PROMESSES
HEBREUX 11.23-40 suite
2.3. De Moïse à Canaan (v.23-31)
a) Les parents de Moïse: le discernement de la foi (v.23)
L’incrédulité aveugle; la foi fait comprendre le plan de Dieu (Act 7.20). Elle s’y soumet, malgré les menaces, et délivre de la peur.
b)Moïse : le choix de la foi (v.24-27)
Exprimé d’abord par un refus, ce choix lucide conduit à l’affliction, en compagnie durable du peuple de Dieu. La vision juste est celle de l’avenir. Par elle, le serviteur fidèle reçoit la force d’affronter sans crainte l’opposition du monde.
c) Israël : la rédemption par la foi (v.28-30)
La sagesse de la foi recourt au moyen de salut choisi par Dieu.
L’audace de la foi conduit par un chemin de vie inaccessible aux incrédules, et qui devient leur tombeau (la mer rouge). Le triomphe de la foi éclate devant Jéricho qui s’écroule.
d) Rahab: le salut par la foi (v.31)
Offert aussi aux païens, même aux plus indignes, c’est un salut par grâce. Il suffit de le recevoir (Jos 2.18).
2.4. Depuis l’entrée en Canaan (v.32-38)
Isolément, les témoins de la foi en ont mis en évidence différents aspects. Maintenant vont être considérées les réalisations et les épreuves en rapport avec la foi.
a) Réalisations de la foi (v.32-35)
La période considérée fait suite à l’entrée en Canaan c’est celle des juges, des rois et des prophètes, qui couvre la suite de l’Ancien Testament.
Victoire sur des royaumes: Jos 6-12; 2 Sam 8.
Exercice de la justice: Les juges, Samuel (1 Sam 7.15-17), Salomon (1 Rois 3.16-28).
Obtenir des promesses: David (2 Sam.7.12-16).
Fermer la gueule des lions: Daniel 6.22.
Eteindre la puissance du feu: Daniel 3.25.
Echapper à l’épée: David (1 Sam 18.11; 19.10); Elie (1 Rois 19.10).
Guérison: Job 42.10; Esaïe 38.1-8.
Gain de batailles: après Abraham (Gen 14.13-16) et Josué (Exo 17.8-13), Débora et Barak (Jug 4.14-16), Gédéon (Jug 7).
Résurrections: 1 Rois 17.17-24; 2 Rois 4.32-37).
Epreuves de la foi (v.35-38)
Moqueries: Jérémie (Jér 20.7-8).
Coups: Jérémie (Jér.37.15).
Prison : Joseph (Gen 39.20); Jérémie (Jér 20.2).
Lapidation: Zacharie (2 Chr 24.21).
Epée : les prophètes (1 Rois 19.10).
Errer – | dans le dénuement: Elie (2 Rois 1.8); – dans les déserts: David (l Sam 23.15, 25; 24.2) ;- dans les montagnes: David (1 Sam 26.1); – dans les cavernes: prophètes (1 Rois 18.4). Elie (1 Rois 19.9). |
3. Hébreux 11.39-40: Conclusion
Cette impressionnante rétrospective montre l’approbation divine donnée à la foi, et non à l’oeuvre de certains hommes, qui n’en était que l’expression visible (voir Gen 22.12).
Tous eurent la foi. Certains seulement obtinrent les choses promises. Dieu voulait nous associer à ces illustres devanciers, en nous accordant, en Christ, une part meilleure dès maintenant et une ferme espérance, confirmée par sa résurrection.
Examinez-vous vous-mêmes, et voyez si vous êtes dans la foi (2 Cor 13.5).
- Edité par Choiquier Jean
LA BIBLE, REVELATION, INSPIRATION ET
AUTORITE DIVINES
Woody Allen, cinéaste et acteur célèbre, disait que « la souffrance de l’humanité reste sans solution aussi longtemps que nous n’avons pas trouvé qui nous sommes, quel est le but de la création et ce qu’il y aura après la mort; nous sommes prisonniers jusqu’à ce que nous ayons une réponse »(1). La conception du monde chrétienne a une réponse positive pour l’homme, alors que celle de l’humanisme aboutit au néant. Le cosmos n’a pas toujours existé et n’existera pas toujours dans sa forme actuelle. Il n’est pas l’effet d’un hasard. Créé par un Dieu personnel et infini, ce cosmos « raconte la gloire de Dieu » et « l’oeuvre de ses mains » (Ps 19.2-7). Cette révélation générale de Dieu à travers sa création devrait déjà en elle-même nous ouvrir les yeux au sujet de la toute-puissance et de l’omniscience du Créateur.
Chef-d’oeuvre sorti des mains de son Créateur, l’homme, par sa chute, a rompu le contact avec lui et se trouve plongé dans les ténèbres, dans la mort spirituelle (Gen 2.17; Eph 2.1-5; Rom 1.21). Désorienté et incapable par lui-même de trouver un sens à sa vie, l’homme avait besoin d’une révélation spéciale. Il a donc fallu que Dieu lui révèle sa Personne, ses pensées et ses intentions culminant dans l’oeuvre rédemptrice de son Fils. Tout ce qu’il fallait faire connaître à l’homme créé à son image, Dieu le lui a révélé dans sa Parole (Deut 29.28). « Que connaîtrions-nous des lumières reçues, des expériences faites, des actes rédempteurs accomplis, s’ils n’avaient pris dans un livre inspiré une forme définitive? Tout d’abord la loi fut rédigée par le peuple appelé à recevoir les oracles de Dieu. Puis les prophètes mirent par écrit leurs paroles enflammées. Enfin, ce fut le tour de l’enseignement du Christ et des apôtres ».(2) Il est merveilleux de savoir que nous avons été comblés de tout ce qui est nécessaire « pour vivre par la foi », à savoir la Bible, Parole de Dieu. (Rom 1.17; Jean 14.6; 6.63).
Cette révélation est complète et suffisante pour nous; elle comprend « Moïse, les prophètes et les Psaumes » (Luc 24.44) quant à l’Ancien Testament, et le témoignage des évangélistes et des apôtres quant au Nouveau Testament (Rom 16.25-27). Ajouter ou retrancher des paroles de cette révélation complète fait tomber sous le jugement de Dieu (Apo 22.18-19). Toute révélation en dehors des Ecritures est sujette à une vérification à la lumière de la Parole de Dieu, la Bible (1 Jean 4.1-3: 1 Cor 14.26-37).
La révélation divine contenue dans la Bible suppose en toute logique une inspiration divine. Le Saint-Esprit a inspiré les 66 livres canoniques qui constituent cette bibliothèque divine, dont 39 se trouvent dans l’Ancien Testament et 27 dans le Nouveau Testament, à l’exclusion des livres deutéro-canoniques. Cette action précise du Saint-Esprit à travers les quelque 40 écrivains revêt un caractère d’autorité divine absolue. Car il s’agit de l’inspiration verbale plénière, infaillible, inerrante et illimitée de toute la Bible. Nous approuvons pleinement la déclaration de Chicago de 1978 qui dit, entre autres: « Nous affirmons que l’Ecriture dans sa totalité est inerrante, exempte de toute fausseté, fraude ou tromperie. Nous rejetons le point de vue selon lequel l’infaillibilité et l’inerrance bibliques ne vaudraient que pour les thèmes spirituels, religieux ou relatifs à la rédemption, et non pour les affirmations qui touchent aux domaines historique et scientifique. Nous nions aussi que l’on puisse légitimement faire usage d’hypothèses scientifiques sur l’histoire de la terre pour démolir l’enseignement de l’Ecriture au sujet de la création et du déluge « . (3) Malheureusement le Dictionnaire Universel Desclée de L. Monloubou et F.M Du Buit sorti en 1984 a pris le chemin d’une théologie libérale et donne un sens restrictif au terme « inerrance »(pages 338-339). Mais notre but ici n’est pas de développer la doctrine de l’inspiration de la Bible ou de la défendre par des textes bibliques qui attestent formellement l’inspiration divine plénière, tels que 2 Tim 3.16; 2Pi 1.19-21 ;Mat 5.17-19. Non, « nous acceptons la Bible comme Parole de Dieu. à cause de tout ce qu’elle dit. Elle parle de Dieu qui marche avec son peuple, de péchés et d’infidélités, de guerres et de délivrances, de jugements et de renouveaux spirituels magnifiques, d’hommes pieux qui connaissent Dieu et attendent ou saluent le Sauveur. La réalité glorieuse de Dieu imprègne le tout son autorité souveraine est perceptible à toutes les pages. Seule l’insensibilité spirituelle peut nous empêcher de le voir ». (4) Du reste, on ne peut pas plus expliquer rationnellement la trinité que l’inspiration verbale. La Bible témoigne par elle-même de son origine divine.
