PROMESSES
LES CINQ «SOLI» DES RÉFORMATEURS
2e formule
Dans le dernier numéro de PRO MESSES, nous avons consacré un article à la première formule des cinq soli: «Sola Scriptura». Les Réformateurs exprimaient ainsi leur conviction que l’Ecriture sainte était l’unique et ultime autorité pour tout ce qui touchait à la foi et à la vie chrétienne. Nous avons ajouté qu’aujourd’hui cette même formule atteste la pleine suffisance de l’Ecriture dans les domaines de l’évangélisation, de la sanctification, de la direction divine et des réformes sociales.
Reculer pour mieux sauter
Pourquoi nos milieux évangéliques ontils un impérieux besoin de redécouvrir ces formules de la Réforme ? Nous pourrions évoquer deux raisons.
Premièrement, nous devenons de plus en plus mondains ! En abandonnant peu à peu les vérités de la Bible et l’expression de ces vérités dans la théologie historique de l’Eglise, nous essayons d’accomplir l’œuvre de Dieu en adoptant la théologie du monde, sa sagesse, ses valeurs, ses méthodes, ses priorités et son ordre du jour. En l’absence d’une saine et solide théologie biblique, bien comprise et appliquée, nous avons remplacé les catégories classiques de péché, de colère de Dieu, de culpabilité, de jugement et de repentance, par une approche thérapeutique où l’accent est mis sur la relation d’aide, la psychologie ou la sociologie. Feu le philosophe chrétien Francis Schaeffer disait en 1978 que «si nous n’arrêtons pas cet éloignement de l’autorité suprême de la Bible chez les évangéliques, nous n’aurons pas d’église évangélique à léguer à nos enfants.» Mais pire que cela à l’heure actuelle, si nous ne retournons pas à la vérité de la Parole de Dieu pour la confesser comme l’avaient fait les Réformateurs, nous n’aurons pas d’église du tout à confier à nos successeurs!
Deuxièmement, comme l’a si bien dit la «Déclaration de l’Alliance évangélique italienne » (1), les évangéliques ont besoin d’avoir une compréhension authentique de la foi évangélique avant d’acquérir, par exemple, une compréhension authentique du catholicisme. Et cette Déclaration de continuer :
«L’enseignement biblique, redécouvert à la Réforme et touchant au «sola, solus » comme au cœur de l’Evangile, est un point crucial qu’une conception évangélique considère comme non négociable (c’est nous qui mettons en italique). L’Ecriture seule, le Christ seul, la grâce seule, la foi seule et à Dieu seul la gloire… ensemble ces affirmations constituent les critères de l’étude du catholicisme et le principe d’interprétation à utiliser dans l’analyse des forces à l’œuvre dans l’Eglise catholique romaine. Sur la base du «sola, solus», la distance qui sépare le catholicisme contemporain de la foi évangélique n’est pas plus réduite qu’au moment de la Réforme du XVIe siècle. En fait, après le premier et le deuxième concile du Vatican, le catholicisme continue d’ajouter à l’Ecriture l’autorité de la tradition et l’autorité de l’enseignement du magistère. Au Christ, il a ajouté l’Eglise comme une extension de l’incarnation. A la grâce, il ajoute la nécessité de bénéfices qui proviennent de l’office sacramentel de l’Eglise. A la foi, il a ajouté la nécessité des bonnes actions pour le salut. A la célébration de Dieu, il a ajouté la vénération d’une foule d’autres figures qui détournent du culte au seul vrai Dieu. (…) Aucun changement de fond n’est intervenu (depuis le concile de Trente).»
Christ seul !
Alarmés par la dérive des milieux évangéliques, 120 pasteurs, théologiens et éducateurs se sont réunis en avril 1996, pour appeler les églises à se repentir de leur mondanité, et à recouvrer les doctrines bibliques, apostoliques, qui seules peuvent donner intégrité et puissance au témoignage chrétien. De leur consultation est sortie la «Déclaration de Cambridge», dont une version française a été publiée dans la Revue Réformée (Aix-en-Provence). Cette Déclaration, à laquelle nous aurons l’occasion de revenir dans la suite de nos articles, commente et soutient les cinq «soli» des Réformateurs, avant d’appeler les églises évangéliques à la repentance et à une nouvelle réforme. Voici ce qu’elle dit au sujet de la deuxième formule : «Solus Christus» :
«Nous réaffirmons que notre salut est accompli par l’œuvre médiatrice du Christ historique seul. Sa vie sans péché et son œuvre expiatoire seules suffisent pour notre justification et notre réconciliation avec le Père.»
«Là où l’œuvre du Christ comme substitut n’est pas déclarée, et où la foi en Christ et son œuvre n’est pas sollicitée, nous nions que l’Evangile ait été prêché »(2).
Commentant ces affirmations, l’un des participants à la consultation a dit :
« La formule «solus Christus» signifie que Jésus a tout accompli, de sorte qu’aucun mérite de la part de l’homme, aucun mérite des saints, aucune œuvre que nous aurions accomplie ici ou au purgatoire, ne peut ajouter quoi que ce soit à cette œuvre salvatrice achevée. En fait, toute tentative d’ajouter (à l’œuvre de Jésus) est une perversion de l’évangile… voire, n’est pas l’évangile du tout!»
« Proclamer Christ seul, c’est le proclamer comme Prophète, Sacrificateur et Roi qui seul suffit au chrétien. Nous n’avons pas besoin d’autres prophètes pour révéler la parole et la volonté de Dieu (3). Jésus a dit dans la Bible tout ce qu’il nous faut entendre. Nous n’avons pas besoin d’autres prêtres ou sacrificateurs comme médiateurs du salut et des bénédictions divines ; Jésus est notre seul et unique Médiateur. Nous n’avons pas besoin d’autres rois ou gourous pour contrôler la pensée et la vie des croyants; Jésus seul est le Roi du croyant individuel et de l’Eglise. Jésus est tout pour nous ! » (4).
Un autre participant a ajouté :
« Si nous représentons le Christ principalement comme Thérapeute Divin, Guide, Ami, Héros, Source de Puissance, Réformateur Politique, Guérisseur, ou quelque autre titre à la place de Médiateur entre Dieu et les méchants, nous lui enlevons le rôle central de sa personne, et nous sapons l’essentiel de sa mission et de son œuvre (1 Cor 1.22 ; 2.2) »(5).
Le Christ unique, incomparable
Le titre «Christ» (Christos en grec) correspond au Messie de l’AT (machiah en hébreu), et signifie «l’Oint». Il est intéressant de constater qu’on pratiquait l’onction avec une huile spéciale (Ex 30.22-33), parfois pour la consécration d’un prophète, toujours pour celle d’un prêtre ou d’un roi. Un homme n’était pas autorisé à cumuler ces offices.
1) Le prophète, agent de la révélation, porte- parole chargé de transmettre les messages de Dieu à l’homme, avait pour exemple Elie (1 Rois 19.16).
2) Le souverain sacrificateur (ou prêtre), médiateur qui représentait le peuple coupable devant Dieu, avait pour exemple Aaron (Ex 29.4-7 ; Lév 8.12).
3) Le roi, revêtu d’autorité, chargé de régner, avait pour premier exemple Saül (1 Sam 10.1 ; 24.7-11).
