PROMESSES

NDLR : L’auteur insiste sur notre responsabilité à faire fructifier notre salut, sans toutefois remettre en cause l’unique source de ce salut obtenue par grâce, Dieu. La mise en page de cet article a été remaniée pour correspondre aux critères typographiques de la revue.

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Gal 6.7-9).

Introduction : une loi universelle

Dieu nous exhorte, par amour, à faire preuve de discernement. Il utilise pour cela une loi déjà employée (Job 4.8 ; Pr 22.8 ; Osée 8.7) : si nous semons du blé, ne nous attendons pas à récolter des tomates ! En réalité, les enjeux sont spirituels et s’appliquent aussi bien à la famille qu’à la société ou l’Église : les attitudes et habitudes charnelles et tous les mauvais choix nous corrompent. Au contraire, une saine semence spirituelle mènera à une saine récolte spirituelle éternelle. Ne semons pas des épines et des chardons, nous marcherions dessus tout au long de notre vie présente et pendant toute l’éternité. Quel avertissement solennel : ce que je vivrai plus tard, et même après la mort, dépend de mes choix présents (Rom. 2.4-11) !

1. « Ne vous y trompez pas » !

a) D’où viennent les erreurs ?

– De l’extérieur : traditions humaines, mauvais esprits, hommes bien ou mal intentionnés. Comme les Galates, nous sommes « empêchés d’obéir à la vérité » (5.7) car bien des questions « fascinantes » (3.1) envahissent nos discussions. Tel un ange de lumière, Satan nous induit en erreur, exploitant la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (1 Jean 2.16). Il inspire aussi ces docteurs qui ont séduit nos frères de Galatie : « Ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance » (2 Tim 3.5). Ils rabaissent les exigences de Dieu au sujet de la repentance, de la foi, de la fidélité, de l’obéissance, de la sanctification et introduisent un « culte volontaire et d’humilité », « des bonnes ouvres », etc. Dieu nous met en garde, apprenons à l’écouter : « Que personne ne vous séduise par de vains discours. » (Éph 5.6 ; cf. 1 Jean 3.7 ;1 Cor 15.33).

– Du dedans : « Si quelqu’un pense être quelque chose, alors qu’il n’est rien, il s’abuse lui-même. » (Gal 6.3) « Pratiquez la parole et ne l’écoutez pas seulement, en vous abusant par de faux raisonnements. » (Jac 1.22, cf. v. 26 ; Apoc 3.17). « Le cour est tortueux par-dessus tout et il est méchant. Qui peut le connaître ? » (Jér 17.9) Combien de résolutions prises avec fermeté n’ont même pas résisté une journée (Pr 28.26) ! Le cour nous trompe car il ne sait pas tout, car il ne cesse de convoiter, et parce qu’il refuse de purifier sa conscience (1 Tim 1.19).

b) L’importance de nos choix

– Même ponctuels, ils déterminent nos progrès dans le temps et pour l’éternité : « Garde ton cour plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » (Pr 4.23). Impossible d’influencer la trajectoire de la balle après avoir tiré ! De même, nous ne modifierons pas la moisson semée. Nous n’échapperons pas aux conséquences, quoiqu’on essaie de faire (Jér 2.35-36). Grâce à Dieu, le choix le plus décisif pour notre éternité s’offre au plus vil des incroyants jusqu’à la fin : l’infâme malfaiteur à la croix est devenu un être spirituel parce que son cour a rejeté ce qu’il était et compris ce qu’il devait être. Humblement, il a reçu de Dieu la révélation de Jésus et de son destin. Se tournant vers son Sauveur, il a demandé sa miséricorde. Il est passé des ténèbres à la lumière et de la mort à la vie (Luc 23.39-43). Il n’y a aucun progrès sans un bon choix et une décision de cour. ?

