PROMESSES

La ville de Troie, située sur une colline en Asie mineure, fut découverte par un archéologue allemand. Elle fait l’objet d’une légende instructive. Dans l’antiquité, Troie fut assiégée par les Achéens pendant dix ans. Grâce à un stratagème habilement conçu, les Grecs vainquirent finalement cette ville. Ils feignirent de se retirer de la ville en laissant sur place un énorme cheval en bois. Les Troyens sans méfiance amenèrent ce cheval à l’intérieur de la ville et refermèrent les portes derrière eux. Ce fut leur perte, car l’intérieur du cheval cachait l’élite des guerriers ennemis. Durant la nuit, ils sortirent du cheval et allèrent ouvrir les portes de la ville pour y introduire leur armée cachée en dehors des murailles.

Il est instructif de tirer un parallèle avec l’Eglise de Jésus-Christ et son ennemi, le diable, contre les manoeuvres duquel Paul avertissait les Ephésiens. Le Malin est le chef de la puissance de l’air, d’autant plus redoutable qu’elle est invisible, étant composée des esprits du mal.

Cette guerre sans merci dure depuis bientôt 2000 ans, Satan lançant ses trais enflammés contre l’Eglise. Il suffit de lire des ouvrages sur la longue marche douloureuse de l’Eglise de Jésus-Christ à travers tous ces siècles (1). Il est vrai que l’Eglise a subi plus de défaites venant de l’intérieur, par manque de vigilance, que par les persécutions ouvertes venant de l’extérieur. Les hérésies ont toujours été une sorte de cheval de Troie qui se sont infiltrées à l’intérieur du peuple de Dieu pour causer ensuite d’immenses dégâts spirituels (2).

Et Satan continue à déployer sa stratégie subtile et perfide. Jamais l’Eglise n’a été autant noyautée par des hérésies aussi douces et subtiles que celles qui sévissent à présent. Il est très probable que nous vivions les derniers jours, donc des temps difficiles. Nous assistons à une déchristianisation progressive. Simultanément, le mouvement du New Age est en train de prendre des dimensions mondiales (3). Il prépare son assaut sur l’Eglise depuis l’extérieur et depuis l’intérieur, avec son amalgame d’idées tirées de l’humanisme, du panthéisme, de l’hindouisme, du christianisme, de la parapsychologie, de la dynamique de groupe, du féminisme, de l’évolutionnisme, du spiritisme, de l’astrologie, de la théologie moderne et de la Révolution française avec sa devise «liberté, égalité et fraternité». Serait-ce la préparation de l’avènement de l’antichrist et de sa domination sur les habitants de la terre telle que l’Apocalypse nous la décrit?

L’Eglise court le danger de se laisser neutraliser faute de réaction saine. Elle est en train de perdre ses bases de théologie biblique solide. D’une part, elle est assaillie par une dissolution des valeurs éthiques. L’influence des «nouvelles moeurs» se fait profondément sentir par rapport à l’avortement, au divorce, à la cohabitation, au féminisme, à l’anti-autoritarisme et à la discipline en général.

D’autre part, la recherche de tout ce qui fait sensation, du spectaculaire, de ce qui est exotique et irrationnel caractérise notre époque. On est en même temps en quête du «bien-être» sous quelque forme que ce soit. L’Eglise n’échappe malheureusement pas à cet esprit. On est à la recherche de miracles, de visions, de prophéties, de révélations. J. I. Packer parle d’une philosophie qui a repris vie de nos jours, l’eudémonisme (4), un nouveau cheval de Troie. C’est un système moral qui a pour objet primaire le bonheur de l’homme. Il se caractérise par un désir de libération de tout ce qui n’est pas plaisant (5). Dieu, sur notre demande, doit immédiatement enlever tout ce qui est désagréable pour nous. Nous devons nous «sentir bien dans notre peau». C’est le culte de la douceur («softness» comme l’appellent les Américains), où l’on a recours à toutes les techniques du raffinement des plaisirs psychiques, intellectuels, esthétiques, sensuels, gastronomiques, et j’en passe. C’est la philosophie hédoniste, où toute activité repose sur la poursuite du maximum de satisfactions.

Un énorme danger guette l’Eglise de nos jours. La théologie biblique est discréditée, et du même coup l’enseignement biblique solide sur Dieu, la Trinité, l’homme, le péché, la rédemption, l’Eglise, les dons et les ministères, ce qui a facilité l’infiltration d’une théologie de l’expérience, qui cadre bien avec le courant populaire de «vivre quelque chose», d’avoir de «l’instantané» sur désir. C’est le phénomène charismatique qui s’introduit dans les Eglises et les neutralise. Le dénominateur commun n’est plus l’unité organique produite par le Saint-Esprit à la nouvelle naissance, mais une expérience subjective, subséquente ou non à la conversion, qui aboutit en général au «parler en langues». Faute d’un enseignement biblique sain et vigoureux produisant une croissance spirituelle normale, beaucoup d’assoiffés sont séduits par cette recette. Puis, insensiblement ils s’éloignent de la Bible, en glissant sur la pente de leurs propres expériences et visions. On passe ainsi de l’objectif au subjectif, forme subtile d’eudémonisme où l’on s’établit soi-même comme centre. Ce phénomène favorise aussi l’oecuménisme sans discrimination.

L’apôtre Paul nous exhorte solennellement de demeurer fermes et de retenir les instructions telles qu’il les avait transmises (2 Thes 2.15; 3.6). La Bible est pleinement suffisante pour nous enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice (2 Tim 3.16); c’est d’elle que nOUS tirons nos directives. Je crains que ce courant qui gagne les églises un peu partout les détourne finalement de ce que nos réformateurs et hommes de réveil des siècles passés nous ont donné: La Parole de Dieu, rien que la Parole de Dieu et toute la Parole de Dieu.

Il nous faut opérer un retour à cette Parole avec une entière soumission à son autorité dans nos pensées et dans nos vies. Dieu cherche des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4.24), qui sont nés de l’Esprit (Jean 3.6), qui sont sauvés par Jésus-Christ en vertu de son oeuvre expiatoire à la croix. Nous devons l’adorer et le servir rationnellement, consciemment et activement. Sa Parole seule est la vérité (Jean 17.17), car il est la vérité (Jean 1.17; 14.6).

La vie présente est notre préparation pour la vie future avec le Seigneur, dans l’au-delà. En attendant ce jour glorieux, nous devons admettre que l’imperfection et les souffrances, conséquences du péché, sont des réalités auxquelles nous devons faire face. Mais, nous vivons de l’espérance de la gloire, du Christ en nous (Col 1), et notre marche est celle de la foi dans toute sa plénitude, en attendant le glorieux retour de Christ, qui changera nos corps corruptibles d’humiliation en corps incorruptibles de gloire (Phil 3.20-21). Gloire à Dieu en Christ, en qui nous avons tout pleinement; maintenant et à jamais (Col 2.10).

H. Lüscher

Notes

(1) «Le pèlerinage douloureux de l’Eglise fidèle à travers les âges» de E. H. Broadbent; éditions «Je sème»
(2) «Heresies» de Harotd O. J. Brown, 1984:
éditions Doubleday & Co Inc., Garden City, New York;
«The History of Doctrines» de Louis Berkhof. édition 1975;
éditions «The Banner of Truth».
(3) «Zeitanalyse New Age» de Katrin Lederrnann;
édition spéciale du journal «Ethos», Schwenge1er Verlag, B. P. CH-9442.
(4) «Eudémonisme» vient du grec «eudaimôn» (heureux). Ce terme du grec classique ne se trouve pas dans la Bible.
(5) «Hot Tub Religion» de J. I. Packer 1987. page 79;
éditions Tyndale House Publishers, Inc. Wheatons. Illinois USA.


