PROMESSES

Il y a quelques années, une grande banque française avait adopté comme slogan publicitaire : « Votre argent m’intéresse ». Parler de son argent à son banquier, rien de plus normal, me direz-vous. Mais pour nous, chrétiens, il y a une autre personne qui s’intéresse à notre argent : c’est Dieu ! Et il ne s’intéresse pas seulement au billet que nous mettons dans la collecte du dimanche : c’est tout notre argent dont il se préoccupe : nos recettes, nos dépenses, notre épargne, notre succession, etc.

C’est ce sujet délicat qu’aborde le dossier de ce numéro de Promesses. Nous sommes bien conscients que l’approche de l’argent dépend beaucoup de la situation financière de chacun : un fonctionnaire européen n’aura pas la même vision des choses qu’un éleveur africain ou qu’un évangéliste chinois. Ce numéro tente de s’en faire un peu l’écho : deux contributions de chrétiens africains engagés viendront faire contrepoint à des articles plus « occidentaux ».

Mais quelle que soit notre situation pécuniaire, où que nous habitions, si, en refermant ce numéro, nous sommes un peu plus convaincus que la gestion de nos biens matériels est un vrai test pour notre vie spirituelle, nous aurons fait un pas dans la bonne direction. Le Seigneur Jésus disait : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes. Si donc vous n’avez pas été fidèle dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables ? » (Luc 16.10-11) Nos biens matériels sont ces « moindres choses », car ils disparaîtront tous un jour, mais demandons au Seigneur la sagesse de les gérer selon lui et pour lui — et il aura la joie de nous confier des richesses éternelles.


Le roi David dit : N’y a-t-il plus personne de la maison de Saül, pour que j’agisse envers lui avec la fidélité de Dieu ? Tsiba répondit au roi : Il y a encore un fils de Jonathan, qui est infirme des pieds. Le roi lui dit : Où est-il ? Tsiba répondit au roi : Il est chez Makir, fils d’Ammiel, à Lo-Debar. Le roi David l’envoya chercher chez Makir, fils d’Ammiel, à Lo-Debar. Mephi-Bosheth, fils de Jonathan, fils de Saül, vint auprès de David et tomba face contre terre, prosterné. David dit : MephiBosheth ! Il répondit : Je suis là, pour te servir. David lui dit : N’aie pas peur ! Je vais agir avec fidélité envers toi à cause de Jonathan, ton père. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton père, et tu mangeras constamment à ma table. 2 Sam 9.3-7 (NBS)

David vient de recevoir le témoignage de la fidélité de Dieu (2 Sam 7.14) ; c’est alors que, se souvenant de l’attachement et de la fidélité de Jonathan dans de nombreuses occasions difficiles, David use à son tour de fidélité envers Mephibosheth, le dernier descendant de son ami.

Mephibosheth avait eu pour père un homme de foi et de consécration, mais il n’avait pas pu lui-même suivre ses pas. En effet, peu après la mort de Jonathan, il était devenu infirme car sa nourrice l’avait laissé tombé en s’enfuyant (2 Sam 4.4). Son nom même (« Bosheth » veut dire « honte ») et l’endroit où il se trouvait (Makir signifie « vendu ») indiquent son rejet.

Peut-être avons-nous autour de nous des « Jonathan », qui nous ont annoncé la Parole, qui sont allés au devant de nous, comme exemples, comme pères spirituels. Alors, peut-être comme Mephibosheth, disons-nous : « Je ne suis rien, je ne peux pas marcher, c’était mon père qui t’avait suivi, mais moi je ne suis pas digne… ». Mais pour David, de tels arguments ne comptent pas ; il désire agir avec fidélité : Méphibosheth habitera à Jérusalem et mangera à la table du roi !

David avait promis à Jonathan qu’il n’exterminerait pas sa famille (1 Sam 20.15), mais sa promesse n’allait pas jusqu’à faire manger sa descendance à sa table. David accomplit plus que ce qu’il avait promis. Mephibosheth prend en fait la place de Jonathan, celui qui aurait dû être le second dans le royaume. Lorsqu’il était assis à table et qu’il regardait ses pieds, il voyait sa faiblesse, mais lorsqu’il regardait vis-à-vis de lui, il voyait la face de David qui reflétait toute la bonté et la fidélité de Dieu à son égard.

Dieu est fidèle parce qu’il accomplit ce qu’il a promis. Si Dieu nous fait entrer dans sa présence, ce n’est pas seulement à cause de sa grâce, mais aussi à cause de sa fidélité (1 Jean 1.9). S’il nous pardonne, c’est qu’il est fidèle envers l’œuvre du Seigneur Jésus (Rom 3.25-26).