PROMESSES

S’il y a quelque chose qui tracasse le jeune chrétien, c’est de discerner la volonté de Dieu : avec qui devrais-je me marier ? Comment savoir quelle est la bonne personne ? Ce questionnement se corse encore quand nous nous rappelons que Dieu a une « volonté parfaite » pour notre vie. Dieu n’a-t-il prévu qu’une seule personne avec qui je puisse me marier ? En d’autres mots : y a-t-il une seule personne sur la terre que je puisse épouser pour que le mariage fonctionne et que ce soit la volonté de Dieu ?

Bien que je ne sois pas en faveur de la polygamie, je crois qu’il est possible de se marier avec plus d’une personne (pas en même temps, bien sûr !). Disons premièrement que la volonté de Dieu dans le mariage n’est pas tellement de trouver la bonne personne, mais d’être la bonne personne. En effet, nous passons beaucoup de temps à essayer de trouver notre partenaire, mais qu’en est-il de nous ? Aspirons-nous à être un conjoint exemplaire ?

Nous nous appliquons longuement à dresser la liste de ce que nous attendons d’une future femme, à observer les nouvelles filles du groupe de jeunesse et à lire des livres sur les fréquentations afin de savoir comment choisir la bonne femme ou le bon mari, mais nous ne nous arrêtons pratiquement jamais pour nous poser la question suivante : suis-je la personne que Dieu veut que je sois pour ma future femme ou mon futur époux ? Il y a pourtant tellement de domaines à soigner dans nos vies en vue du mariage : suis-je capable de tenir un budget ? Suis-je fiable dans les petites tâches que j’ai à faire à la maison ? Et comment va ma relation avec Dieu ? Les réponses à ces questions seront de bons indicateurs de notre niveau moral et spirituel. Si vous osez, posez la question à vos amis : penses-tu que je sois prêt à me marier ? Suis-je patient ? Suis-je prompt à parler ? Suis-je capable d’écouter l’autre ? Suis-je un bon communicateur ? Quels sont mes défauts ? Voilà autant de compétences que nous pouvons développer afin d’être de meilleurs conjoints pour notre futur époux ou future épouse.

Deuxièmement, je crois fermement que Dieu ne nous appelle pas à un plan, mais bien à une relation. Une croyance populaire sur la volonté de Dieu est qu’il a un plan A pour notre vie qui est le meilleur. Dieu a aussi un plan B, au cas où nous ferions le mauvais choix, puis le plan C, et ainsi de suite. Si c’était vraiment le cas, j’aurais depuis bien longtemps dépassé le plan Z dans plusieurs domaines de ma vie ! Quand Adam et Ève ont péché, Dieu n’a pas pour autant été pris au dépourvu.

Dieu veut une relation d’amour avec nous, et le Saint-Esprit est là pour nous convaincre de péché, de justice et de jugement (Jean 16.8). Je crois fermement que la bonne personne, c’est celle à qui je dis « oui » le jour de notre mariage. Nul ne pourra jamais prétexter : «  Je me suis marié(e) avec la mauvaise personne, alors je vais divorcer et épouser la bonne. » Une fois que tu es marié(e), la volonté de Dieu, c’est que tu aimes ta femme ou ton mari !

Même s’il est possible que l’on puisse, tout en restant dans la volonté de Dieu, épouser ou Sandra, ou Sylvie ou Stéphanie, il se peut que dans certains cas, Dieu ait un avis. Pour donner un exemple concret, dans une situation donnée, j’avais une relation vraiment spéciale avec une fille. Nous avions un niveau d’intimité spirituelle vraiment élevé, mais nous n’étions pas encore prêts à prendre un engagement plus sérieux. Un beau jour, j’ai lu Colossiens 1.10, qui dit : « Marchez d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards. » Par son Esprit, Dieu m’a alors posé la question : « Jean-Sébastien, est-ce que cette relation me plaît ? ». « Bah… elle ne te déplaît pas » lui répondis-je. « Mais est-ce qu’elle me plaît ? Est-ce qu’elle me fait plaisir ? »

Je connaissais la réponse, mais je ne voulais pas trop l’affirmer. Dieu me montrait qu’il n’était pas d’accord qu’une si grande intimité se forme sans qu’il y ait un engagement en vue. Je savais que j’aurais à prendre quelque distance afin de plaire à Dieu (ou alors il nous faudrait nous engager réciproquement). Toujours est-il que je n’étais pas encore émotionnellement convaincu ! Mais Dieu n’avait pas dit son dernier mot ! Dans le cadre d’un petit groupe d’étude, j’ai partagé mes luttes et la « bergère » du groupe a dit : « Jean-Sébastien, n’attends pas que ce soit Dieu qui coupe car tu vas voir que cela ne fait pas du bien. »

Quelques minutes passent et Dieu commence à me parler : « Tu as une décision à prendre. Veux-tu plaire aux hommes plutôt qu’à Dieu ? (Gal 1.10) La foi demande une action ! » Le coup de grâce m’a été donné lorsque nous avons tourné la page de notre livre d’étude et qu’une phrase m’a littéralement sauté aux yeux : « Le moment où Dieu vous parle est le moment où Dieu veut que vous lui répondiez ». Dieu avait parlé…

Le Seigneur, parfois, va clairement faire passer le signal au rouge quant au choix d’une personne. Il est déjà arrivé que le Seigneur me signifie clairement « non ». Mais soyons bien conscients de la chose suivante : si Dieu me dit « non » et que je me marie quand même, à ce moment-là, la volonté de Dieu, c’est que j’aime ma femme selon ce qui est écrit dans la Bible (Éph 5.25). Donc, quoi qu’on en dise, la bonne personne est celle à qui je dis « oui » le jour de notre mariage.

En avançant cela, je ne veux pas donner l’impression que le choix d’un partenaire doit être fait de manière mystique. Je crois que Dieu nous a donné une tête, des sentiments, des émotions et aussi une direction dans notre vie. De nombreux indices peuvent converger en faveur du choix d’une personne. Dans la recherche de la volonté de Dieu, notre rôle est d’obéir à Dieu et d’être dépendants de lui par la prière. Son rôle à lui est de nous révéler sa volonté.

Le mariage et la souveraineté de Dieu

Dieu contrôle toute situation. Si nous retranchions de notre vie toutes les minutes où nous nous sommes inquiétés à propos de ceux que nous pourrions fréquenter et épouser, nous devrions ôter plusieurs années ! Paul écrit : « Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Phil 4.6-7) Il est intéressant de noter que Paul promet la paix dans deux domaines particulièrement agités lorsqu’il est question de fréquentations : nos cœurs et nos pensées.

Si nous nous inquiétons, nous désobéissons à Dieu qui nous a demandé de lui remettre toutes choses. Cela n’entraîne pas nous n’ayons pas de choix à faire ou que nous ne devions pas prendre du temps pour réfléchir sérieusement à la question. Plutôt, ne soyons pas obsédés par le mariage et les fréquentations.

N’ayons pas peur, Dieu est souverain. Sa responsabilité est de nous révéler sa volonté, et la nôtre est d’y obéir. Comme je le disais, Dieu nous appelle à une relation. Si nous restons proches de Dieu et attentifs à sa voix, nous n’avons aucune crainte à avoir ; nous épouserons la meilleure personne pour nous. Stacy Rinehart a écrit : « Dieu se soucie beaucoup plus de votre partenaire que vous ne pourriez le faire vous-mêmes. Sachant cela, pourquoi les fréquentations et le mariage sont-ils un domaine de lutte si grand parmi tant de chrétiens ?» 1 Comme il est écrit ; « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine.» (Mat 6.33-34)

Comment faire pour savoir avec qui me marier ?

J’aimerais souligner que nos critères de choix sont très souvent immatures et superficiels. Être attiré émotionnellement par quelqu’un ne veut pas dire pour autant que nous soyons compatibles pour le mariage. L’apparence extérieure peut nous fasciner, mais nous devons l’empêcher de nous priver de notre capacité de jugement, car l’apparence peut être trompeuse ! Évitons de réduire l’autre à sa seule apparence. Stacy Rinehart écrit : « Considérez cette question : si vous étiez aveugles, vers quelle personne seriez-vous attiré ? Avec qui aimeriez-vous sortir ? La réponse à cette question vous dira le genre de fille qui vous attire en vous basant sur ses qualités et son caractère intérieur. » 2 Alors comment éviter des fréquentations bâties sur le seul motif d’une apparence extérieure à notre goût ?

Dans la Bible, amour et engagement à long terme vont de pair. La Parole nous encourage à réfléchir avant toute forme d’engagement (Luc 14.25-35). On ne peut pas se déclarer sérieusement sans connaître son futur conjoint. Ce serait donner un chèque en blanc à un inconnu !

La meilleure façon de « découvrir la perle rare » dans une perspective chrétienne saine, c’est d’entretenir de bonnes relations sociales avec les autres et de laisser Dieu agir. Si nous rencontrons tout le monde sur pied d’égalité, je suis convaincu que cela règlera beaucoup de problèmes d’approche de personnes du sexe opposé. Mais dans le cas où une relation se développerait au-delà de la cordialité ordinaire, comment puis-je discerner la volonté de Dieu ? La décision du mariage est sans nul doute l’une des plus grandes que nous ayons à prendre dans notre vie. Plusieurs facteurs importants peuvent la rendre plus sûre.

La Parole de Dieu : Une bonne décision ne peut jamais aller à l’encontre de la Parole de Dieu. Si la décision que vous voulez prendre transgresse un principe biblique, vous pouvez en être sûrs : vous faites fausse route.

Les circonstances : Sont-elles favorables ? Nos caractères sont-ils compatibles ? Sommes-nous à un bon moment dans notre vie ? Si l’autre personne se prépare à partir en mission pendant deux ans, ce n’est peut-être pas le bon moment pour commencer une relation.

Les frères et les sœurs en Christ : La Bible nous dit que « le salut est dans le grand nombre des conseillers » (Prov 11.14b). Nos leaders spirituels, nos amis et nos familles nous connaissent bien. Leurs conseils peuvent être primordiaux dans une décision aussi importante que le mariage. Gardons-nous cependant de privilégier des conseillers qui nous approuveraient quel que soit le choix que nous ferions.

La prière : Afin de prendre de bonnes décisions, il est primordial que nous soyons remplis de l’Esprit. Si nous avons une bonne relation avec Dieu, nous détecterons facilement les choix qui affecteraient négativement notre vie spirituelle. Bien que je croie que nous sommes libres de choisir entre plusieurs femmes (ou hommes), dans certains cas, la réponse de Dieu sera « non ». Ce le fut pour moi à un moment donné.… Non pas que ça n’aurait jamais marché si je m’étais marié avec cette fille, mais Dieu avait quelqu’un avec qui cela irait encore mieux. Soyons à l’écoute de Dieu ; il peut nous révéler de précieux secrets.

Nos désirs personnels : Bien que nos désirs ne nous portent pas toujours vers les meilleurs projets, il est primordial de tenir compte de nos désirs. Dieu nous a créés avec des sentiments et des désirs, et c’est pour que nous en tenions compte, tant et aussi longtemps, bien sûr, que nous restons dans les limites morales établies par Dieu.

Qu’en est-il des signes ? Doit-on demander à Dieu des signes pour savoir avec qui se marier ? Dans le cadre d’une mission solennelle qu’il voulait lui confier, Dieu s’était révélé à Gédéon et lui avait clairement exprimé sa volonté. Or, cela ne suffisait pas : il demanda donc des signes de confirmation. Ayant placé une toison de mouton par terre, il souhaita qu’elle soit mouillée de rosée alors que le terrain resterait sec, et ensuite qu’elle reste sèche alors que le terrain serait mouillé (Jug 6.36-40). Faut-il que nous aussi exigions des signes — par manque de foi ? Le grand risque avec les signes, c’est d’y rester tellement accrochés que nous finissons par ne plus voir les réponses déjà évidentes. Alors si les signes ne sont pas là, certains croyants commencent à douter que Dieu veuille qu’ils se marient et ressortent frustrés de leurs investigations. Leurs « toisons » deviennent même des obstacles dans leur recherche de la volonté de Dieu.

