PROMESSES

René Pache
(Extrait du livre «L’inspiration et l’autorité de la Bible»)

Selon 2 Tim 3.16-17, l’Ecriture tout entière est utile: pour enseigner c’est-à-dire poser le fondement de la vérité divine. «L’étude et la méditation de ses pages est le meilleur cours de théologie et de religion» (A. Monod). «Du ciel, Il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire (De 4, 36). «Heureux l’homme. ..que tu instruis par ta loi» (Ps. 94, 12). «Tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction» (Rom. 15, 4) ;

pour convaincre: produire la conviction, réfuter, dissiper l’erreur, qui est plus grave que l’ignorance. L’homme a l’intelligence obscurcie et le coeur endurci (Eph. 4, 18) ; il faut la puissance de la Parole divine pour lui ouvrir les yeux et le persuader de la vérité (Jér. 23, 29; Héb. 4, 12);

pour corriger: ramener sur le droit chemin un enfant de Dieu égaré, lui adresser des avertissements, des reproches, avec l’amour et l’autorité du Seigneur Lui-même. L’homme dévie si facilement dans les domaines de la morale comme de la doctrine; tel un jeune arbre, il a besoin d’un tuteur qui, fermement, le maintienne droit. «Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier? En se dirigeant d’après ta Parole. .. Je serre ta parole dans mon coeur, afin de ne pas pécher contre toi» (Ps. 119, 9 et 11);

pour instruire dans la justice:
il s’agit d’élever, de former le croyant, par cette éducation spirituelle qui l’amènera à la stature parfaite de Christ. L’Ecriture formera non seulement la pensée, mais le caractère; elle donnera une raison de vie profonde, une philosophie de toute l’existence. «Tes commandements me rendent plus sage que mes ennemis… Je suis plus instruit que tous mes maîtres, car tes préceptes sont l’objet de ma méditation. La révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples» (Ps. 119, 98-99 et 130). «Les saintes lettres…peuvent te rendre sage à salut» (II Tim. 3, 15) ;

afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre.
Tel est le but de l’Ecriture: nous conduire au salut par la connaissance du Seigneur, faire de chacun de nous un homme de Dieu, une personnalité accomplie, responsable, prouvant par sa vie et ses oeuvres le caractère divin de la révélation qu’il a reçue.


Cette unité a un certain nombre de caractéristiques: «Une seule espérance – un seul Seigneur – un seul corps – un seul Esprit – une seule foi – un seul baptême – un seul Dieu et Père» (Eph. 4, 4-6). Ces sept points définissent moins des articles de foi, des vérités dogmatiques à accepter, qu’un ensemble de caractéristiques communes à ceux qui sont unis dans le corps. Ce sont ceux qui, parce qu’ils ont accepté par la foi Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur, sont devenus enfants de Dieu. C’est-à-dire que Dieu est leur Père non seulement au-dessus d’eux, mais en eux. Ils sont conduits par l’Esprit saint (c’est-à-dire qu’ils sont en relation vivante avec la sainte Trinité). Ils ont été baptisés du Saint-Esprit pour former un seul corps (Voir I Cor. 12, 13) et ils vivent dans l’espérance de la gloire à venir. Nous trouvons dans ces «7 colonnes de l’unité» les caractéristiques les plus importantes d’une vie chrétienne normale – exactement les mêmes caractéristiques que celles que nous avions dégagées de l’étude de la prière sacerdotale:

Eph.4
Jean 17.
une seule foi: ils ont reçu les paroles de Dieu, ils ont cru en Dieu et en Jésus-Christ.
un seul Seigneur: issu de Dieu et envoyé par Lui (v. 8), un avec Lui (10, 21) qui a reçu pouvoir sur toute chair et donne la vie éternelle (v. 2).
un seul Dieu et Père: qu’ils te connaissent, toi seul vrai Dieu.
un seul Esprit: que je sois en eux (c’est par le Saint-Esprit que Christ vit dans le croyant).
un seul baptême: ils sont sortis du milieu du monde, ils ne sont plus du monde. (Le baptême symbolise cette mort au monde).
un seul corps: un en nous.
une seule espérance:
 
l’espérance de la vie éternelle (v. 2). «Je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire» (v. 24).

Quelle définition plus complète pourrions-nous trouver des vrais chrétiens, de ceux qui sont appelés à être un dans un même corps?

D’autre part, n’oublions pas que le chapitre 4 des Ephésiens commence par les mots: «Je vous exhorte donc…» L’exhortation à l’unité découle de tout ce qui a été dit dans les trois premiers chapitres. Nous ne pouvons être un que SI nous sommes entrés dans le plan de Dieu que nous expose l’apôtre dans le premier chapitre: élus, rachetés, devenus héritiers, scellés par le Saint-Esprit, par la foi en l’Evangile – SI, comme il le souligne au chapitre 2, nous avons été affranchis de la marche selon le train de ce monde, de la puissance du prince de ce monde en étant revivifiés par Christ (1-7), sauvés par grâce par le moyen de la foi (8) ; SI pour nous aussi, il y a un autrefois (v. 11-12) et un maintenant (13). L’unité n’est donc pas première, pas condition du progrès spirituel, elle est conséquence de l’acceptation du plan de salut dans notre vie, elle est limitée à ceux qui sont «en Christ» (expression qui revient 35 fois dans cette épître), c’est-à-dire dans son corps. Le «nous tous» de 4, 13 désignant ceux qui doivent être unis, ne peut se rapporter à d’autres personnes que le «nous tous» de 2, 3-4 qui ont été régénérés par Christ. Le «vous» de 4, 1 s’adresse aux mêmes destinataires que le «vous» de 1, 13, 16; 2, 8, 11, 13.
Donc…
L’unité dont parlent les apôtres est une unité organique analogue à celle d’un organisme vivant – une unité vitale, réalisée par la même vie spirituelle coulant en chaque membre – une unité que nous ne devons, ni ne pouvons réaliser, mais qui nous est donnée en même temps que la vie nouvelle, que nous sommes exhortés à conserver et à manifester concrètement dans notre vie de tous les jours.

