PROMESSES

« C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables ; car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien soit mal. Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les hommes, mais nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences. » (5.9-11 [note] Les citations de cet article sont tirées de la version Darby[/note]).

Christ, le croyant, un tribunal : on peine à associer ces trois mots. On est sauvé par grâce, donc pas de tribunal, n’est-ce pas ? Pourtant si. Non seulement tous les incroyants devront comparaître devant un tribunal, mais aussi les croyants, dit Paul dans ce texte. Essayons de comprendre quel est ce tribunal pour en tirer quelques conséquences.

1. Quel est ce tribunal, qui devra s’y présenter et pourquoi ?

« Tous » auront à comparaître devant le tribunal de Dieu :
• Les incroyants pour être jugés et recevoir ce que mérite ce qu’ils auront fait pendant leur vie sur la terre, devant le grand trône blanc (Apoc 20.11-15).
• Les croyants (les saints), non pas pour être jugés dans le sens d’être condamnés (tout est réglé quant à leur position), mais pour que leur vie soit mise en lumière [note] À dessein, le mot « jugement » n’est pas utilisé en rapport avec ce tribunal en 2 Cor 5, même si d’une certaine façon il y a ce sens[/note] .

D’autres textes[note] Rom 2.16 ; 14.12 ; 1 Cor 4.4-5 ; Mat 10.26 ; Marc 4.21-22 ; Luc 8.16-18 ; 12.1-2.[/note] sur le sujet nous disent que tout sera révélé. Ils affirment trois grands principes en relation avec ce tribunal :

1. L’homme ne peut rien garder secret ; Dieu voit tout

Ce principe très important maintient l’autorité du Dieu qui est lumière. Autrement quelque chose échapperait à son pouvoir et à son jugement.

2. Nous aurons à rendre compte à Dieu

Notre responsabilité personnelle envers Dieu est maintenue. Nos frères et sœurs dans l’Église peuvent nous aider ici-bas mais n’interféreront pas dans l’appréciation que Dieu portera sur nous.

3. Nous n’avons pas à craindre les hommes, mais Dieu

Nous n’avons pas à craindre les machinations secrètes des hommes mais nous pouvons avoir confiance en Dieu. La perspective de ce tribunal maintient notre conscience dans la lumière devant Dieu. Si nous sommes inquiets d’être « manifestés » [note]Le verbe grec phaneroo utilisé par Paul et traduit ici par « manifester » signifie litt. « être révélé dans son vrai caractère, tel que l’on est vraiment »[/note], nous ne sommes pas pleinement dans cette lumière.
Cette manifestation au tribunal de Christ sera un gain immense pour le croyant qui connaîtra comme il aura été connu (cf. 1 Cor 13.12). Il portera le même juste regard que Dieu sur sa vie, depuis sa naissance : les fruits qu’il a portés pour Dieu dès sa conversion, l’usage qu’il a fait des dons reçus, la mesure selon laquelle il aura honoré le Seigneur ou il aura attristé le Saint-Esprit.
Déjà maintenant, en regardant en arrière depuis notre conversion, nous voyons quelle grâce, quelle patience, quel amour Dieu a eu pour nous ! Combien plus alors, libérés de la vieille nature qui nous a poussés à commettre le mal, apprécierons-nous la manière d’agir pleine d’amour de Dieu envers nous !
Alors nous comprendrons les plans de sagesse et de bonté de Dieu pour nous conduire, nous enseigner, nous garder de la tentation, nous relever après une chute. Certaines façons d’agir du Seigneur, qui paraissent aujourd’hui incompréhensibles, n’auront alors plus de secret pour nous et nous les considérerons avec admiration et une profonde adoration.

2. Quand aura-t-il lieu ?

Devant ce tribunal, les croyants arriveront avec leur nouveau corps glorieux (Phil 3.21). Cela aura donc lieu après l’enlèvement des croyants, quand Jésus nous prendra pour être pour toujours avec lui [note]Jean 14.1-3 ; 1 Thes 4.16-17.5[/note].
Nous pouvons aussi penser que ce sera avant d’être présentés au Père (1 Thes 3.13), car nous recevrons nos couronnes à la suite de ce tribunal.
En ce jour, il ne restera plus de trace de la nature pécheresse d’autrefois. Nous serons dans la joie avec notre Seigneur et dans une parfaite paix, résultat de ce que Christ a obtenu pour nous.
Plus encore, nous serons comme le juge, dans un corps semblable à lui, grâce à lui (1 Jean 3.2). Le juge sera celui qui a pris sur lui ma faute.
Les méchants recevront leur punition après le millénium ; les saints, leur récompense avant. Il n’y a pas de groupe intermédiaire.

3. Comment se déroulera-t-il ?

Cela aura-t-il lieu devant tous ou à huis-clos ? La Bible ne le précise pas. Chacun rendra compte pour lui-même sans que personne d’autre s’en mêle. Il paraît difficile de penser que tous écouteront et verront la vie de chacun : nous connaître à fond est une prérogative qui n’appartient qu’à Dieu, notre Créateur [note] Pour le jugement des incroyants, Jésus a annoncé que des hommes de Ninive et la reine de Shéba se lèveront et condamneront les Juifs qui l’ont refusé (Mat 12.41-42). Ce jugement sera donc, au moins partiellement, visible par d’autres[/note].

4. Quelles seront les conséquences ?

À la suite de cette manifestation devant le tribunal de Christ, il y aura pour le croyant :
• Des récompenses
Chacun recevra sa propre récompense, en rapport avec son propre travail pour Christ — bien que tout soit grâce, car c’est ce que l’Esprit aura fait en nous.
Selon notre diligence à obéir à la Parole de Dieu, notre intégrité dans notre service et dans notre vie chrétienne, nous n’aurons pas tous la même récompense. Les couronnes seront différentes et l’autorité que nous confiera le Seigneur aussi (cf. Luc 19.12-27). Nous recevrons en tout cas un « plein salaire » (2 Jean 8).
• Des pertes
Les œuvres de notre vie seront éprouvées par le feu pour constater si elles sont de l’or ou du foin. Dans ce dernier cas, elles seront consumées (1 Cor 3.14 15). Dans nos vies, combien de motifs impurs, d’interprétations bibliques qui nous arrangent, d’œuvres futiles, d’attitudes égoïstes, de désirs de plaire aux hommes plutôt qu’à Dieu ? Il en résultera une perte de récompense. Nous verrons de combien de bénédictions notre infidélité nous a privé. Devant l’accumulation de nos fautes, nous comprendrons davantage la valeur de l’œuvre de Christ.

5. Quelles implications pratiques en tirer aujourd’hui ?

Le verset 11 nous montre un double effet pour notre vie présente :
• Le Seigneur doit être craint : nous savons quel terrible jugement éternel attend celui qui est perdu. Alors cela nous pousse à persuader les hommes en annonçant l’Évangile. Le verbe « convaincre » ou « persuader » implique une conviction profonde, une insistance et une persévérance de notre part.
• Comme notre conduite sera mise en lumière, nous sommes donc encouragés à rechercher le bien des autres et la gloire de Christ.
Telles sont les conséquences que l’apôtre veut que nous tirions du tribunal de Christ — et non la peur d’un jugement. Si, aujourd’hui, nous ne sommes pas à l’aise avec ce tribunal, si nous ne pouvons pas y penser avec tranquillité, c’est soit par manque de compréhension de ce qu’il est, soit parce que quelque chose dans notre vie n’est pas en règle avec Dieu. Si nous avons ouvert tout notre cœur devant Dieu maintenant, nous ne devrions pas être inquiets qu’il soit entièrement dévoilé à ce moment futur.
Si notre cœur se rassure en pensant que telle chose ne sera pas révélée, Dieu nous répète que rien ne restera caché. Il le fait pour notre bénédiction et pour la joie que produit une marche droite devant lui.
Puisque crainte il y a, elle n’est pas liée au moment où nous le rencontrerons, mais elle concerne notre marche ici-bas. Si un chrétien pèche, Dieu va s’occuper de lui — et cela peut aller jusqu’à la maladie ou même le décès (cf. 1 Cor 11.30).
D’une manière générale, le Seigneur ne nous juge pas si nous nous jugeons nous-mêmes (1 Cor 11.31), car Dieu ne prend pas plaisir à nous affliger.
Si je suis pur aujourd’hui dans ma marche devant Dieu — ce qui ne me justifie pas — je n’ai pas à être anxieux d’être plus tard manifesté devant Dieu, parce que je le suis déjà maintenant. Cette perspective a un grand effet pratique sanctifiant : elle nous maintient sous l’œil de Dieu qui voit tout ce que nous faisons.
Alors appliquons-nous aujourd’hui avec ardeur à lui être agréables dans tous nos moments, sans nous laisser influencer par un environnement souvent opposé. Sondons avec ardeur sa volonté et la pensée biblique sur les questions qui agitent notre société. Pensons à sa gloire plus qu’aux pressions que nous subissons. Il en est digne (Apoc 4.10-11) !