Mais plutôt que de se perdre dans des recherches mystiques ou exagérément subjectives, parcourons la liste qui suit, de manière à bien évaluer nos relations sentimentales. Cette liste pourra servir de guide de réflexion ou de discussion entre fiancés.

Questionnaire

Section spiritualité

1) Est-elle chrétienne ?

2) Est-elle engagée avec Dieu ?

3) Pouvez-vous exercer un ministère ensemble ?

4) Priez-vous souvent ensemble ?

5) Avez-vous une intimité spirituelle ?

6) Votre relation est-elle basée sur Christ ?

7) Votre relation plaît-elle à Dieu ?

8) Comment va ta propre relation avec Dieu ? Ta vie de prière ?

9) Avez-vous discuté du rôle de la femme et de l’homme dans le couple ?

10) Pour l’homme : Es-tu prêt à tenir la responsabilité de leader spirituel dans le couple ? Pour la femme : Es-tu prête à ce que cet homme soit le leader de la famille ?

Section psychologie et caractère

11) Avez-vous une bonne communication ?

12) Aime-t-elle les enfants ? Aime-t-il les enfants ?

13) Avez-vous déjà parlé du nombre d’enfants que vous voulez ?

14) Avez-vous du respect l’un pour l’autre ?

15) Êtes-vous capables de discuter et de poser des limites ensemble ?

16) Peux-tu envisager de passer ta vie avec elle ?

17) Tes amis sont-ils favorables à ta relation ?

18) Peux-tu l’imaginer mère (ou père) de tes enfants ?

19) Êtes-vous capable de passer de longs moments à parler ensemble, sans

vous lasser ?

20) Es-tu fier de l’être aimé ? Serais-tu fier de la présenter à tes amis ?

21) Que pensent tes amis, tes leaders spirituels de cette relation ?

22) Quelles sont les forces (qualités) et faiblesses (défauts) de l’être aimé ?

23) Êtes-vous capables de bien régler un conflit ?

24) Êtes-vous capables de vous amuser ensemble, de jouer à des jeux ?

25) Êtes-vous capables de faire confiance à l’autre ?

26) Suis-je à l’aise avec la carrière qu’elle a choisie ?

27) Êtes-vous prêts à vous engager à bâtir votre relation à long terme ?

Section physique

28) Avez-vous parlé des limites physiques dans votre relation ?

29) Sur quelles bases avez-vous choisi vos limites ?

30) Considères-tu que tu as dépassé tes limites ?

31) Vous êtes-vous entendus pour ne pas tomber dans des situations

compromettantes ?

32) Avez-vous clarifié le fait de ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage ?

« L’homme fait des projets, mais celui qui a le dernier mot, c’est l’Éternel.» (Prov 16.1)


Il y a dans le cœur de l’homme un besoin que personne ne pourra jamais faire taire, et ce besoin, c’est Dieu. Tout découle de là. C’est la première chose à dire en parlant de sexualité ! Avant de parler de sexualité, il faut parler de Dieu, l’avoir Lui comme référence. Parce que notre conception de la sexualité (son but, son éthique, sa place) dépendra de notre relation à Dieu.

Nous croyons que ce après quoi l’humanité entière soupire, son attente, son aspiration ne sera étanché par aucune autre source que celle de Dieu, du Dieu trinitaire et vivant, Fontaine de vie pour nos vies. Notre société ne le croit pas ; mais sa soif reste là. Soif qu’elle va apaiser à la fontaine des plaisirs.

Et c’est là, à mon sens, la racine de toutes les grandes incompréhensions que nous ressentons avec nos contemporains concernant l’éthique sexuelle : nos visions de la sexualité ne sont pas nourries par les mêmes racines. Et comprendre que la racine du problème se situe dans la relation à Dieu, c’est aussi moins s’énerver contre les fruits de notre société, qui – immanquablement – reviennent à chaque saison. Arrêtons de nous irriter contre les fruits, attaquons-nous à la racine qui les nourrit.

La sexualité dans notre société : un constat

Le chemin des amoureux que notre société nous propose de suivre est une impasse. Un cul de sac. Une voie sans issue. « On s’est fait avoir !! » : voilà le cri de stupeur que notre société devrait pousser si elle n’était pas rendue aveugle. On a réduit le plus souvent la relation sexuelle – magnifique, intense, chaleureuse, communicante, heureuse et vivante – à une question de performance, de consommation, voire même de simple fonctionnalité musculaire à éduquer.

Vous avez certainement déjà entendu des collègues se vanter de leurs « exploits », et je vous propose de lire le retour qu’en fait la psychanalyste Monique de Hadjetlaché : « Un collègue se vantait un jour de pouvoir avoir neuf coïts consécutifs avec sa partenaire. Je ne suis pas allée vérifier ! Mais les propos mêmes m’interrogent. Qu’est-ce qui est présenté là ? Un « moi » enflé d’orgueil… pas une relation. Où est le sujet lui-même ? Et où est l’autre comme sujet ? Nulle part, c’est à soi-même que l’on cherche à plaire ! » 1

Où est passée la relation quand on parle de « relations sexuelles » ? Voilà la question que je me pose. Soyons réalistes : dans notre société, la manière de parler de la sexualité ou de la filmer donne clairement l’impression que c’est d’abord à soi-même que l’on cherche à plaire, que l’autre est considéré plus ou moins comme un objet de consommation. La dynamique générale est davantage attirée vers l’obligation de la jouissance que vers la richesse de la relation.

Or, que reste-t-il de la « relation sexuelle » si la relation est effacée ? Le dieu de la consommation aurait-il atteint même l’intimité de nos chambres à coucher ? Je crois que oui , je crois aussi que ce n’est pas nouveau… mais que c’est amplifié par l’omniprésence de la production pornographique dont les effets psychologiques sur notre société (et spécifiquement sur les rapports entre les sexes) ne vont pas tarder à se révéler désastreux.

Lorsque la richesse de la relation sexuelle se réduit à l’usage de l’autre, considéré plus ou moins comme objet de consommation, on n’est plus dans la relation voulue par Dieu, on n’est plus dans la vraie dimension de l’humain. Et le risque – déjà présent – c’est que la sexualité (où deux personnes se rencontrent dans la différence et la totalité de leurs êtres) soit remplacée par la génitalité (qui n’implique que les organes génitaux).

Or, lorsque la sexualité est prioritairement perçue comme une question de fonctionnalité musculaire, il est normal qu’elle quitte la sphère morale (où se pose la question du bien ou du mal de la relation) puisqu’on parle de « sport ». Du coup, on va s’attacher à la question de la réussite ou de la performance de l’acte : a-t-il atteint son but, c’est-à-dire le plaisir recherché (sans plus se préoccuper du sexe du partenaire, ni de leur nombre, ou de la forme de l’acte) ?

À nous, alors, couples chrétiens, de comprendre ce changement de paradigme sociologique pour ne pas s’épouvanter « puritainement ». Et à nous aussi de répondre avec intelligence, de rappeler et de vivre toute la beauté de la sexualité telle que Dieu l’a créée, comprise comme une relation entière et totale avec l’être aimé.

À nous de rappeler – par des couples qui font envie – combien la relation avec l’autre peut être belle ! En n’oubliant pas que c’est une relation de cette qualité que nos contemporains recherchent, même sans le savoir, et qu’ils sont tristes et désespérés de l’avoir perdue – j’en suis de plus en plus persuadé.

La sexualité dans la Bible : un sens

Le couple, un chef-d’œuvre

Le couple… dernière création de Dieu dans le premier chapitre de la Genèse, c’est d’abord un chef d’œuvre : le bouquet final, le sommet. « Homme et femme il les créa, à son image » ; et Dieu les bénit. Quel instant magique ça a dû être ! Une bénédiction de Dieu par Dieu lui-même.

Et lorsque, dans la seconde « table » de la création, la Parole de Dieu « zoome » sur la création de l’homme, on se rend compte que le chef-d’œuvre de Dieu est surprenant : Dieu crée un être différent de l’homme. Une différence qu’Il trouve bonne, dont il se réjouit et qu’il promeut. C’est « un autre » que j’aime… mais qu’elle est bonne, cette différence ! Parce qu’elle nous oblige à dire : « J’ai besoin de toi », « Sans toi je suis moins ».

Chef-d’œuvre surprenant que le couple, parce qu’unissant deux êtres différents, très différents. Différents parce que sexués. Et la sexualité, c’est cette dimension masculine ou féminine dont est marqué chaque individu dès les premiers moments de sa conception. La sexualité est partout en moi. Dans mon corps, mais aussi dans ma forme d’esprit, mon intelligence, mon mode de relations, ma sensibilité, mes attitudes, ma façon unique de m’approcher des autres, ma façon d’être, de ressentir, d’aimer, de m’exprimer, etc. Toute relation humaine aux choses et aux autres est sexuée même si elle n’est pas sexuelle.

La sexualité, un plaisir à partager ensemble

« Ne vous privez pas l’un de l’autre » (1 Cor 7.5). Voilà bien un ordre qui détonne à l’époque du NT ! En effet, l’ambiance générale du 1er siècle est une ambiance de caserne : c’est l’homme (« vir » en latin), l’être viril et guerrier qui est maître et adulé.

Dans un monde où l’adultère n’est puni que pour les femmes, où le mariage n’est ni le lieu de l’amour ni celui du plaisir, et où le dicton rappelle que « nous avons les courtisanes en vue du plaisir, les concubines pour nous fournir les soins journaliers et les épouses pour qu’elles nous donnent des enfants légitimes », les paroles de l’apôtre Paul sont révolutionnaires. Comme l’est aussi l’injonction de se « soumettre les uns aux autres » (Eph 5.21) qui s’applique aussi au couple, où chacune des parties est invitée à se soumettre aux besoins profonds de l’autre (besoin plus spécifique d’importance pour le mari, et besoin d’appartenance pour la femme).

La réciprocité est donc de mise même dans le domaine de la sexualité du couple et de la sexualité (1 Cor 7.4). Et Dieu encourage le couple à vivre une sexualité épanouie où l’homme et la femme prennent ensemble l’initiative du plaisir : « Qu’il me couvre de baisers ! Oui tes caresses sont meilleures que le vin. La senteur de tes parfums est si bonne ! Entraîne-moi à ta suite, courons ! Le roi m’a introduite dans ses appartements. Nous serons dans l’allégresse, nous nous réjouirons en toi ; nous célébrerons tes caresses plus que le vin. » (Cant 1.2-4)

« La bouche de mon bien-aimé est douce à mon baiser, tout en lui appelle mon désir. » (Cant 5.16)

« Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vaine existence que Dieu t’accorde sous le soleil. » (Ecc 9.9)

Le couple, comme la sexualité, est l’invention de Dieu, un fruit de son imagination pour les êtres humains. Dans son plan, la vie se concevra dans le bonheur ressenti d’un feu d’artifice de plaisir des sens. Comme pour nous dire : la vie que je donne est un fruit du plaisir de vivre ensemble et de s’aimer. Quel coup de génie, Seigneur !

À vivre dans un cadre

La sexualité, et le plaisir dans la sexualité, serait-il donc encouragé dans la Parole de Dieu ? – Oui, clairement. Mais dans un cadre. Un cadre qui permette à l’homme et à la femme de s’épanouir. Un cadre d’amour l’un pour l’autre, et non de domination de l’un sur l’autre (fruit de la chute en Gen 3.16, faut-il le rappeler !). Ce cadre, c’est celui de l’alliance, du mariage, où l’on quitte ses anciennes loyautés, pour s’attacher à l’autre, et pour devenir une nouvelle personne conjugale.

Soyons clairs : le mariage constitue le seul lieu, ou le seul état, dans lequel l’union sexuelle soit un « très bon », où Dieu l’approuve, et où, du coup, il l’encourage ! Ce cadre n’est pas là pour asservir, mais pour protéger. C’est un cadre de protection, comme le filet que l’on voit parfois entourer les trampolines pour enfants, dont personne d’ailleurs ne s’offusque en se disant : quels pauvres enfants à qui les parents interdisent de s’amuser en leur mettant un filet protecteur pour leur éviter de tomber !

