PROMESSES

En temps de crise, on cherche toujours un coupable. Lors de la pandémie du COVID-19, on a commencé par pointer du doigt les Chinois qui mangent tout et n’importe quoi. Puis, on a critiqué le système sanitaire des Italiens. Les dirigeants occidentaux ont été accusés tour à tour d’attentisme, puis d’interventionnisme. On a critiqué le voisin pour ses légèretés à l’égard des mesures de confinement, tout en cherchant soi-même à contourner ces mesures lorsqu’elles nous dérangeaient. Certains ont accusé Satan ou les démons.
Mais faut-il vraiment chercher un seul coupable quand il y a mille suspects, voire mille coupables ? Certains ont même accusé Dieu, le seul qui est parfait et juste.
Le livre de Job nous apprend qu’une explication aux malheurs n’est pas toujours possible et qu’elle n’allège en rien les souffrances. Parfois le juste souffre. C’est difficile à accepter et à vivre, mais c’est comme ça. Le livre de Job nous appelle non pas à la critique d’autrui, mais à la réflexion. Job a tout eu : la richesse, la santé, une famille nombreuse, des amis et la considération de tous. Puis il a tout perdu. Les plaintes de Job nous emmènent sur le parcours du souffrant, de la victime innocente dont les interrogations débordent de partout. A la fin du livre, Job retrouve la sérénité lorsqu’il accepte ses limites à tout comprendre et s’en remet à Dieu, qui seul, est juste, bon et tout-puissant. « Je reconnais que tu peux tout, et que rien ne s’oppose à tes pensées. » (Job 42.2). C’est dans la confiance à ce Dieu que vient la paix intérieure dans les temps d’adversité.
L’évangile nous permet d’aller encore plus loin que Job, car à la croix, c’est l’amour illimité de Dieu qui s’est exprimé. Jésus pardonne à ceux qui le crucifient et il offre le salut au brigand qui l’implore à son côté. Dans la souffrance, nous n’avons pas besoin de chercher un coupable, mais de trouver le sauveur.

 


Une mauvaise compréhension et une application erronée des Écritures peuvent semer la confusion dans la vie d’une personne et la blesser profondément.

Les bergers qui aiment vraiment leur troupeau s’attacheront donc non seulement à enseigner les Écritures fidèlement, mais aussi à les appliquer au peuple de Dieu avec beaucoup de soin et de précision. L’application est aussi importante que l’enseignement, comme nous le voyons dans le cas de Job et de ses supposés consolateurs : ils sont venus vers lui avec des paroles orthodoxes, mais les ont mal appliquées, ce qui n’a fait que raviver la douleur de Job et enflammer la colère de Dieu (Job 42.7).
Cette question devient cruciale lorsque nous considérons les différences entre Proverbes, Job et Ecclésiaste. Les Proverbes offrent des promesses rassurantes et pleines d’espoir, comme : « Aucun malheur n’arrive au juste, mais les méchants sont accablés de maux. » (Prov 12.21) Toutefois le livre de Job fait le portrait d’un des hommes les plus justes de la terre qui endure un poids de souffrances qui dépasse l’expérience de la plupart des hommes (Job 1.8). L’Ecclésiaste complique encore la question en déclarant, d’un ton désespérément stoïque, que rien n’a vraiment de sens.
Des promesses telles que Proverbes 21.5 (« Les projets de l’homme diligent ne mènent qu’à l’abondance, mais celui qui agit avec précipitation n’arrive qu’à la disette ») ne semblent pas toujours vraies — ou au moins, ont besoin d’être relativisées. Job, sans aucun doute, a fait l’expérience de l’accomplissement de cette promesse car il était un homme d’une grande richesse, richesse qu’il a apparemment accumulée par des moyens honnêtes. Ce n’est cependant pas sa « précipitation » qui l’a conduit à la pauvreté ; ce fut le feu du ciel : un événement qu’il ne maîtrisait pas. L’Ecclésiaste, d’autre part, souligne qu’une abondance de richesses n’est rien de plus que « vanité et poursuite du vent », alors qu’importe d’être riche ou non ?

Que devons-nous alors penser ?

La sagesse des Proverbes est-elle donc annulée par le réalisme de Job et le pessimisme de l’Ecclésiaste ? N’est-ce pas une perte de temps de mettre sa confiance dans les promesses des Proverbes et de chercher à vivre une vie de sagesse ? Pourquoi s’embarrasser de justice si elle n’apporte pas les bénédictions qu’elle promet — pire encore, si elle sert en fait d’incitation à Dieu pour permettre aux forces démoniaques de tester la qualité de cette justice ? Ou encore plus décourageant : pourquoi même se préoccuper de cette question ?
Il existe cependant un autre danger potentiel : non seulement on peut négliger la sagesse des Proverbes, mais on peut aussi l’appliquer à tort. Assurément, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour trouver cette fâcheuse tendance chez des croyants bien intentionnés mais terriblement ignorants. Par exemple, si l’enfant d’un couple chrétien mène une vie dévergondée, loin du Seigneur et des principes bibliques, un membre de leur église pourrait remettre en question l’éducation qu’ils ont donnée à leur enfant : « La Bible ne dit-elle pas : “Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas” ? Que se passe-t-il donc ? N’avez-vous pas instruit votre enfant dans la bonne voie ? » Au lieu de pleurer avec ces parents, ce protecteur auto-proclamé de l’orthodoxie biblique aviverait encore leur souffrance en remettant en cause leur éducation. Oh combien cette personne aurait plutôt dû lire et méditer sa Bible plus profondément !
La réalité de la souffrance de Job et la vision pessimiste de l’Ecclésiaste contrebalancent la sagesse des Proverbes et ajoutent un point majeur : “mais il n’en est pas toujours ainsi”. Nous vivons dans un monde où Dieu règne, et sous ce règne, le monde fonctionne d’une certaine manière : le travail acharné produit l’abondance et l’éducation pieuse produit une progéniture pieuse. Néanmoins, nous vivons également dans un monde marqué par le péché et par la chute qui a bouleversé son équilibre. Un travail acharné apportera probablement l’abondance et une bonne éducation engendrera probablement des enfants fidèles ; mais il se peut que ce ne soit pas le cas ; la richesse ou les enfants que vous avez pourraient être anéantis par une tempête de feu. Sans oublier que la justice n’amène pas toujours le bénéfice temporel que nous attendrions d’une simple lecture des Proverbes.
Les conséquences dans la prédication, la relation d’aide et la vie chrétienne en général sont donc énormes. La question que les pasteurs doivent se poser, à laquelle il a déjà été fait allusion, est : Comment appliquer les promesses assurées et réconfortantes des Proverbes à la lumière de la réalité crue de Job et du cynisme implacable de l’Ecclésiaste ?

Comment devons-nous enseigner les Proverbes, Job et l’Ecclésiaste ?

Premièrement, il est préférable de laisser à chaque livre sa pleine force.

Faisons attention à ne pas émousser la Parole de Dieu en tentant de la sauver de ses incohérences apparentes. Kidner souligne que « cette poursuite résolue de leurs objets respectifs est typique de la façon de faire de l’Ancien Testament. Il tend à présenter un aspect à la fois, à le dire avec le maximum de force et à laisser le déséquilibre résultant être corrigé en temps voulu par un contrepoids tout aussi fort. De cette façon, on rend davantage justice à un sujet complexe qu’en cherchant une présentation intermédiaire entre deux extrêmes. Cette façon de faire donne également de la couleur et de la vitalité, contrairement au style alambiqué dans lequel on tomberait si chaque déclaration devait être nuancée dès qu’elle est avancée. »
Aussi attrayant qu’il puisse paraître d’aplanir la Bible en gommant ses aspérités, mieux vaut suivre l’exemple de l’ Ancien Testament et permettre à Dieu d’équilibrer sa propre Parole en prêchant la vérité de chaque livre entièrement. Ajouter des nuances serait émousser le scalpel. Un scalpel tranchant et propre créera une blessure qui peut facilement guérir, tandis que les bords dentelés d’un couteau émoussé feront des dégâts importants et inutiles qui nuiront gravement au patient.
Quelles en sont donc les implications pour chacun de ces livres ?
Avec les Proverbes, nous présenterons sans complexe les bénédictions et les bienfaits qu’amène une vie dans la sagesse et les tristesses et difficultés qu’entraîne son rejet. Un homme diligent acquerra des richesses (Prov 13.4) et un père sage engendrera un fils sage (Prov 22.15 ; 23.14-15 ; 29.15) ; tandis que le paresseux héritera de la pauvreté (Prov 13.4) et un père négligent élèvera un fils rebelle (Prov 29.15). Une vie de sagesse n’est pas seulement agréable (Prov 2.10), elle découle d’une bonne relation avec Dieu (Prov 1.7).
Avec Job, nous montrerons à nos auditeurs qu’il est possible qu’un homme bon et pieux puisse souffrir dans cette vie — et souffrir gravement — mais que Dieu contrôle complètement la situation. Nous démontrerons que, lorsqu’un homme souffre, ce n’est peut-être pas à cause de son péché ; ce peut même être le résultat de sa justice (Job 1.8).
Avec l‘Ecclésiaste, nous amènerons nos auditeurs dans le monde de l’homme sans Dieu et les inviterons à examiner son existence inutile et vaine, afin de leur montrer que sans Dieu, la vie n’a que peu ou pas de sens. Mais nous décrirons également la réalité, brutale mais vraie, que les sages et les insensés mourront tous (Ecc 2.12-17), et que, dans un monde déchu, il est possible que l’on trouve la méchanceté à la place de la justice et de la droiture (Ecc 3.16).
Nuancer constamment après chaque affirmation de ces livres afin de maintenir l’équilibre, priverait en fin de compte chaque texte de sa puissance et saboterait la démarche visant à mettre les textes en cohérence. Ce n’est que si les textes sont proclamés dans leur plénitude qu’ils s’équilibreront dans le cœur et l’esprit de notre auditoire.