«Que tous soient un.»
Sous ce TOUS, l’église primitive, comme son Seigneur, n’a donc compris que ceux qui, répondant à l’appel de Jésus-Christ, avaient cru en Lui, s’étaient séparés du monde, du mal et de l’erreur et unis aux autres croyants dans l’église.
…qu’ils SOIENT: les apôtres considéraient la prière de Jésus comme exaucée et l’unité comme une réalité donnée. Cette unité se manifestait par la persévérance dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières.
…UN: c’était une unité organique et vivante analogue à celle d’un corps qu’anime la même vie et qui obéit à la même tête.

 

Extrait du livre «Que tous soient un», Editions Editeurs de littérature biblique, Strombeck-Bever, Belgique.

A nos lecteurs africains
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Janvier voit paraître le neuvième numéro de PROMESSES. Nous sommes pleins de joie et de reconnaissance envers notre Père céleste qui nous a fort réjouis
– en inspirant de nombreux chrétiens à nous faire parvenir un mot fraternel, une lettre d’encouragement, des suggestions pour l’étude et la parution de tel ou tel sujet;
– en poussant bien des amis de PROMESSES à nous transmettre l’adresse de personnes que ce cahier peut intéresser;
– en mettant à coeur à d’autres personnes de distribuer PROMESSES autour d’elles.
A tous, nous disons un grand merci et les assurons de notre joie dans la communion et le sentiment si précieux de collaboration dans l’oeuvre du Maître, du Chef de notre salut éternel.
Notre reconnaissance va également à tous ceux qui nous soutiennent de leurs prières, qui nous disent notamment: «Nous prions pour vous lors de nos rencontres, priez aussi pour nous». Ce travail de la prière est précieux pour Celui qui entend tout et peut tout.
Dieu a aussi incliné le coeur de bien des croyants à nous aider financièrement. C’est grâce à cette collaboration matérielle que le cahier d’études PROMESSES peut se développer. Pour le bon ordre, nous avons adressé un accusé de réception à chacun.
Nombreux et touchants sont les messages que nous recevons de presque tous les pays francophones. Souvent, notre coeur fond dans une souffrance partagée: le Seigneur sait mettre le baume sur la plaie.
Nous sommes heureux de vous dire que des milliers de PROMESSES partent vers l’Afrique, là où la soif de connaissance et de salut est si grande! Ce nombre s’élève avec chaque édition.
Notre conclusion: Avec l’aide de Dieu, nous continuerons ce travail. Nous disons à Dieu, notre Père, et à Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur, toute notre reconnaissance et notre hommage. «Que Son NOM soit sanctifié!»

Les éditeurs



Mon cher Jean-Louis,

Une fois de plus, je pense à toi et reprends la plume pour t’expliquer ce que Jésus a voulu dire à ses disciples par les paroles suivantes: «II y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père» (Jean 14, 2).
En s’exprimant ainsi, Il a tout simplement voulu leur faire comprendre que la maison du Père est assez vaste pour que tous les élus ou rachetés y trouvent place. Depuis la mort de Jésus-Christ sur la Croix de Golgotha, suivie de sa glorieuse résurrection, les élus, les rachetés, sont ceux qui, s’étant reconnus coupables, pécheurs, perdus, se sont repentis de leurs fautes et de leurs péchés, puis ont accepté, par la foi, le merveilleux Salut que Dieu offre gratuitement en Jésus-Christ.
La Bible parle de repentance (Actes 17, 30), de conversion (Mat. 18, 3; Actes 3, 19), de foi (Actes 16, 31). Elle parle non seulement de vie éternelle, mais aussi de châtiment éternel (Mat. 25, 46), réservé à ceux qui refusent ou négligent le salut offert (Héb. 2, 3). Elle est formelle: Pour être sauvé, c’est-à-dire pour être reçu dans la maison du Père, il faut avoir accepté Jésus comme Sauveur, comme Seigneur personnel, et s’être donné à Lui sans retour pour l’aimer, le suivre et le servir.
Le seul chemin qui conduit au ciel passe par la Croix du Calvaire. Bien plus: Jésus-Christ est lui-même ce chemin (Jean 14, 6). Les deux versets suivants nous montrent clairement qu’en dehors de Jésus-Christ, il n’y a pas de salut possible pour l’homme, donc pas de possibilité d’entrer dans la maison du Père:
«II n’y a de salut en aucun autre (sous-entendu Jésus-Christ) ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Actes 4, 12).
«Car il y a un seul Dieu et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ …» (1 Tim. 2, 5).
Bien affectueusement,

ton ami, André-Georges



«Considérez bien vos voies» (Aggée 1 , 5/7; 2, 15/18)
Il est bon, au seuil d’une nouvelle année, de se recueillir un instant et de se demander ce qu’a été, pour nous, celle qui vient de s’écouler, et ce que sera la suivante.

