PROMESSES

Les EMI : le tunnel obscur et la lumière au bout

Quand j’étais jeune, dans les années 80, j’ai dévoré les livres du psychologue et médecin américain Raymond Moody, premier auteur à succès s’étant penché sur ces Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE, Near Death Experience en anglais [note] Le titre est pudique : puisque tous sont revenus, il est difficile de parler de mort. Mais les livres de Raymond Moody en parlent comme si c’était réellement la mort : La vie après la vie, Lumières nouvelles sur la vie après la vie. Voir également les ouvrages de Kübler-Ross, Osis et Haraldsson etc.[/note] ). Voici une description de ce type d’expérience :
« Voici donc un homme qui meurt, et, tandis qu’il atteint le paroxysme de la détresse physique, il entend le médecin constater son décès. […]
Il se sent emporté avec une grande rapidité à travers un obscur et long tunnel. Après quoi il se retrouve soudain hors de son corps physique, sans quitter toutefois son environnement immédiat ; il aperçoit son propre corps à distance, comme en spectateur. […] Bientôt, d’autres événements se produisent : d’autres êtres s’avancent à sa rencontre, paraissant vouloir lui venir en aide ; il entrevoit les esprits de parents et d’amis décédés avant lui. Et soudain, une entité spirituelle, d’une espèce inconnue, un esprit de chaude tendresse, tout vibrant d’amour, un être de lumière se montre à lui. Cet être fait surgir en lui une interrogation, qui n’est pas verbalement prononcée, et qui le porte à effectuer le bilan de sa vie passée. L’entité le seconde dans cette tâche en lui procurant une vision panoramique, instantanée, de tous les événements qui ont marqué son destin. Le moment vient ensuite où le défunt semble rencontrer une sorte de barrière, ou de frontière, symbolisant l’ultime limite entre sa vie terrestre et la vie à venir.
Mais il constate alors qu’il lui faut revenir en arrière, que le temps de mourir n’est pas encore venu pour lui. À cet instant, il résiste, car il est désormais subjugué par le flux des événements de l’après-vie et ne souhaite pas ce retour. » [note] Citation de R. Moody, La vie après la vie, p. 36-37. On remarque la similitude avec le mythe d’Er que Platon relate dans le dixième livre de La République. Un soldat meurt, visite le pays des morts et revient. Tous les détails observés par Moody sont présents : décorporation, vue d’en haut, vision panoramique et rencontre avec des êtres surnaturels. Cette citation est reprise de mon livre sur la réincarnation(Florent Varak, La réincarnation, Éditions CLÉ).[/note].
Depuis la publication de ces ouvrages, des études scientifiques plus fines ont été menées pour décrire avec précision ce phénomène. Adrien Peyrache est neuroscientifique à l’université McGill, au Canada, où il dirige un laboratoire de recherche. Il note les constantes que l’on retrouve dans ce type d’expériences :
«  Ces travaux conduits par Helena Cassol, neuropsychologue et doctorante en sciences biomédicales, mettent en évidence 11 composantes : vision d’une lumière, rencontre avec des défunts ou avec un être mystique, hyperlucidité, narration de scènes, sensation d’être dans l’obscurité, expérience de décorporation (Out-of-Body Experience, ou OBE), impression d’être mort, souvenir d’événements de vie passés ou de prémonitions, sensation d’entrer dans l’expérience de mort imminente, retour de l’expérience de mort imminente, perception altérée du temps. » [note]  Adrien Peyrache, « Expériences de mort imminente : le quête d’une explication rationnelle », La Recherche, n° 540, octobre 2018, p. 60-64.[/note]

Les EMI : des expériences fiables ?

Ces expériences ne sont pas fiables dans le sens où elles ne décrivent pas ce qui se passe à la mort. Voilà pourquoi.
• Des expériences similaires sont vécues dans d’autres circonstances. Une personne sous anesthésie décrit un état analogue : « Après avoir été endormi – ce à l’éther ou au protoxyde d’azote, je ne sais plus – le garçon s’était retrouvé comme flottant près du plafond de la chambre ; au-dessous de lui, il se voyait lui-même, immobile, pendant que le praticien, aperçu de dos, se penchait sur son travail. » [note]Préface de P. Misraki dans l’ouvrage de R. Moody, La vie après la vie, p.10.[/note]
• Il existe d’autres conditions où l’état de la conscience est altéré : « Certaines expériences furent tentées, qui consistaient à provoquer une expérience métaphysique par une ingestion de LSD, afin d’aider les malades terminaux à transcender leur peur de la mort. Ainsi par exemple, Kast fit une première expérimentation contrôlée en 1966.
Du LSD fut administré à 80 patients souffrant de tumeurs malignes. 90 % des patients en retirèrent une conscience accrue du sens de leur existence, et changèrent radicalement leur approche de la mort.
[…] Étonnamment, [les chercheurs] observèrent aussi que la condition physique des patients qui avaient vécu ainsi une expérience transcendante s’était améliorée de façon spectaculaire. » [note]C. Hardy, L’après-vie à l’épreuve de la science, Éditions du Rocher, 1986, p. 48-49.[/note]

Il est vrai qu’à l’approche de la mort, et spécialement en cas de mort violente, des mécanismes physiologiques sont activés, donnant lieu à des sensations semblables à celles décrites plus haut. Les explications psychologiques sont également intéressantes, mais ne semblent pas convaincantes.
Un autre phénomène troublant est la «  couleur religieuse » de l’expérience. La mère d’un ami, de famille chrétienne, a vécu cet événement de la mort imminente selon une grille de références chrétiennes. Est-ce à dire que chacun voit la mort selon sa compréhension ?
Un auteur adepte de la réincarnation prétend : « Le mort qui reste lucide, qui ouvre ses yeux et ses oreilles, celui-là verra après quelque temps cette lumière devenir une divinité. Et là, il se passe une chose peu compréhensible mais qui prouve que tous les hommes, malgré leurs différences, sont les fils de la nature. En effet, un chrétien verra Jésus-Christ, un Juif apercevra Moïse, un musulman contemplera Mohamed, un Indien découvrira Bouddha, un athée verra Socrate, etc. […]
L’important est d’atteindre la lumière qui se trouve sur la montagne secrète, […] peu importe la pente que l’on gravit. » [note] P. Vigne, La réincarnation, sur les traces des vies antérieures : les preuves de leurs existences, Éditions de Vecchi, 1988, p. 112.[/note]

Cette belle « macédoine » religieuse incite à pencher vers l’hypothèse d’une projection. Les visions de nature spirituelle sont nombreuses et variées. Une femme de mineur d’une soixantaine d’années se mourait d’un cancer excessivement douloureux. En extase, semblant très heureuse, elle dit à l’infirmière dans un état de parfaite lucidité : « La Vierge Marie ! Comme elle est belle ! » [note] Adrien Peyrache,
op. cit.
, p. 63[/note] Si chacun voit ce à quoi il croit, comment peut-on penser être devant le véritable récit de la mort ? Et si tous sont revenus, c’est qu’aucun n’était vraiment mort !

Une étude scientifique invalide cette thèse des EMI

Peyrache note déjà que contrairement aux affirmations de la littérature (Moody en tête), il y a près de 20 % d’expériences négatives. Il ne faut donc pas déduire que la mort, telle que représentée par ces livres à succès, donne une image globale constante de ceux qui s’en seraient approchés. Il note aussi que pour plusieurs, ces expériences « constituent la preuve de l’existence d’une vie après la mort. Ce raisonnement ne repose sur rien de sérieux. Par définition, aucun de ceux qui ont rapporté un vécu d’expériences de mort imminente n’a connu la mort. “Tout vient d’une confusion entre les concepts de mort cérébrale, où le cerveau est devenu totalement inactif, et de mort clinique, laquelle se limite à la cessation de la respiration et de la circulation sanguine, laissant ainsi encore une chance de récupération”, explique Charlotte Martial. Ainsi, les EMI ne nous permettent-elles pas de tirer la moindre conclusion scientifique au sujet d’un au-delà. » [note] Adrien Peyrache, op. cit., p. 64.[/note]

Et la Bible ?

La Bible rapporte plusieurs cas de « ressuscitation » [note]À distinguer de la « résurrection » puisque ces individus sont repassés par la mort. La résurrection, selon la Bible, touchera croyants et non-croyants (Act 24.15), donnant un corps impérissable dans la présence de Dieu ou dans l’absence de Dieu.[/note] , sans que ne soient décrits le ressenti ou l’expérience des individus concernés. Cette sobriété du récit biblique est à mon sens un argument qui plaide en faveur de l’historicité des événements relatés. Nous aurions posé mille questions au sujet de ce qu’il y avait de l’autre côté, nous aurions rapporté la réponse à grand renfort de publicité et d’exagération ! Mais rien de cela. Seul le rapport du fait nous est laissé.

Voici quelques-unes des ressuscitations miraculeuses, spectaculaires, que rapporte la Bible :
• trois dans l’A.T.  : le fils de la veuve de Sarepta (1 Rois 17.17-22) ; le fils de la Sunamite (2 Rois 4.18 -37) ; et l’homme dont le corps touche les os d’Élisée (2 Rois 13.20-21) ;
• trois dans les Évangiles : la fille de Jaïrus (Marc 5.35 -42) ; le fils de la veuve de Naïn (Luc  7.12 -15)  ; Lazare (Jean  1.38-44) ;
• une dans le livre des Actes : Tabitha (Act 9.36-41).

Absolument rien ne transparaît de leur expérience.
L’accent est tout entier placé sur la vie accordée, sur le réconfort des proches, sur la puissance de Dieu, sur la foi en Christ, auteur d’une restauration complète par l’Évangile.
Nous sommes tellement curieux sur l’au-delà ! Mais la Bible ne joue pas sur notre imagination et concentre l’essentiel de notre attention sur « ici et maintenant », avec seulement quelques brèves descriptions ou anticipations de la vie au-delà du voile (cf. 1 Cor 15 ; 2 Cor 4-5 ; 12 ; Apoc 6…).
Cela doit nous inviter à la plus extrême prudence devant ceux et celles qui mettent en avant des voyages extraordinaires dans l’au-delà. Le monde spirituel n’est pas neutre (2 Cor 11.14). La fraude est fréquente, même parmi ceux qui se réclament d’une spiritualité « chrétienne ».
Il serait tragique de compter sur les EMI pour affronter la mort, quand elles ne sont que le fruit de l’imagination ou de conditions physiologiques non identifiées par la médecine. Mieux vaut considérer la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ – résurrection qui est un événement historique attesté ! À la sœur de Lazare, mort et enterré et qu’il ressuscitera peu de temps après, Jésus dit, pour notre réconfort et notre assurance : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11.25-26).


Quand un croyant meurt [note]Si la personne était non-croyante, l’absence d’espérance entraîne de la tristesse. John Piper a envisagé cette situation et se réfère à l’expérience de Paul (2 Cor 6.8-10). [/note] , son entourage devrait-il pleurer ou se réjouir ? La réponse biblique intègre les deux sentiments, qui peuvent même s’exprimer de façon simultanée.
J’ai pu observer cela dans la Parole, alors que j’étais en train de mémoriser la lettre de Paul aux Philippiens. Je n’avais jamais remarqué auparavant le contraste des émotions entre Philippiens 2.17-18 et 2.27.