Deuxièmement, nous devons maintenir une compréhension canonique de ces trois textes.

« Certaines de ces dissonances nous poussent à aller vers le Nouveau Testament ; d’autres encore sont toujours notre lot, exprimant les “douleurs de l’enfantement” (Rom 8.23) que le Nouveau Testament lui-même accepte comme inhérentes à la période actuelle.[note]Derek Kidner, The Wisdom of Proverbs, Job and Ecclesiastes, p.124.[/note] » Sinon, comment pouvons-nous comprendre des promesses telles que Proverbes 11.23, « Le désir des justes finit seulement dans le bien »[note]Traduction littérale de la NIV, version anglaise utilisée par l’auteur de l’article. (NDT)[/note] ? Comment cela peut-il être vrai si ce juste souffre sans relâche pendant toute sa vie, jusqu’à sa mort ? C’est parce que leur « désir » est Dieu lui-même, qu’ils posséderont inévitablement, même au moment où leur « fin » n’apparaît pas « bonne » ; en effet, leur mort est un « gain ». La souffrance de Job trouvera son soulagement et sa justification dans la gloire éternelle, alors que la vie vaine de l’Ecclésiaste sera finalement engloutie par la vie éternelle et que toutes les injustices du monde seront réparées par le Juge suprême.

Troisièmement, nous devons encourager et exhorter le peuple de Dieu à adopter pleinement et sans compromis les trois livres.

Il n’est pas sage de tirer la conclusion subtile suivante : « Comme il est possible que mes enfants ne persévèrent pas dans la façon dont je les éduque, alors peu importe mon éducation. » Jamais ça ! L’incertitude quant à l’accomplissement temporel de la promesse ne doit pas diminuer notre empressement à obéir au commandement. Un cœur obéissant cherchera à accomplir les commandements et s’efforcera de glorifier Dieu par une vie de sagesse, tout en continuant à adorer Dieu dans les périodes pendant lesquelles notre vie de sagesse est déçue (Job 1.20-21).
D’un autre côté, Dieu est probablement tout aussi déshonoré si on est polarisé sur la sagesse au point de méconnaître la douleur du désespoir sans but de ceux qui sont loin de leur Créateur. Par conséquent, un chrétien ne doit pas seulement obéir aux Proverbes avec passion et prendre à cœur le message de Job pour continuer à croire au milieu d’une grande épreuve ; il doit aussi recevoir l’Ecclésiaste afin de goûter la coupe amère de ceux qui vivent dans ce monde en dehors du vrai sens et du vrai but de la vie.
Enfin, chaque livre doit être compris comme un écrit de « sagesse ». Au fond, la sagesse est la capacité de bien vivre dans ce monde. Or non seulement les Proverbes, mais aussi Job et l’Ecclésiaste, sont des livres de sagesse parce que tous les trois nous enseignent la réalité telle qu’elle est et nous donnent un aperçu de la façon dont le monde fonctionne afin que nous puissions mieux y vivre.
Oui, il est vrai que dans un monde gouverné par l’Éternel, la justice sera récompensée et l’injustice punie ; mais il est également vrai que le même monde gouverné par l’Éternel a connu une chute qui nous a mis dans une situation où une partie de cette récompense et une partie de cette punition doivent être reportées pour une courte période et finalement réglées au jugement final.

Conclusion

Alors que nous combattons avec nos frères et sœurs, que nous vivons avec eux et que nous les enseignons, nos joies, nos pleurs, nos suppositions et nos instructions doivent être guidés par une compréhension d’ensemble et une application délicate de la Parole de Dieu. Qu’il est dangereux de promettre ce qui n’est pas vrai, d’encourager la négligence ou de faire de fausses suppositions au sujet des personnes en souffrance ! Que notre enseignement et nos conseils puissent être une manifestation de la vérité à ceux qui ont le cœur brisé, en sachant qu’il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire ; il y a un temps pour parler et un temps pour se taire (Ecc 3.4,7).


« Je sais que mon rédempteur est vivant et qu’il se lèvera le dernier sur la terre » (Job 19.25).
Le livre de Job n’est certainement pas le livre que nous lisons le plus souvent. Il se trouve au cœur même de la Bible, parmi les écrits de la sagesse. Ce livre est tout sauf un livre de consolations faciles… Bien au contraire, il a plutôt pour fonction de souligner l’expérience de la douleur extrême et balaie au passage toutes nos explications logiques ou même théologiques sur la souffrance. Face à l’affliction, face au malheur, il est légitime d’essayer d’expliquer et de trouver des causes ou même des coupables.
Dans le récit, nous trouvons un Job dans une immense souffrance et placé face au silence de Dieu. Mais lui ne reste pas dans le silence ! Il argumente, il crie, il exprime sa confusion et sa colère, il dit son grand malheur à Dieu. De plus, il se bat contre les paroles vaines de ses amis, les bien-portants.
La vie nous réserve à tous des revers, des épreuves qui nous placent parfois face au « Silence de Dieu », des temps où Dieu semble très éloigné, où sa puissance ne semble plus agir, des temps où nos prières intenses ne semblent plus être exaucées… et c’est dans ces moments si sombres, qu’à la suite de Job, nous sommes encouragés à creuser par nos cris, par nos interrogations ou même nos colères pour découvrir que Dieu pleure avec nous, qu’il ne se réjouit pas du malheur. Découvrir, non seulement un Dieu tout puissant, mais un Dieu si proche de ceux qui ont le cœur broyé par la douleur. Que toute souffrance soit transformée en chemin de confiance et de lumière.

 


Le nom hébreu Satan apparaît 27 fois dans l’Ancien Testament.
Fondamentalement, il signifie simplement « adversaire » et peut désigner un être humain dans plusieurs circonstances différentes.
À 18 reprises, cependant, le nom sātān se réfère à un être angélique mauvais qui se manifeste dans un contexte d’adversité spirituelle.
14 de ces occurrences apparaissent dans la description d’une scène céleste qui se déroule à travers les deux premiers chapitres de Job.
Dans chacun de ces cas, le texte en hébreu comporte un article devant le nom (hasātān, c’est-à-dire « le satan »).
Cet article démontre clairement qu’il s’agit d’un « adversaire » en particulier.
Dans 1 Chroniques 21.1, nous avons la seule occurrence où le nom sātān est utilisé comme nom propre en hébreu. L’équivalent grec satanas, quant à lui, apparaît 36 fois dans le Nouveau Testament.

