PROMESSES

Il y a longtemps qu’on en parle, et le problème n’est toujours pas résolu ! Pourtant, on ne se drogue pas aujourd’hui pour les mêmes raisons que dans les années soixante. La drogue était alors utilisée avec l’espoir qu’elle apporterait quelque chose de bon: la connaissance de soi, voire de Dieu. Les hippies voulaient l’utiliser dans un but idéaliste et pacifique.

Quelques années suffirent pour faire tomber ces illusions. Les rêves et les débouchés extraordinaires que les drogues hallucinogènes laissaient entrevoir durant les « voyages » devenaient absurdes et sans aucun sens quand on y réfléchissait la tête froide.

Mais on n’a pas laissé tomber les drogues pour autant! On en a fait un porte-drapeau pour la révolte et la contestation de l’ordre social. Plus tard encore, la drogue est devenue un phénomène de mode: c’était « in » de l’essayer. C’est à ce moment que les consommateurs étaient les plus jeunes; alors qu’au départ on ne commençait guère avant 16 à 17 ans, au début des années quatre-vingts, l’âge des premiers essais s’abaissa progressivement jusqu’à atteindre les 12 à 13 ans ou même plus jeunes (dans les grandes villes).

Actuellement, il semble que l’âge des consommateurs augmente de nouveau un peu, alors qu’il est moins à la mode de fumer et de se droguer. Il semble aussi qu’on essaie moins par curiosité, ce qui serait une conséquence de la prévention (cela fait plaisir !). On utilise moins le LSD, mais davantage la cocaïne qu’on prend par snobisme.

Malgré tout cela, le problème de la drogue est toujours bien présent, et il est très difficile – et hasardeux – de dire s’il perd ou gagne du terrain. Parmi les jeunes que nous côtoyons à l’occasion de séances de prévention, près d’un tiers de ceux qui habitent dans une petite ville ou y vont à l’école ont déjà été confrontés à des propositions de drogues, et ceci dès l’âge de 13 ans. C’est tout de même suffisamment important pour être inquiétant, d’autant plus que personne n’est totalement à l’abri.

Quels sont les jeunes les plus exposés?

En premier, ce sont ceux qui souffrent d’un manque affectif (absence des parents qui travaillent, divorces, rejets, etc). Puis il y a ceux qui ont des problèmes familiaux, scolaires et d’intégration (on est vite rejeté par les copains si l’on est différent, pas très beau, pas à la mode, si on échoue souvent…).

Le fait de fumer est aussi un premier pas qui peut mener aux drogues.

Les fréquentations qu’on entretient jouent un grand rôle. Si vos copains de tous les jours fument du H, vous risquez d’y goûter aussi. Il s’agit donc de bien choisir ses amis .

Etre faible de caractère, donc facilement influençable, constitue un autre risque. Ceux qui sont sensibles aux paroles persuasives et aux moqueries sont en danger autant pour d’autres choses que pour la drogue.

L’engagement de s’abstenir de toute drogue que proposent les Compagnons de Daniel peut être d’une aide certaine pour tout adolescent exposé à la tentation d’y toucher. Un engagement qu’on a signé ne s’oublie pas si vite et donne du courage pour dire NON!

Les parents qui se « droguent » (oh, légalement !) avec le tabac et l’alcool montrent à leurs enfants qu’ils ne sont pas capables d’assumer une difficulté, une tension, un échec, une souffrance. Cette tendance est un fait de société assez général, qui personnellement m’inquiète. Comment se fait-il que nous ne soyons plus capables de supporter un mal de tête sans prendre de l’aspirine, la douleur d’un plombage chez le dentiste sans piqûre, ou une insomnie même relativement courte sans avaler un somnifère? D’où vient-il que nous ne supportions plus les contrariétés et les tensions sans recourir à l’alcool ou les tranquillisants? Il me semble que nos comportements d’adultes apprennent trop souvent aux jeunes à éviter ou à supprimer, et cela immédiatement, toute souffrance, qu’elle soit physique ou morale. Belle préparation pour la vie. qui n’est pas toujours rose ! De là à la drogue, il n’y a qu’un pas.

