PROMESSES

Une lecture attentive du Nouveau Testament nous apprend que les premiers chrétiens ne bâtissaient point de « lieux de culte ». On ne trouve aucun exemple de frères édifiant une salle, une chapelle, une église ou une cathédrale. Et cependant le nombre des disciples était parfois très élevé.
Actes 2, 41 : « En ce jour-là furent ajoutées environ trois mille personnes », Actes 4, 4 : « Le nombre des hommes qui avaient cru s’éleva à environ cinq mille ». Actes 6, 1 : «En ces jours-là, le nombre des disciples se multipliait » Actes 6, 7 : « Une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi ». Actes 18, 10 (à Corinthe) : « J’ai un grand peuple dans cette ville ».
Les Juifs avaient leur Temple à Jérusalem, et des « lieux de culte », des synagogues dans beaucoup de localités. Les païens également avaient aussi des temples, parfois très somptueux.
Mais les chrétiens, à l’inverse des Juifs et des païens, avaient compris qu’ils formaient une « maison spirituelle » pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ (I Pierre 2, 5) .Ils savaient qu’ils étaient des « pierres vivantes », Jésus-Christ lui-même étant la pierre d’angle.
Déjà le Seigneur Jésus, parlant à la femme Samaritaine, avait annoncé que l’heure était venue dans laquelle les vrais adorateurs n’adoreraient le Père ni sur une « montagne de Galilée » ni à Jérusalem (Jean 4, 20-24) Il n’y aurait plus dorénavant de lieu spécial consacré au culte. L’adoration, la prière, le culte pourraient être offerts à Dieu « en tout lieu » (I Timothée 2, 8). En fait, dans le Nouveau Testament, nous voyons toujours les assemblées se réunir dans des maisons privées, ce qui ressort des textes ci-après :

A JERUSALEM, les premiers disciples étaient réunis dans une « chambre haute » (Actes 1, 13-15 et 2, 1-2). La fraction du pain (la sainte Cène) se faisait dans des maisons privées (Actes 2, 42 et 46) .On voit une assemblée réunie pour la prière dans une maison particulière, la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, « où plusieurs étaient assemblés et priaient » (Actes 12, 12).

A PHILIPPES (en Macédoine) , quand Lydie, la marchande de pourpre, crut au Seigneur Jésus et fut baptisée, elle ouvrit aussitôt sa maison aux serviteurs de Dieu et à l’assemblée naissante (Actes 16, 14 et 40).

A TROAS (en Asie Mineure) , l’assemblée était réunie dans une chambre haute située au troisième étage. Elle était réunie le premier jour de la semaine (dimanche) pour rompre le pain (Actes 20, 7),

A ROME, il y avait une assemblée dans la maison de Priscille et Aquilas (Rom. 16, 3-5). D’autres groupes de croyants devaient se réunir ensemble selon Romains 16, 14-15.

A CORINTHE, il semble que toute l’assemblée était accueillie dans la maison de Gaïus qui donnait également l’hospitalité à l’apôtre Paul lui-même (Rom. 16, 23).

A ÉPHÈSE, nous voyons une assemblée réunie dans la maison d’Aquilas et de Priscille, ce couple chrétien sympathique ayant quitté Rome pour s’établir à Ephèse (I Corinthiens 16! 19) .

A LAODICÉE, il y avait une assemblée dans la maison de Nymphas (Colossiens 4, 15).

A COLOSSES, une assemblée se réunissait dans la maison de Philémon (Philémon 2).

D’après ces textes divers, nous voyons les chrétiens de l’Eglise primitive se réunir pour le culte, l’adoration, la sainte Cène et la prière dans des maisons privées. Ils n’avaient aucun « lieu de culte » mis à part et consacré. N’y a-t-il pas ici pour nous aujourd’hui un enseignement assez clair ? Ne ferions-nous pas bien de revenir à la Parole de Dieu pour retrouver la simplicité et l’humilité de l’Eglise primitive ? Sommes-nous aujourd’hui plus spirituels que ces disciples qui étaient remplis du Saint-Esprit ? (Actes 13, 52).
Si l’on dit que la persécution était un obstacle à l’érection d’édifices religieux. nous répondrons que l’Eglise du premier siècle n’a pas toujours été persécutée. Exemple: « Les assemblées donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées et marchant dans la crainte du Seigneur; et elles croissaient par la consolation du Saint-Esprit » (Actes 9, 31), Cependant, on ne pensait pas alors à bâtir des lieux de culte.
Quand le nombre des disciples augmentait et qu’une maison privée ne pouvait plus les recevoir tous, on ne songeait pas à bâtir une salle plus vaste, un « lieu de culte », On cherchait simplement une autre maison privée, une autre famille chrétienne qui avait conscience du grand privilège qu’il y a de recevoir dans sa maison l’assemblée de Dieu; et ainsi de suite.
Ce ne fut que lorsque l’Eglise du Seigneur s’établit dans le monde (mais pas avant) que l’on commença à bâtir des salles, des chapelles, des églises et des cathédrales. Est-ce vraiment Selon la pensée de Dieu d’investir des sommes parfois très élevées dans la construction, l’entretien ou la location de salles, lorsque nous ne trouvons pas un seul exemple de cela dans l’Ecriture Sainte ?
Mais ici se présente une objection. On nous dit: « Les personnes non converties ne veulent pas venir dans une maison privée. Si nous faisons une jolie salle, elles viendront plus facilement ». Cette objection ne nous paraît pas fondée, car ceux qui n’ont pas le courage d’entrer dans une maison privée n’entreront pas non plus dans une salle publique. Au contraire, nous croyons qu’il est plus facile d’amener une personne qui cherche le Seigneur dans une maison privée que dans une salle publique.
Un avantage des « assemblées-maisons » est celui de pouvoir mieux évangéliser chaque quartier d’une même ville, chaque « assemblée-maison »étant une lumière autour d’elle. On peut inviter les voisins à venir écouter la Parole de Dieu. Un autre avantage est que chaque frère ou soeur peut croître spirituellement beaucoup mieux dans ces réunions de famille ou de cuisine. Il y a plus d’intimité, plus de liberté. Tous peuvent prier sans crainte. N’oublions jamais que le Seigneur Jésus a fait une merveilleuse promesse: « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, JE SUIS AU MILIEU D’EUX » (Matthieu 18, 20). Le Seigneur pensait aux assemblées dans les maisons.
Lorsqu’on supprime les « réunions de quartier » pour centraliser la vie de l’assemblée dans une seule et même salle de culte, cela ne constitue généralement pas un progrès pour l’assemblée locale, mais conduira plutôt à un recul de la vie spirituelle de la communauté. Quelques frères prendront toute la charge des réunions, alors que les autres s’engourdiront et s’endormiront En conclusion, nous demandons à tous nos frères et soeurs bien-aimés de bien vouloir étudier sérieusement les textes divers cités ci-dessus et de réfléchir à cette question. Si une persécution survenait, toutes les salles pourraient être fermées et nous serions obligés de nous réunir dans des maisons privées pour la fraction du pain et les prières. Devons-nous aussi attendre cela pour revenir à la Parole de Dieu ? Ne serait-ce pas préférable de retourner aujourd’hui au modèle que nous trouvons dans la Parole de Dieu ?
(Avec autorisation, La Chaîne de prières, Vevey)



Tel un calendrier suspendu à un mur de nos logements, la lune a été suspendue dans le vide par le Créateur, pour nous indiquer les jours, les mois et les années. Si chaque jour ou chaque mois, nous enlevons un feuillet de notre calendrier, la lune, elle demeure. ..même, si depuis peu, quatre hommes ont foulé son sol.
Dans notre enquête de ce jour, nous nous bornerons à considérer la lune sur la base des indications données par la Bible, Quatre hommes ont marché sur cet astre; la technique et la science font actuellement des progrès incroyables. Nous suivons tout cela avec un intérêt particulier, mais comme nous venons de le dire, nous ne prendrons en considération que l’enseignement biblique.
A la base de Gen.1, 14-16 …
Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le, plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. .., on peut donc déclarer que Dieu a placé la lune pour servir de calendrier, pour calculer les mois, les jours, les saisons. Ps. 104, 19 vient encore le confirmer: «Il a fait la lune pour marquer les temps.»
En parcourant les livres de l’Ancien Testament, on y découvre des ordonnances concernant la nouvelle lune, la pleine lune. Israël suivait ces lois et avait bel et bien la lune comme calendrier, mais non comme dieu ou déesse, ainsi que le souligne si bien le début du Psaume 81.
Des nations païennes, avec qui Israël était en contact, adoraient le soleil, la lune et les étoiles. Ces coutumes, hélas, se retrouvaient parfois parmi le peuple juif, et Dieu dut souvent intervenir avec sévérité pour rappeler son peuple à l’ordre (voyez 2 Rois 23/45, Jér. 7/18, 8/2).
Il est bon d’ouvrir ici une parenthèse pour rappeler la malédiction de Dieu qui pèse sur ceux qui – tels mages, astrologues, devins, etc.- prédisent l’avenir en se basant sur la lune. ..ou sur autre chose (Es. 47, 13).
Pour terminer ce rapide «tour de lune», mentionnons encore le Psaume 121 qui nous montre que la lune n’a aucune influence sur l’homme puisque celui-ci peut s’approprier par la foi cette magnifique promesse: «L’Eternel est celui qui te garde, l’Eternel est ton ombre à ta main droite; pendant le jour le soleil ne te frappera point, ni l’a lune pendant la nuit.»
Si l’a lune retient notre attention aujourd’hui, c’est parce que l’homme y a mis le pied et qu’il en est revenu. L’homme est donc «monté» jusqu’à notre satellite. Il en a profité d’ailleurs pour prononcer une belle phrase:
«C’est un petit pas pour l’homme et un grand pas pour l’humanité». C’est l’astronaute américain Armstrong qui l’a dit. Un cosmonaute soviétique avait, quant à lui, fait une remarque bien singulière. Alors qu’il revenait d’un voyage spatial, il déclarait qu’il n’avait pas vu Dieu dans l’espace. Le pauvre homme semblait déçu (toute idée politique mise à part) de n’avoir pas rencontré Dieu, alors qu’il tournait avec son vaisseau cosmique, à 5 ou 600 km. de notre globe. Par cette affirmation, il pensait peut-être influencer les hommes et espérait probablement prouver par cette déclaration que Dieu n’existe pas!
Pour notre part, nous préférons cette déclaration d’un conseiller fédéral suisse qui comparait cette réussite technique, de faire débarquer des hommes sur la lune, à «un petit saut de puce» face à l’immensité de l’univers. Si l’on songe que la lune est à environ 385000 km. de la terre et que Pluton tout en faisant partie de notre monde solaire se trouve à environ 4192000000 km. de nous et que, malgré cette énorme distance, notre système solaire n’est qu’un petit point dans l’univers, vous conviendrez qu’il est un peu simple d’avouer n’avoir pas vu Dieu lorsque l’on se ballade à environ 600 km. «au-dessus» de la terre.
La remarque de l’astronaute américain manque aussi de modestie: «un grand pas pour l’humanité»!! C’est un grand pas pour la technique, oui, mais pour l’humanité? Il nous semble que le grand pas pour l’humanité serait le pas qui nous rapproche de Dieu. Pour cela, point n’est besoin de circuler dans l’univers (notez bien que nous n’avons rien contre ces essais, et qu’au point de vue scientifique et technique, ils sont passionnants), mais les déclarations des héros modernes nous semblent démesurées par rapport aux chiffres que nous citions plus haut.
Si l’on regarde ce que les journaux nous offrent aujourd’hui (articles, illustrés de photos obscènes, publicité basée sur les plus bas instincts des hommes, guerres, révoltes, abolition de tout ordre établi, contestation totale etc, etc.), on est bien obligé de conclure que le chemin suivi par l’humanité actuelle le sépare de plus en plus de Dieu. Il faudra autre chose que la conquête spatiale pour nous en rapprocher.
Le grand pas pour l’humanité serait celui qui nous ferait revenir vers Dieu, dans un élan de foi. Ce pas qui procure la paix, la paix que Dieu nous offre au milieu même des pires situations, c’est le retour à Dieu. Il y aurait beaucoup de motifs de découragement et pourtant l’homme qui a fait la paix avec Dieu ne perd ni courage, ni confiance, car il sait que son rédempteur est vivant.
Suivons en spectateurs ce que la technique et la science nous offrent et tournons résolument nos regards vers Dieu notre espérance en intercédant avec ferveur afin que l’humanité fasse le seul, le véritable grand pas pour elle: un retour total vers le Dieu Sauveur.

