PROMESSES

ETHIQUE

Les lois qui gouvernent nos sociétés sécularisées, c’est-à-dire affranchies de toute référence à une loi absolue d’origine divine, sont bien souvent purement arbitraires, lois uniquement positives et sans référence à une quelconque justice. Telle n’est pas la volonté de Dieu pour le gouvernement des hommes. La loi de Dieu manifeste l’ordre voulu par lui pour les hommes, pour sa création tout entière. Si les dix commandements sont le condensé de l’ordre que le Créateur et Législateur divin a établi pour les hommes pris individuellement, ils le sont également pour les hommes vivant en société. Car il est impossible de séparer l’homme individuel de l’homme social. L’homme est créé par Dieu pour vivre en société. La société, en fait, n’est rien d’autre que le rassemblement d’individus vivant dans un certain ordre. La base de toute société digne de ce nom est évidemment le noyau familial d’institution divine. Vu que Dieu est le créateur de 1’homme et de la société et que c’est lui qui leur a donné leur ordonnance fondamentale, il s’ensuit nécessairement que c’est cet ordre divin, défini une fois pour toutes par la loi de Dieu, qui constitue la base de toute justice tant individuelle que publique.

Pour le peuple de Dieu, la condition du bonheur et de la prospérité se trouvait dans la foi en Dieu et l’obéissance à ses commandements, il ne peut en être autrement pour les autres hommes, pour les nations de ce monde. Ces paroles adressées par Dieu au peuple d’Israël le sont aussi aux nations: L’Eternel nous a commandé de mettre en pratique toutes ces prescriptions et de craindre l’Eternel, notre Dieu, afin que nous soyons toujours heu. et qu’il nous conserve la vie, comme il le fait aujourd’hui. Pour nous la justice sera d’observer et de mettre en pratique tous ces commandements devant l’Eternel, notre Dieu. comme il nous l’a commandé (Deut 6.24-25).

Le magistrat doit, en tout temps et en tout lieu, glorifier Dieu dans l’exercice de sa fonction, car il a été établi dans sa charge de juge par Dieu afin de rendre la justice. Pour plaire à Dieu et travailler au bien du peuple sur lequel il exerce son autorité, il lui faudra effectivement rendre justice, c’est-à-dire punir les malfaiteurs et protéger ceux qui font le bien, et cela selon les critères immuables d’une loi transcendante. Car pour le magistrat dans l’exercice de ses fonctions, comme pour tout homme d’ailleurs, la distinction entre bien et mal ne saurait ignorer le critère de la loi divine. Si le magistrat ne sévit pas contre ceux que la loi de Dieu désigne comme malfaiteurs, il deviendra lui-même le bourreau du peuple sous son autorité, car ce serait grâce à sa négligence que les gens de bien seront livrés sans protection aux méfaits des criminels impunis par la loi.

Pour prendre un exemple précis, le refus des magistrats dans nos démocraties contemporaines de punir les avorteurs, tant parents que médecins et infirmières, comme l’exigerait la loi de Dieu, ne peut avoir d’autre effet que d’encourager ceux qui désirent se débarrasser de leurs enfants, car ils peuvent commettre ce crime affreux impunément. Le droit n’appliquant plus les peines prévues par la loi divine, l’enfant avant sa naissance n’est plus protégé des desseins meurtriers des parents ou des médecins. Ainsi, dans l’opinion des masses, l’acte horrible de l’avortement est banalisé, et la conscience des citoyens est cautérisée sur cette question. Ce n’est pas impunément qu’une société enfreint ainsi la loi divine. Si les magistrats n’appliquent pas individuellement le jugement divin sur les crimes publics, il est inévitable que Dieu lui-même s’en chargera par des jugements qui seront alors collectifs. La dénatalité effrayante qui frappe tous nos pays, qui se refusent de punir l’avortement comme il le mérite, est certainement un de ces jugements de Dieu. Nous en verrons bien d’autres si nous ne nous détournons pas de cette voie abominable.

Mais que faire lorsque l’iniquité du peuple s’est développée au point qu’il devienne en fait impossible de faire pénétrer les exigences de la loi de Dieu dans le système judiciaire, dans le droit? Serait -il alors utile, comme le proposent certains, d’inscrire, par exemple, les dix commandements au préambule de la constitution du pays? Un tel respect purement formaliste de la loi de Dieu ne ferait que marquer de manière juridique, la contradiction radicale qui existerait entre les exigences de Dieu et le droit effectivement pratiqué dans le pays. A l’iniquité flagrante on ajouterait un péché de plus: l’hypocrisie. A la longue, un tel procédé purement formaliste ne pourrait qu’encourager le peuple au mépris des lois. L’institution de lois sévères, plus ou moins conformes aux exigences de la loi de Dieu mais qui ne seraient jamais appliquées, aurait pour effet d’encourager le peuple au mépris des lois qui seraient formellement exigeantes, mais que les magistrats n’appliqueraient jamais.

Par ailleurs, la manie moderne de constamment changer de lois aboutit aussi à énerver complètement le respect dû aux lois. La démangeaison législative que nous connaissons ne peut que produire l’effet le plus nuisible. En effet, tout changement de loi devrait se faire avec beaucoup de prudence et seulement quand des nécessités contraignantes l’obligent, car l’efficacité des lois est largement due à l’habitude qu’ont les hommes de leur obéir. Du reste cette obsession légiférante de nos parlements vient essentiellement de leur usurpation de la souveraineté divine, car seul Dieu détient, en fin de compte, le pouvoir législateur .

Remarquons aussi qu’en coupant le droit positif, ce que nous nommons l’état de droit, de toute loi immuable et juste, on affaiblit le respect dû aux lois. Cela est non seulement vrai de ceux qui y sont assujettis mais aussi de ceux-là mêmes qui ont pour tâche de les faire respecter. Car s’il n’y a plus de sanction divine, proprement religieuse, aux lois elles-mêmes, l’incitation à les respecter perd beaucoup de sa force. C’est ainsi qu’un droit purement positif à la longue, ne sera même plus appliqué par des magistrats qui refusent toute valeur juridique plus haute que l’état actuel du droit. Dans de telles circonstances les juges n’ont plus, ni les moyens, ni des raisons suffisantes pour résister aux pressions sociales, économiques, politiques et idéologiques qui pèsent sur l’application effective du droit.

La loi, l’état de droit effectivement appliqué, deviendra alors le jouet arbitraire des fantaisies des juges, des évènements, des groupes de pression, des mouvements d’opinion, pour tout dire des intérêts de ceux qui détiennent effectivement le pouvoir. Il subira, lui aussi. les avatars de notre démocratie absolue. Le droit purement positif aboutit paradoxalement à la déliquescence du droit dont le formalisme a pour but de camoufler l’arbitraire (1).

Faut-il alors, comme d’autres le suggèrent, suivre l’état de l’opinion et se contenter uniquement d’un droit qui puisse être appliqué sans encourir d’opposition sérieuse dans la population ? Ainsi on refuserait systématiquement d’introduire dans le code pénal des lois qui seraient «inapplicables». On ne peut guère imaginer une attitude plus démagogique, plus «démocratique» , comme si le juge avait l’obligation de solliciter l’approbation de ceux sur lesquels devait peser son jugement! Ce désir de maintenir dans la cité une paix tout extérieure ne témoigne guère de souci, ni pour l’honneur de Dieu, ni pour le bien véritable de nos concitoyens. C’est évidemment aussi faire preuve de bien peu de foi en la puissance divine pour transformer les vies. C’est admettre que la création de Dieu appartient de fait à Satan. C’est nier la double appartenance de l’univers, et de la société humaine qui en fait partie, à Jésus-Christ, d’abord du fait de la création et ensuite en conséquence de la rédemption. C’est méconnaître la portée véritable de l’oeuvre du Christ à la croix et de la victoire de la foi du chrétien sur le monde.

Bien différente est l’optique du chrétien véritable. Avec une foi inébranlable en Dieu, il doit travailler, sans relâche et avec persévérance, au rétablissement de la loi de Dieu dans l’esprit des chrétiens. Ensuite cette loi doit être proclamée comme la norme de toute morale et de tout droit, non pas pour les seuls chrétiens, mais pour tous les hommes et pour toutes les institutions humaines. Seule une telle voie permettra à nos pays de retrouver le chemin de la justice et d’écarter les redoutables menaces de jugement qui pèsent sur nous vu notre impiété et notre iniquité publiques. C’est ainsi que l’Evangile redeviendra cette force pour la transformation des vies.

