PROMESSES

   A plusieurs reprises, nous avons rendu nos lecteurs attentifs au fait que « PROMESSES » est un cahier d’ETUDES BIBLIQUES et non pas une brochure d’évangélisation. C’est une explication que les lecteurs ont quelque peine à saisir, à quelques exceptions près !

   « PROMESSES » doit être distribué à des chrétiens convertis, à ceux qui possèdent l’assurance de la vie éternelle.

   C’est une faute de le distribuer à des élèves d’écoles primaires, à des personnes inconverties ou inconnues, Ils ne comprennent pas, car ainsi dit la Parole:

« Nous avons.., reçu l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l’homme naturel (en grec «psychique», c’est-à-dire qui est dirigé par la sagesse humaine), n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge (I Co. 2:12-14) ».

   Distribuez donc «Promesses» à des personnes spirituelles, nous vous en prions.

L’homme ne doit-il pas premièrement s’humilier, se convertir, devenir un vrai chrétien, recevoir le Saint-Esprit ? C’est l’oeuvre de l’évangéliste, de l’évangélisation. Et l’Esprit rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Romains 8 : 9, 11, 16).

   Ensuite de quoi, il doit apprendre à penser comme chrétien, à se diriger comme chrétien, selon la Parole, selon de nouvelles règles. Cela ne se fait pas en un jour !

   « Promesses » vise à apporter à l’homme-chrétien spirituel une nourriture spirituelle pour qu’il grandisse et devienne majeur en Christ, pour lui permettre de répandre à son tour la Parole de vie dans son milieu, dans sa communauté. « Promesses » ne prétend nullement remplacer des écoles bibliques, et encore moins des facultés de théologie.

   Au contraire, « Promesses » cherche, dans un langage simple et direct, à être compris par ces multitudes qui, pour lire la Bible avec profit, doivent apprendre une seconde langue, le français (ou l’anglais, le portugais, etc.). « Promesses » ne formera pas d’églises ! C’est le caractère chrétien qu’il faut former, le caractère de ceux qui un jour dirigeront nos églises. Lisons Galates 5 : 22:

« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour: la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi ».

   C’est vers ces choses que nous devons tous tendre. « Si nous vivons par l’Esprit, nous marcherons aussi par l’Esprit » (Ga. 5 : 25).

   Nous nous rendons fort bien compte que la parole d’évangélisation en Afrique est aux mains des chrétiens du pays même. Ce qui manque, c’est la parole « d’édification, d’exhortation, de consolation » (ce qui selon I Co. 14 : 6 constitue la prophétie), ce sont les valeurs de « révélation, de connaissance, de doctrine » (v. 6); l’église doit être édifiée (v. 12). C’est un long travail de patience, un long processus: c’est une vie !

   C’est pourquoi ne répandez pas « Promesses » sans prière, sans intelligence, mais faites-le comme certain libraire d’une grande ville d’Afrique l’écrivait: « Je donne Promesses avec soin ». Si vous le distribuez sans égard à la personne, vous pouvez provoquer des difficultés dans votre paroisse, car même le jeune chrétien (à la sagesse encore humaine) peut mal comprendre, faire des propositions non spirituelles et, dans son zèle, agir sans égard à la Parole. Nous avons écrit que faire lire « Promesses » à des chrétiens trop jeunes dans la foi pouvait être une faute, mais précisons ceci : Dieu peut vous conduire à le faire, et cela sera une bénédiction d’En-haut !

   Cette explication nous conduit à communiquer aux personnes qui ont commandé un nombre élevé de « Promesses » que, pour le moment, nous limiterons raisonnablement nos envois. Mais à partir du nombre déterminé, nous accepterons de l’augmenter de nouveau à la condition que la demande soit dûment justifiée. De plus, nous avons expédié aux personnes désignées cl-dessus (commencement de décembre) une feuille spéciale de commande. Nous leur recommandons de la remplir. Nos expéditions recommenceront sur de nouvelles bases à partir de la réception de leurs réponses.

