PROMESSES
Placé dans le canon parmi les livres prophétiques, le livre de Daniel couvre une très large période qui débute avec le renversement de Jojakim par Nebucadnetsar en 606 av. J.-C., entraînant la première partie de la déportation de Juda à Babylone.
Riche en détails sur l’histoire des empires qui se succèdent en ce « temps des nations », le livre souligne la souveraineté de Dieu, y compris sur la scène politique nationale et internationale, alors qu’Israël, vaincu militairement, est mis de côté à cause de son infidélité.
La première partie (ch. 1 à 6) présente la manière dont un petit nombre de déportés de Juda demeurent fidèles à Dieu alors même qu’ils se trouvent à Babylone, lieu où siège le gouvernement des ennemis du peuple. Parmi ces quelques fidèles, quatre jeunes Hébreux : Hanania, Mishaël, Azaria et Daniel, membres de l’élite intellectuelle, que Nebucadnetsar et ses successeurs sur le trône cherchent à exploiter pour leurs propres desseins. Dans ces premiers chapitres, le livre de Daniel présente la situation et le caractère de ces étrangers en terre hostile.
Le fait que le livre soit placé dans le canon hébreu parmi les « Écrits » (« Ketubim ») au côté de textes sapientiaux comme l’Ecclésiaste, Job ou le livre des Proverbes nous invite d’ailleurs à porter une attention particulière à la manière dont la sagesse se traduit dans l’attitude de Daniel et de ses compagnons à la cour de Babylone. Le but de cet article est ainsi d’étudier la façon dont, face à un pouvoir autoritaire, quelques croyants demeurent fidèles à Dieu ; tout en œuvrant au bien de la cité et sans jamais manquer de respect envers les autorités, ils refusent de se compromettre, au prix de la persécution.
Un pouvoir autoritaire
Après le siège de Jérusalem et la défaite de Jojakim, Nebucadnetsar pille le temple et en transfère les ustensiles « dans la maison du trésor de son dieu » (Dan 1.2). Idolâtre, le roi de Babylone souhaite avoir une emprise spirituelle sur le peuple d’Israël soumis. Il cherche également à asseoir son pouvoir personnel en rassemblant à sa cour l’élite intellectuelle des nations conquises. Non seulement ces jeunes hommes devaient-ils être beaux, mais ils devaient posséder sagesse, connaissance et science (1.3-4). Toutefois, afin d’être rendus propres au service, les Hébreux devaient subir un processus d’acculturation et d’assimilation qui prenait trois formes : l’apprentissage des lettres et de la langue des Chaldéens (1.4), la consommation de mets et de vin provenant de la table du roi (1.5) et l’adoption de nouveaux noms (1.7). Ainsi, le pouvoir du roi s’exerçait-il sur les êtres tout entiers, corps, âmes et esprits.
En effet, en faisant apprendre les lettres et la langue de l’empire babylonien à ces jeunes, il s’agissait de modifier leur manière de penser pour leur faire adopter celle des conquérants idolâtres. De même, accepter de manger les mets du roi aurait signifié pour les Juifs se souiller en ne respectant pas les injonctions de la loi, alors que ces viandes étaient certainement sacrifiées aux idoles. Quant aux nouveaux noms que Daniel et ses compagnons reçoivent, ils altèrent l’identité des Hébreux pour leur faire porter le nom des dieux étrangers. Daniel, dont le nom signifie « Dieu est juge » ou « juge de Dieu », devient Belteshatsar, du nom du dieu babylonien Bel/Baal, et Hanania (« donné de Dieu en grâce »), Mishaël (« qui est comme Dieu ») et Azaria (« celui que Dieu aide ») sont appelés respectivement Schadrac, Méschac et Abed-Nego, également en référence à des divinités de Babylone.
Cette volonté de domination totale se retrouve au début du chapitre 3, lorsque Nebucadnetsar fait élever une statue d’or et réunit toutes les personnalités les plus importantes du royaume ainsi que les « peuples, nations, hommes de toutes langues » à l’occasion de sa dédicace (3.2-4). En faisant saluer la statue, le roi forçait ses sujets à adorer le dieu que, dans son orgueil, il s’était fait pour lui-même. À travers la statue, c’était lui-même que Nebucadnetsar désirait que les hommes adorent. De même Darius le Mède, sous l’influence de ses conseillers, se laisse déifier et être révéré (6.6-9), le culte idolâtre servant ainsi à conforter le pouvoir du tyran. Aujourd’hui encore, certains dirigeants cherchent à faire adorer leur personne et élèvent des statues à leur gloire (comme en Corée du Nord par exemple). Mais la liberté, en particulier celle de conscience, est bien souvent menacée de manière plus subtile, ce à quoi le croyant devrait être attentif.
Quelques fidèles
Face à l’oppression politique et spirituelle d’un pouvoir idolâtre qui, après les avoir privés de leur liberté, cherche à leur ôter leur identité, Daniel et ses compagnons choisissent de rester fidèles à Dieu. Parmi les caractéristiques de ces quatre serviteurs, notons tout d’abord qu’ils prient régulièrement, seuls, comme Daniel après la publication du décret de Darius (6.10), ou bien collectivement, comme lorsqu’il s’agit d’intercéder pour connaître la vision de Nebucadnetsar et son interprétation (2.17-18).
Ces prières sont également nourries par la lecture de la Parole (« les livres » mentionnés en 9.2), principalement des prophéties de Jérémie concernant Jérusalem et la durée de l’exil de Juda à Babylone, ce qui conduit Daniel à confesser les péchés du peuple et à intercéder pour lui.
Enfin, la fidélité de Daniel et ses compagnons se remarque dans leur volonté de s’abstenir de participer de près ou de loin au culte des idoles. C’est pourquoi Daniel résout « de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait » (1.8) et obtient du chef des eunuques une dispense pour lui et ses trois compagnons. Plus tard, ces derniers font preuve de la même résolution lorsqu’ils déclarent à Nebucadnetsar leur refus de participer au culte des dieux de Babylone et d’adorer la statue d’or (3.18).
Aujourd’hui encore, la prière et la lecture de la Parole aident le croyant à chercher la volonté de Dieu et à s’orienter dans un monde qui le rejette. Il convient également d’être prudent pour ne pas aveuglément adopter le langage ou la manière de penser de ceux dont les valeurs pourraient être contraires à l’Évangile. Néanmoins, le livre de Daniel montre également que le refus de la compromission morale ne passe pas nécessairement par un retrait complet des affaires de la cité.
Œuvrer au bien de la cité
Étant donnés la situation d’esclavage dans laquelle se trouvaient Daniel et ses compagnons, mais aussi les valeurs et le comportement des dirigeants qu’ils étaient contraints de servir, l’on pourrait s’attendre à ce qu’ils ne souhaitent pas particulièrement s’appliquer dans les tâches qui leur étaient confiées. Toutefois, il est dit que Dieu leur accorda « de la science, de l’intelligence dans toutes les lettres, et de la sagesse » (1.17) au point qu’ils surpassèrent les magiciens et les astrologues du royaume (1.19-20). Lorsque Babylone est conquise par les Mèdes et les Perses, Daniel est même établi comme l’un des trois chefs des satrapes et est distingué comme surpassant « les chefs et les satrapes, parce qu’il y avait en lui un esprit supérieur ; et le roi pensait à l’établir sur tout le royaume » (6.3). Bien qu’au service de dirigeants impies, Daniel s’efforce d’utiliser au mieux les talents intellectuels qu’il a reçus de Dieu. En œuvrant ainsi au bien de la cité, Daniel témoignait déjà de ce que l’apôtre Paul a plus tard enseigné : « Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur » (Col 3.23). Pour Daniel, le fait qu’il soit au service d’un roi étranger n’enlevait rien au fait qu’il rendait gloire à Dieu en travaillant excellemment.
Ainsi Daniel ne s’est pas isolé avec ses compagnons d’exil, mais, tout en refusant tout compromis, il a cherché à tisser des liens qui lui furent souvent utiles. Il put demander à être autorisé à s’abstenir des mets et des vins de la table royale grâce à la faveur qu’il avait trouvée auprès d’Aschpenaz, le chef des eunuques (Dan 1.9). De même, il est peu probable que Daniel eût pu s’entretenir avec Arioc, le chef des gardes, au moment, où Nebucadnetsar lui avait ordonné de tuer les sages, si une relation n’avait pas existé auparavant (2.14).
Mais malgré sa capacité unique à connaître et interpréter les songes, Daniel sollicite ses compagnons et les associe à la prière qu’il adresse au « Dieu des cieux » (2.17-18). Et lorsque, après que son rêve eût été révélé et interprété, le roi souhaite récompenser Daniel en lui donnant « le commandement de toute la province de Babylone » et en le faisant « chef suprême de tous les sages de Babylone » (2.48), ce dernier demande que le roi promeuve également ses compagnons (2.49).
Les chrétiens impliqués en politique et dont l’appel est d’œuvrer au bien de la cité doivent pouvoir s’appuyer sur une église et sur la prière de compagnons fidèles. De plus, la construction de relations positives et un travail réalisé avec l’exigence de l’excellence seront un témoignage dans le monde. L’histoire de Daniel souligne néanmoins que la fidélité à Dieu, lorsqu’elle s’oppose à la volonté du souverain, devient un motif de persécution. Comment dès lors concilier respect envers les autorités et obéissance à Dieu ?
