PROMESSES
Romains 8.28-39
Dans la lettre aux Romains, après avoir prouvé l’universalité de la nature pécheresse de l’homme et son besoin de justice, Paul démontre que Dieu, dans sa grâce, a révélé une justice qui vient de lui sur la base de la foi seule. Ensuite, il traite des implications pratiques du salut pour ceux qui ont été justifiés. Malgré ce qu’a été leur passé, ceux que Dieu a justifié font l’expérience de la sainteté personnelle.
Le chapitre 8 souligne en apothéose à ce développement trois réalités grandioses :
– La réalité d’aucune condamnation : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (verset 1).
– La réalité de la gloire à venir : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (verset 18).
– Et la réalité que toutes choses concourent pour notre bien (verset 28).
C’est ce troisième aspect de Romains 8 que nous allons considérer.
1. Dieu a un but pour ses enfants, lequel englobe toute l’éternité (versets 28-30)
1.1. Considérons la providence de Dieu
« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (verset 28)
Souvent, nous ne voyons pas — et nous ne ressentons pas — que « toutes choses concourent » pour notre bien. Dieu nous dit : « Mon enfant, lorsque les circonstances semblent aller dans le sens contraire, sache que je fais concourir toutes choses pour ton bien. » La tranche de la pièce de 5 francs suisses nous rappelle que « dominus providebit » (le Seigneur pourvoira).
Dieu, dans sa providence, agit en notre faveur. Son action comprend :
a) Une activité globale : « Toutes choses ». Les grandes choses, les petites, les bonnes choses, les adversités, les afflictions : Dieu prend tout en compte. Il n’y a aucune exception !
Je pense à un épisode difficile de la vie de Jacob, lorsqu’il a dû envoyer dix de ses fils en Égypte pour acheter du blé (excepté Benjamin, frère de Joseph).
Il a déclaré à ses fils : « Vous m’avez privé d’enfants : Joseph n’est plus, et Siméon n’est plus, et vous voulez prendre Benjamin ! Toutes ces choses sont contre moi. » (Gen 42.36, Darby) Mais Jacob ne connaissait pas tous les faits ; il avait une vue faussée de la vie. Il croyait que son fils Joseph était mort, et que son fils Siméon était retenu otage en Égypte. Et si Benjamin devait aller en Égypte, il ne savait pas qu’il serait en sécurité. De plus, Jacob avait la mémoire courte : combien Dieu l’avait conduit, gardé et béni durant toutes ces années !
Combien souvent nous aussi, nous limitons Dieu, nous ignorons son caractère, sa puissance, et nous oublions les promesses qu’il nous a faites !
b) Une activité continuelle : « Toutes choses concourent ». D’une part, le verbe est au présent : Dieu ne cesse jamais d’agir. D’autre part, le mot français « synergie » provient de ce verbe grec syn/ergei (travaille ensemble) : Dieu harmonise toutes choses pour le bien ultime des croyants.
c) Une activité en faveur de ceux qui l’aiment : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » Nous avons souvent de la peine à comprendre le processus que Dieu utilise dans notre vie. Mais c’est un processus qui est entièrement pour notre bien.
Les exemples abondent. Citons-en deux : John Bunyan a écrit un livre qui a été en bénédiction à des milliers de croyants, Le voyage du pèlerin ; mais dans sa vie, il souffrait d’une névrose obsessionnelle. John Newton a écrit l’hymne bien connu : « Amazing Grace »1, lequel a été un encouragement à d’innombrables chrétiens ; pourtant, il a souffert de l’alcoolisme.
Dieu emploie des gens ordinaires, afin que nous puissions nous identifier à eux. Quant à nos difficultés, elles sont souvent nos plus grands atouts. Dieu les utilise pour nous rendre en bénédiction dans la vie d’autrui.
1.2. Notons le but de Dieu
« Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de beaucoup de frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. » (versets 29-30)
a) « Il les a connus d’avance » : avant la fondation du monde, Dieu nous connaissait déjà. Il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle, mais d’une connaissance active, d’une relation personnelle, basée sur le choix de Dieu. Dieu a déclaré à Jérémie le prophète : « Avant que je t’aie formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais. » (Jér 1.5) C’est là qu’a commencé le long processus du salut.
b) « Il les a prédestinés » : étymologiquement, ce terme signifie que quand Dieu sauve une personne, il va jusqu’au bout. « Pré » : avant notre naissance, Dieu avait déjà planifié la destination de ceux qu’il a connus d’avance. Notre destination : la gloire !
c) « Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés » : il nous a appelés à être « en Christ », à faire partie de la famille de Dieu.
d) « Et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés » : nous avons été déclarés justes, non à cause de nos mérites, mais à cause des mérites de Christ (Rom 3.23-24 ; Héb 10.14). Rappelons-nous que la grâce est une faveur accordée à ceux qui ont démérité.
e) « Et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés » : nous serons semblables à Jésus-Christ. Avez-vous remarqué le temps du verbe ? Il est au passé. Dieu nous voit – non seulement tels que nous sommes présentement – mais tels que nous serons. Voilà la réalité de la foi ! La foi voit les choses telles qu’elles seront un jour.
Dans le salut de l’homme, Dieu prend donc en compte, non seulement le présent, mais le passé et le futur : le plan de Dieu englobe toute l’éternité.
Entre le départ et l’arrivée, il y a trois grandes étapes : appelés – justifiés – glorifiés. Et dans tout ce processus, il n’y a pas une seule personne qui se perd. Dieu achève toujours l’œuvre qu’il commence. Ce merveilleux processus du salut commence par « ceux qu’il a connus d’avance » et trouve son apogée dans « il les a aussi glorifiés ».
Lorsque le Souverain Berger sauve par son sang 100 brebis, il ramènera à la maison 100 brebis ; il ne va pas en perdre une (rappelez-vous la parabole de la brebis perdue dans Luc 15).
Si vous avez placé votre confiance dans le Seigneur, vous serez un jour avec le Seigneur dans la gloire.
C’est la raison pour laquelle il n’y a dans ce passage aucune référence à la sanctification. Simplement parce que le fait d’être un jour dans la gloire n’est pas le résultat de notre sanctification personnelle, mais uniquement de la grâce toute-suffisante de Dieu (Éph 2.8-10).
2. Rien ne pourra empêcher la réalisation du but que Dieu s’est fixé pour ses enfants, la gloire éternelle (versets 31-39)
2.1. Il n’y a rien qui puisse séparer le véritable croyant de Dieu
L’apôtre commence par une question générale : « Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? » (v. 31)
Que pourrions-nous ajouter ? À la lumière des versets 28 à 30, il n’y a qu’une seule réponse : alléluia !!! Nous ne pouvons qu’être émerveillés face à l’amour de Dieu, à sa puissance et à sa sagesse ! Paul utilise cinq arguments pour prouver que le croyant ne peut être séparé de Dieu.
a) « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (v. 31) Nous savons que Satan et ses démons sont ligués contre les croyants (Éph 6.11-13 ; 1 Pi 5.8), mais ils ne peuvent pas les arracher de la main de Dieu (Jean 10.28-29). Le Seigneur est souverain, et il est puissant pour garder ceux qui se confient en lui.
b) « Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (v. 32) Dieu a épargné Isaac, le fils d’Abraham, mais il n’a pas épargné son propre Fils. Puisqu’il a donné son propre Fils, il vous donnera tout ce dont vous avez besoin.
c) « Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! » (v. 33) Satan, l’accusateur des frères, nous accuse jour et nuit devant Dieu (Apoc 12.10). Combien souvent, il murmure à notre oreille (lorsque nous avons manqué) : « Le Seigneur n’est pas content ; tu dois te racheter et regagner sa faveur. » Ne nous laissons pas prendre au piège ! Même si les accusations de Satan sont valides, elles n’ont aucun poids, car Dieu nous a déclarés justes. Cessons de vouloir gagner l’amour de Dieu : Dieu nous connaît et il nous aime. Il nous a aimés lorsque nous étions ses ennemis ; combien plus maintenant que nous sommes ses enfants (Rom 5.8) !
d) « Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » (v. 34) Christ, le seul Juge, est mort pour nos péchés ; et il est ressuscité pour notre justification. Voilà pourquoi Paul peut affirmer : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (verset 1) Il est vrai qu’il arrive que notre cœur nous condamne ; mais « Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses » (1 Jean 3.20). De plus, le Seigneur « intercède pour nous » (Rom 8.34). Soyez-en assurés, le Seigneur prie pour vous !
e) « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. » (v. 35-36) Ce passage souligne l’amour inconditionnel de Christ pour les siens. L’apôtre mentionne sept choses qu’un chrétien pourrait expérimenter (Paul les a toutes expérimentées). Qu’est-ce qui pourrait se placer entre le croyant et Christ : la tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, le péril et l’épée ? La réponse est qu’aucune de ces choses ne peuvent séparer le chrétien de son Seigneur. En fait, ces afflictions font partie des toutes choses de Romains 8.28. Si Dieu les permet, cela est pour nous rendre semblables à son Fils (Rom 5.3-5). Souvenons-nous en lorsque nous traversons des circonstances difficiles !
L’apôtre Paul a démontré dans sa vie que rien ne pouvait le séparer de l’amour de son Sauveur. Alors qu’il a été jeté en prison à Philippes avec Silas (Actes 16), Paul ne s’est pas mis à douter de la bonté de Dieu. Tous deux ont prié et chanté les louanges de Dieu. Peu après, le gardien de la prison et sa famille se sont convertis.
Dans ce verset 36, Paul cite le Psaume 44 (verset 23), pour nous rappeler qu’ici-bas le peuple de Dieu est confronté à beaucoup d’afflictions (cf. Jean 16.33). Comment une brebis destinée à la boucherie peut-elle être victorieuse ? C’est le paradoxe de l’Évangile (les premiers seront les derniers ; celui qui veut être grand, qu’il soit serviteur, etc).
2.2. Le croyant est « hyper-vainqueur » par celui qui l’a aimé.
« Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. » (v. 37)
Au travers de toutes ces adversités, loin d’être séparés de l’amour de Christ, nous sommes plus que vainqueurs (le verbe est au présent ; « hyper-nikaô » (je suis « hyper/vainqueurs ») par celui qui nous a aimés (pas le croyant, mais le Seigneur en lui).
Avez-vous remarqué que l’accent est sur l’amour de Dieu comme base de notre assurance et de notre victoire ?
