PROMESSES
Titre: | «Sept jours pour un monde» (63 pages) |
Auteur: | Michel Cornut |
Editeur: | Presses bibliques universitaires, 1986, Lausanne |
Evolution chez les évangéliques?
Le livre de Michel Cornut présente le mélange confus qui est trop souvent offert par les clercs; cela est d’autant plus navrant que l’auteur se présente comme «évangélique». C’est avec raison que Francis Schaeffer a écrit un livre intitulé «Le grand désastre évangélique».
Dans son introduction, Cornut annonce la couleur; comme tous les libéraux et les modernistes, il dit qu’il y a deux récits de la création… en accord avec «les théologiens et les scientifiques» qui ont lu son manuscrit. Son argumentation, dit-il, s’appuie sur des citations «des vulgarisateurs et des penseurs scientifiques actuels ou commentateurs reconnus»: certains sont libéraux, d’autres sont évangéliques ou néo-évangéliques. Malgré l’affirmation: «la foi repose sur Dieu lui-même et sa révélation, jamais sur la science et ses théories», la préface provoque un malaise, car on sent bien que c’est un langage à double sens qui va courir tout au long du texte.
Le premier chapitre présente «la théorie scientifique de l’évolution» par un exposé sur la formation des théories des sciences exactes (physique, chimie…), ce qui est une erreur, car aucune de ces théories ne peut donner une explication globale de l’univers, sans extrapoler des centaines de milliers de fois à partir des connaissances actuelles. D’autre part, la théorie de l’évolution n’appartient pas aux sciences exactes. «La science utilise la méthode expérimentale», dit-il; c’est exact, mais ce qui est encore plus vrai, c’est qu’aucune expérience n’a jamais confirmé la moindre partie de la théorie de l’évolution. Pour faire croire qu’elle pourrait être confirmée, il faut l’assimiler à une théorie physique conduisant à de nombreuses applications, comme par exemple la théorie de l’électromagnétisme de Maxwell qui est à la base de l’électricité, des télécommunications, des lasers… Mais voilà, l’évolutionnisme ne sert a rien et n’a pas avancé d’un pouce depuis Darwin, dans le marécage du hasard et de la nécessité.
«La théorie de l’évolution a des conséquences sur la conception du monde et de la vie de l’homme moderne.» Certes oui! Si les hommes sont arrivés sur terre selon cette théorie, nous pouvons reprendre la réflexion de A. Kasler (un de nos prix Nobel): «Entre le dieu de Darwin imposant aux êtres l’implacable et impitoyable loi de la sélection naturelle, et le Dieu de Jésus, il n’y a aucun compromis possible.» Cornut ne dit pas que le principe directeur de l’évolution est la mort. L’Ecriture Sainte nous dit que c’est la désobéissance d’Adam qui a introduit la mort dans la bonne création de Dieu.
Le chapitre 2 met en question l’autorité de la Bible, à à partir de l’idée de progrés et de modernité. La présentation critique de la Genèse s’étale; celle-ci contiendrait des divergences, comme les Evangiles. Si «la Bible débute par la création, c’est que la notion de celle-ci est apparue dans la conscience du peuple élu, après une longue maturation», formulée dans le «contexte culturel» du temps de l’exil. Le chapitre 1 de la Genèse ne serait donc plus révélation de Dieu, mais une copie améliorée des récits babyloniens, d’après les résultats de «l’analyse contextuelle». La même analyse appliquée à la résurrection, conduit-elle aussi à dire que celle-ci n’a eu lieu que dans la mémoire des premiers chrétiens…
Le troisième chapitre met «Théorie et récit face-à-face»; par exemple: «Est-il possible d’approcher scientifiquement la question des origines sans renier le Créa¬teur… et proposer une théorie explicative sans recours au surnaturel?» Sous cette formulation se cache le péché actuel des hommes. Peut-on, en effet, approcher scientifiquement c’est à dire expérimentalement l’origine sans se mettre à la place de Dieu?
Le domaine de la science est notre environnement proche, que Dieu nous donne à garder et à gérer. «Sans recours au surnaturel» veut dire rejeter les miracles, c’est à dire ne pas reconnaître que Dieu et le Christ sont les maîtres des lois de la création et que dans la Bible le surnaturel est avant le naturel. Il n’y a pas de foi chrétienne sans les miracles du Christ, signes qu’il est co-Créateur, qu’il peut donc être le Rédempteur, qu’il nous sauve dans le monde et avec le monde, objet de son amour.
Bien sûr, il y a des points positifs, mais vérité et erreurs sont mélangées. Qui peut faire le tri? Un spécialiste, placé au-dessus des pauvres bougres de croyants, qui croient ce que dit la Bible? Le modèle de l’évolution ne menace pas la vraie foi, qui est un don de Dieu à l’individu régénéré par l’Esprit Saint. Par contre, l’évolution-nisme scandalise les petits et éloigne les croyants des églises qui tiennent de tels propos.
Quant au sort que l’auteur, fait aux créationnistes, pour en juger, il faut lire le livre (en français) du Dr Monty-White. Celui-ci est un scientifique qui travaille dans les laboratoires de l’Université du Pays de Galles; venu de l’athéisme à la foi au Christ et au Dieu Créateur, il est passé par l’évolutionnisme et en a vu le non-sens et les erreurs. Il a ainsi reconnu que la lecture de la Bible telle qu’elle est pratiquée par les croyants, est conforme aux desseins de Dieu Seigneur et Sauveur.
Nous aurions soi-disant (p. 52) «une peur refoulée que la Bible ne soit pas vraie». Cette remarque me fut adressée jadis par un pasteur qui occupait un niveau élevé dans le clergé de l’Eglise et qui sombra dans «l’athéisme chrétien». Nous devons retourner le compliment et dire que précisément la Bible est vraie et qu’elle nous parle de tout, non seulement de notre salut, mais aussi de notre façon de vivre et aussi de la science.
Notre commentaire est un peu sec, mais peut on faire autrement face à une offensive du modernisme qui se glisse insidieusement partout dans les églises«Notre époque est une époque de manipulation subtile» nous dit Francis Schaeffer dans «Impact et crédibilité du Christianisme».
A. Coste
- Edité par Promesses
A. Préliminaire
Son origine: | le doute («Dieu aurait-il dit?»); autrement dit: manque de foi en la parole de Dieu (incrédulité). |
Son occasion: | la convoitise (elle est de taille: être comme Dieu!) [Rom 7.7] |
Sa conséquence: | la mort de l’amour (pour Dieu et le prochain) et du corps. |
Son remède: | la mort de Dieu (son sang) et ma mort avec lui, suivie de la résurrection à la vie. |
Son abolition: | dans le royaume éternel (nouvelle terre et nouveaux cieux). [1 Cor 15.54-57] |
B. Le péché dans l’Ancien Testament
a) | manquer son but (action sans valeur) («J’ai péché»: litt: «Je me suis égaré», 2 Rois 18.14) |
b) | quelque chose de tordu, de pas droit |
c) | le verbe: souvent «se révolter» (1 Rois 12.19) |
2. Signification
Pas de distinction entre le péché et celui qui pèche. Les pécheurs sont des méchants. Les «justes» aussi bien que les «injustes» sont pécheurs de naissance.
Le péché se définit par rapport à Dieu. Il a tout créé bon et en vue du bonheur («Dieu bénit», dans le récit de la création). Tout ce qui agit contrairement à cette intention est péché. Par sa désobéissance, Adam s’oppose à la loi de Dieu et au principe de la vie et entraîne toute l’humanité dans cette voie, qui mène à la mort.
Depuis Adam, l’homme est pécheur dès sa naissance; il a perdu sa liberté de faire le bien et est penché vers la mal (péché originel).
A noter: Ce qui est héréditaire, ce n’est pas la culpabilité, mais la corruption de tout être humain, physique et morale.
La tendance de refuser l’obéissance à Dieu et d’être son propre maître (qui remplace Dieu) est enracinée dans le coeur (Gen 8.21).
Tout péché appelle une punition: Dieu s’en charge, soit par le moyen de l’expiation (sacrifices), soit en punissant l’impénitent (sans repentance, les sacrifices sont inefficaces; exemple: Saùl). Car tout péché est d’abord une offense faite à Dieu (2 Sam 12.13). Même les péchés involontaires restent péchés et doivent être expiés.
Tous les malheurs sont la conséquence du péché. Cela explique la souffrance des «innocents» (Job!), car tous sont pécheurs et sont sous la colère de Dieu: dans ce sens, il n’y a pas d’innocents.
Le péché sépare l’homme de Dieu et de son prochain; il crée la peur envers Dieu et le prochain. Il nuit à l’individu et à la communauté.
Pour rétablir les relations avec Dieu et dans la communauté, Dieu fait alliance, d’abord avec toute l’humanité (par Noé), puis avec un homme de foi (Abraham) et toute sa descendance (Isaac, Jacob), et puis avec le peuple d’Israël au 5mai (cf Gen 9 et 15; Ex 19 et 24).
Les prophètes ont prédit la suppression du péché et de ses maux dans le royaume messianique.
C. Le péché dans le Nouveau Testament
a) «hamartia» (173 fois): se tromper, manquer le but; (verbe: 42 fois)
b) «adikeo» (27 fois): commettre l’injustice
2. Signification
Paul montre la double cause du péché:
a) révolte contre Dieu (implique la tête, la raison: Rom 1.28)
b) nature humaine contaminée (dans nos membres, qui ne peuvent penser, donc subconscient: Rom 7.23)
Le péché consiste à | refuser de rendre gloire à Dieu (Rom 1.21) et |
refuser de faire la volonté de Dieu. |
Ces deux éléments sont présents à la chute.
