PROMESSES
Pour les églises chrétiennes, le baptême est un problème. Il a été résolu de différentes manières. Notre petit cahier d’études « Promesses » est indépendant de toute communauté chrétienne; il n’est donc pas lié à des règles ecclésiastiques ou à un cadre quelconque. I1 ne sera ainsi le porte-parole d’aucune église.
Pourquoi soulever cette question ? Simplement parce que tous les enseignements de l’Ecriture sont importants dans la foi et que nombre de jeunes croyants et étudiants en théologie cherchent à être au clair à ce sujet. Il faut remarquer que cette question est l’objet d’un renouveau d’intérêt pour de nombreux cercles chrétiens.
Une chose est absolument certaine: le baptême chrétien est un ordre divin, et de ce fait une bénédiction assurée pour celui qui obéit. Bien compris, il est aussi une preuve visible de communion très intime avec Jésus-Christ. « Nous avons été baptisés EN Jésus-Christ, car c’est EN sa mort que nous avons été baptisés » (Ro. 6 : 3).
Le baptême est un acte d’obéissance envers Dieu. Or, de nombreux chrétiens n’obéissent pas volontiers à ce commandement (ne seraient-ils pas vraiment des chrétiens ?). Ils s’y opposent en prétextant qu’il n’y a aucune nécessité à ce rite, que l’on peut fort bien vivre en chrétiens sans avoir à se soumettre à cette règle. Ou encore, disent-ils, puisqu’il n’y a pas unanimité entre chrétiens à ce sujet, laissons de côté cette question.
Le verset cité plus haut: « c’est en sa mort que nous avons été baptisés » est de première importance. De Jean-Baptiste, il n’a jamais été dit chose semblable: « Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance » (Mat. 3 : 11), ce qui est bien différent. « Mais, lui, il vous baptisera de Saint-Esprit et de feu ». Pour mieux en découvrir le sens, il faudrait lire « En sa mort » par « en entrant, avec lui, dans sa mort » ou encore mieux, semble-t-il, « en entrant, avec lui, dans l’expérience de sa mort ». Participer à la mort du Fils de Dieu, c’est à cela que nous sommes invités. En apprendre la signification et à nous en souvenir.
C’est ainsi que nous sommes appelés à entrer dans la connaissance profonde de l’oeuvre de Christ, afin d’en saisir la valeur réelle et éternelle. Celui qui baptise doit connaître la valeur de cet acte d’obéissance. On doit instruire le jeune chrétien, mais on ne saurait lui demander de se rendre compte de tout ce qui est inclus dans cet acte, ni de tout ce qui en découle. Peu à peu il apprendra. C’est une condition pour grandir dans la connaissance des privilèges qui sont la part de tout enfant de Dieu.
Connaître est, en effet, un privilège et aussi une responsabilité. Il est exact que « la connaissance enfle » comme il est écrit dans I Co. 8 : 1, mais la phrase n’est pas finie: « mais l’amour édifie! ». Connaissance et amour ne sont pas opposés l’un à l’autre. Si connaître tend à rendre orgueilleux, ce n’est le cas que si la connaissance est seule à régner. Mais si elle est conjuguée avec l’amour, alors un effet durable peut être constaté. Il est donc utile de garder en mémoire que la connaissance de la doctrine chrétienne est très utile pour obéir à Dieu, mais qu’elle doit être précédée d’amour. « Mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de Dieu » (I Co. 8: 3).
C’est à ce niveau que nous aimerions amener la question du baptême: comment apprendre à aimer Dieu et Jésus-Christ et par cela même, comment travailler pour lui avec cet amour ? Comment un tel amour peut-il être développé ?
C’est là que la connaissance peut jouer un rôle; sans connaissance comment allumer un feu ? Celui de l’amour en particulier ? On peut apprécier un auteur sans l’avoir rencontré, mais en lisant un de ses ouvrages. On peut apprécier une autre personne sans la connaître beaucoup; c’est pourtant un chemin pour l’amour. Si l’on prend soin d’entretenir des relations plus fréquentes, on peut apprendre à s’estimer. On peut aussi cesser toutes relations… Cependant, en général, quand il y a peu de contacts, l’amour reste superficiel, tandis qu’une profonde connaissance peut ouvrir la voie à un vrai amour.
Nos rapports avec Dieu et avec son Fils peuvent être considérés dans la même perspective. Dieu nous est dévoilé comme étant de plus en plus notre Père céleste. Il nous est devenu très proche. Jésus devenu homme est en quelque sorte encore plus près de nous. Mais nous pouvons ne nous intéresser que superficiellement à lui: les rapports sont tièdes. Par contre, la connaissance de sa vie, de sa personne, de son caractère, de ses buts nous conduit à l’aimer toujours plus. C’est le voeu que forme l’apôtre Paul: « Ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine Intelligence » (Ph. 1 : 9). Jean s’exprime dans le même sens: « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » (Jn 15: 10). Le fait même d’obéir aux commandements porte un fruit qui rapproche et lie dans l’amour.
C’est ainsi que la connaissance des expériences de la vie de Jésus nous rapproche de lui. Son amour pour nous – le don de sa vie – nous conduit à en rechercher le but. Et lorsque nous apprenons que sa mort nous apporte la vie, nous voudrions savoir pourquoi nous sommes invités à être baptisés, puisque c’est
en sa mort que nous devons l’être.
Lorsque Pierre fit son premier discours (Ac. 2 : 38), il invita la foule à se repentir et à se faire baptiser au nom de Jésus. Il en fut ainsi lors de la prédication de Philippe à Samarie: un bon nombre crurent et furent baptisés (Ac. 8: 16). De même pour l’Ethiopien venu à Jérusalem pour adorer: il crut et se fit baptiser sans tarder (8 : 38). Ce dernier baptême est un exemple pratique; les deux hommes, l’Ethiopien et Philippe descendirent dans une rivière. Philippe baptise l’Eunuque, puis ils remontèrent hors de l’eau. Dans l’original, le mot baptiser signifie « immerger, plonger (sous l’eau) ». Nous verrons ce que cela nous apporte.
Au dernier jour ici-bas, avant de s’élever dans les nuées, le Seigneur Jésus donna cet ordre aux disciples: « Allez, faites de toutes les nations des disciples, 1es baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Qui doit être baptisé ? En un mot, et selon la Parole, celui auquel le Saint-Esprit a rendu le témoignage d’être un enfant de Dieu, celui qui veut être disciple de Christ.
Le baptême ne sauve pas. Il n’a pas une vertu quelconque. Il ne lave pas les péchés. Il n’est pas un sacrement. C’est un acte d’obéissance intervenant après la conversion, premier devoir du converti. « Que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur », disait Ananias à Paul (Ac. 22 : 16). « Humiliez-vous devant le Seigneur » écrivait Jacques (4: 9-10). C’est de cette manière qu’ont agi ceux qui précédemment ont accepté la parole de Jean-Baptiste et plus tard celle de Jésus.
Nous soulignons le mot chrétien, car il y a dans le monde d’autres baptêmes. La question la plus importante à ce sujet est de savoir au nom de qui est opéré le baptême. Le Nouveau Testament nous donne deux exemples, que nous citons brièvement. Les disciples baptisèrent les nouveaux croyants au nom de Jésus-Christ, du Seigneur ou du Seigneur Jésus (voir Actes 2: 38; 8: 16; 10: 48; 19: 5). Le Juif et le prosélyte ont été les premiers à accepter l’offre du salut; ils étaient, à ce moment-là, des croyants en Dieu. Ils ne changeaient pas de Dieu, si nous pouvons dire ainsi. Ils ne reniaient pas Dieu. Au contraire, leur foi était augmentée; mais, et c’était un grand pas, leur foi nouvelle incluait le Fils de Dieu, le Christ. Ils furent donc baptisés au nom de Jésus-Christ. Cela nous semble très raisonnable.
Quant aux croyants des Nations, ils furent baptisés au NOM de Dieu le Père, de Dieu le Fils et du Saint-Esprit (Mt. 28 19), car le changement de foi, de filiation incluait les trois personnes de la trinité divine. Ils renonçaient à leur dieu païen, ou à leur athéisme, et leur foi nouvelle était en Dieu, le Créateur des cieux et de la terre, dans le Fils de Dieu et dans le Saint-Esprit. « Faites de toutes les nations des disciples, les baptisant… .; le texte est précis. Notre dette est envers Dieu; notre Rédempteur est le Christ; notre pédagogue est l’Esprit-Saint.
Nous écrivions plus haut que le baptême n’est pas un sacrement, au sens général admis. Il n’est pas utile pour le salut, autrement dit il n’apporte pas le salut; il ne produit, ni n’augmente la grâce dans le coeur de l’homme.
Il est un acte d’obéissance envers Dieu. Il est un témoignage envers le monde. Bien réalisé par le chrétien, il demeure une source constante de joie dans la foi.
Le baptême est ainsi un symbole, une figure, une image de l’oeuvre de Dieu et du Christ à la croix et représente de ce fait le départ de la vie chrétienne de chaque croyant, « la nouvelle naissance ». Le croyant est invité à passer par les eaux du baptême pour obéir, témoigner et se souvenir.
Une personne nouvellement née à la foi chrétienne ne peut être avertie de tout ce que le baptême signifie; mais au cours de la vie chrétienne, elle en apprendra le sens, la signification. Ce qui au premier abord est utile à connaître, est que le Christ est venu pour sauver des pécheurs, et cela par amour. En retour, notre acte d’obéissance sera donc aussi un acte d’amour – pour LUI.
Nous relèverons, dans les ch. 6, 7 et 8 de l’épître aux Romains, les versets qui se rapportent au baptême. Que veut représenter le baptême ? En une brève phrase : toute l’oeuvre de Dieu et de Christ à la croix, au tombeau, à la résurrection. Toute l’oeuvre de Dieu et de Christ dans la personne de l’homme devenant croyant. Toute l’oeuvre de Dieu et de Christ pour vaincre la mort et ouvrir le chemin pour la vie éternelle (Dan. 12: 2).
Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés.
