PROMESSES
« Et ils reconnaîtront que moi, l’Éternel, leur Dieu, je suis avec eux, et qu’ils sont mon peuple, eux, la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel. » Ézéchiel 34.30
Appartenir au peuple particulier de Dieu est une bénédiction éminente, et savoir que nous sommes de ce peuple est un immense sujet de joie. Une chose est d’espérer que Dieu soit avec nous, une autre de savoir qu’il l’est. Si la foi nous sauve, l’assurance nous donne la paix. Nous prenons Dieu pour notre Dieu quand nous croyons en lui, mais nous n’en avons de la joie qu’une fois que nous sommes assurés qu’il est à nous et nous à lui. Ne nous contentons pas d’espérer seulement, mais demandons au Seigneur qu’il nous donne cette parfaite assurance, qui fait que des sujets d’espérance deviennent des sujets de certitude.
Il faut être entré en possession de ces grâces, afin de pouvoir contempler le Seigneur comme cette « plantation de renom » dont il est parlé plus haut (v. 29), pour parvenir à une claire connaissance de la faveur de Dieu envers nous. Tournons donc continuellement nos yeux dans la direction de cette libre grâce. L’assurance de la foi ne peut pas s’acquérir par les œuvres de la loi : c’est là l’Évangile qui nous est enseigné. Ne regardons pas à nous, mais au Seigneur uniquement. En voyant Jésus, nous verrons notre salut.
Seigneur, envoie-nous un tel flot de ton amour que nous en soyons soulevés au-dessus de la vase du doute et de la crainte !
Tiré des Trésors de la Foi, méditation du 9 novembre
- Edité par Spurgeon Charles
Au début de cette nouvelle année, nous aimerions vous formuler, chers lecteurs, nos meilleurs vœux dans le Seigneur pour 2012 ! Que cette année soit pour vous l’occasion d’approfondir votre relation avec notre grand Dieu et de poursuivre avec vigueur et fermeté le service qu’il vous a confié. Notre désir est que Promesses puisse contribuer modestement à cette croissance au moyen des différents articles mis à votre disposition. Nous souhaitons de tout cœur qu’ils vous soient utiles et répondent aux questions essentielles sur les thèmes abordés. Qu’ils permettent aux serviteurs de Dieu de s’en inspirer ou de compléter leur travail de recherche lorsqu’ils préparent une prédication.
Nous sommes très heureux de pouvoir envoyer depuis le mois d’octobre dernier 300 exemplaires de Promesses à nos frères et sœurs au Rwanda, par les responsables Peter et Espérance Saudatto. Ils ont également mis sur pied douze mini-bibliothèques en différents points du Rwanda. Nous leur souhaitons la bienvenue dans la famille de Promesses !
Nous constatons le développement réjouissant de l’œuvre au Cameroun avec nos frères Léonard Tchapmou, André Choubeu, Jean Ngabana et Simon Mvondo. Le nombre des nouveaux abonnés augmente régulièrement, et ceux-ci s’acquittent des 1 000 CFA annuels de l’abonnement.
De plus, nous avons pu faire parvenir 25 cartons « bananes » de livres pour une nouvelle bibliothèque au Mali à laquelle nous avons ajouté 5 000 exemplaires d’anciens numéros de Promesses. Pour cela, nous avons collaboré avec l’association « Néhémie Mali » (ANM) dont le siège se situe à Bamako, où la plus grande bibliothèque chrétienne du Mali a ainsi pu être mise en place.
Nous tenons à remercier nos fidèles lecteurs qui prient pour nous année après année, qui nous soutiennent financièrement et recommandent chaudement cette revue à leurs proches : vous restez notre meilleure publicité ! N’hésitez pas à nous solliciter si vous souhaitez recevoir un lot de Promesses pour une conférence biblique, une rencontre spéciale de votre église, etc. C’est volontiers que nous vous fournirons, dans la mesure du possible, les numéros demandés.
- Edité par Bourgeois Nathanaël
Le terme « voici » est composé de « voi » (ancien impératif « voir ») et de « -ci » (venant de « ici ») : « Vois ici ». Il désigne ce qui est proche dans le temps ou dans l’espace (tandis que « voilà » désignera ce qui en est plus éloigné).
Ce terme en apparence anodin peut alimenter nos instants de prière et d’adoration. L’étymologie nous incite à le prendre comme un impératif : considérons donc attentivement trois passages qui présentent chacun un aspect de Christ.
Voici le passé
Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. (Jean 1.29)
Vois ici, tout près de ton cœur, que Christ est « l’Agneau de Dieu », l’agneau pascal offert en holocauste (Ex 12.12 ; cf. 1 Cor 5.7 et 1 Pi 1.19). Il a été brisé par la souffrance sans se plaindre (És 53.6-7,10). Voici : il a pris sur lui à la croix nos péchés, devenant « péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » (2 Cor 5.21). Le chemin vers Dieu est ouvert. Celui qui saisit la main du Seigneur a trouvé le bonheur éternel, la joie en Christ, le repos et la paix qu’aucune circonstance ne pourra jamais lui enlever.
Voici le présent
Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. (Mat 28.20)
Vois ici, tout près de toi, qu’il est avec toi tous les jours : quoi de plus rassurant dans un monde hostile ? Quelle force, quel courage et quelle hardiesse cela nous donne, non seulement de résister, mais d’être « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » !
Voici le futur
Voici, je viens bientôt. (Apoc 22.7)
Vois ici, tout près dans le temps, que Jésus vient bientôt. On ne parle plus beaucoup de la venue de Christ. Il faut nous recentrer sur son retour. C’est l’espérance de tous les chrétiens. Qu’est-ce que cela changerait dans nos vies ? Ce « voici » nous demande de nous poser la question sérieusement.
La vie continue, le combat continue, mais Jésus est vivant. Celui qui nous a garanti la justice et le salut, l’Agneau de Dieu, est le même : il est avec nous aujourd’hui et demain et tous les jours de notre vie. Il est aussi celui qui nous garantit un avenir glorieux, car il a dit : « Je viens bientôt ».
L’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne […] Amen ! Viens Seigneur Jésus ! (Apoc 22.17, 20)
- Edité par Lüscher Henri
Je lève mes yeux vers les montagnes… D’où me viendra le secours ? (v. 1)
Le pèlerinage vers Jérusalem empruntait la vallée du Jourdain. C’était un chemin dangereux (c’est là que Jésus place, en Luc 10, l’histoire du voyageur attaqué par les brigands). Le voyageur est sur ses gardes. Il tend la tête pour scruter les montagnes à la recherche des dangers potentiels. Aujourd’hui, tu empruntes peut-être aussi un chemin dangereux : une semaine difficile, de nouveaux défis, des soucis récurrents, etc. Je lève les yeux vers les montagnes, et la précarité de tout ce qu’il me reste à gravir me donne le tournis. Seigneur, es-tu bien vraiment là avec moi ?
Le secours me vient de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre (v. 2)
Sur ce chemin escarpé, mon guide et secouriste, c’est le Dieu de la Bible. Il est un secours puissant. Son CV ? Il a fait les cieux et la terre, à partir de rien et en quelques jours. Il peut t’aider aujourd’hui en créant de rien et en un temps record une situation tout à fait nouvelle ou en te montrant comment t’y comporter.