   Comme vous l’avez lu ci-dessus, il ne s’agit pas simplement de distribuer ces cahiers à droite et à gauche, mais de le faire avec discernement spirituel. C’est votre attention que l’on vous demande, et qui portera ses fruits. Des fruits de l’Esprit. L’amour pour Dieu et son Christ est confirmé par une obéissance bien ordonnée à sa Parole.

Merci à l’avance de nous y aider.
Les Editeurs


Romains 12: 3-8 1 Cor. 12 Eph. 4: 7-16 1 Pierre 4:11-12

   Lorsqu’on parle de dons spirituels, beaucoup de chrétiens pensent uni­quement aux dons miraculeux ou au don de prêcher et d’enseigner publi­quement la Parole. C’est une erreur, car il y a de nombreux autres dons.

   En général, et en particulier pour le sujet qui nous occupe, il est impor­tant de remarquer l’emploi des mots dans la Parole de Dieu. Car, donner à un mot biblique un sens différent que celui que lui donne l’Ecriture est dan­gereux. C’est souvent l’origine d’une fausse doctrine.

   Le mot grec « charisma » (pluriel : charismata), qu’on pourrait traduire « charisme », rendu par le mot « don » dans nos versions françaises, signifie littéralement: don de grâce, don gratuit, gratuité. Etymologiquement, il vient du mot « charis » qui veut dire grâce, faveur. Il est relié au verbe « charizo­mai ». qui signifie: faire grâce, accorder une faveur, un bienfait, donner libre­ment un cadeau, remettre une dette.

   Le mot « charisma » était employé dans l’armée romaine pour désigner la gratification (le cadeau) que recevait le soldat romain en quittant l’armée.

   Ce mot revient dix-sept fois dans le Nouveau Testament, dont seize dans les lettres de Paul et une fois dans I Pierre. Il ressort de la lecture de ces textes que ce mot est employé pour désigner cinq sortes de dons:

  1. Le don de Dieu par excellence à des pécheurs, la justification et la vie éternelle (Ro. 5:15, 16 6:23 ; 11:29).
  2. Les dons spirituels, accordés aux croyants par l’opération du Saint-Esprit dans l’église (Ro. 12 : 6; I Co. I : 7; 12 : 4, 9, 28, 30, 31; I Ti. 4:14; 2 TI. 1: 6; I Pi. 4:10; Ep. 4: 7-16).
  3. Ce qui est communiqué de la part de Dieu par un instrument humain (Ro. 1:11).
  4. Le don naturel de continence, résultant de la grâce de Dieu (1 Cor. 7: 7).
  5. Les délivrances divines obtenues en réponse à la prière d’autres croyants: « Vous nous assistez vous-mêmes de vos prières » (2 Co. 1:11).

   Dans les évangiles, les Actes et ailleurs dans les épîtres, nous rencon­trons le mot grec « dorea » qui désigne aussi un don gratuit de caractère spirituel et surnaturel (Jn. 4:10; Ac. 8: 20; 10 : 45; Héb. 6 : 4).

   Dans les chapitres 12 à 14 de I Corinthiens, Paul emploie plusieurs fois le mot « pneumatikos » qui est aussi traduit par « don » ou « manifestations spirituelles » dans nos versions.

   Etymologiquement, ce mot vient de « pneuma » qui signifie: esprit, souf­fle. Il désigne les choses appartenant à l’Esprit et comporte l’idée d’invisibi­lité et de puissance. Ce mot ne se trouve pas dans les évangiles. En fait, c’est un mot employé seulement depuis la Pentecôte.

   Si ce n’était à cause de l’ambiguïté, on pourrait traduire I Co. 14.1 : « As­pirez aux pneumatiques » (les « pneumatikos » = les dons spirituels). Dans la version Darby le mot don est entre parenthèses, car il ne se trouve pas dans l’original (C’est ainsi que la version Darby signale les mots que les exigences de la langue française obligent d’ajouter dans le texte pour com­pléter le sens).

