PROMESSES

Quel est ton but dans la vie ?

Qu’est-ce qui te motives le matin en te levant ? Qu’est-ce qui te fais vibrer ? Prendre quelques instants pour y réfléchir est important. Celui qui est l’auteur de ta vie ne te laisse pas sans indications sur l’objectif qu’il a pour celle-ci. Il sera intéressant de comparer dans quelle mesure les buts que tu poursuis sont proches de ceux que Dieu a pour toi ! S’il y a décalage, ce sera peut être l’occasion d’une saine remise en question ?!

Les paroles de Pierre en ouverture de sa première épître devraient retenir toute ton attention :

« De la part de Pierre, apôtre de Jésus-Christ. À ceux que Dieu a choisis et qui vivent en exilés, dispersés dans les provinces du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie. Dieu, le Père, vous a choisis conformément au plan qu’il a établi d’avance ; il vous a mis à part, grâce à l’Esprit Saint, pour que vous obéissiez à Jésus-Christ et que vous soyez purifiés par son sang. Que la grâce et la paix vous soient accordées avec abondance. »
1 Pi 1.1-2 (version français courant)

De ce passage, nous pouvons tirer trois points importants :

– Tu es choisi par Dieu
– Tu es mis à part par le Saint-Esprit
– Pour obéir à Jésus-Christ et pour être purifié par son sang

Comme nous allons le constater plus loin, chaque personne de la trinité (Dieu le Père, Jésus-Christ le Fils et l’Esprit Saint) joue un rôle dans le salut de l’homme. Le salut véritable, décrit ici en quatre phases successives, implique nécessairement ces trois personnes.

1) Choisi par Dieu

C’est avec Dieu que tout commence : tu as été choisi par lui. Cette élection n’est fondée ni sur ce que tu as fait puisqu’elle est antérieure à ton existence, ni sur ce que tu feras ou seras. Elle a pour fondement l’amour infini de Dieu et sa merveilleuse grâce.

Que Dieu t’ait préconnu ou choisi à l’avance est en fait une réalité qui dépasse toute compréhension. Ce choix a eu lieu au plus profond du conseil éternel de Dieu. Il est difficile de l’expliquer (Ro 11.33-36), mais tu peux t’en réjouir. Ce choix te rappelle également que Dieu est Dieu et qu’il est souverain.

Quoiqu’il en soit, la responsabilité humaine demeure. Quelle est ta position vis-à-vis de Dieu ? Es-tu son ami ou encore son ennemi ? Savoir que le créateur de la vie, le Dieu de l’univers t’a choisi devrait t’interpeller : es-tu prêt à lui donner ta vie ? Beaucoup de joueurs de football rêveraient d’être choisis par le sélectionneur pour jouer dans l’équipe nationale ! À partir du moment où tu as accepté le salut et dit oui à Dieu, tu fais partie de quelque chose d’encore plus grand : la famille de Dieu. As-tu fait ce choix de répondre au salut que Dieu t’offre ? C’est le premier pas à faire.

Pour le prophète Jérémie, le but de Dieu était encore plus précis. Dieu a pu lui dire : « Je te connaissais avant même de t’avoir formé dans le ventre de ta mère, je t’avais mis à part pour me servir avant même que tu sois né. Et je t’avais destiné à être mon porte-parole auprès des nations. » (Jér 1.5) Si Dieu t’appelle d’abord pour être sauvé, il peut aussi avoir un appel spécifique sur ta vie. L’as-tu entendu ?

2) Mis à part par le Saint-Esprit

L’Esprit, alors que tu étais encore loin de Dieu, a eu toute une ouvre de persuasion. Il t’a convaincu de péché et amené vers l’auteur du salut : Jésus-Christ. Dès lors, l’Esprit t’a mis à part, rendu apte à la relation avec un Dieu trois fois saint et t’a consacré à celui dont tu portes désormais le nom, Jésus-Christ.

Dans la vie du croyant, le Saint-Esprit est celui qui est la force agissante pour le séparer du péché et de l’incrédulité afin d’entrer et vivre dans la foi et la justice (1 Th 1.4 ; 2 Th 2.13). Si ta position de chrétien est acquise par la présence de l’Esprit en toi, ton salut ne peut être également remis en question, car Dieu t’a déclaré juste le jour où nous tu t’es converti (c’est la justification, Ph 3.9). Ce jour-là, grâce à l’ouvre de Jésus-Christ mort et ressuscité pour te sauver de tes péchés, sur le simple fait de ta foi et de ta repentance (le désir de changer de donner à ta vie une nouvelle direction), tu as reçu le titre de saint et de juste. Dans la vie de tous les jours, le Saint-Esprit est la puissance qui t’aide à marcher conformément à la position de juste que tu as reçue. Encore faut-il être conscient que sans Christ, tu ne peux rien faire.

Si Dieu a mis à part l’homme, ce n’est pas pour rien faire ! Le peuple d’Israël avait aussi été mis à part et consacré pour Dieu (Deut 7.6). Par sa manière d’être et de vivre, il devait être différent de telle sorte qu’il soit un sujet d’étonnement pour les autres peuples. De même, aujourd’hui, par la puissance du Saint-Esprit qui agit en lui et à travers lui, le chrétien est appelé à être différent dans sa manière de vivre. Ses paroles et ses actes sont le résultat d’une vie intérieure riche où le Saint-Esprit touche et transforme, où Christ a la première place, où avec Dieu il jouit d’une relation privilégiée. Là où il y a le mal, il est appelé à faire le bien ; là où il y a le mensonge, apporter la vérité. Le chrétien amène l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la douceur, la bienveillance, la fidélité et la maîtrise de soi. Ces qualités ne lui sont pas propres ; elles sont simplement la preuve que Dieu vit en lui par le Saint-Esprit (Gal 5.22). Sais-tu que tu es mis à part par le Saint-Esprit ? Consacré à Dieu ? Veux-tu vivre d’une manière qui fasse la différence ?

3) Pour obéir à Jésus-Christ et pour être purifié par son sang

Pour qu’une vie soit sauvée, il faut être deux ! Il faut d’abord une personne en perdition (l’homme sans Dieu) et un sauveur (Jésus-Christ). La personne en perdition doit appeler à l’aide et se rendre compte que sa situation est sans issue, tel un nageur sans force éloigné de tout point d’accroche. C’est alors que Jésus intervient. Il y a d’une part l’action de l’homme (la repentance mais aussi la foi dans le salut proposé) et il y a l’action de Dieu qui donne le moyen du salut (Jésus-Christ). Obéir à Jésus-Christ, c’est recevoir le salut offert.

Si dans le cadre du salut, l’obéissance à Jésus-Christ est concrétisée par la conversion, obéir devrait être un désir constant du chrétien ! Or, il faut bien le reconnaître, le cour naturel de l’homme déteste obéir, encore moins à Jésus-Christ. La Bible est remplie d’objectifs élevés que le chrétien est appelé à vivre ; à commencer par le plus grand commandement, celui d’aimer son Dieu de toute sa force et de toute son âme, celui d’aimer son prochain comme soi-même, et tant d’autres encore. Obéir à Jésus-Christ, c’est vivre et mettre en pratique la Parole de Dieu. Et il est impossible d’y parvenir par soi-même. Celui qui fixe les objectifs et les commandements est aussi celui qui donne le moyen de les mettre en pratique. Par la vie de Christ en toi. Par la puissance du Saint-Esprit. Sans arrêt, il est nécessaire que tu sois branché sur Christ, que tu cherches à être en lui. Séparé de lui, tu ne peux rien faire (Jean 15.5).

L’autre point important est d’être assuré que, grâce au sang de Jésus-Christ qui lave nos péchés et enlève notre culpabilité, nous sommes purs ! Tous nos péchés ont été pardonnés à la croix : les péchés passés, présents et à venir ! C’est dire si le sang de Christ est efficace. As-tu reçu cette assurance ? Après avoir été sauvés, le pardon des fautes que nous continuons à commettre est assuré grâce au sang qui nous couvre. La confession de ces péchés nous permet de retrouver la communion avec Dieu (1 Jean 1.7).

En marche !

Revenons aux objectifs de vie. quels sont tes objectifs ? Peut être par ces quelques lignes as-tu davantage pris conscience d’avoir été choisi et mis à part. Pour une société profondément individualiste et sans vision spirituelle, ce langage est révolutionnaire ! Si Dieu s’intéresse à ta vie, c’est dans un double but : que tu obéisses à Jésus-Christ et que tu puisses recevoir la purification. Obéir à Jésus-Christ est-il un des buts de ta vie ? As-tu reçu la purification pour tes péchés ?

Le contexte de la première épître de Pierre

L’Église a 30 ans d’existence et connaît une croissance rapide. Suite à l’évangélisation du Nord de la Turquie actuelle (région caractérisée par un grand mélange de langues, de religions, de cultures et de peuples) par plusieurs chrétiens (1 Pi 1.12), des communautés se sont créées. La nouvelle famille des enfants de Dieu est diverse et réunit au sein d’une même congrégation des chrétiens issus de différents horizons (1 Pi 2.10). Ces jeunes églises sont isolées, car séparées par de grandes distances ; elles ne sont pas protégées par la loi romaine car elles n’appartiennent pas à la religion officielle et elles affrontent une franche opposition, résultat d’une atmosphère de suspicion, d’hostilité et de dureté de la part des populations locales. L’apôtre Pierre va donc leur adresser une lettre de réconfort, pour les encourager et leur aider à mettre la souffrance en perspective.


À la même époque, deux citoyens romains naissent au sein de l’Empire. Saul, issu d’une famille juive, voit le jour dans la ville de Tarse, au sud de la Turquie actuelle, tandis que Sénèque naît à Cordoue, en Espagne. Tous deux vont grandir et connaître les avantages d’une éducation intellectuelle privilégiée afin de les destiner à de hautes fonctions dans leur culture respective.

Jeune, Sénèque se rend à Rome pour y devenir l’élève de plusieurs maîtres dont Attale, qui enseigne la philosophie stoïcienne1 . Quant à Saul, il étudie à Jérusalem auprès du rabbin Gamaliel (Act 22.3).

Voilà deux personnes assoiffées d’idéal qui souhaitent vivre ce qu’elles emmagasinent et ne pas considérer qu’elles ont agi alors qu’elles ont seulement parlé. Saul et Sénèque s’engagent donc avec ardeur et enthousiasme, chacun dans la voie qui s’ouvre à lui ; l’un comme rabbin, docteur de la loi mosaïque, l’autre comme orateur éloquent, précepteur, conseiller à la cour impériale. Les deux chemins pris par ces deux contemporains illustrent les grandes différences entre la sagesse qui vient d’en haut, de Dieu, et celle qui provient de l’homme et de ses travaux.

