PROMESSES

1. Le plan divin

1.1. La possibilité de choix

Dieu n’a pas créé des marionnettes uniquement animées par une force extérieure ; il a créé des êtres capables d’assumer une responsabilité, ayant la possibilité de choisir :

?  Lucifer a eu la possibilité de convoiter la domination universelle : « Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. […] Je serai semblable au Très-Haut. » (És 14.13-14)

Ève a eu la possibilité, en désobéissant, de prendre du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et elle aurait pu avoir accès au fruit de l’arbre de vie (Gen 3.6,22).

 1.2. La non-destruction de Satan après sa révolte

Dieu n’a pas détruit Satan immédiatement, il ne l’a pas lié, il lui a même laissé la possibilité d’aller en Éden tenter sa toute dernière création : la femme formée de ses propres mains à partir de la côte d’Adam !

Nous pouvons néanmoins affirmer que la chute de Satan, suivie de la chute de l’homme, n’a pas pris Dieu au dépourvu, lui qui annonce déjà sa défaite et limite son action.

L’obéissance de Christ et l’accomplissement de son œuvre ont plus honoré Dieu que la chute ne l’avait déshonoré. D’autre part, les résultats de l’œuvre de Jésus-Christ permettent d’introduire l’homme racheté dans une proximité plus grande que celle que connaissait Adam en Éden. Ainsi le pécheur racheté connaît non seulement la puissance, la sagesse, la justice de Dieu, mais aussi son amour et sa grâce. Le chrétien peut dire par l’Esprit : « Abba, Père », manifestant une intimité et une relation qu’Adam innocent ne possédait pas.

Nous sommes là en présence d’un plan grandiose dont nous ne pourrons apprécier la sublime beauté et l’infinie perfection qu’au jour où nous connaîtrons à fond comme nous avons été connus (1 Cor 13.12).

1.3. La non-destruction de Satan après la croix

Comment comprendre que le Seigneur ait choisi et supporté Judas pendant trois ans auprès de lui ? « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ? Et l’un de vous est un démon ! » (Jean 6.70)

Comment comprendre que, Jésus ayant vaincu Satan à la croix (Col 2.15), ce dernier se trouve encore en liberté dans les lieux célestes, capable de séduire, de tuer, de se faire adorer ? Mystère. Nous devons nous incliner devant le plan divin qui est sans aucun doute parfait.

Voici néanmoins quelques éléments de réponse :

• Selon le propos de Dieu, l’Église doit être bâtie dans un contexte d’opposition : « Je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » (Mat 16.18)

Les chrétiens sont, au milieu d’un monde ennemi, la démonstration publique de la victoire de Jésus-Christ ; ils montrent la puissance de l’amour divin agissant dans des hommes :

– par la prédication de l’Évangile,

– par l’amour qu’ils ont entre eux,

– par la patience dans les persécutions.

• C’est la réalisation des prophéties de l’Ancien et du Nouveau Testament. Par exemple, le Seigneur annonce qu’il y aura encore des séducteurs, des guerres, des famines, des maladies, des persécutions (Mat 24).

1.4. Un test d’obéissance

Il fallait 11 jours pour aller d’Égypte en Palestine (Deut 1.2), mais le peuple mit 40 ans pour achever ce court voyage. Pourquoi ?

Deutéronome 8 donne les raisons :

– pour l’humilier,

– pour l’éprouver,

– pour connaître les dispositions de son cœur,

– pour savoir s’il garderait ou non ses commandements,

– afin de lui faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu,

– afin de le châtier (instruire) comme un fils,

– pour lui faire ensuite du bien.

Nous pouvons penser que Dieu se sert de Satan comme d’un « test » pour éprouver l’obéissance des hommes, et spécialement de ceux qui lui appartiennent. Serons-nous fidèles ? Sommes-nous prêts, comme Moïse, à renoncer aux « délices du péché » parce qu’estimant l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte (Héb 11.25-26, Darby) ?

2. Un conflit planétaire

2.1. Satan contre l’homme

Si Satan n’a pas une pleine liberté d’action, il peut néanmoins agir librement dans les limites fixées par Dieu (cf. Job 1 et 2).

Satan connaît la grandeur et la puissance de Dieu, mais il ne connaît pas son amour ; il est totalement ignorant des ressources de sa grâce. Ainsi, pas après pas, nous découvrons la victoire de l’amour sur la haine, la victoire de Dieu sur Satan.