Le seul secouriste à la mesure des défis qui te sont lancés s’appelle Jésus-Christ. Lui as-tu demandé d’être ton secouriste et guide ? Vivre sans Christ serait aussi irresponsable et dangereux que de vouloir atteindre l’Himalaya sans carte. Accepte de t’encorder à lui. Il s’engage à t’accompagner tous les jours (Mat 28.20b). Peut-être qu’après toutes ces années, tu es tellement préoccupé par l’horizon bouché que tu ne sens plus sa présence à tes côtés.
Il ne permettra point que ton pied chancelle ; celui qui te garde ne sommeillera point (v. 3)
Le pèlerin jouit d’une belle promesse alors qu’il grimpe pour les fêtes à Jérusalem. Jésus-Christ ne place jamais sur ton chemin d’obstacles pour le plaisir de te faire tomber. Ton pied risque-t-il de glisser ? Personne ne te ravira de la main de Christ (Jean 10:28). Les fausses idoles n’entendent pas tes appels mais Dieu veille. Dieu te donne-t-il l’impression de dormir ? Ouvre les yeux !
Voici, il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël (v. 4)
Regarde le destin d’Israël, sans cesse menacé d’extermination depuis sa naissance et fais confiance en Dieu. L’Église jouit aussi de la promesse que celui qui a commencé en nous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ (Phil 1.6). Pour toi aussi, aujourd’hui, Dieu n’est ni assoupi ni endormi.
L’Éternel est celui qui te garde, L’Éternel est ton ombre à ta main droite (v. 5)
La main droite est pour la plupart d’entre nous la main adroite, la main de notre activité. Elle tient l’épée. Tiens ta Bible ouverte, l’épée de l’Esprit et renouvelle ta lecture. Dieu t’encouragera à t’investir de tout cœur dans ton activité.
Pendant le jour le soleil ne te frappera point (v. 6)
Ce psaume est chanté par ceux qui montent à Jérusalem pour les fêtes ; à la Pâque comme en automne, le soleil peut taper fort en Israël. Un moissonneur en est mort (2 Rois 4.18). Mais Dieu protège comme il a ressuscité ce garçon. Que le Seigneur te protège du soleil des saisons sèches de la vie ! L’Éternel est ton ombre, pourquoi irais-tu t’abriter sous des casquettes d’hommes ?
L’Éternel te gardera de tout mal, il gardera ton âme (v. 7)
Difficile de résister à la tentation. Nous sommes faibles et avons besoin d’être gardés par une personne qui sait ce qu’elle veut et qui a le courage de prendre toujours position pour le bien. Et cette personne qui t’aime, qui t’apprécie et qui recherche en toutes choses pour toi et pour tes proches la réussite, le progrès et le bonheur, c’est Jésus-Christ. Seulement, il ne va pas te forcer. Il ne va pas te garder dans une prison. Il veut t’aider à bien utiliser ta liberté. Il est près de toi et te demande : Veux-tu que je t’aide, que je te garde de tout mal ? Qu’est-ce que tu lui réponds ?
L’Éternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à jamais (v. 8)
Jésus-Christ agit avec toi avec une fidélité sans faille. Le crois-tu ? Il veut te garder dans ton pèlerinage durant les semaines qui viennent. Il agit pour ton bien et est décidé à continuer. Christ te garde de tout danger autour de toi et en toi. Soumets tes décisions à l’approbation de Jésus-Christ. Alors il te permettra d’arriver, d’atteindre le but qu’il a fixé pour toi. Va là où Jésus-Christ te conduit et te précède. Fais ce que le Seigneur te demande à la vitesse que le Seigneur te fixe, sans tenter de le doubler mais en le suivant pas à pas. Il te gardera.
- Edité par Coutrot Vincent
L’espérance est un puissant moyen d’attirer les perdus à Dieu. Une différence fondamentale entre chrétien et non-chrétien est, selon Éph 2.12, le facteur espérance : « Souvenez-vous […] vous étiez sans espérance et sans Dieu dans le monde. » Pierre va jusqu’à considérer notre foi comme une espérance vis-à-vis du monde : « Soyez toujours prêts à répondre à tous ceux qui vous demandent des explications au sujet de l’espérance qui est en vous. » (1 Pi 3.15)
Tout le monde a besoin d’espérer
Un dictionnaire vous définira l’espérance comme l’attente confiante d’un bien désiré. Pour vivre, il faut un avenir. Et pour penser l’avenir, il faut espérer. Or, Dieu promet à ceux qui sont prêts à croire en lui : « Je veux vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jér 29.11)
La pire des choses est de ne plus espérer. Le désespoir engendre dépression et suicide. Avant de confier ma vie à Jésus-Christ, j’étais moi-même « sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Éph 2.12). Je me sentais tellement sale que je me croyais malade. J’étais désespéré.
Un grand nombre de personnes vivent un drame similaire : elles ignorent l’amour de Dieu à leur égard. Elles n’attendent rien de valable ici-bas et encore moins dans une éternité à laquelle elles ne croient pas. Leur existence peut se réduire à manger, boire, dormir, au besoin travailler, jouir du temps qui passe, puis mourir. Sans espérance : quelle tristesse !
Notre espérance est ancrée en Jésus-Christ
Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. (Rom 8.24-25)
Seul « le Dieu de l’espérance » peut nous enseigner à ce sujet (Rom 15.13). Il est le Dieu en qui nous pouvons espérer. Une église en bonne santé est une église qui espère.
L’espérance — comme la foi et l’amour — trouve son origine en une seule et même source : Jésus-Christ. Elle est enracinée en trois faits qui le concernent :
1. Il a été ressuscité des morts. Dieu nous a accordé une vie nouvelle en ramenant Jésus-Christ de la mort à la vie (1 Pi 1.3).
2. Il est monté au Père, auprès duquel il ne cesse de défendre notre cause. Nous trouvons refuge en lui et sommes grandement encouragés à saisir avec fermeté l’espérance que Dieu nous offre. Cette espérance est pour nous solide comme un piton dans le rocher auquel un alpiniste peut s’accrocher, comme « une ancre de l’âme » (Héb 6.18-20).
3. Il reviendra. Nous attendons, en effet, « l’heureux jour que nous espérons, celui où apparaîtra la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » (Tite 2.13).
L’espérance ne passe pas inaperçue, elle porte du fruit : la joie et la paix, la pureté, la maîtrise de soi et la persévérance, etc. Elle fait partie du trio des vertus célestes : foi, espérance et amour. Croire en Christ, espérer et supporter toutes choses rend possible une relation sincère. Dans un tel contexte, quand nous expliquons notre espérance et que nous démontrons l’amour qui vient du Christ, les gens sont amenés à la foi.
Aidons le monde à passer son « Cap de Bonne-Espérance »
Pendant des siècles, la pointe sud de l’Afrique fut appelée « le cap des Tempêtes » car de très violentes tempêtes se produisent en ce lieu de jonction entre l’océan Atlantique et l’océan Indien. Mais en 1497, le navigateur portugais Vasco de Gama réussit à le franchir et découvrit la route de l’Inde. De ce fait, le cap des Tempêtes fut appelé « Cap de Bonne-Espérance ».
Par Jésus-Christ, la mort a été vaincue. Pour le croyant, elle ne peut plus être le cap des tempêtes :
Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne œuvre et en toute bonne parole ! (2 Thes 2.16-17)
Pour tous ceux qui vivent, il y a de l’espérance. (Ecc 9.4)
- Edité par adminK
La simple consultation d’une concordance, papier ou électronique, suffira pour montrer que c’est dans l’Épître aux Romains que le mot « espérance » (ou ses dérivés) se trouve le plus grand nombre de fois, parmi tous les écrits du N.T1.
