PROMESSES
Combien de questions restées sans réponse! Et elles sont nombreuses. Il y a le problème de la souffrance, de la prospérité des hommes sans scrupules, de la vie en général. Le chrétien ne comprend souvent pas les pourquois de la vie, mais il accepte les mystères par la foi. Car les choses cachées sont à l’Eternel, les choses révélées sont à nous et à nos enfants (Deut 29.29). La foi chrétienne ne nous libère pas de toute perplexité, mais elle nous rend capables de vivre avec des questions sans réponses.
En revanche, nous ne devrions pas accepter des réponses données sans que des questions adéquates aient été posées d’abord. Aujourd’hui on rencontre de nombreuses réponses-cliché toutes faites qui, une fois analysées, ne tiennent pas devant les Ecritures. Prov 14.15 nous exhorte de ne pas toujours tout avaler: L’homme simple croit tout ce qu’on dit, mais l ‘homme prudent est attentif à ses pas. Analysons brièvement quelques-unes de ces réponses sans questions préalables.
1. «Le Seigneur m’a dit».
Que de fois n’entendons-nous pas cette formule rabâchée. On a parfois l’impression d’être en face d’une personne de haute spiritualité, et si l’on analyse un peu sa pensée, sa vie, on est pris de malaise, car il se révèle un orgueil caché, un élitisme malsain. On prend ses désirs pour ceux du Seigneur. N’acceptons pas de telles réponses, avant de les avoir examinées à la lumière des Ecritures.
2. «Le Seigneur m’a dirigé ainsi».
N’est-ce pas souvent céder à ses préférences personnelles? Dieu ne montre-t-il pas sa volonté à celui qui veut se soumettre à sa Parole (Jean 7.17)? Comprenons- nous que nos propres préférences ne sont pas des facteurs déterminants dans la recherche de la volonté de Dieu? Notre choix ne se portera pas nécessairement sur le chemin qui crée «notre bien-être», «notre plaisir». Choisir un style de vie aussi «chrétien» ou «spirituel» qu’il paraisse, aboutira à un échec devant Dieu, si je ne me laisse pas constamment corriger par les Ecritures pour m’amener à une vie «en Christ».Il est faux de croire que Dieu ne permet pas de choses désagréables, qui ne me plaisent pas ou qui vont contre mon «bien-être». Dieu est bon et miséricordieux, et toutes choses concourent au bien de ceux qui l’aiment (Rom 8.28).
3. «Le Seigneur m’a béni».
La bénédiction du Seigneur ne se mesure pas nécessairement par la santé ni par les biens matériels. Parfois nous ressemblons à l’Eglise de Laodicée, qui dans son inconscience coupable se berçait dans l’illusion d’être riche, de s’être enrichie et de n’avoir besoin de rien (Apoc 3.17). La bénédiction divine réside dans la crainte de Dieu. Le Seigneur veut que nous nous emparions des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ (Eph 1.3). Elles sont à notre disposition, abondamment. Seules ces richesses-là sont les vraies bénédictions divines (Jér 9.23-24). Notre joie est dans le Seigneur que nous désirons glorifier et de suivre partout où il va (Apoc 14.4), même à travers les tribulations. L’Evangile de la prospérité n’et pas celui des biens matériels, mais celui de la prospérité dans la connaissance intime de Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
4. «Je ne suis pas nourri».
De nombreux chrétiens sont devenus migrateurs d’un église à une autre. A la moindre difficulté, ils quittent leur communauté pour se joindre à une autre, sans avoir réglé leur propres problèmes d’abord. Il est vrai que souvent les prédications laissent à désirer et ne sont pas sérieusement préparées pour nourrir le troupeau. Mais nous constatons aussi qu’il y a un manque d’appétit de manger de «la bonne nourriture». On rencontre peu de chrétiens qui ont faim et soif de la Parole et de connaître le Seigneur, qui recueillent la Parole et la dévorent pour en faire leur joie (Jér 15.16). Combien Prov 27.7 s’avère vrai: Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, mais celui qui est affamé trouve doux tout ce qui est amer. Les enfants d’Israël fatigués de la manne et de leur viande, se réclamaient des concombres et des oignons du pays de l’Egypte (Nom 11.5). La mentalité de notre société a tellement imprégné notre génération qu’il est à craindre que beaucoup de chrétiens languissent après les melons succulents de ce monde.
Il est vrai aussi que nous devons faire le bilan de la situation dans nos églises et commencer par nous poser les vraies questions. Notre prédications correspond-elle aux besoins énormes du peuple de Dieu aujourd’hui? Prêchons-nous régulièrement des textes de la Bible, de façon à couvrir les 66 livres en quelques années? Implantons-nous une foi solide dans les coeurs de nos auditeurs en exposant fidèlement la parole de Dieu, toute la parole de Dieu et rien que la parole de Dieu?
L’Eglise à l’époque post-chrétienne, près des événements apocalyptiques, a grand besoin de repentance, de renouveau biblique et de réforme. Nous vivons des temps dramatiques et passionnants en même temps, et nous devons défricher un nouveau terrain. Des milliers de personnes ne connaissent pas Jésus-Christ comme leur Sauveur. Que faisons-nous dans nos églises pour elles? Comment approchons- nous la jeunesse? Comment la formons-nous, elle, l’Eglise de demain? Sommes- nous prêts à nous laisser mettre en question, mais aussi à refuser des réponses toutes faites? Confessons nos déficiences. Le Seigneur relève celui qui a l’esprit contrit et renouvelle merveilleusement ceux qui désirent marcher avec lui en témoignant fidèlement de leur foi en Jésus-Christ. Nous serions heureux de recevoir des échos de nos lecteurs en prolongement de cette méditation.
(Le fil conducteur de ces lignes a été puisé dans un excellent article «Unquestioned Answers}} de Charles Eperson dans «Alliance Life» de janvier 1992).
- Edité par Lüscher Henri
Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion (Jac5.11).
NB: Les références en chiffres seule- ment se réfèrent au livre de Job; p.ex.: (1.21) = (Job 1.21).
La patience de Job? Etrange association de mots, à la vérité, car le bouillant et véhément malade ne ressemble en rien à un agneau muet et résigné. Pour le lecteur qui émerge de plus de trente chapitres de diatribes entre Job révolté et ses amis fâcheux, il est assurément difficile de discerner en Job un modèle de patience. Le terme grec utilisé par l’apôtre Jacques (hypomone), et traduit dans nos versions françaises par «patience», «constance», «endurance», suggère «l’action de supporter sans fléchir, ou sans se laisser entamer» (Dict. Bailly). Est-ce bien l’attitude générale de Job au sein de l’épreuve? Ce dernier offre-t-il au monde le spectacle d’une foi stoïque et impassible? Persiste-t-il longtemps dans l’admirable logique qu’il soutient en face de la vague déferlante des premiers malheurs:
L’Eternel a donné, et l’Eternel a ôté; que le nom de l’Eternel soit béni! (1.21). Quoi! nous recevrons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal! (2.10).
Non, la patience de Job ne sera pas celle d’un être désincarné ou d’un surhomme; elle ne sera ni muette ni résignée;elle ne sera pas celle d’un être qui abdique facilement, ou qui cherche une issue à n’importe quel prix. En un mot, la patience de Job ne sera jamais celle d’un lâche.