En sortant quelques versets de leur contexte, certains font passer Jésus pour un homme violent.
• La preuve, il a utilisé un fouet pour chasser les marchands du temple, diront-ils (Jean 2.15). Pourtant, c’est bien le dos de Jésus qui a reçu de violents coups de fouet et non celui des marchands.
• Et n’a-t-il pas demandé d’acheter deux épées à ses disciples (Luc  22.36)  ? C’est vrai, mais ils n’ont pas compris qu’il s’agissait d’une préparation à un combat spirituel. C’est pourquoi il a dû leur donner cette leçon claire : « Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges  ?  » (Mat 26.53).
• Jésus a dit lui-même qu’il n’était pas venu amener la paix mais l’épée (Mat 10.34) ! Certes, mais le contexte immédiat montre que l’épée symbolise ici les divisions au sein des familles, engendrées par la conversion de certains membres et le rejet des autres.
En fait, Jésus est bien le Prince de paix (És 9.5), le seul maître qui puisse faire cette promesse  : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. » (Jean 14.27)
Un jour cependant, quand la patience de Dieu aura pris fin, Jésus jugera les nations avec « l’épée aiguë  » qui sortira de sa bouche (Apoc 19.15).
Mais cela sera «  son œuvre étrange, son travail inhabituel. » (És 28.21, S21)
Et enfin, « sous son règne, le juste fleurira, et la paix sera grande tant que la lune éclairera  » (Ps 72.7, S21).


Un être humain naît à Bethléhem sous le règne d’Auguste. On l’a appelé « Jésus ». Ce bébé, extérieurement semblable à tous les autres, s’inscrit dans une lignée qui remonte à Adam et dont tous les membres ont connu le même sort [note]Seul Hénoc, par exception, n’a pas connu la mort (Héb 11.5).[/note]  : « Puis il mourut » (cf. Gen 5.5,6, etc.). Va-t-il connaître la même fin ?

Certes, des annonces extraordinaires données à sa mère, à son père et à des bergers lors de sa naissance l’ont déjà singularisé : « saint enfant », « fils de Dieu », « sauveur », « Christ », « Seigneur ». Mais devrait-il
mourir un jour comme les autres ? Comment ce futur roi pourrait-il prolonger son règne indéfiniment (Luc 1.33) s’il partage le sort commun de l’humanité ?
Jésus et la mort… la question se pose implicitement dès le début de sa vie terrestre. Suivons donc les récits historiquement fiables que les Évangiles nous ont laissés pour résoudre cette question !

Jésus est confronté à la mort

Jésus devait mourir

Cela fait quelques jours que le bébé Jésus est né à Bethléhem. Averti de la naissance d’un rival potentiel par les mages venus rendre hommage au nouveau-né, le roi Hérode décide de le tuer et, pour faire bonne
mesure et éviter de le manquer, il ordonne le massacre de tous les bébés de Bethléhem et sa région ! Mais Jésus échappe à cette horrible tuerie grâce à un songe miraculeux qu’un ange donne à son père Joseph (Mat
2.13-20).
Une trentaine d’années passent, sans autre menace de mort. Jésus se lance dans un ministère itinérant de prédication et de guérison autour du lac de Galilée. Quelques temps après, Jésus retourne à Nazareth où il
prêche dans la synagogue. Son discours d’ouverture déplaît tellement que ses compatriotes veulent le faire mourir : ils le mènent au bord de la falaise sur laquelle la ville est bâtie pour l’en précipiter. Mais Jésus ne doit pas mourir : « passant au milieu d’eux, il s’en alla » (Luc 4.30).
Les mois passent et l’opposition des chefs religieux contre Jésus s’intensifie : ce rabbi non autorisé qui guérit les jours de sabbat, qui dénonce leur hypocrisie, qui se prend pour le fils de Dieu et qui rassemble de telles foules, il faut le faire disparaître ! Soit en réaction immédiate (Marc 3.6 ; Mat 12.14 ; Jean 5.18), soit de façon plus planifiée (Jean 7.1,19,25 ; 8.37,40), ils cherchent à le faire mourir. Hérode, le fils du précédent, s’y met aussi (Luc 13.31). Mais tous ces complots échouent : « Personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue » (Jean 7.30 ; 8.20). Serait-il invincible ? miraculeusement protégé ?

Jésus ressuscite les morts

Si Jésus échappe régulièrement à la mort, celle-ci frappe autour de lui. Joseph son père « adoptif » est sans doute mort pendant son enfance [note]Les Évangiles canoniques n’en disent rien. Toutefois l’absence totale de mention de Joseph lorsque sa famille est évoquée laissent supposer la mort précoce de Joseph, tout comme le fait que Jésus soit désigné comme « le charpentier », fils aîné qui a dû prendre la suite de son père à la mort de ce dernier pour subvenir aux besoins familiaux.[/note] .
Plus tard, lors de son ministère itinérant, à trois reprises au moins, Jésus est confronté à la mort et chaque fois il démontre sa puissance en ressuscitant le mort :
• Le fils unique d’une veuve de Naïn se lève sur le chemin du cimetière et se met à parler (Luc 7.15).
• La fille unique d’un chef de synagogue se lève dans la chambre où elle vient d’expirer et peut manger (Luc 8.56).
• Lazare, un ami proche de Jésus, sort du tombeau après quatre jours et s’en va (Jean 11.44).
Que la mort soit le sort inévitable de tout humain n’empêche pas Jésus de marquer son opposition par rapport à elle et sa sympathie pour ceux qu’elle touche : il est ému de compassion face à la veuve éplorée, il encourage Jaïrus, il pleure avec Marie et « frémit en son esprit [note] Trois verbes laissent entrevoir à quel point Jésus a été affecté : « frémit » (Jean 11.33,38 ; litt. : gronda de colère, d’indignation ; renâcla — pour un cheval) ; « fut tout ému » (Jean 11.33, troublé dans ses sentiments et pensées, bouleversé, agité intérieurement – cf. Jean 12.27, 13.21) ; « pleura » (Jean 11.35, versa des larmes d’émotion ; le mot est différent pour les pleurs de Marie, lamentations de deuil ou de peine). [NDLR][/note]  » face aux ravages de cette conséquence ultime du péché.
Au-delà de ces trois exemples narrés avec détails, d’autres résurrections ont peut-être eu lieu : Jésus fait dire à Jean-Baptiste en prison : « Les morts ressuscitent » (Mat 11.5) ! Aux apôtres qui vont parcourir la Galilée, Jésus ordonne : « Ressuscitez les morts » (Mat 10.8).

Jésus fait l’expérience de la mort

Jésus face à l’ombre de la croix

Si l’être humain ne connaît pas le futur et s’épargne ainsi bien des souffrances, il n’en est pas ainsi de Jésus. Sa venue sur la terre a un but précis ; il sait parfaitement ce qui l’attend au bout de son chemin : la mort. Aussi cette connaissance est-elle pour lui une source particulière de souffrances : l’ombre de la croix s’est progressivement dressée sur son chemin.
• Dès le début de son service, Jésus sait qu’il y a « une heure » pour laquelle il est venu (Jean 2.4).
Mais il garde cette révélation pour lui.
• Dès que Pierre reconnaît sa messianité à Césarée de Philippe, Jésus coupe immédiatement court aux attentes triomphalistes de ses disciples en annonçant qu’il doit aller à Jérusalem pour souffrir et être mis à mort (Mat 16.12-21).
• Au cours de la montée vers Jérusalem, l’ombre de la croix s’allonge sur son chemin : c’est alors qu’il évoque ce baptême de souffrances qui l’attend et dont la perspective serre son cœur (Luc 12.50).
Pourtant il ne se laisse pas détourner de son but : « Il faut que je marche aujourd’hui, demain, et le jour suivant ; car il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem » (Luc 13.33). Plusieurs fois, il répète que la mort l’attend.
• Malgré ces annonces régulières, les disciples sont troublés et ne comprennent pas : ils sont davantage préoccupés par leur place dans le royaume messianique glorieux. Jésus, lui, est venu pour donner sa vie (cf. Marc 10.32-45). Seule Marie de Béthanie semble comprendre le drame qui va se jouer et oint son Maître « pour le jour de sa sépulture » (Jean 12.7).
• Pendant la dernière semaine, Jésus passe ses nuits dans la montagne des Oliviers (Luc 21.37). L’Épître aux Hébreux lève le voile sur ces heures solitaires : sans doute est-ce pendant ces jours-là plus particulièrement que notre Seigneur a « présenté, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Héb 5.7).
• La pensée de la croix se précise toujours plus : après avoir évoqué le grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit, le Seigneur ajoute : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure » (Jean 12.27).
• Enfin « l’heure » est venue : Jésus, « sachant tout ce qui devait lui arriver » (Jean 18.4), entre dans le jardin de Gethsémané.

Jésus éprouve l’angoisse de l’anticipation de la mort

Dans le jardin des Oliviers, Jésus se met à genoux et prie : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! » (Marc 14.36) Va-t-il renoncer à sa mission ? Non, l’angoisse profonde qui
le saisit alors ne le fait pas reculer, et Jésus accepte en pleine connaissance de cause la coupe des souffrances indicibles de l’expiation : « Toutefois, non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi » (Marc 14.36, Darby).
Il nous faut Gethsémané pour mesurer la singularité de la mort vers laquelle va Jésus. Des humains ont parfois fait face à la mort sans broncher, sereinement, comme Socrate lorsqu’il but la ciguë mortelle. De
nombreux martyrs chrétiens ont étonné par leur calme, voire même leur joie, au moment du supplice, comme Blandine dans les arènes de Lyon. Si Jésus est angoissé au point que sa sueur devienne comme
des gouttes de sang (Luc 22.44), ce n’est pas par manque de courage ; c’est que la mort qui se dresse maintenant, toute proche, est unique : la « coupe » est celle de l’horreur du châtiment pour les péchés et
pour le péché, l’horreur de l’abandon de Dieu.