Le mariage, institué par Dieu, est un cadre d’alliance dans lequel l’homme et la femme peuvent s’épanouir. Il procure une sécurité affective, particulièrement pour la femme, parce que l’alliance, le serment précède l’action. S’engager devant témoins pour une vie d’amour et de fidélité, c’est le seul remède à l’amour-consommation de l’autre ! C’est dire : « Tu ne seras jamais pour moi une expérience, une personne de passage, ni objet de consommation !»

Se marier, c’est donc retrouver la liberté de vivre un amour libre des deux plus grands prédateurs de l’amour que sont la domination de l’un sur l’autre et la consommation de l’un par l’autre.

Et le défi des couples chrétiens, c’est de prouver que Dieu peut faire de leur mariage un lieu où les conséquences de la chute ont trouvé leur résolution, parce qu’on arrive à s’aimer sans dominer sur l’autre, et sans consommer l’autre. On s’aime, et c’est tout. Comme une nouvelle création. Et c’est un cadeau de Dieu.

… « et le sexe hors mariage ? »

Ah ! ah… la voilà, la question qui brûle les lèvres ! Dieu, dans sa Parole, nous dit qu’il y a des désirs qui sont recevables et acceptables, et d’autres qui ne le sont pas. Et le critère décisionnel entre ces deux états, ce n’est pas l’ère du temps ou le sentiment que l’on ressent. Non. Le critère, c’est l’alliance entre un homme et une femme.

En-dehors de cette alliance hétérosexuelle, les relations sexuelles n’atteignent pas le but pour lequel la sexualité a été créée. Et ne pas atteindre ce but, c’est pécher. Voilà pourquoi la Bible classe sous la rubrique « porneia » – le terme le plus général pour le sexe illicite – non seulement les fautes d’objet (lorsque les partenaires de l’acte sexuel sont clairement inappropriés2) et de but (lorsque l’acte est commis dans le but de nuire, de profiter ou de contraindre), mais aussi l’adultère, l’union physique de deux célibataires, ou les relations intimes préconjugales3.

On pourrait se poser la question : mais pourquoi est-ce si important ? Est-ce que la Parole de Dieu ne s’occupe pas d’abord de ce qui touche à la spiritualité ?

Pourquoi s’intéresser à la sexualité ? Parce que c’est spirituel ! La sexualité est un acte spirituel 4! C’est la raison qui explique qu’une erreur dans ce domaine ne s’apparente pas à une maladresse – comme c’est le cas pour toutes les autres partie de notre corps – mais à un péché (cf. 1 Cor 6.18). Alors oui, la sexualité est spirituelle, et c’est la raison pour laquelle Dieu en parle de manière claire et simple. Il nous encourage donc à la vivre dans toute sa plénitude. Et il nous avertit aussi en nous rappelant qu’elle peut constituer un piège, le plaisir qu’elle procure risquant bien d’être repris par celui qui nous ment.

…« Oui mais c’est pas écrit … »

On l’entend souvent, cette phrase ! … Mais je vous rassure, il y a bien des choses qui ne sont pas écrites dans la Parole de Dieu, comme le fait de falsifier sa déclaration d’impôt, de traiter son épouse de cruche ou de battre son fils à coup de batte. C’est un fait qu’il n’est pas écrit noir sur blanc : « Tu ne coucheras pas avec ta fiancée avant que vous soyez mariés », mais c’est un fait aussi que c’est dit de bien d’autres façons !

En 1 Corinthiens 7.9, par exemple : lorsque Paul s’adresse à des célibataires ou des veufs qui ne peuvent pas « se maîtriser en ce domaine ». Paul ne leur dit pas : «  Qu’ils couchent ensemble, où est le problème ! », mais bien : « Qu’ils se marient », ce qui laisse peu d’interprétation possible sur le lieu où la relation sexuelle est appropriée. Interprétation confirmé par la manière de désigner les femmes dans le Nouveau Testament : on nommait « vierge » une femme non-mariée ; elle devenait « femme » à son mariage… À quelle autre conclusion peut-on arriver ? À cela se rajoutent les textes concernant l’importance de la virginité dans l’AT, et le rappel que, dans l’institution du mariage, le terme « s’attacher » qui précède celui de « s’unir » comporte une notion d’alliance.

Ainsi, pour qui revendique une simple honnêteté intellectuelle, l’intention de Dieu concernant la sexualité se révèle clairement5 : c’est dans le cadre de l’alliance entre un homme et une femme qu’elle est réservée, pour le plus grand bonheur de ses bénéficiaires.

La sexualité : un piège

Mais soyons francs : la sexualité est l’une des tentations les plus difficiles à maîtriser, que ce soit dans la rue, au travail, dans le couple, ou sur Internet. Satan l’utilise comme un piège en nous faisant miroiter le plaisir qu’il y aurait à la vivre sans suivre le plan que Dieu en donne.

Pourquoi tombe-t-on si souvent dedans ? Peut-être parce qu’on a trop atténué la nocivité totale de celui que le Christ appelle « menteur » et « meurtrier » (Jean 8.44). Nous en avons assurément sous-estimé l’absolue malfaisance. Le but de Satan n’est pas caché, c’est la mort qu’il a dans l’objectif ; la mort de l’amour et des amoureux. Et quand on voit la manière dont l’amour se vit et se projette, quand on voit les ravages qu’il laisse dans les cœurs de nos adolescents et de nos contemporains, force est de constater qu’il n’y est que trop bien arrivé.

Heureusement, Satan n’a pas pu éteindre la soif, profondément inscrite dans le cœur humain, de vivre le vrai amour. A nous, couples chrétiens, de vivre ce que Dieu avait à l’esprit lorsqu’il a inventé le couple et la sexualité, et d’être, dans ce domaine aussi, des signes de l’invisible. Bref … de faire envie – et avouons aussi que ce n’est pas non plus ce que nous avons le mieux réussi !

La sexualité dans ta vie : un défi

Reste une dernière question : « imagine que je sois pris au piège ? » – Sors de l’ombre ! Vis dans la lumière ! Parles-en ! Une des tactiques du diable consiste à nous garder dans l’ombre du silence et de la honte, à nous y enfermer. Mais en restant dans l’ombre, on se prive de la repentance, et du coup, on se prive de la grâce. On se prive de la porte – la seule – que Dieu nous ouvre pour retrouver la lumière et la joie d’une sexualité telle qu’il l’avait pensée dans toute sa beauté.

Et c’est tout le bonheur qu’on se souhaite !

1Monique De Hadjetlaché, Bible et Sexualité, Paul Wells sous dir, Excelsis, 2005,
2 Pour une liste, voir Lévitique 18
3 Voir également les textes de 1 Cor 7.8-9 et Héb 13.4
4 Permettez-moi de nous rappeler que le contraire du « spirituel », dans la Parole, ce n’est pas le « matériel », mais le « charnel ».
5 Tout aussi clairement que dans tous les autres domaines de notre vie, ni plus ni moins.

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ATTENDS-MOI

Mon amour, sais-tu que moi,
Je rêve de toi,
Impatiente de croiser ton regard,
Celui de notre première rencontre.
Mon amour, sais-tu que moi,
Je prie pour toi
Afin que tu poses ton regard d’amour
Uniquement sur moi.

Mon amour, je t’attends,
Je prie pour toi.
Attends-moi aussi.
Attends-moi comme je t’attends.
Mon amour, je t’attends.
Je prie pour toi.
Attends-moi aussi.
Attends-moi comme je t’attends.
Mon amour, attends-moi.

Je sais que tu as peut-être commis des erreurs
Mais le pardon existe
Et avec lui une nouvelle chance.
C’est pourquoi, mon amour,
Attends-moi, Attends-moi.
Mon amour, je t’attends,
Je prie pour toi.
Attends-moi aussi.
Attends-moi comme je t’attends.

Mon amour, je t’attends.
Je prie pour toi.
Attends-moi aussi.
Attends-moi comme je t’attends.
Mon amour, attends-moi.

Mon amour, sais-tu que je rêve d’une vie ensemble,
Sachant qu’elle sera pour toujours ;
Je serai à toi, et tu seras à moi.
Mon amour, en disant
« Jusqu’à ce que la mort nous sépare »,
Je le pense de tout mon cœur.
Je te serai fidèle maintenant et à jamais.

Mon amour, je t’attends,
Je prie pour toi.
Attends-moi aussi.
Attends-moi comme je t’attends.
Mon amour, je t’attends,
Je prie pour toi.
Attends-moi aussi.
 Attends-moi comme je t’attends.
Mon amour, attends-moi.

 


La question est fréquemment posée, dans des groupes de jeunes, dans des entretiens pastoraux, dans les familles chrétiennes : « Qu’est-ce qui, dans la Bible, interdit à un croyant ou une croyante de se marier avec une ou un incrédule ? »

Poser une telle question est a priori bon signe : la Parole de Dieu est bien notre référence en matière de doctrine et de conduite. Nous allons d’abord poser quelques principes relatifs au mariage, puis regarder les textes du N.T. ainsi que les commandements et des exemples de l’A.T. qui donnent des jalons de réponse, avant de terminer par quelques remarques pastorales.

L’alliance du mariage, un principe de vie

Dieu a créé l’homme avec une partie matérielle, son corps, et une partie immatérielle. Cette dernière est souvent appelée indifféremment âme ou esprit ; quelques textes, toutefois, distinguent les deux (1 Thes 5.23) ; dans ce cas, l’âme est plutôt le siège des sentiments, de l’intelligence et de la volonté, alors que l’esprit met l’homme en relation avec Dieu1. Depuis la chute, par nature, l’esprit de l’homme est « mort », sans relation avec Dieu, et doit être renouvelé par la nouvelle naissance. Il passe de la mort à la vie. L’homme retrouve alors sa pleine humanité.

L’alliance que Dieu veut établir avec l’homme couvre ces trois domaines : l’esprit est vivifié, l’âme est transformée progressivement et le corps connaîtra un jour le renouveau de la résurrection.

De même, pour les chrétiens, l’analogie de l’alliance du mariage vise également ces trois parties. Le mariage ne se limite pas à l’union des corps, comme trop souvent aujourd’hui avec la multiplication des relations sexuelles sans lendemain, mais s’étend à l’union des âmes par un amour réciproque, des centres d’intérêt partagés et des projets communs, pour aller jusqu’à la communion de deux esprits avec le Père et le Fils. Quelle magnifique « corde triple », selon l’image de l’Ecclésiaste (Ecc 4.12), pour donner stabilité et durabilité à un mariage !

Les chrétiens entrevoient en plus dans leur mariage une image temporelle et temporaire, imparfaite mais réelle, de la relation éternelle qui unira Christ et son Église (voir Éph 5.22-33).

Dans ce cadre, l’union entre un(e) croyant(e) et un(e) incrédule apparaît bancale et incomplète :

– L’alliance du mariage se limitera à la seule union des âmes et des corps, sans communion spirituelle possible.

– L’analogie avec l’union de Christ et de son Église est perdue.

– Le projet d’alliance de vie de Dieu, qui ne se limite pas à la terre mais va jusqu’en la vie éternelle, ne peut pas se réaliser pour les deux conjoints. L’alliage est hétérogène entre quelqu’un qui « a la vie éternelle » (Jean 3.36), qui est habité par l’Esprit de Dieu, qui est destiné au ciel — et quelqu’un qui est « mort par ses offenses et ses péchés » (Éph 2.1), qui n’a pas l’Esprit et qui se dirige vers l’enfer. La vie s’allie à la mort.

Sur un plan pratique, les difficultés d’une union hétérogène sont nombreuses :

– Un(e) croyant(e) cherchera « le royaume de Dieu et sa justice », alors que son conjoint, même respectueux de la foi de l’autre, n’aura pas les mêmes buts. Même au niveau de l’âme, la communion ne sera donc pas aussi complète que possible.