Mais une nouvelle question nous attend ici. Les lois judiciaires inscrites dans les cinq livres de Moïse et commentées et précisées dans le reste de la Bible, peuvent-elles sans autre être appliquées aux nations qui, depuis la Pentecôte, reçoivent la prédication de l’Evangile du royaume de Dieu? Ou bien certaines de ces lois «judiciaires» ne s’appliqueraient qu’au peuple d’Israël dans le dessein de le préparer à la manifestation du Messie? Nous savons que Calvin, suivant ici très étroitement l’enseignement de Thomas d’Aquin, prétendait que les lois «judiciaires» bibliques étaient maintenant abrogées et que les peuples qui recevaient l’Evangile devaient être gouvernés par ce qu’il appelait la «loi des nations» (2). Il est à remarquer que contrairement à son habitude, il n’apportait aucune preuve biblique à une affirmation aussi importante. Sur ce point précis, des réformateurs aussi éminents que Martin Bucer et Pierre Viret ne partageaient aucunement l’avis de leur collègue de Genève (3). Pour eux toute la loi de Dieu constituait le fondement, non seulement de ce que nous appelons la «morale», mais du droit lui-même. Il est d’ailleurs clair qu’une telle séparation entre la morale et le droit ne peut s’opérer dans cet ensemble que constitue la loi divine. Ce fut également l’opinion des Puritains fondateurs de la Nouvelle Angleterre et, bien avant eux, de l’Eglise du moyen âge.

Après des siècles où les implications de la loi de Dieu pour la saine élaboration du droit ont été largement oubliées, tant par les hommes d’église que par les juristes, ces questions ont à nouveau été étudiées par toute une série de penseurs américains qui renouaient ainsi avec cette important courant de pensée chrétienne. II faut ici citer les noms de Frederick Nymeyer, de Robert Ingram, de Francis Nigel Lee, de Greg Bahnsen, de John Whitehead, de Gary North de Rousas Ruschdoony et de Walter C. Kaiser (4). Dans nos pays francophones, un Pierre Courthal se réclame explicitement de cette école de pensée calviniste. II serait indispensable que de nombreux intellectuels chrétiens s’attaquent aujourd’hui à la traduction actuelle des lois mosaïques dans le contexte de notre civilisation. Une transposition purement mécanique des lois bibliques n’est ni souhaitable ni possible vu les nombreux changements culturels et techniques qui nous séparent de l’ancien Israël. Certaines rigueurs de la loi mosaïque seraient, elles non plus, guère applicables aujourd’hui. Mais ces lois anciennes gardent tout leur sens et ne peuvent être négligées que pour notre perte.

Un immense chantier s’ouvre devant ceux qui veulent découvrir l’ordre éthique que Dieu désire voir s’instaurer dans nos vies personnelles, familiales et publiques. Construire quoi que ce soit en dehors du plan et de l’ordre de Dieu, révélé dans sa sainte loi, n’est rien d’autre que construire sur du sable. Que Dieu nous aide à sonder sa Parole, à méditer sa loi nuit et jour, pour que nous puissions commencer à reconstruire nos familles, nos entreprises, nos écoles, notre société tout entière de manière à ce que tout ce que nous fassions puisse glorifier Dieu. C’est ainsi que nous accomplirons le dernier ordre de notre Seigneur et Maître Jésus-Christ.

«Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la/in du monde.» (Mat 28.19-20).

NOTES

(1) Sur ces questions voyez l’ouvrage suivant: Michel de Preux: Une Suisse totalitaire
L’Age d’Homme (Lausanne) 1984
(2) Jean Calvin: L’Institution chrétienne. Livre IV, ch. XX. Par. 14 Laboret Fides, t.W,p.464 (Genève) 1958
Thomas d’Aquin: Somme théologique: La loi ancienne la liae Qu 98-105
(3)Martin Bucer: Traité de l’amour du prochain ( 1523 ) Revue d’histoire et de philosophie religieuses. 1947, p. 187
Pierre Viret: Le monde à l’empire (Genève) 1561 p. 91-92 Voyez surtout son «Instruction chrétienne en la loi et l’Evangile» de 1564
(4) F. Nymeyer: First Principles in Morality and Economics Libertarian Press (South Holland, Illinois) 1955-1961 (6 vols)
R. lngram: The World Under Golfs LawSt Thomas Press (Houston) 1962


CHRONIQUE DE LIVRES
Titre: 66 en 1
Auteur: A. Kuen
Editeur: Editions Emmaüs

Introduction aux 66 livres de la Bible

En lisant l’un ou l’autre livre de la Bible, vous vous êtes certainement posé plus d’un fois les questions suivantes: Dans quelles circonstances est-il né? – Qui l’a écrit? – A qui a-t-il adressé ce livre? – De quand date-t-il? – Où a-t-il été rédigé? – Quel est son message central? – Quelles en sont les principales idées? – Quel était le but de l’auteur? – Quelle est la marche de la pensée?

L’Introduction à l’Ancien Testament de G. Archer et les deux Introductions au Nouveau Testament (Evangiles et Actes, Lettres de Paul) publiées par les Editions Emmaüs répondent en détail à ces questions, mais parfois vous aimeriez trouver plus rapidement ces informations. 66 en 1 répond à ce besoin dans des chapitres de 1 à 15 pages. Les questions: Qui? A qui? Quand? Où? Quoi? Pourquoi? Comment? reviennent systématiquement pour chacun des livres de la Bible. Quelques chapitres d’introduction générale présentent l’Ancien Testament, le Pentateuque, les livres historiques, poétiques, didactiques, prophétiques, le Nouveau Testament, les Evangiles et les épîtres.

Beaucoup se disent peut-être: «Peu m’importe qui a écrit ce livre, où et quand il a été rédigé.» Ils ne peuvent, cependant, se désintéresser d’une vue d’ensemble du contenu, dans laquelle on peut suivre pas à pas la marche de la pensée à travers le livre et intégrer le passage qu’on est en train de lire, pour ne pas se perdre dans une vue «atomisante» de l’Ecriture. Les sections Quoi et Comment (plan, caractéristiques littéraires) répondent à ce besoin. Quelle est, par exemple, l’argumentation de l’Ecclésiaste, la structure et l’application actuelle du Cantique des cantiques, les idées maîtresses de chacun des prophètes, des évangélistes… L’une des sections les plus importantes est celle relative au but du livre (Pourquoi): savoir pourquoi chaque auteur a écrit nous aide à comprendre comment chaque chapitre s’inspire dans un projet d’ensemble et nous permet de voir les différences de perspective entre, par exemple, les Rois et les Chroniques, les quatre évangiles, les livres des Proverbes et l’Ecclésiaste ou Job. Connaître le but de chaque épître est indispensable à une lecture intelligente de leur contenu.


Un petit problème a marqué notre voyage en Egypte et Israël. Nous nous étions promis de ramener de ce merveilleux voyage une ample moisson de diapositives destinées à régaler nos enfants et de nombreux amis. J’ai donc fait preuve d’un maximum de zèle, d’application et d’ingéniosité, déployant tous mes efforts pour réaliser de beaux clichés. Dans cette chasse aux trésors, chaque joyau «mis en boîte» nous faisait chaud au coeur. Saisi d’une folle envie de rire aux éclats, je me revois encore, au petit matin, parcourant ventre à terre le site majestueux et bouleversant du Sinaï. Partis de longues heures avant l’aurore, nous avions grimpé vers un des sommets. Un vent glacial soufflait en rafales. A notre grande surprise, la neige s’était mise à tomber. Puis, l’orage avait éclaté, impressionnant comme pour nous rappeler que 35 siècles plus tôt la tempête s’était déchaînée sur cette même montagne lorsque Dieu avait donné sa loi à Moïse. Nous étions très émus, Finalement, bien que parvenus à une heure du sommet, il nous fallut rebrousser chemin sur les conseils du bédouin qui nous servait de guide.

Bien requinqué par un café chaud, je repartis bien vite avec mon appareil, décidé à fixer ce paysage splendide sur la pellicule. Malgré l’expédition nocturne, j’accumulais encore des kilomètres, transcendé par la beauté écrasante d’un endroit si crucial daps l’Histoire de l’humanité. Chaque photo réalisée était un sujet de joie. Quelle belle et riche moisson! Les jours suivants, je continuais à chasser l’image avec volupté.