1968
Il est permis de se poser la question: avons-nous progressé dans la connaissance de Jésus-Christ?
Quels ont été les progrès spirituels par rapport à l’année 1967?
Peut-être avons-nous travaillé individuellement et dans nos églises, sans voir de fruit. Serions-nous en danger de nous nourrir d’abord de nos activités pour le Seigneur avant de rechercher sa communion et sa volonté dans la prière et l’humilité?
Nous sommes-nous laissé gagner par le matérialisme ou par notre ambition d’accéder à une bonne situation? Notre vie spirituelle en a souffert. La lecture de la Bible, la prière et la fréquentation de notre église sont devenues plus rares. Relisons d’ailleurs l’avertissement que l’apôtre Jacques adresse à ceux qui pensent que le lendemain leur appartient (Jacques 4,13-17).
Avons-nous peut-être, par notre tempérament, notre jalousie, notre peur de la rivalité, notre médisance, etc., provoqué du trouble dans notre église locale?
Ce serait grave; le Seigneur veut nous aider à nous dépouiller de nos mauvaises habitudes qui nuisent à l’église.
Peut-être sommes-nous tombés et n’avons-nous pas eu la force de nous relever? Alors, il nous faut absolument prendre la décision, à l’instar du fils prodigue, «d’aller» vers notre Père céleste pour lui confesser tel péché, et l’abandonner (1 Jean l, 7; Prov. 28, 13).
Beaucoup d’entre nous ont progressé en Jésus-Christ, ce qui est normal pour le chrétien. Alors, restons dans l’humilité et remercions le Seigneur de sa miséricorde et de sa longanimité envers nous.

1969
Ce sera peut-être l’année de la délivrance finale de l’Eglise, celle où le Seigneur reviendra chercher les siens.
Joie et humiliation en même temps. Joie, parce que nous serons touours avec lui, et humiliation parce que nous sommes conscients de n’avoir donné le maximum de notre vie.
Considérons donc bien nos voies pour cette nouvelle année, qui sera peut-être encore une année de grâce.
Les puissances de ténèbres sont là et il faut compter avec elles. Mais nous devons lutter contre elles (Eph. 6). Dieu nous a donné les armes pour cela.
«Sonde-moi, ô Dieu! Connais mon coeur! Eprouve-moi, connais mes pensées. Regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin et conduis-moi dans la voie éternelle» (Ps. 139,23-24).
Prions beaucoup, car prier c’est travailler. Méditons la Bible, car Dieu nous parle par son moyen.
Soyons des témoins dans nos familles. Elles devraient refléter la bonne odeur de Christ.
N’abandonnons pas nos églises, mais excitons-nous à la charité et aux bonnes oeuvres (Hébr. 10, 24-25).
Faisons aussi l’oeuvre d’un évangéliste. Demandons à Dieu de sauver des âmes autour de nous.
Mettons plus de temps et plus d’argent à la disposition de Dieu. Il a tout fait et tout donné pour nous; ne pourrions-nous pas lui consacrer notre temps et nos biens?
Purifions-nous de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Cor. 7, 1).
Cette année nous apportera peut-être des souffrances, des persécutions, la maladie, des deuils. Sachons alors que notre Seigneur nous a précédés dans la souffrance et ne nous abandonnera jamais. Nous trouverons toujours du secours auprès de lui, au moment opportun (Hébr. 4, 15-16).




Le christianisme est un bastion de la liberté pour autant qu’il enseigne que le royaume de Dieu n’est pas de ce monde!





Nous avons tous, en effet, été baptisés en un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit (1 Cor 12.13).
Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père! (Gal 4.6).
Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas (Rom 8.9b).

Confusion
Le baptême du Saint-Esprit est, de nos jours, un sujet de discussion bien à la mode et controversé. On entend dire, par exemple, que le baptême de l’Esprit est une expérience distincte de la conversion et subséquente à elle, que le chrétien doit prier pour ce baptême, et que la preuve en est le parler en langues, voire que l’absence de ce dernier est la démonstration que nous n’avons pas encore été baptisés de l’Esprit. D’autres affirment avec autant de conviction que, de toutes manières, certains charismes spectaculaires, dont le parler en langues, ont disparu avec l’Eglise primitive et que, par conséquent, toute manifestation actuelle de ce genre doit avoir une origine diabolique! Déclarations catégoriques et contradictoires: Qui a raison? Qui a tort? Comment arriver à une vue juste?

Principes d’interprétation
Posons quelques jalons au départ, concernant nos méthodes de recherche. Tout d’abord, il ne s’agit pas de nous engager dans un débat venimeux avec des frères; notre désir profond est de discerner, dans un esprit d’amour fraternel, la pensée véritable de Dieu, d’autant plus que le sujet est d’une si grande importance.
En deuxième lieu, acceptons d’emblée un principe fondamental en toute question touchant à la foi et à la vie chrétiennes, savoir que l’autorité finale est l’Ecriture sainte, et non pas telle ou telle expérience subjective. En d’autres termes, la parole de Dieu doit expliquer, jeter une lumière sur nos expériences, plutôt que le contraire.
Troisièmement, il nous sera d’une grande utilité de distinguer entre l’orientation du livre des Actes et des épîtres. Le premier raconte une histoire, celle des premières années de l’Eglise, marquée par un déploiement rapide de l’Evangile dans une grande variété de lieux et de circonstances. Ainsi que nous verrons ci-après, aucun incident isolé, raconté dans ce livre, ne peut être considéré comme normatif dans tous ses détails pour l’expérience de l’Eglise en tout temps et partout. Par contre, les épîtres développent un enseignement doctrinal et une application pratique qui, eux, interprètent l’histoire du livre des Actes et ont une valeur normative pour l’Eglise en tout temps et partout. En d’autres termes, il nous serait téméraire de vouloir reproduire telle expérience du livre des Actes dans notre situation actuelle, sans tenir compte des instructions et exhortations adressées par les apôtres aux églises.
Enfin, bornons-nous pour l’instant à ne parler que du baptême du Saint-Esprit, tout en nous rappelant qu’il ne s’agit là que d’un aspect de Son oeuvre, et que par la suite, si Dieu le permet, nous étudierons tour à tour la plénitude, le fruit et les dons du Saint-Esprit.

