PROMESSES

L’EGLISE AU 21e SIÈCLE

I – Introduction

Le titre indique un sujet qui doit préoccuper chaque chrétien, car le Seigneur Jésus s’y est toujours intéressé de tout son coeur. Il donna sa vie pour que l’Eglise existe et croisse. Ce qui préoccupe le Seigneur doit nous passionner aussi. Est-ce vrai pour vous?

Dans ma lecture du livre des Actes des Apôtres, j’ai été frappé par la croissance de l’Eglise naissante (3.41,47; 4.4; 5.14; 6.7; 9.31; 11.21; 14.21; 16.5; 19.10).

Une question s’est alors peu à peu imposée à mon esprit : «Quels principes généraux puis-je y découvrir, qui aideront mon église locale à vivre conformément au modèle du Nouveau Testament? » Chaque communauté doit veiller à ce que l’ordre d’apporter l’Evangile à son prochain soit maintenu jusqu’au retour du Seigneur (Mat 28.16-20)! Christ, la Tête de l’Eglise, a une multitude de bénédictions en réserve pour chaque église locale, quel que soit son état de santé spirituelle. Mais elle doit les désirer vivement, car elles ne tombent pas toutes seules d’en haut.

Avant de tracer trois étapes du développement de toute église locale, définissons le cadre de notre recherche:
• les Actes donnent un aperçu de presque toutes les composantes du corps de Christ, et ce, pendant un laps de temps assez long, plus de trente ans;
• dans cette brève étude, nous ne traiterons pas directement des interventions spectaculaires du Saint-Esprit, ni des effets merveilleux de la guérison, ni de la grande part que jouent les conversions de certaines personnes-clés, car elles sont exceptionnelles. Ce qui nous intéresse est le travail du Saint- Esprit dans la vie de tous les jours;
• nous ne nous occuperons que de ce qui a trait aux principes pratiques qui, dans les Actes déterminent la croissance de l’Eglise.

Il est évident que cette étude est indicative et non exhaustive, autrement il faudrait écrire un livre. J’aimerais simplement stimuler notre réflexion!

1ère étape : La préparation apostolique pour la croissance

1. Dans Act 1.2-11, nous voyons l’importance de l’enseignement donné par le Seigneur Jésus concernant sa Personne, son ministère, son royaume et son plan d’évangélisation. Traitons-nous ces sujets systématiquement dans notre communauté? Il est impératif de bien les connaître, et d’en aimer la manifestation. Que faisons-nous pour apprendre et enseigner ces vérités d’une manière systématique?

2. Dans Act 1.12-26, nous découvrons deux grandes activités préparatoires, base de toute explosion de vie sur le plan local:

• la prière concertée et intense, ainsi qu’une communion fraternelle limpide dans l’unité (v. 12-14). Or, c’est justement ici que les attaques de Satan sont particulièrement acharnées: elles visent les liens qui nous attachent à Dieu et aux autres. L’œuvre est ainsi cassée avant d’être lancée… Quels moyens spirituels et pratiques avonsnous prévus pour assainir et protéger ces liens?

• La direction de l’œuvre par des hommes qualifiés (v 16-26). Les récits des Actes pourraient ici servir d’illustration aux principes énoncés en 1 Tim 3.1-13 et en Tite 1.5-9. Priez le Seigneur qu’Il donne de tels hommes à votre église. Il ne suffit pas de désirer se mettre au service des autres: la communauté locale a besoin d’hommes désignés par l’Esprit. Evitons donc les critères charnels dans ces choix.

2ème étape : Le commencement et le démarrage

1. La venue du Saint-Esprit se produit (Act 2.1-13) à chaque conversion d’un pécheur à Jésus-Christ, selon 1 Cor 12.12-13. Le converti reçoit définitivement le Saint-Esprit à l’instant où il invite le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, dans sa vie, et le reçoit comme Sauveur (Eph. 1. 13; 2 Cor. 1.21- 22).

2. La proclamation quotidienne de l’Evangile se fait dans la puissance du Saint-Esprit quand les croyants
• sont consacrés et soumis ( 2.1 ) à la Parole de Dieu ( cf., Act 1. 4-5, 8, 12, 14). Cela nécessite pour nous aujourd’hui une bonne connaissance des Actes et des Epîtres;
• sont unis dans un même esprit et poursuivent les mêmes buts (2.1). Ce sont les anciens ou responsables qui donnent le «ton» et qui annoncent clairement les buts bibliques;
• sont au bon endroit, au bon moment (2.1). Souvent, les croyants sont émotionnellement attachés à un local. C’est souvent le lieu où ils se sont convertis; ou dans lequel ils ont investi beaucoup d’argent… Peut-être aussi est-ce un endroit géographiquement bien placé pour un grand nombre d’entre eux, alors qu’aucune personne résidant aux alentours n’y vient! Avons-nous demandé à Dieu : «Où veux-tu, Seigneur, que nous travaillions»? Aurions-nous le courage de changer de local ou d’essaimer une église soeur, si le Saint-Esprit nous l’indiquait? Quand une communauté locale devient si grande que l’on ne se connaît plus les uns les autres et qu’on ne peut plus prendre soin de chacun, je me demande si le moment n’est pas venu de préparer avec sagesse un essaimage. Il faudra tenir compte alors du nombre de personnes déjà engagées, des responsables doués et spirituellement forts, des objectifs clairs et détaillés et d’un endroit géographique adéquat;
• laissent leurs dirigeants prendre leurs responsabilités (2.14, 41,42; 6.4; 13.1-3; 14.20c-23), en les aidant par la prière et dans le respect;
• prêchent et rendent témoignage à Jésus-Christ par la Bible en exposant les vérités bibliques (2.14-36). N’avons-nous pas tendance à rendre témoignage de nous-mêmes, plutôt que de présenter d’abord le Seigneur? C’est lui qui sauve (Jean 12.32; Act 4.12), et non pas nous ni notre témoignage;
• font une invitation biblique (2.38; 3.19) aux perdus. Trop souvent, l’invitation est si peu biblique et si vague que des «fausses-couches spirituelles » se produisent; et après, on se demande pourquoi telle personne ne marche pas avec le Seigneur. Le travail de suite doit être fait avec soin (2.42; 5.21, 25,42).

3. La vie communautaire était merveilleusement exemplaire (2.42-47), parce qu’elle baignait dans la crainte de Dieu, l’unité, le partage matériel, la joie et la simplicité jointes à l’adoration. Faites une enquête sérieuse dans votre église pour savoir si les onze caractéristiques relevées ci-dessus (elles sont écrites dans la marge de ma Bible!) sont réellement vécues dans votre église. Priez constamment qu’elles le soient.

3ème étape : La vitesse de croisière

Nous allons maintenant relever un certain nombre de principes qui se dégagent de la vie de l’Eglise racontée dans les Actes, et qui restent permanents. Ces principes permettent à une église locale d’entretenir sa vie spirituelle, démontrant ainsi que le Corps de Christ local est un organisme vivant et dynamique.

1. La prédication de l’Evangile (3.12- 26; 4.33; 5.30-32,42; 6.13-14, 7.1-53; 8.4-5,25,40 ; 9.20,28 ; 10.34-43 ; 11.20; 13.16-49 ; 14.3,7; 15.35; 20.20; 26.1-29; 28.31a). Suivons-nous l’exemple apostolique (1 Cor. 15. 3-4)?

2. La fidélité face à la persécution (4.8-12,19-20; 3.29,41; 7.59-60; 13.50; 14.2; 16.22-24; 19.30-31; 20.22-24). Peu d’entre nous avons réellement souffert pour Christ. Je prie depuis des années pour rester fidèle au Seigneur si une persécution devait arriver. Pourquoi? Parce que je n’ai pas confiance en moi-même – en ma chair, et vous?

3. Les actions de grâce au Seigneur dans les moments difficiles (4.23-30; 16.25). Elles témoignent de notre confiance en Lui et révèlent une certaine maturité spirituelle. La louange ancrée seulement dans «le beau temps» est trop facile.

4. Le règlement rapide et efficace des problèmes internes graves (5.1-11; 6.1- 6; 8.18-24; 15.1-29,36-40). Ô combien l’œuvre est retenue et l’énergie dissipée par des problèmes qui traînent en longueur, parce que les responsables ne veulent pas «offenser» le frère Untel ou le fils de Monsieur X ou l’épouse de Monsieur Y! Dans les Actes, l’œuvre est toujours plus importante que l’individu, c’est-à-dire qu’il n’est jamais question de sacrifier l’œuvre pour ménager les sentiments d’une personne ou d’une famille!

5. Les responsables sont bibliquement qualifiés (6.5-6; 13.1-2; 14.23; cf., 1 Tim 3.1-13; Tite 1.5-9). Des lacunes dans ce domaine entravent gravement la croissance spirituelle et numérique de la communauté. Prenons garde! La croissance numérique n’est pas un signe automatique que Dieu est en train de bénir l’église. Dieu recherche la qualité. Priez pour cela.

6. La pratique du partage matériel (4.32b,34-35; 11.27-30; 20.35). Parfois, les raisons données pour s’abstenir d’aider matériellement des nécessiteux légitimes n’ont pas de raison d’être et frôlent le scandale.

7. La flexibilité dans l’évangélisation (8.26-27; 10.9-23,28; 13.51). Sommesnous prêts à changer de style, de méthode, d’endroit, d’horaire ou de jour pour organiser des activités selon la nécessité des besoins?

8. Le témoignage personnel (8.29-40; 16.31-32; 17.17; 23.11; 24.10-21). La véritable œuvre d’évangélisation, c’est que chacun témoigne et évangélise là où il vit et travaille. N’attendez pas la prochaine campagne d’évangélisation et un prédicateur éloquent, mais commencez aujourd’hui à rendre témoignage de Jésus-Christ !

9. Le travail pastoral – ce terme est employé dans son sens biblique (Eph 4. 11-16) et non dans le sens ecclésiastique – (9.32,38-41; 6.1-6; 9.26-28; 14.21-22; 15.41; 16.40; 20.1-2,7). Vous occupez-vous sincèrement et avec dévouement du troupeau? Le troupeau a besoin de soins, de nourriture, de direction, de protection et d’encouragement.