Jésus subit la mort spirituelle

Jésus, arrêté, passe en procès devant les Juifs puis les Romains. Pour les premiers, « tous le condamnèrent comme méritant la mort » (Marc 14.64). En revanche, pour Pilate, « cet homme n’a rien fait qui soit digne de mort » (Luc 23.15). Mais les cris des premiers l’emportent et Jésus est emmené pour être crucifié, la mort la plus honteuse qui soit à l’époque.
Sur la croix, Jésus passe par un moment unique : « La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eloï, Eloï, lama sabachthani ? ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15.33-34).
L’homme Jésus subit pendant ces trois heures l’abandon complet de la part de Dieu : comme le dit le Psaume qu’il cite, il est mis par Dieu lui-même dans « la poussière de la mort » (Ps 22.16) — non pas la mort physique (elle viendra plus tard), mais la mort spirituelle, la « seconde mort », l’éloignement absolu de Dieu. Il est le seul homme qui n’aurait jamais eu à mourir, puisqu’il est le seul absolument sans péché (cf. Jean 8.46), le seul qui a toujours entretenu une parfaite communion avec Dieu (Jean 8.29 ; 11.42).
Ainsi la « mort de la croix » est celle par laquelle il porte nos péchés (et non les siens) (1 Pi 2.24), par laquelle notre châtiment éternel (et non le sien) est pris sur lui. « Jésus, l’homme sans péché, est venu pour assumer toutes les conséquences du péché de l’homme pécheur. […] Lui le seul juste, le seul saint, après avoir été l’homme de douleurs, solitaire mais dans une communion ineffable avec Celui dont il faisait toujours la volonté, a connu sur la croix, comme nul n’aura jamais pu la connaître, la plus terrible mort morale : la séparation d’avec le Dieu offensé par nous dont il prenait la place, et qui était “son” Dieu. Qui
sondera le gouffre de cette détresse ? » [note]A. Gibert, « Jésus et la mort », Messager Évangélique, 1978, p. 57.[/note]

Jésus passe par la mort physique

La victoire sur « celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » a été remportée sur la croix pendant ces heures de ténèbres. « Tout est accompli ! », proclame le crucifié ! Mais Jésus doit encore éprouver ce qu’est la mort pour tout être humain (Héb 2.9) et donc passer par la mort physique, la séparation des parties immatérielle et matérielle de l’être.
Contrairement à tout autre humain, Jésus entre dans la mort physique volontairement, triomphalement : « Jésus s’écria d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. » (Luc 23.46) Tout affaibli qu’il soit après une nuit blanche, des sévices corporels nombreux et les douleurs physiques de la crucifixion, Jésus meurt en vainqueur. Il l’avait annoncé : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner » (Jean 10.17-18).
L’esprit de Jésus, la partie immatérielle de son être, dans une communion pleinement retrouvée avec son Père, va « dans le paradis », avec le brigand repentant (Luc 23.43), avec les croyants de l’ancienne alliance qui attendent la résurrection. Le corps de Jésus, une fois la mort physique dûment constatée par les soldats romains (Jean 19.33-34) et par l’évangéliste (Jean 19.35), est porté dans le tombeau de Joseph d’Arimathée.

Jésus est victorieux sur la mort

Jésus est ressuscité et ne meurt plus

Le récit des Évangiles ne s’arrête pas au seuil du tombeau : le mort est ressuscité ! Jésus sort de la mort physique au matin de Pâques pour devenir le « premier-né d’entre les morts » (Col 1.18), « les prémices de ceux qui sont morts » (1 Cor 15.20).
Lui seul peut conjuguer le verbe mourir au passé : « J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts » (Apoc 1.18). Désormais il vit « d’une vie impérissable » (Héb 7.16). L’homme Jésus peut recevoir le règne éternel que l’ange avait annoncé lors de sa conception puisque « Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui » (Rom 6.9).

Jésus nous donne la victoire sur la mort

Jésus n’est pas seul dans le chemin qu’il a tracé à travers la mort, mais il associe à lui toute personne qui met foi en sa mort expiatoire :
• Lui seul a subi la mort spirituelle, la séparation complète de Dieu, pour que nous ne la subissions jamais : nous n’aurons jamais à souffrir de la « seconde mort » (Apoc 2.11).
• Par sa mort et sa sortie de la mort en résurrection, nous qui étions morts spirituellement par nos offenses et nos péchés, nous sommes « passés de la mort à la vie » et « rendus vivants avec Christ » (Éph 2.5). Dès aujourd’hui, une relation de vie existe entre Dieu et nous par lui.
• Face à la mort de nos proches, Jésus comme autrefois pleure avec nous, nous encourage et nous console.
• Enfin, même si nous devons nous-même passer par la mort physique, Jésus nous affirme, comme autrefois à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11.25-26) Répondons positivement !


Jésus avait une apparence semblable à la nôtre, mais pour nous expliquer qui il est, il a utilisé des images simples et efficaces pour son époque :

● Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif (Jean 6.35).

● Jésus leur parla de nouveau, et dit : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 8.12).

● Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde (Jean 9.5).

● Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis (Jean 10.7).

● Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis (Jean 10.11).

● Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6).

● Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron (Jean 15.1).

● Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis (Jean 8.58).

 


« Le jour du sabbat, Jésus entra d’abord dans la synagogue, et il enseigna. Ils étaient frappés de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. […] Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ! » (Marc 1.21-22,27)

Dans la synagogue de Capernaüm, Jésus montre deux facettes de son autorité :

– Tout d’abord, l’autorité de sa prédication ne laisse personne indifférent. Faute d’autorité personnelle, les scribes se référaient à leurs prédécesseurs et renforçaient les prescriptions de la loi par leurs « commandements d’hommes » (Marc 7.7). Le Seigneur, lui, dit souverainement : « Mais moi je vous dis… » (Mat 5.22). Son autorité s’impose d’elle-même à tous.

– Immédiatement après, l’autorité de Jésus apparaît de façon encore plus impressionnante quand il chasse un esprit impur hors d’un démoniaque présent dans l’enceinte même de la synagogue.

La mission de Jésus consiste à libérer l’homme des chaînes qui l’entravent : chaîne physique de la maladie et de la souffrance, chaîne de l’emprise de Satan, chaîne de l’incompréhension de la vraie pensée de Dieu exprimée à travers sa parole. Les deux premières chaînes sont bien visibles, la dernière l’est beaucoup moins : c’est une chaîne « religieuse » !
Par ces exemples, le Seigneur nous montre ce qu’est la véritable autorité. Elle n’est pas synonyme de répression, de paralysie, de contrainte. Au contraire, l’autorité selon Dieu doit permettre à ceux dont on a la charge de se débarrasser de leurs chaînes pour vivre en liberté devant Dieu. Père ou mère, responsable dans une entreprise, ancien dans une église, etc., nous pouvons détenir une part d’autorité ; exerçons-la à l’image du Maître, pour libérer.


Tout ce qui, en nous, ne s’appuie pas sur la Parole de Dieu ou sur Christ pour vivre dans le bonheur choisira effectivement un autre point d’appui ou plusieurs autres. Parmi ces points d’appui inventés par le cœur humain pour remplacer la personne de Christ, nous retrouvons notamment l’hédonisme, l’agnosticisme, le déisme, l’athéisme, le panthéisme, l’animisme, le spiritisme, les superstitions et le fétichisme pour ne nommer que ceux-là.

  1. L’hédonisme

Dans l’hédonisme, l’un des aboutissements de l’existentialisme, la recherche constante du plaisir et la jouissance passagère de celui-ci rend le cœur aveugle à la recherche du bonheur permanent ou de la vie abondante que peut donner Christ. Les hédonistes ne veulent se priver d’aucun plaisir de la vie pendant qu’elle passe. Selon eux, il n’y a aucune conséquence pour nos actions, bonnes ou mauvaises, après la mort. Dans l’hédonisme, Christ est remplacé par le plaisir.

  1. L’agnosticisme

Dans l’agnosticisme, le cœur ne cherche pas Christ. Il dit que Dieu est inatteignable et inconnaissable. C’est un genre de scepticisme, plus proche de l’athéisme que du déisme. L’agnostique a peur de trancher. D’un côté, s’il avoue que Dieu existe, il devra s’engager avec Christ et ça, il ne le veut pas. De l’autre, s’il clame que Dieu n’existe pas, sa conscience l’accuse, alors, il préfère dire que Dieu, s’il existe, est inaccessible. Ce type de cœur se créera une éthique personnelle pour calmer sa conscience et remplacer Christ.

  1. Le déisme

Dans le déisme, l’expérience individuelle remplace les Saintes Écritures pour connaître Dieu. Christ est remplacé par un personnage irréaliste inventé par les traditions des hommes. C’est une forme religieuse conforme à la raison. Ce style de pensée se noie dans le subjectivisme, car son désir d’arriver à Dieu en rejetant les Écritures dépend de l’imperfection des expériences individuelles et non de la révélation écrite et claire que les Écritures donnent de Christ. L’attachement à Christ est remplacé par une pratique morale humaniste. C’est une forme d’empirisme qui dit que toute connaissance procède de l’expérience. Ce qui est vrai, c’est ce que j’expérimente et ce que je sens. Parmi les croyants, cet état d’esprit peut conduire au rejet des Écritures comme la norme de la conduite au profit de l’expérience sensitive recherchée qui remplace graduellement la foi basée sur la Révélation écrite.