De retour à la maison, l’heure du bilan est venue avec l’arrivée des diapositives. Elles étaient pour la plupart… plus noires que la nuit du Sinaï! Quelle déception! Un petit quelque chose n’avait pas fonctionné. Tout laissait pourtant croire que la pellicule, docile, voyageait elle aussi et accueillait toutes les richesses que je lui confiais jour après jour. Or, il n’en était rien. Le film n’avançait pas, refusant ainsi de s’exposer à la lumière et de laisser s’imprimer sur lui l’extraordinaire beauté des paysages et les péripéties de notre voyage. Je m’étais donc démené comme un guignol… pour rien!… ou plutôt pour pouvoir vous faire part de la réflexion que voici.

Beaucoup d’hommes ressemblent à mes films. Dieu nous a tous remarquablement équipés afin que nous puissions découvrir sa beauté et recevoir son salut. De diverses manières Il nous expose à sa lumière, utilisant pour cela une infinie variété de situations et de moyens destinés à nous le faire connaître. Et pourtant, trop souvent rien ne se passe! Certaines personnes usent même les bancs d’une église ou les pages d’une Bible des années durant sans qu’il y ait le moindre changement dans leur vie. Les ténèbres continuent.

La Bible contient cette extraordinaire affirmation destinée à tous les hommes: c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de lafoi. Et celà ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres afin que personne ne se glorifie(Eph 2.8-9). Est-ce à dire que nous devrions rester passifs et nous borner à attendre je ne sais quelle illumination intérieure qui magiquement ferait de nous les heureux bénéficiaires de la générosité inouïe de Dieu? Christ a effectivement TOUT ACCOMPLI lorsqu’il mourait sur la croix, payant intégralement la rançon réclamée par la loi de Dieu. Ce n’est ni par des choses périssables, ni par de l’argent ou de l’or que nous avons été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de nos pères, mais par le sang préciëux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache (I Pi 1.18-19). Mais ce salut devient nôtre personnellement par le moyen de la foi. Page après page, la Bible, parole de Dieu, invite l’homme à s’approprier le salut, la vie nouvelle et toutes les richesses de Christ par un acte de foi; « Convertissez-vous!  » « lève-toi! » « reviens à moi! » « quitte tes idoles! « Le philosophe danois Kierkegaard a dit: «Il est difficile de croire, non parce qu’il est difficile de comprendre, mais parce qu’il est difficile d’obéir». La vraie foi est confiance agissante, obéissance active, engagement personnel de l’être tout entier. Le vent de l’Esprit de Dieu fait avancer le bateau de notre vie dans la mesure où nous hissons la voile de notre volonté délibérément engagée dans un processus d’obéissance à la parole parfaitement fiable de Dieu.

C’est lorsque les sacrificateurs portant l’arche de l’alliance se sont mouillés les pieds dans le Jourdain en crue que son cours tumultueux s’est arrêté pour un temps (Jos 3.13-17). Naaman, le général syrien lépreux, n’a-t-il pas dû se plonger sept fois dans ce même fleuve pour signifier sa foi dans les promesses de guérison du Dieu d’Israël (2 Rois 5)? Rahab la prostituée s’est hâtée d’attacher le cordon cramoisi à sa fenêtre pour échapper au jugement de Dieu (Jos 2). Le fils prodigue s’est levé pour retourner vers son père (Luc 15.11-32) le percepteur Zachée est descendu de son arbre pour accueillir Jésus (Luc 18.18-30)…

Ne soyez donc pas comme mes films! Engagez-vous, avancez, exposez tout le film de votre vie à sa lumière guérissante. Que la beauté de Christ puisse s’imprimer sur toute la pellicule de votre personnalité. Pardon de l’exprimer ainsi: laissez-vous «embobiner» par le Christ vivant dont les promesses ne sont pas du toc. Tournez-vous résolument vers lui en abandonnant vos idoles à la fois creuses et cruelles. Répondez positivement à l’interpellation qui, sortant Saul de Tarse d’un abîme de regrets, lui fit goûter les délices du pardon total de Dieu et la joie profonde du service de Jésus-Christ: Et maintenant, pourquoi tardes-tu? Lève-toi. sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur (Act 22.16).


ETUDE DANS L’ANCIEN TESTAMENT

Les Israélites furent asservis à Kouchân-Richeatayim pendant huit ans. Les Israélites crièrent à l’Eternel, et l’Eternel suscita aux Israélites un libérateur qui les sauva, Othniel, fils de Qenaz, frère cadet de Caleb. L’Esprit de l’Eternel fut sur lui. Il devint juge sur Israël et il partit pour la guerre. L’Eternel livra entre ses mains Kouchân-Richeatayim, roi de Mésopotamie, et sa main fut puissante contre Kouchân-Richeatayim. Le pays fut tranquille pendant quarante ans. (Jug 3.9-11)

Attention aux apparences. Ce qui prend le plus de place, n’est pas toujours le plus important. Le rôle stratégique d’un général ne se mesure pas à sa corpulence. En littérature, un mot peut changer tout le sens d’un texte. Othniel est ce mot pour le livre des Juges. Bien que son ministère soit résumé en trois versets, Othniel est comme une tour fortifiée à l’entrée d’un défilé, comme un pion avancé sur l’échiquier du livre des Juges. La compréhension de son ministère est fondamentale; elle est un passage obligé pour l’interprétation de tout le livre. Négliger Othniel, c’est s’aventurer sans guide dans les régions escarpées et difficiles de ce livre.

Othniel tient son rôle clé de sa place et de son origine. Des douze juges du livre, il est le premier, l’éclaireur en quelque sorte; il est aussi le seul qui vienne de Juda (Jug 1.13; 3.9), c’est-à-dire de la tribu qui, soit lors de la conquête du pays (au début du livre), soit lors de l’attaque de la ville renégate de Guibéa (à la fin du livre), est désignée par 1’Eternel comme devant ouvrir le chemin pour montrer aux autres la voie à suivre (Jug 1.2; 20.18). Othniel est le premier juge et il vient de la tribu leader: tout le désigne pour servir de guide.

Le portrait d’Othniel est sommaire. L’auteur qui va consacrer la partie centrale de son ouvrage à développer le ministère des juges (Jug3.5-16.31), ne veut pas, dans un premier temps, noyer son sujet sous une foule de détails. Au contraire, il cherche à mettre en évidence les points saillants des juges. Othniel servira de portrait-robot. Ce qui est dit de lui sera vrai des autres. Les repères nécessaires pour orienter le lecteur dans une compréhension du comportement des juges doivent être nets. Aucun ornement, rien de superflu.

Comme l’arbre dépouillé de ses feuilles en hiver laisse apparaître toutes les branches maîtresses, le tableau du premier juge sera squelettique. Mieux encore, il sera isolé sur la scène puisque, durant le ministère de ce libérateur, aucune information n’est donnée sur le peuple. L’attention du lecteur est ainsi focalisée exclusivement sur Othniel. Sont relevés en particulier son appel, son ministère de rédemption et l’onction divine. Ces points méritent une étude attentive. Ils sont l’objet des prochains développements.

L’appel et le ministère d’Othniel

L’Eternel suscita aux Israélites un libérateur qui les sauva (Jug 3.9). A l’origine de tout vrai appel se trouve Dieu. C’est lui le catalyseur, le moteur de tout ministère. «l »Eternel suscite». L’expression est ramassée. Pas un mot sur la manière ni la réaction du juge. Une nouvelle fois, les détails sont relégués à des développements ultérieurs, car il faudra attendre les ministères de Gédéon et de Samson pour recevoir des informations plus abondantes sur l’appel d’un juge. Pour l’heure, l’auteur se limite à l’ossature de ces appels. Dieu suscite. Voilà ce qu’il faut savoir, rien de plus.

Le ministère du juge est lié au dessein de Dieu, et si l’on désire mieux cerner ce ministère, c’est donc du côté divin qu’il faut chercher des explications. La relation entre Dieu et Israël repose sur l’alliance conclue au Mt Sinaï. Les termes du contrat sont bien résumés dans Deut 28: si Israël est fidèle, il sera béni; s’il désobéit, il tombera sous le jugement de Dieu. De plus, une repentance sincère permet en tout temps à celui qui a péché de revenir sous l’aile protectrice de l’Eternel. Pendant les trois siècles de la période des Juges, Israël n’a cessé d’osciller entre la révolte et le repentir. Tour à tour, Dieu répond au peuple par l’envoi d’oppresseurs (en cas d’ infidélité) et de libérateurs (en cas d’humiliation). Cette valse lugubre où tyrans et sauveurs se succèdent au rythme des penchants du peuple est parfaitement décrite au chapitre 2 des Juges.

