PROMESSES

À chaque personne sa situation : célibataire, marié(e), veuf ou veuve, séparé(e), avec son besoin profond d’aimer et d’être aimé.
Et pour tous, et à chaque situation, une réponse, un accompagnement, une consolation de Dieu — et particulièrement pour ceux et celles qui vivent seul(e)s.
Parfois, la réponse de Dieu à la solitude de l’être humain est, au moins pour un temps, la vie en couple, c’est- à-dire le mariage et des relations sexuelles.
Mais, à ceux qui vivent seuls, Dieu donne un don de grâce particulier pour garder l’abstinence, comportement méprisé, mais réalité pour tous ceux qui veulent vivre « saints » c’est- à-dire « mis à part » pour Dieu (1 Cor 7.6-9). C’est d’ailleurs ce mode de vie qu’a connu Jésus, ainsi que Paul.
Alors — avant de penser à leur temps disponible et à les solliciter pour tel ou tel service — souhaitons-leur de ressentir une présence spéciale du Seigneur, de goûter une attention spécifique de la part de leur famille, de vivre des relations fraternelles enrichissantes et de développer une intimité relationnelle dans des amitiés vraies et profondes.


Jean-Louis, un chrétien qui a abandonné la transsexualité

Propos recueillis et retranscrits par Jean-Paul et Silvain Combe

Qu’est-ce qui t’a conduit à entamer une transition de genre ?

Je me suis décidé quand j’ai su que cela existait, que certains avaient franchi le pas de la transformation. Mais depuis bien longtemps, je sentais que j’avais un côté très féminin. En revanche, quand j’étais enfant, j’étais amoureux des petites filles, je ne crois pas que j’avais de problème particulier. Mais assez vite, vers l’âge de 15 ans, je suis devenu jaloux de la femme, c’est devenu une obsession. Je me suis senti les deux, homme et femme, je ne savais pas quoi faire de ma peau… Plus tard je me suis marié, j’ai eu des enfants, puis j’ai divorcé. J’en suis arrivé progressivement à l’idée de faire une transition chirurgicale. J’ai dû me battre avec les médecins pour qu’ils acceptent de m’opérer, je suis allé jusqu’à me mutiler pour les convaincre. J’avais la quarantaine lorsque j’ai enfin pu commencer les transformations. A l’époque ce n’était pas encore à la mode.
La transition t’a-t-elle aidé, même temporairement, à te sentir mieux ?
Pendant trois ans je l’ai très bien vécu. J’étais très heureux, j’étais une femme, je plaisais, les gens disaient que c’était très réussi.
Un jour, un chirurgien m’a demandé : « Je vous appelle Monsieur ou Madame ? » Je lui ai répondu : « On va la jouer net, c’est Monsieur, on sait très bien que je ne suis pas une femme. » A la fin du rendez-vous, je lui ai dit au revoir et il m’a répondu : « Au revoir Madame. » Là, je me suis retourné, je l’ai regardé, surpris, et il m’a dit : « Oui, je vous dis ça, car pour moi vous êtes plus une femme qu’un homme. » Cela m’a paru à l’époque comme une seconde d’éternité, comme si c’était ça la vie, la vraie. Le Seigneur a dû travailler pendant longtemps après cela pour me faire voir les choses différemment.

Comment as-tu réussi à entreprendre la démarche d’un retour en arrière pour te réapproprier ton genre originel ?

Après les premières années de transition, j’ai fini par ne plus contrôler la situation. Il y a eu des maladies dues à certaines opérations qui se sont mal passées. Je me suis aussi laissé entraîner à une sexualité débridée. Au bout d’un moment, j’ai vieilli, et je ne pouvais plus jouer mon numéro. Je me suis aussi mis à avoir des terreurs nocturnes. Je ne dormais quasiment plus, j’étais épuisé, et là j’ai vraiment prié.
J’ai dit : « Seigneur, trouve-moi un chirurgien. » J’en ai contacté plusieurs qui ne voulaient pas, car ils considéraient que je me sentais encore femme. Et par hasard, quelqu’un m’a dit qu’un certain chirurgien suisse, ouvert à ce sujet, était rentré en France. Il a été tout de suite d’accord et quinze jours après c’était fait. J’ai vraiment pris cela comme un exaucement de ma prière.
J’étais soulagé, vraiment. Ensuite, cela a encore pris quelques années après l’opération pour que ce problème de féminité disparaisse complètement. Aujourd’hui, j’ai encore quelques difficultés car j’ai pris des hormones, je ne peux donc plus avoir de barbe. De plus, je suis menu, j’ai des petits pieds, des mains fines. Il peut donc arriver encore que des gens se trompent sur mon genre et ce n’est pas facile à vivre. Malgré tout, si quelqu’un me dit aujourd’hui : « Je te donne 40000 € et tu refais tout à neuf », non, je ne le referai pas. Ce n’est pas la vie, ça. Aujourd’hui, on prône plutôt ce genre de choses. On encourage à fond à aller dans ce sens. Moi, je suis désolé, je ne peux pas être pour. Si la Bible dit que ces choses ne sont pas bonnes, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison. Ce n’est pas pour le plaisir d’embêter les gens.

As-tu reçu de l’aide et du soutien, et en particulier par ton église ?

Certains chrétiens jouent à culpabiliser les gens, à les rabaisser pour se sentir plus forts. C’est honteux, un chrétien qui va accuser un autre chrétien car c’est un ancien transsexuel, ou un ancien alcoolique, ou bien un divorcé. Heureusement, j’ai rencontré aussi des chrétiens très bien qui ne m’ont pas jugé à mon retour dans l’église. Bien sûr, il faut être capable de recevoir les transsexuels dans une église. En revanche, leur dire que ce qu’ils ont fait est bien pour eux, là c’est autre chose. Toute la difficulté, c’est de les accompagner avec amour, pour leur montrer qu’il y a un chemin meilleur pour eux. Mais c’est très délicat. Il faut des trésors d’amour. Je crois que quelqu’un peut te toucher s’il est capable de pleurer avec toi.
Cela montrerait qu’il souffre vraiment de ta situation et qu’il sait qu’il y a tellement mieux pour toi.

Pour aller plus loin, retrouvez un autre témoignage, celui de Janick Christen, auteur du livre « Je croyais être un homme », sur le site : https://trans4freedom,org/


Le nombre de personnes désireuses de changer de genre (la transition, ou la transidentité) augmente et nous serons de plus en plus confrontés à cette réalité. Que faire ?

1. L’Église doit aimer

La souffrance d’un homme qui se sent femme ou d’une femme qui se sent homme ne doit pas être méprisée ou évacuée par un haussement d’épaules, ni critiquée ou, pire, faire l’objet d’insultes, de violences ou de haine. Une telle réaction est tout simplement indigne d’un chrétien et contraire à l’Écriture. Cette attitude ne saurait être constructive non plus.
Ce n’est pas parce que nous n’avons pas connu cette « dysphorie du genre » qu’il faut en minimiser la perception et la rejeter en estimant qu’elle est secondaire. Accueillons les personnes telles qu’elles sont, avec sérieux, avec considération. De plus, nous ne connaissons pas vraiment ni pleinement les causes de cette perception.
Aimons, aimons de la part de Christ, aimons comme Christ. Lui qui était saint et parfait, il a accueilli avec amour des gens complètement différents de lui, pécheurs discrets ou pécheurs notoires. Il a échangé avec eux sur ce qui est essentiel, l’évangile.

2. L’Église doit annoncer l’évangile

On doit annoncer l’évangile aux transgenres comme on doit annoncer l’évangile à tous ceux qui nous entourent. Il serait discriminatoire de priver une catégorie de la population du privilège d’entendre l’évangile. Dieu accueille les hommes et les femmes brisés que nous sommes pour qu’ils trouvent leur rédemption en Jésus- Christ. Il accueille les pécheurs, les gens troublés, les personnes mal à l’aise dans leur situation, dans leur vie, dans leur corps — tout comme il accueille les « bien-portants », c’est-à-dire ceux qui pensent ne pas avoir besoin de médecin (cf. Luc 5.31-32). Christ est la résurrection et la vie, il est le pain de vie qui satisfait profondément celui ou celle qu’il sauve.
Annoncer l’évangile veut dire aussi présenter Jésus comme un Sauveur et un Seigneur qui va réorienter toute la vie. Quelqu’un qui vient à Christ doit s’attendre à ce que sa vie change, y compris dans sa sexualité, sa perception du genre, ses relations familiales et sociales, son rapport à l’argent – en fait, dans tous les domaines de sa vie :

  • « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois » (Éz 36.26-27).
  • « Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit » (Tite 3.5).

L’évangile est non seulement une source de pardon, mais il induit également dans la vie d’un nouveau chrétien des changements, des bouleversements — parfois très rapides, parfois plus lents, c’est très difficile à anticiper — mais il y a un renouveau du cœur, un réalignement des valeurs.

3. L’Église doit dire la vérité

La vérité biblique est qu’il y a une distinction mâle et femelle biologique et théologique. Physiquement, on est homme (mâle) ou on est femme (femelle) dans chacune de nos cellules. Aspirer à être quelqu’un d’autre est un déni de réalité, une offense contre son corps et contre son Créateur.
C’est ainsi que des lois symboliques de l’Ancien Testament interdisaient à un homme de mettre des vêtements de femme ou vice-versa. La beauté d’être mâle ou femelle, homme ou femme, doit se voir même dans les normes, fluctuantes, de la culture (cf. 1 Cor 11.14-15).
À ce titre, la repentance implique forcément une prise de conscience progressive de cette réalité. La réappropriation de la réalité de son genre se fait à la vitesse du Saint-Esprit — qui n’est pas toujours celle du pasteur ou d’un tiers et l’accompagnement dans cette appropriation peut être très long, très lent. Mais c’est le chemin de tout chrétien que de s’approprier cette nouvelle identité d’enfant de Dieu pour avancer progressivement sur les difficultés que l’on rencontre.