  1. L’athéisme

Dans l’athéisme, Christ est un étranger, une pure hypothèse. Surtout pour l’athéisme scientifique qui considère que les progrès de la science, depuis la révolution copernicienne et l’époque des Lumières, permettent de plus en plus d’expliquer le monde sans recours à l’existence d’un dieu quelconque. Un jour, Napoléon demanda au savant athée Pierre-Simon de Laplace pourquoi il n’incluait pas Dieu dans l’élaboration de son système de pensée. Celui-ci lui répondit qu’il n’avait pas besoin de cette hypothèse et rajouta plus tard pour sauver la face devant Napoléon que l’hypothèse de l’existence de Dieu explique tout, mais ne permet de prédire rien et qu’en tant que savant, il se devait de lui fournir des travaux permettant des prédictions basées sur des certitudes. Dans ce système de pensée, la matière physique est le dieu qui a remplacé Christ.

  1. Le panthéisme

Dans le panthéisme qui est une suite logique de l’athéisme, on dit que Dieu est tout. Mais il ne s’agit pas de Dieu, le Créateur de la matière, mais plutôt que le « tout », c’est-à-dire la matière, est dieu : tout ce qui existe est dieu. Le panthéisme est donc un naturalisme d’une Nature divinisée qui ne reconnaît que les principes découlant des lois de cette Nature. L’homme est donc perçu, au sein de la matière, comme partie intégrante de ce dieu Nature. Pline l’Ancien, Romain du Ier siècle, naturaliste auteur d’une encyclopédie de 37 livres intitulée « Histoire naturelle » disait que le monde, ou le ciel, doit être considéré comme une divinité éternelle, immense, sans commencement et sans fin. Le monde est sacré, tout dans tout et il est lui-même le tout. Il renferme tout en soi ; il est à la fois l’œuvre de la nature et la nature elle-même. Dans le panthéisme, Christ devient un simple humain qu’on a divinisé. L’homme respecte mieux la nature que son Créateur. Le monde matériel remplace Christ dans le cœur du panthéiste.

  1. L’animisme

Dans l’animisme, le recours à Christ est remplacé par le recours aux âmes qui animent les êtres vivants ou les objets naturels, ainsi qu’à des esprits protecteurs sortis des ancêtres décédés ou de certains animaux. Chez les animistes, les forces occultes positives ou négatives concernent la pierre, le vent, le rocher, le sable, l’eau, la feuille et le feu. Nous retrouvons des pratiques animistes, en relation avec ces éléments dans plusieurs religions. Dans l’hindouisme l’eau du Gange est vénérée. Dans l’Égypte ancienne le fleuve du Nil était divinisé. Chez les Celtes, il y avait le culte des arbres et le culte du feu chez les Romains avec les Vestales. Plusieurs grandes religions font accorder leurs pratiques ou fêtes religieuses dans des temps de l’année en rapport avec les mouvements du Soleil ou de la Lune. Un million de visiteurs se rendent chaque année au monument Stonehenge, situé au Royaume-Uni et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO ; l’un des buts de leur visite est de célébrer le passage à l’été. Chez les Lakotas, une tribu autochtone américaine du peuple sioux, on célèbre le solstice d’été par la danse du soleil. Dans toutes ces fêtes, ce n’est pas Christ qui est au centre, mais la « mère-nature » ou la satisfaction de plaisirs individuels ou collectifs.

  1. Le spiritisme

Dans le spiritisme, au lieu de faire confiance à Dieu pour notre avenir et de remettre notre vie entre les mains du Seigneur Jésus, on consulte les esprits des défunts à l’aide de médiums ou de supports inanimés. En plus des âmes des morts, les anges et les démons sont invoqués. Dans l’Égypte antique, on invoquait les morts pour obtenir des rêves prémonitoires. Chez les Hébreux, Saül consulta une nécromancienne pour parler avec l’esprit du prophète Samuel avant une bataille contre les Philistins. Dans l’antiquité occidentale, en Gaule, les druides et les vates invoquaient les morts. Chez les Grecs, pour communiquer avec les morts, on disposait de prêtres, temples et fêtes annuelles. Tout le peuple de la Rome antique se rendait chez des prophétesses qui communiquaient avec l’au-delà. Un conseil spirite international, fondé en 1992 au Brésil, fédère environ dix mille associations qui comptent plus de vingt millions d’adeptes dans vingt-quatre pays, sans compter tous les sympathisants et pratiquants amateurs.

Le spiritisme dit que Dieu est le principe de toutes choses, une force d’amour, créatrice, infinie et éternelle. Toutefois, ses adeptes rejettent la vérité de l’existence d’un Dieu personnel, Créateur de la matière et de l’homme. Pour eux, Dieu est l’énergie totale qui émane de la matière. Les âmes des vivants et des morts font partie de cette énergie. La connaissance dans le spiritisme n’est pas basée sur une relation personnelle avec Jésus par la foi, mais des expériences de communication avec les esprits. Donc, dans le spiritisme, la connaissance du Christ vivant est remplacée par la connaissance de l’esprit des morts.

  1. Les superstitions

Dans les superstitions, le recours à Christ est remplacé par les pouvoirs accordés à certains objets, actes ou circonstances. Une enquête menée par le Dr Richard Wiseman à l’Université de Hertfordshire en 2003 a permis de savoir que 77% des Britanniques touchent du bois pour appeler la chance, 65% croisent les doigts pour la même raison, 50% évitent de passer sous les échelles, 39% croient que briser un miroir attire la malchance, 28% ont des porte-bonheur et 26% croient que le nombre 13 est la malchance. L’une des constatations de l’enquête est que la superstition est l’apanage de toutes les couches de la société, le riche, le pauvre, l’éduqué, le non scolarisé et même dans le monde militaire et médical.

Les vieilles superstitions se frayent un chemin dans le monde moderne en essayant de convaincre les gens qu’elles peuvent les aider à travers les incertitudes de la vie mouvementée d’aujourd’hui. Les objets ou les attitudes superstitieuses prennent toute la place dans le cœur et obstruent l’intelligence. Quand Christ remplit un cœur, toutes les superstitions finissent par disparaître, car avec la vie abondante qu’il donne, il pourvoit à tous nos besoins. Étant lui-même le Chemin, c’est lui qui nous guide quand tout s’assombrit autour de nous. Étant lui-même la Lumière, il éclaire le sentier devant nous. Étant lui-même la Vie et lui vivant en nous, nous ne mourrons jamais. Christ est tout pour tous ceux et celles qui vivent une relation personnelle avec lui par la foi en accord avec les Écritures.

  1. Le fétichisme

Dans le fétichisme, élément important du chamanisme et des superstitions dans le monde occulte, Christ est remplacé par des objets revêtus de pouvoirs occultes. Il y a des totems qui vous aident dans les moments difficiles : un qui vous montre le chemin et un autre qui vous avertit ou qui vous fait partir en retard un matin pour vous faire éviter un accident, ou un autre qui vous aidera à surmonter vos peurs et dans tout ce que vous devez surmonter pour avancer. Même dans le monde moderne actuel, des millions de personnes utilisent le capteur de rêve pour les aider à contrer les cauchemars. Parmi les centaines d’objets, amulettes ou talismans, censés éloigner la calamité ou favoriser la bonne fortune, plusieurs sont habillés d’un arrière-plan biblique afin de leur donner notoriété et une certaine forme de légitimité parmi les adeptes des religions. Il y a le fer à cheval qui protège la maison. Il y a la croix que les gens portent souvent au cou avec l’impression qu’ils seront plus chanceux. Il y a le croisement des doigts en forme de croix pour conjurer le mauvais sort, en référence à la Croix et au vade retro Satanas de Christ. Il y a la patte de lapin. Si cette patte provient d’un lapin qui a été tué un vendredi saint, on dit qu’elle a de réels pouvoirs. Il y a les clés qui sont un symbole puissant dans la magie. Il y a la pièce de monnaie jetée dans une fontaine qui est censée attirer les faveurs d’un saint.

Conclusion

Ces différentes philosophies ou croyances maintiennent beaucoup d’hommes et de femmes enchaînés loin de Christ. La face visible de ces croyances sont comme les pointes d’icebergs qui cachent dans les profondeurs de l’eau des arêtes tranchantes comme celles qui font couler des navires déclarés insubmersibles. Voilà pourquoi les capitaines de bateaux se méfient de ces petites pointes qui émergent de l’océan et qui paraissent si inoffensives. Ainsi, par exemple, le croisement des doigts, le toucher du bois, les petits talismans paraissent bien anodins, mais sous la surface, dans les profondeurs du cœur humain, se cachent de grosses masses mortelles pour l’âme humaine. Ces pointes sont les manifestations extérieures, les preuves certaines que le cœur qui les produit n’est pas encore entré dans une relation intime avec Christ. C’est un état de mort spirituelle. Mais quand une personne a reçu Christ, voici ce que les Écritures déclarent :

« Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion… Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ. » (Éph 2.1-2,4-5)

Il est normal que le croyant rejette fermement toute compromission avec ces philosophies et croyances, car elles sont étrangères à l’Esprit de Christ (Rom 8.9). Le dénominateur commun à ces styles de pensée ou de vie que nous avons résumés est le remplacement de la personne de Christ par quelque chose, mais Christ est la porte pour aller à Dieu, le chemin sur lequel se trouve la connaissance de Dieu, une connaissance qui implique bien plus qu’un savoir, mais une vie abondante et éternelle. Jésus lui-même a dit : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jean 17.3)

Les courants de pensée que nous venons de résumer font partie de la puissance de l’air qui régit le train de ce monde. Le disciple du Seigneur Jésus dont l’intelligence a été renouvelée par la connaissance de Dieu selon les Écritures n’est pas intéressé à épouser ce style de vie car tous ses besoins sont satisfaits par son Seigneur. Une relation personnelle avec le Seigneur Jésus remplit l’âme du disciple d’assurance, de bonheur et d’intelligence.


« Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude » (1 Pierre 2.21-22).

Comme Paul (2 Cor 5.21) et Jean (1 Jean 3.5), Pierre affirme avec force l’absence totale de péché dans la vie et l’être de Jésus Christ. Pierre ne fait pas une déclaration doctrinale, mais plutôt un constat d’observation. Témoin oculaire pendant plus de trois ans de la marche de son Maître, le disciple Pierre cite un passage du prophète Ésaïe et le lui applique. Oui, il a pu constater que celui dont il a partagé la vie, dans tant de circonstances, de lieux, de rencontres diverses, n’a jamais pu être pris en défaut. Il n’a jamais rien vu de déplacé, d’incomplet, d’imparfait, dans son glorieux Seigneur. En actes comme en paroles, Jésus a toujours été d’une stature morale constante et parfaite.

Trois remarques étayeront ce constat :

– Pris à parti par des Juifs sûrs d’eux et fiers de leur race, Jésus leur rétorqua : « Qui de vous me convaincra de péché ? » (Jean 8.46) Et, bien sûr, personne n’a rien pu avancer.

– Lors de son procès, les chefs religieux cherchaient quelque faute leur permettant de le condamner ; mais impossible de rien trouver ; alors ils furent obligés de faire venir des faux témoins : il ne pouvait y en avoir de vrais à charge !

– Enfin, on ne voit jamais dans les Évangiles Jésus s’excuser, demander pardon ou se rétracter. Tout était parfait dès le début.

Une telle perfection pourrait nous rebuter ou nous décourager. Au contraire ! D’une part, elle était nécessaire pour notre salut : il fallait que celui qui s’offrait comme sacrifice pour le péché en soit lui-même exempt (cf. Héb 7.26-27). D’autre part, cette perfection nous montre que désormais, vivant de la vie de Christ, notre modèle, nous pouvons marcher à sa suite en étant libérés de la puissance du péché.


Olivier Favre a fait ses études de théologie à l’Institut Biblique Européen de Lamorlaye ainsi qu’à la Faculté Libre de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence. Il a été pasteur de l’Église Réformée Baptiste de Lausanne pendant 14 ans. Depuis juillet 2005, il partage son ministère entre deux petites églises réformées baptistes à Payerne et Neuchâtel. Il est marié et père de trois fils.

Introduction

Les chrétiens évangéliques du début du XXIe siècle cherchent à toucher leurs contemporains. Un bon exemple d’évangélisation nous est fourni par la rencontre entre le Seigneur Jésus-Christ – notre divin modèle – et le jeune homme riche.1

Dans la rencontre qui précède (Marc 10.13-16), Jésus nous indique quelles sont les qualifications requises pour entrer dans le royaume de Dieu. Et c’est par là qu’il nous faut commencer.

I. Les qualifications requises pour entrer dans le royaume de Dieu (v.13-16)

Des gens cherchent à apporter leurs enfants à Jésus afin qu’il les bénisse, mais les disciples leur font obstacle, pensant que Jésus a mieux à faire qu’à s’occuper de nourrissons – négligés par les hommes de l’époque au profit des réalités spirituelles.

Lorsque Jésus voit cela, il est indigné et blâme ses disciples (v.14a). Puis il accueille ces enfants, les embrasse et les bénit en leur imposant les mains (v.16) et enfin il saisit l’occasion pour indiquer quelles sont les qualifications requises pour entrer dans le royaume de Dieu. Il déclare : « Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point. » (v.15)

Essayez d’imaginer la scène ! Jésus, qui tient peut-être un nouveau-né dans ses bras, dit : « Regardez ce nouveau-né. Il est l’exemple même des qualifications qui doivent caractériser ceux qui entrent dans mon royaume. » Cela surprend les disciples. Pour eux, seuls les gens respectables sont qualifiés pour accéder au royaume de Dieu. Mais notre Seigneur bouleverse leur entendement et le nôtre : ses critères ne sont pas les nôtres.

Que voulait enseigner Jésus au moyen de ce nourrisson ?

– Ce n’est pas la pureté et l’innocence, car les Juifs n’ont jamais eu une notion naïve et idéaliste de l’enfant comme nous l’avons aujourd’hui, suite aux ravages accomplis dans les milieux éducatifs par Rousseau et Piaget. Lisez les Proverbes et vous constaterez tout de suite qu’ils savaient que, dès sa naissance, l’enfant est sur la voie de la mort et qu’il doit être corrigé pour qu’il s’en détourne (Pr 22.15 ; 29.15).

– C’est l’incapacité personnelle et l’humble confiance de l’enfant qui retiennent l’attention de notre Seigneur. Un nouveau-né est un être extrêmement vulnérable et dépendant. Il suffit qu’il soit abandonné pour qu’il meure. Par contre il s’abandonne sans difficulté, avec confiance et sans réserve aux bras qui l’accueillent. Et, comme la rencontre avec le jeune homme riche va le confirmer, ce sont là les qualifications requises pour entrer dans le royaume de Dieu. Car aussi longtemps que nous pensons trouver en nous-mêmes les capacités nécessaires pour y accéder, nous en sommes encore loin.

Après cet épisode quelque peu déconcertant pour les disciples, Jésus se trouve en face de quelqu’un qui reçoit enfin leur respect – le jeune homme riche. C’est par cette rencontre que nous allons découvrir l’évangélisation selon le Maître.

II. Les atouts du jeune homme riche (v.17-22)

Cet homme était un « chef » nous dit Luc 18.18 ; peut-être un pharisien ou en tout cas un homme de la classe supérieure. Il avait une bonne moralité puisqu’il s’était efforcé de garder tous les commandements de Dieu depuis sa jeunesse (v.20). En plus de cela, il avait des aspirations religieuses puisqu’il appelle Jésus « bon maître » et qu’il se préoccupe de la façon d’obtenir la vie éternelle (v.17b). Pour couronner le tout, il était très riche car il avait de grands biens (v.22).

À vue humaine, cet homme était un candidat idéal pour l’évangélisation actuelle. C’était la situation rêvée ! Imaginons-nous au coin de la rue en train de distribuer des invitations ou des traités et voilà qu’un homme arrive et nous dise : « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? »

Que lui répondrions-nous ? N’aurions-nous pas vite fait de lui un « chrétien », un « bon » membre d’église en l’espace de quelques phrases, de quatre lois spirituelles et d’une prière de consécration ? Mais l’échange avec notre Seigneur produit un tout autre effet, puisque cet homme si prometteur à vue humaine « s’assombrit… et s’en alla tout triste » (v.22). Cette rencontre nous bouscule ; c’est la raison pour laquelle elle est particulièrement adaptée pour nous mettre en garde contre une propension à vouloir obtenir des résultats rapides chez des personnes apparemment bien disposées.

Alors laissons-nous remettre en question par la façon dont notre divin Maître proclama l’Évangile à ce jeune homme.

III. La proclamation de l’Évangile par Jésus (v.17-21)

A) Son attitude

On pourrait penser que la tristesse du jeune homme riche procède d’un manque d’amour du Seigneur à son égard, mais il n’en est rien puisque le v.21 nous dit : « Jésus l’ayant regardé, l’aima ». Comment est-ce que Pierre – qui a probablement dicté cet Évangile à Marc – a pu affirmer une telle chose ? C’est parce que l’amour et la compassion du Seigneur pour ce jeune homme étaient évidents.

Cette observation est capitale : si Jésus adresse un message dur à entendre à cet homme, un message qui l’amène à partir tout triste, ce n’est pas par manque d’amour. C’est justement parce qu’il l’aime qu’il lui parle si clairement. Car l’amour vrai consiste à dire la vérité à son frère (Éph 4.15), même si elle est dure à entendre.

Un exemple : vos enfants descendent en luge sur une pente enneigée et vous savez qu’elle se termine par un précipice. Allez-vous renoncer à les avertir du danger afin de ne pas gâcher leur plaisir ? Non, par amour vous allez les avertir du danger, au risque de gâcher leur plaisir.

De même, notre amour pour les perdus doit nous inciter à leur annoncer l’Évangile dans toute sa clarté, sans masquer les vérités qui peuvent nous paraître les plus sévères comme : la nature pécheresse de l’homme, son état de culpabilité et de perdition éternelle devant Dieu. Ils doivent comprendre dans quelle situation désespérée ils se trouvent devant Dieu.

B) Son message

Afin de bien mesurer le poids des paroles du Seigneur, essayez de vous replacer dans le contexte de cette rencontre. À vue humaine, ce jeune homme possède de nombreux atouts. Il est religieux, riche, moral, respectable et il arrive avec une question précise et pertinente quant à sa destinée éternelle : « Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » (v.17)

Que lui auriez-vous répondu ? « Repens-toi de tes péchés et crois au Seigneur Jésus. » C’est ce qu’on aurait tendance à dire aujourd’hui.