Pour bien saisir ce qu’une telle patience comporte d’exemplaire, il faut d’abord observer le comportement de Job et dégager ses principaux traits de caractère; nous tenterons ensuite de décrire la nature de sa foi et de comprendre comment, en fin de compte, le Tout-Puissant peut réhabiliter son serviteur.
I. Patience et réalisme
La patience de Job se conjugue d’abord avec sa lucidité. Job ne minimise jamais son mal, ni ne le cache. Malgré la flatteuse réputation dont il jouit (cf 29), il ne songe ni à dissimuler ses plaies et la laideur de son apparence, ni à voiler ce qu’il ressent. Peu intéressé par la préservation de son image de marque, il expose son désespoir (6:11-13; 17.16), crie sa douleur physique (7.3-5), son amertume (7.11; 10.1; 27.2), ses angoisses (7.11; 6.21). Job avait été rendu fort et célèbre par la grâce de Dieu; il sait maintenant se voir malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu (cf. Ap 3.17).
Ce n’est pas à dire qu’il n’ait pas honte de son état (10.15; Il.5), ni qu’il ne souffre pas vivement du mépris dont on l’abreuve (19.3.1-19). Sa lucidité lui représente telle qu’elle est toute l’étendue de son naufrage. Peut-être ressent-il même quelque chose de ce que Christ a dû éprouver lorsqu’on l’apostrophait: Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix… (Mat 27.42). En effet, Job est trop intègre pour ne pas sentir profondément l’acuité de certaines flèches: Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient, tu as affermi les genoux qui pliaient. Et maintenant qu’il s’agit de toi, tu faiblis! (4.3-6).
Tout lucide qu’il soit, Job pourrait néanmoins chercher des faux-fuyants. Or il préfère admettre son impuissance face à l’épreuve (16.6-8), et le trouble profond qui s’est emparé de tout son être (3.26). En cela, il se tient aux antipodes d’un certain optimisme contemporain qui se voile la face devant la réalité du péché et de la misère humaine, et croit pouvoir trouver son salut dans n’importe quelle thérapie à la mode, dans n’importe quelle frivolité distrayante, ou dans les chimères de la «pensée positive». Job, à aucun moment, ne perd de vue son état réel, à l’horreur de sa déréliction.
Ainsi, la patience de Job se définit d’abord comme la capacité de maintenir sur soi-même, au sein de la plus totale déchéance, un regard exact.
Ici déjà, Job nous donne une leçon. Car quel est en effet l’obstacle majeur sur le chemin de la conversion, et ensuite sur celui de la vie chrétienne? N’est-ce pas que nous portons, sur le gravité du péché et l’absolue détresse de l’homme sans Dieu, un jugement superficiel? N’est- ce pas que nous fermons les yeux sur le fait que notre vielle nature humaine est invariablement mauvaise? A tous les chrétiens tentés d’oublier leur condition première, l’apôtre Jacques déjà recommande: Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera (Jac 4.9- 10). Oui, il faut de la patience et du réalisme pour maintenir qu’en ce qui concerne notre condition originelle, de la plante du pied jusqu’à la tête, rien n’est en bon état: ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives… (Es 1.6).
Mais de ce regard sans illusions sur nous-même dépend la possibilité, pour le Seigneur, de nous relever et de manifester en nous sa nouvelle création (2 Cor 5.17).
II. Patience et exigence de justice
A aucun moment, Job ne se sent responsable de son malheur (9.21 et ss; 12.4). Jusqu’à mon dernier soupir, je défendrai mon innocence; je tiens à me justifier, et je ne faiblirai pas; mon coeur ne me fait de reproche sur aucun de mes jours (27.5-6).
Et de ce fait, Dieu lui-même semble confirmer ce certificat d’excellence lorsque, d’entrée de jeu, il déclare à Satan qu’il n’y a personne comme Job sur la terre; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal (1.8).
Quant à Job, l’incompréhensible supplice qui lui est imposé lui donne le sentiment d’être cerné par Dieu (3.23; 6.4; 16.9), d’être pris à partie sans raison (7.17-21), d’être contraint à une confrontation par trop inégale (9.2-4; 14.3- 4), d’être piégé par un Dieu rancunier (10.13,14), d’être l’objet d’une mystérieuse crise de colère divine (14.13).
Devant un tel torrent d’assauts divins, un autre que Job aurait probablement battu en retraite. Il eût été plus facile d’acquiescer aux propos des «consolateurs», d’avouer n’importe quoi pour avoir la paix. Au lieu de cela, Job demande des comptes à Dieu.
Excédé par le silence de Dieu, et l’absence d’explications plausibles, Job va d’abord maudire le jour de sa naissance (3.1), puis exiger que Dieu le laisse respirer un peu (10.20) ou qu’il l’écrase définitivement (6.9). L’ensemble des discours de Job ne forment du reste qu’une longue revendication, l’exigence d’un homme qui pense qu’il a droit à un procès en règle, ou alors à la paix.
Remarquons ici que Job ne pense pas que, de manière absolue, il soit sans faute ni péché (7.21; 9.2-3; 13.26; etc). Ce qui révolte Job, c’est que Dieu semble désormais le poursuivre pour des péchés déjà pardonnés, ou même des péchés fictifs: Aujourd’hui tu comptes mes pas, tu as l’oeil sur mes péchés; mes transgressions sont scellées en un faisceau, et tu imagines des iniquités à ma charge (14.16-17).
Or, pendant ces nombreuses années de prospérité, Job a appris à considérer le Dieu tout-puissant comme son ami, comme le Seigneur qui daigne traiter avec l’homme non sur la base de la seule justice et sainteté divines, mais aussi sur celle de la grâce et de la miséricorde: Tu m’as accordé ta grâce avec la vie, tu m’as conservé par tes soins et sous ta garde (10.12). Par rapport au statut d’antan, Dieu semble avoir fait volte-face: Voici… ce que tu cachais dans ton coeur… Si je pèche, tu m’observes, tu ne pardonnes pas mon iniquité (10.13-14).
Voilà donc l’injustice que Job, obstinément, dénonce. Job crie à la rupture d’alliance, à l’incohérence de traitement. Tout se passe comme si Job refusait à Dieu le droit d’être autre chose que ce qu’il est: juste et bon, saint et miséricordieux.
Bien sûr, Job se trompe lorsqu’il croit pouvoir demander des comptes à l’Eternel, lorsqu’il imagine que son problème pourrait être réglé par une «explication», lorsqu’il accuse Dieu d’injustice et tente d’enfermer Celui qui est au-dessus de toute créature dans la logique de la créature. Job finira par avouer qu’il a parlé, sans les comprendre, de merveilles qui le dépassent (42.3). Toutefois, il y a quelque chose d’admirablement exact dans l’affirmation opiniâtre de Job: si Dieu n’est plus égal à lui-même, nos chances de subsister devant lui et sur cette terre sont nulles. C’est pourquoi Dieu fera remarquer aux amis de Job: Vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job (42.7).
