PROMESSES
« Tout m’est permis », mais tout n’est pas utile ; « tout m’est permis », mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit.
« Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme les autres. » Mais le corps n’est pas pour la débauche. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance.
Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée ? Loin de là ! Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.
Fuyez la débauche. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à la débauche pèche contre son propre corps.
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.
1 Corinthiens 6.12-20
Introduction
Corinthe n’est pas très éloignée d’Athènes et l’influence de la philosophie de Platon se faisait sentir dans l’ensemble de la société grecque. Les chrétiens de Corinthe, convertis depuis peu, restaient — peut-être inconsciemment — sous son emprise. Au risque de caricaturer, cette philosophie prônait le mépris du corps et de la réalité tangible au profit du domaine supérieur des « idées ». En conséquence, peu importait ce qu’on faisait de son corps, puisque c’était le domaine spirituel qui primait. Chez les Corinthiens, cela se traduisait par des slogans du style : « Tout m’est permis »[note]Il semble qu’à plusieurs reprises dans cette Épître, Paul cite des paroles ou des extraits de lettre des Corinthiens. Les commentateurs ne sont pas unanimes sur les mots à attribuer aux Corinthiens et ceux qui reflètent la pensée de Paul. Pour notre part, nous considérons que les mots mis entre guillemets ci-dessus sont ceux des Corinthiens et que Paul corrige leur pensée en introduisant son correctif par « mais » ou « toutefois ».[/note]… et par une conduite relâchée quant à leur corps.
Face à ces influences, Paul revient aux fondements de l’Évangile et rappelle à ses destinataires quelques principes de base concernant leur corps. C’est sur ces rappels qu’il fonde ses exhortations pratiques.
Quatre principes évangéliques de base
Reprenons ces quatre principes, dans l’ordre inverse de celui du texte :
1. Nous avons été achetés à grand prix, esprit ET corps (v. 20)
Nous appartenions à un maître cruel et impur, le diable, mais par son œuvre à la croix, Jésus nous a libérés. Le « grand prix » payé a été rien moins que le sang du Fils de Dieu versé pour nous (Apoc 5.9). Toutefois, dans ce verset, l’accent n’est pas tant sur le « rachat » de notre ancien maître, que sur « l’achat » par le Seigneur : nous ne nous appartenons pas, mais sommes l’heureuse possession de notre nouveau maître. Christ a des droits sur nous comme Créateur et plus encore comme Sauveur.
2. Notre corps est le temple du Saint-Esprit (v. 19)
La marque du salut est la présence du Saint-Esprit en nous (Rom 8.1-17). Cette habitation est spirituelle, mais elle se fait dans un corps physique, ?? tangible, qui est ici appelé un « temple ». La présence de Dieu n’est plus dans un édifice de pierre, comme le temple de l’ancienne alliance, mais dans un être de chair et de sang. La sainteté due à la maison de Dieu (Ps 93.5) s’applique donc à notre corps, qui a l’honneur d’accueillir la troisième personne de la Trinité !
3. Nos corps sont les membres de Christ (v. 15)
La présence de l’Esprit dans le corps du croyant l’unit à Christ au point qu’il devient un des « membres de Christ ». Paul ne fait ici qu’effleurer un thème qu’il développera plus loin dans la même Épître (12.12-27). Christ ressuscité n’est plus physiquement présent sur terre, mais sa présence demeure bien réelle par l’intermédiaire des corps de ses rachetés ; grâce aux chrétiens, il continue à toucher les malades, à prêcher le royaume de Dieu, à regarder un souffrant, etc.
4. Notre corps ressuscitera (v. 14)
Notre salut est corporel et l’état de félicité ultime des croyants ne sera pas une présence seulement spirituelle avec Dieu — ainsi qu’une spiritualité polluée par la philosophie grecque l’a parfois compris. Cet état sera une union d’un être humain complet, esprit et corps glorifié. Les Corinthiens, qui niaient la réalité d’une résurrection corporelle des chrétiens (15.12), sont ici rappelés à l’ordre. Même si notre corps actuel est loin de la beauté de notre corps de résurrection, il est important, puisqu’il en est la « semence » (15.42-44).