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Pour une multitude de nos contemporains, la religion est chose périmée. La Science, pensent-ils, nous dispense de croire en Dieu. Du reste la religion, ne manquent-ils pas de dire, a fait plus de m’al que de bien. Pensez aux guerres de religion! Quel scandale!
Ils ont raison ceux qui raisonnent ainsi, mais ils confondent religion et Evangile. Ils considèrent comme fruit de l’Evangile ce qui n’était que méchantes oeuvres d’une société ou d’une classe de la société qui n’avait de chrétien que le nom. Ils ne connaissent qu’une église chrétienne dégénérée.
C’est très certainement à cause de ce faux christianisme qu’est née dans bien des pays une hostilité farouche à l’égard de tout ce qui touche à la religion. Or les gens ne font aucune différence entre ce qu’on appelle la chrétienté et l’Evangile, entre les chrétiens de nom et les chrétiens authentiques. C’est pourquoi l’Evangile est combattu dans bien des pays. La lutte y est à la fois sournoise et serrée. (*)
Pourtant, ce serait une erreur de croire que c’en est fait de l’Evangile, que l’heure des Missions est passée. On sait qu’au Congo, par exemple, les missionnaires sont reçus maintenant avec empressement; que l’église y est en plein essor. On ne cesse de nous demander des instituteurs ou des professeurs. Un de nos amis, pasteur africain, écrivait récemment qu’il ‘agrandissait pour la troisième fois le temple où se réunit son église. A peine avait-on terminé la construction qu’il fallait songer à agrandir. Nul n’ignore le succès de l’Evangile en Amérique du Sud. Des personnes qui habitent le Brésil nous disaient il y a quelque temps que les églises évangéliques y sont très nombreuses et les chrétiens très militants. S’il est vrai que quelque ivraie se mêle au froment, il n’en reste pas moins que les églises sont florissantes. On sait que dans certaines régions d’Indonésie, de nombreux Musulmans sont venus à l’Evangile, et cela en grande partie grâce à la distribution massive de Nouveaux Testaments en langue indigène. Nous avons de la peine à croire cela, nous qui sommes habitués à entendre les rapports des missionnaires qui travaillent en Afrique musulmane! Un missionnaire qui oeuvre parmi les Juifs nous disait tout récemment aussi qu’il connaît bien des Juifs venus à Christ. Il en connaît bon nombre qui fréquentent des églises protestantes diverses et même des églises catholiques.

N’oublions pas l’oeuvre qui s’est faite en l’espace d’une génération. Nous connaissons ou avons connu les fondateurs de plusieurs missions en Afrique. Et nous voyons maintenant le résultat de leur travail: des dizaines de milliers d’Africains convertis; des centaines d’églises fondées, actuellement indépendantes, et sous l’égide de conducteurs spirituels africains. Il y a peu de temps, je rencontrai dans une faculté de théologie évangélique un jeune Africain, intelligent et pieux, parlant un français impeccable. Ses parents sont parmi les premiers convertis d’une immense région. En une génération, on a passé là de l’état primitif – pour ne pas dire sauvage! – à un christianisme authentique. Nous avons vu dans la jungle équatoriale des Aucas et des Jivaros – ou chasseurs de têtes – transformés par la grâce de Dieu.

Mais, dira-t-on, tout cela, c’est peut-être vrai, mais c’est bien loin d’ici. Chez nous, c’en est fait, l’Evangile est périmé.
Eh bien, lisez plutôt le témoignage qui m’est tombé sous les yeux il y a quelques instants; il est tiré d’une lettre adressée à une société d’évangélisation par la radio. Elle vient de France: «Vous avez cité récemment la lettre d’une auditrice déclarant qu’elle était la personne la plus heureuse du monde depuis qu’elle connaissait le Seigneur Jésus comme un Sauveur personnel. Je comprends mieux que quiconque de tels sentiments, parce que moi, comme son mari, j’étais aussi un alcoolique; j’avais subi plusieurs cures de désintoxication, mais sans succès. Il y a un peu plus d’un an, j’ai découvert vos messages par radio. Je suis venu à Dieu qui m’a sauvé par la mort de son Fils. Je ne suis pas seulement heureux, mais avec la vie éternelle, cette nouvelle naissance a produit une transformation complète de mon existence. Et je ne bois plus!»

La raison du succès de l’Evangile est simple. Il répond aux besoins profonds de l’âme humaine. L’homme du vingtième siècle a une vie bien différente de celle de ses ancêtres, certes. Il a «conquis» l’espace! – En fait, il n’a parcouru que des distances minuscules par rapport à l’immensité céleste! – Il a réussi à s’assurer un confort extraordinaire; il est presque certain, grâce à la science médicale, de pouvoir trouver un coeur de rechange quand le moment sera venu! Il n’en reste pas moins que ses aspirations profondes ne sont pas satisfaites et qu’aucune assurance ne lui est donnée par les philosophies quant à l’au-delà, quant à Dieu. Il reste, en dépit des apparences un être inquiet, souvent angoissé. Les jeunes eux-mêmes, pleins de vie et de fougue, sont les plus nombreux à recourir au suicide! Mais l’Evangile, c’est-à-dire la Bonne Nouvelle du salut, nous est annoncé. Dans son amour, Dieu accorde au pécheur qui se repent un pardon gratuit; il le libère de toute condamnation; il fait de lui son enfant, son héritier; il le transforme par la puissance de son Esprit. Et désormais, le croyant vit d’une manière normale, heureuse et utile. Il est non seulement réconcilié avec Dieu, mais aussi avec lui-même, et avec ses semblables.

-Mais, dira-t-on, on prêche l’Evangile chez nous. On le connaît et rien ne se passe.
Est-ce bien l’Evangile qu’on prêche? C’est-à-dire la Parole de Dieu? Trop souvent les églises se prêchent elles-mêmes. Ou bien elles ensevelissent la Parole sous un rituel que les initiés comprennent peut-être, mais qui n’a aucun sens pour l’homme de la rue. Ou alors, désireuses d’être près du peuple, elles se livrent corps et âme aux questions sociales.
Que dire aussi des églises ou assemblées où la prédication de la Parole est considérée comme secondaire et laissée de côté, ou ‘abandonnée à des gens incapables? L’Eglise manque à sa tâche quand elle n’annonce plus la Parole dont elle est dépositaire. Elle trahit même sa fonction. Car si la société christianisée dans laquelle nous vivons peut nous donner le pain, nous devons nous rappeler que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Oui, l’Evangile est encore pour les gens de notre temps. On nous objectera que les chrétiens sont en retard sur bien des points. Je n’en suis pas si sûr. Ce ne sont pas les hippies et les beattles qui mènent le monde et qui assurent sa bonne marche. Les vrais grands de ce monde, qu’ils soient savants ou hommes politiques, industriels ou paysans, ne portent pas de longs cheveux et des pantalons en tuyaux de poêle. Il est possible d’être de son temps sans attirer sur soi les regards ahuris du bon peuple. C’est pourquoi il est possible d’être chrétien et homme de son temps. Ceux qui «retardent», ce sont ceux qui n’ont pas encore compris que l’Evangile est la seule parole de salut pour les hommes de tous les temps.

(*) voir J. Hoffmann: .Les Eglises du silence.