Aux origines de l’Eglise
Une étude comparée des textes qui en parlent nous conduit à la conclusion que le baptême du Saint-Esprit doit être compris de deux manières. Il y a d’abord l’événement historique raconté dans les Actes, lorsque le Père envoie l’Esprit sur l’Eglise, exauçant ainsi la demande du Christ ressuscité et glorifié. Cet événement se produit, en réalité, en plusieurs étapes, dont les plus importantes sont celles du jour de la Pentecôte à Jérusalem (ch. 2), des Samaritains (ch. 8) et des païens dans la maison de Corneille (ch. 10). Ce don, fait tour à tour aux juifs, aux mi-juifs qu’étaient les Samaritains et aux païens, est accompagné de manifestations surnaturelles qui l’authentifient. Ce don est définitif, accordé par Dieu à l’Eglise une fois pour toutes (cf. Jean 14, 16 – «afin qu’il demeure éternellement avec vous»). A partir de ce moment-là, conformément à la promesse du Seigneur, le Saint-Esprit sera toujours au milieu de, auprès de, et dans les chrétiens.
Oui, l’Eglise naissante reçoit l’Esprit de Dieu descendu du ciel en accomplissement des promesses et des prophéties faites, d’abord dans l’Ancien Testament par Joël (2, 28-32), et ensuite dans les Evangiles par Jean-Baptiste (Mt. 3, 11; Mc. l’, 8; Lc. 3, 16). Puis, dans son témoignage, Jean identifie Jésus comme Celui qui baptise du Saint-Esprit (Jn. l, 33). Jésus lui-même, au grand jour de la fête des Tabernacles, promet l’Esprit-Saint (Jn. 7, 37). Enfin, le jour de son ascension, Jésus rappelle aux disciples l’annonce qu’Il leur avait faite de la promesse du Père (Ac. l, 4). Le jour de la Pentecôte à Jérusalem, Pierre reconnaît immédiatement l’accomplissement de la promesse de Joël. Ensuite, racontant à l’église de Jérusalem ce qu’il avait vu dans la maison de Corneille, Pierre déclare: «Dieu leur a accordé le même don qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus» (Ac. 11, 17).
Le don de l’Esprit, accordé par le Père à l’Eglise une fois pour toutes, est accompagné de signes, de manifestations extérieures: langues de feu, un vent qui souffle, glossolalie, prophéties, et prédications puissantes et fructueuses. S’agit-il là de phénomènes qui doivent nécessairement se reproduire sur tous partout et en tout temps? Si oui, quel récit doit être notre modèle:celui de Jérusalem (ch.2), de Samarie (ch.8), de la maison de Corneille (ch. 10), ou encore d’Ephèse (ch. 19)? Car une lecture comparée de ces quatre textes fera constater aussitôt une gamme de nuances dans les détails! Quelle est alors la raison de tous ces signes accompagnateurs, sinon d’authentifier l’intervention de Dieu, de prouver que c’est lui qui agit et que la promesse de Jésus s’accomplit véritablement? Les signes visibles confirment la source divine et la portée infinie de l’événement et déclarent que l’oeuvre de Christ est parfaite et agréée par Dieu, que Jésus est à la droite du Père et que l’Esprit est descendu de là pour prendre la relève.

Et maintenant?
En réponse à la question: «Quelqu’un peut-il être sauvé sans avoir reçu le baptême de l’Esprit?» un auteur chrétien bien connu écrit: «Nous croyons que non, car le texte de 1 Cor. 12, 13 nous dit clairement que nous avons tous été baptisés en un seul Esprit, pour former un seul corps. Cette épître fut adressée, non seulement à tous les croyants de Corinthe, mais ‘à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ’ (1,2). Aucun texte de l’Ecriture ne présente le baptême de l’Esprit comme une expérience subséquente à la conversion; au contraire, la seule condition pour le recevoir est de croire à l’évangile.»
La traduction littérale, barbare certes, nous donnera une compréhension plus exacte de la pensée de l’apôtre: «Nous fûmes tous, en effet, baptisés en (avec) un seul Esprit jusque dans un seul corps…». Nous fûmes tous: il est question pour le croyant – quelque soit son état spirituel – d’un fait accompli qui a des conséquences définitives et permanentes.
Il n’est pas étonnant, alors, que les épîtres, qui donnent l’enseignement normatif concernant notre vie à chacun, ainsi que celle de l’église locale, ne fassent aucune allusion à de nouvelles pentecôtes. Lorsque Paul parle du baptême de l’Esprit, il est évident qu’il ne pense pas à ce qui s’est passé le jour de la Pentecôte (voir par ex. Ro. 6, 3-4; 8, 9; Gal. 3, 27; 4, 6; Col. 2, 12; en plus de notre texte ci-dessus). L’apôtre parle d’une réalité que connaît tout chrétien véritable: le baptême du Saint-Esprit est synonyme de régénération.
Le jour où vous et moi, par la repentance et la foi, avons reconnu en Jésus-Christ notre Sauveur et notre Maître, à ce moment même – aboutissement d’une oeuvre préparatoire, surnaturelle, d’illumination et de conviction – le Saint-Esprit nous a régénérés. C’est-à-dire qu’Il nous a ressuscités de la mort spirituelle, nous a donné cette vie nouvelle qui n’est rien d’autre que la vie du Christ ressuscité. En d’autres termes, Il nous a «baptisés» nous a plongés en Christ, nous identifiant à Jésus-Christ dans sa mort, dans sa résurrection et dans sa vie de ressuscité. Plus encore, déclare l’apôtre: nous sommes intégrés dans son corps. C’est là, d’ailleurs, le baptême véritable, ce dont le baptême d’eau est le signe et le témoignage! Nous sommes devant un fait accompli, une réalité qui devrait faire jaillir louanges et actions de grâces. Ne commettons pas alors l’erreur de prier pour le baptême de l’Esprit; pourquoi demander ce que Dieu nous a déjà donné et qu’Il nous a donné une fois pour toutes? Ce que nous ayons à rechercher, en revanche, c’est la plénitude de l’Esprit (Eph. 5, 18). N’aspirons pas non plus à un don spirituel spectaculaire qui serait supposé être la manifestation de ce baptême; l’Ecriture nous invite à désirer plutôt le fruit du Saint-Esprit. Mais il y a là matière qui mérite plusieurs études ultérieures…


