PROMESSES
Scott McCarty a fait ses études en théologie au Dallas Seminary, aux États-Unis. Il exerce un ministère d’enseignement biblique en France depuis 1971. Il est marié et père de cinq enfants. Il est co-fondateur du C.I.F.E.M. et auteur de nombreux articles.
« Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et il fut ému de compassion pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger ; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. »
Marc 6.34
Tous les chrétiens savent par la lecture du N.T. que le Seigneur Jésus-Christ « est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19.10). Ils savent aussi que le Sauveur des hommes a été la deuxième personne de la Trinité incarnée (Mat 1.23 ; Jean 1.1-2 ; Mat 8.20 ; Jean 19.5 ; Ac 2.22), et qu’il est le seul médiateur entre le Père et l’humanité (1 Tim 2.5). Par sa mort et par sa résurrection (Jean 1.29 ; Act 4.10,12), il a acquis le pardon des péchés et la vie éternelle en faveur de celui qui se repent et croit en lui (1 Pi 1.3-4 ; Eph 1.7 ; Jean 1.12-13 ; Act 20.21).
A. L’exemple de Jésus
Une juste compréhension de l’œuvre de Christ est le fondement de la vie chrétienne. Or Jésus a sans cesse démontré une attitude dynamique et pleine de zèle dans son travail d’évangéliste (Mc 1.15) ; il exhortait ses disciples à évangéliser (Mc 10.13), ce qu’ils ont fait (Ac 2.22-24, 32-36 ; 10.36-43 ; 1 Cor 9.16 ; 1 Pi 1.12). Une question se présente donc naturellement : « Comment le Seigneur a-t-il évangélisé ? » La réponse complète à cette question mériterait un traité couvrant l’ensemble des quatre Evangiles ! En guise d’introduction au sujet, je propose un verset qui met en évidence sept facteurs qui ont contribué, à cette occasion, au succès du témoignage de Jésus-Christ. Voici ce texte (Marc 6.34) subdivisé en sept parties :
« Quand il sortit (1) de la barque (5), Jésus vit (2) une grande foule, et il fut ému de compassion pour eux (3), parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger (4) ; il se mit à leur enseigner (6) beaucoup de choses (7). »
1. Sortir
Dans cet épisode, Jésus a pratiqué ce qu’il allait enseigner plus tard, en Mat 28.18-20 : sortir vers les perdus : « Allez… ». Le monde évangélique en général recommande : « Venez dans notre église où vous allez entendre la bonne nouvelle du prédicateur spécial (il prêche vraiment bien). Il va vous expliquer comment devenir enfant de Dieu. » Nous avons laissé les sectes accaparer la méthode « sortir… aller », et nous ne savons plus comment chercher les perdus. Dans mon village, les samedis après-midi, je sors rencontrer des hommes de porte en porte, et ce depuis cinq ans. Je peux passer de 45 minutes à 4 heures avec mes interlocuteurs à partager l’Evangile. Je prie tous les jours pour des ouvertures et crois éperdument à l’intervention de Dieu ; il a toujours répondu !
2. Voir
Jésus voit et constate que des gens existent. Que voyons-nous lors de nos sorties en ville, au supermarché, sur les routes, dans les rues, à notre lieu de travail, dans le métro-train-bus-avion ? Seulement des êtres inconnus auxquels nous sommes totalement indifférents, et pour lesquels nous ne souhaitons pas même qu’ils puissent entendre l’Evangile et être sauvés ? Sommes-nous si occupés par nos affaires et nos pensées que nous venons à conclure : « Le Seigneur m’a sauvé, qu’il fasse donc de même pour eux » ? Nous devrions partout voir des autochtones de l’abîme, car sans Christ, tous iront éternellement en enfer (Jean 3.18b, 36b ; Luc 16.19-31 ; Mat 25.46 ; 1 Jean 5.12b). Nous sommes si bien installés dans notre matérialisme et dans notre indifférence aveuglante que nous ne nous sentons plus concernés par l’existence de la géhenne éternelle ; elle ne nous trouble plus. Et si toutefois nous recevons encore la doctrine biblique de l’enfer, que faisons-nous pratiquement pour essayer de barrer la route dite large (Mat.7.13) à ceux qui s’y précipitent ?
3. Compatir
Jésus a eu une réaction normale pour un individu animé d’un esprit d’évangéliste, et dont l’âme était affligée par l’état des « Enferriens » : il a été saisi d’une forte émotion de pitié compatissante. Pour qui avons-nous de la compassion, en dehors de notre famille, parmi ceux que nous côtoyons tous les jours ? Les voyons-nous, reconnaissons-nous leur état spirituel ? Quelle est la grandeur et la profondeur de notre réservoir de compassion pour les perdus ?
4. Percevoir
Jésus a eu une perception exacte et juste de l’état spirituel des Galiléens : il avait à faire à des brebis vagabondant dans la vie sans la direction du maître Berger. Il ne suffit pas d’admettre intellectuellement et théologiquement que tous les pécheurs non régénérés sont séparés et perdus par rapport à Dieu (Rom 3.23 ; 6.23 ; Jean 3.36b). Il faut être pénétré de leur tragique destinée jusqu’au fond de nos entrailles. Voulons-nous que les brebis perdues trouvent le Berger pour avoir le salut et une vie abondante ici-bas (Jean 10.9-10, 16) ? Qu’allons-nous faire ?
5. Être flexible
Jésus démontre sa capacité de flexibilité en changeant ses plans pour s’adapter à de nouvelles données. Jésus et ses disciples sont descendus à terre avec une seule idée en tête, se reposer quelque part. Or Jésus, toujours souple dans sa capacité d’interpréter les circonstances, décide de répondre d’abord à la détresse de la foule. Malheureusement, je constate, après 34 ans passés en France, que nos églises, nos responsables et beaucoup d’entre nous, sommes figés dans des pratiques traditionnelles. Nous sommes affublés d’œillères qui ne nous permettent pas d’envisager d’autres méthodes que celles que nous avons toujours pratiquées, et qui ne font plus recette : à savoir l’invitation de prédicateurs extraordinaires, la distribution de traités dans les boîtes aux lettres et dans la rue, la mise sur pied de festivals de films chrétiens, ou la confection de repas gratuits, en vue de faire entrer des gens dans nos salles.
J’ai participé à de tels événements, et j’en ai même fait la promotion. Dites-moi : quels ont été les résultats de ces initiatives dans le cadre de votre église ? Quant à moi, frustré, j’ai dû demander au Seigneur en 2001 ce qu’il convenait de faire pour sortir de l’ornière évangélique, où l’on s’agite une ou deux fois par an sans résultats probants. Matthieu 28.18-20 résonnait fortement dans ma tête ! Comment concrétiser cet ordre de mission ? J’ai pris la liberté d’aller au devant des perdus en passant de porte en porte muni d’un questionnaire! Vu la réaction de certains de mes frères et sœurs lorsque j’ai annoncé mon projet, j’ai préféré ne plus en parler. J’ai commencé mon action en septembre 2001. En cinq ans, le Seigneur m’a rendu plus flexible, pourtant je pars chaque fois avec l‘estomac noué, le cœur battant la chamade, et en suppliant le Seigneur d’envoyer l’Esprit ouvrir des portes là où il veut que j’entre ! Par la grâce de Dieu, la réponse vient et l’Evangile a déjà pu être partagé avec des centaines de personnes. Mon espoir est de voir naître une communauté locale fondée sur Christ dans cette forteresse du Malin de 6 500 à 7 000 personnes que constitue mon village.
6. Enseigner
Jésus a enseigné et prêché la vérité (doctrinalement irréprochable) dont les « brebis » avaient besoin. Ce qu’il disait correspondait à sa nature, à son ministère, et à l’état spirituel de son auditoire. Ce point n’est aucunement anodin étant donnée la théologie pervertie des rabbins de l’époque. Certains évangéliques du XXIe siècle diraient qu’ils n’ont pas le problème qu’avait Jésus pour évangéliser les perdus. Et pourtant… quelle cacophonie de messages parmi tous les « évangiles » qui circulent aujourd’hui : la résurrection de Christ devient prétexte à des promesses de guérison physique, les bonnes œuvres sont présentées comme nécessaires à l’acquisition du salut, l’universalisme (croyance qu’en fin de compte, tout le monde sera sauvé) devient monnaie courante. J’ai même entendu un prédicateur spécial, invité pour prêcher l’Evangile, qui n’a jamais mentionné la Croix ! La prédication est souvent devenue molle, accommodante ¬— et impuissante, parce qu’elle est de moins en moins biblique et que l’activité de l’Esprit ne peut plus s’y faire sentir. Un agréable sermon ne fera jamais œuvre de prédication si le péché et la repentance passent à la trappe. De plus, l’Evangile ne doit pas être désincarné : nous devons le vivre.
7. Connaître en profondeur
L’enseignement prolongé du Seigneur implique, par déduction, que si nous connaissons et vivons un Evangile bibliquement fondé, nous possédons un réservoir de connaissances et d’exemples bibliques capables d’être utiles dans des situations où la flexibilité l’exige. Trop de chrétiens n’ont qu’une connaissance biblique superficielle et disparate, inadéquate pour servir d’instrument d’évangélisation aiguisé dans les mains du Saint-Esprit. Jésus, tout en demeurant éternellement le Dieu omniscient, a grandi comme homme dans la connaissance de la vérité de Dieu par sa lecture personnelle de la Parole de Dieu, par l’instruction reçue à la synagogue et par une méditation prolongée sur la vérité. Comment assimilons-nous la vérité biblique, et quel est notre niveau de connaissance biblique ? Si nous reconnaissons qu’il existe une carence dans ce domaine, que faisons-nous pour y remédier ?
B. Comment agir ?
Un de mes professeurs nous disait, dans les années 50 : « Ne dites jamais à quelqu’un ce qu’il doit faire, si vous ne lui dites pas comment le faire ! » Voici donc quelques actes précis qui peuvent nous aider à marcher sur les traces de Jésus l’Evangéliste :
1. Nous repentir, car par rapport aux sept points développés ci-dessus, nous sommes tous manquants et coupables. La repentance réelle et transparente est l’élément qui manque peut-être le plus parmi les chrétiens évangéliques francophones (cf. 1 Jean 1.9). Ne sommes-nous pas laodicéens (cf. Ap 3.14 ss.) dans notre manière d’envisager la mission que Jésus a confiée à ses disciples. Si nous disons aimer Jésus, comment ne pas aimer ceux qu’il aime ?