4. Les parents chrétiens doivent apprendre aux enfants la réalité de leur genre

Préparons nos enfants de façon intelligente.
Voici un contre-exemple fâcheux : un père empêche son garçon de jouer à la dînette sous prétexte que « c’est un truc de fille ». Non, faire la cuisine, n’est pas réservé aux femmes! Certains garçons sont excellents pour cuisiner et certaines femmes sont très compétentes pour conduire des camions ! Il faut vraiment permettre à nos filles et à nos garçons d’avoir un éventail d’activités qui sortent des stéréotypes habituels. Des questions de préférence ne doivent pas conduire à s’inquiéter du genre. Isaac avait deux fils aux personnalités très différentes et pourtant tous les deux étaient pleinement masculins.
Enseignons à nos enfants une solide théologie de la création: que l’être humain a été créé par Dieu, à son image, digne de respect et d’amour (Gen 1 ; Ps 8), que chaque être humain est une créature magnifique qui, même dans sa déchéance et son infirmité, reflète son Créateur (Ps 139).

5. Nos désirs et notre perception de la réalité nous éloignent du projet de Dieu

Nous avons tous besoin de grâce. Montrons l’exemple à nos enfants en n’hésitant pas à leur demander pardon pour nos propres défaillances, afin qu’ils soient encouragés eux-mêmes dans leur croissance spirituelle.
Enseignons à nos enfants que nos désirs ne sont pas toujours à suivre. Jésus dit que c’est du cœur que proviennent les mauvais désirs et toutes les passions qui nous brûlent et nous font mal (Mat 15). Un enfant, comme un adulte, a besoin de réaliser que son cœur le pousse loin des pensées de Dieu qui doit travailler dans son cœur.
Il est important que les parents encouragent les enfants dans ce qu’ils sont. Aimer inconditionnellement son enfant est important pour son identité. Cela suppose d’accueillir ses doutes, de discuter avec lui, de l’encourager à persévérer, d’exprimer que, nous aussi, nous avons besoin de croissance, de ne pas être scandalisé dès qu’il exprime une tentation ou un péché qu’il a envie de commettre, de ne pas être gêné lorsqu’il peut exprimer un mal-être quant à son genre. Au lieu de paniquer, de réprimer, accompagnons l’enfant dans sa réflexion.

6. L’Église doit avoir le courage de dénoncer la manipulation idéologique autour du genre

En France, au Canada, comme dans d’autres pays, la loi interdit les « pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre[note]https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045097703. Consulté le 13 mai 2022.[/note] ». Les peines sont sévères et l’Église doit rester prudente dans son propos. Je note que la loi n’interdit pas l’encouragement à la réflexion, à prendre un peu de recul avant de considérer une transition. L’Église peut inscrire sa dé- marche dans cette perspective.
D’ailleurs, ces deux dernières décennies ont vu plusieurs personnes réaliser que la théorie du genre a conduit à des mutilations tragiques sur lesquelles on ne peut plus revenir. Il est possible que la pression pour modifier cette loi viennent de ceux et celles qu’elle était censée « protéger ».
J’ai entendu le témoignage d’hommes mûrs, mariés avec enfants, et qui ont réalisé une transidentité, en suivant un traitement hormonal puis une chirurgie complète. Quelques années plus tard, ils ont pris conscience que rien n’avait changé dans leur cœur et ont compris que le problème était autre. Ils ont abordé la question sous l’angle spirituel. Ils ont par la suite attesté que, finalement, ils étaient revenus mentalement, psychologiquement— mais pas physiquement car c’était désormais impossible — à leur genre initial et qu’ils avaient réintégré leur cellule familiale. Ils pouvaient attester combien Christ dans sa bonté les avait accueillis et transformés[note]Analyse rapide sur SkyNews : https://news.sky.com/story/hundreds- of-young-trans-people-seeking-help-to-return-to-original- sex-11827740[/note].
Il faut avoir conscience de la croissance de ce phénomène de « détransition », alors même que la loi interdit (indirectement) d’en parler !
Alors que faire ?

  • Écouter la souffrance ou les désirs. Les comprendre. Faire cheminer sur les multiples causes de ces sentiments.
  • Annoncer l’Évangile. Un Dieu qui aime, pardonne, renouvelle. Une rédemption qui touche tout notre être, et tout type d’individu.
  • Encourager à la réflexion, à prendre du recul, des conseils, du temps. Ne pas exercer de pression morale indépendamment de l’Évangile qui est avant tout rédempteur.
  • Rejeter les « psychodrames » de réactions extrêmes. Les gens sont « libres ». S’ils ne sont pas en Christ, on n’a pas à les juger sur leurs comportements (cf. 1 Cor 5.13).
  • Renvoyer systématiquement un jeune croyant qui pose des questions à l’Écriture, et à l’Évangile. Ne pas tant adresser la question du genre que celle d’aimer Jésus de tout son cœur, dans le contexte d’une Église fraternelle, aimante, qui s’encourage réciproquement à viser ensemble la stature parfaite de Christ.

L’Église ne doit pas adresser une problématique idéologique par la science mais plutôt par les Écritures. Ce n’est ni le mandat ni la compétence de l’Église d’intervenir sur l’angle de la science. Si elle le fait, elle court le risque de :

  • Communiquer que la base morale pour évaluer est la science et non les Écritures.
  • Faire des erreurs grossières dans l’articulation de prémisses scientifiques qui peuvent miner sa crédibilité au niveau de la foi.
  • La connaissance scientifique est sans cesse mise à jour et ne saurait être un fondement stable pour la foi.

Notre identité de disciple est magnifiquement décrite dans des textes comme Éphésiens 1 par exemple. En concentrant l’attention de tous sur les trésors du salut, certaines préoccupations viennent vite en second plan.
Cherchons à mieux accueillir, mieux accompagner, mieux aimer et mieux être porteurs d’espérance dans un monde qui en a désespérément besoin.


Avant d’aborder l’enseignement biblique, commençons par quelques considérations pastorales : il y a des gens qui souffrent profondément de se sentir d’un autre genre, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Ils souffrent de ne pas être ce qu’ils souhaitent ou pensent être, ils souffrent d’être incompris dans leur situation, ils souffrent des moqueries des autres, ils personnes qui se revendiquent d’une église. La souffrance intérieure générée par ce trouble est bien réelle : c’est une souffrance obsessionnelle, lancinante, comme une toile de fond assez sourde qui « bouffe »>la vie et qui semble ôter tout bonheur. D’autres, à l’inverse, sont pleinement satisfaits de leur identité transgenre et ne veulent en aucun cas changer. Que peut dire la Bible sur ces questions ?

A. Les fondements bibliques

1. La masculinité et la féminité sont l’une des distinctions fondamentales dans la doctrine de la création

La Bible dit que « Dieu créa les humains à son image, il les créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa » (Gen 1.27, NBS). Dieu répartit l’humanité en deux réalités, définies sexuellement. Dès la création, l’être humain est soit mâle, soit femelle ; soit homme, soit femme. C’est une réalité biologique.

2. La génétique nous apprend à quel point cette réalité biblique est fondamentalement incorporée et tissée dans l’entièreté de l’être humain

Ce n’est pas simplement un organe sexuel qui nous différencie les uns des autres. Les chromosomes de chaque être humain que l’on retrouve dans chaque cellule de l’organisme, sont sexués. L’entité fonctionnelle de la plus petite partie du corps, la cellule, est consciente de cette identité sexuelle.
Michel Johner a écrit : « L’homme n’a pas d’existence ni même d’idéal en-deçà de la bipolarité masculin-féminin. Il est posé comme tel dès sa plus lointaine origine, l’homme n’a jamais existé et n’existera jamais autrement que sous une forme masculine ou féminine. C’est une des données constantes et permanentes de son existence. La dualité sexuelle fait partie intégrante de l’anthropologie biblique. »1[note]Michel Johner, « La vocation chrétienne de la sexualité », La REVUe Réformée, n° 229 -230 (2004/4 -5, Tome LV). Disponible sur : https://larevuereformee.net/articlerr/n229/ la-vocation-chretienne-de-la-sexualite.[/note]

3. La chute a engendré des distorsions nombreuses qui touchent tous les domaines de la vie

La décision de l’homme et de la femme de choisir le bien ou le mal comme ils l’entendaient a eu pour conséquence que l’humain est devenu mortel. Son corps, comme son cœur, ses sentiments, ses sensations, dysfonctionnent. Nous sommes morts spirituellement et nous mourrons physiquement.
Par rapport au genre, cette réalité de la chute a des conséquences :

  • Un groupe infime de la population est classé comme « intersexué », à cause d’une condition qui rend l’identification du genre impossible, soit par une déficience génétique, soit par une déficience physiologique. Il s’agit d’un phénomène assez rare, touchant 0,02 % de la population, c’est-à-dire une naissance sur 5 000. Dans ce cas-là, on peut vraiment parler de problème de genre.
  • Il existe aussi des accidents ou des dérèglements hormonaux qui peuvent troubler le développement de l’identité sexuelle[note]D’ailleurs, des substances chimiques appelées « perturbateurs endocriniens », répandues dans notre société de consommation, peuvent altérer en profondeur le fonctionnement hormonal, même si ces mécanismes ne sont pas tous expliqués. Cf. https://www.anses.fr/fr/content/travaux-et-implication-de-lanses- sur-les-perturbateurs-endocriniens et https://www.inserm.fr/dossier/ perturbateurs-endocriniens/ (NDLR)[/note]
  • Dans l’enfance, l’influence d’un tiers, des discussions, des expériences sexuelles, des violences subies ou des pressions répétées, une fascination pour des personnes du sexe opposé ou identique, ou des émotions fortes vécues dans un contexte sexué, peuvent marquer un jeune qui a l’impression d’être d’un genre différent de son corps. Le terme médical actuel est la « dysphorie du genre », c’est-à-dire un sentiment d’inadéquation entre l’identité sexuelle biologique et la perception que la personne en a.