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Vocation chrétienne (3)

Lecture: Mat th. 5:1-2
             Matt.28:18-20
             Actes 20:18-21, 26-27
             1 Th. 4: 1-2
             2 Ti. 2:1-2
C’est avec une certaine hésitation que j’aborde ce sujet de la formation en vue de l’exercice de la vocation, sachant qu’il n’est pas facile, et conscient aussi des graves lacunes caractérisant nos églises, non seulement en Suisse, mais partout sur les trois continents qu’il m’est arrivé de parcourir. Certains de mes propos déplairont peut-être. Qu’ils soient entendus comme un cri d’alarme de la part d’un frère qui accepte sa part de responsabilité en face des faiblesses d’enseignement et de la pauvre connaissance de doctrine biblique qui marquent, hélas, la plupart de nos milieux. Et que dans sa bonté, le Seigneur nous donne la grâce de nous laisser conduire dans la recherche de solutions qui nous fassent sortir de la situation dans laquelle nous nous trouvons depuis plus d’un siècle!

Témoignage de l’Ecriture
Faut-il justifier, à partir de l’Ecriture, cette notion de l’enseignement, de la formation en vue de l’exercice de la vocation que Dieu nous adresse aux uns et aux autres? Les textes désignés ci-dessus nous montrent d’abord l’exemple du Seigneur qui, dès le début de son ministère, prenant la parole en public pour la première fois, se met à enseigner ses disciples.
Son ministère tout entier est marqué par cet élément d’enseignement qui semble même prendre de l’ampleur à mesure que les foules s’écartent et que Jésus se trouve seul avec la petite poignée d’hommes qui lui sont restés fidèles. Il concentre ses forces, ses efforts et son temps sur ceux-là, tant et si bien que pendant les derniers mois de son ministère, le Seigneur semble attacher une importance toute particulière à la formation de ses disciples et à la préparation de la relève qu’ils seraient appelés à assumer après son départ.
Si l’exemple du Seigneur n’est pas convaincant, qu’en est-il de l’ordre donné à ses disciples (mais qui concerne l’Eglise tout entière) à la fin de Matthieu? Ces instructions-là doivent être considérées comme normatives jusqu’au retour du Seigneur, n’en déplaise à ceux qui disent que l’Evangile selon Matthieu n’est pas pour nous, que nous vivons à une époque particulière, où le temps de l’église et des missions est révolu, que nous devons chercher une nouvelle vocation pour le peuple de Dieu, etc. Eh bien, non! Les instructions données par le Seigneur à son Eglise gardent toute leur validité jusqu’à son retour; si Jésus ordonne à ses disciples d’enseigner les croyants à garder ses commandements, cet ordre reste entièrement valable, entièrement normatif pour nous aujourd’hui.

L’église primitive a obéi à la lettre à ce commandement d’enseigner (Actes 2:42). Les milliers de nouveaux croyants du jour de la Pentecôte «persévéraient dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et les prières».
Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres. La suite du récit, d’ailleurs, présente un détail remarquable: tous ceux qui s’étaient tournés vers le Seigneur mirent en commun leurs possessions dans une communauté de biens. Pourquoi l’ont-ils fait? La solution se dégage, je crois, précisément de cette situation extraordinaire qui confronte les apôtres après le témoignage rendu par Pierre: tout d’un coup, il y a là plusieurs milliers de personnes qui viennent de se tourner vers le Seigneur. Ces hommes ont besoin d’être instruits et fondés dans l’enseignement du Christ. Par conséquent, toutes affaires cessantes, l’Eglise primitive met en commun ses possessions et se constitue aussitôt en école biblique extraordinaire, afin que les apôtres puissent enseigner le plus vite possible et le plus complètement possible tous ces bébés dans la foi. Nous n’aurions pas à chercher ailleurs l’explication de cette mise en commun des biens matériels. Voilà, si j’ose dire, le premier institut biblique, créé par les apôtres eux-mêmes afin de nourrir les nouveaux convertis et les rendre aptes à s’engager chez eux comme témoins et serviteurs de ce Sauveur qu’ils viennent de rencontrer.

L’exemple de l’apôtre Paul s’inscrit dans la même ligne. Vers la fin de son troisième voyage missionnaire, sur le chemin de retour à Jérusalem, Paul convoque les anciens d’Ephèse à Milet, où il leur rappelle les faits saillants du ministère accompli pendant son séjour de trois ans dans leur ville. Il leur avait annoncé tout le conseil de Dieu, il ne leur avait rien caché.
Chose étonnante, l’apôtre dit la même chose aux Thessaloniciens. Cependant, talonné par ses ennemis, il avait dû reprendre son voyage vers Bérée après un court séjour de quelques semaines à Thessalonique. Pendant ce temps-là, non seulement il avait évangélisé, d’abord dans la synagogue, puis à côté, mais il avait donné à ceux qui s’étaient confiés au Seigneur toutes les instructions nécessaires et utiles pour leur vie et leur service chrétien! Enfin, Paul, sur le point de «passer les pouvoirs» à ses adjoints, leur donne des instructions dans ce sens: lui-même les a instruits afin qu’à leur tour ils sachent instruire d’autres pour que ceux-là à leur tour instruisent. ..

Témoignage de l’histoire Les exemples tirés de l’histoire ecclésiastique et des missions mettent en relief le rôle prépondérant joué par des hommes formés pour se charger de 1’oeuvre de Dieu. Parmi les réformateurs, Luther et Calvin avaient une prodigieuse érudition. Luther était un linguiste de première qualité; c’est, d’ailleurs, en étudiant le texte biblique dans les langues originales qu’il fit les découvertes qui devaient transformer sa vie. Plus près de nous, parmi les initiateurs du mouvement des assemblées des «frères», par exemple, nous découvrons en Darby un grand érudit à qui Dieu confia une tâche à la mesure de ses capacités et de ses connaissances. C’est peut-être une ironie de l’histoire que cet homme si instruit devait être par la suite, sans le vouloir, une cause majeure du dépérissement de l’érudition dans ces assemblées.
Il en est de même pour les missions: après plusieurs générations d’efforts missionnaires depuis William Carey, nous avons fait le cercle complet des méthodes et nous revenons peu à peu aux meilleures, celles des apôtres: les méthodes de la Parole de Dieu! Celles-ci visent la création d’églises issues de l’effort missionnaire qui sachent se gouverner, se soutenir et se propager d’elles-mêmes sous la conduite du Saint-Esprit. Mais pour qu’une église autochtone, issue de l’effort missionnaire, puisse se gouverner et se propager, elle doit être dotée de responsables de mieux en mieux formés pour les diverses tâches. Il arrive que, de nos jours, les jeunes membres de ces églises réclament en nombre toujours plus grand une formation théologique et pastorale sérieuse que leurs pères n’ont pas pu recevoir. A Emmaüs, institut biblique en Suisse romande, le nombre des demandes d’admission en provenance des pays d’Afrique francophone ne cesse de grandir. De jeunes croyants africains désirent parfaire leur formation, parce qu’ils se rendent compte qu’ils ont à faire à une génération beaucoup plus instruite que les précédentes, et ils éprouvent la nécessité d’être aussi bien préparés que possible pour répondre aux appels et aux besoins de leurs pays. Les missions elles-mêmes, suivant une tendance générale, réclament des collaborateurs de mieux en mieux formés. Ces quelques exemples tirés de l’histoire de l’église et des missions viennent confirmer, si besoin est, le bien-fondé de l’enseignement biblique pour la formation du serviteur de Dieu.

Et nous?
Si maintenant nous examinons nos églises de près, ce qui sera un exercice à la fois douloureux et salutaire, nous découvrirons des tendances qui, en Suisse et ailleurs, devraient nous inquiéter profondément. Nous nous rendrons compte de la pauvreté biblique, de l’ignorance doctrinale et théologique qui marque d’une manière générale ces mouvements. Dans les milieux issus du réveil du 19ème siècle à Genève, par exemple, les dons spirituels, l’exercice des ministères et la formation en vue de cet exercice sont tombés en désuétude, et cela depuis déjà quatre ou cinq générations! La pauvreté théologique qui en est la conséquence se manifeste dans toutes les activités de ces communautés, et nulle part, hélas! plus qu’au culte d’adoration! Là même où la richesse de notre héritage spirituel devrait se manifester, l’on s’aperçoit, au travers des chants, des prières et de quelques rares lectures bibliques commentées, que le champ de nos sujets de méditation est affreusement restreint. Comment nous libérer de cet étau d’ignorance et redécouvrir la mine d’or qu’est la Parole de Dieu? Posons plutôt les questions: Où sont les dons spirituels? Où sont les frères qualifiés pour exercer les différents ministères? Où sont les pasteurs, les évangélistes, les docteurs? Grâce à Dieu, il yen a, mais ils sont trop peu nombreux pour répondre aux besoins de nos églises et assemblées en Suisse romande, en France et ailleurs.

Et les jeunes?
Quant à la génération qui monte, elle a hérité les lacunes de nos ancêtres et de nous-mêmes. Au cours de divers camps récents de formation et d’évangélisation, ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont reconnu leur ignorance en matière biblique et doctrinale. Et nous, les orateurs, nous constatons très vite qu’ils ne savent pas grand chose de la vie chrétienne, qu’ils n’ont pas reçu une bonne méthode d’étude biblique et ne savent pas comment diriger un groupe d’étude biblique, qu’ils ont peu d’expérience pratique du témoignage personnel et du travail pastoral, et que leur pratique du recueillement, de la méditation de la Parole de Dieu et de la prière est très pauvre. Les jeunes en sont conscients et, dans leur souffrance, ils cherchent à tâtons diverses solutions – l’indifférence ou la révolte, la séparation d’avec leurs églises, la recherche dans d’autres pâturages de ce que nous-mêmes n’avons pas été capables de leur donner. Avons-nous le courage de regarder cette situation dramatique en face et d’en reconnaître le caractère lourd de menace? …au point de vouloir sortir de ce cercle vicieux qui fait que génération après génération, nous nous complaisons dans notre médiocrité? Une jeunesse mal préparée ne saura pas tenir contre les attaques que l’Ennemi prépare!
Reconnaissons qu’il est bien plus difficile de proposer des remèdes que de diagnostiquer un mal. Quoi qu’il en soit, nous proposerons ici quelques éléments d’une solution.