On raconte qu’un jour Charles Spurgeon a vu sur une girouette les mots suivants : « Dieu est amour. » Il a fait remarquer à son compagnon qu’il ne lui semblait pas que ces paroles soient appropriées pour un instrument si changeant. Sur quoi, son compagnon lui a répondu : « Dieu est amour, quelle que soit la direction du vent. 2»
Les versets 38 et 39 marquent la grande finale, l’apothéose du chapitre 8 :
« Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (versets 38-39)
L’apôtre termine par une déclaration irréversible : « j’ai l’assurance » que rien ne peut séparer les croyants de l’amour de Dieu.
Paul fait une liste dans laquelle il inclut les extrêmes :
– Au niveau de l’existence, « la mort » et « la vie ». Dans les deux cas, le croyant est dans la présence de Dieu.
– Au niveau des armées spirituelles, « les anges » et les démons. Les anges ne feraient rien contre les élus de Dieu ; quant aux démons, ils ne peuvent pas briser la relation de Dieu avec les siens.
– Au niveau du temps, le présent et l’avenir. Le présent, les choses connues et l’avenir, les choses qui nous sont inconnues mais qui n’échappent pas à notre Dieu.
– Au niveau des puissances, les puissances d’en-haut et celles d’en-bas. Quelles que soient les puissances, célestes ou terrestres, elles ne peuvent rien contre l’enfant de Dieu.
– Au niveau de l’espace, « la hauteur » et « la profondeur ». Rien au-dessus de nos têtes ni au-dessous de nous ne peut nous séparer de l’amour de Dieu.
– Au niveau de la création, « aucune autre créature ». Absolument rien dans la création ne peut contrecarrer le plan de Dieu pour ceux qui sont en Jésus-Christ.
Le salut est une histoire d’amour. Nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier. Rien ne pourra nous séparer de son amour.
– Le début du chapitre commence par la réalité d’aucune condamnation.
– La fin du chapitre se termine par la réalité d’aucune séparation.
– Et entre les deux, il y a la réalité que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.
Dites-moi, y a-t-il quelque chose de meilleur que cela ? Je vous pose la question de Paul : Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Notre réponse ne peut être que :
– la louange : par nos lèvres, pour tout ce que le Seigneur est et a fait pour nous ;
– l’adoration : car lui seul en est digne. Courbons-nous devant sa majesté, et remettons-lui notre vie entière !
« À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! » (Apoc 1.5b-6)
Je me souviens d’un jour où j’étais sur le quai de la gare de Genève, en Suisse, et j’attendais l’arrivée du train. Parmi de nombreuses personnes sur le quai, j’ai vu un homme qui portait un attaché-case. Une chose m’a frappé : sur le côté extérieur de la mallette, il y avait ces mots bien visibles et en grand : « bound for glory » (destiné à la gloire). Je n’ai jamais oublié. Oui, toute personne qui simplement place sa confiance en Jésus-Christ, le Sauveur, fait partie de la famille de Dieu. Il peut traverser bien des épreuves difficiles, mais il est en route vers la gloire, et personne ni rien ne peut contrecarrer le plan béni de Dieu.
Pour terminer, une histoire vraie
Une famille vivait en Angleterre : elle menait une vie difficile pour nouer les deux bouts. Ils décidèrent donc d’immigrer aux États-Unis. Ils ont économisé pendant plusieurs années, afin d’acheter les billets et se procurer les visas. Tout était prêt. Mais quelques jours avant le départ, un des fils a été mordu par un chien.
Le docteur est venu. Il a soigné le fils. Puis il a mis un écriteau à la porte : « Quarantaine ». Le père s’exclama : « Qu’est-ce que cela signifie ? Nous partons dans quelques jours. Nous avons acheté les billets, et si nous ne les utilisons pas, ils seront perdus ! »
Le père était atterré : son rêve s’était évanoui. « Pourquoi, Seigneur ? C’était la chance de notre vie, pour une vie meilleure ! »
Environ 3 semaines plus tard, il a entendu la nouvelle : le paquebot, le « Titanic », avait coulé. Le père est tombé à genoux, et avec son fils, ils ont remercié le Seigneur.
Lorsque nous ne comprenons pas, faisons confiance au Seigneur : il sait toutes choses, et il fait concourir toutes choses pour le bien de ses enfants. Il n’y a aucune exception.
Le texte que nous publions est un condensé du chapitre 6 de son livre Sauvé sans aucun doute ! avec l’aimable autorisation de Publications Chrétiennes à Trois-Rivières, Québec.
Une des raisons pour lesquelles les gens n’ont pas l’assurance de leur salut, c’est que beaucoup d’entre eux ne sont pas sauvés. Ils n’ont rien de scripturaire sur quoi fonder leur assurance. Un des motifs qui a poussé l’apôtre Jean à rédiger sa Première Épître, c’est qu’il souhaitait aider les gens confrontés à ce dilemme à en prendre conscience et à redresser la situation. Allons maintenant au-delà de cette question. Pourquoi l’assurance fait-elle défaut à tant de chrétiens ? Qu’en est-il des milliers qui sont en proie au cafard spirituel ? Il y a plusieurs raisons principales à cela.
1. La culpabilité
Certains chrétiens n’ont pas une pleine assurance parce qu’ils ont du mal à accepter le concept du pardon. Ils se font souvent tyranniser par leurs émotions et se sentent souvent trop mauvais pour être pardonnés. Il en est ainsi pour plusieurs raisons. Premièrement, la conscience parle contre le pardon. La seule chose que votre conscience connaisse, c’est la culpabilité et la condamnation. Elle ignore tout de la grâce et de la miséricorde. La sainteté et la justice parlent aussi contre le pardon. Elles sont axées sur le péché et ignorent tout de la possibilité d’être délivré.
Prenez garde : Satan est l’accusateur des frères. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour obscurcir l’amour et la grâce de Dieu.
Si vous permettez à Satan de vous écraser la tête par les saintes exigences de Dieu dépouillées de l’amour de Dieu, vous n’échapperez pas au doute. Voici ce que William Bridge a écrit à ce sujet : « Celui qui manque d’assurance quant à l’amour de Dieu discute trop avec Satan. Il se dit : le diable est tout le temps en train de me talonner et de me tenter, pour m’amener à douter de l’amour de Dieu, il s’y prend de manière à imposer ses pensées à mon esprit. Il sait pertinemment que, plus je douterais de l’amour de Christ, plus je m’abandonnerais à l’amour de Satan. »1
Pour sa part, Thomas Brooks nous ramène à l’Écriture : « L’apôtre [Paul] te parle de monstrueux scélérats qui étaient impies, fornicateurs, idolâtres, adultères, efféminés, délibérément abusifs envers l’humanité, voleurs, avides, ivrognes, injurieux, extorqueurs ; et pourtant, par son infinie bonté et sa grâce miséricordieuse, Dieu a délivré ces monstres de l’humanité de la souillure et de la culpabilité de leurs péchés, la justice de Christ les a justifiés, l’Esprit de Christ les a sanctifiés, et Christ les a revêtus de ses précieuses grâces. »2
2. L’ignorance
Beaucoup de gens manquent d’assurance parce qu’ils ne saisissent pas que le salut est une œuvre suprêmement divine et parfaitement souveraine. L’assurance repose sur la réalité historique de ce que Jésus-Christ a accompli. Il ne s’agit pas d’un sentiment dénué de raison, et vous n’éprouverez jamais le sentiment subjectif de l’assurance tant que vous ne comprendrez pas la vérité objective de l’Évangile.
Vous devez réaliser que Dieu savait que vous étiez pécheur, ce qui explique qu’il ait envoyé son Fils Jésus-Christ dans le monde pour payer en entier le prix de tous vos péchés — passés, présents et futurs. Par sa toute-puissance, Dieu nous a garanti pour toujours le salut que Jésus nous a offert.
La chose est irréversible, comme les paroles de Paul en témoignent : « Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. » (Rom 11.29)
« Venez et plaidons ! […] Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (És 1.18), nous dit le Seigneur de manière engageante. En effet, quand Dieu vous pardonne, il le fait intégralement, comme il l’a dit lui-même : « C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés. » (És 43.25) Est-ce là une bonne nouvelle à votre avis ? Ce que vous ne pouvez oublier, Dieu peut ne plus s’en souvenir !
II y a maintenant un élément de la vérité de l’Évangile que je tiens à mentionner avec précision, en raison du rôle majeur qu’il joue dans la question de l’assurance : la résurrection de Jésus-Christ. Elle prouve que l’œuvre que le Seigneur a accomplie sur la croix a engendré un salut éternellement sûr. II n’aurait pu y avoir meilleure attestation de la véracité de ses déclarations. Jésus a dit être Dieu, et il est ressuscité des morts pour le prouver. Il a dit être venu pour accomplir l’œuvre du salut, et Dieu l’a ressuscité des morts pour montrer qu’il y est parvenu.
L’assurance fait partie intégrante de la foi salvatrice. Comme l’a dit l’apôtre Jean : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1 Jean 5.13) La foi du chrétien est une foi sûre.
3. L’incertitude
Certains chrétiens n’ont pas l’assurance de leur salut parce qu’ils ignorent l’instant exact de leur conversion. Ils n’arrivent pas à se rappeler le moment où ils ont cru. D’autres ne peuvent pas même se rappeler n’avoir jamais cru. Comme ils ne peuvent pas en identifier le moment bien précis, ils doutent que leur conversion ait réellement eu lieu. Mais si vous ignoriez votre date de naissance, vous ne vous demanderiez pas pour autant si vous êtes vivant ! On fait bien trop de cas de l’identification de cet instant par une formule quelconque, faire une prière, signer une fiche, lever la main, s’avancer, etc.
Nombre de chrétiens, surtout ceux qui ont grandi dans un milieu chrétien, sont incapables d’identifier l’instant précis où ils ont été sauvés. Je ne le peux pas moi-même. J’ignore quand je suis passé de la mort à la vie, mais je sais que ce passage a eu lieu. Il m’est arrivé, enfant, de faire des prières particulières. Je me rappelle précisément avoir prié avec mon père sur les marches d’une église de l’Indiana, où il tenait une réunion de réveil. Son sermon m’avait convaincu de péché parce que j’avais mal agi à quelques reprises la semaine même — comme saccager la salle de classe de l’église. Je me souviens, qu’âgé de 14 ans, je me suis avancé lors d’une rencontre en plein air pour jeter une pomme de pin dans le feu, les larmes aux yeux et voulant mettre ma vie en ordre avec Dieu. Je me rappelle le grave accident de voiture dans lequel j’ai été impliqué lors de ma première année d’université et qui m’a fait comprendre de manière frappante l’appel de Dieu pour ma vie, mais je ne saurais dire avec certitude si je me suis converti à cette occasion.