Christ est mort sur la croix. « C’est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit: Tu n’a voulu ni sacrifice, ni offrande. Mais tu m’as formé un corps… Alors j’ai dit : Voici, je viens… pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hé. 10 : 5 ss). Dieu a considéré la mort de son Fils. Il en a pris acte. De même, Dieu considérant l’homme devenu croyant en Jésus, voit cet homme dans la même perspective, c’est-à-dire, l’homme meurt comme son Fils. La foi chrétienne l’amène à être identifié (rendu semblable) à Christ dans sa mort, en entrant avec lui dans l’expérience et le bénéfice de sa mort.
Ainsi donc, sur le bois maudit, Dieu le Fils, l’Oint de Dieu, meurt… Il remet son esprit au Père. Pour celui qui met sa confiance dans le Fils, Dieu opère. Tout vivant qu’il est, le chrétien meurt au monde; il n’est plus du monde! C’est un fait, une réalité. Le chrétien ne s’en aperçoit pas; c’est un acte de Dieu.
Christ a versé son sang. Dieu a estimé que la valeur du sacrifice de la vie de son Fils est telle que l’homme qui y ajouterait foi passe à son tour par une mort semblable. Il meurt, mais sa dette envers Dieu pour les péchés passés est entièrement payée: Dieu a pardonné – le sang de Christ nous purifie de tout péché. C’est l’oeuvre de Dieu, pour nous, chrétiens, c’est la joie du salut, c’est la paix qui inonde le coeur.
v. 4 :Nous avons donc été ensevelis…
Puis Christ a été enseveli, placé dans un tombeau. Avec lui, nous sommes ensevelis dans l’eau du baptême, qui nous recouvre. Le baptême par immersion est l’image, le symbole de la mort de Christ et de notre mort.
A nouveau, Dieu, à l’image de son Fils, considère le croyant comme enseveli – autrement dit, le croyant disparaît du monde dans lequel il est né. Il était citoyen de la planète Terre – il ne l’est plus. Il est mort à la Terre, comme Christ, qui ayant remis son esprit à Dieu sur la croix, est mort. C’est l’oeuvre de Dieu; par la vertu de la mort de Christ, l’homme est retiré du royaume de l’Ennemi, afin qu’Il puisse accéder à une vie nouvelle, une vie spirituelle, dominée par l’Esprit.
v. 4 :Afin que comme Christ est ressuscité des morts, par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.
Quoique vivant encore sur la terre, le chrétien est vu par Dieu comme étant entré, dès lors, dans le Royaume de son Fils. Comme Christ, il est passé de la mort à la vie; comme Christ, il est ressuscité avec Lui, pour une vie destinée à être conforme à sa vie de résurrection.
v. 5 :Une même plante avec Lui.
Une même plante – si bien greffée que nous sommes un… Nous ne le voyons pas de nos yeux, mais Dieu nous voit tels. C’est son oeuvre, non la nôtre.
v. 10:Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes.
v. 6 :Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit réduit à l’impuissance, pour que nous ne soyons plus esc1aves du péché ;
v. 7 :Car celui qui est passé par la mort a été libéré du péché.
Pour mourir une fois comme Fils de l’homme, Christ est venu pour abattre le péché, le virus implanté dans la race humaine et les conséquences de cette maladie, les nombreux péchés dont nous avons à supporter la responsabilité. Il a donc vaincu le Mal originel et le « corps du péché », notre nature pécheresse. Ce « vieil homme » ou ce « corps du péché » représente ce que nous étions avant le jour de notre conversion à Dieu et à Christ. Mais ce jour-là, beaucoup de choses ont changé. Si, apparemment, notre corps n’a pas changé, en réalité nous sommes liés à Christ et à sa vie. Nous ne sommes plus liés à notre être et à ses dispositions innées à faire le mal. Nos yeux regardent vers le ciel et vers une nouvelle patrie où la mort n’est plus.
Au chapitre 7 de l’épître aux Romains, l’apôtre, conduit par l’Esprit-Saint, s’étend sur les points que nous venons de présenter. Cependant, nous passerons au chapitre 8, les explications données au ch. 7 n’étant pas utiles pour la question du baptême.
Nous répétons que seule la repentance envers Dieu et la foi en l’oeuvre de Christ nous amènent au salut éternel. Le chemin vers Dieu est celui de l’humiliation d’a- bord, puis il est joie. De plus, apprenant ce que Dieu, en Christ, a fait pour l’homme, nous saisissons que Dieu a créé pour nous une. justice », et que selon les termes de cette justice, Il est juste en justifiant celui qui vient à LUI en Christ, au travers de l’oeuvre de Christ.
En parcourant ce chapitre 8, nous découvrons encore d’autres faits: ce qui s’est passé au moment de notre conversion à Dieu et à son Fils, notamment ce qui est demeuré totalement invisible aux yeux des humains, l’oeuvre du Saint-Esprit.
L’incrédule, le païen, ne croient pas à la puissance réelle de Dieu. Or, nous avons ici décrit, au verset 16, ce que Dieu opère en faveur du croyant – ce que le croyant réalise tout aussitôt : v. 16 :L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu !
La conversion n’est pas un vain mot. L’Esprit divin entre en relations avec l’esprit de l’homme, et le chrétien s’en rend compte. Il possède donc une assurance intime (non visible), mais réelle que Dieu a répondu à son approche, à sa requête, à sa repentance. Dieu fait sa demeure dans le coeur de l’homme et ce fait (qui n’est pas un sentiment) est présent à l’esprit de l’homme: une preuve que Dieu existe.
Ac.1 : 8 :Vous recevrez une puissance survenant sur vous. Vous serez baptisés du (immergés dans) Saint-Esprit.
(voir Jean 15: 26; 16: 13; 14: 15 ; 16: 30).C’était la promesse d’En-Haut.
Ro. 8: 9 :
Vous vivez. selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. La réalisation présente.
Il ne saurait donc être question de passer par les eaux du baptême si nous n’avons pas reçu d’En-Haut l’assurance du salut. Dieu fait des hommes qui s’approchent de Lui ses enfants. Vu que Dieu est Esprit, c’est par l’Esprit que les enfants pourront communiquer avec leur Père céleste.
v. 8: 10 :Et si Christ est en vous, le corps il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’Esprit est vie à cause de la justice.
Par ces lignes, l’apôtre bâtit son raisonnement sur les faits dévoilés au chapitre six. Vous vivez selon l’Esprit… si Christ est en vous… l’Esprit est (pour vous) vie à cause de la décision de Dieu qui, pour vous, est justice.
v. 11 :Et si l’Esprit de celui (celui = Dieu) qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra la vie aussi à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Tout est oeuvre de Dieu. Nous constatons l’oeuvre du Père, du Fils et du Saint- Esprit. Le baptême est donc l’image de tout ce travail divin, de chacune des personnes de la, Déité. Toutes ces transformations ont eu lieu lors de la conversion. Le baptême est ainsi un tableau de ce qui s’est passé dans le nouveau-né dans la foi. Aux yeux des hommes, rien n’est changé. L’intéressé ne sent rien, mais Dieu a chargé son Esprit d’une mission: l’intéressé sait qu’il est pardonné. Il sait que le poids de son péché est enlevé, qu’il a la paix dans son coeur !
De ces chapitres six et huit de l’épître aux Romains, nous n’avons cité que les versets qui se rapportent au jour de la conversion. Il est de toute importance que nous sachions ce que Dieu, dans sa miséricorde, a voulu pour l’homme, par AMOUR pour lui. C’est un miracle; ce sont de multiples miracles chaque fois qu’un être passe de la mort à la vie éternelle, des ténèbres à la lumière. « Dieu a tant aimé le monde… ». Aujourd’hui, Dieu cherche des adorateurs. Aujourd’hui, Dieu cherche des hommes qui veulent l’aimer « de tout leur coeur, de toute leur âme, de toute leur pensée ».
Serait-ce trop demander à celui qui a été l’objet d’un si grand amour – d’un si grand miracle – d’une si étonnante naissance dans un autre règne – d’un accueil si plein de miséricorde – dans les lieux célestes – en Christ; serait-ce trop proposer que prendre la Parole pour règle ? Dieu a tant aimé… En retour, voulons-nous L’aimer en obéissant, en entrant dans la connaissance de Sa volonté ?
En fait, le baptême symbolise, plus que cela, il célèbre l’oeuvre glorieuse de Dieu, dans le ciel et sur la terre: des hommes reviennent à Dieu et à la vie.
Gloire à son NOM.
Au jour où Noé sortit de l’arche, après le déluge, il bâtit un autel à l’Eternel… il offrit des holocaustes sur l’autel. L’Eternel sentit une odeur agréable et dit en son coeur: « Je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait ». Mais il ajouta: « Les pensées du coeur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse ».
Le Nouveau Testament le confirme : « Mais ce qui sort de la bouche vient du coeur, et c’est ce qui souille l’homme » (Mt. 15 : 18). « Mais c’est du coeur que viennent les mauvaises pensées » (Mt. 15 : 19). Dieu a pensé dans son coeur. Christ a fait de même (voir Jn 1 :17, 18). Ces enseignements nous amènent à prendre soin de nos pensées, de nos réflexions, de nos jugements. Les versets cités en tête de cet article nous conduisent très loin sur ce chemin.
« Si nous marchons dans la chair (dans notre corps), nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance du Christ » (II Co. 10: 3.5).« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais un roseau pensant », écrivait Pascal. C’est une description fort valable, bien que non tirée de la Bible. L’homme pense et pense beaucoup. Créé à l’image de Dieu, l’homme est responsable de sa pensée.
Nous citons à nouveau le texte de Gn. 8: 21 : « Les pensées de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse » ou comme d’autres l’ont traduit: « l’imagination du coeur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse ». L’imagination, ce sont des pensées sur la base desquelles l’homme peut édifier, construire, échafauder, mais quand… n’ayant que quelques pierres, l’on aperçoit devant ses yeux l’image d’une grande maison en dur, c’est de l’imagination. Un verset de Proverbes 18: 11 nous en fournit un tableau: « Les biens du riche sont sa ville forte; ils sont une haute muraille dans son imagination ». Les possessions du riche, tous ses biens matériels sont devenus dans son imagination sa ville forte, sa forteresse. Il peut s’appuyer dessus, il compte dessus. Il se base donc sur ses pensées, ses déductions, alors que, comme le dit la Parole, il n’est que poussière ! En fait, il s’appuie sur le vent. Il oublie qu’il a un Créateur: c’est là notre leçon.