– Même anodins, ils ont des conséquences : « Un peu de folie l’emporte sur la sagesse et sur la gloire. » (Ecc 10.1b) Combien de paroles prononcées à la légère nous reviendront au jour du jugement (Mat 12.36) ? Nos yeux convoitent et nous oublions que nous péchons en le faisant (1 Jean 2.16), par négligence ou par résistance au péché. Une brèche dans la coque peut couler le navire. Un fil ténu peut constituer un lien très fort quand il est enroulé plusieurs fois autour du corps : la répétition de petits péchés apparemment insignifiants finit par nous asservir et par dévorer notre vie spirituelle. Chaque mot, pensée, acte, apparemment temporaire peut avoir des répercussions éternelles. Il nous reviendra de la manière dont il aura été semé. Même nos discussions sont enregistrées et nous les entendrons encore rejouer quand nous nous trouverons devant Dieu (Mal 3.16) !

– Même limités, leurs conséquences sont illimitées. Comme une petite graine donne un immense arbre, une action ponctuelle peut provoquer de grands et durables résultats. dans le bien comme dans le mal. Un verre de trop peut faire toute la différence sur la route, mais un choix selon Dieu bénira sans conteste votre vie et celle d’autres personnes : « L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cour. » (1Sam. 16.7). Les bons choix sont la source de notre bonheur !

– Même pris dans l’ignorance, ils ne nous innocentent pas : « Telle voie paraît droite devant un homme, mais à la fin, c’est la voie de la mort. » (Pr 14.12). J’ai beau plaider ignorer que ma graine était infectée, le résultat ne changera pas. De même, mon ignorance au sujet du péché que je commets ne me décharge pas de la culpabilité et ne me délivre pas de ses conséquences (Lév 5.17-19 ; Nom 15.24-30 ; Ecc. 5.6) ! .

Que semons-nous ?

Quel genre de graine semé-je par mon comportement ? Suis-je égoïste ou généreux ? Autoritaire ou conciliant ? Décourageant ou encourageant ? Méchant, amer, et agaçant, ou bon, courtois et apaisant ? Travaillé-je de manière diligente ou négligente ? « Maudit soit celui qui fait avec négligence l’ouvre de l’Éternel » (Jér. 48.10). Suis-je motivé par le regard des hommes ou par la crainte du Seigneur (Gal 1.10) ?

Mon temps de loisirs n’est pas non plus la porte ouverte aux plaisanteries vaines ou qui polluent l’esprit, aux lectures douteuses. Mon « oui » est-il « oui » et mon « non » est-il « non » ? Mes paroles sont-elles accompagnées de grâce et assaisonnées de sel ou de mensonges et d’exagérations ? M’arrive-t-il de penser une chose, d’en dire une autre et d’en faire encore une autre ? Suis-je un homme de parole (Mat 25.23) ?

Utilisé-je la Bible à ma convenance ? À des questions directes qui me coince, répondé-je comme craignant Dieu ou comme un diplomate craignant la confrontation, me réfugiant sous des excuses comme dans l’expression : « Vous ne connaissez pas mon cour » ? Bien sûr, seul Dieu connaît notre cour, mais nos prochains voient nos fruits ! Comment jugeons-nous et mesurons-nous les autres? Où est notre trésor et où sont concentrées nos pensées toute la journée (Mat 6.21) ? Nous repentons-nous sincèrement, et avons-nous placé toute notre confiance en Jésus-Christ ?

– Semer pour sa chair : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Rom 8.13). Semer pour la chair, ce n’est pas seulement commettre des péchés flagrants. Je peux faire le bien tout étant hypocrite. Je peux tomber dans un activisme fiévreux, même religieux, sans jamais consulter Dieu. Bref, sème dans la chair celui qui vit et travaille pour lui-même et non pour Dieu !

– Semer pour l’Esprit, c’est veiller et prendre plaisir aux choses de l’Esprit. Le v. 9 promet une moisson de bénédictions à celui qui croit aux paroles de Dieu, qui se repent en faisant deuil pour ses péchés, les confessant, les rejetant, se consacrant à Dieu, et qui garde diligemment une bonne conscience. Semer dans l’Esprit, c’est marcher avec abnégation avec son Sauveur et maître et travailler en sa faveur.

Quel homme peut semer pour l’Esprit ?