Des conséquences pratiques importantes
Ainsi étayées par ces rappels doctrinaux importants, les exhortations concrètes de Paul ne sont plus une simple morale, mais la traduction pratique de ce que nous sommes en Christ : achetés, possédant l’Esprit, ?? unis à Christ, bientôt ressuscités. La force de ces exhortations en est accrue !
1. Glorifions Dieu dans notre corps (v. 20)
Paul sous-entend : « … pas seulement dans votre esprit » ! L’utilisation que nous faisons de notre corps (ce que nous faisons, ce que nous voyons, ce que nous écoutons, etc.), peut ou non contribuer à la gloire de Dieu. Plus loin, Paul dit que des actes aussi prosaïques que manger ou boire peuvent ou non contribuer à rien moins que « la gloire de Dieu » (10.31) ! Pensons-y plus souvent…
2. Prenons conscience de la gravité du péché de « fornication » (v. 18)
La « fornication » est un terme large, qui englobe l’ensemble des relations sexuelles en dehors du cadre fixé par Dieu, le mariage[note]Sans faire une liste exhaustive (et fort peu édifiante) des déviations incluses dans ce terme « porneia », citons : l’adultère, les relations sexuelles prémaritales, l’homosexualité. Notons que ce mot grec a donné « pornographie ». Sans être stricto sensu englobée dans ce péché, la pornographie, hélas de plus en plus répandue, risque d’y conduire.[/note]. Paul singularise ce péché : il n’est pas « hors du corps » mais il est « contre son propre corps ». Il ne semble pas qu’il faille comprendre par là que le péché sexuel soit le plus grave[note]Le blasphème contre le Saint-Esprit est le seul péché formellement qualifié d’impardonnable. Les Corinthiens avaient beaucoup forniqué, mais avaient été pardonnés (6.11).[/note], mais il a une composante particulière en ce qu’il implique l’être tout entier. Une relation sexuelle, même passagère et sans affect particulier comme avec une prostituée, crée une relation qui unit plus que deux corps : ce sont deux êtres qui ne font plus qu’un. L’attachement à une liaison sexuelle dénaturée vient polluer un lien réservé au mariage (d’où la citation de Genèse 2) et corrompt le lien spirituel avec le Seigneur.
Paul ne donne qu’un seul ordre : « fuyons » ! Ce verbe implique un acte courageux de notre part, celui d’éviter les lieux, les situations, les environnements, etc., qui peuvent nous mettre en risque. Chacun étant « attiré et amorcé par sa propre convoitise » (Jac 1.14), il ne convient pas de faire une liste d’interdits : voyons pour nous-mêmes ce qu’il nous faut « fuir ».
3. Ne nous laissons pas influencer par de fausses idées sur la liberté ou sur notre corps (v. 12, 13)
Pour les Corinthiens, ce qui était légal (« permis ») était moral. Les relations sexuelles avant le mariage ne sont pas interdites par la loi, mais elles ne sont pas « avantageuses »[note]Autre traduction de l’adjectif « utile » du v. 12.[/note] pour le chrétien, car elles entraînent souvent des dégâts durables. Au contraire, nombreux sont les couples chrétiens qui se sont conservés purs jusqu’à leur mariage et qui peuvent témoigner de l’épanouissement qui a suivi cette attente récompensée.
On entend parfois comparer le « besoin sexuel » avec le besoin de nourriture. C’était déjà un argument des Corinthiens : les aliments sont éliminés par le corps, sans enjeu ; il en est de même d’une relation sexuelle, elle ne porte pas à conséquence (6.13). Tout faux ! dit Paul. Les pulsions sexuelles peuvent être très fortes — et elles sont tellement attisées de nos jours par les médias — mais il est possible de ne pas y céder et Dieu saura récompenser celui qui tient ferme par la foi.