10. Une vision internationale (8.5; 11.27-30; 13.1-13; 16.1-3). Votre église prie-t-elle le Seigneur Jésus pour que l’Esprit suscite des missionnaires parmi vous? Le N.T. ne mentionne aucune prière adressée directement au Saint-Esprit, car Christ est la Tête du Corps, et c’est Lui qui indique à l’Esprit quel rôle Il doit jouer auprès du converti (cf Jean 16.13-15; Act 4.24- 30). Votre communauté s’intéresse-telle à envoyer des missionnaires? Priez-vous concrètement pour les perdus d’un pays étranger ou d’une autre région que la vôtre?

11. L’humilité des responsables (3.6; 8.5,26-27; 10.28,34; 11.25-26; 13.4,13; 14.15a). Etes-vous connu pour votre humilité ou est-ce toujours vous qui avez raison, même dans des domaines secondaires?

12. Une structure gouvernementale locale biblique (14.23; 20.17,28). Vos jeunes savent-ils expliquer, Bible en mains, pourquoi votre église est organisée et gouvernée de telle ou telle façon? Votre structure est-elle biblique ou seulement humaine et traditionnelle?

13. Un enseignement biblique renforcé, équilibré et continu (2 :42; 6.2,4; 19.9-10; 20.20,26,3; 28.31). Je crois que c’est la plus grande lacune générale de l’Eglise partout dans le monde en ce début du 21e siècle! Si cela est aussi vrai chez vous, qu’allez-vous faire pour que cela change? Commencez par prier, puis discutez du problème avec les autres dans le calme et le respect.

14. De la part des croyants, une séparation nette d’avec le péché (19.19-20) comme preuve de la réalité de leur conversion à Jésus-Christ. Une négligence dans ce domaine noircira la réputation de Jésus-Christ et pourrait affaiblir définitivement la communauté. Si nous vivons comme les perdus, ils ne verront jamais la nécessité de la transformation de leur vie par le Seigneur.

15. Le ministère irréprochable des ouvriers à plein temps (20.33-35 ; 24.26). Sommes-nous irrépréhensibles quant au zèle, la libéralité, l’humilité, la maîtrise de nos sentiments et de nos paroles, la mondanité ? Pouvons-nous dire avec une humilité réelle et sans rougir avec qui nous œuvrons ?… Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ?

Ô combien le Seigneur a besoin de travailler constamment dans ma propre vie! Que le Seigneur ait pitié de nos lacunes, et qu’Il redresse nos situations!

Conclusion

Comme vous l’avez remarqué, cette étude a simplement touché quelques principes de base de la vie d’une église qui avance normalement. Aucune nouvelle recette ne vous a été proposée! L’homme s’appuie sur les méthodes modernes les plus variées et les plus spectaculaires en espérant aboutir aux meilleurs résultats. Mais la méthode de Dieu est de chercher des hommes et des femmes qui Lui soient entièrement dévoués (11.22- 24).

Je souhaite seulement que ces quelques réflexions puissent servir de tremplin pour des discussions utiles et édifiantes au sein de votre église et parmi ses responsables. Ne restons pas immobiles, avançons dans la direction où le Seigneur nous mène par l’étude des Saintes Ecritures, livre des Actes et épîtres en bonne et due place. Qu’allez-vous faire maintenant?

 


Des changements gigantesques se sont produits dans tous les domaines sur notre planète ces derniers 35 ans. Jusqu’aux années soixante, la modernité, encore sous l’influence rationaliste, mettait tout son espoir dans la science et la technicité pour assurer le bien-être de l’homme. Mais les optimistes ont dû déchanter: guerres et génocides répétés (Biafra, Soudan, Rwanda,Cambodge,ex-Yougoslavie), ont démontré que l’homme reste pécheur et que le monde ne peut être amélioré. Comment le pourrait-il, étant régi par «le prince de ce monde»?

Un autre courant s’est alors emparé des esprits humains: celui de la postmodernité. Scepticisme et angoisse ont gagné les hommes, parce que la modernité n’avait pas rempli leurs attentes. L’attentat perpétré par des terroristes islamistes en septembre dernier à Manhattan, centre mondial du commerce, au cœur de New York, a encore amplifié cette inquiétude. Ni les révolutions, ni les espoirs dans la science et la technique modernes n’ont pu apporter la sécurité tant recherchée. La globalisation à tous les niveaux a encore favorisé ce nouveau courant, en y intégrant relativisme, permissivité (tolérance), pluralisme et dérive émotionnelle. Le rationalisme humaniste a démoli la croyance en un Dieu infini, et l’irrationnel a remplacé le Dieu personnel par l’expérience sublimée. Les valeurs chrétiennes de l’Occident, jadis basées sur la Bible, sont renversées, tant et si bien que, par exemple, une pasteure féministe de Suisse romande, dans une interview accordée à un quotidien de cette même région, se demande, si elle «peut encore, en théologienne, maintenir raisonnablement que le Christ est la seule voie de salut» quand elle «dialogue» avec des personnes d’autres religions. Le syncrétisme religieux est à la porte.

Que de chemin parcouru en 35 ans! La désagrégation de la chrétienté s’est encore accélérée. Elle suit le mouvement du monde, parce que profondément pénétrée par ces courants centrés sur l’homme. Mais l’Evangile, lui, est resté inchangé. La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, seul Médiateur entre Dieu et les hommes, seul Sauveur, reste notre fondement, avec la Parole de Dieu, seule Révélation divine écrite, sûre, laissée aux hommes, et seule autorité pour nous en matière de foi. PROMESSES est resté attachée à ces bases depuis 35 ans et n’a pas perdu sa profonde confiance dans la doctrine biblique saine, raisonnable et équilibrée. Les vérités fondamentales de l’Ecriture restent invariables et non négociables.

Notre revue a le privilège de faire le pont entre deux cultures, celle de l’Afrique et celle de l’Europe occidentale. Notre souci est d’apporter une contribution modeste à un enseignement biblique correct et valable au delà de toute barrière culturelle. Nous menons tous un combat contre un ennemi commun, «le prince de ce monde». «Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ» (2 Cor 10.3-5). C’est pourquoi, ce lien entre nous sera renforcé par la parution d’articles de frères africains pour notre édification et instruction bibliques communes.

Chers lecteurs qui aimez le Seigneur et sa Parole, qui désirez «servir le Dieu vivant et vrai et attendre des cieux son Fils…» (1 Thes 1.10), nous aimerions vous assurer de la continuation de PROMESSES dans son orientation, sa fermeté et son désir d’obéissance à Dieu et à sa Parole infaillible. PROMESSES restera la revue pour le chrétien qui veut réfléchir et s’affirmer dans sa foi en Jésus-Christ, Le Chemin, La Vérité et La Vie. Maranatha! Viens Seigneur!


VIE CHRÉTIENNE

(1ère partie)

Nous sommes heureux de reproduire un texte important paru dans la revue «La Bonne Nouvelle» (n°4/2000 et 1/2001 – 21 Rue de la Patinoire – CH – 2504 – BIENNE) et remercions la rédaction de son aimable autorisation de le publier ici. Il enseigne et exhorte le chrétien à résister à l’esprit du monde sous toutes ses formes modernes. Son auteur, le pasteur Paul- André Dubois, ancien directeur de l’Ecole Biblique de Genève, souligne dans son premier article l’importance de ce combat contre l’esprit du siècle en établissant un parallèle avec l’exemple de Daniel et de ses trois compagnons.

Dans son second article, il expose les différentes facettes de ce modèle culturel unique patronné par le prince de ce monde, sous forme de divers cultes, pour exalter l’homme. En conclusion, il nous montre comment résister au monde.

La société «sans Dieu» qui nous entoure et dans laquelle nous vivons exerce une pression sur notre esprit, notre intelligence, par la philosophie qui l’imprègne et s’en dégage, ses valeurs, ses «dieux», ses cultes, ses credos, son programme.

De là, l’exhortation de Jean : «Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la Parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin. N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement» (1 Jean 2.14b-17).

Au verset 14 b, Jean mentionne «le malin», et juste après vient l’exhortation à résister au monde. Le lien de pensée est évident: il faut résister au monde parce qu’il est le système idéologique, la sphère entièrement «patronnée» par Satan et d’où le Père est absolument absent: «Tout ce qui est dans le monde… ne vient point du Père, mais vient du monde»(v. 16).

Le Saint-Esprit que Dieu a fait habiter en nous dès notre conversion – et Jean le mentionne à plusieurs reprises, 1 Jean 2.20,21; 3.24; 4.13 – est esprit d’obéissance au Père (comme dans la vie de Jésus- Christ, le Fils parfait), mais aussi et tout autant de résistance au monde, à ses dieux, à ses cultes, à ses credos.

I – La résistance au monde dans le livre de Daniel

A) Un parallèle

Chacun se rappelle la scène qui s’est déroulée il y a douze ans à Pékin sur la place Tien-An-Men: des étudiants protestataires affrontant les chars d’un régime dictatorial et oppresseur. Ils s’opposaient au «rouleau compresseur» d’un Parti au pouvoir absolu.

Eh bien! Si l’on fait un saut en arrière dans le temps, nous voyons dans le livre de Daniel quatre jeunes Hébreux de lignée royale, ou, en tout cas, de familles nobles (emmenés captifs à Babylone à la fin du VIIe siècle avant Jésus-Christ par le roi Nebucadnetsar), faire face, non à un parti politique, mais à un système religieux au service d’un pouvoir totalitaire.

Daniel et ses trois compagnons (le nom de chacun d’eux a une connotation religieuse israélite et contient le nom de Dieu, du seul vrai Dieu), affrontent le paganisme de la Chaldée ou Mésopotamie, suggéré dès les premiers versets du chapitre 1.1,2.

Menacés d’écrasement spirituel par le «rouleau compresseur» de l’idolâtrie païenne, ils manifestent aussitôt un remarquable esprit de résistance. Malgré leur jeunesse, cf. 1.4,17, ils sont résolus à ne plier les genoux que devant le Dieu unique, celui qu’ils servent, leur Dieu, cf. Phil 2.1-11.

B) Trois épisodes de la résistance à la pression du paganisme

– L’épisode des mets et du vin du roi, 1.1-9

La première manifestation de résistance est déclenchée par une occasion apparemment triviale, v.3-5, 8 et 9. La loyauté de Daniel envers la foi juive et son Dieu se révèle dans la décision ferme de ne pas contracter une souillure spirituelle en absorbant des mets et du vin associés à des rites païens, offerts à de faux dieux. Or, selon l’apôtre Paul, ce que l’on offre à des idoles est, en fait, offert à des démons, cf. 1 Cor 10.14-22.