Au travers d’une cérémonie solennelle, Dieu, l’initiateur, indiquait son choix souverain, mettait l’oint à part pour lui en vue d’une tâche déterminée par lui, le plaçait sous sa protection et le chargeait d’accomplir fidèlement son service. Toutefois, ces offices ne pouvaient être que provisoires, car leur accomplissement laissait toujours à désirer. C’est pourquoi l’A.T. annonce l’avènement de Celui qui est promis par Dieu, Fils (Ps 2.7) et Serviteur (Es 42.1) et qui – fait absolument unique – cumulera les trois fonctions en une seule Personne : Prophète (Deut 18.15,18-19 ; Es 61.1-2), Souverain Sacrificateur (Es 53), et Roi (Ps 2 ; Jér 23.5-6 ; etc.). Certains textes réunissent les offices de Sacrificateur et Roi (Ps 110.1,4 ; Zach 6.12-13). Le dénouement vient en la personne de Jésus-Christ, «que les deux Testaments regardent : l’Ancien comme son attente, le Nouveau comme son accomplissement, tous deux comme leur centre» (Pascal). Oint par l’Esprit Saint, Jésus-Christ, Fils unique du Dieu unique, incarné, entre dans notre temps et notre espace pour remplir complètement et parfaitement les trois offices :
1) Prophète (Luc 4.18-19 ; Jean 4.25- 26 ; Héb 1.1-4.13). Avec Simon Pierre, nous croyons qu’il a les paroles de la vie éternelle (Jean 6.68-69), car «jamais homme n’a parlé comme parle cet homme» (7.46). Il dit ce qu’il a vu chez son Père (8.38a), et nous sommes responsables de la manière dont nous écoutons ses paroles (12.47-48). Le ciel et la terre passeront, mais ses paroles ne passeront point (Mat 24.35).
2) Souverain Sacrificateur (Héb 3.3 ; 4.14-10.25 ; etc.). Jésus seul s’est offert lui-même, volontairement, une fois pour toutes, en sacrifice parfait pour les péchés du peuple (7.27) ; il est toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui s’approchent de Dieu par lui, et les sauver parfaitement (25) ; il est capable de compatir à nos faiblesses, ayant été tenté comme nous à tous égards, sans commettre de péché (4.15).
3) Roi (Mat 2.2 ; Marc 15.2 ; Luc 1.31- 33 ; etc. jusqu’à l’Apoc 11.15 et 19.16). Car «Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père» (Phil 2.9-11).
Le mot de la fin
Accepter la formule Sola Scriptura, c’est découvrir que le salut en Jésus Christ est le message qui traverse l’Ecriture de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse ; c’est donc nous laisser conduire au Christ seul, Christus solus, et faire nôtre la priorité de l’Apôtre Paul : «Je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié» (1 Cor 2.2).
Notes :
(1) Reproduite dans «Fac réflexion», no 51-52, 2000/2-3, Faculté Libre de Théologie Evangélique, pp. 44-49
(2) Here We Stand, Baker Books, Grand Rapids, Mich., 1996, p.16
(3) Sans doute dans le sens de transmettre les révélations constitutives de la «foi transmise une fois pour toutes» (Jude 3)
(4) Op. cit. p. 11s.
(5) Op. cit. p. 117
C’est au mois d’avril 2000 que le terrible diagnostic m’a été révélé. J’étais effondrée et pensais que ce n’était qu’un horrible cauchemar, le déroulement d’un film après lequel j’allais me réveiller. Malheureusement, la réalité était là, et c’était bien le médecin qui se trouvait en face de moi ! Je me suis ressaisie. J’ai eu la force de regarder ce spécialiste en cancérologie du sein. Et je lui ai dit qu’avec mon mari, nous étions un couple uni et que notre foi en Dieu allait beaucoup nous soutenir.
Après plusieurs jours d’angoisse et de questionnements au sujet de la durée du traitement et son déroulement, j’ai réalisé que la paix de Dieu devait venir habiter pleinement mon cœur : tout m’apparaissait comme une montagne.
Un soir, alors que mon mari était absent, j’étais couchée mais ne trouvais pas le sommeil, étant particulièrement angoissée. Je suis allée dans la chambre de notre petite fille de huit ans qui dormait paisiblement, me suis jetée à genoux au pied de son lit, et j’ai crié à Dieu de tout mon être, Lui demandant de me remplir de Sa paix, et de me donner la force et la santé pour élever cette enfant, ainsi que la joie de la voir grandir…
J’ai pu aller me recoucher en ayant la conviction que ce soir-là, Dieu avait entendu mon cri et m’avait touchée.
Dès lors, cette paix et cette confiance ont habité pleinement mon cœur et m’ont permis de supporter toutes les étapes de mon traitement : chimiothérapie, opération, puis radiothérapie.
J’avais reçu des promesses du Seigneur. D’abord, qu’Il ne m’éprouverait pas au-delà de mes forces. Puis, Il m’avait donné cette image que je devrais traverser un lac profond et dangereux, mais avec l’assurance que Sa main puissante et sûre maintiendrait ma tête hors de l’eau, et qu’Il m’amènerait sur l’autre rive calmement et indemne.
Après la première séance de chimiothérapie, le médecin qui m’a examinée a prononcé trois fois le mot : «Stupéfiant !». La tumeur de quatre centimètres se résorbait plus rapidement que prévu. Je rends grâces à Dieu pour les soins que j’ai reçus dans cet hôpital, tant sur le plan technique qu’humain. J’ai pu témoigner de ma foi en Christ à tout le personnel soignant. Avec la grâce de Dieu, tout mon traitement s’est parfaitement bien déroulé.
Je bénis Dieu, car durant toute cette période, j’ai pu mener une vie normale, et ma petite fille ainsi que mon entourage ont eu l’image d’une maman sereine et dynamique grâce à Dieu.
Les médecins considèrent aujourd’hui que je suis guérie.
L’épreuve ne doit pas nous effrayer, mais doit au contraire nous inciter à nous rapprocher de Dieu. Cette dépendance de Dieu nous permet de vivre nos moments de joie et de peines dans Son intimité et de cheminer avec Lui vers des horizons nouveaux, riches et bénis. Dieu est un tendre Père pour moi, un ami sur lequel je peux compter à tout moment. Il m’a aidée à accepter Sa souveraineté.
S’Il permet l’épreuve pour le chrétien, Il connaît aussi nos limites. Par la foi en Lui, il est bon de pouvoir vivre ces moments avec l’assurance que rien ne peut Lui échapper, et qu’à aucun instant Il n’est pris au dépourvu. A nous d’apprendre seulement à nous reposer entièrement sur Lui !
Je peux dire aujourd’hui avec reconnaissance,comme le psalmiste: «Comment rendrai-je à l’Eternel tous ses bienfaits envers moi ?». Je suis à présent guérie et pleine d’énergie. Au début de cette nouvelle année, je pense maintenant aux paroles de ce cantique : «Je ne sais pas tout sur demain, bien des choses me sont cachées, mais Jésus connaît l’avenir et je sais qu’Il tient ma main».
Le chapitre 8 de l’épître aux Romains nous servira de base pour la quatrième et dernière partie de cette étude sur la vie du chrétien né de Dieu.
Toutes choses (Troisième partie de Romains 8)
V.28-39: Toutes choses
Paul en arrive au point culminant de son développement dans lequel il décrit la vie nouvelle en Christ. Après avoir parlé des effets du Saint-Esprit qui habite dans la chair pécheresse du croyant, Paul passe en revue le but ultime du plan de salut de Dieu.