Craindre Dieu, honorer le roi
La succession des empires telle qu’elle est décrite dans le livre de Daniel invite le lecteur à considérer la souveraineté de Dieu, qui nomme et dépose les rois : « le Très-Haut domine sur le règne des hommes et […] le donne à qui il lui plaît » (4.25). Cette affirmation concorde avec ce que, s’adressant à d’autres croyants également soumis à un pouvoir despotique, l’apôtre Paul déclare : « il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu » (Rom 13.1). Dès lors, l’apôtre Paul insiste sur la nécessité d’être soumis à ces autorités (Rom 13.5). De même, l’apôtre Pierre stipule : « Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien » (1 Pi 2.13-14). Ainsi, quelle que soit la nature du gouvernement d’un pays, les croyants sont appelés à y être soumis pour la raison que c’est Dieu qui en est la source, et qu’un gouvernement, même mauvais ou corrompu, vaut mieux que l’anarchie.
Néanmoins, nous avons vu précédemment que Daniel et ses compagnons avaient à plusieurs reprises désobéi aux ordres du roi. Lorsque Schadrac, Méschac et Abed-Nego refusent de s’incliner devant la statue dressée par Nebucadnetsar, la menace est claire : ils seront jetés dans une fournaise ardente. Mais les trois Hébreux savent qu’en obéissant au roi ils violeraient l’un des dix commandements, et ils usent de la liberté qu’a tout croyant de désobéir aux lois qui contredisent explicitement la Parole. Alors ils répondent avec foi : « Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi » (Dan 3.17). Dans le Nouveau Testament, l’on trouve une attitude similaire de la part de Pierre et Jean qui, lorsqu’on leur ordonne de ne plus « parler et d’enseigner au nom de Jésus », répondent aux autorités religieuses qui les ont convoqués : « Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu » (Act 4.18-19).
Il n’est jamais attendu du croyant qu’il se soumette à un ordre qui irait à l’encontre de ce que lui dictent sa conscience et les principes éthiques de la Parole. Notons cependant qu’à aucun moment Daniel ou ses compagnons ne manquent de déférence envers le roi ; la désobéissance ne doit pas mener au mépris, à l’insulte voire à la violence, le croyant étant plutôt appelé à « [honorer] tout le monde », en particulier le roi (1 Pi 2.17).
Mais lorsque, ayant osé dire la vérité et rester droits devant Dieu, les jeunes Hébreux sont en butte à la persécution, alors le livre de Daniel montre comment la présence de Dieu se manifeste au cœur d’une opposition à laquelle ces serviteurs s’étaient préparés. Nebucadnetsar est lui-même étonné de constater qu’un quatrième homme, dont la figure « est semblable à celle d’un fils des dieux » (Dan 3.25) est présent dans la fournaise ardente. Plus tard, Daniel est lui-même en mesure de déclarer à Darius que « Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions » (6.22). Ainsi Dieu lui-même accompagne-t-il ceux qui sont à lui et les aide-t-il au cours des épreuves qu’ils rencontrent dans le service auquel il les a appelés. Mais nous avons également vu que Dieu pouvait récompenser la fidélité de ses serviteurs en leur faisant trouver faveur à la cour et gagner en responsabilité, la première partie du livre se concluant d’ailleurs sur cette note puisqu’il est dit que « Daniel prospéra sous le règne de Darius, et sous le règne de Cyrus, le Perse » (6.28).
Conclusion
Bien qu’exilés, soumis à un pouvoir tyrannique qui veut les priver de leur liberté, de leur culture voire de leur identité, et confrontés à l’utilisation politique d’un culte idolâtre, Daniel et ses compagnons ne sont pas découragés. Au contraire, ils saisissent chacune des occasions qui leur sont données de glorifier le Seigneur par un service fidèle. S’ils refusent toute forme de compromission, allant jusqu’à désobéir aux ordres royaux au prix de la persécution, ils n’en demeurent pas moins soumis aux autorités instituées par Dieu. En ce sens, ils constituent un modèle de sagesse pour le croyant engagé en politique, et plus généralement pour tout citoyen chrétien. L’influence de croyants comme Daniel et ses compagnons sur les dirigeants peut même les conduire à découvrir la vérité divine, à l’instar de Nebucadnetsar. Et si l’on ne peut attendre d’un État qu’il conforme ses lois à l’éthique biblique, du moins les chrétiens engagés en politiques peuvent-il œuvrer pour le bien, par exemple en cherchant à garantir la liberté de conscience.
- Edité par Harrois Thibaud
Il a toujours été discuté de savoir si le chrétien doit y prendre part. La question se pose avec autant d’acuité lorsqu’on voit la situation désastreuse dans laquelle vivent la plupart des pays africains aujourd’hui. Que peut faire l’homme de Dieu ou le chrétien tout court dans un tel contexte ? On peut considérer cette question sous trois angles.
De son identité
Le Seigneur Jésus avait prié le Père de ne pas nous ôter du monde, mais de nous préserver du mal (Jean 17.15). Il est donc conséquent que le chrétien puisse vivre dans son pays en évitant le mal et en se préservant des souillures du monde (Jac 1.27).
Le Seigneur nous fait comprendre aussi que le chrétien est le sel de la terre et la lumière du monde. Cette identité nous permet d’éclairer les uns et les autres à la lumière des saintes Ecritures, et de préserver notre entourage de la pourriture, tout en insufflant une bonne saveur comme le fait le sel.
Nos pays africains ont désespérément besoin aujourd’hui des chrétiens qui, loin de vouloir s’emparer du pouvoir politique, sont de véritables Joseph auprès de Pharaon ; de véritables Nathan auprès de David ; de véritables Daniel auprès des rois babyloniens ; et même de véritables Jean Baptiste auprès du roi Hérode. La double identité du chrétien veut aussi qu’il soit à la fois soumis aux autorités nationales (Rom 13.1-7), tout en obéissant à Dieu plutôt qu’aux hommes (Act 4.19 ; 5.29). Le chrétien, même s’il fait la politique, a ce devoir de par son identité de chrétien, de ne pas se conformer au monde (Rom 12.1-2).
De son engagement
Savoir si le chrétien doit prendre part à la vie politique de son pays est une question à laquelle il est très difficile de répondre.
S’il s’agit de la simple participation à la politique, il faut dire qu’il a ce devoir en tant que citoyen terrestre de voter pour désigner les élus qui le sont par le peuple, et de donner ses points de vue sur toutes questions non seulement pour dénoncer le mal, mais aussi pour conseiller le bien.
Mais qu’en est-il de ce que nous pouvons appeler la politique partisane ? Le chrétien doit-il fonder et diriger des partis politiques ? Doit-il postuler aux postes de Président de la République, de député, ou de sénateur etc ? C’est ce qui a toujours fait l’objet de vifs débats parmi les chrétiens. Il faut rappeler que sous la théocratie, les rois et leurs conseillers pouvaient être des croyants ou des impies, mais ils devaient diriger le pays d’Israël selon les lois divines.
À leurs côtés se trouvaient des prophètes qui avaient le devoir de leur rappeler le respect de ces lois. Malheureusement, il y avait aussi des faux prophètes qui les entouraient. D’un cas comme de l’autre, le véritable croyant devait participer à la vie politique selon les lois divines ; et c’est en respectant ces lois que Dieu leur avait promis la paix, la prospérité, et la longue vie (Deut 28.1-14 ; Rom 10.5). Si c’était le cas (la théocratie), la réponse serait absolument positive à cette question. Mais nos pays aujourd’hui sont soit sous la monarchie, soit sous la démocratie, soit même sous la dictature.
Depuis que les pays africains se sont engagés dans la voie de la démocratisation à l’occidentale, les choses deviennent de plus en plus chaotiques sur tous les plans. Il y a des lois dans la plupart des pays qui sont anti-bibliques (légalisation de l’homosexualité, des avortements, et d’autres vices de société, légalisation des emprisonnements à but d’élimination des opposants politiques etc).
La question qui se pose est donc de savoir si le chrétien africain qui veut avoir son parti politique et qui veut devenir Président de la République ou autre sera capable de maintenir et de préserver son identité de lumière du monde et de sel de la terre dans ce contexte.
Il n’est pas question ici de trancher le débat. Si le chrétien pense qu’il peut toujours dans ce contexte être un acteur politique de premier plan et glorifier Dieu selon 1 Corinthiens 10.31, qu’il le fasse, c’est Dieu qui le jugera. Il faut aussi se rappeler que devant Dieu, il n’y a point de favoritisme. Or les mœurs africaines sont toujours dominées par le favoritisme, le népotisme, et le tribalisme dont la plupart des chrétiens ont de la peine à se débarrasser.
Notre conviction est que, dans le contexte de la situation politique de nos pays, où les ténèbres morales dominent, le chrétien doit se préoccuper beaucoup plus de prêcher l’Évangile à toute la création, et de vivre comme un flambeau au milieu de cette génération perverse (Marc 16.15 ; Phil 2.15-16). L’apôtre Paul faisait remarquer à Timothée qu’« il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé. »
Si ceux qui étaient appelés à diriger les conférences souveraines organisées en Afrique dans les premières années 90, et même ceux qui sont appelés aujourd’hui à réconcilier les hommes politiques, en tant que chrétiens avaient vu les choses ainsi, il y aurait tout au moins un apaisement social aujourd’hui dans nos pays. Mais il semble qu’ils ont plutôt été motivés par le « partisanisme » et l’ambition de régner déjà dans ce monde. Or Jésus dit à Pilate : « mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18.36).
De la non-résistance
Il faut tout simplement rappeler que lorsque nous regardons l’enseignement du Nouveau Testament, et même les exemples des prophètes et des apôtres, nous verrons qu’ils ont toujours pratiqué comme Jésus lui-même la politique de la non-résistance (Mat 5.38-48). Les prophètes, comme les apôtres, lorsqu’ils étaient arrêtés par les rois ou les gouverneurs de ce monde, n’ont jamais résisté à une arrestation. Ils fuyaient plutôt lorsqu’ils en avaient l’occasion, et ils se défendaient selon la Parole de Dieu lorsqu’ils étaient conduits devant les tribunaux. Lorsqu’il arriva même à l’apôtre Paul d’insulter le souverain sacrificateur, il demanda pardon en confessant qu’il n’est même pas permis de parler mal du chef de son peuple (Act 23.3-5).