I. QU’EST-CE QU’UN DON SPIRITUEL ?

   Voyons maintenant ce que sont les dons spirituels, « les charismes », dans le sens restreint, cités sous chiffre 2 ci-dessus.

   Il ne faut pas confondre les talents naturels et les dons spirituels accor­dés par Dieu à ceux qui lui appartiennent. Il est vrai que nos talents natu­rels peuvent être mis au service du Seigneur, mais la différence entre les deux est évidente.

   Un don est une qualification, accordée par Dieu à chaque croyant, en vue de remplir une tâche ou un service qu’Il place devant nous. On pourrait dire aussi que c’est l’habileté, ou la capacité, de remplir une fonction pour le bien des autres. Avec chaque service correspond un don. En fait, nous devons prendre garde de ne pas remplir notre tâche par nos propres forces, mais avec le charisme de Dieu (voyez: I Co. 15: 10). Ce que Dieu ordonne, Il le donne !

   Un don est aussi la grâce que Dieu accorde à un croyant pour supporter une épreuve. Autant il y a d’épreuves, autant il y a de dons.

   Dieu est souverain et distribue les dons à qui Il veut, comme Il veut et quand Il veut (voyez: 1 Co. 12:11, 18 ;Ep. 4:7; Ro. 12:3, 6; Héb. 2:4).

   Dans Romains 12 et I Pierre 4, les dons sont accordés par Dieu, le Père, et l’accent est mis sur la responsabilité personnelle de chaque chrétien d’utiliser son don pour le service de son prochain.    Ephésiens 4 enseigne que les dons sont accordés par Christ glorifié, et le texte montre l’importance des dons dans la formation et la croissance de l’église universelle.

   1 Corinthiens 12 enseigne que les dons viennent du Saint-Esprit, et sou­ligne le rôle des dons dans l’édification de l’église locale.

   Parfois dans l’Ecriture, les dons se réfèrent aux capacités que Dieu accorde aux siens, parfois les dons désignent des personnes elles-mêmes. On voit ces deux aspects dans le chapitre 4 de l’Epître aux Ephésiens. Au verset 7, Paul enseigne que chaque croyant a un don, mais (versets 11 et 12), Christ a donné, pour les églises en général, des personnes, c’est-à-dire des chrétiens revêtus de ces dons (charismes) (apôtres, prophètes, évan­gélistes, pasteurs et docteurs-enseignants) en vue du perfectionnement et de l’édification du corps du Christ.

   Il est important de retenir qu’un don spirituel n’est pas nécessairement une puissance extraordinaire ou une démonstration de phénomènes qui frappent ceux qui en sont les témoins. Quoiqu’on en dise, nous ne sommes plus à l’époque apostolique.

   La Parole de Dieu souligne l’unité de la source des dons spirituels (1 Co. 12 : 4; Ep. 4 : 4-6), mais elle nous montre aussi la diversité des charismes (Ro. 12 : 6; I Co. 12 tout le chapitre; Eph. 4: 7; I Pi. 4:10). Il y a une grande variété de dons qui doivent tous s’exercer harmonieusement dans l’unité, car l’unité n’est pas synonyme d’uniformité.

   C’est l’image du corps humain qui peut le mieux nous faire comprendre ce que sont l’église et l’importance de chaque don. Chaque membre a sa fonction. Aucune cellule de notre corps n’est inutile et chaque cellule tra­vaille pour le corps. Un cancer, c’est le refus d’une cellule d’obéir aux lois qui la régissent et cesser de travailler en harmonie avec les autres. Il en est de même dans l’église. Chaque membre a sa place et sa fonction. Personne ne peut dire qu’il est une cellule inutile. Tous n’ont pas une fonction recon­nue, mais tous ont un service à accomplir pour le bon fonctionnement du corps.