2. Prier pour que l’amour qui réside en nous (Rom 5.5) se répande davantage sur les perdus, où qu’ils se trouvent. L’Esprit de Dieu nous montrera de quelle manière l’amour de Christ (2 Cor 5.14-15) peut se manifester à travers nous. Pour le salut de qui prions-nous assidûment, en dehors de notre proche famille ? Avons-nous pris l’initiative d’établir une liste de perdus pour lesquels nous prions avec ferveur et fidélité ? Ou alors nous reposons-nous sur le prétexte que Dieu, dans son absolue souveraineté, saura bien sauver les « élus », pour ne rien faire nous-mêmes! Celui qui emploie cette échappatoire pour ne pas se soucier des incroyants n’a pas sérieusement lu son N.T. et n’a pas la vision de Jésus, ni celle des apôtres.
3. Prier le Père et le Fils que le Saint-Esprit crée des occasions de témoigner de l’Evangile (Luc 12.12-15 ; Jean 15.26). Comme les trois veulent que nous témoignions, nous recevrons des réponses concrètes à cette requête.
4. Décider si nous sommes prêts à payer le prix pour représenter et présenter Jésus et la Bonne Nouvelle aux autres : un rejet familial, la perte d’amis parce que nous serons perçus comme des fanatiques, une perte d’emploi, la perte de notre réputation, ou même la moquerie de la part des chrétiens de notre église (Marc 8.38 ; 10.29-30 ; Mat 10.35-38 ; Jean 15.20 ; 2 Tim 3.11-12). Jésus-Christ vaut-il tout cela ?
5. Prier pour recevoir la sagesse, car il importe de discerner comment, où, et quand témoigner du Seigneur Jésus. 2 Tim 4.1-2, 5 souligne que, même si tous n’ont pas le don d’évangéliste (capacité d’amener régulièrement des gens à la conversion), chaque chrétien authentique reçoit le mandat d’évangéliser en témoignant de ce que Christ a fait pour lui, et de le faire connaître.
6. Apprendre comment présenter Jésus-Christ, sa personne et son œuvre rédemptrice, d’une manière claire, précise, intelligente, et surtout avec l’amour de Christ. Notre interlocuteur est une créature aimée de Christ. Et si nous nous sentons entravés dans notre témoignage, demandons conseil et soutien à un ou plusieurs responsables de notre église.
Notre Seigneur a été le meilleur évangéliste et sa méthode n’a jamais été surpassée, même par nos frères « spécialistes » de la croissance de l’Eglise qui écrivent livre sur livre à ce sujet. Restons simples et retournons au N.T. Le Saint-Esprit préfère, je crois, la méthode du Fils. Prenons le temps de méditer Marc 6.32-34 pour comprendre dans la prière sincère comment les sept principes relevés peuvent devenir réalité dans nos vies de disciples.
- Edité par McCarty Scott
Le pasteur Dieudonné Sita Luemba a un ministère à multiples facettes. Il est évangéliste, théologien et pasteur. Il est marié à Césarine Tsimba-Kikhela et a 4 enfants. Il est né en 1952 dans la province du Bas Congo (à l’ouest de la RDC). En 1975, il a accepté Jésus-Christ comme son Sauveur et Seigneur.
Il a obtenu une maîtrise en chimie de l’Université de Kinshasa. Il a suivi des études en théologie en Hollande, puis en Belgique. Avec sa famille, il est revenu dans son pays pour participer à sa reconstruction par la proclamation de l’Évangile. Il assume là divers ministères, comme formateur, doyen du Centre Universitaire de Missiologie (CUM). Il a exercé le ministère pastoral au sein de la paroisse protestante de l’Université de Kinshasa pendant 11 ans. Depuis mai 2003, il est l’évangéliste national de l’ECC (Église du Christ du Congo).
L’Afrique a souffert de l’esclavagisme qui a causé la perte de plusieurs de ses filles et de ses fils. Elle a souffert du colonialisme qui lui a fait perdre une bonne partie de ses richesses matérielles. Actuellement, elle souffre du néocolonialisme, du sida, du paludisme, de viols et violences sexuelles, de la prostitution, des injustices sociales, de l’exploitation des pauvres par les nantis, de la famine, de maladies de toutes sortes, de guerres fratricides, etc.
Ces multiples souffrances font dire aux dirigeants de certaines religions traditionnelles africaines que si l’Afrique a souffert et continue de souffrir, c’est parce qu’elle a abandonné les dieux de ses ancêtres et s’est attachée au Dieu des blancs : Jésus-Christ. C’est la thèse proclamée, dans mon pays, la République Démocratique du Congo, par des religions telles que Bundu dia Kongo, Vuvamu, l’Eglise des noirs en Afrique… Elles prétendent que la souffrance cesserait si l’Afrique abandonnait Jésus-Christ, le Dieu des blancs, pour adorer ses propres dieux.
Mais déjà à ce niveau, quelques questions peuvent être posées aux propagateurs de cette thèse : comment alors expliquer que les Africains qui ne croient pas en Jésus et qui sont membres de ces religions traditionnelles souffrent ? La souffrance n’est-elle pas universelle ? Jésus-Christ n’est-il que le Dieu des blancs ? Qui appelle-t-on blancs ? D’où les défenseurs des religions traditionnelles reçoivent-ils leurs certitudes ? Ont-ils pris le temps d’écouter sérieusement la Bible ?
Dans cet article, je donne 7 raisons, parmi tant d’autres, pour lesquelles je crois fortement que Dieu aime l’Afrique.
Première raison
Dieu a donné à l’Afrique, qui est un des cinq continents du monde, avec une superficie de 30 224 000 km2 et une population estimée à près de 700 millions d’habitants, plusieurs types de richesses (arts, langues, richesses du sous-sol, diversité de cultures,…), de grands fleuves, parmi les plus puissants du monde (Nil, Congo, Niger, Zambèze, etc.). Sous l’angle de ses richesses naturelles, mon pays est reconnu parmi les plus riches du monde.
Deuxième raison
Dans l’histoire biblique, Dieu a fait de l’Afrique un continent hospitalier et de refuge pour de grands noms tels qu’Abraham (Gen 12.10-20), Joseph (Gen 37-50), Jacob et sa famille (Gen 46), Moïse (Ex 2), Jérémie (Jér 43.5-7).
Troisième raison
Dieu a commencé à former la nation d’Israël sur le sol d’Afrique. Pensons à la manière dont Jacob a émigré en Egypte avec sa famille. Cette famille s’est multipliée sur le sol africain jusqu’à devenir un grand peuple qui a été conduit par Moïse de là vers la terre promise (Ex 12).
Quatrième raison
Dieu a fait de l’Afrique une terre d’accueil et de refuge pour l’enfant Jésus quand Hérode cherchait à le massacrer (Mat 2.13-15). A part l’Asie, l’Afrique est le seul continent à avoir été visité par Jésus-Christ, quoiqu’il fût encore bébé à ce moment-là !
Cinquième raison
Dieu, dans sa souveraineté, a permis que l’Afrique soit le deuxième continent, après l’Asie, à recevoir l’Evangile. Pensons à la conversion de l’intendant éthiopien (Act 8.26-40). La première personne à être convertie en Europe fut une femme du nom de Lydie (Act 16.14) et cette conversion eut lieu après l’histoire rapportée en Actes 8. N’oublions pas que, dès l’Antiquité et jusqu’au Moyen Âge, l’Afrique a donné à l’Église de grands théologiens tels que Tertullien, Cyprien, Augustin, pour ne citer que ces trois parmi tant d’autres.
Sixième raison
Beaucoup d’études missiologiques confirment que c’est en Afrique que le nombre de chrétiens connaît la croissance la plus spectaculaire. Au total, on parle de plus de 300 millions de chrétiens, toutes Eglises confondues. Cette croissance a fait dire à un penseur : « Si le christianisme est une chance pour l’Afrique, l’Afrique est aussi une chance pour le christianisme. »
Septième raison
La Bible confirme que Dieu a envoyé son Fils unique Jésus-Christ pour être le Sauveur non pas d’une race, mais de toutes les races, du monde entier. Dieu a dit à Abraham : « … et toutes les familles de la terre seront bénies en toi » (Gen 12.3). Toutes les familles d’Afrique sont aussi incluses dans le « toutes les familles de la terre ». Les Samaritains à qui la femme samaritaine avait parlé de Jésus lui ont déclaré, selon Jean 4.42 : « Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. » Remarquez « Sauveur du monde » et non Sauveur d’une race ou d’une partie de l’humanité. Dans 1 Jean 2.1-2, l’apôtre Jean a écrit : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » Remarquez une fois de plus l’expression « monde entier ». Dans Apoc 7.9 nous lisons : « Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, revêtus des robes blanches, et des palmes dans leurs mains. » Les gens décrits dans ce verset sont issus de tous les coins du monde, même de nations et de peuples d’Afrique.
Le christianisme ne se présente pas comme une religion parmi tant d’autres. Non. Le christianisme se présente comme la Bonne Nouvelle de Dieu pour le monde, Afrique incluse. Cette Bonne Nouvelle est que le Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est venu dans ce monde pour, entre autres raisons, nous révéler le cœur paternel du seul vrai Dieu, le Dieu révélé en Père, Fils et Saint-Esprit. Il est venu pour donner sa vie en sacrifice pour le pardon des péchés de quiconque, blanc et noir, se repent de sa vie de péché et se tourne vers lui en l’acceptant dans sa vie comme son Sauveur personnel. Dans Hébreux 10.43, il est écrit : « Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. »
La Bible confirme que Jésus-Christ est l’unique Sauveur, le seul Seigneur, le meilleur Maître, le Modèle par excellence, le juste Juge, le Roi qui revient bientôt. L’Afrique a besoin d’expérimenter l’amour et le pardon de Dieu. Cette expérience ne se fera pas à travers les religions traditionnelles africaines. Elle ne peut se faire que par Jésus-Christ, qui est le seul pont entre toute l’humanité et Dieu. Oui, Dieu aime l’Afrique. Pour que cet amour nous soit profitable dans notre vie de chaque jour, nous devons vouloir connaître et vivre la Parole de Dieu, car elle démasque et combat toutes les anti-valeurs qui détruisent nos sociétés, tant en Afrique que partout ailleurs dans le monde.
- Edité par Sita Luemba Dieudonné
Qui est cet « homme » qui se tient derrière Marie, tandis qu’elle pleure devant un tombeau vide ? Elle le prend pour le jardinier, et pourtant, c’est Jésus !
Qui est cet « étranger » qui rejoint les deux disciples sur la route d’Emmaüs ? Ils ne l’ont pas reconnu, et pourtant, c’est Jésus !