Pourtant, cette Épître commence par un total désespoir (1.18-3.20) : l’humanité déchue y est décrite comme elle est aux yeux de Dieu : s’enfonçant toujours plus dans le péché, incapable de faire le bien. Qui plus est, la juste colère de Dieu envers l’homme révolté contre lui est révélée d’entrée (1.18). Aucune espérance ne semble ouverte devant l’homme. Seul l’attend un juste jugement : le jour de la colère est à la porte (2.5). Quelle espérance pourrait-il avoir ?
Cette condition humaine dramatique a été entrevue par plusieurs auteurs ou artistes profanes, de Nietzsche à Sartre : face à la condition humaine, face à la certitude de la mort, face à un Dieu dont on prétend qu’il n’existe pas, il ne reste que le désespoir. Sans espérance, à quoi bon vivre ? Pour quoi vivre ? Quel sens donner à la vie ? Mais notre Épître va ouvrir une porte…
L’espérance de la gloire de Dieu (5.1-11)
Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. (5.1-2)
Dans ces deux versets, l’apôtre résume l’enseignement qui précède (3.21-4.25). Par pure grâce, Dieu offre à l’homme une porte de sortie au désespoir de sa condition :
– Quant à son passé, il est justifié par la foi en Jésus Christ : Dieu ne lui met plus son péché sur son compte, mais il le crédite de sa propre justice en Christ.
– Quant au présent, il est dans la grâce de Dieu, dans sa faveur.
– Quant au futur, il a désormais une espérance. Sa situation actuelle n’est pas définitive : si la justification qui est la sienne est déjà totale, si la faveur divine ne lui sera jamais retirée, il n’en jouit pas encore à 100 % aujourd’hui. Dieu crée en lui une envie « de quelque chose de plus », d’une plénitude.
C’est cela, l’espérance de la gloire de Dieu. La gloire de Dieu, a-t-on dit, ce sont les attributs de Dieu manifestés, l’éclat de ses perfections. Notre condition actuelle ne nous permet pas de la saisir dans toute son étendue. Mais un jour le Dieu qui nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire (1 Thes 2.12) nous illuminera de tout son être glorieux et nous serons définitivement comblés. Combien nous languissons après ce temps éternel du définitif et du complet !
Pour autant, Paul reste réaliste. En attendant cette gloire, nous connaissons tous plus ou moins des épreuves (5.3) et nous pouvons même nous en « glorifier » ! Non pas que Paul fasse l’éloge du masochisme, loin s’en faut, mais nous savons que les afflictions ont un but, à terme (Jac 1.2-3). Et deux aides nous sont proposées pour persévérer dans ces épreuves :
– la première est subjective : c’est l’amour de Dieu ressenti dans le présent dans le secret de notre cœur par le Saint Esprit (5.5), qui nous dit : « Dieu t’aime toujours autant, malgré les difficultés que tu traverses » ;
– la seconde est objective : le rappel du sacrifice de Christ dans le passé pour des hommes indignes, nous assure que cet amour n’est pas une illusion, mais a été démontré de la manière la plus claire possible (5.6-8).
Paul peut alors conclure par un raisonnement a fortiori (5.9-10) : si Dieu nous a déjà justifiés, il n’y a désormais plus aucune raison de craindre sa colère. En effet, les épreuves que nous traversons n’ont rien à voir avec cette colère ; elles nous conduisent au contraire à une relation plus directe et plus vivante avec Dieu (5.11).
L’espérance de la vie éternelle (6.22-23)
Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. (6.22-23)
Tout homme se voit proposer deux chemins. Le premier conduit vers la mort — la mort éternelle. Fondamentalement, un croyant l’a quitté en acceptant Christ comme Sauveur, mais il doit au quotidien actualiser ce choix en refusant de se livrer au péché. Le second chemin conduit vers la vie — la vie éternelle. Cette vie en est le but ultime et il espère avec certitude l’atteindre.
Mais dès aujourd’hui, le chrétien, justifié devant Dieu se livre volontairement comme esclave à Dieu pour le servir en sainteté. Chaque petite décision concrète de sa vie pour obéir librement à Dieu renforce cette espérance qu’un jour, cette vie qui est déjà en lui comme cadeau divin aura son plein développement, dans le service céleste éternel.
L’espérance de la gloire des enfants de Dieu (8.18-30)
J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité — non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise — avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. (8.18-25)
Dans ce développement, Paul fait un parallèle frappant entre la situation de la création et la situation des croyants, en employant les même termes : elle soupire (8.22) et nous aussi (8.23) ; elle attend (8.19), nous aussi (8.23a) ; elle sera libérée (8.21) et nous le serons aussi (8.23). Ce parallèle montre l’interaction qui existe entre la création et l’humanité : la chute de l’homme a eu des conséquences sur le monde physique que nous habitons (Gen 3.18) et elle continue à en avoir. Le Lévitique avertissait qu’une inconduite morale persistante pouvait conduire un pays à « vomir » ses habitants (Lév 18.28). Ainsi, l’état moral de nos contemporains pèse sur notre pays, qui attend sa libération.
Les soupirs et les souffrances de la création sont certainement mieux compris aujourd’hui, avec l’émergence des préoccupations écologiques. Comme chrétiens, nous ne pouvons qu’approuver ce désir de préserver notre environnement et y participer dans notre mesure. Mais nous savons par avance que ces efforts louables resteront toujours insuffisants2. Notre espérance n’est pas dans les bienfaits d’un Grenelle I ou II3, mais dans la « liberté de la gloire des enfants de Dieu », dans le jour où simultanément le péché sera éradiqué et la création libérée.
Sur le plan personnel, nous attendons « la rédemption de notre corps ». Le salut de notre âme est déjà acquis ; celui de notre corps, lui, est encore futur. Nous le constatons bien sous deux aspects : d’une part, notre corps est « faible », allant vers la décadence, susceptible de souffrir, d’être malade ; d’autre part, notre corps est aussi, hélas, l’instrument par lequel nous péchons (6.11-13). Nous attendons d’être libérés de ces deux « souffrances du temps présent » (8.18) : libérés d’une enveloppe mortelle pour revêtir une immortelle (1 Cor 15.51-54), et libérés de la présence du péché.
Face à un tel futur, notre attente est certainement vive : quand enfin jouirons-nous pleinement de cette liberté ? Mais cette attente se doit également d’être « persévérante ». Le cri est sur nos lèvres : « Viens ! », mais nous laissons au Dieu sage le choix du moment. Quoi qu’il en soit, l’issue est certaine et Paul peut conclure ce paragraphe en affirmant que nous sommes déjà (au passé !) glorifiés (8.30).
L’espérance joyeuse (12.12)
Servez le Seigneur. Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. (12.11c-12b)
À partir du chapitre 12, Paul passe à une partie plus exhortative. Parmi les 20 à 30 courts impératifs des versets 9 à 21, il demande aux Romains de se réjouir en relation avec leur espérance. La joie est déjà nôtre ici-bas (Jean 15.11 ; 17.13 ; Phil 4.4), mais elle reste partielle et entachée de tristesses (2 Cor 6.10). Alors il vient un jour où nous ne serons « que joyeux » (Deut 16.15 ; És 35.10 ; Apoc 21.4).