Dans cette perspective, la patience de Job prend l’allure d’une lutte avec Dieu dont l’enjeu principal est, non une bénédiction secondaire, mais une pleine réconciliation avec Dieu lui-même. Comme Jacob luttant avec l’ange du Seigneur, comme Jonas dans le ventre du poisson, Job insiste jusqu’à ce que Dieu réponde et se montre favorable. Car enfin, à quoi sert la guérison et la bénédiction (et la prospérité, et la richesse, et le succès) si l’on n’est pas sûr des intentions du souverain Médecin?
Job nous enseigne que, quelle que soit l’épreuve qui nous frappe, quelque éloigné que semble se tenir le Seigneur, quelque distante que semble sa voix, il nous appartient de ne jamais cesser de le chercher. Jacques, encore une fois, nous y exhorte: Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. Vous aussi, soyez patients, affermissez vos coeurs, car l’ avènement du Seigneur est proche (Jac 5. 7b- 8).
III. Patience et connaissance de Dieu
Nous l’avons dit, Job connaît son Dieu de longue date. Le prologue du livre laisse même apparaître comme une sorte de vieille connivence entre Dieu et Job, à la grande déconvenue de Satan.
Les habitudes du «plus éminent de tous les fils de l’Orient» dénotent un respect profond et authentique à l’ égard de Dieu (1.1-5). A ce moment déjà, on devine que Job n’est pas un simple croyant par opportunisme et commodité. Le désir de ce serviteur de l’Eternel, c’est de bénir son Maître et de le laisser libre d’agir à sa guise.
Pourtant, lorsque la souffrance devient intolérable et qu’elle doit trouver un exutoire, lorsque les accusations injustifiées pleuvent sur le malheureux, Dieu se voit placé, comme les amis bien-pensants, sur la sellette – pour parler avec modération.
Toutefois le lecteur ne peut manquer d’être surpris par quelques déclarations qui, au passage, révèlent que la connaissance que Job possède des choses de Dieu est beaucoup plus vaste que le prologue le laissait entrevoir.
Il y a surtout cette certitude, bouleversante de la part d’un homme qui se sent victime de la colère de Dieu, qu’un jour il verra Dieu en face, et que ce dernier lui sera favorable: Après que ma peau aura été détruite, moi-même je contemplerai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable; mes yeux le verront, et non ceux d’un autre; mon âme languit d’attente au-dedans de moi (19,26-27). Comment expliquer cette bouffée de joie farouche, cette certitude incompréhensible? On touche ici au mystère même de la foi et de l’amour que l’amour de Dieu peut engendrer dans un coeur d’homme. L’amour est fort comme la mort, dit le Cantique des Cantiques, les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour, et les fleuves ne le submergeraient pas (Cant 8.6- ,7). Les années que Job a passées en compagnie de Dieu ont laissé en lui une empreinte indélébile, une attente indestructible. N’est-ce pas aussi cela qui confère à sa patience une valeur que Dieu peut honorer?
Mais plus encore, le coeur de Job abrite l’intuition prophétique qu’il y a dans le ciel un Témoin qui prend sa défense, un Médiateur qui le représente là où lui, Job, n’a pas encore accès: Déjà maintenant, mon témoin (ou avocat) est dans le ciel, mon témoin est dans les lieux élevés (16.19); Lui, qu’il défende l’homme contre Dieu, comme un humain intervient pour un autre (16.21, trad TOB; la King James traduit dans le même sens. Voir aussi 19.25).
A l’heure où tous ses amis l’abandonnent, et où Dieu se cache, Job s’accroche donc à cette ultime pensée que Dieu donne à tout croyant un Défenseur céleste. Aussi va-t-il jusqu’à formuler cette étonnante prière à son Dieu: Sois auprès de toi-même ma caution; autrement, qui répondrait pour moi? (17.3).
Avec quelques millénaires d’avance, Job a écrit Romains 8. Il a saisi Jésus-Christ par anticipation, et ne l’a pas lâché.
La troisième leçon de patience que Job nous enseigne, c’est que le croyant en proie à la difficulté peut passer à travers bien des doutes quant aux intentions de Dieu pour lui (cf. 10.2 et ss); il peut connaître toute une gamme de sentiments, de la révolte à la terreur, du désir de vivre au désir de mourir; mais s’il a un jour rencontré Christ, goûté et accepté son pardon, marché dans sa présence, cette relation ne sera jamais anéantie. Elle est le gage certain de ce qu’un jour nous verrons Dieu, et qu’il nous sera favorable, car Dieu nous a réconciliés avec lui par Christ (2 Cor 5.18-19).
Ainsi, l’épreuve du croyant n’est plus le signe d’une condamnation, mais le creuset de la foi, l’occasion pour Dieu de nous accorder une mesure supplémentaire de miséricorde et de compréhension de sa grandeur: Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon oeil t’a vu (42.5); la réponse aux besoins physiques, affectifs et moraux du serviteur éprouvé découle de cette révélation (42.10-17).
Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation; car après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment (Jac 1.12).- Edité par Pfenniger Claude-Alain
Des nouvelles inquiétantes nous parviennent du ZAIRE. L’anarchie et le chaos semblent y régner un peu partout. Le spectre de la famine fait son apparition. Banditisme, vols, pillages sont devenus chose courante. Des menaces d’incendie ont été proférées contre des centres de littérature chrétienne.
D’autres pays africains sont atteints par des remous politiques et des menaces de guerre civile.
Nous faisons un appel urgent à votre intercession pour ce continent négligé, oublié par les mass-médias. Nos frères ont besoin de nos prières. Souvent, ils perdent encore le peu de biens qu’ils avaient. Nous recommandons en particulier la Mission du Centre d’Afrique {ZAM) en Allemagne avec qui nous collaborons et qui s’occupe de la distribution de littérature chrétienne, notamment des cours bibtiques par correspondance. Satan se démène pour empêcher la diffusion de l’Evangile par les remous politiques et par l’islam. Priez aussi pour nos envois de PROMESSES dans ce continent. Il nous faut beaucoup de sagesse. Merci également pour vos dons grâce auxquels nous pouvons poursuivre la diffusion de PROMESSES pour l’Afrique.
- Edité par Promesses
Qui connaît Jonathan Edwards? Peu, de nos jours. Et pourtant, lors d’un sondage d’opinion publique effectué en… 1900, seul Georges Washington, le premier président des Etats-Unis, remporte le plus de suffrages devant le pasteur Jonathan Edwards! Mais qui est cet homme, contemporain de Whitefield, très connu outre-atlantique et pratiquement inconnu dans nos pays francophones d’Europe? D’autant plus étonnant que les superlatifs qui lui sont attribués sont énormes. Jugez plutôt: «le plus grand revivaliste de l’Amérique», «le plus brillant interprète de Calvin» ou encore «le porte-parole du peuple de Dieu en Amérique»!
Une conversion en trois semaines
Jonathan Edwards est né en 1703 dans le village d’East Windsor, dans le Connecticut. Fils et petit-fils de pasteur, seul garçon d’une famille de onze, il a toujours manifesté une piété personnelle. Lorsqu’il était enfant, il aimait construire des cabanes au milieu des champs afin de pouvoir s’y retirer et prier. A l’âge de treize ans, il partit faire des études à Yale. Par la suite il étudia la théologie. Le souvenir que laissa Edwards fut celui d’un étudiant «sobre, renfermé, austère et rigide»…
Après avoir terminé ses études de théologie, il fut invité en 1722 par une petite église presbytérienne de New-York. C’est là qu’il se convertit: Selon ses biographes, sa conversion dura trois semaines! Trois semaines de luttes et de combats qui l’amenèrent à une profonde transformation spirituelle. Sa piété connut une nouvelle ferveur et ce fut pour lui le point de départ d’un ministère fructueux.