R. H. Guignard
. Adapté de Christian Sanity du Dr. A. T. Scofield
Editions Oliphants

Pendant ces dernières décennies, la personne et l’oeuvre du Saint-Esprit ont été à l’avant-garde de l’étude de la doctrine chrétienne. Il y a là, en effet, un enseignement qu’attaque l’ennemi de nos âmes, car ce dernier simule l’énergie et le travail du Saint-Esprit.
Dans le spiritisme (lequel n’est pas uniquement du charlatanisme), il y a bien des raisons de croire que des esprits mauvais se font passer pour des amis disparus, mais ils parlent aussi comme possédant l’autorité de l’Esprit de Dieu. Non seulement cela, dans tout culte mystique, dans les centres de guérisons psychiatriques, la Science chrétienne, l’enseignement de la Nouvelle théologie, les religions de l’Est adaptées à la pensée occidentale, la Bible est abondamment citée, elle sert de référence et elle est honorée, du moins en apparence. Un unique point n’est jamais touché: il n’est jamais confessé que

«Jésus est venu en chair»
Or, Jean (1 Jean 4, 2) nous signale qu’il s’agit de l’épreuve qu’aucun esprit mauvais ne peut soutenir, c’est-à-dire la révélation de notre divin Sauveur, en forme humaine, lors de sa naissance, de sa mort, de sa résurrection. Les opérations des mauvais esprits sont très variées, adaptées aux différentes mentalités ou à la qualité de la foi; elles ont un point commun – le déni de la personne et de l’oeuvre du Fils de Dieu. Il y a des raisons de croire que, mise à part la tendance à pécher et à s’égarer, on constate parmi les chrétiens religieux certaines tentations spéciales, lesquelles sont absolument étrangères à la pensée du christianisme. Il est à remarquer combien, sous le couvert de la religion, il y a d’inimitié, de luttes, de jalousie, de colère, de factions, de divisions, d’hérésies, d’envie, de malice, d’hypocrisie et même de haine (voir Galates 5, 19). Mais on est aussi amené à penser que l’ennemi est à l’origine de ces maux, comme il sème l’ivraie parmi le bon grain. Il semble que ses pièges sont étudiés pour toutes les étapes de l’existence des chrétiens!

Le chrétien tiède,
nonchalant, celui qui n’est pas «engagé» dans la lutte, ne donnera pas beaucoup de trouble à l’ennemi. Le chrétien éveillé, à l’intelligence ouverte, acceptera avec feu les nouvelles idées, foncera dans la voie décrite par un livre reçu ou acheté par hasard et sera capable d’avaler, sans y prendre garde, les dernières nouveautés de la théologie. Le chrétien doctrinal, froid de coeur, sera la proie d’hérésies variées, consistant généralement en vérités qui, sous prétexte d’être étudiées à fond, deviennent des motifs de disputes et de division. Le chrétien avide d’émotions, à la recherche d’une vie chrétienne supérieure, impatient d’arriver aux sommets, est très susceptible de tomber dans un des nombreux pièges tendus sur son chemin. Il lui est presque inutile de songer à être «capable de tenir ferme contre les embûches du diable» (Eph. 6, 10-18), à moins qu’il obéisse à la lettre aux directives données par l’apôtre. Toute l’armure de Dieu est nécessaire, sans oublier l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu. Et sans oublier l’esprit de prière!

Le danger commence
lors de la marche en avant et de la recherche d’une vie spirituelle profitable. Les grands rassemblements ont leur valeur, mais ils présentent aussi quelques dangers, si l’on n’y prend garde. Il y a d’abord dans toute nombreuse assemblée une puissance hypnotique considérable, indéniable et indépendante des prédicateurs. C’est tout spécialement le cas dans les rencontres religieuses. L’influence hypnotique est intensifiée par
– les chants doux, monotones, répétés plusieurs fois, les auditeurs ayant les yeux fermés et la tête penchée;
– les prières prolongées;
– les harangues prononcées par des prédicateurs passionnés.
Cependant, il est possible qu’il ne se trouve aucun mal à cela. Dieu peut, s’Il le veut, utiliser à sa gloire l’influence qui se dégage de la foule, tout comme il peut utiliser la tranquillité de la chambre haute, la paix de la retraite. Il s’agit seulement de ceci: Prendre garde de ne pas agir sur la base d’une émotion passagère, éphémère. Nous sommes des êtres émotionnables à divers degrés. Dieu peut se servir de nos sentiments, de notre intelligence pour nous amener à lui. Veillons sur notre émotion. Les manifestations de puissance surnaturelle (la conversion en est une) peuvent bouleverser notre équilibre mental. Et, nous devons le répéter, là où Dieu commence une grande oeuvre, quelle qu’elle soit, l’ennemi copie et corrompt!

Ayant des yeux et ne…
A notre époque, on ne doit pas admettre à priori que des prédicateurs soient «de Dieu», même si ce sont des hommes justes, menant une vie pure, versés dans la connaissance de la Bible. D’après II Cor. 11, 13-15, Satan est un «ange de lumière»; ses serviteurs sont des «ministres de la justice»; ils dénoncent avec vigueur toute immoralité. Il est vain de chercher Satan dans les bas-fonds de la ville, alors qu’il peut parler du haut de la chaire et prêcher une saine morale!
Un jour, le Dr Scofield prenait un repas en compagnie d’un éminent théologien (moderniste). Ce dernier se vantait d’avoir pu et su laisser de côté les doctrines sur la chute de l’homme, le besoin d’un Sauveur, la rédemption par le sang, etc! Mais, en même temps, il était agréablement surpris de constater que ses livres étaient achetés et lus par un public chrétien orthodoxe (donc fidèle à la Parole), alors que ces personnes ne s’étaient jamais aperçues que les doctrines fondamentales indiquées ci-dessus ne se trouvaient jamais dans lesdits livres!