C’est la raison pour laquelle la Bible est notre suprême autorité. Ni la tradition, ni l’Eglise, ni les crédos ne peuvent revendiquer logiquement une autorité égale ou même parallèle aux Ecritures. Il en découle logiquement que l’Eglise a comme seule norme de foi et de conduite la Bible, car puisque Dieu parle par elle, elle revêt un caractère d’autorité absolue, de fiabilité à toute épreuve. La chute du premier couple a été provoquée par la désobéissance à la Parole de Dieu. La faiblesse du peuple de Dieu aujourd’hui provient en partie de sa désobéissance à la Parole de Dieu. Nous ne livrons pas « nos membres » (= nous-mêmes) à Dieu, car nous désirons garder une certaine autonomie sur nos vies (Rom 6.13-14). Si nous reconnaissions l’autorité de Dieu à travers les Ecritures, notre vie toute entière lui serait livrée pour connaître sa volonté et pour marcher dans ses voies (Col. 1.9-14).
Connaître Dieu, l’aimer et le suivre, tel est notre devise. Sa seigneurie sur nous doit être entière, et sur nos activités « spirituelles » et sur nos activités « séculières ».
Par l’Esprit de Dieu qui nous a régénérés et qui habite en nous, nous comprenons les Ecritures. Notre intelligence sanctifiée saisit ses pensées et notre volonté se soumet à l’autorité de sa Parole. Le même Esprit qui a inspiré les écrivains sacrés nous illumine et nous donne aussi la force d’appliquer cette Parole à toute notre vie. Dieu a parlé par son Fils et les Ecritures. Sommes-nous prêts à l’écouter et à lui obéir sans poser de conditions ?
1. « Handbuch des christlichen Glaubens », Brockhaus Verlag. Wuppertal divers auteurs, page 14.
2. René Pache dans « L’inspiration et l’autorité de la Bible » Ed. Emmaüs, CH 1806 St-Légier, page 22.
3. « La perfection de la Bible » par Charles C. Ryrie. éd. La Maison de la Bible, Genève-Paris, page 115. Il s’agit du douzième article de la « Déclaration de Chicago » citée en annexe.
4. P.Wells dans « Quand la Bible parle de la Bible ». Ed. Kérygma, Aix-en-Provence, pages 10-11.
Nous recommandons également les ouvrages suivants à nos lecteurs :
– « Quand Dieu a parlé aux hommes » par P.Wells (Ed.L.L.B.Guebwiller), un des meilleurs ouvrages qui vient de sortir et qui défend avec une grande clarté la révélation, l’inspiration et l’autorité divines de la Bible.
– « La pleine inspiration des Saintes-Ecritures » ou Théopneustie, par L. Gaussen, réimpression PERLE (Ed. Emmaüs, CH 1806 St-Légier), ouvrage le plus complet sur l’inspiration plénière des Ecritures. Publié en 1842, il fait autorité encore aujourd’hui.
– « Dieu parle ». Etudes en hommage à Pierre Courthial, Ed. Kerygma, Aix-en-Provence.
- Edité par Lüscher Henri
Jéricho – La victoire
Rencontrer un ange
Le peuple d’Israël a pris pied dans le pays à conquérir. Il y est entré par un miracle en traversant le Jourdain à pied sec, tout comme il était sorti d’Egypte par un miracle en traversant la mer des Joncs. Le décalage de 40 ans entre les deux événements était dû à l’incrédulité du peuple. Quelle est l’instruction qui en découle pour nous chrétiens aujourd’hui? Car tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance (Rom 15.4).
La sortie d’Egypte (notre conversion) devrait être suivie de près par l’entrée en Canaan (jouissance de la vie de résurrection de Jésus-Christ). Saisir le salut par la foi et vivre la vie de sanctification et de victoire par la même foi, par le Saint-Esprit reçu à la conversion : ces deux aspects de la vie chrétienne ne devraient pas être marqués par un décalage de 40 ans ! Ne pas entrer dans la vie victorieuse n’est pas égal à perdre son salut, mais à perdre les bénéfices spirituels et pratiques promis à tout chrétien authentique.
Chrétiens découragés, relevez la tête ! Paul parle de patience, de consolation et d’espérance. Dieu veut vous faire découvrir que vous pouvez entrer en possession du pays des promesses. La prise de Jéricho peut vous y instruire. Que le Saint-Esprit dont vous portez le sceau (Eph 1.13) vous donne cette patience et vous console: il y a de l’espoir! Le cheminement d’Israël sous la conduite de Josué peut être le vôtre sous la conduite de Jésus (les deux noms veulent dire « Sauveur »).
Le premier point à découvrir (ou à redécouvrir), c’est que « Dieu est vivant ». Les Israélites ont vécu pendant 40 ans comme si Dieu était mort; Josué leur rappelle: Dieu est vivant parmi vous (Jos 3.10). Avez-vous vécu comme si Dieu était mort? Avez-vous vécu sans compter sur l’intervention de Dieu ? Vos activités chrétiennes peuvent-elles s’expliquer par vos capacités naturelles? Peut-être continueriez-vous à fonctionner bien chrétiennement même si Dieu mourait ? Quelle différence cela ferait-il ? As-tu le renom d’être vivant, mais tu es mort (Apoc 3.1)? Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre: tu le sais, mais y crois-tu ? Tout pouvoir ! Pas de limite à ce que le Seigneur peut accomplir dans ta vie ! Mais ce sera pas à pas qu’il te mènera sur le terrain de la vie victorieuse, et il te fera passer par où tu n’as pas encore passé (Jos 1.3 ; 3.4).
Dieu avait donné à Moïse un ange pour chasser l’ennemi devant le peuple. Il en envoie un à Josué qui lève les yeux vers la formidable forteresse de Jéricho – et il voit un ange ! Cet ange se présente comme un guerrier, l’épée tirée à la main. (A lire : Jos 5.13-15.) Josué, tout naturellement, veut savoir de quel côté ce guerrier se range. La réponse est catégorique: « D’aucun ! Je ne suis pas venu pour prendre parti. Je suis venu pour prendre la situation en charge. » Josué est en face du chef de l’armée de l’Eternel. C’est lui le général. Ce n’est pas à nous de faire les plans, espérant que Dieu sera bien de notre côté. Jéricho n’est pas notre problème: Dieu s’en charge.
Josué l’a immédiatement compris: Parle, je t’écoute. Oui, bien sûr, nous écoutons Dieu. Cela ne suffit pourtant pas. Josué se prosterne en signe de soumission. Il connaît le récit du buisson ardent, mais il a oublié d’ôter ses sandales. Il pense marcher dans ses propres souliers. Josué doit redécouvrir ce que Moïse avait oublié : Dieu est présent, c’est lui qui me dit où aller, mes pieds suivront le chemin qu’il m’indiquera.
Dieu n’a pas changé. Le principe est resté le même : le buisson ardent, le chef de l’armée de l’Eternel, le Saint-Esprit en moi… Le Seigneur est présent, il veut prendre en charge. Ote tes souliers; mets-toi sur le terrain de l’entière dépendance de Dieu; marche dans la victoire que le Seigneur a déjà préparée et prends possession du pays qu’il a déjà conquis.
Jéricho représente la forteresse de Satan dans le pays à posséder, dans la vie du chrétien. Comment vaincre cet obstacle ? Héb 11.30 nous le dit: C’est par la foi que les murs de Jéricho tombèrent.
Avant de continuer, lisez Josué 6.
Faire tomber la forteresse
Josué s’attendait vraiment à ce que les murs tombent: Poussez des clameurs, car l’Eternel vous a donné la ville ! A la regarder, elle paraissait toujours aussi imprenable que jamais. Quel est l’obstacle qui empêche la vie de Christ de s’épanouir en vous ? Vous attendez-vous à le voir tomber ? Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours (Héb 11.30). Ils ne tombèrent pas le premier jour…
Le chiffre sept semble jouer un rôle important: 7 sacrificateurs, 7 trompettes, 7 jours, 7 tours. C’est le chiffre de la perfection divine. Dieu est une trinité, et il est le créateur. Or la terre est caractérisée par les 4 points cardinaux, et la création est représentée par les 4 êtres vivants dans l’Apocalypse (4.5-7). Le chiffre 7 représente donc le Dieu trinitaire créateur (3 + 4). Le symbolisme du chiffre 7 quatre fois répété indique clairement que la victoire est donnée par Dieu. Mais si certains expliquent la chute des murailles par un tremblement de terre (pourquoi pas?) ou par les vibrations créées par les cris du peuple (peu probable), il y a manifestement une intervention directe de Dieu, donc un miracle.