Nous pouvons diviser ce texte en deux parties:
1. 28-30: Le bien dans l’optique de Dieu
2. 31-39: Questions et réponses
1. v.28-30: Le bien dans l’optique de Dieu
28. Nous savons du reste que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.
29. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères.
30. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifies; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.
Paul nous dit que tout ce qui nous arrive est pour notre bien. Et il dit que nous le savons. Comment cela? Nous savons du reste…, comme si cela allait de soi! Dans le texte grec, l’accent est mis sur ceux qui aiment Dieu. Et pourquoi aimons-nous Dieu? Il y a deux raisons à cela. 1 Jean 4.19 nous en donne la première: Nous aimons Dieu, parce que lui nous a aimés le premier. Il l’a prouvé en donnant sa vie pour nous. La deuxième raison: L’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné [Rom 5.5].
Il faut se savoir aimé de Dieu et l’aimer en retour pour avoir l’assurance que vraiment toutes choses sans exception concourent à notre bien, autrement dit: sont bonnes pour nous. Sans l’amour de Dieu et pour Dieu, comment accepter cette vérité consolante?
Là il faut ne pas oublier que Dieu n’est pas toujours l’auteur de ce qui nous arrive. Dieu a permis à Satan de démolir les biens et la vie de Job, dont Dieu dit: Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal [Job 1.8 & 2.3]. En craignant Dieu, Job s’est placé sous la souveraineté de Dieu, qui met des limites au mal que Satan peut faire à Job. Dieu n’a pas fait un pari avec Satan à la légère: Job a dû passer par son épreuve pour glorifier Dieu devant tous les anges et pour apprendre quelque chose de fondamental: on ne discute pas avec Dieu, dont la grandeur est révélée par ses oeuvres. Mais il y a encore une troisième raison: sans l’histoire de Job, nous ne saurions pas que le malheur qui frappe un homme n’a pas besoin d’être lié à sa mauvaise conduite, ce que les amis de Job n’arrivaient pas à comprendre. Dieu est totalement souverain et n’a de comptes à rendre à personne: Je forme la lumière et je crée les ténèbres. Je réalise la paix et je crée le malheur (ou: le mal) [Esaïe 45.7]. Rien n’échappe jamais à l’autorité suprême de Dieu.
D’ailleurs le texte dit que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu. Satan a beau se démener, Dieu en fera découler du bien pour les siens, même si ce qui leur arrive a tout l’air du contraire.
Pour aider le chrétien à accepter aussi le mal qui lui tombe dessus, Dieu lui révèle deux choses le concernant:
1. Il a été appelé selon le dessein de Dieu; ce dessein (plan) ne peut donc pas tolérer que ce qui lui arrive soit pour son mal.
2. Il a été prédestiné à être semblable à l’image de son Fils; en vue de ce but, ce qui lui arrive ne peut pas aller à l’encontre de l’intention de Dieu.
Le v.29 nous fait aussi mieux comprendre ce qu’est la prédestination. Elle n’est nullement un choix arbitraire, car elle est basée sur la préconnaissance de Dieu. Dès avant que nous ayons existé, Dieu nous connaissait. Il savait que Paul se convertirait sur le chemin de Damas; il l’a donc appelé, et il l’a justifié à cause de sa foi. Il en va de même pour chaque enfant de Dieu: connu – prédestiné – appelé – justifié – glorifié.
En fait, c’est le contenu de ce bien auquel Dieu coopère: glorifié parce que devenu semblable à l’image de son Fils. Non: au Fils, mais: à l’image du Fils. Nous ne sommes destinés à être des «répliques» du Fils de Dieu, mais à lui ressembler comme des frères se ressemblent. Le Fils de Dieu aura toujours la première place, étant le premier-né d’un grand nombre de frères.
Le bien auquel coopèrent toutes choses, c’est donc la glorification avec Jésus-Christ en tant que ses frères.
Rassurons-nous donc: quand le malheur frappe, le deuil, la maladie, la perte des biens ou de la liberté, le martyre même, c’est pour notre bien; ce sont des jalons sur le chemin de la glorification. Le sens du mot «gloire» a déjà été examiné plus haut. On peut y ajouter les sens «parure, ornement». L’éclat, le rayonnement se dégagent de la personne de Dieu. A la révélation de Jésus- Christ, toutes les perfections de Dieu seront rendues visibles. De ceux qui aiment Dieu, il est dit qu’ils n’auront ni tache ni ride, mais qu’ils seront saints et sans faute [Eph 5.27]. Voilà l’éclat final auquel Dieu a prédestiné ceux qu’il a appelés, ceux qu’il aime, ceux qui l’aiment.
Tout cela dépasse de loin ma compréhension limitée; c’est trop sublime pour que ma raison humaine puisse en saisir la portée. Et pourtant, c’est le contenu de notre espérance, de notre attente, et elle ne sera pas déçue.
Et Paul le sait. Il nous ramène sur terre, dans le vif de notre existence actuelle. Il connaît les questions que les auditeurs ou les lecteurs de ces révélations ont sur la langue. Et il les pose, l’une après l’autre.
2. v.31-39: Questions et réponses
Question 1: v.31-32
31 Que dirons-nous donc à ce sujet ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?
32 Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce?
Que dirons-nous donc à ce sujet? Oui, que faut-il penser de tout cela? Paul répond par une deuxième question: Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?
Comme pour dire: après toutes les grâces de Dieu que je vous ai présentées dans leur enchaînement admirable, comment Dieu pourrait-il être contre nous ? On peut aussi comprendre la question ainsi: Puisque Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Puisque Dieu a livré son propre Fils pour nous, pourquoi nous priverait-il de quoi que ce soit? …comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui, par grâce? Ah oui: aucun mérite de notre part ! Tout est dû à la seule grâce de Dieu, tout sans exception.
Question 2: v.33
33 Qui accusera les élus de Dieu? Dieu est celui qui justifie!
Qui accusera les élus de Dieu? Et si on nous accuse? Et si Satan nous accuse devant le tribunal céleste? Car il le fait: il est nommé l’accusateur de nos frères, celui qui les accuse devant notre Dieu jour et nuit [Apoc 12.10]. Combien j’aime la réponse lapidaire de Paul:
Dieu est celui qui justifie! Qu’y a-t-il à ajouter ? Puisque Dieu lui-même, la plus haute instance de l’univers, nous justifie, tout a été dit; tout doute est exclu.
Question 3: v.34
34 Qui les condamnera? Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!
Qui les condamnera? Car il leur arrive de pécher, de commettre tel péché qui colle à leur peau… La réponse, toute aussi définitive:
Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus. il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!
Christ (le Messie, le Fils de Dieu), Jésus (le Sauveur): il n’y a maintenant plus de condamnation, disait le premier verset de ce chapitre.
Lui le juste est mort pour moi l’injuste. Mon péché, je le connais, je le confesse, et il est fidèle (à sa promesse) et juste (justice ayant été faite à la croix) pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité (donc même des fautes dont je ne suis pas conscient) [1 Jean 1.9].
purifié à jamais de tous mes péchés !
Et il est à la droite de Dieu. N’a-t-il pas dit, avant d’y aller: Tout pouvoir m’a été donnée dans le ciel (justement !) et sur la terre [Mat 28.18].