Convaincus de ce qu’ils ont reçu comme enseignements, ces deux hommes ne se ménagent pas pour en être de dignes représentants. Saul va jusqu’à pourchasser les chrétiens, dans l’église naissante, les faisant mettre en prison ou même à mort (Act 8.3 ; 9.1). Rien ne semble l’arrêter dans son zèle, dans son désir d’être fidèle à ce qu’il tient pour la vérité — non pas que les principes, ordonnances et préceptes de la Torah, des prophètes et des psaumes, soient erronés mais il n’en saisit pas l’essence même. Sénèque, dont la renommée grandit à Rome, doit faire face aux jalousies qui prévalent à la cour impériale. Il n’est pas facile de vivre en tant que philosophe conséquent avec le message que l’on porte aux alentours du trône du pouvoir temporel.

Mais voilà que ces deux routes, semble-t-il toutes tracées, bifurquent et amorcent un virage inattendu. Saul est arrêté par Dieu à l’approche de la ville de Damas (Act 9). Par cette révélation divine, les écailles qui l’aveuglent tombent et il s’engage dès lors comme serviteur de Christ en laissant complètement tomber les honneurs et la reconnaissance qui auraient pu être siens. Quelques années plus tard, dans la cité romaine, à la suite de l’assassinat de l’empereur Caligula en 41, son successeur Claude exile Sénèque, le brillant orateur, en Corse, dans une retraite forcée loin des fastes du palais ; son éloignement durera huit années, bien longues pour cet homme de cour à la personnalité complexe, et conscient de ses contradictions.

Sénèque n’est pas le fondateur du stoïcisme, mais l’un de ces plus illustres porte-drapeaux, du moins quant à l’une de ses facettes. Ainsi, il ne cherche pas la souffrance pour l’endurer avec courage. Non, il fait tout pour l’éviter et si elle s’invite de force, alors il cherche dans la sagesse humaine les ressources pour pouvoir lui faire face, la surmonter et atteindre le repos de l’âme par un apprentissage du contrôle de lui-même. Sénèque croit en l’homme. Il parle comme si la source du mal n’est pas vraiment dans la nature humaine (au contraire de Saul, devenu l’apôtre Paul de Romains 7). Sénèque écrit sur le bonheur, l’idéal d’une vie qui vaut la peine d’être vécue, sur les attitudes à avoir devant la mort, face aux épreuves de l’existence. Cependant, ses conseils qui paraissent parfois bons, ne sont souvent que des maximes, des belles pensées dont les hommes aiment à se souvenir mais qui ne donnent aucune force en elles-mêmes pour traverser l’épreuve.

En 49, Sénèque est gracié et revient à Rome pour prendre la charge de précepteur auprès du fils de la nouvelle impératrice, Néron qui, sous son instigation, deviendra en 54, à l’âge de dix-sept ans, le nouvel empereur. Le philosophe est alors à l’apogée de sa carrière. Il est célèbre, riche, influent et ce jusqu’au sommet de l’empire.

Pendant ce temps, Paul, l’ancien pharisien aux intéressantes perspectives d’avenir, parcourt les routes de l’empire, et ce dans des conditions difficiles (2 Cor 11.23-28), sans notoriété officielle (2 Cor 6.9), sans biens terrestres tout en enrichissant les autres de la vraie grâce de Dieu (2 Cor 6.10). Cette vie peu enviable de l’extérieur est pourtant riche et extraordinaire quant à sa relation avec Dieu et aux fruits qui en découlent. S’il rencontre l’adversité, il ne regrette en rien son appel à servir Christ quand bien même cela le conduit devant les tribunaux, et notamment dans la ville de Corinthe, lorsqu’il comparaît à la demande des Juifs, devant le frère aîné de Sénèque qui répond au nom de Gallion, alors sénateur et proconsul d’Achaïe (Act 18.12-17).

En 60, comme prisonnier pour l’amour de Christ, Paul est incarcéré à Rome pour comparaître devant l’empereur en personne. Nous ne savons pas si Paul et Sénèque se sont rencontrés lors de ce séjour (voir encart), mais il est évident que Néron est complètement sorti du cadre de l’enseignement que son précepteur s’est efforcé de lui inculquer. En effet, Sénèque n’a pu, au fil des années, que constater la dérive de son ancien élève et son incapacité à contrôler ses excès grandissants et plus qu’inquiétants. À tel point qu’il a voulu se retirer de la cour, prendre de la distance, mais la permission de cette retraite lui fut refusée. Sénèque n’est pas un homme libre. Peut-être se déplace-t-il dans le palais et la ville sans être entravés par des liens au contraire de Paul (Phil 1.13), mais le seul homme libre des deux, affranchi du péché et des vanités de cette terre, c’est bien l’apôtre dont une des consolations est de savoir son disciple Timothée, son enfant quant à la foi, fidèle à l’enseignement qu’il lui a transmis.

Après la libération de Paul, Néron, orgueilleux et vaniteux, s’enfonce dans la mégalomanie. En 64, il fait arrêter et mettre à mort les chrétiens de la ville en les accusant de l’incendie qui a ravagé la cité. L’année suivante, un complot se fomente pour éliminer cet empereur cruel. La tentative échoue et Néron en profite pour se débarrasser de Sénèque en lui donnant l’ordre de mettre fin à ses jours, ce que ce dernier fait en s’ouvrant les veines. Triste fin que celle de cet homme ayant couru après les honneurs et les richesses temporelles tout en se faisant le porte-parole d’une certaine forme de sagesse humaine. Quelle doit être son amertume en quittant ainsi la scène poussé par la folie meurtrière de celui qu’il a instruit en vain dans les voies de la raison humaine ?

L’apôtre Paul, n’a pas été un orateur brillant et estimé (2 Cor 10.10), un homme de pouvoir. Il a plutôt choisi l’opprobre du Christ, l’estimant comme un plus grand trésor que tout ce qui est ici-bas (Phil 3.7-8). Il a combattu le bon combat et achève sa course terrestre avec l’approbation de Dieu (2 Tim 4.6-8) et l’assurance d’une vie éternelle en Christ.

« Cette parole est certaine et digne de toute acceptation ; car c’est pour cela que nous travaillons et que nous sommes dans l’opprobre, parce que nous espérons dans le Dieu vivant qui est le conservateur de tous les hommes, spécialement des fidèles. » (1 Tim 4.9-10)

Aujourd’hui les effets bénis de la vie et des travaux de l’apôtre sont manifestes, si bien qu’il est aisé de se dire qu’il a choisi la bonne voie. Mais à l’époque, à part lui et les chrétiens, combien auraient associé à son nom la mention d’une vie réussie ? Pourtant elle l’a bien été au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer, et pas seulement dans ses résultats posthumes. Pour qui suit fidèlement le Seigneur Jésus, il est une abondance de vie que le monde ne peut percevoir ni même soupçonner.

Voulez-vous réussir votre vie, plutôt que de réussir dans la vie ? Suivez donc l’exemple de l’apôtre Paul qui nous invite dans son sillage :

« Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ. » (1 Cor 11.1)

Qui est Sénèque ?

Sénèque est né à Cordoue (environ 4 apr. J.-C. jusqu’à 65). Précepteur de Néron dont il encourut la disgrâce, celui-ci lui ordonnant de s’ouvrir les veines. On a de lui des traités de philosophie morale inspirés de la doctrine stoïcienne et des tragédies (Médée, les Troyennes, Agamemnon, Phèdre). D’après le Larousse.

Paul et Sénèque se sont-ils rencontrés ?

Jérôme, Augustin, les Actes des Martyrs de Linus, parlent d’une correspondance qui aurait été échangée entre Paul et le philosophe, lors du séjour de l’apôtre à Rome. Ces lettres, qui ont été conservées, mais avec des recensions différentes, n’ont pas une grande portée. Sénèque loue Paul et sa doctrine, mais il lui recommande d’améliorer son style et il lui envoie un traité sur la valeur des mots. Paul lui recommande d’être attentif à son enseignement. C’est au quinzième siècle seulement que l’on a nié l’authenticité de ces lettres, et contesté que Sénèque fût devenu chrétien ; le séjour de Paul à Rome, ses rapports avec Gallion, frère de Sénèque, et les vagues analogies que l’on a cru trouver entre les maximes du philosophe et la doctrine de l’apôtre, ne constituent en effet pas une preuve suffisante (Jean-Augustin Bost, Dictionnaire d’Histoire Ecclésiastique, Librairie Fischbacher, Paris, 1884) – Nous pouvons ajouter que Paul, s’il a terminé sa course en martyr, n’aurait pas mis fin lui-même à ses jours, étant, comme ses épîtres nous l’enseignent, complètement entre les mains de Dieu tant pour sa vie que pour sa mort. De plus, pourquoi aurait-il donné un quelconque argument à la doctrine stoïcienne en échangeant par écrit à propos de celle-ci ? Au contraire, sous la direction du Saint Esprit, il nous met en garde contre la vacuité de la sagesse humaine (1 Cor 1.20 ; 2.5 ; 3.20).

1Le stoïcisme est une philosophie fondée par Zénon dans la Grèce antique qui prône la recherche du bonheur dans l’accomplissement de la vertu. L’homme, par ses efforts sur lui-même, par le moyen de la raison et de la sagesse humaine, par une vie en harmonie avec la nature, peut endurer et surmonter les difficultés de la vie, avec un degré plus ou moins élevé d’indifférence, et ce afin d’atteindre un état de félicité que les épreuves et limites de l’existence terrestre ne perturbent plus.


ou le secret de la consécration
Josué 1.1-15

Henri Lüscher est le cofondateur de Promesses. Retraité, il a été cadre commercial dans divers entreprises durant sa vie active. Depuis, il consacre tout son temps au Seigneur à travers Promesses et l’Église. Ancien dans une église évangélique à Vevey, il a toujours poursuivi l’enseignement de la saine doctrine, base indispensable pour mener une vie d’église, de couple et personnelle qui soit à la gloire de Dieu.

Appel et promesses de Dieu pour une nouvelle génération

Les 15 premiers versets du livre de Josué nous incitent à la réflexion et nous encouragent franchement dans nos profondes aspirations à plaire au Seigneur par une vie qui l’honore. Ce sont des leçons spirituelles et pratiques que Dieu nous adresse à travers cette touchante rencontre. Point n’est besoin de rappeler que tous ces récits divinement inspirés sont éminemment authentiques et ont été « écrits pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles.» (1 Cor 10.11)

Une leçon pour aujourd’hui ?

Moïse est mort. Le peuple est au bord du Jourdain et attend l’entrée dans le pays de la promesse. Il a passé 40 ans dans le désert à cause de son incrédulité. La première génération, à cause de sa désobéissance à Dieu, a dû finir sa course terrestre dans le désert. Une nouvelle génération se lève. Il lui faut donc un nouveau conducteur, un homme fidèle qui la fasse entrer en possession de son héritage.

Josué est là. Il a été préparé depuis longtemps à cette nouvelle mission. Il va maintenant devoir se consacrer au service auquel Dieu l’a appelé : conduire le peuple de l’autre côté du Jourdain, concrétiser le plan de conquête, et prendre possession du pays promis par Dieu, Canaan. Dieu décide de s’entretenir avec Josué. Dans cette communication divine directe, appel, exhortation et promesses sont réunis.

Verset 1

« Après la mort de Moïse, serviteur de l’Eternel, l’Eternel dit à Josué, fils de Noun, serviteur de Moïse… »
Moïse est appelé « serviteur de l’Éternel » et Josué « serviteur de Moïse ».