Je ne recherche pas un événement passé susceptible de rendre mon salut réel à mes yeux. J’examine ma marche spirituelle actuelle. II y a des gens qui possèdent une fausse assurance, du fait qu’ils se rappellent un événement passé, sans pour autant vivre dans la justice de Dieu. Alors, ne vous inquiétez pas si vous ne pouvez pas faire le rapprochement entre un moment ou un événement bien précis et celui de votre conversion. Concentrez-vous plutôt sur votre marche quotidienne et sur vos attitudes.
4. La tentation
Une autre raison pour laquelle de nombreux chrétiens manquent d’assurance, c’est qu’ils sentent le tiraillement de leur chair non rachetée et se demandent s’ils possèdent réellement une nouvelle nature. En tant que chrétiens habitant ce monde déchu, nous sommes de nouvelles créations confinées dans un corps charnel non racheté. En fait, « nous soupirons en nous-mêmes, en attendant […] la rédemption de notre corps », prévue pour le retour du Seigneur, qui « [l’affranchira] de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom 8.23,21).
Mais jusqu’à ce que vienne ce jour de délivrance, il nous arrivera de temps à autre d’être entraînés dans le combat de Romains 7 qui se livre entre la chair et l’esprit, faisant ce que nous ne voulons pas faire et ne faisant pas ce que nous voulons faire. Si le péché a raison de vous à un moment donné, vous manquerez d’assurance. Vous vous interrogerez ainsi : « Me suis-je suffisamment repenti ? Est-ce que je regrette suffisamment mes péchés ? Ai-je suffisamment de foi ? »
Il est facile de lire Romains 7 de manière déséquilibrée. En effet, si vous vous concentrez uniquement sur les passages, où il est écrit : « Ce qui est bon […] n’habite pas en moi » et : « Misérable que je suis ! », vous sombrerez dans les profondeurs de l’introspection. Si vous vous concentrez sur la chair, votre perception des choses s’embrouillera et vous amènera à juger trop négativement votre état spirituel. Toutefois, si vous vous concentrez trop sur les passages où il est dit d’une certaine manière : « Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur » et : « Je trouve donc en moi cette loi [qui me fait aspirer au bien] », la réalité de la chair vous échappera.
Discernez-vous les incitations que votre nouvelle nature produit dans votre vie ? C’est un indice de salut. Si la volonté de Dieu fait votre plus grande joie, et la soumission à sa seigneurie, votre plus grand délice, vous êtes bel et bien un enfant de Dieu – quelle que soit la force de l’attrait du péché.
5. Les épreuves
II existe des chrétiens qui deviennent spirituellement instables parce qu’ils ne peuvent voir la main de Dieu dans toutes leurs épreuves. Ils disent des choses comme : « Comment Dieu peut-il m’aimer et permettre que je me retrouve dans pareille situation ? Comment a-t-il pu me prendre mon mari — ou ma femme ou mon enfant ? Comment peut-il entendre ma prière sans me délivrer ? Où est Dieu quand j’ai besoin de lui ? » Or, ceux qui pensent ainsi non seulement se condamnent à douter, mais encore passent complètement à côté de la plus grande source d’assurance possible : la foi éprouvée.
Rappelez-vous Romains 5 : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, […], et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point. » (v. 1-5a) Nous devons nous réjouir de nos épreuves, car elles nous procurent l’espérance et l’assurance.
Au lieu de vous amener à douter, les épreuves de la vie servent de manifestations divines de l’amour et de la puissance de Dieu en votre faveur puisqu’il vous aide à toutes les surmonter. Dans tout ce que vous devez traverser dans la vie, n’oubliez pas ceci : « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Nous désirons [donc] que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. » (Héb 6.10-12) Composez avec les difficultés en faisant preuve de diligence et de patience, car vous obtiendrez pour récompense une pleine espérance.
Les épreuves sont le creuset dans lequel l’assurance se forme. Vous souvenez-vous de la grande déclaration que Paul a faite, selon laquelle rien ne saurait nous séparer de l’amour de Dieu ? Remarquez le contexte de cette assurance : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. » (Rom 8.35-36) Paul a vécu tout cela, et plus encore — un de ces jours, étudiez son autobiographie dans 2 Corinthiens 11 —, ce qui ne l’a toutefois pas amené à douter de sa relation avec Dieu. Qu’est-ce qui vous convainc de votre salut ? J’espère que c’est la Parole de Dieu et votre foi éprouvée.
6. La chair
Une des œuvres les plus importantes que le Saint-Esprit accomplit dans les croyants, c’est celle qui consiste à leur procurer l’assurance de leur salut. Or le croyant qui ne vit pas par la puissance de l’Esprit se prive de cette œuvre importante. Revenons à Romains 8.15 : « Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! » (équivalent araméen pour « papa »). Dieu nous a adoptés et accueillis au sein de sa famille, et nous jouissons d’une grande intimité avec lui. Comment savons-nous que c’est le cas ? Parce que « l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. » (v. 16,17a)
Comment le Saint-Esprit rend-il témoignage que vous êtes enfant de Dieu ? Premièrement, en éclairant l’Écriture, afin que vous puissiez la comprendre. À ce sujet, Paul a dit : « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. » (1 Cor 2.9-10a) Tandis que vous étudiez la Parole de Dieu concernant ces promesses, l’Esprit les rendra réelles à votre esprit.
La deuxième manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le salut. L’apôtre Jean a écrit : « Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, parce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui déclarera publiquement que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. » (1 Jean 4.13-15)
Une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est en vous amenant à communier avec Dieu, comme les paroles de Paul l’attestent : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! » (Gal 4.6) L’Esprit produit la prière, la louange et l’adoration — qui vous poussent à crier à Dieu, en tant que votre Père céleste.
Il y a encore une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le fruit spirituel qu’il produit en vous : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » (Gal 5.22-23) La chair ne produit certainement pas ces choses. Elle connaît la convoitise, mais non le véritable amour. Elle connaît un bonheur passager, mais pas la joie durable. Elle connaît un moment de calme, mais pas la paix intérieure profonde. Le fruit de l’Esprit en vous prouve que vous appartenez à Dieu. Ainsi en est-il de l’œuvre extérieure que sa toute-puissance accomplit en vous par l’évangélisation et d’autres ministères chrétiens (voir Act 1.8).
7. La désobéissance
II se peut que la raison la plus évidente qui nous amène à manquer d’assurance soit la désobéissance, puisque l’assurance est la récompense de l’obéissance. L’auteur de l’Épître aux Hébreux établit d’ailleurs ce rapport étroit lorsqu’il dit que nous devons nous approcher « avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure » (Héb 10.22). On a raison de dire que ceux qui persistent dans une obéissance médiocre ne peuvent jouir d’une grande assurance. En effet, vivre dans le péché amène à vivre dans le doute.
Voici une façon pratique pour triompher du péché : Éliminez un péché majeur dans votre vie, et le reste suivra. Lorsque le général est tué, les troupes s’éparpillent. Réfléchissez à ce qui s’est produit lorsque David a tué Goliath. Au moyen de la grâce qui vous est offerte en tant que croyant, tuez les péchés que vous trouvez les plus irrésistibles et les plus familiers — vos péchés mignons —, et les autres ne tarderont pas à disparaître. Et lorsque vous succombez au péché, entreprenez rapidement de vaincre ce péché et n’oubliez pas que Satan tentera de vous faire douter de votre salut. Appuyez-vous sur la grâce bienveillante de Dieu, et elle vous donnera la force de combattre.
1 William Bridge, A Lifting Up for the Downcast, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1984, p. 129-130
2 Thomas Brook, Heaven on earth : A treatise on Christian Assurance, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1982, p. 93-94
Comme un joyau aux multiples facettes, l’œuvre salvatrice de Jésus-Christ est présentée dans la Bible sous différents aspects. Les thèmes de la rédemption, de la propitiation et de la réconciliation éclairent ce que Jésus-Christ a accompli pour ceux qui étaient des prisonniers en esclavage, des pécheurs encourant la colère divine, des rebelles en révolte contre leur Créateur.
Rédemption
Le thème de la rédemption traverse toute la Bible. Son illustration la plus frappante dans l’Ancien Testament est la sortie d’Égypte : « L’Éternel vous a fait sortir à main forte, et t’a racheté de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d’Égypte. » (Deut 7.8, Darby) Comme Israël en Égypte, l’homme est esclave. Comme pour Israël, Dieu intervient en sa faveur par la rédemption, c’est-à-dire qu’il délivre ou rachète, pour le conduire à la liberté.
Peut-être, comme les Juifs qui écoutaient Jésus, certains diront : « Jamais nous n’avons été esclaves de personne ! »
De quoi l’homme est-il donc esclave ?
1) L’esclavage du péché
D’abord du péché, c’est-à-dire de la puissance du mal qui habite en tout homme : « vendu au péché » (Rom 7.14), les actes mauvais que j’accomplis sous cette emprise construisent en même temps les murs de ma prison : « Quiconque pratique le péché est esclave du péché » répond le Seigneur à ces mêmes Juifs, fiers de leur indépendance (Jean 8.33-34).
2) L’esclavage de la loi
La Bible nous indique une autre sorte d’esclavage, celui de la loi. Compris dans un sens général, c’est le besoin d’acquérir par soi-même la faveur de Dieu. Sous « une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité », on se place ainsi sous une malédiction (voir Gal 3.10-14), incapable de ne jamais atteindre le standard divin. Paul qualifie toutes ces pratiques religieuses de « faibles et pauvres principes élémentaires auxquels vous voulez vous asservir encore » (Gal 4.9), car c’est une servitude épuisante de chercher en vain à mériter la faveur divine. Mais « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi », non seulement en portant cette malédiction à notre place, mais en nous libérant de la contrainte de la loi.
3) L’esclavage de Satan
Enfin, celui qui tient d’une manière ou d’une autre tous les hommes enchaînés, c’est Satan, le prince de ce monde. Il le fait par des moyens variés.
a) Par les fausses religions
Les faux-cultes, derrière lesquels se cache l’influence démoniaque, rendent les hommes « asservis à ceux qui, par nature, ne sont pas des dieux » (Gal 4.8, Darby).
b) Par une manière de vivre et de penser
« La vaine manière de vivre » dont Christ nous a rachetés (1 Pi 1.18) est dépourvue de sens car elle est orientée par les modèles et les idées d’un monde dont Satan tire les ficelles, en le conduisant à la perdition. C’est ce qui est appelé « la façon de vivre de ce monde » selon Satan (Éph 2.2, Darby) : elle emprisonne des hommes aveugles dans un univers dont Dieu est exclu, et où le péché est la norme. Les hommes eux-mêmes se font à leur insu les instruments du diable en enseignant une façon de vivre (1 Pi 1.18) mais aussi une façon de penser.