Encore plus: il intercède pour nous: aucune accusation ne tient devant lui, aucune condamnation n’est plus possible! On rejoint ici le premier verset de ce chapitre.
Question 4: v.35-39
35 Qui nous séparera de l’amour de Christ ? La tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l’épée?
36 Selon qu’il est écrit: «A cause de toi, l’on nous met à mort tout le jour: On nous considère comme des brebis qu’on égorge [Ps 44.23].
37 Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
38 Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir,
39 ni les puissances, ni les êtres d’en-haut, ni ceux d’en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur.
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Quelque chose ou quelqu’un pourrait-il nous couper de l’amour de Dieu? De nouveau, Paul répond par une question: «Y a-t-il un seul mal, un seul malheur, une quelconque catastrophe ou puissance qui pourrait nous séparer de l’amour de Dieu?» Paul répond par un NON! catégorique. Non, car même si je dois être exécuté, abattu, décapité, égorgé, Dieu m’aime toujours du même amour total.
Dieu aimait-il moins Jean-Baptiste lorsqu’il fut décapité? ou Etienne lorsqu’il fut lapidé? ou Jésus lorsqu’il fut crucifié? Poser la question, c’est y répondre. Non, aucune souffrance, aucune calamité ne peut séparer le croyant de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, mais au contraire contribue à son bien; la vie aussi bien que la mort y contribue; aujourd’hui aussi bien que demain; et ni toutes les puissances naturelles et surnaturelles, ni aucune créature (ni Satan non plus): rien ne peut changer quoi que ce soit à l’amour constant de Dieu pour les siens, parce qu’ils sont en Christ-Jésus, leur Sauveur et Seigneur.
Nous sommes ici bien loin de l’Evangile de la prospérité, qui promet santé, richesse et bonheur, et loin de l’Evangile de la puissance, qui promet que tout ce qui est désagréable peut être éliminé par de soi-disant «miracles». Tout coopère au bien de ceux qui aiment Dieu (v. 37). Pourquoi Paul écrit-il «plus que vainqueurs» ? Parce qu’il nous a aimés jusqu’à la croix; c’est là qu’il a obtenu la victoire pour nous, et c’est une victoire surnaturelle, qui dépasse celle de tous les héros du passé (Abraham, Joseph, Job, Daniel…). Par Christ, cette victoire est à notre portée.
Et c’est ainsi que Paul termine la partie didactique de cette épître. Par Jésus- Christ, l’amour de Dieu est devenu évident et opérant.
La parole de Col. 3.3 résume pour ainsi dire le message de ce chapitre extraordinaire: Ma vie est cachée avec le Christ en Dieu.
J.-P. Sch.
Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le Juste (1 Jean 2.1).
Quand je vois un monde perdu,
Quand mon esprit est abattu
Par les combats de cette terre
J’en parle avec mon Dieu, mon Père.
«J’entends» Jésus dire à Satan:
«Retire-toi, c’est mon enfant.
Pour elle, j’ai donné ma vie,
En cette instant elle me prie.
Sur elle, tu n’as aucun droit.
N’y touche pas, elle est à moi».
Quand l’ennemi, veut, du passé,
Me rappeler quelque péché,
Quand il vient par la maladie
S’acharner à briser ma vie.
«J’entends» Jésus dire à Satan:
«Retire-toi, c’est mon enfant.
Pour supporter toute souffrance,
Je la revêts de ma puissance.
Sur elle tu n’as aucun droit.
N’y touche pas, elle est à Moi».
Bien que vaincu, l’accusateur,
Aux rachetés veut faire peur.
S’il se déchaîne sur la terre
Aux fils de Dieu, que peut-il faire?
L’amour de Christ, si grand, si fort,
Les mène en paix vers l’autre bord.
Jésus sur eux veille sans cesse,
Il est fidèle à sa promesse.
Plus d’inquiétude, plus d’effroi,
Quand Jésus dit: «Ils sont à moi».
Invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai et tu me glorifieras (Ps 50.15).
Déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis, car Lui-même prend soin de vous (1 Pi 5.7).
Il m’a été mis une écharde dans la chair. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et Il m’a dit: «Ma grâce te suffit». Car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse (2 Cor 12.7-9).
Nous sommes souvent désemparés par le paradoxe qui apparaît dans certaines déclarations de la Parole de Dieu. Celles-ci nous exhortent à nous décharger sur le Seigneur de tous nos soucis, avec ces promesses: Lui-même prend soin de nous – ou Invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai et tu me glorifieras, alors que tant de prières restent inexaucées. L’on découvre alors, au fil des ans, que le Seigneur avait quelque chose de meilleur en réserve pour nous : Sa grâce pleinement suffisante, grâce qui nous aide à accepter notre faiblesse, notre incapacité totale, bien souvent sans en comprendre la raison, mais comme une circonstance que Lui permet, et au travers de laquelle Il veut manifester Sa puissance et nous apprendre à dépendre de Lui pour tout.
Il me faudra vivre des miracles de Sa grâce. Le plus grand de tous fut, tout d’abord, celui vécu le 31 janvier 1937, où le Seigneur fit irruption dans ma vie et répondit à ma détresse.
C’était un dimanche. Faisant partie d’une famille chrétienne très pauvre de sept enfants, je me trouve absolument seul dans la vieille ferme vétuste à O., car tous sont invités ailleurs pour la journée. Privilège rarissime, car en temps ordinaire le vacarme rendait difficile un recueillement personnel dans la maison. Cette journée sera mémorable. Le Saint-Esprit me travaille dès le matin. Je suis convaincu de péché et me sens perdu. Je lis la Bible à plusieurs reprises et prie à tout moment, jusqu’aux limites du désespoir. J’implore le pardon, et la délivrance du péché. Mais Dieu ne répond pas. Je suis effrayé à la pensée d’être rejeté pour toujours et d’aller à la perdition éternelle.
Le soir, à 20 heures, je vais me coucher, totalement désespéré, certain qu’il me sera impossible de dormir cette nuit-là. Tout à coup, en une fraction de seconde, le Saint-Esprit descend dans mon cour et m’inonde d’une joie inimaginable, avec la certitude absolue du pardon de Jésus. Je réalise en un instant la nouvelle naissance et le baptême du Saint-Esprit.
C’est si extraordinaire que je ne peux m’endormir de suite. Il me semble que je suis suspendu entre ciel et terre ! Et pourtant, je ne bouge pas dans mon lit, je ne crie ni ne parle en langues. Cette contemplation de la Grâce fantastique qui m’inonde et me porte me donne déjà l’assurance que la perspective d’être un jour au ciel dans la présence du Seigneur sera un bonheur absolument sublime. Ce ne sera qu’aux environs de vingt-trois heures que je m’endors. Le lendemain, je me réveille et retrouve aussitôt la même joie. J’avais quinze ans et demi.
L’exhortation de ce verset du psaume 50, et la délivrance vécue, ont marqué un tournant décisif de ma destinée. Cette parole: Tu me glorifieras, va me pousser au témoignage du salut en Jésus-Christ et à l’évangélisation, ainsi qu’à l’étude de la Bible et à la prière, car je sais que mon Rédempteur est vivant et qu’Il entend nos supplications.