   Combien y a-t-il de charismes ? On est frappé, en comparant les diffé­rentes listes qu’on trouve dans le Nouveau Testament, qu’elles ne corres­pondent pas. Il n’y a aucune liste complète qui serait une sorte de catalogue des dons. La Bible ne nous donne que des exemples, car le nombre des cha­rismes est illimité. Il y a autant de dons qu’il y a de différents services né­cessaires au bon fonctionnement de l’église.


II. COMMENT DECOUVRIR SON DON ?

   En plus de savoir ce que la Bible enseigne sur les dons et de compren­dre que les charismes sont donnés pour accomplir un service, ou en vue d’un besoin particulier, voici quatre étapes qui permettront au chrétien de découvrir son don.


1 – Il faut prier que le Seigneur nous montre notre don

   Si, d’une part, Dieu est souverain en distribuant les dons, d’autre part, nous sommes exhortés à aspirer aux dons les meilleurs (1 Co. 12 : 31 ; voyez aussi 14:1) (Aspirer = porter ses désirs vers un objet. La version Darby traduit: « Désirez avec ardeur les dons de grâce plus grands »).

   Dieu qui accorde les dons est capable de nous faire savoir quel est le nôtre. il répondra certainement à la prière de son enfant qui veut connaître son don pour le développer à son service. Connaître la volonté de Dieu est le premier devoir d’un enfant de Dieu. L’apôtre Paul, à peine converti, de­mande à Celui qui vient de se révéler à lui : « Que veux-tu que Je fasse? »(Ac. 9 : 6). Plus tard, il écrit aux chrétiens de Colosses: « Nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la con­naissance de sa volonté, en toute sagesse et Intelligence spirituelle » (Col. 1 : 9).

   La volonté de Dieu pour chaque croyant inclut, sans aucun doute, la con­naissance de son don, afin que nous puissions le faire valoir pour Sa gloire et l’avancement de Son oeuvre.


2. Les dons se découvrent dans l’action

   Ce n’est pas dans la passivité, ni dans une attitude béate de satisfaction de soi-même, mais dans l’activité qu’un enfant de Dieu découvre son don. En restant assis à ne rien faire, en passant des heures devant la télévision ou en perdant son temps à des futilités, un chrétien va émousser son discer­nement spirituel, plutôt que discerner le service auquel il est destiné. L’é­goïsme et l’égocentrisme sont donc à bannir de notre vie, si nous voulons vraiment découvrir notre don.

   C’est en participant à diverses activités chrétiennes que le Seigneur peut nous montrer celle pour laquelle nous sommes le plus qualifié. Par exemple, les réunions de Jeunesses sont une occasion idéale où un jeune frère, qui a un bon témoignage, peut adresser une exhortation à d’autres de son âge ou présenter une étude sur un sujet à sa portée. Une jeune soeur qui ne sait pas si elle pourrait enseigner à l’école du dimanche peut deman­der à une monitrice expérimentée la permission d’assister à sa classe pen­dant quelques leçons. Pourquoi ne pas visiter un frère ou une soeur malade, ou qui s’absente des réunions, ou demander au Seigneur de faire de moi une source d’encouragement pour un faible dans la foi ? Les camps de va­cances chrétiens sont aussi des occasions offertes à des jeunes qui peu­vent y découvrir un talent caché.

   Au « Repas du Seigneur », les assemblées qui suivent le modèle du Nou­veau Testament laissent la liberté aux frères qui sont exercés de rendre grâce et d’adorer le Seigneur à haute voix, sous la direction du Saint-Esprit. A cette occasion, il y a aussi la possibilité de lire un passage et de faire un bref commentaire, ou, au moment convenable, d’adresser une parole d’exhortation. Les dons vont se manifester !

   On pourrait multiplier les exemples d’activités où il est possible de dé­couvrir le don que le Seigneur nous a confié. Souvent, ceux qui ne connaissent pas leur don sont ceux qui s’isolent au lieu de vivre une vie chrétienne normale.

   Les anciens doivent veiller à stimuler la recherche des dons. C’est vrai­ment un don d’encourager les dons !