Le péché repose sur une méconnaissance de la volonté de Dieu. Celle-ci une fois connue, il y a obligation de s’y soumettre, non par contrainte, mais de bon coeur (Rom 6.17), par amour pour Dieu et le prochain (première épître de Jean).
Autrement, c’est du légalisme, qu’on peut définir comme l’absence de coeur dans l’accomplissement des commandements.
Par contre, l’hypocrisie, c’est agir selon la loi en vue de mériter le salut, et s’en vanter (orgueil spirituel).
Le pardon du péché est lié à la repentance et à la confession, afin d’être grâcié sur la base du sacrifice propitiatoire de Christ (qui expie le péché et enlève la colère de Dieu), dont la vertu a été saisie par la foi. C’est ainsi que le pécheur est «justifié par la foi» (Rom 5.1). A partir de ces éléments, retenons:
Définition du péché: «Tout ce qui ne résulte pas de la foi est péché» (Rom 14.23).
3. Deux questions
1. Le chrétien peut-il être sans péché?
Non, dit Jean: 1 Jean 1.8,10.
Mais il ne pratique plus le péché: 1 Jean 3.9-10.
Quand il pèche, le pardon est accordé à cause du sang de Christ et sur confession: 1 Jean 1.79.
2. Pourquoi Dieu a-t-il permis la chute?
Dieu aurait pu neutraliser Satan dès sa chute d’ange de lumière (Lucifer); mais Dieu a choisi de lui laisser la possibilité de séduire l’homme créé à l’image de Dieu, donc par définition un être qui peut choisir, et non un robot. Dieu veut que l’homme choisisse entre lui et Satan et devienne enfant de Dieu par amour pour Dieu et non parce qu’il aurait été programmé ainsi.
D’ailleurs Satan sera jeté en enfer (préparé pour le diable et ses anges: Mat 25.41) après que Dieu lui aura donné la dernière occasion de séduire les hommes à la fin du millénium. Car à ce moment, le temps du choix sera terminé: il v aura le dernier jugement et l’établissement du royaume éternel (Apoc 20.7-21.8), où Satan n’a aucune fonction à remplir.
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Un jeune couple qui reçoit le journal illustré «Parents» a pris son courage à deux mains et lui a écrit à propos d’articles parus en 1988. Il y a encore des jeunes qui osent témoigner de leur adhésion à la morale chrétienne bien comprise! – Nous reproduisons ici le texte de cette lettre telle qu’elle nous est parvenue.
Chers «Parents»,
Nous aimerions écrire quelques lignes au sujet des articles parus en mai et juillet 1988:
«Qui se marie vierge en 1988?»
«L’amour la première fois»
«Quelle contraception la première fois?»
Car nous, jeune couple, ne pouvons garder le silence sur des écrits qui nous ont profondément choqués (a-t-on encore le droit de l’être aujourd’hui?). Malheureusement, ils ne sont que l’image parfaite de notre société actuelle corrompue qui a perdu toute ligne directrice et toute morale (un mot qui fait tellement peur, et pourtant…).
Il va sans dire que ces articles ne veulent présenter aucune morale; mais ils ne font finalement qu’imposer une morale à eux, et ceci de quel droit et sur quelle base?
Nous voulons poser une question, tout d’abord, concernant les textes «Spécial adolescents» de juillet: A qui sont-ils adressés? – Sûrement pas à des parents, qui sont sensés être informés! Alors aux adolescents qui sont naturellement avides de savoir et qui trouvent le journal dans un coin? Si c’est le cas, quel affront pour ces jeunes de les mettre devant ce spectacle érotique gratuit (nous nous référons à l’article «L’amour la première fois»), qui ne peut faire que vibrer les cordes déjà si sensibles et tendues d’un adolescent, et qui par surcroît ne leur est d’aucune aide. Car les inviter à la débauche ne va certainement pas résoudre leurs problèmes!
L’amour nous est continuellement présenté comme un jeu. Quel adulte réfléchi peut-il ainsi prendre l’acte sexuel à la légère, en ajoutant que l’âge du premier rapport n’a aucune importance? Il semble aussi banal de coucher ensemble que de se serrer la main!
Quelle tromperie que de faire croire à l’adolescent que tout est si facile et que le nombre d’essais n’est pas important! Quelle dangereuse sécurité que de croire qu’à force d’essayer, tout ira pour le mieux!
Si cet amour «libre» est si merveilleux, pourquoi tant de déceptions et de divorces, sans compter les problèmes psychologiques dus à des relations sans nombre: à chaque fois une rechute amère, une blessure plus profonde.
La seule base à l’amour (mot qui n’a pas son vrai sens ici) que l’on nous présente dans ces lignes est désignée par les mots suivants, je cite: «le désir», «la curiosité», «le besoin impérieux de s’unir à quelqu’un» (= simple instinct sexuel), «la délicieuse certitude d’aimer» (quand on connaît la personne à peine ou pas du tout? s’il vous plaît!). Pouvez-vous dire honnêtement que ce sont là des bases solides?
L’auteur, quand tout est dit, nous fait entendre que l’ignorance est la pire des choses; malheureusement, ce n’est pas un exposé de ce genre qui informera l’amateur sur le sens du véritable amour.
Aucun de ces articles ne propose la réalisation d’une relation stable qui serait le meilleur garant d’une sexualité épanouie et responsable, d’un amour conjugal fidèle et sincère «dans les bons comme dans les mauvais jours». Au contraire, les auteurs prônent l’amour libre (autre manière de décrire ce que l’on nommait adultère, fornication et promiscuité en des temps où l’on osait donner à ces actes d’immoralité leurs vrais noms).
Pour dire les choses très crûment: ces pages semblent plutôt adressés à des animaux, incapables de comprendre l’honneur, la chasteté, la fidélité, la vertu, la discipline, l’abstinence, le contrôle de soi. Il est alors vrai que pour le bétail il faut des barrières…
Si nous voulons des adolescents qui grandissent de façon responsable, aidons-les dans cette direction. Laisse-t-on un aveugle se jeter dans un précipice parce qu’il est libre d’aller où il veut? Nos enfants ne connaissent pas l’amour; ils rêvent d’un romantisme illusoire, c’est différent! Guidons-les donc, plutôt que de nous dérober à nos responsabilités pour suivre la mode.
Je m’arrête là (à votre grand soulagement!), bien que tout un livre pourrait être écrit sur ce sujet. Si cette lettre est très critique, c’est dans l’espoir que le résultat en soit bénéfique.
Nous vous envoyons, chers «Parents», nos meilleures salutations.
- Edité par Allan, Malcolm et Béatrice
Les enseignements de l’Ancien Testament (22)
La vie de tout être humain tourne autour de ces questions: Qui suis-je? quel sens a ma vie? quel espoir pour demain?
Quand il n’y a plus aucune réponse à ces questions, on se suicide, souvent après avoir cherché une autre dimension dans l’exaltation de l’alcool, de la drogue, du sexe effréné, ou de la richesse, du pouvoir, de la célébrité – tous des chemins sans issue.
On veut «se réaliser» (à la mode!); mais qui veut-on réaliser? On ne peut pas se réaliser soi-même, vu qu’on est déjà une réalité! – mais une réalité insatisfaite. Pourquoi?
Personne ne conteste que l’équilibre a une importance vitale, que ce soit dans le domaine de la physique (loi de gravitation, horreur du vide), de l’esthétique (les arts: musique, poésie, peinture, sculpture) ou de l’esprit (raisonnement, sagesse, mémoire) – tout doit être équilibré pour que cela marche bien. L’équilibre rompu provoque la désintégration, voire la destruction (environnement, expression artistique, psychisme de la personne). Or:
c’est Moi, Moi, et encore Moi!
L’histoire de Joseph est très instructive dans ce contexte(1). Voilà un homme qui a trouvé sa véritable identité. Son histoire va nous aider à mieux comprendre ce que cela signifie. En fait: pourquoi y a-t-il son histoire dans la Bible? Le NT nous éclaire à ce sujet: Tout ce qui a été écrit d’avance (ou: dans le passé) l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance (Rom 15.4). Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertit; nous pour qui la fin des siècles est arrivée (1 Cor 10.11).
Joseph nous montre que Dieu commence son travail de labourage profond en l’homme en lui faisant prendre un chemin qui descend. Avec patience et persistance, notre Père pénètre jusque dans les recoins de notre être pour nous révéler ce que nous sommes vraiment nous-mêmes.
Dans Gen 37, trois choses importantes nous sont dites sur ce jeune homme de 17 ans:
1. Joseph est rapporteur
Cela lui donne de l’importance, et il le sait. Il est le fils premier-né de Rachel, le grand amour de son père. Il est bien protégé, élevé qu’il est par deux femmes de son père, Bilha et Zilpa.
Il est l’intime de son père, car Jacob l’écoute quand il rapporte ce que disent ses frères aînés, et ce qu’on dit de mal sur eux. S’ils étaient mal vus, c’était en grande partie à cause du massacre de la population mâle de Sichem par Siméon et Lévi pour venger leur soeur Dina qui avait été déshonorée par le fils du prince de Sichem.
Il n’y a pas de doute que les grands frères se moquaient du jeune Joseph gardé à la maison et qui les visitait pour les surveiller et faire son rapport ensuite. Joseph se sentait meilleur que ses frères; par ses rapportages, il se vengeait de leur attitude dénigrante.