Que d’événements dans les quatre ans qui suivirent! Me voici maintenant en 1941. J’entre à l’école de recrues à Bière. Je suis en pleine forme. A deux semaines de la fin du service nous parvient un ordre urgent du commandement général de l’armée: toutes les écoles de recrues de la Suisse sont transformées en un commando dit «le régiment de recrues», de sinistre mémoire. J’y suis intégré. Les manouvres sont extrêmement dures. Je tiens le coup pendant sept jours, mais à la suite de l’imprudence d’un caporal, je tombe gravement malade. Ce sera alors le transfert pour trois mois dans un hôpital militaire à Wengen (BE).
J’ai vingt ans. Mon cas est déclaré difficilement guérissable, et je ne suis plus apte au service actif. Un cercle d’amis chrétiens pentecôtistes prie avec ferveur pour ma guérison, avec la conviction que Jésus a pris sur la croix nos maladies comme nos péchés, car, selon eux, la rédemption touche nos corps comme nos cours et notre esprit.
Mais je ne serai pas guéri.
Ce sont alors des périodes de découragement, de luttes et d’inquiétude face à mon avenir.
Finalement, le texte de 2 Cor 12.7- 10 me revient souvent à la pensée: Il m’a été mis une écharde dans la chair. J’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi et Il m’a dit : MA GRACE TE SUFFIT, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.
Ce fut l’expérience de l’apôtre Paul. serait-ce aussi celle que le Seigneur me demandait de vivre désormais ? C’est alors la victoire : Va avec cette force que tu as. En cinquantehuit ans, je serai hospitalisé trentedeux fois, pour une durée totale de trente-six mois, et je subirai plusieurs opérations.
Le 11 juillet 1955, je termine un traitement chez un dentiste à Lausanne. L’asepsie des installations et des instruments me paraît plutôt douteuse. Et, bien que n’étant pas chirurgien, je suis étonné que ce praticien termine ses travaux par une sérieuse opération du palais, perçant le plancher des sinus pour extraire des granulomes. Tout est recousu, sans aucune précaution d’hygiène, à mains nues et sans désinfection !
Ce dentiste, partant en vacances pour un mois, me laisse rentrer chez moi en me déclarant: «A mon retour, vous serez totalement guéri et vous reviendrez pour le dernier contrôle».
Dès le lendemain, douleurs et infection. Les souffrances deviennent intolérables. Lorsque je bois du liquide, il en ressort une partie par le nez. Je mange avec peine et il m’est difficile de parler.
La seule solution sera de trouver l’adresse d’un chirurgien oto-rhino. A Lausanne, je consulte l’annuaire téléphonique et, sans le connaître, j’entre en contact avec le docteur T., lequel me prie de venir de suite.
Son diagnostic est terrible: «Quel est le salaud qui vous a fait cela? C’est foutu, foutu, foutu.»
«Vous êtes marié?» me demande-t-il. A ma réponse positive, il crie avec le même vocabulaire que précédemment, mais avec des décibels en plus. «Avez-vous des enfants?» «Oui, j’ai quatre jeunes enfants, l’aîné a sept ans.» Le docteur T. hurle encore les mêmes mots, ne pouvant contenir sa rage.
C’est que ce médecin réalise à quel point mon cas est gravissime. La gangrène du palais est déjà avancée: il y a une pourriture généralisée. Seule solution immédiate: ablation totale du palais. Il me dira plus tard que, dans sa longue pratique, il a eu deux cas semblables au mien. Ces deux malades sont décédés, suite à cette opération au palais, et dans de grandes souffrances. Donc, pour le docteur T., c’est une situation humainement perdue. Toutefois, pour me soulager rapidement, il téléphone à la clinique Cécil pour retenir un médecin anesthésiste. Malheureusement, tout est fermé pour une semaine de vacances. Le docteur instaure un traitement afin d’arrêter l’évolution du mal, et veut tenter une première opération du côté gauche, le 27 juillet 1955, à la clinique Cécil. Je dois alors y rester une semaine.
Le 2 août, je peux rentrer chez moi pour quelques jours; néanmoins le mal s’est encore étendu, et dans quelles souffrances!
Le 3 août 1955, j’ai la visite de l’un des anciens, membre du conseil de l’Eglise libre de Morges dont je fais partie. Me voyant dans une telle extrémité, sans aucune force, il décide immédiatement de convoquer cinq frères du conseil, dont le pasteur Roger Glardon, pour le lendemain soir à 20 heures. Ils prieront et pratiqueront l’onction d’huile, selon l’épître de Jacques, au chapitre 5.
Ils viendront, ces bien-aimés frères, et prieront avec une ferveur et une foi extraordinaires pendant près de deux heures. A 22 heures, nous nous séparons. Lorsque le dernier a franchi le seuil du logement, et au moment où je tourne la clé pour refermer la porte, une joie foudroyante m’envahit avec la certitude que le Seigneur a répondu. Mon épouse étant à deux mètres de moi, je lui dis alors : «Je suis guéri, Maria, je suis guéri!» Or, j’ai encore des douleurs. Humblement, je confesse alors, comme cet homme dans l’évangile de Luc (5.20), que c’est la foi des cinq frères qui m’a porté devant le Seigneur.
Jésus, voyant leur foi, .
Quelques jours après, je suis de nouveau chez le docteur T. Il m’attend avec grande inquiétude, car il sait ce qui m’attend. Avant de m’installer dans le fauteuil, il me fait ouvrir la bouche et examine attentivement. Puis il me prend dans ses bras et m’embrasse en criant : «Vous êtes guéri! Il y a eu un miracle. Je veux savoir ce que vous avez fait, et qui a opéré ce miracle!».
Il m’est alors facile de lui raconter la visite des cinq frères de l’église par le détail. «Je crois que seul Dieu a pu faire ce miracle. Expliquez-moi tout, maintenant. Je veux en savoir plus sur l’ouvre de Dieu et sur la Bible», me dit-il. Pendant près d’une heure, je parlerai et répondrai aux multiples questions de ce médecin sur l’évangile et l’ouvre de Dieu.
Le 29 août 1955, le docteur T. me revoit une dernière fois, et me déclare totalement guéri. Cet événement s’est passé il y a quarante-cinq ans. Je n’ai plus jamais ressenti de douleurs au palais.
Invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai et tu me glorifieras, Ps 50.15.
Souviens-toi du chemin dans lequel l’Eternel t’a fait marcher pendant ces quarante ans dans le désert,… Deut 8.2.
«Se souvenir, mais refuser d’enjoliver la mémoire, car elle est trompeuse, elle trie et garde ce qui nous arrange. Pas question de s’attarder en chemin. On supporte mal la lourdeur du quotidien. Il n’offre souvent rien d’exaltant. Quand cette évidence devient trop décapante, on enfourche tout naturellement la machine à remonter le temps. Là, tout est sérénité, heures claires. Le passé se reconstruit à loisir, se remodèle et se transforme à notre gré, infatigable kaléidoscope des jours heureux où nous étions superbes, où l’on s’invente des répliques, où l’on se refait soi, inlassablement, sous le meilleur éclairage. » (Denise Sergy, «Des coquillages plein les poches»)
Onze janvier 2000. Depuis dix-huit ans, suite à un décollement de la rétine, mon oil gauche a perdu sa capacité visuelle de façon progressive. Consulté à ce sujet, le docteur R. de Vevey craint que d’ici quelques années cet oil soit totalement perdu. Il faut tenter une opération pour le sauver. J’accepte volontiers cette intervention, qui est programmée pour le deux février à l’hôpital Providence. Dans une situation normale, une demi-heure suffit pour traiter la cataracte et greffer le cristallin artificiel. Or, une mauvaise surprise nous attend: l’enveloppe de cet élément de l’oil est tellement abîmée qu’il est quasiment impossible de faire l’implantation de cette lentille artificielle.