Alors ceux des chrétiens qui pensent qu’ils doivent faire de la politique partisane, qu’ils sachent que les Écritures leur imposent un comportement de non-résistance à la persécution des autres hommes politiques qui ne connaissent pas Dieu. Ces persécutions devraient être plutôt l’occasion de prêcher l’Évangile.
Au lieu de s’engager dans les luttes politiques, il faut plutôt penser à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3). Le malheur est que ce comportement porte atteinte à l’image de l’Église de Dieu dans le monde. Encore faut-il chercher à savoir s’il s’agit de véritables chrétiens (2 Pi 2.1-2).
En Afrique, il y a des cas où un mandat d’arrêt est lancé contre un pasteur, ainsi le pasteur est poussé à se cacher dans la forêt et devient incapable de s’occuper de ses brebis (si brebis il y en a). Il devient impossible de remplir la mission de Matthieu 28.18-20. Il apparaît comme si Christ n’avait pas reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Il faut donc que les chrétiens africains qui pensent faire la politique partisane puissent bien y réfléchir.
Les mandats d’arrêt contre l’apôtre Paul l’ont conduit devant les gouverneurs et les rois pour prêcher l’Évangile de Christ. C’est pourtant aussi grâce à l’arrestation de Jean et son séjour en prison sur une île que nous avons le dernier livre de la Bible à savoir l’Apocalypse.
En conclusion, dans le contexte politique africain d’aujourd’hui, le chrétien doit comprendre que les jours sont mauvais, et qu’il est dès lors appelé et interpellé à un engagement politique de plus en plus avisé et brillant. Il doit participer à l’expression de sa volonté dans le choix des dirigeants de la société. Il doit dénoncer le mal et il doit conseiller les dirigeants politiques. S’il arrive par providence de Dieu et en vertu de sa souveraineté qu’il accède à un poste de dirigeant politique (comme ce fut le cas de Joseph, Daniel, Néhémie et autres), il doit gérer en s’assurant que lorsque les lois du pays sont en contradiction avec la Parole de Dieu, il agira selon la Parole de Dieu même s’il faut qu’il soit jeté dans la fournaise ardente (Daniel 3).
Chercher à savoir si le chrétien doit ou non faire la politique, n’est pas une question à trancher pour tous et de manière absolue. Ce n’est qu’avec la maturité d’esprit qu’on peut agir sachant que le chrétien est l’ouvrage de Dieu en Jésus-Christ pour des bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour qu’il les pratique (Éph 2.10). Et il n’est pas exclu que Dieu utilise son enfant partout où il veut, et lui donne la capacité de faire comme il veut.
- Edité par Mvondo Simon
Beaucoup des lecteurs de Promesses vivent dans des pays démocratiques où les élections sont le « moment politique » qui concerne toute la population[note]La situation en Suisse est singulière, puisque des « votations » sont souvent organisées pour se prononcer sur des sujets concrets. Dans la plupart des autres pays démocratiques, à l’exception de rares referendums, le vote concerne avant tout l’élection des représentants du pouvoir législatif ou du pouvoir exécutif. Le vote porte alors non pas sur la réponse à une question particulière, mais sur le choix d’un candidat ou d’une liste de candidats. Cet article s’intéresse donc à ce cas général.[/note] .
Dans certains pays (comme la Belgique), le vote est obligatoire ; d’autres pays (comme la France) permettent l’abstention[note]Mais même dans le cas du vote obligatoire, il reste généralement possible de voter « blanc » sans se positionner pour aucun candidat, ce qui revient de facto à s’abstenir.[/note] .
Cet article examinera quelques enjeux liés au vote. En effet, certains chrétiens sont fermement opposés au fait qu’un croyant puisse voter, tandis que d’autres voient dans le vote une obligation pour tout citoyen, chrétien ou non.
1. L’enjeu de la citoyenneté
Arguments favorables à l’abstention
Ce sont les citoyens d’un pays qui votent et le chrétien se définit avant tout comme un ressortissant d’un royaume « qui n’est pas de ce monde » :
– « Nous, nous sommes citoyens des cieux » dit Paul (Phil 3.20).
– Nous sommes « comme des étrangers et des voyageurs sur la terre » dit Pierre (1 Pi 2.11).
La vraie patrie du chrétien est le ciel ! Un commentateur écrivait : « Le chrétien n’est pas appelé à se mêler de quelque manière que ce soit à la politique du monde ; mais il a à marcher comme pèlerin, en se pliant patiemment aux lois humaines pour l’amour du Seigneur. » En s’impliquant dans la situation présente temporaire, le chrétien court le risque d’oublier sa vraie destinée future.
Arguments favorables au vote
Pour autant, le chrétien reste soumis aux autorités terrestres. Paul n’hésite pas à revendiquer sa citoyenneté romaine à plusieurs occasions. Lui qui se définissait comme citoyen du ciel savait utiliser son droit sur la terre.
Aux Juifs exilés en Babylonie, Jérémie recommande de rechercher le bien de la ville où ils sont (Jér 29.7). Le croyant est un peu comme eux : exilé loin de sa vraie patrie, mais ayant le devoir de s’impliquer dans son pays temporaire.
2. L’enjeu de la relation au monde
Arguments favorables à l’abstention
Le chrétien doit se séparer du monde. Paul dit : « Ceux qui usent du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe » (1 Cor 7.31). Voter signifie dans une certaine mesure s’associer à un système opposé à Dieu.
Arguments favorables au vote
La séparation du monde ne se limite pas à refuser de toucher d’une quelconque manière à la politique. Combien de chrétiens se sont fait un point d’honneur à ne pas toucher à la chose publique, tout en usant abondamment du monde par ailleurs, par exemple sous son aspect économique en développant leurs affaires selon les mêmes principes que les autres. L’hypocrisie est vite arrivée et la séparation du monde souvent bien sélective…
Si nous ne sommes pas « du monde » (cf. Jean 17), nous sommes « dans le monde » et c’est dans le monde que nous sommes appelés à marcher dans les bonnes œuvres préparées d’avance (Éph 2.10) et à briller comme des flambeaux (Phil 2.15). La séparation du monde nous a fait parfois oublier l’amour du prochain. Or le contexte politique peut ou non favoriser l’action de l’Évangile ; voter pour un candidat qui veut maintenir la liberté de culte ou d’évangélisation peut marquer notre souci d’œuvrer dans le monde.
3. L’enjeu des objectifs et du programme
Arguments favorables à l’abstention
Les hommes politiques présentent tous un programme pour améliorer la situation. Or le croyant sait qu’il est impossible d’améliorer le monde qui est entièrement « sous la puissance du malin » (1 Jean 5.19). De plus, la Bible laisse même penser que les choses vont plutôt aller de mal en pis (cf. 2 Tim 3).
Le christianisme n’a jamais prôné la révolution, comme le prétend la théologie de la libération, mais par la transformation des cœurs il a amené une évolution tranquille qui a été souvent plus efficace sur le long terme.
De plus, un des points les plus délicats quant au vote est le mélange dans les programmes des candidats. En tant que chrétien, nous pouvons être en accord avec certaines de leurs idées ou avec certaines des mesures qu’ils voudraient mettre en œuvre, mais « en même temps » fermement opposés à d’autres propositions qui vont à l’encontre de l’Évangile. Les programmes ne seront jamais en tout point conformes à l’Évangile. Le reconstructionnisme[note]Mouvement évangélique américain qui visait à transposer dans le monde politique les lois bibliques.[/note] n’est pas une option viable. Aussi, devant l’impossibilité de faire une juste balance entre les deux côtés, mieux vaut sans doute s’abstenir.
Arguments favorables au vote
Tout chrétien lucide est bien convaincu que la politique ne peut pas résoudre tous les problèmes du monde. Mais en même temps, nous sommes ici-bas pour être « le sel de la terre » (Mat 5.13). Le « ce qui retient » de 2 Thessaloniciens 2.6 peut être interprété comme désignant les structures politiques actuelles qui ont pour fonction de limiter le mal. Comme Français, nous pouvons nous réjouir de vivre sous un régime démocratique, où le droit est largement maintenu.
Une autre raison peut inciter à voter : c’est l’occasion d’« annoncer la justice » (Ps 40.10). Nous avons la responsabilité d’œuvrer pour la justice à titre individuel, mais ce n’est pas suffisant : certaines actions ne peuvent être entreprises que collectivement. Pour ne prendre qu’un exemple, l’abolition de l’esclavage a nécessité une action politique ; la bonne volonté de quelques propriétaires éclairés ne suffisait pas.
La question du mélange à l’intérieur d’un programme électoral est pertinente. Mais ce dilemme est inhérent à notre situation hybride actuelle qu’il nous faut accepter : nous ne sommes pas encore dans la clarté du ciel, mais dans l’ambivalence de notre position d’aujourd’hui dans un monde pas encore racheté. Acceptons que tout programme reste imparfait et insatisfaisant. À chacun de « pondérer » les divers éléments du programme des candidats en fonction de sa compréhension des priorités du christianisme[note]Peu avant l’élection présidentielle française de 2017, un hebdomadaire chrétien a publié une série d’interviews dans lesquelles des croyants engagés justifiaient leur vote par leurs convictions chrétiennes— et chacun d’eux votait pour un programme différent ![/note]. Certains mettront les aspects d’amour du prochain et de justice sociale avant les enjeux sociétaux ou moraux ; d’autres feront le choix inverse.
4. L’enjeu du candidat
Arguments favorables à l’abstention
D’après Romains 13.1, le détenteur de l’autorité est un choix souverain de Dieu. Il n’appartient donc pas au chrétien de choisir à la place de Dieu ! Comment gérer le désaveu implicite que constitue l’élection d’un candidat différent de celui qui semblait le « moins mauvais » d’un point de vue évangélique ?