L’envoi d’oppresseurs soulève cependant une question: comment le Dieu juste peut-il punir Israël par des hommes injustes? Si le peuple élu tombe sous le jugement divin, pourquoi n’en est-il pas de même pour les païens? Pourquoi le méchant dévore-t-il celui qui est plus juste que lui? (Rab 1.13). Leur triomphe et apparente bénédiction pose problème. La réponse donnée à Habakuk peu avant l’exil (Rab 2.8-17) est valable aussi ici: quand Dieu aura fini avec Israël, il se tournera vers les nations. Si le jugement commence avec la maison d’Israël. il s’ achèvera avec les païens.

Sous cet éclairage, le ministère des juges est très intéressant. Suscités par Dieu pour répondre au repentir du peuple, les juges entrent dans le dessein de la justice divine. La voie suivie est marquée par deux traces parallèles. D’un côté, le juge est appelé à libérer son peuple, de l’autre sa tâche consiste simultanément et dans le même élan à punir les oppresseurs injustes. Le jugement d’Israël étant terminé, celui des nations peut commencer.

Trop souvent les commentateurs se méprennent sur la fonction des juges. Beaucoup leur contestent un ministère de juridiction et ne voient en eux que des généraux conduisant leurs troupes au combat. Pour ces théologiens, les juges ont usurpé leur titre. Erreur. La réalité est tout autre. Les juges sont de vrais juges, des juges de première importance même. S’il est vrai qu’ils semblent peu impliqués dans les affaires domestiques (à l’exception peut-être de Débora), leur ministère s’exerce surtout au niveau suprême, celui des nations. Comme justiciers de Dieu, ils doivent non seulement libérer le peuple grâcié, mais encore punir les ennemis coupables.

Econome en explications pour Othniel, l’auteur relève cependant par plusieurs expressions la dimension punitive du ministère du premier juge. L’ennemi Cuschan-Rischeathaïm, dont le nom signifie « double méchanceté », est livré à Othniel qui le traite avec une main puissante. Aucun pardon pour celui qui n’en mérite aucun. Influencés par des pensées humanistes, les chrétiens se trompent trop souvent sur le rôle de la grâce et de la justice. Cette dernière doit punir le mal sous peine de devenir, elle-même injustice. D’autre part, la grâce divine, qui reporte le jugement mérité du pécheur sur le Messie, ne peut agir que dans le cadre d’un repentir sincère.

Lorsque la justice est exprimée dans sa totalité, lorsque le peuple réconcilié est libéré, lorsque l’ennemi est écarté et jugé, alors la paix peut régner. Le repos du pays est fixé à quarante ans. Ce chiffre, historiquement vrai, symbolise aussi toute une génération, celle du juste juge suscité par l’Eternel.

L’onction spirituelle

Homme de Dieu, le juge est marqué du sceau de Dieu: L’Esprit de l’Eternel fut sur lui (Othniel) (Jug 3.10). Avant d’entrer dans les détails, un bref arrêt sur le sens de la spiritualité évitera certaines confusions.

Contrairement aux religions orientales, qui opposent le bien à la matière et situent ainsi les notions du bien et du mal dans le domaine de la métaphysique, la Bible place ces éléments dans le domaine de la morale, c’est-à-dire sur le plan du comportement de l’homme. Est spirituel celui qui obéit à Dieu; est charnel celui qui lui désobéit. Un homme oint de l’Esprit divin est donc, par définition, un homme marqué par la morale divine.

C’est ici que l’incompréhension et même l’opposition à la spiritualité des juges est la plus forte. Comment peut-on qualifier un comportement de moral quand – visiblement il ne l’est pas, car pour beaucoup de théologiens, l’action de certains juges est à l’opposé de la justice divine. Devant une telle interprétation, il ne reste plus qu’à minimiser l’onction divine sous prétexte d’être située dans l’Ancien Testament Au plus, l’esprit qualifierait un homme pour accomplir une tâche particulière: par exemple commander une armée. Cette attitude devant le texte biblique est vouée à l’échec, car elle ne cherche pas à comprendre la parole révélée. Elle veut au contraire lui imposer le carcan d’une pensée étrangère.

Contrairement à ces raisonnements circulaires dont les explications se bornent à justifier les a priori, les juges sont réellement revêtus de l’Esprit divin. Ils sont les guides spirituels, et donc moraux, de leur génération. L’auteur inspiré l’avait d’ailleurs déjà suggéré au chapitre précédent (Jug 2) puisque, dans ce résumé de la période des juges qui retrace la chute du peuple génération après génération, aucun reproche n’est adressé aux juges. Sur fond de grisaille, leur parcours est lumineux. En fait, l’égarement du peuple vient précisément de son incapacité à maintenir le cap fixé par ses guides.

Pas de reproche dans le résumé portant sur trois siècles; mention de l’onction divine: voilà des indices fondamentaux pour interpréter les actions des juges favorablement. Un mot doit cependant encore compléter notre propos sur l’onction divine. La venue de l’esprit sur un juge apparaît à sept reprises dans ce livre. Ce nombre, loin d’être dû au hasard, est le résultat délibéré d’un auteur particulièrement attentif au symbolisme des chiffres. Pour exprimer la totalité, notre historien recourt plus d’une fois à ce chiffre de la perfection. (Après la création du monde, Dieu ne s’est-il pas reposé le septième jour?)

Nul besoin de mentionner toutes les oppressions jalonnant plus de 300 ans d’histoire: sept suffiront pour représenter l’ensemble (voir la partie centrale du livre: Jug 3.5-16.31).

Nul besoin de signaler tous les instruments de libération «dérisoires» utilisés par des fidèles pour repousser l’oppresseur: sept suffiront: la courte épée d’Ehud, l’aiguillon à boeufs de Schamgar , le pieu de Jaïr, l’action cumulée des trompettes, cruches et flambeaux de Gédéon, la meule à moulin pour la tête d’ Abimélek, les mains nues de Samson et, pour fermer définitement la bouche vorace des ennemis, une mâchoire d’âne fraîche (Jug 3.16,31; 4.21; 7.16; 9.53; 14.6; 15.16).

Nul besoin de rapporter tous les mémoriaux du passé: en les précédant du refrain jusqu’à ce jour, sept suffiront (1.21, 26; 6.24; 10.4: 15.19; 18.1, 12).

Quant à l’envoi de l’Esprit, le rappeler pour chaque juge serait laborieux et insipide. Si on l’indiquait pour le juge type, une seule mention suffirait. D’un autre côté, sept mentions témoigneraient de la multiplicité et de la totalité tout à la fois. C’est la solution adoptée par notre auteur.

Sept mentions de l’Esprit pour indiquer qu’il est venu sur tous les juges: la répétition est nécessaire, mais elle n’est pas monotone sous la plume chevronnée de notre écrivain, car, en plus de la première référence relative au stéréotype des juges (Othniel), les six autres occupent toutes une place stratégique. Comme des panneaux de signalisation routière orientant les voyageurs aux croisements, l’Esprit est mentionné chaque fois que le lecteur pourrait s’égarer et ne pas comprendre l’action juste du juge. Rencontré une fois en salle de théorie avec Othniel, le panneau réapparaît six fois sur le terrain, là où les difficultés sont réelles: une fois pour Gédéon (6.34), une fois pour Jéphté (11.29), quatre fois pour Samson (13.25; 14.6,19; 15.14).

Si le lecteur n’a pas écouté les recommandations de départ, la sortie de route est garantie, en particulier sur un terrain aussi verglacé que celui de Samson où peu d’interprètes terminent le parcours sans être meurtris à l’image de ce héros qu’ils finissent tous par blâmer plus que nécessaire. (Que le lecteur averti cherche, d’ici la parution du portrait de Samson, l’image de ce héros de la foi (Héb 11.32) tel que nous le dépeint l’auteur des Juges!)

Le caractère du juge

Pour être complet le portrait d’Othniel exige encore une touche. Elle lui sera apportée du chapitre 1 qui avait déjà introduit notre héros auprès des lecteurs des Juges. Les circonstances relatives au mariage d’Othniel (Jug 1.12-16) jettent un peu de couleur sur l’esquisse de notre premier juge; elles brossent surtout les lignes d’un caractère empreint de foi et de courage. Pour comprendre la pointe du récit, il faut se tourner vers le beau-père. Pourquoi Caleb a-t-il dit: Je donnerai ma fille Acsa pour femme à celui qui battra Kirjath-Sépher et qui la prendra (Jug 1.12)? Caleb, faut-il le rappeler, était l’un des deux héros d’Israël. Avec Josué, ils avaient été les seuls à vouloir conquérir la Palestine après l’exploration du pays (Nom 13-14). Cette détermination était signe non de témérité, mais de foi, car ces hommes avaient pris la parole de l’Eternel au sérieux. Si Dieu avait promis au peuple un pays, n’allait-il pas le leur donner; n’allait-il pas mener leur armée à la victoire?