Dans le foyer
La formation en vue de l’exercice d’une vocation commence idéalement alors que l’enfant se trouve encore dans le sein de ta famille chrétienne. A ce niveau déjà, il faudrait reconnaître ta nécessité d’un minimum: une atmosphère propice à l’éclosion de l’enfant, à sa préparation et à sa réponse à la vocation que le Seigneur lui adressera. Il nous paraît par exemple, indispensable que chaque foyer chrétien ait son culte de famille quotidien auquel les enfants peuvent être encouragés à participer activement dès qu’ils sont en âge de le faire – lectures bibliques, partage de pensées sur le texte, prière ensemble grâce à laquelle on pourrait initier les enfants à l’intercession pour les autres, pour les missionnaires, pour les inconvertis. Une autre chose qui nous paraît indispensable dans les rapports entre parents et enfants est le moment de prière seul avec chaque enfant. A la fin de la journée, par exemple, le père ou la mère se trouverait au chevet de l’enfant pour un moment de conversation en tête-à-tête, pour répondre à ses questions, l’encourager, le conseiller et prier avec lui. Au cours de ces moments de rapports personnels, les parents pourraient encourager leur enfant à développer de bonnes habitudes de méditation biblique et de prière personnelle. En troisième lieu (ce qui est encore plus important), l’exemple sera donné par les parents, souvent à leur insu, par leur intérêt pour les choses de Dieu et la joie qu’ils manifesteront lorsqu’ils parleront des choses qui concernent le Seigneur et son oeuvre. Leur enthousiasme sera contagieux et les enfants en prendront de la graine. Dans certains foyers, on pourra peut-être aller jusqu’à réaliser un programme d’étude systématique. L’auteur a connu en Afrique des parents missionnaires qui avaient l’habitude de se lever à cinq heures du matin avec leurs enfants pour une heure de travail biblique. La plupart des enfants de ces familles sont devenus à leur tour missionnaires.
Nombre de parents voudraient recevoir des conseils pratiques pour l’éducation de leurs enfants; n’est-ce pas là un sujet que nous avons négligé? N’y a-t-il pas des domaines pratiques dans la vie de l’individu et du foyer où nous n’avons pas fait des études suffisantes et n’avons pas cherché à nous aider les uns les autres? Chaque église locale devrait accepter sa responsabilité de répondre à ce besoin ressenti par tant de jeunes parents.

Dans l’église
Qu’en est-il de nos écoles du dimanche: sont-elles suffisamment organisées, les classes sont-elles étudiées et préparées avec assez de soin, les moniteurs sont-ils bien formés? Pour cette dernière question, si importante, nous devrions profiter au maximum des cours de formation offerts aux moniteurs par la Ligue pour la Lecture de la Bible!
Une pensée au sujet de l’école du dimanche paraîtra sans doute révolutionnaire. Ici, en Europe, le terme «école du dimanche» évoque automatiquement les enfants et rien que les enfants. Est-ce juste? Dans d’autres pays, l’école du dimanche est pour tout le monde, à partir des bébés en garderie jusqu’aux vieillards. Le dimanche matin, il y a deux réunions successives, dont le culte d’adoration pour toute la famille et (avant ou après) l’heure des classes bibliques qui sont échelonnées pour tous dès les tout petits, en passant par les moyens, les adolescents, les étudiants et les jeunes adultes pour arriver aux classes d’adultes mûrs. Tous les membres de ces églises, quel que soit leur âge, trouvent leur place dans une classe qui correspond à leur âge, à leurs besoins et à leur connaissance de l’Ecriture, tant et si bien que l’instruction systématique ne s’arrête jamais!
A côté de l’école du dimanche, il existe à l’heure actuelle la classe des jeunes qui est à maintenir et à encourager, peut-être en l’intégrant dans le schéma élargi de l’école du dimanche proposé ci-dessus. Et il y a des camps de formation occasionnels qui, malheureusement, ne durent en général qu’une semaine. Des sujets, dont la nécessité nous est rendue évidente par les expériences faites lors des camps de ski ou d’évangélisation, y sont traités. Dans toutes ces activités, qu’il s’agisse de l’école du dimanche, de la classe des jeunes, ou des camps de formation, nous devrions garder en vue ce que Paul dit aux Ephésiens: «Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu». Ne nous contentons pas de développer une doctrine ou un aspect de la vie de l’église locale aux dépens des autres. cherchons à établir et à maintenir un équilibre biblique dans notre instruction.

Nos cultes aussi pourraient être des occasions d’édification ou d’enseignement biblique. Dans certaines communautés sans pasteur attitré, on a pris l’habitude de demander à un frère qualifié (docteur) de se préparer au préalable pour donner un message d’édification (ou, mieux encore, une série de messages sur un sujet donné), soit au début du culte, soit à la fin, après la cène.
Cette idée nous paraît excellente: le Saint-Esprit n’est-il pas capable de diriger des décisions prises ou recommandations faites plusieurs jours – voire semaines – avant le cuite en question? Ne faisons pas un fétiche de la spontanéité dans l’exercice des ministères: certes, l’Esprit est bien capable de pousser un frère à parler sur un sujet spécial au dernier instant, mais Il peut tout aussi bien éclairer, dans leur préparation, des frères pressentis longtemps à l’avance. Ne le limitons pas dans sa liberté d’action!

Des séries spéciales d’édification pourraient aussi être organisées de temps à autre. Une expérience positive dans ce sens a été faite il y a quelques années à B… où, pendant quatre dimanches successifs, les croyants se sont réunis pour trois heures d’enseignement biblique avec le concours de différents frères qui ont développé à tour de rôle divers sujets. Nous y avons vu une expérience pilote sur un plan régional qui pourrait être répétée. L’institut Emmaüs, lui aussi, a organisé dans le passé des cours de formation biblique et spirituelle pendant l’hiver qui ont attiré jusqu’à une centaine de personnes dont de nombreux représentants d’églises. Rien n’empêcherait de reprendre ces séries dans un proche avenir.
Lorsque nous discernons l’existence d’un don spirituel auprès d’un de nos membres – jeune ou moins jeune – est-ce que nous encourageons ce frère à développer son charisme et à le faire valoir en l’exerçant pour le bien de la communauté? C’est là une responsabilité des anciens que de remarquer de tels frères et leur donner l’occasion de s’épanouir.

Instituts bibliques et facultés de théologie
Les institutions actuellement nombreuses pour la préparation formelle des serviteurs de Dieu sont une innovation assez récente dans l’histoire de l’église; c’est depuis la fin du 19è siècle surtout, grâce à l’essor de l’oeuvre missionnaire, que tant d’écoles ont vu le jour partout dans le monde. Et pourtant, on a souvent constaté, dans certains milieux évangéliques, une réticence plus ou moins accusée à l’égard des instituts bibliques et, à plus forte, raison encore, des facultés de théologie.
Un article paru dans un numéro récent d’un périodique évangélique américain mettait les lecteurs en garde contre les dangers d’une formation offerte par les instituts bibliques, et avançait les raisons suivantes: d’abord, le jeune qui fréquentait un institut ou une faculté en sortirait la tête farcie d’informations inutiles! Ensuite, l’instruction reçue pousserait le jeune en question à mépriser son église à cause de la simplicité de la structure et des principes de celle-ci. Enfin, avec tout le bagage de connaissance acquise, notre jeune chercherait certainement le salaire plus élevé qui lui serait offert par d’autres églises.
A vrai dire, ces raisons laissent froids ceux d’entre nous qui servent le Seigneur dans un institut biblique, parce que l’expérience nous montre que les dangers qui existent – et il y en a – sont tout autres que ceux énumérés! Car si un jeune homme spirituel et solide, répondant à la vocation que Dieu lui adresse, se fait inscrire dans une école biblique, il évitera de tomber dans des pièges si évidents. Non, les dangers réels sont plus subtils: celui de l’orgueil spirituel, parce que la connaissance enfle; ou encore celui d’une indigestion spirituelle, résultat d’un banquet d’enseignement biblique quotidien, riche et concentré, mais mal assimilé. Nous sommes conscients de ces dangers et prenons les précautions qui s’imposent pour assurer aux élèves une vie équilibrée qui consiste, non seulement à recevoir, mais aussi à donner, d’où les activités spirituelles de tous genres.
Certes, il y a quelques défections: certains jeunes ne sortent pas vainqueurs des épreuves particulières et indéniables qui s’attachent aux études formelles dans un institut biblique. Mais la plupart en sortent approfondis, fortifiés, formés pour le service du Seigneur; ceux-ci donnent ta preuve par la suite, en accomplissant un travail de pionnier remarquable, ou en devenant des membres utiles – voire piliers – de leurs églises ou assemblées, que les années consacrées à la formation n’ont pas été passées en vain.
En plus des différentes facultés de théologie «officielles» en Suisse romande et en France, il existe depuis quatre ans une nouvelle Faculté libre de théologie évangélique à Vaux-sur-Seine (près de Paris), fondée par l’action concertée des «églises de professants». Cette faculté attendait plus de 40 étudiants régulièrement inscrits pour la rentrée de 1969. La plupart suivent des cours pendant quatre ans en vue de l’obtention d’une licence en théologie.
L’auteur tient à recommander tout particulièrement cette faculté, conscient du fait que, de toutes les églises de professants francophones, celles de la Suisse romande sont restées dans la plus grande ignorance au sujet de cette entreprise. Pourquoi nos jeunes intellectuels en quête d’une formation théologique s’achemineraient-ils uniquement vers des facultés à théologie pluraliste et à tendance oecuménique? La moindre loyauté n’exige-t-elle pas qu’ils soient mis au courant de l’option valable que représente pour eux la Faculté de Vaux?
Soyons francs. Au cours de ces dix-sept dernières années, l’auteur a suivi l’évolution de plusieurs jeunes intellectuels des églises de professants en France ainsi qu’en Suisse, pendant et après leurs études dans une faculté «officielle». Ce qu’il a vu le pousse à poser la question: est-il vraiment dans le meilleur intérêt des mouvements d’églises comme les nôtres de continuer à orienter nos jeunes dans ce sens? D’abord, n’en déplaise au jeune intéressé qui se ferait facilement des illusions à ce propos, rien ne prouve à priori qu’il serait assez solidement ancré dans la foi et la connaissance de la doctrine biblique pour tenir ferme pendant quatre ans d’études. Au contraire, plusieurs ont basculé dans des vues théologiques plus larges et, le reconnaissant loyalement, ont cru devoir changer d’obédience ecclésiastique. D’autres, moins conscients de leur évolution théologique et de ce qui, par conséquent, les met en porte-à-faux avec leurs communautés, seraient tentés d’attribuer la faute à celles-ci et croiraient facilement devoir leur apporter «la lumière.».
D »autres encore mettent tout en oeuvre pour tenir tête à leurs professeurs afin de sauvegarder coûte que coûte leur héritage biblique et évangélique, mais à quel prix personnel! Et à supposer que ces étudiants sortent «indemnes» comme au travers du feu, ne leur manque- t-il pas trop souvent une dimension qui nous paraît pourtant essentielle – confiance totale dans l’inspiration plénière des Ecritures, et d’une formation dogmatique solide et orthodoxe? – D’autres, il est vrai, passent par une période de réaction plus ou moins violente pour «digérer» leur théologie et ensuite retrouver leur équilibre et leur confiance en la Parole de Dieu. Quoi qu’il en soit, nous touchons ici à une question déterminante pour l’avenir de nos églises: ayons le courage et la charité qui nous permettent de l’examiner ensemble dans un esprit fraternel, car c’est à nos risques et périls que nous persisterons à passer ce problème sous silence. ..
Un exemple réjouissant
En conclusion, l’auteur se permet d’évoquer le souvenir d’une église locale, réformée, dont les pasteurs successifs ont été choisis en fonction de leur don d’enseignement biblique. Depuis plus de trente ans, les membres de cette église ont reçu, au travers de la prédication, un enseignement systématique de la Parole de Dieu, des doctrines bibliques et de la vie chrétienne; au cours de ces trente années, plus de cinquante jeunes ont entendu l’appel du Seigneur et se sont présentés pour son service à plein temps, soit sur le champ des missions, soit comme évangélistes, soit comme pasteurs. La conclusion s’impose: là où la Parole de Dieu est à l’honneur, là où elle est enseignée totalement et systématiquement, les vocations ne manqueront pas d’éclore.