Arguments favorables au vote
Il est possible de distinguer entre la volonté permissive de Dieu et sa volonté directrice : par exemple, Dieu permet que des dirigeants corrompus ou immoraux accèdent au pouvoir, mais pour autant cela ne valide pas leur comportement !
En votant, le chrétien choisit en conscience devant Dieu de se porter en faveur d’un homme ou d’une femme, certes faillible, certes imparfait(e), certes dont l’action décevra forcément s’il (ou elle) est élu(e), mais ce faisant il a la possibilité d’accomplir son devoir de citoyen et d’orienter dans une mesure la situation vers le « mieux ». Et si son candidat n’est pas élu, qu’il accepte sans critiquer ce que la souveraineté de Dieu a permis.
En guise de conclusion
De bons arguments peuvent être apportés en faveur ou contre le vote. Il appartient donc à chaque lecteur ou lectrice, sans doute aussi en fonction de son contexte national, de se positionner sur ce sujet — et d’éviter de porter l’anathème sur ses frères et sœurs qui adoptent la position contraire. En effet, le vote fait partie de ces sujets sur lesquels le Nouveau Testament ne donne pas d’instruction contraignante, (il a été écrit à une époque où le régime politique n’était pas démocratique !) ; ne s’agissant pas d’un point fondamental de doctrine chrétienne, chaque croyant choisira une position selon sa conscience en cherchant à agir« pour le Seigneur » (cf. Rom 14).
Rappelons en terminant que le sujet du vote n’est que temporaire : tous les chrétiens attendent un régime où il n’y aura plus besoin de voter, lorsque le Roi des rois prendra enfin la domination universelle. « Que ton règne vienne ! »
- Edité par Prohin Joël
Au cours de sa longue carrière et au prix d’un labeur acharné, il a écrit une soixantaine de livres et plus d’un millier d’articles, sur des sujets aussi divers que la technique, la révolution, la politique, les lieux communs, mais aussi la Genèse, l’Ecclésiaste, l’Apocalypse, etc.
Spécialiste de la pensée de Karl Marx, il s’est toujours tenu à l’écart du marxisme (dans lequel il voyait une idéologie), tout en proclamant se référer à cette pensée, en même temps qu’à la Bible…
Cette double référence fait de lui un penseur original et atypique, présentant des analyses de la société d’une très grande finesse et sans concession. Son œuvre est entièrement axée sur la liberté, et fondée sur l’espérance, au sens biblique de ces termes.
Je crois que l’on ne peut pas se passer de son apport quand on réfléchit à l’engagement du chrétien dans la société, que ce soit au niveau de l’éthique ou à celui de la politique, que l’on adopte ses conclusions ou non. Par contre, on ne peut pas toujours suivre ses développements théologiques ou ses commentaires sur la Bible car il s’écarte parfois gravement de l’orthodoxie évangélique.
Dans les lignes qui suivent je n’aborderai que quelques aspects de la pensée de Jacques Ellul, ceux qui m’ont le plus marqué et inspiré et qui sont en rapport avec le thème de ce numéro.
Dans le monde, mais pas du monde
Cette position n’est bien sûr pas facile (nous l’expérimentons tous les jours), car bien que n’en faisant pas partie, le chrétien vit dans le monde et partage le sort de ceux qui l’entourent. Comment doit-il se comporter pour glorifier Dieu au milieu de ses contemporains ?
Bien entendu, chacun l’a compris, le monde dont il est question ici n’est ni l’univers ni l’ensemble des personnes qui vivent sur la terre à un moment donné. Mais alors, qu’est-ce que la Bible appelle le monde ?
Le monde, et son prince
Notre mot français « politique » vient du mot grec « polis » qui désignait la cité des grecs, la société grecque. Pour Jacques Ellul, « le politique est le domaine, la sphère des intérêts publics gérés et représentés par l’État. La politique est l’action relative à ce domaine, la direction du groupement politique, l’influence que l’on exerce sur cette direction. » (L’illusion politique, p. 13)
Quand nous traitons du sujet « le chrétien et la politique », c’est bien de l’action du chrétien dans ce domaine des intérêts publics gérés par l’État que nous parlons, de l’action du chrétien dans la société organisée.
Ce qui fait que si l’on accepte la définition du terme « monde » donnée au début de ce paragraphe, la politique est l’action dans l’organisation de ce monde, et l’engagement politique du chrétien est sa participation à l’organisation de la société dans laquelle il vit, société que la Bible appelle « le monde ».
La conclusion que Jacques Ellul tire à la fois de ce qui précède, de son analyse minutieuse de la société et de sa grande expérience de la politique est sans appel : « La politique est l’image actuelle du Mal absolu. Elle est satanique, diabolique, le lieu central du démoniaque. » (« La foi au prix du doute, p. 279 »).
Nombreux sont les chrétiens qui refusent l’engagement politique, mais je n’en connais aucun qui ait des paroles aussi dures pour définir la politique. Et en plus, cette définition ne découle pas du fait que d’après le Seigneur Jésus lui-même c’est Satan qui est le prince de ce monde : elle résulte de l’observation des faits, et confirme (si besoin en était) la parole du Seigneur.
Et pourtant, le Seigneur nous laisse dans le monde, et il ne fait rien sans but ! Alors, quels sont notre statut et notre fonction dans ce monde ?
Pas du monde
Celui qui a accepté le salut offert par le Seigneur Jésus a été « racheté de la vaine manière de vivre héritée de ses pères » (1 Pierre 1.18), « pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus » (1 Thessaloniciens 1.9-10).
Bien plus, il est devenu un enfant de Dieu (1 Jean 3.1) et a été transporté dans le royaume du Fils bien-aimé de Dieu (Colossiens 1.13).
Voilà pourquoi le Seigneur Jésus lui-même affirme que ses disciples ne sont pas du monde (Jean 17.14). Quant à l’apôtre Paul, il exprime la même vérité quand il dit que « notre citoyenneté est dans les cieux » (Philippiens 3.20).
Le chrétien n’est pas du monde, parce qu’il fait partie du royaume de Dieu, et nous pourrions citer de nombreux textes des Évangiles à ce propos. «Cela veut dire qu’il a une pensée, une vie, un cœur qui ne sont pas dirigés par le monde, qui ne dépendent pas du monde, mais qui sont à un autre maître. […] Nous n’avons le droit ni de nous accoutumer à ce monde, ni de le voiler d’illusions chrétiennes. » (Présence au monde moderne, p. 15)
Et pourtant, c’est vrai aussi, le chrétien est dans le monde… mais il y « séjourne » seulement (1 Pierre 1.17) ; il y est comme « un étranger, un voyageur (forain) » (1 Pierre 2.11).
C’est son statut, mais qu’en est-il de sa fonction : pourquoi le Seigneur le laisse-t-il comme un étranger dans un pays qui n’est pas le sien ?
Ambassadeur du Royaume
Jacques Ellul, se référant à 2 Corinthiens 5.20, définit la mission du chrétien dans le monde comme celle d’un ambassadeur. Un ambassadeur représente les intérêts de son pays dans un autre pays, auprès des autorités de ce pays qui n’est pas le sien mais dans lequel il séjourne.
On voit clairement ici le lien avec la définition de ce qu’est la politique : la fonction d’un ambassadeur est politique. Le chrétien est un ambassadeur du royaume de Dieu auprès de ce monde régi par Satan, et d’abord auprès des sujets de ce monde. Comment ? Nous allons le voir.
Brebis au milieu des loups
Lumière du monde
« La lumière est ce qui chasse les ténèbres, ce qui sépare la vie de la mort, ce qui donne le critère du bien. […] Hors de cette lumière, on ne peut rigoureusement pas savoir ce qu’est une bonne œuvre, ni ce qu’est le bien.» (« Présence au monde moderne », p. 17) On ne peut donc pas savoir non plus quelles sont les exigences de Dieu pour l’homme, ni comment y satisfaire.
Sel de la terre
Serviteur de la réconciliation
« Nous sommes mis par Jésus-Christ en présence de la fonction particulière du chrétien et il ne peut y en avoir d’autre. Il ne peut pas être autrement, il n’a pas le choix, et s’il n’est pas ainsi, il ne remplit pas son rôle. C’est une trahison à l’égard de Jésus-Christ mais aussi à l’égard du monde. Il peut toujours s’évertuer aux bonnes œuvres et se dépenser en activités pieuses ou sociales. Cela ne signifie absolument plus rien s’il n’accomplit pas la seule mission dont il a été chargé par Jésus-Christ et qui est d’être d’abord un signe. » (« Présence au monde moderne », p. 17)
Quelque part, Jacques Ellul nous rappelle ainsi que la façon dont nous vivons dans le monde, notre comportement et nos attitudes, sont plus importants que nos paroles dans la proclamation de la bonne nouvelle du salut que Dieu propose à l’homme en Jésus-Christ.
Vous avez dit : politique ?
Mais le fait d’être ambassadeur du Royaume de Dieu au milieu du royaume de ce monde, caractérisé par « le pouvoir des ténèbres » (Colossiens 1.13), suppose beaucoup plus que cela.
Jacques Ellul récuse toute action de politique politicienne, démontrant dans l’un de ses ouvrages qu’elle est basée sur une double illusion : celle de l’homme politique et celle du citoyen. En effet, l’homme politique croit maîtriser le Pouvoir et prendre des décisions efficaces, alors que la rigueur croissante des appareils d’État le réduit de plus en plus à l’impuissance. Quant au citoyen, il croit pouvoir orienter, participer, alors qu’il peut tout au plus contrôler des hommes politiques sans pouvoir réel.