Le sujet est donc complexe et touche nombre d’aspects médicaux, physiologiques et légaux. La chute a ainsi affecté, directement ou indirectement, plus ou moins fortement, tous les domaines de la vie.
La dissonance existe donc : d’un côté, l’enseignement de la Bible, qui dit que toute personne est soit mâle, soit femme ; d’un autre côté, la perception qu’une personne peut en avoir. Le Psaume 139 nous dit que chacun de nous est une créature merveilleuse dans cette identité précise. La réalité génétique constitutive de l’être humain, tel qu’il est, dès sa conception, homme ou femme, fait partie du schéma que Dieu a pour lui ou pour elle. La réalité biblique est que notre Créateur plein de bonté nous a voulus mâle ou femelle. Cela n’ôte pas pour autant le sentiment qu’ont certains d’être à l’intérieur d’un genre différent du leur.

B. Le changement ?

D’un point de vue biblique, choisir son genre n’est pas vraiment une option. On ne peut pas changer de genre sans nier cet ordre créationnel dans lequel Dieu nous a inscrits. Ce n’est pas ainsi que l’Écriture nous propose d’aborder les problèmes réels de sentiments intérieurs d’inadéquation de genre. Ce point est maintenant reconnu par des médecins sur un plan purement scientifique. Un groupe de pédiatres américains a traité de « criminel » la chirurgie opérée sur de jeunes enfants, stérilisés de manière permanente, et amputés sous le prétexte de traiter une condition qui se résoudrait dans la plupart des cas[note]American College of Pediatricians, « Normalizing Gender Dysphoria is Dangerous and Unethical », 2016. Disponible sur : https://acpeds.org/ press/normalizing-gender-dysphoria-is-dangerous-and-unethical, consulté le 28-01-2021.[/note].. Le docteur Paul MacHue, ex-psychiatre en chef de l’hôpital Johns-Hopkins, a conclu après des années de pratique que ce type d’action ne faisait que collaborer à un désordre mental plutôt que de le traiter. Il a écrit que, parmi les enfants qui expriment des sentiments transgenres et qui sont accompagnés sans traite- ment médical ou chirurgical, 70 à 80
% d’entre eux perdent ces sentiments spontanément. Pour 20 %, il faudra un accompagnement plus psychiatrique, spirituel, médical mais certainement pas — en tout cas c’est une conviction partagée par des personnes tant du monde médical que du monde théologique — un traitement chirurgical ou hormonal en réponse au malaise qu’un enfant ou qu’une personne transgenre peuvent ressentir[note]Voir son article publié sur le Wall Street Journal, « Transgender Surger y Isn’t the Solution » du 13 mai 2016. Disponible sur : https://www.wsj.com/ar ticles/paul-mchugh-transgender-surgery-isnt-the-solution-1402615120[/note]. Même médicalement, nous sommes autorisés à dire que c’est le corps qui dicte le genre, et que, s’il y a une perception intérieure que ce n’est pas le cas, ce n’est pas en tentant de changer le corps qu’on arrivera à apaiser le cœur. Éric Nzeyimana, auteur d’une thèse de théologie à Louvain, écrit : « Selon nos recherches, et les témoignages des personnes transexuelles ayant subi l’opération de réassignation sexuelle, la médecine ne parvient pas à changer effectivement une femme biologique en un homme biologique, et vice versa. Cette impasse de la médecine est une sorte de preuve de ce que dit la révélation chrétienne au sujet de la création et de l’identité sexuelle de l’homme et de la femme. »[note]« Demande de changement de sexe : enjeux éthiques et théologiques au regard de la création », disponible sur : https://dial.uclouvain.be/ memoire/ucl/fr/object/thesis%3A12036[/note]

C. Comment le vivre en pratique

À quelqu’un qui devient chrétien alors qu’il est transgenre, ou à un chrétien tenté par le transgenrisme, il est bon d’évoquer que tout chrétien lutte. Nous luttons tous sur notre identité (sur bien des facettes qui ne sont pas reliées au genre), contre des émotions ou des pensées destructrices, face à des passions ou des désirs (sexuels ou non) qui peuvent nous précipiter loin d’une communion avec Christ. Pour chacun de nous, il est vraiment nécessaire de cultiver une proximité avec Christ et de rechercher un environnement qui nous permet de renouveler nos pensées pour contrer les passions profondes, qui parfois peuvent émerger et devenir obsessionnelles au point de nous éloigner de ce qui serait juste et constructif pour nos vies au regard de l’Écriture.
Certaines décisions ne changeront pas la souffrance. Certains transgenres pensent qu’ils seraient mieux si la chirurgie les transformait. Mais après une phase de traitement hormonal, puis des opérations chirurgicales, ils ou elles peuvent se sentir tout aussi mal. Le malaise intérieur que la chirurgie devait ôter demeure, parce que le problème ne vient pas du corps ou du genre, mais du cœur.
La meilleure manière de considérer cette question est de regarder au renouveau qu’offre la repentance et la foi en Christ. Ce renouveau est difficile, progressif, mais possible : « Si quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle. Ce qui est ancien est passé : il y a là du nouveau » (2 Cor 5.17, NBS). Ce verset ne signifie pas que, soudainement, tout est rétabli, mais que quelqu’un scellé du Saint-Esprit peut progressivement voir, par la grâce de Dieu, un changement dans ses affections, un apaisement dans ses angoisses. Dieu est capable de venir dans nos cœurs renouveler profondément notre être et nous réorienter sur une manière de vivre qui soit conforme à ses pensées.


Extraits du livre de David White, publié aux éditions Impact.
Reproduit avec l’aimable autorisation de Publications Chrétiennes.

À mes frères et sœurs qui vivent dans l’abnégation parce qu’ils croient aux promesses divines et savent que le Seigneur Jésus-Christ en vaut la peine.
Le monde n’est pas digne de vous.
Votre sacrifice d’obéissance constitue un héritage impérissable et incorruptible. Tenez bon !

Des conceptions divergentes du changement

Il existe de nombreuses perspectives d’ordre culturel très divergentes concernant la notion du changement. Du fait que ce sont les médias qui crient le plus fort, de plus en plus de gens croient que l’attirance homosexuelle est « innée et immuable ». Après tout, personne n’a demandé à être ainsi fait. Nos désirs ne sont pas le fruit de choix conscients. Ils surviennent en nous sans que nous les ayons invités, et ils y restent. Bien que l’origine génétique et physiologique de l’homosexualité n’ait pas été prouvée scientifiquement, nos cultures affirment avec insistance que chercher à changer d’orientation sexuelle est aussi vain que d’essayer de changer la couleur de sa peau. […] Sous l’effet de l’offensive médiatique et de la montée de la pression sociale, nombre de ceux qui disent suivre Jésus ont abandonné le clair enseignement de la Bible sur la sexualité.
Triste constat, même la voix que fait entendre l’Église n’est bien souvent d’aucun secours. D’abord, l’homosexualité est souvent perçue comme quelque chose de particulièrement repoussant et de bien pire que le péché commis dans le cadre d’une relation hétérosexuelle. Beaucoup de gens ressentant une attirance homosexuelle n’ont entendu rien d’autre, en grandissant, que des messages de condamnation dans leur Église, et ils ont vécu dans la terreur du jugement en raison de la nature de leurs tentations. Bien plus, certains chrétiens ne saisissent pas la complexité de l’attirance homosexuelle. Ils croient qu’il s’agit simplement d’un « mode de vie » pour lequel on a opté et auquel on peut aisément renoncer. Encore plus envahissant est le triomphalisme chrétien qui suggère qu’à condition que l’on ait assez de foi, toute lutte contre le péché débouchera sur une victoire. Il suffit de songer au témoignage typique que l’on entend dans les églises : « J’étais une loque. Puis je me suis converti. Maintenant tout est formidable ! » Lorsqu’un chrétien ne parvient pas à avoir une vie dépourvue de souffrance et de tentations, une vie où il est facile d’obéir, cela est attribué à son incapacité de vraiment croire, comme si la vie ne devait être qu’une agréable promenade dominicale en direction du ciel. […]

Qui a besoin de changer ?

Évidemment, la perspective biblique sur le changement diffère des points de vue dont nous venons de parler. D’abord, l’aspect inné et immuable de l’attirance homosexuelle est basé sur une vision du monde qui est d’ordre culturel et personnel, et non scientifique, en tout cas, certainement pas sur la révélation biblique. L’argument utilisé est celui-ci : « Je n’ai jamais demandé à avoir cette attirance pour le même sexe, qui me semble naturelle. Donc, Dieu m’a fait ainsi. » La structure de la théologie pro-gay repose tout entière sur ce fondement sablonneux. Le fond du problème est celui-ci : la Bible enseigne que tout ce qui, pour nous, est « naturel » a été abîmé. La chute de l’humanité dans le péché a entraîné une désorganisation fondamentale du monde. La création tout entière « soupire » sous la malédiction, dans l’attente de la rédemption (Rom 8.20-22). Rien ici-bas n’est comme il devrait l’être. Nous avons tous une sexualité abîmée, qui a besoin de rédemption. Personne ne traverse la vie avec des œillères et une sexualité endormie jusqu’à ce qu’il rencontre la personne idéale du sexe opposé, qu’ils se marient et passent le reste de leur vie dans un dévouement mutuel idéalisé, sans que jamais leur regard ne dévie à droite ou à gauche. Dans un monde déchu, la sexualité peut dévier de bien des manières. […]
Dans notre société pluraliste, beaucoup choisissent de rejeter la perspective de l’humanité que présente la Bible, mais pour quiconque se revendique de la foi chrétienne, notre condition humaine abîmée, notre totale impuissance à nous changer nous-mêmes et notre besoin désespéré de l’intervention surnaturelle de Dieu constituent le seul point de départ possible pour comprendre ce qui ne va pas chez nous (et dans le monde en général!). Embrasser cette dure vérité sur la race humaine nous permet de commencer à changer. Or, l’humanité entière a besoin d’un changement au niveau de sa sexualité !