(Conférences de Lavigny, Suisse, 1968)


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«Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps» (I Cor. 12, 13). Pour que l’unité du corps puisse être réalisée, il faut que la réalité spirituelle du baptême du Saint-Esprit soit vécue. Ce n’est pas par hasard que le baptême d’eau, qui symbolise le baptême de l’Esprit, a été placé par toutes les confessions comme condition d’entrée dans l’église. Or qu’est-ce qu’un baptême? C’est une noyade, un enterrement. Par le Saint-Esprit notre vieux moi orgueilleux et égoïste – celui qui veut toujours la première place, qui croit tout savoir mieux que les autres, notre moi susceptible, irascible et entê1é – a été noyé, tué (Voir Ro. 6, 1-10). A sa place, cet Esprit dans lequel nous avons été immergés nous pénètre graduellement, comme l’eau chasse et remplace l’air de l’éponge qu’on y a plongée. Or cet Esprit c’est l’Esprit de Christ, qui est humilité, douceur, patience, paix, charité, amour: exactement les qualités qu’il nous faut pour vivre dans l’harmonie avec nos frères et soeurs et réaliser cette unité profonde et réelle. Tout ce que l’apôtre nous exhorte à être dans ses épîtres, l’Esprit de Christ le produit en nous. Automatiquement? Certes non! Sinon à quoi bon toutes ces exhortations? Notre part consistera
1. en un acte de foi dans la réalité de la mort de notre vieil homme au moment de notre baptême de l’Esprit et dans l’habitation de l’Esprit de Christ en nous;
2. en un transfert des commandes – au moment de la tentation – de notre moi à Christ.

Le chemin pratique de l’unité
L’apôtre nous dit par exemple, Eph 4, 1 «Je vous exhorte à marcher en toute humilité». On vient de prendre une décision dans l’église, mais je n’approuve pas cette décision: «si on m’avait écouté. ..si on m’avait laissé faire. ..de toute façon je n’en ferai qu’à ma tête puisque je suis sûr d’avoir raison. ..» Ainsi parle le vieux moi orgueilleux. Si je veux marcher dans l’humilité, je considère ce moi comme noyé, crucifié avec Christ (Ro. 6, 11}, ses raisonnements n’ont donc plus à influencer mon comportement, j’écoute ce que dit l’humilité qui vient de l’Esprit de Christ. Or l’humilité me dit de considérer les autres comme supérieurs à moi-même, et cet Esprit qui habite en moi m’accorde la grâce de pouvoir le faire en toute vérité. L’humilité me dit de me soumettre aux autres comme supérieurs à moi-même, et cet Esprit qui habite en moi m’accorde la grâce de pouvoir le faire en toute vérité. L’humilité me dit de me soumettre aux autres – en particulier à ceux qui ont autorité dans l’église – «dans la crainte de Christ» (Eph. 5, 21; Héb. 13, 17; I Thess. 5, 12; I Pi. 5, 5}. En obéissant à cet Esprit j’aurai fait un grand pas dans la direction de l’unité de mon église. En effet un examen impartial de l’histoire de l’Eglise nous permet de conclure que c’est l’orgueil qui a été la cause de toutes les divisions des églises et que c’est l’humilité jointe à l’amour qui en sauvegarde l’unité.

«En toute humilité et douceur»
au lieu d’exploser quand on m’a vexé, d’aller vivement reprendre le frère qui a mal fait, de répondre du tac au tac, je vais l’aborder avec douceur, gentiment, avec l’amour qui ne soupçonne pas le mal, mais accorde le bénéfice du doute, cherchant à «gagner le frère» (Mat. 18, 15). La douceur a déjà plus d’une fois sauvegardé l’unité.

«Avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour»
Si l’autre n’évolue pas aussi vite que je le désirerais, s’il met du temps à comprendre et à adopter mes vues qui me paraissent pourtant si évidentes et bibliques, si même il me semble mettre toute sa bonne volonté à déformer mes intentions, à contre-carrer mes projets, à neutraliser mon influence, je ne suivrai pas les impulsions du vieux moi, ni la voix du Diviseur qui me suggère de planter là cet entêté et de me retirer dans ma coquille, mais je laisserai libre cours à l’Esprit de Jésus qui a supporté pendant trois ans cette poignée d’hommes charnels, égoïstes, lents à comprendre et qui finalement a réussi à en faire l’équipe la plus désintéressée, la plus spirituelle, la plus soudée que le monde ait jamais vue. En parlant de l’amour, l’apôtre emploie ici la même expression que celle qu’il utilise pour désigner l’amour de Dieu envers les hommes. Cela n’est possible que parce que cet «amour de Dieu a été versé dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné» (Ro. 5, 5).

«Vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix»
«Vous efforçant», il y a donc un effort à faire, l’unité ne se conservera pas d’elle-même parce que rien ne suscite tant la colère et l’activité du Diviseur qu’une église unie. Plus nous serons unis, plus il cherchera à nous attaquer, plus d’efforts seront nécessaires pour conserver l’unité de l’esprit.

C’est une unité de l’esprit
C’est par l’esprit que nous avons été unis, mais nos âmes – c’est-à-dire, suivant la Bible: nos pensées, nos sentiments, nos volontés – n’ont pas encore trouvé cette unité, elle sera le fruit de «l’oeuvre du ministère» {Eph. 4: 12-13).
Mais en attendant d’être parvenus à cette «unité de la foi et de la connaissance, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ», que du moins nos esprits restent parfaitement un dans le lien de la paix – que nos esprits s’unissent pour la prière, la communion fraternelle, la fraction du pain, l’étude de la Parole de Dieu et tout autre moyen spirituel de progresser vers cette stature parfaite de Christ. Et, plus Christ prendra de place dans nos vies, plus nous nous découvrirons véritablement et profondément UN, car Christ n’est pas divisé; Il ne divise pas, mais unit tous ceux qui Lui appartiennent. Venant de côtés différents, nous gravissons une même montagne; à mesure que nous nous approchons du sommet, nous nous rapprocherons aussi les uns des autres.
Nous avons vu que le secret de l’unité des premiers chrétiens était leur persévérance dans «l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières» {Act. 2, 42). C’est là encore le secret de l’unité des chrétiens du X Xe siècle, aussi bien pour l’église locale que pour l’église universelle.


Extrait du livre «Que tous soient un». Editions Editeurs de littérature biblique, Strombeck-Bever, Belgique.
NOTICE: A nos lecteurs africains:
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L’Eglise marchant ici-bas pendant l’absence de Jésus est appelée à témoigner au monde, par sa marche spirituelle et céleste, que ce Jésus qu’il a rejeté, vit au plus haut des cieux, puisqu’Il produit en elle, par son Esprit, ses sentiments et ses affections célestes.

Déclin dans le témoignage de l’Eglise
Avec l’attente journalière du Seigneur ont disparu l’union des disciples, leur séparation du monde, la vie spirituelle et céleste qui les distinguait au commencement. Quand le serviteur a dit en son coeur: «Mon maître tarde à venir», il s’est mis à battre ses compagnons de service, à manger et à boire avec les ivrognes! (Mat th. 24, 48-49).
Quand l’Eglise a cessé de regarder en haut pour attendre le Seigneur des cieux, elle a regardé en bas pour chercher son repos, ses aises, des richesses, des honneurs; elle est devenue terrestre, ennemie de la croix de Christ, s’unissant au monde jusqu’à lui donner droit de cité au milieu d’elle, à prostituer son culte, sa cène. Enfin, elle a mis sa gloire dans ce qui fait sa honte.
Non seulement les chrétiens se sont unis au monde, mais ils se sont aussi séparés entre eux. Au lieu de témoigner de l’unité de l’Esprit qui l’animait par l’unité du corps, l’Eglise s’est divisée en d’innombrables partis, distingués par des noms d’hommes, de nations ou de doctrines. Ah! ce n’était pas ce que le Seigneur demandait pour elle, quand il disait: «Que tous soient un, ainsi que toi Père, tu es en moi et moi en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous et que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé »(Jean 17, 21).