Car on peut être esclave d’une manière de penser : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les principes élémentaires du monde, et non sur Christ… qui est le chef de toute domination et de toute autorité » avertit Paul (Col 2.8,10).
c) Par la crainte de la mort
Enfin, la crainte de la mort est une arme effrayante dont dispose Satan (Héb 2.15, Act 10.38) : elle nourrit la peur des puissances occultes, les superstitions en tout genre, elle maintient les hommes dans l’angoisse de l’au-delà, qu’ils cherchent en vain à oublier.
Deux possibilités s’offraient pour délivrer un esclave : soit payer le prix de sa libération, soit vaincre celui qui l’avait réduit en esclavage.
Le terme français « rédemption » est la transcription du terme latin pour « rachat » : il traduit bien cette idée d’un prix payé pour la libération de quelqu’un, d’une rançon, comme l’explique Jésus : « Le Fils de l’homme est venu… pour donner sa vie comme la rançon de beaucoup. » (Matt 20.28)
Mais la rédemption contient aussi l’idée de délivrance, d’une victoire remportée. Comme sur les rives de la mer Rouge, Dieu a montré sa puissance glorieuse en écrasant l’ennemi. Jésus a été celui qui a remporté la victoire sur l’homme fort (Luc 11.21-22), celui qui, par sa mort a rendu « impuissant celui qui avait la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb 2.14).
Dans les deux cas, le moyen employé par notre Dieu est le même : la vie de Jésus donnée sur la Croix, prix inestimable et pleinement suffisant de notre rachat, moyen inédit d’une totale et victorieuse délivrance.
On retrouve ces deux nuances complémentaires dans les deux termes différents qu’emploie l’Ancien Testament : « payer la rançon », comme pour les premiers-nés qui appartenaient à l’Éternel d’une façon particulière (Ex 13.12), et « délivrer », employé le plus fréquemment. Ce dernier terme est aussi utilisé pour désigner comme « rédempteur » celui qui a le droit de rachat (tel que Boaz) et le vengeur du sang (Nom 35.19). C’est la personne qui prend en main la cause du plus faible, de l’opprimé, de celui qui est dans la détresse.
On comprend ainsi la portée intemporelle de ce terme : mon rédempteur est non seulement celui qui m’a délivré, mais aussi celui qui m’a pris par la main (És 41.13-14) et qui ne la lâchera pas, quelles que soient les difficultés rencontrées.
Ainsi, avec la sécurité de lui appartenir, la conscience du prix payé par notre rédempteur, celui-ci nous engage à sa suite dans une vie de sainteté (1 Cor 6.20), jusqu’au moment où la rédemption aura son aboutissement, dans la transformation de nos corps pour être semblables à lui (Rom 8.23, Éph 1.14).
Propitiation
Si l’Éternel a délivré Israël de l’Égypte, c’était « pour qu’ils le servent ». Le chapitre 16 du Lévitique institue ainsi le jour des propitiations (Yom Kippour ou communément Grand Pardon). Cette cérémonie est justifiée aux versets 1 et 2 par le fait qu’on ne peut s’approcher à la légère du Dieu Saint, car le péché de l’homme lui est insupportable. Pour l’avoir ignoré, Nadab et Abihu, pourtant sacrificateurs ordonnés, sont morts devant l’Éternel. « Notre Dieu est aussi un feu dévorant » affirme le Nouveau Testament (Héb 12.29) comme l’Ancien, et cette affirmation ne saurait être artificiellement limitée au Dieu de l’Ancienne Alliance, car sa sainteté est immuable.
Par conséquent, seul Dieu lui-même est en droit de définir la manière dont les hommes peuvent s’approcher de lui : « Voici de quelle manière Aaron entrera dans le sanctuaire » (Lév 16.3) en particulier, « non sans y porter du sang » (Héb 9.7).
Aaron ne pouvait donc entrer dans le lieu très-saint qu’une fois par an, en aspergeant de sang le propitiatoire (le couvercle d’or de l’arche). Sur ce couvercle s’élevaient face à face les chérubins d’or, au regard abaissé vers lui. Il les séparait du contenu de l’arche, à savoir les deux tables de pierre de la loi (outre le bâton d’Aaron et la cruche de manne, qui ont disparu avant l’époque de Salomon, 1 Rois 8.9). Entre la loi que l’homme pécheur est incapable d’accomplir, et les exécuteurs du jugement mérité (les chérubins), se trouvait le propitiatoire, recouvert du sang des sacrifices. Image frappante de celui que « Dieu a présenté pour propitiatoire », Jésus-Christ, qui détourne par son sang le châtiment divin de notre transgression (Rom 3.25).
Si on s’intéresse au sens de ce mot un peu mystérieux (il n’est pas synonyme d’expiation, mais en présente plutôt un aspect particulier), on constate que « faire propitiation » est dans l’Ancien Testament le même verbe que « couvrir » : au sens propre, il fait référence naturellement au « couvercle » du coffre de l’alliance, mais dans la révélation biblique et par extension, à ce qui soustrait le péché aux yeux de Dieu : « Heureux celui à qui la transgression est remise. » (Ps 32.1)
Le terme équivalent utilisé par le Nouveau Testament signifie, quant à lui, « rendre favorable ». C’est cette même expression qu’on retrouve dans la bouche du publicain qui se frappait la poitrine en disant : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur » (Luc 18.13), et dans la citation d’Hébreux 8.12 (Darby) : « Je serai clément à l’égard de leurs injustices, et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités. » La colère de Dieu est apaisée, sa clémence nous est assurée en ce que notre péché est effacé par le sang de notre divin propitiatoire.
Deux éléments sont encore à souligner, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament :
– La propitiation est une initiative divine : c’est Dieu qui a indiqué autrefois à son peuple le moyen de s’approcher de lui (voir Lév 18.11) ; aujourd’hui, nous sommes dans sa faveur par le Christ Jésus « que Dieu a présenté comme propitiatoire » (Rom 3.25, Darby).
– La propitiation est aussi un désir divin : « L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant… » (Ex 34.6), est ce Dieu qui nous a montré son amour « en ce que lui nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4.10, Darby).
Réconciliation
Il est merveilleux pour le croyant d’être assuré de la faveur de Dieu, de pouvoir s’approcher de lui. Mais encore faut-il vouloir s’approcher de Dieu !
Les prophètes décrivent d’une façon frappante la rébellion de l’homme contre l’Éternel : « Je ne veux plus être dans la servitude ! » (Jér 2.20) L’indifférence même est une forme d’inimitié, car elle frustre le créateur de la reconnaissance et de l’obéissance que tout homme lui doit.
Colossiens 1.21 indique que nous étions ennemis de Dieu, non seulement par nos actes, contraires à sa volonté, mais par nos dispositions intérieures : tout en nous se refusait à se soumettre à Dieu. Il ne s’agit donc pas seulement des offenses commises, qui nécessitaient une expiation, mais d’une nature rebelle, foncièrement opposée à Dieu.
On remarque que c’est l’homme qui a besoin d’être réconcilié avec Dieu, pas l’inverse. Cependant, c’est Dieu, lui seul, l’artisan de la réconciliation, en la personne de notre médiateur, à la fois homme et Dieu, « l’homme Christ Jésus » (1 Tim 2.5). C’est Dieu lui-même qui donne le moyen de cette réconciliation, la mort de son Fils (Rom 5.10).
Quelles sont les conséquences de cette réconciliation ?
1) La paix avec Dieu
La paix avec Dieu a été faite (Col 1.20), nous la recevons comme un don (Rom 5.1), elle nous est assurée aujourd’hui et éternellement par la personne même de notre Sauveur (Éph 2.14).
2) Une transformation intérieure
S’il ne s’agissait que d’effacer l’ardoise, la question de notre nature rebelle demeurerait, aucune réconciliation définitive ne serait assurée. La sanctification rend possible une vie en harmonie avec notre Dieu, qui nous veut parfaits en sa présence (Col 1.21-22).
3) Un ministère de réconciliation
En même temps, Dieu nous confie, à la suite de Jésus (Éph 2.17) le ministère de la réconciliation (2 Cor 5.19-20) : ce message de la paix que Dieu offre doit être proclamé !
La portée de la réconciliation est très large. Il s’agit d’abord de la relation de chaque homme avec Dieu. Mais elle concerne aussi les relations des hommes entre eux.
On oublie parfois, tant cela nous paraît aujourd’hui évident, que l’œuvre de Jésus a aussi aboli la séparation entre Juifs et païens de l’Ancienne Alliance (Éph 2.14-15). Et sans trahir la pensée de Paul, on peut élargir cette conséquence à la réconciliation entre les hommes. De même que la désobéissance qui a privé Adam de la présence de Dieu fut suivie de l’inimitié entre Caïn et Abel, la rébellion des hommes contre Dieu a aussi pour conséquence la haine et la guerre. Comme chrétiens, réconciliés avec Dieu, soyons « ceux qui procurent la paix » ; soyons prompts, si nécessaire, à nous réconcilier avec notre frère (Matt 5.9,24).
4) Une réconciliation complète
Enfin, la réconciliation a une portée universelle (Col 1.20)1 : elle s’étend non seulement à l’humanité, mais à toute la création, terrestre et céleste, troublée par l’apparition du péché, qui vivra un jour dans l’harmonie retrouvée avec son Créateur. Elle est à la mesure de la plénitude divine et du prix payé par Jésus-Christ.
1De quelle manière « ce qui est dans les cieux » est concerné par l’œuvre de Christ nous demeure mystérieux (Héb 9.23). Mais pour « ce qui est sur la terre », ce passage ne doit pas faire oublier qu’entre Dieu et l’homme, il ne peut y avoir de réconciliation pour ceux qui la refusent, « mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires » (Héb 10.27).
À quel point êtes-vous familiers avec les enseignements de la Bible au sujet de la justification ? Comme vous le savez probablement, l’idée que nous sommes déclarés justes, non pas à cause de nos actions, mais à cause de ce que Christ a fait, est au cœur de l’Évangile. Connaissez-vous cette doctrine importante ? Je ne vous demande pas si vous êtes capables de l’expliquer à quelqu’un d’autre, cela viendra avec le temps. Ce que je vous demande, c’est : Avez-vous expérimenté cette justification, avez-vous goûté à la paix et la joie qui en découlent ?