Pourquoi le peuple devait-il faire le tour de la ville le septième jour, pourtant le jour de repos, le sabbat? Ce jour devait être sanctifié (= mis à part) pour glorifier Dieu, et il était défendu de faire son propre travail ce jour-là. Or, si les murs de Jéricho sont tombés, c’était l’oeuvre de Dieu (comme les guérisons de Jésus faites le sabbat), et non celle des Israélites. Leur « oeuvre » était une cérémonie religieuse…
Quant aux « trompettes », il s’agissait du « chophar yobelim », du cor des jubilés, qui symbolise la proclamation de l’Evangile, qui est à la fois une déclaration de guerre à Satan et la proclamation de la victoire (dont le jubilé est l’expression). – Prophétiquement, la septième et dernière trompette sonnera aussi le septième jour (à la fin de la semaine prophétique) pour annoncer la victoire finale de Jésus-Christ sur Satan (1 Cor 15.52 ; Apoc 11.15).(1)
L’interdit
La ville sera vouée à l’Eternel par interdit, elle et tout ce qui s’y trouve. Hommes, femmes, enfants, bébés, les animaux, tous doivent mourir.
Choquant, n’est-ce pas ? Mais c’est un ordre de Dieu. Deut 13.16 montre que c’est le sort des communautés adonnées à l’idolâtrie. Israël ne devait pas en être contaminé. En devenant l’instrument d’un châtiment si terrible, Israël devait comprendre, d’une part, quel serait son propre sort s’il tombait dans le même péché, d’autre part, que Dieu est saint et ne peut tolérer l’idolâtrie et la conduite immorale qui l’accompagne.
Rien de ce qui servait Satan ne devait subsister. Rahab, elle, avait servi l’Eternel en hébergeant les deux Israélites envoyés en reconnaissance par Josué. Le cordon de fil écarlate (Jos 2.18) qui signifie le salut pour Rahab et les siens est un symbole du sang de Christ qui sera répandu pour le pardon du péché du monde entier (1Jean 2.2).
Jéricho est un type des prémices. La première récolte appartient à Dieu, de même que le premier-né (que les païens offraient souvent en sacrifice). Jéricho représentait les prémices du pays de Canaan c’est pourquoi la ville entière était vouée à Dieu.
C’est un autre fil qui traverse toute la Bible : ce que nous avons appartient en propre à Dieu, car qu’avons-nous que nous n’ayons reçu ? Si Dieu demande les prémices, c’est pour nous rappeler qu’il doit être honoré le premier, qu’il en a l’emploi prioritaire. Dans l’AT, la loi avait fixé 10 % les dons dus à Dieu. C’était le minimum. En plus, il y avait les offrandes qui étaient proportionnelles à l’affluence individuelle. Le principe est resté le même. Aucun chrétien qui a pratiqué la dîme et l’offrande (le maximum de ce qu’il pouvait donner sans précipiter sa famille dans les dettes) n’a jamais manqué du nécessaire. Je puis en témoigner. Deux textes seraient ici à relire: Mal 3.8-10 et 2 Cor 8.13-15.
Le peuple d’Israël exécuta exactement l’ordre de Josué. Jéricho devait dès lors rester ouverte à tout venant, en témoignage de l’ennemi vaincu. Aussi une malédiction est-elle prononcée contre quiconque rebâtirait Jéricho (6.26), malédiction qui se réalisa 500 ans plus tard contre Hiel (1 Rois 16.34).
Jéricho est vaincue, le bastion le plus formidable de l’ennemi est anéanti, le pays peut être conquis. Tout est bien! Et pourtant…
1. Sur ce point, on peut être d’avis différent. Mon point de vue n’engage pas mes corédacteurs
- Edité par Schneider Jean-Pierre
3. LA CREATION ET LE CREATEUR
A. La création
En ouvrant notre Bible, nous sommes immédiatement confrontés à la création.
Les faits de base de la création
L’univers n’existe pas par lui-même et il n’est pas éternel. Il dérive son existence de Dieu seul. Gen 1.1; 1 Cor 8.6; Apoc 10.6.
Dieu créa toutes choses par la puissance de sa seule Parole. Ps 33.6,9. Dieu n’était nullement obligé de créer; il l’a fait par un acte de sa libre volonté souveraine et pour sa propre gloire. Act 17.25; Apoc 4.11 ; Col 1.16; Rom 11.33-36.
Quelques considérations à partir de Gen 1.1 et 2.3.
Certaines choses furent créées dans le sens qu’elles étaient fondamentalement nouvelles et inédites, ce que l’hébreu exprime par le mot « bara » (appeler à l’existence ce qui n’existait pas avant)(1). Ce mot utilisé uniquement par rapport à Dieu se trouve dans Gen 1.1 (création de la matière dont l’univers est fait) Gen 1.21 (création des animaux aquatiques et des oiseaux), trois fois dans Gen 1.27 (création de l’homme) et dans Gen 2.3, où il est appliqué à toute l’oeuvre de la création. On rencontre encore ce verbe « bara » dans Gen 5.1,2; 6.7; Deut 4.32 – toujours en relation avec la création de l’homme.
Toutes les autres choses ont été faites (« asah » en hébreu) Gen 1.7, 16 et 25(la voûte céleste, les astres et les autres animaux).
Toute l’oeuvre créatrice fut accomplie en six jours. « L’auteur de la Genèse a pris le plus grand soin de s’exprimer de telle manière que le lecteur comprenne bien qu’il s’agit de jours dans le sens « littéral », donc dans le sens d’une rotation de la terre sur son axe. Le mot « yom » (jour) tel qu’il est employé dans le texte de Genèse 1 exclut toute interprétation symbolique.(2)
Toute la création était parfaite et correspondait exactement à la pensée de Dieu. Gen 1.31.
La création de l’homme
Elle fut précédée par un conseil divin. L’homme, couronnement de la création, fut créé distinct des animaux. Gen 126.
L’homme fut créé « mâle et femelle » dès le début, de sorte que toute la race humaine descend d’un seul couple humain. Gen 1.27; 2.4-25. La bénédiction de Dieu reposait sur l’homme, qui fut investi d’un mandat précis. Gen 1.28.
Dieu institua le mariage en vue de la procréation, le sabbat comme jour de repos en l’honneur de Dieu, et le travail pour gérer la création, sur laquelle l’homme devait dominer. Gen.1.26-2.25. L’homme, qui connaissait la volonté de Dieu, pouvait aussi bien lui obéir ou tomber dans le péché par la désobéissance. Gen 2.16-17 voir aussi Rom 1.19; 2.15 ;Gen 3.
D’autres passages bibliques sur la création
Tout sans exception fut créé par le Christ, en qui tout l’univers subsiste. Col 1.16-17; Jean 1.1,3,10; Héb 1.2-3.
Cependant, le Saint-Esprit est l’agent de la création. Gen 1.2 ; Job 26.13; Ps 104.30. (3)
Dès le commencement, tout ce qui fut créé par Dieu témoignait de sa puissance et de sa divinité éternelles. Rom 1.20.
Deux remarques
1. En dernière analyse, nous ne croyons tout cela que parce que Dieu l’a révélé (Heb 11.3), et nous sommes dans la joie à la pensée que du sein des ténèbres, la lumière a brillé dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ .2 Cor 4.6
2. Il y a des dizaines de livres sur le marché qui montrent que la théorie dite de l’évolution ne peut être soutenue par aucune preuve basée sur des faits et que seul le récit biblique donne une explication de l’origine de l’univers qui s’accorde avec l’évidence des faits.
B. Le créateur
DIEU EST LE MAITRE ABSOLU DE TOUTES CHOSES.
Voici 3 passages clés :
Dan 4.32 – Ps 135.6 – Eph 1.11
Voici pourquoi cela ne doit pas nous étonner :
Dieu ayant tout créé, quoi d’étonnant qu’il en ait la maîtrise absolue ? Rien ne peut jamais prendre Dieu au dépourvu puisqu’il connaît tout parfaitement d’avance. Act 15.18; 1Pi 1.11-12.
Comme Dieu est tout-puissant, rien ne peut jamais échapper à son autorité. Ps 115.3.
Dieu étant parfaitement libre (Dan 4.32), rien ne peut jamais l’empêcher d’accomplir toute sa volonté.
Il en découle 2 conclusions :
1. Dieu dominant toutes choses, le « hasard » est exclu. Prov 19.21 ; 21.1.
2. Pour la même raison, il n’y a pas de « sort » aveugle. Ps 103.19.
Réponses à quelques objections
Première objection: « Si Dieu a tout sous son contrôle, je ne suis donc pas responsable de mes actes ».