Une invitation à la joie

Paul entrevoit sa propre mort : il la décrit comme une « libation pour le sacrifice et pour le service de votre foi » (Phil 2.17-18). Il est prêt à mourir au service de l’affermissement des croyants de Philippes.
Puis il ajoute, toujours en parlant à sa propre mort : « Je m’en réjouis et je me réjouis avec vous tous. Vous aussi réjouissez-vous de même et réjouissez-vous avec moi. » (v.18). Non seulement il se réjouit à l’idée de son départ, mais il leur demande de se réjouir avec lui !
Il leur a déjà dit pourquoi la perspective de sa propre mort le réjouit : « j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur » (Phil 1.23). Il pense qu’ils devraient aussi se réjouir, pour la même raison. Ils aiment Paul. Ainsi, ils sont convaincus que lorsque Paul sera « avec Christ », ce sera « de beaucoup le meilleur » pour lui.

Vivre une douleur intense

Mais ce n’est pas tout. Dix versets plus loin, Paul loue Épaphrodite, car « c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort » (2. 29,30).
Mais il n’est pas mort. Et Paul en est heureux. Voici ce qu’il dit : « Il a été malade, en effet, et tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’aie pas tristesse sur tristesse. » (v.27).
Dieu a eu pitié de Paul, de peur qu’il n’ait tristesse sur tristesse. En d’autres termes, il n’a pas laissé mourir Épaphrodite, notamment afin que Paul n’ait pas à endurer cette douleur en plus de tous ses autres fardeaux.

Ainsi, lorsque Paul dit : « Réjouissez-vous avec moi » (Phil 2.18) en évoquant sa propre mort, cela ne décrivait pas la totalité de son ressenti émotionnel.
Paul aurait connu «  douleur sur douleur  » si Épaphrodite était mort.

Une harmonie complexe

Que devrions-nous conclure de cela ?
Nous devrions en conclure que nos tristesses lors de la mort d’un croyant sont des chagrins joyeux, et que notre joie lors de la mort d’un croyant est une joie empreinte de tristesse. Il n’y a pas de désespoir dans la tristesse. Et il n’y a pas de désinvolture dans la joie.
Dans ce contexte, la joie apporte une bénédiction, et la tristesse est adoucie par une espérance invincible.
C’est pourquoi l’un des mots d’ordre les plus courants de la vie chrétienne est «  triste mais toujours joyeux » (2 Cor 6.10). La tristesse et la joie peuvent être simultanées. Ce n’est pas de la schizophrénie émotionnelle, mais l’harmonie complexe de l’âme du chrétien.
Ainsi, lorsqu’un chrétien meurt, ne rejetez pas la tristesse. Et ne méprisez pas non plus la joie dans les yeux de celui qui aimait le défunt.

Source : Décès : devrions-nous pleurer ou nous réjouir ? – Évangile 21
(thegospelcoalition.org)
L’autorisation de publication de cet article a été aimablement donnée par John Piper.
© 2015 Desiring God Foundation (www.desiringGod.org).


« Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10.10).
« Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Éph 6.12).
« Les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer. » (Marc 5.13)

Jésus-Christ apporte la vie. Satan attaque pour s’approprier ce qui ne lui appartient pas, pour détruire, pour faire cesser la vie. Cela est visible par exemple dans la diffusion d’une culture de mort, notamment dans le domaine musical. Certaines personnes sont remplies de pensées de mort, de destruction ou d’autodestruction. Parfois, une « maladie » est en fait le résultat d’une attaque spirituelle. C’était le cas de la « femme possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis 18 ans » (Luc 13.11-14). Jésus lui parle…elle se redresse ! Les hommes y vont vu une simple guérison ; c’était une délivrance !

Voici un témoignage de confrontation avec un esprit de mort. [NDLR]

Une rencontre

Je voudrais partager avec vous une rencontre que j’ai eue avec l’Esprit de Mort il y a quelques années. Tout a commencé avec des amis qui fréquentaient la même église que moi et qui avaient une fille très malade. Cette pauvre petite fille devait rester alitée, sa santé déclinait. Les médecins et les spécialistes n’étaient pas en mesure d’identifier le problème et de trouver un traitement efficace. Les parents, un sympathique couple chrétien, étaient très inquiets pour leur fille, ce qui était bien compréhensible.

Un soir, alors que je priais, j’ai inclus cette fille dans ma prière. Le Seigneur m’a dit que l’Esprit de Mort s’était emparé d’elle. Le lendemain, j’ai approché les parents en pensant qu’ils pourraient enfin faire quelque chose de positif pour la situation difficile de leur fille. Mais ils ne m’ont pas cru et se sont moqués de ce que j’avais à leur dire. Je suis rentré chez moi, en commençant à douter : étais-je en train d’imaginer tout cela ?
Je suis retourné vers le Seigneur et il a semblé confirmer ce qu’il m’avait dit. Je n’avais aucune idée de ce qu’il fallait faire ensuite, car je n’avais jamais vraiment été confronté à une telle situation. J’ai demandé au Seigneur ce qu’il fallait faire, et j’ai vraiment eu envie de prier contre cet esprit. Au nom de Jésus, j’ai lié cet esprit et lui ai dit de libérer cette jeune fille de son emprise. Quand j’ai senti que j’avais fait ce qui devait être fait, j’ai demandé au Seigneur un signe confirmant que cela était bien réel et non dans mon imagination. Je me souviens m’être dit que ce serait impossible compte tenu de leur situation actuelle, puis une idée m’est venue : j’ai demandé au Seigneur que, si tout cela était réel, la petite fille soit à l’église le lendemain matin pour le service du dimanche. Il était impossible que cela se produise sans un miracle.
Le lendemain matin, je suis arrivé tôt à l’église et honnêtement, j’étais abasourdi quand j’ai vu le papa et la maman entrer avec leur petite fille ! Ils étaient aussi surpris que moi qu’elle ait pu venir. Ce n’était rien de moins qu’un miracle ! Je n’en revenais pas.
Après le service, j’ai approché les parents pour leur faire savoir ce qui s’était passé. Ils n’avaient aucune idée pourquoi leur fille était soudainement assez bien pour aller à l’église, mais ils ont continué à rejeter ce que je leur racontais. Peu de temps après, ils ont déménagé à environ 500 km, et j’ai perdu le contact avec eux, donc je n’ai aucune idée de ce qu’est devenue leur fille.

L’essentiel

En tant que chrétien, j’avais rencontré quelques démons, mais je n’avais pas eu grand-chose à voir avec eux. Vu mon manque d’expérience, je dépendais du Seigneur pour me guider, ce qu’il a fait. L’essentiel : TOUS les démons sont soumis au nom de Jésus. C’est donc simple en fait, mais il y a quelques précautions à prendre.

1. Assurez-vous que vous êtes un chrétien né de nouveau, sinon le ou les démons pourraient se retourner contre vous.

« Quelques exorcistes juifs ambulants essayèrent d’invoquer sur ceux qui avaient des esprits malins le nom du Seigneur Jésus, en disant : Je vous conjure par Jésus que Paul prêche ! Ceux qui faisaient cela étaient sept fils de Scéva, Juif, l’un des principaux sacrificateurs. L’esprit malin leur répondit  : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? Et l’homme dans lequel était l’esprit malin s’élança sur eux, se rendit maître de deux d’entre eux, et les maltraita de telle sorte qu’ils s’enfuirent de cette maison nus et blessés. » (Actes 19.13-16)

2. Assurez-vous de ne pas libérer le ou les démons d’une personne en le(s) laissant entrer dans une autre.

Je me souviens d’avoir été une fois dans une réunion d’église d’environ 1000 personnes. Un conférencier invité avait une parole de connaissance : quelqu’un avait un esprit de mensonge ; il a commencé à réprimander cet esprit et à ordonner qu’il quitte cette personne. L’esprit a quitté cette personne et s’est ensuite rendu parmi l’assistance pour voir où il pourrait habiter ensuite. Comment puis-je savoir ? Je l’ai vu. C’est la seule fois où j’ai réellement vu un esprit, mais pas la seule fois où je les ai rencontrés ou vu ce qu’ils peuvent faire.

3. Assurez-vous que la personne libérée est chrétienne ou prête à le devenir immédiatement.

Si ce n’est pas le cas, elle peut à nouveau être habitée par un ou plusieurs esprits impurs. [NDLR]
« Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti ; et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s’en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui ; ils entrent dans la maison, s’y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante. » (Mat 12.43-45)

4. Assurez-vous que la personne libérée reste libre.

Accompagnez-la et assurez-vous qu’elle reste à l’écart de ce qui a pu permettre au démon de l’influencer en premier lieu. Encouragez-la dans sa marche avec le Seigneur afin qu’il devienne le centre de sa vie.

Rappelez-vous :

Jésus est Seigneur ! Son nom est au-dessus de tout autre nom ! Au nom de Jésus, tout genou doit fléchir.
Si vous ne savez pas comment faire, demandez l’aide de votre église ou de votre pasteur.
« Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre. » (Phil 2.10)

Titre original : The Spirit of Death
https://www.all4god.net/the-spirit-of-death.html
Traduction : Rédaction Promesses


Certains théologiens pensent que Jésus serait réellement descendu aux enfers ou au séjour des morts, dans l’intervalle entre sa mort sur la croix le vendredi et sa résurrection du tombeau le dimanche matin. Mais cette idée est controversée.

Pourquoi une telle controverse ?

Parmi les raisons de la controverse, il y a le fait qu’il n’existe aucun texte biblique unique qui traiterait de la doctrine de la descente aux enfers de manière complète, ou qui aborderait la question de manière claire et sans ambiguïté. En outre, la doctrine ne figure pas dans les premières versions du Credo des Apôtres, mais elle est apparue pour la première fois dans la forme aquilienne de ce dernier, qui date d’environ 390 après Jésus-Christ.
La doctrine a été formulée en assemblant différents textes de la Bible (principalement Ps 16.10; Éph 4.8-10; 1 Tim 3.16; 1 Pi 3.18-19 et 4.4-6) et de la déclaration du Credo en une image composite : « Jésus est descendu au Hadès, où il a prêché aux esprits emprisonnés avant d’être enlevé le troisième jour. » Il faut noter que dans cette version de la doctrine, la descente au séjour des morts est à la fois la dernière étape de l’humiliation et la première étape de l’exaltation de Christ, puisqu’il s’agit de proclamer triomphalement aux esprits asservis par le péché que Jésus a vaincu la mort et l’enfer.

Que disent au juste les textes ?

« Tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption » (Ps 16.10 ; cf. 30.3). Ce premier passage est le seul de l’Ancien Testament. Certains y ont vu une prophétie selon laquelle Jésus descendrait en enfer et en reviendrait.
Cependant, lorsqu’on l’examine de près, ce verset semble faire simplement référence à la délivrance de la mort, et non de l’enfer. Le terme « shéol » était fréquemment utilisé pour désigner simplement l’état de mort. Pierre et Paul ont tous deux interprété le Psaume 16.10 comme signifiant que le Père ne laisserait pas Jésus sous la puissance de la mort pour qu’il voie la corruption, ou, en d’autres termes, ne permettrait pas que son corps se décompose (Act 2.27-31 ; 13.34-35). Le psalmiste n’enseigne pas que Jésus descendrait dans un lieu appelé Hadès et en serait ensuite délivré ; il affirme que la mort n’aurait aucun pouvoir permanent sur Jésus.