Ayant des oreilles et n’…
D’autre part, il y a grand danger à fonder des doctrines ou tout au moins à baser une ligne de conduite sur des révélations, des «voix» (soit-disant de l’Esprit), au lieu de se baser sur la Parole de Dieu. Celle-ci donne à l’homme tout ce dont il a besoin. De telles «voix» ont été la source d’innombrables erreurs, de péchés affligeants, d’immoralité. Se vider de soi-même, annihiler toute faculté de raisonnement, de pensée, n’est pas de Dieu. Dieu ne le demande pas de ses enfants. L’apôtre Paul, parlant aux Philippiens, disait: «Que votre amour aille toujours grandissant; qu’il gagne en clairvoyance (textuellement en super-connaissance) et en tact. Que vous fassiez preuve de discernement». Dieu bénit et sanctifie les dons de compréhension, d’équilibre mental qu’il a impartis à l’homme. Il ne les abolit pas.
On vous conseillera: «Laissez-vous aller; détendez-vous; soyez passif; ne pensez plus!» Or, vous ne savez quel esprit viendra prendre la place! Il faut, au contraire garder un sain jugement, combiné avec humilité, révérence et soumission à la volonté de Dieu.
La doctrine concernant la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ est très importante. Il est toujours indiqué d’y revenir. Si, apparemment, un élément surnaturel est en jeu, il faut agir selon I Jean 4, 1-2, soit mettre à l’épreuve la personne intéressée, l’esprit qui dirige cette personne.*) Ne vous hâtez pas de juger une manifestation inhabituelle comme étant de Dieu ou du Méchant. Il est fort probable qu’il ne s’agisse que d’excitation naturelle. Réservez votre décision et n’intervenez qu’après un certain laps de temps. Ne jugez pas ce que vous ne comprenez pas, en parlant mal d’un homme; vous pourriez attribuer des oeuvres de l’Esprit à une puissance satanique.

Etudiez la Parole de Dieu,
adhérez de tout coeur à cette Parole, c’est la meilleure assurance. Priez pour être conduit par l’Esprit et demandez, selon l’exemple de prière de Jésus, d’être «délivré du Malin». C’est une pétition trop souvent oubliée!
Précisez vos prières. Demandez à Dieu ses dons les meilleurs, selon ses promesses. Demandez aussi la faveur de ne rien recevoir du Malin. La volonté du Père est toujours à respecter: «Que ta volonté soit faite et non point la nôtre». Dieu est libre, par l’oeuvre du Saint-Esprit, de faire part de ses bénédictions à qui il veut. Mais il ne protège pas toujours ses enfants contre leur propre folie!

*) Voir dans ce même cahier l’étude «Les deux esprits» de F. F. Bruce.




«Mes bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils viennent (sont) de Dieu; car plusieurs faux prophètes ont paru dans le monde» (I Jean 4, 1). De temps à autre, dans les églises apostoliques, comme en Israël autrefois, des hommes et des femmes, appelés prophètes s’exprimaient comme les porte-parole d’une puissance extérieure à leur propre personne. Tout prophète prétendait que sa parole émanait de Dieu, était inspirée par l’Esprit de vérité; il était donc nécessaire, dans l’ancienne alliance comme dans la nouvelle, de mettre à l’épreuve de telles prétentions.
Au temps d’Elie (I Rois 18, 19), les prophètes de Baal et d’Astarté étaient les porte-parole des divinités cananéennes; il y avait aussi ceux qui, comme Elie, étaient des prophètes du Dieu d’Israël (I Rois 18, 4; 13; 22). Il n’était pas difficile de faire la distinction entre ces deux groupes. Le cas était plus compliqué lorsque des prophètes du Dieu d’Israël exprimaient des prophéties contradictoires. En son jour et presque seul, Jérémie, prophète de malheur, luttait pour faire accepter son message, alors que d’autres prophétisaient de bonnes perspectives d’avenir pour le roi et son peuple. Comment savoir qui avait raison? «L’Eternel m’a vraiment envoyé vers vous, pour vous faire entendre toutes ces paroles», disait Jérémie (26, 15). Si ses auditeurs refusaient sa parole, il ne lui restait qu’à en appeler à l’événement. «Mais si un prophète annonce la paix, c’est à l’accomplissement de sa parole que ce prophète sera reconnu comme un véritable envoyé de l’Eternel» (28, 9). La suite mit en évidence la véracité des paroles de Jérémie; les autres étaient de faux prophètes.