Pourtant, ce n’est pas ainsi que lui répond notre Seigneur. Pourquoi ? Parce qu’en général une telle phrase ne suffit pas pour qu’un homme prenne conscience de sa nature profondément pécheresse. Avant de l’appeler à la repentance et à la foi, Jésus veut le mettre précisément face à sa culpabilité. Pour ce faire, il le confronte au caractère de Dieu et à sa loi.

1. Le caractère de Dieu (v.18)

Comme le jeune homme l’avait appelé « Bon Maître », Jésus se sert de cette expression pour le faire réfléchir. Il faut savoir qu’à l’époque les Juifs réservaient le qualificatif « bon » exclusivement à Dieu. Ainsi, lorsqu’il répond : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon si ce n’est Dieu seul », Jésus veut faire prendre conscience à son interlocuteur de la distance infinie qui existe entre Dieu et l’homme pécheur. Dieu seul est parfaitement bon et aucun homme, serait-il moral et religieux, ne peut atteindre une bonté satisfaisante à ses yeux.

Ainsi, par cette première phrase, Jésus se sert d’un attribut de Dieu, en l’occurrence sa bonté, non pour inciter l’homme à s’approcher de Dieu, mais pour lui montrer sa culpabilité et sa misère. Malgré tout ce qu’il a fait, ce jeune homme riche, n’est pas assez bon pour satisfaire les exigences de Dieu.

C’est là une leçon pour nous. Dans l’évangélisation, apprenons à faire usage des attributs de Dieu afin d’amener le pécheur à voir la distance infinie qui le sépare de son créateur. Notre évangélisation doit commencer par Dieu et son caractère, c’est ainsi que l’homme est remis à sa juste place et convaincu de péché.

Paul agit de même à Athènes en confrontant ses auditeurs païens avec le Dieu tout-puissant, tout autre et autosuffisant (Act 17.24-28).

2. La loi de Dieu (v.19)

Ensuite Jésus place le jeune homme face à la loi de Dieu. Pourquoi ? Comme le dit l’apôtre Paul, elle est l’instrument établi par Dieu pour amener l’homme à reconnaître son péché et sa culpabilité (Rom 3.20). C’est ainsi qu’en une seule phrase, notre Seigneur cite les six derniers commandements du Décalogue – ceux qui concernent les devoirs de l’homme envers son prochain.

Et quelle est la réponse du jeune homme à cette liste ? « Maître, j’ai gardé tout cela dès ma jeunesse » (v.20). En fait, face à ces commandements énoncés d’une façon générale, il n’éprouve encore aucune conviction de péché. C’est pourquoi Jésus ne s’arrête pas là, mais il applique un des commandements au problème spécifique de cet homme, celui de l’avarice. En lui disant : « Va, vends tout ce que tu as, et donne-le aux pauvres », Jésus met en lumière son péché et sa culpabilité. Le jeune homme est attaché à ses richesses, il est matérialiste.

Et ce n’est qu’à partir de ce moment-là que Jésus adresse au jeune homme riche un appel à la conversion. Car une réelle conviction de péché précède toujours une conversion authentique.

Nous comprenons ainsi l’importance capitale de l’utilisation de la loi de Dieu dans l’évangélisation. Si notre Seigneur l’a employée, c’est parce qu’elle est l’instrument parfaitement adapté pour conduire à Christ, comme l’atteste l’apôtre : « Ainsi la loi a été un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi » (Gal 3.24). N’essayons pas d’être plus sages que le Seigneur ! Employer la loi de Dieu à sa juste place n’est ni moralisateur, ni légaliste, c’est tout simplement biblique et capital si nous voulons voir de vraies conversions. Certes, cette façon de faire repoussera peut-être certains, entraînera sans doute aussi des conversions moins rapides – nécessitant parfois de longs entretiens avant qu’une conviction de péché précise naisse – mais elle produira des fruits durables. Car la Bonne Nouvelle ne consiste pas à déclarer qu’avec Jésus tout ira bien, mais qu’en Christ se trouve la réconciliation avec Dieu et le pardon pour de pauvres pécheurs perdus.

Donc, dans notre évangélisation, ayons le courage de mettre le doigt sur des péchés spécifiques au moyen de la loi de Dieu. Certes, nous ne lisons pas dans les cœurs comme le Seigneur, alors restons tout de même prudents afin de ne pas mettre de fausse pression sur le pécheur, mais n’escamotons pas cette étape.

3. L’appel (v.21b)

Une fois que le jeune homme est convaincu de culpabilité, Jésus l’appelle à entreprendre deux actions qui forment les deux aspects de toute conversion authentique.

a) Il lui demande de vendre tout ce qu’il a afin de le distribuer aux pauvres. Pour un homme riche attaché à ses biens, c’est à la repentance que Jésus l’appelle par cet acte. C’est reconnaître que son affection mal placée est un péché et s’en détourner avec horreur.

Ce que Jésus exige de cet homme n’est pas simplement une repentance verbale, mais un changement radical de comportement dans les domaines où le péché est reconnu. D’avare qu’il était, Jésus appelle cet homme à devenir généreux. Quelle transformation !

Jésus nous montre par là qu’il est impossible de devenir chrétien et de continuer à vivre comme auparavant. La repentance authentique implique toujours un changement de comportement et un rejet délibéré du péché. Les théories selon lesquelles il est possible d’accepter Jésus comme Sauveur dans un premier temps, puis comme Seigneur beaucoup plus tard, sont contredites par ce passage, car la repentance authentique implique toujours une soumission à la seigneurie du Christ.

b) Ensuite Jésus lui dit : « Viens et suis-moi. » C’est un appel à la foi. Jésus lui demande de se confier en lui et non plus en ses richesses. Il l’appelle à se placer sous son autorité dès cette vie présente. C’est un appel exigeant qui ne consiste pas à « laisser entrer Jésus dans son cœur », mais à se soumettre et à le suivre en tant que disciple. À reconnaître qu’il est le seul à donner un sens à la vie.

Quelle leçon ! Jésus ne présente pas la vie chrétienne comme un chemin facile, mais plutôt comme une vie de renoncement, d’incompréhension et de persécution à sa suite (Jean 15.18-21).

IV. La réponse de l’homme (v.22)

Un tel message n’est pas attirant pour l’homme irrégénéré, puisqu’il nous est dit que le jeune homme « s’assombrit à ces paroles et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. »

Nous ne savons pas ce qu’il advint de lui par la suite. Est-il revenu vers le Seigneur plus tard ? Nous l’ignorons. À première vue nous aurions tendance à dire que cette rencontre avec Jésus ne lui a fait aucun bien, puisqu’il semble être en plus mauvais état à son départ qu’à son arrivée. Il était enthousiaste et le voilà abattu.

Pourtant, si nous considérons la chose avec un regard spirituel, nous pouvons dire qu’il est plus proche du royaume de Dieu maintenant qu’il ne l’était auparavant. Car il est conscient de sa culpabilité devant Dieu. Et lorsqu’un homme est conscient de son péché, il est plus proche du royaume de Dieu que lorsqu’il se croit juste.

Et notez bien que notre Seigneur, qui est si prompt à soulager la douleur des hommes en général, ne court pas après ce jeune homme pour tenter de le consoler ou pour négocier avec lui une entrée facilitée dans le royaume. Il ne nuance pas ses propos après avoir constaté leur effet sur son interlocuteur. Mais il se contente de tirer une leçon générale pour ses disciples à partir de ce cas particulier.

V. La leçon divine (v.23-27)

Jésus, qui prépare ses disciples à leur futur ministère, leur montre qu’ils auront des déceptions s’ils prêchent fidèlement l’Evangile. Ils verront des gens prometteurs et enthousiastes s’en aller tout tristes, préférant leur péché à l’amour de Dieu. D’autres s’éloigneront sous une conviction de péché, car ils auront besoin de temps avant d’accepter l’Evangile.

Au moyen d’une illustration surprenante – celle du chameau et du trou d’aiguille – Jésus veut graver dans notre esprit une leçon importante par rapport à l’évangélisation. C’est que le salut est une œuvre impossible aux hommes. Ce qu’il dit du riche ici est valable pour tous les hommes. Il aurait tout aussi bien pu dire : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un orgueilleux, un colérique, un vicieux, un voleur, un médisant… d’entrer dans le royaume de Dieu. »

IMPOSSIBLE, telle est la leçon divine que Jésus veut nous transmettre. Comme il était impossible au jeune homme qui nous paraissait si prometteur de se sauver, de même il est impossible à tout homme de se sauver par lui-même.

Si nous ne voulons pas avoir une mauvaise perspective dans notre évangélisation, nous devons constamment nous rappeler cette vérité. Nous sommes appelés à une mission IMPOSSIBLE à vue humaine. Il est IMPOSSIBLE au prédicateur de sauver ceux qui l’écoutent. Il est IMPOSSIBLE à ses auditeurs de répondre à son appel, parce qu’ils sont morts dans leurs péchés. Et s’il y a de l’espoir dans cette mission impossible, c’est parce que notre confiance ne repose pas sur nous, mais sur Dieu auquel tout est possible (v.27).

Toutefois, notez bien que Jésus n’interdit pas à cet homme de venir au salut. Son message est simple, direct et engageant. Il ne cherche pas à lui voiler la vérité, bien au contraire. Il lui montre son péché avec compassion. Il l’invite avec amour et insistance. Ainsi, si cet homme ne vient pas au salut, ce n’est pas par une cause extérieure qui le maintient loin de Dieu, mais en raison de la méchanceté et de l’avarice de son cœur qui l’empêchent de répondre à cet appel. Son intelligence est pervertie, ses sentiments sont faussés et sa volonté est asservie à sa nature pécheresse. Dans cet état, il est incapable de voir la gloire de l’Evangile qui lui est présenté.