– Le lien du mariage est un des moyens privilégiés que Dieu utilise pour nous transformer. En l’absence du ressort que constituent l’appel aux directives divines, la prière à deux, la lecture biblique partagée, la vie d’église et le service en commun, cette transformation sera bien moins efficace.

– Enfin, les innombrables questions pratiques, grandes et petites, seront considérablement plus compliquées à résoudre — que ce soit l’éducation des enfants, la gestion de l’argent, l’emploi des loisirs, etc. Tant les centres d’intérêt que les modes de décision sont différents.

L’enseignement du Nouveau Testament

Les considérations précédentes sont basées sur des principes généraux. Or il est souvent demandé : « Quel verset précis interdit-il ce type d’union ? » Force est de constater que le N.T. comporte peu de versets qui donnent un enseignement positif ferme. Peut-être était-ce parce que le contexte de l’époque conduisait souvent à des mariages pré-arrangés. Le christianisme n’avait pas vocation à renverser les structures sociales, mais à changer les cœurs ; par conséquent, les apôtres n’imposèrent pas de rompre avec la pratique du mariage pré-arrangé : le ministère chrétien était alors plutôt de « gagner » à Christ le conjoint incrédule par sa conduite (1 Cor 7.16 ; 1 Pi 3.1).

Les « codes conjugaux » des Épîtres (Éph 5.22-33 ; Col 3.18-19 ; 1 Pi 3.1-7) laissent cependant penser qu’à côté de couples mixtes, il y avait aussi dans les églises du temps apostolique des couples chrétiens qui étaient la « norme » à viser. L’enseignement est alors dispensé tant au mari qu’à la femme, dans une symétrie des plus modernes (voir 1 Cor 7.2-6,10-11).

En 1 Corinthiens 7.12-16, Paul s’adresse « aux autres ». Il traite le cas d’un mariage mixte d’un(e) croyant(e) et d’un(e) incrédule, conséquence probable de la conversion d’un des deux conjoints après le mariage. Dans cette situation, sans doute très courante dans des églises jeunes, il n’était pas nécessaire que le couple se sépare tant que le conjoint incroyant acceptait de continuer la vie conjugale, contrairement à ce qui prévalait dans l’A.T. (voir infra). De plus, l’espoir d’une conversion restait ouvert (1 Cor 7.16). Mais en tirer argument pour justifier un mariage mixte en espérant convertir le conjoint incrédule serait tordre le sens évident du verset.

Le texte le plus clair est sans doute 1 Corinthiens 7.39 : « Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier avec qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur. » Cette permission apostolique du remariage des veuves est limitée par l’expression « dans le Seigneur » qui peut se comprendre comme : « avec quelqu’un qui a Jésus comme son Seigneur ». La veuve est libre de son choix, plus besoin de se conformer à un possible mariage arrangé ; et si tel est le cas, l’union avec un croyant est la règle. En 1 Timothée 5.14, l’injonction apostolique du remariage des jeunes veuves d’Éphèse n’inclut aucune précision sur le conjoint ; le mariage est pourtant vu comme un antidote à une situation où elles se « détachent de Christ » (1 Tim 5.11) — il est donc possible d’en déduire que le mariage doit les en rapprocher, ce qui implicitement suppose une union avec un chrétien.

Le texte le plus souvent cité est 2 Corinthiens 6.14-16 : « Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? » Toutefois, le sens direct de ces versets, d’après le contexte, ne concerne pas le mariage, mais l’alliance entre les croyants de Corinthe collectivement et de mauvais serviteurs de Dieu, incrédules par leur conduite. Des applications secondaires multiples sont possibles, en particulier au mariage : le « joug » conjugal est assurément un des premiers qui vient à l’esprit. La mention du « temple de Dieu », résidence du Saint-Esprit, évoque le corps du croyant dans lequel il doit glorifier Dieu en ne s’unissant pas sexuellement à quelqu’un qui n’est pas uni au Seigneur (1 Cor 6.13-20).

Les commandements et les exemples de l’Ancien Testament

Si le N.T. définit pour le chrétien les normes de sa conduite, l’A.T. donne également des enseignements utiles et les illustre par des exemples.

À plusieurs reprises, Dieu avertit son peuple de ne pas contracter des mariages avec des personnes non israélites : « Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils. » La raison en est l’influence néfaste que l’étranger(ère) pourrait avoir sur le conjoint israélite, en particulier pour l’inciter à adorer ses idoles : « car ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d’autres dieux. » (Deut 7.2-3) Même si la transposition à la situation actuelle doit être faite avec prudence, l’A.T. nous indique ainsi que Dieu n’approuve pas ces unions « mixtes » volontaires et en pointe le risque majeur : la mauvaise influence du conjoint incrédule sur la foi du croyant.

Au-delà des enseignements didactiques, l’A.T. est riche d’exemples instructifs. Plusieurs unions d’hommes de foi avec des femmes incrédules ou païennes n’induisent aucun reproche explicite :

– Abraham, remarié à Ketura (Gen 25) ;

– Joseph, marié avec Asnath (fille d’un sacrificateur païen) ;

– Moïse marié à Séphora, fille d’un sacrificateur de Madian, connaissant le vrai Dieu (au moins en partie), puis éventuellement remarié avec une éthiopienne (Nom 12.1) conserve la faveur de Dieu (v. 3,7,8) 2 ;

Parfois l’épouse païenne avait déjà fait la démarche de se rapprocher du peuple de Dieu :

– Rahab, qui a épousé Salmon (peut-être un des deux espions) ;

– Ruth, qui s’est remariée avec Boaz.

Mais, en général, Dieu réprouve les unions entre quelqu’un de son peuple et une étrangère :

– Isaac et Jacob, héritiers de la promesse, reçoivent une épouse dans la « famille », en opposition avec Ésaü dont les deux épouses païennes sont en aversion à sa mère (Gen 27.46) ;

– David eut plusieurs femmes non israélites parmi son harem, dont la mère de l’impie Absalom. Il fut suivi — et avec quelle amplification ! — par son fils Salomon : ses femmes étrangères détournèrent son cœur (1 Rois 11.2) 3 ;

– Achab épousa Jézabel, union sur laquelle la Bible porte un jugement extrêmement négatif (1 Rois 16.31 ; 21.25) ;

– Après l’exil, les responsables du peuple, Esdras puis Néhémie, obligèrent les Juifs mariés avec des femmes étrangères à les renvoyer (Esd 10.2-44 ; Néh 13.23-31) ;

– Enfin de nombreux proverbes ou exhortations prophétiques mettent en garde contre la « femme étrangère » — expression transposable au masculin.

Reste le cas particulier des filles de Tsélophchad : elles furent enjointes de ne se marier qu’avec quelqu’un de leur tribu. La raison était liée à la stabilité des territoires tribaux et il est difficile d’en tirer un principe pour notre sujet (Nom 36.6-9).

Au total, au travers de ces multiples textes, le poids est clairement du côté d’un mariage entre deux personnes du peuple de Dieu, sans exclure ceux (ou plutôt celles) qui, sans en être de sang, s’y joignent par une démarche de foi.

Quelques considérations pratiques

Pour celui ou celle qui n’est pas encore marié(e) et que l’approche ci-dessus a convaincu de l’immense privilège d’une union entre deux chrétiens, nous suggérons au moins trois démarches :

1. Prier pour un conjoint : Le choix d’un conjoint est, après la conversion, la démarche la plus lourde de sens de notre vie terrestre. Aussi est-ce un sujet à porter dans la prière avec régularité et instance, pour recevoir direction et patience. Et Dieu répondrait-il selon sa volonté en conduisant vers une personne incrédule ? Au contraire, attendre son exaucement « sans inquiétude » (1 Cor 7.32) conduira à la joie d’une réponse pleine, « dans la joie de son cœur » (Cant 3.11).

2. Garder son cœur : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » recommandent les Proverbes (Prov 4.23). Veillons donc sur nos pensées pour éviter de se laisser entraîner vers un attachement, même s’il semble seulement superficiel au début, à un(e) incrédule. Les fréquentations ambiguës sont à proscrire d’entrée.

3. Prendre une ferme résolution : C’est ce que fit Daniel pour ne pas se souiller à la table du roi païen (Dan 1.8). Quel jeune lecteur(trice) prendra devant Dieu, en comptant sur sa grâce, la ferme décision de ne pas même penser à un mariage avec un(e) incrédule ? Le prix à payer d’une désobéissance est tellement cher !

Et pour celui ou celle qui a contracté une union bancale, la repentance reste toujours largement ouverte : certes la « cible » voulue par notre Dieu sauveur a été ratée, mais la grâce de Dieu est toujours là pour pardonner, restaurer et parfois même produire le miracle de la nouvelle naissance dans le cœur du conjoint incrédule. C’est en tout cas notre prière.

1 Les théologiens se divisent depuis des siècles entre « dichotomistes » (pour qui l’âme et l’esprit sont deux termes totalement interchangeables) et « trichotomistes » (présentation que nous adoptons ici). L’argumentation reste aussi valable dans une vue dichotomiste.
2 Il n’est pas certain que la femme mentionnée en Nom 12.1 soit Séphora. Les commentateurs hésitent.
3 En marge de cet exemple à ne pas suivre, rappelons que le plan initial de Dieu est l’union d’unhomme et d’unefemme. Le concubinage (ou la polygamie) qui fut introduit par Lémek (Gen 4.19), et devint coutumier chez bien des personnages de l’AT, n’est pas conforme au projet divin originel (cf. Gen 2.18-24 ; Mat 5.32 ; 19.4-6). La tolérance provisoire de Dieu à l’égard de cette distorsion du mariage n’est pas synonyme d’approbation de sa part. Au contraire, l’Écriture tout comme l’histoire des sociétés nous enseignent que la multiplication des « partenaires » conjugaux est à l’origine d’innombrables déboires pour Israël, et dans le monde. (N.D.L.R.)

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Tu es jeune, tu as la vie devant toi. Tu souhaites rencontrer la femme (l’homme) de ta vie et te marier ! C’est un magnifique projet et ce qui suit est écrit pour toi…

Une question primordiale

La question du choix d’un conjoint est une question primordiale pour tous les jeunes chrétiens. Dans mon expérience de responsable de groupe de jeunes et de camps, j’ai malheureusement remarqué que la première cause d’abandon de la foi chrétienne était liée à un mauvais choix dans ce domaine.

Dans notre société occidentale du XXIe siècle, à peine sortis de l’adolescence, les jeunes se livrent à une course effrénée pour se trouver un petit copain ou une petite copine. Jusqu’au mariage, ils vont accumuler les flirts, les relations plus ou moins sérieuses et les expériences sexuelles, le tout avec l’assentiment tacite ou formel de leurs parents ! Lorsqu’ils se marient, souvent à cause de la procréation, c’est avec un lourd bagage d’expériences multiples derrière eux. Si les enfants et l’union légale stabilisent les conjoints pour un temps, le mariage finit trop souvent par casser. En 2010, en Suisse, plus d’un mariage sur deux aboutit à un divorce.

Il est donc particulièrement important que dans ta recherche d’un mari ou d’une femme, tu ne te conformes pas aux habitudes du monde, mais que tu recherches la volonté de Dieu qui est bonne, agréable et parfaite ! (Ro 12.2)

Avis de recherche

La Bible parle du chemin de l’homme vers la jeune fille (Pr 30.19) et du pas que l’homme fait pour s’attacher à sa femme (Gen 2.24). L’homme a une responsabilité particulière dans cette recherche. Dans les lignes qui suivent, je m’adresserai plus particulièrement aux jeunes hommes chrétiens pour les motiver à prendre leurs responsabilités dans leur recherche d’une femme. Une part de ce qui est exposé sera certainement aussi utile aux jeunes filles. Dans ma conclusion, je les encouragerai aussi à se préparer.

