PROMESSES
Dans les milieux théologiques, on a l’habitude de répondre à cette question de deux manières diamétralement opposées :
1) ceux qui sont « cessationistes » affirment que les miracles ont cessé peu de temps après la fondation de l’Église, la disparition des apôtres et la formation du canon des Écritures ;
2) les « non-cessationistes » (ou « continuationistes »), quant à eux, disent que les miracles existent encore de nos jours.
Les deux camps s’efforcent alors de présenter des arguments bibliques, doctrinaux et historiques pour justifier leur position, et le débat génère souvent des querelles.
Laissant donc de côté la discussion entre ces deux points de vue, arrêtons-nous plutôt sur la question elle-même qui est posée ici : les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ? Plus précisément, sur ce qui peut motiver une telle question. Mais avant d’aller plus loin, il est important de définir ce qu’est un « vrai » miracle : c’est une intervention surnaturelle de la part de Dieu (Gal 3.5) ou du diable (2 Thes 2.9), pour le bénéfice ou le préjudice des hommes. Ainsi, tant Dieu que le diable peuvent opérer des miracles, ce dernier toutefois avec la permission souveraine du Créateur (Apoc 17.17). Cette réalité justifie d’être prudent vis-à-vis des miracles et souligne l’importance du discernement.
On a parfois l’impression que certains croyants espèrent voir des miracles se produire devant leurs yeux afin d’avoir une « preuve » que Dieu est bien présent dans leur vie et que leur foi n’est pas vaine.
Cependant, Dieu lui-même affirme que la foi vient de sa Parole et que le Saint-Esprit témoigne à notre esprit que nous lui appartenons (voir Rom 10.17 ; 8.16). C’est pourquoi le temps de qualité passé dans la lecture et l’étude des Écritures, de même que dans la prière sous la direction du Saint-Esprit vont certainement contribuer plus que toute autre chose à l’affermissement de notre foi (2 Tim 3.16,17 ; Jac 5.16).
D’ailleurs, les récits bibliques démontrent clairement que même les plus grands miracles de Dieu n’ont pas un impact aussi durable dans la vie des croyants que l’enracinement dans sa Parole et la communion avec lui dans la prière. Le peuple d’Israël (et nous ne sommes pas meilleurs qu’eux) a bien vite oublié les signes au Sinaï, les plaies en Égypte et les prodiges accomplis par Élie et Élisée (Ps 106.21,22).
Même le Seigneur Jésus a démontré que « croire en son nom en voyant les miracles qu’il faisait » ne garantissait pas une foi authentique et solide (Jean 2.23-25). Tandis que le mauvais riche croyait que la résurrection miraculeuse de Lazare amènerait ses frères à « croire » en Dieu, Abraham lui répond plutôt : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ». Ou pour le dire autrement : « Ils ont la Parole de Dieu entre les mains ; qu’ils la lisent ! » (cf Luc 16.27-31)
Dieu, parce qu’il est tout-puissant, souverain et immuable, peut et fait certainement beaucoup de miracles encore à notre époque. Par exemple, chaque fois que nous prions pour la conversion d’un pécheur ou pour la guérison d’une personne, c’est un miracle que nous demandons à Dieu (Rom 10.1). C’est vrai que nous sommes en droit de nous interroger sur les prétendus « dons miraculeux » dont certains abusent, et souvent pour des « gains honteux ». Mais il ne fait aucun doute que Dieu peut sauver, délivrer et guérir lui-même sans aucun intermédiaire. Dieu est le Dieu des miracles et nous avons le privilège de nous adresser humblement à lui par la foi dans la prière (2 Cor 1.9-11). Réjouissons-nous, car il est le Sauveur, le libérateur et le divin médecin (1 Pi 5.7).
- Edité par Despins Gilles
Le but de cet article est l’observation des temps ou périodes de l’histoire biblique où Dieu a donné à certaines personnes le pouvoir d’exercer des miracles ou signes prodigieux. Nous traiterons donc des miracles divins réalisés par la main de l’homme, et non des miracles accomplis par Dieu sans intervention humaine.
La période de la loi
La première période de miracles exercés par un homme choisi par Dieu, nous l’appellerons la période de la loi.
Les oracles de Dieu sont donnés au peuple juif (Rom 3.2). La mission d’Israël, de même que la réception de la loi au Sinaï font partie d’une nouvelle révélation de Dieu sur terre. Comme nous le verrons, chaque nouvelle révélation de Dieu, correspondant à une nouvelle période de l’histoire du peuple de Dieu, est confirmée par des signes ou miracles prodigieux accomplis par des hommes choisis et revêtus de puissance par Dieu. Cette période est la première où l’on voit Dieu accorder le don d’opérer des miracles. Le message et la mission de Moïse sont confirmés par des miracles, signes ou grands prodiges (Ex 7-11 — les 10 plaies ; Nom 16 — le feu et la terre qui s’ouvre.)
Les signes ou miracles de cette période ne durèrent que 40 ans environ.
Josué, le successeur de Moïse, sera le témoin de la puissance de Dieu à plusieurs reprises, mais en exercera très peu par sa main. Dans chacune des périodes que nous verrons, le pouvoir donné à un homme pour opérer des miracles ne dure jamais longtemps.
Un fait important à remarquer : dans chacune des périodes de miracles, il y a des imitations diaboliques ou charnelles ou humaines. Les sages et enchanteurs de Pharaon imitèrent plusieurs signes de Moïse (Ex 7.11 avec 2 Tim 3.8).
La période du prophétisme
La deuxième période de miracles opérés par des hommes de la part de Dieu est la période du prophétisme. La période du prophétisme peut être découpée en deux phases distinctes : soit celle d’Élie et Élisée (qui peut être appelée prophétisme de miracles) et celle du prophétisme d’oracles qui concerne les prophètes qui leur succédèrent. C’est dans la première phase que les miracles sont abondants.
Dieu revêtait de son autorité des hommes pour qu’ils communiquent exactement sa volonté à Israël (Deut 18.18). Une révélation nouvelle et de la plus haute importance : le prophète, en plus d’exhorter le peuple à revenir à Dieu, prophétisait sur la personne du Messie, le Seigneur Jésus-Christ, sa première venue, ses souffrances expiatoires, son retour pour sauver son peuple et l’établissement du règne millénaire. Le message et la mission d’Élie et Élisée, par exemple, furent confirmés par des signes prodigieux. Ces miracles ne durèrent que 50 ans environ.
Nous remarquons des imitations diaboliques durant cette période par des faux prophètes, notamment les 450 prophètes de Baal (1 Rois 18.19).
La période de Christ
La troisième période de miracles opérés par des hommes de la part de Dieu est la période de Christ, Emmanuel, Dieu avec nous. C’est ici la révélation nouvelle par excellence, Dieu lui-même sur terre parmi son peuple : « Dieu manifesté en chair » (1 Tim 3.16) ; « La Parole a été faite chair » (Jean 1.14).
La personne, le message et la mission de Christ sont confirmés par des miracles ou signes prodigieux qu’il a accomplis pour la gloire de son Père (Mat 4.23 ; Jean 6.14 ; 9.33 ; 11.43 ; 20.30,31). Le Fils de Dieu révéla ou confirma son identité et l’importance de son message par des miracles opérés dans les débuts de son ministère (Mat 4.23). L’intensité et l’étendue des miracles accomplis par le Seigneur diminua par la suite et il prit soin spécialement de ses disciples (Mat 21 ; Luc 20). Ses œuvres aussi témoignent clairement qu’il est l’envoyé du Père, lui, le Fils de son amour (Jean 5.36). Les miracles du Seigneur Jésus ne durèrent qu’environ 3 ans sur ses 33 ans de vie terrestre.
La vie de Judas est un exemple de faux prophètes faisant des miracles en son nom. Jésus a parlé de ce genre de prophète en Matthieu 7.22,23, quand il dira à ceux qui ont prophétisé et fait des miracles en son nom : « Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi. »
La période de l’Église
La quatrième période de miracles bibliques avec des hommes opérant des miracles prodigieux est la période de l’Église.
Ici, la nouvelle révélation correspondant à cette période est l’Église, ou le corps de Christ formé sur la terre. La révélation de la formation de l’Église était un mystère caché de tout temps et dans tous les âges par Dieu, mais révélé maintenant à ses saints (Col 1.26 ; Éph 1.22,23). Ce mystère, cette nouvelle révélation de Dieu, fut confié principalement à l’apôtre Paul (Éph 3.3-6). L’Église commença à la Pentecôte, par l’action du Saint-Esprit accompagnée de miracles ou signes confirmant cette nouvelle révélation de Dieu (Héb 2.3,4 ; 2 Cor 12.12).
La capacité de Dieu donnée à ses serviteurs d’opérer des miracles dans cette période diminua progressivement et cessa une trentaine d’années après la Pentecôte. Les guérisons miraculeuses sont associées au ministère de Jésus et des apôtres (Luc 9.1,2). Vers la fin du temps des 12 apôtres, les guérisons et le parler en langues diminuaient. Paul, qui a ressuscité Eutychus (Act 20.9-12), n’a pas guéri Épaphrodite (Phil 2.25-27), Trophime (2 Tim 4.20) et Timothée (1 Tim 5.23). Quelques années plus tôt, lui-même n’a pas été guéri (2 Cor 12.7-9). L’autorité des apôtres ayant été établie, les miracles opérés par eux ou leurs associés n’étaient plus nécessaires.