Evidemment qu’il existe pour les jeunes (et les adultes) bien d’autres « béquilles » que les drogues : je ne citerai que la télévision, un certain genre de musique, le sport à outrance, la vitesse qui grise…., choses qui ne sont pas forcément mauvaises en elles-mêmes, tout dépendant de l’usage qu’on en fait.

Mais pourquoi utiliser des béquilles quand la solution pour faire face à ses problèmes et pour marcher droit se trouve en Jésus-Christ? Lui, qui est le chemin, la vérité et la vie, a vécu notre vie et nos difficultés, de sorte qu’il peut nous comprendre et nous aider.

C’est Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur, que nous devons apporter à cette génération !

Anne KREIS

Note: Alain et Anne Kreis s’occupent des Compagnons de Daniel,
association internationale de sauvegarde contre la drogue en
Suisse Romande.
Adresse Tattes-d’Oie 44, CH 1260 NYON
(Tél. 022/61.69.77)


A l’approche de l’an 2000 (après la naissance de Jésus-Christ, faut-il le préciser), nombreux sont ceux qui expriment de sérieuses réserves quant à la personne du Christ. Si son existence et son humanité ne sont niées que par une petite minorité, Sa divinité et les faits qui la confirment – sa naissance virginale, sa résurrection, les nombreux miracles qu’il a accomplis – sont rejetés par la majorité. « Pour pouvoir croire à la résurrection de Jésus, il faudrait l’avoir vue de nos propres yeux », disent-ils. Pour eux, les deux millénaires qui nous séparent de cet événement représentent une barrière infranchissable à une foi intelligente. Puisque le temps efface, déforme et transforme les faits, que peut-il rester après deux mille ans?

Cette question mérite d’être reprise. Comme une aquarelle se dilue à l’eau, le souvenir de certains événements s’efface, se déforme et se transforme. Par contre, d’autres faits historiques résistent à l’action du temps, comme les peintures indélébiles résistent à l’eau. Un témoignage oral se déforme rapidement. Qui ne connaît pas le jeu du téléphone où un message est transmis de bouche à oreille successivement par une dizaine de personnes même les messages courts subissent de grandes transformations? Un témoignage écrit est d’un tout autre genre. Il résiste infiniment mieux à la transmission et au temps. Seule une grande négligence ou une volonté délibérée peut modifier sensiblement un message d’une certaine longueur. Les hommes d’affaires, les juristes, les historiens reconnaissent tous la valeur d’un document écrit; même ancien, il garde toute sa valeur si son authenticité (le signataire correspond à l’auteur) et son intégrité (le document est fidèle à l’original) sont établis.

Qu’en est-il des faits relatifs à la vie de Jésus-Christ? Quatre écrits distincts – les quatre évangiles – nous relatent certains aspects. Penchons-nous d’abord sur leur intégrité. Dés leur rédaction et jusqu’à nos jours, les quatre évangiles (et c’est aussi le cas des autres livres de la Bible) ont été fidèlement transmis. Certes, le support matériel des originaux – probablement du papyrus – n’a pas résisté à l’action du temps et la préservation de ces textes a dû passer par de nombreuses copies, situation identique à la majorité des documents qui nous sont parvenus depuis l’antiquité. (Les seules exceptions concernent certains textes, en général courts, gravés sur la pierre, imprimés dans de l’argile cuite ou écrits sur du papyrus ou parchemin préservé dans des régions désertiques, à l’abri de toute humidité et lumière). Les livres du Nouveau Testament ont été copiés, certes, mais leurs copies sont d’une qualité inégalée lorsqu’elles sont comparées à d’autres documents de l’antiquité tant du point de vue de leur nombre élevé – plus de 5000 manuscrits grecs – du faible degré de variation entre les copies – moins de 1 % – et de l’intervalle séparant les plus anciennes copies des originaux – moins de 50 ans pour certains fragments, environ 250 ans pour tout le Nouveau Testament. Dieu dans sa miséricorde a permis que sa Parole soit transmise fidèlement de génération en génération. L’intégrité des livres du Nouveau Testament peut satisfaire le savant le plus exigeant.