Trois quarts d’heure supplémentaires seront nécessaires pour enfin réussir une si délicate manouvre de la chirurgie oculaire. L’anesthésie étant locale, j’ai pu estimer la difficulté de cette opération et ainsi entendre cette parole du docteur R. au terme de son intervention: «Je suis reconnaissant. C’est un miracle.» Il le dit spontanément et tout naturellement, sans crainte d’être entendu par ses assistants. Cela me fait tellement plaisir ! C’est un miracle de la grâce que je vis une fois de plus, et je glorifie le Seigneur dans mon cour.
L’occasion m’est donnée, lors d’une consultation au cabinet médical de ce médecin, de lui raconter l’intervention miraculeuse ayant agi sur mon palais, et de quelle manière, en réponse à la prière de cinq hommes de foi, je fus guéri en cette soirée du 3 août 1955. C’est alors que le docteur R. me confesse humblement, tout réjoui: «Savezvous que moi aussi, j’avais prié Dieu de faire un miracle dans cette opération de la cataracte, car je savais que ce serait difficile d’y arriver ? Je Lui suis vraiment reconnaissant.»
Revient alors avec force une parole du pasteur Hunziker: «Le meilleur est devant! Après la page tournée, la page blanche où va s’inscrire le miracle quotidien et se dessiner les surprises à venir. L’inimaginable aujourd’hui, l’incroyable avenir, tout ce que le Seigneur tient en réserve pour ceux qui lui font totalement confiance, jusqu’au jour irréversible où sera tournée la dernière page et refermé le livre de notre vie. Puissions-nous alors être inscrits pour l’éternité dans le Livre de l’Agneau dont parle l’Apocalypse! » (Denise Sergy, «Des coquillages plein les poches»).
P.B.
J’ai aimé vos témoignages. Je les ai reçus comme des cadeaux et j’aimerais vous donner le mien. Je connais un peu vos souffrances: j’ai eu les miennes. En 1967, une grue et son poids de plusieurs tonnes ont écrasé ma maison et l’entreprise familiale, au rez-de-chaussée, une brasserie. Ensuite, en l’espace de 20 ans, j’ai dû déménager au moins 15 fois. J’ai connu l’incendie, l’explosion, la tempête…
Aujourd’hui, je me réjouis: alors que les gens ont tellement besoin d’argent, de biens, je ne suis pas attachée à tout cela. J’ai toujours tout eu, largement, et j’ai toujours tout perdu. J’apprécie d’avoir un toit au-dessus de ma tête et de quoi nourrir les enfants. Je loue Dieu de tout mon cœur pour ce qu’il me donne.
Encore des peines: En 1993, J. (mon mari) a eu une rupture d’anévrisme au cerveau. Trois années d’hospitalisation. Les enfants avaient trois et neuf ans. En 1996, préoccupée par les soins à apporter, je n’ai pas vu arriver l’Ennemi. Pourtant, il était bien à ma porte, nourri de vieilles rancunes. C’est un cannibale qui veut tout, et tout de suite, et qui vous crie: «Je t’aime ». Mais de quelle façon! Il voulait m’anéantir en me prenant mon toit et mes enfants et me barrer par des mots comme: «On n’a pas besoin de toi » ou «Dans la vie faut se débrouiller tout seul » ou «Tu ferais mieux de te taire ». Et ne me plaignez pas trop parce qu’après une année, j’ai eu une colère terrible à ébranler les murs, et moi-même par la même occasion. Et puis, tout cela n’était pas bon pour les enfants… L’Ennemi en a profité pour trouver des alliés (c’est de bonne guerre!) et, devant le nombre, je me suis tue. C’est à ce point de mon histoire que j’ai rencontré Dieu, sous un peuplier, et suivi Jésus sur la route, pas à pas. Aujourd’hui, je me réjouis parce qu’il m’a donné plus qu’un toit et de quoi nourrir les enfants, il m’a donné aussi une arme face à l’adversaire: la prière.
J’ai prié avec une demande claire: LA PAIX. Alors, d’une façon très nette et avec force, j’ai pu me séparer de mes ennemis et de l’anti-vie qu’ils sécrètent. Puis j’ai prié pour eux car plus ils seront heureux et en paix chez eux, plus je trouverai le bonheur chez moi. C’est ainsi que, peu à peu, j’ai pu pardonner et ne pas m’adonner à cette haine qui dévore tout, ni à cette culpabilité qui paralyse. Tout comme mes enfants, la vie m’appelle et je ne palpe pas continuellement mon passé.
Aujourd’hui je me réjouis car, grâce à Dieu, cette séparation m’a stimulée en me donnant aussitôt le désir d’aller plus loin dans la relation, avec un peu plus de discernement. Et le Seigneur ne m’abandonne pas puisque justement il a permis notre rencontre.
J’ai lu un passage de la Bible qui parle de cet amour patient, qui ne s’enfle pas, qui n’exige pas, qui ne jalouse pas. Il existe ici même. Il est discret dans notre bruit. J’y suis attentive et il me guérit de mes déceptions, de mes peurs. Pour moi, Dieu est inséparable de vous et je le loue pour la joie et l’espoir qu’il me donne. Merci!
N.B.: Ce témoignage fut d’abord adressé oralement à des personnes que je peux nommer et dont je rencontre le regard. Il se veut donc chaleureux, communicatif, et il ne peut devenir un article que dans la seule intention qu’un lecteur puisse y puiser un réconfort, un courage, voire une issue face à sa propre histoire. Quand une vie prend sens et devient élan, la victoire est si belle… toute à la gloire de Dieu.
C.R.
tiré avec autorisation du Journal « Jeunesse Libérée » no 164
Boulanger-pâtissier de métier, j’ai très tôt bifurqué pour me retrouver facteur des postes. Enfant, j’ai été élevé à la catholique, Mes parents nous obligeaient à aller à l’Eglise, mais eux s’en dispensaient. Futés comme des renards, nous arrivions cinq minutes avant la fin, juste pour nous faire voir, à la sortie, par la famille et les proches. L’hypocrisie ambiante, que je partageais, m’a dégoûté du milieu religieux. Dès l’âge de dix ans, je me demandais qui j’étais et quels étaient le pourquoi et le comment de la vie. J’étais toujours en compagnie de gens plus âgés que moi; à leur contact j’ai appris beaucoup de choses, mais mes questions essentielles restaient sans réponse.
A vingt ans, j’ai rencontré un adepte de la magie noire. Cela m’a tout de suite accroché, du fait qu’il avait des réponses à tout et prétendait expliquer l’inexplicable. Comme je suis curieux de nature, je suis très vite passé de l’intérêt à la pratique de la magie blanche. J’ai touché un peu à tout: à l’astrologie, la psychologie, la psychanalyse, le pendule, la radiesthésie, la cartomancie, la télépathie, l’hypnose, etc. j’en passe et des meilleures (ou des pires!). En sport, j’étais mordu de rugby. Je me plaisais à servir de disc-jockey (DJ) dans les discothèques. Malgré cela, j’étais dépressif et complexe.
Aveugle se croyant clairvoyant
J’en reviens aux sciences occultes où il faut toujours être sous la protection d’un Maître.