L’humilité était une des caractéristiques de ces deux éminents serviteurs du Seigneur. Jésus-Christ a repris ce thème en nous invitant à le servir humblement : « Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme rançon pour tous. » (Mat 20.26-27) L’esprit de service va à l’encontre de notre tendance naturelle. S’affirmer, et non pas s’effacer, est la devise de la société postmoderne.

La fidélité était une autre qualité de Moïse et de Josué. Cette qualité a été exaltée par le Seigneur : « Bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. » (Mat 25.21) Ce n’est pas dans la quantité de travail que l’on abat, mais dans sa qualité, que gît le secret du serviteur. « Être fidèle en peu de chose » vaut mieux que l’infidélité, l’activisme. Mais pas de nonchalance, ni de négligence non plus ! Car l’éternité démontrera la qualité de notre service.

Rappelons-nous que le seul modèle sans faille est Jésus, venu pour servir et donner sa vie comme prix de notre rachat, et pour nous libérer de l’esclavage du péché, de la puissance des ténèbres. L’obéissance fidèle du Seigneur nous a valu le salut, le pardon, la vie éternelle. Comme nous sommes incapables de nous sauver par nos propres œuvres, Jésus a consenti à accomplir l’œuvre de notre rédemption, nous ouvrant par là même la porte du bonheur éternel. « Servons donc le Seigneur en nouveauté de vie et non en vieillesse de lettre. » (Rom 7.6) Les vies de Moïse et de Josué étaient manifestement remplies du Seigneur : tous deux offrirent le témoignage de serviteurs de Dieu dignes de lui.

À l’instar des deux serviteurs Moïse et Josué, nous pouvons nous aussi pleinement réussir notre vie spirituelle, avec les hauts et les bas qu’elle réserve, en empruntant le chemin de l’humilité et de la fidélité à Jésus-Christ.

Les impératifs de la consécration

Dieu appelle maintenant Josué à remplacer Moïse. Quelle responsabilité va désormais reposer sur lui !

Aujourd’hui, qu’en est-il de la nouvelle génération, de la relève? Vous qui lisez ces lignes, entendez-vous l’appel du Seigneur à remplir les ministères restés vacants. Allez-vous engager le combat, vous tenir à la brèche, prendre clairement parti pour la cause de l’Evangile ? Entendez-vous en cet instant la voix du Seigneur qui désire vous parler ?

Verset 2a
« Moïse, mon serviteur, est mort ; maintenant lève-toi… »

Josué, pourtant déjà habitué à suivre l’Éternel à travers le désert, entend maintenant clairement l’ordre précis du Seigneur de conduire son peuple dans le pays de Canaan.

Tel est l’ordre que Dieu adresse à tout chrétien qui veut suivre le Seigneur. Que le croyant soit mortellement fatigué (1 Rois 19.5), qu’il attende les directives divines pour travailler à la construction de la maison de Dieu (1 Chron 22.16), qu’il languisse après la reconstruction de la maison de Dieu en ruine (Néh 2.18), qu’il soit rempli du désir bouillant de témoigner de son Dieu, mais encore très jeune, (Jér 1.17), l’ordre reste le même : « Lève-toi ! »

Combien de fois le Seigneur lui-même n’a-t-il pas adressé cet appel aux souffrants1 , à ceux qui sont assaillis par des tentations, par des épreuves diverses (Luc 22.46), ou par l’effroi (Mat 17.7) ? Au préalable, il avait appris à se lever lui-même de bon matin pour prier : « Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria. » (Marc 1.35) Pour nous, le secret d’une vie spirituelle abondante réside aussi dans nos entretiens matinaux avec Dieu (cf. Ps 57.8 : « Je m’éveillerai à l’aube du jour. ») C’est là que commence une journée au service de Christ (Rom 12.1-3).

Pour réussir notre vie avec Dieu, ne restons plus assis, mais levons-nous, marchons et bâtissons. Cette expression nous secoue et nous rappelle que nous avons un service à remplir pour le Seigneur.

Verset 2b
« Traverse le Jourdain que voici, toi et tout ce peuple »

Josué devait suivre l’ordre de l’Éternel en « passant le Jourdain » avec tout le peuple. Ce n’était pas une mince affaire face aux ennemis de l’autre côté du fleuve.

Pour le chrétien, le Jourdain est d’abord le symbole de sa mort avec Christ. « Considérez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » (Rom 6.11)

Après la sortie d’Egypte, la traversée de la Mer Rouge et celle du désert, il s’agissait pour Israël de prendre possession du pays de la promesse. Mais il fallait d’abord franchir le Jourdain. Ce passage obligé correspond pour nous à la prise de conscience de notre état de péché, de notre impuissance face au péché, et en même temps à notre appropriation par la foi de la grande réalité spirituelle que « notre vieil homme a été crucifié avec [Christ] » (Rom 6.6) et que nous devons marcher « en nouveauté de vie », comme « Christ qui est ressuscité » (v 4).

Le règne du péché appartient à notre ancien état : « J’ai été crucifié avec Christ, et si je vis, ce n’est plus moi qui vit, mais c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Gal 2.20) Le passage du Jourdain nous est indispensable pour planter nos pieds dans « le pays de Canaan », afin de le conquérir.

Paul s’est servi de l’exemple du peuple d’Israël et de sa traversée du désert (1 Cor 10.1-22) pour nous rappeler que Dieu permet des épreuves (tentations) afin que nous apprenions à nous connaître nous-mêmes, et à nous réfugier constamment dans le Seigneur, en marchant « en nouveauté de vie » (Rom 6.4). C’est un combat de tous les jours, mené par la foi.

Rappelons-nous que l’obstacle le plus sérieux dans le franchissement de « notre » Jourdain, c’est toujours notre propre « moi ». N’oublions jamais que nous devons effectuer quotidiennement cette traversée avec l’aide de Dieu : « Quiconque se livre au péché est esclave du péché », mais « si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8.34-35)

Le Jourdain devait être franchi avec tout le peuple de Dieu. Servir Dieu veut dire aussi amener d’autres personnes à Christ et avancer ensemble. Franchir le Jourdain avec notre Eglise locale. Ensemble nous devons réaliser cette descente dans le fleuve de la repentance et du renouveau en Christ.

Réussir notre vie avec Dieu, c’est franchir le Jourdain.

Verset 3

« Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l’ai dit à Moïse »<

Chaque mètre de ce nouveau pays devait être conquis par la foi sous le commandement de Josué. Le peuple devait avancer et prendre possession de la terre tenue par neuf nations incurablement plongées dans le paganisme et asservies à de faux dieux.

Pour nous, n’est-il pas merveilleux de savoir que Dieu nous a déjà tout acquis en Christ ? La victoire totale a été chèrement gagnée par notre bien-aimé Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A nous maintenant de fouler le sol des promesses, d’avancer de conquête en conquête par la foi.

Réussir notre vie avec Dieu, c’est aussi nous appuyer par la foi sur la victoire totale de Christ, car nous avons « tout pleinement en Lui. » (Col 2.10) Cela veut dire qu’en vertu de l’œuvre de la rédemption parfaite accomplie par Jésus-Christ à la croix et par sa résurrection, nous sommes « accomplis » en Lui, notre nouvelle nature y participant pleinement, quelles que soient les circonstances.

Versets 6, 7, 9
« Fortifie-toi et prends courage ! »

Josué et le peuple d’Israël avaient besoin de se fortifier et de prendre courage face à la multitude de leurs ennemis, et devant une rude tâche de conquête et d’installation sur de nouvelles terres.

Il en est de même aujourd’hui. Chaque vie vécue avec le Seigneur est une aventure de la foi qui demande des forces et du courage. Nombreuses sont les embûches et les adversités dans la voie de la conquête. Mais le Seigneur a dit à ses disciples : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16.33) Soyons rassurés, car aucun système dominant ou sous-jacent dans notre société postmoderne sans Dieu ne pourra nous vaincre. La vraie force se cache dans la conscience de notre faiblesse et dans nos cris à Dieu pour recevoir force, courage et audace en Christ2 .

Réussir notre vie avec Dieu, c’est prendre constamment courage en puisant dans la grâce de Dieu, qui veut suppléer à notre faiblesse et à notre indigence.

Versets 7, 8
« Médite ce livre de la loi jour et nuit, pour observer et mettre en pratique tout ce qui y est écrit. »

Josué devait puiser dans « la loi de l’Éternel » pour acquérir sagesse, discernement et réussite dans la conquête du pays au-delà du Jourdain. La négligence de la méditation des Paroles de l’Éternel aurait inéluctablement des conséquences fatales pour le peuple, comme le démontre, par exemple, le livre des Juges.

Pour le chrétien, « la loi de l’Eternel », c’est toute la Bible. Dieu s’est progressivement révélé à travers les écrivains divinement inspirés qui nous ont laissé 66 livres. Pour nous, comme pour Josué jadis, le secret de toute victoire gît dans la méditation du Pentateuque et de toute la Bible. Paul exhorte son jeune collaborateur à « s’appliquer à la lecture, à l’exhortation et à l’enseignement. » (1 Tim 4.13) Il devait puiser dans la Parole toute la sagesse, les directives, les instructions, les exhortations.

Les Ecritures saintes nous ont été données pour « nous rendre sages à salut par la foi en Jésus-Christ », et elles nous sont « utiles pour enseigner, convaincre, corriger, éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Tim 3.15-17)3

Toute la Bible est remplie d’exemples d’hommes et de femmes de Dieu qui, à travers la méditation et l’obéissance à Dieu, ont été richement bénis. Mais elle dépeint aussi tant d’hommes et de femmes divers – rois ou leaders religieux d’apparence pompeuse, qui ont terminé leur carrière terrestre en catastrophe à cause d’oreilles sourdes aux exhortations des Écritures.

Rappelons-nous que la Parole de Dieu est aussi « l’épée de l’Esprit » (Éph 6.16). Elle seule a la puissance de transformer un cœur, de faire ployer les genoux d’un chef d’état devant le Tout-Puissant, autant que ceux d’un être humain inconnu du monde mais connu et aimé de Dieu. Qu’en est-il de nos méditations quotidiennes? Ce sont d’elles que dépendent toute notre richesse et notre bonheur intérieurs.

Réussir notre vie avec Dieu, c’est puiser constamment nos ressources dans la Parole de Dieu.

Versets 14, 15
« Vous aiderez vos frères »

Les tribus de Ruben et de Gad ainsi que la demi-tribu de Manassé, ayant déjà reçu de Moïse un territoire en Transjordanie (v. 14), étaient dans l’obligation d’aider leurs frères dans la conquête de leur terre promise.

Dans l’Église de Christ, son Corps, nul ne travaille pour lui-même, pour son propre intérêt. Tout don, tout service est accompli en vue « de l’édification de l’Eglise » (1 Cor 14.26). Tout doit être fait dans cette perspective. Si nous négligeons ce point, nous privons nos frères de conquêtes précieuses, et nous devrons répondre un jour devant Dieu de ce qu’il nous avait confié. « Maintenant nous vivons pour Dieu. » (Rom 6.10-11) Or Dieu désire que tout se fasse pour l’encouragement et l’édification mutuels des membres du Corps de Christ (1 Cor 12 – 14). Notre vrai repos sera celui de nos frères et sœurs aidés selon nos divers dons (Jos 1.14-15). C’est le résumé du grand impératif : l’amour du prochain.