Daniel ne veut faire aucune concession à la superstition païenne, ni compromettre sa pureté.

Ce premier acte de résistance spirituelle est capital: il donne le ton, il fixe la ligne qui sera suivie, il révèle la trempe du combattant. En même temps, il reçoit l’approbation immédiate et active de Dieu, cf. v.9.

Dans un milieu spirituellement contraire, hostile, nos premiers gestes ont une importance stratégique. Ils nous démarquent, ils clarifient les positions. Mais le fait de nous démarquer doit s’accompagner de sagesse et de courtoisie, cf. v.8-13.

– L’épisode de la dédicace de la statue, ch. 3

Cette fois ce sont les compagnons de Daniel qui sont au premier plan dans la résistance à la pression despotique de l’idolâtrie païenne.

Suite à l’interprétation donnée par Daniel au songe de Nebucadnetsar (la grande statue d’or, d’argent, d’airain, de fer et d’argile représentant la succession des grands empires païens jusqu’à l’avènement du royaume messianique, cf. ch. 2), les compagnons de Daniel ont été élevés par le roi à la dignité d’intendants de la province de Babylone, cf. 2.49. Cela en fait des personnages très en vue et donne par conséquent un grand retentissement à leurs actes publics.

C’est alors que le roi, peut-être inspiré par son récent songe, élève une imposante statue d’or, convoque tous les dignitaires de l’empire en vue de la dédicace solennelle, et intime à tous ses sujets l’ordre d’adorer l’idole, sous peine du supplice du feu, cf. 3.4-6.

Cette fois la confrontation avec l’idolâtrie païenne est directe et redoutable, publique même, puisque le culte de la statue est imposé par le roi en personne. Daniel avait déjà pris de gros risques en décidant par-devers soi de ne pas se souiller avec les mets royaux. L’affaire aurait pu mal tourner. Mais, cette fois, un refus de s’aligner expose à un risque tangible, immédiat et mortel.

On sait la suite du récit. Par fidélité à leur Dieu, les trois Hébreux ignorent purement et simplement l’ordre du roi. Dénoncés, ils ne peuvent éviter le choc frontal avec le souverain en fureur. La menace du feu ne les ébranle pas dans leur détermination et la réponse qu’ils font au roi est un modèle de sérénité et de fermeté : «Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et Il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue que tu as élevée » (3.17,18).

C’est une «fin de non-recevoir» d’une extrême fermeté, mais polie. Ces Hébreux intrépides, qui ne se laissent pas intimider, n’oublient pas toutefois à qui ils s’adressent. Ils reconnaissent la dignité du roi, mais appliquent avant l’heure le principe énoncé par les apôtres devant les autorités religieuses juives, un peu plus de six siècles plus tard : «Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu»(Act 4.19). Les trois jeunes Hébreux sont immédiatement jetés dans la fournaise, mais Dieu honore leur foi par une délivrance miraculeuse, cf. 3.24- 26, Héb 11.34.

– L’épisode de l’édit royal sur la prière, ch. 6

Les années se sont écoulées, le royaume babylonien a passé sous la puissance des Mèdes et des Perses, cf. 5.30-31. Cela s’est produit en 539 av. J-C., le conquérant s’appelle Cyrus, mais c’est Darius qui gouverne le royaume en son nom, cf. 6.1.

Entre-temps, Daniel a accédé «à la troisième place dans le gouvernement du royaume», 5.29. Darius songe même à l’établir sur tout le royaume, cf. 6.3.

Excités à la jalousie par la supériorité inexplicable de Daniel, «en lui il y avait un esprit supérieur», 6.3, les deux autres chefs du royaume et les cent vingt gouverneurs sous leurs ordres résolvent de le perdre, non sur la base de son administration des affaires de l’Etat – car Daniel était absolument irréprochable, – mais sur celui de sa piété juive : «Et ces hommes dirent: Nous ne trouverons aucune occasion contre ce Daniel, à moins que nous n’en trouvions une dans la loi de son Dieu», 6.5. Quel magnifique témoignage!

Et c’est ainsi qu’ils amènent le roi à publier un édit interdisant formellement – avec menace de mort, «la fosse aux lions» -, pendant l’espace d’un mois, toute prière adressée à quelque Dieu ou à quelque homme excepté au roi, cf. 6.7. Ils jouent bien sûr sur l’orgueil royal.

Daniel est tout aussi résolu que dans l’affaire des mets et du vin du roi, cf. ch. 1, quand il arrête dans son cœur de ne pas se souiller avec l’idolâtrie ambiante. Cette fois, défié dans sa piété envers l’Eternel son Dieu, il passe outre à l’interdiction: Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem ; et trois fois le jour il se mettait à genoux, il priait et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant, 6.10.

Rien n’ébranle Daniel dans sa fidélité envers Dieu. Selon une expression d’Apoc 2.10, il est fidèle jusqu’à la mort. L’issue de cette épreuve nous est bien connue: jeté dans la fosse aux lions, Daniel en sort sans une égratignure grâce à l’intervention surnaturelle du Dieu qu’il adore, cf. Héb 11.33.

II – Leçons tirées de ces trois récits

• Ces quatre jeunes Hébreux, transportés brusquement dans un grand empire païen, nous fournissent un modèle de résistance à l’esprit du monde, spécifiquement du monde religieux. Dans l’affrontement avec l’idolâtrie, ils ne reculent pas d’un pouce, même si derrière la fausse religion il y a le pouvoir étatique absolu.

• Plus extraordinaire encore, c’est l’idolâtrie qui recule et cela est perceptible dans l’évolution du concept de Dieu chez les rois païens qu’ils affrontent, comme aussi dans l’attitude intime de ceux-ci vis-à-vis du vrai Dieu. Après ses interventions extraordinaires en faveur de ses serviteurs fidèles et éprouvés, les rois païens ne peuvent que louer le Dieu des Hébreux dans des termes de plus en plus proches de la vérité biblique, de la pure tradition juive. Leur conception de Dieu se perfectionne et se précise. C’est comme si les ténèbres du paganisme perdaient de leur emprise. Un seul exemple: «Car Il est le Dieu vivant, et Il subsiste éternellement… C’est Lui qui délivre et qui sauve» (6.25-27). Cette mention de l’action salvatrice est importante. Rappelons que YAHVÉ est le Dieu de l’alliance et de la rédemption et que le nom de Jésus (Joshua ou Jéoshua) signifie: «L’Eternel est salut».

• La résistance au monde et à son idolâtrie suppose une formidable énergie spirituelle, surtout quand la fausse religion fait corps avec le pouvoir en place. En ce qui concerne les jeunes Hébreux, cette énergie cachée ne pouvait venir que de leur foi au seul vrai Dieu, si présent dans ces six premiers chapitres de Daniel. Au ch. 3, Nebucadnetsar lui-même rend témoignage à la foi des Hébreux, cf. v. 28. Et que la foi soit le «moteur» de la vie pieuse et l’«artisan de la victoire », c’est ce que nous dit l’épître aux Hébreux: «C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après que l’on en eut fait le tour pendant sept jours… Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel, et des prophètes qui, par la foi, vainquirent des royaumes…, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu…» Héb 11.30-34.

C’est Dieu qui sauve – Lui seul – mais Il le fait en réponse à la foi. Et remarquez cette expression extraordinaire: «…qui, par la foi, vainquirent des royaumes… » v. 33.

Oui, Daniel et ses compagnons ont vaincu, par leur foi, des royaumes politiques et spirituels, ils n’ont pas reculé devant le pouvoir royal ni celui de la fausse religion, et de leur coalition.

Luther, à la Diète de Worms, en 1521, en présence de l’empereur Charles-Quint et des cardinaux de l’Eglise Romaine («des royaumes»), tout seul, a été capable de résister à tous, à l’énorme pression qui pesait sur lui : «Je ne peux ni ne veux me rétracter en rien». Et tout cela «par la foi». Celle-ci, fondée en Dieu et en sa Parole vivante, a un pouvoir offensif et conquérant, comme l’affirme Jean: «Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?» 1 Jean 5.3-5.

Il n’y a qu’une alternative: ou nous sommes vaincus par le monde, ou nous triomphons du monde par notre foi en Christ.


VIE CHRÉTIENNE

(Ephésiens 6.11-13)

Cet article est le résumé d’un message délivré par Modeste EALE Bomolo dans une église évangélique à Kinshasa. Ancien de cette église, il a quitté le pays entre-temps pour des raisons professionnelles. Il est veuf, père de deux enfants et informaticien de profession.

«C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté» (Eph 6.11-13).

Tenir ferme ? Qui doit tenir ferme ? Contre qui ? Comment ? Et pourquoi ?

Tenir ferme veut dire résister, s’accrocher et gérer ce qu’on a gagné. Seul le chrétien soumis au Seigneur et à sa Parole, donc rempli du Saint-Esprit (Eph 4.6), et revêtu de «toutes les armes de Dieu», peut tenir ferme contre le diable (le chrétien charnel doit passer par la confession et la repentance), «car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes». Nous sommes donc exhortés à prendre toutes les armes de Dieu, afin de
• Tenir ferme contre les ruses du diable.
• Résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté.

A. TENIR FERME CONTRE LES RUSES DU DIABLE

«Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber. Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces, mais avec la tentation, il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1Cor 10.12-13).

Le diable qui rôde autour de nous comme un lion rugissant cherchant qui dévorer (1 Pi 5.8-9) n’a qu’une seule stratégie: «créer le doute dans le cœur de l’homme». Et c’est une vieille technique qu’il continue d’utiliser encore aujourd’hui : «Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? » (Gen 3.1).

Il nous attaque le plus souvent par les stratagèmes suivants :

1. La critique et le doute contre l’authenticité de la Parole de Dieu

La Parole de Dieu a été écrite par les hommes sous l’inspiration du Saint-Esprit, et non sous celle des hommes. Celui qui ne croit pas à l’authenticité de la Parole de Dieu a perdu la foi. Et celui qui n’a pas la foi a tout perdu et ne peut plus plaire à Dieu (Héb 11.1,6).