Comme il l’a déjà ébauché plus haut, Paul encadre cette joie de l’espérance par l’exhortation au service (voir 6.22-23) et l’encouragement à la patience dans l’épreuve (voir 5.3). Le service tout comme l’endurance dans les peines auront leur contrepartie dans la joie éternelle du Maître et du Sauveur du corps.
L’espérance du jour (13.11-14)
Cela importe d’autant plus que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des orgies et de l’ivrognerie, de la luxure et de la débauche, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. (13.11-14)
Dans ce paragraphe, Paul présente le salut non pas comme déjà acquis (sens qu’il a par ailleurs, cf. 1.16 ou 10.9-10), mais comme à venir. Le champ ouvert par ce mot de « salut » est extrêmement vaste, même si nous le limitons trop souvent au salut « initial » : il va jusqu’à notre espérance qui est le parachèvement de ce salut. Il nous est déjà acquis (Éph 1.13), nous y travaillons (Phil 2.12) et il sera complet demain (1 Pi 1.9).
Paul utilise l’image du « jour » et de la « nuit » pour décrire notre condition et demander notre vigilance. Nous sommes « du jour », des « enfants de lumière ». Même si c’est encore la nuit de l’absence de Jésus Christ, nous sommes exhortés à nous conduire comme s’il était déjà là. Il est facile de saisir ce que cela implique concrètement : le « monde de la nuit » n’est que bien rarement en concordance avec les principes de l’Évangile ! Qu’il s’agisse de corruption ou de violence, la majeure partie des inconduites ont lieu de nuit, l’obscurité faisant peut-être croire inconsciemment que le Dieu de lumière n’y voit rien… Notre conduite doit trancher et être transparente, « comme en plein jour ».
Paul n’hésite pas à donner des exemples. Essayons de les transposer à notre siècle : les orgies (ou « excès ») font penser à toutes les drogues, légales ou non, dont on abuse ; l’ivrognerie fait penser au le binge drinking qui ravage les adolescents ; la luxure, à la pornographie omniprésente ; la débauche, à la généralisation de la sexualité hors mariage ; les querelles, à la violence de nos cités, en paroles ou en actes ; les jalousies, au consumérisme qui pousse à envier le gadget de l’autre. Nous qui avons une espérance, disons fermement halte à toutes ces addictions !
Le Dieu d’espérance (15.4,13)
Or tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. (15.4) Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit ! (15.13)
Dieu reçoit ici ce titre unique de « Dieu de l’espérance ». Il est, lui, personnellement, la source de l’espérance. En effet, lui qui connaît tous les temps, lui qui est hors du temps, maîtrise l’avenir comme le passé. Si notre espérance n’est pas fondée sur sa personne elle-même, elle est vaine.
Dieu est la base de notre espérance et, pour nous la rendre vivante, abondante, il veut nous remplir de joie et de paix. Avec la justice, ce sont les trois caractères du royaume de Dieu actuellement (14.17). Vivre chaque jour joyeusement et paisiblement, c’est donc anticiper sur terre le temps espéré du royaume en gloire.
Pour alimenter notre joie et notre paix, pour fonder notre espérance, nous avons une ressource : des exemples bibliques à méditer, en particulier dans les récits de l’A.T. La vie d’un Noé, d’un Abraham, d’un Job, d’un Jérémie, etc., sont des leçons d’espérance. Quelle source d’encouragement pour nous !
L’espérance concrète pour l’année (15.24)
Ayant depuis plusieurs années le désir d’aller vers vous, j’espère vous voir en passant, quand je me rendrai en Espagne, et y être accompagné par vous, après que j’aurai satisfait en partie mon désir de me trouver chez vous. (15.23b-24)
Avant de donner de nombreuses salutations, Paul évoque à la fin de sa lettre ses projets de voyage en Espagne via Rome. Nous connaissons la suite… Paul est bien allé à Rome, mais pas comme il l’avait prévu !
Il est légitime de faire des projets en ce début d’année, de planifier des rendez-vous, des voyages, des occasions de service, etc. Mais sachons aussi accepter les contretemps, renoncer à des projets qui remplissaient le cœur (Job 17.11).
Paul sera prisonnier à Rome plusieurs années, et ce sera l’occasion pour lui d’écrire quatre lettres qui resteront pour l’édification des chrétiens de tous les temps. La « pleine bénédiction de Christ » (15.29) sera là, bien réelle, mais elle sera différente de celle qu’il avait anticipée. Aussi soyons assurés que, même si notre chemin n’est pas tout à fait conforme dans le détail à nos espérances, il concourt à notre bien (8.28).
L’espérance de la fin du mal (16.20)
Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! (16.20)
Même si le terme « espérance » n’y est pas, il semble approprié de terminer par cette promesse qui forme une première conclusion à cette lettre. Il est aujourd’hui ici-bas des mystères non élucidés — et la chute de Satan, ainsi que son action actuelle, n’en est pas le moindre. Mais un jour, la puissance maléfique qui agit encore et qui parfois nous voile l’espérance en nous gâchant le présent et en obscurcissant l’avenir, sera définitivement mise hors d’état de nuire. Quelle attente !
Le souhait final, donné deux fois (16.20b,24), fait écho à celui qui clôt l’ensemble de la révélation (Apoc 22.21). Dans ce temps de l’espérance qui nous sépare de la venue de notre Sauveur et Seigneur, sa grâce est là, chaque jour, et cela nous suffit.
- Dix-sept fois. Rapporté au nombre de mots du livre, il en va différemment : des Épîtres comme 1 Thessaloniciens ou 1 Pierre ont proportionnellement plus de mentions.
- Il est au demeurant étonnant de constater que les partis écologistes sont souvent les plus en pointe pour promouvoir le laxisme moral — en totale incohérence avec l’interdépendance signalée.
- Les « Grenelle de l’environnement » (I et II) rassemblent des engagements en faveur de l’environnement et de l’écologie, élaborés en France par le gouvernement et des ONG en 2007 et 2008.
- Edité par Prohin Joël
La théorie de l’annihilation
L’enfer, dans le sens courant du mot, est le lieu où se retrouveront tous ceux qui auront consciemment rejeté Jésus-Christ (Mat 25.41). Le sujet est brûlant ! Mythe ou réalité ? Tout le monde a son opinion. De nombreux chrétiens conjuguent avec difficulté l’amour de Dieu et le fait qu’il puisse envoyer ses créatures en enfer. Certains commentateurs évangéliques appréciés de la dernière moitié du xxe s. nient carrément l’éternité du jugement de Dieu. Ils sont, comme les adventistes et les témoins de Jéhovah, annihilationnistes4.
Ces hommes, parmi les plus influents du monde évangélique, prônent une destruction totale et éternelle des perdus après leur mort terrestre. Les perdus n’existeront plus, échappant ainsi à la souffrance éternelle. Pour eux, un Dieu d’amour ne saurait être cruel au point de cautionner une souffrance éternelle.
L’idée de l’anéantissement total (corps, âme et esprit) d’un être humain est-elle biblique ? La question vaut la peine de se poser puisque nous mourrons tous et serons confrontés un jour à la réponse. Que croient exactement les annihilationnistes ? Sur quelle base des Écritures ? Ont-ils raison ?