Durant cette période de la nouvelle révélation de Dieu concernant l’Église, nous remarquons des imitations diaboliques, charnelles ou humaines des miracles apostoliques. À défaut d’imitations, ces trompeurs tentent d’impressionner les foules pour les détourner de la Parole de Dieu : Simon le magicien (Act 8.9), le faux prophète juif, nommé Bar-Jésus (Act 13.6), des exorcistes juifs qui utilisaient le nom de Jésus (Act 19.13), la femme à l’esprit de python (Act 16.16), un autre Jésus prêché (2 Cor 11.4), des faux apôtres (2 Cor 11.13), à la fin du temps de l’Église, l’impie avec des miracles de Satan (2 Thes 2.8,9).
La période de l’établissement du royaume millénaire de Christ
La cinquième et dernière période de miracles bibliques où Dieu donne à certains hommes le pouvoir d’accomplir des miracles ou signes est la période de l’établissement du royaume millénaire de Christ sur terre.
Cette période se déroule durant la grande tribulation (Apoc 11.3-6). Dieu confirmera le message et la mission de certains de ses serviteurs par des signes prodigieux qu’ils exécuteront. Deux témoins de Dieu utilisent un feu dévorant, peuvent fermer le ciel, changer les eaux en sang et frapper la terre. Ils seront tués par la bête (Apoc 11.7), mais ils ressusciteront et monteront au ciel durant un grand tremblement de terre (Apoc 11.13). Ce pouvoir donné à des hommes ne dure que 1 260 jours. De l’autre côté, nous savons que l’impie, qui est apparu avec la puissance de Satan, l’a fait avec des miracles, des signes prodigieux mensongers (2 Thes 2.9).
Dans chacune des périodes incluant une nouvelle révélation ou une action nouvelle de Dieu sur terre, nous remarquons des imitations diaboliques.
Jésus avait prédit la venue d’imitateurs : « Plusieurs viendront sous mon nom, » (Mat 24.5). Durant cette période, une bête se rendra semblable à un agneau, mais parlera comme un dragon et séduira les habitants de la terre par de grands prodiges, comme faire descendre du feu du ciel (Apoc 13.11, 14). Nous voyons même une trinité satanique en Apocalypse 16.13,14 et cette fausse trinité sera jetée dans les flammes à la fin (Apoc 20.10).
Cette période est la dernière période de miracles bibliques, la dernière fois où Dieu donne l’autorité et la capacité à des serviteurs de son choix d’opérer des miracles.
En guise de conclusion, concernant le pouvoir donné par Dieu à des hommes qui le servent d’opérer des miracles ou signes miraculeux, nous remarquons deux constantes. La première, c’est que le pouvoir donné à des serviteurs d’opérer des miracles ne dure jamais longtemps. La deuxième, c’est que nous trouvons des imitations dans chacune d’elles. Maintenant que nous avons la Parole de Dieu écrite complète, ce ne sont pas les miracles qui confirment ou réfutent ce qu’elle dit, mais la Bible, la Parole de Dieu inspirée qui les confirme ou les réfute. Qu’en pensez-vous ? Les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ?
- Edité par Gauthier Gilles. D
La venue de Jésus-Christ sur la terre a été l’occasion d’une intense activité miraculeuse. Que ce soit directement par lui — surtout — ou par ses disciples — à certaines occasions — guérisons, exorcismes, résurrections même, ont émaillé les trois ans de ministère public du Seigneur. Au point même que certains voyaient en lui un nouvel Élie, le fameux prophète thaumaturge [note] Un thaumaturge est littéralement un « faiseur de miracles ».[/note] d’autrefois (Mat 16.14).
La mort, la résurrection et l’ascension de Jésus n’ont pas mis un terme à cette activité miraculeuse. Comme l’écrit l’auteur de l’Épître aux Hébreux, un chrétien de la deuxième génération : « Le salut annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Héb 2.3-4).
Le livre des Actes rend témoignage d’un certain nombre de miracles, dans la continuité et en pleine cohérence avec ceux des Évangiles. Nous en examinerons certaines caractéristiques.
Les miracles sont opérés par les apôtres et quelques autres croyants qualifiés
Rien, dans le livre des Actes, n’indique que tous les chrétiens des débuts de l’histoire de l’Église aient accompli des miracles. Luc rapporte que ceux-ci étaient opérés par les apôtres (2.43 ; 5.12), par deux des sept délégués des apôtres, Étienne et Philippe (6.8 ; 8.6) et par quelques autres personnes spécifiquement envoyées, comme Barnabas (14.3 ; 15.12).
Pierre (5.15) et Paul (19.11) sont particulièrement distingués comme ayant eu la capacité d’opérer des « miracles extraordinaires ». Le fait qu’on vienne chercher un apôtre pour opérer un miracle (9.38) démontre à l’évidence que tous n’en avaient pas le don.
Les miracles ne sont pas systématiques
• Quant aux lieux : Les Actes rapportent des miracles opérés en divers endroits (Jérusalem, la Samarie, la Judée, Icone et Lystre, Éphèse…), mais sont silencieux sur d’autres lieux où les apôtres sont pourtant restés un certain temps. Par exemple, Luc n’évoque aucune activité miraculeuse à Antioche, ni à Thessalonique.
Rien n’est dit d’un quelconque miracle de Paul à Athènes, où il y avait pourtant du monde pour l’écouter. À Corinthe, même si Paul indique ailleurs qu’il en a fait dans cette ville (2 Cor 12.12), les miracles sont omis par l’auteur. À tout le moins, ils n’étaient pas la condition sine qua non de l’annonce de l’évangile en tout endroit.
• Quant aux personnes : Pierre a été miraculeusement délivré d’une mort certaine par un miracle dont il a bénéficié quand un ange l’a tiré de la prison d’Hérode. Son ami Jacques, peu de temps auparavant, avait subi le martyre sans bénéficier du même miracle. Paul a passé plusieurs années en prison, à Césarée, puis à Rome, sans être surnaturellement délivré. Et pourtant, qui pourrait dire si Pierre était plus pieux ou avait plus de foi que Jacques ou Paul ? Bénéficier d’un miracle n’est pas le signe d’une foi supérieure.
• Quant aux occasions : Il semble qu’à certaines occasions, une « vague » de miracles ait été opérée, puis que ceux-ci soient devenus plus sporadiques : le début du ministère de Paul à Éphèse fut très actif en prodiges mais rien dans la lettre aux Éphésiens ou dans les deux lettres à Timothée ne laisse supposer qu’ils continuèrent dans cette ville.
Les miracles ne sont pas toujours sélectifs
« La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris » (5.16). Comme du temps de Jésus (Marc 6.56), à cette occasion, tous les malades sans exception sont guéris et tous les possédés sont délivrés (notez que le texte distingue soigneusement entre les deux catégories). Nulle discrimination par rapport à la grandeur de la foi de la personne, à son désir d’être délivrée, à la nature de son mal, etc. Le signe tient aussi à la généralité. À d’autres occasions, « beaucoup » remplace « tous » (8.7).
À ces miracles « de masse », s’ajoutent des miracles plus ciblés. Plusieurs femmes pieuses sont décédées du temps des Actes, mais seule Dorcas a été ressuscitée (9.36-42). Plusieurs infirmes vivaient à Jérusalem, mais seul celui du temple a été guéri. Nous voyons au travers de ces différences la totale liberté d’action de l’Esprit de Dieu qui opère souverainement pour produire l’effet désiré.
Les miracles sont instantanés
Aucun texte des Actes n’indique qu’il ait fallu attendre un certain laps de temps pour que la guérison s’opère ou encore qu’elle ait été progressive. Au contraire, Luc — lui-même médecin, ne l’oublions pas — insiste sur l’instantanéité de la guérison : « au même instant » pour le boiteux du temple (3.7), « aussitôt » pour le miracle de jugement sur Élymas (13.11), « d’un bond » pour l’impotent de Lystre (14.10), etc.
Les miracles font parfois plus que rétablir la situation antérieure
Pour plusieurs des miracles détaillés rapportés dans les Actes, la guérison opérée allait bien au-delà du rétablissement d’une fonction existante jusque-là et devenue inopérante du fait de la maladie. Dieu « reconstruit » ce qui n’avait jamais existé : comme pour l’aveugle-né de l’Évangile (Jean 9.1), il permet que l’infirme de Lystre, « boiteux dès le ventre de sa mère (litt.) et qui n’avait jamais marché » (14.8) acquière une faculté qu’il n’avait jamais eue. La durée du handicap renforce l’extraordinaire d’un miracle : « L’homme qui avait été l’objet de cette guérison miraculeuse était âgé de plus de quarante ans »,
insiste Luc à propos du boiteux du temple (4.22).
Les miracles visent avant tout à ouvrir la porte à la prédication de la Parole
Les guérisons et les exorcismes ne sont pas une fin en soi. S’ils apportaient pour les personnes concernées un soulagement ô combien bienvenu aux conséquences du péché, ils avaient avant tout pour but de préparer les spectateurs à l’écoute de la prédication de la Parole.
• Les apôtres demandent à Dieu de donner à ses serviteurs d’annoncer sa parole avec une pleine assurance, en étendant sa main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de son saint serviteur Jésus, mais c’est pour pouvoir annoncer « la parole de Dieu avec assurance » (4.29-31).
• Les miracles d’Étienne ont ouvert des discussions et au même moment la parole de Dieu se répandait de plus en plus (6.7).
• Ceux de Philippe rendent les foules attentives à ce qu’il disait (8.6,10).