Ce qui m’a frappé c’est qu’il y a beaucoup de citations de la Bible dans les livres de magie. Ainsi, dans la magie blanche, il y a dix commandements, lesquels sont presque les mêmes que ceux de la Bible, au point que je croyais travailler pour Dieu et pensais faire du bien à mon prochain. Je parlais beaucoup de sciences occultes autour de moi. Mes collègues m’avaient surnommé « Magie Blanche-Magie Noire » bien que je n’aie jamais pratiqué cette dernière. Un jour, un collègue, appelé familièrement « Petit-Jean », m’a dit: « Maurizio, tu as les yeux ténébreux ». Cela m’a fait un choc énorme car on se connaissait très peu. Je ne lui avais jamais parlé de ces choses. Comment avait-il découvert mon penchant pour l’occultisme? En fait, Petit-Jean connaissait beaucoup de choses sur les sciences occultes, non parce qu’il les avait pratiquées, mais parce qu’il savait ce qu’en disait la Parole de Dieu. Il me dit: « Mets-toi au service du Seigneur et tu connaîtras toutes les ruses du diable ». A partir de là, j’ai commencé à réfléchir.
En 1992, j’ai fait équipe avec Petit-Jean. Je venais de prendre mon service avec une heure d’avance, pour terminer plus vite le tour des boîtes aux lettres et, avoir ainsi du temps pour parler de la Bible avec lui. Par elle j’ai été convaincu que j’étais dans l’erreur.
J’avais un autre copain, Luc, qui lui aussi était chrétien. Pendant six mois il m’a cassé les pieds pour que je vienne avec lui dans une assemblée évangélique. J’ai enfin cédé mais, ce samedi après midi, j’avais d’abord un match de rugby. J’écoutais toujours du hard-rock avant un match pour me motiver à tout casser et accroître mon agressivité sur le terrain. On était remontés à bloc et sûrs de gagner. On a été écrasés 44 à 4, avec en prime, deux côtes flottantes fêlées, le trapèze du dos ramené au centre et des coups de boules (têtes) plein la figure. Je ne vous dis pas l’envie qui me restait pour aller ce soir-là à la réunion!
Bouée de sauvetage
A deux mains, j’ai pris mon courage et mes blessures et j’y suis quand même allé.
Luc était au rendez-vous. Je lui ai raconté ce qui venait de m’arriver, que je n’étais venu que par respect pour la parole donnée, mais qu’il ne fallait pas compter sur moi pour chanter. Il y avait plus de mille personnes qui toutes chantaient. Et moi, qui étais entré à contrecour, je me suis mis, comme je pouvais, à chanter avec elles. Un jeune a ensuite tendu témoignage, précisant qu’il avait touché à la drogue et fait partie du milieu. Il racontait qu’une petite voix intérieure lui disait: « Paul, ce n’est pas ça que tu cherches vraiment et ton vide intérieur est toujours là! ». Au fur et à mesure qu’il parlait, je me rendais compte que mon histoire n’était pas très différente de la sienne car, moi aussi, j’avais tout essayé pour combler mon vide intérieur. Après avoir fini son témoignage, il ajouta: « Celui qui veut changer de vie, se repentir et se convertir de ses péchés, qu’il lève la main ». Je l’ai levée, sans oser regarder autour de moi, car je me sentais sale, même très sale. Je me suis senti pécheur devant Dieu.
J’ai regretté ma vie passée, je me suis repenti et je me suis converti, non pas à une religion mais à Jésus-Christ. En lui j’ai mis ma confiance pour avoir le pardon de tous mes péchés. J’ai cru qu’il avait pris ma place dans la perdition, par sa mort sur la Croix et qu’il m’offrait la sienne, dans un salut éternel que garantissait sa résurrection.
Je m’y suis accroché, comme à la seule bouée de sauvetage que l’on jette à un naufragé. Je venais d’ouvrir la porte à Dieu qui, ce soir-là, est entré dans ma vie. Celle-ci a changé d’un coup.
J’ai jeté tous mes livres occultes mais aussi tous les objets associés à ces pratiques: statuettes, gris-gris, anneaux magnétiques, etc.
Mes péchés ont vidé les lieux et le vide intérieur a été rempli par l’amour de Dieu.
Avant cette formidable expérience j’avais trois complexes: celui d’infériorité, celui de me croire trop petit et celui de m’estimer trop gros.
Jésus m’ayant accepté comme je suis, j’ai pu aussi m’accepter moi- même. Depuis lors je suis heureux, vraiment heureux, heureux de vivre.
Je n’ai qu’un seul regret: ne pas avoir connu Jésus avant; cela m’aurait évité bien des chemins difficiles.
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Editeur: Europresse, B.P. 505, 71322 Chalon-sur-Saône cedex, France
Comment suivre l’exemple apostolique et se faire tout à tous (1 Cor 9.20-23) dans une société qui veut surtout être amusée et séduite? Comment servir Dieu fidèlement parmi une génération qui ne croit plus à l’existence de la vérité ou des valeurs absolues? Est-ce que Paul nous donne carte blanche pour l’évangélisation ? Approuverait-il toute forme d’excitation religieuse?
Confronté d’une part à la transformation de nombreuses vies et parfois de villes entières, et d’autre part aux critiques de fidèles serviteurs de Dieu, le pasteur Jonathan Edwards écrivit cet essai pour exposer les événements du Grand Réveil à la lumière de la parole de Dieu. Son examen se fait par une explication et une application de 1 Jean 4.1.
S’il commence en soulignant que l’apôtre Jean nous met en garde contre deux dangers, d’une part une crédulité exagérée et d’autre part l’existence de nombreuses contrefaçons, Edwards n’est pas fermé à la possibilité que Dieu fasse de nos jours des choses nouvelles. Au contraire, il affirme (page 28) que « les prophéties de l’Ecriture nous encouragent à penser que Dieu a des choses à accomplir que personne n’a encore jamais vues ».
Bien sûr, nouveauté n’est pas garantie d’authenticité; spectaculaire n’est pas synonyme de spirituel. Le premier chapitre est donc consacré à ce qui ne prouve rien, ni d’un côté, ni de l’autre. Edwards examine avec beaucoup de sagesse les arguments des opposants au Réveil et nous rappelle que, si Dieu est parfait, ses serviteurs ne le sont pas. L’imperfection caractérise tout notre service ici-bas.
De la connaissance de l’homme et de ses égarements, l’auteur passe, au chapitre 2, aux preuves bibliques d’une ouvre du Saint-Esprit. Combien il est nécessaire de retrouver ces critères aujourd’hui! Le vrai Jésus est exalté; les intérêts de Satan sont combattus; le respect pour les Ecritures est accru; l’erreur est exposée; l’amour pour Dieu et le prochain augmente.
Le dernier chapitre est consacré à l’application des principes tirés de 1 Jean 4.1. Edwards donne quelques avertissements aux adversaires comme aux amis du Réveil. Aux premiers il dit, page 103, qu’ « il n’y a encore jamais eu une seule grande manifestation de Dieu dans le monde sans que de nombreuses difficultés ne l’accompagnent ». Tandis qu’aux amis, après avoir insisté sur le fait que selon 1 Cor 13, les grâces ordinaires sont de loin plus excellentes et glorieuses que les grâces extraordinaires (page 111), il dit qu’il préférerait « jouir pendant un quart d’heure seulement des douces influences du Saint-Esprit, plutôt que d’avoir des visions et des révélations prophétiques pendant toute une année » (page 115).