L’origine de Satan remonte à la création des anges dans le ciel, appelés parfois collectivement les « fils de Dieu » (voir Ps 89.7 ; Job 38.7).
Dans les livres des prophètes Ésaïe et Ézéchiel, on trouve deux passages qui s’adressent respectivement aux rois de Babylone et de Tyr.
Cependant, ces textes poétiques semblent également évoquer un personnage plus grand que ces deux rois eux-mêmes, c’est-à-dire un être spirituel qui les anime. Il s’agit alors sans aucun doute de Satan. Ésaïe 14.12-14 parle de l’astre brillant, le fils de l’aurore[note]
Cette double métaphore décrit un être céleste.[/note] , « tombé du ciel », une expression utilisée par le Seigneur Jésus dans Luc 10.18 et appliquée à Satan : « Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair ». C’est principalement le péché d’orgueil qui a causé la chute de Satan (remarquez les cinq prétentions dans les versets 13 et 14 d’Ésaïe 14).
Le passage d’Ézéchiel 28.13-16 présente un cas semblable.
La « chute » de Satan dans ce contexte est une manière de décrire sa rébellion contre Dieu dans le ciel. Dans une représentation hautement symbolique mais parfaitement claire, Apocalypse 12.3,7 démontre que Satan a entraîné le tiers des anges dans sa révolte.
Malgré cela, Dieu a laissé à Satan et à ses anges déchus la permission de se présenter devant lui dans le ciel. C’est ce dont nous parlent les deux premiers chapitres du livre de Job. Il faut se rappeler que l’histoire de Job se passe au temps des patriarches.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Satan et ses anges ont-ils toujours accès au ciel, à la présence de Dieu ? Le passage d’Éphésiens 6.12, qui parle du combat spirituel du chrétien, répond sans détour à cette question : « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes »[note]En gras pour souligner.[/note].
Ce passage, qui met particulièrement l’accent sur l’importance de tenir ferme contre le diable, démontre que Dieu tolère encore sa présence et celle de ses anges déchus dans le ciel. La raison précise ne nous est pas donnée. Par contre, nous savons exactement pourquoi Satan, lui, s’y présente : c’est pour accuser les croyants. Cela apparaît clairement dans la vision de la purification du sacrificateur Josué : « Il me fit voir Josué, le souverain sacrificateur, debout devant l’ange de l’Éternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour l’accuser » (Jos 3.1). Mais tout comme pour Josué, nous avons aussi un défenseur auprès de Dieu, qui se trouve être le même [note]L’ange de l’Éternel est le Seigneur Jésus avant son incarnation.[/note] : le Seigneur Jésus-Christ, par qui « nous avons vaincu le malin » (1 Jean 2.14).
Il y a deux autres vérités extrêmement importantes que nous devons comprendre en lien avec la présence de Satan dans les lieux célestes.
 Bien qu’il soit là pour accuser les saints, Satan doit cependant toujours obtenir la permission de Dieu avant de les éprouver, et uniquement dans les limites permises par le Seigneur. C’est ce que le livre de Job nous révèle : « Et Satan répondit à l’Éternel : Peau pour peau ! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu’il te maudit en face. L’Éternel dit à Satan : Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie. » (Job 2.4-6) La même vérité revient dans la bouche du Seigneur Jésus : « [Le Seigneur dit :] Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point. » (Luc 22.31-32)
 La seconde vérité en lien avec la présence de Satan dans le ciel, c’est qu’un jour il en sera définitivement chassé. En effet, Apocalypse 12.7-10 déclare : « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit [note]En gras pour souligner.[/note]» .
En résumé, Satan et ses anges ont réellement accès à la présence de Dieu dans le ciel. C’est d’ailleurs là que le diable accuse les saints, qui sont cependant défendus par Jésus-Christ le juste (Rom 8.33 ; 1 Jean 2.1). De plus, Satan et ses anges ne peuvent rien faire sans la permission de Dieu (voir Luc 8.32), et un jour ils seront chassés du ciel pour toujours (Apoc 12.8).


https://www.reveniralevangile.com/job-etait-il-un-homme-ou-un-mythe-john-piper/

Le livre de Job est une œuvre profonde sur la souffrance humaine, digne d’une vie d’étude et de réflexion. Mais Job lui-même était-il un personnage réel et historique, ou Job est-il une légende mythique ? Et est-ce vraiment important de savoir ce qu’il était au final, fait ou folklore ?
Y a-t-il de bonnes raisons de prendre le livre de Job comme un récit précis d’événements qui se sont réellement produits, ou est-ce qu’on se contente de dire : « Eh bien, peu importe, on ne sait pas » ? J’ai lu des commentateurs qui m’ont dit : « C’est juste un match nul. On ne sait pas si c’est une parabole ou si c’est une histoire vraie. Cela n’a pas d’importance. » Permettez-moi de donner trois raisons de considérer ce récit comme une véritable histoire plutôt qu’une parabole de bonnes mœurs et d’une bonne théologie.

1. Un livre historique

D’abord, prenez la façon dont le livre débute : « Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. » (1.1)
Maintenant, comparez cela avec le début de Juges 17.1, qui commence une histoire : « Il y avait un homme de la région montagneuse d’Éphraïm, nommé Mica. » Ou comparez-le au début de 1 Samuel : « Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la montagne d’Éphraïm, nommé Elkana. » (1 Sam 1.1)
Or, l’une des façons d’évaluer si une œuvre littéraire relève de l’histoire ou de la fiction est de comparer la façon dont les livres sont écrits. Le fait que le livre de Job commence de la même manière que ces chapitres, qui ne sont pas présentés comme une parabole ou une fiction, est au moins un indice de la façon dont les lecteurs l’auraient pris lorsqu’ils ont commencé à lire ce livre. Ils l’auraient lu de la même façon qu’ils ont lu Juges ou 1 Samuel — comme un récit de ce qui s’est réellement passé.

2. Le témoignage d’Ézéchiel

Dans Ézéchiel 14.12-20, le prophète montre à quel point Jérusalem est impuissante devant le jugement de Dieu à cause de l’immoralité qu’il y a dans le pays : « La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots : Fils de l’homme, si un pays péchait contre moi en se livrant à l’infidélité, et si j’étendais ma main sur lui, si je brisais pour lui le bâton du pain, si je lui envoyais la famine, si j’en exterminais les hommes et les bêtes, et qu’il y ait au milieu de lui ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, ils sauveraient leur âme par leur justice, dit le Seigneur, l’Éternel. […] Ou si j’envoyais la peste dans ce pays, si je répandais contre lui ma fureur par la mortalité, pour en exterminer les hommes et les bêtes, et qu’il y ait au milieu de lui Noé, Daniel et Job, je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais ils sauveraient leur âme par leur justice. »
Des chercheurs plus ou moins conservateurs disent que ces noms — Noé, Daniel et Job — sont mentionnés ici non pas parce qu’ils sont historiques, mais parce qu’ils sont tous éminemment justes dans les livres qui racontent leur histoire. Néanmoins, le cas de Jérusalem est si mauvais que cet écrivain, Ézéchiel, choisit trois personnes, dont deux sont manifestement historiques, et l’autre, nous le supposons, aussi.
Remarquons deux choses :
– Noé et Daniel sont indubitablement historiques. La Bible ne les traite pas comme de la fiction, et Job est énuméré avec eux sans signe de distinction. Ce serait vraiment étrange si Job n’était pas aussi historique qu’eux.
– Ézéchiel émet l’hypothèse que Noé, Daniel et Job soient « dans ce pays ». Ce serait vraiment tiré par les cheveux que de penser que Noé et Daniel, des personnages historiques, sont peut-être « dans le pays » en tant que personnes réelles, mais que Job doit être considéré comme « dans le pays » d’une manière totalement différente.
En d’autres termes, il me semble qu’il nous faudrait avoir de très bonnes raisons de penser que Job est fictif si nous prenons Ézéchiel 14.14 et 19 d’une manière aussi peu naturelle. Deux personnages historiques et un personnage fictif agissant de la même façon ? J’en doute fort.

3. Le témoignage de Jacques

Jacques dit : « Mes frères et sœurs, prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée, car le Seigneur est plein de tendresse et de compassion. » (Jac 5.10-11)
Encore une fois, certains disent : « Cela ne prouve rien sur la réalité historique de Job. Il est juste utilisé comme un personnage fictif comme on pourrait utiliser Hamlet de Shakespeare comme un exemple d’indécision tragique. » Job, disent-ils, est utilisé comme un exemple de persévérance.
Vraiment ? Jacques dit : « Prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job. » Il ne parle pas de Job dans le vide. Il traite Job comme l’un des prophètes. Il le place dans cette catégorie avec d’autres qui, dans l’histoire, ont persévéré.

Pourquoi est-ce important ?

Je dirais que nous avons au moins ces trois éléments de preuve que Job est historique : (1) la similitude interne avec d’autres œuvres historiques, (2) la mention de Job dans Ézéchiel, et (3) la mention de Job dans Jacques.
Est-ce important ? Bien sûr, la fiction peut enseigner la vraie vérité. Les paraboles de Jésus le font. Ce n’est pas mal d’écrire de la fiction pour communiquer la vérité. Ce n’est donc pas comme si la théologie de Job devait être sacrifiée si le livre était une fiction inspirée.
Mais je dirais que c’est important pour d’autres raisons. Étant donné la façon dont Ézéchiel et Jacques traitent le livre et la personne de Job, la volonté de traiter le livre et l’homme comme une fiction dénote un état d’esprit, une sorte d’inclination de l’âme, qui penche plus facilement vers des tendances critiques que je ne le pense sain.