En Éden, Satan a entendu que la semence de la femme lui briserait la tête (Gen 3.15) ; aussi, il essayera de détruire cette semence pour anéantir le plan divin. C’était lui qui inspira Athalie : « Et elle se leva et fit périr toute la race royale de la maison de Juda » (2 Chr 22.10), mais Dieu protégea Joas, un petit garçon d’un an, afin que la lignée royale ne s’éteignît pas.

Connaissant la sainteté divine, Satan essaie de mettre l’homme dans une position qui appelle le jugement de Dieu. Il en fut ainsi en Éden, il en est de même dans toute l’histoire de l’homme, y compris dans l’histoire du peuple d’Israël. C’est lui qui inspire la violence, l’immoralité, l’idolâtrie.

Plus que cela, il désire dérober l’adoration des créatures et n’y parvient que trop bien : les idoles sont nombreuses et nous savons que derrière les idoles, il y a les démons. Et que dire des cultes ouverts à Satan…

2.2. Satan contre Jésus

Lorsque le Fils de Dieu vint sur la terre, Satan voulut se débarrasser de lui. Il incita Hérode à tuer tous les enfants de Bethléem, puis il s’approcha lui-même de Jésus en essayant de le faire désobéir au début de son ministère. Il essaya plusieurs fois de le tuer par l’intermédiaire des pharisiens et des Juifs fanatiques. Il entra finalement en Judas pour que celui-ci le livrât aux principaux sacrificateurs et aux capitaines (Luc 22.3). Il était derrière les chefs religieux et derrière la foule pour qu’on préférât Barabbas le meurtrier à Jésus l’innocent.

Enfin la partie semble gagnée : Jésus est en croix. Satan touche presque au but, il n’y a plus qu’une chose qui rendrait sa victoire complète, la désobéissance de Jésus-Christ : à son instigation les foules demandent à Jésus de descendre de la croix pour qu’il prouve sa filiation divine. Pour la troisième fois, le serpent siffle : « Si tu es le Fils de Dieu… » (Mat 4.3,6 ; 27.40). Jésus ne répond pas, Jésus ne descend pas. Le corps saint et pur de Jésus-Christ peut être offert à Dieu sans tache : Dieu est glorifié, un homme a accompli pleinement sa volonté, un homme a marché sur la terre sans commettre le péché, se qualifiant ainsi pour être la victime de substitution indispensable pour satisfaire la justice de Dieu.

C’est alors que se passe ce que jamais Satan n’aurait pu imaginer : Jésus accepte de porter les péchés de sa créature, il accepte d’être fait péché, devant le Dieu saint qui n’épargne pas son propre Fils mais le livre pour nous tous. Ce sont les terribles heures d’abandon, ce sont les heures de l’expiation. Ayant enfin épuisé la colère de Dieu contre le péché, Jésus dit : « C’est accompli. » Il pousse un grand cri et entre en vainqueur dans le domaine de la mort, rendant impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, le diable, et délivrant tous ceux qui étaient sous son esclavage (Héb 2.14). Dieu montre l’acceptation de cette œuvre en le ressuscitant le troisième jour et en le faisant asseoir à sa droite en attendant qu’il mette tous ses ennemis, y compris Satan, comme son marchepied (Héb 1.13).

2.3. Satan contre le croyant

Satan est jugé (Jean 16.11), vaincu (Héb 2.14), mais sa condamnation n’est pas encore exécutée : il n’est ni précipité du ciel (Apoc 12.9), ni lié (Apoc 20.2), ni jeté dans l’étang de feu (Apoc 20.10). Il sait qu’il a un temps limité et aucun moyen n’est trop « coûteux » pour établir son semblant de règne provisoire. Au fond, spirituellement, il n’y a qu’une guerre : la guerre de Satan contre Dieu ; et il n’y a que deux camps : les enfants de Dieu et les enfants du diable. Chaque camp a ses armes et ses ressources, le croyant est du côté du vainqueur, mais il ne peut triompher que dans l’obéissance et la dépendance de son chef : Jésus-Christ.

2.4. L’arsenal satanique

Les buts de Satan sont simples dans le sens qu’ils sont entièrement opposés à ceux de Dieu : contrecarrer les desseins divins,

– en entraînant le plus d’hommes possible à la perdition,

– en faisant chuter les croyants.