Chronique de livres

Titre: Salut et guérison (23 pages)
Auteur: H. A. Ironside et W. W. Vine
Editeur: Service d’orientation biblique, 707, av. Maskinongé, Sainte-Foy, Québec G1X 2N5 Canada, $ can. 1.50
Diffusion: pour la France: Maison de la Bible Paris
pour la Suisse: Maison de la Bible Genève

Les auteurs de cette excellente brochure répondent aux questions: «Dieu promet-il la guérison comme une partie intégrante du salut de notre âme?» «La maladie physique est-elle sur un pied d’égalité avec le péché?» «Le texte d’Esaïe 53.4, cité par le Seigneur dans Matth 8.16-17 ( ), signifie-t-il qu’un enfant de Dieu ne devrait plus être malade?»

Le premier exposé de H. A. Ironside affirme avec clarté que le passage dans Es 53.4 «ne se réfère pas à l’expiation sur le croix, mais explique un fait survenu durant le ministère terrestre de notre Seigneur» (p. 9). Sa compassion et sa sympathie pour les affligés et les souffrants firent de lui «l’homme de douleurs», «habitué à la souffrance». Il porta réellement les douleurs des autres, et il le fait encore maintenant. Ce fut aussi le cas de Paul, qui suppléait dans sa chair «à ce qui manque aux afflictions du Christ pour son corps qui est l’Eglise» (Col 1.24).

Etreint par cette sympathie profonde, Jésus guérissait les malades en accomplissant ainsi Es 53.4 (Matth 8.17). La guérison physique n’est pas une partie intégrante du salut de notre âme, car si elle était comprise dans l’expiation, comment expliquer l’écharde dans la chair de Paul (2 Cor 12,7-9), la maladie d’Epaphrodite (Phil 2.25- 30), celle de Timothée (1 Tim 5.23) et de Trophime (2 Tim 4.20)?

Ce n’est qu’au retour de Jésus-Christ que son oeuvre rédemptrice aura comme conséquence la rédemption de nos corps (Rom 8.23-25).

Le second exposé de W. E. Vine souligne qu’en aucun temps avant la croix le Seigneur n’a expié des péchés. C’est à la croix du Calvaire qu’il les a portés (1 Pi 2.24), dans le sens de les expier. Quand le sujet est le péché, «porter» a le sens «d’expier». Dans les autres passages, «porter» signifie simplement «supporter le poids, se charger d’un fardeau» (Matth 8.17). La maladie et les infirmités ne sont pas des péchés, mais la conséquence du péché. L’enseignement erroné qui veut intégrer totalement la guérison dans l’expiation est contraire à la doctrine biblique de l’expiation.

L’auteur rappelle aussi que les personnes guéries par les apôtres étaient presque sans exception inconverties. Aucune exigence ne leur avait été imposée, sinon de croire de tout coeur et avec simplicité au Seigneur Jésus. Il n’y avait pas de différence entre «la foi pour être sauvé» et celle «pour être guéri». Notre responsabilité est d’annoncer la rémission des péchés et la justification par la foi en l’efficacité de l’oeuvre expiatoire de Jésus. Si nous promettons la délivrance des maladies physiques sur la même base, nous quittons le fondement biblique et annonçons un autre Evangile. En revanche, nul chrétien fondé dans les Ecritures ne contesterait que Dieu dans sa souveraineté guérit miraculeusement encore aujourd’hui, mais quand il veut, où il veut et comme il veut. Nous devons sans cesse avoir la compassion de Jésus pour les souffrants et prier avec ferveur pour que le Seigneur intervienne selon sa divine volonté.

H.Lüscher


Les enseignements de l’Ancien Testament (19)

Introduction

Dans le livre de Daniel, l’attachante figure du prophète apparaît sous différents éclairages, qui mettent chacun en valeur un aspect particulier de sa riche personnali­té. Jeune déporté juif à Babylone, avec le peuple d’Israël, Daniel demeura fidèle à son Dieu, même au travers de circonstances parfois dramatiques, et jusque dans les périlleuses fonctions de premier ministre du plus grand empire de l’époque, sous plusieurs rois successifs.

Il fut un homme de cour, sans aucun compromis, dans un monde corrompu. Seule sa relation permanente avec Dieu permit cette performance exceptionnelle. Comme homme de foi, Daniel a montré les possibilités insoupçonnées offertes à quiconque prend au sérieux la parole de Dieu et s’y conforme. La foi chrétienne reste une puissance victorieuse du monde moderne, pourtant si fier de ses étonnantes réalisa­tions. Il nous reste à envisager Daniel comme homme bien-aimé de Dieu.

Ainsi sont mises en évidence:
– par l’homme de cour: la protection de- Dieu sur les siens dans le monde:
– par l’homme de foi: la souveraineté de Dieu sur un monde impie;
– par l’homme bien-aimé: l’approbation de Dieu sur une vie qui lui est consacrée chaque jour.

I. Daniel, homme bien-aimé

C’est dans deux circonstances distinctes qu’un envoyé de Dieu a délivré à Daniel l’enviable certificat d’homme bien-aimé de Dieu (Dan 9 et 10).

1. Daniel 9

 A juste titre, ce chapitre est considéré comme la clé de la prophétie biblique, avec la révélation des 70 «semaines» (v. 24-27). Mais il est instructif aussi par l’état d’âme du prophète.

a) Le royaume de Babylone s’est effondré sous l’invasion médo-perse (v. 1). On peut tout redouter de ce changement. Mais, face à ce monde dont la figure passe (1 Cor 731), Daniel n’est ni inquiet ni ébranlé. Il se plonge d’autant plus dans les Ecritures et s’attend à l’accomplissement de la promesse de Dieu de sauver son peuple de la captivité (Jér 25.11).

b) Il recherche Dieu, prie, jeûne et s’humilie publiquement (v. 3).

c) Il en appelle au Dieu qui tient ses promesses, même quand son peuple s’est détourné de lui (cp. 2 Tim 2.13). Il plaide la fidélité de Dieu, pour l’amener à tenir parole (v. 4). Prendre Dieu au mot, quelle tactique efficace! C’est la foi.

d) Lui-même irréprochable, Daniel s’identifie pourtant à son peuple, coupable d’abandon. Il confesse en détail les péchés d’Israël (v. 5-6), comme si c’était les siens!

e) Son appel à la compassion de Dieu (v. 9) prouve qu’il connaît bien son Dieu, le Dieu miséricordieux qui pardonne, tout en restant le Dieu juste et sain mis en évidence par la loi de Moïse.

f) Le verset 15 marque le tournant de la prière. Après la confession des péchés et l’appel au secours, le «et maintenant» ouvre la voie à l’action divine (cp. Act 4.29).

g) L’admirable conclusion des versets 17 à 19 ne pouvait rester sans effet. Les vrais mobiles du prophète y apparaissent. Que cherche-t-il par sa prière? La gloire de Dieu et l’honneur dû à son nom, ce nom invoqué sur sa ville de Jérusalem et sur son peuple d’Israël.