Paul nous dit que Christ « a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification » (Rom 4.25). Être justifié, c’est être déclaré juste. Le croyant est déclaré juste grâce à l’œuvre puissante de Dieu et à sa volonté.
La confession de foi du New Hampshire explique bien la doctrine de la justification :
« Nous croyons que la bénédiction de l’Évangile, accordée par Christ dans sa bonté à tous ceux qui croient en lui, est la justification, et que cette justification implique le pardon des péchés et la promesse de la vie éternelle, sur les principes de la justice ; une justice offerte non par les œuvres de la justice que nous avons accomplies, mais seulement par la rédemption et la justice de Jésus [en vertu de cette foi, sa justice parfaite est gratuitement imputée aux enfants de Dieu], qui nous procurent la paix et l’approbation de Dieu, nous assurant également toutes les autres bénédictions nécessaires aujourd’hui et pour l’éternité. »
Dernièrement, j’ai lu le petit livre de Guy Water, « Justification : Being Made Right WithGod ? »1. C’est un petit traité qui aborde le sujet crucial de la justification. Le deuxième chapitre « Justification Applied »2, nous rappelle que la doctrine de la justification n’a rien à voir avec les manuels académiques, mais est une vérité dont nous avons énormément besoin dans notre marche quotidienne.
La doctrine de la justification est une des doctrines les plus réconfortantes. Voici pourquoi :
1. Il n’est plus nécessaire de s’examiner pour être justes devant Dieu
Nous sommes justifiés grâce à l’œuvre de Christ, non pas par nos œuvres. À présent, nous ne dépendons plus de nos propres forces, de notre propre volonté, de notre intelligence ou de notre expérience pour être acceptés de Dieu. À maintes reprises, la Bible nous compare à ceux qui tentent de prouver quelque chose ou d’obtenir eux-mêmes le droit d’entrer dans la présence du Dieu saint. Toutefois, la justification nous enseigne qu’aucun pécheur ne peut mériter le droit d’être en sa présence, c’est un droit qui s’obtient par la foi. La doctrine de la justification met à mort la pensée que nous n’avons qu’à être assez bons pour être accueillis dans la présence de Dieu.
2. Nous sommes maintenant libres de servir Dieu de tout notre cœur et dans la joie
À cause de la doctrine de la justification, ce n’est ni une impossibilité ni un fardeau de servir Dieu. Nous sommes maintenant capables et désireux de le faire. Paul a écrit : « C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. » (Gal 5.1) Pierre a clairement dit que Christ « a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts aux péchés, nous vivions pour la justice » (1 Pi 2.24). Ayant été justifiés, la vie que nous avons toujours espérée est maintenant à notre portée. Néanmoins, servir Dieu ne sera pas toujours facile, mais ce sera toujours possible.
3. La paix est accessible en toute circonstance
La vie chrétienne est une lutte, mais une lutte paisible. Nous sommes en guerre contre le péché, mais nous savons que la victoire est assurée. Le croyant a une paix qui ne peut lui être enlevée, car elle ne vient pas de lui. Certains chrétiens se demandent s’ils ont la paix puisqu’ils ne se sentent pas en paix. Il est facile de confondre la paix promise dans l’Écriture avec la paix que promettent des vacances dans les Caraïbes ! Ce sont deux genres de paix différents. La paix procurée par notre justification est liée à la confiance que nous avons en Christ — peu importe les souffrances que nous endurons. Paul l’explique ainsi (remarquez le lien entre la justification et la paix) : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » (Rom 5.1)
4. Nous pouvons nous réjouir en toute circonstance
Bien sûr, nous nous découragerons, nous nous fatiguerons, nous serons ébranlés, mais la joie est toujours à notre portée, car nos plus grands ennemis (Satan, le péché et la mort) ont été vaincus. À ce sujet, Paul a dit : « Nous devons [à Christ] d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. » (Rom 5.2-4)
5. Il est possible de plaire à Dieu en toute circonstance
Non seulement nous pouvons en tout temps le servir et avoir la paix et la joie, mais la doctrine de la justification nous enseigne que nous pouvons également plaire à Dieu présentement. Voici ce qu’a dit Paul : « Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. » (Rom 8.3-4) Ceux qui marchent selon la chair ne peuvent plaire à Dieu (Rom 8.8). Au contraire, ceux qui marchent selon l’Esprit le peuvent ! Toutefois, qui marche selon l’Esprit ? Seulement ceux qui ont été justifiés par la foi seule en Christ seul.
Doux repos pour l’âme épuisée,
Lumière pour les yeux qui voient,
Printemps sur une terre desséchée,
Voilà le repos qu’offre la Croix ;
Tous ceux qui y goûtent
Vivront éternellement avec le Roi.
1 La justification : rendu juste devant Dieu ?
2 La justification appliquée
Une courte définition de ce qu’est « la conversion biblique » va servir de base à cette étude sur la conversion à travers l’Ancien et le Nouveau Testament :
La conversion est la réponse sincère de l’individu à l’offre de la vie éternelle par Dieu le Père en Jésus-Christ (Jean 14.6). Elle est accomplie dans le cœur de l’individu repentant et croyant par l’Esprit (Rom 8.15) et démontrée par une repentance réelle et une foi profonde (Marc 1.15).
La conversion spirituelle est un changement de direction, de valeurs, de façon de vivre, parce que la vie est désormais sous la direction du Seigneur Jésus-Christ. Elle est accomplie par le Saint-Esprit. Comment se passe cette opération de l’Esprit de Dieu dans l’individu ? Une profession publique seule ne suffit pas. D’abord, l’Esprit convainc la personne de son propre péché, de justice et de jugement (Jean 16.7-9) puis, sur la base de la foi en Jésus-Christ, il régénère l’individu en lui accordant la nouvelle naissance (Jean 3.6-7). À cet instant, l’individu devient un enfant de Dieu (Jean 1.12) .
Au moment de cette nouvelle naissance, l’individu est passé de la mort à la vie (Jean 5.24), il peut alors être appelé un « converti » ou un « sauvé» (Luc 8.12).
Ainsi, la conversion personnelle est le moyen de notre justification par Dieu (Rom 5.1-2) . La justification trouve uniquement sa source dans la grâce libre et inconditionnelle de Dieu (Rom 1.16-17). La conversion est un évènement dont l’impact est éternel et dont la portée terrestre se démontre par l’activité de l’Esprit dans le croyant (Gal 5.22-23,25). Par son obéissance aux consignes de vie et de conduite contenus dans le N.T., le croyant développe une profonde spiritualité qui l’influence dans les domaines moral, social et personnel. Glorifier Dieu par sa vie, voilà le premier but terrestre du sauvé ! Le deuxième but du converti est le témoignage (Act 1.8), puis de faire des disciples à Christ (Mat 28.18-20).
Mais comment pourrions-nous encore vivre consciemment et volontairement dans le péché (Rom 6.1-2) ? La conversion, accomplie en Jésus-Christ par l’Esprit, est la preuve extérieure de la justification et aussi la preuve du désir de progresser dans la sanctification biblique, telle qu’elle est expliquée dans les Épîtres du N.T.
1. La conversion dans l’Ancien Testament
Dans l’A.T., la « repentance » (première étape de la conversion) est mentionnée à de nombreuses reprises. Ainsi, la conversion décrite dans l’A.T. est de se détourner du mal pour aller vers le bien. Une repentance doit être vraie, authentique et honnête. Jouer à cache-cache avec le Dieu omniscient lors d’une repentance factice, privée ou publique, serait une farce, car elle minimise la gravité du péché.
Voici quelques références de repentance dans l’A.T. :
• exemples positifs de repentance : le peuple d’Israël battu devant ses ennemis (2 Chr 6.24-25, 36-38), dispersé (Néh 1.9), les habitants de Ninive (Jon 5.3-9),
exemples de refus de repentance : le peuple d’Israël en différentes occasions (Néh 9.35 ; És 9.12 ; Jér 3.10 ; 11.10 ; Amos 4.6-11).
2. La conversion dans le Nouveau Testament
Dans le N.T., il est intéressant d’étudier les trois étapes de l’emploi du concept de la conversion dans les Évangiles, les Actes et les Épîtres :
a. La conversion dans les Évangiles selon Jésus-Christ
1. La prophétie de Luc 1.16 au sujet de l’œuvre de Jean le Baptiseur nous enseigne l’importance de l’activité de l’Esprit qui réussira à amener beaucoup à la conversion (Luc 3.1-17).
2. Les textes de Matthieu 13.14-15 (en citant És 6.9-10) et de Marc 4.12 soulignent la difficulté de certains individus de se repentir et de croire en Jésus à cause d’un endurcissement volontaire et du refus catégorique de se soumettre à Christ. Le double acte de la conversion (repentance et foi) est une affaire très sérieuse, parce qu’éternelle.
3. L’apôtre Jean dans Jean 12.37-43 relève trois points en liaison avec le fait de croire ou non :
• Certains, ayant vu des miracles de Jésus, ont décidé de ne pas croire, de ne pas se convertir.
Les prophéties d’Ésaïe 53.1 et d’Ésaïe 6.10 furent accomplies à ce moment-là. Jésus donc n’a pas été surpris par leur rejet.
Certains chefs religieux « ont cru en lui » mais ont refusé de reconnaître leur « foi » en Jésus, « aimant la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu ». L’important est de confesser Dieu de sa bouche et la norme est de déclarer ouvertement son attachement à Jésus comme seul Sauveur (Rom 10.10).
4. Les trois aspects de la conviction par l’Esprit (le péché, la justice et le jugement) précèdent normalement la conversion (Jean 16.8-11). En effet, l’Esprit touche directement la conscience de l’individu par la parole de Dieu (Act 2.37-41). Comment l’Esprit parvient à convaincre notre conscience de notre besoin de changement est un mystère, mais un mystère glorieux !
b. La conversion dans les Actes
1. Deux passages (Act 2.38-40 ; 3.19-20) indiquent que la repentance et la foi font partie intégrante d’une conversion authentique.
2. Un magnifique récit de conversion est raconté dans Actes 9.35. Les ingrédients sont : Jésus-Christ est annoncé, le Saint-Esprit agit, puis la conversion (repentance et foi) se produit. Le monde païen moderne si sophistiqué ne change en rien la nécessité de ces ingrédients au xxie siècle.