2. L’immobilisme

Une autre ruse de notre adversaire est qu’il fera tout pour nous empêcher de passer à l’action en nous incitant à ajourner ou tout simplement à repousser le moment choisi pour :

a) accomplir un vœu ou une résolution (Ecc 5.3). Quand on prend un engagement devant Dieu, il faut aller jusqu’au bout.

b) évangéliser (Matt 28.19-20). L’ordre missionnaire «Allez, faites de toutes les nations des disciples…» est le même que celui de Paul, étreint par l’amour de Dieu. Il écrit que «la nécessité m’en est imposée. Malheur à moi, si je n’évangélise pas» (1 Cor 9.15-18). L’ennemi nous suggère si souvent de rester silencieux face à notre responsabilité d’apporter l’Evangile à notre prochain.

c) réparer un tort (Matt 5.23; 6.14; Luc 19.8-9). Ici nous allons relever deux obstacles. Très souvent il nous est plus difficile de pardonner à ceux qui nous ont offensés que de demander pardon. Deuxièmement, il nous arrive même d’aller plus loin, c’est à dire de prendre des témoins pour assister à l’événement de l’offense. C’est un langage d’orgueil, parce que nous savons que nous allons tirer profit de cela, quand le frère ou le témoin fera notre publicité en racontant ce qui s’est passé et en mettant l’accent sur notre «humilité ». Dieu n’est pas dupe.

3. Des décisions prises à la hâte au lieu de la maîtrise de soi et de la patience

Soyons sur nos gardes! Une autre ruse du diable est de nous pousser à des décisions prises à la hâte (tout de suite), pour que nous perdions la paix. Nous le faisons parfois sans réfléchir. Exemple: l’histoire d’Abraham au sujet de sa descendance. Conséquence : la naissance d’Ismaël. Comme le temps passait, et que Sara ne concevait toujours pas, elle proposa à son époux de lui donner un fils par sa servante Agar:

«Et Saraï dit à Abram : voici, l’Éternel m’a rendue stérile, viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï (Gen 16.2). Alors la Parole de l’Éternel lui fut adressée ainsi : ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais c’est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier» (Gen 15.4).

Si cette sorte de manœuvre de l’ennemi nous atteint, que nous sommes sur le point de décider des choses avec précipitation et sans réfléchir, arrêtons-nous et remettons-nous à Dieu dans la prière jusqu’à ce qu’Il remplisse notre cœur de sa paix par le Saint-Esprit. Qu’il est précieux d’apprendre à «marcher selon l’Esprit », avec son secours, en exerçant la maîtrise de soi et la patience, qui font partie de ce que la Bible appelle fruit de l’Esprit de Dieu (Gal 5.22).

Le secours de Dieu dans le combat: compréhension des Saintes-Ecritures

L’homme, sans le concours de l’Esprit de Dieu, ne comprendra jamais la Parole de Dieu. Le Seigneur Jésus-Christ a dit : «Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (Jean 15.13-14). Ce précieux secours de l’Eternel nous viendra par la méditation des Saintes-Ecritures qui nous éclairent dans nos diverses circonstances et nous fortifient.

B. RESISTER DANS LE MAUVAIS JOUR

La Bible nous dit exactement ceci: «Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber! Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés audelà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter» (1Cor 10.12-13).

Les mauvais jours viendront dans notre vie, si ce n’est déjà fait. Job, l’homme intègre et honnête, Jean Baptiste, Elie le prophète et David le roi ont vécu cette situation.
– Job avait perdu d’un coup : ses biens, ses enfants et même sa santé.
– Jean Baptiste, arrêté par Hérode à cause de la vérité qui devait être dite, ne voyant pas venir le secours qu’il attendait de la part du Seigneur Jésus- Christ (Luc 7.20-23), envoya deux de ses disciples poser une question bizarre à Jésus : «… es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?»
– Le prophète Elie, après avoir tué 450 prophètes de Baal et peut-être 400 d’Astarté, fut menacé de mort par Jézabel. Pris de panique, il prit la fuite et demanda la mort à Dieu. Mais, il ne la lui accorda pas (1 Rois 19.2).
– Le Roi David reçut des menaces de la part de son propre fils et il quitta le pays.

Les mauvais jours viendront de plusieurs façons: problèmes, incompréhensions, disette, maladies, oppressions démoniaques, échecs, etc.

Sachez que vous devez:
– vous accrocher au Seigneur et à sa Parole, puis
– résister en utilisant les armes de Dieu (les armes d’un homme ne feront jamais fuir le diable et ses acolytes).

Quand on tient ferme là où Dieu nous a placés, on ne recule pas. «Nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés, Christ» (Rom 8.31-39) sur le terrain où Dieu nous a placés.

Certains des sorciers, des magiciens, des féticheurs, de ceux qui pratiquent la divination, de ceux qui disent la bonne aventure (Zeke, Mbikudi), de ceux qui invoquent les démons et les morts, de ceux qui mangent la viande sacrifiée aux idoles (Salaka) et d’autres incrédules pourront se convertir tout simplement parce qu’ils seront étonnés de voir comment, malgré tous nos problèmes, nous tenons ferme dans la foi.

«O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous» (1 Tim 6.20-21).

Tenez ferme contre le doute que l’ennemi suscite dans votre cœur. Quelqu’un a dit: «Je dois douter de mes doutes, car mes doutes sont redoutables». Tenez ferme après avoir tout surmonté. Revêtez- vous de l’armure de Dieu selon Eph 6.14-20. La victoire nous a été acquise à la Croix du Calvaire par Jésus- Christ, le grand Vainqueur. Ne quittons pas le terrain de la foi et poursuivons la paix et la sanctification (Hébr 12.14) dans nos vies et dans nos familles.


VIE CHRÉTIENNE

William MACDONALD et Arthur Farstad

Extrait du COMMENTAIRE BIBLIQE DU DISCIPLE – Nouveau Testament, au sujet d’Ephésiens 6.10-13. Il nous a paru utile de compléter par cet exposé les divers thèmes sur nos batailles contre les ruses de Satan et les puissances des ténèbres. Cette lutte, le croyant la poursuit avec persévérance en Christ, notre force et notre secours constant, en vertu de sa victoire totale acquise à la Croix.

Nous remercions l’éditeur de cet excellent Commentaire pour son aimable autorisation à publier cet extrait. Il n’est pas superflu de recommander une fois de plus (voir sous «Chronique de livres» (p 31) au no 132 de PROMESSES) cet ouvrage de 1400 pages qui devrait figurer dans la bibliothèque de chaque responsable d’église et de chaque institut biblique et faculté de théologie. Vraiment un investissement que vous ne regretterez pas, car exégèse et application sont admirablement bien réparties. Vraiment un outil efficace pour le recueillement personnel, l’étude systématique de la Bible et la préparation de messages. (Editions J.-P. Burgat – La Joie de l’Eternel, B.P. 1, FR 25660 SAÔNE (France) Adresse e-mail: JeanPaulBurgat@aol.com

Paul va conclure son épître. En s’adressant à toute la famille de Dieu (6.10), il leur lance un appel émouvant en tant que soldats de Christ. Tout enfant de Dieu véritable apprend assez vite que la vie chrétienne est un combat. Les armées de Satan se vouent à empêcher et à obstruer l’œuvre de Christ et à terrasser le soldat individuel. Mieux un croyant sert le Seigneur, plus il sera soumis aux attaques sauvages de l’ennemi: le diable ne gaspille pas ses munitions contres les chrétiens de nom. Nous ne pouvons venir à bout du diable par nos propres forces. La première injonction préparatoire est donc que nous soyons continuellement fortifiés dans le Seigneur et par les ressources infinies de sa force toute-puissante. Les meilleurs soldats de Dieu sont ceux qui sont conscients de leurs propres faiblesses et inefficacité et qui s’appuient uniquement sur lui. «Dieu a choisi les choses folles et faibles du monde pour confondre les fortes» (1 Cor 1.27). Notre faiblesse nous incite à nous confier en sa force toute-puissante.

Dans ce combat (6.12), il ne s’agit pas d’une guerre contre des philosophes impies, des prêtres rusés, des sectaires qui nient le Christ ou des dirigeants infidèles. La bataille se livre contre des puissances démoniaques, contre des légions d’anges tombés, contre des esprits méchants qui ont un pouvoir énorme. Bien que nous ne puissions pas les voir, nous sommes constamment entourés par des esprits méchants. Quoiqu’il soit vrai qu’ils ne puissent pas habiter en un vrai croyant, ils peuvent l’opprimer et le harceler. Le chrétien ne devrait pas se laisser accaparer par le problème des activités démoniaques. Il ne devrait pas davantage vivre dans la crainte des démons. L’armure de Dieu le pourvoit de tout ce qu’il lui faut pour tenir ferme contre de telles attaques. L’apôtre nomme ces anges tombés des «dominations et des autorités, des princes de ce monde des ténèbres et des esprits méchants dans les lieux célestes». Nos connaissances insuffisantes ne nous permettent pas de faire la distinction entre ces catégories, qui se rapportent peut-être à des chefs du monde des esprits dont l’autorité varie des uns aux autres, comparables, sur le plan humain, à des présidents, des préfets, des maires et des conseillers municipaux.

Alors que Paul écrivait (6.13), il était probablement gardé par un soldat romain de pied en cap. Toujours prêt à tirer des leçons spirituelles du monde naturel, il en fait l’application: nous sommes entourés par des ennemis formidables; il nous faut prendre «toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister» quand le conflit atteint une intensité féroce, et d’être trouvés debout une fois que la bataille a cessé. «Le mauvais jour» se rapporte probablement à toute attaque acharnée de l’ennemi. L’opposition satanique semble arriver en vagues qui avancent et reculent. Même après la tentation de notre Seigneur dans le désert, le diable le quitta jusqu’au moment favorable (Luc 4.13).