2. Daniel 10

Plus tard, très âgé, Daniel reçoit encore une autre révélation de la part de Dieu.

a) Les 70 «semaines» révélées n’ont pas épuisé sa soif du mystérieux plan de Dieu pour Israël. Il va donc continuer à prier. A cause du dominateur impie du royaume de Perse, qui empêche le passage de l’information divine pendant 21 jours (v. 13), Daniel en tombe malade ces trois semaines (v. 2-3). Il prolonge son jeûne! Enfin, par une vision glorieuse, le Seigneur rejoint le coeur de celui qui l’a appelé.

b) Daniel perd le peu de forces qui lui restaient (v. 8-9, 16-17).

c) Au seuil de l’épuisement complet, à deux reprises (v. 11, 19), il retrouve son assise après s’être entendu appelé «homme bien-aimé». Sans cette parole de Dieu, il n’aurait pu nous laisser l’admirable chapitre il sur l’avenir d’Israël, et dont la fin conduit à la grande tribulation annoncée en Mat 24.15-22.

II. Jésus, fils bien-aimé

C’est aussi dans deux circonstances marquantes que Jésus a reçu du ciel une déclaration inoubliable. Toutefois, à Daniel, c’est un envoyé de Dieu, sous forme humaine, qui s’adresse à un homme. A Jésus, c’est la voix du Père lui-même, qui honore le Fils, dont la parole fera autorité, non seulement pour Israël, mais pour toutes les nations.

1. Le baptême (Mat 3 13-17, Marc 1.9-11; Luc 3.21-22)

Surpris de voir venir Jésus, Jean-Baptiste refuse d’abord d’admettre, à son baptême de repentance, l’homme sans péché, qui n’en avait pas besoin. Comme autrefois Daniel dans sa prière, Jésus s’identifiait à son peuple coupable, qui avait tant besoin de repentance.

Par ce baptême en public, Jésus s’humilie, en se mettant au rang des pécheurs. Mais aussitôt le Père honore le Fils par une déclaration publique qui lui confère l’autorité souveraine de Dieu, celle qui n’émane pas des hommes.

2. La transfiguration (Mat 17.l-8: Marc 9.2-8; Luc 9.28-36)

Contrairement au baptême pratiqué en public, la transfiguration fut réservée à trois disciples seulement, à l’écart, sur une montagne. Ils gardèrent longtemps la vision de leur Maître glorifié, resplendissant de lumière (Jean 1.14; 2 Pi 1.17-18). Moïse (la loi) et Elie (les prophètes) s’entretenant avec Jésus de sa mort, c’est déjà tout l’Ancien Testament porteur de l’annonce du salut, rendu possible par la croix seulement.

A Daniel fut révélée la délivrance future du peuple d’Israël, à la fin des temps. A la transfiguration, c’est le salut de toute l’humanité qui est en vue. C’est en Jésus que s’accomplit tout le plan de Dieu, pour Israël, pour l’Eglise et pour le monde. Tout devait se jouer à la croix. Sur l’horreur du Calvaire, le soleil a refusé de briller pendant trois heures. La puissance des ténèbres aurait le dessus. Le prince de la vie est entré dans la mort; il a même connu «la seconde mort», la séparation d’avec Dieu (Mat 27.46; Marc 15.34)! Mais, au matin de Pâques, déjà dans la lumière du «jour d’éternité» (2 Pi 3.18), Jésus est apparu rayonnant, «dans la puissance d’une vie impérissable» (Héb 7.16). Quel aperçu déjà sur la montagne de la transfiguration!

III. Chrétien, homme bien-aimé

Chaque authentique enfant de Dieu, né de nouveau par «la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ» (Act 20.21), se trouve, lui aussi, reconnu comme un bien-aimé de Dieu, et cela également sur deux plans distincts.

1. Sa position devant Dieu

Dès qu’il accepte le salut par grâce, offert en Jésus-Christ, «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rom 4.25), le croyant n’est plus sous le juge­ment de Dieu. Christ l’a subi à sa place sur la croix, une fois pour toutes. Désormais le chrétien est vu «en Christ», non avec sa propre justice, résultant d’oeuvres ac­complies selon une loi, mais couvert par la justice de Dieu, celle qui s’obtient moyen­nant la foi (Phil 3.9). Ainsi Dieu «nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Eph 1.6). Ce terme de «bien-aimé» de Dieu, propre à chacun de ses enfants, revient souvent dans les épîtres, en relation avec cette position initiale du racheté de Jésus-Christ (Rom 1.7; Col 3.12: 1 Tim 6.2; Jude 1). N’oublions jamais le prix payé par Dieu pour nous acquérir cette position « à la louange de la gloire de sa grâce» (Eph 1.6).

2. Sa marche dans le monde

Mais ce terme de «bien-aimé de Dieu» ne doit pas faire illusion; il n’épargne pas au croyant les dangers de ce monde. Ni Daniel ni Jésus n’en furent épargnés. C’est même à bout de forces que Daniel fut appelé bien-aimé. Les chrétiens du 20e siècle ne doivent pas s’attendre à mieux que leurs devanciers (1 Pi 4.12). Etant des bien-aimés de Dieu, les disciples ont à marcher dans cette vie, «comme lui a marché» (1 Jean 2.6). C’est pourquoi ils ne doivent pas se venger eux-mêmes (Rom 12.19), ni se laisser gagner par l’idolâtrie (1 Cor 10.14), mais au contraire être fermes (1 Cor 15.58), se purifier de toute souillure (2 Cor 7.1), accepter les Ecritures pour leur édification (2 Cor 12.19), devenir imitateurs de Dieu (Eph 5.1) et continuer à s’édi­fier eux-mêmes (Jude 20).

Les destinataires des épîtres sont des bien-aimés de Dieu, mais aussi les bien-aimés des auteurs de ces lettres (I Thes 2.9!). La valeur du racheté de Christ est prioritaire; c’est un frère «pour lequel Christ est mort» (Rom 14.15; 1 Cor 8.11). L’amour fraternel met l’Eglise en paix!

Conclusion

Pour séduire Eve en Eden, le diable jeta le doute sur l’amour de Dieu, puisqu’il leur interdisait de manger le fruit d’un seul arbre! Aujourd’hui encore, face à des silences de Dieu, parfois on s’interroge. Certes, les voies de Dieu peuvent nous surprendre, et nos projets échouer, mais Dieu a prouvé son amour à la croix, lorsque nous étions encore des pécheurs (Rom 5.8). Jamais nous ne connaîtrons l’abandon de Dieu que connut le «Fils bien-aimé»!

Non, ne doutons jamais de l’amour de Dieu, «car Dieu est amour» (1 Jean 4.8,16).

Jean Chopard


1. Le premier fait communiqué par l’Ecriture sainte, c’est qu’au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Une affirmation semblable se trouve au commence­ment de l’Evangile de Jean. Ce même fait, la création de tout ce qui existe grâce à la seule volonté du Dieu tout-puissant et par sa parole, sera souligné dans les plus anciens symboles de notre foi, c’est-à-dire le symbole des Apôtres et le symbole du concile de Nicée de l’an 325 après Jésus-Christ, le premier concile oecuménique. Ceux-ci confessent que Dieu, le Père tout-puissant, créa tout ce qui existe, les choses invisibles autant que visibles.

2. De cette priorité accordée à la doctrine de la création divine, et par l’Ecriture sainte et par les grandes confessions de foi chrétiennes, ressort notre conviction que l’affirmation du fait de la création de l’univers par la volonté de Dieu est d’une importance capitale pour la vie et la pensée de chaque chrétien.

3. Les sciences humaines, ayant pour objet l’étude des structures de l’univers réel, vont à la rencontre de cette vérité théologique, pour autant qu’elles se basent sur la découverte des réalités scientifiques. Etant donné que 1’Ecriture sainte, la parole véritable de Dieu, ne contient ni erreur de fait ni contradiction, il est évident que les vérités découvertes par les sciences naturelles humaines doivent correspondre aux assertions de la Bible.