3. Il faut faire une évaluation honnête

   Tous ne reçoivent pas le même nombre de talents. Les dons varient d’un individu à l’autre (Mt. 25:15; Eph. 4: 7; Rom. 12 : 6).

   « Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modes­tes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun (Rom. 12 : 3).

   « N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble… Ne soyez point sages à vos propres yeux » (Rom. 12:16).

   Deux extrêmes sont à éviter. Une opinion exagérée de son importance peut conduire une personne à surestimer ses capacités et croire qu’elle a plusieurs dons. Cette attitude conduit facilement à l’orgueil, ou parfois au découragement, surtout chez un nouveau converti. Il faut savoir accepter nos limites.

   A l’opposé, une fausse humilité peut porter à se déprécier soi-même à tel point qu’on se sent inutile. Chaque chrétien reçoit au moins un don et, s’il le fait fructifier, il en recevra d’autres. Enterrer son talent, c’est faire de sa vie un cimetière.

   En conclusion, pas de complexe de supériorité ou d’infériorité, mais une attitude honnête et réaliste s’impose si nous ne voulons pas exagérer ou ignorer nos dons.


4. Il faut savoir écouter les conseils

   Les dons n’ont pas pour but l’exhibition des talents d’un individu. Ils n’ont pas non plus pour objectif de satisfaire ses propres désirs, mais il faut les mettre au service dautrui (1 Pi. 4:10). En plus, les dons s’exercent dans la communion d’autres membres du corps de Christ (1 Co. 12:14, 16).

   Souvent, nos frères et soeurs ont une meilleure perception de nos dons que nous-même. Ils peuvent nous aider à découvrir nos dons ou nous donner une orientation appréciable

.

   « Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres Jugent », dit Paul aux Corinthiens (14: 26). Ici, le verbe Juger doit être pris dans le sens de discerner, Il y a une critique destructive et nuisi­ble, et nous devons constamment prendre garde à ne pas nous laisser aller à ce genre de censure. Par contre, le verset cité nous donne l’ordre de dis­cerner, dans le fond et dans la forme, si l’exercice d’un don dans l’assem­blés édifie les autres. Dire quelque chose n’est pas toujours avoir quelque chose à dire !

   La responsabilité de conseiller, ou de corriger celui qui parle sans édi­fier n’apppartient pas à des jeunes convertis ou à des nouveaux venus. C’est le devoir des anciens ou de chrétiens spirituels ayant de la maturité (Hé. 5:14). C’est une tâche très délicate et qui requiert beaucoup d’amour pour ne pas blesser. Sans tact, pas de contact !

   Il faut aussi de la grâce et de l’humilité pour accepter sans amertume une remarque justifiée de la part d’un de nos frères ou soeurs. Il est fort possible à n’importe quel chrétien d’entreprendre une chose pour laquelle il n’est pas qualifié, et c’est à ce moment-là que les conseils d’un ami sont précieux. Le livre des Proverbes dit que les blessures d’un ami prouvent sa fidélité (27: 6).


III. IL FAUT DEVELOPPER NOTRE DON

LE DON VIENT DE DIEU
LA CONNAISSANCE S’ACQUIERT PAR L’ETUDE
L’HABILETE SE DEVELOPPE PAR LA PRATIQUE

   Dans le domaine naturel, un outil qu’on n’emploie pas tend à se rouiller, un membre immobilisé s’ankylose. Un don inutilisé s’atrophie, s’arrête dans son développement.

   Le Seigneur lui-même, dans les paraboles des talents et des mines, a enseigné l’importance de développer ce qu’il nous a confié (Mt. 25 :14-30; Luc 19:11-28).

   Paul écrit à Timothée: « Ne néglige pas le don qui est en toi… » (1 Ti. 4:14) et encore: « Je t’exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu » (2 Ti. 1 : 6). Il y a donc danger de ne pas faire usage du don que Dieu nous a confié. Il faut, au contraire, cultiver, développer et au besoin ranimer notre don, comme on attise le feu qui risque de s’éteindre.

