Remarque:
La royauté universelle terrestre est promise au « Fils » par décret (Ps 2.7-9), la sacrificature par serment, mais toutes deux en rapport avec sa résurrection (Ps 2.7 ; Héb 5.5).
 
2. Alliance:   ancienne, appelée à disparaître (8.13)   meilleure, garantie par Jésus (v. 22)
3. Nombre:   plusieurs (v. 23)   un seul (v. 24)
4. Nature:   mortels (v. 23)   toujours vivant (v.25)
5. Sacrificature:   transmissible   intransmissible(v. 24)
6. Qualifications:   sanctifiés (cf. Lév 8-9)
coupables (v. 27)
souillés (Zach 3.4)
parmi le peuple (5.1)
sur terre
  saint par nature (v. 26)
innocent
sans souillure,
séparé des pécheurs
élevé (cp. 8.4)
7. Sacrifices:   nombreux (v. 27)
chaque jour
(cf. Lév 9.7 1 6.6)
  « une fois pour toutes »
(v. 27 ; 9.12 ; 10.10)
(cf. 1 Jean 2.1-2)
8. Origine:   loi de Moïse (v. 28)   parole de serment (v. 28)
9. Personnes:   hommes limités (v.28)   Fils parfait (v. 28)
10. Durée:   leur temps (v.23)   éternité (v.28)


3. Réflexion et conclusion


Au terme des comparaisons de Jésus-Christ avec ses illustres devanciers, honorés en Israël,
– nous apparaît-il vraiment plus grand que tous ?
– est-il devenu, à nos yeux, plus que le crucifié qui a donné sa vie pour nous ?
– l’aimons-nous vraiment plus et mieux ?
– comment et quand le lui montrerons-nous ?
Que la vie de chacun des siens apporte au Seigneur la réponse convenable.


Jean Chopard




HEBREUX 3 – CHRIST ET MOÏSE

Supérieur aux prophètes et aux anges (ch. 1), comme à l’homme (ch.2), Christ va apparaître aussi plus grand que Moïse, pourtant le plus grand conducteur d’Israël.
1 – 6 : Comparaison de Christ avec Moïse
7 – 19 : deuxième avertissement l’endurcissement.

1. Hébreux 3.1-6 : Comparaison de Christ avec Moïse

1.1. Remarques
C’est pourquoi (v. 1) évoque Héb 2.1 7 où apparaît le souverain sacrificateur, thème (et exclusivité) de l’épître jusqu’à Héb 8.6.
– Au lieu du nous (Héb 1.2 ; 2.1,3,8, etc.), l’auteur se distingue maintenant de ses lecteurs et les présente : frères (chrétiens), saints (mis à part pour Dieu), participants (v. Jean 1.12 ; 2 Pi 1.4) à l’appel céleste (origine et destinée de l’Eglise, Phil 3.14,20-21).
Considérer = détourner ses regards de tout pour les fixer sur un seul (Héb 2.8-9 ; 12.2-3).
Apôtre = envoyé de Dieu parmi les hommes.
Souverain sacrificateur (ou grand prêtre) = homme chargé de présenter à Dieu le sacrifice qu’il agrée (sang de la nouvelle alliance).

1.2. Ressemblance
La fidélité = caractère de celui qui tient ses engagements jusqu’au bout (Phil 2.8 !).
En Nombres 12.7, l’Eternel déclare Moïse fidèle, alors que ses proches le contestent dans son rôle de chef du peuple !
Fidélité en rapport avec Moïse, miséricorde en rapport avec Aaron (Héb. 5.1-2), sont les deux attributs de Christ comparé au souverain sacrificateur (Héb 2.1 7).

1.3. Différences gloire de Jésus plus grande: Moïse

  Moïse Jésus
 
v.3 une pierre de la maison a bâti (Mat 16.18 ; Marc 6.3)
v.5 a été est (vivant)
v.5-6 serviteur Fils
v.5-6 maison de Dieu sa maison (« mon » église)
Nous sommes sa maison. Collectivement (Eph 2.19-22) et individuellement (Jean 14.23), par le Saint-Esprit.
 
Conclusion : loi grâce et vérité
(Jean 1.17) donnée (Sinaï) venues (Noël)

2. Hébreux 3.7-19 : deuxième avertissement: l’endurcissement

Le Psaume 95.7-1 1, cité comme parole du Saint-Esprit aux lecteurs de l’épître, (aujourd’hui encore !) souligne notre privilège d’auditeurs directs de la Parole de Dieu.
Le danger dénoncé est l’endurcissement.

2.1. Siège de l’endurcissement: le coeur (v. 8,1 0,12,15), centre intime de la personne.

2.2. Cause: l’incrédulité (ou absence de foi, Héb 11.6)

2.3. Conséquences
– abandon du Dieu vivant (v. 12), du rassemblement (10.25) ;
– révolte (v. 1 6); Massa (= tentation), Meriba (=contestation), déjà en Exode 17.7, révèlent un peuple au cou roide ;
– désobéissance (v. 18 ; Rom 10.21)
– entrée manquée en Canaan, pays du repos promis (v. 19).