Quelle est cette apparition mystérieuse au milieu d’une chambre bien fermée par crainte des Juifs ? Des marques sont visibles dans ses mains et ses pieds ; peuvent-ils y croire ? Mais c’est Jésus.
Précédemment déjà, sur une mer démontée, les disciples avaient pris peur à la vue d’une forme humaine se tenant debout sur les eaux ; était-ce un fantôme ? Mais non, c’était Jésus !
En maintes circonstances, nous reconnaissons difficilement la présence de notre Sauveur ; sa proximité est réelle, mais nous ne le voyons pas.
Dans la solitude
Marie de Magdala est restée près du sépulcre vide et elle pleure. Les disciples Pierre et Jean sont bien venus jusque là, ils ont pu constater l’absence du corps de Jésus, mais ils s’en sont allés… Marie ne s’en va pas. Où irait-elle sans Jésus ? La présence même de deux anges dans le tombeau ne semble pas l’effrayer : son cœur est trop occupé de celui qu’elle aime et qui est absent. Peut-être que le jardinier saura la renseigner ; ne se tient-il pas justement derrière elle ? « Si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis. » (Jean 20.15) Le monde entier ne compte pas pour elle. Elle doit retrouver son Seigneur, mort ou vivant. Un mot prononcé par ce « jardinier » lui ouvre aussitôt les yeux : « Marie ! » Le Berger appelle sa brebis par son nom et la brebis connaît cette voix pleine de douceur. Sans hésitation, Marie s’exclame : « Rabbouni, Maître ! »
Bien des fois, nous perdons contact avec notre Seigneur. Une défaillance, un simple doute, un écart de langage ou quelque pensée amère, et voilà notre communion perturbée. Jésus paraît absent, du moins sa proximité n’est plus sentie. Cette situation est permise par le Seigneur pour que nous réalisions combien son absence est douloureuse. Serions-nous comme les disciples qui s’en retournent simplement chez eux ? Nous accommoderions-nous de cette perte de communion en cherchant, peut-être, une compensation trompeuse ? Marie ne s’en accommode pas ; faisons comme elle !
Quand un vide se fait sentir dans notre cœur, nous cherchons souvent des causes secondes. Nous ne pouvons voir le Seigneur, car il n’est pas où nous le cherchons. Cessons de baisser les yeux vers la terre et regardons vers le ciel. Nous découvrirons alors notre glorieux Seigneur et Sauveur qui continue à s’occuper de nous, étant toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb 7.25). Il connaît nos faiblesses et les limites de notre foi ; il a expérimenté la souffrance de la tentation, de sorte qu’il peut nous secourir lorsque nous sommes tentés (Héb 2.18). Pour restaurer nos âmes, il nous appellera aussi par notre nom et, à notre tour, nous lui dirons : « Maître ! » et nous lui rendrons hommage. Qui sait s’il n’y aura pas pour nous aussi, comme pour Marie, un témoignage particulier à transmettre à nos frères et sœurs ? Nous dirons alors : « Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai ce qu’il a fait pour mon âme. » (Ps 66.16)
Dans la tristesse
Une voix intérieure nous dit tout bas : « Pourquoi es-tu triste ? » Comment répondre à une telle question quand tout est contraire à nos plus chers projets ? D’amères déceptions nous ont plongés dans le désarroi. Peut-être aussi de chers amis nous ont-ils délaissés, nous ont-ils blessés ou calomniés. Nous avons pourtant pardonné, mais la plaie reste ouverte. Notre cœur est abattu. La prière semble ne pas pouvoir s’élever jusqu’à Dieu et la lecture de la Parole n’a plus d’impact sur notre esprit. Il n’y a, dans notre cœur, que tristesse et chagrin. Comment comprendre alors cette voix qui répète « Ne pleure pas » ?
« Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. » (Luc 24.15) Il n’a pas changé depuis qu’il est apparu aux siens après sa résurrection, mais souvent nous ne le reconnaissons pas. Uniquement fixés sur notre chagrin, il nous est impossible de reconnaître Celui qui se plaît à nous accompagner à travers nos peines et nos soucis. Avouons que si le Seigneur résolvait aussitôt nos difficultés, il nous serait plus facile de le reconnaître, car nous ne doutons pas de sa puissance. Mais pourquoi, si c’est vraiment lui, ne nous libère-t-il pas dès que nous l’invoquons ? N’a-t-il pas dit : « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps 50.15) ?
Certes, le Seigneur veut que nous ne doutions pas de sa puissance ou de son amour. Ce qu’il veut produire avant tout, c’est une connaissance plus approfondie de lui-même. Il se fera donc connaître à nos cœurs comme il l’a fait sur le chemin d’Emmaüs, en ouvrant les Écritures. Nous y découvrirons un Sauveur dans la souffrance, dans l’accablement jusqu’à l’angoisse. Nous y trouverons aussi « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix » (Héb 12.2). Il est le modèle sur lequel notre regard doit se fixer pour que, comme lui, nous considérions le but que Dieu s’est proposé, c’est-à-dire notre entière bénédiction.
Nos cœurs seront réchauffés et nos yeux ouverts pour reconnaître notre cher Sauveur. Il demeure le Berger fidèle prenant soin de chacune de ses brebis. Notre tristesse sera alors changée en joie et nous pourrons poursuivre notre chemin indépendamment des circonstances. Nous dirons comme David : « Tu as changé mon deuil en allégresse… tu m’as ceint de joie ; afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point. » (Ps 30.11-12)
Dans la tempête
Les tempêtes et les ouragans sont fréquents dans la vie des croyants. Même la jeunesse n’en est pas épargnée. Parmi les causes multiples, il y a le travail, ou l’absence de travail, les problèmes de santé qui peuvent survenir à tout âge, le domaine affectif et les luttes morales dans le cadre chrétien. Satan est habile à déchaîner des vents contraires au progrès spirituel. Alors nous nous débattons avec vigueur sans pouvoir venir à bout d’une lutte qui paraît sans merci. Nous croyons être seuls, et pourtant le Seigneur, du haut du ciel, prend connaissance de nos circonstances. Il prie pour nous, il intercède en notre faveur, toujours prêt à intervenir pour nous apporter son secours au moment opportun. Comment devons-nous interpréter les éléments qui nous troublent et qui surviennent inopinément ? En reconnaissant la main de notre Sauveur qui cherche à nous bénir. Tandis que Jésus s’approche, nous verrons dans les éléments déchaînés, non les aléas de l’existence ou de fâcheux concours de circonstances, mais le Seigneur qui, prêt à démontrer sa souveraine puissance, veut nous accompagner dans ce dur passage et nous faire expérimenter la parfaite sympathie de son cœur : « C’est moi, n’ayez point de peur », dit Jésus à ses disciples épouvantés ; il nous le dit aussi, car c’est toujours lui qui arrête la tempête et qui apaise les flots.
Dans le rassemblement des croyants
Dans nos pays, ce n’est pas la peur de nos concitoyens qui oblige à fermer les portes. Être à l’abri des bruits du dehors est une nécessité. Mais si, parfois, nous sommes « dérangés » par une visite que nous estimons inopportune, quelle est notre réaction ? Pourtant, le Seigneur nous a montré par son exemple une parfaite disponibilité vis-à-vis des plus misérables, et il nous dit : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi. » (Mat 25.40)
L’apôtre Paul envisage la possibilité qu’un incrédule ou un homme non instruit entre parmi les rachetés rassemblés. Si ceux-ci ont le cœur rempli du Seigneur et qu’ils en démontrent la réalité, cet homme rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est vraiment parmi eux (1 Cor 14.24-25). Ce témoignage est à la gloire du Seigneur. C’est Jésus lui-même qui est reçu par cet accueil : une âme lui a été amenée. Reconnaître Jésus à travers notre prochain, c’est faire pour lui ce que nous ferions à notre Sauveur lui-même s’il venait nous visiter comme autrefois dans les bourgades de la Galilée.
Reconnaissons-nous toujours la présence bénie de notre Seigneur au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom ? Là où règne l’harmonie, là où l’Esprit Saint peut agir librement et où la Parole a toute son autorité, il ne manquera pas à sa promesse. Nos cœurs, hélas, ne sont pas toujours dans l’état souhaitable pour le voir et nous en déduisons qu’il n’est pas là. L’état moral et spirituel de l’assemblée conditionne la présence du Seigneur, mais la jouissance personnelle de cette présence est fonction de l’état personnel de chacun.
Conclusion
Demandons au Seigneur qu’il nous permette de toujours le reconnaître au travers de toutes les circonstances de notre vie. Sa présence est le bien suprême, dans notre vie privée déjà, dans notre foyer ou dans le rassemblement des croyants. Il n’y a pas de situations telles que le Seigneur ne puisse pas nous faire goûter sa proximité, à moins que nous ne soyons, de propos délibéré, dans un endroit où, au lieu de nous faire sentir sa présence, l’Esprit Saint nous fera sentir sa réprobation. Amenés ensuite à une pleine confession de notre désobéissance, nous verrons le Seigneur produire une totale restauration de notre communion avec lui. Nos cœurs seront alors remplis de joie et notre témoignage en aura l’empreinte indélébile.
- Edité par Gfeller Frédy
A.W. Tozer (1919-1963) a exercé un fructueux ministère de pasteur, de prédicateur et d’écrivain aux États-Unis. Bien que l’article qui suit ait été rédigé il y a bientôt un demi siècle, il n’a rien perdu de sa pertinence ni de son actualité.
Sans avertir et presque inaperçue, une nouvelle croix s’est introduite dans les milieux évangéliques populaires de notre époque.
Elle ressemble à l’ancienne, mais elle est différente : les similitudes sont superficielles, les différences fondamentales.
De cette nouvelle croix a germé une nouvelle philosophie de la vie chrétienne, et de cette philosophie une nouvelle technique évangélique : un nouveau style de réunion et un nouveau genre de prédication.
Cette nouvelle évangélisation emploie le même langage que l’ancienne, mais son contenu n’est pas le même et sa puissance n’est plus comme auparavant.
La vieille croix n’avait aucun rapport avec le monde. Pour la chair orgueilleuse d’Adam, elle signifiait la mort. Elle mettait à exécution la sentence imposée par la loi du Sinaï.
La nouvelle croix, elle, n’est pas opposée à la race humaine ; elle en est, au contraire, une partenaire amicale et, si je comprends bien, elle alimente un flot d’amusements légitimes et bons, et d’innocentes réjouissances.