2. Joseph est préféré
Il a une position privilégiée. Jacob n’aurait pas pu trouver mieux pour distinguer Joseph de ses frères: un caftan bigarré à longues manches, habit voyant, l’uniforme du favori des femmes et du vieux père… Pas étonnant que ses frères prennent Joseph en aversion, au point où ils ne peuvent plus lui parler sans laisser percer leur haine.
Joseph a donc à présent une double identité: le confident de son père, et par là même le frère le plus important des douze; et le favori du vieux père, beau jeune homme somptueusement vêtu comme un prince. En ce temps-là, l’habit faisait bel et bien le moine, mais je ne suis pas si sûr que ce ne soit pas encore un peu le cas chez nous aujourd’hui…
3. Joseph est vantard
Tout cela doit avoir gonflé l’adolescent de 17 ans: le petit frère chouchouté méprisé des dix grands frères – élevé au-dessus d’eux tous! Il doit en avoir rêvé. Oh, les rêves délicieux de son Moi enflé!
Le premier rêve lui montre ses frères se prosternant devant lui. Et il le leur raconte! On peut imaginer son petit air de triomphe… Peut-on lui en vouloir? Il y a des gens bien plus âgés qui ne supportent pas mieux l’adulation.
Mais il v a encore mieux à rêver: non seulement ses onze frères, mais aussi son père et sa mère se prosternent devant Joseph le grand! Et il va le raconter aux frères, et aussi à son père. Ce dernier en est consterné; il fait remarquer à Joseph que ce rêve ne peut pas se réaliser, vu que sa mère, Rachel, est morte. Jacob ne peut savoir qu’une partie du rêve se réalisera: oui, ses frères se prosterneront devant Joseph, mais pas son père. Cela nous montre avec quelle prudence nous avons à considérer nos rêves (même si on les nomme «visions»).
Voilà donc Joseph l’important, le favori, le grand rêveur à qui le monde doit obédience. Il est heureux dans cette identité réjouissante. Il n’a même plus besoin de prendre trop d’égards envers son bon vieux père. Cependant:
Dieu a un plan pour Joseph
C’est un plan de taille: Joseph devra servir à sauver de la mort, conséquence d’une famine de sept ans, toute sa famille (70 membres). tout le peuple d’Egypte et les populations environnantes. Pour ce faire, Dieu fera de Joseph le Premier ministre du Pharaon, qui règne sur le pays le plus puissant du Moyen Orient. Grandiose, en effet! Seulement, avant que Joseph puisse être un instrument entre les mains de Dieu, il doit être façonné. car Dieu ne peut pas utiliser Joseph tel qu’il est, avec cette identité de fils préféré, de rapporteur, de rêveur de sa grandeur personnelle. Dieu ne peut utiliser aucun de nous avec l’identité qui lui est propre. Je m’arrête ici pour poser une question:
Quel est le point de référence?
Quelle identité, toi et moi? A quoi nous référons-nous quand il est question de notre personne? Oui, quel est notre point de référence?
Est-ce d’être père ou mère?
Est-ce d’être patron? ou femme émancipée (le mari obéit – ou: on a un travail indépendant)?
Est-ce d’être Français? ou Suisse? ou Belge? ou Canadien?
Est-ce d’avoir telle responsabilité publique?
Est-ce d’être missionnaire, et professeur de surcroît (vous voyez que je me sens concerne comme vous)?
Est-ce d’être médecin? chef de clinique?
Est-ce d’être ingénieur? ou directrice d’école?
Est-ce d’être ancien ou diacre d’une communauté?
Ou est-ce encore d’être ouvrier fier de son statut de «travailleur» pas petit bourgeois comme certains?
Ou peut-être que mon identité a-t-elle affaire à ma maison (pardon: villa), à ma voiture de marque, ou à toute autre propriété dont je suis fier?
m’était soudain arraché?
C’est exactement ce que Dieu fit avec Joseph. Dieu commence son labourage en nous engageant dans un chemin qui descend, Il pénètre dans tous les recoins de notre être pour nous révéler toujours mieux ce que nous sommes vraiment au fond de nous-mêmes, Son but est de nous donner une nouvelle identité, une identité qui ne repose plus sur le Moi de l’homme naturel né dans le péché et accapareur de nature dans tous les sens du mot.
Voici Joseph qui va vers ses frères, sûr de lui car envoyé par son père, revêtu de l’emblème de sa position supérieure – et brutalement sa tunique précieuse lui est arrachée, déchirée, foulée aux pieds! Et il atterrit dans une citerne vide.
Où est ton identité à présent, Joseph? Te voilà tremblant de peur, en culottes au fond d’un puits vide, et tes frères qui sont assis en-haut en train de se repaître. Joseph n’a plus rien; tout ce qu’il voit, c’est une rondelle de ciel bleu.
Le façonnement
De Jonas, il nous est dit qu’il a prié dans le ventre du cachalot. De Daniel dans la fosse aux lions, il n’est pas dit qu’il priait; mais il est dit: il avait eu confiance en son Dieu. De Joseph, il n’est rien dit, Cependant, ayant été instruit par Jacob, il est certain que Joseph aura crié à l’aide, sinon à haute voix, du moins dans son coeur Dieu connaissait Joseph et sa foi, Le voilà au fond du trou – et tout à coup, une corde! Elle descend pour ainsi dire droit du ciel.
La délivrance vient toujours du ciel. C’est en levant les regards vers Dieu que nous voyons qu’il agît pour sauver. Joseph est sauvé, ici, pour devenir un esclave, mais pas n’importe lequel; car Dieu veille, et Joseph devient l’intendant de Potiphar, homme influent, responsable de la prison.
L ‘Eternel fut avec Joseph
Dès ce moment, cette phrase ponctue le récit, avec comme corollaire: l’Eternel faisait réussir ce qu’il faisait.
Quel encouragement: dans ce chemin descendant, où nous devons perdre notre identité naturelle, nos points de référence naturels, Dieu est avec nous.
Dieu est avec Joseph, et c’est à cause de cela qu’il finît en prison. Cela nous étonne? C’est que, dit le texte: Joseph était d’une très grande beauté. Il a toujours sa beauté. «Joseph le beau garçon» – cela lui colle à la peau. Et cela le mène en prison. Il aurait pu être flatté par l’engouement de la femme de son maître. Non, car, dit-il: Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu? Il a compris que mal agir, c’est déshonorer Dieu. Il a déjà trouvé une identité nouvelle, supérieure à son Moi. Aussi Dieu le protège -t-il: il n’est pas exécuté pour son crime sacrilège – qu’il n’a pas commis! Potiphar connaît assez sa femme pour savoir que c’est elle qui a voulu séduire Joseph. Car lui-même. en tant qu’eunuque («saris» en hébreu) est émasculé, et sa femme cherche satisfaction ailleurs.
Pour Joseph, cela doit avoir été assez terrible: de nouveau, son vêtement lui est arraché! Innocent, il est jeté en prison. Il n’ouvre pas la bouche pour se défendre (il nous fait penser à Jésus). Il restera en prison jusqu’à 30 ans. Cette fois, Dieu lui donne, non des rêves, mais le don d’interpréter, non ce que son psychisme produit en lui, mais ce que Dieu produit, d’abord dans les autres, ensuite en lui.
Il aura fallu 13 ans à Dieu pour façonner Joseph à son image. Dieu procède comme un sculpteur. Pour faire d’un bloc de marbre un David, Michelange
enlève tout ce qui ne ressemble pas à une homme.
C’est ainsi que Dieu procède.
Nous voyons un homme sortir de prison qui a une nouvelle identité. Quand le Pharaon lui dit: J’ai appris que tu peux expliquer un rêve qui t’est raconté, Joseph répond: Ce n’est pas moi, c’est Dieu! Autrement dit: Je ne peux rien faire, Dieu seul peut tout!
Nouveau point de référence
Ce nouveau Joseph agira avec la sagesse de Dieu pour sauver toute une région de la famine. Ce nouveau Joseph saura amener ses frères à un vrai repentir Ce nouveau Joseph pleurera à cause des épreuves auxquelles il est obligé de soumettre ses frères pour leur faire voir leur péché; en cela il reflète le coeur d’amour de notre Seigneur.
Ce nouveau Joseph saura pardonner à ses frères et leur dire: C’est pour vous garder en vie que Dieu m’a envoyé, ce n’est pas vous (Gen 45.7-8)… Vous aviez voulu me faire du mal, mais Dieu l’a transformé en bien (50.20).
Ce nouveau Joseph, Premier ministre, le personnage le plus important après le Pharaon, a une nouvelle identité:
ce n’est plus le Moi, c’est Dieu.
Quelle identité, la mienne? Quelle identité, la tienne? Nous lisons dans Rom 6: Nous savons que notre vieil homme (le Moi non régénéré) a été crucifié avec lui… pour que nous ne soyons plus esclaves du péché, … mais vivants pour Dieu en Christ-Jésus. «En Christ-Jésus» exprime notre nouvelle identité.
Sa vie est devenue notre vie: morts avec lui (sa mon à la croix à notre place) – ensevelis avec lui (signifié par le baptême) – assis avec lui dans les lieux célestes (Eph 2.6).
C’est par la foi que cette réalité peut être saisie, tout comme la réalité du pardon accordé à cause de son sacrifice à la croix. Maintenant, Christ est mon point de référence en tout.