Quant aux moyens employés, nous pouvons bien dire que tous les moyens sont bons, mais soulignons le mélange subtil de la vérité et de l’erreur, du bon et du mauvais. Connaissant la sainteté inflexible de Dieu, Satan incite les hommes à pécher pour qu’ils déshonorent Dieu et attirent sur eux son juste jugement.

L’opposition systématique de Satan à Dieu l’amène à mettre en place une échelle de valeurs dites « inversées ». Ainsi, dans le royaume des ténèbres, tout ce qui est interdit par Dieu est proclamé bon et louable.

Son royaume a pour fondement le mal, qui se traduit sous forme de :

– violence,

– corruption,

– faux cultes.

« Le monde entier est sous la puissance du malin. » (1 Jean 5.19) C’est dire combien nous devons être prudents ; nous sommes en terrain ennemi où tout est miné : nous devons marcher soigneusement, avec circonspection.

La première erreur consiste à voir l’ennemi là où il n’est pas : Satan est heureux de nous voir discuter et perdre notre temps pour savoir si les découvertes techniques peuvent être employées dans l’œuvre du Seigneur ou uniquement pour nos besoins personnels. Un couteau n’est ni bon ni mauvais, mais il peut servir au mal ou au bien, il en est de même d’une voiture ou d’un ordinateur, il en est de même de nos membres employés jadis comme des « esclaves de l’impureté », mais utilisés maintenant comme des « esclaves de la justice » (Rom 6).

La seconde erreur est de ne pas le voir là où il se cache réellement. Or l’ennemi se dissimule derrière des façades souvent anodines, voire de bonne renommée.

Prenons quelques exemples :

La télévision : Au niveau technique, la télévision est remarquable. Mais manifestement, Satan influence les écrans de TV. Même les gens du monde ayant gardé un peu de moralité, s’insurgent devant ces spectacles répétés de violence, d’immoralité et de magie. Par exemple, les programmes du mercredi spécialement préparés pour les enfants font très souvent appel à la magie ; ces dessins animés sont ainsi, de façon lente mais sûre, une initiation aux pratiques occultes. Les représentations d’êtres fantastiques correspondent, hélas, à la réalité du monde démoniaque, d’ex-satanistes en rendent témoignage. Soit vous maîtrisez la télévision, soit elle vous maîtrise : ne devenez pas un esclave, ne vous souillez pas, pensez à protéger vos enfants.

– L’ordinateur, les tablettes, les smartphones : Nous sommes tous convaincus qu’ils présentent plus d’avantages que d’inconvénients ; et pourtant, en moins d’une seconde, n’importe qui peut se trouver en direct avec « les profondeurs de Satan » (Apoc 2.24) — que ce soit dans le domaine de la magie, de l’immoralité ou de la violence.

La musique rock : Attention à ce qu’on écoute ! Plusieurs chanteurs de rock de renom sont des satanistes : ils ont vendu leur âme à Satan pour avoir la réussite. Les paroles des chants sont des louanges au diable, des prières sataniques. Sans parler des messages subliminaux qui amènent ceux qui écoutent ces chants à des comportements soit agressifs, soit immoraux. D’un autre côté, toute musique rythmée n’est pas satanique !

Le yoga1 : La plupart des religions orientales pratiquent le yoga, considéré comme le plus sûr chemin du salut. C’est une grossière erreur de penser qu’il s’agit d’une simple gymnastique. Le but suprême est de se fondre dans la divinité, de devenir dieu, la méditation amenant à la passivité, les postures et les mantras mettant en relation avec les puissances des ténèbres. Pratiquement, c’est du spiritisme, dans le sens d’une mise en contact avec les esprits démoniaques.

La superstition : Elle est le premier pas vers l’occultisme. Elle est une contrefaçon de la foi. Le chrétien ne doit pas être superstitieux, il doit ôter de sa vie et de son vocabulaire ces expressions qui peuvent sembler anodines2 mais qui sous-entendent l’activité d’une puissance qui ne saurait être divine.