4. Pour cette raison, la foi chrétienne n’a aucune raison de craindre les progrès des sciences aussi longtemps que celles-ci se bornent à rester dans les limites propres à elles-mêmes et à la limitation humaine. Si un conflit semble exister entre une vérité scripturale et des faits découverts par une science ou des sciences humaines, il doit être le résultat, soit d’une interprétation fausse de l’Ecriture, soit de données scientifiques inexactes, soit d’une conclusion mal tirée de faits exacts.

5. De manière générale, les soi-disant conflits entre la Bible et la foi chrétienne d’un côté, et les sciences naturelles de l’autre, sont la conséquence d’une extra­polation injustifiée des connaissances scientifiques ou bien de la doctrine biblique. Dans l’état d’esprit actuel de la majorité de nos contemporains, la faible connais­sance du contenu de la Bible et le respect presque religieux accordé à la science provoque l’impression que la foi serait contredite par la science. C’est contre cette fausse impression que nous devons prendre position.

6. Le point de départ de chaque pensée vraiment chrétienne et biblique, c’est la parole divine elle-même, comme elle nous a été transmise avec une parfaite fidélité à l’égard de l’intention de son Auteur divin dans l’Ecriture sainte. Les expressions habituelles telles que infaillibilité, absence de toute erreur et de toute contradiction, digne d’une confiance absolue, ne sont que l’expression de la reconnaissance due à l’Auteur de cette parole biblique.

7. Bien que la pensée humaine, faillible qu’elle est et sera toujours, ait déjà fait de grandes erreurs de compréhension et d’interprétation dans le traitement de l’Ecri­ture sainte, et qu’elle continue à en faire, nous devons souligner notre conviction que de telles erreurs ont toujours leur origine dans notre propre faiblesse et ne compromettent point l’autorité absolue de la parole du Dieu de vérité. Quant aux sciences humaines, bien qu’elles soient en mesure de découvrir des vérités impressionnantes et d’une grande ampleur, elles sont elles-mêmes toujours menacées d’être griève­ment compromises par la faillibilité et souvent par la malhonnêteté humaine. Pour cette raison, nous voulons affirmer notre confiance dans l’infaillibilité de la Bible avant d’aborder tout problème où les données bibliques pourraient être mises en question ou même contredites par quelque conclusion d’une science humaine.

8. En demandant aux dévoués des sciences naturelles qu’ils se rendent compte de la tentation constante de se vanter de leurs succès réels et imaginaires et d’oublier les limites de leurs capacités, nous reconnaissons également le danger qu’un théolo­gien ou un simple chrétien puisse tomber dans une erreur du même ordre.

9. La naissance de l’univers à savoir de la matière, de l’espace et du temps (creatio ex nihilo) est un événement si grand que l’homme ne peut le regarder, examiner et décrire que d’une manière partielle et fragmentaire. Etant donné le désir de l’homme de tout vouloir comprendre de manière globale, c’est naturel pour lui de protester contre ses propres limitations et d’essayer de les surmonter.

10. Les grandes étapes de la création qui sont traitées dans la description biblique sont au nombre de trois: la cosmogénèse (l’origine de l’univers), la biogénèse (l’ori­gine de la vie), et l’anthropogénèse (l’origine de l’humanité). Chaque étape fait l’objet d’une ou même de plusieurs sciences spécialisées. La confrontation entre la foi biblique et la science naturelle humaine, ou (encore plus grave) une foi démesu­rée en les pouvoirs de la science, exigera toujours une démarcation exacte de la question en cause et des vrais ou prétendus désaccords. De manière générale, nous devons toujours réaffirmer notre confiance que l’Ecriture sainte est absolument digne de foi; de manière particulière, nous sommes dans l’obligation d’examiner chaque question différente de la manière qui lui convienne.

Conclusion

 En principe, toute science humaine devrait reconnaître ses limites et s’abstenir de faire des extrapolations et de tirer des conclusions qui la dépasse. En effet, toute science humaine a des adeptes qui s’empressent de se vanter de la supériorité pré­tendue de leur science à la foi chrétienne. L’ultime conclusion d’une telle vanité, c’est une attaque acharnée contre la vérité fondamentale de la création divine, qui constitue le fondement de la révélation biblique et de notre foi salvatrice. Une telle attaque, bien que fondée sur des prétentions injustifiées, peut faire vaciller la confiance des chrétiens mal préparés à l’examiner et à la réfuter. Pour cette raison, nous nous engageons dans le combat ainsi décrit par l’apôtre Paul: Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ (2 Cor 10,5).

H. O. J. Brown


2.28-3.8: Elaboration du test de l’obéissance morale

Jean élabore les 3 tests: test moral – obéissance/justice: 2.28-3.10
test social – amour: 3.11-18
test doctrinal – la vérité sur Christ: 4.1-6

Entre-deux: notre assurance et le coeur qui nous condamne (3.19-24).
Jusqu’à présent, le croyant a été décrit comme celui qui connaît Dieu, qui est en Christ, qui est dans la lumière, qui demeure dans le Père et le Fils.
Nouvelle caractéristique au v. 29: il est né de lui
(à savoir: il y a un engendrement divin: le don de la vie de Dieu)

En voici les conséquences: – il pratique la justice (2.29)
– il ne pratique pas le péché (3.9)
– il aime son frère (3.10)
[- il croit que Jésus est le Christ (5.1)]

Jean associe le test moral aux deux apparitions de Christ:
son avènement, futur: 2.28; 3.2
sa première venue, passée: 3.5,8

1. La conduite chrétienne associée au retour de Christ (2.28-3.3)

v. 28: Jean utilise 2 mots pour décrire le retour de Christ:

1. «phanerosis» = apparition manifestée
2. «parousia» = venue (avènement), mot utilisé pour la venue d’un roi ou
empereur (litt. «présence» personnelle, visible)

Q1. Quelles seront les 2 réactions à sa venue?
v. 29: né de lui – Q2. Qui est «lui»?
        Q3. Quelle est la preuve de la nouvelle naissance?
3.1: né de Dieu = enfant de Dieu (donc de nature divine!)
        Cette naissance est due à l’amour du Père qui donne son Fils, et à l’amour du Fils qui se donne (Jean 15.9).

Litt. quelle manière d’amour (manière dans le sens «de quel pays»). L’amour de Dieu est si étrange au monde qu’on demande: «De quel pays peut-il bien venir?»
enfants de Dieu = non seulement un titre, mais un fait!

Q4. Pourquoi est-ce que le monde ne nous connaît pas?
C’est pourquoi notre vie est cachée avec Christ en Dieu (Col 3.3). Elle n’est donc pas visible, mais sera révélée comme un fait (Rom 8.19).

v. 2: Ce que nous sommes maintenant n’apparaît pas au monde (mais nous le sa­vons).

Ce que nous serons ne nous apparaît pas encore (nous ne le savons pas).

Cela montre que 2.27 n’est pas à prendre littéralement. Les prophètes de l’AT connaissent ce que Dieu a voulu leur révéler, pas plus. De même les apôtres.

Q5. Que savons-nous sur notre condition future?
Q6. Pourquoi n’est-ce qu’une espérance?
Q7. Quel est le contenu de cette espérance?
Q8. Quel est l’effet de cette espérance?
Q9. Et de quelle manière?