Jonathan Edwards quitte New-York en 1723 et devient répétiteur à Yale. Il tombe sérieusement malade et il s’en remettra difficilement. Puis il exercera une suffragance dans le village de Bolton. Enfin, en 1727, il se fixe à Northampton où il devient le pasteur de l’église presbytérienne. C’est là qu’Edwards épousera Miss Sarah Pierrepoint, «une jeune dame animée par ce Grand Etre qui a fait le monde et le gouverne». Les Edwards y vivront un mariage heureux et auront onze enfants.
Le «Grand Réveil»
Au moment de l’installation du pasteur Edwards, la situation religieuse de la Nouvelle Angleterre était catastrophique. Le puritanisme était froid. Par ailleurs, c’était le relâchement religieux et Edwards en souffrait beaucoup. Il cherchait vainement un remède capable de réveiller ses paroissiens…
Jonathan Edwards pria alors pour le Réveil. Il s’imposa une vie sévère et stricte: lever à quatre heures (cinq heures en hiver) et treize heures par jour dans son bureau pour méditer la parole de Dieu et pour prier! Ce qui ne l’empêchait pas de faire des visites et de s’occuper de sa famille. Le résultat ne se fit pas attendre…
Le pasteur de Northampton comprit progressivement que le danger venait de la confusion qu’il y avait entre l’Eglise et le monde. L’Eglise, en perdant contact avec les réalités spirituelles, devient amorphe et insensible aux appels de Dieu. Le libéralisme doctrinal et le relâchement des moeurs en sont les premières conséquences.
En 1734-35, sa paroisse fut touchée par le «Great Awakening». Edwards, saisi par le Réveil, donna alors des sermons qui déclenchèrent toute une série de conversions. La «moisson des âmes» était telle que le village de Northampton devint «une cité sur la montagne». Le message d’Edwards était centré sur deux points: la corruption totale de l’homme et la grâce souveraine de Dieu. Ce qui était extraordinaire, c’est qu’Edwards n’était pas un prédicateur doué de dons vocaux (comme ce fut le cas pour Whitefield), mais sa voix était faible et parfois à peine audible. Ce qui n’empêcha pas ses auditeurs d’être saisis par une profonde conviction de péché, et parfois de crainte et de tremblements…
En 1741, c’est l’embrasement du «Grand Réveil». Toute la Nouvelle Angleterre est enflammée par le feu du Réveil. La venue de George Whitefield va accentuer la flamme et cela va se traduire par un très important mouvement de conversions. De l’avis des historiens, le «Grand Réveil» – qui durera jusqu’à 1760 – a profondément bouleversé le paysage religieux de la Nouvelle Angleterre, et même des Etats-Unis.
Le problème de la Cène
La discipline religieuse était stricte, pour lui comme pour les autres. Cela l’amena à une profonde réflexion théologique qui dura vingt ans. Il étudia en particulier la doctrine de la Sainte-Cène. Il se posa ainsi la question: «Faut-il donner la Cène à tous, convertis et inconvertis» ? Edwards arriva à la conclusion que seuls les régénérés pouvaient prendre le pain et le vin. Ce virage de sa pensée a été le commencement de ses ennuis.
Jonathan Edwards ne donnait plus la Cène à ceux dont la conversion était douteuse et il s’attira de solides inimitiés. Il tint bon et il poussa même à aller scruter la vie personnelle de ses paroissiens! Bien entendu, cela déclencha un tollé, mais le réveil ne s’éteignit pas pour autant.
Ces mesures furent peu prisées par un certain nombre de paroissiens. Après une longue crise, Edwards se résolut à donner sa démission, bien qu’il eût encore huit enfants à charge.., Il vécut alors dans un état de grande pauvreté à Stockbridge. Sa femme et ses filles furent obligées de confectionner des éventails en papier pour les vendre. Malgré cela, Edwards continua son activité d’évangélisation parmi les Indiens. Cependant, l’activité principale d’Edwards fut la rédaction d’ouvrages théologiques de grande valeur (1). Il publia entre autres un traité dans lequel il développa ses vues sur la discipline dans l’Eglise. Incroyable, mais vrai: quelques années après, ce traité fut accepté dans la plupart des églises réformées américaines.
A la fin de l’année 1757, il fut nommé président d’un collège. Il mourut peu après, le 22 mars 1758, emporté par la petite vérole. Sa femme Sarah, qui avait été admirable de courage et d’abnégation, ne lui survivra que quelques mois.
Le message de Jonathan Edwards
Il est impossible de décrire ici la pensée de Jonathan Edwards. Son oeuvre est immense et sa théologie renferme des trésors inestimables (2). Soulignons cependant qu’il a été, comme Whitefield, le proclamateur de la grâce. Toutes ses prédications et ses livres portent la trace indélébile de la grâce de Dieu. Le salut est pure grâce et il est l’oeuvre du Dieu souverain. En d’autres termes, cela signifie qu’Edwards croit en la corruption totale de l’homme. Le revivaliste américain va loin: il dit que la chute n’est pas une «blessure locale», mais un cataclysme! Tout est corrompu chez l’homme, même sa volonté et son intelligence. Edwards met donc en évidence deux points: La souveraineté absolue de Dieu et la dépravation totale de l’homme. Ainsi, Jonathan Edwards se situe dans la lignée de Calvin.
Dieu d’abord
Jonathan Edwards a été tout au long de sa vie le type même du pasteur de réveil. Il a été celui qui a prêché l’équilibre entre la foi du coeur et la raison. Pour lui, le but de la vie chrétienne, c’est de connaître Dieu avec son coeur comme avec son intelligence renouvelés par l’Esprit. En découvrant Dieu et sa volonté, l’homme régénéré manifeste la «vertu parfaite» et glorifie ainsi son Créateur.
Edwards a été un instrument du «Grand Réveil» américain, mais il a payé le prix de sa fidélité à Dieu. Parce qu’il a mis Dieu à la première place, et en particulier à cause de ses positions évangéliques sur la Cène, il a connu des années d’épreuves et de dénuement.
Quelle leçon pour nous? Nous désirons un Réveil? C’est bien. Mais sommes-nous vraiment prêts à en payer le prix? Edwards, Whitefield et bien d’autres l’ont fait. Et nous, sommes- nous prêts à suivre leur exemple?
Notes
(1) Parmi les titres, citons: L’investigation sur le libre arbitre, La défense de la grande doctrine chrétienne du péché originel et surtout L’histoire de l’oeuvre de la Rédemption.
(2)A l’attention de ceux qui lisent l’anglais, nous signalons que la plupart des ouvrages de Jonathan Edwards sont constamment réédités. A quand une édition française ?
- Edité par Ranc Paul
Ce qui m’interpelle aujourd’hui dans la lettre à l’Eglise de Laodicée
Lecture: Apoc 3.14-22
1. Introduction
Pour nous situer, la cité de Laodicée occupait un emplacement stratégique au confluent du Lycus et du Méandre, à 60 km environ d’Ephèse et à 15 km de Colosses.