De plus, pour Jacques Ellul, le ressort de toute action politique est la volonté de puissance, la recherche du pouvoir, et son arme par excellence est la propagande, qu’il qualifie de « mensonge en soi ». Quand il dit de la politique qu’elle est « diabolique », c’est dans le sens littéral du mot : la politique divise ; le fait même d’appartenir à un parti suppose la diabolisation de l’autre.
Pour le chrétien, il est clair que le mensonge nous renvoie à l’entrée du péché dans le monde, tandis que la volonté de puissance est en parfaite contradiction avec l’attitude du Seigneur (Philippiens 2.1-10), attitude que nous sommes pressés d’avoir puisque nous nous réclamons de lui.
Est-ce à dire que notre seule participation à la vie de la société dans laquelle nous vivons doit être celle que nous avons définie plus haut : être lumière du monde, sel de la terre et serviteur de la réconciliation, tout en étant des brebis au milieu des loups ?
Une politique non-politicienne
Participer à la vie de la société en étant porteur de valeurs qui lui sont étrangères, c’est déjà un acte politique ; témoigner de ces valeurs auprès des institutions de cette société, c’en est un autre, qui correspond vraiment à la fonction d’un ambassadeur qui défend les intérêts de son pays à l’étranger.
C’est tout autre chose que de vouloir « christianiser le monde », lui imposer nos valeurs par l’action politique. Essayer cela, c’est aller à l’échec, car « la politique possède un pouvoir d’absorption, d’assimilation irrésistible. […] Même le chrétien est pris dans le dilemme tragique, ou il cherche à rester chrétien et fera une politique stupide (Carter), ou il sera un politique efficace mais cessera fondamentalement, radicalement d’être chrétien. » (« La foi au prix du doute », p. 293).
Tirant des leçons de l’Histoire, Jacques Ellul fait remarquer à juste titre que le christianisme a été subverti par sa collusion avec l’état à partir du IVe siècle sous Constantin, et va jusqu’à dire que « le christianisme est la pire trahison du Christ » (« La subversion du christianisme »).
Il ne s’agit donc pas pour le chrétien d’établir le royaume de Dieu sur terre, mais d’y proclamer ses valeurs et de vivre dans l’espérance, dans la perspective de son établissement par le Seigneur.
Alors que ses analyses auraient pu le conduire au pessimisme, Jacques Ellul a proclamé toute sa vie son espérance en cet établissement du Royaume par Jésus-Christ à la fin des temps, et s’est engagé activement dans sa fonction d’ambassadeur de ce Royaume. Comment ?
En ne perdant aucune occasion de témoigner des valeurs du Royaume, par la parole ou par la plume, en particulier par le moyen de chroniques dans les journaux.
Tout en nous invitant à l’imiter, il nous met en garde : il ne s’agit pas de signer des pétitions ou de participer à des actions collectives, car « toute prise de position politique a une signification politique, d’abord, indépendamment des interprétations individuelles que j’aimerais lui donner. » (« L’illusion politique, » p. 132) Il s’agit d’être signe du Royaume de Dieu, là où nous sommes, à chaque instant, selon que l’Esprit-Saint nous conduira.
Jacques Ellul nous invite à nous acquitter de notre fonction d’ambassadeurs du Royaume de Dieu en nous engageant dans l’action politique non-politicienne, et nous rappelle que « cette action est un combat » non contre la chair et le sang, mais contre les puissances, les trônes, les dominations. « Et nous devons savoir que ce combat, d’abord principalement spirituel, est un combat mortel. » (« Présence au monde moderne, » p. 74)
Mais Jésus-Christ est Seigneur, et il vient établir son Royaume !
- Edité par Gimenez Olivier
Rechercher le bien de la ville (Jérémie 29.7) ou être citoyen du ciel (Philippiens 3.20) ? La question s’est toujours posée et ce numéro de Promesses ne va pas y apporter de réponse définitive. Il a seulement l’ambition de nous aider à y voir un peu plus clair pour que chacun puisse apporter une réponse, ou un commencement de réponse, en conscience devant Dieu.
Pour cela :
– vous découvrirez les réflexions d’un chrétien engagé dans l’action politique et sociale,
– un aperçu de la pensée de Jacques Ellul, ce grand penseur chrétien contemporain ;
– l’exemple de Daniel va aussi nous éclairer ;
– un petit regard dans l’histoire de la Réforme alimentera notre réflexion ;
– suivant les civilisations, la réponse peut varier ; aussi verrons-nous la situation d’un point de vue africain ;
– très concrètement la question de la participation aux élections politiques est examinée ;
– plusieurs témoignages viennent présenter des situations/témoignages d’action de frères et/ou sœurs dans la foi, qui mettent en pratique l’amour de Dieu versé dans nos cœurs ;
– nous vous présentons aussi un bon livre sur le sujet.
Que Dieu bénisse la lecture et la réflexion de chaque lecteur sur ce sujet éminemment pratique pour que notre vie soit toujours plus à sa gloire.
- Edité par Regard Jean
Or, même si sa chute morale ne doit pas occulter le fait qu’il fut un homme selon le cœur de Dieu, le Saint-Esprit a jugé bon de laisser ce triste récit dans les Saintes Écritures afin qu’on en tire des leçons, « pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor 10.11).
Immoralité sexuelle sans précédent
Non pas que ce péché n’ait jamais existé depuis la chute de l’homme dans le jardin d’Éden, mais ce fléau a pris aujourd’hui des proportions inégalées.
Oui, aux jours de Noé, les pensées et les intentions du cœur étaient continuellement méchantes. Aujourd’hui, nous avons la technologie pour prendre les fantaisies les plus scabreuses de l’esprit humain et les projeter sur un écran que même un enfant peut tenir dans sa main.
Et le déclin moral, approuvé par l’État et encouragé par les médias, ne fait que s’accélérer alors que ceux qui pratiquent de telles choses trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent (Rom 1.32).
D’ailleurs, trois raisons expliquent la prolifération des sites pornographiques : c’est accessible, anonyme et abordable. En d’autres mots, il est tellement facile d’y avoir accès en secret. On est à un clic sur notre ordinateur pour visionner de la pornographie, et ce, gratuitement et discrètement. Danger.
Or, la crise morale dépasse largement la pornographie sur Internet. Des pièges sont placés partout. Que ce soit sur la couverture d’un magazine vendu à l’épicerie, à la télévision, dans nos journaux, sur les panneaux d’affichage ou dans une vitrine commerciale : l’incitation à la convoitise sexuelle est omniprésente.
Une alliance avec nos yeux
Et si un homme de la trempe de Job a cru nécessaire de faire alliance avec ses yeux pour ne pas arrêter ses regards sur une vierge (Job 31.1), à plus forte raison devrions-nous prendre un engagement de pureté sexuelle !
D’ailleurs, pour prévenir ce regard de convoitise envers une femme, nous sommes invités par Jésus à prendre des mesures drastiques. Dans un langage qui se veut symbolique, il dira que « si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne » (Mat 6.28-29). Cela montre le sérieux du péché sexuel. À chacun d’évaluer les moyens à prendre pour ne pas se placer dans une situation de tentation.
Un simple premier regard… prolongé
Dans 2 Samuel 11.2, on y lit que David vit une femme qui se lavait, et la femme était très belle à voir. C’était au temps du soir, et David se leva de dessus son lit de repos et se promena sur le toit de la maison du roi.
On dit souvent que le problème n’est pas le premier regard, mais le second. Sauf que trop souvent, le premier regard est prolongé. Et ni le fait d’apprendre qu’elle soit mariée, ni le temps qui s’écoule entre son premier coup d’œil et ses démarches à son égard n’auront réussi à calmer la convoitise sexuelle de David. Et fait à noter, son propre statut d’homme marié ne l’a pas freiné dans son élan adultère. Ce qui démontre que des années de mariage ne suffisent pas à prémunir le couple contre le danger de l’immoralité sexuelle. Pour preuve, ces trop nombreuses histoires d’infidélité qui mènent au divorce.
Si souvent, tout commence incidemment sur un réseau social…Un simple contact peut potentiellement conduire à une liaison si nous n’y prenons pas garde. La prudence est requise dans les échanges professionnels avec le sexe opposé.Par mesure de précaution, il est même préférable de ne pas correspondre avec une femme qui ne soit pas notre épouse, à moins qu’elle soit notre sœur, notre mère ou notre fille. Car comme le dit si bien 1 Corinthiens 10.12 : « que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ». Soyons clairs : personne n’est immunisé contre l’immoralité sexuelle, pas même le roi David !
Une suite de péchés
Il est renversant de voir ce qu’un simple regard de convoitise a déclenché comme suite de péchés. S’il est vrai que nous sommes libres de nos choix, nous ne sommes pas libres des conséquences de nos choix. David l’a vite réalisé en apprenant que Bath-Shéba était enceinte.
Après avoir péché avec Bath-Shéba, David est prêt à tout pour que rien ne se sache. D’ailleurs, les relations illicites sont caractérisées par la culture du secret. Aujourd’hui, les réseaux sociaux favorisent le développement de ces aventures extraconjugales « en toute discrétion ».
Pourtant, c’est oublier que le péché ne peut être caché de Dieu. Il voit tout et il sait tout. Il sait et il voit quand nous sommes assis devant notre ordinateur. Comme le dit le commentateur biblique William MacDonald :« le péché secret sur terre est un scandale ouvert au ciel ».
D’ailleurs, le plus grand antidote pour le péché sexuel est de s’injecter une bonne dose d’omniprésence et d’omniscience de Dieu. Personne ne ferait la sorte de chose qu’elle fait, ni ne penserait la sorte de chose qu’elle pense devant le trône de Dieu. Mais nous oublions si facilement cette réalité : « Les yeux de l’Éternel sont en tout lieu, regardant les méchants et les bons » (Pr 15.3). « Car ses yeux sont sur les voies de l’homme et il voit tous ses pas » (Job 34.21). « Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb 4.13).