Elle laisse Adam vivre sans entraves, avec une motivation inchangée ; il peut continuer à vivre pour son plaisir et, maintenant, au lieu de se réjouir à chanter des chansons douteuses en buvant des boissons fortes, il se réjouit à chanter des cantiques et à regarder des films religieux. L’accent reste toujours sur la jouissance qui se tient sur un plan plus élevé !
La nouvelle croix encourage, dans l’évangélisation, une approche toute nouvelle et entièrement différente. L’évangéliste ne réclame plus le renoncement à l’ancienne vie pour que la vie nouvelle puisse s’installer. Il ne prêche pas des contrastes, mais des similitudes. Il cherche à se mettre au diapason de l’intérêt général en montrant que le christianisme n’a pas d’exigences désagréables, mais qu’au contraire il offre tout ce que le monde offre, mais à un niveau supérieur.
Tout ce après quoi le monde, corrompu par le péché, aspire de nos jours est très habilement présenté comme étant justement ce qu’apporte l’Évangile, le produit religieux étant, bien entendu, meilleur.
La nouvelle croix ne met pas le pécheur à mort, elle le réoriente. Elle le renvoie dans une autre direction, dans un mode de vie plus sain et plus heureux, tout en sauvegardant son amour-propre. A celui qui est autoritaire, elle dit : « Viens et affirme-toi pour Christ ! » A celui qui est imbu de lui-même, elle dit : « Viens et glorifie-toi dans le Seigneur ! » A celui qui est avide d’émotions, elle dit : « Viens et repais-toi de communion fraternelle. »
Le message de l’Évangile est dévié, biaisé, dans le sens du courant en vogue, pour être accepté du public. La philosophie qui se tient derrière est sans doute sincère, mais sa sincérité ne l’empêche pas d’être fausse. Elle est fausse parce qu’elle est aveugle. Elle passe complètement à côté de la signification fondamentale de la croix.
La vieille croix est un symbole de mort. Elle représente la fin soudaine et brutale d’une vie humaine. Du temps des Romains, celui qui se chargeait de sa croix et qui s’engageait sur le sentier de la mort avait déjà dit adieu à ses amis. Il savait qu’il ne reviendrait pas. Il partait pour toujours. La croix ne faisait aucun compromis, elle ne modifiait rien, elle n’améliorait rien, elle n’épargnait rien ; elle immolait tout en l’homme, complètement et définitivement. Elle n’essayait pas de rester en bons termes avec sa victime. Elle frappait dur et cruellement, et quand elle avait achevé son œuvre, il ne restait rien de l’homme, il n’existait plus.
La race d’Adam est sous la sentence de mort. Il ne peut y avoir aucune commutation de peine, aucun échappatoire. Dieu ne peut approuver aucun des fruits du péché, aussi innocents ou agréables qu’ils puissent paraître aux yeux des hommes. Dieu doit mettre l’homme « à sac » et le « liquider » totalement, avant de pouvoir le relever en nouveauté de vie.
Cette prédication d’évangélisation qui établit des parallèles conciliants entre les voies de Dieu et celles des hommes est traîtresse envers la Bible et cruelle pour l’âme des auditeurs. La foi en Christ ne marche pas en parallèle avec le monde, au contraire, elle s’en coupe.
En venant à Christ, nous ne haussons pas notre vieille nature à un niveau supérieur, nous l’abandonnons à la croix. Le grain de blé doit tomber dans le sol et mourir. Nous qui prêchons l’Évangile, nous ne devons pas nous considérer comme des agents de relations publiques, envoyés pour établir de bons rapports entre Christ et le monde. Nous ne devons pas nous imaginer chargés de mission pour rendre Christ acceptable auprès du grand commerce, de la presse, du monde du sport, ou de l’enseignement moderne. Nous ne sommes pas des diplomates, mais des prophètes, et notre message n’est pas un compromis, mais un ultimatum.
Dieu offre la vie, mais pas la vie ancienne améliorée. La vie qu’il offre est une vie qui renaît de la mort. Elle se tient toujours à côté de la croix. Celui qui veut la posséder doit passer « sous la toise » : il doit renoncer à lui-même et approuver la juste sentence de Dieu envers lui.
Qu’est-ce que cela signifie, pour celui qui se trouve face à Jésus-Christ ? Comment cette théologie peut-elle se traduire en vie ? Il doit simplement se repentir et croire. Il doit renoncer à ses péchés et aller plus loin en renonçant à lui-même. Qu’il ne cache rien, n’excuse rien, ne justifie rien. Qu’il n’essaye pas d’argumenter avec Dieu, mais qu’il courbe la tête sous le choc de l’austère déplaisir de Dieu, et se reconnaisse lui-même digne de mort.
Après cela, qu’il porte le regard, avec une foi simple, sur le Sauveur ressuscité, de qui descendra la vie, la nouvelle naissance, la purification et la puissance. La croix, qui a mis fin à la vie terrestre de Jésus, mettra aussi fin à celle du pécheur ; et la puissance qui a relevé Christ d’entre les morts ramènera aussi le pécheur à une vie nouvelle avec Christ.
A celui qui voudrait objecter à ceci, ou y voir une conception étriquée et personnelle de la vérité, je dirai que Dieu a mis le sceau de son approbation sur ce message, depuis le temps de Paul jusqu’à nos jours.
Que les termes aient été exactement les mêmes ou non, tel fut, tout au long des siècles, le contenu de la prédication qui a communiqué la vie et la puissance dans le monde.
C’est là-dessus que les hommes de Dieu du passé, les réformateurs, les revivalistes1, ont mis l’accent ; et des signes, des merveilles et des opérations puissantes de l’Esprit-Saint ont témoigné de l’approbation de Dieu sur leur message.
Oserions-nous, en tant qu’héritiers légaux d’une telle puissance, falsifier la vérité ? Oserions-nous, de la pointe émoussée de nos crayons, retoucher le tracé « du plan de l’architecte », ou altérer le modèle révélé pour nous sur le mont du Calvaire ? Dieu nous en garde !
Prêchons la vieille croix et nous connaîtrons la vieille puissance.
Avec l’autorisation de Diffusion de la Bible, www.bethanie-be.com, Sébastien Théret
1 NDLR : Un revivaliste est un chrétien à l’origine d’un mouvement de réveil.
- Edité par Tozer A.W.
Nous publions ici le dernier des trois articles de Jacques Dubois sur L’autorité dans l’église locale. La première partie aborde les sources de l’autorité dans l’église locale (n° 142 ; oct. 2002), et la seconde partie la pratique de l’autorité dans l’église locale (n° 147 ; jan. 2004). Homme de grande expérience, il expose ce sujet si actuel, mais si impopulaire et mal vécu.
Jacques Dubois, pasteur, théologien et conférencier très connu, est également auteur d’un excellent petit catéchisme, Croire et Vivre, aux éditions Emmaüs, CH-1806 Saint-Légier (Suisse), et de nombreux articles.
« Le Père de gloire a mis en action sa force souveraine dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et l’a donné pour chef suprême à l’Eglise qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. » (Eph 1.17-23)
En Dieu, il n’existe aucune limite, en aucun domaine, que ce soit dans le ciel, sur la terre, dans le siècle présent, dans le siècle à venir. Christ est notre chef suprême ; il est la tête, nous sommes son corps. Alors, unis à lui, nous voilà maintenant en mesure de parler de nos limites…
Contradiction ou paradoxe? Contradiction, certainement pas ; car en Christ, il n’y a pas le oui et le non en même temps. Mais, comme le Christ sur la terre a été abaissé et humilié pour un temps, ainsi le sommes-nous, en attendant de le rejoindre dans sa gloire.
Quelles sont donc nos limites ? J’en ai relevé trois groupes :
Les limites imposées par la volonté de Dieu.
Les limites dues à nos inconséquences.
Les limites consécutives aux résistances rencontrées.
1. Les limites imposées par la volonté de Dieu
Elles dépendent du programme particulier de Dieu pour chacun. Prenons 2 Cor 12 : une écharde dans la chair, trois temps de prière, une réponse : « Ma grâce te suffit ». Une acceptation : « Je me glorifierai… quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » C’est un moment spécifique dans la vie de Paul, mais cela nous parle à nous aussi.
Mais avant les incidences du plan de Dieu au cours de notre vie, il y a ce que nous avons reçu à notre naissance: la santé, la vitalité, les dons, les uns un peu plus, les autres un peu moins. Que cela ne produise ni fierté, ni jalousie ; chacun doit accepter ses limites.
Puis il y a les limites personnelles inhérentes à la collégialité. Travailler ensemble implique une adaptation des uns aux autres. Les décisions prises sont collectives, et Jésus l’a illustré en choisissant 12 apôtres, puis 70, qu’il a envoyés deux à deux. Ainsi ils ont appris à travailler en équipe.
Dans les Actes, très tôt, les apôtres eux-mêmes délèguent à l’église une responsabilité importante. Actes 6 relate les murmures des Hellénistes contre les Hébreux, dans l’église de Jérusalem. Il y a danger d’une discrimination qui conduit à l’injustice. Les douze invitent alors l’église à choisir sept hommes qui doivent veiller à une juste répartition des privilèges. Les apôtres n’ont pas agi seuls ; il y a eu partage. Or le partage est toujours une décentralisation. Elle est une limitation. Elle est une limitation en même temps qu’une multiplication bénéfique.
L’apôtre Paul respectera aussi l’autorité de l’église locale. L’église de Corinthe, où il y a tant de problèmes, en est un exemple probant. Quand cette église naît, Paul ne baptise pas lui-même. Puis il laisse certaines décisions, touchant à des désordres moraux et qui exigent une autorité, aux mains de la communauté. Plus l’autorité est importante, plus la prudence doit être grande ; c’est le contraire de ce qui se fait dans le monde…
Paul se fixe ainsi des limites dans l’exercice de son autorité. C’est d’autant plus remarquable qu’il aurait pu exercer son bon droit ! Il le dit dans 1 Cor 4.15 : « Quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez pourtant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés dans le Christ Jésus, par l’Évangile ».
Passons aux limites imposées par le renoncement à nos droits. Dans ce domaine, ne risquons-nous pas de perdre une partie de notre autorité ? Paul aborde cette question, qui lui tient particulièrement à cœur. Voici quelques textes, dont deux sont tirés de 1 Cor 9, et le troisième de 2 Thes 3.8-9 :
1. « Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu notre Seigneur ?… N’avons-nous pas le droit d’emmener avec nous une sœur qui soit notre femme,… ou le droit de ne point travailler ?