Réponse: Nous accomplissons notre propre volonté. Mais la souveraineté de Dieu est telle que, tout en nous laissant faire ce qui nous plaît, il s’assure que nos actions soient le moyen par lequel il accomplira son plan. Gen.45.3-8; 50-20.
Deuxième objection: « Si Dieu a tout sous son contrôle, ce qui doit arriver arrivera, quoi que je fasse ».
Réponse: Nos actions, loin d’être sans importance, ont tout au contraire une très grande portée. Pour que le but que Dieu a en vue soit atteint (nommons-le D), Dieu fait qu’arrive d’abord A, puis B et C. Néanmoins, ceux qui agissent sont libres, même si par leurs actions le plan de Dieu s’accomplit.
Troisième objection: « Si Dieu a tout sous son contrôle, il doit donc être l’auteur du péché ».
Réponse: Dieu n’a aucune part au péché, comme il ressort de Jac 1.13; ses yeux sont même trop purs pour voir (contempler) le mal (Hab 1.13). Le fait est que nous sommes entièrement responsables du péché que nous commettons, même s’il sert aussi à exécuter les projets de Dieu (Act 4.28). La sainteté de Dieu va de pair avec sa souveraineté absolue (Apo 4.8; Deut 32.39).
Quatrième objection: « Si Dieu a tout sous son contrôle, comment expliquer les péchés des justes et la prospérité des méchants ? »
Réponse : Le péché continue à demeurer dans les membres du croyant jusqu’au jour de la résurrection (Rom 7.14-25).D’autres sont ouvertement révoltés (Rom 1.18-32). Mais tout sera redressé au jour du jugement (Rom 2.1-16).
1. H.M. Morris, « The (Genesis Record » Baker Book House, Grand Rapids), p.39-4O.
2. H.M. Morris, ibid. p.55-56
3. En hêbreu, le mot « ruach » signifie aussi bien « souffle » que « esprit ».
- Edité par Olyott Stuart
HEBREUX 10.19-39
EXHORTATION CENTRALE DE L’EPITRE
EXHORTATION CENTRALE DE L’EPITRE
Dès son début, l’épître aux Hébreux s’est attachée à démontrer la supériorité de Christ sur les personnalités et les institutions de l’AT. La partie doctrinale conclut (Héb 10.18) que la question du péché a été tranchée, une fois pour toutes, par l’offrande unique de Jésus-Christ lui-même. La suppression de l’obstacle ouvre au croyant une vie vraiment nouvelle, qui fera l’objet de la partie pratique de l’épître, dès Héb 10.19.
Cette manière rappelle celle de l’épître aux Romains. Après l’exposé magistral de la doctrine du salut (Rom 1-11), sa mise en pratique est aussi présentée comme conséquence logique, par le même mot « donc » (Rom 12.1). La révélation de Dieu doit toujours conduire à la vie.
1. Hébreux 10.19-25: Plénitude de vie
L’oeuvre de Christ entraîne des conséquences pour les croyants, envers Dieu et aussi entre eux.
1.1. Communion avec Dieu (v.9-23)
Par comparaison avec le culte de l’ancienne alliance, apparaissent 4 privilèges de la nouvelle:
– libre accès dans la présence de Dieu,
– le sang de Jésus suffit pour cela,
– un chemin nouveau et vivant: Christ lui-même (Jean 14.6),
– un grand sacrificateur, présent et actif, au bout du chemin (cp. Héb 12.2; Apo 22.13).
Pour en bénéficier, les adorateurs doivent remplir 4 conditions morales:
– un coeur vrai (v. 16), une réelle affection pour Dieu,
– une foi pleine et entière en Dieu, appuyée sur sa fidélité (v23);
– un coeur purifié d’une mauvaise conscience, sans mélange,
– le corps baigné d’eau pure, toute la personne sanctifiée par la parole de Dieu (Jean 13.10; Eph 5.26).
Ainsi approchons-nous de Dieu !
1.2. Communion entre croyants (v. 24-25)
La relation rétablie avec Dieu conduit chaque croyant à rejoindre les autres, dans un climat bienveillant d’intérêt réciproque.
a) Vigilance mutuelle (v.24)
Veiller sur (et non surveiller) les autres est le lot de chaque croyant, pour encourager les oeuvres bonnes inspirées par l’amour.
b) Persévérance dans le rassemblement (v.25)
Localement il représente l’église universelle et préfigure le ciel.
c) Encouragement mutuel (v.25)
Parfois aussi avertissement, mais toujours dans l’humilité et la perspective du retour de Jésus-Christ.
Ainsi approchons-nous des frères!
2. Hébreux 10.26-39: quatrième avertissement
2.1. L’apostasie. un danger redoutable (v.26-31)
Tout homme informé est devant un choix. Volontairement (v.26) il peut refuser le salut offert en Christ! Dieu ne contraint personne, mais il ne cesse d’alerter.
Déjà Deut 32.35-36 annonçait le châtiment terrible du Dieu vivant, sur les rebelles. Combien plus sera-t-il sévère et certain sur ceux qui auront négligé un si grand salut (Héb 2.3)!
2.2. Encouragement nécessaire (v.32-39) L’avertissement solennel en appelle au souvenir et à la réflexion des perplexes (comme en Héb 6.9)
a) Le rappel des débuts (v.32-34) : souffrances, moqueries, dépouillement, évoque l’indéniable vécu d’un temps heureux et béni. Pourquoi serait-il révolu?
b) les raisons de persévérer abondent (v.35-37) : récompense, patience formatrice, venue du Seigneur, plaire à Dieu, dans la foi, jusqu’au plein salut définitif.
3. Conclusion
La foi (v.22) sera illustrée par les exemples du chapitre 11.
L’espérance (v.23) inspirera Héb 12.1-17.
L’amour (v.24) pénétrera diverses circonstances de la vie, au chapitre 13.
Présentées ensemble au début de la partie pratique de l’épître, ces 3 choses qui demeurent (1 Cor 13.13) découlent directement du sacrifice unique, qui demeure à toujours lui aussi, et du souverain sacrificateur établi pour l’éternité.
Rarement l’Ecriture met aussi en évidence ensemble la vie de chaque jour et l’état éternel.
Le ciel commence sur la terre!
HEBREUX 11 – LA FOI DANS LA VIE
Sans doute l’un des plus importants de la Bible ce chapitre montre comment la foi anima la vie des hommes d’autrefois, dans des temps et des circonstances très différents.
1. Hébreux 11.1-3: Définition et application de la foi
Affirmée en Eph 2.8 comme le moyen du salut par grâce, la foi est ici définie dans sa nature, et présentée dans une application universelle.
1.1. Définition de la foi
Ferme assurance des choses qu’on espère et conviction intérieure de celles qu’on ne voit pas, la foi est comme un sixième sens. Elle rend actuel le futur et sensible l’invisible.
Dieu a reconnu l’existence de la foi chez les hommes des temps les plus reculés.
1.2. Application de la foi (générale et permanente)
Il faut la foi pour croire à l’origine invisible de toute la création. La conception matérialiste de l’univers voile à l’homme aussi bien son origine que sa destinée; elle l’enferme dans le désespoir.
La parole de Dieu apparaît comme l’origine de la création (Gen 1), aussi bien que de la foi (Rom 10.17).
2. Hébreux 11.4-38: la foi vécue dans l’Ancien Testament
Après l’aspect général et permanent de la foi, en rapport avec la création chacun des témoins mentionnés va en souligner un aspect particulier, illustré par sa vie.
2.1. Avant le déluge (v.4-7)
a) Abel le sacrifice de la foi (v.4)
Source de sa foi: le témoignage de ses parents, vêtus d’une dépouille d’un animal mis à mort à cet effet (Gen 3.21).
Soumission de sa foi: Abel accepte le jugement de Dieu et son moyen de grâce: sans effusion de sang, pas de pardon (Héb 9.22)!
Portée de sa foi: il parle encore (l’Ecriture ne rapporte aucune parole de lui!) par son sacrifice, premier pas sur le chemin de la foi.
b) Enoch : la marche de la foi (v.5-6)
Nature de sa foi : croire que Dieu existe, et chercher sa présence.
Récompenses de sa foi: il a su qu’il avait plu à Dieu ; il échappa à la mort.
c) Noé : l’oeuvre de la foi (v.7)
Objet de sa foi: l’avertissement divin annonçant le jugement (rôle de la parole de Dieu).
Fruit de sa foi: un saint respect de la parole de Dieu.
Action de sa foi: construire l’arche, ce qui entraîna 3 conséquences:
– son salut et celui des siens (voir 1 Tim 4.16).