Les horoscopes : L’astrologie se voudrait science mais n’est que divination. L’astronome Paul Couderc de l’observatoire de Paris écrit : « Il n’existe pas de nos jours, sur toute la terre, un seul astronome, grand ou petit, qui croit à l’astrologie. Oui, le soleil chauffe la terre et y entretient la vie ; mais il ne s’ensuit pas qu’il s’intéresse à vos affaires de cœur. Oui, la lune participe aux marées, mais elle ne vous conseille pas dans le choix d’un billet gagnant… Oui, Jupiter est une belle planète, mais sa présence au milieu de notre ciel de nativité ne garantit en rien votre succès au baccalauréat… » Nous pouvons faire remarquer que les signes du zodiaque, fixés du temps de Ptolémée, ne correspondent plus aux constellations dont ils portent le nom ; car l’axe de rotation de la Terre ne conserve pas une direction immuable dans l’espace. Ainsi à cause du léger recul annuel de la Terre et qui s’élève au cours des siècles, les constellations antiques ne se trouvent plus dans les cases qui portent leur nom ! De plus, l’astrologie travaille imperturbablement avec la notion du soleil tournant autour de la Terre. Non, l’astrologie n’est pas sérieuse ; d’ailleurs les astrologues ne font pas fortune en prédisant pour eux-mêmes le numéro gagnant de la loterie mais en vous faisant croire qu’ils peuvent annoncer votre avenir et vos chances de gagner. Si ça ne marche pas, ils ont tout de même gagné le prix de la consultation ! L’astrologie envahit tout. Après la superstition, elle devient souvent le second échelon vers les pratiques occultes.

2.5. La panoplie divine

Face à cette puissance du mal, le racheté du Seigneur n’est pas sans ressources. Il lui est même accordé la faveur de contrecarrer les desseins du malin ; tout croyant est engagé dans un combat spirituel contre les puissances spirituelles qui sont dans les lieux célestes (Éph 6).

Un tel combat ne peut être victorieux sans :

– la protection du sang rédempteur (Apoc 12.11),

– l’obéissance à la Parole de Dieu (Jean 5.18),

– l’armure complète de Dieu (Éph 6.10-20),

– les dons spirituels (1 Cor 12),

– la prière (Mat 17.21 ; Éph 6.18),

– l’humiliation (2 Chr 7.14),

– un engagement déterminé (Ps 106.19-23).

Bientôt le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds. En attendant, n’ignorons pas les desseins de Satan (2 Cor 2.11), revêtons-nous en pratique de l’armure de Dieu, et emparons-nous des ressources dont nous avons besoin pour être vainqueurs face au déchaînement de la puissance du mal en notre début de xxie siècle.

À Celui qui a donné sa vie pour nous sauver et pour nous libérer de la puissance de l’ennemi, à lui seul soit la gloire pour l’éternité !

1 Pour un développement plus complet, voir l’article de Florent Varak, « Le yoga : une religion ? », Promesses, n° 173, p. 4 à 7. (NDLR)
2 Voici quelques exemples :
• Les chats noirs portent malheur.
• Le chiffre 13 porte bonheur (ou malheur).
• Ne jamais passer sous une échelle.
• Faire un vœu si on voit une étoile filante.
• Ne jamais ouvrir un parapluie dans la maison. Etc.

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Qu’est-ce que l’occultisme ?

Le terme « occultisme » désigne selon moi tout ce qui implique une mise en relation avec le monde des esprits ou les forces paranormales, en dehors de ce qui est orienté vers Jésus tel qu’il est révélé dans la Bible. Par cette définition, je présuppose la réalité d’un monde des esprits et l’existence de forces mystérieuses, paranormales. Je pense que l’Église commet une grave erreur quand elle dit que les phénomènes paranormaux appartiennent à une époque révolue ou que seules les personnes pieuses peuvent opérer des miracles. Une telle erreur laisse la porte ouverte à la puissance du mal, précisément parce que l’Église refuse de reconnaître la présence d’une telle puissance.

Cette définition est aussi volontairement très large. J’y inclus tout, depuis les cultes les plus clairement sataniques jusqu’à l’usage si communément admis des horoscopes. Par exemple, mentionnons les séances spirites, la nécromancie, toute forme de communication avec les morts, la parapsychologie et toute forme de phénomène psychique paranormal, la magie véritable (en contraste avec les tours de passe-passe, autrement dit la prestidigitation), les diseuses de bonne aventure, les jetés de sorts, le port d’amulettes, l’utilisation des tablettes de Ouija1, l’astrologie, etc.