« Étant monté dans les hauteurs, il a emmené des captifs, et il a fait des dons aux hommes. Or, que signifie : Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? » (Éph 4.8-9)

Le verset 10 précise que la montée s’est faite « au-dessus de tous les cieux », c’est-à-dire qu’il s’agissait d’un retour de la terre au ciel. La descente, par conséquent, était du ciel vers la terre, et non pas vers quelque part sous la terre. Ainsi, « les régions inférieures de la terre » (v. 9) doit être compris comme : « il était aussi descendu dans les régions inférieures [de l’univers], c’est-à-dire terrestres ».

« Le mystère de la piété est grand : Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire » (1 Tim 3.16).

Il a été suggéré que les anges en question sont des anges déchus qui ont vu Jésus lors de sa descente aux enfers. Il convient toutefois de noter qu’à moins qu’une qualification ne s’attache au mot « anges », celui-ci se réfère toujours aux bons anges. Il semblerait conforme au reste du passage de considérer l’expression « vu des anges » comme la confirmation par des témoins célestes du fait que Dieu s’est manifesté dans la chair, et non comme une preuve que Jésus est descendu en enfer, où il aurait été vu par des anges déchus ou des démons.

« Christ a souffert une fois pour les péchés… il a été mis à mort quant à la chair, et rendu vivant quant à l’Esprit, dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison.» (1 Pierre 3.18-19).

Il existe plusieurs interprétations différentes de ce passage.
• L’opinion catholique romaine traditionnelle : Jésus s’est rendu au limbus patrum, (= la demeure des saints) qui avaient déjà vécu et étaient morts ; il leur a annoncé la bonne nouvelle de sa victoire sur le péché, la mort et l’enfer, puis les a fait sortir de ce lieu.
• L’opinion luthérienne : Jésus est descendu au Hadès non pas pour offrir la délivrance à ceux qui s’y trouvaient, mais pour déclarer et achever sa victoire sur Satan et prononcer une sentence de condamnation.
• L’opinion anglicane traditionnelle : Jésus est allé au Hadès, dans la partie spécifique appelée paradis, et a présenté aux justes un exposé plus complet de la vérité.
Aucune de ces interprétations n’est adéquate.
• L’idée d’une seconde chance d’accepter l’évangile du salut après la mort semble incompatible avec d’autres enseignements de l’Écriture (par exemple Luc 16.19-31).
• Dans l’Écriture, le mot « κηρύσσω » (kērussō – prêcher) est toujours employé pour la proclamation de l’Évangile ; dans l’interprétation luthérienne de 1 Pierre 3.19, il serait utilisé pour une annonce de jugement.
• L’interprétation anglicane a du mal à expliquer pourquoi les justes au paradis sont décrits comme des « esprits emprisonnés ».
Il est certainement difficile de proposer une interprétation de 1 Pierre 3.18-19 qui soit à la fois cohérente et conforme à l’enseignement du reste de l’Écriture. Une possibilité est de comprendre ce passage à la lumière du verset 20 : Jésus a « prêché aux esprits en prison » qui ont désobéi il y a longtemps, lorsque Dieu attendait patiemment, au temps de Noé, pendant que l’arche était construite. Dans celle-ci, quelques personnes seulement, huit en tout, « furent sauvées à travers l’eau ». Selon cette interprétation, Jésus a été rendu vivant dans le même esprit que celui dans lequel il avait prêché par l’intermédiaire de Noé aux personnes qui vivaient dans les jours précédant le déluge. Ces personnes n’avaient pas tenu compte de son message et avaient donc été détruites. Jésus avait prêché dans la puissance de l’Esprit aux pécheurs de son temps. Ils étaient aussi inattentifs au message que l’avaient été les pécheurs du temps de Noé, et aussi inattentifs que le seront d’autres, juste avant la seconde venue (Mat 24.37-39). « l’Évangile fut aussi annoncé aux morts, afin qu’après avoir été jugés comme les hommes dans la chair, ils vivent selon Dieu par l’esprit » (1 Pi 4.6).
Il a été suggéré que ce verset indique une descente de Jésus en enfer pour prêcher aux esprits qui s’y trouvent. Cependant, supposer que Pierre veut dire que l’Évangile a été prêché à des personnes qui étaient déjà physiquement mortes, c’est se heurter à l’une des mêmes difficultés que celles mentionnées à propos de 1 Pierre 3.18-19 – nulle part ailleurs dans l’Écriture il n’est fait allusion à une seconde chance pour les morts. En outre, rien n’indique que la prédication mentionnée par Pierre ait été faite par le Christ. Il semble donc préférable de voir dans 1 Pierre 4.6 une référence générale à la proclamation du message de l’Évangile, soit à des personnes décédées après avoir entendu cette proclamation, soit à des personnes spirituellement mortes (cf. Éph 2.1, 5 ; Col 2.13).

Conclusion

Les passages cités comme preuve d’une descente de Jésus aux enfers sont au mieux vagues ou ambigus, et la tentative de les rassembler en une doctrine est peu convaincante. Il n’y a pas d’argument solide pour affirmer que Jésus est descendu aux enfers.


Un être humain naît à Bethléhem sous le règne d’Auguste. On l’a appelé « Jésus ». Ce bébé, extérieurement semblable à tous les autres, s’inscrit dans une lignée qui remonte à Adam et dont tous les membres ont connu le même sort [note]Seul Hénoc, par exception, n’a pas connu la mort (Héb 11.5).[/note]  : « Puis il mourut » (cf. Gen 5.5,6, etc.). Va-t-il connaître la même fin ?

Certes, des annonces extraordinaires données à sa mère, à son père et à des bergers lors de sa naissance l’ont déjà singularisé : « saint enfant », « fils de Dieu », « sauveur », « Christ », « Seigneur ». Mais devrait-il
mourir un jour comme les autres ? Comment ce futur roi pourrait-il prolonger son règne indéfiniment (Luc 1.33) s’il partage le sort commun de l’humanité ?
Jésus et la mort… la question se pose implicitement dès le début de sa vie terrestre. Suivons donc les récits historiquement fiables que les Évangiles nous ont laissés pour résoudre cette question !

Jésus est confronté à la mort

Jésus devait mourir

Cela fait quelques jours que le bébé Jésus est né à Bethléhem. Averti de la naissance d’un rival potentiel par les mages venus rendre hommage au nouveau-né, le roi Hérode décide de le tuer et, pour faire bonne
mesure et éviter de le manquer, il ordonne le massacre de tous les bébés de Bethléhem et sa région ! Mais Jésus échappe à cette horrible tuerie grâce à un songe miraculeux qu’un ange donne à son père Joseph (Mat
2.13-20).
Une trentaine d’années passent, sans autre menace de mort. Jésus se lance dans un ministère itinérant de prédication et de guérison autour du lac de Galilée. Quelques temps après, Jésus retourne à Nazareth où il
prêche dans la synagogue. Son discours d’ouverture déplaît tellement que ses compatriotes veulent le faire mourir : ils le mènent au bord de la falaise sur laquelle la ville est bâtie pour l’en précipiter. Mais Jésus ne doit pas mourir : « passant au milieu d’eux, il s’en alla » (Luc 4.30).
Les mois passent et l’opposition des chefs religieux contre Jésus s’intensifie : ce rabbi non autorisé qui guérit les jours de sabbat, qui dénonce leur hypocrisie, qui se prend pour le fils de Dieu et qui rassemble de telles foules, il faut le faire disparaître ! Soit en réaction immédiate (Marc 3.6 ; Mat 12.14 ; Jean 5.18), soit de façon plus planifiée (Jean 7.1,19,25 ; 8.37,40), ils cherchent à le faire mourir. Hérode, le fils du précédent, s’y met aussi (Luc 13.31). Mais tous ces complots échouent : « Personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue » (Jean 7.30 ; 8.20). Serait-il invincible ? miraculeusement protégé ?

Jésus ressuscite les morts

Si Jésus échappe régulièrement à la mort, celle-ci frappe autour de lui. Joseph son père « adoptif » est sans doute mort pendant son enfance [note]Les Évangiles canoniques n’en disent rien. Toutefois l’absence totale de mention de Joseph lorsque sa famille est évoquée laissent supposer la mort précoce de Joseph, tout comme le fait que Jésus soit désigné comme « le charpentier », fils aîné qui a dû prendre la suite de son père à la mort de ce dernier pour subvenir aux besoins familiaux.[/note] .
Plus tard, lors de son ministère itinérant, à trois reprises au moins, Jésus est confronté à la mort et chaque fois il démontre sa puissance en ressuscitant le mort :
• Le fils unique d’une veuve de Naïn se lève sur le chemin du cimetière et se met à parler (Luc 7.15).
• La fille unique d’un chef de synagogue se lève dans la chambre où elle vient d’expirer et peut manger (Luc 8.56).
• Lazare, un ami proche de Jésus, sort du tombeau après quatre jours et s’en va (Jean 11.44).
Que la mort soit le sort inévitable de tout humain n’empêche pas Jésus de marquer son opposition par rapport à elle et sa sympathie pour ceux qu’elle touche : il est ému de compassion face à la veuve éplorée, il encourage Jaïrus, il pleure avec Marie et « frémit en son esprit [note] Trois verbes laissent entrevoir à quel point Jésus a été affecté : « frémit » (Jean 11.33,38 ; litt. : gronda de colère, d’indignation ; renâcla — pour un cheval) ; « fut tout ému » (Jean 11.33, troublé dans ses sentiments et pensées, bouleversé, agité intérieurement – cf. Jean 12.27, 13.21) ; « pleura » (Jean 11.35, versa des larmes d’émotion ; le mot est différent pour les pleurs de Marie, lamentations de deuil ou de peine). [NDLR][/note]  » face aux ravages de cette conséquence ultime du péché.
Au-delà de ces trois exemples narrés avec détails, d’autres résurrections ont peut-être eu lieu : Jésus fait dire à Jean-Baptiste en prison : « Les morts ressuscitent » (Mat 11.5) ! Aux apôtres qui vont parcourir la Galilée, Jésus ordonne : « Ressuscitez les morts » (Mat 10.8).