Si les biens du riche sont devenus « sa ville forte », c’est que, bien souvent, sa pensée s’est portée sur ce point: il en a rempli son coeur. Or, « tout homme devient stupide par sa science, tout orfèvre est honteux de son image taillée, car ses idoles ne sont que mensonge… » (Jé. 10: 14). L’étendue ou la masse des projets que peut concevoir le cerveau de l’homme est sans limite. Que de possibilités pour le bien ou pour le mal !
C’est ainsi que nous sommes invités à prendre garde à nos pensées. Plus que cela, à dominer nos pensées.
L’apôtre démontre ensuite que toute pensée doit être amenée à l’obéissance à Christ et à reconnaître son autorité. Une condition qui ne doit pas échapper à notre attention, c’est que nous devons être décidés à écouter et à obéir en toutes choses (sous-entendu obéir à Dieu et à Christ, voir le v. 5).
L’apôtre reprend la même pensée au v. 3 du ch. 11 : « Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa subtilité, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ ». Par cet avertissement, nous saisissons que notre faculté de penser, de raisonner est précieuse. Le serpent « séduisit », trompa Eve. Aujourd’hui, il continue de même façon. Il cherche à dominer le coeur et le cerveau de l’homme, ne serait-ce que partiellement et momentanément. Il surveille de préférence le chrétien. Avec tous ses anges déchus, il est capable de suggérer ses pensées et il le fait. Comment cela ? Effectivement, c’est son moyen le plus facile, le plus courant pour intervenir dans la vie du croyant, comme de l’incroyant. Il faut que le chrétien en soit bien conscient: l’ennemi nous attaque de même manière et nous ne sommes souvent pas sur nos gardes. Il cherche à corrompre notre foi, nos décisions, nos conclusions, etc.
Dans II Co. 11: 4, l’apôtre rend attentif tout enfant de Dieu que l’ennemi peut nous présenter
A ce stade, presque tout commence par une réflexion. Comment faire ? Soumettre toute pensée à l’approbation de la Parole écrite, et à Dieu dans la prière. Ne jamais se précipiter. Ne jamais obéir à une pensée qui frappe brusquement notre attention (pensez à Eve). L’ennemi connaît nos points faibles, les failles de notre position de défense. Il connaît la Bible, mieux que nous ! Facilement, il peut suggérer une phrase, un commandement de l’Ecriture, aussi une bonne action, une parole d’encouragement (et pourtant cela n’en est pas une si c’est l’ennemi qui la suggère).
Dieu nous parle par sa Parole. Il nous laisse le temps pour prier et connaître si c’est Lui qui parle. La Parole écrite nous a été donnée par le Saint-Esprit. De plus et de temps à autre, il parle directement aux croyants, mais c’est rare. D’ailleurs, il ne se contredit jamais. La Parole est pour nous la règle divine; nous devons nous y référer.
Autre problème:celui de nos mauvaises pensées personnelles.
Prenons par exemple la convoitise, faute grave, essentiellement intellectuelle; nous citons le verset 4 de II Pi. ch. 1 :
« Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par se propre goire et par sa vertu; celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise ».La pensée exprimée par ce dernier mot représente une puissance parmi les plus opposées à l’esprit de justice et d’amour que dévoile la Bible. Eve convoita plus et mieux qu’un fruit: elle crut que, effectivement, ce fruit était précieux pour « ouvrir l’intelligence ! » L’Ennemi avait fait miroiter cette perspective devant ses yeux: « Vous serez comme Dieu ». Elle tomba dans le piège.
Certainement à la création, Dieu avait-il donné à la femme de l’intelligence, en vue de tout son travail et de sa marche en communion avec l’homme. Mais Dieu n’avait pas trouvé bon de lui révéler certaines conditions dans lesquelles elle allait avoir à vivre. C’était pour son bien et celui de son époux. Il semble bien qu’Eve ait été trompée par surprise – c’est là une leçon que nous avons à apprendre. Le péché avait franchi la porte, celle de son coeur.
On peut convoiter beaucoup de choses: intellectuelles, sentimentales, corporelles, charnelles, matérielles. On peut désirer ardemment ce qu’on n’a pas. Et ne pas se contenter de ce que l’on a ! De ce que le Créateur nous a imparti, donné. Vous avez lu plus haut qu’il faut « fuir la corruption qui est dans le monde par la convoitise ». FUIR, fuir.
Par contre, nous sommes invités à « devenir participants de la nature divine ». Si Dieu nous assure « les plus grandes et les plus précieuses promesses », alors pourquoi vouloir davantage ? L’Ennemi sait vous promettre davantage. Il offre un chemin pour aller plus facilement jusqu’à Dieu, des capacités intellectuelles améliorées, une jouissance immédiate, une paix nouvelle au cours de la prière ! Mais la Parole de Dieu nous avertit. Nous avons un devoir: amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ.
Comment alors?« Nous ne combattons pas selon la chair » (II Co. 11: 3). Le chrétien ne combat plus selon les méthodes héritées de sa vie passée, selon les usages du monde et de la politique des hommes. Ses armes sont spirituelles, puisées à la lecture de la Parole, par l’étude, la méditation. La pensée et le jugement, nourris de cette Parole, sont en communication, non avec « l’esprit du monde, mais avec l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce » (I Co. 2:12). Le chrétien fidèle sera alors capable de « renverser les raisonnements » (les imaginations), capable de dominer et, par conséquent, d’éliminer ce qui est pure imagination, création de la pensée humaine, charnelle et non spirituelle.
Remplacer la pensée née de la chair par une telle basée sur la Parole, c’est donc au départ un acte de volonté. Il est fait appel à notre décision, éliminant « toute hauteur », tout orgueil, toute prétention humaine, qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons, avec l’aide de Dieu, toute pensée « captive » à l’obéissance due à Christ, notre Sauveur.
Les valeurs chrétiennes dans la vie de la cité. Un exemple africain, l’Eglise évangélique des Frères, Bangui, capitale de l’Empire Centrafricain, 1972 – 1976.
L’évangélisation d’homme à homme
L’Eglise des Castors, qui est l’Eglise évangélique des Frères la plus importante de la capitale, Bangui, offre un modèle unique pour l’étude de l’évangélisation. Ce n’est pas un missionnaire occidental qui l’a créé, mais un pasteur africain. Il l’a appelé EVANGELISATION DE QUARTIER.
L’Evangélisation de Quartier est l’enfant né du cerveau du pasteur Noël Gaiwaka. Son Eglise l’Eglise des Castors de Bangui – a connu une histoire remarquable de croissance, lente mais régulière. Peu après sa création en 1954, l’Eglise s’est rendu compte qu’il serait nécessaire et très valable d’adopter une limite optimale de croissance. Le pasteur aussi bien que les fidèles ont cru dès le départ au modèle biblique de « divisez et multipliez », principe qui a fait ses preuves.
La première église « filiale » est née 3 ans plus tard. Par la suite, à chaque fois que l’église atteignait sa limite optimale, on créait une nouvelle église. En 1972, l’église avait ajouté 7 « enfants » à sa famille, avec au total 5000 fidèles assistant au culte, soit une croissance annuelle nette de 267 en moyenne pour les 18 premières années de son histoire.
Puis, en 1972, une évolution remarquable a eu lieu dans le modèle de croissance de la famille de l’Eglise des Castors. Au cours des trois années suivantes, quatre églises « familiales » supplémentaires ont été créées dans la ville, et le nombre total des fidèles assistant au culte est passé à plus de 8000 – une croisance nette de 1000 par an pour les trois dernières années. Ceci constituait presque quatre fois la croissance annuelle nette pendant les 18 années précédentes.
L’idée a germé dans Le coeur du pasteur Gaiwaka au cours d’une période où la croissance des Eglises des Frères dans l’Empire Centrafricain s’était presque – complètement immobilisée. De 1969 à 1972, les tensions se faisaient de plus en plus fortes entre église et mission. Il y avait de graves divisions au sein de la dénomination. Alors, au milieu de cette période de malentendus et de problèmes, une campagne d’évangélisation a été lancée dans tout le pays en 1970 et 1971, regroupant dans la coopération les cinq dénominations évangéliques du pays.
Bien que la campagne ait eu pour plusieurs des groupes des résultats positifs importants, en fait la plupart des églises de la dénomination des Frères n’en ont tiré que peu ou pas de fruit durable. Les raisons semblaient évidentes: D’abord, la condition spirituelle des églises, dûe aux tensions existantes. Et, en second lieu, le manque de suivi adéquat dans la planification, la préparation et les procédures de la campagne.
En 1968, le nombre des membres des Frères avait atteint une pointe de 60000 (dans l’ensemble du pays). Cependant, durant les tensions des 4 années suivantes, on n’a pas sorti de rapports statistiques et aucun n’était disponible. Quand finalement les problèmes ont été résolus à la Conférence générale en 1972 et que l’on a à nouveau rassemblé des données statistiques, on s’est aperçu que la dénomination avait eu une croissance de zéro au cours des 4 dernières années. Le nouveau total était exactement le même qu’en 1968: 60000.
Toutefois, les résultats de la campagne nationale parmi les églises des Frères n’ont pas été négatifs dans l’ensemble. Deux points forts de la campagne ont eu un effet salutaire à la fois sur la dénomination dans son ensemble, et sur l’Egise des Castors en particulier, bien que le pasteur Gaiwaka n’y ait pas lui-même participé.
L’une des forces de la campagne était l’accent mis sur l’évangélisation d’individu à individu ainsi que sur l’utilisation d’une littérature adaptée à la culture comme instrument efficace d’évangélisation. Ceci exigeait que tous les membres soient totalement engagés et soigneusement formés.
On a noté qu’une grande campagne comme celle-là peut constituer un substitut ou un stimulant pour faire s’engager l’église dans la tâche d’évangélisation. Et pour le pasteur Gaiwaka, la campagne nationale a été un extraordinaire stimulant. Bien qu’il n’y ait pas participé, il s’est mis à voir en elle un potentiel illimité d’évangélisation, en ce qu’elle mobilise et motive les gens pour en gagner d’autres à Christ et les amener dans la communion de l’église.
En mettant dans leurs mains un outil efficace et en leur apprenant à s’en servir, en faisant d’eux des disciples dans l’art de l’évangélisation d’homme à homme, le pasteur Gaiwaka a découvert une nouvelle énergie atomique spirituelle qui, si elle est mise en valeur comme il faut, pourrait résulter en une explosion évangélisatrice dans sa propre église et dans l’évangélisation d’une ville toute entière pour Christ.