2. Mais nous n’avons pas usé de ce droit ; au contraire, nous supportons tout, afin de ne pas créer d’obstacles à l’Évangile de Christ. Pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits. Et je n’écris pas ainsi afin qu’ils me soient attribués, car j’aimerais mieux mourir. Personne ne m’enlèvera ce sujet de gloire.
3. Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais… nous avons travaillé nuit et jour pour n’être à charge à aucun de vous. Ce n’est pas que nous n’en ayons pas le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter ».
Paul donne trois raisons précises, qui s’additionnent pour former une unité :
1. Tout supporter afin de ne pas créer d’obstacles à l’Évangile de Christ.
2. Entrer dans la joie du disciple fidèle qui suit les traces de son maître.
3. Faire en sorte qu’avec le message proclamé, l’exemple pratique soit aussi donné aux jeunes chrétiens. Car l’autorité spirituelle dépend largement de la cohérence entre les paroles et la vie de chaque jour.
Aux Philippiens, l’apôtre Paul enjoint de pratiquer ce qu’ils ont vu pratiquer lui-même. Mais attention : dans le domaine du renoncement au droit légitime, Paul n’oblige personne. C’est une affaire de conviction personnelle, liée à la direction du Seigneur. Et je ne pense pas que Paul ait obligé ses équipiers à faire comme lui. Son exemple ultime est le Seigneur lui-même : « Ayez en vous la pensée qui était dans le Christ-Jésus. De condition divine, il s’est dépouillé lui-même. Il a revêtu la condition d’esclave ; il s’est humilié sur le chemin de l’obéissance, jusqu’à la mort de la croix. Alors, Dieu l’a souverainement élevé. » (Phil 2.5,6)
C’est le chemin emprunté par le Seigneur sur la terre : un premier temps de renoncement limité, pour un second temps de revêtement éternel. Que celui qui a des oreilles comprenne ce que l’Écriture dit à ceux qui la lisent !
2. Les limites dues à nos inconséquences
Dieu est-il l’auteur des limites qui découlent de notre résistance à sa volonté ? Certainement pas. Il est toujours présent, dans nos obéissances comme dans nos désobéissances, mais il n’est jamais la cause de nos inconséquences. Nous en portons seuls la responsabilité. Je pense à ce texte de Jac 1.13,14 : « Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente ! Car Dieu ne peut être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté parce que sa propre convoitise l’attire et le séduit. »
Restons-en à des lignes générales. D’abord, personne ne peut dire que, depuis sa conversion, il n’a jamais commis de fautes personnelles. Souvent, on les cache ; il peut en résulter une vie double. Toute l’église en est touchée, surtout quand il s’agit de serviteurs de Dieu.
Ce qui est en cause dans cette affaire, ce n’est pas d’abord notre réputation, mais c’est d’abord la sainteté du Seigneur ! Vous savez ce que Jésus a pensé de ceux qui sont en scandale. Et que dire de la tristesse quand il s’agit d’un proche, d’un ami qui avait notre confiance ? Il arrive alors que certains ne veulent pas voir ni croire l’évidence, contre toute justice et toute vérité !
L’autorité spirituelle et le péché s’excluent mutuellement, et le Seigneur ne bénit jamais dans une situation d’interdit. La conquête de Canaan l’atteste. Viennent alors les égarements collectifs, comme ceux de l’église de Corinthe. Paul leur écrit dans 2 Cor 12.20-21 : « Je crains qu’il y ait de la discorde, de la jalousie, des animosités, des rivalités, des médisances, des racontars, de l’orgueil, des désordres ! Je crains qu’à mon arrivée, Dieu ne m’humilie à votre sujet, et que j’aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et ne se sont pas repentis de l’impureté, de l’inconduite et du dérèglement qu’ils ont pratiqués ».
Assurément, la discipline n’a probablement pas été faite comme elle aurait dû, dans cette église de Corinthe qui est en mauvaise santé spirituelle. Et les péchés de certains sont devenus comme une gangrène qui infecte tout le corps. Où est alors son autorité spirituelle et son témoignage vis-à-vis du monde qui l’entoure ? Les chrétiens restés fidèles souffrent et prient. Si l’église ne se repent pas, la ruine totale n’est pas loin. L’histoire est là pour nous le prouver.
Au 1e siècle, les églises du bassin méditerranéen ont connu une extension extraordinaire. Tertullien peut écrire que « le sang des martyrs est semence de l’Évangile… »
Puis, en l’an 313, a lieu la conversion de Constantin, grande victoire pour les uns, chute libre pour les autres. Suit une période de controverses et de relâchement spirituel et moral. Et soudain, l’effondrement au VIIe siècle, par la poussée de l’islam.
Dans son Précis de l’Histoire de l’Eglise, J.M. Nicole commente ainsi ce qui s’est passé en Afrique du Nord dans la deuxième moitié du VIIe siècle : « L’Eglise fut presque complètement balayée. Ce phénomène unique est peut-être dû à l’ignorance de la Bible. »
Aujourd’hui encore, dans les pays du Proche Orient et en Afrique du Nord, un islam pur et dur se maintient face au christianisme.
Puis, il y a les conflits entre responsables : tensions, divisions, discordes, jalousies, animosités, rivalités, peut-être médisances, orgueil, même des procès… Dans les structures fédératives, synodales ou épiscopales, un appel à l’aide peut être adressé à qui de droit ; mais dans le système congrégationaliste strict ? Paul en ressent la difficulté à Corinthe. Il est intéressant de voir ce qu’il fait. D’abord il interpelle en parlant du temps eschatologique, en rappelant que le jour vient où nous jugerons le monde et les anges. Puis il pose une question ; mais il ne va pas au delà. Il écrit donc dans 1 Cor 6.5 : « Ainsi, parmi vous, il n’y a pas un seul homme sage qui puisse prononcer un jugement entre ses frères ? » On sent les limites de Paul. Il interpelle. La question est ouverte.
J’aborde ici la question de l’autoritarisme, qui est une caricature de l’autorité. Quels sont les premiers pas qui nous font quitter le bon chemin? Rom 12.3 : « Par la grâce de Dieu qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir de prétentions excessives et déraisonnables, mais d’être assez raisonnable pour avoir de la modération, selon la mesure de foi que Dieu lui a départie. » La véritable autorité est liée à une juste mesure de foi ; elle est marquée du sceau de l’humilité et de la douceur. Jésus lui-même disait qu’il était doux et humble de cœur… La véritable autorité crée un sentiment de sécurité et de bonheur.
L’autoritarisme est une démesure insensée, charnelle, coupable. Comment survient-il ? Par la force des choses, les cadres et les conducteurs conseillent, exhortent, dirigent, d’abord en tremblant. Puis, l’expérience aidant, ils prennent l’habitude de décider, d’agir sans réplique, d’asseoir leur autorité… et bientôt de mettre les âmes sous leur tutelle !
Dans sa troisième épître, l’apôtre Jean parle d’un homme qui a dépassé toute mesure : Diotrèphe veut être le premier parmi eux et ne reçoit pas Jean, contre lequel il répand des paroles mauvaises. Il empêche des frères de venir à l’église et les en chasse. Dans une telle situation, il y a deux issues possibles. Certains suivent infantilement l’usurpateur de l’autorité et cessent de grandir. Les autres refusent avec raison d’être asservis ; ils peuvent être amenés à refuser alors toute forme d’autorité, et même la vraie selon Dieu. On comprend combien l’autoritaire dans l’église est désastreux, pour tout un chacun.
Ceci dit, les leaders ne peuvent pas ne jamais être directifs, mais il faut une juste mesure. Car le but de l’autorité est de soumettre chacun au Seigneur et à sa Parole. Paul définit le profil de ce combat dans 2 Cor 10.4-5 : « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. »
3. Les limites consécutives aux résistances rencontrées
Il est douloureux de subir des échecs. Alors que nous savons que Dieu est tout-puissant, il faut faire face à cette réalité…
Prenons le texte clé de 2 Cor 10. A Corinthe, l’autorité de Paul n’est pas acceptée par tous ; il y a de la résistance… Comment réagit-il ? Dans la version de la Bible dite à la Colombe, la dernière section de ce chapitre est intitulée : Paul défend son apostolat. L’apôtre définit d’abord son autorité ; puis il parle de la résistance rencontrée. Étudions la voie qu’il suit.
Au v. 1 : « Je vous exhorte, par la douceur et la bienveillance de Christ. » Cette entrée en matière va ordonner tout le reste. Au v. 4, il a reçu le mandat de combattre devant Dieu avec des armes puissantes qui renversent les forteresses. Au v. 5, son ministère est d’amener les hommes à la soumission totale à Christ ; à retenir : « amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ ». Au v. 7, son assurance et sa gloire, c’est d’être à Christ. Au v. 8, son autorité sert à édifier, et non à abattre. Au v. 12, il ne cherche pas à se comparer aux autres. Au v. 13, il prend comme mesure de gloire la mesure de grâce que le Seigneur lui a donnée. Aux v. 15 et 16, il veille à ne pas interférer dans les travaux d’autrui. Et, pour faire bonne mesure et couronner le tout, au v. 18, il conclut en rappelant que la seule recommandation valable est celle que le Seigneur lui-même donne… Quel vaste programme !
Mais voilà, les Corinthiens résistent. Ils accusent Paul d’être charnel. La raison : quand il est présent, il est tout doux. Dès qu’il écrit, il parle haut et fort, comme pour impressionner. Cette accusation est grave, parce qu’elle neutralise l’autorité de Paul auprès des Corinthiens. Et j’en connais quelques-uns qui ont subi ce genre d’accusation non fondée, qui sont des calomnies. Méfions-nous de slogans tels que : « Il n’y a pas de fumée sans feu… » Mais il y a des fumées sans feu véritable sinon la calomnie, qui n’a aucun fondement.
La voie que Paul emprunte peut nous guider. Il est à la fois ferme et patient. Il conteste certaines accusations tout de suite, puis il attend les résultats avant d’agir. Il ne se fâche pas ni n’abandonne les Corinthiens, ni encore n’accourt-il fulminant au risque d’écraser non seulement les méchants, mais aussi les bons !
Non, Paul commence par rectifier un point, aux versets 10 et 11 ; il dit, en fait : « Je n’ai pas deux visages. Tel je suis absent, tel je suis présent. » Et sur ce point précis, Paul écarte toute ambiguïté et toute accusation, non à cause de sa personne, mais à cause de son message. Il ne faut qu’aucun doute ne plane ni sur le messager, ni sur le message. Car ce qui est finalement en cause, c’est l’autorité de la Parole de Dieu.