Jésus fait l’expérience de la mort

Jésus face à l’ombre de la croix

Si l’être humain ne connaît pas le futur et s’épargne ainsi bien des souffrances, il n’en est pas ainsi de Jésus. Sa venue sur la terre a un but précis ; il sait parfaitement ce qui l’attend au bout de son chemin : la mort. Aussi cette connaissance est-elle pour lui une source particulière de souffrances : l’ombre de la croix s’est progressivement dressée sur son chemin.
• Dès le début de son service, Jésus sait qu’il y a « une heure » pour laquelle il est venu (Jean 2.4).
Mais il garde cette révélation pour lui.
• Dès que Pierre reconnaît sa messianité à Césarée de Philippe, Jésus coupe immédiatement court aux attentes triomphalistes de ses disciples en annonçant qu’il doit aller à Jérusalem pour souffrir et être mis à mort (Mat 16.12-21).
• Au cours de la montée vers Jérusalem, l’ombre de la croix s’allonge sur son chemin : c’est alors qu’il évoque ce baptême de souffrances qui l’attend et dont la perspective serre son cœur (Luc 12.50).
Pourtant il ne se laisse pas détourner de son but : « Il faut que je marche aujourd’hui, demain, et le jour suivant ; car il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem » (Luc 13.33). Plusieurs fois, il répète que la mort l’attend.
• Malgré ces annonces régulières, les disciples sont troublés et ne comprennent pas : ils sont davantage préoccupés par leur place dans le royaume messianique glorieux. Jésus, lui, est venu pour donner sa vie (cf. Marc 10.32-45). Seule Marie de Béthanie semble comprendre le drame qui va se jouer et oint son Maître « pour le jour de sa sépulture » (Jean 12.7).
• Pendant la dernière semaine, Jésus passe ses nuits dans la montagne des Oliviers (Luc 21.37). L’Épître aux Hébreux lève le voile sur ces heures solitaires : sans doute est-ce pendant ces jours-là plus particulièrement que notre Seigneur a « présenté, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Héb 5.7).
• La pensée de la croix se précise toujours plus : après avoir évoqué le grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit, le Seigneur ajoute : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure » (Jean 12.27).
• Enfin « l’heure » est venue : Jésus, « sachant tout ce qui devait lui arriver » (Jean 18.4), entre dans le jardin de Gethsémané.

Jésus éprouve l’angoisse de l’anticipation de la mort

Dans le jardin des Oliviers, Jésus se met à genoux et prie : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! » (Marc 14.36) Va-t-il renoncer à sa mission ? Non, l’angoisse profonde qui
le saisit alors ne le fait pas reculer, et Jésus accepte en pleine connaissance de cause la coupe des souffrances indicibles de l’expiation : « Toutefois, non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi » (Marc 14.36, Darby).
Il nous faut Gethsémané pour mesurer la singularité de la mort vers laquelle va Jésus. Des humains ont parfois fait face à la mort sans broncher, sereinement, comme Socrate lorsqu’il but la ciguë mortelle. De
nombreux martyrs chrétiens ont étonné par leur calme, voire même leur joie, au moment du supplice, comme Blandine dans les arènes de Lyon. Si Jésus est angoissé au point que sa sueur devienne comme
des gouttes de sang (Luc 22.44), ce n’est pas par manque de courage ; c’est que la mort qui se dresse maintenant, toute proche, est unique : la « coupe » est celle de l’horreur du châtiment pour les péchés et
pour le péché, l’horreur de l’abandon de Dieu.

Jésus subit la mort spirituelle

Jésus, arrêté, passe en procès devant les Juifs puis les Romains. Pour les premiers, « tous le condamnèrent comme méritant la mort » (Marc 14.64). En revanche, pour Pilate, « cet homme n’a rien fait qui soit digne de mort » (Luc 23.15). Mais les cris des premiers l’emportent et Jésus est emmené pour être crucifié, la mort la plus honteuse qui soit à l’époque.
Sur la croix, Jésus passe par un moment unique : « La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eloï, Eloï, lama sabachthani ? ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15.33-34).
L’homme Jésus subit pendant ces trois heures l’abandon complet de la part de Dieu : comme le dit le Psaume qu’il cite, il est mis par Dieu lui-même dans « la poussière de la mort » (Ps 22.16) — non pas la mort physique (elle viendra plus tard), mais la mort spirituelle, la « seconde mort », l’éloignement absolu de Dieu. Il est le seul homme qui n’aurait jamais eu à mourir, puisqu’il est le seul absolument sans péché (cf. Jean 8.46), le seul qui a toujours entretenu une parfaite communion avec Dieu (Jean 8.29 ; 11.42).
Ainsi la « mort de la croix » est celle par laquelle il porte nos péchés (et non les siens) (1 Pi 2.24), par laquelle notre châtiment éternel (et non le sien) est pris sur lui. « Jésus, l’homme sans péché, est venu pour assumer toutes les conséquences du péché de l’homme pécheur. […] Lui le seul juste, le seul saint, après avoir été l’homme de douleurs, solitaire mais dans une communion ineffable avec Celui dont il faisait toujours la volonté, a connu sur la croix, comme nul n’aura jamais pu la connaître, la plus terrible mort morale : la séparation d’avec le Dieu offensé par nous dont il prenait la place, et qui était “son” Dieu. Qui
sondera le gouffre de cette détresse ? » [note]A. Gibert, « Jésus et la mort », Messager Évangélique, 1978, p. 57.[/note]

Jésus passe par la mort physique

La victoire sur « celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » a été remportée sur la croix pendant ces heures de ténèbres. « Tout est accompli ! », proclame le crucifié ! Mais Jésus doit encore éprouver ce qu’est la mort pour tout être humain (Héb 2.9) et donc passer par la mort physique, la séparation des parties immatérielle et matérielle de l’être.
Contrairement à tout autre humain, Jésus entre dans la mort physique volontairement, triomphalement : « Jésus s’écria d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. » (Luc 23.46) Tout affaibli qu’il soit après une nuit blanche, des sévices corporels nombreux et les douleurs physiques de la crucifixion, Jésus meurt en vainqueur. Il l’avait annoncé : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner » (Jean 10.17-18).
L’esprit de Jésus, la partie immatérielle de son être, dans une communion pleinement retrouvée avec son Père, va « dans le paradis », avec le brigand repentant (Luc 23.43), avec les croyants de l’ancienne alliance qui attendent la résurrection. Le corps de Jésus, une fois la mort physique dûment constatée par les soldats romains (Jean 19.33-34) et par l’évangéliste (Jean 19.35), est porté dans le tombeau de Joseph d’Arimathée.

Jésus est victorieux sur la mort

Jésus est ressuscité et ne meurt plus

Le récit des Évangiles ne s’arrête pas au seuil du tombeau : le mort est ressuscité ! Jésus sort de la mort physique au matin de Pâques pour devenir le « premier-né d’entre les morts » (Col 1.18), « les prémices de ceux qui sont morts » (1 Cor 15.20).
Lui seul peut conjuguer le verbe mourir au passé : « J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts » (Apoc 1.18). Désormais il vit « d’une vie impérissable » (Héb 7.16). L’homme Jésus peut recevoir le règne éternel que l’ange avait annoncé lors de sa conception puisque « Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui » (Rom 6.9).

Jésus nous donne la victoire sur la mort

Jésus n’est pas seul dans le chemin qu’il a tracé à travers la mort, mais il associe à lui toute personne qui met foi en sa mort expiatoire :
• Lui seul a subi la mort spirituelle, la séparation complète de Dieu, pour que nous ne la subissions jamais : nous n’aurons jamais à souffrir de la « seconde mort » (Apoc 2.11).
• Par sa mort et sa sortie de la mort en résurrection, nous qui étions morts spirituellement par nos offenses et nos péchés, nous sommes « passés de la mort à la vie » et « rendus vivants avec Christ » (Éph 2.5). Dès aujourd’hui, une relation de vie existe entre Dieu et nous par lui.
• Face à la mort de nos proches, Jésus comme autrefois pleure avec nous, nous encourage et nous console.
• Enfin, même si nous devons nous-même passer par la mort physique, Jésus nous affirme, comme autrefois à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11.25-26) Répondons positivement !


La mort, c’est l’état d’une personne qui a cessé de vivre. « Monsieur X nous
a quittés ». Où est-il ? Seule la Bible m’explique « l’au-delà ».
La mort, c’est aussi les derniers instants d’une vie et le deuil ; elle me
pose des questions d’ordre :
• éthique : peut-on pratiquer l’interruption volontaire de vie ?
• linguistique : pourquoi tant d’euphémismes pour désigner la mort ?
• pastoral : comment accompagner une personne endeuillée ou en
fin de vie ?
• philosophique : comment bien vivre… dans la perspective de la mort ?
• psychologique : comment vivre mon deuil ?
• relationnel : les vivants peuvent-ils communiquer avec les morts ?
• scientifique : la science peut-elle ralentir ou même supprimer le
vieillissement et la mort ?
• théologique : pourquoi la mort et ses souffrances si Dieu est amour ?
que se passe-t-il après la mort ?
L’approche théologique est naturellement privilégiée dans cette revue ;
plusieurs articles affirment la vérité face aux mensonges et aux erreurs.
Mais d’autres articles nous préparent à réagir avec sagesse si la mort et
le deuil deviennent une douloureuse réalité toute proche.
Une certitude demeure : la mort est vaincue, l’enfant de Dieu a la vie
éternelle !
« Le dernier ennemi qui sera réduit à l’impuissance, c’est la mort ».
(1 Cor 15.26 ; cf. 1 Jean 5.13)


Lorsque cette vie s’arrête, qu’est-ce qui commence ?
La question dérange les gens plus qu’ils ne sont généralement prêts à l’admettre.
Certains préfèrent l’ignorer ; pour eux, penser à sa mort, c’est nourrir des idées noires.
Mais envisager la mort n’est qu’un réalisme de bon sens, puisque la mort est la seule certitude de la vie.

La nature de la mort

Lorsqu’une personne meurt de maladie ou de vieillesse, nous parlons de « mort naturelle », en réservant l’expression « mort non naturelle » aux cas d’accident ou de mort violente. L’Écriture confirme que toute mort est contre nature. Qu’est-ce que la mort ? C’est une dissolution de l’union entre l’esprit et le corps : « La poussière retourne à la terre… et l’esprit… à Dieu qui l’a donné » (Ecc 12.7). C’est une référence à l’histoire de la création. Comme au commencement Dieu a créé l’homme en insufflant la vie à de la poussière (Gen 2.7), ainsi dans la mort il sépare les deux éléments qu’il avait réunis à l’origine.