Témoignage de l’Eglise à son début
Ce n’était pas non plus le spectacle qu’offraient les premiers disciples, quand ils étaient tous ensemble en un même lieu et que «la multitude de ceux qui croyaient n’était qu’un coeur et qu’une âme» (Actes 2, 44- 47; 4, 32). Aussi une grande grâce était sur eux tous et plusieurs croyaient.
Il est vrai que cette heureuse manifestation de l’unité avait déjà reçu de graves échecs à Corinthe, quand l’un disait: «Moi, je suis de Paul», un autre: «Moi d’Apollos» (1 Cor. 1, 11-12). C’était le mystère d’iniquité se mettant en train (2 Thess. 2, 3-8). Cependant, le mal était loin d’avoir l’étendue qu’il a aujourd’hui.
L’unité en gloire
L’unité en gloire est celle dans laquelle seront «un» tous les saints lorsqu’ils apparaîtront dans la même gloire que Christ. En la voyant, le monde connaîtra ce qu’il n’a pas voulu croire: que le Père a envoyé le Fils et nous tous les croyants sommes aimés du même amour que lui (Jean 17, 23).
Chrétien, «connaissant que c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru: la nuit est fort avancée et le jour s’est approché; rejetons donc les oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière» (Rom. 13, 11-14).



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Cette unité a un certain nombre de caractéristiques: «Une seule espérance – un seul Seigneur – un seul corps – un seul Esprit – une seule foi – un seul baptême – un seul Dieu et Père» (Eph. 4, 4-6). Ces sept points définissent moins des articles de foi, des vérités dogmatiques à accepter, qu’un ensemble de caractéristiques communes à ceux qui sont unis dans le corps. Ce sont ceux qui, parce qu’ils ont accepté par la foi Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur, sont devenus enfants de Dieu. C’est-à-dire que Dieu est leur Père non seulement au-dessus d’eux, mais en eux. Ils sont conduits par l’Esprit saint (c’est-à-dire qu’ils sont en relation vivante avec la sainte Trinité). Ils ont été baptisés du Saint-Esprit pour former un seul corps (Voir I Cor. 12, 13) et ils vivent dans l’espérance de la gloire à venir. Nous trouvons dans ces «7 colonnes de l’unité» les caractéristiques les plus importantes d’une vie chrétienne normale – exactement les mêmes caractéristiques que celles que nous avions dégagées de l’étude de la prière sacerdotale:

Eph.4
Jean 17.
une seule foi:ils ont reçu les paroles de Dieu, ils ont cru en Dieu et en Jésus-Christ.
un seul Seigneur:issu de Dieu et envoyé par Lui (v. 8), un avec Lui (10, 21) qui a reçu pouvoir sur toute chair et donne la vie éternelle (v. 2).
un seul Dieu et Père:qu’ils te connaissent, toi seul vrai Dieu.
un seul Esprit:que je sois en eux (c’est par le Saint-Esprit que Christ vit dans le croyant).
un seul baptême:ils sont sortis du milieu du monde, ils ne sont plus du monde. (Le baptême symbolise cette mort au monde).
un seul corps:un en nous.
une seule espérance:
 
l’espérance de la vie éternelle (v. 2). «Je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire» (v. 24).

Quelle définition plus complète pourrions-nous trouver des vrais chrétiens, de ceux qui sont appelés à être un dans un même corps?

D’autre part, n’oublions pas que le chapitre 4 des Ephésiens commence par les mots: «Je vous exhorte donc…» L’exhortation à l’unité découle de tout ce qui a été dit dans les trois premiers chapitres. Nous ne pouvons être un que SI nous sommes entrés dans le plan de Dieu que nous expose l’apôtre dans le premier chapitre: élus, rachetés, devenus héritiers, scellés par le Saint-Esprit, par la foi en l’Evangile – SI, comme il le souligne au chapitre 2, nous avons été affranchis de la marche selon le train de ce monde, de la puissance du prince de ce monde en étant revivifiés par Christ (1-7), sauvés par grâce par le moyen de la foi (8) ; SI pour nous aussi, il y a un autrefois (v. 11-12) et un maintenant (13). L’unité n’est donc pas première, pas condition du progrès spirituel, elle est conséquence de l’acceptation du plan de salut dans notre vie, elle est limitée à ceux qui sont «en Christ» (expression qui revient 35 fois dans cette épître), c’est-à-dire dans son corps. Le «nous tous» de 4, 13 désignant ceux qui doivent être unis, ne peut se rapporter à d’autres personnes que le «nous tous» de 2, 3-4 qui ont été régénérés par Christ. Le «vous» de 4, 1 s’adresse aux mêmes destinataires que le «vous» de 1, 13, 16; 2, 8, 11, 13.
Donc…
L’unité dont parlent les apôtres est une unité organique analogue à celle d’un organisme vivant – une unité vitale, réalisée par la même vie spirituelle coulant en chaque membre – une unité que nous ne devons, ni ne pouvons réaliser, mais qui nous est donnée en même temps que la vie nouvelle, que nous sommes exhortés à conserver et à manifester concrètement dans notre vie de tous les jours.

«Que tous soient un.»
Sous ce TOUS, l’église primitive, comme son Seigneur, n’a donc compris que ceux qui, répondant à l’appel de Jésus-Christ, avaient cru en Lui, s’étaient séparés du monde, du mal et de l’erreur et unis aux autres croyants dans l’église.
…qu’ils SOIENT: les apôtres considéraient la prière de Jésus comme exaucée et l’unité comme une réalité donnée. Cette unité se manifestait par la persévérance dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières.
…UN: c’était une unité organique et vivante analogue à celle d’un corps qu’anime la même vie et qui obéit à la même tête.

 

Extrait du livre «Que tous soient un», Editions Editeurs de littérature biblique, Strombeck-Bever, Belgique.

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Peut-être ce titre vous fait-il penser à un bâtiment, grand ou petit, utilisé pour une cérémonie religieuse. Cependant, le bâtiment n’est pas l’église, mais l’endroit où l’église se réunit. Le mot «l’église» désigne un groupe de croyants. C’est ainsi, qu’à juste titre, il est utilisé dans le Nouveau Testament. Dans la langue grecque, il décrit un certain nombre de personnes appelées à se grouper pour quelque débat ou affaire. Ce terme est aussi traduit par «assemblée» ; église et assemblée ont la même valeur.
Quelquefois, dans la Bible, le mot église désigne l’ensemble de tous les chrétiens. En général, il s’agit du groupement local (1 Cor. l, 2; Gal. 1, 2 etc).

Votre choix
Nous faisons partie, vous et moi, ainsi que tous les vrais chrétiens, de l’église universelle, de l’église qui va de la Pentecôte au prochain et futur retour de Christ. Nous pouvons aussi faire partie d’un groupement local. Il est parfaitement certain que l’on peut être chrétien sans avoir son nom inscrit sur une liste d’assemblée: seul chrétien dans une région, seul dans un village, loin de tout rassemblement! Ou bien, peut- être n’avez-vous pas cru devoir vous rencontrer avec d’autres croyants? Dans ces deux cas, il vous manque quelque chose de précieux que Dieu a voulu pour vous: la communion fraternelle. Dans le plan de Dieu, l’assemblée locale procure à l’âme fidèle ce dont elle a tant besoin et qu’elle ne peut obtenir nulle part ailleurs.

Centre de communion
L’assemblée locale est ainsi un centre de communion parce que nous avons un seul et même Père dans les cieux! Les personnes que l’on y rencontre parlent un langage que vous aimez. La Parole de Dieu est prêchée; il faut croître dans la grâce, dans la bonne entente fraternelle, dans le support. Vos problèmes et besoins font l’objet d’intercession de la part de chacun. En résumé, vous obéissez à ce que dit la Parole dans Hébreux 10, 25: «N’abandonnons pas nos assemblées, comme quelques-uns ont coutume de le faire, mais exhortons-nous les uns les autres…»
Bien, direz-vous, à quelle église (assemblée) dois-je me joindre? Le nom sur la porte d’entrée importe peu. Ce qui se passe à l’intérieur est plus important.
A. La Bible est-elle annoncée comme étant tout entière la vraie Parole inspirée de Dieu?
B. Les personnes qui s’y rassemblent ont-elles l’assurance actuelle du salut par la foi au sacrifice accompli par Jésus-Christ, Fils de Dieu?
C. L’église montre-t-elle un zèle missionnaire pour annoncer ce salut autour d’elle et aussi plus loin? (II Tim. 3,16; 1 Pi. 1, 18-19; Matt. 28, 19-20).
Aucune église n’est parfaite. Celui ou ceux qui la dirigent sont des humains. Les anciens (conseillers) peuvent se tromper et, souvent, les autres chrétiens ne sont pas comme vous les aimeriez! Mais, apprenez cette leçon: il ne faut pas regarder à l’homme, mais à Jésus seul. Celui-ci ne vous manquera jamais. Cependant, l’assemblée, ce groupe de chrétiens avec sa communion, ses joies et aussi ses imperfections forme la famille où Dieu vous ordonne de vous joindre. Elle est l’image de cette famille parfaite dont nous jouirons un jour, là-haut!
Centre de collaboration
Quand vous entrerez dans ce groupement, comme membre, vous aimerez naturellement être baptisé (Act. 10, 48). Vous tiendrez à être présent aux rencontres, à la cène, à la prière. Vous aimerez offrir vos services, faire part de vos offrandes. Vous aimerez être actif, c’est normal. Il y a sûrement quelque chose à faire, quelqu’un à aider. Faites-le de tout votre coeur, non pour être vu des hommes, mais pour plaire au Maître! C’est LUI qui voit toutes choses, c’est LUI qui prend note, c’est LUI qui apportera la récompense.