Cet article est issu du site internet : https://www.compellingtruth.org/retribution-theology.html. Il est publié avec l’aimable autorisation de Gwen S.
La théologie de la rétribution soutient que les gens sont traités par Dieu en fonction de leur comportement. Si vous avez le cancer, c’est à cause de la punition de Dieu pour vos méfaits. Si vous devenez riche, c’est parce que vous faites plaisir à Dieu. Cette interprétation simpliste de notre relation avec Dieu n’est pas basée sur la vérité de la Bible.
Jésus a abordé cette idée erronée à plusieurs reprises. Dans Jean 9, ses disciples ont demandé qui a péché pour qu’un homme naisse aveugle. Jésus leur a répondu que ce n’était pas à cause du péché de cet homme ou de ses parents, mais à dessein : Dieu devait glorifier son Fils.
À un autre moment, Jésus a fait référence à la mort tragique de plus d’une douzaine de personnes pour souligner que les circonstances ne sont pas une bonne indication de la punition de Dieu. « Ou bien, ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu’elle a tuées, croyez-vous qu’elles aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » (Luc 13.4-5)
Au travers de la vie de Job et de Paul, nous voyons des hommes souffrant beaucoup, qui ont plu à Dieu. Nous voyons aussi dans l’Écriture que les méchants échappent au châtiment immédiat, comme l’ignoble roi Achab de Samarie. Il a régné dans le luxe pendant 22 ans tout en faisant expressément le mal (1 Rois 16.29-34). Le psalmiste dit : « Jusqu’à quand les méchants, ô Éternel ! Jusqu’à quand les méchants triompheront- ils ? » (Ps 94.3)
Avec nos sentiments liés au bien, au mal et à notre désir de justice immédiate, nous voulons que Dieu remédie immédiatement à la situation. Cependant, Romains 3.23 nous enseigne que chaque personne a péché et mérite la mort. Nous pouvons être reconnaissants que nos propres actions ne reçoivent pas une justice rapide.
La Bible enseigne une justice à terme, et Dieu s’adressera aux personnes et aux peuples méchants avec rigueur (Mich 5.15 ; Mat 3.7 ; Jean 5.21-29). Il y aura formellement un jugement final ayant pour conséquence un châtiment (És 1.24 ; Apoc 20.11-15).
Certains voient dans les bénédictions et les malédictions décrites dans les Proverbes la preuve de la théologie du châtiment. « La malédiction de l’Éternel est dans la maison des méchants, mais il bénit la demeure des justes. » (Prov 3.33) « Le juste mange et satisfait son appétit, mais le ventre des méchants éprouve la disette. » (Prov 13.25) Cependant, les Proverbes nous donnent une sagesse générale sur la façon de vivre la vie, plutôt que des promesses sur les résultats de nos actions. C’est là que réside une différence importante. Le bon sens pratique sous-tend la vie pieuse et se traduira, parfois, par de bons rendements. Bien sûr, nous voyons dans nos propres vies, et dans les vies de certaines personnes dans la Bible comme Daniel et Jérémie, que la vie vertueuse entraîne parfois des circonstances terribles. Qu’a fait Joseph pour mériter l’esclavage et l’emprisonnement ?
Dans la loi mosaïque, il y a beaucoup de malédictions et de bénédictions attachées au comportement que Dieu attendait de son peuple. Par exemple, Deutéronome 30.16-18 dit : « Car je te prescris aujourd’hui d’aimer l’Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n’obéis point, et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd’hui que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays dont vous allez prendre possession, après avoir passé le Jourdain. » Ce système, ou alliance, a été établi par Dieu pour la théocratie d’Israël et quand le peuple était désobéissant, il était puni. Parfois la punition est venue tout de suite (Nom 11.33) et parfois plus tard (Ps 35.17). […]
Quant à Job, son ami Éliphaz lui reproche de souffrir à cause d’un péché pour lequel il a été puni (Job 4.7-9). Les autres amis de Job, Bildad et Zophar, concluent de même (Job 8.6 et Job 20.27-29). Cependant, dans Job 42.7, la vérité sur Dieu et Job est révélée. « Après que l’Éternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz de Théman : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job. »
Actes 28.4 nous montre qu’à l’époque de Paul, certaines personnes croyaient aussi en la théologie de la rétribution lorsqu’elles supposaient que Paul avait été mordu par un serpent à cause d’une sorte de justice cosmique. Quelques instants plus tard, lorsque Paul ne mourut pas de la morsure comme prévu, ils voulurent l’adorer comme une sorte de dieu.
Dieu n’est pas perché à l’encoignure du ciel, recherchant des occasions pour punir et récompenser ceux qui agissent de façon méchante ou juste, mais soyez-en certains, son caractère inclut la justice ; le châtiment aura donc bien lieu (Apoc 22.12). Faites-lui confiance pour faire toujours ce qui est juste (Gen 18.25).

 


L’Épître de Jacques contient la seule mention de Job dans tout le Nouveau Testament, dans une péricope où la patience de Job est éprouvée, et sa persévérance mise en évidence (Jac 5.7-11) [note]Persévérer signifiant ici « endurer, supporter », « rester ferme sous la provocation ».[/note] . Or, l’on sait, à la lecture du livre, ce que le patriarche a dû endurer et supporter de provocations, de la part :
• de son principal accusateur, Satan (Job 1.6-12),
• de sa femme (2.9),
• de ses trois « amis » (2.11 à 25.6),
• enfin d’Élihu, surgissant sur la fin (Job 32 à 37).

Dans une certaine mesure, Job doit aussi faire face à lui-même, à ses réactions passionnées qui le dévorent exagérément devant les fadaises de ses intervenants, dont les mots tournent en boucle, de chapitre en chapitre. « Alors même qu’il y a trois personnes, on n’entend qu’une seule voix. À l’image de la classe des sages qui entoure le pouvoir royal pour mieux le flatter, ces trois hommes ne sont que les porte-paroles d’un discours qu’ils ne font que ressasser sans le travailler eux-mêmes. Ils sont trois, mais ne parlent que d’une seule voix » [note]Frédéric de Coninck, Sur les routes d’une sagesse nouvelle, le livre de Job, Emmaüs, 1999, p. 19.[/note]
Élihu, le quatrième « ami », est jeune et s’entoure des précautions oratoires nécessaires. Cependant, et c’est ce qui le distingue de ces trois prédécesseurs, il accepte les protestations d’innocence de Job attribuant à sa souffrance une valeur éducative[note]« Dieu utilise parfois la souffrance pour avertir quelqu’un en danger de commettre une faute, ou pour attirer son attention sur une faute commise (sans doute inconsciemment). Job est donc invité à rechercher ce que Dieu veut lui enseigner. » Bible du Semeur, Introduction au Livre de Job, Excelsis, 2000.[/note] .

Pour Jacques, Job est un réel exemple de fermeté

Son endurance jusqu’à la fin et sa capacité à supporter la souffrance sans qu’elles ne le séparent de Dieu comme s’il avait péché, en font un cas « à part », au même titre que les prophètes de l’A.T. qui ont parlé de la part du Seigneur (Jac 5.10).
Ce recours aux prophètes est conforme à la tradition juive qui faisait d’eux des martyrs (Act 7.52 ; Rom 11.3 ; Héb 11.36-38). Selon Jacques, Job serait-il à « ranger » parmi les prophètes pour leur exemple de loyauté et de constance ?Il est d’ailleurs assez curieux que Jacques cite Job plutôt que Jésus comme modèle d’endurance néotestamentaire (Héb 12.1-3), d’autant plus qu’il n’y a pas d’autre mention du patriarche dans tout le N.T. Cette référence s’explique notamment par le fait que ce personnage emblématique est un exemple connu dans tout le judaïsme, l’Épître de Jacques s’adressant justement à des chrétiens d’origine juive « hors de Palestine » (Jac 1.1).
« Prenez donc patience » est le premier conseil de cette unité littéraire comprenant cinq versets traitant ultimement du courage dans l’épreuve. En approfondissant le texte, il sera sans doute utile de se souvenir que sa perspective est principalement eschatologique [note]Eschatologique : qui a trait à la fin des temps.[/note].
Notons que cette dernière portion de l’Épître arrive juste avant que Jacques n’entame la conclusion de sa lettre (les versets 12 à 20), rappelant à ses lecteurs quelques principes fondamentaux qui l’ont encouragé à leur écrire, leur recommandant encore la patience, la prière persévérante et l’entraide spirituelle.
« Prenez donc patience » et « restez fidèle », sont deux manières par lesquelles Jacques commence sa lettre aussitôt les salutations formulées (Jac 1.2-3). « Heureux l’homme qui endure l’épreuve » ou « qui tient bon dans l’épreuve » (Jac 1.12a), est en effet la meilleure réponse évangélique à la persécution venant du dehors, l’objectif n’étant pas de répondre aux coups par des coups, mais en toutes choses de rester fidèle à Dieu, une précieuse récompense étant attachée à celui, à celle, qui aura fait ses preuves en supportant patiemment l’épreuve (Jac 1.12b).
La vie du disciple est exigeante. Elle n’est ni dans le compromis ni dans l’affrontement. Une vie à laquelle le Seigneur Jésus lui-même ne s’est volontairement jamais soustrait… Non par masochisme, mais par soumission et loyauté à son Père et au but assigné d’un commun accord,dès le commencement (cf. Éph 1.1-14).

Mais jusqu’à quand doit durer la patience ?