– la condamnation du monde incrédule, par sa prédication en actes (2 Pi 2.5)
– l’héritage de la justice de la foi.
Ces exemples si anciens ne sont-ils pas actuels?
2.2. Les patriarches (v.8-10)
a) Abraham l’obéissance de la foi (v.8-1O)
Naissance de la foi dans l’appel divin (parole de Dieu) à se séparer de tout, pour un autre héritage ailleurs.
Réponse et sainte folie de la foi : partir ne sachant où l’on va !
La foi persévérante est contagieuse : Isaac et Jacob arpentent aussi une terre étrangère sur les traces du dépositaire de la promesse. L’espérance de la foi va au-delà du pays visible, jusqu’à la cité céleste, demeure finale promise au croyant. La foi sait attendre!
b) Sara: la force de la foi (v.11-12)
Pourtant hors d’âge, Sara est l’origine d’une postérité nombreuse, car elle crut la parole de Dieu (malgré son doute initial) (Gen.18.9-15)
c) La patrie céleste réservée aux croyants: la destinée de la foi (v. 13-16)
La foi naît ici-bas, mais nous conduit ailleurs (Héb 6. 18-20), par un chemin sans retour. C’est un engagement important. Aussi le « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob« (Act 3.13) réserve un accueil céleste à ceux dont il n’a pas honte.
d) Abraham : l’épreuve de la foi(v.17-19)
Au sacrifice de tout ce qu’il avait quitté, pays et parenté (Gen 12.1), Abraham doit ajouter celui de l’héritier, pourtant objet et porteur de la promesse ! Mais ainsi il a entrevu la résurrection de Christ (Jean 8.56)!
e) Isaac : la bénédiction de la foi (v.20)
Elle ne transmettait qu’une promesse, mais c’était la promesse de Dieu
f) Jacob : l’adoration de la foi (v.21)
A une vie mouvementée (Gen 47.9), Dieu donna une fin merveilleuse et significative de sa grâce envers Jacob.
g) Joseph : la prophétie de la loi (v.22)
L’homme de foi peut occuper une position élevée dans le monde, mais il ne veut pas laisser sa dépouille en Egypte !
- Edité par Promesses
Josué, l’homme qui entra
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Le livre de Josué commence brutalement: Maintenant que Moïse est mort, traverse le Jourdain! Qui est cet homme ? Est-ce trop dire que c’est un génie militaire? La victoire par exemple qu’Israël remporte sur les Amalékites au Sinaï lui est due, humainement parlant. Mais il est loin de n’être que cela. Josué a les qualités de l’homme de Dieu. Moïse le choisit, avec quelques autres, pour l’accompagner sur la montagne quand la Loi est donnée. Lors de la reconnaissance du pays promis, Josué représente sa tribu, Ephraïm, parmi les espions envoyés; seuls lui et Caleb ont gardé la foi en la toute-puissance de Dieu et encouragent à la conquête du pays pourtant bien défendu et aux villes fortifiées. C’est que Josué et Caleb sont « animés d’un autre esprit », car ils n’ont pas oublié les miracles par lesquels l’Eternel a fait sortir Israël du pays de l’esclavage. L’Eternel est avec nous, ne les craignez pas! disent-ils au peuple incrédule (Nom 14.9). Comment peuvent-ils être si sûrs de la victoire ? Ils prennent Dieu au mot, lui qui a dit: Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne aux Israélites (Nom 13.2). Eux seuls croient que Dieu va faire ce qu’il a promis. Eux seuls parmi les centaines de milliers sortis d’Egypte entreront dans le pays promis. Les autres ne purent y entrer à cause de leur incrédulité (Héb 3.19), y inclus Moïse. L’Eternel dit à Moïse et à Aaron : Parce que vous n’avez pas cru en moi.., vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne (Nom 20.12). Ces hommes qui sont montés d’Egypte… ne verront pas la terre que j’ai juré donner à Abraham,… car ils n’ont pas suivi pleinement ma voie, excepté Caleb et Josué… (Nom 32.11-12). Je suis avec toi comme j’étais avec Moïse. Mais l’incrédulité de Moïse l’a empêché de faire ce à quoi Dieu l’avait appelé. Et pourtant, dans le postscript du Deutéronome se trouve ce témoignage splendide: il ne s’est plus levé de prophète comme Moïse, que l’Eternel connaissait face à face. Maintenant qu’il est mort, Dieu en utilise un autre pour accomplir sa tâche. Cependant la Bible ne déprécie jamais Moïse. Il est même dit que Jésus était un prophète à l’instar de Moïse: L’Eternel ton Dieu te suscitera… d’entre tes frères un prophète comme moi: vous l’écouterez! (Deut 18.15) Oui, Jésus est un prophète comme Moïse, mais supérieur à Moïse en ce qu’il n’y a en lui ni faute, ni erreur, ni aucune défaillance (Héb 3). Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l’ai dit à Moïse (Jos 1.3). Il y a quarante ans que le peuple est sorti d’Egypte. Dieu n’a pas changé d’avis: il fait toujours ce qu’il a décidé (Nom 23.19). Dieu attend l’homme qui le prend au mot. Trois fois, Josué entend cette exhortation: Fortifie-toi, prends courage! (Jos 1) Par ses dernières paroles que Matthieu rapporte, Jésus assure à ses disciples qu’il est avec eux tous les jours jusqu’à l’achèvement de l’âge. De quoi être fortifiés! Dieu dit aussi à Josué comment se fortifier: … en observant et en mettant en pratique toute la loi… Tu y méditeras jour et nuit,… car c’est alors que tu réussiras. Cela n’a pas changé. Peut-être que ton manque de courage est du à ta négligence de la méditation de la Parole? Lis-la, médite-la, et tu seras fortifié comme Josué. Josué ordonne alors au peuple d’Israël de se préparer à la conquête de Canaan, car dans trois jours ils y entreront en passant par le Jourdain (Jos 1.10-11). Quel culot! Cet homme veut essayer d’accomplir ce que le grand Moïse n’a pas pu accomplir en quarante ans ! Non, il ne va pas essayer – il croit tout simplement que Dieu fera ce qu’il a dit. En fait, Moïse a essayé – et il a donné la Loi à Israël, alors que Josué a cru – et il a donné le pays à Israël. Il y a là le double secret de la vie consacrée agréable à Dieu : croire Dieu et faire ce qu’il demande. Si la foi sans les oeuvres est morte, les oeuvres sans la foi sont des échecs, comme nous le verrons par la suite. Le troisième jour au matin, ils entrent dans le pays promis. Il y aura un autre troisième jour au matin duquel le Christ ressuscitera des morts; par là il nous fait entrer dans le pays promis. Car Canaan n’est rien d’autre que la jouissance, sur terre, de la vie de résurrection de Christ. C’est aussi là que la Pâque peut être célébrée, face à la forteresse réputée imprenable de Jéricho. Le pays produit le grain qui permet de faire les pains sans levain. La Pâque rappelle la délivrance passée; elle rappelle que le premier-né doit mourir – image du Christ, le Fils premier-né, la Personne de la Trinité qui est notre propitiation, mort et ressuscité, vivant et prêt à venir conquérir la terre promise au sens littéral pour y établir le royaume qu’il gouvernera avec un sceptre de fer. Voici donc le peuple d’Israël face à l’obstacle formidable que représente Jéricho, la forteresse de Satan dans le pays à posséder! Les recherches archéologiques ont révélé que Jéricho était une petite ville recouvrant quatre hectares seulement. L’armée israélite pouvait aisément l’encercler. Quand les murs tomberaient, chaque soldat pourrait tirer son épée et y entrer. Comme la ville fut brûlée mais non pillée, tout resta en place. On trouva nombre d’ustensiles, et le grain qui était resté dans les fosses creusées dans le roc pour résister au siège. Le dessus des greniers furent brûlés, alors que le grain dessous resta intact. On en planta, et il poussa ! Quel merveilleux symbole de la grâce. Car dans le NT, Jéricho devint un lieu de bénédictions: l’aveugle Bartimée et deux autres aveugles y furent guéris par Jésus (Marc 10 ; Mat 20) le voleur Zachée y fut converti (Luc 19). Mais cela arriva 1500 ans plus tard… Les deux espions que Josué envoie et qui ont la vie sauve grâce à la prostituée Rahab, font une découverte ahurissante: depuis 40 ans, les Cananéens sont pris de terreur à la pensée de l’invasion par les Israélites au point d’en perdre le souffle ! (Jos 2.9-11). Tout ce qui les étonne, c’est qu’Israël attende si longtemps pour prendre ce que Dieu leur a donné… Israël avait donc tourné en rond dans le désert, parcourant des kilomètres et des kilomètres avec ses tentes et ses troupeaux, se nourrissant d’un menu uniforme consistant en manne et en cailles, alors que le pays coulant de lait et de miel attendait qu’il en prenne possession. Combien de chrétiens sommes-nous de courir d’une activité à l’autre, comme si nous essayions de compenser le manque de direction par le nombre de kilomètres! Quelle direction ? Celle de l’arche, qui est le symbole de l’alliance et dont les objets qu’elle renferme symbolisent le contenu de la foi et de l’intention de Dieu à notre égard. Par où l’arche a-t-elle mené le peuple ? Par un chemin où il n’avait jamais passé avant (Jos 3.4). Le désert? On connaît. Le pays de la plénitude? Suivons le divin guide! Jean-Pierre SCHNEIDER |
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- Edité par Schneider Jean-Pierre
HEBREUX 10.1-18 – LES SACRIFICES ET
L’OFFRANDE
Fin de la partie « doctrinale » de l’épître, cette portion conclut admirablement le remarquable exposé, qui a présenté Christ comme supérieur aux hommes et aux institutions de l’Ancien Testament, qu’il accomplit et remplace.