3. Une de mes références préférées est Actes 11.19-21. Des sauvés « ordinaires » utilisaient toutes les occasions dans leur quotidien pour partager l’Évangile avec des perdus. « La main du Seigneur était avec eux » et beaucoup de conversions authentiques ont été produites ! Les premiers sauvés présentaient Jésus simplement aux gens autour d’eux, là où ils vivaient et travaillaient. Suivons-nous l’exemple apostolique pour voir des conversions accomplies par l’Esprit ? Force est de constater que les chrétiens d’aujourd’hui semblent être partagés en deux catégories par rapport au témoignage : – ceux qui restent entre eux, contents d’être sauvés ; ils pensent que Dieu va convertir ceux qu’il veut ; ils restent donc passifs, pensant qu’ils n’ont rien à faire ; – ceux qui inventent toutes sortes de programmes et qui s’appuient sur des professionnels de toutes sortes ; en relisant les Actes, nous pouvons redécouvrir la méthode qui permettait à l’Esprit de travailler si puissamment pour la gloire du Seigneur et Sauveur, évitant ainsi qu’un homme ou qu’une assemblée s’approprie la gloire réservée au Seigneur.
4. Deux composantes de la conversion indiquées dans notre développement sur l’A.T. sont présentes dans Actes 14.15 : se détourner du mal pour se tourner vers le bien et vers Dieu.
5. La référence classique, qui résume aussi succinctement que possible les deux étapes de la conversion (repentance et foi), se trouve dans Actes 20.21. Force est de constater que, trop souvent, lorsque nous témoignons, nous avons la tendance de parler en premier lieu de l’amour de Dieu (fait très important, mais pour plus tard) à un perdu au lieu d’avoir la droiture de commencer en parlant du péché, suivi par la repentance — comme Jésus (Marc 1.15) et comme Paul (1 Tim 1.8-11).
6. La conversion peut être soudaine : pour un groupe (Act 2.37-41), un individu comme Saul de Tarse (Act 9.1-6), une famille (Act 16.25-34). Elle peut aussi être un processus, une approche par étapes : comme pour Apollos (Act 18.24-28), l’eunuque (Act 8.26-40), Corneille, haut responsable militaire romain (Act 10), Lydie (Act 16.14-15). Le temps et le contexte (soudaineté ou processus) ne sont pas importants ; c’est le résultat (1 Cor 15.1-2, 10) qui officialise la conversion par la grâce de Dieu devant le monde.
c. La conversion dans les Épîtres
1. Paul précise dans 1 Thessaloniens 1.9 que le sauvé confirme sa nouvelle naissance par l’abandon de son idolâtrie, qui est satanique, pour servir le seul vrai Dieu vivant. Il s’agit ainsi d’une conversion biblique réelle, authentique et pleine de résultats positifs.
2. Le passage de 2 Corinthiens 3.15-18 est important pour plusieurs raisons :
• la lecture de la Parole de Dieu pourrait être infructueuse dans certains cas lorsque les deux composantes de la conversion manquent (v. 14),
la soumission au Christ est la clef principale pour pouvoir passer à la conversion (v. 14-16),
c’est le Saint-Esprit qui œuvre intensément pour accomplir la vraie conversion (v. 17),
le but ultime pendant notre pèlerinage ici-bas est de contempler le Seigneur Jésus glorieux qui doit transformer notre caractère pour qu’il se rapproche davantage du sien ; transformer notre conception de ce qui est primordial pour notre travail, notre famille, nos loisirs et nos buts dans la vie (v. 18). Cette contemplation est ancrée dans l’immuabilité de Dieu, car il est toujours le même, partout dans la Bible. Elle est aussi liée à l’adoration — la prière simple, humble, honnête, personnelle ou en communauté.
3. Le texte de Jacques 5.19-20, quoiqu’adressé aux convertis rétrogrades dont la vie dynamique de disciple est momentanément mise de côté, contient les principes de la conversion applicable aux perdus : acceptation de la vérité qui ramène l’individu à « la voie » de la vie qui est l’opposée de la mort.
4. L’apôtre dans 1 Pierre 2.25, considéré dans son contexte, parle de la conversion du perdu. L’individu, pécheur, doit se voir comme une brebis qui se perd dans les voies du monde rebelle à Dieu (Rom 3.23 ; 6.23). Cette brebis perdue, par la grâce de Dieu, par la conversion (repentance et foi), s’attache au Berger Jésus qui sait garder son âme pour l’éternité (Jean 10.28-30).
Synthèse
La vraie conversion concerne :
• l’acceptation de la vérité (Jean 14.6),
l’éloignement du mal (Act 8.32),
la foi biblique en Jésus-Christ comme seul Sauveur (Act 4.12).
Citons quelques résultats (il en existe au moins 33 dans le N.T. !) d’une conversion réelle :
• le pardon des péchés (Act 2.28) ,
l’assurance de posséder la vie éternelle (Jean 10.28-30) ,
le don instantané et permanent de l’Esprit (Act 2.38) ,
l’assimilation spirituelle dans la famille de Dieu (Jean 1.12-13).
Dieu s’active pour inciter le pécheur à la repentance (Act 5.31). Lorsque nous sommes des pécheurs perdus (Luc 19.10) et totalement liés par notre rébellion (1 Sam 15.23), nous n’avons pas assez de connaissance de notre culpabilité (Rom 3.23) pour nous tourner vers Dieu par nos propres forces. Le Saint-Esprit entre en jeu (Jean 16.7-11) pour nous mettre en face de notre état de pécheur. Ainsi, la culpabilité, avec son poids terrible, nous pousse à la repentance ! C’est aussi mon expérience personnelle : sans cette conviction de culpabilité, divinement envoyée par l’Esprit, je ne serais jamais venu au pied de la Croix pour être purifié par le sang du Christ (Act 15.7-9, 11).
Ainsi, la conversion biblique se caractérise par l’action du Saint-Esprit sur l’individu repentant pour l’aider à répondre positivement par la foi à Jésus-Christ comme seul Sauveur. Pour que le salut divin puisse devenir personnel, l’Esprit doit effectuer sa part en convainquant de péché, de justice et de jugement (Jean 16.7-9) puis il régénère l’individu en accordant la nouvelle naissance (Jean 3.6-7).
La suite de la conversion biblique est indiquée et confirmée par des implications de la vie du Christ sur l’entier du quotidien du croyant. La lecture quotidienne, attentive et joyeuse, de la Parole de Dieu permet au croyant d’entretenir sa relation avec Dieu le Père et Jésus-Christ son Fils, par le Saint-Esprit.
La conversion biblique (à ne pas confondre avec une « conversion » religieuse) est le premier pas dans le pèlerinage de la sanctification biblique qui est un processus sérieux et quotidien accompli par le Saint-Esprit pour le reste de notre vie de converti.
Soyons toujours reconnaissants pour la conversion qui nous a été si gracieusement accordée par Dieu en Jésus-Christ par la puissance du Saint-Esprit.
Cette question est primordiale, car la nécessité d’une nouvelle naissance pour « voir » le Royaume de Dieu et pour y « entrer » est, sans aucun doute, l’enseignement fondamental que Jésus-Christ a apporté au monde.
C’est dans une conversation particulière avec le pharisien Nicodème, un chef religieux de son temps, que Jésus développa cette doctrine d’une seconde naissance qui n’est pas une amélioration progressive de l’homme, mais fait de lui un être nouveau.
Jean, dans son Évangile, nous rapporte cet entretien, la première révélation écrite de l’enseignement du Maître (Jean 3.1-21).
Avant d’être il faut naître
Qu’est-ce que Jésus entendait par « naître de nouveau » et « naître d’eau et d’Esprit » ?
Par la naissance naturelle, nous entrons dans le monde sur lequel règne Satan, l’adversaire de Dieu. Que nous le voulions ou non, depuis la chute du premier couple, nous ne sommes pas dans le royaume de Dieu dès notre naissance terrestre, mais nous pénétrons et nous nous mouvons dans une sphère opposée à Dieu, avec une nature révoltée contre lui et rebelle à ses lois.
Paul nous dit que dans cet état « les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ qui est l’image de Dieu » (2 Cor 4.4).
En affirmant la nécessité pour tous de cette naissance d’eau et d’Esprit, Jésus détruit du même coup cet édifice de vertus, d’œuvres, d’observances légales, par lesquelles la propre justice de tous les temps pense pouvoir subsister devant Dieu. Il ne s’agit plus de faire, mais « d’être », et avant d’être, il faut naître !
C’est donc en vain que l’homme cherchera à parvenir par lui-même à un dépassement, ou à trouver une issue en comptant sur les autres. Il est sans force et tous sont pécheurs. Il n’est donc pas question que l’homme s’améliore, mais qu’il reçoive un esprit nouveau et un cœur nouveau (Éz 36.6-27). Et pour cela, il faut renaître par une intervention surnaturelle de la grâce et de la puissance de Jésus-Christ. Oui, mais comment ?
Qu’est-ce qu’une naissance ?
C’est en fait une vie qui sort d’une autre vie, un être qui sort d’un autre être. Ainsi, par la naissance physique, nous sommes sortis du sein de notre mère. Êtres de chair, nous sommes issus de la chair et, nous le savons bien, cette chair va vers la mort, car les éléments qui la composent ont tous été tirés de la poussière et retournent à la poussière (Gen 3.19). Or, ce corps de chair est animé par un esprit immortel qui y séjourne un temps, puis retourne à Dieu qui l’a donné (Ecc 12.7).
Nous ne sommes donc pas un corps, mais nous avons un corps que nous habitons. Par nos yeux, nous regardons ; par nos oreilles, nous écoutons ; par notre langue, nous nous exprimons ; par nos mains, nous travaillons. Mais nous ne sommes pas nos organes, ni nos membres. Nous les possédons ; puis un jour, nous les quittons. Ainsi, l’homme n’est pas enseveli sous les décombres de sa demeure terrestre (2 Cor 5.8).
Mais cette âme, qui anime pour un temps notre corps, s’est révoltée contre Dieu : toute l’histoire du monde en est l’irréfutable preuve.
Oui, l’âme humaine, en rébellion contre son Créateur, a perdu tous les bienfaits de son ineffable présence. Si donc, pendant son séjour ici-bas, l’esprit de l’homme ne se laisse pas éclairer, vivifier, libérer, si une réconciliation avec Dieu ne s’opère pas, il reste sous l’empire du péché auquel il a cédé ; l’homme est aveuglé et obscurci. Quand, à la mort, il quitte les ténèbres du dedans, c’est pour entrer dans les ténèbres du dehors, dans une éternelle séparation d’avec Dieu, source unique de vie, de lumière et d’amour.