« Pendant des années », a-t-il témoigné lors de la séance de travail sur Evangélisation / Croissance de l’Eglise tenue en mars 1976, « j’ai pensé que le travail du ministère, et en particulier d’évangélisation, était le travail du pasteur. Mais j’ai changé totalement d’orientation. Comme il a été indiqué si nettement dans Ep. 4:11,12, c’est le travail de l’église toute entière. Ma tâche est d’en équiper les membres pour qu’ils évangélisent par l’exemple et par le précepte ».
C’est ce changement d’orientation né de la stratégie de la campagne nationale d’évangélisation qui a constitué le tournant décisif. Mais ce changement d’orientation comportait plus que le simple fait de mobiliser et de motiver ses fidèles, ou d’en faire des disciples pour évangéliser. Le pasteur Gaiwaka a réalisé que cela exigerait une préparation minutieuse et beaucoup de prières.
Premièrement, il s’est donné comme objectif d’atteindre la ville entière pour Christ. Les observations qu’il avait faites sur la récente campagne l’ont amené à croire que le moyen le plus efficace pour le faire se situait sur une base de formation de disciples d’individu à individu. Mais ceci exigeait le recrutement et la formation de tous ses membres.
Deuxièmement, il s’est rendu compte que cela ne pourrait se faire d’un seul coup, en une seule réunion d’évangélisation de masse. Pour que son but soit atteint, il fallait que ce soit fait par l’église elle-même et non par un évangéliste venu de l’extérieur. Pas même le pasteur. Mais les gens eux-mêmes – tous participant systématiquement à la tâche de gagner la ville pour Christ. Et il fallait que ce soit fait par étapes.
Du point de vue administratif, la ville de Bangui est divisée en sections nettement délimitées, appelées quartiers. Pourquoi ne pas utiliser ces limites pré-établies, a-t-il pensé, et organiser notre objectif dévangéisation autour des quartiers de la ville déjà existants ?
Troisièmement, le pasteur Gaiwaka s’est rendu compte qu’une évangélisation à longue portée suivant le modèle du Nouveau Testament doit avoir comme résultat à la fois de rattacher les convertis à des assemblées existantes et de donner naissance à de nouvelles assemblées. Sinon, la tâche d’évangélisation n’atteint pas son objectif. La stratégie des quartiers fournissait un cadre naturel pour réaliser ce double objectif. Il fallait qu’il édifie à partir du noyau de membres de chaque quartier. Il fallait qu’il en fasse des disciples de façon qu’ils fassent à leur tour des disciples dans leur voisinage immédiat. Et il devait aider à la fois les communiants et les convertis à comprendre les rapports et les responsabilités que Dieu leur assigne à l’égard de l’assemblée filiale novice dans leur propre quartier. L’implantation d’assemblées devait devenir un des objectifs du processus d’évangélisation.
A l’invitation du pasteur Gaiwaka, le missionnaire Don Hocking lui-même a participé à l’une des campagnes du quartier. Voici comment il décrit la stratégie en six points du pasteur Gaiwaka:
1. Elle a eu comme point de départ le pasteur.
En fait, en raison de l’importance numérique de l’Eglise des Castors, il y a 4 pasteurs. Deux d’entre eux sont chargés des réunions en Sango, la langue véhiculaire de l’Empire Centrafricain, et les deux autres des réunions en français, qui est la langue officielle du pays. Le pasteur Noël Gaiwaka étant le plus âgé, il est ce que l’on pourrait appeler le pasteur principal.
Ensemble, ces 4 pasteurs ont mis au point la stratégie, coordonné les préparatifs, et préparé le terrain longtemps à l’avance par des messages sur l’évangélisation un enseignement sur la formation de disciples, la prière organisée et l’engagement de tous les membres. Lorsque la campagne dans le quartier suivant était annoncée, chaque membre de ce district prévoyait la responsabilité particulière qu’il y aurait. Et chacun des 4 pasteurs les aidait à s’y préparer.
2. Elle a été centrée dans un lieu de réunion spécifique.
Il y a dans chaque quartier une petite chapelle où les chrétiens se rassemblent chaque matin pour prier. Le dimanche, bien sûr, ils vont à l’église principale pour le culte. Ces chapelles sont petites et peuvent contenir au plus peut-être 100 personnes. L’Eglise des Castors peut contenir environ 1700 fidèles.
D’une manière très naturelle, les chapelles de quartiers offrent un point d’identification et de continuité à long terme pour la congrégation naissante. Alors que dans le Nouveau Testament un bâtiment ou un lieu de réunion n’est jamais appelé l’ecclesia. (église), le corps local de Christ est cependant toujours identifié avec un lieu de réunion spécifique désigné par sa situation géographique, c’est-à-dire l’Eglise de Corinthe, l’Eglise dans la maison de Philémon, etc.
Le pasteur Gaiwaka a trouvé que ces chapelles étaient extrêmement importantes comme centres de rassemblement, non seulement pour la prière, mais également pour l’enseignement, le culte, l’objectif d’évangélisation, ainsi que la naissance et le développement de l’assemblée embryonnaire.
3. Elle engageait systématiquement les membres dans une semaine intensive d’évangélisation.
Le lundi matin, ils se réunissaient dans la chapelle pour prier. L’après-midi, ils y retournaient pour y recevoir inspiration, et enseignement. Ceux qui n’avaient pas la possibilité de se réunir à ce moment-là, on prenait leur nom et on organisait pour eux une autre séance de formation. Mais tous étaient engagés.
Après les chants et la prière, et une lecture édifiante de la Parole, chacun écrivait son nom en haut d’une feuille de papier en laissant la place pour les noms de ceux qui étaient susceptibles d’être amenés par lui à Christ. Chaque jour suivant de la semaine, le pasteur « fait l’appel ». On fait le point des progrès accomplis. On ajoute le nom de ceux qui sont venus à Christ le jour précédent, après s’être occupé de chacun individuellement.
Ensuite, les pasteurs font un cours sur la manière de gagner les âmes et sur l’utilisation des documents écrits préparés spécialement à cette intention. A la fin, les membres se divisent en groupes de trois pour la prière, après laquelle le pasteur et les fidèles sortent avec la ferme espéreance que, tandis que certains planteront et que d’autres arroseront; Dieu fera certainement croître. Tel est le processus qu’ils ont suivi tout au long de la semaine.
Chaque après-midi, ils revenaient rendre compte de leurs activités. Il était stupéfiant de les voir amener avec eux de nouvelles personnes. Au lieu de 20, ce sont soudain 30, puis 50 personnes qui assistent à la réunion. A la fin de la semaine, la chapelle était comble, plus de 100 personnes étant présentes. La majorité d’entre elles avaient été amenées à Christ au cours de la semaine.
Les gens partaient et revenaient avec de nouvelles personnes. On avait donné à chacun une carte de 7,5 x 12,5 cm sur laquelle il écrivait le nom de 6 amis non chrétiens. Deux jours plus tard, certains revenaient avec les 6 amis et réclamaient une autre carte « 6 amis ».
4. Elle a rendu les gens responsables vis-à-vis d’autres dans le Seigneur,
en quelque sorte des rapports de « grand frère » à « petit frère.. Lorsqu’une personne est gagnée à Christ et amenée dans la chapelle, son nom est inscrit sous celui de son « grand frère ». Celui qui a pris la responsabilité de l’amener là et de le conduire à Christ est à présent également responsable de la croissance et de l’éducation de son « frère cadet » en Christ. Cette délégation de responsabilité envers le chrétien « cadet » est l’un des traits les plus significatifs du concept d’évangélisation de quartier et, peut-être plus que toute autre chose, il est la raison du pourcentage élevé de « fruit qui demeure » (Je 15:16).
5. Le point culminant s’est situé le soir du dernier samedi, avec une grande fête.
Après la semaine intensive d’évangélisation, tous les chrétiens, y compris ceux qui avaient mis leur confiance en Christ durant la semaine, se sont rassemblés pour un moment de fête et de communion fraternelle. Ensemble, ils ont adoré Dieu en chantant, en priant et en tirant de la Parole un encouragement. Sans façon, ils ont pris une tasse de café ou une boisson fraîche, des makala (sorte de beignets) et des fruits, et ils ont rompu le pain ensemble ainsi que dans le Nouveau Testament. Ils ont vécu dans leur quartier un nouveau type d’appartenance mutuelle, et d’appartenance à Christ et à Son Eglise.
6. La stratégie comprenait un programme à long terme de suivi et de contiunité.
Tout nouveau converti a fait tout de suite partie d’une des classes organisées à l’avance pour la préparation au baptême. Tout nouveau converti a reconnu que « accepter Christ » signifiait faire partie de Son Corps visible – son association locale de croyants. En « recevant la Parole avec joie », ils ont été « baptisés » et « ajoutés » à la nouvelle assemblée. Et ils ont persévéré en « enseignement », « communion fraternelle » et « évangélisation »… « Et le Seigneur ajoutait chaque jour à lEglise ceux qui étaient sauvés » (Actes 2: 41-47).
CE PLAN AVAIT DE NOMBREUX AVANTAGES: – L’organisation de la campagne était facilitée par les divisions pré-établies de la ville.
– Il y avait des membres de son église qui vivaient dans pratiquement tous les quartiers, fournissant ainsi un noyau d’évangélisation dans chaque secteur de la ville. Il pouvait édifier sa stratégie autour de ces noyaux.
– Les quartiers eux-mêmes étaient constitués de goupements homogènes à l’intérieur desquels les rapports naturels se prêtaient à une évangélisation d’individu à individu. Les membres des tribus qui migrent vers la ville tendent à s’installer parmi leurs propres congénères. Ils se sentent à l’aise parmi eux. Et ils sont acceptés naturellement, ce qui ouvre la porte au témoignage et à la formation de disciples. L’évangélisation « par quartiers », le pasteur Gaiwaka le savait, tiendrait compte des gens eux-mêmes qui vivent dans ces secteurs; des disciples faisant des disciples à l’intérieur du contexte de leur sphère d’influence et de leur style de vie individuel. Ceci constitue à son avis Le pilier de la moisson d’évangélisation.