L’auteur du magnifique Psaume 139 a pensé pouvoir dissimuler son péché. Lui qui a écrit : « Les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi, et la nuit resplendit comme le jour, l’obscurité est comme la lumière » (v. 12). Et encore : « Où irai-je loin de ton Esprit ? Et où fuirai-je loin de ta face ? » (v 7).
Malgré cela, il commet l’irréparable. Et devant la mauvaise nouvelle de cette maternité non désirée, David emprunte les voies tortueuses du mensonge. Devant l’échec de sa machination, et pour sauver la face à tout prix, il va jusqu’au meurtre.
Évidemment, quand Bath-Shéba apprit la mort de son mari, « elle se lamenta sur son mari » (2 Sam 11.26). Non seulement David l’avait amenée à tromper son mari, mais voilà qu’il la privait à jamais de son mari. En devenant la femme de David, elle était loin de se douter qu’elle était devenue l’épouse du meurtrier de son mari. Le péché dans toute sa laideur !
David pensait s’en tirer, maintenant que Bath-Shéba était devenue sa femme et qu’elle lui enfanta un fils conçu lors de ce fameux soir. Sauf qu’il y a un « mais » à la fin du verset 27. « Mais la chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l’Éternel ».
Une conséquence au péché sexuel
Si nous cédons à la tentation sexuelle, notre épouse (ton mari) va expérimenter l’angoisse de la trahison et du rejet en plus d’éprouver du chagrin et de la solitude. Notre compagne (ton compagnon) de vie ne pourrait plus jamais dire que nous sommes un modèle de fidélité. La confiance va faire place au soupçon. La dévastation que ces actions apporteraient à nos enfants est incommensurable. Leurs croissance, innocence et confiance ainsi que leur regard sain à la vie seraient sévèrement endommagés.
Les hommes, nous devrions penser à cela quand des pensées de convoitise nous assaillent. Pensons à notre femme et à nos enfants !Le chagrin que nous pourrions causer non seulement à nos parents et notre famille, mais aussi à nos amis est indescriptible. Quel embarras de faire face à des chrétiens qui nous ont appréciés, respectés et qui nous ont déjà fait confiance ! Et, probablement, la chute en inciterait d’autres à faire de même.
Une grâce accessible par la repentance
Par une histoire, le prophète amène David à reconnaître son péché. « Et David dit à Nathan : j’ai péché contre l’Éternel » (2 Sam 12.13). Une confession bien sentie dans son merveilleux Psaume 51.
D’ailleurs, dans ce psaume, il fait appel dès le départ à la grâce de Dieu en demandant ceci : « use de grâce envers moi, ô Dieu » ! Et David reconnaît, au verset 4, que c’est contre Dieu seul qu’il a péché. Voilà une réelle repentance : reconnaître que mon péché est d’abord et avant tout une transgression envers mon Dieu.
David pourra alors dire, dans le Psaume 32, au verset 1 : « bienheureux celui dont la transgression est pardonnée ».
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1.9). Il y a toujours de l’espoir, car la grâce de Dieu est toujours accessible par la repentance.
Une grande leçon
Alors que dans 2 Samuel 11.1, nous apprenons que c’était le temps où les rois entraient en campagne, la fin du verset se termine par un « mais ». « Mais David resta à Jérusalem ». Son oisiveté a ouvert la porte au péché. Parce qu’il est resté à Jérusalem, il a vu Bath-Shéba. Son regard prolongé l’a conduit à pécher. On connaît la suite.
Et dire que s’il avait simplement été là où il devait être, à mener bataille, il se serait épargné cette attraction fatale.
- Edité par Rochette Marc
Peux-tu rapidement te présenter et présenter ton travail ?
Après avoir démarré ma carrière professionnelle à la Direction des Ressources humaines de grands groupes nationaux et internationaux, je me suis lancée dans la formidable aventure de l’accompagnement des jeunes dans leurs démarches d’orientation. Depuis 2010, j’exerce en tant que consultante spécialisée, mettant un point d’honneur à accompagner l’étudiant de A à Z dans ses réflexions et ses démarches. Je vais donc autant aider un jeune à déterminer son parcours d’études, l’orienter sur les choix de cursus les plus adaptés à son profil et ses souhaits, que le coacher pour ses entretiens d’admission ou encore l’aider à rédiger ses lettres de motivation.
À quel public t’adresses-tu particulièrement ?
Je démarre dès 11-15 ans, notamment lorsqu’il s’agit de choix de filières professionnelles et j’accompagne les étudiants jusqu’à leur premier emploi. Il n’est pas rare que des étudiants me sollicitent en cours d’études pour un choix de spécialisation par exemple, voire parfois pour une réorientation. Mais 60% de mon activité repose sur les 15-18 ans et leurs choix de filières ou bien leurs choix d’orientation dans les études supérieures.
Pourquoi viennent-ils te consulter ?
La plupart des jeunes que je rencontre sont totalement perdus, ne sachant que faire ni où aller. Je rencontre principalement deux cas de figure : l’étudiant qui n’a aucune idée de ce qu’il pourrait entreprendre comme études ou alors l’étudiant qui a un projet précis mais qui ne sait comment procéder au meilleur choix de parcours d’études.
Comment arrives-tu à percevoir leurs besoins au-delà de la première demande qu’ils formulent ?
Mon travail consiste à aider l’étudiant à se poser les bonnes questions dans le bon ordre et lui apporter la connaissance nécessaire pour procéder à un choix éclairé. J’attache une très grande importance à l’écoute et à l’échange. C’est de cet échange que je tire toutes les informations pour rebondir et préciser petit à petit le projet. C’est également la raison pour laquelle je rencontre l’étudiant plusieurs fois, afin de l’accompagner dans la maturation du projet, le laissant seul décisionnaire à partir d’éléments d’information objectifs. Ces entretiens sont toujours des moments privilégiés que les étudiants apprécient car ils ont en face d’eux une personne qui les écoute et ne les juge pas. Pour moi, c’est le meilleur moyen de construire une relation de confiance, de parvenir à dépasser les apparences pour creuser en profondeur la personnalité et le profil et conseiller ainsi le plus justement.
Peux-tu nous parler des aspirations de ces jeunes ?
La plupart des jeunes que je rencontre ont une connaissance très limitée, voire erronée, du monde professionnel. Il y a donc très souvent un décalage important entre ce qu’ils se représentent et la réalité du terrain. Pour schématiser, je dirais qu’il y a 3 catégories de jeunes :
- Les déconnectés — largement majoritaires — qui veulent gagner beaucoup d’argent en travaillant le moins possible !
- Ceux qui vivent au travers des séries télé ou de l’actualité : l’avocat et ses plaidoiries spectaculaires, le médecin super héros, le policier des forces spéciales, le cuisinier qui gagne Top Chef, etc.
- Les idéalistes : ceux qui pensent pouvoir révolutionner le monde en travaillant dans l’humanitaire, la protection des animaux, le développement durable, etc.
Sans casser les projets et les idéaux mais, au contraire, en valorisant les initiatives, ce n’est pas toujours simple de ramener l’étudiant à une réflexion plus en phase avec la réalité objective du monde du travail tel qu’il est configuré aujourd’hui. Mais c’est toujours aussi passionnant !
Quelles sont leurs principales craintes par rapport à leur avenir ?
Les deux principaux obstacles qui reviennent en boucle sont d’une part la crainte de ne pas être à la hauteur des attentes et par conséquent de ne pas réussir et d’autre part la peur de se lasser d’un métier qui serait trop routinier.
Quelles clefs leur donnes-tu pour les aider à être plus sereins ?
Tout d’abord j’aide l’étudiant à prendre conscience de ses atouts, de ses forces et de tout ce qui dans son profil constitue un élément qu’il pourra valoriser dans le futur. Globalement, le système éducatif français n’est pas des plus encourageants et encore c’est un euphémisme ! Prendre le contre-pied est déjà mettre l’étudiant dans une dynamique sur laquelle il pourra s’appuyer pour considérer positivement son avenir.
Ensuite, j’insiste sur le fait qu’aujourd’hui, une carrière n’est plus nécessairement aussi linéaire qu’elle l’a été pour les parents des étudiants que j’accompagne. Par conséquent réfléchir à son orientation ne rime plus nécessairement avec l’idée de s’enfermer pour 40 ans dans une seule et unique profession. Réfléchir à son orientation, c’est avant tout se demander par quelle porte je souhaite rentrer dans la vie professionnelle et quelles compétences je peux développer durant mes études pour ensuite pouvoir évoluer, changer d’environnement, voire me reconvertir.
Enfin, se décider pour telle ou telle filière ne se fait ni sur un coup de tête ni dans la précipitation. Le meilleur moyen pour envisager sereinement les hypothèses d’études est d’une part d’anticiper la réflexion au maximum mais également de pouvoir le plus largement possible échanger avec des professionnels du ou des secteurs envisagés. Rien ne vaut le partage d’expérience, rien n’est plus précieux que le fait de croiser divers témoignages pour se faire une idée plus précise de l’univers qui nous attend !
Comment différencies-tu tes réponses selon que le jeune est chrétien ou non ?