5. L’adoration dans l’ Assemblée

Le groupement de chrétiens, église ou assemblée, trouve l’expression la plus profonde de son existence dans la célébration de la cène.
Dans l’église, le chrétien est invité à louer Dieu; il s’adresse à LUI en L’adorant, en Le remerciant, en répandant son âme devant LUI. D’une part, l’adoration monte à Dieu; d’autre part, la Parole de Dieu descend du Père jusqu’à l’église: Dieu s’adresse aux siens par la bouche de ses serviteurs.
Le Nouveau Testament ne connaît ni castes, ni laïcs, ni clergé; il ne connaît que des croyants qui, tous, exercent une sainte sacrificature (1 Pi. 2, 5). Les plus beaux moments, dans les rencontres de l’église, doivent être les heures d’adoration, alors qu’un sacrifice de louange monte des coeurs vers Dieu (Héb. 13, 15; Col. 3, 17; Phil. 3, 3). Serait-ce trop que de remercier Dieu pour tout ce qu’il a accompli à la croix pour nous, dans la personne de Jésus-Christ? Le plus grand cadeau jamais reçu est le don de Dieu, soit son Fils. Or, personne n’accepte un cadeau sans en remercier le donateur. ..Nous verrions des miracles si, dans les églises, tous les croyants ouvraient la bouche pour louer le Seigneur!

A certaines fêtes, les Israélites ne devaient pas se présenter à vide devant l’Eternel (Deut. 16, 17). Nos coeurs sont-ils remplis du Seigneur? «De l’abondance du coeur la bouche parle.» Voilà une question primordiale pour la vie spirituelle de l’individu, mais aussi de l’église, car l’état d’un groupement n’est que le reflet de celui des vies qui le composent. Tiédeur personnelle, tiédeur de l’assemblée: une église est remplie de l’Esprit dans la mesure où le sont les individus qui en font partie. Selon Act. 20, 7 et Jean 20, 21, l’église se réunit le premier jour de la semaine pour célébrer la cène, soit le jour de la résurrection du Seigneur. Pour y prendre part, il y a, selon 1 Cor. 11: 26-34, une condition: «Que chacun s’éprouve soi-même.» Or, l’ennemi s’efforce souvent de nous empêcher de participer à ce repas d’amour et de communion. Nous ne donnerons ici qu’un exemple.

a) Supposons qu’un chrétien soit tombé involontairement dans le péché. Sa conscience, n’étant pas tranquille, l’empêche de prendre part à la fraction du pain. Faut-il rester dans cette condition? Non; Dieu veut que nous lui confessions nos transgressions et que nous y renoncions (Prov. 28, 13). Si le chrétien ne le fait pas, il renie ainsi le souvenir de la mort et de la résurrection du Seigneur. C’est grave, car il serait manifeste qu’il veut persévérer dans sa faute ou qu’il n’a pas la force de s’en séparer.

b) Supposons maintenant que le même chrétien, après avoir péché, s’être humilié et avoir vraiment renoncé à son péché, soit abattu à un tel point qu’il ait le sentiment de n’oser participer à la fraction du pain! Que faire? «Que chacun s’éprouve soi-même» et considère ce que dit l’Ecriture. «Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché », de tout péché confessé. Si après avoir manqué, nous avons jugé le mal, si nous l’avons confessé devant Dieu et, éventuellement, devant les hommes, nous pouvons, par la foi, accepter la restauration et nous avons parfaitement le droit de participer à la cène. Nous dirons plus, le devoir.
L’adoration du Seigneur, lors de la fraction du pain en particulier, a la première place dans le cadre de l’église. Pour cela, nous avons besoin d’une vision renouvelée, afin que la tradition ne s’empare pas de notre manière de penser. Ce n’est pas la vérité qui doit être modifiée, mais nos coeurs doivent être rappelés à la vérité. Que Dieu, dans sa grâce, nous visite et nous donne de la fraîcheur d’En-Haut en ces temps de la fin!

6. Diversité des dons (charismes) dans l’Assemblée

«II y a diversité de dons. ..il y a diversité de ministères» (1 Cor. 12). «L’Esprit qui se manifeste en chacun est donné à chacun pour l’utilité commune» (voir aussi Ephésiens 4 et Romains 12). Nous possédons tous des dons, des qualités, des talents naturels. Le Saint-Esprit fait part de dons spirituels. «Quel don ai-je reçu du Seigneur?» Ce don, je ne dois pas le négliger (I Tim. 4, 14). Au contraire, l’apôtre Paul nous exhorte à veiller afin de l’exercer pour l’édification de l’église, et l’apôtre Pierre à le faire sous la direction de l’Esprit (I Pi. 4, 10-11). «Que celui qui distribue des aumônes le fasse avec libéralité; que celui qui enseigne s’attache à enseigner, etc; que celui qui parle parle comme oracle de Dieu.» Que tout se fasse pour l’édification commune.
Les croyants qui exercent un ministère pour l’édification de l’église doivent être estimés selon leurs oeuvres. Ils ont besoin des prières des saints, car l’ennemi en fait un objet particulier de ses attaques (Héb. 13, 17; I Thess. 5, 12-13; Eph. 6, 19).
L’apôtre Paul encourageait le jeune Timothée à ne point négliger les dons de grâce qu’il possédait (I Tim. 4, 11-16). Nous devons aussi encourager les jeunes parmi les églises, car ce sont eux qui, demain, seront appelés à prendre la relève des anciens d’aujourd’hui.

7. Le gouvernement dans l’ Assemblée

Jésus-Christ «est la tête du corps, le chef de l’Eglise» (Col. l. 18). «Nous sommes membres du corps de Christ» (Eph. 5, 30). L’église est soumise à Christ, tout comme chaque chrétien en particulier. C’est donc la tête qui commande et l’église qui obéit. Cette obéissance est acquise par la lecture de la Parole, ainsi que par l’autorité déléguée à certains croyants désignés sous les termes d’anciens ou de surveillants. Le premier terme a trait à l’âge ou à la maturité spirituelle, le second à la fonction. L’autorité est répartie sur plusieurs anciens, dont le service ne s’étend pas au delà du cadre de l’église locale (voir I Tim. 3 et I Pi. 5).

Fonction des anciens.

-être des modèles du troupeau, paître le troupeau (I Pi. 5, 2-3).
-conduire le troupeau (Héb. 13, 7) et veiller sur les âmes (Héb. 13, 17).
-travailler et présider parmi le troupeau (I Thess. 5, 12; I Tim. 5, 17; Act. 20, 35).
-être des économes fidèles dans la maison (Luc 12, 42).
Il ressort de ces textes que les anciens doivent premièrement être occupés au bien-être spirituel du troupeau qui leur est confié, en pleine communion avec Christ, le Chef, et en recherchant en toutes choses les directives de sa Parole.

Qualification des anciens

Les qualifications des anciens nous sont décrites dans les versets portés ci-dessus, auxquels il faut ajouter 1 Tim. 3, 1-7 et Tite l, 5-9. Qualités morales, spirituelles, modèles du troupeau, hommes de prière, de travail, les anciens ne rechercheront pas leur intérêt, mais celui de ceux que le Chef leur a confiés. L’Ecriture dit: «Ils veillent au salut de votre âme, dont ils auront à rendre compte» (Héb. 13, 17).

Etablissement des anciens

«Je t’ai laissé en Crète pour…établir, comme je te l’ai prescrit, des anciens dans chaque ville» (Tite l, 5). Dans toute nouvelle église ou assemblée, l’évangéliste, par le moyen duquel l’Esprit saint a travaillé dans les coeurs, a, d’après la Parole, le devoir d’«établir» des anciens. «Comme je te l’ai prescrit» ajoute l’apôtre, c’est-à-dire en tenant compte des instructions reçues (en ce qui nous concerné, les instructions de la Parole).
Dans les églises plus anciennes, les anciens ne sont pas nommés; en revanche, ils sont «reconnus» (1 Thess. 5, 12 et 1 Cor. 16, 18), le Saint- Esprit les ayant préalablement «établis» (Act. 20, 28), c’est-à-dire désignés aux yeux des croyants.
Quant aux croyants, ils doivent estimer les anciens (1 Thess. 5, 13), les honorer spirituellement et matériellement (I Tim. 5, 17), leur obéir (Héb. 13, 17) et prier pour eux (I Thess. 5, 25). Et tous, unis ensemble, réalisent le beau Psaume 133, dans la paix et dans l’ordre, L’influence des anciens est prépondérante; l’église locale est le reflet de leur spiritualité.

8. La libéralité dans l’Assemblée

Avant de donner, il faut se donner d’abord soi-même au Seigneur. Pas de bonne oeuvre sans consécration (Rom. 12, 1; I Cor. 6, 19; 2 Cor. 8, 5). Employé ou patron, le chrétien est appelé à gérer fidèlement ses biens, car il les a tous reçus de Dieu. Ainsi, l’Ecriture nous exhorte à donner:
– avec libéralité (2 Cor. 8, 1-2; 7)
-spontanément (2 Cor. 8, 8; 9, 7)
-avec joie (2 Cor. 9, 7; Actes 20, 35)
-selon notre prospérité (I Cor. 16, 2)
-systématiquement (chaque premier jour de la semaine, à part d’autres dons, (I Cor. 16, 1-3)
-de tous nos biens temporels.
Dieu nous invite à faire du bien à tous, mais spécialement à ceux «de la maison de Dieu» (Gal. 6, 10). Cela est un témoignage à la gloire de Dieu, devant les hommes (Mat th. 5, 16).
La distribution des biens matériels dans l’église pourrait être envisagée sous quatre angles différents:
1. Les croyants dans le besoin doivent être soutenus, tandis que les paresseux ne peuvent pas être considérés.(Rom. 12, 13; 15, 23-27; Gai. 2, 9-10; Actes 11, 29-30; I Cor. 16, 1-3; 2 Cor. 8-9)
2. Les veuves dans le besoin doivent être soutenues selon les règles établies dans le Nouveau Testament. (Actes 6, 1-6; I Tim. 5, 4-16)
3. Les serviteurs de Dieu doivent être soutenus. Toutefois, ils doivent être prêts en tout temps à travailler de leurs propres mains si le Seigneur les dirige ainsi. (Phil. 4, 15-19; I Cor. 9, 4-14; GaI. 6, 6; I Tim. 5, 17-18; 2 Cor. 11, 7-12; 2 Thess. 3, 7-9)
4. Ceux du dehors (c. à. d. notre prochain) doivent être soutenus. (Gai. 6, 10; I Thess. 5, 15).
Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Cor. 9, 7). «Tel disperse et augmente encore, et tel retient plus qu’il ne faut, mais n’en a que disette» (Prov. 11, 24). Ce Rrincipe divin garde encore aujourd’hui toute sa valeur dans les domaines spirituel et matériel.