Réussir notre vie avec Dieu, c’est aider nos frères et sœurs dans le combat de la conquête des âmes pour Jésus-Christ, et de l’édification de l’Église de Christ.

Les promesses de Dieu

Nous rencontrons dans tout l’A.T. ce principe divin : quand Dieu ordonne, il donne aussi ; il équipe ses serviteurs en vue de l’accomplissement de leur tâche assignée. Dieu accompagne ses impératifs de ses promesses pour encourager ses serviteurs dans leur marche avec Lui.

« Tout lieu foulé par la plante de votre pied, je vous le donne » (v. 3)

L’appel de l’Éternel à la conquête de Canaan contient aussi des promesses pour encourager Josué à obéir à sa Parole. Il n’était pas facile d’avancer en terre ennemie, et il fallait les promesses divines pour cette conquête à l’ouest du Jourdain.

Pour nous aujourd’hui, il va sans dire que « pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en lui qu’est le oui. » (1 Cor 1.20) C’est donc par la foi seule que nous devons nous approprier les promesses de Dieu. Nous le faisons à l’instar de Josué qui a franchi le Jourdain pour prendre du terrain à l’ennemi. Nous pensons aussi au père de l’enfant possédé et délivré par Jésus qui s’écria : « Je crois! Viens au secours de mon incrédulité. » (Marc 9.21-24)

La foi n’a pas besoin de voir d’abord, car « heureux sont ceux qui croient sans voir » (Jean 20.29). Si nous marchons dans l’obéissance à sa Parole en mettant la plante de notre pied sur de nouveaux lieux de conquête, Dieu fera le reste4 .

Réussir notre vie avec Dieu, c’est nous saisir de ses promesses en avançant dans une totale confiance en Lui, car ce qu’Il a promis, il l’accomplira.

« Nul ne tiendra devant toi » (v. 5)

Pour conquérir le pays que Dieu leur avait promis, il fallait cette promesse forte à Josué. Pour lui et pour le peuple d’Israël, il était rassurant de se savoir soutenus directement par l’Éternel tout-puissant.

Quant à l’Église du Christ, elle possède cette affirmation de la bouche du Seigneur Jésus lui-même: « Je vous donne autorité5 … sur toute la puissance6 de l’ennemi. » (Luc 10.19) Ce droit à exercer l’autorité sur la force de l’ennemi nous a été donné en Christ. Or tout pouvoir7 , dans le ciel et sur la terre, a été donné à Christ (Matt 28.18). « Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable. » (1 Jean 3.8)

Ambassadeurs de Christ, nous pouvons être assurés que « nul ne tiendra devant nous », si nous restons cachés en Christ. Ce combat spirituel, décrit en Éph 6.10-20, consiste essentiellement en notre résistance à l’ennemi, à notre fermeté dans la foi, et à notre capacité à combattre par l’épée de l’Esprit, la Parole de Dieu. C’est le Christ qui s’occupera de la victoire, qui fera reculer Satan et ses cohortes.

Réussir notre vie avec Dieu, c’est résister à Satan, notre ennemi, et marcher sous l’autorité de Christ.

« Je serai avec toi » (v. 5, 9)

Josué avait besoin de cette certitude implantée dans son coeur : « L’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras », car les combats allaient être rudes pour conquérir le pays.

Il en est de même pour nous. La présence du Seigneur8 dans nos cœurs est une magnifique réalité. Les circonstances les plus défavorables et effrayantes en apparence sont des épreuves, des tests pour nous révéler sa présence constante : « Je serai avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mat 28.20) Le Père et le Fils ont envoyé l’Esprit, la troisième Personne de la Trinité, pour être avec nous et en nous éternellement (cf. Jean 14.16-17).

Et si Dieu est en nous par l’Esprit, « nous avons aussi tout pleinement en Lui, le chef de toute principauté et de tout pouvoir. » (Col 2.10) Que nous manque-t-il encore? Sommes-nous rassurés par cette réalité spirituelle immuable? Le Dieu de l’univers avec nous et en nous par Christ ! Avec lui, nous pouvons affronter par la foi les plus grands défis du monde.

Réussir notre vie avec Dieu, c’est marcher dans l’assurance de sa présence constante.

« Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » (v. 5)

Josué avait déjà fait l’expérience de la fidélité de Dieu à travers le désert. Maintenant il avait particulièrement besoin de cette promesse, en vue des affrontements avec les ennemis de l’Éternel.

Pour nous, l’auteur de l’Epître aux Hébreux reprend ce passage. Nous devons nous fortifier en Christ, ne pas nous épouvanter devant l’ennemi de nos âmes, devant les difficultés, les épreuves apparemment insurmontables, car il prend soin de nous en toutes choses. « C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien ; que peut me faire l’homme ? » (Héb 13.5-6) Dieu pourvoit à tous nos besoins, spirituels et matériels9 (Mat 6.19-21; 25-34; Phil 4.6-7; 11-13; 19; 1 Pi 5.7). Cette promesse adressée à Josué a été accomplie dans la vie de millions de croyants en Christ.

Réussir notre vie avec Dieu, c’est marcher dans la communion avec le Seigneur, dans l’assurance de sa sollicitude dans nos succès et nos échecs, car c’est Lui qui tient la barre de notre vie.

Conclusion

Au XXIe siècle, le défi lancé par Dieu à Josué reste actuel. L’Eglise de Christ est en constant mouvement. Il s’agit de prendre possession de nouvelles terres arrachées à notre ennemi, Satan. Suivons les impératifs du Seigneur et saisissons-nous de ses promesses. A nous de nous lever et de conquérir le pays de la promesse. A Dieu de nous en accorder la possession durable.

Désirons-nous réussir notre vie avec Dieu ? Alors lâchons notre ancienne vie et laissons-nous saisir par Jésus-Christ, notre Sauveur et Seigneur, prenons sa main. Ce sera une nouvelle vie passionnante, avec Lui et en Lui !

1(Matt 9.5 ; Luc 5.23; Marc 2.9 ; Mat 9.6 ; Marc 2.11 ; Luc 5.24 ; Luc 17.14 ; 17.19 ; Jean 5.8)
22 Cor 12.9-11: « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. »
3Le Psaume 1, par exemple, est un appel au choix à faire entre le bonheur, la conquête, la réussite dans la voie des Ecritures, ou alors la ruine sur la voie de l’incrédulité.
4Abraham ne sachant pas où aller, suivit l’appel de Dieu (Héb 11.8-10). Tous les héros d’Hébreux 11 nous servent aussi d’exemples pour avancer sur la route de la foi, souvent pleine d’inconnues.
5« exousia », traduit par autorité, pouvoir ; Mat 9.8 ; Marc 3.15 ; Apoc 9.10
6 « dynamis », traduit par puissance ; Mat 22.29 ; Rom 1.16 ; 15.13 ; actes de puissance ou miracle ; Mat 7.22 ; Act 8.13
7« exousia »
8« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14.23) ; « Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Col 1.27)
9Ps 37.25 : « J’ai été jeune, et je suis vieux ; je n’ai jamais vu le juste abandonné, ni sa semence cherchant du pain ; il use de grâce tout le jour, il prête et sa semence sera en bénédiction. »

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Depuis le XXe siècle et plus encore aujourd’hui, le monde entier est bombardé partout par ce qu’il est convenu d’appeler l’évangile de prospérité. Selon cet évangile, un enfant de Dieu ne doit pas être pauvre ou souffrir. Une fois qu’une personne a accepté Christ, elle a trouvé la panacée à tous les maux de ce monde terrestre. Il semble clair que c’est le corollaire religieux de la lutte contre la pauvreté séculière. La question est de savoir si c’est bien cela que la Parole de Dieu nous offre. Sinon, que doit être la position du vrai chrétien vis-à-vis de cet évangile de prospérité ?

Les manifestations de l’évangile de prospérité – deux facettes : biens matériels et santé

Cet évangile se caractérise de deux manières. D’un côté, le chrétien doit posséder des richesses financières et matérielles qui sont, au dire des défenseurs de cet évangile, un signe de la bénédiction de Dieu. Ainsi, un chrétien qui manque d’argent ou de biens matériels est considéré comme placé sous la malédiction de Dieu. Les adeptes de cet évangile recherchent des postes à grande responsabilité dans les lieux de service. Celui qui n’accède pas à ces postes à responsabilité n’est pas content de son sort. Alors il doit consulter son pasteur, son apôtre ou son prophète pour faire confession de péchés qui se cacheraient dans sa vie et adresser des prières à Dieu.

D’un autre côté, le chrétien doit être en bonne santé et ne pas souffrir de persécution ou de quelque problème que ce soit. D’où les prières de guérison et de délivrance organisées publiquement à même les carrefours des routes de nos villes et villages. Chaque difficulté dans la vie du chrétien est perçue comme un mauvais sort ou un démon lancé par notre adversaire le diable. Le chrétien doit donc ainsi se soumettre à la cure d’âme de ces leaders qui ont le prétendu don de guérison, de miracle ou de prophétie.

Les arguments « bibliques » de l’évangile de prospérité

Rien en réalité ne se passe sans la Bible. Tout le monde se base sur la Parole de Dieu, y compris notre adversaire le diable (Mat 4.6). Ainsi, les défenseurs de l’évangile de prospérité ne manquent ni de versets bibliques, ni d’esquisses théologiques.

Parmi les versets souvent cités par ceux qui défendent l’évangile de prospérité, citons Jean 10.10 où Jésus dit qu’il est venu pour que ses brebis aient la vie en abondance. Ou encore, Jésus s’est fait pauvre afin que nous devenions riches (2 Cor 8.9). L’apôtre Jean semble donner une bonne base à cet évangile de prospérité quand il souhaite que nous prospérions à tous égards (3 Jean 2). Ce n’est pas seulement le Nouveau Testament qui dirige la pensée de l’évangile de prospérité, mais aussi l’Ancien Testament qui vient fort bien à la rescousse. Ainsi, les prédications dominicales font régulièrement appel à Proverbes 3.7-10 et Malachie 3.8-10.

Sur le plan théologique, l’évangile de prospérité impose le concept de la dîme pour les serviteurs de Dieu, alors qu’il a de la peine à expliquer aux chrétiens les principes d’offrande, de secours, et de collecte pour les démunis (Act 11.29 ; 1 Cor 16.1 ; 2 Cor 8-9). En outre, l’évangile de prospérité prétend que Dieu n’est pas pauvre. La terre et tout ce qu’elle renferme est à Dieu. Par conséquent, ses enfants ne doivent ni souffrir ni être pauvres.