• Le proconsul « voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur »… plus encore que par la cécité de son faux-prophète de conseiller (13.12)
• L’objectif des signes opérés par les apôtres n’est jamais plus clair que dans l’épisode d’Icone : « Ils restèrent cependant assez longtemps à Icone, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu’il se fasse par leurs mains des prodiges et des miracles » (14.3). Ces derniers sont là pour appuyer la prédication, jamais pour la remplacer.
Jamais personne ne sera sauvé par un miracle, si grand soit-il (cf. Luc 16.31). La foi ne vient que de la parole du Christ (Rom 10.17). Un miracle accrédite le porteur de la parole en transformant temporairement les corps, mais seule la prédication authentique de la Parole de Dieu opère une transformation éternelle des cœurs.
Les miracles sont une anticipation du ciel
Ce magnifique déploiement de la puissance miraculeuse de Dieu en guérisons, en rétablissements, en délivrances, est un avant-goût du rétablissement total que l’introduction du royaume éternel de Christ produira. Tous les bénéficiaires de ces démonstrations surnaturelles sont morts, et, entre-temps, ont pu connaître à nouveau la maladie, le handicap. Un jour, la transformation sera définitive, dans des corps et des esprits à jamais délivrés des conséquences du péché. Entre-temps — et c’est ce dont témoigne le livre des Actes — l’évangile a commencé à être prêché avec puissance à partir de Jérusalem (1.8) et s’est étendu jusqu’aux bouts de la terre. Les miracles ont joué leur rôle, gloire en soit rendue à Dieu !
Les miracles s’estompent ?
La lecture cursive du livre des Actes suggère une diminution de la fréquence des miracles. Nombreux aux débuts de l’Église à Jérusalem ou lors des premières annonces de l’évangile en Samarie, au sud-ouest de la Judée, en Asie mineure ou à Éphèse, nous n’en voyons plus lors de la dernière montée de Paul à Jérusalem, ou lors de ses séjours à Césarée ou à Rome.
Le dernier relaté se situe sur une île non encore atteinte jusque-là par la bonne nouvelle, Malte (28.3-9). Il semble que les signes prodigieux aient eu pour but premier d’ouvrir la porte à l’évangile de Jésus-Christ dans les endroits où il était prêché pour la première fois. Une fois celui-ci installé et connu, l’activité miraculeuse s’estompe.
Les « testaments » des deux principaux thaumaturges du livre des Actes, Pierre et Paul (2 Pierre et 2 Timothée), sont muets sur les miracles : aucun appel à opérer des signes spectaculaires, aucune suggestion de prier pour recevoir la capacité de le faire, même pas la plus petite allusion aux grands prodiges qu’ils avaient opérés ou vus dans le passé.
Au contraire, les deux apôtres insistent sur les souffrances à supporter patiemment, sur l’endurance à démontrer dans les épreuves. Ils exhortent à espérer dans la délivrance, mais la renvoient au retour du Seigneur.
En conclusion, rappelons que l’activité miraculeuse du temps des Actes des apôtres témoigne d’une situation historique donnée, qui ne s’est, par définition, jamais reproduite. Dans la suite de l’histoire de l’Église jusqu’à aujourd’hui, les situations ont varié considérablement en fonction des époques et des lieux. Si pertinents que soient les critères relevés dans cet article, nous ne pouvons pas en déduire que toute action miraculeuse les remplisse nécessairement. Dieu est et restera souverain !
- Edité par Prohin Joël
À chaque personne sa situation : célibataire, marié(e), veuf ou veuve, séparé(e), avec son besoin profond d’aimer et d’être aimé.
Et pour tous, et à chaque situation, une réponse, un accompagnement, une consolation de Dieu — et particulièrement pour ceux et celles qui vivent seul(e)s.
Parfois, la réponse de Dieu à la solitude de l’être humain est, au moins pour un temps, la vie en couple, c’est- à-dire le mariage et des relations sexuelles.
Mais, à ceux qui vivent seuls, Dieu donne un don de grâce particulier pour garder l’abstinence, comportement méprisé, mais réalité pour tous ceux qui veulent vivre « saints » c’est- à-dire « mis à part » pour Dieu (1 Cor 7.6-9). C’est d’ailleurs ce mode de vie qu’a connu Jésus, ainsi que Paul.
Alors — avant de penser à leur temps disponible et à les solliciter pour tel ou tel service — souhaitons-leur de ressentir une présence spéciale du Seigneur, de goûter une attention spécifique de la part de leur famille, de vivre des relations fraternelles enrichissantes et de développer une intimité relationnelle dans des amitiés vraies et profondes.
- Edité par _Anonyme
Ézéchiel 14.12-23 :
La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots :
La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots : 13Fils de l’homme, si un pays péchait contre moi en se livrant à l’infidélité, et si j’étendais ma main sur lui, si je brisais pour lui le bâton du pain, si je lui envoyais la famine, si j’en exterminais les hommes et les bêtes, 14et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, ils sauveraient leur âme par leur justice, dit le Seigneur, l’Éternel.
15Si je faisais parcourir le pays par des bêtes féroces qui le dépeupleraient, s’il devenait un désert où personne ne passerait à cause de ces bêtes, 16et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, eux seuls seraient sauvés, et le pays deviendrait un désert.
17Ou si j’amenais l’épée contre ce pays, si je disais : Que l’épée parcoure le pays ! si j’en exterminais les hommes et les bêtes, 18et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais eux seuls seraient sauvés.
19Ou si j’envoyais la peste dans ce pays, si je répandais contre lui ma fureur par la mortalité, pour en exterminer les hommes et les bêtes, 20et qu’il y ait au milieu de lui Noé, Daniel et Job, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais ils sauveraient leur âme par leur justice.
21Oui, ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Quoique j’envoie contre Jérusalem mes quatre châtiments terribles, l’épée, la famine, les bêtes féroces et la peste, pour en exterminer les hommes et les bêtes, 22il y aura néanmoins un reste qui échappera, qui en sortira, des fils et des filles. Voici, ils arriveront auprès de vous ; vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous vous consolerez du malheur que je fais venir sur Jérusalem, de tout ce que je fais venir sur elle. 23Ils vous consoleront, quand vous verrez leur conduite et leurs actions ; et vous reconnaîtrez que ce n’est pas sans raison que je fais tout ce que je lui fais, dit le Seigneur, l’Éternel (Éz 14.12–23).
La prophétie d’Ézéchiel sur les quatre fléaux
Jeune sacrificateur déporté en Babylonie, Ézéchiel reçoit une série de visions montrant la gloire de l’Éternel, dénonçant les péchés des Juifs restés à Jérusalem et annonçant le départ prochain de la gloire et la chute de la ville (Éz 1 à 11). Ensuite, dans une série de treize oracles, Ézéchiel développe les raisons du jugement du peuple.
Le troisième oracle (Éz 14.12-23) annonce quatre terribles fléaux que « le Seigneur, l’Éternel »[note]L’expression est caractéristique du livre : la combinaison hébraïque Adonaï Yahvé se trouve 287 fois dans l’A.T., dont 210 fois dans le seul livre d’Ézéchiel.[/note] va envoyer sur Jérusalem : la famine, les bêtes féroces, l’épée et la peste. Pour marquer l’irrévocabilité de sa décision, Dieu ajoute que la présence de trois hommes justes comme Noé (qui avait sauvé sa famille), Daniel (dont l’action avait permis d’épargner les sages de Babylone et ses trois amis) et Job (qui avait intercédé pour ses amis) ne pourrait même pas arrêter le jugement.
Dieu annonce qu’il n’épargnera qu’un « reste », pour témoigner du bien-fondé du jugement. Les exilés comprendront alors que les malheurs qui ont atteint Jérusalem sont mérités et seront « consolés ».
La réalisation historique
Après un cycle de révoltes et d’allégeances détournées envers l’Égypte, le petit royaume vassal de Juda est envahi par son suzerain, Nebucadnetsar, qui veut en finir avec lui. Au début de l’année 588 av. J.-C., les armées babyloniennes commencent le siège de Jérusalem qui durera environ deux ans (2 Rois 25.1-2).
Ce siège est dramatique et entraîne une famine aiguë (2 Rois 25.3). La fuite des soldats de l’armée juive et de son roi Sédécias se solde par une tuerie : les Babyloniens les font passer par le fil de l’épée. Selon la parole de Jérémie, leurs cadavres sont dévorés par les bêtes sauvages (Jér 34.20). La peste n’est pas spécifiquement mentionnée, mais le manque d’eau potable lors d’un siège entraîne généralement des maladies contagieuses ; Jérémie l’avait d’ailleurs prédit (Jér 21.6-7).
La raison des quatre fléaux
« Ce n’est pas sans raison » que j’envoie ces fléaux dit l’Éternel (Éz 14.23). Ces raisons, nous les trouvons dans la portion symétrique de cette section d’Ézéchiel, au chapitre 22[note]Nous retenons l’approche de Brian Tidiman (Le livre d’Ézéchiel, tome 1, CEB, p. 174) qui démontre brillamment le plan en chiasme des 13 sections des ch. 12 à 24, avec au centre la démonstration de la responsabilité individuelle (Éz 18). À la section 3 (« De rares justes échapperont au jugement », 14.12-23) correspond la section 11 (« De rares hommes émergeront du creuset du jugement, 22.1-31).[/note] . Dieu y récapitule les péchés des habitants de Jérusalem (Éz 22.1-12) et y dresse un réquisitoire imparable contre toutes les classes de la société (Éz 22.23-31). Il justifie ainsi son jugement imminent (Éz 22.13-22).