Tu crois en Jésus-Christ? Alors il va te sculpter, toi aussi, car il t’a prédestiné à être semblable à l’image de son Fils (Rom 8.29). Il enlève ce qui ne ressemble pas à l’image de Jésus-Christ. Et il est en train de le faire. Tu sais pourquoi? Parce que si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature, un être qui a une nouvelle identité. C’est un fait, en Christ tu es une nouvelle créature; en tant que telle, tu es transformé par le Père d’amour en l’amour de son Fils. Et quand cela fait mal, comme Joseph, le Père pleure. Tes épreuves sont peut-être écrasantes, dures à porter, au point où tu gémis sous leur poids. Mais il te veut semblable à son Fils. Laisse-le tailler.
Christ est ta vie. Voilà ton identité.
(1) Certains des éléments de l’histoire de Joseph m’ont été suggérés par des causeries données par Walter Gerber en mars-avril 1988 à Adelboden lors d’un séminaire sur la relation d’aide dirigé par le Dr Paul Kaschel.
- Edité par Schneider Jean-Pierre
L’Eglise de Jésus-Christ est de plus en plus confrontée à deux courants dont notre société est imprégnée: le rationalisme et l’irrationalisme. Ces influences humanistes s’y infiltrent et sapent les fondements de la foi chrétienne. L’homme est devenu la mesure de toute évaluation. Cet anthropocentrisme (= l’homme est au centre ) glorifie l’homme et met Dieu au second plan, à moins qu’il ne l’élimine entièrement.
La conception de Dieu
On constate avec effarement que la conception biblique de Dieu est mal connue ou parfois faussée dans nos églises. Il suffit pourtant de se rappeler le commencement du symbole apostolique pour être ramené sur le terrain biblique par cette magnifique affirmation: «Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.»
De même, l’article un de la Confession de la Rochelle de 1559 proclame: «Nous croyons et nous confessons qu’il y a un seul Dieu qui est une seule Personne, spirituelle, éternelle, invisible, immuable, infinie, ineffable, qui peut toutes choses, qui est toute sage, toute bonne, toute juste, toute miséricordieuse.» Voilà une conception biblique de Dieu tracée magistralement, en peu de mots, qui nous transmet fidèlement la foi chrétienne orthodoxe (historique) que toutes les grandes confessions chrétiennes ont défendue depuis le symbole des apôtres.
Mais souvent les vérités doctrinales révélées par la Bible sont limitées ou rejetées, parce que notre raison, notre intuition ou notre sentiment sont dépassés et ne les acceptent pas. Il va sans dire que notre conception de Dieu influence toujours celle que nous avons de l’évangélisation, de la mission et de la façon de construire nos églises.
Un choix à opérer
Il faut choisir: soit une acceptation sans réserve des révélation doctrinales et morales de la parole de Dieu, soit une soumission de ces révélations à la raison ou aux sentiments humains.
Nous rejetons l’approche humaniste, qu’il soit teinté de rationalisme, où n’est acceptable que ce qui est conforme à la raison naturelle, de mysticisme, où les sentiments et les intuitions sont prépondérants, d’empirisme (tout est acquis par l’expérience) ou de pragmatisme (tout dépend de l’application pratique). Car cette approche est subjective et refuse les absolus de Dieu. Elle ne peut constituer un quelconque critère ni ne saurait s’ériger en juge face à la révélation divine de la Bible.
Affirmation
Nous affirmons avec force:
– Dieu est à l’origine de la vérité et de l’éthique (valeurs morales).
– La révélation de Dieu manifestée dans les Saintes Ecritures est l’autorité finale sur la vérité et la morale.
– La Bible nous révèle la vérité sur Dieu, la création, l’origine de l’homme, sa chute, la rédemption par Jésus-Christ, son retour et le dénouement de l’histoire humaine.
– Cette révélation contient toutes les informations nécessaires à notre salut et à notre épanouissement spirituel en Christ.
Le rationalisme
Le célèbre «Je pense donc je suis» de Descartes place d’emblée l’homme au centre. L’homme, et non plus Dieu, est devenu le point de départ. Le résultat de ce décalage fatal équivaut à une limitation de la réalité à ce qui est «raisonnable»; tout ce qui est «impensable» est rejeté. La raison humaine juge de tout selon les critères de l’intelligence et de la logique. Les mystères de la foi sont alors logiquement considérés comme incohérents et irrationnels. Ainsi la Trinité, la souveraineté de Dieu, sa préconnaissance, la prédestination, la chute, l’imputation du péché d’Adam, l’expiation substitutionnelle de Christ, le salut, les peines éternelles et l’inerrance de la Bible sont déclarés inacceptables.
Ceci dit, il est important de souligner que la Bible ne rejette jamais la raison humaine en tant qu’instrument de compréhension. Elle désigne la raison par des termes tels que «bon sens» (1 Sam 25.3), «intelligence» (Deut 32.28), «raison saine» (Prov 13.15, certaines versions). Mais la Bible va au-delà de la simple raison humaine, et ceci sans être ni irrationnelle, ni irraisonnable, ni illogique. Il n’y a pas de contradiction. C’est la nature pécheresse qui y fait obstruction. Car une des conséquences du péché a été l’obscurcissement de la raison humaine. On ne peut s’y fier, de sorte que l’intelligence doit être tranformée et renouvelée afin de pouvoir saisir la pensées de Dieu (Rom 12.2). Car Dieu a aussi créé la raison humaine, et lui seul peut en rétablir le bon fonctionnement.
Le mysticisme
Notre temps est aussi caractérisé par une poussée de mysticisme, autre aspect de l’humanisme. La communion intime avec Dieu est recherchée à travers des états d’âme où l’émotion fervente et l’intuition jouent un grand rôle, à l’exclusion des raisonnements et des déductions logiques basés sur l’Ecriture. Les sentiments euphoriques et l’exaltation psychique rendent les vérités doctrinales et morales accessoires.
Quoi d’étonnant si les religions orientales, millénaires, qui ont pour base la «méditation transcendantale » intériorisée pour trouver «la vérité», sont devenues si actuelles. Le Nouvel Age prône ce genre de mysticisme qui doit servir à «la réalisation du Moi» en libérant les potentialités insoupçonnées qui sommeillent en tout homme.
L’Eglise est guettée par ce nouveau mysticisme sous ses différentes formes. Combien de fois n’entendons-nous par dire: «Le Seigneur m’a dit ceci ou cela.» Les intuitions et les visions sont devenues des guides alors que l’Ecriture est reléguée au second plan.
De nouveau, il faut relever que la Bible est loin de déprécier les sentiments. Mais comme le coeur de l’homme est tortueux par-dessus tout (Jér 17.9), il y a lieu de s’en méfier autant que de la raison non régénérée par l’action de l’Esprit. Comme la raison, les émotions doivent être soumises au Seigneur et examinées à la lumière de la Parole, seul critère absolu.
L’empirisme
Un autre courant se fait sentir dans l’Eglise: celui de l’empirisme. L’expérience est considérée par certains comme l’expression de la vérité; ils croient pouvoir se passer de l’enseignement biblique, au point où ceux qui font appel à la saine doctrine (Tite 1.9) sont traités de pauvres demeurés.
Conclusion
Sommes-nous en train de nous laisser séduire par l’humanisme avec ses raisonnements et son mysticisme? Nous avons reçu la révélation de Dieu, sa Parole, notre seule autorité en matière de doctrine et de morale. Il est impératif de revenir sur ce terrain sûr en y soumettant notre raison et nos sentiments, afin que Dieu, notre Créateur, soit honoré et glorifié.
- Edité par Lüscher Henri
Dans la multiplicité des revues qui émanent des diverses sphères religieuses, on peut être parfois frappé par certaines convergences tant parmi les thèmes traités qu’au travers des préoccupations des responsables d’églises.
Il nous semble par exemple qu’on veuille aujourd’hui privilégier l’union à tout prix entre les chrétiens de tous horizons, pour aboutir à une unité – voire une uniformité – qui irait bien au-delà du courant oecuménique, déjà vieillot et menacé d’enlisement.
Comment s’y prend-on?
Pour réaliser cet objectif on met en avant une mission à laquelle tout chrétien se doit d’adhérer: l’évangélisation du monde. Et les mouvements religieux de tous bords abondent dans le même sens:
– le CGE (Conseil oecuménique des églises) projette une conférence mondiale sur ce thème;
– le pape a lancé son encyclique «Evangélisation du monde aujourd’hui»;
– le monde protestant se préoccupe régulièrement de ce sujet sous forme de colloques, synodes, forums…
La cacophonie
Le problème est que chacun donne au mot «évangélisation» un contenu différent: le CGE parlera de «théologie de la libération»; le pape parlera de «Marie inspiratrice et directrice d’une évangélisation toujours renouvelée»; les églises officielles protestantes parleront de «transformation de l’humanité en un peuple de Dieu où règnent la justice et la paix».
Nous sommes loin de ce que l’Ecriture enseigne à propos de la repentance et de la foi en Jésus-Christ, et loin du chrétien qui se fonde sur les valeurs de la parole de Dieu, qui est l’antithèse de l’humanisme et qui libère de la très légale religion-tradition! Il n’y aura pas de vrai progrès moral, social et religieux sans une soumission de l’homme à Dieu.
Tous dans le même sens?
Il n’est pas inutile de se poser quelques brèves questions sur les motifs qui inspirent cet élan à évangéliser le monde.
Faut-il faire sienne la déclaration du pape à Strasbourg: «L’unité spirituelle et morale devraient être les éléments indispensables de l’identité de notre monde christianisé»? N’y a-t-il rien de plus que la tentative de réunir en un seul groupe les diverses familles chrétiennes? Une réédition de Babel?
Nous nous posons en tout cas vivement la question: peut-on être d’accord avec cette idée que ce qui est primordial, c’est de poursuivre tous le même but? N’est-ce pas une ruse nouvelle que de s’interdire toutes questions au moment où nous sommes tous invités à nous engager dans une évangélisation en commun?