Y a-t-il un récit biblique qui puisse nous éclairer dans cette recherche ? Le récit du serviteur d’Abraham parti à la recherche d’une épouse pour le fils de son maître nous donne de précieuses indications. Si le cadre culturel dans lequel ce récit a lieu est totalement différent du nôtre, nous pouvons néanmoins en dégager quelques principes bibliques pour aujourd’hui. « Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. » (1 Cor 10.11)

Le modèle biblique (Genèse 24.1-54)

1.  C’est une question importante

Loin d’être une décision légère, la recherche d’une femme pour son fils est une question importante pour Abraham. Avancé en âge, il est soucieux de perpétuer sa descendance conformément à la promesse de Dieu. Le serviteur le plus ancien de sa maison, l’intendant de tous ses biens (v. 2), est délégué à cette tâche. Ce choix démontre l’importance accordée par Abraham à cette question. Le serviteur doit même jurer qu’il observera de manière scrupuleuse les indications de son maître (v. 2, 9).

Est-ce que la recherche d’un futur mari, d’une future femme est pour toi une question importante ? Si le flirt est un jeu pour beaucoup, je t’encourage à être sérieux dans cette question, à honorer Dieu durant ton célibat, à avoir des rapports sains avec les personnes du sexe opposé, à confier la recherche d’un futur mari ou d’une future femme à Dieu dans la prière et à attendre patiemment en sachant que tout est bien entre ses mains.

2.  Un temps pour chercher

Pour Abraham qui était avancé en âge, c’était le moment de chercher une femme pour son fils Isaac. Il prend alors les choses en main et convoque son intendant. Dans ce domaine, il n’y a pas de règles : certains trouvent déjà leur futur conjoint à 17 ans, d’autres dans la trentaine voire même plus tard. Le seul conseil que je peux te donner, c’est de rester proche de Dieu (Ps 37.4) : il te donnera alors ce que ton cœur désire. Il agira au bon moment pour toi (Ecc 3.11).

Dans l’attente, l’erreur serait de se lancer dans un flirt. Josh Harris1 témoigne : « Je n’ai aucun droit de prétendre au cœur d’une fille si je ne suis pas prêt à l’épouser. Tant que je ne peux envisager le mariage, je ne fais qu’utiliser la fille pour satisfaire mes besoins à court terme, sans chercher son bien à long terme. »

3. Ton conjoint doit être chrétien

Pour Abraham, il était primordial que la femme de son fils appartienne à son clan (v. 3). Son profond désir de voir son fils épouser une Araméenne plutôt qu’une païenne est à mettre en relation avec les interventions, les révélations et les promesses dont Dieu avait jalonné la vie du patriarche. Redoutant que son fils, voire toute sa descendance, ne s’éloignent du seul vrai Dieu, Abraham souhaite donc une belle-fille issue d’une famille connaissant l’Éternel (les versets 31 et 50 montrent que l’Éternel était connu des parents de Rebecca).

Pour toi, chrétien né de nouveau, aucun compromis sur ce point ne doit être possible. Comme Daniel qui décida de ne pas se rendre impur en consommant la nourriture et le vin de la table royale, prends une décision ferme dans ton cœur (Dan 1.8) et appuie-toi sur Dieu pour ne pas flancher : ta future femme, ton futur mari doit être né(e) de nouveau (2 Cor 6.14).

4. Dieu va te diriger

Si c’est la responsabilité de l’homme de concevoir des projets quant à son avenir (Prov 16.9), c’est l’Éternel qui le conduit pas à pas. L’apôtre Paul lui-même a formé de nombreux projets, mais tous ne se sont pas réalisés. Il est resté dépendant de Dieu qui avait promis de le diriger et qui a utilisé des moyens peu communs pour y parvenir : un ange, des rêves, etc.

Aujourd’hui, tu as la Bible entre les mains. Elle te donne des indications générales quant au choix d’un conjoint. A partir du moment où la personne avec laquelle tu envisages de te marier a la foi en Jésus-Christ, tu as déjà rempli l’essentiel de ce qui est important aux yeux de Dieu. Quant à savoir si c’est plutôt Emma ou Chloé, c’est une question qui dépend moins d’une révélation mystique que de considérations objectives.

Il se peut toutefois que Dieu ait une vision bien particulière pour toi et ferme une porte pour en ouvrir ensuite une autre. L’important est de rester dans le cadre général de sa volonté, à savoir d’envisager le mariage avec une personne qui a la foi en Jésus-Christ. Pour le surplus, Dieu se chargera de te diriger.

Dans l’histoire qui nous occupe, Abraham avait reçu la promesse que l’Éternel enverrait son ange pour diriger son serviteur (v. 7) dans cette délicate mission. Abraham avait pris la première décision importante : celle d’envisager pour son fils un mariage avec une femme qui craignait Dieu. Pour les détails, c’est Dieu qui l’a dirigé au fur et à mesure.

5. Un temps pour se mettre en marche

Pour ce projet important, le serviteur d’Abraham prend tous les moyens nécessaires : il attelle dix chameaux et se met en marche (v. 10). Sa stratégie est claire : se poster vers un puits et observer les jeunes filles qui sortent de la ville pour puiser de l’eau (v. 11).

Pour toi aussi, il y a un temps où il faut sortir de ta zone de confort et te préoccuper sérieusement de cette question. Quelle est ta stratégie ?

6. N’oublie pas la prière

Si le serviteur d’Abraham a mis en place une stratégie pour cette recherche, cela ne le dispense pas de s’adresser à Dieu. La prière joue un rôle central : « Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, fais-moi, je te prie, rencontrer aujourd’hui ce que je désire, et use de bonté envers mon seigneur Abraham ! » (v. 12). Si d’un côté, il te faut compter sur Dieu, prier pour cette rencontre, de l’autre c’est ta responsabilité de prendre les choses en main. L’évangéliste Moody disait : « Travailler comme si tout dépendait de vous, mais prier comme si tout dépendait de Dieu. »

7. Observe !

Le serviteur d’Abraham lie le choix de la future épouse aux qualités de caractère et au sens du service de celle-ci. Parmi les jeunes filles venues puiser à la source d’eau locale, celle à laquelle il va s’adresser devra non seulement lui donner à boire, mais aussi abreuver la caravane qui le suit (v. 14). Quel travail ! Nous ne connaissons pas la profondeur du puits, mais j’imagine que puiser de l’eau pour les dix chameaux et les accompagnants du serviteur d’Abraham nécessitait un grand effort ! Plus tard, l’ « élue » invitera même cette petite troupe à loger chez son père (v. 25).

Que dirais-tu, dans le choix de ta future femme (de ton futur mari), de t’intéresser à ses qualités de caractère ? Est-elle (il) serviable ? Comment se comporte-t-elle (il) avec les autres ? Le serviteur d’Abraham prendra le temps de bien observer Rebecca avant de se lancer (v. 25). A tout moment, il reste dépendant de l’Éternel (v. 21).

Je ne peux que t’encourager à prendre le temps de faire connaissance de la fille que tu souhaites fréquenter avant de lui dire « Je t’aime » ! Cette période d’observation se fera idéalement en groupe, lors d’activités communes, rencontres chrétiennes, sport, loisirs, etc. Les relations seul à seul ne sont conseillées qu’à partir du moment où les choses sont claires : vous avez mutuellement et explicitement décidé d’aller de l’avant dans vos fréquentations !

8. Informe-toi !

Après avoir bien observé, le serviteur d’Abraham se jette à l’eau et entame la conversation avec Rebecca. Il s’informe au sujet de sa famille. Son objectif est probablement de s’assurer que la jeune fille soit bien araméenne (v. 23-24).

L’une des priorités du chrétien qui souhaite fréquenter est de parvenir à la certitude que la personne envisagée partage bien la même foi. Par ailleurs, connaître la famille de ta future femme (de ton futur mari) est nécessaire : tu emporteras aussi avec toi l’histoire de la famille de ton conjoint.

9. Le jeune homme et la jeune fille ont vu la direction de Dieu

Plus d’une jeune fille m’a raconté avoir été troublée par un homme qui, avec beaucoup de sérieux et de conviction, lui avait déclaré, sans bien la connaître, que Dieu lui avait montré qu’elle était « la femme de sa vie » !

Ce genre de conviction à sens unique est dangereux. Il est important que chaque partie, l’homme et la femme, soit convaincue que la rencontre est une réponse de Dieu : « C’est de l’Éternel que la chose vient. » (v. 50)

Tant que l’autre n’est pas convaincu de voir dans la rencontre la main de Dieu, il est urgent d’attendre et de s’attendre à l’Éternel !

Je note aussi que le serviteur recherche l’approbation du père de Rebecca avant d’aller plus loin. De nos jours, c’est un peu passé de mode… mais je ne peux qu’encourager les jeunes hommes à requérir l’approbation du père de la jeune fille pour débuter une période de fréquentation.

Jusqu’au mariage…

Quoique les codes culturels soient fort différents d’un pays à l’autre, je propose, en m’inspirant de l’exemple biblique développé ci-dessus, de passer par les étapes suivantes avant d’entrer dans le mariage :

1. Prendre le temps d’observer et de prier

1.  Débuter par la camaraderie, les sorties et l’amitié en groupe

2.  Attendre une « double » conviction pour aller de l’avant

3.  Poursuivre avec les fréquentations

4.  S’engager dans les fiançailles

5.  S’unir exclusivement dans le cadre du mariage

Il s’agit de préciser ici ce qu’on entend par le terme des «fréquentations », tombé en désuétude. Les fréquentations sont un prélude à d’éventuelles fiançailles. Leur but est de donner du temps au couple pour faire plus ample connaissance et évaluer la possibilité de fiançailles, puis d’un mariage. Elles devraient être une étape contrôlée où certaines règles sont observées afin de permettre à l’une ou l’autre des parties d’arrêter le processus, ou du moins, de le ralentir si nécessaire. Les fréquentations sont à différencier du flirt qui se définit comme le fait d’entretenir des rapports sentimentaux dénués de tout sens des responsabilités, de tout engagement profond et respectueux.

Que faire en attendant ?

Tu me diras peut-être : « C’est très bien ce que tu nous dis là, mais pour moi, je n’ai pas encore trouvé la bonne personne ! » Alors, j’aimerais t’encourager à te préparer…

a)  Si tu es un gars…

?  Assume ta responsabilité de chef et prends l’initiative le moment venu (Gen 2.18 ; Mat 19.4 ; 1 Cor 15.28 ; Éph 5.21-33).

Manifeste attention et respect à l’égard des femmes que tu côtoies.

Encourage les femmes à accepter la féminité que Dieu a voulue pour elles.

b)  Si tu es une fille…

?  Encourage les jeunes chrétiens engagés que tu connais à assumer le rôle que Dieu leur a attribué et donnes-en leur l’occasion !

Sois une sœur en Christ pour les hommes que tu côtoies.

Sois convaincue que, pour une femme, élever des enfants est une tâche noble et épanouissante (1 Tim 5.14 ; Tite 2.5).

Recherche la sainteté et la beauté intérieure.

 

  1. Josh Harris, « J’ai tourné le dos au flirt », La Maison de la Bible, Romanel-sur-Lausanne, 2007

LA VIE À DEUX COMMENCE-T-ELLE AU SALON ?

L’un des salons les plus courus de Lausanne est le Salon du Mariage. Divers exposants y rivalisent pour proposer aux fiancés leurs meilleurs services et pour faire de leur cérémonie le plus beau jour de leur vie ! C’est un fait : le mariage fascine et fait rêver.

La Bible parle à plusieurs reprises du mariage, mais donne peu d’éléments sur la période qui le précède, à savoir la recherche d’un conjoint, le temps des fréquentations, les fiançailles et la préparation au mariage. Il est vrai que ces questions sont fortement teintées culturellement et que les pratiques au cours des siècles ont changé. Mais la Parole de Dieu demeure et le désir de toute l’équipe de rédaction de Promesses est de mettre à la disposition des jeunes confrontés à ces questions quelques articles fondés sur la sagesse biblique.

A l’âge de 16 ans, lors d’un camp de jeunes, j’ai entendu un message fort d’André Richir : « Priez pour votre futur conjoint » nous avait-il lancé. Et c’est ce que j’ai fait. Je n’imaginais pas que mon célibat durerait encore 21 ans. Mais, ce soir-là, j’ai décidé que j’épouserais une chrétienne, que je mettrais tout en œuvre pour demeurer pur jusqu’au mariage et que je prierais pour celle qui serait ma femme et pour notre rencontre.

