PROMESSES
La logique de Dieu n’est pas celle des hommes. L’Eglise est en danger constant de se laisser pénétrer par les concepts contemporains, par la logique des hommes. Nos premiers parents, séduits par les subtilités mensongères du diable, ont désobéi à Dieu, entraînant ainsi toute l’humanité dans le péché, la souffrance, et la mort spirituelle et physique. Il a fallu l’intervention divine constante pour accomplir ses desseins bienveillants en son Fils Jésus-Christ, notre Sauveur. Puis, dans sa grâce souveraine, Dieu a envoyé le Saint-Esprit pour former l’Eglise de Dieu, Corps de Christ, composée de tous ceux qui se sont repentis et ont cru en Jésus-Christ, leur Sauveur. Et, dans le futur, Dieu, dans son plan rédempteur souverain, continuera à contrôler et à diriger l’Histoire – celle des hommes, des nations, de l’Eglise et de son peuple d’Israël jusqu’au point culminant du retour glorieux de Christ. Alors, Il jugera le monde et établira son royaume terrestre de mille ans, où enfin la justice et la paix régneront.
Tout au long de l’Histoire, la logique de Dieu a été un paradoxe pour l’esprit humain. Nos dictionnaires déclarent qu’un «paradoxe» est «contraire à l’opinion commune». Pour Kant, c’est le conflit entre les lois de la raison pure. Pourquoi donc ces contradictions apparentes? Parce que le péché a tout gâté et que Dieu, dans sa grâce infinie, intervient constamment pour ouvrir les yeux de ceux qui sont éblouis par la logique des hommes.
La logique de Dieu heurte constamment nos mentalités, nos concepts, parce que l’Evangile est voilé «pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu» (2 Cor 4.4). Or le chrétien, né de Dieu, est appelé à «se dépouiller… de la vieille nature qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelé par l’Esprit dans son intelligence, et à revêtir la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice, et une sainteté que produit la vérité» (Eph 4.22-24). La dissipation de ces paradoxes apparents gît dans notre identification en la mort et en la résurrection du Christ. Ce renouvellement de notre entendement, de notre mentalité, est un combat constant, et nous aide à surmonter ces paradoxes dans l’optique divine.
Notre dossier aborde un domaine délicat qui préoccupe l’Eglise: le paradoxe entre l’Eglise primitive des «apôtres et prophètes », et l’Eglise souffrante et faible aux yeux du monde. Beaucoup de questions nous parviennent concernant «l’évangile de la prospérité», les miracles et les guérisons. Une tendance à un certain triomphalisme évangélique mû davantage par les sentiments et les expériences que par la réflexion et la méditation sérieuse de la Bible risque d’ignorer la réalité des paradoxes de la vie chrétienne.
- Edité par Lüscher Henri
DOSSIER: GRANDEUR ET FAIBLESSE, UN PARADOXE
Luc 12.32
Le Seigneur s’adressait à ses disciples en particulier en les exhortant à ne pas s’inquiéter dans les circonstances adverses. Dans Actes 20, Paul informe les anciens d’Ephèse de son départ prochain et les avertit des dangers qui guettent l’Eglise. Au verset 28, il leur enseigne une précieuse vérité: «L’Eglise de Dieu qu’Il s’est acquise par son propre sang est appelée le troupeau de Dieu». Tous les rachetés de Jésus-Christ font partie de son troupeau. Ce sont des brebis précieuses à ses yeux. Et l’église locale en est l’expression vivante.
Ce petit troupeau bien insignifiant aux yeux des hommes, fait l’objet des tendres soins du Bon Berger, et il ne perd aucune de ses brebis. Le nombre minimum requis dans la Parole est deux ou trois (Mat 18.20) chrétiens intégrés dans la personne de Jésus pour s’assurer sa présence. Aucune étiquette n’est requise, si ce n’est la foi authentique dans le Dieu de la Bible, ce qui implique une vraie repentance, la confession de ses péchés et le pardon du Tout-Puissant par Jésus-Christ, notre Sauveur. Les pires assauts, ouverts ou subtils de l’ennemi, le diable, ne peuvent rien contre ce petit troupeau, parce qu’il est sous la protection du Tout-Puissant. Le Bon Berger les entoure puissamment. «Les brebis entendent sa voix et le suivent, car il va devant eux. Il les connaît et elles le connaissent» (Jean 10.2-5;14.27). L’Eglise a toujours été éprouvée par des dangers qui la rongeaient depuis l’intérieur: la tradition des hommes et la fausse doctrine. Si le Seigneur permet les afflictions dans l’Eglise, c’est que dans sa bonté, il veut la recentrer sur Lui.
Ainsi, nous sommes exhortés à ne pas craindre ni l’adversité des hommes ni celle de l’ennemi invisible. La crainte de Dieu, en revanche, est primordiale dans la vie de l’Eglise. Et cette crainte de Dieu implique d’abord de suivre Jésus-Christ et sa Parole coûte que coûte. Ce double aspect dans la vie du petit troupeau lui permet de franchir des murailles avec Dieu en Lui obéissant plutôt qu’aux hommes (Act 4.18-19). Dieu s’occupe du nombre des brebis, car c’est Lui qui ajoute à l’Eglise ceux qui doivent être sauvés (Act 3.47). C’est son affaire. La nôtre c’est de témoigner de Lui, de parler de ce que nous avons vu et entendu (Act 4.20).
Courage, petit troupeau de Dieu. Les circonstances permises par le Seigneur doivent nous stimuler à rechercher la face de Dieu et à réorienter notre position et notre vie à la lumière de la Parole de Dieu, «vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur» (Hébreux 4.12). Sommes-nous prêts à nous laisser interpeller par elle?
Nous avons l’ardent désir de marcher ensemble avec le Seigneur en nous laissant sonder et changer par sa Parole. «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Rom 8.31-34). Ne sommes-nous pas «plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés?» Confiants en Lui, nous marchons par la foi. Conscients de notre petitesse, de nos imperfections, nous ne perdons pas courage (2 Cor 4, 1,16; 5.6), car «Dieu nous fait toujours triompher en Christ» (2 Cor 2,14). «Si nous vivons, ce n’est plus nous qui vivons, c’est Christ en nous; si nous vivons maintenant dans la chair, nous vivons dans la foi au Fils de Dieu, qui nous a aimés et qui s’est livré lui-même pour nous» (Gal 2,20).
Si nous vivons cela, nous n’avons rien à craindre, car le petit troupeau marche sous la houlette de son divin Berger. «Ils combattront contre toi, mais il ne prévaudront point sur toi; car je suis avec toi pour te sauver et pour te délivrer, dit l’Eternel » (Jér 15.20). Le troupeau de Dieu est indestructible, car il appartient au Seigneur. «L’Eternel est mon Berger… je ne crains aucun mal, car tu es avec moi» (Ps 23). Et le royaume de Dieu est à son troupeau. Gloire au Seigneur!
- Edité par Lüscher Henri
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