VIE CHRÉTIENNE

1 Chroniques 18.4
«Il coupa les jarrets à tous le chevaux de trait
et ne conserva que cent attelages…»

Parmi les prescriptions bibliques relatives à la royauté en terre d’Israël, nous en trouvons une concernant l’usage des chevaux: que le roi «n’ait pas un grand nombre de chevaux ; car l’Eternel vous a dit : vous ne retournerez plus par ce chemin-là» (Deut 17.16). Cette défense, tout comme celles qui l’accompagnaient, traçait une ligne de démarcation profonde entre la royauté israélite et celle des nations étrangères. Soumis à l’autorité de l’Eternel, soucieux d’accomplir Sa volonté, le roi ne devait pas avoir pour ambition la grandeur militaire. Il lui fallait résister au désir orgueilleux de briller par la puissance de ses armées. Or, chevaux et chars constituaient alors la force redoutable de l’armée égyptienne et de son roi. La tentation était grande de se tourner vers l’Egypte pour se procurer en grand nombre ces puissants moyens de conquête et faire ainsi l’économie de la juste dépendance du Dieu Tout-Puissant. Il est intéressant de constater que dans l’Ancien Testament, les chevaux sont souvent désignés comme symboles de la puissance humaine en opposition au secours qui vient directement de Dieu: «ceux-ci s’appuient sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux: nous, nous invoquons le nom de l’Eternel, notre Dieu. Eux, ils plient, ils tombent; nous, nous tenons ferme, et restons debout. Eternel, sauve le roi! Qu’il nous exauce quand nous l’invoquons»! (Ps 20.8-10).

Ces trois versets sont extraits d’une des nombreuses prières de David. Ce roi selon le cœur de Dieu avait manifestement compris la raison essentielle de la prescription divine concernant les chevaux. C’est pourquoi, à l’issue d’une bataille contre l’armée syrienne d’Hadarézer au cours de laquelle il prit mille chars et sept mille cavaliers à l’ennemi vaincu, il veilla à ne conserver qu’une centaine de chevaux d’attelage et fit couper les jarrets à tous les autres. Cette attitude d’obéissance à la Parole de Dieu contraste singulièrement avec celle de son fils et successeur, le grand roi Salomon. Parvenu au faîte de sa puissance, «Salomon avait quatre mille stalles pour les chevaux destinés à ses chars, et douze mille cavaliers… C’était de l’Egypte que Salomon tirait ses chevaux; une caravane de marchands allait les chercher par troupes à un prix fixe…» (2 Chr 9.25-28 et 1 Rois 10.26-29).

Plus tard, au fil de son histoire mouvementée, Israël infidèle ira souvent chercher secours et protection en Egypte, quand ce ne sera pas en Assyrie: «Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour avoir du secours, qui s’appuient sur des chevaux et se fient à la multitude des chars et à la force des cavaliers, mais qui ne regardent pas vers le Saint d’Israël et ne recherchent pas l’Eternel ! L’Egyptien est homme et non Dieu; ses chevaux sont chair et non esprit» (Es 31.1,3). Ce quatrième des six «Malheur » d’Esaïe 28 à 33 sanctionne la réaction orgueilleuse du peuple lorsque Dieu

l’a encouragé à mettre sa confiance en Lui: «Car ainsi a parlé le Seigneur, l’Eternel, le Saint d’Israël: c’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force. Mais vous ne l’avez pas voulu! Vous avez dit: non! Nous prendrons la course à cheval! – C’est pourquoi vous fuirez à la course. – Nous monterons des coursiers légers! – C’est pourquoi ceux qui vous poursuivront seront légers…» (Es 30.15-17). A l’aube de son ministère, le prophète Esaïe dénonçait déjà l’orgueil de Juda par ce douloureux constat: «Le pays est rempli de chevaux, et il y a des chars sans nombre» (2.7). Dans la seconde moitié du huitième siècle av. J.-C., le prophète Osée supplie Israël de revenir à l’Eternel en s’engageant à refuser désormais d’enfourcher des montures égyptiennes, expression tangible de son alliance coupable avec l’Egypte: «Dites- lui : (…) nous ne monterons pas sur des chevaux» (Osée 14.3). Sédécias, le dernier roi de Juda, se révoltera contre le roi de Babylone «en envoyant ses messagers en Egypte, pour qu’elle lui donne des chevaux et un grand nombre d’hommes» (Ez 17.15). Alors que la voix prophétique de l’Ancienne Alliance est près de s’éteindre, retentit un merveilleux message concernant la venue du Messie: «Sois transportée d’allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton roi vient à toi; il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un ânon, le petit d’une ânesse». Et le prophète Zacharie de poursuivre en ces termes: «Je détruirai les chars d’Ephraïm, et les chevaux de Jérusalem» (9.9-10). Contraste ô combien saisissant entre les nombreux chevaux des hommes, emblèmes d’une puissance autonome, orgueilleuse et belliqueuse, et l’ânon du Seigneur Jésus, symbole d’humilité, de paix et de dépendance du Père.

La juste attitude de David m’interpelle. Elle m’invite, me presse même de faire un tour dans mes écuries personnelles pour couper les jarrets à un bon nombre de mes chevaux. Où cherchons-nous notre secours? Où puisons-nous notre puissance? Nous sommes si souvent trop forts de notre force pour que le secours de Dieu puisse se déployer pleinement dans notre vie. Nous comptons trop sur nos moyens, notre habileté, nos diplômes, notre nombre, nos alliances, nos relations, nos programmes, nos méthodes, notre système Débrouille… Notre Dieu doit trop souvent détruire lui-même nos chars et abattre nos chevaux pour pouvoir enfin manifester Sa puissance et Sa grâce dans nos vies.

Et si nous échangions nos chevaux égyptiens contre l’ânon du Seigneur! Cessons aujourd’hui même, maintenant, de «monter sur nos grands chevaux» pour régler ce problème relationnel ou autre qui empoisonne notre existence; comme s’il suffisait de s’emporter, de taper du poing sur la table, de prendre l’autre de haut pour être victorieux! Quittons notre «cheval de bataille », ce «dada» que nous enfourchons systématiquement pour combattre farouchement, sabots en avant, tous ceux qui ne pensent pas exactement comme nous. Abandonnons ce « jeu de petits chevaux» qui consiste à bousculer, renverser, éjecter quiconque nous empêche d’avancer rapidement sur l’itinéraire de nos ambitions égoïstes et orgueilleuses. Abattons nos chevaux de la chair et revêtons l’armure de l’Esprit.

«Le cheval est impuissant pour assurer le salut, et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance. Voici, l’œil de l’Eternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté». (Ps 33.17-18).


APOLOGÉTIQUE

Examen à la lumière de la science et de la Bible

A. La théorie de l’évolution: le monde organique

1. Origine

Charles Darwin (1809-82), naturaliste anglais, après un voyage de 5 ans en Amérique du Sud (Iles Galapagos) et en Australie, conçut la théorie de l’évolution.

2. Ce que l’évolution enseigne

a) Tous les animaux connus se sont développés d’une cellule: la vie s’est développée du simple au complexe, d’elle-même. La première cellule (dont l’origine s’explique difficilement) se serait formée spontanément par biogenèse (terme savant qui n’explique rien du tout).

b) Les êtres ont changé par mutations au gré du hasard: les formes plus viables ont survécu et ont évincé les autres (ce qui implique un combat continuel); cela se nomme sélection naturelle.

c) Processus très lent: il faut des millions d’années pour que les espèces se transforment en d’autres espèces.

d) Il y a dans la matière une poussée vers le haut, vers la lente perfection.

3. Opinions scientifiques

Un scientifique anglais écrit: «Il n’est pas nécessaire d’expliquer la vie par le surnaturel ou miraculeux. La vie se produit automatiquement quand les conditions sont justes. Non seulement elle se produira, mais elle évoluera.»

Commentaire: C’est écrit pour des laïques qui ne comprennent rien à la biologie! Car en voici le sens: Il faut produire les conditions justes, qui sont extrêmement compliquées, car si on laisse faire la chance, rien du tout ne se produira. Il faut donc un plan et un architecte (= Dieu). Les lois scientifiques et les expériences faites à ce jour montrent que les théories évolutionnistes sont tout simplement intenables.

Le chimiste et bactériologue français Pasteur(1822-95): «La génération spontanée ne se produit jamais». Ceci est encore valable aujourd’hui.

4. Deux des lois thermodynamiques

a) La deuxième loi thermodynamique:

Il y a décomposition continuelle et perte de complexité. L’énergie totale est constante, mais celle qui peut produire du travail diminue constamment. – Exemple: l’énergie cinétique (dynamique, en mouvement) d’une chute d’eau produit de l’électricité en chemin, mais une fois en bas, l’énergie de cette eau est nulle; pourtant c’est la même eau. Tout va vers le plus probable: l’eau descend. L’évolution voudrait nous faire croire que l’eau remonte.

On nomme entropie la perte d’énergie productive constante; elle aura pour effet la mort de cette planète et de l’univers. C’est justement pour cette raison scientifique que la Bible prévoit l’infusion d’une nouvelle énergie: une nouvelle terre et de nouveaux cieux. Ce qui aura été détruit sera restauré comme au commencement. Les effets du péché (mort, souffrance, larmes, etc.) seront abolis. Il devient clair que le combat pour la survie (nécessaire à l’évolutionnisme) est un effet du péché, une dégénérescence, et non pas une évolution vers le plus parfait. – (Remarque: selon Romains 5.12, la mort n’est entrée dans le monde que par le péché de l’homme; avant, il n’y a donc jamais eu un combat pour la survie impliquant la mort de quantités d’animaux…)

b) La troisième loi thermodynamique:

Dans un ensemble biologique, plus le temps passe, plus il s’établit un équilibre et moins il se passe de choses, d’où un état de chaos!

L’hypothèse de millions d’années qui permettraient l’évolution est une fiction; car plus le temps passe, plus l’énergie initiale se perd. En outre: l’énergie pour créer est exactement la même si l’action dure quelques heures ou si elle dure des millions d’années. D’ailleurs, les méthodes permettant de déterminer l’âge des ossements et pétrifications sont très nombreuses. Il y en a une trentaine, qui permettent soidisant de remonter à des millions, voire des milliards d’années. Celle par le 14C, employée correctement, ne peut guère remonter à plus de 6000 ans.

5. La paléontologie

Selon l’hypothèse évolutionniste, les fossiles «simples» sont plus anciens que les fossiles «complexes» (évolués). On détermine alors l’âge des couches géologiques d’après les fossiles trouvés. Mais personne n’a jamais prouvé que les formes les plus simples sont aussi les plus anciennes; c’est une supposition nécessaire pour prouver l’évolution. C’est tout, sauf scientifique.

On a trouvé de grandes quantités de fossiles, mais pas une seule forme intermédiaire entre deux espèces. Mais «cela doit exister» (m’a-t-on dit), puisque l’évolutionnisme est vrai. Seulement voilà: cela n’existe pas, donc l’évolutionnisme est faux.