Après la conquête de la Palestine, Caleb, toujours animé de la même foi, choisit la ville de Hébron comme part d’héritage (Jos 14.12-13), c’est-à-dire la ville même des géants! Confiant non dans sa force, mais dans la fidélité de l’Eternel, il choisit le morceau le plus coriace, et laisse ainsi au peuple un témoignage exemplaire. Faites comme moi, n’ayez pas peur, Dieu est avec nous. Ces remarques nous permettent de comprendre et d’apprécier les critères retenus pour trouver un beau- fils: Caleb ne cherche pour sa fille ni athlète musclé ni soldat couvert de cicatrices, mais un homme de foi qui prend Dieu au mot, un leader spirituel qui s’engage en première ligne, assuré de la victoire promise.

Relevons encore que la ville à conquérir était d’importance. Quiryath-Arba, la «ville du livre» comme son nom l’indique, contenait probablement une grande bibliothèque; hypothèse renforcée par son nouveau nom de Debir, qui signifie «parole». Ce centre culturel et haut lieu de l’idéologie cananéenne devait certainement être bien défendu.

Si l’époux recherché est valeureux, l’épouse ne manquait pas d’attrait. La prime offerte était alléchante; en plus du privilège d’entrer dans la famille d’un héros de la foi, Caleb offrait au vainqueur une femme de qualité. Rien n’est dit sur le physique d’Acsa, mais l’essentiel est ailleurs, comme le soulignera la mère de Lemuel dans son poème sur la femme idéale (Prov 31.10-31). Les qualités intérieures d’Acsa sont révélées lorsque, soucieuse du bien de son mari, elle demande à son père la double faveur d’un champ et de fontaines d’eau (Jug 1.14-15). Caleb cède aux désirs de sa fille, et semble même aller au-delà de sa demande, puisqu’il lui offre les sources supérieures et inférieures. Lorsque confiance et respect règnent, n’est-ce pas un plaisir pour les parents de transmettre leur héritage à leurs enfants, convaincus que ces derniers le mettront en valeur?

Sur cette image du couple idéal, nous terminerons notre portrait du juge type. Le cadre est fixé, et nous verrons dans les prochaines études comment les qualités relevées chez Othniel (appel divin, onction spirituelle, foi vivante) se manifestent dans le concret. De la charpente, nous passerons au mobilier; du squelette, à la chair. En cela nous suivrons le cheminement proposé par l’auteur du livre des Juges.


L’origine de la musique est surnaturelle, c’est-à-dire qu’elle vient de Dieu qui a créé les oiseaux avant les hommes! Nous disons que les oiseaux «chantent»; en réalité, ils font résonner leur voix librement et spontanément, (tout étant «programmé» pour cela) et Dieu a fait en sorte que dans la plupart des cas, le résultat soit agréable à entendre.

Le premier «musicien» de la Bible n’était pas un «chrétien» (Gen 4.21), mais Youbal, fils de l’affreux Lémek, le premier bigame; il n’empêche que la musique est un des plus merveilleux dons de Dieu, et nous voyons que Dieu prodigue ses dons naturels sur les méchants comme sur les bons. C’est ce que nous appelons la «grâce commune», les bonnes choses que Dieu accorde indifféremment aux justes et aux injustes, en tant qu’hommes. Cela veut dire pratiquement que nous ne devons pas avoir honte d’être culturellement redevables à quelqu’un qui n’est pas converti, et nous pouvons utiliser librement pour le chant chrétien une mélodie composée par un païen, à condition seulement qu’elle y convienne. C’est ainsi que dans nos recueils de cantiques nous pouvons avoir, et à juste titre, des mélodies de tel ou tel compositeur à la vie parfois déréglée, sans préjuger de son état spirituel.

Il va sans dire que le roi David est le grand musicien de la Bible; il jouait très bien de la harpe 1 Sam 16.23 et nous pouvons supposer qu’il s’y était exercé tout en paissant les troupeaux de son père, car la harpe de l’époque était beaucoup plus portative que le grand instrument moderne. David avait ceci de particulier, qu’il était en même temps musicien, poète et prophète, comme nous le voyons dans le livre des Psaumes, dont la moitié lui sont attribués dans leur titre. En fait, le chant consacre le mariage parfait de deux arts, la musique et la poésie, et celui qui s’accompagne d’un instrument de musique, dans un chant qu’il a lui-même composé, comme ce fut le cas de David, est ou doit être un artiste achevé. Ajoutons qu’en plus David fut prophète, homme inspiré! Il était donc particulièrement doué sur le plan naturel et spirituel.

Le passage mentionné ci-dessus nous montre la valeur thérapeutique de la musique, qui a été reconnue depuis fort longtemps. Elle peut être aussi une inspiration (2 Rois 3.15). L’un des plus grands prédicateurs de notre siècle, Martin Lloyd Jones, conseillait aux pasteurs en manque «d’inspiration» pour leur sermon, d’écouter de la belle musique pour se mettre d’attaque!

David n’était pas seulement prophète, mais aussi ancêtre et préfiguration de Christ en tant que l’Oint de l’Eternelle Messie (2 Sam 23.1). A ce titre il a pu écrire en 2 Sam 22.50, Je te célébrerai parmi les nations. ô Eternel, et je psalmodierai (en l’ honneur de) ton nom, car il fut le chantre agréable d’Israël (2 Sam 23.1; voir Ps 22.23: Je te louerai au milieu de l’assemblée. Or, il se trouve que ces deux paroles sont citées dans le NT à propos de Christ (Rom 15.9 et Héb 2.12).

Dans quel sens le Christ glorifié chante-t-il les louanges de Dieu parmi les nations? Il le fait par son esprit qu’il a donné à tous ceux qui lui obéissent, quelle que soit leur origine ethnique. (Act 16.25) Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutaient. Dans les jours de sa chair, nous savons que Jésus aimait chanter les louanges de Dieu avec ses disciples, (Mat 26.30: Après avoir chanté (les psaumes..), (probablement les Ps 115-118 que les Juifs chantaient après la Pâque). Lui seul formait les chants en pleine connaissance de cause.

Tout ceci nous prépare pour considérer la place du chant dans l’Eglise. Quatre passages des épîtres de Paul nous en parlent.

1) 1 Cor 14.15: Je chanterai par l’esprit. mais je chanterai aussi avec l’intelligence. Dans ce passage étrangement actuel, Paul combat l’enthousiasme des Corinthiens. Ils étaient les frères «pentecôtistes» et «charismatiques» de l’époque! Il est bien possible qu’à leurs yeux, seul le chant «en langues» (glossolalie) pouvait être dans I ‘Esprit. L’apôtre inspiré n’est pas de cet avis; il n’y a chez lui aucune opposition entre l’Esprit et l’intelligence, voir (Es 11.2). « Chanter avec intelligence » fait allusion au Ps 47.8 dans la version grecque (LXX) qui était la Bible de la Diaspora juive et des premiers chrétiens: Car Dieu est Roi de toute la terre : psalmodiez avec intelligence! {version Darby ) Cela veut dire pratiquement que dans l’Eglise nous devons comprendre et approuver ce que nous chantons, ce qui ne va pas de soi. Que signifie, par ex., « Ta gloire est encore voilée, d’un voile ensanglanté? » Comment concilier cela avec 2 Cor 4.3: Si notre évangile est voilé, il est voilé pour ceux qui périssent ? Et combien peuvent dire sincèrement «Et tout bas je dis sans cesse, Il est à moi, je suis à lui» ? Ce que l’on ne peut chanter avec intelligence, on ne devrait pas le chanter du tout… Cela ne veut pas dire que nous savons tout; mais que nous sommes toujours désireux d’apprendre. L’avantage du chant des psaumes est que l’on peut vraiment les chanter avec intelligence spirituelle; mais (comme pour les cantiques modernes) il faut aussi qu’ils soient «chantables», ce qui n’est pas toujours le cas.