Conclusion
Notre position en Christ nous assure de notre bonheur éternel ; mais Dieu veut le meilleur pour ses enfants, les « achetés » de Christ, dès cette terre. C’est pourquoi, à la lumière de son œuvre éternelle, il nous donne par l’apôtre Paul des exhortations directes, ô combien d’actualité et cela dans des termes sans pudeur excessive. Quel qu’ait été notre passé (et celui de certains Corinthiens était bien lourd), nous sommes invités à considérer aujourd’hui l’importance de notre corps, afin de glorifier notre Maître dans son usage.
1Il semble qu’à plusieurs reprises dans c??ette Épître, Paul cite des paroles ou des extraits de lettre des Corinthiens. Les commentateurs ne sont pas unanimes sur les mots à attribuer aux Corinthiens et ceux qui reflètent la pensée de Paul. Pour notre part, nous considérons que les mots mis entre guillemets ci-dessus sont ceux des Corinthiens et que Paul corrige leur pensée en introduisant son correctif par « mais » ou « toutefois ».
2Sans faire une liste exhaustive (et fort peu édifiante) des déviations incluses dans ce terme porneia, citons : l’adultère, les relations sexuelles pré-maritales, l’homosexualité. Notons que ce mot grec a donné « pornographie ». Sans être stricto sensu englobée dans ce péché, la por-nographie, hélas de plus en plus répandue, risque d’y conduire.
3Le blasphème contre le Saint-Esprit est le seul péché formellement qualifié d’impardonnable. Les Corinthiens avaient beaucoup forniqué, mais avaient été pardonnés (6.11).
- Edité par Prohin Joël
LE CHOIX DE LA PURETE
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le livre : Randy Alcorn, Le choix de la pureté, L’auteur : Randy Alcorn est pionnier et conférencier. |
Parlez de la pureté sexuelle et l’on vous rira au nez.
Voici cependant l’un de nos plus grands combats. La sexualité est un don de Dieu, une pierre précieuse dont la valeur en fait un enjeu spirituel majeur.
Ce petit livre est le fruit de son ministère auprès des jeunes depuis des années.
À partir de quelques témoignages et de nombreux versets pertinents, il nous conduit dans une réflexion, fondée sur la thèse suivante : la pureté est toujours avisée, l’impureté toujours stupide.
C’est en vue de notre bonheur que Dieu recommande la pureté. Le non-respect du « mode d’emploi » divin provoque des blessures indélébiles, qui mettent des années à cicatriser, parfois impossibles à oublier. Voilà en quoi consiste la « stupidité ».
Chacun s’y retrouve puisqu’il s’adresse — sans détours — aux célibataires, aux couples, aux jeunes et aux moins jeunes. Le problème existe potentiellement en tout chrétien ayant à cœur de vivre une vie digne de Jésus-Christ. Le sujet, si actuel dans notre société, n’est pas souvent abordé. Nous avons tendance à éluder les conséquences destructrices de l’impureté… comme si convoitise ou adultère n’existaient pas dans nos assemblées, ou si peu.
Son livre se veut pratique ; il donne beaucoup de « tuyaux » pour aujourd’hui, qui sont autant d’idées qui font travailler les méninges ! Pensez, par exemple, à ce verset d’Éphésiens : « Que l’immoralité sexuelle, l’impureté […] ne soient pas même mentionnées parmi vous » (Éph 5.3) et demandez-vous comment vos films préférés résistent à leur épreuve. Et que penser du proverbe : « Si quelqu’un se détourne pour ne pas écouter la loi, sa prière même est en horreur à Dieu » (Pr 28.9) ? De quoi faire réfléchir.
Voici donc un petit livre pour avertir plutôt que guérir. S’il commence par effrayer en racontant des témoignages désastreux, il montre surtout qu’il est possible de s’en sortir et de vaincre ses tentations. Son contenu clair tient bibliquement la route. Loin d’être austère ou légaliste, il devrait convaincre de prendre le sujet au sérieux.
Court et concis, il va droit au but et sera facile à lire jusqu’au bout. Que vous soyez ou non pris au piège de la tentation, il vous encouragera à ne pas abandonner le combat et à emprunter résolument le chemin de la pureté, source d’une joie véritable.