Et rien dans la Bible ne laisse même supposer qu’une réconciliation soit possible dans l’au-delà. C’est maintenant, pendant notre vie terrestre, que le salut nous est offert et que nous pouvons recevoir le pardon de nos péchés et la vie éternelle.
La nouvelle naissance : une opération de l’Esprit saint
Or, entre la chair et l’Esprit, il y a un abîme. L’Esprit peut être répandu sur l’homme, mais un homme ne saurait de lui-même s’élever vers l’Esprit.
Séparé de Dieu, spirituellement mort, l’homme n’est plus que chair (Gen 6.3). Aussi, après sa naissance terrestre, il doit connaître une seconde naissance sans laquelle son âme assujettie à la vie charnelle, et à la domination de Satan, marche dans ses fautes et dans ses péchés (Éph 2.1-3).
Cette naissance d’en-haut s’opère à l’ouïe de la Parole de Dieu et par l’action puissante du Saint-Esprit.
Mystérieux, libre comme le vent, l’Esprit souffle où il veut. Il est seul capable de nous pénétrer, de nous saisir et de réaliser en nous la rédemption accomplie par l’œuvre du Christ, nous transportant du royaume des ténèbres dans le royaume de Dieu (Col 1.12-14).
Sa première action consiste à convaincre les hommes de péché et à les amener par la Parole à reconnaître la nécessité de mourir à cette vie de la chair, avant la mort du corps.
L’Esprit saint n’entreprend donc pas l’amélioration de la vie de la chair, mais la conduit au jugement et à la mort afin de nous faire renaître à sa vie, rétablissant ainsi notre relation avec Dieu et restaurant son image en nous par l’action sanctifiante de la Parole (2 Pi 1.3-4).
C’est donc bien d’une régénération qu’il s’agit, régénération que les Épîtres néotestamentaires attribuent toujours à la double action de la Parole de Dieu et du Saint-Esprit (2 Cor 5.17).
L’image du grain de blé
Un exemple tiré de la nature nous aidera à mieux comprendre comment une vie nouvelle peut jaillir de la mort. Prenez un grain de blé et conservez-le précieusement dans un écrin de velours. Dans une année, vous retrouverez votre grain de blé intact, mais solitaire.
Prenez-le maintenant, séparez-vous de lui et jetez-le en terre. Vous ne retrouverez certes pas votre grain de blé mais trente, soixante ou cent autres grains semblables dans l’épi auquel il a donné naissance.
Jésus disait de lui-même : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean 12.24)
Mais comment mourir ?
De quelle mort s’agit-il puisqu’il ne peut être question de la mort du corps, qui nous conduirait tout simplement au jugement, car, dit l’Écriture : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » (Héb 9.27)
II n’est donc pas question de réincarnation progressive. Ici-bas, l’homme ne meurt qu’une fois. La Bible n’enseigne nulle part la réincarnation.
Ce qu’elle établit avec force, c’est la résurrection, tant des justes que des injustes, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre et la honte éternelle (Dan 12.2 ; Jean 5.28-29).
Ainsi, le suicide n’offre aucune solution à celui qui désire changer de vie. Au contraire, en attendant la résurrection et le jugement, la mort le fixe dans l’état qu’il voulait quitter.
La mort dont nous parle l’enseignement de Jésus est une mort à soi-même. Il s’agit donc de mourir avant notre mort. De mourir en vie, pour laisser une autre vie s’implanter en nous, et produire du fruit pour Dieu dans notre chair mortelle, avant la mort de notre corps (Luc 9.23-24).
La nouvelle naissance est une vie qui sort de la mort, mais de la mort d’un autre, de la mort de Jésus-Christ (2 Cor 4.10-12). Or, Jésus n’est pas un théoricien. Ce qu’il ordonne, il le donne.
Il pouvait dire à Nicodème que, sans nouvelle naissance, nul ne pouvait voir le royaume de Dieu, parlant de lui ; il ajoutait aussitôt : « II faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (Jean 3.14-15) Par ces paroles, il annonçait sa mort volontaire et expiatoire, la mort du grain de blé d’où allaient jaillir d’autres vies nouvelles, vies dont le germe serait conforme à la sienne. Et c’est ainsi, qu’un jour, dans la gloire, le Christ pourra présenter à son Père des vies rendues parfaitement semblables à la sienne.
Seule une foi vivante nous identifie au Christ mort et ressuscité
Mais, pour que la mort et la résurrection du Christ, pour que les grands faits accomplis en lui, et par lui, se reproduisent en nous, il faut notre acquiescement qui se manifeste par une foi vivante, par une adhésion du cœur, qui nous identifie au Christ dans la mort au péché, et dans sa vie pour Dieu.
Si nous recevons Jésus par la foi, si nous croyons en lui, il accomplit lui-même en nous cette œuvre merveilleuse. Liant son sort au nôtre, Christ subit pour nous la condamnation et la mort que nous méritaient nos péchés ; mais, ayant la vie en lui-même, après avoir souffert la mort et le jugement, il ressuscite et nous fait vivre désormais de sa vie (Rom 5.6).
L’apôtre Paul se fait l’écho de cette bienheureuse expérience quand il s’écrie : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Gal 2.20)
C’est ainsi que prend fin l’effort pénible et stérile de l’homme et que cesse la vie de malédiction sous une loi que la chair ne peut pas accomplir (Romains 7). Dès lors, commence dans la paix avec Dieu, cet abandon quotidien de l’être tout entier à la vie de Jésus, qui va manifester dans notre chair mortelle le fruit de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi » (Gal 5.22-23).
Régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente Parole de Dieu, une intelligence nouvelle nous est donnée sur ce qui concerne Dieu et le monde. Dieu n’est plus accusé, mais adoré, aimé et obéi.
Il est dès lors facile de comprendre le sens mystérieux des paroles de Jésus : « naître d’eau et d’Esprit ». Si, comme nous l’avons vu, « naître » peut signifier « sortir de », il est question pour nous, si nous voulons renaître, de sortir de l’eau.
Pour sortir de l’eau, il faut y être entré. Entrer dans cette eau, c’est croire la Parole. C’est mourir, et cette mort est symbolisée par le baptême, cette immersion du croyant qui confesse avoir renoncé à sa vie, cette vie qui a causé la mort de Christ.
Acceptant Jésus-Christ, le croyant se trouve baptisé dans sa mort, dont l’eau est le symbole. Mais comme Christ est ressuscité des morts, le néophyte en sortant de l’eau témoigne que, désormais, par une foi vivante, par la puissance du Saint-Esprit, il marchera en nouveauté de vie.
Ainsi, Jésus-Christ seul, par sa mort et sa résurrection, offre à l’homme la possibilité de mourir ici-bas à sa vie de péché et de vivre dès maintenant, dans son corps mortel, d’une vie éternelle.
De même que Noé, ayant cru la Parole de Dieu, traversa dans l’arche les flots du déluge, de même le chrétien, réfugié en Christ, traverse la mort et le jugement divin pour commencer une vie où les choses vieilles sont passées et où toutes choses sont devenues nouvelles.
Aussi, l’apôtre Pierre peut-il écrire : « Aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre cœur, puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. » (1 Pi 1.22-23)
![]() | C’est à l’âge de 11 ans que je me suis converti lors d’un camp d’été à Jura-Rosaly. Je me rappelle comme si c’était hier ; le groupe de jeunes garçons entourait une magnifique maquette de train électrique. Le train circulait le long des voies. Soudain, un aiguillage et un choix qui se présente ; d’un côté, un trou béant, de l’autre une voie qui monte le long d’une montagne, comme touchant le ciel. Et cette interpellation, ce choix placé devant moi… Particulièrement conscient de mon état de pécheur, je me souviens avoir demandé pardon pour mes péchés et avoir accepté avec foi le salut offert par Dieu. |
Il a semblé particulièrement important à toute l’équipe de rédaction de Promesses de revenir sur ce moment unique, si important de la conversion. Pour ma part, à 11 ans, j’étais évidemment loin de comprendre toutes les implications de ma conversion à Jésus-Christ ; je n’avais, par exemple, aucune idée de ce qu’était la justification. Mais au fil de la vie chrétienne, Dieu m’a éclairé, et m’éclairera encore, sur les multiples facettes de cet acte unique par lequel un homme repentant trouve la faveur d’un Dieu saint et juste.
Nous avons souhaité également parler de la persévérance, fruit et démonstration d’une foi véritable. Enfin, Satan cherchant à faire douter ceux qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ, il nous a semblé important d’évoquer les principales causes de doutes. Notre souhait est que chaque lecteur soit plein d’admiration et de reconnaissance pour tout ce que Jésus-Christ a fait pour lui, de lui et en lui. Notre louange et adoration de notre grand Dieu s’en trouvera enrichie !
Tu peux naître de nouveau
Tu peux tout recommencer
Balayer ta vie passée
Et repartir à zéro
Avec Jésus pour berger
Patrick
Je suis issu d’une famille dont plusieurs membres sont religieux. On ne peut pas dire qu’il y ait chez ces membres une conviction née d’un éveil ou d’un choix mais plutôt d’un état de fait : « Mes parents sont catholiques, la France est un pays catholique donc je suis catholique. » |
Ma mère était une fervente adoratrice de la Vierge Marie. Elle a fait plusieurs pèlerinages dans les lieux où elle était sensée apparaître. Elle était également très impliquée dans des œuvres caritatives.
Quand je n’étais encore qu’un enfant, je me posais des questions sur Dieu et sur la foi. J’étais très attiré par l’idée que Dieu existe, mais je ne le connaissais pas, et l’image que la religion autour de moi me renvoyait de lui, me rendait perplexe. L’atmosphère des églises, les statues ou peintures représentant des scènes bibliques, mais aussi les pratiques religieuses ne me satisfaisaient pas.