Versets principaux utilisés dans cette étude
« Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Mat 25.41)
« Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. » (2 Thes 1.9)
« Il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. » (Apoc 14.10-11)
« Le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles. […] Puis la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. » (Apoc 20.10, 14-15)
« Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. » (Apoc 21.8)
1. Arguments « bibliques »
Pour l’annihilationLes hommes sont seulement potentiellement immortels. Les chrétiens acquièrent l’immortalité, mais les perdus perdent cette potentialité après leur mort et cessent d’exister. Dans Luc 12.5, Jésus conseille de craindre Dieu, « celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ». Et puisque le feu consume tout, les partisans de cette théorie en déduisent que la géhenne décrit l’annihilation (voir aussi Mat 5.22,29-30 ; 10.28 ; 18.9 ; 23.33 ; Marc 9.43,45,47). |
Pour les peines éternelles1 Corinthiens 15.53-54 et 2 Tim 1.10 affirment que le corps du croyant recevra un corps immortel à la résurrection donc plus sujet à la mort. Il est évident que le sauvé a besoin de son âme et de son esprit (lesquels continuent à exister après la mort physique, Apoc 6.9 ; 20.4 ; cf. 2 Cor 5.8 ; Phil 1.23) pour animer son corps ressuscité. Jésus parle de « feu éternel » (Mat 18.8-9) « qui ne s’éteint point » (Marc 9.44, 48). Il décrit une souffrance sans fin et non une cessation d’existence. L’image du feu de l’enfer signifie la douleur suprême (Mat 13.40-42, 49-50), et non une extinction ou disparition totale. Considérez Mat 25.41 avec Apoc 20.10 et 14.10-11 où les textes précisent clairement l’existence éternelle de l’enfer pour le diable, ses messagers, et pour ceux qui rejettent Jésus-Christ (voir aussi Apoc 20.14-15 ; 21.8). Le contexte des références citées ne permet pas une interprétation annihilationniste. |
La « destruction » ou « perdition » des hommes signifie une destruction totale, une annihilation. Cf. Mat 7.13 ; Phil 3.19 ; Apoc 17.8, 11 ; 2 Pi 2.1. | Voir Mat 25.41, 46 ; Marc 9.42-48 ; Apoc 14.9-10 ; 20.10, 14-15. Ces références comprennent le mot grec pour « perdition, ruine » comme une perte éternelle du bien-être, et non comme extinction de l’être. C’est ainsi que l’ont interprété, au cours des siècles, de grands interprètes bibliques. |
Éternellement séparés de Dieu, les perdus seront annihilés : Mat 7.23 (« retirez-vous de moi ») ; 22.13 ; Jean 15.6. | Cette idée est contredite par Mat 25.41,46 et 2 Thes 1.9. En Mat 7.23, le verbe signifie simplement « se séparer » et jamais « annihiler ». Mat 22.13 concerne la souffrance éternelle, nullement l’annihilation. Jean 15.6 non plus. |
La mort appelée souvent « la deuxième mort » décrit l’annihilation de tous ces perdus, morts du fait de leur rejet de Christ. | La « seconde mort », citée dans Apoc 20.6, 14 et 21.8 (à joindre à 20.10), décrit les trois occupants du lac de feu comme étant tourmentés sans fin. Les v. 14 et 15 décrivent ceux qui ne sont pas sauvés (absents du livre de vie) et jetés aussi dans l’étang de feu sans fin. Pas de mention d’une quelconque annihilation. Cette mort est une séparation définitive d’avec Dieu, accompagnée de souffrances. |
2. Arguments théologiques
L’argument basé sur l’amour de Dieu |
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Les annihilationnistes ne supportent pas l’idée d’un Dieu se réjouissant des tourments infligés aux perdus séparés de lui, souffrant dans l’étang de feu. Pour eux, cette idée contredit celle d’un Dieu aimant, telle que manifestée dans le N.T.
Ce raisonnement pèse très lourd dans la pensée de beaucoup de vrais chrétiens : Dieu d’amour et punition éternelle ne font pas bon ménage, ils s’excluent mutuellement. |
Ce type d’argument révèle une faiblesse inhérente. Comment jugerions-nous les actions du Dieu créateur tout-puissant selon nos conceptions de ce que Dieu devrait être ou faire ? Pécheurs réconciliés par pure grâce, par les souffrances incalculables de Jésus-Christ, limitons-nous à ce que les Saintes Écritures enseignent. Dieu a aimé et aime tout le monde, mais chacun est responsable de décider s’il veut recevoir son amour et vivre éternellement ou non avec Dieu (Mat 25.31-34,41-46). Amour et punition ne s’excluent pas du tout mutuellement. Chacun choisit librement sa destinée éternelle : Dieu ne force personne à choisir la géhenne.
Dieu est saint et juste ; donc la louange lui est due par tous, convertis ou non (Apoc 15.1-4,7). Sa justice est sainte, c’est pour cela qu’il punira ceux qui s’obstinent dans le péché, en rejetant Christ. Dieu aime la justice mais ce serait le dénaturer en l’imaginant se réjouir de la souffrance des perdus. Il suffit de penser au terme affectueux qu’Abraham emploie envers le riche passé « de l’autre côté » : « Mon enfant » (Luc 16.25). |
L’argument basé sur l’immortalité |
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Seul Dieu possède l’immortalité inhérente, de par sa nature éternelle.
Tandis que les êtres humains n’ont qu’une immortalité potentielle. Adam, lors de sa chute pécheresse, a perdu sa propre immortalité potentielle et nous a fait perdre la nôtre aussi, parce que nous étions en lui. L’immortalité est retrouvée lors de la conversion. Comme les perdus n’ont jamais reçu le « don de l’immortalité », ils seront annihilés après avoir reçu leur punition pour leurs péchés. |
Juste à sa base (Dieu seul possède l’immortalité, 1 Tim 6.16), ce raisonnement oublie que Dieu, en créant l’homme, lui avait donné une immortalité corporelle future dérivée. La mortalité ne concerne que le corps, pas l’âme ou l’esprit, qui font la personnalité et ne cessent jamais de vivre (Apoc 6.9 ; 20.4 ; cf. 2 Cor 5.8 ; Phil 1.23).
Il accorde au sauvé de vivre éternellement dans un corps rendu céleste. Le converti en Christ croit dans ce corps glorifié parce que la Bible l’enseigne (1 Cor 15.53-54). Le damné possédera aussi un certain type de corps adapté à son lieu de résidence éternelle (Luc 16.19-31). |
L’argument de la justice de Dieu |
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La Bible enseigne que Dieu juge avec justice, ce qui implique une punition proportionnelle au péché commis. La souffrance éternelle et consciente affligée au perdu semble terriblement disproportionnée face aux péchés commis dans une si courte vie terrestre. | Là encore, l’homme juge à la place de Dieu si tel ou tel péché est « petit » ou « grand ». Nous en sommes incapables du simple fait que notre conception est complètement pervertie par le péché (Rom 3.11 ; Act 28.26-27). Nous ne sommes nous-mêmes pas justes et manquons totalement de la conception parfaite de la justice divine.
De plus, Thomas d’Aquin a bien dit que le péché est une attaque contre la sainteté infinie du Dieu éternel : le plus « petit » des péchés offense donc infiniment Dieu et mérite une peine infinie. Le péché est un concept biblique qualitatif et non quantitatif. Toutefois, Jésus enseigne clairement qu’il y aura une gradation dans la punition éternelle des pécheurs (Luc 12.47-48 ; Mat 11.22,24). Renier cela revient à minimiser la sainteté de Dieu et l’honneur qui lui est dû. |
L’argument du triomphe de Dieu |
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Dieu a tout gagné lorsque Christ est mort sur la croix, car ce dernier a défait Satan et les dominations « en triomphant d’elles par la croix » (Col 2.15). Il a expié les péchés « du monde entier » (1 Jean 2.2).