2) 1 Cor 14.26. Ce verset nous donne un aperçu de la liberté spirituelle dont jouissaient les premiers chrétiens dans leur culte, qui n’était pas figé dans une liturgie traditionnelle comme cela est trop souvent le cas, même chez ceux qui se glorifient de «la liberté de l’Esprit» Il semblerait qu’une grande place y fut laissée à la spontanéité. Il n ‘y avait pas encore de recueil de cantiques en dehors du livre des Psaumes. Si nous considérons l’origine de chacun de nos cantiques, il a bien fallu qu’il y eut une première fois où ils ont été chanté en public. Aussi est-il indispensable que ce processus continue; que les poètes et musiciens chrétiens se mettent donc à l’oeuvre, en disant: Mon oeuvre est pour le Seigneur!

Seulement, il y a une double exigence; d’une part, il faut qu’il soit possible de chanter tel cantique «avec intelligence», ce qui nécessite une certaine qualité théologique qui manque trop souvent; d’autre part, comme nous l’avons déjà remarqué, il faut que la mélodie soit chantable par tous, ou du moins par la grande majorité des chrétiens. De grâce, ne retombons pas dans le phénomène des années 60 où des guitaristes aux cheveux longs mais aux idées parfois aussi étriquées que leurs jeans, entraînaient l’Eglise (ou une partie de celle-ci) dans leur sillon. (Que veut dire «dans l’éternité bleutée de son ciel si calme» ? -à moins que ce ne soit une allusion prophétique à la «planète bleue» qui, une fois renouvelée, sera l’habitat éternel des élus? Il faut aussi que la mélodie convienne aux paroles, et que le tout soit digne de Dieu et de son peuple.

3) Eph 5.19. Cette exhortation est la suite logique du v. 18b, Soyez remplis de l’Esprit. Le chant chrétien est donc à la fois un moyen de grâce en vue de cette plénitude, et l’expression idéale de celle-ci. Beaucoup de chrétiens peuvent témoigner de cette réalité, et il est frappant que le bien que certains prétendent retirer du «parler en langues», d’autres l’expérimentent plus simplement et plus bibliquement dans le chant des cantiques, qui ont l’avantage de permettre, comme nous l’avons vu, de «chanter avec intelligence». La fin de ce verset nous révèle une autre exigence du chant chrétien; pour qu’il soit agréable à Dieu, il faut que nous le chantions de tout coeur, ce qui suppose une attention soutenue au sens des paroles, et aussi, autant que possible, à la musique qui en est le support.

4) Col 3.16. Ce passage est bien entendu parallèle au précédent. On y voit que le chant dans l’Eglise doit être instructif (et même «avertisseur») et sage, ce qui exclut toute banalité et platitude des paroles. Nos cantiques doivent être au contraire l’expression juste et mélodieuse de la «parole de Christ» , et non celle de tel ou tel étourdi tapageur… Il faut donc que nos compositeurs chrétiens soient « prophètes » au sens le plus actuel du terme, au même titre que les docteurs et pasteurs de l’Eglise. Je dirais même que la première qualification pour être chantre de l’Eglise (compositeur de ses cantiques), est d’être théologien: qu’il plaise à Dieu de nous en susciter encore et toujours! Nous voyons aussi que le chant convenable nécessite l’action de la grâce, et si cela est vrai des exécutants, à combien plus forte raison des compositeurs.

En résumé, nous pouvons constater que le chant est un don merveilleux qui doit être pratiqué avec sérieux et intelligence dans l’Eglise, à la plus grande gloire de notre Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ. Le chant est une forme privilégiée de «prophétie» (au sens le plus large du terme); il est censé être une expression de la parole de Christ: par conséquent, sans être sourcilleux, il faut dans ce domaine aussi examiner toutes choses, et n’en retenir que ce qui est bon, c’est-à-dire ce qui est conforme à cette Parole. Chantons donc avec intelligence, et de tout notre coeur.


L’amour , mais de quoi s’agit-il donc?

S’il est un sujet à l’honneur aujourd’hui dans les conversations, les chansons et les téléromans c’est certainement le sujet de l’amour. Vous avez à peine ouvert la radio que les «je t’aime, je t’aime,»déferlent dans vos oreilles. Mais en quoi cet amour consiste-t-il? On ne le sait pas trop. Plusieurs l’identifient à l’expérience sexuelle, d’autres, à la tendresse, d’autres, au respect. Mais qui sait vraiment de quoi il s’agit?

La langue française n’est pas riche pour décrire ce qu’est l’amour. Le verbe aimer est le terme généralement utilisé et on l’emploie à toutes les sauces. On dit «j’aime ma femme»,mais on dit aussi «j’aime les spaghettis». On dit «j’aime Dieu», mais on dit aussi «j’aime mon chien». Pourtant il s’agit, dans tous ces cas de différents types d’amour (du moins, nous osons l’espérer…).

Le grec dispose de quatre termes pour décrire l’amour et exprimer les différentes nuances. Nous examinerons le sens de ces quatres termes, éros, storgé, philia et agapé dans le cadre de cette étude.

Amour passionné? oui, mais en temps et lieu.

Eros est certainement le plus populaire des quatre termes que nous allons maintenant examiner. Eros était le nom du dieu grec de l’amour correspondant au dieu romain Cupidon. Ce terme signifie essentiellement amour passionné. Il nous parle de passion, d’un vif et brûlant désir.

Dans la littérature grecque, éros désigne parfois l’amour du patriote, c’est-à-dire, les sentiments passionnés de celui qui cherche à défendre sa patrie. Simon le zélote était subjugué par un tel amour et aurait fait sauter, s’il en avait eu les moyens, l’empire romain, tant il désirait la libération de sa nation.

On utilise aussi ce terme pour décrire la passion d’un homme épris d’argent. Il y a des gens qui ont un désir démesuré pour l’argent, qui ne pensent qu’à cela. Ignace d’Antioche, un père de l’Eglise qui a vécu entre la fin du 1er siècle et le début du 2e, écrit dans une lettre qu’il adresse aux Romains: «Mon éros a été crucifié et je n’ai plus de passion pour les choses matérielles, mais une source vive qui est en moi et qui me dit à l’intérieur: Viens au Père.» La passion matérielle d’Ignace avait été crucifiée avec Christ.

Bienque l’on retrouve éros, utilisé dans la littérature grecque pour décrire différents types de passions, c’est pour désigner la passion sexuelle qu’il était le plus souvent utilisé. Au départ, il était utilisé pour désigner une passion sexuelle dans l’amour, une passion légitime. Mais l’homme étant ce qu’il est, le terme en est venu très vite à désigner une passion sexuelle dégradée, hors mariage. C’est peut-être pour cela d’ailleurs qu’on ne le retrouve pas dans le Nouveau Testament. Il semble que le Saint-Esprit et les apôtres n’aient pas jugé bon de l’utiliser pour décrire une chose aussi belle que l’amour sexuel dans la vie d’un couple chrétien. Matthieu utilisera plutôt les termes «connaître» et «s’attacher» pour décrire un tel amour. (Mat 1.25; 19.5).

Eros est une énergie qui vient de Dieu et n’est pas nécessairement à rejeter. Il ya plusieurs passions que la Bible nous encourage à vivre:
1. La passion pour Dieu (Luc 10.27)
2. La passion pour sa parole (Jér 15.16)
3. La passion pour les âmes (1 Cor 9.19-23)
4. La passion pour notre épouse (Cant 8.6- 7)

Mais toutes les autres formes de passion sont à fuir: passion pour l’argent, pour la femme d’un autre, passions de la jalousie, de la vengeance, etc. Quand il s’agit de passion, la Bible ne dit pas de résister, mais de fuir, car les passions sont des désirs brûlants auxquels il est très difficile de résister. Souvenons-nous de l’expérience de Joseph avec la femme de Potiphar et ne jouons pas les braves (Gen 39.7-20)!

Affection naturelle? Indispensable!

Storgé désigne une affection naturelle entre personnes de même famille et dans un sens plus large, entre personnes de même appartenance. C’est par exemple l’affection naturelle qui unit les parents et les enfants, les frères et les soeurs. Parce que des gens sont d’une même souche, du même sang, ils éprouvent de l’affection les uns pour les autres. Cette affection n’est ni forcée, ni apprise, mais découle naturellement du fait qu’ils ont conscience du lien de parenté qui les unit. Les grecs utilisaient le terme de «storgé» pour désigner l’amour instinctif d’une mère poule pour ses poussins.