Malgré diverses épreuves, le Seigneur m’a soutenu dans mes résolutions. Il a répondu à mes prières et à celles de nombreuses personnes de mon entourage : aujourd’hui, je suis l’heureux mari de Claudine.

Alors qu’Hollywood & Co déverse sur le monde des romances faciles ou tumultueuses, mais sans lendemain ; alors que nombre de tes amis n’envisagent tout simplement pas le mariage comme une étape sérieuse et que tu es matraqué d’images immorales, je t’encourage à lire ces différents articles. D’ores et déjà, prends les bonnes décisions pour ton avenir. Crois-moi, cela en vaut la peine !


Sylvain et Julie

Promesses : Julie, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Julie : Je viens du Jura bernois (Suisse) et suis issue d’une famille chrétienne. Le Seigneur m’a transformée petit à petit et a fait de moi son enfant. Pendant l’adolescence, j’ai pu trouver en lui toute ma valeur et commencer à le servir. Je suis enseignante spécialisée et travaille actuellement avec des ados à Payerne. J’aime parcourir la nature, passer du temps avec ma famille et mes amis, faire des camps, transmettre ce que j’ai reçu aux plus jeunes.

Promesses : Et toi Sylvain, peux-tu également te présenter ?

Sylvain : J’ai grandi à Lausanne dans une famille chrétienne. Pendant mon adolescence, Dieu m’a sauvé par sa grâce et c’est lui qui m’a guidé jusqu’à aujourd’hui. J’ai fait une formation de menuisier et une école d’ingénieur. Aujourd’hui je travaille dans la vente de logiciels pour les menuiseries. J’aime le sport, la musique et la nature. Je suis impliqué dans mon église locale et dans diverses activités pour parler de Dieu autour de moi, particulièrement à la jeunesse.

Promesses : Vous vous êtes mariés le 2 juillet 2011. Combien de temps avez-vous fréquenté avant de vous marier ?

 Sylvain : Nous avons fréquenté environ 21 mois avant le mariage.

Promesses : Comment et depuis quand vous connaissiez-vous ?

Sylvain : Lorsque nous avons décidé de commencer à fréquenter, nous nous connaissions depuis environ 3 ans. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans un camp chrétien à l’âge de 19 ans. Cette rencontre n’avait rien d’extraordinaire, mais nous avons gardé contact et avons eu l’occasion de nous revoir occasionnellement avec des amis communs. Petit à petit, notre amitié s’est développée et nous appréciions les partages et les discussions que nous pouvions avoir ensemble.

Promesses : Comment s’est passée votre première rencontre à deux ?

Sylvain : Nous nous sommes retrouvés pour pique-niquer au bord d’un lac. J’ai demandé à Julie si elle était d’accord de commencer des fréquentations pour apprendre à mieux se connaître en vue du mariage et lui ai dit qu’elle avait du temps pour réfléchir et donner sa réponse ! Elle a dit oui sur le champ ! En effet, nos cœurs avaient été préparés par le Seigneur. Nous avons alors prié ensemble pour remettre notre relation entre les mains de Dieu et lui demander de nous guider. Nous nous sommes ensuite promenés ensemble en échangeant librement.

Promesses : Comment avez-vous utilisé le temps passé ensemble durant cette période particulière ?

Sylvain : Nous avons surtout pris du temps pour discuter, échanger sur notre passé, notre parcours, nos projets, notre vision du monde. Nous avons lu plusieurs livres qui nous ont aidé à aborder différents sujets. Nous avons aussi passé du temps dans nos familles et églises respectives, avons fait des camps ensemble, appris à connaître nos amis. Bref, nous avons pu nous découvrir dans différents aspects du quotidien. 

Promesses : Quelle place avait Dieu dans votre relation ?

Sylvain : Nous avons toujours voulu mettre le Seigneur au centre de notre relation. Nous avons régulièrement passé du temps dans la prière pour lui remettre notre couple et notre avenir. Nous souhaitions que nos fréquentations, comme toute notre vie, le glorifient.

Promesses : Comment avez-vous géré l’aspect physique de votre relation ?

Sylvain : Notre désir était avant tout d’obéir à Dieu et de ne pas avoir de relation sexuelle avant le mariage. Nous avons donc décidé d’être patients, même avant de se donner la main ! Nous voulions que notre relation reste comme une amitié ordinaire pendant que nous commencions à nous connaître. Conscients de notre faiblesse, nous avons fixé dès le début des limites que nous ne voulions pas dépasser avant d’être mariés (par exemple, ne pas s’embrasser sur la bouche). Petit à petit, alors que notre conviction d’aller de l’avant dans la vie commune se renforçait, nous avons commencé à nous prendre par la main ou nous serrer dans les bras tout en restant prudents. Nous avons régulièrement discuté de la manière dont chacun de nous vivait le domaine affectif. Bien sûr, nous avons eu des tentations et des luttes, mais Dieu nous a toujours gardés.

Promesses : Vous êtes-vous fiancés ? Si oui, pourquoi ?

Sylvain : Oui, nous nous sommes fiancés, sans formalités et avons fait connaître notre décision à nos parents, à nos amis et à l’église. Nous nous sommes simplement engagés l’un envers l’autre à nous marier quelques mois plus tard. Cela n’a rien changé à notre relation mais nous voulions que les gens autour de nous sachent que notre mariage approchait.

Promesses : A la lumière de votre expérience, quels seraient vos conseils aujourd’hui à deux jeunes qui souhaitent débuter une période de fréquentations ensemble ?

Sylvain et Julie : Nos conseils : entamez une relation seulement si vous êtes prêts à envisager le mariage. Au début, prenez le temps de vous découvrir dans différents domaines de la vie en toute amitié et passez du temps avec d’autres personnes, pas uniquement en tête-à-tête. Demandez conseil aux personnes qui vous connaissent le mieux et écoutez-les. Prenez l’habitude de vous approcher de Dieu ensemble et demandez-lui de vous guider et de vous protéger.


Tout chrétien qui cherche à glorifier Dieu dans sa vie et qui souhaite se marier se posera la question de savoir comment vivre la période qui précède le mariage. Le désir de plaire à Dieu (la crainte de Dieu) nous encourage à appliquer les principes bibliques à tous les aspects de notre vie. Voyons donc comment un enfant de Dieu devrait vivre deux étapes qui précèdent le mariage chrétien : avant les fiançailles et pendant les fiançailles.

La vie avant les fiançailles

a)  L’étude des Écritures

 Celui qui a connu Christ comme Sauveur avant son mariage aura pour préoccupation de connaître la révélation de Dieu. Ainsi par l’étude des Écritures, il connaîtra mieux la volonté de Dieu, pour tous les aspects de sa vie et pour le mariage. Il pourra alors mieux s’y préparer (Jos 1.7-8 ; 2 Tim 3.14-17).

b)  La préparation du corps

 Nous soulevons ici la question de l’âge au moment du mariage. Un examen attentif des Écritures ne nous donne pas d’exemples de mariages à l’âge adolescent. Le mari et la femme devaient être suffisamment mûrs avant de s’engager dans le mariage. Dans le Cantique des Cantiques, il est dit : « Ne réveillez pas l’amour avant qu’elle ne le veuille. » (Cant 2.7, 3.5 ; 8.4) Si l’interprétation naturelle de ce texte vise les relations sexuelles avant le mariage, ce passage nous conseille de ne pas être précoces dans l’amour. En outre, le corps de la femme doit être assez développé pour supporter les grossesses.

c)  La préparation des sentiments

 Dieu ne souhaite pas que les jeunes chrétiens aient des relations sexuelles avant le mariage ou hors mariage (1 Cor 6.18 ; 7.2 ; 10.8 ; Deut 5.18). Ils veilleront à une saine proximité et concentreront leurs efforts à préparer l’union de leurs esprits (partie spirituelle de l’être) et de leurs âmes (partie émotionnelle, sentimentale de l’être). C’est le but des fréquentations : avant de vivre l’union des corps qui est réservée au mariage, le jeune homme et la jeune fille chercheront à mettre à profit le temps des fréquentations pour préparer leurs sentiments l’un à l’autre.

d)  La préparation matérielle

 La Bible rend le mari responsable des soins de sa famille (1 Cor 7.32-34 ; Éph 5.28-29 ; 6.4 ; 1 Tim 5.8). Si le chrétien n’a pas encore les moyens nécessaires pour s’occuper d’une femme, s’engager dans le mariage peut être problématique. De son côté, la femme doit être capable de supporter les charges matérielles du mariage. Si l’un comme l’autre ne se sentent pas capables de supporter les charges du ménage, il est normal de continuer à demander la patience à Dieu pour agir au bon moment.

e)  La découverte de l’autre

 Comment savoir qui sera mon époux ou mon épouse ? A la lecture de Cantique des Cantiques 1.1-4, trois éléments peuvent nous aider :

1) L’intensité des réponses émotionnelles réciproques

2) Le désir mutuel de s’aimer et de se fréquenter

3) Lors de temps de séparation (c’est-à-dire pendant les moments où on n’est pas ensemble), l’expérience de la solitude et du vide.

Comment savoir si je suis réellement amoureux ? David Hocking propose un examen en trois questions1 :

1) Est-ce que je désire être touché, caressé, et aimé par cette personne plus que par toute autre ?

2) Est-ce que je trouve sa personnalité et sa vie spirituelle plus attrayantes que son apparence (aspect physique, couleur de la peau, habillement, gestes…) ? 

3) Est-ce que j’aspire à être seul avec mon ou ma fiancé(e) plus qu’avec n’importe quelle autre personne ?

Si je ne peux pas répondre par oui à au moins deux de ces questions, il est possible que je me trompe. Il m’appartient dès lors de faire plus sérieusement connaissance de celui (ou de celle) avec qui je prétends passer le reste de ma vie : c’est le but des fréquentations et des échanges qui devraient caractériser cette « saison » (Cant.1.5-11).

La vie pendant les fiançailles

a)  Le respect mutuel, fondement de l’amour

 Les relations sexuelles durant le temps des fréquentations sont non seulement proscrites, mais elles ne garantissent en aucun cas un meilleur engagement ! D’abord elles nous lient plus qu’il n’est convenable. En effet, on n’est plus vraiment libre de son choix si l’on partage déjà l’intimité physique de son partenaire. Ensuite, l’engagement qui sera pris n’est plus fortifié par la confiance mutuelle. Ces relations sexuelles diminuent à coup sûr l’estime et le respect réciproques, et par conséquent la qualité de l’amour conjugal à venir (voir ce qui s’est passé entre Amnon et Thamar dans 2 Sam 13.1-17).

b)  Perspectives spirituelles et pratiques

 Les deux fiancés doivent conjuguer leurs efforts à se préparer spirituellement (prières et méditations bibliques communes, discussions des objectifs spirituels du couple, échanges sur les grands thèmes bibliques, sur le rôle de l’homme et de la femme dans le couple, partages sur les expériences spirituelles passées, etc.). Il faut ajouter à cela la préparation matérielle du mariage (la formation, l’emploi, le budget du couple, etc.) car mari et femme auront des responsabilités à assumer pour plaire à Dieu et faire prospérer leur union (Prov 24.27 ; 31 ; Éph 5.22-33).

c)  S’exercer à une vie de pureté corporelle

 Le passage de 1 Cor 6.12-20 doit attirer notre attention avant et pendant le mariage. Il exige la pureté du corps et rappelle que le corps du chrétien constitue les membres de Christ (v.15), qu’il est le temple du Saint-Esprit (v.19) et qu’il appartient à Dieu (v.20). Ainsi, nous voyons la Trinité en marche dans le corps, dans l’âme et dans l’esprit du chrétien. Avoir des relations sexuelles avec notre fiancé ou notre fiancée est une violation de la volonté de Dieu en ce qui concerne le mariage, et une mise en péril de notre bonheur à venir.

1David & Carol Hocking, Romantic Lovers : The intimate marriage, Harvest House Pub, 1986.