La mort signifie-t-elle l’anéantissement de la personne ?
Non. La mort est, selon l’expression de Paul, le « dépouillement » d’une personne, par le démantèlement de sa « tente » terrestre (2 Cor 5.1 5) ; mais ce n’est pas la fin de son existence. La Bible considère la continuation de l’existence comme allant de soi. L’Ancien Testament décrit les morts comme « descendant » à l’endroit qu’il appelle « Shéol » (« Hadès » dans la version grecque « Septante » de l’A.T. et dans le N.T.). Le shéol n’est cependant pas la demeure ultime des morts. L’Écriture annonce que les morts seront ressuscités corporellement pour le jugement au retour de Christ (Jean 5.28 ; Apoc 20.12-14 ; cf. Dan 12.2). Ceux dont les noms sont écrits dans le livre de vie (Apoc 20.12) seront alors accueillis dans une béatitude sans fin : « vie éternelle », (Mat 25.46) ; « gloire, honneur et paix », (Rom 2.10) ; « un royaume », (Mat 25.34) ; « la nouvelle Jérusalem » (Apoc 21.2-22.5). Mais le reste subira alors toute la colère de Dieu [note]« feu inextinguible », Mat 3.12 ; Marc 9.43 ; « géhenne » – le lieu d’incinération en dehors de Jérusalem – « où le ver dévorant ne meurt jamais », Marc 9.47f. ; NEB ; « ténèbres extérieures », un lieu de « gémissements et de grincements de dents », Mat 25.30, NEB ; « châtiment éternel », Mat 25.46 ; « le feu éternel préparé pour le diable et ses anges », verset 41 ; « colère et fureur… tribulation et détresse », Rom 2.8-9 ; « destruction éternelle et exclusion de la présence du Seigneur », 2 Thes 1.9 ; « le lac ardent de feu et de soufre, qui est la seconde mort », Apoc 21.8, cf. 20.15)[/note] .
Certains soutiennent que ces textes impliquent l’anéantissement de ceux qui sont rejetés – souffrant dans le feu pour un temps, puis plongés dans le néant.
Mais en réalité la « seconde mort » n’est pas plus une cessation d’existence que la première :
• « Destruction » (2 Thes 1.9) signifie non l’anéantissement mais la ruine (cf. son utilisation dans 1 Thes 5.3).
• L’insistance dans ces textes sur le fait que le feu, le châtiment et la destruction sont éternels et que le ver de la Géhenne est immortel, serait inutile et inapproprié s’il ne s’agissait que d’une extinction momentanée.
• On ne peut pas soutenir qu’ « éternel » signifie seulement « relatif à l’âge à venir » sans impliquer une durée sans fin : si la vie « éternelle » (Mat 25.46) indique une béatitude sans fin, alors la punition « éternelle »mentionnée ici doit être sans fin aussi.
• On nous dit que dans « l’étang de feu » (le « feu éternel préparé pour le diable et ses anges », Mat 25.41) le diable sera « tourmenté jour et nuit aux siècles des siècles » (Apoc 20.10). Tout homme envoyé pour le rejoindre endurera aussi une éternité de jugement (Apoc 14.10).
Ces textes enseignent non pas l’extinction, mais la perspective bien plus terrible d’une conscience sans fin de la colère juste et sainte de Dieu. Un enfer sans fin ne peut pas plus être supprimé du N.T. qu’un ciel sans fin.
Dans l’A.T., les références à la mort dénotent surtout la dissolution physique. Mais dans le Nouveau Testament, le concept de mort est radicalement approfondi. La mort dans le Nouveau Testament est considérée principalement comme un état spirituel, l’état de l’humanité sans Christ. Comme la mort physique signifie la séparation de l’esprit du corps, la mort spirituelle signifie un état dans lequel l’homme est séparé de Dieu, privé de sa faveur et de sa communion, « mort par ses offenses » (Éph 2.1 ; cf. Mat 8.22 ; Jean 5.24 ; Rom 8.6 ; Col 2.13 ; 1 Tim 5.6). Comme dans la Bible, la « vie » dénote à plusieurs reprises la joie de la communion avec Dieu (cf. 1 Jean 5.12), ainsi être éloigné de cette « vie de Dieu » (Éph 4.18) est assimilé à la « mort ». C’est d’abord et avant tout de la mort spirituelle que nous devons être délivrés.

La mort et le péché

Dans toute la Bible, la mort dans ses aspects physiques et spirituels est considérée comme le jugement de Dieu sur le péché (cf. Éz 18.4). La mort, dit Paul, est le « salaire » payé aux serviteurs du péché (Rom 6.23). Quand Dieu a dit à Adam, « le jour où tu en mangeras [de l’arbre de la connaissance] tu mourras » (Gen 2.17), le sens primaire et explicite était la dissolution physique (cf. Gen 3.19).
Les mots « au jour où » expriment la certitude de la séquence, pas nécessairement l’immédiateté de l’application de la peine (cf. l’utilisation de la même expression dans 1 Rois 2.37). Adam ne mourut que longtemps après (Gen 5.5). Ainsi, lorsque Paul dit que « tous meurent en Adam » (1 Cor 15.22), le contexte montre qu’il n’a à l’esprit que la mort physique, que Christ doit abolir en ressuscitant les morts. Mais dans Rom 5.12 et suivants, lorsqu’il parle de Christ délivrant les « nombreux » qui sont à lui de la « mort » héritée d’Adam, sa référence est plus large. Car la délivrance qu’il expose n’est pas simplement la résurrection physique (d’ailleurs, la résurrection physique n’est pas du tout mentionnée dans le passage). C’est plutôt la « justification » actuelle (v. 16-19), conduisant à une restauration de la « vie » (v. 17, 18, 21) — en d’autres termes, la guérison de cette relation cassée avec Dieu.
Dans Gen 2.17, nous trouvons aussi une référence implicite à la mort spirituelle intervenue lorsque Dieu a chassé l’homme d’Éden (le lieu de communion), pour l’empêcher de manger en plus de l’arbre de vie.

Pas de « deuxième chance » après la mort

Après la mort, il existe un « grand abîme » entre ceux que Dieu accepte et ceux qu’il rejette (Luc 16.26). Le temps du choix est passé. Il ne reste plus qu’à recevoir les conséquences du choix fait pendant la vie terrestre (cf. Héb 9.27). Il n’y a rien d’arbitraire dans la doctrine du châtiment éternel : Dieu respecte notre choix et prolonge pendant toute l’éternité la condition spirituelle dans laquelle nous avons choisi d’être sur terre.
Beaucoup prennent ce rappel comme un avertissement désagréable et malvenu. Une meilleure réaction est de nous mettre à vivre dès aujourd’hui dans la lumière de l’éternité. « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse. » (Ps 90.12).

Autres vues

Deux courants de pensée au moins affirment que le décès n’est pas une limite absolue pour bénéficier du salut : l’évangélisation post-mortem et l’universalisme.

L’évangélisation post-mortem

Ceux qui de leur vivant n’ont jamais entendu l’évangile prêché de façon claire et intelligible l’entendraient après leur mort.
Le texte un peu obscur de 1 Pierre 3.18-20 ne peut pas être utilisé pour appuyer cette idée, car :
• les « esprits en prison » sont au moins aussi susceptibles d’être des anges déchus que des hommes déchus (cf. Gen 6.1-4 ; Jude 6) ;
• la déclaration que le Christ a prêché aux esprits qui ont désobéi à l’époque de Noé n’implique pas que cette prédication a eu lieu à d’autres époques ;
• «  prêché  » (grec, « kerysso ») n’implique pas nécessairement une offre de vie mais probablement une proclamation du triomphe de Jésus.

Ainsi, ces versets ne prouvent pas l’évangélisation universelle post-mortem. Et des textes clairs vont à l’encontre de cette notion, notamment ceux qui considèrent cette vie comme déterminante pour son avenir (2 Cor 5.10 ; Gal 6.7 ; etc.).

L’universalisme

Dieu rencontrerait en Christ tous les hommes qui ne se sont pas tournés vers lui dans cette vie et les amènerait à l’aimer après leur mort.
Ce n’était clairement pas le point de vue de Christ (cf. Mat 12.32 ; 26.24), ni le sens évident ou même naturel d’un seul texte si on le prend dans son contexte.

La mort de la mort

Si vous ne pouvez pas donner un sens à la mort, vous ne pouvez pas non plus donner un sens à la vie.
La résurrection de Christ n’était pas une simple réanimation temporaire, comme l’étaient les résurrections de Lazare, de la fille de Jaïrus et du fils de la veuve de Naïn. « Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui… c’est pour Dieu qu’il vit. » (Rom 6.9,10).
« J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts » (Apoc 1.18). Sa résurrection a proclamé et garanti à la fois le pardon et la justification pour son peuple (Rom 4.25 ; 1 Cor 15.17), ainsi que leur co-résurrection avec lui en nouveauté de vie spirituelle (Rom 6.4-11 ; Éph 2.1-10 ; Col 2.12-15 ; 3.1-11).
Cette co-résurrection spirituelle sera complétée, lorsque Christ reviendra, par une transformation physique de nos corps si nous sommes en vie (Phil 3.21), ou en nous revêtant de l’immortalité si nous sommes décédés (cf. 2 Cor 5.4 ; 1 Cor 15.50-54) ; cela signifiera la destruction finale de la mort, un intrus hostile et destructeur dans le monde de Dieu (1 Cor 15.26, 54-56).
En même temps, la crainte de la mort physique, qui venait de l’idée que la mort amène à la souffrance et au jugement (Héb 2. 15), a été abolie pour le chrétien : « l’aiguillon » de la mort a été retiré (1 Cor 15.55-56) ;
nous savons en effet que nos péchés sont pardonnés et que « ni la mort ni la vie … ni les choses à venir… ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rom 8.38-39). La mort physique est maintenant un « sommeil » « en Jésus », c’est-à-dire le repos (Apoc 14.13) et non l’inconscience (Christ leur a préparé une place dans sa maison (Jean 14. Phil 1.23).
Mourir peut être douloureux physiquement, mais c’est un voyage vers la joie. La communion avec le Christ, et avec Dieu par le Christ, commence ici sur terre et ne se terminera jamais : c’est la vie éternelle. Jésus accomplira sa promesse, proclamée à Marthe alors qu’elle pleurait Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra, et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jean 11.25,26).

Conclusion : soyez prêt

Aujourd’hui on considère comme du bon sens de ne pas penser à la mort ; même les chrétiens qui insistent sur la seconde venue du Christ semblent ignorer que la préparation à ce retour et à la mort sont les deux facettes d’une même réalité.
Combien de chrétiens vivent-ils en se gardant prêts à partir ? Considérez chaque heure comme un cadeau de Dieu, dont vous devez tirer le meilleur parti. Planifiez votre vie, en établissant un « budget » pour soixante-dix ans (Ps 90.10) ; si votre temps s’avère plus court, ce ne sera pas une diminution injuste, mais une promotion rapide.
Ne laissez jamais le moins bon évincer le meilleur, et renoncez joyeusement à ce qui n’est pas le meilleur au profit de ce qui l’est. Vivez dans le présent ; acceptez avec reconnaissance les joies et les peines avec Dieu, ce sont des étapes sur le chemin vers la maison du Père. Ouvrez tous les aspects de votre vie au Seigneur Jésus, vous appuyant sur lui et répondant à son amour.
Paul dit : « Pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement » (2 Tim 4.6-8).

Extrait condensé de : J.I. Packer, 18 Words: The Most Important Words You Will Ever Know, Christian Focus Publication, 2010, Avec l’aimable autorisation de l’éditeur ; traduction : Rédaction Promesses.


« Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, et l’on n’y prend point garde. Il parle par des songes, par des visions nocturnes, Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil, quand ils sont endormis sur leur couche. Alors il leur donne des avertissements et met le sceau à ses instructions, afin de détourner l’homme du mal et de le préserver de l’orgueil, afin de garantir son âme de la fosse et sa vie des coups du glaive. Par la douleur aussi l’homme est repris sur sa couche, quand une lutte continue vient agiter ses os »  (Job 33.14-19).

Les rêves communs

L’interprétation du rêve, édité en 1900, est un texte de Sigmund Freud considéré comme un livre fondateur de la psychanalyse. Pour Freud, le rêve n’est ni dénué de sens, ni surnaturel, mais il consiste à répondre aux désirs « refoulés » dans l’inconscient du rêveur.
La Bible, quant à elle, ne s’attarde pas trop sur la nature des rêves et sur leur signification. On n’y trouvera pas d’encouragement à analyser ses rêves pour être heureux. L’Ecclésiaste dira simplement que « si les songes naissent de la multitude des occupations, la voix de l’insensé se fait entendre dans la multitude des paroles. » Ou encore que « s’il y a des vanités dans la multitude des songes, il y en a aussi dans beaucoup de paroles » (Ecc 5.2 et 6). Les rêves y sont décrits comme la conséquence d’une « décharge » anarchique du cerveau à la suite de nos multiples activités journalières. Le parallèle négatif de ces sentences insiste sur le caractère confus et vain de ces rêves.
Au lieu d’aller chercher en nous-même quels seraient les désirs cachés de notre cœur par l’analyse des rêves, la Bible nous invite plutôt à chercher la sagesse divine pour trouver une vie abondante : « Mon fils, que ces enseignements ne s’éloignent pas de tes yeux, garde la sagesse et la réflexion : elles seront la vie de ton âme » (Pr 3.21-22).