Puis, il attend avant de rectifier un autre point, qui se trouve au verset 6 : il punira toute désobéissance, mais seulement lorsque l’obéissance du plus grand nombre sera complète. Il ne veut pas agir contre l’église, mais le faire avec l’église ! Cela, c’est une règle d’or : ne pas intervenir contre l’église, mais avec l’église.
Dans l’exercice de son autorité, Paul a bien compris les priorités ; elles sont dans cet ordre-là :
– le Seigneur et sa Parole ;
– l’église ;
– lui-même, dans son apparente faiblesse.
Prenons donc soin de ne pas nous vexer quand notre autorité est mise en cause. Rappelons-nous ces paroles de Jésus-Christ, notre modèle suprême : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ; combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Mat 23.37-39) Luc rapporte : « Jésus, en la voyant (Jérusalem), pleura sur elle et dit : Si tu connaissais, toi aussi, en ce jour, ce qui te donnerait la paix ! » (Luc 19.41-42)
Ce texte s’inscrit tout à la fin de la vie de Jésus, juste avant la croix ; il récapitule toutes les oppositions qu’il a rencontrées depuis le début de son ministère, par les chefs religieux et beaucoup d’autres. Deux volontés s’opposent : « Combien de fois ai-je voulu… et vous n’avez pas voulu ! » Comment comprendre que l’autorité de Jésus n’ait pas suffi dans tous les cas ? Aurait-elle manqué de force ? Certainement pas, car la volonté du Seigneur s’accomplira toujours. Si ce n’est pas celle de son désir en vue du salut, ce sera celle de ses décrets en vue du jugement. Le verset qui suit Jean 3.17 dit : « En effet, Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »
Et c’est ainsi que Jésus récapitule toute sa tristesse d’avoir connu, comme Fils de Dieu, ces limites-là… Mais en même temps, il récapitule toutes nos limites sur ce même plan, toutes les limites des prophètes de l’ancienne alliance, qui souvent n’ont pas été écoutés ni suivis, mais ont fini par y laisser leur vie !
Étienne dit, devant ses persécuteurs, juste avant d’être lapidé : « Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! Vous vous opposez toujours au Saint-Esprit, vous comme vos pères. Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont mis à mort ceux qui annonçaient à l’avance la venue du Juste, dont vous êtes devenus maintenant les meurtriers, après l’avoir livré, vous qui avez reçu la loi sur l’ordre des anges, et qui ne l’avez pas gardée !… » (Actes 7.51-52) Et le discours s’arrête là. Dieu lui donne une vision céleste, et Étienne dit ce qu’il voit… Ses persécuteurs courent chercher des pierres et le lapident.
Je crois que la démonstration est suffisante, car nous sommes en bonne compagnie, avec Paul, mais surtout avec le Seigneur Jésus. Le serviteur ou la servante que nous sommes n’est pas plus grand que le maître !
Ma conclusion :
L’Écriture n’a pas de place pour une autorité triomphaliste. Ceux qui l’affichent ne sont pas de vrais serviteurs de Dieu. L’autorité que le Seigneur nous a donnée n’est pas encore celle du trône, mais celle de la croix. Nous sommes dans la ligne de l’autorité du trône, mais que la croix précède, pour nous, dans le cheminement…
Pourquoi ceci ? « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui. » (Rom 8.16-17)
Acceptons cette parole de Dieu ; soyons heureux de pouvoir, dans nos églises locales et dans le monde, servir le Seigneur avec les moyens qu’il nous donne. Et qu’importe notre faiblesse si, par elle, le Seigneur peut encore se glorifier dans sa force toute-puissante.
- Edité par Dubois Jacques
« Les ressources de la vie chrétienne ne sont ni la prière, ni l’étude de la Bible, ni le partage, ni l’adoration, ni le service, mais le Seigneur Jésus-Christ lui-même » (p. 40).
Si vous ne voulez pas que votre vie change, n’ouvrez pas ce livre.
Laissez-moi vous prévenir : une lecture honnête ne peut laisser insensible. L’arme de l’auteur, c’est la succession des brisements par lesquels il est passé pour mieux voir Jésus, l’adorer lui seul, et laisser sa grâce agir. Exclusivement.
Roy Hession fut un relais majeur du Réveil au XXe s, principalement en Angleterre, en Afrique de l’Est, et dans l’Ouest de la France. Vous ne lirez pas seulement une succession d’anecdotes de conversions et de victoires. La force de ce livre, c’est de poser les questions qui nous concernent.
L’auteur raconte ici son cheminement personnel. Plus qu’un traité sur le Réveil ou qu’une biographie, il parle de :
– la recherche de la volonté de Dieu,
– la perte de la vision du service et les retrouvailles avec Jésus,
– la nécessité de se mettre en règle pour lui obéir efficacement,
– les pièges de l’ego et du diable dans l’excès de zèle,
– la vie de couple et le pardon (les pages concernées valent bien un livre entier sur le sujet !)
Dans bien des sujets de la vie personnelle, l’évangéliste fait preuve d’une honnêteté exemplaire. Le grand Hession laisse place au frère Roy, confronté aux mêmes dangers et aux mêmes choix que nous.
Peut-être croyez-vous, comme je le pensais, que le Réveil ressemble à un mouvement d’élévation vers le ciel, plus ou moins mystique. Cet évangéliste au long cours vous rétorquera qu’il s’agit de l’opposé : « C’est le plancher qui s’effondre », le moment où vous réalisez comme le psalmiste que « Toute ma beauté n’est que pourriture ».
Son chemin du calvaire éclaire le nôtre. Aucune route large et facile ne mène à « l’excellence de la connaissance de Christ ». Certains livres enseignent des vérités, celui-ci devrait nous transformer conformément à ces vérités. Certains livres enthousiasment, celui-ci devrait nous bouleverser.
Avez-vous soif de sortir d’une certaine médiocrité spirituelle pour vivre pleinement la sainteté d’une vie divine ? Attention, Roy Hession ne vous livre aucune recette magique, mais vous (re)découvrirez que « le Réveil, c’est Jésus ! »
Frédéric Mondin
Quelques extraits …
Plongez au cœur des tourments de l’évangéliste
« Je n’avais pas encore compris que le Réveil commence par l’évangéliste lui-même… » (p. 9)
« Notre intérêt pour les Écritures était tel que nous n’avions plus la vision des perdus… » (p. 34)
« Mais comment pourrais-je devenir un meilleur chrétien, alors que je n’accomplissais aucune de ces choses censées être nécessaires ? Je me trouvais pris dans un cercle vicieux. C’est une sensation terrible de constater que notre propre religion ne satisfait plus nos besoins. Pour moi, c’était pourtant la meilleure chose qui pouvait m’arriver! » (p. 157)
Redécouvrez avec l’auteur les grandes vérités
« Je suis pécheur, mais Jésus est mon Sauveur. […] Approfondir notre vie chrétienne, c’est réaliser que nous sommes de bien plus grands pécheurs que nous ne l’avions imaginé, et que Jésus, lui, est un bien plus grand Sauveur que nous ne l’avions pensé ! » (p. 12)
« La première leçon a été de découvrir que c’est la grâce de Dieu qui produit en moi le fruit qu’il attend. C’est la seule possibilité pour Dieu. Il n’obtiendra jamais de nous la moindre sainteté. Celle-ci n’est pas dans notre nature. » (p. 26)
« Lorsque le chrétien avance vers la maturité, sa marche va toujours de la complexité vers la simplicité, plutôt que le contraire. » (p. 119)
« Expérimenter la croix, c’est choisir d’accomplir la volonté de Dieu quand celle-ci s’oppose à la nôtre. » (p. 130)
« Il nous fallait placer Jésus au centre, étant lui-même le Réveil, et comprendre que Dieu n’avait rien de plus à donner que son Fils. Si Christ était au centre, alors le brisement, la marche dans la lumière, le témoignage et la communion fraternelle suivraient comme les effets naturels de cette grande et première cause. […] Un chrétien moyen, en quête de la victoire et du Réveil, entrant dans une librairie et voyant tous les titres des ouvrages consacrés à la vie chrétienne, laisserait certainement de côté le livre simplement intitulé Jésus. » (p. 147-148)
Concentrez vos forces pour les vrais combats
« Satan invoque des milliers de raisons pour vous expliquer pourquoi Dieu ne va pas se lever et vous donner. Il cite votre faiblesse, votre inexpérience, votre manque d’amour, vos péchés, le fait que vous ne priez pas assez. […] Oui, il y a mille raisons pour lesquelles Dieu pourrait ne pas répondre. La foi de l’importun les surmonte toutes. Elle refuse d’entendre autre chose que ceci : Dieu est prêt à me recevoir. Cette foi trouve dans la Parole de Dieu des promesses et des arguments à opposer à toutes les suggestions de l’ennemi. Ainsi, fortifiée par un millier d’autres raisons expliquant pourquoi Dieu veut bénir, la foi va de l’avant, jusqu’au trône, pour découvrir que la requête a déjà été exaucée ! » (p. 87-88)
« La profonde unité d’un foyer n’est pas simplement le résultat d’une compatibilité naturelle ou d’un haut degré de spiritualité, mais le fruit de fréquentes repentances aux pieds de Jésus-Christ. » (p. 175)
Éditions E.L.B. 2003 ; Index Dewey : 269.2 ; 220 pages
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(en construction)
- Edité par Mondin Frédéric
C’est avec joie et reconnaissance au Seigneur que nous adressons ces lignes à tous nos lecteurs. La diffusion de Promesses a pu être étendue et consolidée. Nous suivons l’exhortation d’Ecc 11.1 de « jeter notre pain à la surface des eaux, car avec le temps nous le retrouverons ». Après 39 ans de travail inlassable, nous sommes des plus encouragés.
Suite à notre campagne de promotion en Europe, plus de 200 nouvelles personnes ont fait connaissance avec la revue par les deux derniers numéros. Plusieurs centaines de nouveaux lecteurs d’Afrique francophone, en particulier du Cameroun, ont rejoint la famille de Promesses.
Les besoins de formation biblique sont immenses, et notre correspondance par e-mail s’amplifie pour répondre à des questions de théologie et d’éthique. De nombreuses études bibliques sont envoyées par e-mail à des lecteurs qui nous les demandent. Promesses sert aussi de support de réflexion en groupe, car la jeune génération a soif de Dieu et de sa Parole et désire appliquer l’enseignement biblique à la vie quotidienne.
Actuellement, le tirage est de 7 000 exemplaires dont 4 000 sont diffusés dans 26 pays d’Afrique. La publication d’un numéro coûte 10 000 CHF (6 370 EUR). Merci, chers lecteurs d’Europe, pour vos dons qui nous aident à maintenir ce service de diffusion missionnaire. Merci à tous nos lecteurs de votre soutien par la prière.