À l’âge de 14 ans, mes parents m’avaient envoyé chez mon oncle pour passer les vacances. Or, le samedi soir, mon oncle se rendait chez des connaissances pour prier le rosaire3 Prier le rosaire prend deux heures, et il s’agit en fait de récitations de prières. Faire cela à 14 ans, quand on est plus attiré par les matchs de foot que la religion, est difficile. Je me suis posé la question : « Dieu veut il vraiment qu’on le prie ainsi ? »
Je me souviens aussi, avec ma cousine, avoir visité une de ses amies. Pendant que les deux parlaient, j’observais l’endroit et remarquais sur la cheminée une Bible qui semblait être là parce que quelqu’un l’avait prise pour la lire, et l’avait replacée à cet endroit. J’ai demandé à la copine de ma cousine si elle lisait la Bible et avant qu’elle ait pu répondre, ma cousine a dit « qu’il ne faut pas lire la Bible, mais qu’il faut avoir fait des études pour la lire correctement ». Là, j’étais vraiment estomaqué, car si l’on doit pouvoir connaître Dieu, d’une manière qui soit fiable, ce doit être par une trace écrite et pas uniquement de tradition orale qui peut altérer la vérité très rapidement. Et si Dieu nous parle, nous devons avoir un outil de référence nous permettant de connaître et de vérifier qu’il nous a réellement parlé.
Je me posais aussi des questions sur la personne de Jésus : je connaissais certaines histoires de la Bible par ce que le catéchisme nous enseignait, mais je ne comprenais pas le message de la Bible. Ces histoires semblaient avoir un lien entre elles du fait qu’elles tournaient autour de la personne de Jésus, mais je ne comprenais pas qui était Jésus et quel était le lien entre Jésus et Dieu. Toutefois, je pressentais que cette figure avait une importance considérable si l’on tient simplement compte du fait que l’histoire du monde tourne autour de lui, puisqu’elle est composée d’un avant et d’un après Jésus-Christ. Ne sachant pas vraiment que penser, j’ai tout simplement laissé la question ouverte pour plus tard.
Le soir, lorsque j’étais chez mes parents en pleine campagne, quand tout le monde dormait, j’aimais me promener et regarder le ciel et parler à Dieu comme un ami parle à un ami, pour lui raconter mes journées et mes rêves.
Lorsque je suis devenu étudiant en tourisme à Grenoble, je me posais encore plus de questions, et un jour, je suis tombé sur une radio où quelqu’un donnait son témoignage : comment il avait rencontré Dieu et comment il marchait avec lui jour après jour. Cela a été comme un choc pour moi, car tout ce que j’avais vu dans mon enfance était une liste de traditions et de règles à observer. Il y avait une certaine croyance en Dieu dans ce que j’avais vu, mais pas vraiment d’amour ou d’intelligence des choses qui le concernent. En fait, dans ma famille, on allait à l’église, mais la foi n’avait pas d’impact sur notre manière de vivre ni sur les choix à prendre ; d’ailleurs quand un choix devait être fait, Dieu n’était pas consulté. Pourtant, je me disais que, dans les grandes décisions de la vie autant que dans les petites, Dieu devait être consulté, car il sait ce dont nous avons vraiment besoin et quels sont les bons choix à faire.
J’ai entendu par cette radio d’autres témoignages de personnes qui racontaient ce que Dieu avait fait dans leur vie, témoignant comment Dieu dirigeait leur vie, comment il écoute et répond aux prières et comment il leur parlait au travers de la Bible.
Je désirais cette relation avec Dieu, mais je ne comprenais pas encore comment il était possible d’entrer en contact avec lui. Mes études se terminant, je devais quitter Grenoble, mais je voulais garder la possibilité d’en savoir plus, aussi je téléphonais à cette radio pour leur demander où il était possible de se procurer des livres chrétiens. Avec l’adresse d’une librairie chrétienne en poche, je quittais Grenoble et me dirigeait vers Fréjus pour faire mon service militaire. Lors de ma dernière permission avant la fin de mon service militaire, j’ai vu une affiche dans une libraire chrétienne qui présentait un évènement dans la région. Ce qui a retenu mon attention était qu’on pouvait parler avec un pasteur ou conseiller. Aussi je me suis rendu à ce rassemblement pour poser mes questions à savoir ; quel est le message de la Bible et Dieu demande-t-il vraiment qu’on observe les traditions religieuses ? La personne que j’ai rencontrée était un homme de la région grenobloise, pasteur d’une assemblée chrétienne. Lorsque je lui ai posé mes questions, il ouvrait sa Bible et me faisait lire des passages qui répondaient à mes questions. En particulier, il m’a expliqué comment Dieu a pourvu un moyen pour sauver l’homme de la condamnation qu’il méritait pour son péché. Ce moyen, c’est Jésus qui a pardonné les péchés de tous ceux qui les confessent et lui demandent pardon. C’était le 31 mai 1993, le jour où j’ai compris par cet homme le message de la Bible et que je l’ai accepté pour moi-même. Chose remarquable : la Bible dit que la vie éternelle ne commence pas pour le croyant quand il meurt mais quand il reçoit le pardon de ses péchés.
Jésus est mon secours,
Le soutien de mon âme.
En suivant mon parcours,
Je m’éclaire à sa flamme.
Jésus est mon ami.
Jamais, il ne délaisse.
À lui, je suis soumis
Dans ma grande faiblesse.
Jésus est mon Sauveur,
Mon tout-puissant soutien.
De qui aurais-je peur
Quand je lui appartiens ?
Jésus est mon espoir,
Ma vie, mon avenir.
Dans la nuit la plus noire,
Jésus m’aide à tenir.
« Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. » Hébreux 10.36
L’exhortation citée en titre s’adresse à ceux qui se sont convertis à Christ et qui sont des chrétiens en marche, en attendant la mort physique ou l’enlèvement de l’Église. Cette recommandation résonne couramment dans la Parole de Dieu, que ce soit dans l’Ancien Testament ou dans le Nouveau Testament. Toute personne devenue membre de la famille de Dieu, a besoin de persévérance. Si nous nous focalisons sur le Nouveau Testament, nous trouvons deux mots grecs qui sont beaucoup employés pour traduire cette idée de persévérance. Nous prendrons soin d’abord de préciser leur sens et leur usage, avant d’examiner les domaines où le chrétien a besoin de persévérance.
Les différents termes pour la persévérance
Le premier terme régulièrement employé est « mackrothumia » (environ 14 fois). Il est traduit par « persévérance », « longanimité », « patience », et « lenteur à venger le mal ». Ce terme véhicule l’idée de supporter pendant longtemps le mal sans rien faire pour y mettre fin. On supporte un poids. Dans les Épîtres, Dieu, comme l’homme, sont sujets de ce mot. Dieu manifeste de la longanimité, alors que les hommes se livrent au mal (Rom 2.4 ; 9.22 ; 1 Pi 3.20 ; 2 Pi 3.15). Le Seigneur possède aussi cette vertu (1 Tim 1.16). Le croyant, de son côté, supporte avec longanimité le mal sans se venger (2 Cor 6.6 ; 2 Tim 3.10), il laisse le Saint-Esprit produire cette longanimité en lui (Gal 5.22) et la développer comme caractère (Col 1.11 ; Jac 5.10) pour la manifester dans ses relations avec les autres (Éph 4.2).
Le second terme régulièrement employé est « hùpomonè » (environ 32 fois) ; c’est le seul qui se trouve dans les Évangiles, du moins lorsque le mot est employé substantivement. Il est traduit par « persévérance », « fermeté », « constance ». Ce mot véhicule l’idée d’une personne qui ne se détourne pas de son objectif délibéré et de sa loyauté à la foi et la piété, même si elle traverse les épreuves et les souffrances les plus sévères. Il y a ici l’idée d’attente jusqu’au moment fixé par Dieu lui-même. Une fois de plus, ce mot concerne à la fois Dieu et l’homme. Dieu est appelé le « Dieu de la persévérance » (Rom 15.5), mais le croyant est exhorté à manifester cette vertu dans sa vie chrétienne (Éph 6.18 ; Héb 10.36 ; 12.1).
La persévérance chrétienne veut donc que, d’un côté, on endure les souffrances, sans chercher à se venger, et, de l’autre, qu’on persiste dans la voie de la fidélité à Dieu malgré les sévères épreuves du temps ou des circonstances de la vie. Où avons-nous donc besoin de la persévérance ?
Les différents domaines de la persévérance
Sans prétendre épuiser tous les domaines d’exhortation à la persévérance chrétienne, nous en mentionnerons quatre.
a. La foi
Le premier domaine de persévérance est la foi. Les apôtres, après avoir évangélisé les gens, les exhortaient à persévérer dans la foi (Act 14.22). C’est ainsi que l’auteur de l’Épître aux Hébreux parle de la persévérance en Hébreux 10.36 avant de donner des exemples de foi dans le chapitre 11. Ainsi, le chrétien doit aller de l’avant, malgré les difficultés rencontrées sur le chemin de la foi. Au début du chapitre 12, il nous exhorte à suivre l’exemple des témoins du chapitre 11 en courant la course chrétienne avec persévérance.
b. La prière
Le deuxième domaine d’exhortation est la prière. Il nous est demandé comme chrétien de prier avec persévérance (Rom 12.12 ; Éph 6.18 ; Col 4.2). Il s’agit non seulement de poursuivre le ministère de la prière tant que nous sommes sur cette terre, mais aussi de persister avec des sujets de prière jusqu’à ce que la réponse de Dieu devienne claire.
c. Les afflictions
Le troisième domaine de persévérance concerne les afflictions. La vie chrétienne est parsemée de tribulations qui, tantôt éprouvent notre foi, tantôt la raffinent ; ainsi le chrétien est exhorté à la persévérance (« hupomonè ») pour prouver sa foi (Apoc 1.9 ; 2.3) en remportant la victoire sur toutes ces épreuves. Le chrétien est aussi exhorté à la persévérance (« machrothumia ») afin d’hériter les promesses (Héb 6.12 ; Jac 5.10) et laisser la vengeance à Dieu (Héb 10.30). Il est regrettable d’entendre parler de guerres entre chrétiens et tenants d’autres religions. Si les vengeurs sont des vrais chrétiens, dans de tels cas, est-ce par ignorance de la vertu de persévérance que cela arrive ? Le véritable chrétien a besoin de persévérance pour ne pas se venger.
d. Les bonnes œuvres
Le dernier domaine que nous allons mentionner est le domaine des bonnes œuvres. Nous avons besoin de persévérance dans la pratique des bonnes œuvres. Paul déjà parle de ceux, qui par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité (Rom 2.7). Paul, de son côté, exhorte Timothée à persévérer dans les tâches du ministère (1 Tim 4.16). La persévérance dans l’amour fraternel est aussi mentionnée dans Hébreux 13.1.
Si l’homme a premièrement besoin de se convertir au Seigneur, sa conversion suppose qu’il s’engage à aller de l’avant quelles que soient les difficultés trouvées sur le chemin, sachant que Dieu lui-même est au contrôle de tout et promet de l’affermir, de le perfectionner, et de lui donner la victoire (Jude 24-25).
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