Mon propos est de montrer : 1° que l’Écriture défend au peuple de Dieu d’être impliqué dans de telles pratiques ; 2° pourquoi il en est ainsi ; 3° quelle peut être l’alternative positive pour nous.

1. L’Écriture condamne l’occultisme

1.1. Deutéronome 18

Tout d’abord, laissez-moi vous présenter dans la Parole de Dieu ce qui bannit clairement l’occultisme de la vie de son peuple. Deutéronome 18.9-12 est un passage qui rassemble plus de termes concernant l’occultisme que tout autre texte biblique. Moïse s’adresse au peuple juste avant qu’il traverse le Jourdain pour entrer dans le pays promis et en chasser les nations païennes :

« Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. »

Moïse mentionne huit « promoteurs » de la cause occulte : le devin, l’astrologue, l’augure, le magicien, l’enchanteur, l’évocateur d’esprits, le diseur de bonne aventure, le nécromancien. Leurs domaines d’activité ne sont pas clairement distincts : ils se recouvrent et sont parfois interchangeables. Ce qu’ils ont en commun, c’est qu’ils impliquent tous des efforts pour acquérir de la connaissance sur ce qui est ordinairement caché, à travers des relations avec le monde des esprits ou avec de mystérieuses forces paranormales.

Leurs huit activités ont aussi autre chose en commun. La connaissance qui est recherchée n’est pas de la pure curiosité, mais vient d’un désir d’exercer un certain pouvoir sur des gens ou sur des événements. C’est très clair à travers le terme « enchanteur » au v. 11 ; ce mot signifie « celui qui lie un charme » et correspond à l’utilisation de forces psychiques ou spirituelles pour contrôler une autre personne ou le cours des événements. C’est également le but, plus ou moins, de toutes les autres activités.

Par exemple, quand le roi de Moab envoya à Balaam de l’argent pour qu’il use de divination, comme cela est rapporté en Nom 22.7, son objectif n’était pas simplement de savoir si Israël allait conquérir son territoire, mais plutôt que Balaam prononce une malédiction sur Israël par ses enchantements. Mais Balaam doit dire, finalement : « L’enchantement ne peut rien contre Jacob, ni la divination contre Israël. » (Nom 23.23) La divination a pour but de prendre pouvoir sur le destin et d’orienter gens et événements vers votre désir. Mais Dieu déjoue cela quand c’est dirigé contre son peuple.

Que dit Moïse à propos de ces huit pratiques ?

– 1. Il les appelle des « abominations » (v. 9). Cela signifie que Dieu les regarde comme détestables, odieuses, exécrables. C’est un mot très fort. Nous ferions bien de nous demander s’il n’y a pas quelque innocente activité dans laquelle nous pourrions être engagés qui pourrait être une abomination aux yeux de Dieu.

– 2. Selon le v. 12, les personnes qui pratiquent de telles choses sont en abomination au Seigneur. Pas seulement l’activité mais aussi les personnes deviennent abominables aux yeux de Dieu. Mû par un sentiment sans fondement biblique, on dit : « Dieu hait seulement le péché, jamais le pécheur. » Quand une personne s’adonne volontairement, prend son plaisir et suit ces pratiques abominables, elle se rend elle-même abominable aux yeux de Dieu. Bien sûr, cela ne place pas pour autant cette personne hors d’atteinte de l’amour de Dieu. La gloire de l’amour divin est qu’il atteint précisément ceux que Dieu abomine à cause de leur péché, pour les justifier et les sanctifier.

– 3. Selon le v. 10, les activités occultes sont aussi graves que l’infanticide, la crémation de ses enfants. Ce péché particulier est probablement mentionné dans ce contexte parce que nous ressentons tous instinctivement que cet acte est exécrable. La question est alors : considérons-nous l’horoscope, la bonne aventure, la magie, etc. tout aussi exécrables ?

– 4. Selon le v. 12, le Seigneur dépossède et détruit ceux qui pratiquent de telles choses. C’est-à-dire qu’ils tomberont finalement sous son jugement, comme les nations qui furent dépossédées par Israël à cause de ces abominations.