Une nouvelle optique est nécessaire au changement

Depuis Freud, notre culture accorde une importance exagérée à la sexualité. […] Étant donné ce contexte, il n’est pas surprenant que les gens construisent leur identité fondamentale sur la sexualité. Sans nier son importance, considérez combien le fait de bâtir son identité sur la sexualité réduit tragiquement la dimension de l’être humain. En ce qui concerne la formation de notre identité, la Bible fournit deux catégories fondamentales, qui sont liées au fait que nous sommes à la fois corps et esprit. Sur le plan physique, nous avons été créés homme ou femme à l’image de Dieu, et sur le plan spirituel, ou bien nous sommes « en Christ » ou bien nous ne le sommes pas.
Les deux aspects, physique et spirituel, de notre personne sont centrés sur notre relation avec Dieu. Notre identité devrait être complètement rattachée à lui — notre Créateur et Rédempteur. Cette identité relationnelle a une valeur infiniment plus grande que l’orientation sexuelle. C’est l’identité fondamentale du chrétien. C’est pourquoi il est inquiétant de constater qu’un nombre croissant de chrétiens, tout en défendant la pratique d’une moralité sexuelle biblique, adoptent l’identité de « chrétiens gays, célibataires ». […]
Dieu nous invite à nous définir comme étant en Christ et à nous revêtir de la beauté de notre rédemption continue et progressive. Si vous vous sentez attiré par les personnes du même sexe, il vaut mieux le reconnaître, sans toutefois laisser votre attirance vous définir. Il n’est pas sans conséquence, pour des frères et des sœurs en Christ, de se définir de manière trop étroite. D’autres personnes peuvent gagner à connaître nos luttes et notre engagement à suivre Christ, et cela peut leur apporter le réconfort que nous avons nous-mêmes reçu (2 Cor 1.3-4), mais nous devons être très attentifs à la description que nous donnons de nous-mêmes. La définition étroite nous situe du « mauvais côté », car elle se fonde sur le point de vue que le monde a de l’humanité au lieu de célébrer la rédemption que Dieu a opérée en nous. Par ailleurs, je trouverais inquiétant d’entendre un ancien alcoolique se définir lui-même comme « chrétien alcoolique, abstinent ». Définissons-nous plutôt par le côté extraordinaire qu’il y a à faire partie du peuple de Dieu! […] Dieu a pris l’initiative d’établir une relation personnelle avec nous, et c’est cela qui constitue notre identité fondamentale.
« Qui je suis » n’est plus basé sur mes préférences, mes désirs ou mes comportements sexuels. Ma vie est de moins en moins tournée vers moi ; elle a été radicalement réorientée vers lui. L’ironie, c’est que Dieu a créé l’amour romantique dans le but de diriger nos regards vers la réalité bien plus vaste de notre relation ultime avec lui (Éph 5.31-32). […]
« Bien-aimé de Dieu en Christ » devient notre identité et le facteur dominant de notre vie. […]
Être saint signifie être mis à part pour Dieu. C’est ce que veut dire être réconcilié avec Dieu. Il est notre Dieu, et nous sommes son peuple. Être disciple signifie que je porte une croix et que je suis prêt à perdre ma vie pour lui, confiant dans sa promesse qu’en agissant ainsi, je trouverai réellement la vie en abondance.

 

 

 


NDLR. : Aborder le sujet de l’homosexualité est très délicat et suscite parfois de vives réactions.

En choisissant ces deux extraits de livres, la rédaction de Promesses a pour but d’apporter un éclairage biblique sur ce sujet ; son intention n’est aucunement de jeter l’opprobre sur qui que ce soit, ni de cautionner des attitudes contraires à l’Évangile, telles que l’homophobie.

Extraits du livre de Ed Shaw, publié aux éditions Ourania.
Reproduit avec l’aimable autorisation de l’éditeur

Si l’enseignement de la Bible sur l’homosexualité semble à ce point déraisonnable, c’est en raison d’un grand nombre de mythes acceptés par l’Église elle-même au cours des années, marquée qu’elle était par de nombreuses façons de voir que les évangéliques ont empruntées au monde qui les entoure. Corrigeons nos mythes, et les paroles de Jésus au sujet du sexe et des relations deviendront à nouveau pleinement crédibles et porteuses de vie en plénitude. Et ce sera une bonne nouvelle pour nous tous. […]

Mon histoire personnelle

Depuis le début de la puberté, mon désir sexuel s’est concentré sur des hommes. Au début, je pensais que c’était juste une phase de mon adolescence, mais rien n’a changé depuis lors. Malgré tous mes efforts et mes prières pour que les choses évoluent, je demeure attiré exclusivement par des hommes, alors que j’approche de la quarantaine. […]

Ce problème m’accompagne chaque jour de ma vie. Et permettez- moi de vous dire qu’il ne s’agit pas d’une petite épine pour un chrétien évangélique. Je crois que la Bible est la Parole de Dieu inspirée, sans erreur, source d’autorité suprême pour les hommes qu’il a créés et sauvés. Au fil de ses pages, mon Dieu, mon Père aimant, me fait connaître tout ce qui est important pour lui (2 Tim 3.16-17). Il est très clairement écrit [dans la Bible] que les pratiques homosexuelles sont mauvaises à ses yeux[note] NDLR : Quelques passages bibliques cités dans le livre : Lév 18.22 ; 20.13 ; Rom 1.26-27 ; 1 Cor 6.9-10 ; 1 Tim 1.9-11.[/note]. Je suis convaincu de la véracité des passages bibliques [qui parlent de l’homosexualité], malgré ma propre attirance envers les personnes de même sexe et malgré toutes les personnes qui affirment que Dieu n’a jamais vraiment dit ça, ou qu’il aurait récemment changé d’avis. […]
Plus je me suis plongé dans l’histoire décrite par la Bible tout entière et ai exploré tous les évènements de la vie de l’Église, plus j’ai vu grandir ma conviction que la sexualité est réservée au mariage entre un homme et une femme. Lire quelques écrits révisionnistes publiés récemment n’a fait que renforcer cette conviction.

Un contexte en mutation

Aujourd’hui des chefs de file évangéliques parlent en faveur de relations durables, fidèles et stables entre deux personnes de même sexe. […] J’ai vu le reflet de ce changement d’attitude chez certains de mes amis. […]
C’est si tentant ! J’aimerais beaucoup rester au sein du mouvement évangélique tout en ayant un bel homme à mes côtés. […] Je pourrais juste me faire plaisir, et tout cela avec la bénédiction de Jésus!  Ce serait du gagnant-gagnant. Combien imaginer ce scénario de vie devient envisageable, et combien imaginer une vie complètement seul est difficile ! Le monde non chrétien me donnerait assurément raison, mais combien de mes frères et sœurs en Christ en feraient également autant !
Ainsi, l’environnement dans lequel j’essaie de rester fidèle à l’enseignement traditionnel de l’Église est beaucoup plus rude aujourd’hui qu’auparavant. Et cela rend ma vie encore plus difficile que par le passé. […]

Un monde différent

Beaucoup d’Églises et d’organisations évangéliques (et peut-être est-ce le cas de la vôtre également) restent totalement silencieuses sur le sujet, par peur d’être traitées d’homophobes et de compromettre le message évangélique. Avec un silence radio complet de la part de ceux qui sont censés dispenser une aide pastorale biblique, il est inévitable que les jeunes chrétiens ressentant une attirance pour des personnes de même sexe, repoussés par l’insensible austérité de certains groupes plus conservateurs, suivent le flot libéral de la société moderne et embrassent la direction permissive donnée par certains autres chrétiens. Il ne semble pas possible d’arrêter cette tendance. Sans l’ancrage dans un enseignement biblique clair, il est difficile de croire que vous puissiez résister au courant qui vous emporte dans la direction opposée. […]
Je me dois de me rappeler qu’il est toujours possible de rester fidèle à l’enseignement de la Bible et de convaincre d’autres chrétiens attirés par les personnes de même sexe d’en faire autant. Nous devons reconstruire une structure crédible et réaliste autour de laquelle nous pourrons vivre dans la lumière de l’enseignement limpide de la Bible.
Mais il n’est pas possible de le faire seul. En effet, la vie à laquelle sont appelés les chrétiens homosexuels n’apparaîtra possible que si nous nous rassemblons tous pour bâtir cette structure, en reconnaissant les mythes acceptés dans nos Églises, et en cherchant à les réajuster. Sans un effort commun, il ne sera pas possible de réussir. Mobilisons l’Église et appelons de la façon la plus large possible à un soutien engagé envers nos frères et sœurs attirés par les personnes du même sexe.

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Les neufs mythes dénoncés par Ed SHAW dans son livre

Mythe 1 : « Notre sexualité définit notre identité. »

Mythe 2 ; « Une famille, c’est maman, papa et les 2,4 enfants. »

Mythe 3 : « Si l’on naît homosexuel, cela ne peut pas être mal. »

Mythe 4 : « Si quelque chose vous rend heureux, c’est une bonne chose. »

Mythe 5 : « C’est dans le sexe que l’on trouve la véritable intimité. »

Mythe 6 : « Hommes et femmes sont égaux et interchangeables. »

Mythe 7 : « Piété rime avec hétérosexualité. »

Mythe 8 : « Il n’et pas bon d’être célibataire. »

Mythe 8 : « La souffrance est à éviter. »

 


Paul, témoignage d’une lutte contre la pornographie

Interview réalisée par Silvain Combe pour Promesses

Qu’est-ce qui t’a conduit à consommer de la pornographie ?