– La stratégie d’évangélisation quartier par quartier a fourni un moyen excellent de mesurer les réalisations. Elle a permis au pasteur et aux fidèles de savoir quand une phase de la poussée d’évangélisation était terminée et qu’une autre commençait. Dimanche après dimanche, l’assemblée des Castors pouvait suivre les progrès accomplis. Ils se sentaient participer à l’ensemble de la poussée d’évangélisation. Comme on avait prévu pour chaque quartier une semaine d’efforts d’évangélisation, on recrutait les membres habitant dans ce district. Ainsi, chaque membre avait un rôle à jouer dans la stratégie couvrant toute la ville.
LES RESULTATS
de cette nouvelle stratégie d’évangélisation ont été très encourageants.
Premièrement, elle a eu pour résultat de faire s’engager un grand nombre de personnes dans l’évangélisation. Pas tous, mais certainement la majorité (plus de 50 % des membres de l’Eglise des Castors) ont participé à la série de campagnes, qui a duré un an.
Deuxièmement, elle a eu pour résultat une tentative systématique pour atteindre la ville entière pour Christ. Il y a eu à présent une campagne dans chaque quartier. Et les habitants de chaque partie de la ville ont été confrontés aux exigences de Christ.
Troisièmement, elle a eu pour résultat une croissance certaine de l’église. Le nombre de fidèles assistant au culte du dimanche dans toute la ville a passé de 5000 à 8000, soit un taux de croissance de 60% De plus, depuis le début du programme, 4 nouvelles églises des Frères ont été créées par l’assemblée des Castors: Garamba, Yembe Trois, Bimbo et Bangui Mporo.
Quatrièmement, elle a eu pour résultat l’initiation à un programme de formation de disciples dans lequel la majorité des membres ont été, ou sont actuellement, formés à faire des disciples. Ils viennent à présent au culte du dimanche non en tant qu’observateurs, mais en tant que participants à la véritable « raison d’être » de l’église, à savoir faire des disciples.
Cinquièmement, elle a eu pour résultat de pousser toute la dénomination à entreprendre un programme d’évangélisation passionnant et productif qui a vu 22 000 personnes venir à Christ en 7 mois, de juillet 1975 à février 1976. Environ 40 % de celles-ci sont devenus des disciples, ont été baptisés et intégrés aux églises locales. Les autres sont encore dans des classes où on leur enseigne la Parole pour les préparer au baptême.
Sixièmement, elle a eu pour résultat la réunion de la séance de travail sur Evangélisation / Croissance de l’Eglise en mars 1976, dont le point culminant a été des projections par la foi pour les 17 églises des Frères y participant, et totalisant 13 275 nouveaux membres et 26 nouvelles églises pour les 5 années à venir. Les pasteurs de ces églises sont retournés dans leurs assemblées locales pour y organiser à leur tour des séances de travail semblables et encourager leurs églises à fixer des objectifs de foi.
Juste avant la séance de travail du mois de mars, le dimanche 29 février 1976 au matin, plus de 800 fidèles avaient assisté au premier culte en français. Au second culte en Sango, il y en avait environ 1700, ce qui fait au total plus de 2500 fidèles assistant au culte du dimanche matin pour l’Eglise des Castors. Si l’on tient compte des cultes des 12 églises, on estime les fidèles à environ 8000 ce matin-là.
Un peu plus d’un mois plus tard, à la suite de la séance de travail, l’Eglise des Castors a mené sa propre séance de travail sur la croissance de l’église dont le point culminant a été la fixation d’un objectif de foi de 6000 nouveaux membres et la création d’une nouvelle église « filiale » au cours des cinq années venir !
Une communauté consciente de la Vie qui lui a été donnée en partage doit être constamment en éveil quant à son devoir d’évangéliser.
L’Eglise est l’oracle (c’est-à-dire le porte-parole) de Dieu, de même que chaque chrétien individuellement: lumière du monde et sel de la terre.
Paul s’annonçait toujours comme apôtre. Or, l’apôtre est plus exactement un ambassadeur, se présentant avec ses lettres de créance. il représente son maître et ses intérêts. « Allez donc, faites des disciples de toutes les nations, en les baptisant (croyants) au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et en leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé ». « Vous recevrez la puissance du Saint-Esprit, qui descendra sur vous, et vous serez mes témoins tant à Jérusalem que dans la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Si, vis-à-vis de l’Eternel, notre Dieu, nous sommes des adorateurs c’est ce qu’il demande ; quant à Jésus-Christ, nous sommes tous des ambassadeurs, « Nous faisons donc fonction d’envoyés pour Christ », comme si Dieu exhortait par nous. « Allez vous présenter dans le temple, et annoncez au peuple toutes ces paroles de vie ».
L’Eglise d’Antioche nous trace la voie. Consciente du vaste monde païen qui l’entoure, elle se sent poussée, par l’Esprit, à détacher deux de ses prophètes ou docteurs pour annoncer la Parole de vie, pour l’oeuvre au dehors.
Il s’agit de tous, jeunes et « âges croulants », petits et grands, ambassadeurs de la vie éternelle. A chacun une voix, mais nos prières passent toutes les frontières, pénètrent toutes les consciences. La prière est un travail béni. intercéder, c’est collaborer avec Dieu.
Des bases bibliques pour ce travail ? Oui, car Dieu est un Dieu qui « est », qui existe, qui a VIE. C’est sa nature. Il est dit que Dieu ne donne pas sa gloire à un autre, mais Il donne sa vie ! Il se donne, Il s’est donné Lui-même dans la personne de son Fils. Son action est de créer. L’homme, par sa chute, est mort. Immédiatement, Dieu a fait connaître son plan de vie. C’est aussi le plan de l’Eglise, travail individuel et communautaire. Jusqu’à la fin, car du trône, Celui qui est assis a dit: « Je vais renouveler toutes choses ».
Notre péché avait pour résultat notre destruction, mais Dieu n’est pas passif: là où le péché avait détruit, Il créa à nouveau. Dieu dirige. Derrière l’ennemi qui aveugle l’homme, lui faisant prendre, selon le proverbe, « des vessies pour des lanternes », Dieu supervise. L’homme propose, entreprend, creuse, bâtit, arme, désarme, parlemente. Dieu dispose; le temps est à Lui. C’est son atelier, le monde son établi ce qu’il dit c’est ce qui arrive, ce qui arrivera: Il dirige.
Les siens, les « Elie, Elisée, ses sept mille », sont les témoins de ses actes, de sa bonté envers les fils des hommes. Ils attendent… « Ne savez-vous pas que les croyants lugeront le monde ? » A la condition de ne pas se mettre sous le même Joug !
Dieu dirige les regards de l’homme vers son Fils. Car il a racheté tout homme qui vient à LUI. La mission de l’Eglise est semblable: annoncer la vie, l’amour, la repentance, le pardon, la miséricorde, la grâce. Ce que nous connaissons de Dieu, de sa nature. de ses sentiments, nous indique le chemin à suivre, le poteau indicateur, la voie étroite qui mène à la vie.
Qu’est-ce que l’Eglise ? sinon l’ensemble des vrais chrétiens sur la face de la terre ! Christ, la tête; nous le corps, la projection de son être, de sa vie sur la terre. Soumis à son Esprit, à sa pensée, à son désir de vie, c’est-à-dire d’en gagner encore d’autres à la vie. Soumis pour s’asseoir au bord du puits, à Sichar, ignorant toute barrière de race, de couleur, avec le révolté, le machuré, le pollué, pour le considérer comme le prochain ; soumis pour parler au brigand, au voleur, au bas-tombé, parce que tels nous sommes !
Des bases bibliques ?
Oui, Dieu le Créateur, Dieu le Père, Dieu le Fils.
Et nous, ses créatures, ses enfants ?
Ce n’est pas un fou, celui qui donne à |
T E M O I G N A G E
Dans l’assemblée, j’étais actif pour répandre l’évangile. Je prenais part à toutes les activités. J’avais un profond intérêt pour l’oeuvre missionnaire, faisant tous mes efforts pour y intéresser tous les membres de l’assemblée.
Je puis donc dire ici que le missionnaire en puissance, c’est-à-dire celui qui désire le devenir, doit se montrer à l’avance, à la maison, à l’assemblée, le serviteur du Seigneur, cela avant de le devenir hors de son milieu, donc avant de partir.
J’avais un intérêt particulier pour un pays, la Tanzanie, car un de mes amis et sa compagne étaient partis là-bas quelques années auparavant. Ma femme et moi, nous invitions souvent des missionnaires à notre table. Or, un jour qu’un missionnaire était chez nous, le Seigneur me parla d’une façon bien définie. Ce ne fut ni à la maison, ni lors d’une réunion, mais à l’heure de midi, je prenais mon repas seul, dans ma voiture, entre deux tranches de travail.
Ce fut différent de tout ce que j’avais entendu jusque-là ! Le Seigneur me dit: « Veux-tu aller en Tanzanie ? ». Je répondis: « Oui, Seigneur, je veux! ». C’était un appel précis: IL m’envoyait. Un appel aussi défini, aussi précis que ma conversion.
Comme pour Paul: « Le Christ m’a envoyé pour prêcher l’évangile ». Ou concernant Esaïe: « Qui enverrai-je ? » « Me voici, envoie-moi ». A ce moment-là, je me rappelai que, bien des années auparavant, j’avais été gravement malade: une hémorragie cérébrale. Ce fait pouvait-il être un empêchement, un signe contraire, une indication à ne pas partir ?
Pour être au clair à ce sujet, je me rendis auprès d’un médecin chrétien. Celui-ci me fit comprendre qu’il s’agissait d’aller vivre auprès d’une population étrangère, d’apprendre une langue difficile et cela dans un climat parfois malsain. Je répondis que j’étais prêt à rester dans mon pays et à servir le Seigneur, là où IL le désirait. Le médecin m’envoya alors passer de nombreux tests dans un hôpital. On m’apprit là que toutes les épreuves étaient favorables et que, médicalement parlant, je pouvais partir en pays chauds.
A ce moment, je fis part de mon voeu aux frères anciens de l’assemblée, et ceux-ci exprimèrent leur accord et leur appui. Par la suite, le Seigneur nous confirma d’une autre manière, à mon épouse et à moi-même, Sa Parole. Nous nous préparâmes alors à partir.
Regrettons-nous ce pas ? Non. Le Seigneur a été fidèle. Il y a là une très grande moisson, mais les travailleurs sont peu nombreux !