Merci de nous signaler l’arrivée d’enveloppes de colis déchirées ou abîmés. Si les numéros ne vous arrivent pas ou trop en retard, merci de nous en aviser. Tout changement de nom ou d’adresse doit nous être communiqué immédiatement pour éviter des frais inutiles par des « retours à l’expéditeur » et l’annulation de votre adresse.
Note aux lecteurs d’Afrique : Le renouvellement de votre abonnement annuel et l’indication de votre adresse exacte sont indispensables. Faute de quoi votre adresse sera rayée de notre fichier. Pour les tarifs, veuillez consulter la rubrique des Abonnements, y compris les lecteurs d’Afrique.
Avez-vous apprécié Promesses ? Pourquoi ne pas le promouvoir autour de vous et offrir un abonnement à l’une de vos connaissances ? Avec nos messages chaleureux et fraternels en Christ.
Pour l’équipe de rédaction : Henri Lüscher
Voici encore quelques témoignages de reconnaissance :
« Je suis très heureux quand je reçois votre revue de réflexion biblique Promesses. J’aime beaucoup lire vos réflexions sur les livres bibliques et l’Histoire de l’Église. J’étais sur le point de vous demander l’annulation de mon abonnement, car je suis chômeur depuis juillet 2004… Je vous envoie cette modeste somme de 1000 CFA (env. 1,20 CHF ou 0,76 EUR)…» (A.N., Libreville, Gabon).
« Je suis très encouragé par votre revue édifiante. Revue d’édification pour moi dans l’œuvre, elle est aussi un document de base pour mes enseignements dans notre église… Elle m’inspire dans certaines études que je dispense… Je viens de terminer un enseignement sur « le pardon et la réconciliation »… Je me suis inspiré en grande partie du numéro de Promesses qui a traité le même sujet… Votre revue n’aide pas seulement un pasteur, mais toute une communauté chrétienne. D’autres collègues se servent certainement de votre revue comme manuel d’étude pour leurs fidèles. Mes propos sont fondés quant à la qualité biblique de vos articles et leur pertinence dans les problèmes de la vie quotidienne… Merci pour l’envoi de l’année 2005 bien que je n’aie rien payé, à cause des problèmes d’argent qui sont le lot quotidien des serviteurs de Dieu en Afrique… En ce début d’année, je voudrais faire un effort pour apporter ma modeste contribution à cette excellente œuvre par ces modiques 3 $US (1550 CFA ou 3,70 CHF ou 2,36 EUR) en plus de mes prières incessantes… afin que vous puissiez poursuivre l’oeuvre que le Seigneur vous a confiée par votre contribution à la formation spirituelle des frères et sœurs en Christ en Afrique… » (Pasteur S.K.F., Lomé, Togo).
« J’ai découvert avec beaucoup de joie votre magazine grâce à un ami qui avait un numéro sur « le Musulman mon prochain ». J’ai été grandement édifié. Je suis chrétien depuis 9 ans et inscrit actuellement dans une faculté de théologie pour être formé et servir le Seigneur Jésus…» (E.T., Yaoundé, Cameroun)
« …Shalom. Les mots me manquent pour vous exprimer mes remerciements. Ma petite sœur V., mère de 4 enfants, vient de mourir. Dure épreuve pour nous. Pendant que je me posais des questions personnelles sur la mort, j’ai reçu le n° 155 dont le titre est Affronter la mort, et aussi des réponses à mes questions et le courage d’affronter la mort, car, sur cette terre, nous ne sommes que des étrangers. Grand merci. Promesses est d’une grande bénédiction pour notre famille » (G.B., Kinshasa, RDC)
IN MEMORIAM †ANDRE CORNUUn des fidèles collaborateurs de notre revue, André Cornu, a été rappelé auprès du Seigneur à l’âge de 82 ans en novembre dernier après une longue maladie. Notre frère fut le premier trésorier de Promesses. Il a accompli ce service bénévole pendant 25 ans, avec une grande minutie, depuis le premier numéro, en 1967. Pendant plus de 40 ans, notre équipe eut le privilège de bénéficier de sa fidélité à Promesses et de sa générosité en faveur de la diffusion missionnaire de notre revue en Afrique. Il aimait ce continent ; pour lui, c’était une terre de mission. Nous aimerions dire un profond merci au Seigneur pour ce fidèle serviteur d’une constance exceptionnelle. Nous présentons toute notre affection et notre sympathie fraternelle à sa chère épouse Lilly, et à leurs deux enfants, Chantal (et sa famille) et Laurent. Qui, parmi la jeune génération, va prendre la relève de notre frère défunt, pour la cause d’une Afrique meurtrie, affaiblie et qui attend le secours des frères et sœurs qui les soutiennent dans leurs efforts pour une formation biblique demandée partout ? Seul l’Évangile procure le salut, la paix et la réconciliation, au sein des pays ravagés par les guerres fratricides, la misère morale et matérielle, et la corruption. La rédaction de Promesses souhaitait republier un article d’André Cornu, paru dans le n° 9 de janvier 1969. Il s’agit d’un des 8 articles d’une série intitulée Lettre à mon ami Jean-Louis. Il avait à cœur de présenter cette série au lecteur en recherche de Dieu. Il l’avait réalisée sous forme d’une correspondance avec un homme qui ne connaissait pas Jésus-Christ comme son sauveur. Ses articles étaient signés du pseudonyme d’André-Georges. Vous trouverez donc en dernière page ce beau texte, qui cadre bien avec le dossier sur Jésus-Christ, Fils de Dieu et Sauveur des hommes, mais aussi Seigneur de tout l’univers.
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- Edité par Lüscher Henri
Jean-Bert de Mooy est marié et père de deux enfants. Il est pasteur d’une église évangélique à Bulle, en Suisse romande et conférencier bien connu. Il a fait ses études à l’Institut Biblique « Emmaüs », à Saint-Légier, en Suisse romande, et a suivi des cours dans les facultés de Vaux-sur-Seine et d’Aix-en-Provence, en France. Il travaille aussi avec les jeunes et a élaboré un cours de formation biblique dans le cadre du CyFoJe (Cycle Formation Jeunesse). Il est l’auteur d’un cours sur Les Dix Commandements, disponible comme module du logiciel Bible Workshop Pro vendu par la Maison de la Bible (2004).
1. Mort et ressuscité, selon les Écritures
« Il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre les Ecritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour et que la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée en son nom à toutes les nations à commencer par Jérusalem. Vous en êtes témoins. » (Luc 24.44-48)
Jésus est mort selon les Ecritures. Il ne fut pas la victime accidentelle de qui que ce soit, ni de quoi que ce soit. Ni de Pilate, ni des Juifs, ni de ses disciples, ni de personne… Jésus-Christ est venu dans le monde dans le but de mourir sur la Croix pour expier nos péchés, selon les Ecritures (Luc 19.10 ; 1 Pi 3.18). Sa crucifixion fut la manifestation frappante de son obéissance aux Ecritures. La mort de Jésus fut le point culminant de toute l’histoire de la rédemption.
Qui donc a tué Jésus ? Il est certain que Judas, les chefs religieux juifs et Pilate sont coupables. Il est vrai aussi qu’il y eut trahison, lâcheté, et de fausses accusations contre Jésus. Nous savons que des hommes ont bafoué les principes de la justice humaine pour satisfaire et apaiser une foule manipulée et furieuse contre celui qui n’avait pourtant fait que du bien. Finalement, toute la foule se rendit responsable du meurtre d’un homme innocent. Cependant, l’Evangile de Luc souligne avec force : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour. » (Luc 24.7,44)
N’oublions jamais que Jésus ne fut pas la victime de Judas, ni de Rome, ou du sanhédrin. L’apôtre Pierre dit dans son discours du jour de la Pentecôte : « Ce Jésus fut livré selon le dessein arrêté, selon la prescience de Dieu » (Act 2.23). De toute éternité la mort de Jésus sur la Croix avait été prévue par Dieu le Père. Même s’il est incontestable que les chefs religieux juifs et romains qui le crucifièrent portent la responsabilité de leur crime, Dieu lui-même, dans sa prescience, avait arrêté le dessein de la mort de Jésus.
Poussons ce raisonnement encore un pas plus loin en disant haut et fort : Jésus lui-même a gardé le contrôle absolu des évènements jusqu’au bout de son procès et de son ministère terrestre, car il cria juste avant d’expirer : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » (Luc 24.46) Peu de temps avant sa mort, Jésus avait prévenu ses disciples en leur disant : « Personne ne me l’ôte [la vie], mais je la donne moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. » (Jean 10.17-18 ; cf. 19.11)
Un à un, tous les détails des prophéties de l’A.T. furent accomplis, et particulièrement les détails précis concernant sa mort décrits dans le Ps 22 et Ésaïe 53. Chacun de ces détails a été écrit des centaines d’années avant sa naissance. Tout fut accompli exactement comme prédit.
2. Une resurrection historique
« Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour… » (Luc 24.46) La résurrection a rendu possible notre salut. Comme dit l’apôtre Paul aux Corinthiens (1 Cor 15.16-18) : « Si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. »
Le juge et journaliste Lee Strobel a écrit un livre sur Jésus-Christ en utilisant sa formation de juriste et de journaliste pour argumenter sur les faits historiques de la résurrection de Jésus-Christ et la proclamation de la bonne nouvelle au premier siècle. Ce livre est passionnant. En effet, l’auteur conclut que les biographies de Jésus résistent à un examen poussé et il souligne leur crédibilité historique.
Alister McGrath écrit : « Tout au long de l’histoire, le christianisme a considéré la résurrection et l’incarnation comme des éléments essentiels à sa propre compréhension historique ; toute tentative d’éliminer ou de modifier radicalement ces doctrines aboutirait à une forme de christianisme en rupture de continuité avec les formes historiques qui ont accompagné son développement. »1
L’ancien professeur de littérature, C.S. Lewis, qui avait enseigné le Moyen Âge et la Renaissance à l’Université de Cambridge, expliquait, alors qu’il racontait sa conversion, qu’avant ses recherches, il pensait que les chrétiens « se trompaient ». Après avoir évalué les bases et les preuves du christianisme, Lewis conclut « qu’aucune autre religion ne présentait un tel caractère d’historicité. »2 Sa connaissance de la littérature l’obligeait à traiter les Evangiles comme étant dignes de foi.