Extraits choisis
L’argument sage et l’argument stupide
Dieu plaide-t-il vraiment en faveur de la pureté sexuelle parce qu’elle correspond à un choix sage tandis que l’impureté serait stupide?? Jugez-en vous-même?: « Pourquoi, mon fils, t’amouracherais-tu de la femme d’autrui?? Pourquoi donnerais-tu tes caresses à une inconnue?? L’Éternel surveille toute la conduite d’un homme, il observe tout ce qu’il fait. Celui qui fait le mal sera pris à ses propres méfaits, il s’embarrasse dans le filet tissé par son propre péché. Il périra parce qu’il n’a pas su se discipliner, il s’égarera enivré par l’excès de sa folie. » (Proverbes 5.20-23)
Pourquoi éviter l’adultère?? Parce que Dieu le verra et qu’il jugera. Mais avant même le jour du jugement, la personne infidèle se prendra les pieds dans le filet tissé par son propre péché. Prise au piège, elle mourra. Elle est donc la première victime de sa folie. Par contre, celui qui reste pur peut se réjouir et s’enivrer de l’amour de sa femme en profitant pleinement de leur complicité sexuelle (voir Proverbes ?5.18-19).
Dans le chapitre suivant, Dieu demande?: « Peut-on mettre du feu dans sa poche sans que les vêtements s’enflamment?? Peut-on marcher sur des braises sans se brûler les pieds?? De même, celui qui court après la femme de son prochain ne demeurera pas indemne?; s’il la touche, il ne saurait rester impuni. » (Proverbes 6.27-29)
[…] Je ne sortirai jamais impuni de l’immoralité sexuelle. Dieu veut que je me rappelle cela dans mon intérêt. ch. 2, p. 21s.
Chapitre 6 : Une stratégie intelligente, La première et la plus fondamentale des stratégies
Les bonnes intentions les plus sincères et même les prières, ne suffisent pas. Pour vaincre la tentation, nous devons adopter des objectifs clairs et des stratégies saines, et nous devons les appliquer avec rigueur.
Quelle est notre première ligne de défense contre l’impureté??
« Fuyez l’immoralité sexuelle » (1 Corinthiens 6.18 – Segond 21).
En matière de tentation sexuelle, la lâcheté est une stratégie payante. Celui qui hésite (et se cherche des excuses) est perdu. Celui qui prend la fuite garde la vie sauve.
Les Écritures sont catégoriques?: « N’entre pas dans le sentier des méchants et ne t’avance pas dans la voie des hommes mauvais. Évite-la, n’y passe pas?; détourne-t’en et passe outre. » (Proverbes 4.14-15 – Colombe)
Joseph a démontré la valeur de ce principe avec la femme de Potiphar […] (Genèse 39.10,?12). […]
Gardez vos distances
Si vous dites à votre enfant?: « Je t’interdis de jouer sur l’autoroute », qu’attendez-vous de sa part?? Qu’il se rende aux abords de l’autoroute, qu’il grimpe sur le parapet, qu’il balance ses jambes de l’autre côté ou qu’il marche en équilibre sur la ligne du bas-côté??
Manifestement non. Ce serait jouer avec le feu.
« Mais je ne suis pas allé sur l’autoroute », rétorquerait-il. Peut-être pas, non. Toutefois, s’il continue à tester à quel point il peut s’en approcher, il finira par se faire renverser.
Voilà pourquoi je n’aime pas cette question classique?: Jusqu’où peut-on aller???Que signifie-t-elle en réalité?? Jusqu’où peut-on aller sans pour autant tomber dans le péché?? Indiquez-moi où se trouve la limite pour que je puisse m’en approcher le plus près possible?!
Les Écritures prescrivent une attitude différente. […]
Anticipez et évitez la tentation
[…] Dans les moments où vous êtes fort, prenez des décisions qui empêcheront la tentation de survenir dans les moments où vous serez faible.