En apparence, ces arguments paraissent convaincants. Et même, ils séduisent beaucoup de chrétiens. Mais en réalité, est-ce là le pur enseignement de la Parole de Dieu ? Le véritable chrétien doit savoir que le problème n’est pas de trouver les versets bibliques pour appuyer une doctrine, mais plutôt de savoir les interpréter dans leur contexte. Nous pensons donc que la Bible au lieu d’enseigner l’évangile de prospérité, enseigne plutôt l’Evangile du salut.

L’Evangile du salut

Ce que Dieu promet dans son plan scripturaire, c’est le pardon de nos péchés et la vie éternelle qui est la connaissance de Dieu (Jean 17.3) et la communion avec Dieu. C’est dans ce cadre que l’homme trouve la vraie prospérité et le vrai bonheur. C’est pourquoi il est dit dans Proverbes 28.13 que « celui qui cache ses transgressions ne prospère point ». L’étude du mot « prospérer » dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament, montre que les termes hébreux et grecs veulent dire « réussir, faire des progrès, être heureux ». La prospérité biblique se situe après le salut en Christ, et consiste à faire des progrès dans la vie chrétienne. C’est ainsi que réussissaient Daniel et ses trois compagnons dans l’Empire babylonien (Dan 3.30 ; 6.28). C’est ce succès et ces progrès dans la vie chrétienne que l’apôtre Jean souhaite pour nous (3 Jean 2). D’ailleurs Jésus déclare que la vie d’un homme ne dépend pas de la valeur de ses biens, fût-il dans l’abondance (Luc 12.15).

Par l’Evangile du salut, Dieu promet de subvenir à nos besoins et de nous secourir dans les détresses. Cela sous-entend que le chrétien peut être dans les besoins et dans les difficultés (Ps 46.2 ; 50.15 ; Phil 4.6 ; Héb 4.16).

Les arguments bibliques de l’Evangile du salut

Nous pensons que les arguments avancés par la théorie de l’évangile de prospérité sont mal interprétés. Nous allons simplement citer un certain nombre de versets qui montrent la vraie position du chrétien dans ce monde. Selon l’Evangile du salut, le chrétien est appelé à entrer dans le royaume de Dieu par les tribulations (Act 14.22), et à passer par des épreuves pour que sa foi soit affinée (Jac 1.2-4 ; 1 Pi 1.6-7). Dans la deuxième lettre de Paul à Timothée, chaque chapitre mentionne au moins une fois un terme relatif à la souffrance. Le Seigneur a pris soin d’indiquer aux apôtres, et donc à nous-mêmes, qu’il y aurait des tribulations dans le monde (Jean 16.33).

Par ailleurs, Dieu nous corrige lorsque nous avons péché (Héb 12.5-6) et nous met à l’épreuve. L’Eglise de Dieu aura toujours en son sein, des riches (1 Tim 6.17) et des pauvres (Jac 2.5 ; 1 Cor 1.26). La souffrance et les maladies ne cesseront qu’après la résurrection des morts et dans la Nouvelle Jérusalem (1 Cor 15.54-55 ; Apoc 21.4).

La solution biblique : le contentement

Pendant sa vie chrétienne, l’enfant de Dieu connaîtra des temps difficiles et des temps généreux. De ce fait, l’Evangile du salut nous donne la solution du contentement (Phil 4.11-12 ; 1 Tim 6.6 ; Héb 13.5). C’est intéressant que le grand apôtre Paul ait appris à vivre dans l’abondance et dans la disette. La piété n’est pas une source de gain ; « c’est en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement, car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter ». Ceux qui s’attachent à l’évangile de prospérité et non à celui du salut, ont une grande leçon à apprendre de ce passage de 1 Timothée 6.6-19. Désirons-nous, nous aussi, adopter cette attitude spirituelle du contentement ?

Écrit par


in Mémoriam
Henri Lüscher, co-fondateur de Promesses.

Un des fidèles collaborateurs de notre revue, Jean-Pierre Schneider, a été appelé auprès du Seigneur le 8 octobre 2007 à l’âge de 86 ans. Devenu aveugle et très peu mobile, il avait pu recevoir des soins adéquats dans un établissement médico-social. Bien entouré de sa famille, il s‘est endormi paisiblement.

Notre frère fut rédacteur principal de la revue Promesses de 1984 à 1993. Notre revue a pu particulièrement bénéficier de ses talents et de son don d’enseignement. De nombreux articles furent rédigés par lui. Il traduisit également quelques livres et collabora notamment à la traduction du Commentaire biblique N.T. du disciple de W. MacDonald.

Jean-Pierre Schneider, né en 1921, a fait toutes ses études en Suisse allemande. De parents croyants, il a pu bénéficier très tôt d’une éducation chrétienne et de l’amour pour Dieu et pour sa Parole. En 1947, il se marie avec Ruth Freymond, et ensemble, ils sont envoyés par la Mission de Bâle au Cameroun ex-britannique dans la région de Bali, vers Bamenda, pour fonder une école chrétienne, le « Basel Mission College — B.M.C ». Deux filles et un garçon naissent au Cameroun, mais leur fils meurt très tôt En 1956, ils quittent le Cameroun pour la Suisse.

En Suisse, il enseigne une année dans un collège à Vevey, puis la famille s’établit définitivement à Sainte-Croix, où notre frère sera professeur d’anglais et d’allemand au collège secondaire. En Suisse, Ruth donne encore naissance à un garçon et une fille. Fragile de santé, son épouse Ruth décède en juin 1972, emportée par une occlusion intestinale.

En mai 1973, il se remarie avec Lydia Meier qui l’assistera fidèlement dans ses nombreux travaux, l’entourant de sa douceur et créant ainsi un climat d’accueil chaleureux.

Dès 1979, il travaille avec la Mission Evangélique Braille et produit des cassettes de lecture biblique quotidienne pour les malvoyants et aveugles, ministère qu’il a fidèlement maintenu jusqu’à la fin.

Jean-Pierre Schneider était un frère droit, refusant tout compromis. Homme au caractère trempé, passionné et d’une consécration totale à Christ, il poursuivit une ligne biblique claire et sans équivoque. Il avait en lui ce format du vrai « schoolmaster », nous prodiguant ainsi ses leçons de vie. Tant lui que son épouse Lydia étaient profondément attachants. Ils priaient beaucoup pour les leurs, et ceux et celles que Dieu leur avait mis sur le cœur. Ils avaient tous deux un cœur large et généreux.

Atteinte d’un cancer généralisé, sa chère épouse Lydia le précéda de quelques semaines dans la gloire. Nous aimerions rendre hommage à nos bien-aimés pour leur fidélité à la Bible et pour leur ministère en faveur de Promesses. Nous avons reçu de nombreux témoignages de reconnaissance de lecteurs bénis à travers les écrits de Jean-Pierre Schneider. Nous présentons aux familles de Jean-Pierre Schneider toute notre affection et notre reconnaissance à Dieu de nous les avoir prêtés.

Henri Lüscher, co-fondateur de Promesses.

Écrit par


« Il te couvrira de tes plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes.
Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.
Tu ne craindras ni les frayeurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour »
Ps 91.4

La 40e année d’existence de Promesses touche à sa fin et nos cœurs sont remplis de reconnaissance envers le Seigneur. Au cours de toutes ces années, nous avons fait l’expérience de ses interventions providentielles surprenantes. Quel bonheur d’œuvrer sous les ailes protectrices du Dieu Tout-Puissant.

L’année 2007 a été exceptionnelle. Nous avons imprimé 28’400 exemplaires, dont 21’000 sont partis en Afrique francophone, 5’300 en Europe, 700 dans d’autres pays ; 1400 ont été utilisés pour la promotion de la revue. Nous avons touché 39 pays : 25 en Afrique, 6 en Europe, 4 dans les 2 Amériques et 4 dans d’autres continents. Notre double objectif d’édifier les lecteurs d’Europe et d’Afrique par les mêmes articles se confirme. L’Afrique avance à pas de géants avec la jeune génération de chrétiens évangéliques qui se lève. La soif de Dieu et de sa Parole est intense, mais la pauvreté reste un grand obstacle à l’acquisition de Bibles et de littérature biblique. Beaucoup luttent pour leur survie et celle de leurs familles. Hommage aux nombreux lecteurs africains qui, malgré ces difficultés, persévèrent dans la foi et dans leur marche avec le Seigneur !

Des églises, des instituts théologiques, des centres bibliques, des responsables d’églises et des pasteurs de plus en plus nombreux souhaitent recevoir Promesses. Dans certaines régions, notre revue est la seule littérature dont ils disposent pour progresser dans l’édification et dans la formation biblique. Nous recevons des témoignages poignants.

D’autre part, la responsabilisation de nos lecteurs africains nous semble une bonne option, car les charges de transport atteignent presque 50 % du coût total, de sorte que nous sommes parfois contraints d’annuler des envois non payants. La contribution annuelle de 2 USD ou de 1000 francs CFA est aussi approuvée et souhaitée par nos représentants des divers pays d’Afrique. Le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Centrafrique, le Gabon, le Tchad, le Togo et la Zambie ont maintenant un réseau Promesses avec leurs représentants respectifs, et, en République Démocratique du Congo, les Centres Bibliques des grandes villes du pays assurent la vente directe.

Le site www.promesses.org progresse et les visites quotidiennes sont d’environ 80. Quant à la correspondance, elle est en augmentation, et de plus en plus de questions théologiques et éthiques nous sont posées, auxquelles il est répondu. D’autre part, le nombre d’articles demandés et envoyés par e-mail est en augmentation, et nos archives informatiques de textes sur des thèmes bibliques et éthiques s’étoffent. Chaque année les structures de communication par Internet s’améliorent dans les pays d’Afrique, ce qui facilite la communication.

Un très grand merci à vous tous, chers lecteurs, pour votre confiance. Nous aimerions spécialement exprimer notre reconnaissance à nos donateurs réguliers et ponctuels grâce auxquels il nous a été possible d’aller au-delà de ce que nous osions penser en 2007. Cela nous émeut de voir combien vous avez honoré notre travail basé sur le bénévolat.

Merci aussi pour vos prières, dont nous avons grandement besoin pour accomplir la tâche que Dieu nous a confiée.
Pour les lecteurs de France, de Belgique et de Suisse, vous trouverez désormais la date d’échéance de votre abonnement sur le porte-adresse.

Pour les lecteurs d’Afrique, nous vous renvoyons à la rubrique « Abonnements ». Vous devez impérativement renouveler votre abonnement, sinon votre adresse sera rayée du fichier. Si vous ne pouvez pas payer, merci de nous écrire pour nous en informer.

Merci aussi de nous communiquer immédiatement tout changement de nom ou d’adresse, ceci pour éviter des frais inutiles par des « retours à l’expéditeur » et l’annulation de votre adresse. Veuillez nous signaler aussi l’arrivée d’enveloppes de colis déchirées ou abîmées. Si les numéros ne vous arrivent pas ou trop en retard, merci de nous en aviser.

Nous avons à cœur de continuer à vous offrir une revue de qualité et solidement ancrée dans la Parole de Dieu, à la fois riche en substance et d’un accès de lecture agréable.