Pour venir au salut, entrer dans le royaume de Dieu, il a besoin que Dieu lui accorde la foi véritable et une nature nouvelle, une nature qui lui permette ensuite de voir la réalité spirituelle telle que Dieu la voit. Et cela nul homme ne peut le fabriquer (Jean 3.3-8). C’est pourquoi, nous dépendons totalement de Dieu pour les résultats de notre évangélisation.

Conclusion

Cet enseignement du Seigneur doit avoir des conséquences pratiques sur notre évangélisation.

– Il nous rappelle que nous devons aimer les incroyants. Les aimer à un tel point que nous serons prêts à leur dire la vérité sur leur état spirituel aux yeux de Dieu. À nous servir des attributs de Dieu, de sa loi, afin de les amener à une conviction de péché authentique.

– Il nous conduit à nous méfier des « méthodes » qui présentent un Évangile facile et dont les résultats reposent sur les capacités humaines. Un tel Évangile n’est pas l’Évangile biblique qui est exigeant et réclame un engagement définitif de l’être tout entier au service du Seigneur.

– Il nous incite à accompagner notre proclamation de l’Evangile d’abondantes prières, car c’est sur Dieu que nous comptons pour voir des fruits à notre travail. Car lui seul est capable de ramener des morts spirituels à la vie. À lui seul soit toute la gloire.

Notes
1 Pour ceux qui voudraient prolonger la réflexion, vous pouvez vous référer au livre de Walter Chantry, Le Maître à l’ouvre, Europresse, Chalon-sur-Saône, 1991.


Le pasteur Dieudonné Sita Luemba a un ministère à multiples facettes. Il est évangéliste, théologien et pasteur. Il est marié à Césarine Tsimba-Kikhela et a 4 enfants. Il est né en 1952 dans la province du Bas Congo (à l’ouest de la RDC). En 1975, il a accepté Jésus-Christ comme son Sauveur et Seigneur.

Il a obtenu une maîtrise en chimie de l’Université de Kinshasa. Il a suivi des études en théologie en Hollande, puis en Belgique. Avec sa famille, il est revenu dans son pays pour participer à sa reconstruction par la proclamation de l’Évangile. Il assume là divers ministères, comme formateur, doyen du Centre Universitaire de Missiologie (CUM). Il a exercé le ministère pastoral au sein de la paroisse protestante de l’Université de Kinshasa pendant 11 ans. Depuis mai 2003, il est l’évangéliste national de l’ECC (Église du Christ du Congo).

L’Afrique a souffert de l’esclavagisme qui a causé la perte de plusieurs de ses filles et de ses fils. Elle a souffert du colonialisme qui lui a fait perdre une bonne partie de ses richesses matérielles. Actuellement, elle souffre du néocolonialisme, du sida, du paludisme, de viols et violences sexuelles, de la prostitution, des injustices sociales, de l’exploitation des pauvres par les nantis, de la famine, de maladies de toutes sortes, de guerres fratricides, etc.

Ces multiples souffrances font dire aux dirigeants de certaines religions traditionnelles africaines que si l’Afrique a souffert et continue de souffrir, c’est parce qu’elle a abandonné les dieux de ses ancêtres et s’est attachée au Dieu des blancs : Jésus-Christ. C’est la thèse proclamée, dans mon pays, la République Démocratique du Congo, par des religions telles que Bundu dia Kongo, Vuvamu, l’Eglise des noirs en Afrique… Elles prétendent que la souffrance cesserait si l’Afrique abandonnait Jésus-Christ, le Dieu des blancs, pour adorer ses propres dieux.

Mais déjà à ce niveau, quelques questions peuvent être posées aux propagateurs de cette thèse : comment alors expliquer que les Africains qui ne croient pas en Jésus et qui sont membres de ces religions traditionnelles souffrent ? La souffrance n’est-elle pas universelle ? Jésus-Christ n’est-il que le Dieu des blancs ? Qui appelle-t-on blancs ? D’où les défenseurs des religions traditionnelles reçoivent-ils leurs certitudes ? Ont-ils pris le temps d’écouter sérieusement la Bible ?

Dans cet article, je donne 7 raisons, parmi tant d’autres, pour lesquelles je crois fortement que Dieu aime l’Afrique.

Première raison

Dieu a donné à l’Afrique, qui est un des cinq continents du monde, avec une superficie de 30 224 000 km2 et une population estimée à près de 700 millions d’habitants, plusieurs types de richesses (arts, langues, richesses du sous-sol, diversité de cultures,…), de grands fleuves, parmi les plus puissants du monde (Nil, Congo, Niger, Zambèze, etc.). Sous l’angle de ses richesses naturelles, mon pays est reconnu parmi les plus riches du monde.

Deuxième raison

Dans l’histoire biblique, Dieu a fait de l’Afrique un continent hospitalier et de refuge pour de grands noms tels qu’Abraham (Gen 12.10-20), Joseph (Gen 37-50), Jacob et sa famille (Gen 46), Moïse (Ex 2), Jérémie (Jér 43.5-7).

Troisième raison

Dieu a commencé à former la nation d’Israël sur le sol d’Afrique. Pensons à la manière dont Jacob a émigré en Egypte avec sa famille. Cette famille s’est multipliée sur le sol africain jusqu’à devenir un grand peuple qui a été conduit par Moïse de là vers la terre promise (Ex 12).

Quatrième raison

Dieu a fait de l’Afrique une terre d’accueil et de refuge pour l’enfant Jésus quand Hérode cherchait à le massacrer (Mat 2.13-15). A part l’Asie, l’Afrique est le seul continent à avoir été visité par Jésus-Christ, quoiqu’il fût encore bébé à ce moment-là !

Cinquième raison

Dieu, dans sa souveraineté, a permis que l’Afrique soit le deuxième continent, après l’Asie, à recevoir l’Evangile. Pensons à la conversion de l’intendant éthiopien (Act 8.26-40). La première personne à être convertie en Europe fut une femme du nom de Lydie (Act 16.14) et cette conversion eut lieu après l’histoire rapportée en Actes 8. N’oublions pas que, dès l’Antiquité et jusqu’au Moyen Âge, l’Afrique a donné à l’Église de grands théologiens tels que Tertullien, Cyprien, Augustin, pour ne citer que ces trois parmi tant d’autres.

Sixième raison

Beaucoup d’études missiologiques confirment que c’est en Afrique que le nombre de chrétiens connaît la croissance la plus spectaculaire. Au total, on parle de plus de 300 millions de chrétiens, toutes Eglises confondues. Cette croissance a fait dire à un penseur : « Si le christianisme est une chance pour l’Afrique, l’Afrique est aussi une chance pour le christianisme. »

Septième raison

La Bible confirme que Dieu a envoyé son Fils unique Jésus-Christ pour être le Sauveur non pas d’une race, mais de toutes les races, du monde entier. Dieu a dit à Abraham : « … et toutes les familles de la terre seront bénies en toi » (Gen 12.3). Toutes les familles d’Afrique sont aussi incluses dans le « toutes les familles de la terre ». Les Samaritains à qui la femme samaritaine avait parlé de Jésus lui ont déclaré, selon Jean 4.42 : « Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. » Remarquez « Sauveur du monde » et non Sauveur d’une race ou d’une partie de l’humanité. Dans 1 Jean 2.1-2, l’apôtre Jean a écrit : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » Remarquez une fois de plus l’expression « monde entier ». Dans Apoc 7.9 nous lisons : « Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, revêtus des robes blanches, et des palmes dans leurs mains. » Les gens décrits dans ce verset sont issus de tous les coins du monde, même de nations et de peuples d’Afrique.

Le christianisme ne se présente pas comme une religion parmi tant d’autres. Non. Le christianisme se présente comme la Bonne Nouvelle de Dieu pour le monde, Afrique incluse. Cette Bonne Nouvelle est que le Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est venu dans ce monde pour, entre autres raisons, nous révéler le cœur paternel du seul vrai Dieu, le Dieu révélé en Père, Fils et Saint-Esprit. Il est venu pour donner sa vie en sacrifice pour le pardon des péchés de quiconque, blanc et noir, se repent de sa vie de péché et se tourne vers lui en l’acceptant dans sa vie comme son Sauveur personnel. Dans Hébreux 10.43, il est écrit : « Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. »

La Bible confirme que Jésus-Christ est l’unique Sauveur, le seul Seigneur, le meilleur Maître, le Modèle par excellence, le juste Juge, le Roi qui revient bientôt. L’Afrique a besoin d’expérimenter l’amour et le pardon de Dieu. Cette expérience ne se fera pas à travers les religions traditionnelles africaines. Elle ne peut se faire que par Jésus-Christ, qui est le seul pont entre toute l’humanité et Dieu. Oui, Dieu aime l’Afrique. Pour que cet amour nous soit profitable dans notre vie de chaque jour, nous devons vouloir connaître et vivre la Parole de Dieu, car elle démasque et combat toutes les anti-valeurs qui détruisent nos sociétés, tant en Afrique que partout ailleurs dans le monde.