C’est dans la cour du collège que j’ai vu pour la première fois des vidéos pornographiques, je devais avoir 12 ou 13 ans. Quelques garçons agglutinés autour d’un téléphone à clapet, ma curiosité m’a poussé à me joindre à eux. Ces premières images m’ont choqué, elles restent gravées dans ma mémoire. Puis il y en a eu d’autres, un ami de l’époque notamment, qui avait trouvé des vidéos dans la boîte mail de son père. Ensuite j’ai commencé à en chercher moi-même sur l’ordinateur familial, quand les parents s’absentaient. D’abord des images, mais très vite j’ai regardé des vidéos. À 13 ans, j’ai eu mon premier smartphone pour Noël. Étant passionné par la technologie, c’était génial! Mais ça voulait aussi dire que je pouvais maintenant regarder des vidéos dans ma chambre, à la salle de bain, aux toilettes, sans utiliser l’ordinateur familial du salon. Cette accessibilité m’a malheureusement permis d’en regarder plus souvent, menant à une addiction d’une dizaine d’années.

Pourquoi as-tu continué à en regarder ?

Au départ, j’étais un garçon en pleine puberté et j’entendais beaucoup parler de la sexualité au collège. Ma curiosité était bien plus forte que ma volonté pour résister à ces désirs. J’étais curieux de découvrir le corps des femmes et la sexualité avant l’heure. Par la suite, c’est une véritable addiction qui s’est mise en place. J’ai toujours eu envie d’arrêter, me disant : « Je regarde une dernière fois et j’arrête ». Mais impossible.
Comme pour une addiction à une drogue, je me rendais compte que le contenu que je regardais changeait : d’abord des images, puis des vidéos, puis des vidéos plus explicites, plus crues, plus violentes. J’avais l’impression de ne pas être moi-même, j’ai vu des choses terribles que j’essaie d’oublier maintenant.
Malheureusement ce qui choque reste encore plus ancré dans la mémoire. Après chaque visionnage, la plupart du temps suivi de masturbation, j’étais dévasté. Je me sentais sale et fautif devant Dieu, j’avais l’impression de mener une double vie par rapport à mon entourage, à qui je ne parlais pas de ce problème. Je me disais que les gens avaient une certaine image de moi, mais qu’au fond, je n’étais qu’un pervers sexuel dominé par ses pulsions.

Comprenais-tu le message biblique au sujet de la pornographie ?

Dès mes premières recherches je savais que je péchais. Je ressentais une adrénaline très forte en bravant l’interdit. Les paroles de Jésus en Matthieu 5 verset 28 étaient pour moi très claires : « Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » J’étais coupable d’adultère en pensées, avec ces femmes que je convoitais.
Le sujet de la masturbation n’est pour moi pas aussi clairement traité dans la Bible. Elle n’est pas obligatoirement liée à la pornographie ou à des pensées mauvaises de convoitise à mon avis. Mais elle peut être (et l’a été dans mon expérience) une pente glissante, qui peut amener à la pornographie ou à des pensées mauvaises.

Quel a été ton cheminement avec Dieu pendant cette addiction ?

Après chaque rechute, il me fallait du temps (quelques heures ou quelques jours) pour revenir à Dieu, mais à chaque fois Il me ramenait à lui. J’ai énormément appris de sa fidélité. J’ai réalisé le grand prix que Jésus a dû payer pour moi sur la croix. J’ai compris à quel point mon cœur est mauvais et à quel point j’ai besoin de Jésus pour retrouver l’accès à Dieu. J’en ai aussi voulu à Dieu, j’ai été en colère parfois, notamment par rapport au verset qui dit : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor 10.13). J’avais l’impression d’être extrêmement faible devant la tentation. Je n’expérimentais pas du tout la force décrite en 1 Jean 2 verset 14 : « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin ». La Bible promet une libération de l’esclavage du péché mais cette addiction m’en faisait douter.
Les possibilités de m’engager pour Dieu ont toujours été une source de croissance personnelle et un moyen de revenir à Dieu. Je suis aussi toujours allé à l’église le dimanche, ce qui me forçait à me mettre en règle avec Dieu au moins une fois par semaine. Le culte du dimanche matin a parfois été un instant d’éclaircies au milieu de l’orage de mes chutes.

Dieu t’a-t-il complètement restauré à ce sujet ?

La guérison a été progressive, même si j’aurais voulu être guéri du jour au lendemain. Les deux dernières années de mon addiction, les rechutes étaient plus espacées (3, 4, voire 5 mois). Pour autant elles étaient très violentes, je retombais dans une consommation frénétique qui pouvait durer des heures. Cela fait maintenant presque 2 ans que je n’ai pas consulté de site pornographique. Je pense que le Seigneur a opéré en moi un miracle de délivrance par rapport à cette addiction. Je ne sais pas si je chuterai à nouveau un jour, mais j’ai confiance dans le Seigneur, qui m’a délivré et qui a rompu mes chaînes.
Pour répondre à la question, je pense que le Seigneur m’a pardonné et restauré les centaines de fois où je suis venu repentant à Lui.

Que conseillerais-tu à une personne addicte ?

Premièrement il n’y a pas de péché assez grand pour te séparer de Dieu à toujours. Satan essaie de nous le faire croire, mais c’est un mensonge. Jésus a porté tous nos péchés à la croix, et il désire une relation avec nous, même si nous sommes tombés tant de fois.
Je t’encourage à te renseigner sur l’addiction, les mécanismes qui se mettent en place dans le cerveau, notamment le circuit de la récompense qui devient drogué à la dopamine. Mieux comprendre notre addiction peut nous aider à la dompter. Se renseigner aussi sur l’industrie de la pornographie, la souffrance générée, la violence, les viols, le trafic d’êtres humains. La phrase « ça ne fait de mal à personne » est fausse : chaque fois que nous regardons une image, une vidéo, nous encourageons cette industrie criminelle.
Enfin, je t’encourage à trouver un confident du même sexe pour discuter de ce problème. Dans mon cas, ce péché était caché sous énormément de honte, et l’idée d’en parler me terrifiait. En en parlant à une, puis deux personnes, puis d’autres autour de moi, je me suis rendu compte que ce problème était très répandu. Même en connaissant les chiffres, on a parfois du mal à les croire pour notre entourage. Au lieu de se battre seul, nous avons intérêt à nous battre ensemble, à parler des tentations qui nous font chuter et comment les éviter, à demander des prières lorsque nous sommes tentés, à confesser nos péchés pour qu’ils ne soient plus secrets.

L’église t’a-t-elle apporté de l’aide dans ta lutte ?

J’ai entendu parler quelques fois de la pornographie en groupe de jeunes, en colonie de vacances, à l’église, mais de manière évasive. Je pense qu’avec le nombre de personnes touchées, il y a un besoin urgent pour les églises de traiter le sujet, de mettre en place une entraide, et une sensibilisation des jeunes sur les risques d’addiction.


La pornographie est un réel esclavage moderne. Les chiffrent parlent hélas d’eux-mêmes. Dans un sondage réalisé en 2014 par le site la rebellution.com auprès de plus de 600 jeunes âgés de 15 à 30 ans, 90 % des garçons re- connaissaient avoir un problème avec la pornographie et 35 % des filles[note] Statistique tirée du site francophone larebellution : https://www.lare- bellution.com/2015/10/26/resultats-du- sondage-gestion-des-ecrans[/note].
Selon d’autres sondages réalisés en 2016 aux États-Unis[note] https://www.barna.com/research/porn-in-the-digital-age-new- research-reveals-10-trends[/note], il s’agit certes de la tranche d’âge la plus concernée par la consultation de contenu pornographique, mais il apparaît bien que des personnes de tout âge soient, à un degré ou un autre, concernées. Et les pasteurs ne font pas exception à la règle. Un sondage remontant à 2006[note]https://www.crosswalk.com/church/pastors-or-leadership/how- many-porn-addicts-are-in-your-church-1336107.html
[/note] — époque à laquelle les smartphones n’avaient pas encore vu le jour — avait montré que plus de la moitié des pasteurs interrogés avaient consulté du contenu pornographique dans les 12 mois précédant le sondage.
Pour conclure avec les statistiques, signalons qu’à l’heure actuelle, on évalue qu’en moyenne un enfant est exposé pour la première fois à du contenu pornographique à l’âge de 11 ans[note]https://ennocence.org/wp-content/uploads/2016/11/Sondage_OpinionWay_pour_Ennocence.fr_-_Lexposition_des_enfants_ aux_images_pornographiques_sur_les_sites_de_streaming_et_ telechargement_illegaux_-_Decembre_2015.pdf[/note]
Le phénomène s’est bien évidemment accentué avec l’accès toujours plus aisé à la pornographie via Internet, sur tous les écrans… et en particulier sur celui du smartphone qui nous accompagne du lever au coucher. Mais la pornographie a aussi bénéficié d’une certaine banalisation dans notre société, voire parfois d’une réelle promotion dans les médias, dans la publicité, dans les clips musicaux, les films et séries, etc. On entend parfois parler de la « culture porno ».

Se battre pour

Les personnes en lutte avec la consommation pornographique s’épuisent et se découragent souvent à force de lutter contre le puissant ogre.
Aussi est-il important d’essayer de changer de fusil d’épaule et d’apprendre à se battre pour. Pour une vie qui a du sens, pour des activités et des relations épanouissantes, pour grandir en Christ, pour un avenir rempli d’espérance.
Quand on est pris dans l’engrenage de la pornographie, l’enjeu principal va être de réorienter sa vie, de faire des choix cohérents avec ses projets de vie, de retrouver de la motivation et de la saveur dans sa vie, de retrouver la liberté de choisir et de faire ce qui est vraiment bon pour soi et ses semblables. Un élan donc foncièrement positif.
Le pour quoi compte bien plus que le pourquoi. Pour quoi ai-je envie de prendre du temps, de m’investir, de m’engager. Que ce soit au niveau personnel, conjugal, familial, social, ecclésial, etc. ?

Cerveau, mon ami !