Jusqu’à la manifestation, l’avènement du Seigneur, selon le verset 8. C’est à la fois vrai pour le temps présent, et pour celui à venir.
Car le chrétien fait constamment confiance à Dieu en lui exposant avec foi chacune de ses situations. Et il croit au fait que Dieu interviendra dans son cas. Mais sa réelle espérance est au-delà des limites du monde visible.
Ce qui ne doit pas le priver de faire tous ses efforts pour améliorer les conditions auxquelles il se trouve confronté, momentanément. Par exemple, il peut user des compétences de médecins et de traitements adéquats pour recouvrer ou maintenir sa santé. Cependant, son espérance ultime est dans la parousie, la seconde venue du Seigneur : c’est l’expérience de Job ! Il aspire de tout son cœur de toute sa force, de toute son âme au mieux-être (à son rétablissement), ignorant, contrairement au lecteur, le malheureux enjeu de sa situation présente (Job 1.1-12). Mais il supporte (non sans se plaindre) et surtout, il espère (Job 19.25-29) ! La patience n’est jamais facile, d’autant plus et particulièrement quand l’on souffre ou lorsque quelqu’un de notre entourage souffre.
Pour soutenir l’espérance de ses lecteurs, Jacques se sert du laboureur même si l’analogie est limitée et bien imparfaite (Jacques l’abandonne assez vite). Donc, tout comme « le laboureur attend le précieux fruit de la terre », nous devons, nous aussi, prendre patience, être courageux et affermir notre cœur (v. 8). Le chrétien doit être patient tout comme le fermier qui mise sa survie sur le résultat d’une (parfois très) longue attente des pluies d’automne et « d’arrière-saison ».
Mais en attendant, évitons de nous plaindre les uns des autres. « Ne vous répandez pas en plaintes ! » signale Jacques. « Ne grognez pas les uns contre les autres ! » ; « Ne gémissez pas ! » disent certaines versions.
Et bien qu’une plainte, un soupir, peuvent parfois être une réponse à la souffrance (Marc 7.34), il s’agit là, dans le texte, de plaintes ou de reproches formulés de la part des uns contre les autres, c’est-à-dire contre un membre de l’église ou de la communauté, ce qui porte toujours préjudice à la solidité, la stabilité et la solidarité de l’ensemble.
De plus, Jacques ajoute : « Le juge vient. Il est déjà là, devant la porte, prêt à entrer. » (v. 9) L’image est assez semblable à celui qui se tient à la porte, la main sur le loquet, prêt à ouvrir et surprendre les hôtes de la maisonnée…L’exemple du professeur entrant dans une classe en train de chahuter est à ce propos très éloquent. Autrement dit, ce n’est pas le moment d’être pris en flagrant délit de se critiquer les uns les autres. L’avènement du Seigneur est proche. Sa manifestation prévient et encourage à la fois…
Dans leur attente de la fin des temps, les chrétiens sont soumis à diverses souffrances et persécutions. C’est un fait, Jacques insiste sur cette attente en la comparant à la persévérance des prophètes (v. 10). Ils ont parlé au nom du Seigneur : c’est pourquoi cela leur a valu de l’hostilité ! Cette souffrance les a-t-elle calmés dans leur zèle à vouloir proclamer fidèlement la Parole de Dieu ? La réponse est NON !
Au contraire, ils ont supporté patiemment la souffrance et les mauvais traitements. Leur vertu essentielle étant de supporter leur supplice, tel Amos, Élie ou Jérémie. À ce point, la réflexion sur les prophètes présente deux aspects essentiels : 1° le lot d’un serviteur de Dieu implique parfois la souffrance ; 2° l’on peut endurer la souffrance et rester fidèle.

Heureux ceux qui souffrent à cause de leurs bonnes œuvres

Jésus, à l’inverse de l’évaluation du monde, déclare heureux ceux qui souffrent à cause de leurs bonnes œuvres (Mat 5.11-12).
Jacques, dans le même esprit avec en arrière-plan cette béatitude, le formule de la façon suivante : « Nous disons bienheureux ceux qui ont tenu ferme », laissant entendre que ce même bonheur peut être le nôtre, puisque celui des prophètes provenait de ce qu’ils persévéraient, la persévérance étant d’ailleurs réclamée de chaque chrétien. Jésus aussi l’avait déjà dit : « Celui qui tiendra bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé ! » (Mat. 10.22)
Et puis, pour interpeller son lecteur et citer un exemple concret, Jacques prend Job, non pour l’interroger mais pour affirmer au verset 11 : « Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda. » Dans les cercles juifs, l’histoire de Job était leur préférée, déjà citée dans le livre du prophète Ézéchiel (14.14) elle soulignait la justice du patriarche. Mais pour Jacques, le point important est qu’autant Job s’est plaint, autant il a refusé d’abandonner sa confiance et de désobéir à Dieu : « En toute cette infortune, Job ne pécha point en paroles. » (Job 2.10)Jacques de souligner : « Et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion. » Cette perspective aussi est importante, car à la fin il ne restera pas que la justice, mais la compassion, la bonté et la miséricorde de Dieu l’accompagneront.

*     *     *

En conclusion, l’insistance de Jacques sur le retour du Seigneur et donc la fin des temps, ne doit pas seulement façonner notre manière actuelle de vivre, mais influencer notre façon générale de vivre. C’est sans doute ce qui vaut à Job l’approbation divine. Car plus que tous les discours, les remarques et les plaintes que le patriarche a fait de son état, les accusations, les préjugés et les maladresses de son entourage, c’est l’attitude de Job, persévérant et irréprochable dans l’épreuve, qui lui vaut les adjectifs d’homme intègre et droit.


Le lac Léman contient environ 89 milliards de m³ d’eau et la terre possède une réserve d’eau d’environ 1,4 milliard de km³. Ces chiffres sont tellement grands que nous ne pouvons nous représenter ces volumes. Mais Dieu a fixé la mesure des eaux (Job 28.25). Par là, nous voyons un aspect de sa grandeur.
Dieu est aussi celui qui nous aime et il souhaite nous accompagner dans notre vie. Il n’est pas ce Dieu qui a tout créé et qui ne s’intéresse plus à sa création, il est ce Dieu qui vient à nous, motivé par l’amour. Dieu a pourvu à notre rébellion en offrant son fils en sacrifice. Par ce moyen, il offre le moyen pour que nous puissions de nouveau être réconciliés avec lui, cet immense Dieu. Jésus a dit lui-même qu’il nous appelait, non pas ses serviteurs, mais ses amis, parce qu’il nous a révélé ses plans (Jean 15.15). Cette affirmation de Jésus est réellement surprenante face à l’immensité de Dieu.
Dans la Bible, l’histoire de Job nous présente à la fois la relation entre Dieu et Job, la révélation extraordinaire de Dieu à Job, et l’immensité de Dieu. Elle nous éclaire également sur le questionnement de Job sur Dieu, sur la justice de Dieu et sur l’incapacité apparente de Dieu à gérer le monde.

Quelle justice face à la souffrance ?

Job est appelé fils éminent de l’Orient (1.3). Pourtant son histoire nous montre qu’il va subir une série de catastrophes ; il va même être affecté d’une douloureuse maladie de peau au point qu’il utilise un morceau de poterie pour se gratter. Lorsque ses amis arrivent, ils ne le reconnaissent pas (2.12).
Un long débat s’engage entre Job et ses amis, du chapitre 4 jusqu’au chapitre 37. La conclusion en sera : soit Dieu ne dirige pas ce monde avec justice, soit, pire, Dieu est tout simplement injuste.
Les trois amis de Job soutiennent que Dieu est juste, et que c’est avec justice qu’il dirige le monde. Ils défendent la position suivante : si Job souffre, c’est qu’il a péché. Par ce principe, les trois amis de Job sont dans le champ [note]NDLR : « être dans le champ », expression canadienne signifiant « être perdu »[/note]. Dieu dira à la fin du livre qu’ils ont mal parlé de lui (42.7).
Le quatrième ami, Élihu, soutient aussi que Dieu est juste et qu’il agit avec justice, mais ses propos sont plus nuancés. Les souffrances ne sont pas forcément un châtiment, mais elles sont un moyen que Dieu utilise pour nous éduquer en forgeant notre caractère. Dieu nous prépare au travers de la souffrance à ne pas pécher.

La réponse de Dieu

Dieu laisse d’abord Job et ses amis débattre et épuiser leurs arguments au cours des 34 chapitres du plaidoyer, avant d’intervenir. Puis il va répondre à Job au travers de l’univers et de sa création.
Dieu commence par interroger Job sur la création et lui demande d’expliquer les principes qui régissent la nature (38). Job serait-il plus grand que Dieu pour gérer l’univers, donner un nom à chaque étoile, expliquer d’où vient la lumière ? En d’autres mots, Dieu interroge Job sur sa capacité à connaître la souffrance de ce dernier, pour en obscurcir ses desseins.
Dieu continue à répondre à Job au travers du règne animal (39) : la lionne, le corbeau, la chèvre sauvage, la biche, l’onagre, le buffle, la cigogne, l’autruche, le cheval. Le but de Dieu est de vouloir faire lever le regard de Job sur l’entièreté de sa création. Dieu montre que l’univers est vaste et complexe et qu’il en connaît les moindres recoins et détails. Celui qui a formé l’univers, sait également comment le corbeau vit, et comment la chèvre met ses petits au monde. Job ne perçoit qu’un petit rayon de la création parce que sa vision est étroite, il ne voit le monde et la création que par sa seule vision, tandis que Dieu lui parle de l’infinie grandeur de sa création. Dieu décentre Job de son malheur pour le placer devant l’immensité de ce que lui gère.
Dans sa seconde intervention, Dieu va proposer à Job quelque chose de surprenant : prendre sa place. Il va lui poser une série de questions (40.1-9). Il propose à Job de gérer le monde selon sa justice. Dieu explique à Job par ce biais que, s’il jugeait le monde selon sa justice, personne ne tiendrait debout : « Répands les flots de ta colère, et d’un regard abaisse les hautains ! d’un regard humilie les hautains, écrase sur place les méchants. » (40.6-7) En d’autres mots, Dieu dit à Job d’être le juge parce qu’il s’est lamenté sur son sort.
En dernier lieu, Dieu va parler à Job du léviathan[note]NDLR : les traductions modernes emploient souvent le mot « crocodile » alors que la description qui en est faite semble davantage penser à un dragon.[/note] et du béhémoth[note]NDLR : les traductions modernes emploient souvent le mot « hippopotame » alors que la description qui en est faite semble davantage penser à un diplodocus.[/note] . Ces deux créatures représentaient du temps de Job le désordre et le danger. Qui s’amuserait avec le léviathan et l’attraperait avec un hameçon ? Celui-ci vit et mange, et personne ne lui donne d’ordre. Le béhémoth mange de l’herbe, il est sous l’eau, mais qui va aller l’attaquer lorsqu’il a les yeux ouverts ? Dieu a créé ces deux bêtes et il en est fier.