Ainsi, Dieu est et remplit « tout en tous » (1 Cor 15.28 ; Éph 1.23). La punition éternelle ne pourra jamais exister pour l’éternité, les perdus seront donc annihilés. |
Cette dernière affirmation dénote une erreur logique : le triomphe de la croix et la plénitude de Dieu n’impliquent pas la non-existence des peines éternelles, lesquelles sont un autre sujet.
Les trois derniers chapitres de la Bible démentent ce raisonnement. La victoire totale de Dieu ne signifie pas l’éradication ou l’annihilation ni de Satan et les siens, ni des êtres humains rebelles à Dieu (Apoc 20.11-19 ; 21.1-8 ; 22.14-15). |
Conclusion
Le Seigneur Jésus-Christ connaissait mieux que quiconque la vérité sur les deux vies éternelles — avec ou sans Dieu — après cette vie terrestre. Et c’est lui qui a parlé le plus clairement du sort éternel de ceux qui refusent de croire en lui. Cette théorie de l’annihilationnisme n’est pas validée par les Écritures mais provient du cœur humain, cœur rebelle à la sainteté et à la justice divine. Nous constatons avec tristesse que la totalité des arguments avancés en faveur de la théorie humaniste de l’annihilation vient d’un raisonnement qui place l’homme plutôt que Dieu à la première place.
Cette théorie est dangereuse pour les perdus car elle pourrait — en vain ! — les encourager à s’obstiner dans le péché (puisqu’ils croiraient pouvoir échapper à la colère de Dieu).
Elle est dangereuse pour le chrétien car elle pourrait restreindre l’évangélisation des perdus et la croissance de l’église locale.
Rejetons nos propres raisonnements (souvent pervertis) qui s’érigent au-dessus des enseignements et acceptons la vérité biblique, si difficile ou dure qu’elle puisse nous paraître.
- Edité par McCarty Scott
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- Edité par Mondin Frédéric
1. Qu’est-ce que la providence ?
Dieu a créé l’univers avec toutes ses propriétés et ses facultés. Il préserve tout ce qu’il a créé. Mieux encore, saint, bienveillant, sage et omnipotent, il exerce également sur tout l’univers un contrôle souverain. Nous l’appelons « la providence ».
Étymologiquement, le terme signifie « prévoyance ».
Théologiquement, il s’agit de « l’activité continue de Dieu par laquelle il fait en sorte que tous les événements des domaines matériel, mental et moral accomplissent leur but, et ce but n’est rien d’autre que le dessein original de Dieu dans la création6
». Mon espérance repose en grande partie sur les faits suivants :
1. Dieu est propriétaire de l’univers : il le gouverne ;
2. Dieu est sage : il agit de façon rationnelle (non pas ce qui me semble rationnel à moi… mais à lui) ;
3. Dieu est bon : il s’intéresse à ses créature (en l’occurrence vous et moi) ;
4. Dieu est omnipotent : il a le pouvoir d’accomplir tous ses desseins.
Dieu a créé l’univers et tout ce qu’il renferme, mais la Bible parle encore plus de l’œuvre de Dieu dans sa providence. Dieu exerce un contrôle total.
2. Dieu exerce un contrôle total…
… sur l’univers matériel (Actes 14.17)
Le soleil, les étoiles, le vent, les éclairs, la pluie, le tonnerre, les eaux, la grêle, la glace, la neige, la gelée, etc. : tout ce que nous vivons est soumis aux ordres de Dieu. La terre tremble, le sol produit… Tout cela sous son mandat.
Personnellement, je vous avoue être parfois émotionnellement choqué que la Bible enseigne que Dieu se sert des éléments destructeurs comme instruments de sa discipline et de son châtiment. Toutefois, si je comprends bien la pensée de Dieu et son action au travers de l’histoire biblique, je reconnais aussi que c’est dans des périodes de disette que les hommes se sont le plus tournés vers lui.
… sur la création végétale et animale (Job 12.10)
Toute créature vivante est entre les mains de Dieu. Dieu nourrit les plantes, les oiseaux, les poissons, etc. Tous les êtres vivants sont sous son contrôle.
… sur les peuples de la terre (Job 12.23)
Il domine sur les nations. Il les fait croître et les fait périr. La politique offre un étrange spectacle mais c’est Dieu qui établit ou détrône les dirigeants, fixe les limites à leur territoire et utilise les nations et leurs chefs dans l’exercice de sa volonté. Dans ce sens, Adolphe Hitler, Mussolini, Ahmadinejad et Kim Jong-il exercent (ou ont exercé) une autorité sur des territoires que Dieu a fixés. Il semble achevé, le temps de Ben Ali (Tunisie), de Moubarak (Égypte) et de Kadhafi (Libye).
« Il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. » (Rom 13.1) Que ceci ne nous empêche pas de voter, même si cela semble paradoxal. Dieu est aux commandes.
« Le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes. » (Dan 4.17)
… sur tout ce qui constitue notre existence (Ésaïe 45.5)
Sur notre naissance, notre carrière et notre mort. Dieu est à l’œuvre dans la vie de chacun de nous avant même que nous ne venions au monde. Il accomplit ses desseins dans chacune de nos vies, que nous en soyons conscients ou non.
Dieu pourvoit à nos besoins. Chose étrange, il détermine aussi le moment et les circonstances de notre mort (cf. Deut 32.49). Il contrôle nos succès et nos échecs. Il élève et abaisse. Il renverse les puissants et exalte les humbles, il enrichit et appauvrit.
Dieu donne ou refuse même le sommeil. Il prend soin des siens, donne la sécurité, protège, fait du bien, soutient, comble les besoins, et fait, de façon générale, concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment (Rom 8.28).
Quelles que soient les circonstances de leur passage ici-bas, Dieu conduira dans la gloire ceux qui lui appartiennent. Voilà une nouvelle fois l’objet de l’espérance chrétienne.
Cette réflexion rend perplexe
• Comment les actions mauvaises des hommes entrent-elles dans le programme d’un Dieu souverain et bon ?
• Dieu rend-il le péché nécessaire ?
Dans la Bible, plusieurs incidents semblent aller dans ce sens :
– Dieu endurcit le cœur de Pharaon (Ex 10.27).
– C’était un péché pour David de dénombrer Israël, mais Dieu l’incita cependant à le faire (2 Sam 24.1 ; 1Chr 2.1).
– Dieu livre des pécheurs au péché (cf. Rom 1.24,26,28).
– Il a renfermé tous les hommes dans la désobéissance (cf. Rom 11.32).
– Pendant la tribulation, il enverra une puissance d’égarement afin que les incroyants croient au mensonge (cf. 2 Thes 2.11).
Deux questions se posent alors :
• Si Dieu n’est pas l’auteur du péché, comment expliquer ces drames ?
• Quelle relation existe-t-il entre Dieu et nos mauvaises actions ?