Du fait des sensations ultra-euphoriques provoquées par une production surélevée de dopamine (neurotransmetteur qui procure un sentiment de satisfaction en récompense à certaines actions), la pornographie peut agir comme une drogue et rendre dépendant la personne qui en consomme. Et du fait de ce que l’on appelle la neuroplasticité du cerveau, c’est-à-dire la capacité que le cerveau a de créer, défaire ou réorganiser les réseaux de neurones et les connexions de ces neurones, regarder régulièrement de la pornographie affecte et modifie physiquement le cerveau. Au fil du temps, il finit par interconnecter toute une nouvelle série de neurones, ce qui a pour effet qu’il devient nettement plus difficile de résister à une envie.
Mais la bonne nouvelle est que cela fonctionne également en sens inverse (même si cela peut prendre plus de temps…)! Quand une personne réduit drastiquement ou stoppe sa consommation de porno au profit de nouvelles activités, de nouvelles connexions neuronales se créent, tout en venant réduire la consistance de celles précédemment crées par la consommation pornographique. Les vieux chemins sont progressivement recouverts et perdent ainsi de leur puissance.
Cette malléabilité du cerveau joue donc comme un allié précieux pour la personne qui cherche à se libérer d’une porno-dépendance. Le fonctionnement-même de notre cerveau atteste qu’il y a de l’espoir !

Les ressources de la foi

La consommation de pornographie fragilise le chrétien sur le plan spirituel. La pornographie n’est pas un terrain sur lequel le Dieu saint attend ses enfants. Consulter du porno est un péché qui affecte négativement la relation, la communion que le croyant a avec Dieu. Et comme tout péché, le chrétien est appelé à le confesser et à s’en détourner (1 Jean 1.8-10). Le Créateur sait mieux que nous ce qui nous fait du bien… et ce qui nous fait du mal. Et Il nous aime trop pour nous voir nous perdre, et nous faire tant de mal dans cette sombre impasse qu’est la pornographie.
C’est pourquoi Dieu nous offre des ressources essentielles pour gagner en liberté et en sainteté !

La première, c’est une invitation à sortir de l’ombre, du silence… pour venir à la lumière, oser en parler à quelqu’un.

C’est un pas décisif, un positionnement d’humilité et de vérité qui s’avère tellement libérateur. Certes, la perspective de s’ouvrir au sujet d’une dépendance à la pornographie peut faire peur. En particulier si cela fait longtemps que l’on est pris dans l’engrenage, et que l’on s’est évertué pendant des années (voire même des décennies) à tout faire pour cacher cette faille.
La perspective de se montrer sous ce jour-là, de faire tomber ce masque, peut en effet sembler redoutable. La peur d’être discrédité, jugé, rejeté.
Mais la réalité est que, paradoxalement, les personnes qui osent faire tomber le masque en éprouvent un réel soulagement.
Spirituellement, ce premier pas n’est pas neutre. Car cette sortie du silence constitue une mise en lumière qui vient contredire l’action du diable, du prince « de la puissance des ténèbres » (Col 1.13), une mise en vérité infligée à celui qui est désigné comme « le père du mensonge » (Jean 8.44).
S’engager sur un chemin d’authenticité. Oser montrer et parler de ses faiblesses. Voilà la force !
Et là-encore, il y a une clef sur le plan spirituel. Évidemment le contexte est tout autre, mais comment ne pas citer ici ce passage de la Seconde lettre aux Corinthiens : « ‘Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.’ Aussi, je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les insultes, dans les détresses, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Cor 12.9-10, Segond 21).

La seconde, c’est une invitation à entrer dans une relation de redevabilité vis-à- vis d’une tierce personne.

Une consommation importante de pornographie tend généralement à isoler la personne, qui se replie sur elle-même. Aussi, pour contrer cet effet, il est bénéfique de choisir de rendre des comptes à une personne de confiance. Partager à quelqu’un ses défis au niveau de la pornographie est bien souvent la décision la plus fructueuse pour avancer vers la liberté.
« Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. Quand un juste prie, sa prière a une grande efficacité » (Jac 5.16, Semeur).
Pour vivre une démarche empreinte de redevabilité, il convient notamment de développer une relation sincère et durable avec une personne de confiance, de voir ou d’appeler cette personne sur une base régulière (par exemple chaque semaine à heure fixe), d’être honnête et transparent par rap- port à nos luttes et revers, d’être initiateur dans la relation. Une telle démarche exige une écoute attentive et de l’empathie, de même qu’une bonne dose d’encouragement et de valorisation de la personne qui désire abandonner la pornographie. Il va sans dire que la confidentialité la plus stricte est une condition sine qua non au déroulement d’un tel accompagnement.
Dieu étant trinitaire, Il est communauté. Et il en va naturellement de même pour son Église, communauté de ses enfants. Ainsi, pour grandir spirituellement et grandir dans notre sanctification, nous avons besoin les uns des autres. Il n’y a pas d’autre chemin possible !

La troisième, c’est une invitation à sécuriser son environnement direct.

Le psalmiste s’engage : « Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux. Je déteste la conduite des pécheurs : elle n’aura aucune prise sur moi » (Ps 101.3, S21).
Le texte suivant, connu sous le nom de « prière de sérénité » et repris notamment par l’organisation des Alcooliques Anonymes, mérite d’être cité : « Dieu, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer celles qui devraient l’être, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. »
Changer les choses en notre pouvoir. Cela peut prendre bien des formes : éliminer tout objet ou support susceptible de favoriser l’excitation, ne pas prendre son smartphone dans sa chambre à coucher et utiliser un réveille-matin, disposer l’ordinateur ou n’utiliser la tablette que dans une pièce où l’on n’est généralement pas seul, renoncer pour un temps à son smartphone, verrouiller certaines applications, mettre en place un filtre de type contrôle parental sur son smart- phone, sa tablette et son ordinateur, supprimer ses comptes sur certains réseaux sociaux, etc.
Une conviction sous-tend cette sécurisation de l’environnement : c’est en limitant ses possibilités que l’on gagne en liberté.

La quatrième, c’est une invitation à placer sa vie entière devant Dieu.

En effet, une lutte avec la pornographie (voire une dépendance) est souvent la pointe visible de l’iceberg, alors que la cause essentielle du problème se situe en réalité en dessous de la surface, dans la partie immergée de l’iceberg : « Examine-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, mets- moi à l’épreuve et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Ps 139.23- 24, S21)
L’occasion d’aller voir un peu plus en profondeur. Et dans la profondeur, on peut y trouver une ou plusieurs situations, comme un inconfort / mal-être intérieur, une hygiène de vie problématique (mauvaises habitudes alimentaires, mauvaise gestion du temps / du sommeil, etc.), d’autres dépendances, une consommation dommageable de médias, un vide spirituel, un manque de sens, un abus, des relations né- fastes, du rejet, etc.
Évidemment, si la personne porno-dépendante pourra ici ou là directement agir sur telle ou telle cause, d’autres causes pourront nécessiter un accompagnement de type relation d’aide ou thérapeutique.

* * *

En conclusion, il y a de l’espoir ! Et cela est vrai à bien plus forte raison pour le chrétien. Tout chrétien est concerné et est en lutte avec un péché ou un autre (en réalité plusieurs !). Et qu’il s’agisse de la pornographie ou de tout autre péché, le chrétien n’a pas vocation à baisser les bras, à se résigner.
Au contraire, le disciple de Jésus-Christ est non seulement appelé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour se retrousser les manches, pour s’efforcer de rester maître sur ce qui, en lui, l’incite à pécher, à emprunter des voies sans issue plutôt que le chemin de la vie, mais il est également appelé à fixer les yeux sur Jésus, à se laisser travailler et transformer par l’Esprit de Dieu qui lui a été donné, ce Souffle vital qui est à l’œuvre en lui. Comme nous l’avons vu, c’est un combat pour, mais c’est aussi et sur- tout, pour le chrétien, un combat par le Saint-Esprit. Et pour reprendre les mots de l’apôtre Jean, je dirais qu’il y a de l’espoir « parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4.4).

 


Parmi les termes caractéristiques de l’Évangile selon Luc figure le mot « pécheur »[note]Le terme grec « amartolos » figure 18 fois dans Luc contre 5 fois dans Matthieu, 6 fois dans Marc et 4 fois dans Jean.[/note]. Les spécialistes hésitent sur le sens exact que recouvrait ce terme à l’époque ; il pourrait désigner :
– soit toute personne qui ne respectait pas strictement la loi et les traditions des pharisiens ;
– soit quelqu’un connu publiquement pour son immoralité ou pour sa profession honteuse — d’où la fréquente association des « pécheurs » avec les collecteurs d’impôts et les prostituées. Quoi qu’il en soit, un « pécheur » était méprisé, rejeté, stigmatisé par les bien-pensants religieux de l’époque. Or ce sont ces pécheurs que Jésus va fréquenter, attirer et sauver.
Nous sommes tous convaincus que Jésus est notre modèle (cf. 1 Pi 2.21) ; mais notre comportement est bien souvent plus proche de celui des pharisiens que de celui du Maître ! Au travers de cinq récits de l’Évangile, cherchons à débusquer les failles de nos raisonnements et de notre conduite.

1. Le festin chez Lévi

(Luc 5.27-32) : Jésus fréquente les pécheurs
À peine a-t-il entendu l’appel de Jésus que Lévi, le collecteur d’impôts, fête ce changement en organisant un grand festin auquel il convie ses proches. Et la polémique ne tarde pas à éclater avec les pharisiens !

  • Selon leurs détracteurs, Lévi n’aurait pas dû faire un festin, ni Jésus y participer : notre conception de la pureté nous conduit volontiers à refuser de participer à certaines activités jugées mondaines et à cultiver une séparation stricte d’avec ceux que nous considérons comme des pécheurs[note]Notons que Luc les désigne simplement comme « d’autres personnes » (5.29).[/note]. Peut-être n’en avons-nous jamais invité chez nous ; peut- être avons-nous toujours refusé d’être invités chez eux; peut-être même ne sommes-nous proches personnellement d’aucun. Alors comment auront-ils accès à l’évangile si tous les chrétiens se détournent d’eux (cf. Rom 10.14) ?
  • l Les pharisiens s’adressent aux disciples de Jésus et non pas directement à lui : qu’il est tentant de parler entre nous des mœurs peu recommandables de tel ou tel pour les pointer du doigt !
  • Les pharisiens sont bien d’accord que les pécheurs du festin sont « malades ». Or Jésus est précisément venu pour ces personnes- là. Si notre propre justice nous suffit, nous n’intéressons pas Jésus.