Écrit par


Résumé de la brochure « L’homme et la convoitise des yeux », Ministère RBC, Trois-Rivières, Québec, 2004. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Cet article traite de la question de la dépendance à la pornographie sous l’angle particulier des hommes. Plusieurs études récentes démontrent que les femmes peuvent également en être dépendantes. Cet article s’adresse donc aux hommes et aux femmes qui luttent avec cette dépendance.

Le Corps de Christ n’a pas pour habitude de reconnaître qu’on fait usage de matériel à caractère pornographique dans ses rangs. À dire vrai, cependant, beaucoup d’hommes chrétiens, jeunes et vieux, et issus de toutes les couches de la société, visionnent fréquemment du matériel pornographique. Tous les hommes qui regardent ce type de matériel n’en sont pas dépendants, mais c’est le cas de beaucoup d’entre eux. Et toute personne qui y jette un œil à l’occasion ou qui en voit même accidentellement court le danger d’en devenir dépendante. Le pire, c’est que la plupart des hommes concernés n’avoueront pas leur problème avant de se faire prendre. Certains se leurrent en se croyant maîtres du problème. D’autres se sentent désespérément asservis. Il y a moyen de faire marche arrière et de sortir du bourbier de l’autodestruction sexuelle : « Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde » (Pr 28.13).

Qu’est-ce que la pornographie ?

La pornographie, c’est tout matériel écrit ou visuel qui présente la nudité ou toute activité à caractère sexuel dans le but précis de causer l’excitation sexuelle. Bien entendu, toutes les descriptions ou toutes les photographies de nudité, d’organes sexuels et d’activité sexuelle (comme celles qu’on trouve dans les documents éducatifs et les manuels médicaux) ne sont pas pornographiques ! Ce qui fait que du matériel est pornographique, c’est l’intention préméditée de causer l’excitation sexuelle.

L’étendue de la pornographie

a)  Son usage croît

En moins de cinquante ans, la pornographie est passée d’une industrie à petite échelle pour en devenir une géante. Aujourd’hui, elle rapporterait annuellement environ 57 milliards de dollars.

b)  Sa disponibilité croît

Nous n’en sommes plus au temps où les hommes devaient faire des pieds et des mains pour trouver du matériel pornographique. Aujourd’hui, ils peuvent s’en procurer à peu près partout. Les personnes qui naviguent sur Internet n’ont plus à s’inquiéter d’être surprises en train d’acheter des revues « pour hommes » ou de louer des films « pour adultes ». En cliquant sur sa souris d’ordinateur, le mari peut télécharger des images ou des histoires purement pornographiques tandis que son épouse borde leurs enfants dans la pièce voisine.

Les dangers de la pornographie

a) Elle nuit à la société

Depuis la parution du premier numéro de la revue Playboy dans les années 1950, la société est petit à petit devenue plus tolérante à l’égard de la pornographie, non sans de graves conséquences. Les chercheurs ont démontré que l’exposition fréquente à la pornographie risquait de conduire au viol et à la pédophilie. Une étude2 a même révélé que 86% des hommes condamnés pour viol avouaient faire régulièrement usage de matériel pornographique, et que 57% d’entre eux reconnaissaient avoir tenté de reconstituer une scène pornographique au cours du viol. La même étude a révélé que 87% de pédophiles dont les victimes sont féminines et 77% des pédophiles dont les victimes sont masculines font régulièrement usage de matériel pornographique dur. Une autre étude3 a démontré que « 51% des étudiants masculins qui sont exposés à de la pornographie violente indiquent qu’ils seraient probablement disposés à violer une femme s’ils savaient qu’ils s’en tireraient impunément. »

De manière plus générale, la pornographie exerce une influence négative sur les attitudes du public envers la sexualité. Elle dévalorise la sexualité, en la sortant du contexte du mariage et en l’amputant de sa dimension affective. Elle prône une perception de la sexualité désinvolte, impersonnelle et parfois même violente.

b) Elle dégrade la femme

Les femmes sont fréquemment exploitées dans la pornographie. De nombreuses femmes ont révélé comment elles se sont fait exploiter et maltraiter lors de la production de films pornographiques. Dans bien des cas, les femmes sont contraintes d’effectuer des activités humiliantes, dégradantes et abusives pour plaire sexuellement aux personnages masculins. C’est par la pornographie que se répand le mensonge selon lequel les femmes sont désireuses de se rendre disponibles sur simple demande pour combler les exigences sexuelles des hommes. Dans la plupart des cas, la pornographie présente les femmes comme des corps sans esprit qui n’existent que pour assouvir les caprices sexuels des hommes.

c) Elle détériore le mariage

Qu’un homme soit marié ou célibataire, il court le risque d’infecter son mariage actuel ou à venir par la pornographie. Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, le matériel pornographique n’améliore pas les rapports sexuels entre le mari et la femme. La pornographie crée des exigences irréalistes quant à la fréquence des rapports, aux gestes sexuels spécifiques et à la nature des réactions sexuelles de la femme, pour n’en nommer que quelques-unes. La vraie vie est rarement comparable au monde fictif de la pornographie. Et lorsqu’un mari exige que la réalité soit conforme à ses fantasmes, la sexualité devient vide pour lui et dégradante pour sa femme. Au bout du compte, les deux se sentent frustrés et désirent avoir moins de rapports sexuels l’un avec l’autre.

d) Elle ruine ses adeptes

La pornographie corrompt l’esprit de ses adeptes. Les images explicites déclenchent une réaction physique en chaîne capable d’imprimer des images qui peuvent rester gravées dans la mémoire d’un homme pendant des années. Comme la pornographie pollue l’esprit, elle l’asservit sexuellement par des désirs impossibles à assouvir (Éph 4.18,19). Voilà pourquoi le N.T. et l’A.T. nous disent tous deux que les péchés d’ordre sexuel capturent le corps et l’âme. À ce sujet, le livre des Proverbes nous rappelle que « le méchant est pris par ses propres iniquités, il est saisi par les liens de son péché » (Pr 5.22).

Pourquoi les hommes sont-ils si vulnérables à la pornographie ?

La pornographie a pour dessein de capter l’attention d’un homme. Elle présente de jeunes femmes physiquement attirantes, et table sur une curiosité naturelle au sujet de la nudité et de la sexualité. Bien que son attrait lascif soit aussi vieux que la Bible – « Car les lèvres de l’étrangère distillent le miel, et son palais est plus doux que l’huile » (Pr 5.3) -, plusieurs facteurs expliquent qu’un homme en vienne à lutter autant dans ce domaine.

a)  Les hommes sont excités visuellement

Dieu a voulu que l’homme soit sexuellement excité par la vue. En quelques secondes, un homme peut passer de la passivité sexuelle à une forte excitation sexuelle simplement parce que ce qu’il voit le stimule. Les pornographes comptent d’ailleurs sur cette réalité physiologique pour faire parader de magnifiques femmes dévêtues.

b)  L’histoire de la sexualisation d’un homme

La vulnérabilité d’un homme à la pornographie repose autant sur l’histoire de sa sexualisation que sur sa vue. La sexualisation se produit lorsqu’enfant ou un adolescent a été inconsciemment programmé à interpréter des sourires, des regards, des affirmations, des interactions ou des événements comme ayant une connotation sexuelle. Bien que nos expériences passées n’excusent jamais nos comportements actuels, notre vécu influe sur les domaines dans lesquels nous luttons. Par conséquent, on doit tenir compte du vécu d’un homme pour comprendre comment il en est venu à lutter contre la pornographie.

1. Une exposition hâtive à la pornographie. La plupart des hommes qui ont un problème de pornographie dans la vie adulte y ont été exposés dans leur enfance ou leur adolescence.

2. Une exposition répétée à la pornographie. Beaucoup d’hommes ont non seulement été exposés à du matériel à caractère sexuel dès un jeune âge, mais encore ils y ont été exposés de manière habituelle.

3. Les sévices sexuels commis sur un enfant. Dans bien des cas, ceux qui regardent souvent du matériel pornographique ont été sexualisés par les sévices sexuels qu’ils ont subis dans l’enfance. Dans certains cas, la pornographie a joué un rôle explicite.

Pourquoi les hommes continuent-ils à s’adonner à la convoitise des yeux ?

a)  L’attrait physique

L’homme qui a recours régulièrement à la pornographie et à l’auto-stimulation finit par affecter la chimie de son corps. Son corps se met à rechercher davantage ce genre de stimulus et de soulagement, comme celui du toxicomane qui a faim de cocaïne. Cette recherche d’un plaisir qui provoque des réactions chimiques agréables ne soustrait aucunement un homme de ses responsabilités. Cela permet, toutefois, d’expliquer pourquoi beaucoup d’hommes ont tant de difficulté à résister à la tentation de la pornographie. Leur corps devient dépendant de la sécrétion de substances chimiques produites par l’excitation liée au visionnement de pornographie.

b)  Une crise de foi et d’espoir

La raison pour laquelle les hommes ont recours à la pornographie répond à un désir plus fort que celui d’arrêter. Si ce n’était pas le cas, ils arrêteraient de s’adonner à la convoitise des yeux. Alors, qu’en retirent-ils exactement ? La plupart des hommes veulent affirmer leur masculinité, se soulager facilement, se venger subtilement ou se détruire. Toutefois, l’homme ne discerne pas immédiatement qu’il regarde du matériel pornographique pour ces raisons (cf. Prov 12.15 ; 14.12). En fait, la plupart des hommes pensent que la pornographie ne sert qu’à leur permettre de se soulager sexuellement.

Il est essentiel que les hommes reconnaissent ce qu’ils retirent de la pornographie. Cela leur ouvre l’esprit sur la raison pour laquelle ils s’en servent : la tentative de surmonter les difficultés de la vie sans avoir à faire confiance à Dieu. La raison fondamentale pour laquelle les hommes en sont accros, c’est qu’au plus profond de leur âme une crise de foi et d’espoir fait rage. Ils n’ont plus une foi solide en Dieu et ont peu d’espoir de voir leur vie s’améliorer.

Quelles sont les limites de l’autodiscipline et de la dénégation ?

Beaucoup d’hommes tentent de vaincre leur dépendance à la pornographie par le simple pouvoir de la volonté. Pourtant, dans la plupart des cas, plus un homme s’efforce d’arrêter, plus il a du mal à résister. Se contenter de dire à un homme accro à la pornographie qu’il doit arrêter se résume à lui dire : « Ne prends pas ! ne goûte pas ! ne touche pas ! » (Col 2.21.) À ce sujet, Paul a ajouté au verset 23 : « Ils [ces préceptes] ont, en vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais cela est sans valeur réelle et ne sert qu’à satisfaire la chair.»

La sagesse, bien entendu, dicte aux hommes vulnérables d’éviter les situations où il leur serait possible d’accéder à la pornographie. Mais le problème est beaucoup plus profond qu’un problème d’hormones ou de comportement. L’autodiscipline à elle seule fait abstraction de la question plus large de la souffrance et du péché qui se trouvent à l’origine du combat. De plus, un homme ne se rend pas service en niant l’attrait qu’exerce sur lui la pornographie. La dénégation ne fait que nourrir cet attrait. En réalité, le fait d’admettre combien il désire regarder du matériel pornographique est une partie importante de son cheminement vers la liberté.

Comment les hommes peuvent-ils cheminer vers la liberté ?

a)  En avouant qu’ils ont un problème

Les hommes accros arrivent rarement à changer d’eux-mêmes. Ils doivent d’abord commencer à parler de leur problème à quelqu’un qui a l’habitude de traiter la dépendance à la pornographie et à quelques hommes dignes de confiance – de préférence avant qu’ils ne se fassent prendre. S’ils se sont fait prendre, ils doivent mettre un terme aux mensonges et faire face à leur problème. Pour qu’un changement durable ait lieu, ils doivent notamment confesser leur péché et lutter dans la vie avec l’aide d’autres personnes (Jac 5.16) capables de garder leurs luttes confidentielles, de prier pour eux, de leur lancer des défis et de rêver avec eux de la personne qu’ils pourraient devenir pour les autres et pour Dieu (1 Thes 2.11-12). Alors, l’homme en difficulté se retrouvera entouré d’alliés aptes à l’aider à faire face à son péché sexuel et à aspirer à l’œuvre rédemptrice que Dieu veut faire dans son cœur et dans sa vie.

b)  En comprenant le sens de leur propre histoire

Non seulement les hommes accros doivent admettre qu’ils ont un problème et en parler, mais encore il leur faut comprendre comment ils ont pu en arriver là. Dans le cours de la vie d’un homme se produisent des événements marquants qu’il est important d’aborder avec un ami ou un conseiller. Satan souhaite que nous nous cachions nos histoires les uns aux autres. Il sait que le fait de réfléchir en profondeur aux moments marquants de notre vie peut briser les chaînes qui retiennent notre coeur captif, exposer ses mensonges et rebâtir notre foi en Dieu.