Mais la Bible nous relate des rêves qui viennent directement de Dieu. Qu’en est-il de ces rêves-là ? Les récits de rêves dans l’Ancien Testament

Dans l’Ancien Testament, quatorze songes distincts nous sont rapportés.
On peut classer ces rêves en fonction du moyen de communication utilisé par Dieu.
Dieu parle parfois directement, ou via un ange, à la personne qui rêve (dans cinq cas [note]Les cinq rêves de l’A.T. où Dieu s’exprime directement sont ceux d’Abimélec (Gen 20), de Jacob (Gen 28 et 31), de Laban (Gen 31) et de Salomon (1 Rois 3).[/note] ). Ces rêves contiennent des avertissements, des recommandations de Dieu sur une conduite à suivre ou encore une promesse prophétique (comme l’échelle de Jacob en Gen 28.12).
Le rêve de Salomon est un peu particulier car Dieu ne se contente pas de communiquer un message, il pose une question (1 Rois 3.5). Salomon y répond, ce qui étonne, puisqu’il dort. Son âme est-elle capable d’interagir avec Dieu dans ce moment, ou bien sa réponse fait-elle partie du rêve envoyé par Dieu ?
Cette deuxième option est aussi possible, car l’Éternel sonde les cœurs et connaît notre réponse avant que nous la prononcions (Ps 139). Dans les neuf autres songes racontés dans l’A.T., le message divin est moins direct, il prend une forme imagée, mêlant des éléments du quotidien avec des situations plus ou moins réalistes ou étonnantes. Il laisse une vive impression sur ceux qui le reçoivent.
Dans chacun de ces récits, l’interprétation du message divin est donnée par un moyen ou un autre. On peut donc se demander l’intérêt pour Dieu de communiquer un message « encodé ». Mais Dieu est souverain et se révèle de la manière la plus appropriée.
Dans plusieurs situations, Dieu parle à des personnes haut placées et ne leur fait pas « l’honneur » de s’adresser à elles sans détour. Cela les humilie et les pousse à demander le secret de l’interprétation à une personne plus humble que Dieu va éclairer. C’est le cas du panetier, de l’échanson et du Pharaon à qui Joseph explique les songes respectifs (Gen 40 et 41).
C’est aussi le cas pour Nebucadnetsar dont les songes prophétiques annonciateurs de jugement sont interprétés par Daniel (la grande statue et le grand arbre en Daniel 2 et 4).
L’usage de ces images a souvent un caractère prophétique, c’est le cas pour Gédéon (gâteau qui roule en Juges 7.13) et pour les deux songes que Joseph fait dans sa jeunesse (les gerbes de blé et les astres en Genèse 37.5-11). L’interprétation de ces derniers est assez facile, puisque les frères et les parents de Joseph se mettent en colère, en comprenant qu’ils devront s’incliner devant Joseph. C’est d’ailleurs en tentant de mettre en échec cette prophétie que les frères de Joseph participent ironiquement à son accomplissement (en le livrant comme esclave à des marchands ismaélites allant en Égypte). La réalisation prophétique prendra cependant son sens définitif bien des années après.

Les dangers des rêves trompeurs

En plus de ces récits, plusieurs passages de la Bible font référence aux songes, avec une connotation principalement négative.
Si en Nombres 12.6, Dieu affirme qu’il parlera aux prophètes par des songes, il met en contraste ce procédé avec sa manière directe de se révéler à Moise, « sans énigme » (v. 8).
En Deutéronome 13.1-5, l’Éternel met en garde contre le piège de faux prophètes qui se serviraient de songes pour égarer le peuple et l’entraîner vers l’idolâtrie. La réalisation du rêve n’est pas une preuve qu’il vient de Dieu. Si le contenu du rêve amène à détourner nos yeux de Dieu en les attirant sur une idole (au sens large), il ne peut pas venir de lui, même s’il vient d’un soi-disant homme de Dieu.
Un deuxième passage sévère à l’égard de ces faux prophètes se trouve en Jérémie 23. Dieu dit à leur propos : « J’ai entendu ce que disent les prophètes qui prophétisent en mon nom le mensonge, disant : J’ai eu un songe ! J’ai eu un songe ! » (v. 25).
Et encore « j’en veux aux prophètes qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole » (v. 31).
Ces faux pasteurs « tordent les paroles du Dieu vivant » (v. 36), entraînent leurs auditeurs vers des choses futiles (v. 16), promettent la paix à ceux qui méprisent l’Eternel et rassurent ceux qui suivent leurs mauvais penchants (v. 17).
Dans le Nouveau Testament, Jude 8 donne une description complémentaire des faux enseignants : ils sont qualifiés d’hommes « entraînés par leurs rêveries », qui « souillent pareillement leur chair, méprisent l’autorité et injurient les gloires ». Ces faux leaders existent encore aujourd’hui, et l’attrait des foules pour le surnaturel et les discours agréables aux oreilles leur permet de prospérer.
Enfin, nous trouvons en 1 Samuel 28.6,7 le récit de Saül, effrayé par une attaque imminente des Philistins. « Saül consulta l’Éternel ; et l’Éternel ne lui répondit point, ni par des songes, ni par l’urim, ni par les prophètes. » Après avoir été abandonné par Dieu à cause de sa désobéissance (1 Sam 15), Saül tente de se tourner vers l’Éternel par tous les moyens parce qu’il est terrorisé. Paradoxalement, désespéré de ne pas recevoir un songe ou une révélation divine, il en arrive à enfreindre un des interdits les plus graves : « Et Saül dit à ses serviteurs : Cherchez-moi une femme qui évoque les morts, et j’irai la consulter. » Les voyants et astrologues attirent beaucoup encore aujourd’hui (un quart des Français y ont eu recours au moins une fois [note]Selon une enquête IFOP 2020 disponible sur le lien : https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-les-parasciences/ [/note]). Si nous ne nous satisfaisons pas des claires révélations bibliques mais que nous cherchons à lever le voile sur notre futur, la Bible nous met clairement en garde contre la tentation de faire appel à ces pratiques occultes (en Deut 18.11-14).

Les rêves dans le Nouveau Testament

On trouve six songes distincts dans le Nouveau Testament. Cinq d’entre eux sont en rapport avec la naissance (ou la jeunesse) de Jésus. Dans ces songes
très clairs, Dieu avertit Joseph successivement : de prendre Marie pour femme, de fuir en Égypte, de revenir en Israël lorsque Hérode est mort mais d’éviter la Judée pour aller en Galilée (Mat 1 et 2). Un des songes est destiné aux mages afin qu’ils changent de chemin et n’avertissent pas Hérode de l’endroit où Jésus est né. Tous ces rêves permettent à Dieu d’influencer le cours de l’histoire pour accomplir son plan du salut en réalisant les prophéties bibliques.
Enfin, le dernier songe mentionné est en rapport avec la mort de Jésus. Lors du « procès », l’épouse de Pilate le prévient qu’elle a beaucoup souffert en songe à cause de Jésus (Mat 27.19). Cela ne suffira pas à arrêter Pilate dans sa volonté de satisfaire la foule en colère.
Notons qu’il existe aussi quelques autres récits de visions nocturnes (Actes 16.9 ; 18.9 p. ex.), où il n’est pas facile de savoir si la personne dormait. La frontière entre ces deux types de communications est donc ténue.
Enfin, un passage important se trouve en Actes 2.14-21, à l’occasion de la Pentecôte. Pierre y annonce un accomplissement, au moins partiel, de la prophétie de Joël 2.28 : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. » Certains pensent qu’à partir de ce moment (début de l’Église), ce verset implique que les chrétiens doivent recevoir beaucoup de songes ou de visions. Cependant, nous pensons que l’accomplissement de cette prophétie est partiel, et qu’il témoigne de l’entrée dans les « derniers jours » après le rejet du Messie. En effet, les versets suivants ont une portée eschatologique clairement à venir (v. 19, 20). Une effusion particulière de l’Esprit se manifestera probablement « sur toute chair », c’est-à-dire sur l’humanité entière, juste avant l’avènement du Seigneur et pendant le millénium.

Dieu peut-il nous parler par des rêves aujourd’hui ?

La bonne question n’est pas de savoir si Dieu peut nous parler par des rêves, mais plutôt s’il le veut.
Bien sûr que Dieu peut parler aujourd’hui par des rêves puisqu’il l’a fait par le passé. On entend d’ailleurs des récits actuels difficilement contestables de musulmans qui se convertissent après un rêve ou une vision de Jésus, les conduisant à aller vers des chrétiens. Ces témoignages viennent confirmer l’universalisme de l’offre du salut annoncé par Joël et cité en Actes 2 (« Je répandrai de mon Esprit sur toute chair »). Dans le magazine Portes Ouvertes [note]L’association Portes Ouvertes a pour mission de venir en aide aux chrétiens persécutés à cause de leur foi partout dans le monde et de fortifier l’Église dans les pays où elle est opprimée, pour qu’elle puisse vivre pleinement selon la Bible. Plus d’informations sur : https://www.portesouvertes.fr/[/note]
de mai 2022, on peut aussi lire le témoignage d’un Colombien, issu d’une tribu animiste. Les gens se moquaient de lui car il était tombé malade alors qu’il venait de se convertir. « Dans un rêve, Dieu lui a parlé et lui a montré qu’il devait ramasser des feuilles et des écorces d’arbres, les faire infuser et les boire. Il a suivi les conseils divins et sa santé s’est améliorée. »
Dieu peut donc utiliser des songes, en particulier dans le but d’amener des gens à le rencontrer.
En revanche, certains pasteurs encouragent leurs auditeurs à rechercher ou à prier Dieu pour qu’il leur envoie des rêves, ou encore qu’ils reçoivent un don d’interprétation. Dans la Bible, nous ne trouvons pas d’exemples de prières à Dieu qui lui imposeraient le moyen désiré pour la réponse. Les personnes qui reçoivent des rêves n’ont rien demandé, parfois elles s’en seraient bien passé ! En général, dans ces récits, l’interprétation n’a d’ailleurs pas tardé à venir, d’une manière ou d’une autre.
D’autres disent que pour savoir si un rêve vient de Dieu, il faut savoir si nous sommes en paix au réveil.
Pourtant, Daniel 7.28 met en échec ce test puisque le prophète se retrouve « extrêmement troublé » jusqu’à « changer de couleur » après sa vision. L’essentiel est plutôt de se demander si ce rêve s’oppose d’une manière ou d’une autre au message biblique, auquel cas il faut le rejeter sans hésiter.
Un verset souvent invoqué à l’appui de la recherche du surnaturel et de la communication divine par les rêves se trouve en Job 33.14-19 (paragraphe
d’en-tête). Le jeune Élihu y explique que Dieu peut transmettre à l’homme de la façon dont il le souhaite.
Deux manières de communiquer à l’homme au repos « sur son lit » sont citées : les songes et la souffrance physique (qui concerne plus directement Job dans le
contexte).
On notera dans ce passage que ces deux types de communication sont utilisés par Dieu comme «  avertissement  », pour «  détourner du mal  », « préserver de l’orgueil » ou « reprendre l’homme ».
Si quelqu’un se vante d’avoir une vie très riche en songes et autres communications « surnaturelles » avec Dieu, cela semble donc opposé à l’objectif des songes (à celui qui est énoncé dans ces versets du moins).
Il faut aussi remarquer que la plupart des songes, comme la plupart des maladies, ne sont pas le signe d’une communication divine. Enfin, bien que Dieu puisse tout à fait utiliser un songe pour adresser un avertissement particulier à un chrétien, nous ne sommes plus aujourd’hui dans la situation d’Élihu.
Nous avons le privilège d’avoir la Bible qui est « vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Héb 4.12).
Si Dieu voit la nécessité de nous parler par un songe, il le fera et nous donnera le moyen de comprendre son message. Ce qui est certain, c’est que sa volonté pour nous est claire dans la Bible ; cherchons-y notre nourriture :« Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon » (1 Pi 2.2,3).