La repentance de Job

Pourquoi Job se repent-il lorsque Dieu lui parle de ces deux animaux ? Le monde est bon et magnifique, mais il n’est pas parfait, et n’est pas à l’abri du danger. Le monde est bien organisé et beau — c’est ce que Dieu rappelle avec la création de ces animaux — mais il peut s’avérer tout aussi sauvage que les deux animaux qui sont cités à la fin du livre. La réponse de Dieu renvoie à la question que Job a posé au début : « Pourquoi doit-on souffrir dans un monde créé par Dieu, que ce soit par les tremblements de terre, par les bêtes sauvages ou par les humains ? » Dieu n’a pas maintenu un monde calme et parfait après la chute. Dieu montre à Job que le monde est dangereux, difficile à vivre, plein de rebondissements. Il ne répond jamais à la question de Job sur sa souffrance. Dieu renvoie simplement à Job son doute sur la justice et la capacité divines à gérer l’univers ; Job n’est pas en mesure de dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Au même titre que Job n’est pas en mesure de comprendre Dieu dans sa création, de contrôler l’éclair, Job n’a pas la capacité de dire ce qui bien et ce qui est mal. Dieu demande à Job d’avoir foi en sa sagesse.
Job n’a pas été puni pour son attitude parce qu’il s’est repenti de son manque d’intelligence. Ce qui était honorable dans son attitude, ce sont les prières qu’il adressait à Dieu dans son tourment, par une relation honnête et de cœur-à-cœur avec Dieu. Lorsqu’il reproche à Dieu cette injustice, il sait pertinemment que Dieu est bon et juste, il aime son Dieu. Il ne répète pas mécaniquement : « si tu pèches, tu payes ». Job ne cultive pas une représentation manichéenne du monde comme ses trois amis qui mettent Dieu en colère par leur discours.
Dieu va expliquer à Job qu’il n’a pas la capacité, ni le pouvoir de définir ce qui juste. Si Job en avait eu le pouvoir, ce serait un drame à cause d’une justice arbitraire. La grâce n’existerait pas.

L’enseignement de l’histoire de Job

Comme Job, nous sommes poussés à avoir confiance en Dieu. Il sait ce qu’il fait, il est proche de nous, il entend nos prières et nos supplications. Dieu a entendu Job crier et ne l’a pas puni car il a vu l’honnêteté dans le cœur de Job. Les amis de Job donnaient des explications au nom de Dieu alors que Job demandait des explications à Dieu. Lorsque nous lisons les Psaumes, nous sommes dans cette même confrontation que celle de David s’adressant à Dieu en lui demandant : « Où étais-tu ? » (Ps 55 ; 70 ; 71, …).
Dans l’Épître aux Romains, Paul parle de la création et évoque l’universalité du message de la création adressé aux humains (Rom 1.19-20). Dieu utilise ce message pour se révéler à Job. C’est au travers de ce discours que Job prend conscience de la grandeur et de la sagesse de Dieu dans tout ce qu’il fait (42.1-5). Au départ, Job avait une connaissance de Dieu pour vivre une bonne vie. Dans son luxe, Job n’avait pas encore tout compris. Il est simple d’aimer, de louer, de glorifier et d’obéir à Dieu lorsque tout va bien. Job qui pensait voir Dieu au jour de sa mort (19.26), découvre au travers de cette expérience un Dieu qui lui est favorable, même dans les pires épreuves. Même son épouse est une pierre d’achoppement pour lui quand elle lui dit : « Maudis Dieu, et meurs ! » (2.9) Face à Dieu, Job apprend le contentement, chose qu’il a refusé pendant près de 40 chapitres. Job avait limité Dieu, mais bien qu’il n’eût encore rien reçu en retour en dehors de cette révélation, il reconnut la grandeur de Dieu lorsqu’il dit : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t’a vu. » (42.5)
Combien connaissons-nous d’histoires d’hommes et de femmes qui ont traversé des difficultés et vivent dans la souffrance, et qui, au travers de celles-ci, se sont approchés de Dieu par la prière et ont grandi dans leur foi ? Leur humilité et leur admiration de Dieu les ont soutenus. Malheureusement d’autres ne vivent pas les choses de cette manière lorsqu’ils traversent de telles épreuves. Ces derniers pensent que Dieu est injuste et qu’il est incapable de gérer le monde. Job a compris que Dieu était totalement capable de gérer le monde lorsqu’il a accepté son sort. La bonne nouvelle de l’histoire de Job est qu’il a tout reçu a posteriori. De notre côté, nous avons déjà tout en Christ.
Dieu peut guérir (il y a de vraies guérisons !), mais il y a aussi des mensonges. Il y a aussi des gens qui obscurcissent les projets de Dieu lorsqu’ils veulent conseiller des personnes dans la souffrance. Mais lorsque nous souffrons, plaçons-nous devant Dieu, considérons la nature et l’immensité de l’univers, puis interrogeons-nous si nous sommes capables de gérer le monde comme Dieu le fait. Posons-nous la question si, dans ce monde, Dieu ne nous a pas oubliés, parce que nous vivons quelque chose de compliqué. Au final, Dieu ne peut pas nous oublier, mais Dieu a un plan bien plus grand et vaste que nous ne pouvons pas voir, limité par notre petite sphère mais inclus dans la sphère de Dieu. Dieu n’a pas fait du mal à Job, Dieu était content d’avoir un Job qui le questionne mais il y a un moment où il faut cesser les « pourquoi », car trop de « pourquoi » diminuent la souveraineté de Dieu. C’est de cette manière que Dieu a agi avec Job et a pu le calmer.


D’après la transcription d’un message donné par Dany Hameau au Berghaus à Isenfluh

Le dictionnaire définit le désespoir comme étant la perte de toute espérance ou l’état d’une personne sans espérance, qui a baissé les bras. L’espérance, au contraire, est le sentiment qui fait entrevoir comme étant probable la réalisation de ce que l’on désire, c’est une confiance en l’avenir.

Dans les chapitres précédents, les pensées de Job ne sont pas une suite chronologique d’étapes mais un va-et-vient entre différents états. Cela reflète notre cheminement qui est souvent fait de contradictions et qui n’est pas toujours très linéaire.
L’espérance consiste à croire que Dieu va faire justice un jour ; elle est bonne pour notre moral, car elle fait sens. Le projet de Dieu dans cet univers s’accomplira envers et contre tout. Cet aspect du jugement dernier, où un libérateur va prendre en main le dossier de Job pour lui faire justice, va être littéralement sa bouée de sauvetage dans le cheminement contradictoire qui est le sien.

Bildad versus Job

Au chapitre 18 de Job, Bildad expose que le méchant connaît épreuve sur épreuve. Job lui répond au chapitre suivant : « Je suis abandonné de mes proches, je suis oublié de mes intimes » (19.14) mais il veut croire, contre vents et marées, que Dieu aura le mot de la fin.
Job répond à Bildad et à ses deux autres « amis » : « Voilà dix fois que vous m’outragez ; n’avez-vous pas honte de m’étourdir ainsi ? si réellement j’ai péché, seul j’en suis responsable. » (19.3-4) Il poursuit : « Sachez alors que c’est Dieu qui me poursuit, et qui m’enveloppe de son filet. Voici, je crie à la violence, et nul ne répond ; j’implore justice, et point de justice ! Il m’a fermé toute issue, et je ne puis passer. » (19.6-8) Job se voit pris pour cible par Dieu qui serait son ennemi. Il croit que Dieu le traite comme un coupable. Même si la souffrance de Job est humainement injuste, incompréhensible et inexplicable, il n’en demeure pas moins que Job a tort de rendre Dieu coupable de l’injustice qu’il subit. Lorsque nous n’arrivons pas à expliquer ce qui nous arrive, nous sommes souvent enclins à chercher un coupable.