Cette localité de Phrygie était un centre commercial particulièrement réputé pour son industrie textile, ses tapis et ses vêtements. En outre, nombreux étaient les malades qui cherchaient un soulagement par les eaux thermales de Laodicée. C’est pourquoi Laodicée était une ville extraordinairement riche et célèbre par ses opérations bancaires.
La ville a été détruite partiellement lors d’un tremblement de terre en l’an 60 environ.
2. La chrétienté apostate des derniers temps
La situation de l’église de Laodicée peut beaucoup nous interpeller aujourd’hui. La renommée de cette Eglise, fondée par l’ apôtre Paul, fut probablement aussi glorieuse que celle des communautés d’Ephèse et de Colosses. Mais au temps de l’apôtre Jean, la situation s’était fortement dégradée. En voici les signes:
a) le refroidissement (v.15)
b) l’illusion de se croire riche (v .17)
c) les conséquences de cette illusion (v.16b, l7b, 19)
2.1 Le refroidissement (v.15)
Le caractère de Laodicée c’est d’avoir tout, sauf le Seigneur… Comment savons-nous celà? Parce que nous lisons au verset 20 que le Seigneur se tient à la porte et frappe. Il est donc dehors… Les membres de l’Eglise pensent être riches et n’avoir besoin de rien et ils ne se sont pas rendus compte que le Seigneur est parti. Comme celà est triste.
Une réalité bien triste aussi pour nous aujourd’hui. Combien d’églises évangéliques ou de chrétiens évangéliques pensent avoir tout matériellement et moralement, sans se rendre compte qu’ils ignorent leurs véritables besoins spirituels?
Leur façon de vivre et de penser est tellement bien établie qu’il n’y a plus de place pour le Seigneur et pour ses remises en question.
2.2. L’illusion de se croire riche (v .17 a); comp. Marc 8.36
Qu’en est-il de nous aujourd’hui? Serions-nous devenus tièdes? Celui qui prend des bains chauds remarquera vite combien l’abaissement de la température de l’eau est rapide… Quand avez- vous pris la température de votre vie spirituelle?
L’action de l’esprit de Dieu cherche à ra1umer en nous le feu du premier amour pour le Seigneur.
N’est-ce pas notre indifférence qui fait s’éteindre le feu de l’Esprit Saint dans l’Eglise aujourd’hui?
L’Eglise de Laodicée se croyait riche, il fallait donc qu’elle soit confrontée avec les conseils de Dieu pour qu’elle découvre enfin ses erreurs et ses illusions.
2.3. Les conséquences de cette illusion (v.16 a, 17 b, 19)
En lisant cette lettre, on ressent très fortement que l’Eglise de Laodicée était satisfaite d’elle-même (Je n’ai besoin de rien)
Mes chers lecteurs, si cela est votre cas, vous ne pouvez plus rien recevoir de Dieu sinon attendre son jugement (v.16 a). Car un individu ou une église qui croit avoir tout reçu vit dans un aveugle ment. Il est très dangereux de s’appuyer sur ses ressources et capacités propres. Si nous n’appliquons plus la parole de Dieu dans notre vie ou dans la vie de l’Eglise, nous nous berçons d’illusions sur notre véritable état!
(Un exemple: la Bible est une lettre d’amour et d’exhortation à aimer ses frères… pourtant il y a tant de croyants qui ne savent plus se pardonner ou se réconcilier entre eux).
Nous avons relativisé le message d’amour par rapport aux circonstances sociales et éthiques de notre temps. La majorité supporte une telle contradiction, mais supportez-vous d’être parmi cette minorité qui agit en conséquence de ce que la Parole de Dieu demande de nous?..
3. La chrétienté consacrée des derniers temps
3.1. La possibilité de se repentir
Le Seigneur connaît notre véritable état: tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle, nu (v.17 b).
En réalité cette église ne possédait rien du tout. Elle était nue; impossible de couvrir ses fautes. Elle était aveugle; impossible de discerner la vérité. Elle était pauvre; impossible de changer son état malheureux.
Dieu veut que nous nous voyions nous-mêmes tels qu’il nous voit. Avons- nous encore aujourd’hui cette humilité de reconnaître devant Dieu et parfois devant l’Eglise que nous avons besoin d’aide?
3.2. La compassion de Dieu
Dieu ne rejette pas ceux qui crient à lui. Il veut revenir dans leur église, dans leur vie (v.20).
Et il leur conseille d’acheter de l’or éprouvé parle feu! Ceux qui l’écoutent devront en payer le prix, car il leur en coûtera de se détacher de la masse; mais leur acte d’obéissance sera la source d’un bénéfice illimité. Dieu désire que chaque église, que chaque individu demeure une colonne de la vérité. Aujourd’hui, je vois l’absence de discernement et le manque de connaissance biblique qui nous rendent vulnérables aux séductions des fausses doctrines.
L’or qu’il est conseillé d’acheter est la vie abondante dans la dépendance de Jésus-Christ, qui aura des fruits éternels (Jean 15.16), et ces fruits seront à leur tour éprouvés par le feu (1 Pi 7.7).
Aujourd’hui encore, Jésus reprend, corrige et conseille ceux qui désirent se repentir. C’est l’orgueil qui conduit l’homme à se croire riche. C’est pourquoi acceptons cette menace sévère de Christ pour les pseudo-chrétiens: Je te vômirai de ma bouche (v .15). Revenons entièrement à lui, acceptons sa compassion et portons du fruit éprouvé par l’Esprit de Dieu.
3.3. S’asseoir avec lui (v.20, 21)
Une intime communion de notre être avec notre Sauveur nous est proposée. Trois verbes nous sont donnés dans la traduction à la Colombe: j’entrerai, je souperai, je le ferai asseoir… C’est une glorieuse promesse déjà exprimée par le Seigneur dans sa dernière prière (Jean 17.21-24).
C’est le triomphe complet sur le péché et sur le monde par l’union du fidèle avec Dieu et Christ (Apoc 22.5).
A nous de choisir quel genre de richesses nous voulons…
- Edité par De Mooy Jan-Bert
Besoin profond et recherche constante de l’humanité (Act 17;27), cette secrète préoccupation de 1’homme constitue pour lui un rêve irréalisable par ses propres moyens (1 Tim 6.16). Dieu ne peut être connu que si, et dans la mesure où, il se révèle.
Il le fait de 3 manières, selon le Psaume 19:
1. par la création (v. 1-6; Rom 1.20),
2. par les Ecritures (v. 7-11; 2 Tim 3.16),
3. par la conscience (v. 12-14; Rom 2.15).
L’idée la plus courante de Dieu fait de lui «Le Tout-Puissant». Assurément, il l’est. Toutefois, l’Ecriture souligne 4 caractères essentiels de Dieu, en mentionnant 4 actions qu’il s’interdit!
1. Dieu ne peut mentir (Tite 1.2; Nom 23.19) = Vérité
Au premier contact avec autrui, il est capital de savoir s’il est véridique (futur conjoint, partenaire professionnel ou social, etc.). C’est encore plus fondamental lorsqu’il s’agit de Dieu qui nous interpelle. Sa Parole est la Vérité (Jean 17.17); Jésus lui-même aussi (Jean 14.6). Jamais il ne put être confondu, même par de faux témoins. Il est, comme l’Ecriture, entièrement digne de foi.