Cultivez votre vie intérieure
Le danger existe qu’un livre comme celui-ci paraisse simplement encourager un changement de comportement par des recettes simples. […] Je n’insisterai jamais assez sur l’importance de recourir à la puissance du Christ ressuscité qui vit en nous. L’auto-transformation ne suffit pas. Elle peut permettre de gagner un peu de terrain, mais elle peut aussi engendrer de l’autosatisfaction. La vie chrétienne est bien davantage que la simple gestion du péché. Elle consiste en une transformation divine qui nous donne la capacité de mener une vie vertueuse.[…]
Le temps passé avec Dieu est la source de laquelle coule notre sainteté ainsi que notre joie et notre plaisir. Il nous rappelle qui nous sommes et à qui nous appartenons. […]
Mémorisez et citez les Écritures
Jésus a cité les Écritures pour répondre aux tentations du diable (voir Matthieu 2-11). […] « Je garde ta parole tout au fond de mon cœur pour ne pas pécher contre toi. » (Psaumes 119.11)
Ce livre contient beaucoup de passages bibliques. Choisissez-en plusieurs qui vous parlent en particulier. Notez-les, emportez-les avec vous, mettez-les en évidence. Lorsque vous êtes tenté, répliquez au diable. La Bible vous fournit les mots à utiliser. Gardez-les en mémoire et sous la main à tout moment.
Priez sans vous lasser
Jésus a enseigné à ses disciples de prier constamment, sans jamais se décourager (Luc?18.1).
Nous sommes souvent à genoux après avoir perdu une bataille. Or, nous devons tomber à genoux avant que la bataille commence ch. 6, p. 65s.
- Edité par Alcorn Randy
BARUC : LE SEIGNEUR ENCOURAGE UN SECRETAIRE DECOURAGE
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Philip Nunn a travaillé de 1992 à 2007 en Colombie comme missionnaire. À ce titre, il a été très impliqué dans le travail d’évangélisation, d’enseignement de jeunes croyants et a participé à l’implantation de plusieurs nouvelles assemblées chrétiennes. Toujours en contact avec la Colombie, il vit aux Pays-Bas, à Eindhoven, où il est s’est établi. |
Le royaume de Juda était tombé dans l’idolâtrie et la décadence morale.
Pendant plus de 40 ans (de – 627 à – 586), Jérémie avertit les Juifs qu’à moins qu’ils ne se repentent, Dieu les punirait sévèrement.
Pendant tout ce temps, trois nations puissantes se disputaient la domination du monde : l’Assyrie, Babylone et l’Égypte.
Juda ne pouvait éviter le conflit, puisqu’il était situé géographiquement au centre de ces trois puissances.
Le cœur des hommes et des femmes de Juda s’était endurci contre le Seigneur, et la punition semblait inévitable. C’était une triste période. Jérémie se lamentait et pleurait souvent.
Or Dieu a porté une attention particulière à un homme très découragé, Baruc, le secrétaire et l’assistant personnel de Jérémie, le prophète. Il avait travaillé très dur, et s’attendait à ce que quelque chose de positif se produise, mais il se disait maintenant : « Malheur à moi ! car l’Éternel ajoute le chagrin à ma douleur ; je m’épuise en soupirant, et je ne trouve point de repos. » (Jér 45.3)
Les journaux et magazines s’intéressent tout particulièrement aux riches, aux puissants, aux stars… Notre Dieu, lui, manifeste un intérêt plein d’amour non seulement à l’égard de ses serviteurs bien connus et en vue, mais également pour chacun de ces nombreux serviteurs invisibles : ceux qui travaillent dans les coulisses, ceux qui prient, qui donnent, qui nettoient, qui préparent, qui soutiennent, qui servent, qui organisent, qui traduisent, qui aident, qui réparent, qui multiplient et diffusent le message que Dieu a donné à d’autres… Se rendant compte que Baruc était découragé, Dieu a donné à Jérémie une prophétie particulière pour Baruc : « Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël, sur toi, Baruc… » (Jér 45.2)
Pourquoi Baruc était-il découragé ?