Au seuil de cette nouvelle année 2008, l’équipe de rédaction de Promesses vous adresse de tout cœur ses vœux de bénédiction. Le temps presse ! Jésus va bientôt revenir ! Alors travaillons « de mieux en mieux » et avec passion pour notre bien-aimé Sauveur et Seigneur.

Avec nos messages chaleureux et fraternels en Christ,

Pour l’équipe de rédaction : Henri Lüscher

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Comment Daniel est devenu ce qu’il a été

 

Olivier Bangerter est marié, jeune père d’un petit garçon. Il travaille depuis 2001 dans une organisation humanitaire et avait été responsable des Groupes Bibliques Universitaires pour la Suisse romande durant 7 années.

« Réussir sa vie » est une expression qu’on entend beaucoup. À partir de l’exemple du prophète Daniel, nous allons examiner quatre clés pour atteindre le succès, et nous garderons la définition du succès pour notre conclusion. Cet homme a été un grand prophète mais aussi un premier ministre qui a survécu à plusieurs rois et royaumes en gardant sa position. Il est difficile d’imaginer mieux comme succès.

Avant de nous lancer dans la description de quatre éléments déterminants chez Daniel, il nous faut faire une remarque : le destin et le succès des grands hommes de la Bible n’a pas dépendu de leur situation de départ. Moïse bénéficiait d’une position de départ enviable (familier du pharaon) avant de se retrouver dans la peau d’un meurtrier en cavale, début assez peu enviable pour celui que Dieu allait choisir pour délivrer son peuple d’Egypte. Au contraire, Néhémie a fait de grandes choses avec une position de départ très privilégiée (familier du roi). Quant à lui, David a commencé petit et fini tout en haut. Les circonstances de départ ne sont pas des éléments qui déterminent le succès dans la Bible, et il n’y a aucune raison de croire qu’elles le soient pour nous. Les seules questions pertinentes sont celles des clés du succès, et de sa définition.

Daniel commence en étant jeune, beau, intelligent et noble ; le monde aurait tendance à penser que c’est un bon départ, mais pour Daniel, c’est la recette pour le désastre, pour la déportation. Et la ville où il est déporté contre son gré n’est pas un centre de villégiature ; Babylone est le centre d’un empire qui pratique la guerre à grande échelle, sans égard pour ses voisins ou pour le droit international de son époque, faisant de leur propre force un dieu (Hab 1.6-11). Babylone est aussi le centre d’un empire païen, avec un grand nombre de dieux divers auxquels on rend un culte (Jér 50.38). À l’occasion, on adore même le roi (Dan 6.8). En plus de l’idolâtrie, les démons sont considérés comme la racine de la plupart des maux, et les Babyloniens mettent beaucoup d’effort à concilier leurs grâces. Il n’est donc pas surprenant que, dans cette ville, il n’y ait aucune distinction entre savoir naturel et savoir surnaturel. Ainsi, médecine et exorcisme, politique et divination, astronomie et astrologie (És 47.13) sont liés et la magie a une grande importance (És 47.9,12). Dans cette ville, on ne fait rien sans elle, ce qui explique que l’école du roi dont parle le chapitre 1 soit à la fois une école de magie et d’administration. Ce mélange des genres va poser des problèmes réguliers à Daniel et à ses amis (cf. Daniel 3, p. ex.). Quel chrétien aimerait avoir un rôle dans un endroit si corrompu ? « Dieu, s’il te plaît, pas ça, c’est trop dur. » Mais Dieu appelle chacun de nous à le servir là où nous sommes. Il peut nous envoyer à un autre endroit demain, mais c’est notre rôle de le servir ici aujourd’hui. Il n’y a aucune activité dans notre vie qui ne puisse pas être à sa gloire : « Dans tout ce que vous pouvez dire ou faire, agissez au nom du Seigneur Jésus, en remerciant Dieu le Père par lui. » (Col 3.17)

L’intégrité (Daniel 1.8-20)

Arrivé à Babylone, Daniel est promis à un bel avenir, si seulement il abandonne sa culture : il doit devenir Babylonien et on ne lui laisse pas le choix, allant jusqu’à changer son nom. Il est déraciné et sait qu’il ne reviendra jamais. Va-t-il se fondre dans la masse pour compenser son déracinement par la réussite sociale ? Non, Daniel prend la ferme résolution de ne pas se souiller (Dan 1,8). Son but n’est pas de monter le plus haut possible dans l’administration babylonienne, à n’importe quel prix, mais de rester fidèle à Dieu. C’est une leçon pour les chrétiens d’aujourd’hui : nous avons le choix entre mettre Dieu en premier, quitte à résister à la culture ambiante, ou nous laisser assimiler. A côté de Daniel et de ses trois amis, il y a eu d’autres jeunes juifs déportés dans cette école. D’autres ont « coulé » mais ces quatre-là ont décidé de ne pas nager avec le courant. Ces quatre ont refusé d’être des thermomètres du milieu ambiant : ils se sont intégrés dans cette culture, sans renier le fait que Dieu est leur Seigneur avant toute autre chose. C’est facile à dire, plus difficile à faire. Mais c’est à ça que Dieu nous appelle, dans la culture où nous sommes, que nous y soyons nés ou pas. Nous ne devons pas être des loups voulant être le chef de meute, mais nous ne devons pas plus être des moutons, faisant écho en bêlant à ce que dit le reste du troupeau. Avant de faire n’importe quoi, cherchons à garder notre intégrité.

Daniel prend la ferme résolution de ne pas se souiller. Ce verset est la clé de tout le chapitre, et peut-être de tout le livre de Daniel, bien plus que d’autres versets que nous considérerions comme plus spirituels. Mais avant de l’examiner, arrêtons-nous à ce que Daniel accepte : il ne met pas bêtement les pieds au mur, mais il a une attitude positive face à la culture locale. Pour servir Dieu, il sait qu’il devra montrer qu’il est prêt à cela. Il accepte de s’intégrer dans la culture en apprenant la langue et la littérature. Il accepte de mener ses études pour acquérir des capacités valorisées par le roi. Même si l’école est aussi une école de magie, il arrive à la suivre sans se mettre Dieu à dos, au contraire. Il est possible en tant que chrétien de suivre son exemple et de devenir bons dans notre domaine sans se compromettre. Ce n’est pas facile, mais c’est possible. J’aimerais vous faire remarquer l’expression « ferme résolution » : ce n’est pas juste une idée passagère, Daniel est prêt à mettre sa position et sa vie même en danger. C’est une démarche d’homme solide, qui sait ce qu’il veut et est prêt à payer le prix pour ; il ne s’est pas simplement levé à un appel sous le coup de l’émotion mais il a mis toute sa personne dans sa décision, et il s’y tiendra. Prendre une ferme résolution est un défi difficile pour nous qui vivons dans un monde où la souplesse et le changement sont plus que valorisés. Mais il n’y a pas de chemin qui évite ce passage difficile, si nous voulons des vies réussies.

Si Daniel refuse la nourriture, et pas le reste, c’est parce qu’elle est liée au culte des idoles ; tous les autres « affrontements » dans le livre de Daniel ont aussi pour objet l’idolâtrie (en particulier, ch. 3 et 6). Si Daniel acceptait cette nourriture, provenant certainement de sacrifices, il devenait complice de l’idolâtrie. Ce premier compromis aurait pu le compromettre pour de bon. Le fait qu’il cherche à éviter un affrontement direct avec l’intendant n’est pas un signe de lâcheté, mais un signe d’intelligence. Daniel garde les conflits pour les situations où ils seront inévitables. Nous aussi, efforçons-nous de vivre en paix avec tous, pour autant que cela dépende de nous (et ce n’est pas simple, car nous sommes tous des pécheurs). Voyant la résolution de Daniel, Dieu va bénir cette attitude, car c’est celle qu’il attend de ses enfants. Il donne à Daniel et à ses amis la réussite scolaire que d’autres ont cherché en se compromettant ! L’apport de Dieu a plus que compensé les domaines où il a fallu s’opposer à des gens bien en place, il a donné dix fois plus de sagesse et des capacités extraordinaires en prime.

Dans certains cas, garder notre intégrité peut signifier des moments très « chauds », comme pour les amis de Daniel quand ils refusent d’adorer l’idole du roi (Dan 3.13-18), ou un danger sauvage comme pour Daniel quand le roi interdit tous pour prier un autre dieu que lui-même (6.6-10). Et pour Étienne (Act 7), garder son intégrité a signifié la mort. Mais il n’y a aucun succès sans intégrité.

La prière (Daniel 2.18 et 6.10-11)

Devant un danger imminent d’exécution, Daniel demande à ses amis « de supplier le Dieu des cieux que, dans sa grâce, il leur révèle ce secret » [le rêve du roi] (2.18). Pendant la nuit, le mystère sera révélé à Daniel dans une vision. La prière, ici en communauté, est une autre des clés du succès de Daniel. Il n’y a aucune manière d’avoir le succès sans ce dialogue avec Dieu. Et il n’y a aucune vraie prière sans connaissance de Dieu ; quand Daniel commence à prier, il a presque promis au roi qu’il pourrait expliquer son rêve. Il sait que Dieu peut agir et indiquer des secrets. Il sait que Dieu répond à ses serviteurs et que son Dieu peut révéler des secrets aux hommes, ce que les dieux de Babylone ne peuvent pas faire (2.11). Il sait que son Dieu est puissant et il demande que cette puissance soit démontrée.

Connaissons-nous un tel Dieu quand nous prions ? Ou comptons-nous sur nos propres capacités, même dans des situations désespérées ? Une des questions qui reviennent toujours dans mon esprit est liée aux livres chrétiens. On y trouve beaucoup de recettes dites « chrétiennes » pour tout, de l’évangélisation à la réussite d’un mariage, en passant par le jardinage ! D’abord décider a, puis lire le livre b, et après avoir dit la phrase c, le résultat d viendra à coup sûr. Quelques livres prétendent même donner la recette d’une prière qui sera exaucée à tous les coups. Mais où Dieu est-il là-dedans ? Si Dieu n’est pas présent et actif, nos recettes seront bien faibles pour répondre à nos défis. Daniel n’a aucun plan B ; si Dieu ne répond pas, il n’y a aucune porte de sortie. C’est d’autant plus une raison de prier, puis de louer Dieu quand il a répondu (2.19). La prière, ce n’est pas que demander, c’est aussi remercier ! Plus loin, il est dit que « trois fois par jour, Daniel se mettait à genoux pour prier et louer son Dieu » (6.10). C’est un exemple que je n’ai réussi à suivre que lorsque je vivais à côté d’une mosquée : l’appel à la prière m’appelant à… prier. Il ne faut pas chercher dans ce verset une prescription légale, trois fois et pas une de moins ou de plus, à genoux et la fenêtre ouverte. Le défi de Daniel est d’être régulier dans la prière, même quand cela devient dangereux, et même quand nos multiples activités nous laissent peu de temps. De nombreux parents de jeunes enfants pourraient nous dire qu’il est difficile de se concentrer pour prier quand le bébé a crié toute la nuit et qu’on n’a que cinq minutes pour le changer avant de devoir prendre un train !