Dieu répond de quatre façons
1. Par sa « providence préventive ». Dieu empêche souvent l’homme de commettre le péché qu’il avait l’intention de commettre. Deux exemples :
– Dieu a dit à Abimelec : « Aussi t’ai-je empéché de pécher contre moi. C’est pourquoi je ne t’ai pas permis que tu la touches. » (Gen 20.6) ;
– David a prié : « Préserve aussi ton serviteur du sentiment d’orgueil : Qu’il ne domine pas sur moi ! Alors je serai intègre, et je ne commettrai pas de grands péchés. » (Ps 19.14)
C’est aussi ce que nous formulons dans la prière du « Notre Père » : « Ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. » (Mat 6.13)
Dieu a promis aussi qu’il ne nous laisserait pas être tentés au-delà de nos forces. (cf. 1 Cor 10.13).
2. Par sa « providence permissive ». Au lieu d’empêcher que l’homme fasse du mal, Dieu va parfois permettre au péché de suivre son cours.
« Dieu dit : Éphraïm est attaché aux idoles, laisse-le » (Osée 4.17).
Dieu a laissé toutes les nations suivrent leur propre voies (Act 14.16 ; 2 Chr 32.31 ; Ps 81.13 ; Rom 1.24,26,28).
3. Par sa « providence dirigée ». Plus étonnant, Dieu permet le mal tout en dirigeant la façon dont il s’accomplit.
Jésus dit à Juda : « Ce que tu fais, fais le rapidement » (Jean 13.27)
Ceux qui ont été mêlés à la crucifixion, ont-ils fait ce qui avait été annoncé d’avance ? Oui, selon la prédication de Pierre en Actes 2 : « Cet homme [Jésus], livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. […] C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. […] Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. » (Act 2.23, 32, 36)
Dieu se sert de l’intention mauvaise des hommes pour accomplir sa volonté. Il peut même aller jusqu’à se servir de la colère des hommes pour sa propre gloire (Ps 76.11 ; És 10.5-15).
4. Par sa « providence restrictive ». Il détermine les limites jusque auxquelles le péché et ses conséquences peuvent aller (2 Thes 2.7 ; Apoc 20.2s).
Dieu dit à Satan à propos de Job, avant que les malheurs s’abattent sur ce dernier : « Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. » (Job 1.12)
3. Dieu sait ce qu’il fait
Dieu peut changer le mal en bien et il est bon
Les différents types de providence de Dieu — préventive, permissive, dirigée et restrictive — montrent que les mauvaises actions de ses créatures sont entièrement sous son contrôle. Elles ne peuvent se produire que par sa permission et seulement jusqu’au point où il le permet.
Dieu agit selon un plan déterminé à l’avance, dans son intérêt et dans l’intérêt de ceux qui ont placé leur confiance en lui.
Bien que certaines actions soient mauvaises en elles-même, il les fait concourir au bien : la mauvaise conduite des frères de Joseph, l’obstination de Pharaon, la soif de conquête des nations païennes qui ont envahi la terre sainte et emmené le peuple en captivité, le rejet et la crucifixion de Jésus-Christ, la persécution de l’Église, les guerres et les révolutions… ont tous servi au but et à la gloire de Dieu. Dieu a changé le mal en bien !
Un des aspects de notre humanité déchue est de tomber régulièrement dans le plus vieux mensonge du monde. Lorsque Satan tenta Ève, il laissa sous-entendre que Dieu essayait de priver Adam et Ève de quelque chose de bon (Gen 3.4).
Au milieu de nos circonstances douloureuses, notre tendance est de douter de la bonté de Dieu. C’est ainsi que nous perdons « espoir ». Or l’espoir est fondé sur des sentiments humains et que l’espérance est fondée sur la Parole de Dieu. Dieu ne ment pas et il tient ses promesses !
Certaines expériences de vie parfois dramatiques, incompréhensibles, insupportables émotionnellement, peuvent faire douter de la parole du psalmiste quand il affirme que Dieu ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité (Ps 84.11).
Y aurait-il un décalage entre la théorie et la pratique ?
Dieu a un plan
Encore une fois, notre perception de la souveraineté de Dieu nous joue des tours.
Dieu règne… et surtout… il va quelque part ! Il a un dessein, un plan.
Relisons ce fameux verset de Rom 8.28 dont nous abusons parfois : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ce qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein ».
Il s’agit de son dessein, de son plan. Pas du mien. Pas du nôtre. Pas du leur. Lorsque nous nous convertissons, et décidons de placer notre confiance en Dieu, c’est à ce Dieu-là que nous nous convertissons. Au Dieu qui écrit son plan… avec nos circonstances agréables et moins agréables.
Nous sommes appelés selon son dessein !
Dieu gouverne le monde en vue du salut et de la préparation d’un peuple qui lui appartienne. Il a choisi Israël et plus tard, il a appelé l’Église.
Il s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne. (Tite 2.14)
C’est à cause de moi, à cause de moi, que je veux agir. En effet, comment pourrais-je me laisser déshonorer ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. (És 48.11)
Tout, absolument tout sert le plan de Dieu ! La création, les lois de la nature, nos maladies, nos échecs et nos victoires, etc. Ces faits ont pour but ultime la gloire de Dieu, le but intermédiaire étant de préparer et de sauver un peuple pour Dieu.
Ne trouvez-vous pas tout cela extraordinaire ? Tout cela ne vous donne-t-il pas un plus grand aperçu de celui en qui vous avez placé votre espérance ? Votre vie ?
Est-ce en ce Dieu-là que vous croyez ?
- Edité par Coronès Daniel
Les valeurs morales s’effondrent, les affirmations de la Bible sont relativisées. Certains milieux diluent son message en cherchant à l’adapter au monde. L’enfer devient un mythe. Certaines doctrines affirment même qu’au final, tous les péchés seront imputés au diable, bouc émissaire bien utile, et tous les hommes seront sauvés. Les textes bibliques sont pourtant clairs :
« Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles. » « Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. » (Apoc 20.10 ; 21.8)
Qu’est-ce que l’enfer ? Qu’arrivera-t-il à ceux qui iront en enfer ? Combien de temps durera l’enfer ? Quelles en seront les conditions de vie ?
Les mots qui décrivent l’enfer
Le mot « enfer » tire son origine de l’expression latine qui signifie « région inférieure », expression que l’on trouve en Éphésiens 4.9 sans que cela s’applique toutefois à l’enfer.
Plus que tout autre auteur biblique, Jésus parle de l’enfer. Il emploie surtout le terme « géhenne ». Ce mot désigne la vallée de Hinnom où les Juifs faisaient passer leurs enfants par le feu continu en sacrifice à Moloch (2 Rois 23.10). Les Hébreux l’appellent « Topheth » : lieu d’horreur, ce qui exprime bien l’atrocité de la souffrance vécue en enfer. La Bible dépeint ce lieu affreux un grand nombre de fois.