Vous êtes-vous déjà senti découragé ? Parfois, le découragement s’infiltre doucement lorsque les nouveaux défis deviennent répétitifs, que nos efforts se heurtent à l’apathie, ou que nous commençons à douter de la valeur de ce que nous faisons. Parfois encore, le découragement nous tombe dessus et s’installe profondément, lorsque nous nous trouvons face à des obstacles sérieux, des contretemps frustrants ou une forte opposition. Nous nous rendons compte que nos grandes espérances ne vont pas être réalisées, et ne le seront peut-être jamais ! Quels ont pu être les facteurs de découragement de Baruc ?
1. Le message
Du fait de la désobéissance entêtée de Juda, les prophéties que devait écrire Baruc parlaient principalement de jugement et de punition (voir, par ex., 32.5 36.8,29). C’est une joie de donner un message d’approbation et de bénédiction de la part de Dieu. Mais, parfois, si nous voulons être trouvés fidèles, nous avons besoin de transmettre la désapprobation ou le jugement de Dieu, et ce n’est pas là une tâche facile !
2. L’auditoire
L’auditoire rejetait Dieu, son message et ses messagers. Baruc, avec Jérémie, a été menacé de mort (Jér 36.26). Les motivations du messager sont parfois remises en question, il est accusé à tort (Jér 38.4).
3. Le type de travail
Le travail du scribe était difficile, lent et méticuleux. « Baruc écrivit dans un livre, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles que l’Éternel avait dites à Jérémie. » (Jér 36.4) Or, après des mois passés à écrire, Baruc lut ce message dans le temple ; quelqu’un porta le rouleau au roi, qui jeta au feu le précieux manuscrit ! (Jér 36.23) Baruc n’en avait conservé ni photocopies, ni sauvegarde d’ordinateur… Alors « Jérémie prit un autre livre, et le donna à Baruc… » (Jér 36.32) et ils ont tout recommencé. Quel découragement pour Baruc ! Le fruit de notre labeur ne produit pas toujours ce que nous attendons et peut sembler complètement inutile, mais pour autant, prenons garde au service que nous avons reçu (Col 4.17).
4. Le manque de reconnaissance
À l’époque, peu de gens savaient lire et écrire. Cela pouvait donc ouvrir les portes pour obtenir des situations lucratives et d’influence. Gemaria, Élishama ou Jehudi (Jér 36.12,20,21) avaient des postes officiels importants. Et Baruc ? Après toutes ces années d’études et de travail acharné, il n’était toujours que le secrétaire d’un prophète mélancolique et impopulaire ! Personne ne semblait le remercier ou exprimer de l’admiration pour son travail dévoué. Parfois, nous pouvons aussi oublier que « vous servez le Seigneur Christ » (Col 3.23-24, Darby). C’est cela seul qui donne sa signification et sa dignité au ministère chrétien.
5. L’avenir sombre
Baruc était un visionnaire qui servait Dieu mais il rêvait également de grandes choses pour lui-même (Jér 45.5). Aurait-il le glorieux avenir de Josué après Moïse ou d’Élisée après Élie ? Les prophéties de Jérémie décrivaient un avenir collectif triste et déprimant. Aucun travail important, respecté ou stable auquel Baruc pouvait aspirer ! Pourquoi l’avenir de Baruc était-il si sombre ? Le Seigneur a une tâche, un ministère ou un avenir différent pour chacun de ses serviteurs. « Que t’importe ? Toi, suis-moi », dit Jésus (Jean 21.21-22).
6. Le sacrifice
Le service de Baruc l’a conduit à accompagner Jérémie dans de nombreuses situations à la fois difficiles et douloureuses : tous deux étaient ensemble ridiculisés et rejetés, ils avaient ensemble faim et froid, ils étaient ensemble accusés à tort et menacés (Jér 36.26). Le sentier de l’obéissance a ses joies — et ses peines aussi. La souffrance injustifiée est particulièrement difficile à accepter, même s’il est dit que c’est « digne de louange » (1 Pi 2.19-20, Darby). Notre ministère peut parfois exiger que nous nous privions de bénédictions légitimes, comme Jérémie à qui le Seigneur avait demandé de ne pas se marier (Jér 16.2). Mais le Seigneur voit et récompense toujours un sacrifice généreux et fait de bon cœur (Matt 19.27-29).