– 5. Selon le v. 9, il s’ensuit que Dieu ordonne : « Tu n’apprendras point à imiter ces abominations. » C’est très fort. Non seulement : « ne le fais pas », mais aussi « n’apprends même pas à le faire ». Ne t’outille pas, ne te prépare d’aucune façon pour y participer, n’en fais pas la moindre expérience. Quand l’action est mauvaise, toute inclination vers cette action est mauvaise.

– 6. Selon le v. 10, aucune personne qui pratique ces activités n’est autorisée à rester parmi le peuple de Dieu. Tant pour le peuple de Dieu dans l’A.T. que pour l’Église dans le N.T., des dispositions sont prévues pour exclure de la communion les personnes qui continuent volontairement dans ces pratiques abominables.

1.2. D’autres textes de l’A.T.

Il est donc clair, d’après Deutéronome 18, qu’il est contraire à la volonté de Dieu que son peuple s’engage dans une quelconque activité occulte. Mais nous pourrons renforcer cette recommandation si nous démontrons que cet enseignement a une base scripturaire qui va au-delà de Deutéronome 18. Le mot « Deutéronome » signifie « deuxième loi ». C’est une réitération et un développement de ce qui a été déjà posé par Dieu au Mont Sinaï. Aussi n’est-il pas surprenant de trouver dans le Lévitique des commandements comme celui-ci : « Vous n’observerez ni les serpents ni les nuages pour en tirer des pronostics. » (19.26) « Ne vous tournez point vers ceux qui évoquent les esprits, ni vers les devins ; ne les recherchez point, de peur de vous souiller avec eux. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (19.31) « Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer à eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple. » (20.6)

Plus tard dans l’histoire d’Israël, parmi les péchés qui ont conduit au jugement de Dieu se trouve l’occultisme. Par exemple, 2 Rois 17.16-17 dit que Juda et Israël « abandonnèrent tous les commandements de l’Éternel, leur Dieu. Ils firent passer par le feu leurs fils et leurs filles, ils se livrèrent à la divination et aux enchantements. » Les mauvaises actions de Juda atteignirent probablement leur point culminant sous le roi Manassé. 2 Rois 21.6 rapporte : « Il fit passer son fils par le feu ; il observait les nuages et les serpents pour en tirer des pronostics, et il établit des gens qui invoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, afin de l’irriter. »

Ésaïe fut un des prophètes que Dieu envoya vers Juda pour avertir la nation du jugement qui l’atteindrait s’il ne se détournait pas de son péché. « Ainsi parle l’Éternel, ton rédempteur, celui qui t’a formé dès ta naissance : moi, l’Éternel, j’ai fait toutes choses, seul j’ai déployé les cieux, seul j’ai étendu la terre. Je brise les signes des prophètes de mensonge, et je proclame insensés les devins. […] Je confirme la parole de mon serviteur, et j’accomplis ce que prédisent mes envoyés. » (És 44.24-26) Ésaïe use aussi d’une ironie cinglante pour mettre en évidence qu’il est insensé de rechercher de l’aide dans l’occultisme : « Reste donc au milieu de tes enchantements et de la multitude de tes sortilèges, auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse ; peut-être pourras-tu en tirer profit, peut-être deviendras-tu redoutable. Tu t’es fatiguée à force de consulter : Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent, ceux qui connaissent le ciel, qui observent les astres, qui annoncent, d’après les nouvelles lunes, ce qui doit t’arriver ! » (És 47.12-13) Malheur donc à ceux qui bricolent avec l’astrologie, qui cherchent la direction dans leur horoscope et s’efforcent de savoir ce que demain va amener. Le jugement de Dieu va tomber sur de telles personnes (cf. És 2.6).

1.3. Des textes du N.T.

Si nous nous tournons vers le N.T., nous ne trouvons rien qui modifie ce rejet divin de l’occultisme. Au contraire, ce rejet est confirmé. Par exemple, en Actes 19.18-20, les résultats des efforts d’évangélisation de Paul sont décrits ainsi : « Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait. Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde : on en estima la valeur à cinquante mille pièces d’argent. C’est ainsi que la parole du Seigneur croissait en puissance et en force. » Quand la parole du Seigneur s’empare de l’esprit et du cœur d’une personne, toute implication dans la magie s’en va. Il y a opposition, et donc incompatibilité, entre Jésus et l’occultisme ; vous ne pouvez avoir les deux.