Le lieu proprement dit
– la géhenne (Mat 18.9 ; Marc 9 : 44, 46-47 ; Luc 12 : 5) ;
– le bûcher enflammé par le souffle de l’Éternel (És 30.33 ; Deut 32.22) ;
– la fournaise ardente (Mat 13.41-42,50) ;
– les ténèbres du dehors (Mat 22.13 ; 8.12 ; 2 Pi 2.4,17 ; Jude 6,13) ;
– dehors (Luc 13.25,28 ; Apoc 22.15) ;
– l’étang de feu, le feu ardent (Apoc 19.20 ; 20.15 etc.) ;
Ce qu’on y subit
– le ver qui ne meurt point (És 66.24 ; Marc 9.48) ;
– le feu qui ne s’éteint point, éternel (Mat 3.12 ; 18.8 ; 25.41 ; Marc 9.43, 45,48 ; Héb 10.26-27) ;
– les flammes éternelles (És 33.14 ; Luc 16.24 ; 2 Thes 1.7-8) ;
– le feu de la géhenne (Mat 5.22 ; 18.9) ;
– l’opprobre, la honte éternelle (Dan 12.2) ;
– les pleurs et les grincements de dents (Mat 13.42 ,50 ; 22.13) ;
– le châtiment éternel (Mat 23.33 ; 25.46) ;
– la colère à venir (Luc 3.7 ; Rom 2.5,8-9 ; 5.9 ; 1 Thes 1.10) ;
– les tourments (Luc 16.23-28, Apoc 14.11 ; 20.10) ;
– le jugement éternel (Héb 5.11-6.1-2) ;
– la condamnation (2 Pi 2.3 ; Jude 4) ;
– la peine (Jude 7) ;
– le reniement (Mt 10.33 ; 7.23 ; Marc 8.38 ; 2 Tim 2.12) ;
– la rétribution (2 Cor 11.15 ; Col 3.25 ; 2 Thes 1.6-7 ; 2 Tim 4.14 ; Apoc 18.6 ; 22.12) ;
– le malheur (Mat 26.24 ; 11.21 ; 23.13 ; Luc 17.1-2) ;
– l’écrasement (Mat 21.44) ;
– la privation (Mat 25.29 ; Luc 18.18) ;
– le feu et le souffre (Apoc 14.10) ;
– la seconde mort (Apoc 20.14 ; 21.8 ; 14.10-11 ; 2.11).
Les conséquences
– la perdition (Mat 7.13 ; Rom 9.22 ; Phil 3.19) ;
– la ruine éternelle (2 Thes 1.9 ; 2 Pierre 3.7) ;
– la destruction (Apoc 11.18 ; 2 Thes 2.8) ;
– l’anathème, la malédiction (1 Cor 16.22, Gal 1.9 ; 3.10 ; Mt 25.41 ; 2 Pi 2.14).
L’enfer est un lieu séparé de toute félicité, par un abîme infranchissable. Le perdu possède encore toutes ses facultés mentales. Il est bien conscient de la souffrance de son âme. Il souffre sans aucun espoir de délivrance. Sa prière ne sera jamais exaucée, et rien ni personne ne lui viendront plus en aide, ni du ciel ni de la terre. Il vit seul et ses conditions de vie ne s’amélioreront jamais.
Quelques leçons de Luc 16.19-31
Les paraboles de Jésus se réfèrent à des éléments de notre monde ; ici, il s’agit de l’au-delà. Jésus ne dit pas qu’il raconte une parabole ; il nomme même un des personnages. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un enseignement réel et détaillé sur l’au-delà.
L’enfer est un lieu réel. Un lieu de tourment. La douleur dans ce lieu n’est pas seulement physique mais aussi morale. L’homme se trouve radicalement séparé de tous : amis, famille. Il a perdu ses activités et son argent, il a surtout perdu Dieu.
L’homme riche se souvient qu’il avait déjà entendu parler de cet endroit par Moïse et les prophètes. En refusant de les écouter, il a choisi l’enfer. Il regrette aujourd’hui son choix, mais il est trop tard. Sur terre, il faisait par le bien-être dont il jouissait l’expérience de la bonté et de la miséricorde de Dieu… Comment pouvait-il créer un lieu comme l’enfer ? Mais il a oublié que Dieu est aussi juste dans ses jugements. Comme cet homme, certains s’imagineraient-ils l’enfer comme une simple prison, où des policiers feraient respecter la loi ? Croient-ils pouvoir améliorer leurs conditions d’emprisonnement avec leur argent ou leur ancien rang social sur terre ? L’homme riche de notre histoire comprend désormais qu’il en est tout différemment. Mais il est trop tard !
En enfer, il a aussi appris à prier. Il a même fait de gros progrès : « Je te prie donc, père Abraham… » (Luc 16.27). Il prie ! A-t-il jamais prié avec autant de ferveur ? Pour lui, prier, c’était demander de l’aide pour une difficulté à résoudre en urgence. N’avons-nous pas ce réflexe lorsque nous disons : « Prions » ? Sur la terre, il possédait tout ce qu’il souhaitait, était autosuffisant et n’avait besoin de rien. Son argent lui ouvrait toutes les portes. Maintenant, les choses sont différentes. Sa prière est rejetée, car bien qu’elle soit sincère, elle est venue trop tard.
Il apprit encore avec tristesse que ce que l’homme considère n’est pas ce que Dieu considère. En effet, là-bas, tout en bas, les rôles étaient inversés. Le pauvre Lazare qu’il méprisait avait l’air extraordinairement beau dans l’université du Paradis. Plus de plaies purulentes, plus de cicatrices. Une nourriture abondante, la beauté rayonnante ! Mais l’homme de toutes les richesses sur terre et de tous les privilèges vivait l’atrocité des pires tourments à l’université de l’enfer.
Il a aussi appris la compassion. Sur terre, il n’en connaissait pas. Le pauvre Lazare ne bénéficiait que de quelques miettes. Jamais le riche ne l’aurait laissé entrer. Tant pis si ce pauvre crevait de froid ou de maladie. Le nauséabond Lazare aurait souillé son somptueux palais. Mieux valait laisser dépérir ce sale type afin de préserver confort et rang. Raisonnement hautement condamné en Jacques 2 et 5. Il demanda donc à Abraham dans un autre sujet de prière d’envoyer Lazare auprès de ses frères sur terre afin qu’eux non plus, ne soient plus aveuglés par leur richesse. Avez-vous noté comment l’enfer a transformé l’indifférence de cet homme en zèle ? Hélas, un zèle bien inutile. Pourquoi ? Parce qu’il n’a jamais pratiqué la foi avant.
Il apprit surtout une excellente leçon : la repentance. Il regrette amèrement aujourd’hui tout ce qu’il a fait hier. Mieux vaut tard que jamais ? Il aurait souhaité retourner dans le passé, se réconcilier avec tous… mais il est trop tard ! Il ne lui reste plus qu’un souvenir douloureux.
Il s’est aussi mis à croire aux miracles puisqu’il a pensé qu’il était possible que Lazare revienne à la vie pour aller prêcher à ses frères. Là encore, il a bien changé. Mais là encore, il est trop tard !
Les morts ne peuvent avertir les vivants. Ceux qui vivent au Paradis ne peuvent aider ceux qui sont en enfer. Un abîme infranchissable en effet sépare les deux lieux. Aucune possibilité du salut n’existe après la condamnation de l’enfer (1 Cor 6.10 ; Gal 5.19-21 ; 2 Tim 3.1-5 ; Apoc 22.15).
Qui ira en enfer ? Ceux qui persistent dans le péché : « Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge ! » (Apoc 22.15 ; lire aussi 1 Cor 6.10 ; Gal 5.19-21 ; 2 Tim 3.1-5).
Est-il possible d’échapper à l’enfer ?
Oui… en croyant en Jésus avant qu’il ne soit trop tard. Aujourd’hui est le moment favorable pour échapper à l’enfer. Reporter le moment peut se révéler dangereux. « Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut ? » (Héb 2.3) « C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. » (Héb 3.7-8,13 ; 4.1,7 ; voir aussi Luc 12.16-31 ; És 55.6 ; Jos 24.15)
- Edité par Choubeu André
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