Cette affection devrait exister entre des confrères de classe, des collègues de travail, entre les gens d’une même ville, entre les gens d’un même pays et même entre tous les humains. En effet, Paul dit aux Athéniens dans son discours à l’aréopage que tous les hommes sont sortis d’un seul sang (Actes 17.26). Cela veut dire d’une manière générale que nous sommes tous frères et soeurs et qu’il devrait exister entre nous tous une tendresse particulière, quelles que soient notre race ou notre couleur.

Si l’amour storgé est une tendresse naturelle, que Dieu a mise gracieusement dans le coeur de tous, comment se fait-il que des parents maltraitent et abandonnent leurs enfants? Que des enfants placent leurs parents dans un foyer de vieillards et les oublient jusqu’à leur mort? Que des voisins dont les maisons se touchent s’ignorent même après avoir vécu vingt ans côte à côte? Comment s’expliquer aussi le terrible racisme qui amène les hommes à s’entre-tuer sans même qu’ils se connaissent les uns les autres?

Les textes de l’Ecriture où se trouve le mot storgé nous expliquent précisément ce qu’il en est. On retrouve ce mot trois fois dans le Nouveau Testament et deux fois sur trois, à la forme négative. (Rom 10.12; 1.31; Il Tim 3.3)

Dans Romains 1.31, il est mentionné que ceux qui ne se préoccupent aucunement de connaître Dieu (v .28) deviennent très égoïstes et finissent par ne plus même avoir d’affection naturelle (storgé) pour les autres. Dans 1 Timothée 3.3, l’apôtre Paul souligne que dans les derniers jours, les hommes deviendront insensibles (sans affection naturelle). De là, l’importance pour le chrétien de chercher à connaître Dieu de plus en plus intimement et de ne pas laisser son coeur devenir insensible.

Amour émotif ou amour volontaire? Les deux sont essentiels.

Philia figure sous la forme d’adjectifs, de noms et de verbes une cinquantaine de fois dans le Nouveau Testament et agapé, plus de trois cents fois. Cela nous indique au départ qu’agapé est le terme consacré par le Saint-Esprit et les auteurs du Nouveau Testament pour décrire l’amour de Dieu. Il arrive que philia et agapé soient utilisés comme synonymes, mais la plupart du temps, ils expriment deux types d’amour différents.

En comparant la signification de ces deux termes, nous parvenons facilement à saisir les traits distinctifs.

Philia est un attachement émotif, alors qu’agapé est un attachement volontaire.

1. Je vais vers telle personne parce que mon coeur m’y entraîne. J’éprouve des sentiments favorables pour quelqu’un et cela m’amène à rechercher sa compagnie. Philia est un amour qui provient essentiellement du coeur.

Philia est l’amour typique des fréquentations. Lorque deux jeunes gens se fréquentent, ils sont comme magnétisés l’un par l’autre. Ils sont constamment ramenés l’un vers l’autre par le coeur. Même à distance, deux amoureux vibrent l’un pour l’autre. Et quand ils s’entrevoient, leur coeur commence à battre, leurs yeux scintillent et malheur à celui qui les empêcherait de se voir! Philia est un amour fait entièrement de sentiments et d’émotions.

2. Je décide d’aller vers l’autre pour répondre à ses besoins. Je prends la résolution de lui faire du bien, que mes sentiments m’y incitent ou non. Il se peut que j’aie peu de sympathie pour telle personne, mais cela n’affecte en rien l’agapé. Cet amour ne dépend pas du coeur, mais de la volonté. Tu aimes d’un amour agapé lorsque tu décides délibérément d’établir une relation avec quelqu’un pour lui faire du bien.

Il se peut que la personne dont tu vois les besoins soit la dernière dont tu aimerais prendre soin. Il se peut que ses manières t’agacent, que son comportement t’irrite, mais cela n’a pas d’importance. Tu n’écoutes pas ton coeur qui te suggère de l’ignorer ou de l’éviter et tu travailles avec persévérance à combler ses besoins. C’est cela, l’amour agapé. Et après en avoir pris soin un certain temps, tu vis une expérience merveilleuse. Ton coeur commence à vibrer pour cette personne, qu’auparavant tu ne pouvais même pas sentir. Celle-ci t’apparaît de plus en plus sympathique à tel point que tu jouis désormais de sa présence. L’amour agapé,


C’est un anniversaire qui appelle à la réflexion. En un quart de siècle, PROMESSES a paru 100 fois, y inclus le numéro spécial «Education» (1986, 64 p., que l’on peut obtenir au prix de 5 FS auprès de l’éditeur).

C’est l’occasion de doter notre revue d’une nouvelle présentation destinée à en faciliter la lecture, et d’élargir son équipe de travail tout en gardant la ligne doctrinale biblique que PROMESSES a observée dès ses débuts. De nouvelles rubriques vont enrichir son contenu. La vocation de PROMESSES reste inchangée: édifier les chrétiens et les églises locales qui désirent suivre Jésus-Christ à tout prix.

Force nous est de constater que l’humanisme sous toutes ses formes pénètre progressivement dans l’Eglise et menace d’ébranler les fondements de la foi chrétienne. Le Corps de Christ et chacun de ses membres doit être à même de combattre les séductions du Nouvel Age, du syncrétisme, du relativisme et du subjectivisme. Comment réagissons-nous, chrétiens bibliquement fondés, face à la montée massive de l’occultisme et de l’érotisme effronté de nos jours?

Notre revue veut faire réfléchir églises et chrétiens individuels, veut les éveiller aux urgents besoins spirituels et les amener à une réforme de la vie communautaire et personnelle basée sur les exigences du seul guide sûr qu’est la Bible, Parole de Dieu. En le suivant, nous éviterons aussi bien le piège de l’extrémisme que celui du laxisme.

La réflexion nourrie du texte biblique débouchera forcément sur une prise de conscience, non seulement de la majesté et de la sainteté de Dieu, mais aussi de l’état de péché et de corruption de l’homme, ce qui permettra au Saint-Esprit de susciter repentance et renouveau authentiques.

PROMESSES voudrait oeuvrer dans ce sens et contribuer, par l’action puissante de l’Esprit de Dieu, à l’édification de l’Eglise, dont la première vocation est d’être témoin de Jésus-Christ dans le but de répandre dans le monde la Bonne Nouvelle du salut en Christ. Par conséquent, nous encourageons la fondation de nouvelles églises selon le modèle du Nouveau Testament.

Notre profonde reconnaissance va à tous ceux qui contribuent à prier pour le ministère de PROMESSES et qui le soutiennent par leurs dons; cela nous permet de continuer l’envoi du journal en Afrique francophone.

Nous envisageons d’ouvrir nos colonnes à nos lecteurs; vos remarques constructives pourront y trouver place. N’hésitez donc pas à nous écrire.

Si les innovations que nous apportons à notre revue trouvent votre faveur, faites-la connaître à d’autres pour en activer la diffusion.

Mais avant tout, recherchons la face de Dieu. Que ces paroles du prophète Jérémie nous stimulent (4.3-4; 11.18):

Ainsi parle l’Eternel: Défrichez vous un champ nouveau!…
Circoncisez vos coeurs! … Réformez vos voies et vos agissements!


Le Nouveau Testament présente 7 fois Jésus au milieu de la scène; pas seulement parmi d’autres personnes, mais bien en évidence, comme centre d’intérêt qui capte l’attentIon.

1. Luc 2.46-47: au milieu des docteurs dans le temple = enfant prodige.
A 12 ans déjà, Jésus étonne par son attention, ses questions et ses réponses.

2. Jean 1.26: au milieu du peuple = homme méconnu.
Il n’a pas poursuivi de brillantes études pour accéder à l’élite intellectuelle dirigeante. Simple travailleur manuel, dans une famille modeste, il est vraiment accessible aux plus humbles du peuple.(Ailleurs aussi le reproche est adressé à d’autres de ne pas le connaître: I Cor 2.8; 2 Cor 4.4; même aux membres d’églises : I Thes4.5; 1 Cor 15.34!).

3. Luc 22.27 : au milieu de ses disciples = leur serviteur.
A celui qui cherche comment ressembler au Maître répond Gal 5.13.

4. Jean 19.18: au milieu des brigands = homme méprisé.
Homme de douleurs, mis au rang des malfaiteurs (Es 53.3, 12), il fait converger sur lui les injures des suppliciés et les regards de la foule. Pourtant, dans ces dernières heures de ministère terrestre, Jésus sauve encore celui des 2 autres condamnés qui a dirigé vers lui le regard de la foi, comme autrefois l’Israélite vers le serpent d’airain (Nom 21.8-9).