Le silence de Dieu

Job déplore le silence de Dieu. Le silence peut être redoutable, continu et frustrant. Lorsqu’on traverse un tunnel, on est souvent amené à poser des questions à Dieu, mais celui-ci demeure silencieux. De son point de vue, il n’a pas jugé nécessaire de répondre aux questions de Job. Au final, la réponse de Dieu n’a pas pour thème la cause et la raison de la souffrance de Job, mais elle a cependant atteint son objectif (cf. 38.1-42.6).
David fait également référence au silence de Dieu face à l’adversité (Ps 22.2-3). À propos des héros de la foi listés en Hébreux 11, il est dit : « Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis. » (Héb 11.39) Ce texte nous apprend que :
– Dieu ne répond pas à toutes nos prières,
– même si Dieu n’a pas répondu, Dieu reste Dieu, et la foi placée en lui n’est pas vaine.
Nous avons une vision partielle alors que Dieu a une vision panoramique. Vouloir dès lors imposer à Dieu notre point de vue, c’est faire preuve de présomption, d’arrogance, voire de manipulation ; c’est comme aller chez le médecin afin de ressortir avec l’ordonnance telle que nous l’aurions désirée. Il y a aussi des prières auxquelles Dieu répondra plus tard et dont nous ne verrons pas l’accomplissement.
La non-réponse de Dieu à nos supplications devrait faire partie de notre théologie de la prière (cf. Lam 3.8). La véritable spiritualité intègre la non-réponse de Dieu. Dans certains cercles chrétiens, on abuse de la parole de foi (Mat 21.22) en prétextant qu’elle a un pouvoir créateur. Il suffirait alors de demander une chose pour l’obtenir. Cette attitude relève de l’arrogance et non de la véritable spiritualité. Nous devons éviter à tout prix les écueils de la présomption et de l’arrogance où nous obligeons Dieu à nous donner ce que nous lui réclamons. Car si Dieu nous donnait tout ce que nous voulons, alors Dieu ne serait plus Dieu.
Un domaine particulièrement sensible est celui de la prière de guérison. Je crois que Dieu peut guérir mais je ne peux pas affirmer sans hésiter que Dieu va guérir tout le temps et tout le monde. Dans ce domaine, soyons nuancés et posés, et manifestons de l’humilité en admettant que si Dieu ne répond pas dans les termes et les délais que nous souhaitons, Dieu reste Dieu.
L’Écriture nous donne l’exemple d’autres hommes honnêtes, comme les psalmistes ou Jérémie, qui prient et répandent leur plainte devant Dieu mais qui ont l’impression d’avoir en face d’eux un mur : ils se heurtent au silence de Dieu ou à sa non-réponse. Dieu sait et voit, mais pour les raisons qui sont les siennes, parce qu’il a cette vue panoramique, il agit comme bon lui semble. Il n’a pas de compte à nous rendre.

La déchéance de Job

Job craint de disparaître, il a l’impression que Dieu lui a retiré tout espoir, à l’image d’un arbre que l’on déracine (19.10). Dieu s’est ligué contre lui (19.11). Il est abandonné de tous (19.13-16), qui le méprisent et l’ont en horreur (19.18-19). Son état physique est répugnant (19.17,20). On a vraiment le sentiment d’être en face d’une personne qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Job s’analyse et constate avec lucidité son état de décrépitude, il décrypte les messages d’indifférence et d’insolence que son entourage lui renvoie. Les enfants se raillent de lui, alors qu’en Orient, on honore les cheveux gris.
Au-delà de Job, on peut lire dans ce texte en filigrane le mépris dont Jésus fut l’objet, lui, la lumière qui est venue chez les siens et qui a été rejetée (Jean 1.11). La prophétie messianique d’Ésaïe 53 évoque le serviteur abandonné, méprisé, blessé, frappé, brisé, maltraité, opprimé. Job était devenu méconnaissable et l’ombre de lui-même. Au travers de la souffrance de Job, nous pouvons voir la souffrance de Jésus.

Le réveil de Job

L’espoir de la réhabilitation

Au verset 23, nous constatons le début d’un renversement de situation. Job aspire à ce que ses paroles soient consignées dans un livre, gravées au burin dans le roc, que son plaidoyer subsiste au-delà de sa mort. Nous connaissons bien cet adage : « Les paroles s’envolent, les écrits restent. » Job espère être réhabilité, quitte à ce que ce soit à titre posthume. À ce stade, nous avons l’impression que Job est déjà au fond de la tombe.
Deux chapitres plus haut, Job fait déjà appel à Dieu lui-même pour le défendre (17.3). Ici, au verset 25 de notre chapitre, jaillit de la bouche de Job un cri du cœur, une conviction inébranlable. Lui, que personne n’écoute, fait appel à son libérateur, à son rédempteur, à celui qui va plaider sa cause. Judiciairement parlant, Job réclame avec une étonnante clairvoyance la réhabilitation de sa personne, tel un condamné par erreur qui souhaite être lavé de l’accusation à son encontre. Il fait appel à ce témoin qu’il a déjà évoqué (Job 16.19), il entrevoit une lueur : Dieu va plaider son cas et se porter garant contre lui-même, et Dieu ne sera plus un étranger pour Job [note]« Et il ne sera plus un étranger pour moi », Job 19.27, Bible du Semeur.[/note].
Job a certes fait preuve d’arrogance en accusant Dieu de son malheur, en parlant de choses qui le dépassaient, mais Job n’a jamais franchi la ligne jaune car il n’a pas blasphémé et n’a pas parlé de Dieu de manière indue. Job était écartelé entre deux conceptions opposées de Dieu : d’un côté la foi et de l’autre le doute, tantôt Dieu est son adversaire, tantôt il est son défenseur.
Job se met ici à marcher par la foi et non plus par la vue. Toutefois Il convient de nuancer quelque peu, car, si Job aspire à sa réhabilitation, il semble ne plus la voir dans cette vie-ci. De la situation présente, il attend la mort et ne peut s’y résoudre. La non-réponse de Dieu le rend amer. Cela l’amène à miser toute son espérance sur l’au-delà.

Une conviction forte

Job affirme : « Mais je sais… » (19.25) Lorsqu’on passe par de grandes épreuves, la seule branche à laquelle on peut encore se raccrocher est celle des convictions certaines sur lesquelles repose notre foi chrétienne ; nous trouvons notre secours en Dieu. La foi ne consiste pas à fermer les yeux et à faire un grand saut dans le vide ; elle repose sur des certitudes (cf. Jean 8.14 ; 11.24 ; 2 Tim 1.12). Certaines personnes disent qu’on ne peut être certain de la vie éternelle et que nous sommes présomptueux d’affirmer l’avoir. Mais notre assurance est objective car elle est écrite dans sa Parole. S’y ajoute l’assurance subjective que nous donne l’Esprit (Rom 8.16).
Job a des certitudes :
– Dieu est son défenseur et son libérateur (19.25) ;
– Dieu plaidera sa cause et le réhabilitera [note]1 Jean 2.1 confirme ce que Job savait : « Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. »[/note];
– il pourra contempler Dieu dans l’au-delà (19.26-27).

La résurrection

Job affirme : « Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; après que ma peau aura été détruite, moi-même je contemplerai Dieu. » (19.26) Cette parole est révolutionnaire. Job croit qu’au-delà de sa mort, il va ressusciter. Dans l’A.T., deux autres textes qui parlent de la résurrection physique et corporelle des hommes de manière très claire :
– Le Psaume 16.10 parle de la résurrection. Ce Psaume messianique évoque la résurrection de Jésus-Christ.
– Daniel 12.2 parle de la résurrection des morts et la complète par la différentiation du sort qui leur est réservé : les uns ressusciteront pour le ciel, les autres pour l’enfer.
Dieu a ainsi révélé progressivement la réalité de la résurrection dans l’A.T.
Aujourd’hui, bien des chrétiens pensent que la vie éternelle commence dans l’au-delà. « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jean 17.3) La vie éternelle commence au moment où Dieu ressuscite l’âme qui était spirituellement morte, c.-à-d. à la nouvelle naissance, lorsqu’on a compris qu’on est pécheur, que Christ a tout accompli à la croix et où on décide de mettre sa vie à disposition de Dieu. Dès cet instant, on entre dans la vie éternelle.
Job, qui imaginait pouvoir enfin bénéficier de l’approbation divine dans l’au-delà, sera bien pris de court, car sa réhabilitation aura lieu beaucoup plus tôt que prévu… Quel privilège pour nous, de savoir qu’en vertu de l’œuvre salvatrice de Jésus-Christ, dès aujourd’hui, nous pouvons jouir non seulement du regard approbateur du Seigneur, mais d’une communion intime avec lui qui ira éternellement crescendo !

 


Seigneur, pourquoi ?