Au-delà de cette illustration des Actes, Galates 5.20 répertorie la « magie » comme une des œuvres de la chair et Apocalypse 21.8 liste, parmi ceux qui seront condamnés, les « magiciens » au même titre que les meurtriers (tout comme Deut 18.10), les débauchés et les idolâtres.

Ainsi il me semble que l’enseignement de l’Écriture est clair : le peuple de Dieu ne devrait pas être impliqué dans quelque pratique occulte que ce soit.

2. Rabaisser Dieu et exalter l’homme

Pourquoi Dieu est-il si hostile à toute participation dans l’occultisme ? Parce que cela rabaisse Dieu et exalte l’homme. Ou, pour le dire différemment, l’occultisme est simplement la suite de l’antique tromperie satanique de Genèse 3.5 : « Allez au-delà de ce que Dieu a fixé, et vous serez comme Dieu. » Toutes les formes d’occultisme se présentent avec une tentation similaire : agirons-nous comme d’humbles enfants du Père céleste et nous soumettrons-nous à la sagesse de Dieu en limitant notre savoir et notre pouvoir, ou bien, comme Adam et Ève, convoiterons-nous le fruit qui peut nous rendre « sage » et le pouvoir qui appartient à Dieu ? Rabaisserons-nous Dieu et nous exalterons-nous, ou bien nous humilierons-nous et exalterons-nous Dieu en étant satisfaits par sa révélation et l’action de son pouvoir en notre faveur ?

Revenons à notre texte de Deutéronome 18. Dans les versets qui suivent (15 à 19), Dieu promet de susciter un prophète comme Moïse parmi le peuple. Les apôtres ont vu l’accomplissement final et décisif de cette prophétie en Jésus-Christ (Act 3.22-23). Il était le grand prophète ultime annoncé par Moïse. Le point de cette prophétie en Deutéronome 18 est que Dieu a établi un « Révélateur » de sa volonté et aucun autre médium de révélation ne doit être recherché. Au v. 14, Moïse dit : « Ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins. » Puis, au v. 15, il donne l’alternative divine : « L’Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez ! » Puis il ajoute au v. 19 : « Si quelqu’un n’écoute pas mes paroles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte. » Dieu a établi pour lui-même un « Révélateur » de ce qu’il désire faire connaître et quand nous nous détournons de lui ou allons au-delà de ce « Révélateur » et consultons d’autres médiums, nous rabaissons Dieu et nous nous exaltons. Nous dévalorisons la révélation de Jésus-Christ et nous nous arrogeons les prérogatives de la divinité. Aucune personne qui aime Jésus-Christ et qui oriente toute sa vie en fonction de sa révélation ne peut se tourner vers l’occultisme pour recevoir connaissance ou pouvoir.

Ésaïe nous montre à quel point il est incongru, pour un peuple qui se targue de compter sur Dieu, de rechercher la sagesse dans l’occultisme. « Si l’on vous dit : Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui poussent des sifflements et des soupirs, répondez : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? » (És 8.19) Il est impensable pour le prophète Ésaïe que quelqu’un qui connaît Dieu et possède sa loi et son témoignage (v. 20) dans l’Écriture puisse consulter des médiums.

Mais quelqu’un dira : « Dieu n’en a pas dit assez. Dieu est silencieux là où j’ai besoin de savoir. » Ainsi en fut-il du roi Saül en 1 Samuel 28. L’Éternel ne disait plus rien à Saül et ne lui répondait pas à propos de l’attaque des Philistins. Alors, au lieu de s’humilier pour ses désobéissances précédentes et d’attendre patiemment le Seigneur, Saül est allé vers la sorcière d’Endor et lui a demandé ce qu’il savait être illicite — invoquer l’esprit de Samuel d’entre les morts pour lui dire ce qu’il devait faire. Quand la mort de Saül est relatée plus tard en 1 Chroniques 10.13-14, c’est ce péché qui est mentionné : « Saül mourut, parce qu’il se rendit coupable d’infidélité envers l’Éternel, dont il n’observa point la parole, et parce qu’il interrogea et consulta ceux qui évoquent les morts. Il ne consulta point l’Éternel ; alors l’Éternel le fit mourir, et transféra la royauté à David, fils d’Isaï. »

La consultation des médiums, l’observation du marc de café et des gâteaux de la chance, la lecture des horoscopes et des boules de cristal, ou la recherche d’oracles indépendants de la Parole de Dieu sont des œuvres mauvaises parce qu’elles rabaissent Dieu comme un « révélateur » inadéquat de mystères. Cela revient à dire que Dieu soit est incapable, soit ne veut pas me dire ce qui est bon à connaître pour moi. Donc il manque de pouvoir ou de bonté pour m’aider et c’est pourquoi je dois me prendre en mains. En contraste, les gens qui aiment vraiment Dieu, croient en sa bonté et dépendent de son pouvoir souverain évitent toutes les pratiques occultes.