De nos jours, où critiquer est souvent regardé comme un des sept péchés mortels, ce livre nous aidera à exercer notre discernement avec vigilance et humilité. Edwards fait l’aveu (page 121) : « . je suis aujourd’hui à la fois plus charitable et plus intraitable que je ne l’ai été naguère. D’une part, je trouve chez les hommes impies de plus en plus de choses qui peuvent contrefaire la piété et en donner une belle apparence. A l’inverse, la corruption qui continue de résider chez les vrais croyants me semble posséder de plus en plus de manières de les faire apparaître comme des hommes charnels, à la foi morte, comme des hypocrites plongés dans la mort ».
Après tout, un peu de publicité ne peut faire de tort.
La superficialité de la vie des chrétiens d’aujourd’hui provient d’une idée confuse de ce qu’est la repentance. Le fardeau de John Muller n’est pas de faire entendre encore une voix accusatrice et culpabilisante, mais de retrouver le message qui mène à la vie. Publié aux Etats-Unis sous le titre, « Repentance and 2Oth century man » (La repentance et l’homme du 20e siècle), ce livre est encore plus nécessaire en francophonie où le Petit Robert définit la repentance comme « Souvenir douloureux, regret de ses fautes, de ses péchés », sans aucune allusion au changement de conduite qui est le fruit du changement d’attitude, et qui est si bien illustré dans la vie de Zachée ou celle de Saul de Tarse.
Le premier chapitre, « Un fondement pour la vie », établit le ton du livre, Le but visé par l’appel à la repentance n’est pas d’accabler de culpabilité mais de bien poser les fondements de la vie nouvelle en Christ. Aujourd’hui tout pasteur consciencieux constate que bien des problèmes rencontrés chez des personnes se présentant comme « nées de nouveau » proviennent d’une mauvaise conception et de soins prénatals inadéquats; ce qui donne des enfants morts-nés ou gravement handicapés. Tout en soulignant que Dieu résiste aux orgueilleux, l’auteur souligne que « le Seigneur ne peut s’empêcher d’accueillir le cour brisé qui connaît une authentique repentance ». En faisant allusion à la célèbre parabole, il écrit: « Ce Père, dont la sainteté est infinie, n’est pas quelque être sentimental, qui invite les hommes pécheurs à se vautrer dans l’apitoiement. Au contraire, bien que voyant les hommes dans toute leur souillure, il s’adonne à des excès étranges de tendresse. Son amour éclate en une joyeuse activité chaque fois qu’un pécheur se tourne vers lui sous l’exercice de la conviction. Un simple regard au retour du fils prodigue nous suffit pour voir la dynamique de cet amour » (pages 11, 12). Notre erreur, c’est que nous avons réduit l’Eternel à un « être sentimental ». Nous avons oublié l’avertissement de P. T. Forsyth au début du siècle: « Dieu est assez fort pour retenir sa pitié jusqu’à ce que l’affliction ait accompli son ouvre grâcieuse. ».
Le deuxième chapitre est le plus long car l’auteur s’efforce de montrer la différence entre la repentance et la pénitence. Il démontre la nature égocentrique de la pénitence; ce qui explique son inefficacité évidente. En citant le cas d’Esaïe, l’auteur nous rappelle que « la meilleure marque d’authenticité de la vraie repentance est une hardiesse et un enthousiasme joyeux pour les choses de Dieu » (page 29).
Le troisième chapitre est consacré à la vraie repentance, puis les cinq derniers chapitres contiennent des applications pratiques à divers aspects de la vie chrétienne. Nos opinions sur la plénitude de l’Esprit, le chrétien charnel, la cure d’âme ou l’évangélisation seront trop superficielles si notre conception de la repentance est inadéquate. Un retour à la bonne base de toute la vie chrétienne – la repentance envers Dieu, (Actes 20.21) – donnerait une nouvelle santé et une nouvelle vigueur à nos églises. Ce livre pourrait nous aider dans cette démarche difficile mais ô combien nécessaire.
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Christ a souffert
JÉSUS, le Sauveur du monde, le Fils de Dieu, est entré volontairement dans la condition humaine sans s’en épargner l’aspect le plus rebutant, le plus mystérieux, le plus insoluble: celui de la souffrance. Dans ce domaine, chacun reconnaît en l’autre un être de la même espèce et se rapproche de lui pour partager, aider, supporter, alléger, sympathiser. Ceux qui vivent une expérience commune comportant des dangers, des privations, des coups, des moments d’espoir voient tomber des barrières de toutes sortes. Des liens sont tissés à jamais entre eux.
Si un témoin peut parler des souffrances réelles de Jésus-Christ, c’est bien l’apôtre Pierre qui a vécu avec lui depuis son baptême jusqu’à sa mort. Qu’a donc vu ce disciple chez cet homme unique, si profondément homme parce que réellement Dieu? Une capacité infinie à souffrir face à des adversaires déclarés, à une foule apathique, aux jugements de sa famille, à l’incompréhension de ceux qui l’entouraient. Aussi Pierre déclare-t-il trois fois dans son Epître :
Christ a souffert…(1) Pourquoi? Pour les péchés des hommes, afin de les amener à Dieu par la repentance et la foi puisqu’ils sont séparés de lui de- puis la désobéissance d’Adam et Eve. Le mot péché n’est plus à la mode, mais il exprime bien la révolte de l’homme contre son Créateur, la transgression des lois divines, l’absence de frein envers le mal. Celui qui commet ces choses est loin de Dieu, égaré et condamné. C’est pourquoi Christ, le seul juste, a enduré le jugement et la colère de Dieu pour sauver l’homme perdu et en faire un homme nouveau. Lecteur, êtes-vous conscient que le Dieu de la création, de l’histoire, de l’humanité, a souffert en son Fils pour réparer cette brisure, établir une relation solide entre lui et vous?
Christ a souffert…(2) Comment? Volontairement, sans regretter ni récriminer, en pleine possession de ses moyens pour accomplir la volonté de son Père. «Celui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude » (3) a supporté l’opposition avec une grande dignité. En cela, il est un exemple et nous sommes appelés à suivre ses traces. Si quelqu’un souffre à tort, de façon criante et scandaleuse, qu’il tourne ses regards vers Jésus et fasse comme lui.
Christ a souffert… (4) Jusqu’où? Audelà des limites que les hommes se fixent, au-delà de l’acceptable, jusqu’aux pires souffrances physiques et morales. Vous savez que les douleurs de tous genres peuvent casser un rythme, saper une carrière, isoler de la société, arracher des larmes, paralyser tout l’être. Bref, ces grands coups de vent de la vie ne nous amènent-ils pas à réfléchir sur son sens, même si nous souffrons jusqu’à la moelle? Jésus a aussi ressenti l’abandon de son Dieu sur la croix. C’est pourquoi il peut compatir aux détresses, entendre les cris du cour, consoler les affligés et fortifier les découragés. Si votre peine vous bloque et vous enferme, levez les yeux vers Jésus qui a dit : «Celui qui écoute ma Parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie» (5).
Ph. F.
(1) cf. 1 Pi 3.18
(2) cf. 1 Pi 2.21
(3) cf. 1 Pi 2.22
(4) cf. 1 Pi 4.1
(5) cf. Jean 5.24
Écrit par