Tite 1.2 rapporte sans doute la plus ancienne promesse formulée, antérieure aux âges successifs de l’humanité (à l’existence du temps lui-même ?).A ce point, Dieu ne put que se prendre à témoin lui-même en s’engageant, envers lui-même, à procurer la vie éternelle aux hommes, bien avant leur existence ! Ce serment rappelle Héb. 6.13- 18.
2. Dieu ne peut être tenté par le mal (Jac 1.13: Hab 1.13) = Sainteté
Loin d’ être l’apanage de quelques illustres croyants ( «canonisés» ou non), la sainteté se caractérise par une séparation absolue de tout contact avec le mal, sous quelque forme que ce soit.Le Dieu trois fois saint (Es 6.3) ne veut rien de moins que cette position et cet état pour le racheté, ainsi «mis à part» pour Dieu.
Le croyant, au contraire, connaît en lui-même la lutte constante de la chair et de l’esprit (GaI 5.17).
Sur terre, Jésus fut Le Saint de Dieu (Jean 6.69), le saint et le juste rejetés (Act 3.14). Au ciel maintenant, il est le souverain sacrificateur saint (Héb 7.26), c’est-à-dire séparé des pécheurs et du péché lui-même.
3. Dieu ne peut tenir le coupable pour innocent (Ex 34.7; Nom. 14.18; Nahum 1.3) = Justice
Un Dieu qui ne serait pas juste choquerait profondément la conscience. Sa loi est sainte, juste, bonne (Rom 7.12), mais aussi, comme telle, implacable contre le pécheur.
C’est pourquoi il fallut que l’innocent prenne la place du coupable, sur la croix, pour que le pécheur soit justifié (Rom 3.26) et, même, devienne l’expression accomplie de la justice de Dieu (2 Cor 5.21) !
4. Dieu ne peut se renier lui- même (2 Tim 2.13) = Fidélité
Jésus-Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement (Héb 13.8). Il correspond ainsi à l’Eternel (Es 46.4).Tandis que nous changeons constamment (2 Cor 4.16), il est précieux de s’appuyer, par la foi, sur le Rocher des siècles, pour le temps et l’éternité.
Dans tous les domaines de la vie présente, Dieu affirme sa fidélité envers les siens; c’est peut-être dans l’épreuve qu’on y recourt le plus (1 Cor 10.13).
Privilège du croyant, la connaissance de Dieu comporte aussi une responsabilité, parfois mal comprise, dénoncée et sanctionnée par la parole de Dieu (1 Cor 15.34).
C’est dans la vie de piété constante et progressive que s’approfondit la connaissance de Dieu (2 Pi 1.3-9).
A cet effet, l’enfant de Dieu a reçu une intelligence spirituelle, selon 1 Jean 5.20. N’est-il pas frappant, dans ce passage, d’une part, de découvrir le Père et le Fils si semblables qu’ils se confondent et d’autre part de retrouver, en conclusion, la vie éternelle et le Véritable en étroit rapport réciproque, comme dans la promesse de Tite 1.2, dont les effets se prolongent jusqu’à nous et au-delà ?
- Edité par Choiquier Jean
Rôle central de deux femmes, action discrète du juge, répétition du récit sous forme poétique, telles sont les particularités du troisième cycle des juges.
Rappelons que l’auteur des Juges expose trois siècles d’histoire au travers de différents cycles d’oppression/libération. Fixées à sept (le nombre de la plénitude), chaque scène complète le tableau par quelques touches. L’apport constant d’éléments nouveaux maintient l’intérêt du lecteur et enrichit la compréhension globale de cette période. Le rythme de la narration, de tumultueux (5 versets pour le cycle d’Othniel: Jug 3.7-11) et soutenu (19 versets pour le cycle d’Ehud :Jug3.l2- 30), devient calme avec Débora (55 versets: Jug 4-5). Le torrent initial se transforme en rivière de plaine, avec un méandre même, puisque l’auteur s’arrêtera pour reprendre une deuxième fois, mais sous forme poétique (chapitre 5), le récit de Débora.
Débora à la tête de l’Etat
Une femme juge. Voilà de quoi surprendre. Si on exclut l’abominable reine Athalie salie à jamais par son acharnement à détruire la lignée messianique pour usurper le trône royal (2 Rois 11.1-16), la situation de Débora est unique. Elle est la seule femme, dans les Ecritures a avoir été un leader politique. Lorsqu’on est sensible aux innombrables enseignements bibliques sur les rôles respectifs de 1’homme et de la femme, la position de Débora à la tête de la nation, ne peut que refléter un malaise profond. La situation est anormale, les équilibres brisés, l’harmonie rompue. Péché il y a, mais à qui la faute: usurpation féminine ou irresponsabilité masculine ?
Aucun doute n’est permis : Débora est exempte de tout blâme. A l’opposé d’une militante d’un mouvement féministe, aucune contestation des rôles ne se manifeste chez la femme de Lappidoth. Chef de la nation, elle ne cherche aucune gloire personnelle. Devant une victoire décisive et assurée (Dieu est de nouveau avec Israël), elle préfère s’effacer et appeler un homme (Barak) pour prendre le commandement des forces armées, consciente que la gloire rejaillira sur le vainqueur.
Mais voilà: Barak l’appelé, hésite. Indigne de la gloire du héros (Barak n’est pas une «baraque» ), il devra laisser les honneurs du champion à quelqu’un d’autre, à une personne animée d’une foi exemplaire: en l’occurence une autre femme (Jaël). Bien qu’étant le meilleur des hommes de sa génération (Débora ne l’a-t-elle pas choisi ? N’est-il pas le seul homme cité en exemple au chapitre 5 ?), Barak est frappé du mal rongeant la gent masculine de son époque hésitation, tergiversation, vacillation, flottement, tâtonnement, renoncement. La lâcheté masculine pousse Débora «à porter les pantalons». Aucune usurpation, simplement un vide à remplir, temporairement, puisque à tous moments elle est prête à s’effacer.
En plus de l’effort pour passer le flambeau à Barak, l’auteur relève l’attitude humble du juge de deux manières. La femme de Lappidoth siège sous un palmier (Jug 4.5). En indiquant que Débora ne juge pas à découvert, l’auteur veut-il symboliser la soumission de cette femme à Dieu ? D’autre part, l’auteur consacre peu de place à Débora, comme pour marquer l’ effacement volontaire de cette femme. Contrairement à Ehud, vers qui tous les regards convergeaient, Débora agit dans les coulisses, et si elle est contrainte à faire une apparition publique, ce n’est que l’instant d’un éclair, à l’image d’ailleurs de cet orage imprévu (Jug 5.4, 21) qui s’est abattu sur le champ de bataille.
Un rapprochement entre les deux moyens de libération envoyés par l’Eternel (une femme juge et l’orage estival) mérite un bref arrêt. Dans les deux cas le libérateur est inhabituel: une femme juge; un orage hors saison. Dans les deux cas le libérateur agit avec rapidité: Débora n’apparaît sur scène que l’espace de deux paroles; l’orage surprend les troupes ennemies par sa soudaineté. Enfin, les deux libérateurs symbolisent la bénédiction par la fertilité: une épouse probablement mère de famille; l’eau en abonqance à un moment où l’on en manque le plus.