   C’est la prérogative de Dieu de donner, c’est notre responsabilité de nous adonner (pratiquer, développer).

   « On donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a » (Mt. 25 : 29). C’est un principe qu’on re­trouve ailleurs dans l’Ecriture. On ne peut rester stationnaire. Si nous met­tons en valeur nos dons, le Seigneur nous en donnera d’autres. Si nous n’em­ployons pas notre don, nous perdons ce que nous avons déjà.

   Personne ne mérite d’être félicité ou récompensé pour avoir reçu un don. C’est un don de la grâce de Dieu, une pure faveur que nous ne méri­tons pas. Mais, ne pas utiliser ou développer nos dons est une négligence pour laquelle nous aurons à rendre compte au tribunal de Christ (2 Co. 5:10; I Co. 4 : 2).

   Remercions le Seigneur pour ses dons et faisons fructifier le don qu’il nous a confié pour avoir une couronne à jeter à ses pieds lorsque nous serons autour de Lui.


IV. UN DON N’EST PAS UNE GARANTIE DE SPIRITUALITE

   Il est fort possible d’être doué, mais en même temps charnel. Paul écrit aux Corinthiens : « Il ne vous manque aucun don », et pourtant il n’a pas pu leur parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, des enfants en Christ (I Co. 1 : 7; 3:1).

   Dans l’Ancien Testament, Samson avait une force extraordinaire, un don de Dieu, mais il agissait souvent comme un insensé et le récit de sa vie est une triste histoire.

   Plus de trente ans d’expérience dans la vie chrétienne nous ont fait voir des chrétiens doués, mais dont le ministère a été gâté, pour ne pas dire gâché, à cause d’une conduite incompatible avec le ministère chrétien.

   « Veille sur toi-même » (d’abord) « et sur ton enseignement » (ensuite) est le conseil d’un vétéran dans l’oeuvre du Seigneur à un serviteur plus jeune (1 Ti. 4:16).

   Il n’est pas superflu de rappeler une autre qualité essentielle. Dans la première épître de Paul aux Corinthiens, entre le chapitre 12 qui parle des dons, et le chapitre 14 qui nous enseigne sur l’exercice des dons dans l’as­semblée, se trouve le chapitre 13 qui montre l’importance de l’amour. L’amour permet aux dons de s’exercer sans qu’il y ait de friction. C’est com­me l’huile nécessaire au bon fonctionnement d’un mécanisme. Une assem­blée peut progresser même avec peu de dons, mais une assemblée avec beaucoup de dons périclitera si l’amour fait défaut.

   Les Thessaloniciens, dans leur premier amour, étaient caractérisés par trois choses que Paul souligne: « L’oeuvre de votre foi, le travail de votre amour et la fermeté de votre espérance » (1 Th. 1 : 3). Pour faire contraste, nous avons la lettre à l’église d’Ephèse à qui le Seigneur reproche d’avoir abandonné son premier amour. Tout en reconnaissant les oeuvres, le travail et la persévérance à Ephèse, le Seigneur constate qu’il manquait la foi, l’es­pérance et l’amour. Un témoignage sans amour est une insulte au ciel et une mauvaise représentation de Dieu aux hommes. Tous nos dons doivent s’exercer par amour pour le Seigneur et dans l’amour vis-à-vis de nos sem­blables.

   « Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à Lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siè­des ! Amen ! » (Ep. 3 : 20, 21).


II Pierre 1 :1-14

   L’apôtre présente, dans le premier chapitre de cette épître, un che­min qu’il a certainement parcouru, et il invite ceux « qui ont reçu en par­tage, une foi du même prix que la sienne » à prendre part à se course.

   Après une ligne ou deux de salutations, il entre immédiatement dans le vif du sujet et nous place en face de l’oeuvre accomplie, première­ment par Dieu lui-même et ensuite par son Fils: « par la justice de Dieu et du Sauveur Jésus-Christ ». Ce qui nous permet de poser une question: Dieu est-il juste en pardonnant le pécheur ? Ne vous semble-t-il pas que le pécheur devrait être puni personnellement pour son cri­me, pour sa faute ? Nous avons appris, par l’évangile, que le pécheur est pardonné, s’il se repent et confesse ses fautes. Nous savons encore qu’il y a une deuxième condition, celle de reconnaître devant Dieu que Jésus est vraiment son Fils, envoyé dans un corps sur cette terre, pour payer la dette de l’homme.