La Bible (Daniel 9.2)

« La première année de son règne, moi, Daniel, je considérais dans les livres le nombre des années que l’Éternel avait indiqué au prophète Jérémie, et pendant lesquelles Jérusalem devait rester en ruine, c’est-à-dire soixante-dix ans.

» Notre conception « naturelle » du prophète est celle d’une personne qui n’a guère besoin de lire la Bible1, car il/elle a un accès à la parole de Dieu par Dieu lui-même. C’est une conception erronée, et Daniel nous le prouve ; loin de se considérer au-dessus de la lecture et de la méditation de ce qui constituait pour lui la Bible , il s’y applique sur la durée (de nombreuses années sont déjà passées depuis qu’il est arrivé à Babylone), avec assiduité et dans l’intention d’en apprendre quelque chose. La révélation que Dieu lui donne dans le chapitre 9 est basée sur celle qui avait déjà été donnée à Jérémie.

Ce verset n’est pas dans le livre de Daniel par hasard : l’exemple d’un si grand prophète qui considère nécessaire de lire la Bible et de l’étudier renferme aussi un défi pour nous. Il ne s’agit pas seulement de lire ce livre en entier une fois (l’avez-vous fait ?), mais de continuellement se laisser enseigner par le Saint Esprit au travers de ces pages, et de recevoir humblement la portion de révélation qu’il veut nous donner ce jour-là. Si Daniel a estimé important de le faire, nous serions ridicules de négliger cette source. En effet, sans Bible, il n’y a aucune position ferme, mais seulement des opinions qui évoluent au gré des idées de la société. Si, en tant que chrétiens, nous nous mettons à adopter les idées du monde ambiant, nous serons systématiquement en retard ; les idées vont et viennent dans ce monde et beaucoup de ce qui semblait si important il y a 10 ou 15 ans a été oublié. Seule la Bible peut former votre pensée et votre vie d’une manière qui plaise à Dieu, vous permettant de dire la vérité éternelle de Dieu dans des termes contemporains.

Dieu qui réside en Daniel (Daniel 5.10-11)

Un soir, le roi avait passablement bu et a décidé d’utiliser les ustensiles venant du Temple de Jérusalem pour continuer la beuverie, une manière peu subtile d’humilier ce dieu de Jérusalem et de proclamer la supériorité des siens. La bonne humeur de tous s’efface très vite lorsqu’apparaît une main qui écrit des mots incompréhensibles sur le mur. Le roi est terrifié, ce qui semble être la réaction la plus intelligente en pareille situation.

« Quand la reine-mère fut informée de ce qui troublait le roi et ses hauts dignitaires, elle pénétra dans la salle du festin. Elle prit la parole et dit : Que le roi vive éternellement ! Ne te laisse pas terrifier par tes pensées et que ton visage ne pâlisse pas ainsi ! Il y a, dans ton royaume, un homme en qui réside l’esprit des dieux saints ; du temps de ton père, on trouva en lui une clairvoyance, une intelligence et une sagesse pareilles à la sagesse des dieux, aussi le roi Nabuchodonosor, ton père, l’a-t-il établi chef des mages, des magiciens, des astrologues et des devins.

» La reine-mère a une théologie lamentable ! Elle parle de quelque chose qu’elle ne comprend pas. Elle doit avoir vaguement entendu dire que les Hébreux emploient un nom au pluriel pour appeler Dieu et que ces dieux sont appelés aussi saints; elle suppose donc que Daniel est un païen comme tous les autres, elle comprise. Mais derrière la confusion théologique, il y a quelque chose de stupéfiant. La reine voit la puissance de Dieu sur Daniel ; qu’elle n’ait pas les bons mots pour la décrire ne signifie pas qu’elle est aveugle. Dieu habite en Daniel de telle manière que, pour ceux qui l’entourent, il ne fait aucun doute que Dieu est derrière son serviteur. Si Dieu lui-même n’est pas présent en nous, le succès va nous échapper. Et c’est une chose à laquelle nous ne pouvons rien faire : il est impossible d’inciter Dieu à demeurer en nous. Soit nous acceptons le salut qu’il nous propose à ses conditions, soit nous n’aurons jamais Dieu en nous.

Toutes les autres clefs sont inutiles sans action de Dieu lui-même. Si Dieu ne lui avait pas révélé le rêve du roi, Daniel serait mort, point final. Si Dieu n’avait pas bien disposé l’intendant, Daniel aurait risqué sa tête aussi. Si Dieu n’est pas présent, garder notre intégrité signifiera devenir des fanatiques coincés, prier signifiera se créer l’impression que Dieu nous écoute et lire la Bible se transformera en activité culturelle avec des pensées positives. Il ne peut y avoir aucun succès sans intervention directe de l’Esprit du Dieu saint.

Comment définir le succès ?

Le succès de Daniel était un succès impressionnant à nos yeux. Et ces clés d’intégrité, de prière, de l’Écriture et de la présence de Dieu ont été essentielles pour le réaliser. Elles sont faciles à expliquer, et demandent surtout à être mises en œuvre. Mais s’arrêter à Daniel nous donnerait une fausse image du succès : la réussite professionnelle, ou familiale, ou artistique n’est pas le succès auquel les êtres humains sont appelés. La meilleure définition de ce dernier se trouve dans une autre partie de la Bible, la lettre aux Hébreux.

« Que dirai-je encore ? Le temps me manquerait si je voulais parler en détail de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes. Grâce à la foi, ils ont conquis des royaumes, exercé la justice, obtenu la réalisation de promesses, fermé la gueule des lions. Ils ont éteint des feux violents, échappé au tranchant de l’épée. Ils ont été remplis de force alors qu’ils étaient faibles. Ils se sont montrés vaillants dans les batailles, ils ont mis en fuite des armées ennemies ; des femmes ont vu leurs morts ressusciter pour leur être rendus. D’autres, en revanche, ont été torturés ; ils ont refusé d’être délivrés, afin d’obtenir ce qui est meilleur: la résurrection. D’autres encore ont enduré les moqueries, le fouet, ainsi que les chaînes et la prison. Certains ont été tués à coups de pierres, d’autres ont été torturés, sciés en deux ou mis à mort par l’épée. D’autres ont mené une vie errante, vêtus de peaux de moutons ou de chèvres, dénués de tout, persécutés et maltraités, eux dont le monde n’était pas digne. Ils ont erré dans les déserts et sur les montagnes, vivant dans les cavernes et les antres de la terre. Dieu a approuvé tous ces gens à cause de leur foi, et pourtant, aucun d’eux n’a reçu ce qu’il leur avait promis. C’est que Dieu avait prévu quelque chose de meilleur pour nous : ils ne devaient donc pas parvenir sans nous à la perfection. » (Héb 11,32-40)

Remarquons que le succès est défini comme la victoire et la force, mais aussi comme la mort et la torture. Le succès, c’est quand Dieu peut dire de vous « le monde n’est pas digne de toi ». Et Dieu nous a fait à ce sujet de plus grandes promesses qu’aux grands héros de la foi. Les clés que nous avons découvertes dans le livre de Daniel vous garantissent ce succès-là ; elles ne garantissent pas l’autre, ni même une vie bien tranquille. Pour cela, il n’y a ni clé, ni garantie…

Toutes les citations de cet article proviennent de la Bible en français courant.

  1. C’est à dire les livres de l’AT déjà écrits à cette époque et en circulation

Pourquoi certains chrétiens ont-ils une vie en apparence facile, sans épreuves, alors que d’autres accumulent les contretemps, les « coups du sort », les difficultés ? Cette question lancinante ne manque pas de surgir lorsque nous apprenons la nouvelle « tuile » qui arrive à tel de nos frères dans la foi, déjà largement éprouvé.

A cette interrogation, les trois premiers amis de Job avaient une réponse simpliste : si Job, autrefois si béni, subissait catastrophe sur catastrophe, c’est tout simplement parce qu’il y avait un péché caché dans sa vie. Job lui-même s’interrogeait sur les raisons de sa situation. C’est d’une logique imparable : si l’on est fidèle, on aura une vie facile, sans épreuve ; si l’on se détourne de Dieu, on connaîtra des circonstances douloureuses. Il est même relativement facile de trouver des textes bibliques à l’appui d’un tel raisonnement, comme celui-ci : « Tout ira bien pour ceux qui craignent Dieu » (Ecc 8.12)1.

Le psalmiste Asaph s’était heurté à la même difficulté. Il s’étonnait de la prospérité des méchants, alors que lui-même était éprouvé (Ps 73.3,12,13,16). Plus tard, il a compris qu’il ne fallait pas juger de la situation sur le court terme, mais en prenant en compte la destinée éternelle de chacun.

On peut aussi se poser la question inverse : pourquoi certains chrétiens sont-ils durement persécutés, alors que d’autres jouissent d’une grande tranquillité, protégés par des lois favorables ? Paul ne dit-il pourtant pas que « tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Tim 3.12) ? Cela signifie-t-il, par exemple, que nous, chrétiens occidentaux, ne sommes pas fidèles ?

Un des textes les plus éclairants sur ce sujet difficile se trouve à la fin du chapitre 11 de l’épître aux Hébreux. Après avoir analysé rapidement cette portion, nous prendrons deux illustrations dans l’A.T. et deux dans le N.T. avant de livrer quelques pistes de réflexion.

Deux catégories de héros

L’auteur de l’épître aux Hébreux brosse au ch. 11 un panorama grandiose de la vie de la foi, à travers des héros de Dieu, afin d’encourager ses destinataires. Mais, après avoir évoqué des grands hommes (et femmes) de foi du Pentateuque et du livre de Josué (Abel, Hénoc, Noé, Abraham, Sara, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Rahab, v. 4-31), la place lui manque pour développer son sujet. Aussi se contente-t-il de donner une liste rapide de six personnages fameux des Juges et du livre de Samuel ; puis, après avoir mentionné globalement les prophètes, il dresse une liste d’actions d’éclat : vaincre des rois, fermer la gueule des lions, guérir de graves maladies, gagner des batailles (v. 33-35a)… Quels héros ! Quels exploits ! Et, immédiatement, plusieurs récits de grands hommes de l’A.T. nous reviennent en mémoire : les trois jeunes hébreux dans la fournaise, Daniel dans la fosse aux lions, Elie échappant à l’épée de Jézabel, Ezéchias guéri de sa maladie, Elisée ressuscitant le fils de la Sunamite…

Mais l’auteur continue en donnant une seconde liste, beaucoup plus surprenante (v. 35b-38) : des hommes et des femmes torturés, errants, égorgés, lapidés, emprisonnés… Que viennent faire dans ce contexte, ceux qu’on appellerait volontiers aujourd’hui des « loosers » ?