Deux épreuves
En Deutéronome 18, 22 et 13, 1-5, deux épreuves permettent de déterminer si un prophète est de Dieu ou pas.
A. «Si ce qu’il dit n’a pas lieu, ce sera là une parole que l’Eternel n’aura pas prononcée; le prophète aura parlé par orgueil: tu n’auras pas peur de lui».
B. Même si la parole du prophète vient à s’accomplir et qu’il te dise: «Allons à d’autres dieux, des dieux que tu ne connais pas», alors, c’est aussi un faux prophète.
La présence de vrais prophètes dans les églises du Nouveau Testament stimulait l’activité de prétendus prophètes dont les affirmations se trouvaient controuvées; ou encore, s’ils parlaient par inspiration, le contenu de leurs déclarations démontrait que l’esprit qui les dirigeait n’était pas l’Esprit de Dieu. Dans les deux cas, il s’agissait de faux prophètes: ceux qui prétendaient recevoir l’inspiration de la part de Dieu et ceux qui étaient dominés par un esprit d’erreur. Mettre à l’épreuve les prophètes revenait à mettre à l’épreuve les esprits qui les inspiraient. Jean ne parle que de deux esprits: l’Esprit de Dieu et l’esprit de l’Antichrist. En cela, il existe une correspondance marquée avec un passage du «QUMRAN», le Manuel de discipline, (rouleau trouvé aux grottes de la Mer Morte), lequel déclare que «Dieu a désigné, pour l’homme, deux esprits par lesquels il doit marcher jusqu’au jour de son jugement: l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur» (appelés aussi le Prince de la lumière et l’Ange des ténèbres).

Aujourd’hui, quant à Christ
«Et voici comment vous reconnaîtrez l’Esprit de Dieu; tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, mais c’est là l’esprit de l’Antichrist, dont vous avez entendu annoncer la venue, et qui est dans le monde déjà maintenant» (4, 2 et 3). Peu avant, Paul écrivant aux Corinthiens à propos de paroles prophétiques, proposait un critère permettant de distinguer les paroles vraies des fausses. Le voici: quel est le témoignage rendu à Christ? (I Cor. 12, 3). Jean adopte la même manière de voir, en s’exprimant toutefois un peu différemment, à cause de la doctrine courante à ce moment-là (doctrine docétique). Mettez à l’épreuve les prophètes, demandez-leur si Jésus est venu dans la chair ou pas! S’ils affirment ce fait, alors il faut les reconnaître comme parlant par l’Esprit de Dieu; sinon, ce n’est pas l’Esprit de Dieu qui parle par eux, mais l’esprit de l’Antichrist!
Les mots «tout esprit qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chair» peuvent avoir une signification plus étendue qu’une simple négation de Son incarnation, bien que cette pensée soit primordiale pour Jean. Ce refus d’admettre l’incarnation est cité dans I Jean 2, 18 et 22 comme un signe de l’Antichrist; l’esprit du grand Antichrist de la fin de la présente dispensation était déjà présent et opérait par le moyen de ces divers antichrists, lesquels refusaient de reconnaître, de professer Jésus. Ainsi, quelle que soit l’éloquence des (soi-disant) prophètes, quelles que soient leurs explications, l’épreuve de leur témoignage quant à Christ et quant à la vérité de sa doctrine forme la base de notre jugement à leur égard.
«Pour vous, mes petits enfants, vous êtes venus de Dieu, et vous avez vaincu ces faux prophètes, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde» (4, 4).
Les lecteurs chrétiens de l’apôtre Jean n’étaient pas plus versés dans les questions philosophiques que les faux prophètes; cependant, en refusant de se laisser persuader par eux, les chrétiens les ont vaincus. Ils purent le faire en raison de l’habitation du Saint-Esprit demeurant en eux et dont l’onction (soit une force spirituelle intégrée, dominant l’être intime) leur impartissait, leur donnait la vraie connaissance, en les rendant capables de s’attacher à la vérité et de rejeter l’erreur. Si celui qui est en vous est bien l’Esprit-Saint, alors celui qui est dans le monde est l’esprit d’erreur (ou bien comme il est écrit dans Eph. 2, 2, «l’esprit qui agit maintenant dans les enfants de rebellion».)

Le contraste avec l’esprit du monde
«Ils sont du monde; voilà pourquoi ils parlent selon le monde; et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n’est point de Dieu ne nous écoute pas. C’est par là que nous reconnaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur» (4.5-6).
Pourquoi une classe d’hommes est-elle dénommée «du monde»? A cause de la philosophie avec laquelle ils désirent accommoder l’évangile, lui enlevant son caractère de bonne nouvelle et par conséquent sa valeur; cette philosophie est la sagesse courante, séculaire de l’homme, l’opinion admise. Nous avons vu qu’aucune forme de «mondanité» n’est plus inamicale au christianisme que cette recherche de lier ce qui est de Dieu à ce qui est de l’homme, de la terre. Cet essai de lier ces deux valeurs plaît au monde, car cela correspond au désir de la chair et de l’heure. Cette tendance, agréable à la chair, passera, aura sa fin, car la face de ce monde change, mais la vérité de l’évangile n’aura pas de fin. Cette Bonne Nouvelle est de Dieu; le peuple de Dieu la reconnaît par le témoignage intérieur de l’Esprit-Saint dans les coeurs (voir 5,7-11). Ce peuple n’est ainsi pas en danger de confondre l’Esprit de vérité avec l’esprit d’erreur, l’esprit qui égare les hommes (voir 2, 26).


(d’après le Witness, avril 1968).



L’Eglise marchant ici-bas pendant l’absence de Jésus est appelée à témoigner au monde, par sa marche spirituelle et céleste, que ce Jésus qu’il a rejeté, vit au plus haut des cieux, puisqu’Il produit en elle, par son Esprit, ses sentiments et ses affections célestes.

Déclin dans le témoignage de l’Eglise
Avec l’attente journalière du Seigneur ont disparu l’union des disciples, leur séparation du monde, la vie spirituelle et céleste qui les distinguait au commencement. Quand le serviteur a dit en son coeur: «Mon maître tarde à venir», il s’est mis à battre ses compagnons de service, à manger et à boire avec les ivrognes! (Mat th. 24, 48-49).
Quand l’Eglise a cessé de regarder en haut pour attendre le Seigneur des cieux, elle a regardé en bas pour chercher son repos, ses aises, des richesses, des honneurs; elle est devenue terrestre, ennemie de la croix de Christ, s’unissant au monde jusqu’à lui donner droit de cité au milieu d’elle, à prostituer son culte, sa cène. Enfin, elle a mis sa gloire dans ce qui fait sa honte.
Non seulement les chrétiens se sont unis au monde, mais ils se sont aussi séparés entre eux. Au lieu de témoigner de l’unité de l’Esprit qui l’animait par l’unité du corps, l’Eglise s’est divisée en d’innombrables partis, distingués par des noms d’hommes, de nations ou de doctrines. Ah! ce n’était pas ce que le Seigneur demandait pour elle, quand il disait: «Que tous soient un, ainsi que toi Père, tu es en moi et moi en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous et que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé »(Jean 17, 21).