Les versets 6 à 12 énumèrent quatre séries de péchés :
– des péchés sociaux (v. 6-7) : meurtres, mépris des parents, maltraitance des étrangers, oppression des faibles ;
– des péchés cultuels (v. 8-9) : mépris du sanctuaire, profanation du sabbat, calomnie, idolâtrie ;
– des péchés sexuels (v. 10-11) : impudicité, violence, adultère, inceste ;
– d’autres péchés sociaux (v. 12) : corruption, usure, extorsion
– et le péché suprême : l’oubli de Dieu.
Dieu se doit d’exercer sa justice, l’expression de sa juste colère envers le peuple qui porte son nom. Les quatre fléaux ne l’ont pas atteint par hasard ou arbitrairement.
Les reprises dans le N.T.
Les fléaux d’Ézéchiel se retrouvent dans plusieurs textes de l’A.T. [nopte]Dans des ordres variés et parfois en omettant l’un des quatre ou en le remplaçant par un autre. Cf. Lév 26.21-26 (les quatre y sont), 1 Chr 21.12 ; 2 Chr 20.9 ; Jér 21.7 ; 24.10, etc. (Jérémie omet souvent les bêtes sauvages) ; Éz 6.11 ; 7.15 ; 12.16 ; 33.27.[/note] qui concourent pour annoncer le jugement qui est finalement tombé sur le peuple de Jérusalem en 586 av. J.-C. Mais ce jugement local ne faisait qu’anticiper et mettre en évidence une situation bien plus générale.
Dans son discours sur la montagne des Oliviers, Jésus annonce que, jusqu’à son retour, « il y aura, en divers lieux, des famines » et des guerres (symbolisées par l’épée chez Ézéchiel).
Lorsque l’Agneau ouvre le livre scellé de sept sceaux, la rupture du quatrième fait paraître un cheval verdâtre monté par « la mort ». Elle a le pouvoir sur le quart de la terre de « faire périr les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre » (Apoc 6.8) — précisément les quatre fléaux d’Ézéchiel ! Ici comme souvent ailleurs, l’Apocalypse reprend des thèmes et des expressions des prophètes.
L’application à la situation actuelle
Le monde subit à une échelle bien plus large que le petit royaume de Juda les quatre fléaux d’Ézéchiel. Tous n’affectent pas simultanément et dans les mêmes proportions chaque nation à chaque époque. Toutefois les troubles qu’ils évoquent sont bien présents ! Le propos d’Ézéchiel donnait d’ailleurs un principe général qui allait bien au-delà du seul cas particulier d’Israël en –586 : « Si un pays… » (Éz 14.13)
La situation du monde en 2021 montre l’actualité des propos du prophète :
La « famine » ou les troubles économiques : en baisse jusqu’en 2015, la faim dans le monde tend à augmenter à nouveau. 9 % des êtres humains, soit environ 700 millions de personnes, sont sous-alimentés. La crise du Covid-19 renforce cette tendance négative. Au-delà des seuls problèmes de malnutrition, la baisse de croissance dans le monde observée en 2020 a été sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale, avec son cortège de paupérisation, chômage, fragilité des entreprises, endettement des États, montée des inégalités, etc.
Les « bêtes sauvages » ou les troubles écologiques : le monde est en train de prendre conscience de la réduction dramatique et rapide de la biodiversité : plus des 2/3 des vertébrés auraient disparu depuis 1970 [note]Rapport Planète vivante 2020 du WWF. Il s’agit des populations d’animaux, pas du nombre d’espèces différentes.[/note]. Le monde devient peu à peu un « désert ». Les zoonoses (maladies et infections transmises à l’homme par les animaux) ne cessent de se répandre : elles seraient la cause de 75 % des nouvelles maladies humaines. Même si l’origine exacte du Covid-19 n’est pas encore connue à la date de la rédaction de cet article, plusieurs indices pointent vers une transmission liée à la destruction de zones d’habitat primaire qui conduirait des animaux sauvages à se rapprocher des zones habitées et favoriserait les contacts potentiellement dangereux.
« L’épée » ou les troubles politiques : l’indice du risque politique publié par l’assureur-crédit français Coface montre un doublement en tendance du nombre de conflits dans le monde par rapport au début des années 1990. La montée des populismes, y compris dans des démocraties qui semblaient solidement établies, est une source grandissante de préoccupation, tout comme la dérive autoritaire d’autres régimes.
La « peste » ou les troubles sanitaires : l’actualité est telle qu’il n’est presque pas nécessaire de les mentionner ! Qui aurait pensé qu’une pandémie puisse infecter des centaines de millions de personnes, faire des millions de morts, face à l’arsenal médical dont le monde croit disposer ? D’autres maladies surgies récemment, comme le sida ou le virus Ébola, ont laissé démunis.
Comment réagir comme chrétiens dans un tel contexte ?
Quatre attitudes nous paraissent appropriées :
La prudence : il serait facile de s’ériger en procureur et de dénoncer tel péché comme cause évidente de tel fléau dans tel pays. Le lien direct que faisait Ézéchiel entre les drames que vivait Jérusalem et l’état moral de ses habitants n’est sans doute pas évident à tracer aujourd’hui. Les troubles évoquées ci-dessus touchent d’ailleurs, plus ou moins, tous les pays, et les péchés dénoncés par le prophète se retrouvent hélas partout.
La patience : elle est recommandée aux martyrs du cinquième sceau, qui suit la mention des quatre fléaux (Apoc 6.9-11). Les fidèles du temps d’Ézéchiel, tels Jérémie, subissaient eux aussi dans une mesure les conséquences de l’infidélité générale. Nous ne sommes pas immunisés contre les troubles qui secouent le monde, mais nous pouvons trancher par notre « espérance persévérante » (1 Thes 1.3) et notre confiance dans la souveraineté de notre Dieu. La compassion : au cœur du développement d’Ézéchiel, nous lisons cette exclamation divine : « Est-ce que je désire vraiment la mort du méchant ? » (Éz 18.23) Ayons le même cœur que notre Dieu pour être touchés des souffrances que ces fléaux entraînent et pour proclamer le salut toujours offert.
La justice personnelle : Noé, Daniel et Job « sauveraient leur âme par leur justice » disait le prophète. Nous qui nous savons justifiés devant Dieu, cherchons à vivre davantage en pratique à la hauteur de notre appel. Nous ne sommes pas immunisés contre les quatre catégories de péchés dénoncés par Ézéchiel ; mais, par l’action de l’Esprit en nous, nous pouvons vivre dès aujourd’hui la justice du royaume de Dieu (Mat 6.33 ; Rom 14.17), en attendant le jour où il sera pleinement établi et où tout fléau fera définitivement partie du passé.
- Edité par Prohin Joël
Dieu se sert souvent d’une réalité concrète pour illustrer un principe spirituel.
Nous voyons cela au travers des paraboles de Jésus.
Mais ce principe ne se limite pas au Nouveau Testament.
L’Écriture parle souvent de la maladie, et dans l’Ancien Testament, les maladies étaient souvent considérées comme une des conséquences du rejet de Dieu par le peuple d’Israël (Ex 12.26 ; 23.25). Bien qu’il y ait cette dimension spirituelle, nous examinerons principalement les aspects pratiques des principes sanitaires donnés par Dieu et leurs applications pour notre temps.
1. Origine des bactéries et virus dangereux
En nous référant à la Bible, nous ne trouvons nulle part les mots « bactérie » ou « virus ». Cependant nous savons que Dieu a créé tout parfaitement bien (Gen 1.31). D’où viennent alors les bactéries et les virus pathogènes ? Dieu aurait-il créé des agents pathogènes dangereux pour l’homme ? Si Dieu a tout créé parfaitement bien, il a aussi créé les virus et les bactéries pour le bien de la Terre. L’origine du dérèglement du fonctionnement de toute la nature trouve sa source dans la désobéissance d’Adam et d’Ève, lorsqu’ils ont mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Dieu déclara à l’homme que le sol serait maudit, qu’il produirait des épines et des ronces. Paul écrit dans son Épître aux Romains que toute la création est soumise à la vanité, qu’elle soupire et souffre, et qu’elle aspire à l’affranchissement de la servitude de la corruption (Rom 8.19-22). Le péché originel a induit non seulement la mort d’Adam et d’Ève, mais tout le dérèglement de la nature — animale, végétale et minérale. Aujourd’hui, les botanistes savent que les épines sont le résultat d’une mutation génétique, les plantes produisent des épines au lieu de feuilles et de branches. Et toute la création subit aujourd’hui encore le désastre, résultat de la désobéissance des premiers humains. Il est très probable que les virus et les bactéries ont subi le même sort que les feuilles et les branches, ils ont muté.