Il semble que l’essentiel est que «ça marche»! Un bel héritage de notre monde de consommation: peu importent les moyens… Pourtant, comme on ne veut pas se payer de mots seulement, il faut se donner les moyens pour réaliser cette ambition.
La ruse
A «mission commune» on a donc associé l’idée «d’union nécessaire». Encore faut-il la faire sentir concrètement, montrer que l’on décloisonne, que l’on est nombreux. Pour éviter de mesurer les éloignements mutuels et de constater les incohérences par l’examen de la Parole, on propose de mesurer la proximité mutuelle par «la prière inter-groupes». Voilà enfin trouvé le terrain commun, unificateur, qui vient élargir le courant oecuménique.
On détourne la prière de sa fonction première: parler à Dieu. On la récupère comme instrument de «dialogue intercommunautaire». Même s’il est vrai que la prière en commun nécessite la communion, on oublie que cet accord, voire cette harmonie, doit avoir au départ une base biblique.
La confusion peut séduire n’importe qui et aller jusqu’à entraîner une église entière, même si l’on prétend ne pas vouloir «marcher» avec ce qui est proposé. L’enjeu est de taille: l’amalgame mission/union/prière, avec l’étude trop sommaire de la Bible, peut déteindre sur toutes les activités d’une église locale.
Le préalable
Et si nous posions la question à rebours? Si justement l’étude approfondie de la Parole était un atout? Un atout parce qu’elle nous oblige à un effort tout à fait irremplaçable en vue de notre maturité chrétienne.
Prêcherions-nous à des gens convaincus? Pas si sûr…
L’étude de la Bible a pour rôle de nous entraîner à rester attachés à la pensée de Dieu. L’apprentissage de l’étude systématique des Ecritures nous oblige à faire un effort, à élaborer une méthode, à exercer une certaine rigueur – autant de termes qui sont catalogués de «rétros» s’ils font peur, éludés s’ils sont liés au travail, mais entendus par ceux qui veulent aller plus loin…
Il est malheureusement courant de voir que la connaissance de la Bible est traitée de la même manière que l’apprentissage de notre langue maternelle en classe à notre époque. On s’est peu à peu aligné au but qu’on poursuit en apprenant une langue étrangère, c’est-à-dire savoir communiquer immédiatement. L’efficacité se pare du même coup de l’à-peu-près. On apprend des mots, des tournures toutes faites, ce qui se dit ou ne se dit pas, mais on délaisse tout ce qui n’est pas indispensable à la communication orale, et on perd un immense trésor de littérature qui restera à jamais inaccessible.
Il en va de même pour l’étude des Ecritures. L’étude des livres de la Bible qui n’ont pas d’implications pratiques immédiates reste facilement à l’écart. C’est une grave erreur de ne pas croire profondément à l’unité de la Parole dans tous les domaines. Il en résulte un état de fait: une connaissance insuffisante de la Bible et l’incapacité notoire de conduire une déduction conforme à la pensée de Dieu.
Le retour à l’équilibre
Ce qui est vrai dans notre étude personnelle des Ecritures l’est aussi dans celle pratiquée en commun. Il nous faut absolument revenir à une instruction systématique et solide de la Bible. C’est une nécessité dans nos églises afin que les chrétiens acquièrent du discernement spirituel.
L’étude de la Bible et la prière sont d’une importance égale. Etude et prière se complètent nécessairement. Comment pourrions-nous privilégier la prière (= l’homme parle à Dieu) par rapport à sa Parole (z Dieu parle à l’homme) sans nous laisser inspirer par cette dernière? Comment un concert de prières, qui se voudrait harmonieux, pourrait-il se jouer si la partition n’est pas la même pour tous?
La direction
La prière sans sa source d’inspiration, la Bible, devient une activité charnelle qui risque en plus de se tarir.
Mais là où nous réitérons toutes nos réserves, c’est lorsque la prière devient la base du «dialogue» entre tous les participants. N’entend-on pas souvent cette phrase: «Soyons heureux, nous avons pu prier ensemble!»
C’est une joie en effet si cette exclamation est le reflet d’une communion retrouvée dans la vérité. Mais ce sera très artificiel si, pour que cette prière-prétexte puisse se réaliser, on a dû d’abord piétiner ses propres convictions et s’interdire ensuite tout autre dialogue spirituel.
Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières (Act 2.42).
- Edité par Cousyn Bernard
Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse nous ont conservé 7 lettres particulières adressées par le seul Chef de l’Eglise à 7 églises locales d’Asie mineure des temps apostoliques. A chacune d’el1es, il se présente sous l’aspect correspondant aux circonstances qu’elle traverse ou à son état spirituel. Il la prépare ainsi à recevoir le message qu’il lui destine, avec ses approbations et ses reproches, mais toujours aussi un appel encourageant.
On a vu, dans ces 7 églises, autant de types des différentes églises dans le monde au cours des siècles. Leur succession a suggéré, en outre, une grande fresque historique, depuis Ephèse, l’Eglise apostolique bien fondée des débuts du christianisme jusqu’à Laodicée, aveuglée par sa suffisance, et qui a évacué le Christ frappant à la porte!
Mais, à travers ces 7 lettres circule La trame de certaines pensées communes, telles que l’attitude d’abandon et la nécessité de la repentance (aux 5 églises réprimandées). Ci-après sera retenue seulement l’idée de la venue du Seigneur, qui fut la constante espérance et reste l’attente confiante de la vraie Eglise, étrangère dans ce monde.
A Ephèse (Apoc 2.5) la venue de Christ est évoquée comme simple éventualité. Aucune allusion à Smyrne, église qui connaîtra le martyre auparavant (2.10). A Pergame (2.16), la venue du Seigneur est annoncée comme prompte. Pour Thyatire (2.25), c’est devenue une certitude à attendre dans la fermeté. Sardes (3.4) pourrait bien être surprise, comme par un voleur qu’on n’attend pas. Philadelphie reçoit l’assurance d’une venue certaine et rapide (3.11). Enfin, à Laodicée (3.20), la progression est achevée. De la simple éventualité (Ephèse), on est arrivé à l’accomplissement; le Seigneur est là, à la porte!
Cette esquisse rappelle le solennel avertissement de Paul aux Romains (13.11-12). A la pensée de la venue du Seigneur pour son Eglise sont étroitement associées ses promesses.
A Ephèse (2.7), il est promis l’arbre de vie. Disparu totalement de l’Ecriture depuis les 3 mentions de la Genèse (2.9; 3.22,24), il ne reparaîtra qu’au terme de la révélation (Apoc 22.2,14 et 19), aussi 3 fois! Entre le voeu du Créateur de donner à l’homme accès à la vie véritable et la glorieuse réalisation finale de son plan, l’entrée du péché dans le monde a tout gâché. Il a fallu la croix et la mort du Fils de Dieu pour conduire le plan d’amour divin vers le rétablissement de toutes choses. Ephèse reçoit ici le gage de cette glorieuse destinée de l’Eglise de Dieu, de tous les temps et de toutes les nations.
Smyrne, une des 2 seules églises sans reproche, connaîtra pourtant le martyre et la mort; c’est pourquoi lui est promise la couronne de vie. A Pergame (2.17), il est parlé de la manne cachée (nourriture réservée au peuple de Dieu), du caillou blanc (marque de l’approbation divine) et du nouveau nom (rappel du changement de filiation des enfants de Dieu). A Thyatire (2.26,27), la fausse doctrine d’origine étrangère (Jézabel) usurpe l’autorité divine dans l’église et entraîne à l’immoralité qui conduit au jugement de Dieu. Celui qui s’en préserve recevra: l’autorité sur les nations, le gouvernement par la force et, plus personnellement pour lui-même, l’étoile du matin, annonciatrice du soleil de justice, dans le jugement du grand jour de l’Eternel. Quoique faible (3.8), Philadelphie a gardé la parole du Seigneur, celui qui l’a aimée. C’est elle qui reçoit le plus de promesses (3.12): une colonne permanente dans le temple, le nom de Dieu, celui de la cité céleste et le nouveau nom, propre au rôle futur de Christ dans le plan de Dieu. Que dire enfin de Laodicée, l’église renégate qui a «évacué» le Seigneur? C’est pourtant à cette église qu’il fait peut-être la plus précieuse promesse, celle de son intimité, réconfortante comme un repas partagé et surtout immédiate, alors que toutes les autres sont futures (3.20). La grâce surabondante de Dieu peut seule offrir une telle réponse au mépris de l’homme tellement sûr de soi.
Remarquons encore:
1. les promesses du Seigneur sont personnelles à chacun;
2. elles concernent «celui qui vaincra».
La venue du Seigneur est encore liée à sa récompense, en conclusion du livre (22.12). Ce terme de récompense doit être bien compris. A celui qui fait une oeuvre, le salaire est compté, non comme une grâce, mais comme un dû (Rom 4.4). Le salaire du péché, c’est la mort; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle (Rom 6.23). Oui, nous le savons, le péché paie bien, très bien même: la mort physique au terme d’une vie de souffrances et d’infirmités diverses, puis la séparation éternelle d’avec Dieu (seconde mort = salaire double). Mais les récompenses du Seigneur aux siens n’ont rien d’une rétribution salariale de nos oeuvres. Ses serviteurs confessent qu’ils ne sont que des instruments dans son plan; c’est lui qui opère par son Esprit. A de telles «récompenses» s’attache le caractère de dons de la grâce. Parce que Dieu aime, il donne.