Tous les hommes chrétiens se souviennent de la manière dont Dieu a touché leur vie par sa bonté. Dans plusieurs cas, le souvenir qu’ils en gardent est lointain, mais n’a pas disparu. Et en pleine lutte vibrante contre le doute et la confusion, Dieu rappelle à leur conscience les souvenirs de ce qu’il a fait dans leur vie afin de les convaincre encore davantage qu’il est bon et digne de leur confiance (Ps 77.12-21). Plus ils s’en rappellent, moins ils lui tournent le dos pour s’adonner à la pornographie.

c)  En prenant conscience de la poutre qu’ils ont dans l’œil

Au fur et à mesure que les hommes apprennent à accepter leur vécu, leur coeur se prépare à assumer la responsabilité de leurs manquements, mais aussi des torts qu’on leur a causés. Une autre des stratégies auxquelles Satan a recours, c’est de nous amener à blâmer les autres pour les choix que nous faisons nous-mêmes. Comme Adam, qui a blâmé sa femme et son Dieu lorsqu’il s’est fait prendre en train de commettre le tout premier péché (Gen 3.11,12), le malin souhaite que nous nous sentions comme des victimes impuissantes et innocentes qui accusent tout le monde sauf elles-mêmes. Mais lorsqu’un homme commence à appliquer la norme de Dieu, selon laquelle il a une poutre dans l’œil (alors que l’autre n’a qu’une paille, Luc 6.41-42), il peut commencer à ressentir une tristesse rédemptrice qui lui permettra d’aller au-delà de sa souffrance et de connaître la repentance dont on ne se repent jamais (2 Cor 7.10). Ainsi, le croyant qui accepte d’identifier la vraie nature de son mal peut, sous l’action de l’Esprit de Dieu, se sentir submergé par le désespoir : mais c’est alors qu’il sera enfin disposé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour retourner à la maison de son Père céleste.

d)  En rentrant au bercail

Beaucoup d’hommes qui s’adonnent à la pornographie se sentent spirituellement orphelins. Ils se sentent abandonnés et laissés pour compte par Dieu, devant traverser seuls une vie difficile. Mais la vérité, c’est que Dieu n’a pas fait d’eux des orphelins. Comme le fils prodigue, ce sont eux qui ont fui la maison (Luc 15.11-13). Lorsque les enfants de Dieu s’égarent loin de lui, il utilise souvent leurs mauvais choix pour les amener à connaître une frustration et un désespoir productifs. Lorsqu’un homme a laissé le faux dieu de la pornographie séduire son coeur, il se peut que la vie doive le maltraiter avant qu’il revienne à la raison. Par exemple, ce n’est que lorsque le fils prodigue a dilapidé toute sa fortune et a été réduit à manger avec les pourceaux qu’il a finalement réalisé dans quelle situation il se trouvait (Luc 15.14-19). Dieu est le seul à pouvoir briser un homme sans lui abattre l’esprit. Il est le seul à pouvoir nous faire avouer notre péché et à nous faire passer des pensées égocentriques à un intérêt croissant pour autrui.

e)  En manifestant l’amour dans leur vie

Le désir d’aimer, sachant que Dieu nous aime et nous accepte parfaitement, est le meilleur remède contre la pornographie et ses effets. Ainsi transformés par l’amour de Dieu, les hommes découvrent le désir de rejeter une industrie qui exploite la beauté des femmes et le don de la sexualité que Dieu a conçue pour permettre au mari et à sa femme d’en jouir pleinement. De plus, les hommes qui sont transformés par l’amour de Dieu percevront les femmes sous un autre jour. Plutôt que de les regarder avec les yeux de la convoitise sexuelle, ils pourront désormais les voir avec les yeux de l’amour4. Au lieu de les considérer simplement comme des objets sexuels, ils pourront les voir comme ayant été créées elles aussi à la ressemblance de Dieu, même si elles ont été blessées par un monde rempli de convoitise, de colère et de traîtrise. Les forces asservissantes de la pornographie n’ont pas la moindre chance de réussir là où l’amour est à l’oeuvre.

f)  En vivant selon des aspirations plus élevées

L’homme qui rentre au bercail n’y trouve pas un Père céleste qui l’y attend pour lui cracher sa honte et son mépris au visage. Il y trouve plutôt un Père qui lui pardonne et qui déverse sur lui toute sa compassion et sa joie de le retrouver (Luc 15.22-24).

Ayant une foi renouvelée dans ce que Dieu a fait pour lui dans le passé et un espoir renouvelé dans ce que Dieu va faire en lui et par lui dans l’avenir, l’homme libéré de la pornographie a une bonne raison pour vivre pleinement dans le temps présent. Quelles que soient sa vocation ou sa situation financière, il peut se battre pour la cause de Dieu. Le fait de prendre part à une entreprise plus grande que lui-même lui permet de transcender les difficultés et les chagrins de la vie, et de mettre sa propre vie en perspective. Le fait de voir la vie dans cette perspective change radicalement l’attitude de l’homme envers sa famille, son emploi et ses amitiés. Ce qu’il avait pour habitude de redouter lorsqu’il était accro à la pornographie, il le perçoit désormais comme une occasion pour lui de parler de Jésus aux autres. Or, le fait de saisir de telles occasions l’amènera à grandir au-delà de ce à quoi il pourrait s’attendre. Comme une bonne séance de conditionnement physique procure au corps de l’énergie, de même le fait de prendre part à la grande aventure de Dieu procure à l’âme un sens profond de sa raison d’être, car la personne sait d’ores et déjà que son travail ne sera pas en vain (1 Cor 15.58).

 

  1. « U.S. News and World Report », 10 février 1997, p. 44.
  2. Tom Minnery, « Pornography : A Human Tragedy », Tyndale House Pub, 1986, p. 39.
  3. De cet amour que la Bible nomme « charité » (1 Corinthiens 13), et qui est à l’image de l’amour de Christ envers Dieu et envers nous. (N.D.L.R.).

Écrit par


Tu peux naître de nouveau
Tu peux tout recommencer
Balayer ta vie passée
Et repartir à zéro
Avec Jésus pour berger

Si tu es tombé…

Si Dieu nous demande de nous abstenir des relations sexuelles avant le mariage, c’est pour notre bien. Gardons-nous de l’image d’un Dieu castrateur qui voudrait nous empêcher de jouir librement des plaisirs qui semblent à notre portée. Pour cela restons convaincus de la parole de l’Éternel : « Je connais les projets que j’ai formé sur vous, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jér 29.11)

Si, séduits par les délices du péché ; si, oublieux des enseignements reçus ; si, sensibles aux sirènes du monde, ou encore, par méconnaissance de la volonté de Dieu avant notre conversion, nous nous sommes laissés emmener dans des expériences sexuelles hors du mariage, que devons-nous faire à présent ? Serait-il juste de considérer qu’une virginité perdue nous exonère de tout frein aux expériences suivantes ? N’y aurait-il pas dans ce domaine de deuxième chance ?

Il me semble que la virginité n’a de valeur en elle-même que si elle est ce cadeau que chacun doit être heureux de pouvoir offrir à son futur conjoint. Elle a la même valeur pour les garçons et les filles.

La fornication (relation sexuelle en-dehors du mariage) est considérée dans la Parole comme un péché particulier. Si tout autre péché commis par l’homme reste extérieur à son corps, l’immoralité sexuelle est un péché contre son propre corps (1 Cor 6.18).

Les conséquences du péché

Les relations sexuelles génèrent une empreinte très forte sur nous, tant sur le plan physique, qu’affectif ou émotionnel. La sexualité est le moyen donné par Dieu pour souder la relation entre un homme et sa femme. La Genèse résume les étapes de cette relation : quitter, s’attacher et ne faire plus qu’un (2.24). Mais la chronologie est d’importance car elle est instituée par Dieu. Sichem en a fait l’amère expérience (Gen 34). Il a commencé par être un avec Dina, puis s’est attaché à elle, avant de désirer qu’elle quitte sa famille. En prenant le processus divin à l’envers, il provoqua ainsi une catastrophe pour lui et son peuple.

Lorsqu’Abraham s’approcha d’Agar et commis adultère, il engendra avec Ismaël des difficultés qui perdurent aujourd’hui. En effet, nous sommes soumis à la loi des semailles et des moissons : « Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (Gal 6.7). Si nous devons parfois affronter les conséquences de nos actes, et même parfois vivre le restant de nos jours en les assumant, la grâce de Dieu nous permet cependant d’être délivrés de la condamnation.

Le péché sexuel a des conséquences spirituelles

Le discours du monde est paradoxal. Depuis la Grèce antique, il prétend que la sexualité peut être détachée de l’émotionnel et de l’affectif, la réduisant ainsi à une gymnastique sympathique ; mais simultanément, il en fait une idole, et cela depuis les Baals et les représentations de divinités féminines comme Ishtar (Astarté, Aphrodite, Vénus), qui étaient des idoles sexuelles.

La pratique d’une sexualité hors du cadre qui lui est consacré par le Créateur génère bien souvent des blessures sur le long terme. De plus, l’apôtre Paul souligne aux chrétiens de Corinthe : « Votre corps est le temple du St Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu » (1 Cor 6.19). Il y a donc des conséquences spirituelles négatives à la pratique sexuelle déréglée.

Le chemin vers la guérison

Beaucoup de péchés énoncés dans 1 Corinthiens 6.9-10 comme l’immoralité, l’adultère, l’homosexualité, etc. sont contre le corps et entraînent de graves conséquences. Dans le verset qui suit, nous découvrons immédiatement la réponse de Dieu :

« Mais vous avez été lavés,

Mais vous avez été sanctifiés,

Mais vous avez été justifiés,

au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu. »

L’exclamation de Romains 8 est encore là pour nous : « Aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ! ». Nous nous rappelons aussi les paroles de notre Seigneur à la femme adultère : « Je ne te condamne pas, va, et désormais, ne pèche plus. » (Jean 8.11)

Si nous avons commis des fautes dans ce domaine, prenons pour nous les paroles de l’apôtre Jean : « Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jean 2.1) En confessant notre péché, et en l’abandonnant, nous sommes pardonnés et purifiés (1 Jean 1.9). Même s’il y a chute, ou rechute, Proverbes 24.16 nous dit : « Car sept fois le juste (celui qui est justifié par le sang de Christ) tombe, et il se relève. » Prenons la décision de confesser notre péché, d’y renoncer, d’abandonner ces mauvaises habitudes, et de faire confiance au projet d’amour et de paix de notre Dieu pour nous.

La confession de notre péché à un autre (Jac 5.16) est une piste pour nous aider à renoncer à des mauvaises habitudes ou à une relation hors mariage. Cultivons notre relation avec Dieu, et de fait les œuvres de la chair perdront leur puissance (Gal 5.16). C’est ainsi que, par la grâce de Dieu, nous pourrons recouvrer la santé affective et émotionnelle, et par-dessus tout entrer dans le plan d’amour du Père en le glorifiant dans notre corps (1 Cor 6.20).

C’est une étape préalable et indispensable au mariage. Le mariage est un lieu de construction mutuelle, pas de rafistolage ! Avant toute union, il est indispensable de guérir de ses blessures du passé, d’être assuré de sa position de sanctifié et de justifié, sous peine d’entrer dans le mariage avec des valises remplies de souvenirs et de traces du passé que nous lèguerons à nos enfants.

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