2. La conduite chrétienne associée à la première venue de Christ (3.4-10)

But de la première venue: 1. ôter les péchés, 2. détruire les oeuvres du diable.

Q10. Quelles 2 choses Jean dit-il sur le péché?

Continuer de pécher montre qu’on s’oppose au but de la première venue de Christ.

3. Sur le péché

v. 4-7: La nature du péché (iniquité)

Définition: Le péché est la transgression de la loi (litt. licence, absence de loi).
Il est rébellion active contre la loi de Dieu (= sa volonté).

v. 5: Christ est apparu pour ôter les péchés

Q11. Comment?
Il n’y a pas de péché en lui:

La nature sans péché de Christ n’appartient ni à sa préexistence,
ni aux jours de sa chair,
ni à sa condition céleste actuelle,

mais à l’essence de sa nature éternelle.

Donc: Puisque sa nature éternelle est sans péché,
puisque le but de sa venue historique est d’ôter le péché:

Quiconque demeure en lui ne pèche pas
et quiconque pèche ne l’a pas vu et ne le connaît pas.

Puisqu’en lui il n’y a pas de péché, si nous demeurons en lui, nous ne pécherons pas non plus!

Le péché et le Christ sont irréconciliables!

v. 7: Avertissement contre la séduction de dire qu’on est juste sans pratiquer la justice.

Faire, c’est le test d’être!

v. 8: L’origine du péché: le diable
Celui qui pèche est du diable, car il pèche dès le commencement,
c’est-à-dire: dès le début de sa carrière diabolique.

L’oeuvre typique du diable = pécher
L’oeuvre typique de Christ = sauver du péché (raison de sa première venue)
détruire les oeuvres du diable:
«détruire»: repousser, rendre inopérant
«oeuvres»: plan physique: maladie, mort; plan intellectuel: séduire en erreur.

Première étape vers la sainteté: 1. Reconnaître l’iniquité du péché;
2. reconnaître son origine diabolique.

NB. Les difficultés des v. 9-10 justifient une étude spéciale.

Jean-Pierre Schneider

Réponses aux questions

R1. 1. assurance (confiance, hardiesse, liberté); même mot pour le jour du jugement (4.17)
2. honte [litt. »mouvement dc recul»
R2. Christ (qui a envoyé le St-Esprit)
R3. de pratiquer la justice (= l’amour en action)
Donc: La justice (conduite moralement juste), et non la connaissance, est la marque de celui qui est régénéré.
R4. Ils sont si différents que le monde ne les connaît pas plus qu’il n’a connu Christ.
R5. J.-Ch. paraîtra et nous le verrons dans la réalité, car nous serons comme lui (Rom 8.29).
Donc: Pour l’éternité avec et comme le Christ!
R6. Parce que ce n’est pas encore un fait.
R7. Le retour de Christ, le voir réellement, être transformé comme lui.
R8. Se purifier comme lui-même est pur.
R9. Moralement, en lui obéissant (1 Pi 1.22).
NB. Seul son sang purifie de la souillure et de la culpabilité du péché.
R10. v. 4-7: sa nature = l’iniquité (immoralité, corruption, dépravation).
v. 8-10: son origine = le diable.
R11. En les prenant sur lui (Héb 9.28; 1 Pi 2.24; Es 53).

4. Le paralogisme décisif

Supposons qu il serait possible de séparer les techniques thérapeutiques de leur arrière-plan idéologique, de telle manière que leur pratique ne violerait en rien les principes de l’éthique chrétienne, ces techniques ne pourraient-elles pas être utilisées dans la relation d’aide chrétienne?

La réponse doit être négative, car ce raisonnement représente un paralogisme ou faux raisonnement aux conséquences graves, vu qu~il fait abstraction du but principal de toute cure d’âme: la croissance dans la sanctification, dont la conséquence naturelle est la disparition des symptômes psychiques négatifs. Une méthode thérapeutique qui cherche à en libérer par d’autres moyens entrave le processus de la sanctification et va à l’encontre de l’intention de Dieu.

La question se pose: comment la sanctification a-t-elle lieu? Chercher à la favoriser par des méthodes psychothérapeutiques laisse deviner un manque de clarté à l’endroit de la doctrine de la sanctification. Il convient donc ici de définir le concept «sanctification» de plus près.

D’emblée, il est à retenir que la sanctification est la volonté primaire de Dieu pour notre vie: Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification (1 Thes 4.3). Cela signifie l’actualisation de Christ en nous, et non la réalisation de notre propre Moi. Le chrétien appartient à deux mondes: il a une existence terrestre comme tout le monde, mais en même temps aussi une existence céleste (Eph 2.6).

En Christ, nous faisons partie du monde invisible et éternel de Dieu, nous sommes des justifiés, des enfants de Dieu et des cohéritiers de Christ, et nous avons part à la vie et à la substance même de notre Seigneur (Eph 1). Cependant, avec notre corps marqué par le péché, nous vivons encore dans ce monde matériel et passager, bien que nous n’ayons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre… les principes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes (Eph 6.12). Il est d’autant plus difficile pour nous de vivre dans la sainteté que ce qui est charnel en nous prend facilement le dessus. En fait la sanctification n’est rien d’autre qu’un ajustement croissant de notre existence terres:re à l’existence céleste.

Ainsi, ce que nous sommes en Christ (notre existence céleste) et ce que l’on voit à partir de notre comportement (notre existence terrestre) sont souvent en contradiction. Chez les névrosés, cette divergence se manifeste simplement davantage que chez les autres

L’apôtre Paul s’exprime ainsi: Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit (Gal 5.25). Qu’est-ce à dire? Si, dans la relation d’aide, nous voulons acheminer d’autres sur cette voie, il nous faut nous-mêmes être au clair sur ce que cela signifie.

Evitons tout d’abord deux pièges:

1. Le chemin du légalisme et de l’auto sanctification

Tout appel à la psychothérapie aussi bien que toute cure d’âme qui cherche à se concentrer sur un comportement légaliste sont à rejeter. L’interlocuteur qu’on oriente sous forme d’exhortations, même bibliquement fondées, va au-devant d’efforts frustrants. Paul en décrit l’expérience dans Rom 7.25: Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave du péché. Le «moi-même» a en grec la connotation de «par moi-même». La manière légaliste, qui est toujours condamnée à l’échec, est pourtant populaire parce qu’elle flatte le Moi, qui est fier de ses «accomplissements». Voilà aussi la raison pour laquelle l’aide psychothérapeutique renforce toujours l’autonomie du Moi, qui ne veut pas se soumettre à la volonté de Dieu.

2. Le chemin de l’exaltation et de l’auto-illusion

Ce sont en général ceux qui recherchent sérieusement la sanctification qui sont en danger d’emprunter cette voie. Seulement, pour éviter une lente croissance, qui implique le reniement du Moi et l’expérience de la croix, ils sont en quête d’un raccourci qui évite le brisement du Moi. S’étant fait imposer les mains par un frère qui dit avoir la plénitude du Saint-Esprit, ils s’imaginent l’avoir aussi reçue par ce simple procédé, qui leur conférerait non seulement puissance et autorité, mais aussi la capacité d’exercer le ministère de la cure d’âme. Quelle erreur! Ce chemin entraîne à l’orgueil spirituel; il peut même ouvrir la porte à des forces occultes.

Digression: la question de l’exorcisme

Gardons-nous de voir derrière toute affection psychique l’action des démons, dont on libère alors selon un schéma bien déterminé: lier les mauvais esprits, délier la personne affectée en prononçant une formule d’exorcisme. Cette forme de cure d’âme fait généralement abstraction du besoin de mettre tout péché à jour et de se repentir en vue d’une nouvelle orientation.