Il faut être né de Dieu et avoir renoncé à tout pour Dieu. Veiller sur la pureté de son cour et de sa conscience. Le croyant qui les néglige annule les effets de sa piété. Il attriste ou éteint l’Esprit Saint (Éph 4.30-31 ; 1 Thes 5.19). Il raidit son cou devant les reproches (Act 7.51). Pour son malheur, il se fait une spécialité de trouver un alibi pour dissimuler sa culpabilité : « Je ne savais pas », « C’est votre faute », « Vous ne connaissez pas mon cour », etc. Dieu ni personne ne peut attendre quoi que ce soit de celui qui s’invente des excuses.

Comptons sur la grâce de Dieu, non sur nos efforts ! Résistons « jusqu’au sang » s’il le faut contre le péché (Héb 12.4) et contre Satan. Le péché cesse d’être un style de vie pour le croyant né de Dieu « parce que la semence de Dieu demeure en lui » (1 Jean 3.9).

3. Comment semons-nous ?

L’ensemencement spirituel est fait avec des larmes et selon la justice : « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants d’allégresse. Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes. » (Ps 126.5-6) Ne comptons pas grandir en Christ sans nous immerger de manière sérieuse dans sa Parole (Col 3.16). N’espérons pas être renouvelés sans nous offrir entièrement comme sacrifice vivant (Rom 12.1-2).

N’oublions pas de témoigner de Christ. N’espérons pas un témoignage efficace sans mettre notre vie en ordre (Mat 5.19). Méfions-nous du temps excessif consacré à de vaines activités (télévision, etc.), de notre avarice, de nos compromis devant le péché ou devant notre manière parfois intéressée ou minimaliste d’interpréter la Bible. Et que vaut ma piété si je refuse de me réconcilier avec mon frère (Mat 5.24) ? Un cour orgueilleux ne moissonne pas la grâce (Jac 4.6) ; constamment infidèle et résistant aux réprimandes de Dieu, peut-il avoir l’Esprit du Christ (Pr 1.23) ? La persévérance du croyant le sauvera et lui donnera accès aux promesses de Dieu (Mat 24.13 ; Héb 10.36).

4. Le temps de la récolte : corruption ou vie éternelle

Dans la Bible, la « corruption » se reporte fondamentalement à la condamnation éternelle. D’autres corruptions existent cependant telles que la tristesse, l’agitation et la confusion, le découragement et les soucis qui dévorent l’âme, les maladies psychologiques dues aux désirs débridés ou à l’orgueil, la peur, la frustration, etc. Celui dont le cour sera motivé par l’égo recevra son plein de corruption au jour du jugement (És 17.10-11 ; Ag 1.5-9).

Quant à l’expression « la vie éternelle », la Bible dit : « Dites que le juste prospérera, car il jouira du fruit de ses ouvres. » (És 3.10) Le fruit de l’homme est manifesté par la formation de son caractère et de son utilité aux autres. De plus, le juste ne récoltera pas dans l’âge à venir le fruit de ses péchés parce que Christ l’a récolté sur la croix pour le compte du croyant. Si notre communion avec Dieu et avec les autres croyants est une source de joie, tout imparfaite qu’elle soit aujourd’hui, combien plus le bonheur et la prospérité dans l’âge à venir quand il sera cohéritier avec Christ et sera comme lui ! Incroyable mais vrai ! Dieu récompensera notre honnêteté et notre fidélité avec la monnaie du pays céleste.

Conclusion

Ne méprisons pas notre éternité pour de la boue, comme Ésaü a vendu son droit d’aînesse pour une bouchée de plaisir (Phil 3.8 ; Héb 12.16) : « Et si vous invoquez comme Père celui qui, sans considération de personnes, juge chacun selon ses ouvres, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour (sur terre). » (1 Pi 1.17).

Dieu n’est pas seulement sévère mais il est aussi miséricordieux (Job 11.6). Chacun de nous rendra compte de ce qu’il aura semé. Ceux qui auront trouvé refuge sous la grâce de Christ seront pardonnés ! Il jettera tous leurs péchés dans les mers profondes de l’oubli.

C’est Christ qui a moissonné sur la croix et à travers la croix le fruit de tout notre ensemencement coupable. Par conséquent : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur » dans sa présence (Act 3.19-20). Dieu nous réveillera et restaurera les années mangées par l’ennemi (Joël 2.25) ou par nos propres folies.