Une deuxième héroïne
Comme pour confirmer l’attitude exemplaire de Débora, une deuxième femme s’élève au-dessus de la mêlée. La notion de dualité dans la pensée hébraïque est fondamentale. La répétition indique l’emphase, la solennité, l’assurance, la certitude. Les en vérité, en vérité ou saint, saint, saint nous sont familiers. Dans le domaine juridique, un double témoignage était nécessaire avant toute condamnation. Le courage d’une deuxième femme dans un contexte de faiblesse masculine, confirme les propos sur Débora et Barak. Ces personnes représentent plus que des individus particuliers; ils reflètent deux tendances: les forts par nature (les hommes) sont lâches, alors que les faibles (les femmes) sont fermes. C’est sur deux héroïnes que Dieu peut s’appuyer pour sauver le peuple. Gloire aux femmes, honte aux hommes!
Quelques traits de plume suffiront à notre écrivain pour situer l’arrière-plan de la deuxième femme: Jaël est l’épouse de Héber le Kénien. L’information doit être d’importance, puisque l’auteur nous la donne deux fois (4.17; 5.24). Descendants du beau-père de Moïse, les Kéniens s’étaient intégrés au peuple élu. Maheureusement, le mari deJaël – détaché de son clan (Jug 4.11 ), mais lié avec un roi païen (Jug 4.17) – semble avoir fait marche arrière. Les relations entre Héber et Israël se sont refroidies. Dans un temps de tiédeur spirituelle pour Israël, Jaël est l’une des dernières à rester bouillante pour l’Eternel. Comme Débora, elle «portera les pantalons» l’espace d’un instant, le temps d’un coup de marteau. Pour remplir le vide créé par l’effacement masculin, démunie de toute arme, elle saisit pieu et marteau pour clouer au sol Sisera, le général cananéen.
Par son engagement, Jaël rappelle aussi Ehud, le deuxième juge (Jug 3.12-30). Les différences sont minimes. Qu’il s’agisse d’un homme haut placé (Ehud) ou d’une femme insignifiante (Jaël), d’une épée enfoncée à l’horizontale dans le corps du roi Eglon ou d’un pieu martelé à la verticale dans la tête du général Sisera, d’une visite dans la ville fortifiée de l’ennemi ou d’une invitation dans la tente vulnérable d’une fidèle, les paramètres majeurs sont les mêmes: un combat solitaire, des paroles séductrices pour endormir la méfiance de l’oppresseur, un coup décisif et mortel porté au chef ennemi. Si l’auteur s’était limité à suggérer la fidélité d’Ehud (voir étude sur «Ehud : la fidélité au zénith» ), il proclame haut et fort le comportement irréprochable de Jaël : Bénie soit entre les femmes Jaël, femme de Héber, le Kénien ! Bénie soit-elle entre les femmes qui habitent sous les tentes! (Jug 5.24). En dehors de Marie, mère de Jésus (Luc 1.42), aucune autre femme n’a reçu un tel témoignage !
Entre la crainte et le courage
L’évaluation de Barak n’est pas aussi flatteuse. Alors que deux femmes sont fidèles, le meilleur des hommes hésite. Il a peur de l’ennemi et n’accepte d’engager le combat que si Débora: la mère (Jug 5.7) lui tient la main. Faut-il s’étonner que la gloire du héros lui ait échappé !
Mais si Barak est faible, il n’est pas sans mérite. Si hésitation, tergiversation, efforts pour échapper à l’appel, animent notre homme au début, le courage l’emporte à la fin: la mission est acceptée, les troupes sont menées au front. Barak a fini par donner le bon exemple. Lorsque l’auteur reprend le récit au chapitre 5, Barak partage le podium du vainqueur avec Débora (Jug 5.1,12). Le livre des Hébreux présente aussi Barak comme un champion de la foi (Héb 11.32). Avec le temps, les hésitations sont oubliées; seuls restent les exploits: un encouragement pour les multitudes de fidèles «pas toujours fidèles».
Les hésitations de Barak sont les nôtres, mais aussi celles de son époque. Dans le cantique de la victoire, notre écrivain relève l’engagement (après hésitations) des chefs et de plusieurs tribus. Les chefs étaient sans force en Israël (Jug 5.7), mais des chefs se sont mis à la tête du peuple en Israël (Jug 5.2) et le coeur de Débora est aux chefs d’Israël, à ceux du peuple qui se sont montrés prêts à combattre (Jug 5.9). Sur les dix tribus concernées (Juda et Siméon étaient trop au sud), six se sont engagées (Ephraïm, Benjamin, Manassé [Makir], Zabulon, Issacar et Nephthali :Jug 5.13-15a,18) et quatre sont lamentablement restées en retrait (Ruben, Gad [Galaad], Dan et Aser: Jug 5.15b-17).
Répétition du récit
Avant de conclure, deux remarques d’ordre littéraire doivent encore être faites. La première concerne le parallélisme entre les chapitres 4 et 5. Pourquoi rapporter deux fois les mêmes événements ? A l’inverse d’un libéralisme stérile et entêté qui se borne à «discerner», dans toute répétition, une pluralité de sources contradictoires (ne répétera-t-on jamais assez comment cette voie est fausse et sans issue ?), la reprise d’un événement fait partie intégrante d’une pensée hébraïque friande d’images et de comparaisons. Reprise n’est pas redite: deux témoignages valent mieux qu’un; une image en complète une autre. L’essence de la poésie hébraïque repose sur les comparaisons d’idées: parallélismes synonymique, antithétique, climatique; et ceci au niveau des mots, des phrases, des paragraphes, des chapitres, voir de livres entiers. Ils foisonnent dans le texte sacré.
Pour le cycle de Débora, le parallélisme convient à merveille. L’auteur ne veut-il pas exprimer des contrastes entre hommes et femmes, juge et peuple, force et faiblesse, crainte et courage, doute et foi, asservissement et libération ? Pourquoi ne pas renforcer les dualités des attitudes, par des dualités sur le plan littéraire ? Les chapitres 4 et 5 reflètent deux genres littéraires (prose et poésie), deux points de vue (pendant et après le combat), deux évaluations de Barak (blâme et louange). Il ne s’agit pas de sources contradictoires, mais d’une plume chevronnée qui sait adapter son style au message proclamé, tout en intégrant à son oeuvre le poème de notre juge-compositeur .
Les sentiments des fidèles
Si le poème du chapitre 5 permet de contraster la prose du chapitre précédent, il favorise aussi la communication de sentiments. La poésie, par ses combinaisons judicieuses de mots et d’images, crée une dynamique propice à l’expression de sentiments parfois explosifs. Souvent ignorés dans nos cultures occidentales, les sentiments font partie intégrante de la vie. La tristesse devant l’oppression ou la joie de la libération doivent pouvoir se manifester.
Deux autres techniques littéraires permettent d’exprimer des sentiments de soulagement lorsque la justice divine se réalise: le sarcasme et le ridicule. Le sarcasme marque le renversement des choses: grotesque est la chute du méchant dont la force n’a pu tenir un instant devant le courroux divin.