2.4. Remèdes
– exhortation mutuelle, chaque jour (v. 13) ;
– marche en compagnie du Christ (v. 14) ;
– persévérance jusqu’à la fin (v. 14), non pour étre sauvé, mais pour montrer qu’on l’est ;
– obéissance (v. 15) de la foi dans un coeur touché.

2.5. Personnes menacées (d’endurcissement) : le peuple de Dieu (v. 16) !

2.6. Punition
– colère de Dieu (v. 17) ;
– mort (v. 17) ;
– pas de repos de Dieu (18-19) !
L’avertissement se prolonge jusqu’à 4.13 en rapport avec le thème du repos.
Ne quittons pas ce chapitre sans sonder nos coeurs et les situer devant Dieu (v. I Jean 3.21-24), dans l’obéissance au Chef de l’Eglise.

HEBREUX 4.1-13 – CHRIST ET JOSUE

Commencé sur le thème de l’endurcissement (Héb 3.7-19), le deuxième avertissement de l’épître se poursuit par celui du repos (onze fois dans Héb 4.1-11) et s’achève sur un solennel face-à-face avec la Parole de Dieu (v. 12-13). Un pathétique appel émane de l’histoire d’lsrael au désert, en route vers Canaan.
1 – 11 : Entrer dans le repos
12 – 13 : Face à la Parole de Dieu.

1. Hébreux 4.1-11 : Entrer dans le repos

1.1. Le repos promis
Sorti de l’esclavage de l’Egypte par Moïse, Israël devait entrer avec Josuéen Canaan, dans un pays d’abondance et de repos (Jos 21.44). La création entière est promise à une expérience semblable, sous le règne futur du prince de la paix (Rom 8.21).
Dès aujourd’hui déjà, Jésus invite le croyant au repos (Mat 11.28-29).

1.2. Le repos manqué
Cette bonne nouvelle annoncée d’un repos promis n’a pas été crue par lsrael. Toute une génération est tombée dans le désert (sauf Caleb et Josué) par manque de foi (v. 2) et d’obéissance (v. 6).
Le mépris d’une promesse de Dieu (v. 1) entraîne sa colère (v. 3)! Attention a chacun de nous (v. 1); il y va de notre salut (v. 11).

1.3. Le repos de Dieu
Dès la fondation du monde, Dieu a donné l’exemple de ce qu’il attend de l’homme (v. 3-5 Gen 2.2). Son repos n’évoque pas la fatigue, mais le contentement procuré par sa réussite.
Satisfait de son oeuvre de création (Gen. 2.2), Dieu l’est aussi de son oeuvre de rédemption par la croix du Christ (Act 2.36; 1 7.30-31). Tout est accompli (Jean 19.30).
L’invitation à la décision contenue dans le Psaume 95.7-11 montre que, loin de se limiter à un peuple (Israël) dans un pays (Canaan) conquis sous la conduite de Josué (v. 8), le repos de Dieu reste offert à tout le peuple de Dieu (v. 9).
Le premier jour suivant son apparition sur terre, l’homme entrait dans le repos de Dieu ! De la même manière, le premier acte de la vie du croyant n’est-il pas aussi d’abandonner toute prétention à se sauver soi-même, pour accepter simplement le don de Dieu ? (Jean 4.10 ; Eph 2.8-9 ; Rom 4.3-8).

Quand l’homme en a fini avec ses propres efforts pour se justifier, il se repose vraiment et goûte la propre satisfaction de Dieu face au si grand salut acquis par Christ, notre vrai Josué (v. 10). Jésus souligne bien l’opposition totale de la religion des oeuvres face à la foi, en Jean 6.28-29. Selon 1 Pi 4.1-2, la souffrance du Christ pour nous, dans sa nature humaine ici-bas, évoque celle du croyant en conflit avec le péché actif dans sa propre nature, et qui conduit à l’appel au secours de Rom 7.24.
Celui-là seul qui a accepté le jugement de mort prononcé par Dieu sur la nature humaine (la chair), en a fini avec la question du péché et se repose dans la justification par la seule foi en Christ (Rom 5.1). Ensuite seulement commence vraiment une vie nouvelle, celle de Christ en nous par le St-Esprit, dans l’obéissance de la foi en un Sauveur vivant pour Dieu (Rom 6.10-11).

1.4. L’entree dans le repos
Manquée par absence d’obéissance et de foi à la Parole de Dieu (v.2,6), l’entrée dans le repos n’est possible que par l’obéissance de la foi (Rom 1.5; 16.26).
Cela signifie :
– une parole de Dieu (v. 2),
– une écoute respectueuse (v. 2),
– la foi dans ce que Dieu dit (Rom 10.16-17),
– une mise en pratique dans la vie (Phil 2.13 ; Eph. 2.10).