Dans la société moderne, il est courant d’estimer que la vie n’a ni sens, ni but. La science qui était jusqu’à ce jour une excellente servante de l’homme est devenue sa maîtresse. Elle place dans ses mains de telles puissances qu’il ne saura les contenir !
Face à ces forces, qui demain peuvent être déchaînées, notre jeunesse a l’impression que la civilisation actuelle paralyse leur individualité et l’expression de leurs sentiments, qu’elle étouffe tout enthousiasme. En revanche, par l’usage des drogues, il leur semble pouvoir dominer leurs sentiments d’infériorité, trouver le chemin vers une fraternité nouvelle, secouer leur mécanisme d’auto-défense, chasser les angoisses de la vie et éliminer la peur de la mort.
C’est une tromperie. Les stupéfiants créent une fausse impression d’euphorie, de soulagement, de béatitude qui ne peut être dissipée facilement. Assez souvent, une tendance religieuse apparaît dans le subconscient, et l’intéressé croit s’élever vers Dieu, et même voir Dieu ! En certains pays, des personnes adonnées à ces drogues se rencontrent » et forment des églises. C’est pour le moins surprenant. Ils sont convaincus que l’emploi de ces toxiques joue un rôle fondamental dans leur vie religieuse et profane.
L’usage de la drogue n’est pas une caractéristique de notre époque. Elle a été utilisée depuis des milliers d’années, mais son emploi a augmenté considérablement, surtout dans notre monde post-chrétien. La confiance dans ces ingrédients supplante la foi en un Dieu Créateur. L’homme est ainsi fait qu’il cherche instinctivement un baume de remplacement. Mais que sera le réveil ?
L’usage plus ou moins prononcé de ces drogues non seulement tue la force morale de larges couches de la population, mais il est la cause de maladies mentales, de perte d’assurance en soi, d’incapacité de prendre des décisions, de manque d’ambition et de courage pour étudier et travailler. A la base, il sape les valeurs morales chrétiennes. Il est dangereux parce que souvent il est présenté comme une expérience inoffensive, ou comme un nouveau moyen de s’amuser. Par ailleurs, c’est une arme souvent utilisée dans les services d’espionnage ! En somme, un problème que l’on ne peut écarter à la légère.
Parmi la jeunesse, l’esprit d’aventure, le désir d’essayer la nouveauté, de tâter un brin d’excitation conduisent à en faire l’expérience. L’idée de goûter à la drogue a été popularisée par la musique « rock », par ses nombreuses références à ces produits. L’influence des amis, la répugnance de rester en arrière, à être vieux jeu, a grand effet sur un jeune. Le mépris de l’autorité, l’absence de discipline paternelle, la dissolution de la famille sont aussi couramment la cause d’un défoulement par ces moyens.
Une fois créé l’attrait de la drogue, la victime fera tout pour en obtenir. Par malheur, à ce moment-là « la passion de l’excitant devient si forte que nourriture, santé, habillement ne comptent plus guère. Bloc-notes pour déclarations médicales, provisions volées chez le médecin ou dans les pharmacies, argent dérobé aux amis, tout est bon…
En ce qui concerne la vieille génération, les obligations du travail, du gagne-pain, les pressions économiques sont largement responsables de cette passion. Les ennuis, les mariages brisés sont mis en avant comme cause primordiale de cette habitude qui va dominer la vie de l’esprit et parfois ruiner le corps.
Le tabac était inconnu au premier siècle de notre ère; il n’en est pas question dans la Bible. L’usage de cette feuille séchée est fort mauvais pour la santé; de plus certaines drogues peuvent (ou doivent) être utilisées comme le tabac. Le trafiquant de drogues a tout intérêt à ce qu’il y ait de nouvelles victimes. Comme pour les narcotiques et autres stupéfiants, l’usage du tabac peut devenir une passion: « Fuis les passions de la jeunesse » (II Tim. 2 : 22). Ce sont des moyens de l’Ennemi pour détourner l’homme de la recherche de la vie éternelle. Son but: détruire l’âme et le corps: « C’est pourquoi faites mourir ce qui dans vos membres est terrestre: la débauche, l’impureté, les passions » (Col. 3: 5). Fuyez les drogues, renoncez au tabac: « l’amour du monde est inimitié contre Dieu » (Jacq. 4: 4).
DROGUE ET SORCELLERIE
Il est intéressant de noter qu’il était coutume chez les anciens sorciers d’administrer des drogues et des potions magiques, cela faisait partie intégrante de leurs activités. Dans certains cas le sorcier les absorbait lui-même avant de prononcer ses formules magiques et incantations (c’est certainement encore le cas aujourd’hui). C’est probablement pour cette raison que la Bible condamne sévèrement, entre autres choses, la sorcellerie.
Le mot grec employé pour sorcellerie dans le Nouveau Testament est « pharmakeia » (d’où est dérivé le mot pharmacie) ; il signifie « soins médicaux par le moyen de drogues ». La version de la Bible dite des Septante traduit aussi le mot hébreux « kiphseph » pour sorcellerie par le terme grec « pharmakeia ». Ce mot (emploi de drogues dans la sorcellerie, la magie ou l’enchantement) apparaît dans Apoc. 9: 21 et 18 : 23. « Pharmacois » (trafiquant de drogues) est mentionné dans Apoc. 21 : 8 et 22: 15. Dans chaque cas, le sorcier et la sorcellerie sont placés dans la même catégorie que les meurtriers, les voleurs, les menteurs, les idolâtres et les fraudeurs. Il n’y a pas de place pour eux dans le royaume éternel.
Il n’est pas surprenant que l’abus des drogues ait augmenté de façon si effrayante de nos jours. Si cela est caractéristique des temps de la fin, comme l’indique l’Apocalypse, la seule conclusion que nous devons en tirer est que nous allons atteindre rapidement cette période !
Ce dernier paragraphe est adapté du livre « How much longer ? » par le Dr Fred. A. Tatford, auteur de nombreux ouvrages sur la prophétie biblique. M. Tatford montre avec quelle rapidité nous avançons vers l’apogée de notre civilisation et vers le jugement annoncé par l’Ecriture, ceci face à la recrudescence du mal dans tous les domaines. Nous recommandons aussi la série de livres de poche des « petits prophètes », études prophétiques par notre frère Tatford. Pour la littérature en langue anglaise, s’adresser à l’Institut Emmaüs, 1806 Saint-Légier (Suisse).
L’invisible présence
« Là où deux ou trois sont assemblés en mon NOM, je suis là au milieu d’eux ».
La présence de Jésus est promise là où quelques-uns sont réunis l’important, la condition capitale, c’est la rencontre en son NOM. Car le nom représente, dans l’enseignement biblique. toute la valeur d’une personne, dans le cas présent toute la valeur de la personne de Christ, tout ce qu’il a été, ce qu’il est, et sera, tout ce qu’il a fait, et ce qu’il fait à l’heure même.
Ainsi, se réunir au nom de Christ donne à cet acte une grandeur, une amplitude toute particulière – Christ, Fils de Dieu ! Cela est vrai pour tout rassemblement, pour les églises chrétiennes, à tout niveau également. Parlons de ces deux ou trois auxquels Jésus pense. Ou quatre ou cinq ou un peu plus… a ceux qui se fient, qui tablent sur cette promesse et qui se rencontrent, parce que premièrement ils ont été aimés de LUI !
Alors, ces quelques-uns… ils s’attendent à un fait physiquement indiscernable, à SA présence parmi eux. C’est le grand FAIT du Christianisme Dieu le Fils parmi les hommes – « Ni sur cette montagne, disait Jésus à la Samaritaine, ni à Jérusalem, mais l’heure vient et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » – partout !
Il semblerait que Jésus n’a eu en vue que de petits groupes de disciples -deux ou trois. C’est la base, car on peut être davantage. Pratiquement, il a été observé qu’un groupe d’une quinzaine de personnes au plus facilite la discussion, l’étude où chacun peut prendre une part active. Dans la Bible, peu de discours sont mentionnés, mais plutôt des rencontres où chacun peut collaborer.
Les entraîneurs, les « engagés », comme on les nomme aussi, doivent, à la base, être sûrs de leur salut éternel, de leur conversion. C’est la deuxième condition. Ce sont ceux-là qui doivent s’attendre à la présence du Maître, à l’invisible présence. C’est vers Lui qu’ils vont regarder. Comme le font les « anciens » de paroisses, les conseillers d’églises ! Ils doivent se concerter, ils doivent avoir leurs rencontres particulières. C’est là qu’ils vont s’attendre à Lui pour toute décision. C’est là qu’ils iront rechercher cette « unité de l’Esprit » si riche en expériences, si appréciée.
Face à un problème donné, le Saint-Esprit a une solution, une seule solution. Si son influence est recherchée, il conduira. Peut-être pas tout de suite… Si l’accord entre ceux qui ont part à l’Esprit-Saint, du fait de leur appartenance à Christ, n’est pas réalisée, il est sage de ne rien décider, il est sage d’attendre dans la prière et de remettre à plus tard. Se précipiter lors d’un tel cas est faux.
Le Saint-Esprit ne peut avoir qu’une pensée. Il n’est pas et oui et non. Il veut nous instruire. Le problème serait-il peut-être mal posé ? Il faut aussi savoir que l’Ennemi peut aussi suggérer sa pensée, ses pensées, que tous ses chemins conduisent à la ruine ! Qu’il peut suggérer même ce qui semble très raisonnable, proposer une bonne action, se présenter comme un ange de lumière C’est pourquoi il faut rechercher l’accord.
Le Saint-Esprit conduit à l’unité de pensée, puis d’action. C’est vraiment le chemin de Dieu. Il conduit le petit groupe, si jeune soit-il dans la foi il lui fait éviter le faux pas.
Attendre, puis agir ensemble. C’est l’expérience la plus convaincante de la présence de l’Esprit de Dieu dans le coeur de chacun, lors de la marche dans l’entente recherchée et réalisée. « Je ne vous laisserai pas seuls » leur assurait Jésus lors de son départ. L’expérience de cette réalité devient, pour le disciple qui s’y soumet, un fait. Elle devient une assurance de cette présence invisible, mais combien réelle, parce que combien enrichissante.