Wilder Smith, scientifique en diverses disciplines, doté d’une série de doctorats, a trouvé, dans le lit de la Paluxy River au Texas, des traces pétrifiées de brontosaures et d’hommes dans la même couche géologique (photographies reproduites dans son livre «Man’s Origine, Man’s Destiny», 1969, livre aussi valable aujourd’hui qu’il y a 25 ans). Ces monstres ont donc vécu en même temps que les hommes, pendant un certain temps. Mais puisque cela contredit l’évolutionnisme, le professeur qui accompagnait Wilder Smith lors de la découverte de ces traces, qui furent donc photographiées, a escamoté les faits en ne publiant que les empreintes des sauriens. Dans un journal scientifique américain, Smith l’en accusa et le somma de rectifier; il n’y eut aucune réaction…

Autre constatation: toutes sortes de formes biologiques peuvent se trouver dans la même couche géologique. Presque tous les mollusques trouvés en fossiles, supposément ancêtres de la chaîne poissons – reptiles – oiseaux – mammifères, existent encore aujourd’hui! De même: 75 % des animaux aquatiques et 60% des mammifères. S’ils ont évolué «en d’autres espèces », pourquoi existent-ils toujours?

6. Les espèces

Chaque chromosome contient un nombre d’informations héréditaires qui garantissent la constance de chaque espèce. Seules des mutations peuvent être artificiellement provoquées; par la suite, elles retournent en grande partie spontanément à la forme initiale.

Le professeur Kish (Budapest) a fait des études sur le sang. Les biogranules, un des composants du sang, ne meurent jamais! Ceux des momies reprennent vie dans l’eau. Ils sont accompagnés de modules chimiques qui fixent l’espèce à jamais.

Autre aspect: les formes intermédiaires imaginaires seraient non viables. On dit que seules les espèces les plus aptes ont survécu. Mais comment cette «aptitude» serait-elle intervenue? Supposons que sur 100 animaux, 50 aient évolué des yeux et 50 d’une autre espèce n’en aient pas encore: seuls les 50 «voyants» auraient survécu! Mais cela n’explique pas comment ils ont été dotés d’yeux au début. L’impasse est complète…

Le grand biologiste français Jean Rostand ne croyait plus à l’évolution des espèces, théorie périmée selon lui. Il a constaté que les mutations observées dans la nature (donc non provoquées par l’homme) sont presque toujours «caractérisées par des pertes ou des atrophies d’organes; enfin et surtout, elles n’apportent jamais rien de véritablement neuf dans l’espèce.» Cependant il ne répudie pas la théorie de l’évolution. Je me souviens d’une phrase de Rostand: «Bien que l’hypothèse de l’évolution soit scientifiquement intenable d’une part, et que d’autre part le concept «Dieu» doive être éliminé a priori, j’y crois quand même.» Peut-on encore parler de science?

7. L’état de nos connaissances

a) Il y a eu des animaux qui ont vécu il y a des milliers d’années.
b) Il y en a qui sont en train de disparaître.
c) Si certains animaux complexes ont disparu, il continue à y avoir des créatures extrêmement simples unicellulaires (à une cellule).
d) Les fossiles n’offrent aucune explication quant à l’origine des espèces. Chaque nouvelle espèce apparaît complète; il n’y a pas de formes de transition. C’est aussi le cas pour les soi-disant «ancêtres» de l’homme.
e) Les arbres généalogiques qu’on a inventés (p.ex. pour le cheval) sont de la pure fantaisie. On peut tout aussi bien dessiner les différentes formes de la bicyclette pour arriver à la moto, afin de montrer son «évolution ». En fait, chaque type a été employé et représentait un véhicule intelligemment construit et propre à son usage.
f) Il est impossible, à ce jour, de montrer comment une espèce se serait transformée en une autre. Il n’y a pas l’ombre d’une preuve.
g) La chance est exclue: Eddington a estimé que, si toutes les conditions requises pour qu’il puisse y avoir de la vie sur la terre devaient s’accomplir par hasard (!), il y aurait une chance de 10600 (donc 10 suivi de 600 zéros!) pour la formation d’une seule protéine; c’est un chiffre astronomique dont il résulte une impossibilité statistique totale. – Illustration: La chance serait la même si l’on prenait tous les caractères nécessaires pour imprimer les fables de La Fontaine au complet et les jetait d’un avion, en s’attendant qu’ils se mettent en place prêts à être imprimés.

Ceux qui excluent a priori la possibilité d’un Dieu-Créateur ont recours aux idées les plus invraisemblables pour redonner un élan à l’évolutionnisme. Examinons une des hypothèses avancées:

8. La loi de la récapitulation

Le zoologue Ernest Haeckel (1834- 1919) imagina cette loi en postulant que l’embryologie offrait une preuve de l’évolutionnisme. Selon lui, chaque animal répéterait, pendant sa vie d’embryon, l’histoire de son évolution passée. Ainsi pour les mammifères: cordon médullaire (de l’épine dorsale) => branchies =>coeur (1 ou 2 ventricules). On en déduit qu’ils ont passé par les stades de transition: amibe =>poisson => reptile =>mammifère simple => variété moderne.

Mais il est évident que c’est une simplification gratuite du problème. Les étapes de l’embryon ne correspondent pas ou très rarement à un ancêtre probable. Ainsi l’embryon humain ne ressemble jamais à un singe. Le professeur Kellog dit: «La loi de la récapitulation est généralement fausse ».

L’absurdité de cette loi devient évidente en prenant l’exemple du papillon. Vu que la chenille devient chrysalide (souvent sous forme de cocon immobile), l’ancêtre du papillon aurait été un animal sans mouvement, sans sexe, ne se nourrissant pas, composé d’une gelée crémeuse sans organes…

Conclusion: comme la loi de la récapitulation est une pure spéculation, toute la chaîne de la transformation des espèces imaginée par l’hypothèse évolutionniste à partir d’une protéine initiale due au hasard est scientifiquement intenable.

Explication

Les embryons des mammifères se ressemblent parce qu’ils passent par des stades physiologiques ayant les mêmes fonctions de base (respirent de l’oxygène, ont des lymphes, du sang, un coeur, des muscles, etc.). Ils sont donc bâtis de la même façon pour vivre dans la matrice maternelle de la manière la plus efficace et économique. Quant aux «branchies », on a prouvé que ce ne sont pas des branchies du tout. Si la loi de récapitulation prouve quelque chose, elle prouve que les mammifères ne descendent pas du poisson.

Je ne m’arrêterai pas à la fiction du «big-bang» (= immense explosion) qui serait à l’origine de l’univers. Depuis quand une explosion a-t-elle jamais produit autre chose que destruction et désordre? Et puis: explosion de quoi? Les corps célestes tournent avec une telle précision que leurs trajectoires sont calculables à l’avance. Seule une impulsion mathématiquement exacte reçue de l’extérieur peut expliquer ce phénomène. La création de l’univers par un Dieu omnipotent en est la seule explication logique.

Conclusion inéluctable:

L’évolutionnisme est une idéologie, voire une religion, et non une science.

B. La création: le monde spirituel

Comme le monde spirituel ne peut s’expliquer, on le passe tout simplement sous silence. Mais c’est en tenant compte de la dimension spirituelle que la nécessité d’une création éclate le plus brillamment.

Genèse 1 nous dit que Dieu créa la matière, l’espace et le temps – en un mot: l’univers. Après avoir créé tout ce que la terre contient, il créa l’homme. Il lui donna une intelligence en lui insufflant l’esprit, de sorte que nos pensées ont une valeur, ainsi que nos jugements sur le vrai et le faux, le juste et l’injuste, le beau et le laid.

Que ferait la beauté dans une nature devenue ce qu’elle est par pur hasard (comme si le hasard pouvait «faire» quoi que ce soit)? Aucune théorie de l’évolution ne peut être invoquée pour expliquer la beauté. Au contraire: les longues plumes du paon p.ex. sont belles mais le gênent plutôt s’il est poursuivi par un renard… Selon Darwin, ces couleurs auraient été évoluées pour attirer la femelle. Que dire alors des chenilles aux belles couleurs? ou des couleurs flamboyantes du soleil couchant?

Comment se fait-il que nous puissions jouir de la beauté du monde, de la belle musique, de la poésie, etc? C’est que la matière, même l’organisme vivant (tels les animaux, l’homme et la femme), n’est pas tout, comme l’évolutionnisme l’implique sur toute la ligne. On n’a qu’à observer un crétin.

Dieu a créé le monde. C’est une révélation. Elle ne peut être prouvée par la science mathématique, chimique, biologique, etc. Pourtant, la création est un fait évident, comme le dit Romains 1.18- 23, qui évoque «les perfections invisibles de Dieu qui se voient fort bien depuis la création du monde» en révélant «sa puissance éternelle et sa divinité», de sorte que ceux qui ne veulent pas se rendre à cette évidence «retiennent injustement la vérité captive». Aussi sontils «inexcusables, puisque, ayant connu Dieu» (en considérant la création), ils ne l’ont pas honoré comme tel, «mais se sont égarés dans de vains raisonnements » (tels que l’évolutionnisme; soit dit en passant: l’idée de l’évolutionnisme existe depuis des millénaires dans les philosophies orientales). Résultat: «Leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres». Qui saurait mieux dire?

Personne ne peut prouver ni l’évolutionnisme ni la création par Dieu. C’est une question de foi: on croit l’un ou l’autre. Hébreux 11.3: «C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu» (comme le dit bien Genèse 1), «de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible». Toute autre explication taxe notre crédulité et se base sur un tissu d’improbabilités flagrantes.

Le récit de Genèse 1, qui a pour but de révéler que Dieu a tout créé, n’est pas un simple symbole. Il relate l’histoire de la création; c’est le début de l’histoire de la terre et de l’humanité. Car comment croire qu’un enseignement biblique juste résulterait de données fausses? Si les faits présentés par la Bible dans leur déroulement temporel sont faux (des mythes ou des légendes), alors l’enseignement qu’on en tire est faux aussi! Et de toute façon, pourquoi le Dieu-Créateur nous donnerait-il une fausse impression par le récit de la création? Comment Moïse pouvait-il écrire le récit de la création dans l’ordre correct, si Dieu ne le lui avait pas révélé?