Dans cet article, l’auteur exprime une perspective non charismatique d’un phénomène très répandu dans le christianisme. Il n’a pas la prétention de détenir la vérité absolue ni de répondre à toutes les questions liées au parler en langues, que ce soit la xénoglossie ou la glossolalie. Il ne déprécie pas l’authenticité de la foi ou la piété des chrétiens qui pratiquent la glossolalie. Cependant, il nous invite à analyser les Écritures et à ne pas tirer nos pratiques de l’expérience des autres ou des parties descriptives de la Bible (non normatives), mais il nous propose de puiser dans les enseignements didactiques (prescriptifs) que nous trouvons dans les évangiles ou dans les épîtres.

« Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres : Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? Parthes, Mèdes, Elamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Egypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu ? » Actes 2.1-11.

La souveraineté de la venue de l’Esprit (1-2)

Il s’est écoulé dix jours entre le moment où Jésus est monté au ciel et le jour de la Pentecôte. Les disciples attendaient que la promesse de Jésus s’accomplisse. Ils étaient rassemblés dans le même lieu et, comme tous les bons Juifs, ils s’apprêtaient à célébrer la fête de la Pentecôte.
Dieu n’a pas résolu d’envoyer son Esprit à n’importe quel moment. Ce jour n’a pas été décrété par hasard.
Dieu a lui-même choisi un jour où des dizaines de milliers de Juifs étaient présents à Jérusalem. La Pentecôte était l’une des trois grandes fêtes juives célébrées annuellement à Jérusalem. Le terme « pentecôte » vient du grec « pentekoste » qui signifie cinquantième jour. Cette fête avait lieu cinquante jours après le premier dimanche qui suivait la Pâque (Lév 23.15-16). Elle complétait la fête de Pâque. À cette occasion, les Juifs offraient les prémices de leur moisson (Lév 23.20) pour remercier Dieu de sa générosité à leur égard, lui qui leur avait donné la terre promise, un pays d’abondance.
Par la venue de Jésus sur terre, la signification de cette fête va changer. Jésus va, par son Esprit, remplacer la loi qui était gravée sur des tables de pierre : il va graver la loi directement dans le cœur des croyants. La terre promise est le symbole d’un royaume terrestre physique, qui va, lui, être remplacé par un royaume céleste, réel mais invisible. La terre promise des croyants de la nouvelle alliance ne se trouve pas sur terre mais auprès de Dieu, dans le ciel. Les bénédictions physiques et matérielles qui étaient liées à l’obéissance à la loi vont devenir des bénédictions spirituelles liées à l’obéissance de Jésus.
Les disciples s’attendaient à la venue de l’Esprit sans savoir où et quand il viendrait. Un jour, ils étaient assis, probablement en train de discuter les uns avec les autres. Dans son commentaire sur les Actes, John MacArthur souligne que « la position assise montre qu’ils n’étaient pas en train de prier sinon ils auraient été debout ou à genoux ». Pourquoi ce détail est-il important ? Parce que cela souligne le côté passif des disciples à cet instant précis : certes, ils attendaient l’Esprit, mais ils ne s’étaient pas réunis pour prier dans le but de faire descendre plus rapidement l’Esprit sur eux.
« Tout à coup, il vint du ciel… » : cette expression est là pour illustrer la soudaineté imprévisible de la venue de l’Esprit. Les disciples s’attendaient à la venue de l’Esprit mais d’une part, ils ignoraient totalement le moment où il allait venir et d’autre part, ils ne savaient pas sous quelle forme il viendrait. Précis, Luc indique la source, le lieu symbolique d’où vient l’Esprit : il vient du ciel. Grâce à cette précision, il nous enseigne que l’humain n’y est pour rien dans le cours de cet évènement. L’Esprit ne vient pas d’en bas mais d’en-Haut, du ciel, de Dieu lui-même. Luc montre ainsi la totale souveraineté de Dieu dans la venue de l’Esprit.

Les manifestations de la venue de l’Esprit (2b-3)

Luc ajoute d’emblée une précision quant au son : il s’agit d’un bruit fort, « comme celui d’un souffle violent ». Il vient de se produire quelque chose d’inédit, hors du commun et donc très difficile à décrire avec des mots usuels. Aussi, pour que ses lecteurs comprennent bien ce qui se passe, Luc utilise une comparaison. Il dit que le bruit était « comme » un souffle et que les langues « semblaient » de feu.
Le bruit était si fort qu’il ressemblait au bruit d’une tempête et les langues ressemblaient à des sortes d’objets incandescents, des petites flammes ! Par ces manifestations surnaturelles et inédites, c’est sur lui-même que Dieu cherche à attirer l’attention du peuple juif, et non sur les miracles. C’est un peu comme une maîtresse d’école : lorsqu’elle veut que les enfants l’écoutent avec attention, elle va hausser le ton ou bien taper dans les mains, ou faire quelque chose d’inhabituel afin d’attirer l’attention, pour que les élèves arrêtent leurs activités et se rassemblent autour d’elle. D’ailleurs, il me semble qu’au travers des manifestations surnaturelles qui ont lieu à chaque transition importante de l’histoire :
1. Dieu montre qu’il est seul à l’initiative des alliances : à chaque fois que Dieu inaugure une nouvelle ère, qu’il conclut une nouvelle alliance, il fait en sorte qu’il n’y ait aucun doute possible sur l’origine de cette alliance. Il tient à montrer aux croyants qu’il est à l’initiative de ces transitions. Les manifestations viennent toujours du ciel et elles sont toujours inimitables.
2. Dieu désire susciter le respect de ses enfants : par les miracles, il attire le regard de ses enfants, il les rend attentifs aux événements qu’il est lui-même en train de dérouler : il ne veut pas qu’ils admirent simplement les phénomènes surnaturels mais il veut les amener à la repentance, à une sainte crainte de son nom, à un respect de sa parole. Et lorsque ce n’est pas le cas, le signe de bénédiction se transforme en signe de jugement (Luc 10.11-14).
À la Pentecôte, on assiste à une transition de l’alliance de la loi (ancienne alliance) vers la nouvelle alliance (alliance de l’Esprit à l’ère de l’Église). Jusque-là, le salut et l’adoration du Dieu d’Israël étaient réservés à un seul peuple, qui avait une seule loi donnée dans une seule langue. On ne pouvait adorer Dieu qu’en respectant des rituels précis qui n’étaient que l’ombre des choses à venir.
Le jour de la Pentecôte, Dieu inaugure une nouvelle ère. Dorénavant, avec l’Évangile, toutes les nations de la terre auront accès au Dieu d’Israël, dans toutes les langues. Grâce au sacrifice de Jésus et à la venue permanente de l’Esprit, Dieu va permettre à des hommes, des femmes et des enfants de toutes les nations de pouvoir entrer dans une alliance éternelle leur permettant d’adorer le Dieu d’Israël sans avoir besoin d’accomplir les rituels liés à l’ancienne alliance. Par le don de l’Esprit,
Dieu va sceller son alliance en gravant sa loi dans le cœur des croyants, leur permettant d’obéir à ses commandements de manière libre, volontaire et durable (Jean 14.15-17).

3. Dieu ne nous invite pas à reproduire les signes spectaculaires mais le signe de l’alliance : les manifestations surnaturelles ne sont pas à imiter ou à rechercher parce qu’elles interviennent d’une manière souveraine et exclusivement divine.
Dans l’ancienne alliance, le peuple n’a pas été appelé à reproduire le « spectacle » (c’est le terme utilisé en Exode 3.3 et 20.18) mais à respecter le signe de l’alliance qui était la circoncision. De même, dans la nouvelle alliance, les croyants ne sont pas appelés à reproduire ce qui vient souverainement d’en-Haut — les langues de feu ou le parler en langues qui étaient visibles et audibles à la Pentecôte afin d’attirer l’attention du peuple juif — en revanche, les croyants sont invités à respecter le signe de la nouvelle alliance qui n’est plus la circoncision des enfants issus des douze tribus d’Israël, mais la repentance et la foi en Jésus-Christ matérialisées physiquement par le baptême et la cène. Les disciples de Jésus, issus du judaïsme, n’avaient pas encore pleinement conscience des implications que cela venait d’engendrer. Ce qui est certain, c’est que grâce à ce spectacle « son et lumière », le peuple juif rassemblé à Jérusalem était maintenant attentif. Il était prêt à écouter le message.

La preuve de la venue de l’Esprit (4-10)