7. Le silence de Dieu
Baruc se sentait totalement désespéré (Jér 45.3). C’est déjà assez de gémir, de se sentir épuisé, de se révolter. Mais le désespoir commence à agripper notre âme lorsque nous entretenons la pensée que notre Dieu est froid, détaché et passif. Et c’est pire si nous commençons à en conclure que Dieu ajoute réellement de la tristesse à notre peine, et que notre vie serait meilleure sans lui. De telles pensées sont d’origine démoniaque et ont pour but de nous faire douter de la puissance, de la sagesse et de la bonté de notre Père céleste. Si elles sont entretenues, la spirale dépressive descendante va sûrement s’accélérer. Lorsque nous sommes tristes ou fatigués, nos esprits sont affaiblis et plus vulnérables aux attaques de Satan. Il nous faut identifier l’origine de tels mensonges au sujet de Dieu, et les rejeter fermement au nom de Jésus. Il est tout à fait possible que nous ne comprenions pas le moment choisi par Dieu, ni pourquoi il permet, fait (ou ne fait pas) quelque chose. Mais que notre propre limitation ne jette aucun doute quant à la puissance, la sagesse ou la bonté du Seigneur (És 26.3).
La réponse de Dieu au découragement de Baruc
Notre Père céleste qui nous aime voit nos circonstances, nos actions et nos motivations. Il écoute nos paroles et nos pensées intérieures, il perçoit nos émotions. Il est très réconfortant de savoir que « tout est nu et découvert » à ses yeux (Héb 4.13) ; comme le chantait David : « Tu pénètres de loin ma pensée. » (Ps 139.2) La déprime et le découragement de Baruc trouvaient leur origine dans des pensées incorrectes. Par un message court, direct et personnel, le Seigneur encourage Baruc à croire la réalité telle qu’elle est vraiment : « Voici, ce que j’ai bâti, je le détruirai ; ce que j’ai planté, je l’arracherai, savoir tout ce pays. Et toi, rechercherais-tu de grandes choses ? Ne les recherche pas ! Car voici, je vais faire venir le malheur sur toute chair, dit l’Éternel ; et je te donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. » (Jér 45.4-5) Ce message est en trois parties.
1. Le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de la réalité
Les efforts et les sacrifices de Jérémie et de Baruc donnaient des résultats décevants ; ils ne changeaient tout simplement pas le monde autour d’eux. Leur travail en valait-il la peine ? Le Seigneur voit le désarroi intérieur de Baruc, son apitoiement sur lui-même, son combat intérieur et il commence à diriger la vision du scribe à l’extérieur de lui-même.
Le Seigneur peut bâtir et planter avec ou sans Baruc (notez la répétition du « je » divin). C’est un fait. C’est la réalité. Le Seigneur peut nous inviter à participer à une partie de son grand projet, mais cela reste son projet. Les hommes ne sont pas le centre de l’univers. Notre Père céleste nous aime, prend soin de nous et se réjouit en nous, mais « nous » et « nos efforts » ne sont pas au centre des plans de Dieu. Ce qui s’y trouve, c’est le Seigneur Jésus Christ, son œuvre, sa gloire (Col 1.16-18). Cher compagnon de service, prends du recul et regarde la réalité avec les yeux de Dieu ; comprends que toi, ton travail et tes sacrifices, n’êtes qu’une petite partie du plan éternel et global de Dieu. Au temps convenable, au moment choisi, Dieu réalisera ses desseins.
2. Le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de sa propre mission
La frustration de Baruc, du fait de l’absence de résultats visibles, l’a poussé à rêver de travaux plus significatifs, de manières plus efficaces d’obtenir reconnaissance et satisfaction. Le Seigneur a vu les intentions du cœur perturbé de Baruc et lui a demandé : « Et toi, rechercherais-tu de grandes choses ? » Parfois, le Seigneur appelle, prépare, et confie à des hommes et des femmes une grande tâche — « grande » du point de vue de Dieu. Mais lorsque, comme Baruc, nous regardons à nous-mêmes et nous cherchons de grandes choses pour nous, le message du Seigneur est clair : « Ne les recherche pas ». En tant que chrétiens, le Seigneur nous appelle à penser « grand » et à emmagasiner de « grands » trésors, mais à le faire au ciel (Matt 6.20-21).