Il est à relever ici que, dans Mat 18.18, le fait de «lier» et de «délier» est en relation avec la discipline dans l’Eglise, où un membre repentant, qui avait été exclu de la communion (lié), est à nouveau réintégré (délié). Il n’est pas question de possession démoniaque dans ce contexte.

De même, l’expression «lier l’homme fort» dans Mat 12.29 n’est pas un encouragement à vouloir «lier Satan». Selon Apoc 20.2, cela aura lieu au retour de Christ, au début de son règne de mille ans sur la terre. Vouloir «lier Satan» est une présomption de notre part.

Un chrétien qui s’est placé sous une influence démoniaque doit tout d’abord s’en repentir et se séparer, en général avec l’aide de son conseiller spirituel, de ce qui a provoqué cette dépendance de forces occultes. Il est à constater que la Bible ne parle jamais d’exorcisme en relation avec des enfants de Dieu.

Vu que la relation d’aide est un combat qui se déroule dans l’invisible, il nous a paru important d’élucider, bien que sommairement, cette question touchant à l’exorcisme. Nous avons à rester sobrement biblique dans ce domaine de la démonologie et veiller à ne pas donner à Satan de l’honneur qui revient à Jésus-Christ seul.

Avant de quitter cette digression, il faut signaler le danger qui guette particulièrement le conseiller qui veut faire de l’exorcisme. L’interlocuteur risque de s’attacher à son conseiller, qui est devenu un véritable «guérisseur» auquel il attribue tout le mérite de sa guérison. S’il fixe aussi son espoir sur ce conseiller, il sera susceptible de succomber à sa puissance suggestive.

3. Le chemin de la croix

Ce chemin, que la Bible nous indique, est bien moins populaire. Il ne s’agit pas d’améliorer notre existence terrestre en faisant un saut miraculeux dans la sphère céleste. Le chemin de la croix nécessite l’abandon de toute illusion d’être à même d’effectuer soi-même sa sanctification. Il demande l’acceptation de la totale seigneurie de Jésus-Christ sur toute la vie.

Prenons comme exemple quelqu’un qui s’est fait opérer de la hanche. Pendant plusieurs semaines, il doit ménager l’articulation opérée et poser son poids sur l’autre jambe. De même, notre existence terrestre (le côté soigné) ne peut guérir (être sanctifiée) que si nous mettons le poids sur le côté bien portant (notre existence céleste). De Boor dit: ‘~La sanctification n’est pas un effort tendant vers le but, mais un comportement provenant du but.»

Nous avons à enseigner. h partir de la Parole, ce que nous sommes et qui nous sommes en Christ, si nous voulons que la marche de notre interlocuteur soit le fruit de l’Esprit et non de ses propres efforts. Seulement une fois qu’il aura compris ce qu’être crucifié avec Christ implique, selon Rom 6, sera-t-il prêt à laisser vivre le Seigneur à travers lui. Il doit pouvoir acquiescer de tout coeur aux paroles de l’apôtre Paul: J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair; je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi (Gal 2.20). Fini la tendance maladive de vouloir paraître ce qu’on n’est pas. A la place: . . . regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ (Rom 6.11).

Une fois que nous avons trouvé notre véritable identité en Jésus-Christ, ayant cessé de la chercher ailleurs, notre désir sera de mener d’autres à la croix, où seul il y a guérison durable de l’âme, jusque dans les recoins les plus profonds du psychisme. N’appliquons jamais une pression quelconque sur l’interlocuteur qui n’est pas encore prêt à faire ce pas; acceptons que la guérison n’est pas encore pour aujourd’hui. Il serait erroné de vouloir raccourcir une souffrance que Dieu veut utiliser pour briser sa résistance et de vouloir abréger le temps qui y es: nécessaire par des méthodes charnelles.

Toute psychothérapie. voire toute forme légaliste de cure d’âme, procurera tout au plus des béquilles permettant de marcher tant bien que mal, délivrera peut-être de certains symptômes. donnera un peu plus d’assurance, mais ce ne sera toujours que le vieux Moi charnel paré de beaux vêtements. Ce sera du vin nouveau versé dans de vieilles outres, de vieux vêtements rapiécés. Car les changements qu’opèrent les techniques psychologiques sont d’une qualité foncièrement différente que ceux qu’opère le Saint-Esprit.

Ne nous leurrons pas. Sans la puissance vitale du Saint-Esprit, rien de spirituellement significatif ne se passe. Jésus change l’eau en vin. Nous pouvons tout au plus mettre des étiquettes avec «appellation contrôlée» sur des bouteilles remplies d’eau, mais c’est du maquillage. Un chrétien psychiquement réformé n’est pas pour autant un chrétien spirituellement réformé. Il ressemble à la bouteille à l’étiquette frauduleuse.

Comme le Moi est pétri de péché, ce n’est jamais en le revalorisant que nos problèmes peuvent être résolus. La racine étant pourrie, comment l’arbre produirait-il de bons fruits (Mat 12.33)? La Bible nous appelle à nous défaire de notre vieille nature avec ses oeuvres – même les «bonnes»! La vie du Moi charnel doit faire place à la vie du Christ.

L’arme de Dieu est sa Parole, dont il est dit: Ma parole n’est-elle pas comme… un marteau qui brise le roc? (Jér 23.29). Elle seule, sous la direction du Saint-Esprit, saura briser la dure carapace de notre Moi. Ce que Dieu veut, ce n’est pas la valorisation du Moi, mais le reniement de ce Moi (Luc 9.23-25). Dans la mesure où nous sommes prêts à nous soumettre à cette thérapie divine, non seulement serons-nous libérés des symptômes psychiques et psychosomatiques, mais nous progresserons dans la sanctification jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait à la mesure de la stature parfaite de Christ (Eph 4.13).

Nous qui avons un ministère de cure d’âme devrions, en connaissance de cause, renoncer à faire appel à des méthodes d’inspiration humaine et suivre les principes que la parole de Dieu nous indique. Cessons de lutter d’une manière charnelle, et saisissons plutôt les armes qui sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses (2 Cor 10.4).

Roland Antholzer:
«Plädoyer für eine biblische Seelsorge»
(traduction partielle adaptée par J. P. Schneider avec la permission de l’auteur et des éditeurs)


C’est l’échec

Il a voulu entreprendre un voyage et puis… la roue s’est cassée. C’est l’accident, l’arrêt, l’échec! A moins de subir une réparation de main compétente, la voiture ne servira à plus rien.

N’y a-t-il pas une grande ressemblance entre le voyage de cette diligence et la vie de nombreux couples? Tant de jeunes époux sont partis pleins de joie et de confiance pour leur voyage à deux. Un certain temps, leur mariage a bien «roulé». Puis ont surgi des problèmes et il y a eu des collisions. Un grand «craquement» – et le beau voyage était termine.

Et maintenant? Un peu bricoler? S’accommoder à l’échec? Ni l’un ni l’autre ne serait une vraie solution! Mais que faire lorsque cela ne va plus? Il n’y a pas de «truc» miracle, mais il existe un spécialiste compétent – même pour des mariages échoués: Jésus-Christ. Si l’un des époux fait le premier pas et va demander de l’aide auprès de lui, il est très possible que le «voyage» pourra continuer.

Le témoignage qui suit est plutôt extraordinaire. Mais il prouve que JésusChrist est capable de changer totalement une vie et de guérir un mariage raté.