2. La femme chez Simon (Luc 7.36-50) : Jésus regarde une pécheresse

Elle n’était pas la bienvenue dans la maison du pharisien Simon, cette femme de mauvaise vie !
Mais elle réussit à s’introduire et s’occupe de rendre à Jésus les égards que l’hôte orgueilleux a négligés. Jésus « répond »[note]Le verbe traduit par « prit la parole » (NEG, BFC) peut aussi être traduit par « répondit » (Darby, BS).[/note] alors aux critiques que Simon se fait intérieurement par une petite histoire et une invitation.

  • Par son histoire, le Seigneur demande au pharisien de comparer les situations de deux débiteurs. Nous aimons tellement « quantifier » le péché et « estimer »[note]C’est ainsi que Darby traduit le verbe hypolambano.[/note] qui est le plus pécheur — en oubliant que nous sommes tous endettés !
  • Par son invitation, Jésus dit à Simon de « regarder » la pécheresse. Quel regard porté-je sur ce couple ho- mosexuel assis en face de moi dans le train ? sur l’amie qu’une fille de l’église a invitée et qui détonne avec ses cheveux teints en bleu et ses piercings ? sur ce voisin que sa femme a quitté parce qu’il a eu une liaison extra-conjugale ?
    Un regard de méfiance, de rejet, de jugement ? ou bien un regard comme celui de Jésus qui a fait fondre le cœur de l’invitée surprise ?

Simon n’a rien donné à Jésus — ni eau, ni baiser, ni huile. Un cœur sec juge et ne donne pas. Un cœur rempli d’amour donne, à l’image de Dieu (Jean 3.16).

3. Les paraboles de Luc 15 : Jésus va chercher le pécheur

« Tous les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’écouter. Mais les pharisiens et les spécialistes de la loi murmuraient, disant : Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux » (Luc 15.1-2, S21).
Les bien-pensants religieux reprochent à Jésus « d’accueillir des pécheurs » ! Peut- être auraient- ils voulu que ces derniers se mettent à suivre la loi avant de venir écouter Jésus ? Peut-être aimerions-nous accueillir dans nos églises des personnes qui ont déjà renoncé à leur inconduite sexuelle, qui ont déjà mis leur vie en ordre comme nous le pensons. Mais les pécheurs doivent d’abord « s’approcher pour écouter », tels qu’ils sont, avec leur vie en désordre, pour que Jésus les trouve et qu’ensuite leur vie puisse changer progressivement.
C’est dans ce contexte que Jésus énonce trois paraboles qui, de fait, n’en font qu’une : celle de la brebis perdue, celle de la drachme perdue et celle du fils perdu — pour reprendre les titres de la Bible Segond NEG. Mais à qui Jésus s’adresse-t-il vraiment ? À qui affirme-t-il qu’il y a de la joie dans le ciel et devant les anges de Dieu pour un pécheur qui se repent ? Aux pharisiens, d’abord et non aux collecteurs d’impôts ou aux pécheurs ! Et à qui s’adresse la troisième parabole souvent si mal nommée[note]L’appellation la plus fréquente est « la parabole du fils prodigue ».
D’autres la nomment « la parabole des deux fils » ou « la parabole du père admirable ». Tim Keller a trouvé un titre magnifique pour son livre, Le Dieu prodigue (Éd. La Maison de la Bible, 2013), dont nous recommandons chaudement la lecture.[/note] ? À ces mêmes pharisiens auquel le fils aîné ressemble si bien… et à nous-mêmes si fiers de « n’avoir jamais transgressé » les commandements de Dieu (cf. 15.29). Alors réjouissons-nous sans arrière-pensée dès que quelqu’un dont le style de vie nous déplaît commence à « s’approcher pour écouter » : Jésus est en train de le chercher !

4. La parabole du pharisien et du publicain (Luc 18.9-14) : Jésus ne méprise pas le pécheur

Pour enfoncer le clou et essayer de les toucher enfin, Jésus raconte encore une parabole « à l’intention de certaines personnes qui étaient convaincues d’être justes et qui méprisaient les autres » (Luc 18.9, Segond 21). C’est la fameuse parabole du pharisien et du publicain. Quel mépris chez ce pharisien pour « le reste des hommes », qualifiés de « voleurs, injustes, adultères » ! Dieu, par contraste, est trop puissant pour mépriser qui que ce soit (Job 36.5). Jésus accueille « quiconque » se reconnaît comme un pécheur.
En lisant cette parabole, nous nous mettrons spontanément plutôt dans la peau du publicain justifié que du pharisien. Après tout, nous sommes héritiers de la Réforme et pleinement persuadés du « sola gratia »une parabole « à l’intention de certaines personnes qui étaient convaincues d’être justes et qui méprisaient les autres » (Luc 18.9, Segond21). C’est la fameuse parabole du pharisien et du publicain. Quel mépris chez ce pharisien pour « le reste des hommes », qualifiés de « voleurs, injustes, adultères » ! Dieu, par contraste, est trop puissant pour mépriser qui que ce soit (Job 36.5). Jésus accueille « quiconque » se reconnaît comme un pécheur.
En lisant cette parabole, nous nous mettrons spontanément plutôt dans la peau du publicain justifié que du pharisien. Après tout, nous sommes héritiers de la Réforme et pleinement persuadés du « sola gratia »[note]« Par la grâce seule » : cette locution latine est une des cinq par lesquelles on résume parfois l’enseignement de la Réforme protestante ; elle signifie que le pécheur est sauvé par la seule grâce de Dieu et non pas par des œuvres méritoires.[/note]. Et pour illustrer le cas du pharisien, qui se croit tellement juste et qui s’entend reprocher sa piété légaliste, de multiples. Et pour illustrer le cas du pharisien, qui se croit tellement juste et qui s’entend reprocher sa piété légaliste, de multiples noms nous viendront à l’esprit… Mais nos fortes convictions, notre bonne morale, même notre assurance du salut par grâce, peuvent former une carapace de « bon chrétien évangélique » et nous conduire à mépriser les « autres », ceux « du dehors ». Or la vraie piété ne peut pas s’inscrire en opposition avec les autres hommes, si pécheurs ou si pétris de doctrines imparfaites (voire fausses) qu’ils puissent nous paraître.
Mais nous pouvons aussi développer une attitude ouverte vis-à-vis des autres, être attentifs à eux, les écouter… Et tout au fond, une petite voix va alors nous susurrer : « Ô Dieu, je te remercie de ce que je ne suis pas comme ce frère de mon église, qui est un peu borné, sûr d’avoir raison. Moi, je suis ouvert, je m’intéresse aux autres, je les accueille tels qu’ils sont… » Ainsi, plus nous croyons échapper à la pointe de cette parabole, plus elle nous ramène à nous-mêmes. Il faut accepter le constat : le pharisien, au fond, c’est moi ! Il me faut descendre de mon piédestal (y compris celui de mon humilité, souvent si fausse), pour prendre vraiment la place du publicain. Non pas en justifiant le mal (le publicain ne se vante pas de son péché, mais le reconnaît devant Dieu), mais en recevant la grâce de Dieu, qui nous détourne de nous-mêmes.

5. L’invitation chez Zachée (Luc 19.1-10) : Jésus est accueilli par un pécheur

Ce cinquième épisode amplifie le message des précédents : ce n’est plus un pécheur, mais un « pécheur en chef » : Zachée dirigeait les collecteurs de taxes ; et ce ne sont plus les seuls pharisiens qui murmurent contre le comportement de Jésus, mais « tous » (19.7). Implicitement, le récit ouvre plusieurs questions :

  • l Zachée peut-il être sauvé ? Oui, répond Jésus, « celui-ci est aussi un fils d’Abraham ». Toute personne, même celle que nous jugerions a priori la plus éloignée du salut, a accès par la foi à la bénédiction du croyant Abraham. Comme l’exprime un ancien cantique, « il n’est personne qu’il veuille écarter du salut ». Soyons-en persuadés !
  • Zachée peut-il accueillir Jésus ?
    Oui, c’est même le Seigneur qui le lui demande. Il ne vient pas seule- ment sauver le pécheur, mais il veut « demeurer » chez lui, avec toute la riche palette de sens de ce verbe, si fréquent dans la bouche de Jésus. Lorsque quelqu’un extérieurement éloigné de la foi se tourne vers Christ, il peut nous arriver d’être dubitatifs : n’est-ce pas qu’un feu de paille ? cette foi nouvelle sera-t-elle durable ? Oui, car quand Jésus fait sa demeure dans une âme, c’est pour l’éternité et ce- lui qui a commencé une bonne œuvre la rendra parfaite (Phil 1.6).
  • Zachée peut-il vraiment changer ? Oui, et il le prouve, en prenant immédiatement des résolutions qui vont bien au-delà des exigences de la loi. Ce voleur de collecteur devient donateur! Nous pensons, à tort, que certaines mauvaises habitudes sont indéracinables. Si l’œuvre de sanctification de l’Esprit dans chaque croyant est progressive, certains changements peuvent être rapides. L’amour « espère tout » !

* * *

« Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voici un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des pécheurs » (7.34, Darby). Jésus se décrit ainsi, rapportant les propos qu’on tient sur lui. Comment me qualifie-t-on ? comme un ami des fêtards et des transgenres ? un ami des dealers et des homosexuels ? La question sonde en premier lieu l’auteur de ces lignes. Le Seigneur nous appelle avant tout à un changement intérieur. Un changement sur la façon dont nous considérons ceux que nous jugeons être des « pécheurs » et sur la façon dont nous nous voyons nous-mêmes, si confiants dans notre propre justice. Ce changement, son Esprit peut le produire en versant son amour en nous mais il nous incombe aussi de le rechercher. Alors nous serons davantage semblables au Maître, qui était à la fois « séparé des pécheurs » (Héb 7.26) et « l’ami des pécheurs ».