Ce que le chrétien peut et doit donc affirmer avec certitude, c’est que la Bible dit vrai:
a) Dieu a créé le monde (ciel, terre, toute vie biologique), quelque méthode qu’il ait pu employer.
b) Le récit de Genèse 1 est entièrement vrai et non seulement symbolique.
c) L’homme est une création spéciale de Dieu, même s’il a été créé de matériaux déjà existants (Genèse 2).

Réflexion: Si le récit de Genèse 1 ne correspond pas à la vérité qu’il affirme, comment pouvons-nous faire confiance à la Bible dans sa totalité? Le début de la Bible ne pose-t-il pas le fondement de la révélation tout entière?

Déduction: Tout honneur revient à Dieu seul. Le but de la création est la glorification de Dieu.

NB: Si les sources ne sont pas toujours indiquées, je peux en garantir la véracité. Je remercie M. Olivier Wetter d’avoir relu le texte et d’y avoir apporté quelques suggestions et rectifications pertinentes.


Une requête qui cache bien des surprises
Luc 17.5

La nature de la demande

Pour comprendre le secret de ce texte, qui éclaire, par l’étonnante lumière de l’Evangile, le centre même de notre vie chrétienne: la foi, il faut réfléchir sur le sens de la requête des disciples.

Sorti de son contexte, le désir des disciples paraît très spirituel, et pourtant…

Il ne s’agit pas ici de la foi en général, comme on pourrait le penser en lisant rapidement le texte. La demande des disciples sonnerait alors comme une sorte de revendication pour acquérir une richesse spéciale que certains privilégiés possèderaient déjà… ou, à l’inverse, comme le cri de celui qui désespère, se croyant dépourvu d’un privilège que d’autres paraissent détenir.

Une demande défi ? « Seigneur, je n’ai pas – ou peu – de foi : je l’attends… Et si tu ne me l’accordes pas, comment pourras-tu un jour me le reprocher ? » …Une demande alibi ?

NON ! La requête révèle une attitude bien plus terre à terre, qui ne résulte pas d’une longue réflexion sur un manque de foi. C’est une demande pour un effet immédiat, qui n’a rien à voir avec une inquiétude spirituelle !

Les raisons de la demande

Les disciples sont face à Jésus et à son commandement précis qui leur paraît vraiment au-dessus de leurs forces : pardonner à quelqu’un qui se repent, et autant de fois que nécessaire (Luc 17.3-4).

Unanimement, les disciples ont un sentiment d’incapacité absolue ; ils redécouvrent l’éternel conflit entre l’obéissance à Christ et la soumission à la nature de l’homme… Leur apparaît donc le seul recours possible, pensent-ils, la foi, une grande foi !

Il ne s’agit pas de cette foi qui consiste à croire que Dieu existe ou non ; ni de cette foi qui procurerait une meilleure adhésion à la volonté de Dieu ou encore de celle qui donnerait la capacité d’accepter plus facilement les commandements de Dieu. Mais il s’agirait plutôt de cette confiance, qui non seulement accepte ce que Dieu dit, mais nous apprend aussi à compter sur Lui, quand la réalisation de ce qui est demandé pose problème.

Une demande précise

Ce n’est que lorsque nous nous trouvons vraiment face à nous-mêmes, que nous commençons à comprendre ce qui nous manque.

Trop souvent, il nous est demandé tant de choses, même impossibles… Dans le cas du texte de Luc, c’est pardonner sept fois; pour un autre, ce sera d’accepter l’inacceptable : le handicap, la maladie, le deuil… Pour un autre encore, il faudra assumer une écharde dans la chair : un problème de santé, une profession et un avenir incertains, une difficulté familiale, etc…

Devant toutes ces angoisses, les disciples nous montrent le chemin : pas de discussions ni de revendications. Et l’on imagine fort bien qu’il y ait eu un silence ou une concertation entre les versets 4 et 5, car les disciples sont d’accord sur les termes de la demande de grâce : «Augmente-nous la foi» !

Et même si le contenu de la prière reste quelque peu maladroit, son principe est très révélateur : cette requête s’enracine dans la prise de conscience de leur propre faiblesse… C’est cette même révélation qui avait déjà fait dire aux disciples : «Seigneur, apprends-nous à prier» (Luc 11.1). Mais si nous avons la certitude que Dieu est puissant et qu’Il nous écoute quand nous Lui présentons nos requêtes, alors ne craignons pas de faire de tous nos besoins une prière permanente (Luc 18.1).

Une réponse surprenante

Ce qui nous permet de sonder le décalage entre les disciples, leur besoin exprimé, et le Seigneur, c’est la réponse de Celui-ci (v.6). Jésus ne répond pas directement à la requête, et surtout ne donne aucune «recette» susceptible de satisfaire immédiatement les disciples.

Jésus va d’abord souligner l’efficacité de la foi – d’un grain de foi ! …Une force capable de soulever des montagnes, comme l’indique le sigle F.O.I. : une Force qui Ouvre l’Impossible…

Peut-être faut-il noter que les montagnes déplacées, les arbres déplantés, … Jésus ne l’a pas effectué Lui-même ! Etait-ce en effet bien utile ? Une foi qui serait démonstrative, sollicitée par Satan lui-même : «Si tu es le Fils de Dieu, ordonne…»(Matt 4.3).

Et pour nous, quelle utilité ? Prouver à d’autres que nous avons la foi ? Or, qu’avons-nous à prouver, si ce n’est l’authenticité de notre vie avec Christ ? Il peut y avoir des montagnes à déplacer dans notre vie. Mais que nous enseigne Jésus à ce sujet ?

Une réponse parabole

Au verset 6, Jésus ne répond pas quant à la taille de notre foi – au principe « d’en posséder davantage ». Mais, en évoquant un phénomène physique bizarre, Jésus amène ses disciples à voir que l’exploit à réaliser – pardonner à son frère – est de la même nature : impossible à vues humaines, possible par la foi !

«Tout est possible à celui qui croit», (Luc 9.23). Mais attention à nous-mêmes ! (Luc 17.3). Dieu ne recherche pas de notre part davantage de foi ou plus de capacités. Ce dont Il a besoin, c’est de notre disponibilité et de l’exercice de notre foi, de «cette mesure de foi accordée à chacun par Dieu» (Rom 12.3), de cette foi qui nous est personnelle…

Sans reproche dans la voix, Jésus dévoile à ses disciples ce qu’ils possèdent déjà ! Et Il souligne, non la quantité, mais l’efficacité de ce que Dieu a planté en nous.

Le projecteur braqué sur le superbe aveu de faiblesse des disciples, Jésus le porte maintenant sur le magnifique trésor qui nous est accordé par Dieu. Déjà, dans l’Ancien Testament, il nous est dit d’une autre manière : «Va, avec la force que tu as»(Jug 6.14). Ainsi, pourquoi nous arrêterions-nous à notre incrédulité qui en réclame toujours davantage, plutôt qu’à Jésus qui révèle la foi que nous possédons déjà et qui reste inopérante ?

Une réponse satisfaisante

A la prière des disciples correspond une révélation du Seigneur… Quel enseignement magistral.

Ainsi, plutôt que d’en scruter leurs strictes réalisations, pensons que Dieu répond parfois à nos prières d’une manière inattendue, qui de surcroît nous amène souvent à une révélation plus profonde, une compréhension paisible et joyeuse de son œuvre en nous.

Cette œuvre est de faire croître en nous le fruit de la foi (cf Gal 5.22) !

Dans le fond, si la demande «augmente- nous la foi» était un « raccourci » pour éliminer les problèmes, ce serait «mal demander»(Jac 4.3).

L’extraordinaire image de Christ se forme en chaque croyant, sans que cela comporte nécessairement des manifestations spectaculaires, mais combien efficacement, et surtout, en conformité avec l’horloge du Seigneur.

Dans le doute, l’accablement, le découragement, les difficultés, la réponse du Seigneur reste toujours la même : «Examinez-vous vous-mêmes, afin de savoir si vous êtes dans la foi… Ne reconnaissez- vous pas que Jésus-Christ est en vous ?»( 2 Cor 13.5).


LES CINQ «SOLI» DES RÉFORMATEURS

3e formule

Dans le dernier numéro de PROMESSES, nous avons consacré un article à la deuxième formule des cinq soli: «Solus Christus». Les Réformateurs exprimaient ainsi leur conviction que «notre salut est accompli par l’œuvre médiatrice du Christ historique seul. Sa vie sans péché et son œuvre expiatoire seules suffisent pour notre justification et notre réconciliation avec le Père»1.

Les 120 pasteurs, théologiens et éducateurs mentionnés dans l’article précédent, réunis à Cambridge en avril 1996, constatèrent avec inquiétude les dérapages des milieux évangéliques inspirés par une fausse confiance dans les capacités humaines. L’estime de soi, l’évangile de la santé et de la richesse, la vente du message évangélique à des pécheurs devenus «consommateurs complaisants»… tout cela dénature la doctrine de la justification et la réduit au silence. Au contraire, la grâce de Dieu en Christ est l’unique et indispensable cause efficace du salut, car l’être humain est né spirituellement mort et incapable de collaborer à la grâce régénératrice (Ep 2.8).

La Déclaration de Cambridge continue:

«Nous réaffirmons que par le salut nous sommes délivrés de la colère de Dieu, et cela par sa grâce seule. C’est l’œuvre surnaturelle du Saint-Esprit que de nous conduire au Christ en nous libérant de notre esclavage au péché, et en nous ressuscitant de la mort spirituelle à la vie spirituelle.

«Nous déclarons que le salut n’est en aucun sens une œuvre humaine. Les méthodes, techniques et stratégies humaines ne peuvent par elles-mêmes accomplir cette transformation. La foi ne peut être produite par notre nature humaine non-régénérée»2.

Essais de définition

Mais qu’est-ce que la grâce? Le Nouveau Dictionnaire Biblique lui consacre un article fourni, qui commence par dire:

«Dans l’A.T. déjà, se trouve exprimée la pure bonté de Dieu qui aime le pécheur et désire, non pas sa mort, mais sa conversion et sa vie (Ez 18.23)»3. Et le NDB d’ajouter que cette grâce est venue par Jésus-Christ, qu’elle éclate à la Croix, qu’elle ne peut être reçue que par la foi, et que ses effets en nous sont nombreux, merveilleux et complets.