Cette dernière fois que l’Ecriture parle de récompense (Apoc 22.12) ramène curieusement à la première (Gen 15.1), où l’Eternel déclare à Abram: Je suis moi-même ton bouclier et ta récompense sera trés grande. Outre ce que le Seigneur promet à celui qui vaincra, ne sera-ce finalement pas LUI la très grande récompense, par grâce, pour tous ceux qui l’aiment et veulent le servir en l’attendant?
Quand il sera manifesté, nous serons semblables à 1u4 parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur (1 Jean 3.2-3).
- Edité par Choiquier Jean
Les réflexions qui paraissent et paraîtront sous ce titre s’inspirent du magistral ouvrage de Frederick Dale Bruner: «A Theology of the Holy Spirit – The Pentecostai Experience and the New Testament Witness» (Une théologie du Saint-Esprit – L’expérience pentecôtiste et le témoignage du NT), Hodder & Stoughton, London 1970, 390 p. A ceux qui savent l’anglais, nous ne pouvons que chaleureusement en recommander la lecture. Ce livre est aussi actuel aujourd’hui qu’au jour de sa publication.
La réception du Saint-Esprit est devenue sujet à controverse depuis l’apparition du pentecôtisme avec son prolongement charismatique. Il est impératif que l’Eglise soit édifiée, aussi en ce qui concerne ce point primordial, uniquement sur la base de l’Ecriture sainte, l’expérience ne pouvant être un fondement valable, pour deux raisons: elle n’est jamais normative; étant subjective, elle n’est pas nécessairement authentique quant à son origine et ses manifestations.
I. Recevoir l’Esprit: la condition
A. L’enseignement du NT
La condition principale pour recevoir le Saint-Esprit est énoncée ainsi par Jésus: Celui qui croit en mot des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui (Jean 7.38-39).
Ces paroles sont simples et claires: l’Esprit de Dieu est donné en réponse à la foi, sans aucune adjonction. Pourtant, même avant cette réception par la foi, il fallait qu’une condition fondamentale soit remplie: la glorification de Jésus, à savoir sa mort, sa résurrection et son ascension (Jean 12.16,23-24; 16.17). La condition préalable est donc l’oeuvre de Christ.
Il fut donné à l’apôtre Paul de développer les raisons théologiques pour lesquelles l’oeuvres de Christ devait précéder le don de l’Esprit. Comment l’incompatibilité entre la condition de l’homme (pécheur) et la justice de Dieu (saint) pouvait-elle être surmontée? Tout le message chrétien dépend de la réponse à cette question.
Gal 3.10-14 joue ici un rôle de première importance: Tous ceux qui dépendent des oeuvres de la loi sont sous la malédiction, car il est écrit: «Maudit soit quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi pour le mettre en pratique.» Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi cela est évident puisque: «Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles.» Christ nous a racheté de la malédiction de la loi, étant devenue malédiction pour nous – car il est écrit: «Maudit soit quiconque est pendu au bois» – afin que, pour les païens, la bénédiction d’Abraham se trouve en Jésus-Christ et que, par la foi, nous recevions la promesse de l’Esprit.
Paul examine la possibilité d’obtenir la vie et les dons de Dieu par l’obéissance à la loi. Il constate que comme personne n’est capable d’observer toute la loi sans faille, il se trouve condamné par elle. Car les exigences de la loi sont absolues; la loi doit être mise en pratique dans sa totalité par l’homme qui veut vivre par elle, sinon aucune justification n’est possible. Il en découle que croire qu’on a Dieu parce qu’on a à son actif des actes d’obéissance à la loi constitue une malédiction.
Au lieu de pousser à une plus grande obéissance à la loi, comme le faisaient les frères judaïsants en Galatie, Paul démontre que par la loi personne ne peut être justifié et recevoir les dons de Dieu, dont le Saint-Esprit. La justification est obtenue par la foi en l’oeuvre accomplie par Jésus-Christ. C’est pourquoi Paul pouvait écrire aux Romains: Christ est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant (10.4).
En recevant Jésus-Christ par la foi, il vient à nous avec le don gratuit de la plénitude de l’Esprit. En d’autres termes: ce n’est pas l’homme qui par son obéissance à la loi atteint à l’Esprit, mais c’est l’Esprit qui vient à l’homme à cause de l’oeuvre de Christ accomplie dans l’obéissance parfaite. La bénédiction d’Abraham se trouve en Jésus-christ. C’est lui qui a racheté l’homme de la malédiction de la loi. Ainsi la condition de base a été remplie pour que l’homme puisse recevoir le Saint-Esprit par la foi seulement.
Il y a donc deux chemins différents: l’un est le chemin de l’homme vers l’Esprit, où il s’agit d’accomplir des oeuvres pieuses et bibliquement fondées; l’autre est le chemin de l’Esprit vers l’homme, sur la base de l’oeuvre parfaite accomplie par Christ. Le premier chemin monte de l’homme à Dieu; le deuxième descend de Dieu à l’homme. Le premier consiste en actes faits par l’homme; le deuxième est sur la base de l’oeuvre faite par Christ selon le témoignage de l’Ecriture. Le premier chemin est impraticable; seul le deuxième correspond à la réalité spirituelle. Car l’homme ne peut aller à l’Esprit; c’est l’Esprit qui vient à l’homme.
La vie dans l’Esprit vécue par la foi accomplit doublement la loi: La foi attribue à Dieu l’honneur pour toute l’oeuvre du salut; la foi en la pleine suffisance du salut en Christ dirige le regard loin de soi-même vers les autres pour les aimer comme on est aimé par Dieu.
En résumé: Le don de Dieu par l’obéissance parfaite de Christ est la condition déjà accomplie pour la réception du Saint-Esprit. En et avec Christ, le croyant reçoit le don parfait du Saint-Esprit, qui le rend capable de vivre la justice dans l’obéissance.
Le Saint-Esprit est la source et non le but de la vie du croyant. C’est la rédemption de la loi opérée par Christ, et non l’effort de l’homme pour l’accomplir, qui est la condition pour la réception du Saint-Esprit, don gratuit de Dieu aux hommes qui croient en Jésus-Christ.
B. Enseignement erroné
L’Esprit étant donné sur la base de la foi comme don gratuit de Dieu, la réception de l’Esprit ne peut être envisagée comme étant conditionnée par quelque mérite que ce soit de la part du récepteur.
Il apparaît que le pentecôtisme prône un enseignement selon lequel il faut d’abord passer par une purification de tout «péché connu» avant de pouvoir recevoir l’Esprit. Cela équivaut à un renversement de la séquence biblique: la grâce est suivie et non précédée de l’obéissance.
Cette erreur a sa racine en une compréhension défectueuse du pardon de tous les péchés accordé par la grâce seule. L’erreur consiste à penser que le pardon des péchés ne joue un rôle déterminant qu’à la conversion et cesse ensuite d’être efficace. Or la réception de l’Esprit ne dépend aucunement de la dignité du croyant (qui aurait réussi à bannir tout péché), mais uniquement de la foi en la justice totale d’un autre, le Christ.
La thèse pentecôtiste est que le péché et le Saint-Esprit ne peuvent cohabiter dans un même coeur. Pourtant, l’Esprit et le péché habitent bel et bien dans le coeur du croyant, sinon il serait sans péché; affirmer cela ferait de lui un menteur (1 Jean 1.8).
D’ailleurs, comment quelque croyant que ce soit saurait-il bannir le péché de son coeur sans le Saint-Esprit? Et qu’en est-il des péchés inconnus? Un péché est-il moins péché pour n’être pas connu? Le pardon reçu par grâce est complet: nous sommes délivrés des péchés (connus et inconnus) par son sang (Apoc 1.5).
Il n’y a aucune distinction à faire entre les expressions Christ pour nous et Christ en nous, car si Christ est pour nous, il est aussi en nous, sans quoi il ne serait pas vraiment pour nous. Pas besoin «d’abandon» spécial ou «d’appropriation» particulière; l’Evangile ne connaît que la réception du Christ tout entier par le simple moyen de la foi.
La passion pentecôtiste et charismatique pour avoir «plus» (surtout plus d’expériences spirituelles) est la conséquence d’une sous-estimation du pardon de tous les péchés accordé dès la conversion par la grâce de Dieu, pardon qui entraîne l’adoption comme fils de Dieu. Le croyant est adopté par Jésus-Christ (Eph 1.5); il a reçu un Esprit d’adoption par lequel il crie: Abba! Père! (Rom 8.15) La puissance du Saint-Esprit consiste en rien de moins ni rien de plus que la mise en oeuvre du miracle de l’adoption.
«La justification du pécheur par Dieu est le message centrai du NT. Et la sanctification du pécheur justifié montre qu’il prend la justification au sérieux. La compréhension profonde du sens du pardon des péchés est la signification essentielle du don Saint-Esprit» (Bruner p. 234).
Prétendre que «en tant que pécheurs nous acceptons Christ, et en tant que saints nous acceptons le Saint-Esprit» revient à séparer l’Esprit du Christ. Or recevoir Christ, c’est recevoir l’Esprit de Christ, qui est identique avec le Saint-Esprit de Dieu, comme cela ressort clairement de Rom 8.9-10: . . .vous êtes sous l’emprise de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, …l’esprit est vie à cause de la justice.
Recevoir Jésus-Christ, c’est recevoir le Saint-Esprit et devenir enfant de Dieu, ce dont l’Esprit témoigne dès la conversion (Jean 1.12; Rom 8.16).
Vouloir séparer la réception de Jésus-Christ de la réception de l’Esprit est totalement étranger à l’enseignement du NT.