2. La réponse de Dieu et les principes sanitaires
Pendant plus de 2 millénaires, Dieu n’a pas donné de règles sanitaires particulières face à cette altération de la création. C’est à la sortie du pays d’Égypte que Dieu donnera des lois au peuple d’Israël. Il donnera en particulier plusieurs ordonnances d’ordre sanitaire. Bien que ces ordonnances soient tirées du livre du Lévitique, elles avaient pour objectif de mettre en lumière la sainteté de Dieu au travers de différentes figures. Pour certaines d’entre-elles, elles avaient également une dimension sanitaire.
a. Les cadavres
Dans Lévitique 11, il est question des animaux impurs. Ce chapitre indique plusieurs fois de ne pas toucher (v. 8, 24, 25, 27, 28, 31, 36) ou manger un animal mort (v. 39, 40) car la personne ayant touché ou mangé un animal mort sera impure. Tout objet en contact avec l’animal mort sera souillé (v. 32, 35), certains objets devront même être détruits comme les fours et foyers. Seules les sources et les citernes resteront pures (v. 36). Les animaux sont parfois porteurs de parasites. À la suite de la mort de l’animal, ces parasites ont parfois tendance à se multiplier. D’autres fois, l’animal meurt à cause d’une infection. Une personne en contact avec un cadavre d’animal risque donc de s’infecter. De plus, en se décomposant, les animaux attirent des insectes dont certains sont porteurs de maladies infectieuses.
De nos jours, on recommande de ramasser les animaux morts dans les élevages avec des pinces ou des pelles, cela afin de garder une certaine distance avec le cadavre. Certains recommandent vivement de laver ses bottes au jet d’eau, de faire attention en retirant ses gants, de se débarrasser soigneusement des combinaisons jetables, de se laver les mains et les lunettes[note]https ://www.cigversailles.fr/content/ramassage-des-animaux-morts[/note] .
Dans Nombres 5.2, une personne qui est souillée par un mort, devait même s’isoler hors du camp.
b. La lèpre
Dans Lévitique 13, nous trouvons la loi sur la lèpre. Une personne présentant sur sa peau une tumeur, une dartre ou une tache blanche ressemblant à la lèpre, devait se présenter devant Aaron ou l’un de ses fils afin de se faire examiner. Selon la gravité, la personne était déclarée impure ou placée en isolement jusqu’à deux périodes de sept jours selon le type de lèpre (v. 4-5, 31 et 33). Nombres 5.2 précise aussi que les personnes, atteintes de la lèpre, devaient être renvoyées du camp.
c. La gonorrhée
Dans Lévitique 15, nous trouvons la loi relative aux personnes atteintes d‘une gonorrhée. Cette maladie est d’ordre infectieux et il est bien probable qu’il s’agisse ici d’une infection bactérienne sexuellement transmissible. La personne atteinte par la gonorrhée devenait impure, tout objet qu’elle touchait, lit ou objet sur lequel elle s’asseyait, le devenait aussi (v. 4). Toute personne en contact avec le lit ou l’objet devenait impure jusqu’au soir et devait impérativement se laver et laver son vêtement (v. 5). Il en était de même pour toute personne qui aurait touché la peau de la personne infectée, toute personne sur laquelle elle aurait craché ou toute monture sur laquelle elle se serait assise (v. 7-9). Tout vase de terre, en contact avec la personne infectée, devait être brisé (v. 12). Cette personne devait encore attendre 7 jours après la fin de l’infection pour sa purification, avant de se présenter, à l’entrée de la tente d’assignation, avec deux tourterelles ou deux pigeons au sacrificateur, qui les offrait l’un en sacrifice d’expiation, l’autre en holocauste. Tout comme pour les lépreux ou les personnes souillées par un mort, la personne atteinte d’une gonorrhée était renvoyée du camp (Nom 5.2).
d. Les principes sanitaires bibliques
À cette époque, les bactéries et les virus n’avaient pas encore été découverts. Moïse, qui avait grandi dans la cour de Pharaon, avait reçu une formation des plus nobles. Sans doute, avait-il aussi eu connaissance des pratiques médicales égyptiennes au travers de son éducation. Selon le papyrus Ebers[note]Le papyrus Ebers est daté d’environ 1550 av. J.-C. ; il est le plus ancien documents médical égyptien connu à ce jour.[/note] , on soignait les personnes par des invocations magiques, par l’utilisation de plantes, de minéraux mais également avec des substances animales comme le sang, la graisse, le foie, l’urine ou encore les excréments. Il est fort probable que de nombreux malades décédaient en Égypte en raison de telles pratiques. Ce n’est qu’au XIXe siècle, quelque 3 400 ans plus tard, que les médecins commencèrent à découvrir les bactéries. Le médecin obstétricien hongrois Ignace Philippe Semmelweis démontra en 1847 l’utilité du lavage des mains dans une solution d’hypochlorite de calcium avant tout accouchement, un examen médical, ou après la dissection d’un cadavre (cf. Lév 11).
Dieu, dans sa bienveillance, avait institué des principes sanitaires afin d’éviter la contagion au reste du peuple. Lévitique 15.13 souligne que la personne, à la fin des sept jours de purification, devait se laver dans de l’eau vive, c.-à-d. une eau qui coulait et non une eau stagnante. L’eau vive emporte bien mieux les bactéries lorsqu’elle coule sur la peau, qu’une eau stagnante lorsqu’on y plonge ses mains. Aujourd’hui, ce principe est de rigueur dans les hôpitaux lors du lavage des mains consulté le 01.04.2021 . Il nous est donc difficile d’imaginer que Moïse ait rédigé ces lignes sur la base de ses connaissances acquises en Égypte et au cours de sa vie dans le désert. Nous ne pouvons que nous émerveiller en lisant ces textes parce qu’ils sont inspirés par Dieu.
Le principe de la quarantaine a été introduit pour la première fois en 1377 à Dubrovnik en Croatie avec l’apparition de la peste noire. Mais ce ne fut qu’en 1423 qu’un premier hôpital ouvrira sur l’île de Sainte-Marie de Nazareth (république de Venise), pour y interner les personnes suspectées d’infection. Ces principes avaient été institués sur la base biblique de Lévitique 15 car le corps médical de l’époque, dépassé par l’événement, n’avait trouvé aucun traitement pour guérir l’infection. Contrairement au principe de grouper les personnes au risque d’infecter des personnes saines, la Bible demandait aux personnes suspectées de s’isoler à l’écart du peuple dans le désert.
3. Principes pour notre temps
Alors que nous traversons une pandémie d’ordre mondial, je suis surpris par certaines réflexions que j’entends autour de moi, propos venant parfois de chrétiens. Certains se rebellent par exemple contre l’obligation du port du masque. Rien dans la Bible ne nous invite à nous opposer à une telle obligation. Au contraire, Dieu nous demande de respecter notre prochain en prenant soin de lui. Parce qu’il y a un délai entre le moment de l’infection et la déclaration des symptômes, nous sommes potentiellement des agents qui disséminent virus et bactéries autour de nous. L’Église de Jésus-Christ a un témoignage à rendre au monde :
– Nous sommes invités à nous soumettre aux autorités et aux règles d’hygiène en acceptant de porter un masque, afin de limiter la propagation du virus. Dieu, dans sa Parole, ne nous ordonne nulle part de nous opposer à ce type de règle. Le chapeau est un habit qui permet de se protéger du soleil afin d’éviter des insolations. Nous acceptons bien pour certains d’en porter très librement, même si le soleil ne brille pas.
– Le lavage des mains était déjà de mise dans l’A.T., aujourd’hui, nous disposons de produits désinfectants et de savon pour nous laver ; mettons donc en pratique le lavage des mains dans le but d’honorer Dieu.
– L’isolement est un principe biblique. Si une personne présente des symptômes liés à la maladie, il est normal de se signaler aux autorités tout comme la personne potentiellement atteinte de la lèpre se présentait au sacrificateur. Si l’autorité compétente juge un isolement nécessaire, il est bon de s’y soumettre pour le bien de notre prochain.
– Pour ce qui est du confinement et des restrictions de libre circulation, considérons deux choses : dans la Parole, il n’est fait nulle part mention d’un confinement en cas d’épidémie. Même durant la peste induite par l’ordre de David de dénombrer la force d’Israël et où 70 000 hommes d’Israël ont succombé (1 Chr 21), une telle restriction n’a été imposée au peuple. Pourtant l’événement avait été annoncé par le prophète Gad. Néanmoins, les gouvernements ont été institués par Dieu pour le bien de la vie en société. Si nous sommes strictement confinés chez nous, cela nous amènera à nous reposer davantage sur l’espérance que nous avons en Christ. N’est-ce pas aussi ce témoignage que nous recueillons de la part des chrétiens persécutés, privés injustement de leur droit de liberté, et jetés en prison à cause de leur foi ?
- Edité par Herrmann Georges
Cet article résume le long chapitre 7 de 1 Corinthiens autour de trois axes : la vision chrétienne du mariage, la prise en compte des réalités humaines et la valorisation du célibat.
Avant de s’en aller de la terre, Jésus a dit à ses disciples de faire des disciples parmi toutes les nations, de les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et de leur enseigner à observer tout ce qu’il a prescrit. Jésus a effectivement enseigné sur le mariage et sur le célibat et Paul a relayé sa pensée. Un petit rappel des circonstances. La ville de Corinthe était célèbre dans l’Antiquité pour son immoralité. Les Juifs se démarquaient de cette culture générale, et certains s’étaient convertis à Christ et faisaient partie de l’église. Du côté des Grecs convertis, il pouvait y avoir des attitudes très contrastées. Les premiers convertis étaient proches du judaïsme. Puis de vrais païens sont venus à la foi : pour eux, le corps n’avait rien à voir avec la vie spirituelle — on pouvait en faire ce qu’on voulait. Enfin, quelques-uns suivaient la ligne diamétralement opposée : pour eux, le corps était un obstacle à la spiritualité — il fallait le mater, le réprimer, ne lui donner aucune place. Quel est alors la place du mariage ? C’est la question que les chrétiens de Corinthe ont posé à l’apôtre Paul.