De nos jours, il est assez « normal » pour les couples non mariés de partager le même lit.
Peu de gens donneraient l’étiquette de « mal » à cette situation.
De nombreuses églises marient des couples qui cohabitent sans même discuter du problème. L’attitude envers la cohabitation et le mariage évolue rapidement, et même parmi les chrétiens.

Tous les couples vivant ensemble avant le mariage n’ont pas les mêmes motivations. Beaucoup ont de nobles motifs et des raisons mûrement réfléchies de vivre ensemble. Étudions et évaluons-en quelques-uns.

1. « Il nous faut être réalistes et prudents »

Argument : Le mariage est un contrat qui dure toute la vie. La cohabitation peut aider à prendre cette décision importante.
Réponse : Nous vivons dans une culture qui craint l’engagement. La cohabitation offre la possibilité de « tester » une relation avant de s’engager formellement. C’est comme une « audition de mariage ». L’autre peut, ou pas, savoir qu’il ou elle est en cours de test. C’est un peu comme essayer une voiture avant de l’acheter. Si cette voiture ne répond pas à vos attentes, vous êtes libre de la rapporter au garage, et de vous en aller. La grande différence est que nous les humains, nous avons des sentiments. L’analogie peut fonctionner si vous vous voyez comme l’acheteur. Mais elle semble injuste, et même révoltante, si vous vous sentez à la place de la voiture testée.

2. « Nous voulons savoir si nous sommes compatibles »

Argument : Le mariage est un engagement à vie. La cohabitation vous aide à découvrir si vous êtes sexuellement et émotionnellement compatibles.
Réponse : Le mariage est toujours un acte de foi. Vous ne connaîtrez jamais quelqu’un totalement avant de l’épouser. En faisant la connaissance des amis et de la famille de l’autre, en trouvant des moyens de servir ensemble Dieu et nos semblables, vous allez découvrir une grande partie des priorités, du caractère et de la manière de vivre de l’autre personne.

Selon les sexologues, il faudrait des raisons médicales très fortes pour qu’un couple ne puisse pas s’accorder sexuellement. L’amour, la grâce et l’engagement à vie fournissent le contexte approprié pour le perfectionnement de la compatibilité.

3.« La cohabitation est l’option qui nous convient le mieux »

Argument : Cohabiter est la meilleure solution pratique ou financière pour le moment.
Réponse : Suivre Jésus n’est pas toujours financièrement intéressant ni le plus opportun sur le plan pratique (cf. Luc 9.23). Décidez de construire votre vie sur des décisions fondées sur les principes bibliques plutôt que sur vos idées personnelles.
Dieu est fidèle et il ouvrira une porte pour vous à un moment donné. Cela peut vous revenir plus cher, cela peut demander davantage de temps et d’énergie, cela peut être compliqué et peu pratique, mais vous ferez en cela l’expérience de la paix et de la bénédiction de Dieu.

4. « Nous avons la ferme intention de nous marier »

Argument : Nous nous sommes engagés l’un envers l’autre et avons fixé une date pour notre mariage. Cohabiter lorsque notre intention de nous marier est sérieuse ne peut pas être mal.
Réponse : De bonnes intentions ne sont pas suffisantes. Le principe de base, c’est : d’abord la propriété, et ensuite les privilèges et responsabilités de la propriété.
Si vous êtes chrétien, vous partagez désormais la propriété de votre corps avec Dieu et en êtes le seul administrateur (1 Cor 6.19-20). Ce que vous en faites désormais lui importe. Ensuite, lorsqu’un homme et une femme se marient, ils deviennent copropriétaires mutuels de leurs corps (1 Cor 7.3-5). Le « lieu sécurisé » conçu par Dieu pour l’intimité sexuelle ne devient tel qu’à partir du moment, où vous entrez dans la relation d’alliance du mariage — et pas avant. C’est très bien d’avoir choisi une date pour votre mariage, mais fixer cette date ne légitime pas la cohabitation.

5. « Nous pensons que la cohabitation temporaire n’est pas idéale, mais que ce n’est pas un péché »

Argument : Nous cohabitons, parce que nous nous aimons et que nous nous sommes engagés l’un à l’autre. Nous avons librement décidé de cohabiter. Nous ne faisons de tort à personne et personne n’est blessé. La cohabitation avant le mariage n’est pas aussi bien que le mariage lui-même, mais ne doit pas être considérée comme mauvaise, péché, mal, ou perverse.
Réponse : Qui définit ce qui est bien et ce qui est mal ? Les chrétiens ont toujours cru que la moralité n’est pas simplement un consensus social. Dieu et sa révélation sont le fondement de la moralité.
Selon la Bible, cependant, toutes les offenses ne sont pas égales (cf. Mat 10.15 ; Luc 12.47-48). Commettre un adultère physiquement est plus grave que de le faire en esprit (aucun tiers n’est alors impliqué). De la même manière, le sexe consenti avant le mariage est une faute moins grave que le viol. Cohabiter en ayant l’intention ferme de se marier est une faute moins grave que d’avoir des relations sexuelles multiples. Les fautes mineures ne deviennent pas justes ou acceptables quand on les compare avec d’autres plus importantes. La cohabitation, de ce fait, n’est pas simplement « pas idéale », c’est mal.

6. « Nous voulons être en adéquation avec notre culture »

Argument : La Bible a été écrite il y a longtemps et dans un environnement culturel très différent du nôtre. Les chrétiens ne devraient-ils pas reconnaître qu’aujourd’hui, la cohabitation est un choix acceptable
de style de vie ?
Réponse : La Bible reconnaît les diversités culturelles et la nécessité de s’y s’adapter (1 Cor 9.20-23). Mais le péché demeure le péché. L’institution du mariage n’est pas une construction sociale ou culturelle. C’est Dieu qui l’a inventée et qui continue à « unir » l’homme et la femme dans le mariage (Mat 19.6). Le mariage n’est pas du tout démodé. La Bible laisse à chaque culture la latitude de développer son modèle de cérémonie ou de protocole pour formaliser le mariage. Mais lorsqu’une société tente de dégrader le lien unique et durable du mariage ou de changer sa définition, les chrétiens sont appelés à être différents. Le
« lieu sécurisé » du mariage est conçu par Dieu pour notre profit. Ce n’est pas un rabat-joie, mais un exhausteur et un protecteur de joie.

7. « Il nous semble que la cohabitation est actuellement le plan de Dieu pour nous »

Argument : Nous vivons actuellement ensemble et faisons l’expérience de la paix de Dieu dans notre relation.
Réponse : Notre ressenti au sujet de nos différentes activités dépend de notre éducation, de ce que les autres font autour de nous, de nos opinions et de celle de personnes que nous respectons. Nos sentiments répondent à notre conscience. Si notre conscience est en harmonie avec la Parole de Dieu, elle nous enverra le bon signal (Rom 9.1 ; 1 Cor 4.4). Notre responsabilité est d’éduquer notre conscience avec la Parole de Dieu (Héb 4.12) qui confirme, si une pensée, un sentiment ou une impression vient de lui ou non et qui détermine ce qui est bien ou mal. Même lorsque la cohabitation peut sembler juste, même quand je peux penser avoir reçu une vision, un rêve ou un message spécial de Dieu pour l’approuver, la cohabitation sexuelle demeure un style de vie pécheur[note]Il existe des situations très complexes, où la grâce, la sagesse et la direction de Dieu seront absolument nécessaires.[/note].

8. « Nous vivons ensemble sans coucher ensemble »

Argument : Ce qui fait que la cohabitation est un péché, est qu’elle implique une intimité sexuelle en dehors du mariage. Notre situation est différente. Nous avons prévu de nous marier et dans l’intervalle, nous vivons simplement ensemble sans avoir de relations sexuelles.
Réponse : Il est possible qu’un couple s’aimant profondément puisse vivre ensemble sans avoir d’intimité sexuelle, comme frère et sœur. Étant donné que je ne trouve aucun passage des Écritures qui l’interdise, j’en déduis qu’il n’y a pas de fornication. Et pourtant, j’aimerais vous déconseiller de le faire (1 Cor 10.23). Selon moi, cet arrangement est peu sage — car il envoie le mauvais message au monde qui vous entoure —, malsain — parce que vous devez supprimer vos désirs sexuels qui sont bons, forts et naturels —, et dangereux — parce que vous permettez au péché de coucher à votre porte (Gen 4.7).
« Lorsque vous entrez dans l’alliance du mariage, vous deux devenez une « nouvelle entité ». À partir de ce jour-là, vous partagez « tout » ensemble. Le sexe est une partie de ce « tout ». Choisir de partager ce « tout » ensemble (sauf le sexe) avant le mariage n’est pas seulement dangereux, mais également plutôt artificiel. Pourquoi ne pas choisir le jour de votre mariage comme le début du changement de votre vie ? Choisissez de conserver une bonne partie de ce « tout » pour après votre mariage. »

* * *

Le mariage est une grande étape heureuse et mémorable de votre vie, de celle de votre conjoint et de la vie de vos deux familles. Si vous êtes chrétien, utilisez le jour de votre mariage pour exprimer publiquement et clairement votre engagement et le fait que vous soutenez l’institution du mariage. Vivez visiblement et publiquement séparés jusqu’au jour des noces, et ensuite, vivez visiblement et publiquement ensemble ! Non parce que c’est une loi, mais parce que vous désirez être prudents et sages, parce que vous voulez montrer l’exemple à ceux qui vous suivent, et parce que tous les deux, vous voulez montrer publiquement et clairement que vous validez et honorez l’institution du mariage. En vivant séparés avant votre mariage, vous envoyez un message positif, vous aidez à l’avancement des valeurs du royaume de Dieu.