O. Klippel

«Nous nous sommes mariés deux fois…»

Peter: Je suis né près de Bâle où j’ai fréquenté les écoles et fait mes études de droit à l’université. J’ai grandi chrétiennement. Ma mère était engagée dans la foi, ce qui m’avait en partie attiré, en partie repoussé. Lorsque j’étais en faculté, je me suis éloigné de la foi de ma mère et j’ai choisi mon propre chemin.  A 25 ans j’ai épousé Marianne. Peu après, nous avons déménagé dans le Midi de la France où nous avons monté une grande plantation fruitière. Au début, c’était dur. Le fait de vivre pour le même but a permis à notre mariage de fonctionner, même si nous n’étions pas un coeur et une âme.  Au bout de cinq ans nous sommes retournés en Suisse où j’ai trouvé un emploi à Zürich. La vie avait bien changé par rapport à celle à la ferme. Je partais tôt le matin et rentrais tard le soir. Le travail et les intérêts en commun avaient disparu, et bientôt chacun vivait de son côté. Vu de l’extérieur, notre vie de couple était toujours intacte, mais à l’intérieur elle devenait plus creuse de jour en jour. Nous n’avions plus rien à nous dire.  Après de vaines explications et des reconciliations sans lendemain, nous nous sommes finalement séparés. Après le divorce d’avec ma femme, je me suis marié avec Hildi dont j’avais fait la connaissance entre-temps.

Tout dépend du pardon

Environ deux ans plus tard, j’ai appris que ma femme s’était convertie – et ensuite les garçons aussi. Ma remarque à ce sujet fut: «Elle a encore trouvé un moyen pour se faire bien voir!» Pourtant par la suite j’ai senti que dans cette nouvelle foi il y avait quelque chose de vrai et que ma première femme Marianne était changée d’une certaine façon.

A mon travail je fis la connaissance d’un homme d’affaires, et il nous invita, ma femme Hildi et moi, à une rencontre d’hommes d’affaires chrétiens. Nous avions tous les deux envie de savoir plus au sujet du Christ et de faire meilleure connaissance avec lui – jusqu’à ce que, pour de bon, nous l’acceptions comme notre Seigneur et Sauveur. Alors quelque chose d’extraordinaire s’est passé: les rapports avec ma première femme et nos enfants ont radicalement changé. Nous ayant pardonné mutuellement, nous n’avions plus besoin de nous combattre. La querelle, l’agressivité, l’impatience, l’irritation et la méfiance ont dû laisser la place à la compréhension, la reconnaissance mutuelle, la valorisation de l’autre et – le plus beau: l’amour en Christ! Nous avions retrouvé une relation dans le respect. Nos enfants aussi l’ont senti. Ils ont commencé à avoir de bons rapports avec ma deuxième femme, l’ont pleinement acceptée, et c’était leur plus grande joie d’être ensemble.

Le retour

Jésus-Christ avait répondu à notre besoin de repos et de paix. Ainsi ma femme et moi vivions heureux et étions des chrétiens engagés. Mais au bout de 1l ans de mariage, elle est morte d’un cancer. Puisque d’ennemies haineuses, les femmes étaient devenues de vraies amies, Marianne avec les fils a même veillé aux côtés de Hildi agonisante.

Ainsi j’étais de nouveau seul et me posais des questions quant à mon avenir. Etant réconcilié avec Marianne depuis longtemps, je ne voyais maintenant que le «retour». Pour la deuxième fois nous sommes devenus mari et femme, et Dieu nous a donné sa bénédiction.

Marianne: Vous venez de lire le témoignage de mon mari, mais je veux aussi vous raconter ma propre histoire.

J’ai grandi sans souci dans un foyer heureux, en tant que cadette choyée par 5 frères et soeurs. C’est tout aussi insouciante que je me suis mariée avec Peter. Jamais je ne m’étais imaginée que notre mariage pourrait rater. Et lorsque la crise a commencé et s’est amplifiée, je ne savais que faire.

Seule

Le jour est arrivé où Peter nous a quittés pour vivre avec Hildi. J’ai pensé être incapable de continuer de vivre. Nous avions trois garçons, de 6, 1l et 12 ans. Je ne savais pas comment les élever toute seule.

Dieu s’est servi de ma belle-mère pour m’amener a Christ. Elle a agi d’une façon simple, impressionnante. Alors que d’habitude elle ne s’était guère absentée de chez elle, cette fois-ci elle est venue chez nous pour quatre journées entières et m’a parlé de Jésus.

La meilleure nouvelle

Ma belle-mère m’a aussi offert une petite radio et m’a conseille d’écouter Radio Evangile. Ainsi j’ai commencé à écouter la bonne nouvelle de Jésus-Christ à des moments différents de la journée et aussi dans d’autres langues. Entre mes quatre murs j’ai joui d’un enseignement complet. J’étais de plus en plus fortifié dans la foi. Tous les dimanches j’allais à l’Eglise, sachant que c’était important. En une année, les trois fils ont trouvé le chemin qui mène à Jésus-Christ. Ils avaient alors 11, 16 et 17 ans.

Réconciliation

A cette époque a eu lieu ma réconciliation avec Peter et sa femme Hildi. En fait, j’avais pardonné dans mon coeur depuis un certain temps déjà. Ce fut un grand moment, et je pensais que maintenant tout était accompli. Mais par la mort de Hildi, mes fils et moi nous nous sommes retrouvés devant une nouvelle situation. Indépendamment l’un de l’autre, nous avons reçu la conviction de la part de Dieu: «Le père va revenir à la maison».

Pendant 12 ans j’avais été seule et indépendante. Aussi il m’a fallu du temps pour avoir un «oui» pour les nouveaux plans de Dieu. Mais ensuite Dieu m’a offert une joie débordante, et lorsque effectivement la «demande» de Peter est arrivée peu après, j’ai pu l’accepter sans hésitation.

Depuis les 5 ans de «nouveau» manage, nous sommes devenus des grands-parents heureux et les familles de nos fils nous apportent beaucoup de joie.

Peter et Marianne Wenk

Avec la permission de ta Mission des traités, Le Ländli, CH-6315 Oberägeri


Dieu est souverain, il domine sur toute chose. Rien de ce qui se fait dans l’univers n’échappe à sa volonté. Il s’est choisi un peuple, des individus destinés au salut, parmi les hommes pécheurs et perdus. Le parole de Dieu l’affirme: Eph 1.11; Rom 11.33-36; Esaïe 46.10-11.

L’homme a été créé libre et a choisi librement de pécher. Aujourd’hui tous les hommes choisissent de pécher et sont responsables de leur condition. La parole de Dieu les appelle afin qu’ils se convertissent et marchent avec Dieu; s ils ne le font pas, c’est parce qu’ils ne le veulent pas. Ils sont donc responsables de leurs actes. Nous avons à choisir entre deux chemins; le fait de prendre l’un ou l’autre incombe à notre responsabilité. La parole de Dieu l’affirme: Deut 30.19; Jean 3.16,36.

Ces deux vérités sont enseignées clairement, sans équivoque, par la parole infaillible et inerrante de Dieu. Pourtant, elles semblent intrinsèquement irréconciliables: soit c’est Dieu qui décide et dirige toutes choses, de sorte que l’homme ne peut être tenu pour responsable; soit c’est l’homme qui est libre et responsable, et Dieu peut être dépassé par les événements.

Mais les deux vérités sont vraies; si l’on abandonne l’une au détriment de l’autre, l’enseignement biblique n’a plus de pertinence, notre foi vacille.