Pourtant, selon Dieu, ces derniers sont, tout autant que les premiers, des héros de la foi. Le terme grec utilisé pour « d’autres » est précis : ce sont des personnes de la même nature, sans différence qualitative avec les premières2 . Vainqueurs et vaincus, ils ont tous « reçu un témoignage par le moyen de la foi » (v. 39). Un Esaïe, mort scié en deux dans un tronc d’arbre, selon la tradition juive, un Michée souffleté pour être resté fidèle (1 Rois 22), un Zacharie lapidé sous Joas (2 Chr 24), de nombreux Juifs fidèles sous Antiochus Epiphane dont les épreuves sont rapportées dans les livres apocryphes des Maccabées, sont tout aussi dignes de figurer dans ce panthéon de la foi. La foi ne se caractérise ni par le fait d’échapper au tranchant de l’épée (v. 34), ni par le fait de mourir sous une épée (v. 37) : elle est avant tout l’attitude du cœur qui se confie en Dieu, dans les jours de succès comme de défaite apparente.

Deux exemples de l’A.T.

Pour préciser ce paradoxe, prenons deux hommes fidèles de l’A.T., en partie contemporains, Daniel et Jérémie :

Daniel a été un homme particulièrement béni. Déporté dans le premier groupe amené par Nebucadnetsar en Babylonie, il y prospère jusqu’à devenir une sorte de Premier ministre. Il est d’une santé étonnante ; il reçoit de la part de Dieu une sagesse extraordinaire ; il est capable d’interpréter des songes et des messages difficiles ; ses interprétations, pourtant parfois dures, sont bien acceptées des monarques qu’il sert ; il va même jusqu’à « fermer la gueule des lions ». Assurément, il a une place de premier choix dans la liste des héros.
Jérémie, au contraire, accumule les épreuves. Son message n’est pas reçu ; il est l’objet de complots ; il fait plusieurs séjours en prison ; à peine achevé, le manuscrit de ses oracles est détruit. Pour lui, point de palais somptueux, point de mets raffinés, mais la boue infâme de la citerne de la cour de la prison (Jér 38.6).

Cela voudrait-il dire que Daniel était plus fidèle à son Dieu que Jérémie ? Rien dans l’Ecriture ne permet d’étayer semblable supposition. Ces deux serviteurs, chacun à sa place, là où Dieu avait jugé bon de les mettre, sont restés fidèles, pieux et consacrés. Que ce soit dans l’opulence de la cour du plus grand monarque de l’époque ou dans l’humiliation de la prison d’une ville assiégée, ils ont servi Dieu, conformément à ce qu’il demandait d’eux. Persécuté et rejeté comme Jérémie ou préservé et honoré comme Daniel, ils sont tous les deux des héros de la foi que la Parole de Dieu se plaît à honorer.

Deux exemples du N.T.

Un récit du livre des Actes ne manque pas de nous intriguer : « Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l’église, et il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. » (Act 12.1-3) Mais, miraculeusement, Pierre est délivré de prison par un ange et échappe au sort de son co-disciple Jacques.

Etrange différence, alors que le parcours des deux hommes avait été jusque-là très parallèle : tous deux faisaient partie des disciples de la première heure, ayant été appelés alors qu’ils pêchaient en mer de Galilée. Tous deux avaient partagé des moments uniques avec le Seigneur Jésus, dans la chambre de la fille de Jaïrus, sur la montagne de la transfiguration ou au jardin de Gethsémané3 . Alors pourquoi Jacques doit-il mourir si jeune ? Ses expériences particulières avec Jésus n’auraient-elles pas été utiles à l’Eglise ? A quoi bon ce martyre ?

L’un d’eux était-il plus fidèle que l’autre ? Si c’était le cas, le choix se porterait plutôt sur Jacques. Si le Seigneur a dû parfois le reprendre (Luc 9.55 ; Marc 10.38), c’est en tout cas moins souvent que Pierre. De plus, Jacques a abandonné Jésus à Gethsémané, comme tous les autres disciples, mais il n’a pas renié ouvertement son Seigneur comme Pierre l’a fait à trois reprises. Sachons-nous incliner devant la souveraineté de Dieu.

Des applications pour nous

1. Ne pas juger nos frères selon leur succès apparent : Nous sommes souvent prompts à jauger la qualité de la vie chrétienne (la nôtre ou celle de nos frères et sœurs) à l’aune du succès : tel croyant a été guéri d’un cancer a priori incurable ; tel autre a été le moyen de dizaines de conversions ; un autre voit ses affaires prospérer… C’est normal : n’est-il pas écrit : « Le juste prospérera » (Es 3.10) ? Et pour nous, que nous le reconnaissions ou pas, le « bien » se mesure d’abord dans cette vie.

Dieu, dans sa providence, n’a pas promis de garantir les siens contre les malheurs que connaissent tous les hommes ; bien au contraire, il annonce plutôt des souffrances particulières pour ses fidèles (Act 14.22). La Bible annonce davantage pour aujourd’hui l’échec que la réussite. Perdre avec Dieu (du moins à l’estimation de l’homme) est un succès bien plus éclatant de la foi que de gagner, même avec lui. En effet, le vainqueur d’aujourd’hui n’a-t-il pas déjà une partie de sa récompense ici-bas ?

2. Rechercher une « meilleure résurrection » : Parmi les « héros malheureux » d’Hébreux 11, certains n’ont pas accepté la délivrance « afin d’obtenir une meilleure résurrection » (v. 35b). Il est parfois possible d’atténuer, voire de changer, des circonstances adverses en acceptant des compromis. C’est ce que les inquisiteurs proposaient autrefois aux croyants fidèles. Mais ceux qui ont refusé d’être délivrés du bûcher ou des galères auront une part spéciale dans la résurrection : les portes du « royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » leur seront plus largement ouvertes (2 Pi 1.11). Dans ce sens, leur résurrection sera « meilleure »4 que celle qu’ils auraient connue s’ils avaient cédé.

Nous aussi, même si nous ne sommes pas placés devant des choix aussi radicaux, refusons le chemin de la facilité et ayons devant nous la récompense éternelle que le Seigneur promet aux vainqueurs qui persévèrent jusqu’au bout, malgré les difficultés.

3. Penser à la joie commune qui est devant : L’auteur de l’épître aux Hébreux termine son développement en affirmant que tous, héros vainqueurs ou héros vaincus, n’ont pas « obtenu ce qui était promis » (v. 39b) et ne sont pas parvenus à la perfection. Jésus, celui qui nous trace le chemin vers la gloire, lui, y est arrivé (12.1-3).

Aussi, quand parfois nous avons l’impression d’aller de revers en déconvenues, ne perdons pas courage : la perfection est devant nous et le Seigneur sera glorifié un jour dans la vie de tels « héros ».

1L’examen précis du contexte de ces versets permet souvent d’en préciser la portée et limite l’apparente contradiction avec d’autres textes. Par exemple, pour ce verset-ci, le début du verset indique bien qu’un pécheur peut faire le mal cent fois tout en prolongeant ses jours.
2Le grec dispose en effet de deux termes traduits indistinctement en français par « autres » : allos indique une distinction numérique d’objets de même caractère, tandis que heteros indique généralement une distinction générique, de nature (cf. W.E. Vine, Complete expository dictionary of Old and New Testament words, p. 451). On peut illustrer ce distinguo par l’exemple suivant : si à la question : « Voulez-vous encore une boisson ? », je réponds : « J’en voudrais bien une autre (allos) », cela signifie que je veux un deuxième verre de la même boisson ; sinon, « J’en voudrais bien une autre (heteros) », cela signifie que je veux changer de boisson.
3Il existe peut-être une quatrième situation qui a rapproché ces deux disciples. Paul mentionne en 1 Cor 15 deux apparitions particulières de Christ ressuscité à Céphas (i.e. Pierre) et à Jacques. L’identification de ce dernier n’est pas sûre, mais il n’est pas impossible qu’il s’agisse du frère de Jean. Jésus l’aurait rencontré spécifiquement, peut-être pour le préparer à son martyre.
4« Meilleur » est un terme caractéristique de l’épître aux Hébreux. D’un point de vue dispensationaliste, la période chrétienne introduit dans un nouvel ordre, meilleur que celui de la loi. Plus généralement, cette lettre indique que le « meilleur » n’est pas encore pleinement arrivé et reste devant nous. C’est ce côté que présente particulièrement la dernière

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Réussir sa vie ! Voilà un objectif commun à tous les humains. Gaby Stanger a mis 18 mois pour passer du stade de joueuse de handball d’un club régional à celle de vedette de l’équipe nationale junior d’Allemagne. Elle avait ainsi atteint son but. Mais à l’âge de 20 ans, tout a basculé : elle a dû subir quatre interventions chirurgicales en peu de temps. De vedette naissante, elle est passée au statut d’anonyme : plus personne ne s’intéressait à elle. Les questions ont alors fusé : que valait-elle en dehors de ses performances sportives ? Quel était le sens de sa vie en dehors du sport ? En évoquant ces questions avec différentes personnes, dont plusieurs joueuses de handball, elle s’est intéressée à Jésus-Christ. En lisant la Bible, elle dit avoir pris conscience d’une chose essentielle : « Dieu avait pour ma vie une intention beaucoup plus élevée que la mienne, qui était de devenir une vedette de handball. Il n’exigeait pas de performances exceptionnelles, mais souhaitait que je lui confie ma vie. » Elle ajoute : « A quoi me servirait-il de réussir tous mes objectifs sportifs si, en même temps, je me trouvais les mains vides à la fin ? »

Si, pour Gaby Stanger, la réussite de sa vie passait par l’atteinte d’objectifs sportifs élevés, pour d’autres elle se caractérise par le nombre de voyages accomplis, la grosseur du compte en banque ou l’acquisition d’un logement. Plus rares sont ceux qui définissent la réussite par une vie de famille harmonieuse. Encore moins nombreux sont ceux qui estiment que la spiritualité, plus précisément une vie centrée sur Christ, puisse être la clé d’une vie heureuse et épanouie.

Josué (H. Luscher), Daniel (O. Bangerter) et les héros d’Hébreux 11 (J. Prohin) nous donneront des pistes sur ce qu’est une vie réussie d’un point de vue biblique. Chacun aura l’occasion de réfléchir pour voir si sa conception d’une vie réussie correspond à la vision biblique en la matière. Avec Paul et Sénèque, S. Théret nous présentera deux trajectoires bien différentes. S. Mvondo nous rappellera le contenu du véritable Evangile, bien loin d’un évangile de prospérité prêché ici et là.

La Bible nous amène à réfléchir aux objectifs que nous poursuivons de notre vivant : « Quel profit y aura-t-il pour un homme s’il gagne le monde entier, et fait la perte de son âme ? Ou que donnera un homme en échange de son âme ? » (Mat 16.26).


Amasser, empiler, entasser, engranger
Un homme en connaissait le parfum délétère.
Cet homme était avare, et triste passager
D’un navire chargé des produits de la terre.

L’horizon finissait avant que commençât
Le ciel. La mort vint mettre un terme à son doux rêve.
Cet homme avait marché tel un riche forçat,
Mais pauvre quant à Dieu, sans racine ni sève.

Nus nous avons laissé le ventre maternel,
Nus, tout nus, nous quittons notre éphémère histoire.
Que sert-il de gagner un monde temporel,
Lorsque Dieu nous invite à partager sa gloire ?

Ce poème est tiré du recueil de poèmes « Vous verrez le ciel ouvert » édité par la Maison de la Bible