Le souverain sacrificateur apparaît déjà en Héb 2.17 et 4.14, mais surtout en Héb 5 (Aaron) et 7 (Melchisédek). C’est le point capital du livre (Héb 8.1): Christ a remplacé définitivement tous les sacrificateurs antérieurs. De même, il fallait établir que son sacrifice unique a remplacé tous les autres. C’est ici une magistrale démonstration de la double vérité: Christ, seul sacrificateur et seul sacrifice pour l’éternité.
1. Hébreux 10.1-4: Limites et rôle de la loi
a) N’ayant que l’ombre et non l’image même, la loi s’avère incomplète et insuffisante. Les biens à venir (déjà en Héb 9.11) correspond aux bénédictions que Christ devait apporter.
b) La loi ne pouvait rendre parfaits, accomplis, les croyants venant à Dieu par elle. Elle n’installait pas un ordre définitif au niveau élevé voulu par Dieu.
c) La répétition des mêmes sacrifices confirmait leur insuffisance.
d) Ainsi, les péchés étaient plutôt rappelés à la conscience que vraiment expiés. L’exclamation de Jean-Baptiste (Jean 1.29) prend une valeur et une force exceptionnelles face au verset 4!
Ailleurs, l’Ecriture révèle (Rom 3.20) que Dieu n’a pas voulu faire de la loi le moyen du salut, du fait que c’est elle qui révèle le péché (Rom 7.7)
2. Hébreux 10.5-10: Christ venu pour faire la volonté de Dieu
La citation du Ps 40 est vue ici comme une déclaration de Christ lui-même. Son entrée dans le monde correspond à sa naissance dans un corps. Christ s’est d’abord anéanti (Phil 2.7) en prenant une position d’esclave, puis encore abaissé en devenant semblable aux hommes, dans la matière et dans le temps, alors que Dieu est esprit (Jean 4.24) et éternel!
Christ fut à la fois:
– l’holocauste (Lév 1), offert à Dieu tout entier (Héb 9.14)
– l’offrande de gâteau (Lév 2), dans la perfection de sa personne humaine sans péché (Jean 14.30) ;
– le sacrifice pour le péché (Lév 4), comme principe actif du mal résidant dans la nature humaine (Rom 8.3: le péché dans la chair) ;
– le sacrifice pour le débit, lorsque la culpabilité est dans l’acte commis (Lév 5.14 et ss).
En rapport avec ces deux derniers sacrifices – les seuls concernant les pécheurs – remarquons les exhortations à mourir au péché (Rom 6.11) et aux péchés (1 Pi 2.24).
Soulignons enfin l’insistance du texte sur ce sacrifice accompli une fois pour toutes: Héb 7.27 9.12 (14 aussi), 25, 26 (2 fois), 28; 10.10, 12, 14.
Comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois (Héb 9.27), la mort du Christ à la croix est unique… et suffisante. Il n’est pas question de la renouveler, mais de l’annoncer (1 Cor 11.26), jusqu’à ce qu’il vienne, dans la fraction du pain.
3. Hébreux 10.11-14: Perfection du sacrifice de Christ
Elle éclate, dans la comparaison suivante, sur 7 plans:
Sacrificateurs | Christ | |
position | debout | assis |
dans le temps | chaque jour | une fois |
nombre | répétition, souvent | une seule offrande |
qualité sacrifices | insuffisants | un seul suffit |
durée | pour un temps | pour l’éternité |
attente | leur remplacement | victoire consommée |
par d’autres | (cf. Rom 16.20) | |
effet | rappeler les péchés | conduire à la |
perfection | ||
les « mis à part » |
Christ, élevé à la perfection (Héb 5.9 ; 7.28), y invite les siens (6.1).
4. Hébreux 10.15-18: Témoignage de l’Esprit Saint
Soucieux de s’en référer, pour conclure, à l’autorité du Saint Esprit, comme déjà 2 fois (Héb 3.7 et 9.7), l’auteur cite encore Jér 31.33-34. L’alliance offerte est un engagement de Dieu envers le croyant et réciproquement, touchant le coeur (origine de la vie) et la pensée (origine de l’action), réformée selon Rom 12.2.
Le pardon sans retour de Dieu est souligné par le fait non qu’il oublie, mais qu’il ne veut plus se souvenir d’une affaire réglée à la croix (quel contraste avec Héb 10.3).
Tout est accompli (Jean 19.30), en Christ pleinement (Col 2.10). Vraiment, Christ est la fin de la loi en vue de la justice pour tout croyant (Rom 10.4).
Désormais donc, toute nouvelle offrande pour le péché est superflue. En revanche, c’est chaque jour que nous avons à en demander l’application dans chacune de nos vies de chrétiens, encore accessibles aux péchés.
- Edité par Choiquier Jean
Le début du chapitre 9 a rappelé le culte de l’ancienne alliance, selon la loi. Chacun des objets utilisés autrefois en a souligné un aspect particulier; mais l’idée centrale de ce culte reste la relation que Dieu a voulu établir avec les hommes. Cette pensée va dominer aussi le reste du chapitre, consacré au culte de la nouvelle alliance, rendu possible par le Christ.
1. Hébreux 9.11-14: Christ entré au ciel
C’est par rapport au culte d’Israël que Christ a apporté les biens à venir, comme aussi le monde à venir (Héb 2.5). Ce futur a déjà commencé pour l’Eglise, qui en jouit par la foi.
a) Comme souverain sacrificateur,
Christ est entré au ciel, dans le lieu très saint de la présence de Dieu, comme autrefois le souverain sacrificateur dans le tabernacle, le grand jour des expiations (Lév 16); mais:
– dans un tabernacle hors de cette création
– avec son propre sang (en grec = « à travers »),
– une fois pour toutes,
– avec une rédemption éternelle.
b) Comme victime expiatoire, il est:
– offrande volontaire (les animaux étaient contraints),
– en accord avec l’Esprit éternel (et non selon une loi temporaire),
– sans tache,
– avec un sang purificateur meilleur
· dans sa nature : boucs et taureaux, cendre d’une génisse (Nom 19.1),
· dans ses effets: la conscience (et non la chair) libérée des oeuvres mortes, le service (= culte) du Dieu vivant.
2. Hébreux 9.15-17: Christ médiateur de l’alliance
Le besoin d’un médiateur entre Dieu et l’homme a été ressenti depuis longtemps déjà (Job 9.33) ; Jésus Christ l’est devenu (1 Tim 2.5) par sa mort à la croix, riche en effets bénis:
– elle ratifie la nouvelle alliance (en grec, alliance et testament sont un même mot),
– elle acquiert aux croyants l’héritage éternel promis,
– elle était nécessaire à cet égard.
3. Hébreux 9.18-26: Rôle éminent du sang dans l’alliance
3.1. Dans l’ancienne alliance (Héb 9.18-23)
Aspersion du sang, dès le début (Ex 24.8), sur le livre de la loi, le peuple, le tabernacle, les ustensiles du service, presque tout, selon la loi. Le signe de la vie donnée en rançon est inséparable de tout culte ou service pour Dieu. La loi ne valait que pour la terre. Pour la purification du ciel (et de l’Eglise, peuple céleste, qui s’y trouve déjà quant à sa position, Eph 2.5-6), il fallait de meilleurs sacrifices.
3.2. Dans la nouvelle alliance (Héb 9.24-26)
Christ est entré dans le véritable sanctuaire qu’est le ciel. Il y paraît:
– maintenant,
– pour nous,
– à la face de Dieu,
– une seule fois (et non une fois l’an),
– avec son propre sang,
– avec la valeur d’un sacrifice unique, parce que suffisant (cf. Héb 10.1-4),
– pour abolir le péché par son sacrifice.