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Chaque décision ferme est l’expression d’un choix parmi plusieurs possibles. Des options différentes se présenteront d’elles-mêmes au dépens des autres. Avant d’arriver à Corinthe, Paul prit une décision résolue: «J’ai décidé dit-il de ne savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié». (1 Cor 2.2). Quelque part derrière la décision de Paul se cachait donc une alternative: la tentation de prêcher Christ sans la croix, ou alors ne pas prêcher Christ du tout mais plutôt la sagesse du monde.
Pourquoi Paul devait-il prendre une telle décision en arrivant à Corinthe? Qui étaient ces Corinthiens qui l’intimidaient au point qu’il vint vers eux «dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement»? (1 Cor 2.3). Quelles objections avaient-ils envers le message du Christ et de la croix?
Je croix très important d’approfondir ces questions car, se faisant, nous mettrons à jour les principales objections que l’Evangile soulève aujourd’hui. Nous verrons clairement aussi pourquoi nous avons besoin d’adopter une décision semblable à celle que Paul prit il y a plusieurs siècles.
Une décision cruciale – suite.
Une objection intellectuelle
La première objection à laquelle Paul dû faire face est d’ordre intellectuel. – La folie de Christ crucifié -. Il avait déjà rencontré cette objection à Athènes (Actes 17) et les Philosophes de là-bas ne l’avaient pas ménagé.
Ils l’avaient appelé «picoreur» (spermologos) car ils pensaient qu’il prenait de-ci de-là des fragments de connaissance et qu’il n’avait pas en tête d’idée originale.
Ils le raillaient: «Qu’est-ce que veut dire ce picoreur?» et lorsqu’à la fin de son discours il parla de la résurrection des morts, il se moquèrent et rirent aux éclats. […]
Il y a peu de doute que les Corinthiens réagirent de la même manière quand Paul a prêché Christ et la croix. D’ailleurs Paul nous dit que la croix était une folie pour ceux qui périssaient (1 Cor 18.23).
Pour les Juifs incroyants il était inconcevable que le Messie meure sur un bois, lieu de la malédiction divine; pour les grecs incroyants, il était grotesque qu’un Dieu immortel puisse mourir.
Inutile de préciser que le message du Christ et de son sacrifice est du point de vue intellectuel autant détesté aujourd’hui qu’il l’était au premier siècle à Athènes ou accordant. Ce message est qualifié de primitif, injuste, immoral, barbare et non crédible.
Nietzsche qui vénérait la puissance, détestait Jésus pour sa faiblesse et il réserva ses invectives les plus amères pour la conception chrétienne d’un Dieu qui serait «Dieu des malades, Dieu béquille»; ainsi que pour le Messie qu’il rejette avec mépris comme «Dieu sur la croix».
Le professeur Alfred Ayer, philosophe de la linguistique à Oxford, a dit qu’il y a de bons arguments pour considérer le Christianisme comme la pire des religions d’importance historique. Pourquoi? Parce que, dit-il, elle repose sur les doctrines conjointes du péché originel et de l’expiation vicaire qui sont méprisables intellectuellement et outrageantes moralement. […]
N’espérez pas être un prédicateur à la mode si vous prêchez Christ crucifié. La croix du Christ est encore folie aux yeux du sage selon ce monde.
Une objection religieuse
Une deuxième objection était d’ordre religieux: c’est le caractère exclusif de l’Evangile. Corinthe n’était pas moins idolâtre qu’Athènes […] On y honorait plusieurs dieux, et ces dieux se toléraient réciproquement en une amicale coexistence. Les Corinthiens n’auraient pas élevé d’objection si les chrétiens s’étaient contentés d’ajouter Jésus à leur panthéon. Il n’y avait pas de limite au nombre de dieux qu’ils étaient prêts à adorer.
Mais l’apôtre Paul avait autre chose en tête. Il voulait que Corinthe, avec tous ses habitants et tous ses dieux, se prosterne et adore le seul Jésus. Il vint à Corinthe pour annoncer Jésus comme l’unique Sauveur des pécheurs et le seul Seigneur à adorer. Il déclara que bien qu’il y ait plusieurs «dieux» et plusieurs «seigneurs», il n’y a en fait qu’un Dieu, le Père, par qui et pour qui toute chose existe, et il y a un seul Seigneur, Jésus-Christ, par lequel naquit l’univers et à travers lequel nous existons (1 Cor 8.56). […]
La situation religieuse du monde n’a pas beaucoup changé. Il est vrai que les anciens dieux grecs ou romains ont été oubliés depuis longtemps, mais il y a de nouveaux dieux qui les ont supplantés.
Le caractère pluraliste de la religion en Europe va croissant. Non seulement les anciennes religions orientales connaissent une résurgence mais de nouveaux cultes émergent comme ce qu’on nomme le mouvement du «Nouvel Age». Ce que les gens veulent en Europe c’est un syncrétisme facile, une trêve dans les conflits religieux et un amalgame de ce que chaque religion offre de meilleur.
Mais nous, chrétiens, nous disons non! Nous prétendons que Jésus-Christ est unique et définitif, car il n’a ni successeur, ni semblable, ni rival.
Il est le seul médiateur entre Dieu et l’homme, homme lui-même, qui donna sa vie en rançon pour la multitude. (1 Tim 2.5-6) et il n’y a de salut en aucun autre (Actes 4.12). Il a été élevé pour que tout genou fléchisse devant lui et que toute langue le confesse comme Seigneur (Phil. 2.9-11).
Cette prétention à l’exclusivité concernant Jésus provoque aujourd’hui un profond ressentiment. Elle est considérée comme intolérablement intolérante et comme la marque d’une excessive étroitesse d’esprit.
Une objection personnelle
En troisième lieu, il y avait une objection de type personnel, à savoir la résistance à l’abaissement de l’orgueil humain.
L’idée que les êtres humains sont parfaitement capables d’accomplir leur propre salut est commune à toutes les religions – excepté le christianisme. Par l’accumulation de leurs mérites ils peuvent gagner le salut qu’ils recherchent. Or cette doctrine d’un salut par soi-même est très flatteuse pour notre estime personnelle, très séduisante pour l’orgueil humain. Les Corinthiens ne faisaient pas exception: Ils étaient très fiers de leur ville, de leur commerce, de leur prospérité, de leur bien-être, de leur intelligence, de leur culture et de leur religion. […]
Quand Paul arriva, il eut l’effronterie de dire à ces fiers Corinthiens que ni leur sagesse, ni leur richesse, ni leur religion, ni rien ne pouvait les sauver du jugement de Dieu, excepté Jésus-Christ, Ils ne pouvaient en rien contribuer à leur salut, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Christ était mort pour eux; sans lui ils périraient.
Pour qui Paul se prenait-il pour insulter les Corinthiens de cette manière?
La croix était une retentissante humiliation pour un peuple orgueilleux. Elle l’est aujourd’hui encore. Comme Emil Brunner l’a dit dans son ouvrage «Le Médiateur», dans toutes les autres religions «il est épargné à l’homme l’humiliation finale de savoir que le Médiateur devra subir le châtiment à sa place… il n’est pas mis radicalement à nu». Mais l’Evangile nous met à nu et nous déclare «en faillite». La seule manière de venir à Christ, c’est les mains vides, dans l’attente de la grâce.
Christ est mort pour nous. S’entendre dire cela est une offense pour notre orgueil car nous ne pouvons pas gagner notre propre salut.
Une objection éthique
Quatrièmement, Paul rencontra une objection d’ordre moral, liée à l’appel à la repentance et à la sainteté.
Corinthe était un centre commercial florissant. Elle commandait les routes du commerce vers le nord, le sud, l’est et l’ouest. La ville était pleine de marchands, de voyageurs et de marins. Etant étrangers dans cette ville étrange, ils se souciaient peu de retenue morale. De plus la déesse Aphrodite, que les Romains appelaient Vénus, la déesse de l’amour, rassemblait ses courtisans dans son temple sur l’Acro-Corinthe.
Elle encourageait la promiscuité sexuelle parmi ses adeptes en fournissant même un millier de prostituées qui marchaient la nuit dans les rues de Corinthe. […]
Dans une ville immorale comme Corinthe, vous pouvez difficilement vous attendre à ce que les gens accueillent l’Evangile de Christ, avec ses appels à la repentance, ses avertissements à ceux qui se livrent à de telles pratiques et par conséquent n’hériteront pas du royaume de Dieu (1 Cor 6.9). Avec encore son insistance sur le fait qu’après la justification vient la sanctification et avec la sanctification vient la glorification, lorsque le mal aura été aboli.
Le monde actuel n’est pas plus complaisant envers l’Evangile que ne l’était Corinthe. En effet ne dit-il pas: «Des absolus moraux, cela n’existe pas. Il n’y a pas de morale sexuelle, tout au plus des préférences sexuelles: Si cela vous tente, faites-le. Ce n’est qu’une affaire de mode, ce sont les manières d’aujourd’hui. De plus, nous savons de nos jours qu’il est mauvais de se retenir et que la permissivité est bonne. Le christianisme avec toutes ses interdictions est l’ennemi de la liberté.»
Telle est l’objection morale à l’Evangile que nous rencontrons aujourd’hui.
Une objection politique
En dernier lieu s’élevait une objection politique: la souveraineté de Jésus-Christ. Il y avait beaucoup de ferveur patriotique, voire même de fanatisme politique dans l’empire romain. Les procurateurs romains loyaux l’encouragaient et agissaient avec violence pour briser toute tentative de rebellion contre Rome. La Palestine le savait à ses dépens.