« L’Éternel agrée ceux qui le craignent, ceux qui s’attendent à sa bienveillance. » (Ps 147.11). Il aura de la pitié parce qu’il y prend plaisir ! « Oui, le bonheur et la grâce nous accompagneront tous les jours de notre vie, et nous habiterons dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de nos jours. » (Ps 23.6). Amen !

Écrit par


Sébastien Théret, Frédéric Mondin

« Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. » (Gal 5.14-15)

Nos frères galates se comparaient, se défiant ou se jalousant tour à tour (5.26). Empêtrés dans les méandres charnels de leur fausse spiritualité, ils se détournaient de la grâce de Christ (5.4) pour ne plus adorer Dieu, mais leur propre ego : « Ce n’est que de l’orgueil que vient la querelle » (Pr 13.10a ; cf. Pr 28.25).

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13.34). Quel paradoxe : Jésus commande l’amour alors qu’il va subir le calvaire de la croix à cause de la dureté des hommes !

Il nous le répète aujourd’hui : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13.35). Les querelles ne viennent pas de cours purifiés par Christ. Pire, elles ternissent tragiquement l’éclat de grâce de notre témoignage chrétien.

Un enfant de Dieu irrité mesure rarement la gravité de ses propos ou de ses actes. Les Galates en arrivaient à « se mordre » : ils laissaient des traces tenaces de férocité dans leurs relations ! La morsure inocule alors son poison dans l’Église. La discorde répand son venin jusqu’à causer de durables divisions entre amis : « Un frère offensé est plus difficile à gagner qu’une ville forte, et les querelles sont comme les verrous d’un palais. » (Pr 18.19) Combien d’efforts patients pour conquérir une ville forte ou briser un verrou royal ?. Combien de temps pour guérir une amitié brisée ? Combien d’années pour défendre un christianisme discrédité par le péché d’un chrétien ? Combien de siècles pour reconquérir le renom de Christ perdu par de meurtrières querelles de religion ?

Opposons à la colère qui monte notre identité en Christ. « L’homme violent excite la querelle, mais celui qui est lent à la colère apaise la dispute. » (Pr 15.18) Le violent est dominé par sa nature pécheresse (la chair), mais celui qui est lent à la colère reflète le caractère et la justice de Dieu (Ex 34.6). « Ainsi, mes frères bien-aimés, que tout homme soit […] lent à la colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. » (Jac 1.19-20)

Les Douze ont côtoyé trois années le meilleur maître, mais ils passent leur temps à se comparer (Marc 9.33-34). La nuit où il sera livré en sacrifice, le Seigneur a besoin de leur soutien. Il vient d’instaurer la cène, moment poignant. Mais ils se mettent encore à se quereller « pour savoir lequel d’entre eux serait estimé le plus grand. » (Luc 22.24)

Que fait Jésus ? Bon, doux et bienveillant, le plus grand maître que la terre ait jamais porté leur enseigne patiemment les valeurs de son royaume. Non pas celles de la soif de pouvoir, mais celles de l’amour qui s’abaisse jusqu’à prendre la dernière place pour élever son prochain (Luc 22.25-27).

Les Douze, les Galates, de grands serviteurs dans l’histoire, ont tous été tentés de se comparer, de se « battre » pour être reconnus comme le plus important, le plus pieux, le plus fidèle, le plus près du Seigneur et de la vérité. La piété de ces hommes s’est subtilement séparée de Christ (5.4) pour tendre vers un légalisme caché. Celle où ils croient pouvoir jauger leur spiritualité – et celle des autres ! – sur des critères tout humains : rites, paroles, actes « convenables ». La réponse de Christ ne change pas : « Demeurez en moi » et vous porterez le fruit de la seule spiritualité vraiment vivante (Jean 15.4 ; Ps 37.4).

Le modèle d’humilité laissé par Christ à ses disciples (Jean 13 ; Marc 10.45) nous place devant un choix : l’amour qui édifie (1 Cor 13.5) ou le choc des volontés (1 Timothée 1.4 ; 6.4-5 ; 2 Tim 2.14 ; Tite 3.9). Servir ses propres intérêts, c’est arroser le terrain fertile aux vaines disputes qui perdent les hommes (1 Cor 10.24 ; Phil 2.21). Les talents gâchés ne font pas avancer le Royaume (Mat 25.24-29).