4. Hébreux 9.27-28: Christ reviendra
4.1. Christ s’est fait homme
La mort est le lot commun des hommes depuis la chute d’Adam (Rom 5.12), comme conséquence du péché. Après la mort vient le jugement, selon les oeuvres de chacun (Apoc 20.12-15).
Christ, comme homme sans péché, était le seul sur lequel la mort n’avait aucun droit. Dès sa naissance pourtant, sa mort sur la croix fut le seul but de sa vie.
Contrairement aux hommes, il a subi le jugement de Dieu, même la seconde mort (= l’abandon de Dieu), de son vivant encore, sur la croix. Il portait alors les péchés des hommes, au point même qu’il a été fait péché (2 Cor 5.21).
4.2. Christ est devenu souverain sacrificateur
Après avoir fait la purification du peuple, le grand jour des expiations, le souverain sacrificateur sortait du tabernacle (Lév 16.17). Alors seulement le peuple savait que le sacrifice était accepté par Dieu.
Christ aussi, sans plus rien avoir à faire avec la question du péché, réglée à la croix une fois pour toutes, sortira du ciel pour attirer à lui pour toujours, ceux qui l’attendent. Ce sera l’enlèvement de l’Eglise (1 Thes 4.15-18).
Sans attendre ce moment, Dieu a envoyé le Saint Esprit, qui rend témoignage aux croyants de leur rédemption accomplie et leur donne déjà la paix avec Dieu (Rom 5.1).
- Edité par Choiquier Jean
Le peuple dans le désert
(deuxième partie)
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La Pâque est le commencement de quelque chose, tout comme l’application à soi-même de la mort expiatoire de Christ à la croix est le début de toute vie chrétienne: il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ dit Paul dans Rom 8.1 mais il ajoute et qui marchent non selon la chair mais selon l’Esprit (aussi au v.4). La délivrance (le salut) est suivie dune marche. La Bible ne connaît pas d’évangile qui n’exige pas un changement radical de vie, changement qui n’est pas possible sans la délivrance initiale, ne l’oublions jamais!
Aussi Moïse enjoint-il au peuple de ne pas l’oublier: Souvenez-vous du jour où vous êtes sortis d’Egypte. Quand cela? Quand l’Eternel t’aura fait entrer en Canaan… tu rendras un culte à l’Eternel. (Lisez Ex 13.3-5) C’est donc un jour à se rappeler dans le pays à posséder ! Prochaine injonction : Rappelle-le à ton fils (Ex 13.8). Quelle impression cela lui fera-t-il au désert ? en l’absence d’une patrie ? après avoir eu de la manne à tous les repas pendant douze ans ? Car c’est à cet âge que le fils israélite entrait dans la communauté des hommes. Je m’imagine ce fils disant à son père : « Ne serait-il pas temps de retourner en Egypte ? J’en ai entendu parler, et cela me paraît bien plus attrayant que ce désert… » Il n’y a pas de plénitude dans le désert. Cela n’expliquerait-il pas la réaction des enfants inconvertis dont les parents vivent dans le désert ? Cela peut même se produire alors que les parents travaillent pourtant pour Dieu (missionnaires, pasteurs, diacres…). Le monde paraît tellement plus attrayant. Selon Ex 23.14-16, le peuple devait célébrer trois fêtes chaque année : Combien de récoltes y eut-il dans le désert ? Aucune Ils ne purent donc pas fêter au désert! Aussi n’y eut-il qu’une seule fête de la Pâque au désert, une année après la sortie d’Egypte (Nom 9.1). Mais avec quoi ? Avec ce qu’ils avaient emporté d’Egypte ! Tant que vous n’avez pas la plénitude de Christ, vous ne pouvez célébrer votre conversion qu’avec les ressources de votre vie non régénérée. « l’énergie de la chair », et cela durera douze mois, et puis – plus de réserves ! Nous pouvons maintenant répondre à la question posée à la fin de l’étude précédente : Qu’est-ce qui explique le comportement d’incrédulité du peuple, cause de son séjour prolongé au désert? La manière dont Dieu avait sorti Israël d’ Egypte sera pour le fils comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux, afin que la loi de l’Eternel soit dans ta bouche (Ex 13.9). |
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Un signe sur ta main
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La main signifie ce que l’on fait. Or, au désert chacun fait ce qui lui semble bon (Deut 12,8); il le fait sincèrement, selon ses propres convictions. Mais quelle corvée de devoir faire ceci ou cela parce que cela semble bien ! C’est parce que chacun fait ce qui lui semble bon à lui que le peuple n’est « pas encore arrivé dans le lieu de repos », dans l’héritage que Dieu veut lui donner (Deut 12.9).
Qu’en est-il de nous chrétiens? Jouissons-nous du repos de Dieu? Nous reposons-nous de nos propres oeuvres pour laisser Dieu agir en nous (Héb 4.9-10) ? Certainement pas tant que nous faisons ce qui nous semble bon. La réception de la vie de Christ est le début d’un développement qui doit aboutir à être conduits par l’Esprit(Rom 8.14). C’est la marque de l’enfant de Dieu qui est entré dans le repos de Dieu, qui jouit du pays à posséder, pays où il n’a plus le droit de faire ce qui est bien « à ses propres yeux » – encore moins ce qui est mal à moins qu’il ne soit dans le désert. |
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Un rappel entre tes yeux
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Nom 11.4-8 nous apprend ce que les Israélites pensaient. Dieu avait pourvu du pain du ciel, la manne, dont ils faisaient des gâteaux ayant le goût de biscuits à l’huile. A la pensée de la viande, des légumes et des fruits qu’ils avaient mangés en Egypte, ils pleuraient! ils en avaient oublié le prix: « On avait cela gratuitement, » Lorsqu’on est mécontent de ce que Dieu donne, fût-ce sa Parole (la manne) ou même son Esprit (l’huile), cela perd sa saveur. Leurs pensées sont nourries par le souvenir de ce dont Dieu les a délivrés! Leurs pensées sont dominées par un ennemi vaincu !
Quel est le contenu de vos pensées ? Etes-vous préoccupé par la satisfaction de vos appétits (bonne chère, plaisirs de la chair…) ? par vos ambitions sociales. politiques, ecclésiastiques ? Où votre imagination vous conduit-elle ? On peut pécher par procuration (films livres…). Jésus nomme le désir d’avoir une femme autre que la sienne adultère, et la haine pour un frère meurtre. Pourquoi la Bible perd-elle sa saveur? Est-ce parce que notre imagination est remplie de choses dont Dieu nous a délivrés? Tant que nous n avons pas abandonné tous les domaines de notre vie à la souveraineté de Christ, les promesses de victoire dans la Bible ne sont que du papier imprimé. Car alors la mémoire est remplie de défaites répétées… Quel souvenir avait Israël du pays de Canaan? Aucun Ce qu’ils en savaient était par ouï-dire: ils n’en avaient aucune expérience personnelle. Dieu veut plus que cela pour nous: Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe, ensuivant le même exemple de désobéissance (Héb 4.11). Empressons-nous de quitter le désert, de prendre possession du repos en entrant dans l’héritage pourvu par Dieu en Christ. Vivons sa vie et non la nôtre, qu’il a prise à la croix à sa mort pour nous ressusciter à une vie nouvelle, sa vie à lui. |
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Dans ta bouche
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Certains Israélites influents s’assemblèrent contre Moïse et Aaron et dirent: Cela suffit ! car toute la communauté, tous sont saints… (Nom 16.3). Dans leur propre estime, ils étaient assez saints. Pourtant ils refusaient la maîtrise que Dieu exerçait sur eux par Moïse et Aaron.
Etes-vous satisfait d’être converti ? d’avoir été pardonné en Christ? d’avoir la certitude d’être enfant de Dieu par l’Esprit habitant en vous 2 Et cependant vous répudiez la maîtrise totale de Christ sur votre être tout entier? Seriez-vous « assez saint » au désert? Ce ne serait qu’à vos propres yeux… Que dit votre bouche à Dieu? « Seigneur, merci de ce que je sois assez saint comme cela »? Et quand Moïse descendit du 5mai. il trouva ce peuple « assez saint » soûl et dansant autour d’un veau représentant Dieu ! Comment le Seigneur nous trouvera-il à son retour? La rédemption est un fait dont on peut se souvenir avec joie seulement dans le pays à posséder. Pourquoi ne pas en prendre possession ? |
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- Edité par Schneider Jean-Pierre
Avec cette série d’articles du pasteur Stuart Olyott à Lausanne. nous ouvrons une nouvelle rubrique. L’ensemble de ces articles évoque les aspects fondamentaux de la doctrine chrétienne présentée. sous forme de courts chapitres. d’une manière concise et facile à retenir. Ayez votre Bible ouverte pendant la lecture. car les passages indiqués vous aideront à saisir toute la portée de ce qui est avancé. Nous savons gré au pasteur Olyott d’avoir mis ce matériel, rédigé en anglais. à notre disposition.