1.5. Le temps du repos
Dès la fondation du monde, Dieu a voulu introduire l’homme dans son repos (v. 4-5).
Sa promesse ne fut pas annulée par l’incrédulité d’Israël (Rom. 3.3).
David l’a confirmée, longtemps après l’entrée en Canaan (Ps 95).
Elle est située ainsi sur un nouveau plan, plus général.
Elle est renouvelée pour l’actuel peuple de Dieu (v. 9).
Une pressante invitation clôt la plaidoirie (v. 11).

CONCLUSION : le temps d’entrer dans le repos de Dieu, c’est AUJOURD’HUI (v. 7).

2. Hébreux 4.12-13 Face à la Parole de Dieu

La promesse du repos et ses confirmations ont établi la valeur de la Parole de Dieu, dont l’autorité est soulignée en conclusion.
Christ, assimilé à la Parole de Dieu (Jean 1), est très présent dans cet avertissement. C’est devant lui que chacun se décide !

HEBREUX 4.14 – 5.10 – CHRIST ET AARON

Après le deuxième avertissement (Héb. 3.7 – 4.13), l’auteur reprend et développe le thème du souverain sacrificateur, abordé en Héb. 2.1 7, et sobrement esquissé dans la comparaison avec Moïse (Héb. 3.1-6). C’est le sujet principal de l’épître (Héb. 8.1).
Christ, notre grand souverain sacrificateur
4.14 – 16: Sa personne
5. 1 -10: Sa fonction.

Remarque préliminaire : Notion de sacrificateur
Le terme de prêtre évoque bien un intermédiaire entre les hommes et Dieu, mais non le sacrifice requis à cet effet. Il se rapporte davantage aux rites d’un culte qu’au moyen même de s’approcher de Dieu.
Egyptiens, Madianites, Philistins, Grecs et Romains avaient des prêtres. Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Job, furent des sacrificateurs pour leur famille. Aaron et ses fils furent désignés pour le sacerdoce héréditaire en Israël (Ex 28.1 ; 40.12-15), sauf défaut corporel (Lév 21.17-21).

Le sacrificateur devait :

1) servir le Seigneur dans le sanctuaire,
2) enseigner la loi au peuple,
3) révéler au peuple la volonté de Dieu, consulté par les urim et les thummim (Ex 28.30).

Dans l’Ancienne Alliance :
– le souverain sacrificateur entrait au lieu très saint une fois par an, le jour des expiations (Lév 1 6);
– les sacrificateurs et les Lévites servaient jusque dans le lieu saint;
– le peuple, dans le parvis, apportait ses sacrifices.

Dans la Nouvelle Alliance, Christ, le souverain sacrificateur unique et permanent, introduit tous les croyants dans la présence même de Dieu, dont le voile fut déchiré (1 Pi 2.5,9 ; Apo 1.6 ; Héb 10.19-22). L’Eglise entière est un royaume de sacrificateurs ! C’était déjà le voeu de Dieu pour Israël (Ex 19.5-6).

1. Hébreux 4.14 – 16 Sa personne

1.1. Ses noms
Jésus, c’est l’homme (Héb 2.9 ; 3.1), le Sauveur (Mat 1.21).
Le Fils de Dieu, par nature, mais ainsi confirmé par la résurrection (Rom 1.4).

1.2. Ses actions
– Traverser les cieux première idée conforme au rôle de lien entre Dieu et les hommes qu’était le sacrificateur (Eph 4.10).
– Traverser la tentation, mais sans le péché en lui (Jean 14.30) et sans lui céder (Héb. 7.26).
– Sympathiser aux infirmités (ne pas tolérer les péchés).

1.3. Son invitation (v. 16)
S’approcher en confiance pour recevoir miséricorde, grâce, secours, par la croix (Rom 5.21).

2. Hébreux 5.1-10 : Sa fonction

2.1. Définition (v. 1-3)
Un homme au service des hommes, pour offrir à Dieu dons et sacrifices pour les péchés. Intermédiaire indispensable.

2.2. Condition (v. 4-6)
Un appel de Dieu (comme pour Aaron).
Pas sur terre (Héb. 7.14). Le Psaume 2.7 se confirme bien en rapport avec la résurrection de Christ.
Pour l’éternité (Ps 110.4).

2.3. Formation (v. 7-8)
– Vie sur terre : grands cris, larmes, prières, supplications (Gethsémané).
– Horreur de la mort (cp. Héb 2.1 5) physique et spirituelle (= seconde mort).
– Exaucement (sauvé hors de la mort) : piété (Jean 9.31).
– Obéissance apprise par les souffrances.

2.4. But (v. 9-10)
Parvenu à la perfection, il peut offrir le salut éternel à ceux qui lui obéissent.

2.5. Comparaison avec Aaron
La comparaison de Christ avec Aaron porte sur sa mise à part et son rôle.
Héb 7 montrera la ressemblance de Christ avec Melchisédec dans sa personne.

Jean CHOPARD