Un prédicateur a tenté de définir la grâce en disant qu’elle est l’acte par lequel un être supérieur se penche sur un être inférieur pour lui accorder un bien non-mérité. Dans le contexte biblique, la grâce désigne alors la faveur imméritée de Dieu à l’égard de l’homme déchu, par laquelle il pourvoit en Jésus- Christ à sa rédemption, car depuis toute l’éternité il a déterminé d’accorder cette faveur à tous ceux qui croiraient en Christ, Sauveur et Seigneur. C’est aussi par grâce que le croyant est rendu capable de persévérer dans la vie chrétienne. Ajoutons la pensée que dans sa miséricorde Dieu retient ce que nous méritons – colère, jugement, condamnation – tandis que dans sa grâce il nous comble des innombrables biens que nous ne méritons pas!

Et pourtant, ces tentatives de définition nous laissent sur notre faim, car nous sentons instinctivement que la grâce échappe à nos catégories humaines connues, dépasse les limites du langage et reste, par conséquent, indéfinissable! C’est pourquoi l’Ecriture ne l’explique pas, mais la déclare (Ex 33.19; 34.6-7; Deut 7.7-8; Ps 32.1-5; 130.3-4, 7-8; Jean 1.17; Rom 3.24; 4.16; 11.6; 2 Cor 8.9; Eph 2.8-9; etc.), et en donne de nombreux exemples historiques, tant dans l’A.T que dans le N.T. Peut-être l’illustration la plus saisissante est-elle celle de l’accueil réservé par le père à son fils «prodigue» dans la parabole racontée par Jésus (Luc 15.11-32), que nous résumons ci-après.

Fils prodigue… ou Père prodigue?

Aux chefs religieux qui lui reprochent de fréquenter des gens de «mauvaise vie» (Luc 15.1-2), Jésus administre une série de chocs thérapeutiques en leur racontant les paraboles de la brebis perdue (3-7), de la drachme perdue (8-10), puis des deux fils perdus (11-32). Le père de cette dernière parabole fait plusieurs entorses pendables aux coutumes de son époque. Confronté à la demande outrageante de son fils cadet qui souhaitait sans l’avouer la mort de son père, celui-ci, au lieu de le désavouer, l’exclure de la famille et le bannir publiquement de la communauté, lui accorde ce qu’il réclame! Ayant dilapidé son héritage, étant tombé dans la misère, le fils se livre à un raisonnement qui nous paraît ressembler beaucoup plus à des calculs intéressés qu’à une amorce de repentance sincère, et s’engage sur le chemin de retour.

C’est ici que nous assistons à l’une des scènes les plus inattendues, bouleversantes, de l’Ecriture sainte. Le père attend, guette le long du chemin, prie sans doute, et un jour reconnaît enfin le garçon de loin. Voici venue l’occasion de rendre à ce jeune ce qu’il mérite et de le renier brutalement devant témoins… ou tout au moins de convoquer une consultation de la famille sceptique pour jauger la profondeur de sa repentance. Pas du tout! Le père se livre à un spectacle humiliant pour un patriarche oriental: aux yeux des badauds ébahis, il soulève ses robes et se met à courir à la rencontre du fils pour se jeter à son cou, le prendre dans ses bras et embrasser ce clochard en haillons, puant la porcherie!

«Vous me reprochez de manger avec des pécheurs et des péagers?» dit Jésus en substance aux scribes et aux Pharisiens. «Parfaitement! Mais non seulement je mange avec eux: je les attends, je les guette de loin, et quand ils s’engagent sur le chemin de retour, je cours à leur rencontre, je les couvre de baisers, et je les force à entrer chez moi pour festoyer ensemble.» Si le Seigneur attendait de nous les preuves d’une repentance parfaite, il ne courrait jamais à notre rencontre. Cela s’appelle la GRACE, une grâce stupéfiante, incompréhensible, insaisissable, qui prend l’initiative. Du moment que le garçon accepte d’être accueilli, embrassé, reçu de nouveau dans la famille, on peut déduire qu’il commence à passer par une repentance véritable.

Arraché à la perdition4

Avant la mort de ses parents, alors qu’il n’avait que six ans, John Newton bénéficia d’une forte influence chrétienne. Il fut envoyé alors vers un parent incrédule, qui se moqua du christianisme et abusa de lui. Enfin, pour échapper à ces conditions, Newton se porta volontaire dans la marine britannique, où il devint esclave des péchés les plus grossiers. Il déserta, et partit pour une région d’Afrique où il pouvait, comme il disait, «faire son plein» de péché et vivre dans une dégradation inqualifiable. De là, il se fit embaucher comme navigateur sur un navire d’esclavagiste, où il continua sa vie dévergondée. Un jour il réussit à forcer le cadenas du local où était stocké le rhum; il se soûla au point de perdre son équilibre et tomber à la mer, d’où un officier le repêcha en plantant un harpon dans sa cuisse. Il en porta l’énorme cicatrice jusqu’à la fin de ses jours!

Vers la fin du voyage le navire entra dans une tempête violente, perdit son cap et commença à sombrer. Newton fut envoyé dans les soutes, là où gisaient les esclaves, avec l’ordre d’actionner les pompes. Pendant des jours, terrifié et convaincu que la mort était proche, il travaillait à pomper l’eau, et commença à prier le Seigneur. Des versets bibliques, appris sur les genoux de sa mère, qu’il croyait oubliés depuis longtemps, lui vinrent en mémoire, et il fut miraculeusement transformé, engendré de nouveau.

Rentré en Angleterre, il devint un prédicateur puissant de la Parole de Dieu, et eut l’occasion de prêcher devant la reine. C’est en rappelant les circonstances de sa conversion qu’il composa les paroles du cantique célèbre, Amazing Grace5. Car il avait appris, comme tout chrétien, que la grâce de Dieu dépasse toutes nos catégories, et que cette grâce a trouvé son expression suprême dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ.

Notes :
1 Résumé par la «Déclaration de Cambridge» in Here We Stand, Baker Books, Grand Rapids, Mich., 1996, p.16; (v. PROMESSES 1997/2, p.13)
2 Ibid.
3 Nouveau Dictionnaire Biblique, Editions Emmaüs, 1992, p.525 s.
4 Raconté par James M. Boice in The Gospel of John, Vol. 1, Zondervan, Grand Rapids, Mich., 1975, p.110 s.
5 Certains musiciens voient dans la mélodie un air d’origine africaine, que Newton aurait pu entendre chanté par les esclaves.


CHRONIQUE DE LIVRES

Une menace pour l’Eglise Africaine

Auteur: Daniel BOURDANNÉ

Editeur: Presses Bibliques Africaines, 08 B.P. 424 Abidjan 08 (Côte d’Ivoire);
adresse e-mail: gbuaf@hotmail.com ; édition 1999, 94 pages

L’auteur, après des études en biologie et en philosophie, a exercé comme enseignant et chercheur. Actuellement, il se consacre au ministère parmi les étudiants et est Secrétaire régional des Groupes Bibliques Universitaires d’Afrique Francophone (GBUAF) et Directeur des Presses Bibliques Africaines. Il nous tient à cœur de faire connaître cet excellent ouvrage. S’il a été écrit pour nos frères africains, il n’en reste pas moins que l’Europe est aussi concernée. C’est un phénomène qui touche actuellement toutes les cultures.

«Ce livre se propose de passer en revue les subtilités de cette théologie hérétique ». Il contient quatre chapitres principaux. Le premier chapitre présente L’Evangile de la prospérité à visage ouvert et touche quatre thèmes: l’argent en vitesse, la négation de la maladie et la foi, la confession positive, ainsi que la connaissance par révélation.

Le chapitre deux nous amène aux racines de ce mouvement: l’Europe et les Etats-Unis. Il nous informe sur ses connexions africaines et sur l’ascendant qu’exerce cette théologie sur l’Afrique. On y retrouve des noms familiers au mouvement de Toronto tels que Erwin Hagin, Oral Robert, Kenneth et Gloria Copeland. Cette fausse doctrine trouve un terrain favorable en Afrique, où les conditions de vie très difficiles, maladie et pauvreté, sont particulièrement accentuées. Une misère surréaliste dont de nombreux lecteurs africains nous font part, avec son lot de souffrances parfois extrêmes.

D’autre part, l’arrière plan du religieux traditionnel associe fortement le malheur aux forces spirituelles: «Dans la mentalité africaine il faut lutter spirituellement contre les forces du mal»(p. 49), l’accent étant mis sur «les délivrances» qui sont facilement comparables à un rite magique. On comprend donc aisément le succès de ce mouvement co-responsable d’une certaine christianisation superficielle, populaire et non débarrassée de l’ésotérisme.

Le chapitre trois examine, à la lumière de l’Ecriture, cet évangile tronqué, avec sa conception erronée de l’homme, une sorte de panthéisme où l’homme est divinisé. Pire encore, il contient des vues antiscripturaires sur le sacrifice et la mort de Jésus-Christ, la confession positive de la foi et la souveraineté de Dieu, favorisant ainsi «les rites traditionnels africains». Les doctrines de la guérison divine, et de la connaissance par révélation sont interprétées faussement, cette dernière aboutissant à la fabrication de «deux catégories de chrétiens, le chrétien et le superchrétien», d’un mysticisme dangereux situé aux antipodes de l’Ecriture.

Les remarques finales sur cette théologie dans le dernier chapitre font ressortir le désaccord total sur les plans philosophique, épistémologique, anthropologique, exégétique et théologique d’avec l’Evangile authentique. C’est une sorte d’évasion hors de la souffrance que tout humain doit affronter et qui est une conséquence de la désobéissance et de la chute de nos premiers parents.

Avec cet ouvrage, nous touchons aux problèmes très présents de «l’obsession du succès», d’une soif de pouvoir magique sur notre sort humain, en particulier sur la pauvreté et la maladie. Le problème fondamental reste celui de l’ignorance de la Parole de Dieu, qui est claire à ce sujet et qui «libère de la tyrannie de la pauvreté plutôt que de la pauvreté tout court»(Apoc 2.7-10; Act 14.22), comme nous l’a écrit un théologien africain.

Ce livre parfaitement clair, objectif, équilibré et ferme mérite largement d’être lu et répandu dans les églises confrontées à ce fléau moderne. Adressezvous directement à son éditeur à Abidjan qui vous communiquera les conditions d’achat pour votre pays.

Henri Lüscher