1. LA BIBLE
A. Ce que dit la Bible
Dieu a parle L’univers parle de Dieu. Ps 19.1-3.
Avant la chute, l’homme en comprenait le sens profond. Gen 2.19-20.
Même aujourd’hui, quiconque considère la création doit y découvrir Dieu. Rom 1.18-32; 2.14-15.
Cependant l’homme a tendance à refouler la vérité qu’il entrevoit. Rom 1.18. 21-25. 28.
Pourtant, tout cela laisse l’homme dans l’incapacité de se mettre en ordre avec Dieu ou de le servir de bon coeur. Mais Dieu s’est plu de lui révéler progressivement. en lui adressant la parole, comment s’y prendre. Ces paroles capables de sauver l’homme nous sont maintenant accessibles dans la Bible.
Tirons une première conclusion : Au lieu de débattre la question de l’existence de Dieu, déclarons la vérité. Tout homme a une conscience qui lui dit que Dieu existe.
Dieu parle dans un livre
Nous pouvons savoir sans l’ombre d’un doute que la Bible est la Parole de Dieu: L’AT déclare être Parole de Dieu, ce qui est expressément affirmé par Jésus-Christ et les auteurs du NT. 2 Sam 23.2; Jean 10.35; Act 4.25; 2 Tim 3.16-17; 2 Pi 1.21.
Christ a promis aux apôtres qu’ils seraient divinement inspirés, inspiration qu’ils revendiquent. Jean 14.26; 15.26-27; 1 Cor 2.12: 2 Pi 3.16.
La Bible enseigne des vérités qui dépassent notre compréhension et notre capacité d’invention.
Les prophéties qu’elle contient s’accomplissent.
Bien que composée de 66 livres, la Bible présente une unité parfaite.
La Bible a été conservée d’une manière miraculeuse.
La Bible a résisté à toutes les attaques.
Toujours à nouveau, la Bible a prouvé qu’elle a raison.
La Bible est la Parole de Dieu d’une manière intrinsèque; en cela, elle a besoin ni du témoignage de l’Eglise ni de « preuves » quelconques. Mais tout le monde ne peut pas saisir cela. car tout le monde n’en a pas reçu le discernement spirituel nécessaire. 1 Cor 2.14; Eph 4.18. Pourtant la Bible est ce qu’elle est, que nous le percevions ou non.
Tirons une deuxième conclusion : Ne vous excusez pas de prendre la Bible au mot. Proclamez-la!
Mais Dieu ne parle pas dans tous les livres
Seuls les 66 livres du Nouveau et de l’Ancien Testament sont Paroles de Dieu, à l’exclusion de tout autre livre.
Il n’y a aucune contestation quant aux 27 livres du NT. L’Eglise chrétienne a reconnu avec unanimité quels sont les livres qui portent la marque de l’inspiration divine et a exclu les autres.
Cependant, les livres dits apocryphes, qui n’ont pas été admis dans le canon biblique sauf par l’Eglise catholique, doivent être considérés comme n’ayant pas plus d’autorité que n’importe quel autre écrit humain. En voici les raisons :
1. Les Ecritures du temps du Seigneur Jésus formaient une collection de 39 livres (l’AT sans les Apocryphes), collection que le Seigneur et ses apôtres approuvaient comme étant la Parole de Dieu. Marc 14.49; Luc 24.44; Jean 5.39. Christ a souvent reproché aux Juifs de désobéir aux Ecritures. mais jamais de les falsifier ou de les altérer. Mat 22.29.
2. Ni le Seigneur ni les apôtres n’ont jamais cité les Apocryphes, qui ne furent jamais acceptés par l’Eglise primitive et que même l’Eglise catholique n’intégra dans le canon de l’AT qu’au 16e siècle.
3. Non seulement aucun des livres apocryphes ne se réclame d’être divinement inspiré, mais plusieurs s’en défendent. Certains des livres apocryphes contiennent des fables puériles et encouragent à l’immoralité.
Troisième conclusion : Le respect et la soumission que nous devons à la Parole de Dieu ne doivent jamais être étendus à d’autres écrits.
Application :
Du fait que la Bible est la Parole de Dieu découle une double implication pour nous:
1. Etudions les Ecritures avec diligence et soin. Vouons notre vie à comprendre exactement ce que Dieu a dit.
2. Par amour pour le Seigneur, soumettons notre vie entière aux impératifs de la Bible, à savoir notre vie personnelle, familiale, ecclésiastique…
B. Comment étudier la Bible
La Bible est complète
Il est strictement défendu d’ajouter quoi que ce soit à la Bible. Deut 4.2; 13.1 ; Pr 30.5-6; Apoc 22.18-19.
Aucun complément n’est d’ailleurs nécessaire. 2 Tim 3.15-17 ; Act 20.27 ; Jude 1.3.
Nous avons à appliquer les Ecritures à notre situation propre, sans pourtant y changer, y ajouter ou en retrancher quoi que ce soit.
Première conclusion : N’ayez rien à faire avec des groupes qui enseignent que la Bible seule ne suffit pas.
La Bible est claire
Certaines matières sont difficiles à comprendre, mais non pas les Ecritures elles-mêmes. 2 Pi 3.15-16.
Tout homme peut étudier la Bible. Act 17.11.
Tout chrétien peut la comprendre. Rom 1.7 ; 1 Cor 1.12.
Tout parent peut l’enseigner. Deut 6.4-9.
Quiconque peut s’y conformer. Ps 119.105, 130.
Tout chrétien a reçu le Saint-Esprit, et il ouvrira sa compréhension à la vérité. 1 Jean 2.20, 27.
Deuxième conclusion: Etudiez vous-même la Bible, et ne manquez pas de contrôler tout ce que vous entendez.
La Bible a été préservée
Il n’y a qu’une seule Bible, composée des écrits originaux rédigés par les auteurs sacrés en hébreu, araméen et grec. Ces textes sont les seuls à avoir été inspirés de Dieu. 2 Tim 3.16.
Seules des copies de ces textes nous sont parvenues, mais les erreurs qu’elles contiennent se situent en différents endroits, de sorte qu’il est possible, en comparant les copies, d’élaborer les textes originaux avec une certitude quasi totale.
Aucun autre livre de l’antiquité n’a été préservé aussi pur que la Bible. Dans toute la littérature mondiale, c’est un cas unique qui tient du miraculeux. Car Dieu lui-même a veillé à sa Parole écrite, tout comme il veille sur le déroulement de toute l’histoire humaine.
Troisième conclusion: Lisez votre Bible avec toute confiance, en vous rappelant toujours que votre texte est une traduction et non l’original.
Il faut interpréter la Bible avec exactitude
L’Eglise catholique romaine et les sectes déclarent qu’elles sont les seules à savoir interpréter la Bible comme il faut. En annulant ainsi l’affirmation du Ps 119.105: Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier, elles font de la lumière des ténèbres.
En fait, la Bible s’interprète par elle-même, sinon ce qui précède serait faux. Les passages difficiles sont éclaircis par d’autres, de sorte qu’en comparant les textes tout devient clair.
Nous pouvons aussi constater qu’une seule voix nous parle par la Bible, et non plusieurs. Cela nous permet de formuler ce que la Bible déclare d’une manière dogmatique, par des confessions de foi et des catéchismes.
Quatrième conclusion : Apprenez à connaître la Bible entière, de sorte que vous puissiez étudier chacune des parties en relation avec le tout.
La Bible, notre autorité suprême
Ce n’est que dans la Bible que se trouve la Parole infaillible de Dieu. Elle seule nous révèle ce qu’il nous faut croire et comment il faut nous comporter.
Nous ne sommes donc pas tenus d’accepter l’autorité d’une personne ou d’un conseil, à moins qu’ils soient fidèles à la Bible. Dans ce cas, nous les apprécierons et nous soumettrons à eux chaque fois qu’ils nous rendront attentifs à la vérité contenue dans la Parole de Dieu. Marc 7.6-7 ; 9. 13.
Cinquième conclusion: Ne croyez rien et n’agissez jamais sous pression, a moins que vous en soyez convaincu par le texte même de la Bible.
- Edité par Olyott Stuart
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