5. Mat 18.20: au milieu de l’église locale = centre du rassemblement.
C’est lui qui invite le croyant au rassemblement (Héb 10.25), par la promesse de sa présence à toutes les rencontres de l’église, spécialement au culte. Il est aussi l’autorité de cette église qui dépend de lui.

6. Apoc 1.13 : au milieu des différentes églises = leur trait d’union.
La communion entre les églises locales, comme celle entre les croyants individuels, s’établit par le Seigneur et se manifeste, ensuite seulement, par l’unité d’action dans le monde. Les épîtres de Paul passaient d’une église à l’autre, comme source d’une autorité divine unique pour toutes les églises de tous les temps.
C’est au Seigneur seul d’inspecter chaque église et d’y donner son diagnostic (Apoc 2-3).

7. Apoc 5.6 : au milieu du trône, des 4 animaux, des anciens:
a) Le trône est symbole de gouvernement (plus de 40 fois dans l’Apocalypse) : Jésus occupe la place centrale du gouvernement de l’univers, dans le plan de Dieu; «toutes les créatures» (v. 13), y compris Satan et ses anges, devront un jour le reconnaître et le confesser.
b) Les 4 animaux (vus déjà en Apoc 4.7) expriment sans doute (par leur ressemblance) les 4 révélations de Jésus propres à chacun des 4 Evangiles.
Jésus est au centre des manifestations du St-Esprit qui prend plaisir à parler, non de lui-même, mais de Jésus-Christ (Jean 16.14).
c) Les anciens symbolisent l’humanité rachetée qui se tient en présence de Dieu. Jésus est au centre des adorateurs.
Jésus n’est-il pas digne d’être aussi au centre de ma vie et de la vie de mon église?

Condensé du message du 16.8.1981


William était devenu aveugle à l’âge de dix ans. Malgré cette infirmité, il devint un jeune homme d’une beauté frappante dont le charme enchantait par son sens de l’humour. Pendant ses études, il rencontra la fille d’un personnage haut placé, et les deux furent bientôt fiancés. Son amour pour la jeune fille s’accroissait de jour en jour, bien qu’il ne l’eût jamais vue.

Peu avant leur mariage, sur l’insistance de son futur beau-père, William consentit à se soumettre à un traitement médical effectué par un grand spécialiste. Espérant contre toute espérance, William désira qu’on lui enlève les bandages des yeux seulement pendant la cérémonie nuptiale. La première chose qu’il voulait voir était le visage de son épouse.

Lorsqu’elle fut menée à l’autel, le père de William commença à défaire la gaze enroulée autour de la tête du jeune époux afin de libérer ses yeux, toujours sans savoir si l’opération lui avait redonné la vue. Ses yeux une fois dégagés, William les ouvrit, et son regard tomba sur le visage de l’épouse qu’il n’avait jamais vue.

Emerveillé, il s’écria: « Tu es plus belle que je n’avais jamais rêvé!  »

Comme le jeune homme, bien que nous n’ayons jamais vu Jésus, nous l’aimons et serons remplis d’une joie indicible quand nous le verrons tel qu’il est (1 Jean 3.2).


1. La fidélité à l’image de Dieu

Jésus a affirmé que Dieu est le seul vrai Dieu (Jean 17.3) et c’est en Lui que nous sommes dans le véritable (Jean 5.20). Dans sa relation avec ses créatures, Dieu fait connaître sa vérité, sa véracité et sa fidélité.

Sa véracité concerne ce qu’il révèle de lui-même et ce qu’il dit, est vrai. Sa fidélité l’amène à accomplir toutes ses promesses, qu’elles soient exprimées en paroles ou en actes. (Deut 7.9; Es 25.1). Car, contrairement à nous, les humains, Dieu est le seul qui soit fidèle à lui-même (2 Tim 2.13), à sa parole (Héb 11.11) et envers ses enfants (I Cor 1.9; 10.13; I Thess 5.24).

2. La fidélité: la volonté de l’homme

Dans l’étymologie du mot «fidèle», il y a l’idée d’avoir une constance dans nos affections et nos sentiments et de vivre conformément à la vérité (Jean 17.7).

La vérité nous est présentée dans la Parole de Dieu. Jésus a dit lui-même: Je suis le chemin, la vérité, la vie… et il nous exhorte à le suivre (Jean 12.26) Si quelqu’un me sert, qu’il me suive. et là oùje suis, là aussi sera mon serviteur.

Notre fidélité dépend donc de notre volonté de suivre le Seigneur jusqu’au bout.

Pour nous y aider, nous avons reçu le Saint-Esprit (Jean 14.26) et c’est Lui qui produit en nous cette volonté de le suivre (phil 2.13).

3. La fidélité: une position dans le service

Il est évident et inévitable que ma volonté se révèle au moment où je me mets à disposition pour travailler dans l’oeuvre de Dieu. C’est dans la mesure où mon coeur est consacré à Dieu, que mon service se fera avec fidélité (Mat 24.45- 51).

Faire de belles prières ou dire de belles paroles est dangereux si notre service ne correspond pas à ce que nous avons dit en théorie (Jac 2:14-18).

Ce qui brûle tout au fond de notre coeur pour le Seigneur, ne peut être caché ou camouflé, car c’est le Saint-Esprit qui nous donne le désir profond de partager l’Evangile avec d’autres (Rom 1.16).

C’est dans son champ d’action que le chrétien manifeste sa véritable volonté de vouloir servir Dieu.

Cher lecteur, notre problème ne réside-t-il pas souvent dans le fait d’avoir un coeur partagé et non entièrement au service du Seigneur? (I Sam 7.3)

Servir Dieu de tout notre coeur (volonté) met l’accent sur tout ou rien.

Diriger mon coeur et servir le Seigneur avec fidélité est pour moi; ne pas me contenter de ce que je suis aujourd’hui, mais vouloir grandir, avancer, changer, revoir ma position dans bien des domaines avec pour but de toujours mieux le connaître et le servir.

Ne restons pas immobiles, ne regardons pas en arrière, mais appuyons-nous sur ses promesses. Car celui qui a un coeur transformé peut croire que: celui qui a commencé en nous une oeuvre bonne, en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour du Christ Jésus (Phil 1.6).

Sommes-nous prêts à en payer le prix? N’ayons pas peur de courir le risque d’en faire trop pour le Seigneur. Ecoutons le témoignage de l’Apôtre Paul: Je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus (PhiI3.14).

Servir Dieu c’est renoncer à ma vie, renoncer à calculer constamment l’argent que je donne (2 Cor 9.6-8) ou le temps que je mets à sa disposition (phil 3.7), etc… La fidélité de notre service pour le Seigneur met l’accent sur la qualité de nos engagements sur une longue durée. Celui qui a été fidèle en peu de choses. je l’ établirai sur beaucoup (Mat 25.11). Ou, autrement dit: Progresser toujours dans l’ oeuvre du Seigneur (1Cor 15.58).

4. La fidélité: une position dans la prière

La prière et le service font un tout, on ne peut pas les séparer. D’après 1 Sam 7.2-6, nous voyons que c’est dans la prière et le jeûne que le peuple voit sa véritable position dans le service. Le peuple reconnaît avoir péché envers l’Eternel.

Nous avons besoin du silence et du repos pour que Dieu puisse nous parler et nous donner de nouvelles directives pour notre service fidèle. C’est dans le calme et la confiance que sera votre force (& 30.15). Le service, aussi fidèle soit-il, est en danger s’il n’est pas arrosé par les prières et les supplications (phil 4.6- 7; Mat 6.6).

5. La fidélité en toutes circonstances

Celui qui s’est consacré de tout son coeur à Dieu, n’est pas forcément à l’abri des orages de la vie. Les épreuves peuvent devenir insoutenables et incompréhensibles pour celui qui les traverse (Jac 1.2-4).

Nombreux sont les passages qui nous parlent des épreuves que les chrétiens peuvent ou doivent parfois traverser (phil 1.20-21; 3.10-11; Rom 8.17; 2 Cor 1.7; Jac 5.10; 1 Pi 2.20; 5.10).

II faut du courage après avoir été traité injustement par nos semblables; ou après avoir perdu un compagnon de vie; ou après les épreuves de la maladie, et tant d’autres choses! Rester fidèle quand on est à l’abri de tout (persécution, maladie, pauvreté, etc.) n’est rien en comparaison de celui qui, après avoir traversé tant d’orages difficiles peut encore dire: Je suis tout