Témoignage de l’Eglise à son début
Ce n’était pas non plus le spectacle qu’offraient les premiers disciples, quand ils étaient tous ensemble en un même lieu et que «la multitude de ceux qui croyaient n’était qu’un coeur et qu’une âme» (Actes 2, 44- 47; 4, 32). Aussi une grande grâce était sur eux tous et plusieurs croyaient.
Il est vrai que cette heureuse manifestation de l’unité avait déjà reçu de graves échecs à Corinthe, quand l’un disait: «Moi, je suis de Paul», un autre: «Moi d’Apollos» (1 Cor. 1, 11-12). C’était le mystère d’iniquité se mettant en train (2 Thess. 2, 3-8). Cependant, le mal était loin d’avoir l’étendue qu’il a aujourd’hui.
L’unité en gloire
L’unité en gloire est celle dans laquelle seront «un» tous les saints lorsqu’ils apparaîtront dans la même gloire que Christ. En la voyant, le monde connaîtra ce qu’il n’a pas voulu croire: que le Père a envoyé le Fils et nous tous les croyants sommes aimés du même amour que lui (Jean 17, 23).
Chrétien, «connaissant que c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru: la nuit est fort avancée et le jour s’est approché; rejetons donc les oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière» (Rom. 13, 11-14).




Puis-je vous poser une question? Lisez-vous des journaux? Un chrétien doit-il se tenir au courant des idées, des tendances de la politique de ce monde? Ou doit-il les laisser de côté?
«La figure de ce monde change» ( I Cor. 7, 31).
En général, il semble bon que le chrétien soit informé de ce qui se passe autour de lui. Il est appelé à avoir les yeux ouverts. Doublement! La Bible parle et avertit. Voyez au chapitre 24 de Matthieu: «Le ciel et la terre passeront».
Quand et comment? Cette prophétie de Jésus ne nous donne que quelques jalons, quelques points de repère, et cest à nous, chrétiens, davoir les yeux de la foi renseignés par la Parole et ouverts sur les événements de ce monde: «Quand vous verrez tout cela, sachez que le Fils de lhomme est proche, quil est à la porte».
«Mais mes paroles ne passeront point» (Matt. 24, 35) Sil est bon pour le chrétien dêtre informé de la vie de sa ville, de son pays, il ne doit pas se nourrir de la politique, cest-à-dire quil ne doit pas faire des choses de ce monde la base et la source de sa vie intérieure, de ses pensées, de ses méditations et de ses luttes. Le chrétien possède, comme dautres, une carte civique ou un passeport de sa patrie terrestre. Mais il possède un autre passeport pour la patrie céleste – un passeport non écrit de main dhomme, mais de source divine. Cest un sceau sur le coeur, invisible, apposé par lEsprit de vérité. Le chrétien a ainsi une double nationalité! Aussi lui est-il donné une double intelligence, une pour se conduire sur le plan terrestre, une seconde sur le plan céleste (Eph.1).

Le livre
La Bible révèle à nos yeux dhommes le plan de Dieu pour lhumanité. Nous la croyons inspirée du commencement à la fin (II Tim. 3, 16). Nous la révérons. Une preuve de linspiration divine de la Bible réside dans le fait quelle nourrit vraiment celui qui la médite; elle nourrit son âme, son intelligence, son coeur; elle lui fait du bien. Elle est pour lui un guide, une lumière, un encouragement; elle est un baume, un parfum jusquà la fin.

La pensée de Dieu
Disons-le premièrement, cest par des paroles de la Bible que le chrétien est parvenu au salut, quil a pris conscience de Dieu, de Jésus-Christ, quil a accepté le pardon de ses fautes. Cest pour cela que le «racheté, le sauvé» lit la Bible. Il y a là des vitamines de tout genre: récits intéressants, poésie, sermons, biographies, lettres damour, proverbes, paroles, préceptes de morale, histoire dune branche de lhumanité. La lecture de la Bible donne la pensée de Dieu.
Si vous ne possédez pas ce livre, faites-en lacquisition dès que vous le pourrez. Un Nouveau Testament de poche est précieux. Il peut être porté sur soi et être utile pour profiter dun instant de repos. Ce livre deviendra sûrement votre ami.
Lisez la Bible selon un plan. Dabord le Nouveau Testament. Il y a plusieurs manières den faire létude. Faites-le dune façon suivie. Le Saint-Esprit vous est promis comme instituteur ou professeur. Dans la prière, demandez son aide: «II vous conduira dans toute la vérité» (Jean 16, 13).

Autres livres
Il y a, dans tous les pays francophones, des librairies évangéliques. Si vous le pouvez, achetez aussi quelques bons livres: commentaires, études, biographies, un dictionnaire de la langue française. Examinez attentivement le contenu dun livre: donne-t-il à Jésus-Christ sa vraie place de Fils de Dieu? Annonce-t-il labsolue nécessité de la régénération par loeuvre de Christ sur la croix? Alors, cest un bon livre. Si possible, aussi, ajoutez à cela labonnement à un bon journal chrétien.

En résumé
gardez pour la Bible la première place. Dieu nous parle par ce moyen. Cest une Parole de VIE ETERNELLE.