9. Le témoignage de l’Assemblée


Avant de monter à la droite du Père, Jésus a dit aux disciples: « Vous serez mes témoins. ..jusqu’au bout de la terre » (Actes 1 , 8). Dès qu’ une église cesse de remplir cette mission, elle perd son vrai caractère: représenter Dieu ici-bas et supplier les hommes de se réconcilier avec Lui. Paul s’écriait: « Malheur à moi, si je n’évangélise pas! » Ce ne sont pas les hommes perdus qui doivent venir à nous, c’est nous qui devons aller leur porter la bonne nouvelle de Christ. Chaque croyant doit faire l’oeuvre d’un évangéliste là où Dieu l’a placé.

10. L’espérance de l’Assemblée

Il est dans les desseins de Dieu que l’Eglise ait part à la gloire qui sera celle de son Fils (Eph.1). L’église, composée de tous les croyants, selon 1Thess. 4, 15, sera enlevée à sa rencontre, pour être toujours avec Lui. Elle ne subira pas la grande tribulation.
Avec Christ, elle jugera le monde; avec Lui, elle règnera; avec Lui, elle partagera la gloire éternelle (Col. 3, 4; Rom. 8, 19-23; 2 Thess. l’ 10; I Cor. 6, 2; 2 Ti m. 2, 12; Apoc. 21 , 2-3) .
Quel bonheur alors de Le voir (I Jean 3, 2), d’être toujours avec Lui (I Thess. 4, 17), de Lui être semblable (I Jean 3, 2) et de Le servir à jamais (Apoc. 22, 3).

11. Conclusion pratique

La force de l’église primitive résidait dans les faits suivants:
Les croyants
-persévéraient dans la doctrine des apôtres (I Tim. 6, 3)
-persévéraient dans la communion des apôtres (I Jean 1, 3)
-persévéraient dans la fraction du pain (Actes 20, 7)
-persévéraient dans les prières (Actes 3, 1).
Lecteur chrétien, combats-tu pour la foi (Jude 3-4)? Alors, retrouve-toi avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un coeur pur, pour méditer la Parole de Dieu, pour prier, pour rompre le pain, bref, pour travailler jusqu’à ce que le Seigneur Jésus revienne.



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Syncrétisme: Une déclaration du Concile du Vatican sur l’Indouisme, le Bouddhisme, l’Islam, le Judaïsme et les autres religions non chrétiennes, inquiète les commentateurs protestants. Dans «Réforme», le pasteur A. Finet écrit: «Cette déclaration ne donne-t-elle pas à penser que, parmi toutes les religions des hommes, le christianisme est simplement la meilleure?». Il se demande si «l’Eglise catholique romaine ouvre la porte sans s’en rendre bien compte au syncrétisme religieux». Dans cette attaque contre la Révélation que dénonce le Dr Visser’t Hooft dans son récent ouvrage, «l’Eglise face au Syncrétisme», le signe le plus récent serait-il la déclaration «votée avec chaleur par les pères, à la fin de la troisième session du Concile du Vatican?» (S.OE.P.I., 3 décembre 1964).
Malheureusement, nous devons dire qu’une autre forme de syncrétisme, déjà très répandue dans les milieux dits chrétiens, et même oecuméniques, est le mélange, sur le plan pratique, des convictions évangéliques et des négations libérales. l’Eglise Réformée de France n’a-t-elle pas déclaré à New-Delhi qu’elle était elle-même «pluraliste» en face de la doctrine de la divinité du Christ et de la trinité? Les Eglises Réformées de Suisse ont exprimé une position analogue, beaucoup d’autres n’ont rien dit, mais il est clair que le C.O.E., malgré sa base, groupe des tenants de «plusieurs Evangiles» contradictoires (cf. Gai. 1 , 6-9).
Dans le «Christian Century» du 15 juillet 1964, D.-W. Ferm donne les étranges précisions suivantes: «Un éminent Jésuite américain a relevé avec approbation le fait que beaucoup de catholiques intellectuels n’acceptent plus littéralement la naissance miraculeuse du Christ, mais la conçoivent symboliquement, puisque tout langage est symbolique en soi.» M. Ferm ajoute: «Je confesse que moi-même, avec beaucoup d’autres, ne puis, en bonne conscience, accepter littéralement quelques-unes des principales doctrines de la foi chrétienne, doctrines qui maintenant paraissent fausses, dénuées de sens et de portée, doctrines qui souvent font plus de mal que de bien en nous séparant des autres, et en nous éloignant des éléments plus importants de notre foi. Beaucoup d’autres doctrines historiques ont besoin d’une interprétation radicale, en particulier la Trinité, l’Eglise et la Résurrection. Ou bien nous donnerons à ces croyances une signification cadrant avec la révolution intellectuelle moderne, ou alors nous ferions mieux de les abandonner, car le monde n’écoute plus nos pieux discours de perroquets. Dans une prochaine génération, ces doctrines-là pourraient paraître aussi superflues et dénuées d’importance que celle de la naissance miraculeuse aujourd’hui. La réinterprétation de la religion doit être orientée vers un universalisme vivant qui parle à tous les hommes, et non pas vers un esprit de chapelle réservé à quelques élus.»
Voilà peut-être, en effet, le plus grand danger de l’avenir: avec Rome, qui ne peut rien changer à la lettre infaillible de ses dogmes, l’accord risque de se faire, par delà les formules, au moyen d’une «réinterprétation» libéralisante de toutes les doctrines.
Qu’un tel syncrétisme ait tendance à englober aussi les religions non chrétiennes, nous venons de le voir. En voici d’autres indications. Au centre universitaire d’études oecuméniques à Bossey, le professeur R. Martin-Achard, doyen de la Faculté de Théologie de l’Université de Genève, a déclaré: «La réflexion entre le peuple juif et l’Eglise paraît entrer dans une nouvelle phase. L’antisémitisme est mis au pilori. ..Il apparaît à quelques théologiens que la présence d’Israël est nécessaire au progrès du mouvement oecuménique. Certains n’hésitent pas à dire que l’unité de l’Eglise ne se fera pas sans le peuple juif. La famille de Dieu ne peut se retrouver au complet que si le fils aîné s’assied à la table commune» (S.OE.P.I., 8 oct. 1964). Toute la question est de savoir si l’on va s’entendre entre «chrétiens» et juifs en passant sous silence la divinité de Jésus-Christ (unique divergence réelle), ou plutôt si Israël, selon la prophétie, se laissera sauver par son divin Messie.
En attendant, on apprend de Melbourne (Australie) que dix mille personnes ont participé à la première campagne oecuménique organisée dans cette ville avec la collaboration d’orateurs protestants, catholiques romains et juifs (S.OE.P.I., 21 mai 1964). En Louisiana (U.S.A.), les protestants, les catholiques romains et les juifs de Bâton-Rouge ont préparé une «campagne pour apprendre à se mieux comprendre». Elle débuta en janvier et comporta des visites de paroisse à paroisse et d’église à synagogue (S.OE.P.I., 17 déc. 1964). De son côté, Radio-Vatican, dans un commentaire officiel sur le nouveau secrétariat du Vatican pour les non chrétiens, a lancé un appel aux religions du monde à s’unir contre la croissance de l’athéisme. «Le grand combat du monde contemporain est par-dessus tout spirituel et religieux. Il se déroule entre l’athéisme et le matérialisme, d’une part, et la foi en Dieu, de l’autre. Tout comme l’athéisme tend à former une seule organisation pour détruire la foi en Dieu, ceux qui croient en Dieu et L’aiment doivent chercher à former un seul front» «Christianisme au X Xe siècle, 17 sept. 1964).
Le modérateur de l’Eglise Unie du Canada, élu récemment, le Dr E.-M. Howse, a milité comme l’un des chefs de l’Union Islamo-Chrétienne (Moslem Christian Fellowship). En 1956, il fit parler dans son église le sheik Muhammed Bahjat AI-Bitar. Selon le journal «The Globe and Mail», des 5 et 6 mars 1956, il fut déclaré à l’auditoire: «Les différences entre l’Islam et le Christianisme sont aussi minimes que celles qui séparent les 300 dénominations chrétiennes des Etats-Unis, pour des questions de virgules. Que vous vous appeliez chrétien ou musulman, les croyances sont les mêmes. Les différences ne sont que dans les rites.» D’après le même journal, le Dr Howse exprima l’espoir final de voir toutes les trois religions monothéïstes (Christianisme, Islam, Judaïsme) groupées en une seule organisation (cité par Gospel Witness, 17 septembre 1964).
Nous pourrions multiplier de telles citations, toutes récentes, mais force nous est d’arrêter là notre tour d’horizon. Chaque année qui passe démontre avec plus d’évidence la vérité qui nous est apparue depuis longtemps: l’unité véritable ne ressort pas du contact ou du heurt des Eglises plus ou moins fidèles à la Parole de Dieu. Elle est une réalité spirituelle sur le seul plan de l’Eglise, corps de Christ, entre les croyants régénérés par le baptême du Saint-Esprit, sur la base chère aux Réformateurs, de l’unique autorité de l’Ecriture tout entière.
Puissions-nous recevoir chaque jour la grâce de manifester cette unité-là dans la vérité, l’amour et le discernement de la volonté de Dieu!

Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique».

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