La vision chrétienne du mariage
À ceux qui pensaient que le mariage était mauvais, Paul dit que c’est un don de la grâce, un « charisme » (v. 7). À ceux qui pensaient que l’idéal du mariage chrétien consisterait à vivre ensemble comme frère et sœur, sans se toucher, Paul dit : « Ne vous refusez pas l’un à l’autre » (v. 5 [note] Les citations bibliques sont tirées de la Bible du Semeur.[/note]). Le mari doit à sa femme des caresses. La femme doit à son mari des caresses. S’il y a un effort à faire — parce qu’on est fatigué, préoccupé, ou contrarié — c’est la tendresse qui devrait généralement primer, et non l’abstinence. On se donne l’un à l’autre. C’est un vrai don, qui implique de se parler, de se réconcilier, si besoin est. Ce n’est pas un don sous contrainte.
Je suppose que tous les hommes de l’Antiquité auraient été d’accord avec les termes du verset 4 : « Le corps de la femme ne lui appartient plus, il est à son mari. » « La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari. » Mais ils auraient été abasourdis par la suite du verset : « Le corps du mari ne lui appartient plus, il est à sa femme. » « Le mari n’a pas autorité sur son propre corps, c’est la femme. » Le droit romain donnait tous les pouvoirs au mari : la loi de Jésus-Christ exige la réciprocité, le respect mutuel, des devoirs symétriques. L’apôtre Paul parle dans d’autres passages de l’autorité du mari, qui doit se modeler sur celle de Jésus-Christ. Mais au lit, il n’est pas question de leadership. Chacun doit penser au bien-être de l’autre. Derrière l’enseignement de l’apôtre nous discernons le récit de la création de l’homme et la femme à l’image de Dieu, et les beautés du Cantique des Cantiques.
Paul se fait plus loin l’écho de ce que Jésus lui-même a enseigné. Dans le plan de Dieu, le divorce n’est pas une option. « Quant aux couples chrétiens, voici ce que j’ordonne, ou plutôt ce que le Seigneur lui-même leur commande : Que la femme ne se sépare pas de son mari. Au cas où elle en serait séparée, qu’elle reste sans se remarier ou qu’elle se réconcilie avec son mari. Le mari, de son côté, ne doit pas quitter sa femme. » On réfléchit avant de se mettre ensemble ; après, on s’engage. « L’homme laissera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront plus qu’un. » Le lien physique crée un lien psychologique très fort, voulu par le Créateur. On peut le désapprendre, ce que font quantité de gens aujourd’hui, tout en se souvenant de ce qu’ils appellent « la première fois ». On ne crée pas ce lien à la légère, pour s’amuser, pour voir, pour tenter l’expérience, en espérant que… On le crée dans le cadre du mariage, qui est fait pour durer.
La prise en compte des réalités humaines
L’Ancien Testament connaît au moins deux situations contraires à l’idéal du mariage.
1. La polygamie : « L’homme s’attachera à sa femme… » La polygamie est un fait coutumier, encadré jusqu’à un certain point par des lois. Elle n’est jamais préconisée. Elle est souvent source de conflits. Les Proverbes recommandent : « Fais ta joie de la femme que tu as aimée dans ta jeunesse, biche charmante, gracieuse gazelle, que ses charmes t’enivrent toujours et que tu sois sans cesse épris de son amour ! » (Prov 5.18-19). Dans un certain nombre de ménages dans l’A.T., ce n’est tristement pas le cas.
2. Le divorce : La loi de Moïse se contente de le réglementer (Deut 24). Sur la base de ce texte les pharisiens viennent interroger Jésus. « Un homme a-t-il le droit de divorcer d’avec sa femme pour une raison quelconque ? » (Mat 19.3). La réponse de Jésus semble être catégorique : divorcer, sous-entendu pour se remarier, c’est commettre un adultère, ou pousser à l’adultère. Parce qu’au commencement, il n’en était pas ainsi : divorcer, c’est s’écarter du projet de Dieu.
Mais l’enseignement de Jésus tient aussi compte des réalités humaines. Il explique que les dispositions de la loi de Moïse sont là à cause de la dureté du cœur humain. Quand les choses vont de travers, il faut limiter les dégâts. Et si Marc et Luc ne retiennent que la leçon principale — pas de divorce —Matthieu rapporte un cas de figure où le divorce n’est pas synonyme d’adultère : quand l’alliance entre un homme et une femme est brisée par l’immoralité. Obliger l’un des époux — souvent la femme — à subir éternellement les frasques de l’autre, est encore plus en contradiction avec le plan de Dieu que le divorce. La dignité humaine est plus importante que le maintien purement formel de l’institution.
En 1 Corinthiens 7, l’apôtre Paul donne un autre exemple où il faut tenir compte de la réalité humaine. Il s’agit d’un couple, où l’un des conjoints est chrétien et l’autre pas. Si le conjoint non-chrétien exige le divorce, « dans ce cas, le frère ou la sœur n’est pas lié. » C’est comme s’il y avait eu décès. Mais ce n’est pas au conjoint chrétien de provoquer la rupture — ni en cherchant le divorce sous prétexte que le mariage avec un non-chrétien n’est pas un vrai mariage, ni en rendant la vie à deux insupportable par un zèle mal à propos.
S’engager dans un mariage mixte est contraire à la volonté de Dieu, mais quand on se convertit à Christ, on reste dans sa condition de vie et on ne casse pas son ménage. Avec son autorité d’apôtre Paul précise ici un point qui n’a pas été évoqué explicitement par le Seigneur Jésus. On peut se demander s’il n’y a pas d’autres situations analogues. En suivant la logique de Jésus — la personne humaine avant l’institution — on doit certainement ajouter un troisième cas de figure, la violence conjugale.
Le célibat
Le projet général de Dieu est donc un homme et une femme, pour la vie — avec quelques exceptions à la règle, à cause de la dureté du cœur humain. Quid alors du célibat ? Paul dit : « Il est bon qu’un homme se passe de femme. » Voilà de quoi surprendre à Corinthe ! Pour les chrétiens d’origine juive, il était très important de se marier et d’avoir des enfants pour perpétuer le nom de la famille et la nation d’Israël. Pour la plupart des chrétiens d’origine païenne, avoir des rapports sexuels était aussi naturel et aussi neutre sur le plan spirituel que manger et boire. Et voilà que Paul valorise le célibat. Il en donne deux raisons :
1. Premièrement, les personnes mariées sont plus vulnérables en temps de persécution (7.26-28). En Afrique, en cas de guerre civile, il est souvent arrivé que des missionnaires protestants soient évacués avec leur famille, alors que des prêtres catholiques restaient. Les dictatures européennes ont mis la pression sur les personnes mariées, en menaçant leur conjoint ou leurs enfants. Louis XIV a permis aux pasteurs protestants de s’exiler, à condition qu’ils abandonnent leurs enfants pour être élevés dans des couvents. Être marié, c’est être vulnérable.
2. La deuxième raison pour laquelle Paul valorise le célibat, c’est la plus grande disponibilité des célibataires pour la cause de l’Évangile (7.29-35). C’est une question d’emploi du temps et de priorités partagées. Paul n’aurait pas pu parcourir la moitié de la Méditerranée s’il avait dû s’occuper des besoins de sa famille. Son collègue Pierre était marié, et Paul estime cela normal. Mais il est fier d’avoir renoncé à ce privilège pour être plus disponible pour l’Évangile.
Nous touchons ici à la question du célibat choisi en opposition au célibat subi. Subi parce qu’on n’a pas rencontré la bonne personne, parce qu’on n’était pas prêt et que le moment est passé, parce que le conjoint vous a lâché, parce que la mort l’a enlevé… Jésus et Paul valorisent le célibat librement choisi. J’en connais qui sont heureux dans ce choix. C’est un don de la grâce, dit Paul, un « charisme », tout comme le mariage.
Mais que dire du célibat subi ? Il faut surtout, me semble-t-il, cultiver un réseau de relations qui puisse combler la solitude qui vous envahit parfois. Non pas des relations où vous mendiez l’affection, mais des relations où vous vous donnez pour les autres : dans l’Église, dans une association, dans la famille. Nos enfants gardent un souvenir affectueux d’un ami chrétien célibataire qui n’oubliait jamais leur anniversaire. Il n’avait pas d’enfants… mais il a laissé des traces dans la vie de beaucoup. En fait, dans le mariage ou en dehors du mariage, aimer, se donner pour les autres, est la clé de tout.
Le don de soi pour les autres gagne à être accompagné d’une attention réciproque de l’Église vis-à-vis des souffrances secrètes de certains de ceux qui sont seuls (« que les membres aient également soin les uns des autres » 1 Cor 12.25). Ainsi entourés de compassion discrète, ces célibataires n’en seront que mieux encouragés à ne pas se replier sur eux-mêmes, à s’ouvrir aux autres et à servir.
Conclusion
Mariage et célibat, le verset 7 lie les deux : « Chacun reçoit de Dieu un don particulier de la grâce, l’un le mariage, l’autre le célibat. » Ailleurs Paul propose une philosophie de vie qui peut sous-tendre les deux : « Aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, que nous vivions ou que nous mourions, nous appartenons au Seigneur » (Rom 14.7-8).
- Edité par Margery Gordon
Parler de soumission oblige à mentionner que ce concept peut être compris de manières très variées et être sujet à polémique.