Le « spectacle » auquel ont assisté les disciples était comme une mise en scène divine dont le but était d’attirer l’attention sur un autre miracle, aussi extraordinaire que le premier, mais qui allait se manifester au travers des disciples eux-mêmes. Jusque-là, le Saint-Esprit était venu par intermittence : il saisissait certains croyants et les utilisait pour certaines œuvres précises. À partir de cette première Pentecôte, le Saint-Esprit va agir de manière permanente dans les croyants, il va faire sa demeure en eux (Jean 14.16-17). Pour bien montrer que ce phénomène n’est pas le fruit d’une hallucination collective, Dieu va opérer un miracle extraordinaire, quelque chose d’inimitable. Le texte dit que « les disciples qui reçurent l’Esprit saint se mirent à parler en d’autres langues » (Act 2.4).
Les langues dont il est question ici sont des langues humaines intelligibles. Des Juifs pieux, venus de différentes nations, comprenaient les disciples qui s’exprimaient dans les langues maternelles des Juifs.
On dénombre quinze dialectes dans la liste. Lorsque les disciples se mirent à parler dans toutes ces langues, ce fut un miracle extraordinaire. Ce phénomène s’appelle la « xénoglossie » ou « xénolalie ». Il désigne la faculté de parler une langue étrangère (humaine) sans l’avoir apprise. Ce phénomène ne doit pas être confondu avec la « glossolalie », qui est un langage inarticulé ne correspondant généralement à aucune langue existante (comprise par certains comme une langue céleste, la « langue des anges »).
La glossolalie représente la très grande majorité des parlers en langues pratiqués dans les églises actuelles.
C’est un phénomène qui ne s’observe pas seulement dans les églises charismatiques ou pentecôtistes.
Il est présent dans beaucoup d’autres spiritualités, notamment chez les mormons, les musulmans, les montanistes, les animistes, etc. Ce phénomène existait bien avant la Pentecôte car on en trouve des traces dans l’antiquité. Un article de Mat Auryn [note]Site consulté le 03/08/2022 : https://www.patheos.com/blogs/matauryn/2017/12/11/glossolalia-paganism/[/note] note des expressions de « la glossolalie dans le paganisme et l’occultisme ». Dans trois dialogues différents, Platon fait référence à un discours extatique inintelligible, tout comme Virgile dans l’Énéide. Les sibylles et les pythies étaient également connues pour leur pratique de la glossolalie et de la parole extatique en état de transe.
Dans notre texte, il ne s’agit pas de glossolalie mais bien de xénoglossie. Tous ceux qui parlaient dans une autre langue terrestre que la leur étaient des Galiléens, c’est-à-dire des gens sans instruction, qui n’avaient ni étudié ni appris les langues des nations avoisinantes. C’est comme si je me mettais subitement à parler allemand ou norvégien alors que je n’ai jamais appris ces langues : ce serait un miracle incontestable, puisque personne ne converse quotidiennement et usuellement une autre langue sans l’avoir apprise. Le langage est un phénomène très complexe.
Certains commentateurs, quant à eux, pensent qu’il s’agissait plutôt d’un miracle de réception que de transmission : c’est-à-dire que les disciples parlaient comme habituellement en hébreu ou en araméen, et ceux qui les écoutaient les entendaient miraculeusement dans leur langue maternelle. Le miracle ne résidait que dans la compréhension.
Je n’adhère pas à cette interprétation car Luc me semble assez explicite : « Ils [les disciples] furent tous remplis d’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer ». (Act 2.4) L’emphase est sur ceux qui sont remplis d’Esprit saint, c’est-à-dire les disciples de Jésus. Le texte précise « selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » : le Saint-Esprit remplit les disciples pour qu’ils parlent. Il ne remplit pas les non-croyants pour qu’ils comprennent. « La multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue » (Act 2.6) « Comment les entendons-nous chacun dans notre propre langue maternelle ? » (Act 2.8). « Nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu ! » (Act 2.11). Les Juifs qui rendaient un culte habituellement à Dieu en hébreu (ou en araméen) entendaient leurs frères juifs communiquer dans leurs langues maternelles.
Notez que le fait d’assister à un miracle extraordinaire ne provoque pas instantanément leur foi. Bien au contraire. La suite du discours de Pierre (2.14-40) nous montre que le miracle des langues va avoir un effet radicalement différent selon « la terre » (le cœur) dans laquelle il tombe (Mat 13.4-8). En fait, le parler en langues avait un double objectif :
1. Il attirait l’attention des Juifs convertis en confirmant l’ouverture du salut à toutes les nations de la terre, comme cela était annoncé dans l’A.T. (Jér 31.31-34 ; 32.40 ; Ez 36.25ss). C’était l’annonce d’une nouvelle alliance meilleure que celle de la loi, et donc un signe de bénédiction pour eux.
2. Il attirait l’attention des Juifs inconvertis en confirmant leur exclusion du Royaume (Mat 21.43).
C’était l’annonce d’une mauvaise nouvelle et un signe de jugement pour eux (Es 28.11 ; 1Co 14.21).

Conclusion

Le miracle de la Pentecôte est un moment clé dans l’histoire de la rédemption : il s’agit là de l’inauguration officielle de l’Église. Le feu d’artifice, la coupure du ruban ou le vin d’honneur qui accompagnent l’inauguration d’un nouvel espace sont là pour marquer l’évènement. Ils accompagnent la fête mais n’en sont pas le fondement, et les invités ne sont pas appelés à les reproduire. Le parler en langues a fait partie des éléments visibles et audibles de la venue souveraine, surnaturelle de l’Esprit sur les croyants.
Cependant, il ne doit pas supplanter l’élément central de la Pentecôte, qui est la venue permanente du Saint-Esprit dans les croyants et l’ouverture du salut à toutes les nations. La marque distinctive des croyants ne réside pas dans leurs dons, si extraordinaires qu’ils puissent être, mais dans l’amour qu’ils ont les uns pour les autres (Jean 13.35), dans leur mise en pratique de la parole de Dieu (Jean 8.31) et dans le fruit de l’Esprit manifesté au quotidien (Jean 15.8 ; Gal 5.22).

Est-ce que le parler en langues est la preuve de la présence de l’Esprit dans la vie de quelqu’un ?

Voici onze raisons pour lesquelles je crois que le parler en langues n’est pas la preuve de la présence de l’Esprit dans la vie d’un croyant :
1. Le livre des Actes nous raconte une histoire : la fondation et l’expansion de l’Église dans le monde juif et païen. Cette histoire est unique et par définition, elle ne peut se reproduire une deuxième fois.
Elle n’est donc pas normative. Les récits historiques peuvent illustrer ou expliquer une doctrine biblique, mais ne peuvent jamais en être le fondement. Nous devons donc être prudents avant d’appliquer ou de vouloir reproduire des faits qui avaient un caractère unique et/ou exceptionnel.
2. Le livre des Actes ne nous rapporte que trois cas de parler en langues en relation avec la réception de l’Esprit (Actes 2.3-11 ; 10.46 ; 19.6). Or chacun de ces cas peut être considéré comme « exceptionnel ».
Tous les trois se rapportent à la venue initiale de l’Esprit dans des croyants, donc à leur conversion, et non à une seconde expérience « post-conversion ».
3. En focalisant notre attention sur les trois fois où des groupes de personnes ont parlé en langues, nous oublions les onze autres cas qui n’ont été marqués par aucun signe particulier y compris les 3 000 conversions immédiatement après le message de Pierre à la Pentecôte (voir tableau récapitulatif).
4. Dans aucun des cas, ceux qui ont reçu les langues ne les ont recherchées, elles leur furent données souverainement par Dieu et en présence d’un apôtre.
5. Les langues ne furent pas données à des individus choisis ou spécialement préparés dans le but de les reproduire et de les pratiquer, mais à des groupes entiers. À chaque fois, tout s’est passé inopinément, au cours d’une seule et même réunion, au début de leur expérience chrétienne.
Dans tous ces cas, le don des langues a été accordé comme une preuve que le Saint-Esprit a été donné à chaque groupe — et non comme un signe du baptême ou de la plénitude de l’Esprit donné à un seul individu.
6. Une seule fois, dans les Actes, le parler en langues est associé à la plénitude de l’Esprit (Act 2). Après la Pentecôte, aucune de ces expériences de la plénitude de l’Esprit n’est marquée du signe des langues : ni Pierre devant le sanhédrin
(4.8), ni les diacres (6.5), ni les disciples qui ont prié ensemble (4.31), ni Étienne (7.55), ni Barnabas (14.1), ni Paul à son baptême (9.17), ni les disciples d’Antioche (13.52) qui, tous, furent « remplis de l’Esprit ».
Aucun d’eux n’a ensuite parlé en langues. On ne peut donc pas prétendre que le parler en langues soit un signe normal ou nécessaire et encore moins obligatoire afin de savoir si l’on est rempli ou non de l’Esprit.
7. Sur les quatorze récits de conversions mentionnés dans le livre des Actes, un seul passage associe le parler en langues au baptême de l’Esprit (Actes 10.46). Alors pourquoi rendre ce passage normatif et pas les autres récits ?
8. Certains enseignent en outre que l’on ne peut être véritablement chrétien si l’on ne parle pas en langues, signe du baptême de l’Esprit. Pourtant, Paul enseigne que le baptême de l’Esprit a pour objectif de nous intégrer au corps du Christ (1 Cor 12.13). Alors, un homme peut-il être chrétien sans faire partie du corps ? Impossible, car « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas » (Rom. 8.9).
9. Pour l’apôtre Paul, les langues ne sont pas un signe pour les croyants (1 Cor 14.22) mais elles sont un signe pour les non-croyants. Elles n’ont donc pas le rôle de révélateur de la vie de l’Esprit.
10. Les dons spirituels sont donnés souverainement aux croyants, par Dieu, et différemment aux uns et aux autres (1 Cor 12.4, 11). Les croyants n’auront donc jamais tous le même don. Il n’est donc pas nécessaire de rechercher une « deuxième expérience » pour obtenir le don des langues (1 Co 12.30).
11. Le signe distinctif du croyant rempli de l’Esprit est décrit dans Galates 5.22  : «  amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi » et ce n’est pas la manifestation du parler en langues. On reconnaît un arbre à ses fruits, pas à ses dons (Mat 7.20-23).


Jacques écrit aux croyants juifs qui ont fui la persécution qui fait rage à Jérusalem et se trouvent en différents endroits, hors du pays d’Israël. L’un des thèmes de sa lettre « aux douze tribus qui sont dans la dispersion » (Jac 1.1) est la persévérance dans les épreuves.
Dans le contexte immédiat de notre passage, Jacques s’adresse à des croyants dans la souffrance ou faibles. Le terme rendu par « malade » (v. 15) signifie faible. Il écrit donc à des croyants qui souffrent et qui, dans leur souffrance, sont découragés, abattus ou moralement atteints. Ces croyants sont invités à requérir l’aide des anciens de leur église. L’aide des anciens et la prière de ceux-ci guérira l’affligé de son découragement ; le Seigneur le relèvera !
Jacques suggère que cette faiblesse ou ce découragement peut être causé par le péché (v. 16). La prière et l’accompagnement des anciens dans un état de faiblesse est important ; mais il est insuffisant pour vivre une pleine restauration. En effet, le péché peut ronger, paralyser ou affaiblir. Si le croyant a péché, il est important alors qu’il confesse son péché. Jacques ajoute : « priez les uns pour les autres ». C’est un encouragement au sein de l’église locale à nous soucier les uns des autres et vivre dans une communion ouverte et bienveillante. Et lorsque nous avons connaissance d’épreuves ou de découragement spirituel, d’avoir soin de participer à celles-ci en priant pour notre frère ou notre sœur en Christ.
Ces épreuves peuvent parfois durer. Nous pourrions être découragés de prier. C’est pourquoi Jacques va encourager les destinataires de sa lettre en rappelant que « la fervente supplication du juste peut beaucoup » (Jac 5.16, Darby). Oui, nous devons être convaincus que, quelles que soient les circonstances, la hauteur et la profondeur des vagues dans la tempête, la prière adressée à notre Dieu tout-puissant a une grande efficacité ! Ces prières devraient être ferventes ou agissantes, énergiques même (c’est le sens du mot grec) ! Ainsi, ces prières énergiques ont une force pour que Dieu y réponde et restaure les croyants faibles ou éprouvés.
Pour illustrer son propos, Jacques donne l’exemple d’Élie (v. 17-18). C’est un homme qui a aussi été éprouvé par la faim (1 Rois 17.11), la peur (1 Rois 19.3) et même la dépression (1 Rois 19.9-14). La prière de ce juste a eu un effet miraculeux : lorsqu’il pria avec insistance, il ne plut pas durant trois ans et six mois et lorsqu’il pria à nouveau, il plut suffisamment pour bien arroser la terre et qu’elle puisse à nouveau produire son fruit ! Dieu arrosa ainsi abondamment une terre desséchée, comme il peut arroser abondamment une âme asséchée ! À l’exemple d’Élie, ferons-nous partie de ceux qui prient énergiquement et avec insistance ?