Qui est cet « homme » qui se tient derrière Marie, tandis qu’elle pleure devant un tombeau vide ? Elle le prend pour le jardinier, et pourtant, c’est Jésus !

Qui est cet « étranger » qui rejoint les deux disciples sur la route d’Emmaüs ? Ils ne l’ont pas reconnu, et pourtant, c’est Jésus !

Quelle est cette apparition mystérieuse au milieu d’une chambre bien fermée par crainte des Juifs ? Des marques sont visibles dans ses mains et ses pieds ; peuvent-ils y croire ? Mais c’est Jésus.

Précédemment déjà, sur une mer démontée, les disciples avaient pris peur à la vue d’une forme humaine se tenant debout sur les eaux ; était-ce un fantôme ? Mais non, c’était Jésus !

En maintes circonstances, nous reconnaissons difficilement la présence de notre Sauveur ; sa proximité est réelle, mais nous ne le voyons pas.

Dans la solitude

Marie de Magdala est restée près du sépulcre vide et elle pleure. Les disciples Pierre et Jean sont bien venus jusque là, ils ont pu constater l’absence du corps de Jésus, mais ils s’en sont allés… Marie ne s’en va pas. Où irait-elle sans Jésus ? La présence même de deux anges dans le tombeau ne semble pas l’effrayer : son cœur est trop occupé de celui qu’elle aime et qui est absent. Peut-être que le jardinier saura la renseigner ; ne se tient-il pas justement derrière elle ? « Si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis. » (Jean 20.15) Le monde entier ne compte pas pour elle. Elle doit retrouver son Seigneur, mort ou vivant. Un mot prononcé par ce « jardinier » lui ouvre aussitôt les yeux : « Marie ! » Le Berger appelle sa brebis par son nom et la brebis connaît cette voix pleine de douceur. Sans hésitation, Marie s’exclame : « Rabbouni, Maître ! »

Bien des fois, nous perdons contact avec notre Seigneur. Une défaillance, un simple doute, un écart de langage ou quelque pensée amère, et voilà notre communion perturbée. Jésus paraît absent, du moins sa proximité n’est plus sentie. Cette situation est permise par le Seigneur pour que nous réalisions combien son absence est douloureuse. Serions-nous comme les disciples qui s’en retournent simplement chez eux ? Nous accommoderions-nous de cette perte de communion en cherchant, peut-être, une compensation trompeuse ? Marie ne s’en accommode pas ; faisons comme elle !

Quand un vide se fait sentir dans notre cœur, nous cherchons souvent des causes secondes. Nous ne pouvons voir le Seigneur, car il n’est pas où nous le cherchons. Cessons de baisser les yeux vers la terre et regardons vers le ciel. Nous découvrirons alors notre glorieux Seigneur et Sauveur qui continue à s’occuper de nous, étant toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb 7.25). Il connaît nos faiblesses et les limites de notre foi ; il a expérimenté la souffrance de la tentation, de sorte qu’il peut nous secourir lorsque nous sommes tentés (Héb 2.18). Pour restaurer nos âmes, il nous appellera aussi par notre nom et, à notre tour, nous lui dirons : « Maître ! » et nous lui rendrons hommage. Qui sait s’il n’y aura pas pour nous aussi, comme pour Marie, un témoignage particulier à transmettre à nos frères et sœurs ? Nous dirons alors : « Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai ce qu’il a fait pour mon âme. » (Ps 66.16)

Dans la tristesse

Une voix intérieure nous dit tout bas : « Pourquoi es-tu triste ? » Comment répondre à une telle question quand tout est contraire à nos plus chers projets ? D’amères déceptions nous ont plongés dans le désarroi. Peut-être aussi de chers amis nous ont-ils délaissés, nous ont-ils blessés ou calomniés. Nous avons pourtant pardonné, mais la plaie reste ouverte. Notre cœur est abattu. La prière semble ne pas pouvoir s’élever jusqu’à Dieu et la lecture de la Parole n’a plus d’impact sur notre esprit. Il n’y a, dans notre cœur, que tristesse et chagrin. Comment comprendre alors cette voix qui répète « Ne pleure pas » ?

« Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. » (Luc 24.15) Il n’a pas changé depuis qu’il est apparu aux siens après sa résurrection, mais souvent nous ne le reconnaissons pas. Uniquement fixés sur notre chagrin, il nous est impossible de reconnaître Celui qui se plaît à nous accompagner à travers nos peines et nos soucis. Avouons que si le Seigneur résolvait aussitôt nos difficultés, il nous serait plus facile de le reconnaître, car nous ne doutons pas de sa puissance. Mais pourquoi, si c’est vraiment lui, ne nous libère-t-il pas dès que nous l’invoquons ? N’a-t-il pas dit : « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps 50.15) ?

Certes, le Seigneur veut que nous ne doutions pas de sa puissance ou de son amour. Ce qu’il veut produire avant tout, c’est une connaissance plus approfondie de lui-même. Il se fera donc connaître à nos cœurs comme il l’a fait sur le chemin d’Emmaüs, en ouvrant les Écritures. Nous y découvrirons un Sauveur dans la souffrance, dans l’accablement jusqu’à l’angoisse. Nous y trouverons aussi « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix » (Héb 12.2). Il est le modèle sur lequel notre regard doit se fixer pour que, comme lui, nous considérions le but que Dieu s’est proposé, c’est-à-dire notre entière bénédiction.

Nos cœurs seront réchauffés et nos yeux ouverts pour reconnaître notre cher Sauveur. Il demeure le Berger fidèle prenant soin de chacune de ses brebis. Notre tristesse sera alors changée en joie et nous pourrons poursuivre notre chemin indépendamment des circonstances. Nous dirons comme David : « Tu as changé mon deuil en allégresse… tu m’as ceint de joie ; afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point. » (Ps 30.11-12)

Dans la tempête

Les tempêtes et les ouragans sont fréquents dans la vie des croyants. Même la jeunesse n’en est pas épargnée. Parmi les causes multiples, il y a le travail, ou l’absence de travail, les problèmes de santé qui peuvent survenir à tout âge, le domaine affectif et les luttes morales dans le cadre chrétien. Satan est habile à déchaîner des vents contraires au progrès spirituel. Alors nous nous débattons avec vigueur sans pouvoir venir à bout d’une lutte qui paraît sans merci. Nous croyons être seuls, et pourtant le Seigneur, du haut du ciel, prend connaissance de nos circonstances. Il prie pour nous, il intercède en notre faveur, toujours prêt à intervenir pour nous apporter son secours au moment opportun. Comment devons-nous interpréter les éléments qui nous troublent et qui surviennent inopinément ? En reconnaissant la main de notre Sauveur qui cherche à nous bénir. Tandis que Jésus s’approche, nous verrons dans les éléments déchaînés, non les aléas de l’existence ou de fâcheux concours de circonstances, mais le Seigneur qui, prêt à démontrer sa souveraine puissance, veut nous accompagner dans ce dur passage et nous faire expérimenter la parfaite sympathie de son cœur : « C’est moi, n’ayez point de peur », dit Jésus à ses disciples épouvantés ; il nous le dit aussi, car c’est toujours lui qui arrête la tempête et qui apaise les flots.

Dans le rassemblement des croyants

Dans nos pays, ce n’est pas la peur de nos concitoyens qui oblige à fermer les portes. Être à l’abri des bruits du dehors est une nécessité. Mais si, parfois, nous sommes « dérangés » par une visite que nous estimons inopportune, quelle est notre réaction ? Pourtant, le Seigneur nous a montré par son exemple une parfaite disponibilité vis-à-vis des plus misérables, et il nous dit : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi. » (Mat 25.40)

L’apôtre Paul envisage la possibilité qu’un incrédule ou un homme non instruit entre parmi les rachetés rassemblés. Si ceux-ci ont le cœur rempli du Seigneur et qu’ils en démontrent la réalité, cet homme rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est vraiment parmi eux (1 Cor 14.24-25). Ce témoignage est à la gloire du Seigneur. C’est Jésus lui-même qui est reçu par cet accueil : une âme lui a été amenée. Reconnaître Jésus à travers notre prochain, c’est faire pour lui ce que nous ferions à notre Sauveur lui-même s’il venait nous visiter comme autrefois dans les bourgades de la Galilée.

Reconnaissons-nous toujours la présence bénie de notre Seigneur au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom ? Là où règne l’harmonie, là où l’Esprit Saint peut agir librement et où la Parole a toute son autorité, il ne manquera pas à sa promesse. Nos cœurs, hélas, ne sont pas toujours dans l’état souhaitable pour le voir et nous en déduisons qu’il n’est pas là. L’état moral et spirituel de l’assemblée conditionne la présence du Seigneur, mais la jouissance personnelle de cette présence est fonction de l’état personnel de chacun.

Conclusion

Demandons au Seigneur qu’il nous permette de toujours le reconnaître au travers de toutes les circonstances de notre vie. Sa présence est le bien suprême, dans notre vie privée déjà, dans notre foyer ou dans le rassemblement des croyants. Il n’y a pas de situations telles que le Seigneur ne puisse pas nous faire goûter sa proximité, à moins que nous ne soyons, de propos délibéré, dans un endroit où, au lieu de nous faire sentir sa présence, l’Esprit Saint nous fera sentir sa réprobation. Amenés ensuite à une pleine confession de notre désobéissance, nous verrons le Seigneur produire une totale restauration de notre communion avec lui. Nos cœurs seront alors remplis de joie et notre témoignage en aura l’empreinte indélébile.