Oui ! C’est justement ce que l’apôtre veut nous rappeler, c’est que Dieu est juste – « par la justice de notre Dieu », non seulement par se justice, mais aussi « au travers » de l’oeuvre de son Fils, de l’oeuvre de justice accomplie à la croix: une rédemption éternelle.

   Oui, nous avons reçu une foi de même prix que celle reçue par Pierre, l’apôtre, une foi dans un Dieu Juste.


   Mais l’apôtre va de l’avant. Il s’adresse à ceux qui peuvent le com­prendre, qui ont cru et auxquels Dieu a pardonné.

   Etes-vous sûrs de votre salut ? Quelle est la preuve du salut ? Car Dieu en donne une preuve. Voici deux versets pris dans l’épître aux Ro­mains 8:15, 16: « Si l’Esprit de Dieu habite en vous… alors vous avez reçu « un Esprit d’adoption », par lequel nous crions : ABBA, Père ! » Ce n’est pas qu’une voix se fasse entendre continuellement, qui nous di­rait: ABBA, PÈRE. Mais l’Esprit nous donne une assurance qui a pris place dans notre esprit, dans notre coeur et qui demeure; une pensée qui est un don de Dieu. C’est ainsi que l’Esprit de Dieu parle à notre esprit, parle à notre cerveau, à notre coeur, ou à notre intelligence, tel­lement bien que nous le comprenons. Il nous assure que Dieu nous a donné le salut éternel. Et une paix étonnante, bienfaisante prend place dans notre être intime. C’est la preuve.

   Il est tout à fait clair que l’apôtre s’adresse à des chrétiens (si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous) – (Ro. 8 : 9). Il continue au verset 2: « Que la grâce et la paix vous soient multipliées ». Ayant donc la paix dans le coeur, nous pouvons aller plus loin et nous saisissons que ces deux grâces peuvent être multipliées. Multipliées à la mesure de Dieu, c’est-à-dire à l’infini. Cette multiplication est en relation avec la connaissance de Dieu: « par la connaissance de Dieu ».

   Mieux nous connaîtrons Dieu, et plus nous jouirons de ce qu’il don­ne: nous jouirons d’une paix profonde. Dans l’original, le mot connais­sance est renforcé par un « préfixe », mot dont la traduction courante est « sur ». Mais comme le substantif « sur-connaissance » n’existe pas. en français, nous dirons une réelle, une vraie, ou une pleine connaissan­ce et nous avons la valeur entière du mot. C’est donc ce que nous devons rechercher: connaître Dieu. Comment ? En lisant la Parole. En no­tant ce qui est écrit de Dieu lui-même, ses qualités, sa volonté, ses dé­sirs qui révèlent ses sentiments. Voici deux exemples, pris dans la let­tre suivante, I Jean 1: 5 et I Jean 4: 8: « Dieu est lumière »; « Dieu est amour ». Il y en a d’autres. Puis, il faut penser à Dieu, réfléchir, y reve­nir. Dieu est bon, droit, juste. Il est étonnant combien la pensée qui monte vers Dieu fait de bien à l’homme d’ici-bas ! C’est ce qui s’appelle VIVRE avec Dieu, PRÈS de Dieu, en COMMUNION avec Dieu. « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ ». C’est une promesse (Ph. 4: 7).

   Avant de passer au verset 3, nous constatons que, ayant cru,
nous participons à la grâce de Dieu,
nous avons part à la justice de Dieu et
à son salut, nous avons appris que LE connaître mieux est dans nos possibilités et n’est point au-delà de notre portée. Ainsi, vous vous êtes APPROCHÉS DE DIEU !