Plus tôt dans sa vie, Saül avait désobéi au commandement de Dieu dans une autre situation. Dieu lui avait commandé de détruire les Amalékites et leur butin. Mais Saül avait pris les meilleurs animaux pour les offrir en sacrifice à l’Éternel. Samuel s’approcha de Saül avec un reproche de la part de Dieu et lui dit : « L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination. » (1 Sam 15.22-23) La rébellion est comme le péché de divination. Ce n’est pas une comparaison anodine. La divination implique de se mettre en relation avec des esprits paranormaux ou des forces pour recevoir connaissance et puissance. Et Samuel dit que c’est comme se rebeller contre Dieu. L’homme impliqué dans l’occultisme est un homme en rébellion. Qu’il s’en rende compte clairement ou non, il est impliqué dans un effort séditieux pour rejeter l’absolu du joug de la souveraineté de Dieu et pour se placer lui-même à un plus haut degré dans le gouvernement de l’univers.

Tout le domaine de l’occultisme est le berceau satanique de l’orgueil. Chaque activité occulte semble offrir à l’homme la possibilité de rejeter sa finitude et de s’attribuer la sagesse et le pouvoir qui appartiennent à Dieu. « Mange ce fruit et tu deviendras comme Dieu. » Peu importe que les pratiques occultes paraissent innocentes de prime abord ; elles portent toutes la marque de la rébellion originelle qui se perpétue depuis le jardin d’Éden : l’objectif est d’éviter à tout prix d’être soumis aux limites et aux ressources d’un Dieu souverain et d’acquérir à la place une puissance digne d’être appelée « grande » (cf. Act 8.10). L’homme dans l’occultisme est un homme en rébellion.

3. Prostitution spirituelle ou fidélité à Jésus-Christ

Un autre moyen de révéler le mal lié à toute implication dans l’occultisme est de dire que l’homme qui pratique l’occultisme est un homme qui se prostitue. Lévitique 20.6 dit : « Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer à eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple. » Consulter les médiums est comme commettre un adultère contre Dieu. Jésus-Christ est le mari de l’Église. Il est la pleine révélation de Dieu. Tout ce que nous avons besoin de connaître et toute la puissance qu’il est bon pour nous de posséder vient de lui et de sa Parole. Quand nous allons après d’autres oracles secrets et d’autres puissances psychiques, nous disons en fait que notre mari est insatisfaisant et que nous devons chercher des amants ailleurs. Quand un chrétien jette un coup d’œil à son horoscope, il est en train de traiter Jésus de la même manière qu’un mari traite sa femme quand il surfe sur un site pornographique pour se procurer l’excitation qu’il n’éprouve plus avec elle. S’impliquer dans l’occultisme est mauvais parce que c’est un adultère spirituel, c’est une rébellion contre la souveraineté de Dieu et c’est rabaisser sa révélation en exaltant l’orgueil humain.

En conclusion, quelle est l’alternative chrétienne positive à l’occultisme ? La réponse est toujours la même partout dans le N.T. : « La victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. » (1 Jean 5.4) Face à toutes les séductions de l’occultisme se tient Jésus-Christ, l’incarnation de la révélation de Dieu. La foi tient ferme en faveur de la pleine suffisance de cette révélation et ne cherche aucune autre connaissance secrète. La foi reste ouverte à la puissance de Dieu à travers Jésus-Christ seul et ne cherche aucune autre puissance psychique ou spirituelle. La foi s’attache à Jésus, aime Jésus, adore Jésus, croit Jésus, exalte la toute-suffisance de Jésus et évite, sous tous ses nombreux atours, la séductrice occulte.

1 NDLR : Supports divinatoires sur lesquels figurent les mots « oui » et « non ».

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