L’Eglise naissante n’aurait jamais pu prendre racine et n’aurait jamais pu s’épanouir en plein Jérusalem si elle avait répandu des histoires fausses sur Jésus. Le juge Bruce Metzger écrit qu’en comparaison d’autres documents de l’Antiquité, les manuscrits du N.T. sont de loin les plus nombreux de tous les récits historiques de l’époque. Rien que cela est déjà un très grand miracle en soi.
La documentation historique que nous possédons sur Jésus est bien meilleure qu’à propos de n’importe quel autre fondateur de religion antique. Des sources extra-bibliques confirment que beaucoup de gens ont rapporté les guérisons opérées par Jésus, qu’il était le Messie et qu’il a été crucifié. Pourquoi Christ reste-t-il, malgré la déchristianisation de nos sociétés, au cœur de notre culture, près de deux mille ans après sa mort ? La réponse traditionnelle et biblique veut que la raison profonde de son rayonnement réside dans le fait qu’il a été Dieu incarné, autrement dit que dans son existence historique spécifique, Dieu a assumé la nature humaine. « Un christianisme qui rejette l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ n’est pas en mesure de placer de façon convaincante la personne de Jésus-Christ au centre de la foi chrétienne. »3
Souvenons-nous des disciples. Ils avaient vécu avec Jésus et avaient nourri de grands espoirs en l’avenir. Mais à l’heure de la crucifixion, tous leurs espoirs de voir Jésus devenir Roi s’écroulaient. Ils regardaient déjà la croix comme la fin de leurs rêves utopiques…. C’est seulement après la résurrection qu’un monde nouveau s’ouvrit devant eux ! Il était réellement ressuscité.
C’est en s’appuyant sur cette réalité que le message de l’Evangile, la bonne nouvelle, sera prêché dans le monde entier : « La foi en la résurrection et en l’incarnation a favorisé le développement et l’expansion du christianisme, et continue de le faire. La vitalité, la profondeur et l’enthousiasme de la foi chrétienne dépendent finalement de ces doctrines. »4 Car quelle serait la crédibilité d’une « nouvelle naissance » qui exclurait l’incarnation du Fils de Dieu mort pour nos péchés ?
Aujourd’hui, les théologiens libéraux sont bien embarrassés par le mouvement du « Nouvel Age », car ils ont plongé l’Eglise dans le chaos en la dépouillant de ses doctrines essentielles. Mais vis-à-vis de nos contemporains assoiffés d’expériences spirituelles, la résurrection du Christ doit rester la clé d’un témoignage puissant. Seul le christianisme confessant, qui a gardé la foi des ses origines, possède les ressources apologétiques et spirituelles nécessaires pour regagner le terrain perdu en Occident.
3. Des temoins dignes de confiance
« Vous en êtes témoins. » (Luc 24.48) Oui, les disciples furent les témoins de ces évènements extraordinaires. Transformés par la foi en Jésus-Christ, ils ne se laissaient pas arrêter dans leur tâche, ayant été les témoins oculaires de la résurrection.
N’oublions pas que les disciples risquaient la condamnation à mort en proclamant la résurrection de Jésus-Christ ! Or, personne d’entre nous n’accepterait de mourir pour un mensonge (cf. Act 4.5-20). Le N.T, on le sait, contient un certain nombre de récits extraordinaires racontant les apparitions de Jésus après sa résurrection. Jésus se montre au moins neuf fois à ceux que Pierre appelle des « témoins choisis d’avance par Dieu » (Act 10.41). Il apparut :
• à Marie de Magdala (Jean 20.11-18),
• à Pierre (Luc 24.34),
• à deux de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24.13-35),
• aux dix disciples réunis dans la chambre haute (Thomas n’y était pas, Luc 24.36-42),
• aux onze, Thomas étant présent (Jean 20 :24-29),
• à plus de 500 frères à la fois (1 Cor 15.6),
• à Jacques (1 Cor 15.7),
• à quelques disciples parmi lesquels se trouvaient Pierre, Thomas, Nathanaël, Jacques et Jean au bord du lac de Galilée (Jean 21.1-23),
• à plusieurs sur le mont des Oliviers près de Béthanie, au moment de son ascension (Luc 24.50-53 ; Act 1.6-12),
• enfin, à Saul de Tarse, futur apôtre Paul, sur le chemin de Damas (1 Cor 15.8).
Après sa résurrection Jésus s’est montré à eux pendant quarante jours (Act 1.3). Il y a certainement eu d’autres apparitions qui ne sont pas rapportées dans la Bible. Mais de toute évidence, on ne peut pas écarter un tel nombre de témoins sans chercher une explication. Un tel événement ne peut être une invention humaine, ni le produit d’hallucinations.
Une étude minutieuse des apparitions de Jésus révèle une très grande variété de circonstances, de personnes, de lieux et d’états d’esprit. Ces témoins se trouvent dans le jardin du tombeau vide, sur le chemin d’Emmaüs, sur une montage en Galilée, sur les bords d’un lac, dans les environs de Béthanie. Et les réactions de ces témoins furent également très différentes : Marie de Magdala pleurait, les femmes étonnées avaient peur ; Pierre était plein de remords et Thomas fut incrédule ; les disciples d’Emmaüs étaient troublés par les événements de la semaine écoulée, et les disciples en Galilée étaient absorbés par leur pêche.
Cependant, le Seigneur lui-même eut raison de leurs doutes et de leurs frayeurs, de leur incrédulité et de leurs préoccupations. Il surmonta le scepticisme des futurs témoins. La mort de Christ avait laissé les disciples tremblants, abattus. Et quelques semaines plus tard, selon le récit des Actes des Apôtres, ces mêmes hommes risqueront leur vie pour le nom du Seigneur, et bouleverseront le monde entier par leur témoignage (Act 15.26 ; 17.6). D’où viennent cette foi et cette puissance, cette joie débordante et cet amour extraordinaire pour leur Sauveur et leur Seigneur ? C’est de la puissance de la résurrection, qui fait dire à Paul aux Corinthiens : « Or si l’on prêche que Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ, tandis qu’il ne l’aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. » (1 Cor 15.12-19)
4. Un salut fermement établi
De nos jours l’Eglise doit anticiper sur les difficultés que les chrétiens vont inévitablement rencontrer en parlant avec leurs semblables autour d’eux. La meilleure défense de la foi chrétienne, dont la résurrection est la pierre de touche, réside dans une bonne explication de ses doctrines essentielles. Le prédicateur doit enseigner la fiabilité historique des Evangiles, la réalité historique de la mort et de la résurrection de Christ. Il peut le faire, car il possède une source solide et fiable : la Parole immuable de Dieu. Le sermon doit expliquer les doctrines fondamentales, à l’exemple du témoignage des apôtres, pour qu’un grand nombre de personnes parviennent à une connaissance plus profonde et plus juste du plan de la rédemption (Col 1.9-23).
1 A. McGrath, Jeter des ponts, Collection Sentier, La Clairière, Canada, 1999, p 164.
2 Cité par J. McDowell, La résurrection, Éditeurs de Littérature biblique, Belgique, 1987, p 22.
3 A. McGrath, ibid., p 169.
4 A. McGrath, ibid., p 170.
- Edité par De Mooy Jan-Bert
Il ne se passe guère de mois sans qu’un magazine ou un hebdomadaire ne sorte un numéro « Spécial Jésus ». En général, le sous-titre annonce que l’on va enfin connaître le « vrai » Jésus, le Jésus « historique », débarrassé des mythes, des traditions, des gangues dans lesquels les églises officielles l’ont enfermé. A l’appui de la thèse, on fait valoir les « dernières avancées » des sciences historiques, archéologiques ou linguistiques. Mais, bien souvent, pour ne pas dire toujours, le dossier se révèle au mieux creux, au pire blasphématoire.
Non, pour connaître le « vrai » Jésus, rien ne vaut ma vieille Bible. En parcourant les Evangiles, j’y trouve un Jésus profondément humain, proche de moi, mais aussi étrangement différent, divin. En lisant les Epîtres, je comprends mieux qui est mon Sauveur et mon Seigneur. En découvrant l’Apocalypse, j’y vois un Jésus qui va revenir glorieux juge et vainqueur. En revenant à l’Ancien Testament, je discerne des images qui l’annoncent par avance.
C’est basé sur la Bible que ce dossier vous invite à (re-)découvrir le vrai Jésus. Mais pour qu’il soit véritablement vivant pour nous, il faut plus encore : que cette lecture nous amène à une communion plus profonde avec lui, à une adoration plus nourrie, à une imitation plus fidèle. Soyons sûrs que la contemplation de Christ ne peut manquer de nous transformer toujours davantage en vrais chrétiens (2 Cor 3.18).
Joël Prohin
- Edité par Prohin Joël
Mon cher Jean-Louis,
Une fois de plus, je pense à toi et reprends la plume pour t’expliquer ce que Jésus a voulu dire à ses disciples par les paroles suivantes : « II y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. » (Jean 14.2)
En s’exprimant ainsi, il a tout simplement voulu leur faire comprendre que la maison du Père est assez vaste pour que tous les élus ou rachetés y trouvent place. Depuis la mort de Jésus-Christ sur la Croix de Golgotha, suivie de sa glorieuse résurrection, les élus, les rachetés, sont ceux qui, s’étant reconnus coupables, pécheurs, perdus, se sont repentis de leurs fautes et de leurs péchés, puis ont accepté, par la foi, le merveilleux salut que Dieu offre gratuitement en Jésus-Christ.
La Bible parle de repentance (Act 17.30), de conversion (Mat. 18.3 ; Act 3.19), de foi (Act 16. 31).
Elle parle non seulement de vie éternelle, mais aussi de châtiment éternel (Mat 25.46), réservé à ceux qui refusent ou négligent le salut offert (Héb 2.3). Elle est formelle : pour être sauvé, c’est-à-dire pour être reçu dans la maison du Père, il faut avoir accepté Jésus comme Sauveur, comme Seigneur personnel, et s’être donné à lui sans retour pour l’aimer, le suivre et le servir.
Le seul chemin qui conduit au ciel passe par la croix du Calvaire. Bien plus : Jésus-Christ est lui-même ce chemin (Jean 14.6). Les deux versets suivants nous montrent clairement qu’en dehors de Jésus-Christ, il n’y a pas de salut possible pour l’homme, donc pas de possibilité d’entrer dans la maison du Père :
« II n’y a de salut en aucun autre (sous-entendu que Jésus-Christ) ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Act 4.12)
« Il y a un seul Dieu et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ. » (1 Tim 2.5)
Bien affectueusement,
ton ami, André-Georges
(Article paru dans Promesses n° 9, janvier 1969)
- Edité par André-Georges
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