A priori je ne sais pas si le jeune avec qui je travaille est chrétien ou non. Je ne fais donc aucune différence dans ma manière de présenter les choses. En revanche, c’est toujours une immense joie de pouvoir accompagner un jeune chrétien car indiscutablement, la dimension spirituelle est la plus belle de toutes les réponses aux craintes qui habitent parfois les étudiants. Quand précisément un jeune anticipe, quand il se donne les moyens d’une réflexion sérieuse sur son avenir, quand il centralise tous ses atouts pour nourrir son projet et qu’au bout du compte il peut dire :« Seigneur, je t’ai proposé, maintenant, tu peux disposer », c’est magique ! Je partage souvent avec mes étudiants ma propre expérience d’étudiante où j’ai senti dans chaque étape significative la main de Dieu qui ouvrait juste la bonne porte au bon moment. C’est tellement bon à vivre que j’encourage mes étudiants à se laisser ainsi paisiblement guider. Et puis il y a la force de la prière. Pouvoir encourager un étudiant en lui disant que je prie pour lui lorsqu’il passe un examen, un concours, un entretien et recevoir quelques semaines plus tard un sms qui me fait part d’une bonne nouvelle, cela me donne des ailes pour continuer ce métier passionnant ! Parfois, les portes ne s’ouvrent pas immédiatement et il y a des obstacles à franchir. Et même si l’étudiant n’est pas croyant, j’essaye de partager avec lui ma sérénité, l’aider à être patient et à ne rien lâcher.
- Edité par Larribau-Gaufrès Henriette
Les recruteurs et les DRH sont actuellement confrontés à une nouvelle difficulté : comment fidéliser dans l’entreprise les employés des générations Y et Z[1]. Les raisons sont multiples : changement des formes du travail, traumatismes après avoir vu leurs parents maltraités dans l’entreprise, individualisme, perte de l’esprit de sacrifice, vision à court terme en lien avec celle de la finance actuelle et de l’évolution générale de la société (ère du jetable)…
Pour beaucoup, le zapping est devenu la référence de fonctionnement : fini la fidélité à vie à une marque de voiture, à un jeu radiophonique tous les midis, au journal télévisé de tel présentateur. L’offre est pléthorique, les opportunités à saisir immenses. La vie est trop courte pour s’ennuyer, la souffrance est à bannir.
On comprend bien alors que cette vision puisse créer un problème quant à la considération des principes du mariage selon Dieu.
Heureusement, beaucoup de jeunes chrétiens n’adhèrent pas à cette vision du monde, et reconnaissent les bien-fondés des enseignements divins. Cependant, le pessimisme ambiant, les mauvais exemples ou les échecs autour d’eux ne sont pas sans effet sur leur approche du mariage.
Les formations ou préparations au mariage, bien que très utiles, voire indispensables, ne suffisent pas non plus à les rassurer. À une époque où le « tout intuitif » est la règle, ces formations ne semblent que démontrer que le mariage est un vieux système où l’apprentissage nécessaire est laborieux.
Alors quel message pouvons-nous transmettre, nous qui sommes convaincus que le mariage chrétien est toujours d’actualité ?
- D’abord, être honnête : il serait ridicule de vouloir cacher les évidences : les relations humaines sont difficiles, et plus on est proche, plus les blessures risquent d’être douloureuses. Si le mariage est source de très grandes bénédictions, il peut être aussi lieu d’affliction (1 Cor 7.28).
- Reconnaître que, dans nos couples, la bonne volonté, les bonnes intentions, les promesses mutuelles ne suffisent pas, et que seule la grâce souveraine de Dieu peut nous garder et nous soutenir.
- Rappeler que le mariage est projet créationnel de Dieu (avant la chute), et qu’ainsi il dépasse toutes les époques, modes ou habitudes.
- Nous rappeler que Dieu a caché dans le mariage humain, la révélation du mystère de la relation de Christ et l’Église.
Pour bâtir un mariage solide et source de bénédictions, faisons par la foi confiance à Dieu et à son plan d’amour pour chacun de nous, ayons la volonté de lui obéir dans nos comportements mutuels, comptons sur la certitude de sa promesse : « Je suis avec vous tous les jours » (Mat 28.20).
Restent les modalités d’application : à l’heure de l’obsolescence programmée, du tout jetable, de l’intuitif, de la dictature du ressenti et des émotions, soyons « vintage » :
- Le mariage est prévu par le Créateur pour durer toute la vie !
- Les sentiments ne se commandent pas, mais ils sont issus de nos pensées qui, elles, nous appartiennent. Dirigeons nos pensées, nos sentiments suivront.
- Une relation, ça se brise, mais ça se répare — quelques fois tout seul, d’autres fois avec l’aide de spécialistes (nous allons bien chez le médecin, le dentiste, l’opticien, le mécano, le plombier…). N’hésitons pas à chercher de l’aide si le besoin s’en fait sentir auprès de personnes qualifiées.
- Un métier s’apprend, parfois sur toute une vie, une passion s’entretient par des stages ou des rencontres, la pratique d’un sport ou d’un hobby peut nécessiter des formations ou des exercices… La vie conjugale n’échappe pas à la règle : lectures, échanges, rencontres, partages, enseignements sont indispensables à une pratique optimisée ! Si nous croyons que c’est un don de Dieu, ne doutons pas qu’il soit bon et complet et ne nous contentons pas du minimum vital.
Le mariage ne sera durable qu’avec le plein accord et l’entière volonté des deux d’aller dans le même sens (importance du projet commun), et le sûr appui de notre Père céleste.
[1] La génération Y désigne en Occident les personnes nées entre 1980 et 2000 et la génération Z celle née après l’an 2000.
- Edité par Gibert Hervé
En Suisse, le nombre de ménages d’une seule personne était de 8,5 % en 1930. En 2013, cette proportion atteignait 36 % et l’Office fédéral de la statistique prévoit qu’en 2030 la barre des 40 % sera dépassée ! Le célibat concerne donc un nombre croissant de personnes et ce, pour différentes raisons. Dans cet article, nous traiterons plus particulièrement du célibat des jeunes.
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Qu’est-ce que le bonheur selon la Bible ?
Avant de s’arrêter sur le célibat, j’aimerais que nous nous arrêtions sur la question du bonheur. En effet, nous devons avoir une vision biblique du bonheur et non une vision influencée par la société. Hier, de nombreux livres contenaient cette phrase : « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Le bonheur semblait ainsi dépendre de la possibilité de se marier et d’avoir des enfants. Aujourd’hui, la société renvoie une image similaire du bonheur : « Sois libre mais en couple ! Aie une belle voiture, une belle maison, de belles vacances… Et ne fais pas trop d’enfants, c’est encombrant et ça coûte cher… » Être en couple, sans trop d’enfants, semble être l’image actuelle du bonheur que nous renvoie la société occidentale.
Asaph nous dit : « Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi » et :« Pour moi, m’approcher de Dieu c’est mon bien » (Ps 73.25,28). Le catéchisme de Westminster rappelle que : « Le but principal de la vie de l’homme est de glorifier Dieu et de trouver en lui son bonheur éternel. » Célibataire ou non, n’oublions jamais où se trouve la source du vrai bonheur : en Dieu, et en Dieu seul et pas dans notre état marital !
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Le célibat : un don ?
Le célibat comme le mariage est un don. « Horreur, aurais-je reçu ce don ? » me suis-je souvent demandé comme célibataire. Laissons répondre John Stott[1] : « Le don du célibat est davantage une vocation qu’un revêtement d’une force surnaturelle pour accepter cette condition, même si évidemment Dieu est fidèle pour soutenir ceux qu’il appelle. Si Dieu nous appelle au célibat, cette condition devient un don que nous recevons de sa main. » En 1 Corinthiens 7.6-11, Paul déclare aux célibataires et aux personnes mariées qu’ils doivent reconnaître les deux états comme des dons de Dieu, qu’il faut estimer et aimer de la même manière. Citons à nouveau John Stott : « Que nous soyons seuls ou mariés, acceptons cette situation comme un don spécial de la grâce de Dieu pour nous. » Le but est que le célibataire réussisse sa vie de célibataire et que les personnes mariées réussissent leur mariage. Dans chacun des deux états, le contentement est très important, car l’un et l’autre peuvent être éphémères.
Laissons conclure Elisabeth Elliot[2] qui a vécu le célibat, trois mariages et s’est retrouvée veuve deux fois : « Après avoir vécu seule pendant plus de quarante et un ans, j’ai appris que cette situation est un véritable don. Non pas un don que j’aurais choisi… Mais rappelle-toi ceci : nous ne choisissons pas les dons ! Ils nous sont accordés par un donateur divin… C’est au sein des circonstances qu’il choisit pour nous, célibat, mariage, veuvage, que nous le recevons. C’est là et nulle part ailleurs qu’il se fait connaître à nous. C’est là qu’il permet de le servir. »
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Les avantages du célibat
Incontestablement, le célibat comporte divers avantages : la liberté, la disponibilité et la consécration notamment. Les célibataires ne sont pas tentés de se considérer d’abord comme maris, épouses ou parents ; ils se définissent avant tout comme disciples de Jésus-Christ. Cette liberté, bien utilisée, permet de se former à la fois professionnellement et pour un ministère, et de participer à divers services.
Le célibat permet également de faire le point pas à pas sur les difficultés du passé sous le patronage du grand Berger et de prendre le temps de résoudre des problèmes passés.
De plus, le célibat offre beaucoup de disponibilité pour Dieu, pour soi et pour les autres. Le célibat m’a permis de consacrer beaucoup de temps à servir Dieu : « Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur » (1 Cor 7.32).
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Les défis du célibat
La vie de célibataire comporte de nombreux défis ; j’en propose huit.
- Le premier est de réaliser la valeur de sa propre personne et de se considérer comme une personne complète. Je dois rejeter la pensée : personne ne s’intéresse à moi.
- Le deuxième défi est de refuser l’égocentrisme : tout ne doit pas tourner autour de ma petite personne.
- Le troisième défi : ne pas rester dans une attente perpétuelle en vivant avec la pensée que le célibat est une phase transitoire, et que la vie ne commencera qu’au moment du mariage.
- Le quatrième défi est de ne pas se morfondre dans la solitude : qu’est-ce qui empêche un/e célibataire d’inviter du monde à la maison ou de proposer une sortie à des amis ?