Les querelles sont un fruit de la chair (Gal 5.20), et ceux qui s’y engagent sont disqualifiés par Dieu pour enseigner (1 Tim 3.3). Les charnels marchent à la manière de ce monde où la jalousie et ses mesquineries sont monnaie courante (1 Cor 3.3 ; Jac 3.14,16). Or, ce qui nous est demandé, c’est d’être doux et honnêtes, non pas laxistes quant au mal, mais fuyant la querelle (Tite 3.2). Afin que les hommes lisent en nous la lettre d’amour de Dieu pour eux (Rom 13.13 ; 2 Cor 3.2).

Ô Galates insensés. Ô chrétiens insensés que nous sommes lorsque nous nous laissons conduire par la chair plutôt que par l’Esprit ! Le triste exemple des Galates nous avertit. Occupés à soigner leur degré de sainteté, ils se rendaient esclaves de préceptes sans force, et se comparaient sans cesse. Or, se comparer – pour se trouver nul ou super-spirituel – c’est risquer des affrontements qui n’honorent pas le maître. N’est-il pas extrêmement affligeant que des enfants du Dieu d’amour puissent en arriver à se déchirer et à se détruire de la sorte ?

À ceux qui recherchent une élévation spirituelle en obéissant à des préceptes moraux ou religieux, le doux Évangile de la grâce réplique que celui qui se cramponne à l’amour de Christ pour le répandre accomplit alors la loi tout entière (Gal 5.14 ; Rom 13.8-10). De la grâce seule découle la vraie paix (Gal 1.3 ; 5.22). La paix et non la discorde ! Voici ce qui caractérise les bienheureux enfants de Dieu (Mat 5.9). La désirez-vous plus que tout ? Dieu vous en rend responsable. Mais il ne vous laisse pas seul. Laissez-vous conduire par l’Esprit et vous accomplirez son ouvre de grâce et de paix.


Jean-Philippe et Stéphanie sont mariés, ils ont trois enfants. Ils ont personnellement expérimenté combien nos réactions aux épreuves douloureuses de la vie peuvent faire souffrir…

Comment expliquer la souffrance ?

La souffrance est un thème difficile. Elle est universelle : Nous en sommes tous affectés, parce que la création « a été soumise à la vanité. et soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. à cause du péché, . » (Rom 8.18-25).

Elle est répartie de façon inégale, selon le sexe, la culture, l’équilibre hormonal, etc. Elle ne peut donc être une cause de jugement de notre part.

La Bible parle beaucoup de la souffrance. Est-ce seulement pour nous enseigner ?

Pourquoi la souffrance ?

Job a souffert . Pourquoi Dieu a-t-il laissé faire Satan ? Si Job avait été agnostique, ou athée, il aurait fait reposer la faute sur les éléments, sur les Sabéens et les Chaldéens. Cette réponse n’est pas satisfaisante pour un chrétien !

Job était un homme « intègre et droit ; il craignait Dieu, et se détournait du mal ». C’était un homme moral et religieux. Il n’avait pas de péché qui au premier abord aurait justifié que Dieu le punisse. Il n’avait pas d’ennemi apparemment qui lui en veuille à ce point. Il offrait même des sacrifices pour d’éventuels péchés produits dans le cour de ses enfants !

Nous avons affaire à un homme détruit, dans une profonde détresse.
« Car les flèches du Tout-Puissant m’ont percé, et mon âme en suce le venin ; les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi. » (Job 6.4)
« Il m’a fermé toute issue, et je ne puis passer ; il a répandu des ténèbres sur mes sentiers. » (Job 19.8)
« . Que gagnerions-nous à lui adresser nos prières ? » (Job 21.15)

Il était troublé par la somme des souffrances qu’il devait supporter. La communication semblait impossible entre lui et Dieu.

Ainsi, le problème de Job reste un problème de croyant : Quand tout va mal, la foi devient dans un premier temps un obstacle : comment un Dieu si bon peut-il permettre cela, car rien se semble justifier une telle souffrance ! Si Dieu savait vraiment, il ne permettrait pas. N’y avait il pas une autre solution ?