De plus, son interprétation, surtout dans le cadre du couple, a des conséquences pratiques importantes, pouvant se traduire par des relations malsaines, parfois même dangereusement violentes. Parler de soumission oblige à mentionner que ce concept peut être compris de manières très variées et être sujet à polémique. De plus, son interprétation, surtout dans le cadre du couple, a des conséquences pratiques importantes, pouvant se traduire par des relations malsaines, parfois même dangereusement violentes.
Nous allons toutefois tenter d’aborder ce sujet, en essayant de comprendre le modèle biblique de soumission (en général et dans le couple), en cherchant ce qu’il induit (pour l’épouse et pour le mari), et en mentionnant quelques risques d’une incompréhension de ce concept[note]Cet article émane d’une femme mariée à un homme chrétien et craignant Dieu. Pour l’écrire, je me suis inspirée en partie de plusieurs lectures ainsi que de ma vie de couple, depuis 26 ans, même si cet article ne se veut pas un témoignage.[/note] .
La soumission pour tous !
Étymologiquement, « se soumettre » signifie se mettre au-dessous. Suivant les cas, ce sera plus ou moins volontaire. La soumission n’est donc pas une sujétion, une subordination, une oppression, une obéissance servile. Et, comme le dit John Stott, « nous devons tout faire pour purifier [ce terme] de ces connotations [négatives] pour retrouver son sens spécifiquement biblique.[note]John Stott, Éphésiens, Vers une nouvelle société, Éditions Grâce et Vérité, 2010, p. 221.[/note] »
Dans la Parole de Dieu, il n’est jamais demandé de soumettre quelqu’un. La soumission est un choix librement décidé (pour nous chrétiens, devant Dieu). Être soumis revêt le sens de respecter, craindre (dans le sens biblique du terme), reconnaître la position d’autorité (de Dieu ou de quelqu’un), tenir l’avis de l’autre pour important.
Rappelons-nous que, pour Dieu, une différence de position n’équivaut pas à une différence de valeur (Gal 3.27-29). La personne qui se soumet à une autre n’a donc pas moins de valeur que cette dernière aux yeux de Dieu. Et par là, la soumission n’est pas l’acceptation d’un rôle inférieur.
Tous les êtres humains sont appelés à se soumettre : un enfant se soumet à ses parents, un employé à son chef, tous les habitants d’un pays aux lois en vigueur dans ce pays. Il en est de même dans la famille de Dieu. Chaque chrétien, homme ou femme, est appelé à se soumettre à Christ (1 Cor 11.3).
Il y a également une soumission réciproque à vivre entre chrétiens : « Étant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ » (Éph 5.21[note]Version Darby[/note]). Elle se vit dans l’humilité réciproque : « Que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » (Phil 2.3). La notion même de soumission n’est pas infâmante : même Jésus, en tant que Fils de Dieu, s’est soumis à son Père, alors qu’il était Dieu lui-même (Phil 2.5-8).
Soumission et autorité
Tous ceux qui détiennent une autorité la détiennent de Dieu, qu’ils en aient conscience ou non (Rom 13.1). Cette autorité devrait toujours s’exercer dans l’intérêt de ceux pour lesquels elle a été donnée, et non de manière égoïste — qu’il s’agisse d’un mari, d’un père ou d’une mère, d’un chef dans le travail, etc.
L’autorité n’a donc rien à voir avec l’autoritarisme, la tyrannie, l’oppression, ni même la domination (Luc 22.26-27).
La soumission dans le couple
« Femmes, que chacune soit soumise à son mari, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leur mari en toutes choses » (Éph 5.22-24).
Même en cherchant des objections, on ne peut guère échapper à ce verset. Pourquoi est-il difficile à admettre ? Voici quelques raisons : l’influence du monde environnant, les différences de caractère (de la femme et de l’homme), les différences de modèles parentaux, les différences de contextes sociaux et culturels, et, bien sûr, notre esprit naturel d’indépendance.
Remarquons que le verset précédent exhorte à la soumission mutuelle [note]« La soumission est un devoir chrétien universel. Dans l’Église chrétienne, y compris dans chaque foyer chrétien, la soumission devrait être mutuelle. » (John Stott, op. cit., p. 230)[/note] (v. 21). Et si la soumission de la femme est clairement dite, celle de l’homme est contenue dans l’amour qu’il doit porter à sa femme. En effet, dans les versets suivants (v. 25, 28, 29), Paul présente le modèle d’un mari qui aime sa femme, non pas d’un amour égoïste, pour défendre ses propres intérêts, mais d’un amour qui se donne (dont le modèle est Christ lui-même, qui aimé l’Église jusqu’à donner sa vie pour elle). Ainsi, la soumission au sens où Dieu l’entend est certainement un élément clé d’une relation saine, marquée par l’amour, la confiance et le respect.
Le rôle de chacun
Le rôle du mari vis-à-vis de sa femme consiste donc à chercher son bien-être, à répondre à ses besoins, à la valoriser, à l’encourager dans tous les domaines de sa vie, à l’aider à développer sa personnalité, à l’accompagner pour qu’elle progresse, à lui faire confiance, à lui déléguer, à la protéger quand elle en a besoin, à la rassurer quand elle s’inquiète… pour la voir finalement « sans tache ni ride » !
Et pour une épouse, se soumettre à son mari consiste à reconnaître l’ordre établi par Dieu : à voir son mari comme grand à ses yeux (comme l’assemblée voit Christ !), à reconnaître sa place de chef (pas dans le sens de dominateur, mais plutôt dans le sens de détenteur d’une responsabilité supplémentaire), à valoriser ses projets, à ne pas se concentrer sur ses défauts, etc.
Et dans la réalité ?
Le modèle est très beau et nous devons y tendre mais nous sommes des êtres imparfaits (le mariage, c’est l’union de deux pécheurs !). Et le mariage va justement nous aider dans notre chemin de sanctification, et l’un et l’autre, dans le but de progresser ensemble.
Ce modèle est à vivre en fonction de nos caractères. Une femme très dynamique qui a un mari plus nonchalant va peut-être prendre plus de décisions dans le quotidien, mais elle peut très bien lui reconnaître son rôle de chef. À l’inverse, un mari avec un caractère de leader devra faire attention de ne pas écraser sa femme, mais devra, au contraire, la valoriser, l’encourager, la responsabiliser.
C’est aussi un modèle à vivre d’abord en couple et devant Dieu, avant de le vivre devant les autres : attention à ne pas vouloir donner une image qui ne correspond pas à la réalité (cela s’appelle de l’hypocrisie).
Attention aux risques réels de mauvaise compréhension de la notion de soumission. Une soumission trop importante pourra se marquer par de la docilité et conduire à un effacement de la personnalité. La femme peut aussi vivre « dans l’ombre » de son mari, avec comme conséquence un gâchis de ses propres dons. À l’inverse, en refusant de se soumettre, l’épouse manque une occasion de montrer une image de Christ et de l’Église ; elle risque de décrédibiliser son mari, devant ses enfants, devant les membres de l’église (en particulier si son mari y a une place d’autorité).
Enfin, vivre la soumission réciproque au sein du couple nous aidera à la vivre dans les autres cercles de notre vie (par ex. le travail).
Et pratiquement ?
Pour une épouse, se soumettre, est-ce ne jamais contredire son mari ? — ou bien lui dire avec honnêteté et délicatesse, quand elle pense qu’il se trompe ? Lui laisser prendre toutes les décisions importantes, sans lui donner son avis ? — ou bien prendre les décisions à deux, et lui laisser décider en dernier recours, si on n’arrive pas à se mettre d’accord ? Ne pas donner son avis sur des sujets spirituels ? ¬— ou bien échanger librement avec son mari sur tous les sujets, mais sans forcément imposer son point de vue ?
Et quand mon mari ne m’aime pas « comme Christ » ?
Parce qu’il n’est pas chrétien : Même si mon mari est incrédule, il détient toujours une autorité lui venant de Dieu. La règle « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » ne doit pas s’appliquer à tous les détails de la vie quotidienne. Je me dois de prendre en compte son avis. Bien sûr, c’est beaucoup moins facile que de se soumettre à un mari, partageant la même foi, et donc se soumettant lui-même à Dieu, mais c’est peut-être ainsi que je le « gagnerai » (1 Pi 3.1-2 ; 1 Cor 7.16).
Parce qu’il vit encore centré sur lui ou n’a pas envie de tenir ce rôle de chef : Certes, cette situation est difficile…, Mais si mon mari se sent respecté, reconnu comme chef de famille, valorisé, si je m’efface parfois devant lui (même si ce n’est pas dans ma nature), est-ce que l’Esprit ne va pas agir aussi en lui pour le changer et lui donner de prendre sa vraie place ?
Parce qu’il fait preuve d’autoritarisme, voire qu’il est violent : Je chercherai peut-être à le « gagner » sans le provoquer, en partageant ma situation à des amis fidèles, en consultant un conseiller conjugal. Mais si la situation devient intenable, que je suis en danger, je devrai peut-être fuir pour me protéger et protéger mes enfants — et je ne suivrai pas des chrétiens qui utiliseraient ce verset « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » pour m’inciter à rester coûte que coûte, au risque d’une atteinte à mon intégrité physique ou psychologique.