   Et maintenant, nous passons au verset 3. Nous avons élevé nos voix vers LUI. Nous avons lu dans sa Parole et c’est LUI qui maintenant vient à nous. Il nous fait savoir qu’il est puissant: « sa divine puissance nous a donné – car il constate que nous cherchons à LE connaître – tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». Cela veut dire, tout ce qui est néces­saire à notre vie nouvelle, celle du chrétien, une vie maintenant condui­te et dirigée par l’Esprit-Saint, une vie au cours de laquelle, Il nous don­ne

   Et nous retrouvons notre mot-clé: « par la vraie connaissance » ou « au moyen de la vraie connaissance » de CELUI qui nous a appelés « par sa propre (personnelle) gloire et par sa vertu » – par ce qu’il a de meilleur, il nous a donné tout ce qu’il faut pour la vie en Christ. Com­bien cela doit nourrir notre foi, notre assurance.

   Il donne tout ce qu’il nous faut, et de plus, nous venons de lire ces mots, il « nous a appelés » (v. 3). Au verset 4, il nous en donne la raison: « Il nous assure de sa part des plus grandes et des plus précieuses promesses ». Des promesses basées sur sa divine puissance – nous avons quelque peine à réaliser tout ce que cela veut dire –

Il nous assure
de sa part
des plus grandes et
des plus précieuses promesses
« afin que par elles
vous deveniez participants de la nature divine ».

   Effectivement, et la Bible le dit, l’enfant de Dieu a changé de nature. C’est une oeuvre de Dieu, invisible, une force nouvelle, spirituelle, qui permet au chrétien de résister au monde, en « fuyant la corruption ». Oui, le chrétien est « une nouvelle créature ». En raison de ces précieu­ses promesses, notre assurance est ferme et nous regardons vers les cieux, dans l’espérance de la vie éternelle.

   « A cause de cela même, faites tous vos efforts » (v. 5), car nous avons beaucoup reçu : foi, grâce, paix, une réelle connaissance de Dieu, des promesses. Le Seigneur demande maintenant notre coopération active: notre intelligence, notre volonté, pour joindre à notre foi la grâ­ce, la paix, tout ce qui contribue à notre vie spirituelle, et de plus les vertus décrites dans les versets 5, 6, 7, la vertu, la connaissance, la maî­trise de soi, la patience, la piété, l’amitié fraternelle, l’amour.

   C’est ainsi que nous sommes invités à avancer dans la course chré­tienne. Notons bien qu’il s’agit maintenant d’efforts de la part de l’homme – « Faites tous vos efforts » -. Aussi n’est-ce plus le mot « sur-con­naissance » qui est utilisé ici, mais simplement « connaissance », sans le préfixe dont nous avons parlé (dans plusieurs traductions, ce mot est traduit par « science » et non par connaissance).

   Etant devenus, dès ici-bas, des « enfants de Dieu », nous sommes invités à collaborer à la formation de notre nouveau caractère, caractère de chrétien,- collaborateurs, car nous ne serons pas seuls attachés à cette oeuvre. Le verset 8 nous en donne l’explication: « Car si ces choses sont en vous… elles ne vous laisseront pas oisifs (pas paresseux), pas stériles (pas sans fruits), mais nous permettront d’être actifs dans la « pleine connaissance » de notre seigneur Jésus-Christ ».

   Et de nouveau, nous sommes invités à connaître mieux encore notre Sauveur, en lisant, en étudiant la Parole de notre Dieu, en prenant note de ce qui concerne le Fils de Dieu, en pensant à LUI, à Celui qui mieux et plus que tous nous a fait connaître son Père. C’est cela entrer dans SA vie, car, alors, sa vie devient peu à peu notre vie.

   « Si ces choses sont en vous avec abondance », une de ces précieuses promesses deviendra réalité:

« C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera largement accordée » (v. 11).

APPROCHEZ-VOUS DE DIEU
ET IL S’APPROCHERA DE VOUS !
* * *