Il est bon de se souvenir que Jésus a été condamné dans un tribunal romain pour un délit politique – sédition – pour avoir prétendu qu’il était un Roi alors qu’il n’y avait qu’un seul Roi, César.
Paul et Silas à Thessalonique ont été accusés de défier les décrets de César en disant qu’il y avait un autre roi qui s’appellait Jésus (Actes 17.7).
Ces accusations étaient-elles fondées ou infondées?
Les deux à la fois, suivant comment vous les comprenez. Ni Jésus, ni les apôtres n’ont fomenté une rebellion armée contre Rome. Ils n’étaient pas des Zélotes, ils ne croyaient pas en la violence. Mais ils proclamaient que Jésus était Roi et que Dieu l’avait élevé au-dessus de toutes les principautés et puissances dans le ciel et sur la terre, et qu’il dominait même César.
Les premiers chrétiens refusaient de répandre l’encens sur le feu qui brûlait devant le buste de César et de dire «César est Seigneur».
Non, disaient-ils «Jésus est Seigneur». Ils étaient prêts à être jetés aux lions plutôt que de renier l’autorité suprême de Jésus.
De nos jours encore, la chose essentielle qu’un régime totalitaire ne peut supporter est de se voir refuser la soumission totale qu’il exige.
Les chrétiens doivent se soumettre à l’Etat tant que leur conscience le leur permet; mais bien sûr, la désobéissance civile existe dans la Bible. Si l’Etat nous commande de faire ce que Dieu interdit, ou nous interdit de faire ce que Dieu demande, nous devons désobéir à l’Etat pour obéir à Dieu. Nous ne pouvons pas adorer l’Etat, faire à son égard acte d’allégeance inconditionnelle.
Jésus est mort et ressuscité afin d’être Seigneur des vivants et des morts. Il nous a sauvés et fait siens, de manière à ce que nous lui donnions notre allégeance suprême. Nous ne la donnerons pas à l’Etat, ni à personne d’autre.
Voici donc cinq objections à l’Evangile de Christ et de Christ crucifié, objections que Paul s’attendait à rencontrer à Corinthe. Il savait que son message serait considéré comme stupide intellectuellement – incompatible avec la sagesse – religieusement exclusif – incompatible avec la tolérance: personnellement humiliant – incompatible avec l’estime de soi; moralement exigeant – incompatible avec la liberté; et politiquement subversif – incompatible avec la loyauté envers César.
Rien d’étonnant à ce Paul ait à prendre une décision. Rien d’étonnant à ce qu’il soit venu à Corinthe dans la faiblesse, rempli de peur et de tremblements. Il devait prendre une décision positive pour prêcher Christ, l’Evangile de Dieu concernant Jésus-Christ et particulièrement sa crucifixion, et il devait prendre une décision négative contre la sagesse du monde et toutes les alternatives terrestres à l’Evangile.
Ces Corinthiens du 1er siècle sont représentatifs: le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est tout aussi hostile à l’Evangile. Nous nous abusons nous-même si nous imaginons que nous pouvons rendre populaire l’Evangile authentique.
Ne vous méprenez pas sur le sens de mes paroles: l’Evangile véritable est une musique aux oreilles des pécheurs qui savent qu’ils sont moralement en faillite et n’ont rien à offrir en compensation.
Il promet le repos à celui qui est faible, la paix à celui qui est dans la crainte, le pardon au coupable et la liberté à ceux qui sont en esclavage. Mais pour les orgueilleux, il ne sera jamais populaire.
L’Evangile est trop simple en une époque de rationalisme, trop étroit à l’âge du pluralisme, trop humiliant à l’âge de la confiance en soi; trop exigeant à l’âge de la permissivité et trop peu patriotique à l’époque des nationalismes aveugles.
Nous devons prendre ainsi une décision entre la sagesse du monde, qui est folie aux yeux de Dieu, et la folie de la croix qui est la sagesse de Dieu. Paul a pris sa décision.
Nous devons prendre la nôtre. Qu’allons-nous partager avec nos amis? Le véritable Evangile ou un évangile qui a été corrompu dans le but de satisfaire l’orgueil humain? Nous ne pourrons pas échapper à cette décision.
«Car j’ai décidé de ne rien savoir parmi vous, sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié.» (1 Cor 2.2)
Avec la permission de Dr Stott.
* Extraits d’un exposé biblique que John Stott a donné à Wurzburg, Pâques 1988, au Congrès Européen de l’IFES, consacré à l’évangélisation, paru dans IFES Overvicw 88/89 sous le titre «Crucial Decision ». Ce texte a été traduit par Louis Jeanjean (Lausanne).
- Edité par Stott John
4.1-6: Élaboration du test doctrinal
A. Contrastes
1. Aimer les frères… ne pas aimer le monde (3.11-2.15).
2. Croire au nom de Jésus-Christ, le Fils de Dieu… ne pas croire tout esprit (3.23-4.1).
3. Les vrais prophètes: animés par l’esprit de vérité… Les faux prophètes: animés par l’esprit de l’antichrist et de l’erreur (4.2,64.3,6).
4. L’esprit animant les vrais prophètes vient de Dieu… L’esprit animant les faux prophètes vient du diable (4.1-4.3).
5. L’esprit venant de Dieu affirme: Jésus est le Christ venu en chair… L’esprit venant du diable affirme: Christ est venu dans la chair de Jésus à son baptême et l’a quitté avant la croix (hérésie de Corinthe) (4.2-3).
6. Confesser ou non le Fils est égal à avoir ou non le Père, et aussi à être inspiré ou non par l’Esprit (2.23-44-3).
7. Celui qui est en vous: l’Esprit de vérité… Celui qui est dans le monde: l’esprit de l’erreur (4.4-6).
8. Caractéristique du peuple de Dieu: il écoute la parole de Dieu… Caractéristique du monde: il écoute les paroles du diable (4.4,6).
9. «Eux»: les faux docteurs… «nous»: les vrais docteurs (4.54.6).
B. Le point essentiel: la foi
L’injonction ne vous fiez pas à tout esprit sous-entend que des faux prophètes étaient à l’oeuvre dans l’église visée par Jean. Paul écrivait d’une manière semblable aux Corinthiens (1 Cor 12 et 14), comme l’écrit Stott dans son commentaire: «La toile de fond de ces versets (1 Jean 4.1-6) est une situation dans laquelle les phénomènes surnaturels comme «la prophétie» et les «langues» étaient dominants. Des âmes simples étaient, et sont encore, si impressionnées par de telles manifestations qu’elles en étaient éblouies. Le présent n’ajoutez pas foi à toue esprit (v. 1) indique que les lecteurs de Jean avaient tendance à accepter sans esprit critique tout enseignement qui semblait être donné sous l’inspiration. Ils avaient besoin qu’on leur montre qu’identifier le surnatuel au divin étail une erreur dangereuse> (Findlay). Le souci de Jean était qu’ils puissent tester non pas tellement le caractère de la parole inspirée, si elle était vraie ou fausse, mais son origine, si elle était diabolique ou divine. Ce besoin d’une évaluation critique des maîtres religieux a toujours été ressenti.» (John Stott, «Les épîtres de Jean», p. 147-148)
Ici et là, des faux prophètes se réclamaient d’inspiration divine, éblouissant les croyants par trop crédules par des signes spectaculaires (glossolalie, guérisons, miracles, expériences mystérieuses…)
Q1 Quel est le test proposé par Jésus pour reconnaître les faux prophètes?
Q2 Quel test est proposé par Jean?
Cette confession de l’incarnation implique la rédemption: Christ est venu en chair pour expier le péché de l’humanité en son corps d’homme et par son sang non entaché du péché originel, afin de réconcilier les pécheurs repentants avec Dieu.
Incarnation, croix, résurrection et ascension sont inséparables.
Q3 | Suffit-il de confesser que Jésus est le Christ venu en chair? L’incarnation révèle la vraie destinée de l’homme par l’union de l’humain et du divin un Christ. L’antichrist divinise l’homme et nie la nature en même temps divine et humaine du Christ. |
Q4 De quel ordre est la victoire remportée contre les faux prophètes?
Q5 Quelle est la raison de cette victoire?
Q6 A quelles deux choses la victoire est-elle donc attribuable?
Christ en tant que Dieu-homme est reçu par les chrétiens, qui écoutent la Parole, et rejeté par les incrédules, qui ne l’écoutent pas. Le peuple de Dieu est imprégné par la Parole, sa pensée en est formée et ses actions la reflètent. Le monde qui n’écoute pas se juge lui-même et le faux message qu’il écoute (Jean 3.18-19).
Conclusion
Il y a un double critère permettant de reconnaître l’esprit de vérité et l’esprit de l’erreur. D’une part, la doctrine que les prophètes, à savoir les apôtres et autres écrivains de la Bible enseignent, et qui est propagée par ceux qui la reflètent fidèlement, qui se soumettent donc entièrement à l’autorité des textes sacrés de la Bible seule. D’autre part, l’esprit de vérité est discernable dans ceux qui écoutent l’enseignement.
R1 | Vous les reconnaîtrez à leurs fruits (Mat 7.15-16). |
R2 | La confession (publique) que Jésus est le Christ venu en chair. |
R3 | Non! Lisez Rom 10.9-10. |
R4 | D’ordre intellectuel: les chrétiens ne se sont pas laissé tromper sur le plan doctrinal; ils ne les ont pas cru. |
R5 | Celui qui est en vous (le Saint-Esprit) est plus fort que celui qui est dans le monde (Satan). |
R6 | A la doctrine correcte et à la présence du Saint-Esprit |
- Edité par Schneider Jean-Pierre
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