- Le cinquième défi est de faire face aux pressions sociales ; la société renvoie une image tellement romantique du couple et fait de facto des célibataires des gens à part. Il peut également y avoir des pressions familiales à propos des qualités d’un conjoint, sans compter celles de l’église.
- Le sixième défi est de vivre dans le contentement : il n’y a rien de mal à vouloir se marier et considérer le mariage comme une possibilité future, mais il n’est pas sain de construire une vie sur des événements hypothétiques. Préparons l’avenir tout en vivant pleinement le moment présent !
- Le septième défi est de vivre la pureté sexuelle. Pour John Stott, « le désir sexuel peut être très fort et il est même exacerbé par les pressions d’une société occidentale obnubilée par le sexe. Pourtant en tant que chrétien, nous affirmons que la maîtrise de soi est possible ! Soyons impitoyables vis-à-vis de nous-mêmes dès qu’il s’agit de péché. C’est ce que le N.T. appelle la mortification. »
- Enfin, le huitième et dernier défi est de vivre sans engagement excessif. Sachons garder de petites plages de respiration pour faire une activité que nous apprécions ou pour être en communion avec Dieu, sans être dérangés !
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Vivre le célibat
De nombreux personnages bibliques célibataires ont eu une influence importante dans l’histoire de la foi, à commencer par le plus grand de tous, celui que nous adorons car il est le parfait Fils de Dieu : Jésus-Christ ! Sans conteste, le célibat est une occasion unique pour grandir dans la communion avec Dieu et le servir, participer intensément à la vie de l’église et profiter des avantages du célibat, en particulier la liberté et la disponibilité.
Laissons Albert Hsu[3] conclure : « Si au lieu de présenter le célibat comme un engagement à vie, nous le présentons comme une préférence momentanée, nous verrons des effets positifs sur la société. Les gens qui se marient seront plus matures, se correspondront mieux, seront plus expérimentés, mieux formés, moins pressés de se marier, mieux préparés à leur rôle
[1]John Stott (1921-2011), théologien, évangéliste, essayiste, auteur évangélique prolifique et célibataire. Les citations de John Stott tout au long de cet article viennent d’une interview réalisée par Albert Hsu que l’on retrouve dans son livre, Hors-norme ?, Éditions Farel,Marne-la-Vallée, 2001.
[2]Elisabeth Elliot, Je suis femme… et heureuse de l’être !, Éditions Vida, Nîmes, 2000.
[3]Albert Hsu,Hors-norme ?, Éditions Farel, Marne-la-Vallée, 2001.
- Edité par Bourgeois Nathanaël
L’automne dernier, c’est arrivé. Toutes mes peurs, mes prières, mes espoirs et mes recherches se sont achevés. J’ai eu mon premier travail. C’était un moment mémorable. Un premier emploi l’est toujours. Demande à n’importe quel adulte comment il a eu son premier travail et il te sourira avant de te raconter des douzaines d’anecdotes à ce propos. Quand j’y repense, il y a douze choses que j’ai apprises à propos de la recherche d’un travail (que ce soit le premier ou un suivant) en tant que jeune.
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Ne le fais pas pour de l’argent
Bien sûr, tu as besoin de cet emploi pour l’argent et c’est normal. Mais ne laisse pas l’argent être ton objectif ou tu passeras à côté d’expériences qui seront potentiellement enrichissantes et inespérées.
Au lieu de te demander où tu vas gagner le plus d’argent, demande-toi : « Est-ce ici que Dieu m’appelle à travailler avec diligence et à le servir ? »
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Reste ferme sur tes convictions
Il y a beaucoup d’entreprises que j’ai ignorées parce que je n’étais pas d’accord avec les produits qu’elles proposaient. Par exemple, elles promouvaient des organisations ou des objets qui heurtaient mes convictions. Ne compromets pas tes valeurs ou principes.
Aucun salaire ne vaut la peine de sacrifier tes convictions.
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Parle avec tes parents
Si c’est ton premier emploi et que tu vis encore chez tes parents, communique avec eux. Ma mère m’a conduit à mon premier entretien d’embauche. Elle m’a aidé à faire mon CV. Nous avons prié avec mon père. Ils savaient exactement où j’en étais dans mes recherches d’emploi, ce que je ressentais et comment me conseiller.
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Sors des sentiers battus
Regarde les petites annonces et les offres d’emploi mais n’aie pas peur d’envoyer aussi un CV à ceux qui ne cherchent pas explicitement à engager du personnel. C’est ce que j’ai fait, et mon initiative m’a permis de décrocher un entretien d’embauche et plus tard l’emploi en question. L’assistante de direction était très surprise : « Comment as-tu su que nous cherchions quelqu’un ? », m’a-t-elle demandé. Je lui ai répondu de façon très innocente : « Je ne le savais pas. » Je savais seulement que je voulais travailler avec eux.
- Poursuis l’impossible
N’aie pas peur d’aller chercher l’emploi que tu désires, même si tu sembles ne pas être qualifié pour celui-ci. Même si cet emploi te semble inaccessible. Même si l’on se moque de toi. Même si au final tu ne l’obtiens pas. Les jeunes peuvent faire des choses incroyables et inexpliquées. Nous pouvons prendre des responsabilités, exercer des emplois difficiles, excitants et importants. Toi comme moi, nous le savons. Donc postule à l’emploi que tu désires.
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Sois créatif à propos de tes expériences
J’avais le sentiment que mon CV était un peu nul. Je n’avais aucune expérience professionnelle mais j’avais beaucoup d’expérience en tant que bénévole. J’avais aidé à l’école du dimanche de mon église, j’avais fait du tutorat à la bibliothèque et j’avais été bénévole dans une troupe de théâtre.
Tu n’as peut-être pas d’expérience dans le monde du travail mais tu en as par ailleurs. Mets cette expérience en avant dans ton CV, tout en étant honnête. L’intégrité est très importante au moment de chercher un emploi.
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Informe-toi
J’ai eu le privilège d’avoir un conseiller d’orientation dans mon église. Dès que j’ai commencé mes recherches, je l’ai invité à prendre un thé pour discuter du sujet. Avec la richesse de son expérience, elle m’a donné des conseils pour mon CV, m’a dit comment me comporter lors de l’entretien et m’a donné des astuces en général à propos du monde du travail.
Il se peut que tu n’aies pas accès à un conseiller d’orientation mais tu peux parler à des gens qui travaillent. Demande à ces personnes si tu peux voir leurs CV. Demande-leur des conseils pour les entretiens. Tu peux également chercher sur internet. Il est vrai qu’on y trouve des conseils totalement à côté de la plaque mais il y a aussi de bonnes informations et des astuces pour les entretiens d’embauche.
Informe-toi sur ta recherche d’emploi.
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N’idolâtre pas ta recherche
Ne laisse pas cette recherche d’emploi devenir une fin en soi. Ne la laisse pas te dévorer. La tentation est de prendre quelque chose de bien et d’en faire quelque chose qui devienne un péché.
Rappelle-toi que ta priorité dans ces recherches est de glorifier Dieu. L’une des citations les plus souvent utilisées par Paul prend ici tout son sens : « Ainsi, que vous mangiez, que vous buviez, quoi que ce soit que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10.31).
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Refuse un emploi qui va t’éloigner de l’église
Depuis que j’ai un emploi avec des horaires qui changent chaque semaine, je dois être très flexible par rapport à mes disponibilités — et je le suis, mais pas quand il s’agit du dimanche. Quand j’ai été recrutée, j’ai été très honnête avec mon manager : je ne peux pas travailler les dimanches et les mercredis soirs (je ne voulais pas non plus abandonner le groupe d’étude de la Bible). Même si je voulais cet emploi, l’église passait d’abord.
L’église est l’élément vital du chrétien. Nous avons besoin d’être en relation avec notre communauté. J’ai vu les effets sur les relations de certains jeunes de mon église lorsqu’ils ont trouvé un emploi le dimanche. Ils sont dévastateurs. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’exceptions, mais, si tu as le choix, ne prends pas un emploi qui va t’éloigner de l’église.
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Exerce ta patience
Sauf cas exceptionnel, la plupart des recherches d’emploi sont longues. J’ai eu mon premier emploi quelques semaines après avoir commencé mes recherches : ç’a été rapide. Je connais une personne de mon âge qui cherche un emploi depuis plus d’un an.
Cultive la patience pendant ta recherche. L’impatience engendrera imprudence et précipitation. Tu ne veux pas prendre n’importe quel emploi où tu pourrais être embauché. Être patient te permet de comparer les différentes options et considérer celle qui sera la meilleure pour toi, même si tu dois attendre.
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Pense à ton avenir spirituel
Je te promets que cette vision utopique que tu as de ton futur travail va s’estomper. L’euphorie que tu ressens quand tu commences un nouveau travail disparaît avec le temps. Pour cela, il est très important que tu te projettes dans l’avenir.
Pose-toi ces questions : L’environnement de ce travail favorise-t-il la sainteté ? Mes collègues seront-ils une occasion de chute pour moi ? S’agit-il d’un milieu où les gens sont unis ou en discorde ? Ce travail sera-t-il bénéfique pour moi ou me détruira-t-il ?
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Fais confiance à Dieu
Tu peux penser que ce dernier point est de trop mais il s’agit de la pensée la plus importante qui doit diriger ta recherche. Dieu contrôle tout. Ses pensées sont au-dessus des nôtres. Il a déjà planifié notre avenir. Aie confiance en lui pour ta recherche d’emploi. Fais-lui confiance s’il te donne un travail. Fais-lui confiance s’il ne t’en donne pas. Fais-lui confiance car il vaut tellement mieux que n’importe quel travail.
Fais-lui confiance car il est en train d’augmenter ta confiance en lui, qu’il s’agisse de te donner un emploi ou de te tenir à l’écart d’un travail qui ne serait pas pour toi.
- Edité par Crowe Jaquelle
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