Conclusion
« Si les hommes et les femmes sont égaux en dignité, pourquoi l’homme est-il le chef ? Et pourquoi les femmes sont-elles appelées à la soumission ? La réponse à cette question est une autre question : Pourquoi est-ce Jésus, le Fils, qui s’est soumis et a servi ? Pourquoi a-t-il abandonné son autorité au Père ? Nous n’en savons rien, mais nous savons que c’était un signe de sa grandeur et non de sa faiblesse. Les femmes sont appelées à suivre Jésus sur ce point. Mais n’oubliez pas qu’exercer son autorité correctement est aussi difficile que de s’en dépouiller.[note]Timothy Keller et Kathy Keller, Le mariage, Éditions CLE, 2014, p. 244.[/note] »
- Edité par Prohin Anne
L’apôtre Paul a fait une expérience déterminante pour toute sa vie et tout son enseignement : « Ce qui était pour moi un gain (origine, nationalité, statut, comportement religieux…), je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. […] À cause de lui j’ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures afin de gagner le Christ. » (Phil 3.7-8) En l’occurrence il ne s’agit pas pour Paul de fortune financière, mais d’un capital religieux et social – une richesse qu’il a dû laisser pour être trouvé pauvre afin d’être en état de recevoir la grâce, la richesse de Jésus-Christ en lui. « Être en état de grâce » : ce n’est pas être au sommet de la spiritualité, mais au pied de la Croix où se révèle, pour être détruite, notre véritable condition humaine. (p.17)
[…] L’appel réitéré dans l’Ancien Testament à la justice et à la solidarité se réfère constamment à l’état de dénuement initial du peuple élu. Il doit en être de même pour nous :
- La doctrine du salut par la grâce n’est pas une théorie confortable.
- Elle n’est pas simplement non plus une incitation à une louange quelque peu éthérée.
- Elle nous fait comprendre le cœur du Dieu dont nous sommes les témoins dans ce monde.
- Elle nous appelle à être miséricordieux comme notre Père est miséricordieux et nous a fait miséricorde.
- Elle nous contraint à reconnaître que nous sommes des pauvres secourus, et qu’alors, nous serions indignes du Royaume de Dieu si nous oubliions d’être secourables envers les pauvres qui nous entourent.
C’est là, et là seulement, que se trouve le fondement d’une éthique chrétienne de la pauvreté. (p.19)
Cet article est un extrait adapté de l’ouvrage de Jacques Blandenier Les pauvres avec nous – La lutte contre la pauvreté selon la Bible et dans l’histoire de l’Église paru aux Éditions de la Ligue pour la Lecture de la Bible (LLB) – collection « Le Défi Michée »
Texte original
L’apôtre Paul a fait cette expérience déterminante pour toute sa vie et tout son enseignement : « Ce qui était pour moi un gain (origine, nationalité, statut, comportement religieux…), je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. […] À cause de lui j’ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures afin de gagner le Christ. » (Phil 3.7-8) En l’occurrence il ne s’agit pas pour Paul de fortune financière, mais d’un capital religieux et social – une richesse qu’il a dû laisser pour être trouvé pauvre afin d’être en état de recevoir la grâce, la richesse de Jésus-Christ en lui. « Être en état de grâce » : ce n’est pas être au sommet de la spiritualité, mais au pied de la Croix où se révèle, pour être détruite, notre véritable condition humaine. (p.17)
[…] L’appel réitéré dans l’Ancien Testament à la justice et à la solidarité se réfère constamment à l’état de dénuement initial du peuple élu. Il doit en être de même pour nous : la doctrine du salut par la grâce n’est pas une théorie confortable. Elle n’est pas simplement non plus une incitation à une louange quelque peu éthérée. Elle nous fait comprendre le cœur du Dieu dont nous sommes les témoins dans ce monde. Elle nous appelle à être miséricordieux comme notre Père est miséricordieux et nous a fait miséricorde. Elle nous contraint à reconnaître que si nous sommes des pauvres secourus, nous serions indignes du Royaume de Dieu s’il nous arrivait d’oublier d’être secourables envers les pauvres qui nous entourent. C’est là, et là seulement, que se trouve le fondement d’une éthique chrétienne de la pauvreté. (p.19)
- Edité par Blandenier Jacques
Cette nouvelle rubrique vous permet de poser une question à la rédaction de Promesses. Vous pouvez écrire vos questions à editeur@promesses.local.
La dot fait partie des cultures traditionnelles de nombreux pays d’Asie et d’Afrique. Le futur marié remet à la famille de la jeune fille la somme d’argent et les objets qui lui ont été demandés. Dans le passé, c’était parfois l’inverse : par exemple, en France, la famille de la mariée offrait un montant au nouveau couple.
Cette pratique traditionnelle est contestée par une forme de modernité, qui la voit comme un archaïsme tribal, un obstacle à la liberté individuelle, une complication angoissante, inutile, coûteuse en temps et en argent. Et les traditions s’affaiblissent : l’urbanisation coupe les personnes de leurs familles, divers écrans font miroiter d’autres façons de vivre.
Ces tensions se retrouvent parmi les chrétiens. Ils en débattent bien sûr avec des arguments « bibliques ». Certains invoquent la soumission aux autorités et l’honneur dû aux parents. D’autres insistent sur la liberté en Christ et la non-conformité aux habitudes du monde.
Intérêt et risques de la dot
-
La dot a du sens
La dot traditionnelle établit une alliance entre les deux familles qui stabilise le couple ; elle impose un temps de réflexion avant le mariage ; elle exprime une appréciation du mari pour sa femme ; elle est un geste de reconnaissance pour la famille de l’épouse qui donne une partie d’elle-même, une force vive, un soutien pour la vieillesse. Quand son montant est raisonnable, la dot a du sens.
Il serait donc peu judicieux de balayer la dot comme une tradition dépassée.
-
La dot comporte des risques
La dot fait intervenir les familles et leur permet ainsi de faciliter et stabiliser un mariage. Elle leur donne aussi un moyen de pression pour imposer un mariage ou au contraire s’y opposer, pas toujours pour de bonnes raisons.
Dans certains cas, les montants exigés sont inaccessibles pour des revenus modestes ; ou bien les procédures propres à la culture communautaire comprennent de nombreuses étapes, chacune impliquant de nouvelles négociations, de nouveaux coûts et un nouveau délai. Le jeune homme risque alors de se décourager et de renoncer au mariage ; ou bien il doit lutter pendant des années pour satisfaire les exigences ; ou bien il se dit qu’il n’a pas le choix : il se met en ménage avec la personne qu’il aime et respecte comme son épouse, espérant finaliser plus tard le mariage coutumier. Souvent le mariage civil est alors bloqué, faute de consentement unanime des familles.
Par ailleurs, la dot ne valorise pas toujours la femme ; dans certaines négociations, elle se sent comme un produit marchandé entre un vendeur et un acheteur. Parfois la dot est totalement dévoyée et tourne à l’escroquerie sordide.
La dot dans la Bible
La dot est-elle fondée sur des principes ou des exemples bibliques ?
-
L’Ancien Testament n’établit pas la dot
- Rachel (Gen 29) : Jacob a offert sept ans de service à Laban pour épouser sa deuxième fille Rachel. Laban le dupe et exige encore sept ans de service en plus. Rachel et sa sœur Léa se sont senties « vendues » par leur père (Gen. 31.15). Cette arnaque ne peut pas être qualifiée de dot !
- Rebecca (Gen 24.53) : le serviteur d’Abraham distribue des cadeaux à son arrivée, notamment à Rebecca. Ce n’est pas une dot négociée avec sa famille.
- Dina (Gen 33.17-34.8) : Sichem, un cananéen, enlève Dina, fille de Jacob, et couche avec elle. Le père de Sichem offre de payer une forte dot pour arranger la situation. C’est une coutume des Cananéens, pas des Hébreux.
- La loi de Moïse (Ex 22.16-17) : une dot est exigée quand un homme séduit une vierge non fiancée, qu’il y ait ensuite mariage ou non.
-
La dot n’apparaît pas dans le Nouveau Testament
Les textes qui parlent du mariage ne mentionnent pas de dot.
Jésus a payé un grand prix pour acquérir l’Église, son épouse, mais pas en argent ou en or : « Ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pi 1.18-19 ; cf. Éph 5.25).
-
Quelques repères bibliques
La Bible ne justifie pas et n’interdit pas la dot. Voici donc quelques repères pour aider chacun(e) à trouver son chemin :
- Être soumis aux autorités (Tite 3.1 ; 1 Pi 2.13), tant que cela n’est pas contraire à la volonté de Dieu (Act 5.27).
- Vivre et transmettre l’amour, la bienveillance, la grâce et la justice de Dieu (Rom 14.17 ; Éph 4.2).
- Protéger les « petits » (Mat 10.42 ; 18.6).
- Ne pas être une occasion de chute (Rom 14.13).
- Ne pas irriter (i.e. provoquer) les enfants (Éph 6.4 ; Col. 3.21) notamment par des demandes irréalistes, égoïstes, manipulatrices ou abusives.
- Ne pas être cupide (Col 3.5).
Conclusion
La dot n’est ni biblique ni anti-biblique. Elle peut être acceptée dans son principe comme une marque de respect envers les familles et envers les autorités, comme un témoignage public d’amour et d’engagement.
Mais elle ne doit pas devenir une occasion de chute ou de découragement pour les jeunes. Au contraire, les parents chrétiens aiment leurs enfants, l’église aime ses jeunes ; ils se réjouissent de favoriser leur union !
- Edité par Lacombe Jean
Articles par sujet
abonnez vous ...
Recevez chaque trimestre l’édition imprimée de Promesses, revue de réflexion biblique trimestrielle qui paraît depuis 1967.