Quels talents et quelles capacités vous ont été confiés ? quel est votre appel ? quelle est votre mission ? Une fois que vous savez ce que le Seigneur vous a donné à faire, tenez-vous-y. Jusqu’à ce que le Seigneur vous montre clairement que vous devez en changer, donnez-vous totalement à l’œuvre du Seigneur, parce que vous savez que « votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Cor 15.58). Parfois, notre stratégie ou la méthode employée peut devoir être modifiée à la lumière des résultats obtenus, mais notre cœur n’est pas fixé sur les statistiques. Avant tout, nous désirons entendre notre Maître nous dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; […] entre dans la joie de ton maître. » (Matt 25.21) Est-ce là toujours le désir de votre cœur ?
3. le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de l’avenir
L’un des facteurs qui a contribué aux pensées dépressives de Baruc est qu’il n’a vu aucune espérance pour l’avenir. Les dirigeants de Juda continuaient à ignorer le message de Dieu, et Dieu allait bientôt utiliser l’armée babylonienne pour envahir, tuer, détruire et prendre le contrôle de Juda. Le Seigneur a partiellement confirmé le sombre point de vue de Baruc : « Voici, je fais faire venir le malheur sur toute chair. » (Jér. 45.5)
Le fait que Dieu décide d’arrêter un projet, d’interrompre un ministère ou même de discipliner son peuple ne signifie pas qu’il s’en est allé, ni que tout espoir s’est évanoui. En fait, les actes mêmes de renverser et d’arracher sont des indications claires que Dieu est toujours impliqué, actif, et aux commandes. Aussi longtemps que nous serons sur terre, de tels changements douloureux et de tels contretemps apparents ont un but. Et il est heureux qu’il y ait toujours un « mais » divin.
Le Seigneur a béni Baruc en lui donnant cette promesse personnelle : « Mais je te donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. » Cette promesse se situe historiquement au milieu des événements du ch. 36. Après que le roi a brûlé le rouleau et ordonné l’arrestation de Baruc et de Jérémie, survient un autre « mais » divin : « Mais l’Éternel les cacha. » (Jér 36.26) Baruc était en sécurité ; le Seigneur avait commencé à tenir sa promesse.
Craignez-vous l’avenir ? Votre vision est-elle obscurcie par de sombres pensées ? Le Seigneur ne nous a jamais promis sur cette terre que nous connaîtrions uniquement la croissance constante et le succès visible. Mais il nous a dit : « Allez. Et, voici, je suis avec vous tous les jours. » (Matt 28.19-20). Face à une attaque spirituelle, nous savons que les bonnes promesses de notre Seigneur s’étendent bien au-delà de notre court voyage sur terre, jusqu’à son retour pour nous prendre auprès de lui (Jean 14.1-3).
Après avoir reçu en promesse l’assurance qu’il aurait la vie sauve, Baruc a-t-il eu peur de se faire attraper et tuer ? Peut-être, mais il n’avait pas à le faire. Nous ne pouvons jouir des promesses de Dieu que si nous les connaissons et les croyons. Les croyons-nous réellement ?
Conclusion
Notre Père céleste voit ce qui se passe à l’intérieur de chacun de nous, que nous le servions au front ou aux bagages, et il s’en soucie. Comme Baruc, beaucoup d’entre nous se sont vus confier quelques petites tâches. Comme Baruc, nous pouvons aussi parfois nous sentir las et découragés. Nous ne voyons pas les résultats auxquels nous aspirons, et pouvons commencer à es-timer que notre travail ne sert à rien. À quoi le Seigneur regarde-t-il, chez tous ceux qui le servent ? Les deux seuls critères qu’il utilise pour évaluer la réalité de chaque vie sur terre sont l’obéissance et la fidélité. Alors continuons à écouter, à obéir et à avancer.
- Edité par Nunn Philip
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