Comment donc accepter cela? L’homme veut toujours avoir des explications pour tout et toujours savoir le pourquoi et le comment, particulièrement en ce qui concerne les énoncés bibliques. Mais parfois il faut savoir accepter ce qui semble paradoxal.

Il n’y a pas que la foi où il y a des vérités apparemment contradictoires mais qu’il faut accepter, même si l’on ne peut encore tout comprendre. En voici un exemple des plus frappants dans le domaine de la science (domaine où par excellence on voudrait tout connaître):

La physique de l’optique et des phénomènes ondulatoires nous enseigne et prouve sans équivoque que la lumière, celle du soleil, d’une ampoule électrique ou tout autre objet lumineux, est un phénomène ondulatoire, des vibrations électromagnétiques, donc qu’elle est immatérielle. Lorsqu’on plonge une paille dans un verre d’eau, on observe le phénomène de la diffraction: la paille semble sectionnée au niveau de l’eau en la regardant par le côté et semble changer de direction en la regardant par dessus. Ce phénomène n’est possible que parce que la lumière est formée par des ondes électromagnétiques.

Une autre partie de la physique nous enseigne et prouve sans équivoque que la lumière est formée d’infiniment petites particules de matière (photons) lancées à très grande vitesse (300 000 km/s). Ce fait est démontré par le laser, appareil qui dévie et dirige tous les photons composant la lumière dans la même direction afin d’obtenir un faisceau d’énergie produit par ces particules en mouvement.

Et, plus proche de nous, les plaques phosphorescentes qui restent lumineuses dans la nuit le confirment aussi. Lorsqu’on les expose à la lumière, la matière active se fait «bombarder» par les photons ambiants. Ce bombardement excite les atomes de cette matière, qui à son tour éjecte des photons produisant de la lumière. Cette émission persiste encore longtemps après l’exposition à la source externe de lumière.

Nous voilà donc confrontés à deux constatations qui semblent s’exclure:

1. La lumière est formée de petites particules de matière lancées à très grande vitesse.

2. La lumière est une onde électromagnétique, donc immatérielle.

Ce sont deux enseignements, vrais, prouvés et utilisés tous les jours dans des milliers de laboratoires, deux enseignements que nous trouvons parfois mentionnés dans la même phrase dans la bouche de techniciens travaillant avec la lumière (par exemple: TV. Photo). Et pourtant ces deux faits paraissent ni-compatibles. La matière ne peut être une onde et une onde n’est pas matérielle; c’est à notre connaissance intrinsèquement impossible. Cependant les deux choses sont vraies: la lumière est une onde électromagnétique et en même temps elle est formée de petites particules de matière.

Si le chercheur refuse l’un des faits pour tout faire avec l’autre, il peut poser sa blouse et rentrer à la maison. Tous les chercheurs et techniciens travaillent quotidiennement avec ces deux vérités sans chaque fois mettre en doute l’une ou l’autre. Ils acceptent les deux vérités irréfutables.

La parole de Dieu est-elle irréfutable lorsque deux vérités y sont enseignées sans équivoque? Redécouvrons donc ces deux vérités bibliques fondamentales si extraordinairement mêlées dans tous les événements de la passion et de la résurrection du Fils de Dieu. Et que la lumière de celui qui est Lumière puisse illuminer notre coeur afin que nous puissions avoir une pleine assurance sur les mystères invisibles de la sagesse parfaite de Dieu.

A nous de vivre humblement avec LA LUMIERE.

Hubert Thomas


Chronique de livres

Titre: Esquisse de théologie biblique
Auteur: Henry C. Thiessen
Editeur: Coédition Farel+Béthel Sherbrooke, Quebec

La première édition anglaise de l’ouvrage que nous présentons date de 1949. L’auteur, feu Henry Clarence Thiessen, a enseigné au Séminaire théologique de Dallas (Etats-Unis) et dirigé les études supérieures du Collège de Wheaton (Illinois). Cela fait donc plus de trente ans que des pasteurs et des étudiants lisent, consultent cette introduction générale à la théologie systématique pour leur plus grand profit. Nous sommes très reconnaissant de ce que le texte de ce livre d’environ 500 pages soit traduit en langue française après avoir fait l’objet d’une révision.

L’«Esquisse de théologie biblique», d’une incontestable valeur spirituelle et intellectuelle, défend avec autorité et pertinence les points de vue du fondamentalisme, dans un esprit de tolérance pour des thèses différentes quand elles ne concernent pas les vérités cardinales. L’auteur est un prémillénariste convaincu dont l’argumentation est solide. Son livre contient une véritable somme théologique, enrichie d’un index des sujets (environ 350) et d’un index des références bibliques (plus de 4000)! Le lecteur dispose. en un seul volume, d’un instrument d’étude précis, systématique et couvrant l’ensemble des éléments entrant dans la sphère de la science théologique.

La matière est répartie en 47 chapitres. Les deux premiers traitent de la nature et de la nécessité de la théologie et font la distinction entre la théologie exégétique, historique, systématique et pratique. Ainsi le lecteur sait d’emblée que son effort de réflexion est voulu de Dieu et que le champ de son étude est bien délimité. Il avancera avec rigueur et bénédiction dans la recherche de la connaissance d’un Dieu souverain et pourtant proche et personnel. Les 45 autres chapitres correspondent à huit branches de la théologie que je ne veux pas énumérer ici. Contentons-nous de dire que la sixième partie, présentant toute l’histoire du salut, conçu par Dieu et accompli par Christ (sotériologie), comporte à elle seule quatorze chapitres qui parlent:
a) du dessin, du plan et des méthodes de Dieu,
b) de la Personne de Christ.
c) de l’oeuvre de Christ: sa mort, sa résurrection, son ascension et son exaltation,
d) de l’oeuvre du Saint-Esprit, e) de l’élection et de la vocation,
f) de la conversion, de la justification, de la régénération, de l’union avec Christ et de l’adoption, de la sanctification, de la persévérance et des moyens de grâce.

Puisse cet échantillon de sujets créer le désir de lire le livre qui est une véritable mine pour celui qui veut creuser, creuser bien avant. Si Dieu a fait don de docteurs à son Eglise, c’est pour le perfectionnement des saints, leur préparation en vue du service et leur croissance dans la foi jusqu’à la maturité.

J.-J. Dubois
tiré du «Témoin» n0 1/1988 avec autorisation de l’auteur


Chronique de livres

Titre: La souveraineté de Dieu (144 pages)
Auteur: Arthur Pink
Editeur: Europresse, 15, rue du Châtelet, F-71100 Châlon-sur-Saône

Dans un siècle qui se caractérise par l’ascendance de l’homme, le relativisme et l’incertitude, plus personne ne semble contrôler les événements et cette situation provoque une grande perplexité, même parmi les chrétiens.

Arthur Pink soutient que la réponse se trouve en Dieu. Sa grandeur, ses desseins et sa sagesse assurent celui qui se tourne vers sa Parole de la réalité de sa souveraineté et de son contrôle des événements. Le Créateur des âges passés est aussi le Souverain du présent et de l’avenir. Une notion bien étrange en cette génération de confusion spirituelle où le salut est devenu une question de décision humaine, mais profonde réalité d’où l’Eglise a toujours tiré ses lettres de noblesse.

Un livre d’une brillante argumentation, à la fois solide et biblique, qui renouvellera chez ceux qui l’aiment, la vision du divin Souverain.

Jean Hoffmann
tiré de «La Bonne Nouvelle» 1/88 avec autorisation de l’auteur