Le cas de l’église d’Antioche, au chap. 13 des Actes, nous donne un exemple parfait de l’oeuvre de l’Esprit lors de l’envoi de Barnabas et de Paul. « Alors, après avoir jeûné et prié – réalisant l’accord de tous – ils les laissèrent partir ». Pour situer la question, imaginons un exemple pratique. Supposons cinq jeunes chrétiens ayant le sentiment d’être conduits à évangéliser une contrée. Plusieurs questions et options sont à considérer et des décisions sont à prendre. Quatre d’entre eux sont d’accord, après avoir prié, pour aller de l’avant dans une direction donnée. Le cinquième n’est pas pleinement satisfait, ne se sent pas encore entièrement à l’aise avec le projet présenté.
Que faire ? – Attendre et prier.
Attendre d’être unis dans une même pensée. Qui est conduit par l’Esprit? Ni les quatre, ni celui qui est seul. Il ne suffit pas que le groupe de quatre se range à l’avis du cinquième ou vice versa, Il ne suffit pas que l’un ou l’autre cède par politesse, par amabilité, par indifférence, ou pour arranger les choses. Il ne suffit pas de donner son accord en soulignant que l’on garde sa propre manière de voir !
C’est l’occasion pour les deux groupes (4 et 1) de placer à nouveau l’effort entrevu devant le Seigneur, de chercher devant Lui, de plaider. Il faut arriver à ce résultat: que chacun soit pleinement persuadé que le chemin proposé est le chemin de Dieu. La marche à la recherche de l’unité de décision et d’action doit s’apprendre. Un nouveau converti doit être instruit. « Se conduire en toute humilité, en toute douceur et en toute patience » ne s’acquiert pas en un jour. Mais nous y sommes invités. Ainsi, le jeune chrétien, réalisant la joie et la paix qui habitent dans le coeur des responsables sera entraîné par la Parole et par l’exemple à s’asseoir, par la suite, parmi eux.
Alors le Saint-Esprit sera satisfait il remplira tous les coeurs et chacun, parmi vous, pourra « proclamer que Dieu est réellement au milieu de vous » (I Cor. 14 : 25). « Rendez ma joie parfaite, écrivait l’apôtre Paul, en vivant en bonne intelligence, en ayant un même amour, une même âme, une seule et même pensée, ne faites rien par esprit de contestation, ni par vaine gloire » (Phil. 2: 2, 3).
Edition des Groupes missionnaires, Vevey, Suisse).
Le message que Dieu semble avoir communiqué si librement au peuple du Ruanda s’est répandu au loin. C’est le message simple, précieux et très ancien que Dieu avait confié, en partie, à Israël, par la bouche de ses prophètes et que Jean-Baptiste annonçait dans le désert :
et avec nos voisins
est le premier pas vers la bénédiction.
C’est le message sur lequel Jésus a mis l’accent quand il a dit: « Heureux les pauvres en esprit… Heureux ceux qui ont faim et soif de justice… Heureux ceux qui pleurent…» (Mat. 5). Ce fut sur ces anciens fondements d’une vraie repentance, d’une authentique reconnaissance des fautes et des torts, et d’une sincère confession des péchés, qu’ils firent l’expérience d’une nouvelle conception de la communion fraternelle.
Si nous laissons la lumière de Dieu briller sur notre péché, cela ne peut que nous amener à chercher un refuge au pied de la croix; mais le terrain où se dresse la croix n’a qu’un seul niveau. Il n’y a plus là qu’un seul dénominateur commun: notre besoin de Jésus à cause de notre péché et de notre orgueil. Toutes les barrières dressées par les hommes disparaissent. Il n’y a plus qu’une seule sorte de personnes à la croix: des pécheurs humbles et pardonnés, se réjouissant de ce que Jésus les a rachetés, ce qui forme entre eux un lien qui ne saurait être brisé. « Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (I Jean 1).
Sociologie ou évangélisation ?
Le monde actuel méprise la vie intérieure. Il considère les chrétiens comme des attardés quand, dans la prière et l’étude des Ecritures, ils se tournent vers leur Dieu; quand, dans l’apostolat personnel, ils se tournent vers les âmes qui se perdent. Il nous comble, en revanche, de ses flatteries quand nous faisons de la sociologie ou de la politique, conformément à ses idéaux. Nous voulons comprendre nos contemporains, nous voulons nous rapprocher d’eux, mais nous sommes infidèles lorsque -pour ne pas les choquer -nous émoussons la doctrine chrétienne, en ne présentant que les éléments que nous croyons assimilables à l’homme d’aujourd’hui. « Je ne vous ai rien caché, disait l’apôtre Paul, du conseil de Dieu ». Telle doit être notre attitude.Il est certain que la prédication du salut personnel est impopulaire à notre époque. Il est même vrai que c’est une notion inassimilable pour beaucoup d’esprits… à moins d’un miracle de la grâce de Dieu, miracle que l’église doit attendre dans la prière.
On n’admet plus la notion de péché
C’est ce que l’on prétend ! Il n’y a plus d’homme qui serait responsable, plus de coupable devant Dieu! Les » mythes sécurisants 00 ont fait leur office. L ‘homme pense avoir trouvé un paratonnerre contre la colère de Dieu. Pour les uns, c’est la société qui est responsable; pour les autres, il n’y a que des tendances innées, des fruits de l’hérédité, liés et déterminés par la totalité des événements du passé. Comment savoir si une tendance est normale ou non ? Pour nos modernes existentialistes, l’homme n’a pas une constitution invariable. Il se crée, à bien plaire, des rai- sons de vivre qui sont des motifs d’agir. Il est aussi libre de dépenser sa vie à fumer, à s’étourdir dans l’alcool ou avec des drogues, qu’à étudier les mathématiques. En bref, tout le monde est disculpé, pardonné; c’est un non-lieu général. Il n’y a que des malades à plaindre et à soigner.Il n’y a pas de destin individuel
C’est ce qu’on veut avancer. On peut presque dire qu’il n’y a plus de répondant à l’appel de Dieu, citant l’homme à son tribunal. Il existerait une espèce humaine dont la nature se transforme selon les époques Dès lors, on ne peut comparer entre eux les individus qui en sont les divers échantillons, puisqu’on ne peut trouver en eux les représentants d’une nature humaine immuable. Il ne peut donc y avoir de sort individuel, de séparation entre les êtres Il n’y a qu’un processus historique qui entraîne l’humanité dans une ascension que l’idéologie contemporaine qualifie d’ « irréversible ». On évoque le sens de l’histoire et on appelle chacun à la grande aventure des temps modernes !La grande tentation de l’église chrétienne
à notre époque, c’est peut-être de christianiser ce courant d’idées moderne pour redevenir populaire. N’est-ce pas la tentation à laquelle succomba l’église du Christ au cours de la période constantinienne ? Bien souvent, on a plaqué les cultes de la Vierge et des Saints sur ceux de l’ancienne mythologie et les fêtes chrétiennes sur celles qui remontent à la nuit des temps (comme la naissance du Christ à la fête du solstice d’hiver). Nous risquons de tomber dans de telles confusions, dénoncées par le pasteur Pierre Marcel : « De même qu’on ne distingue pas suffisamment entre le Christ et l’église (qui pour une certaine pensée, serait en somme le Christ continué, agrandi), on ne distingue plus entre l’église et le monde ».«Christ, Seigneur du Monde»
Cela voudrait dire le salut imposé, la sécurité éternelle décrétée pour tous par convention collective, sans possibilité de s’y soustraire la socialisation intégrale de la personne humaine Il resterait, en somme, à l’église l’avantage de savoir que tout homme serait sauvé ! Elle n’aurait plus guère qu’à disserter sur ce salut Elle n’aurait plus d’activité propre ce qu’elle fait n’ayant plus de portée réelle. Ce qu’il y a de vraiment intéressant, c’est ce qui se fait dans le Monde…On comprend la maigreur spirituelle de tant de journaux dits religieux à l’heure actuelle. On n’y trouve que des questions d’ordre matériel, débattues partout. L’église s’occupe de ce qui ne la regarde pas et oublie d’évangéliser. L’église, pour le monde, devient en réalité une église mondaine, conditionnée par des réactions sociologiques. Il faut relire, à ce propos, le livre courageux que le professeur Ellul a écrit comme un véritable cri d’alarme – trop peu entendu – à nos églises « Fausse présence au monde moderne ».
Un prêtre spirituel dit d’un de ses confrères fort engagé dans l’action en faveur des classes ouvrières : < Pour lui, il n'y a qu'un péché, c'est de n'être pas syndiqué ! ». Ce n'est qu'une boutade... j'avoue qu'elle m'a fait réfléchir.
Oui, trop souvent, à l’heure actuelle, plus rien ne signale les chrétiens trop assimilés au monde. La distinction entre Christ et Bélial n’est pas respectée. Il règne une complaisance coupable vis-à-vis de tendances immorales cela devient un véritable scandale. Disons bien que l’église ne fait pas sa tâche quand, pour plaire au monde, elle rabaisse les exigences de ‘Evangile, quand elle n’a plus un message percutant et n’intéresse d’ailleurs plus personne.
Nécessité de la fidélité
On n’est pas fidèle à l’ordre d’évangéliser, quand on néglige de parler du péché. Ce n’est pas, hélas parce qu’on passe le mot sous silence que la réalité n’existe pas et que les choses vont mieux. Je m’occupe de lutte contre les abus de l’alcool. J’ai été frappé par la chose suivante pour beaucoup, le buveur est un malade. C’est vrai, mais nous devons lui dire aussi : « Tu es un coupable ! ». Et, ainsi, nous l’aidons, nous réveillons sa conscience personnelle, tandis que sans cela, il se comporte uniquement comme un malade, et il attend qu’on le guérisse passivement. On n’évangélise pas le monde actuel – où les chrétiens si dispersés, doivent avoir une armature personnelle et familiale solide – quand on ne forme que des paroissiens dont le lien avec Dieu passe par le canal obligatoire d’une communauté qui maintient ses enfants dans une minorité perpétuelle. L’église doit se réunir pour repenser son message d’évangélisation dans la fidélité à l’Ecriture, sans concession à l’esprit du siècle, par facilité. Elle doit conserver pieusement la magnifique expression johannique : « Christ, Sauveur du monde », la replaçant dans son contexte, qui en explique le sens- Christ offert à tout homme dans le monde, car Dieu est amour
- Christ vient régner sur le monde, selon les solennelles prophéties de l’Apocalypse.