Job a dit des choses dures sur Dieu.

« Mon âme est dégoûtée de la vie ! Je donnerai cours à ma plainte, Je parlerai dans l’amertume de mon âme » (Job 10.1)
« Qu’importe après tout ? Car j’ose le dire, Il détruit l’innocent comme le coupable [.] Il se rit des épreuves de l’innocent. » (Job 9.22,23).
« Pourquoi m’as-tu fait sortir du sein de ma mère ? » ( Job 10.18a)

Dieu aime la franchise, non l’hypocrisie ! Disons tout à Dieu ! Et moi, suis-je capable d’entendre des paroles de souffrances de la part de mon frère ou de ma sour ? Des paroles de révoltes ? Job était humain, et il était normal qu’il manifeste ses sentiments dans cette grande souffrance. En tous cas, Dieu n’est pas resté indifférent à ses paroles.

Alors pourquoi la souffrance ?

Satan demande à Dieu si Job l’adore pour ce qu’il est ou pour ce qu’il lui donne. Autrement dit, est-ce que Dieu est digne d’être aimé et obéi, indépendamment de ce qu’il nous donne ? Et l’homme est-il capable d’aimer gratuitement ? Satan dit que non ! Et Job prouve le contraire !!

Si maintenant Dieu avait expliqué à Job le problème, Satan aurait toujours pu dire que Job savait qu’il serait délivré. Il fallait donc que Job ne sache rien, et qu’il fasse confiance à Dieu. Il fallait que l’amour de Job soit détaché de tout intérêt.

Mais pourquoi Dieu a-t-il jugé nécessaire pour Job d’en passer par là ?

Et pour nous maintenant ?

« Attache-toi donc à Dieu, et tu auras la paix ; tu jouiras ainsi du bonheur. » (Job 22.21)
« Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu’il se regardait comme juste. » (Job 32.1)

Les amis avaient une foi marchande. Et le cas de Job leur posait problème. Il ne rentrait pas dans le cadre théologique qu’ils croyaient juste, et que Dieu condamnera. Les amis de Job avaient besoin d’une réponse claire et nette. Ils sont donc tombés dans le piège de Satan, à savoir : « je suis juste, donc j’échapperais certainement à la souffrance, car Dieu n’aura pas besoin d’elle pour m’enseigner ».

Satan a voulu toucher Job directement, et s’est aussi servi de son entourage pour l’amener à renier son intégrité. Veillons donc à ne pas tomber dans ce piège, quand nous essayons de venir en aide à quelqu’un.

Quelle est le motif profond de notre obéissance à Dieu ? Est-ce de faire du bien pour échapper à la souffrance et d’être béni, ou est-ce parce que nous l’aimons malgré les souffrances qu’il peut permettre dans nos vies (Job 19.13-18) ?

Voici la réponse de Dieu face au comportement des amis : « L’Éternel dit à Éliphaz de Théman : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job. » (Job 42.7)

Réponse de Dieu face à ma souffrance : sa toute-puissance et son amour, pour moi

La SEULE réponse de Dieu aux quelque 300 questions de Job est sa TOUTE PUISSANCE (Job 38 à 40) !

Ainsi est employé 60 fois dans la Bible pour le nom de Dieu le terme « Eternel Dieu Tout Puissant » dont 32 fois dans le seul livre de Job (48 fois dans l’ensemble de l’Ancien Testament).

Nous sommes précieux à ses yeux, malgré les apparences de notre vie.

La réponse de Dieu à Job

Job 42.1-6 démontre que les réponses sont finalement secondaires. Quand nous souffrons, nous avons besoin d’une révélation de la part de Dieu. Job a eu besoin de lui parler. Aucun homme ne pouvait rassurer Job hormis Dieu lui-même. Aussi, l’une des attitudes les plus saines à adopter avec ceux qui souffrent reste tout d’abord de pleurer avec eux. Tout simplement. Nous pouvons ensuite prier que Dieu se révèle à eux dans sa « Toute-puissance ». « Veuille me délivrer, ô Éternel ! Éternel, viens en hâte à mon secours ! » (Ps 40.14)