Quand les choses ne vont pas dans le sens où nous le voudrions, lorsqu’une porte se ferme ou qu’une maladie nous frappe, notre réaction est souvent la suivante : « Seigneur pourquoi ? » De même, quand nous sommes face à une décision importante et que les choses sont floues nous demandons : « Seigneur quand montreras-tu le chemin, quand répondras-tu ? »
Dieu agit parfois d’une façon qui est difficile à comprendre. Pourtant la sagesse de Dieu est infinie et il bénéficie d’une vision d’ensemble qui nous échappe à nous, êtres humains.
Dans le cimetière militaire anglais du Caire se trouve la tombe d’Oswald Chambers, évangéliste écossais du début du XXe siècle, dont les écrits édifient les chrétiens encore aujourd’hui. Durant la première guerre mondiale, il quitta le confort de son ministère en Grande-Bretagne pour s’engager comme aumônier de troupes. Il eut un impact grandissant envers les militaires britanniques basés en Égypte jusqu’au jour où une crise d’appendicite le toucha. Il refusa d’aller à l’hôpital, ne voulant pas occuper le lit d’un futur soldat blessé au combat. Il finit par être traité en urgence douze jours après la crise et mourut des complications de l’opération à l’âge de 42 ans. Pourquoi Dieu a-t-il permis qu’un de ses serviteurs prometteurs, qui avait tant sacrifié et dont l’humilité et l’amour pour le prochain l’avaient poussé à refuser les soins dont il avait besoin, mourût de la sorte ? N’aurait-il pas pu prendre soin de son enfant dévoué ? Pourquoi Dieu est-il resté silencieux ?

Job, le juste qui souffre

Dans la Bible, cette question est également posée et débattue en détail dans le livre de Job. Job était un homme qui suivait Dieu et lui portait un culte sans faille (1.8 ; 2.3). Il se voit privé de tout : ses biens (1.13-17), ses enfants (1.18-19), sa santé (2.7-8). Face au silence de Dieu, dans sa souffrance, il demande : « Pourquoi ? » (13.20-25[note]Cf. Job 3.20-26 ; 10.18-22[/note] ) Alors que le silence de Dieu perdure, Job le questionne sur sa justice (7.17-21 ; 10.2-6), se trouvant sans faiblesses ou péchés qui justifieraient ce qui lui arrive (9.2-4, 14-22 ; 16.17[note]Cf. Job 12.4-5 ;13.13-19[/note] ). Il désire alors défendre sa cause devant Dieu (23.1-7[notCf. Job 13.3 ; 16.20-21[/note]) tout en ayant confiance que Dieu le défendra et lui sera favorable (19.25-27). Job croit, en effet, que Dieu est juste et il lui reste fidèle (27.1-6). Mais face à cette plainte de Job dans sa souffrance Dieu reste silencieux, absent.
Cela est d’autant plus surprenant que ses amis Éliphaz, Bildad et Tsophar, qui arrivent à la fin du chapitre 2 (Job 2.11-13) pour encourager Job, ne font qu’empirer les choses allant même jusqu’à faire son procès. Leur logique est simple : si Dieu est satisfait d’une personne, de ses actions religieuses, alors il la bénira. Au contraire, si Dieu n’est pas satisfait de la consécration d’une personne à son égard, ou à cause d’un péché commis, Dieu enverra son jugement, sa malédiction. Cette relation de cause à effet[note]Gordon D. Fee, Douglas Stuart, How to read the Bible book by book : a guided tour, Zondervan, 2002, p. 123.[/note] est connue comme la théologie de la rétribution. Pour les amis de Job, s’il souffre c’est qu’il a péché. L’explication pour eux est donc que Dieu est silencieux car il attend que Job se repente, et une fois cette étape franchie, Dieu bénira Job à nouveau. Cette logique est aussi celle du diable qui nous inspire bien souvent ce sentiment de culpabilité quand Dieu semble loin ou silencieux : « Qu’ai-je fait de faux ? Dieu ne doit plus m’aimer. Je n’en vaux pas la peine. »
Comment donc comprendre ce silence de Dieu dans les souffrances de Job ?

Dieu, au-dessus de la souffrance

Une piste de réflexion se trouve dans la structure globale du livre. En effet, le début et la fin de Job posent le contexte sous une forme narrative. Puis nous avons une série de dialogues (chapitres 4 à 27) où Job répond successivement à ses amis et enfin une série de monologues (chapitres 29 à 41). Au centre, le chapitre 28 forme un poème ayant pour thème la sagesse se terminant par le verset 28 : « Puis il [Dieu] dit à l’homme : « La crainte du Seigneur, voilà en quoi consiste la sagesse. S’éloigner du mal, voilà en quoi consiste l’intelligence » » (28.28, S21).
Dans le poème du chapitre 28, nous pouvons identifier une transition dans la manière dont le thème de la souffrance est traité. Dans les dialogues du début, l’accent est mis sur le « pourquoi ? » de la souffrance : sa cause, sa raison dont Job et ses amis débattent. Mais alors que Job 28.28 nous apprend que la sagesse[note]Dans la Bible, la sagesse signifie les compétences ou aptitudes pour vivre notre vie de tous les jours en accord avec le plan de Dieu révélé au monde. Ici la sagesse dont il est question est l’aptitude à vivre la souffrance dans la vie de tous les jours selon ce que Dieu considère juste. En somme, en s’abandonnant à lui et en le suivant humblement.[/note] c’est la crainte du Seigneur et s’éloigner du mal, nous sommes progressivement amenés vers une autre question, non plus de la raison de la souffrance mais de sa signification. La question « Qu’est-ce que la souffrance peut nous apprendre sur Dieu, sur nous, sur le plan de Dieu pour nous », est alors débattue avec pour réponse le monologue de Dieu dans les chapitres 38 à 41. Dans ce monologue, la présentation de deux animaux redoutables que l’homme ne peut dompter indique à Job que la souffrance n’est pas voulue de Dieu mais qu’elle fait partie de la condition humaine.
Dieu ne répondra jamais à Job sur le pourquoi de sa souffrance, mais il donnera une longue explication sur sa signification. Dieu est en effet au-dessus de cette relation de cause à effet, bien au-dessus de la souffrance et du péché. En tant que créature, nous ne pouvons pas comprendre le pourquoi de la souffrance et ce n’est pas notre rôle de le faire. La souveraineté de Dieu, son œuvre (38-39) ne peuvent être comprises par l’être humain car il n’a pas la vue d’ensemble qui est celle de Dieu. Au final, Job peut seulement reconnaître la supériorité de Dieu, lui faire confiance et reconnaître sa sagesse même dans sa souffrance (42.1-6). Job répond par l’humilité, la repentance et l’acceptation.

Notre réponse à la souffrance

Comment appliquer cette compréhension de la souffrance dans nos propres vies ? Comment comprendre les silences de Dieu quand nous souffrons ? Tout d’abord, il faut pouvoir se positionner devant Dieu, comme Job l’a fait (19.25), et se rappeler que Dieu est notre rédempteur. Dieu est au-dessus de la souffrance mais la souffrance ne lui échappe pas, tout comme celle de Job qui ne lui a pas échappé. Il ne se plaît pas à nous voir souffrir en silence voulant qu’on lui donne une confiance aveugle comme un roi qui se soucierait peu de ce que vivent ses sujets. Non ! même si nous ne comprenons pas notre souffrance, nous pouvons avoir confiance dans les promesses de la Bible disant que Dieu est bon et bienveillant (Ps 31.20-21 ; 34.8-9), qu’il veut le meilleur pour nous (Rom 8.28), qu’il est avec nous en tout temps (Mat 28.20b). Dieu l’a prouvé à Job en le rétablissant à la fin de sa vie et en lui donnant plus que tout ce qu’il avait perdu (42.7-16) Dieu est du même côté que nous quand nous traversons la souffrance (42.7).
Il est naturel de douter quand les choses ne vont pas comme on le voudrait, mais si la Bible nous promet que Dieu est avec nous, alors essayons de chercher ce que Dieu veut nous apprendre, de comprendre comment continuer à le suivre dans cette nouvelle situation. Essayons de nous rapprocher de lui et de continuer à rayonner de l’Évangile, même si nous ne comprenons pas tout, même si Dieu est silencieux. Ayons la même attitude que Job envers Dieu, sachant qu’il ne va pas non plus travailler contre nous. Si nous nous positionnons de la sorte devant Dieu comme ses enfants confiants en leur Père céleste, nous souffrons avec lui et quand il est silencieux nous restons près de lui jusqu’à ce qu’il agisse, nous enseigne, ou nous donne une conviction.
Écclésiaste (7.14) dit : « Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour du malheur, réfléchis : Dieu a fait l’un comme l’autre, afin que l’homme ne découvre en rien ce qui sera après lui. » En mettant ce verset à la lumière du message de Job, on en déduit que lorsque la souffrance est là, nous devons chercher la signification, le « à quoi » et non pas chercher la raison, le pourquoi. Dieu, en effet, est parfois silencieux pour nous permettre ce temps de réflexion, de maturation, pour que l’on puisse passer du « pourquoi » au « à quoi » suivant ce qu’il nous enseigne. Dieu nous laisse le temps de grandir en lui, en cherchant cette sagesse qui est la crainte de Dieu, en nous donnant l’opportunité de le connaître de mieux en mieux.
Pourquoi Dieu permet-il la souffrance, parfois de manière plus forte et plus dure pour certains que pour d’autres, est une question dont nous n’avons pas la réponse. Mais nous pouvons nuancer notre attitude et chercher quels progrès Dieu veut nous voir faire à travers l’épreuve. Cela reste un combat qui n’est gagné pour personne, mais la marche chrétienne est une école de vie où nous devons apprendre à marcher humblement avec le Seigneur, qui est là pour nous aider.