La réalité de la perdition
La Parole de Dieu enseigne clairement que la corruption du genre humain mérite la condamnation générale où tous les hommes sont plongés (art. 9 à 12 de la Confession de foi des Eglises réformées en France, dite de la Rochelle). On peut différer sur l’idée qu’on se fait du châtiment éternel, de la seconde mort où seront plongés les rebelles, mais on ne peut nier le fait redoutable qu’il y aura des perdus. Jésus dit de Judas qu’il aurait mieux valu pour lui qu’il ne soit jamais né (Marc 14: 21).Ne nous figurons pas que cette perdition soit la conséquence de crimes spectaculaires :
- Le mauvais riche de la parabole n’a fait que laisser Lazare à son triste sort, et il est plongé dans les flammes.
- Le serviteur infidèle s’est contenté de thésauriser l’argent de son maître, et il est jeté dans les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Peut-être ces affirmations nous semblent-elles dures? Nous devons cependant souligner le fait que la colère de Dieu n’est pas arbitraire. Elle est synonyme de jugement, qui mettra en lumière la parfaite justice de Dieu. Toute bouche sera fermée. Les condamnés eux-mêmes seront contraints intérieurement d’acquiescer à la justice parfaite de Celui qui sera reconnu juste dans sa sentence et sans reproche dans son jugement. L’Evangile ne nous apprend-il pas que la responsabilité de chacun sera graduée, compte tenu des grâces reçues, et que le jugement des gens de Sodome et de Gomorrhe, par exemple, sera moins sévère que celui de certaines villes visitées par Jésus ?
Prêcher la vérité
C’est une lourde tâche, quand on se sait soi-même un pauvre homme pécheur, de prêcher ces vérités. Et pourtant, il faut regarder en face notre devoir. Les prédicateurs, en particulier, qui escamotent ce sujet, portent une lourde responsabilité. Nous serions plus populaires en prêchant le salut universel ! Mais pouvons-nous être plus sages que Paul quand il parle de la colère à venir (I Thess. 1: 10), que Pierre quand il parle du jugement et de la destruction des impies (II Pi.), que Jean qui a vu quiconque dont le nom n’est pas écrit dans le livre de vie être jeté dans l’étang de feu ? Avons-nous plus d’amour et de compréhension que le Seigneur Jésus lui-même quand il nous avertit « Large est la porte et spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui passent par là ! »Le salut en Christ
Il y a un Dieu de l’amour qui a été jusqu’à donner son Fils unique pour le rachat, la rédemption de ce monde. Jésus-Christ est donc la porte, la lumière, la vie, le seul nom par lequel nous puissions être sauvés, l’unique Sauveur, l’unique planche de salut.Nous attendons le renouvellement de toutes choses, la transfiguration de la création dans le Royaume, lors de l’avènement du Roi méconnu. Tel est le plan grandiose que nous révèlent les Ecritures et que confesse l’église en soupirant par l’Esprit « Viens, Seigneur Jésus ».
Cette présence de Dieu est encore mystérieuse et cachée. Le monde peut nous attaquer sur nos échecs, sur les échecs du christianisme depuis 2000 ans… mais nous vivons de la folie de la Croix et de cette faiblesse de Dieu qui se laisse bafouer par les hommes :
« Vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Lorsque le Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous aussi vous paraîtrez avec Lui dans la gloire ». Si nous comprenons le « Notre Père », toute la vie chrétienne est dans cette tension entre le ciel et la terre, aujourd’hui et demain, le Christ et le Malin, dans l’attente du jour où elle sera résolue les jours de la crucifixion et de la résurrection attestent, une fois pour toutes, que ce jour viendra : Il régnera aux siècles des siècles !
Acceptation du salut
Il y a une possibilité unique de salut pour chaque homme : c’est l’acceptation du Christ comme Sauveur personnel. Jésus le dit lui-même « Nul ne vient au Père que par moi ». Croire en Lui, c’est la nouvelle naissance sans laquelle nul ne peut voir le Royaume de Dieu. « Celui qui croit en Lui (Christ) n’est pas jugé ».La nouvelle naissance ou conversion (retournement – se détourner des idoles [ou de l’athéisme] pour se tourner vers le Dieu vivant et vrai, et attendre des cieux son Fils, Jésus-Christ) est un miracle de Dieu dans les coeurs. Paul, converti sur le chemin de Damas, pouvait en parler par expérience. La conversion ne glorifie pas l’homme qui se convertit. Elle est l’oeuvre de Dieu en lui. Par elle, se manifeste la puissance du Saint-Esprit. Son rôle est clairement précisé dans Jean 3: 16: donner l’occasion à un homme de croire au Fils de Dieu pour hériter la vie éternelle. Ce n’est pas de l’homme, c’est une naissance qui vient de Dieu. « Celui qui ne croit pas est déjà jugé…»
L’oeuvre du Saint-Esprit
Je vous enverrai l’Esprit de vérité. « Quand il sera venu, Il convaincra le monde (tous les hommes) de péché, de justice et de jugement ». D’une manière ou de l’autre, un jour, chaque homme sera touché et recevra un avertissement du Saint-Esprit. Nul ne peut sous-estimer son oeuvre. Il donne à l’homme la conscience de son péché, de sa culpabilité. Il cherche à amener l’homme à se frapper la poitrine, tel « l’enfant prodigue » de la parabole. Il n’en fait pas un raisonneur, une conscience satisfaite d’elle-même. Il le jette au pied de la croix.J’ai lu sous la plume de professeurs de théologie qu’il fallait supprimer la confession des péchés de la liturgie réformée parce que l’on risquait de complexer les gens ! J’ai entendu critiquer les réunions de Billy Graham pour le même motif. Je me demande si ces gens, s’ils étaient médecins, préfèreraient laisser mourir leurs malades plutôt que de les exposer à un choc opératoire? Il y a un fardeau de péché dont nous devons prendre conscience pour l’apporter à la Croix; c’est un arrachement pénible, une mort à soi-même. On ne peut annoncer l’Evangile sans faire « bobo », sans faire mal… à moins de rester terriblement superficiel (et alors ce n’est plus l’Evangile).
Par contre, si on accepte cet avertissement, si l’on se repent, on ne regrettera pas ce moment de retour sur soi-même, cette tristesse selon Dieu (voir Il Cor. 7: 10) qui conduit au salut!
La Bible ne donne pas une « méthode » de conversion. Certaines conversions sont instantanées, d’autres progressives, comme celle de César Malan qui la comparait lui-même au baiser par lequel la mère réveille son enfant. Nous constatons que certains ont trouvé le salut dans des réunions d’appel. Ils ont levé la main et ont signé une carte de décision. D’autres ont tout simplement pris une décision en écoutant une prédication dans leur église ou en lisant la Bible. Il n’y a pas de schéma uniforme, et nous ne devons pas douter de la conversion de tel ou tel frère qui a passé par un autre chemin que nous. Mais nous sommes sûrs que le
premier signe de la conversion, c’est la repentance,
notre humiliation devant Dieu. Nous plaidons coupables, nous réalisons notre perdition. Nous avons besoin d’un Sauveur, et nous découvrons que nous ne pouvons le trouver qu’enJésus-Christ crucifié
pour nos offenses et ressuscité pour notre justification.Le second signe est l’engagement à son service
Le service libre, par reconnaissance, parce qu on a été sauvé et non pour être sauvé. Cet engagement, fruit de la décision, est aussi le fruit du Saint-Esprit. C’est en ce sens que l’apôtre parle du salut par l’Esprit qui sanctifie (Il Thes. 2:13). Le Saint-Esprit prie et agit en nous.Celà nous amène à d’autres signes:
La joie, la certitude de l’amour de Dieu, c’est-à-dire l’assurance du salut. Celle-ci n’existe pas toujours : on peut être sauvé, bien sûr, sans avoir cette assurance, mais quel manque de puissance dans la vie chrétienne Ce peut être la faute de l’église qui ne l’annonce pas nettement, qui refait du salut une oeuvre humaine, une entreprise douteuse aux résultats futurs, non encore acquis ! Ce peut être aussi la faute de ceux qui n’acceptent pas avec simplicité de coeur le message évangélique qui leur est prêché. Pourtant l’annonce du salut n’est pas une affaire de prétention spirituelle : c’est une question de foi. Ce n’est pas par les oeuvres, mais par pure grâce.L’église humble est une église qui chante sa joie parce qu’elle est sauvée ; cela se voit dès les premières pages de l’évangile avec les cantiques de Marie, de Zacharie, de Siméon. Voilà donc la grande question pour’ chacun de nous : Avons-nous cette profonde conviction de péché ? Avons-nous pris cette décision vitale de donner notre foi, notre vie au Sauveur? Avons-nous reçu de Lui la paix et la joie ? Faisons-nous partie de l’église mystique, symbolisée par les Vierges qui attendent fidèlement l’heure où le Roi va paraître ?
Chacun de nous peut répondre, doit répondre.
Du Messager biblique No 115, avec autorisation.
* * *
Etudes sur le caractère ou les signes distinctifs d’une église LOCALE
Ephésiens 2 : 19 à 22 : Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la MAISON DE DIEU. Vous avez été é d i f i é s (c’est-à-dire cimentés les uns aux autres) sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ Lui-même étant LA PIERRE ANGULAIRE. En Lui, tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être
En Lui vous êtes aussi é d i f i é s (c’est-à-dire cimentés les uns aux autres) pour être UNE HABITATION DE DIEU EN ESPRIT.
I) VOUS APPARTENEZ A CHRIST! (Lire Marc 9: 41 -Rom. 14: O) .a) Dieu a sur vous un droit de priorité en tant que Créateur (Actes 17 : 25).
b) Il a un droit de priorité en tant que Rédempteur (I Cor. 6: 20 et 7: 23).« Vous avez été rachetés à un grand prix ».
c) Nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes (I Cor. 6: 19).
d) Ne devenons pas esclaves des hommes (I Cor. 7: 23).
e) CEUX QUI SONT A JÉSUS-CHRIST ONT CRUCIFIÉ LA CHAIR A AVEC SES PASSIONS ET SES CONVOITISES (Galates 5: 24).
f) » Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (2 Tim. 2 : 19) . »II connaît ses brebis » (Jean 10: 14, 27).
g) Il ressuscitera (ou enlèvera) ceux qui fui appartiennent (1 Cor. 15: 23).
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