L’authenticité des quatre évangiles appelle les remarques suivantes. Bien qu’aucun évangile ne porte de signature – à l’inverse des épîtres de Paul, Pierre, Jacques et Jude – l’ensemble des communautés chrétiennes dissémi­nées dans le monde romain a, dès le premier siècle, reconnu ces ouvres comme venant de la main de deux apôtres, Matthieu et Jean, et de deux disciples, Marc et Luc, proches collaborateurs des apôtres. Les Pères de l’Eglise, dans leurs écrits, n’ont jamais fait allusion à une quelconque controverse touchant à l’identité de l’un des auteurs des évangiles canoniques. Cependant, ces premiers conducteurs de communautés chrétiennes s’expri­maient librement sur leurs doutes et objections, preuve en est l’abondance des discussions relatives à l’autorité d’autres livres, canoniques et non-canoniques, et au bien-fondé de certaines doctrines et pratiques ecclésiastiques. L’absence, non seulement de polémiques, mais de simples discussions sur les questions d’authenticité des quatre évangiles en dit long sur la confiance universelle accordée, dès leur origine, à ces biographies du Christ.

Aujourd’hui, bien des théologiens ne partagent plus cette confiance. Beaucoup plus éloignés de la rédaction de ces écrits, leur scepticisme surprend. Est-il enraciné dans la découverte de nouveaux faits, inconnus des générations précédentes, ou est-il le fruit de considérations philosophiques? Les nombreuses découvertes archéologiques de ces deux derniers siècles n’ont soulevé aucun doute sur l’authenticité des évangiles. Bien au contraire. Par exemple, la découverte de fragments de copies de l’évangile de Jean – réputé comme le plus tardif – ont irrémédiablement fixé la rédaction de cette oeuvre au premier siècle. Une meilleure connaissance du monde romain de cette même époque a permis de confirmer maints détails du livre des Actes, démontrant ainsi que seul un auteur du premier siècle avait pu écrire cette ouvre, dont la rédaction est étroitement liée à l’évangile de Luc. Si les découvertes archéologiques n’ont fait que justifier la confiance de l’église primitive, il semble bien que ce soient des considérations philosophiques qui sont à la base du scepticisme de nombreux théologiens contemporains. Partant du concept d’une évolution naturelle des idées religieuses, qui minimise ou élimine le concept d’une révélation directe et souveraine de Dieu, certains théologiens ont daté les écrits du Nouveau Testament en fonction d’une estimation du degré de développement et de maturité des affirmations théologiques. Afin de placer chaque parole à sa juste place, ils ont dû fragmenter chaque livre, souvent même les paragraphes et les phrases. Puis, considérant le temps nécessaire à la maturation des idées, les théologiens du dix-neuvième siècle ont placé la rédaction de certains écrits canoniques, comme l’évangile de Jean, dans la deuxième moitié du deuxième siècle. Plus tard, certaines découvertes archéologiques ont rendu impossible de telles dates pour les évangiles, et les adhérents de ces « à priori » philosophiques ont été obligés à comprimer de plus en plus cette évolution naturelle pour finalement la placer entièrement au premier siècle. Le résultat d’une telle démarche conduit au paradoxe suivant: à une époque où les apôtres et leurs associés étaient personnellement connus, tout le monde croyait que les quatre évangiles étaient l’oeuvre de Matthieu, Marc, Luc et Jean, alors qu’en réalité ils auraient été rédigés par des inconnus. En conclusion, si l’on fait abstraction des « à priori » philosophiques et si l’on se limite aux données observables, on peut partager la confiance de l’église primitive au sujet de l’authenticité des évangiles canoniques.

Daniel ARNOLD
Professeur à l’Institut biblique d’Emmaüs.