Ainsi, l’opprimé et le persécuté jubilent à la lecture du sort de Siséra : le pillard assoiffé de richesses (Jug 5.30) perd son bien le plus précieux (la vie); celui qui commande aux autres de mentir (Jug 4.20), se voit trompé; 1’homme qui voulait dominer le corps des femmes (allusion au viol en Jug 5.30), finit aux pieds d’une femme (Jug 5.27); celui qui voulait pénétrer dans le corps des femmes par la violence, se fait transpercer la tête par un objet qui soutient les habitations des femmes (un pieu).
Le ton sarcastique qui décrit le sort du méchant est une constante dans le livre des Juges. Pour rappeler le destin de deux des trois oppresseurs qui précèdent le cycle de Débora, on peut relever qu’Adoni-Bézek est frappé du châtiment infligé à ses victimes: amputation des pouces des mains et des pieds (jugement qu’il approuve sans la moindre critique: Jug 1.7).
Quant à la mort d’Eglon, elle est des plus grotesques. Affronté par un égal (contrairement à Siséra qui est tué par une femme insignifiante), le roi de Moab est pourfendu horizontalement. La fin de la scène est imprécise: il sortit par derrière (Jug 3.22). De qui ou de quoi s’agit-il ? (1) D’Ehud qui en combattant rusé se serait échappé par une issue secondaire. (2) De l’épée qui, après avoir pénétré dans l’adversaire, sort dans son dos. (3) Des excréments d’Eglon. Le gros qui s’empiffrait au détriment des pauvres (son tour de taille approchait les 1,50 mètres), éclate sous l’épée. Sujet à des problèmes de constipation (comme le suggère la longue attente des serviteurs: Jug 3.24), le voilà délivré de son mal puisque ses excréments se répandent au dehors!1 De son côté, Ehud profite du quiproquo créé par l’odeur pour s’échapper et organiser ses troupes. Quelle que soit l’ explication (l’auteur a peut-être pensé à toutes ces possibilités), le lecteur sourit devant le sort réservé au méchant.
Le sarcasme est un genre littéraire particulièrement bien adapté pour relever le sort de l’homme impitoyable. Que la ruine atteigne (les méchants) à l’improviste, qu’ils soient pris dans le filet qu’ils ont tendu, qu’ils y tombent et périssent! Et mon âme aura de la joie en l’Eternel, de l’allégresse en son salut (Ps 35.8-9).
- Edité par Arnold Daniel
Préambule
L’Eglise est le corps de Christ constitué par tous ceux qui croient en Jésus-Christ comme leur Sauveur mort et ressuscité dans son corps, qu’ils soient d’origine juive ou païenne. Israël, le peuple de l’ancienne alliance, n’a pas cessé d’exister pour autant; preuve en est l’Etat juif en Palestine. Dans le Nouveau Testament, le terme «Israël» se rapporte 68 fois sans équivoque au peuple juif (sur un total de 70).
Deux textes ont été invoqués pour étayer l’idée que l’Eglise aurait remplacé Israël en tant que peuple de Dieu. Le premier: Rom 2.25-29 (je vous invite à le lire). Il est évident que «Juif» ne peut remplacer «chrétien» dans ce texte, qui fait remarquer que pour être vrai Juif, il ne suffit pas d’être circoncis, autrement dit de descendre d’Abraham «selon la chair»; le vrai Juif manifeste par sa vie qu’il a la crainte de Dieu. Un païen incirconcis qui craint Dieu est supérieur à un Juif circoncis qui ne craint pas Dieu (pensée inacceptable pour un Juif du temps de Paul). Le but de Paul: montrer que la circoncision ne suffit pas. – Ce passage n’enseigne pas que tous les croyants seraient des Juifs ou que l’Eglise serait l’Israël de Dieu.
Gal 6.16 dit: Sur tous ceux qui suivront cette règle, paix et miséricorde, ainsi que sur l’Israël de Dieu. Le contexte montre qu’il s’agit de la règle de la nouvelle création en Christ. L’Israël de Dieu se réfère aux chrétiens d’origine juive. Le «Commentaire biblique du chercheur» (éditions Béthel, Québec, 1988) spécifie: «Par crainte d’être traité d’antisémite, Paul démontra, au moyen de cette bénédiction, son amour et son intérêt profonds pour Israël, soit les Juifs qui étaient venus à Christ.»
Le critère décisif se trouve dans les promesses faites à Israël. il faut poser la question: toutes les prophéties concernant Israël trouvent-elles leur accomplissement dans l’Eglise?
La lecture objective de certains chapitres des prophètes de l’Ancien Testament fait clairement ressortir qu’il y a toute une série de prédictions concernant le peuple d’Israël (l’Israël selon la chair, 1 Cor 10.18) qui ne se sont pas accomplies à ce jour. J’invite à la lecture réfléchie des chapitres suivants: Es Il, 65, 66; Jér 31,33; Ez 37; Zach 12 à 14.
Vouloir appliquer toutes ces prophéties à l’Eglise demande des tours de force exégétiques nés du désespoir. C’est pourquoi certains textes sont tout simplement ignorés par ceux qui refusent d’accepter que le plan de Dieu prévoit un avenir glorieux pour le peuple d’Israël, à commencer par le rassemblement d’Israël des quatre coins du monde: En ce jour, l’Eternel étendra une seconde fois sa main pour racheter le… reste de son peuple qui sera resté en Assyrie et en Egypte, à Patros (Haute-Egypte) et en Ethiopie (mai 1991: 25000 Juifs rapatriés en Israël par avion!), en Perse, à Babylone et en Syrie et dans les îles de le mer (l’Europe). Il élèvera une bannière pour les nations, il rassemblera les bannis d’Israël et il recueillera les dispersés de Juda des quatre coins de la terre (Es Il.11-12).
Je donnerai aux développements suivants le sous-titre:
Prophéties encore non accomplies concernant le peuple d’Israël
Je traiterai ce sujet en trois parties:
I. L’actualité confirme les prophéties.
II. L’Eglise ne remplace pas Israël.
III. Exemples de prophéties faites spécifiquement à Israël partiellement ou non encore réalisées.
Je précise que cet exposé est le fruit de ma propre réflexion, complétée par quelques textes et données supplémentaires que m’a fournis le livre de Pierre Despagne cité plus bas.
I. L’actualité confirme les prophéties
Ce processus de rassemblement s’accomplit sous nos yeux. Jamais un peuple dispersé dans le monde entier n’est revenu habiter en sa terre 2 millénaires plus tard, et cela malgré l’opposition mondiale.
La création de l’Etat juif en 1948 est un miracle historique: Un pays peut-il naître en un jour? Une nation est-elle enfantée d’un seul coup? A peine en travail, Sion a enfanté ses fils!… Moi qui fais enfanter, empêcherais-je de naître ? dit ton Dieu (Es 66.8-9).
Ez 37.1-14: Dans cette vision, les ossements qui reprennent vie représentent toute la maison d’Israël (v.11), dont il est dit plus loin: ô mon peuple, je vous fais revenir sur le territoire d’Israël (v. 12). – Les ossements ont repris vie, mais l’Esprit de Dieu ne les habite pas encore, tel que Zach 12.10 le décrit.
La proclamation de l’Etat juif en 1948 a élevé une bannière pour les nations, et Israël est devenu une pierre pesante à soulever pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront seront gravement meurtris; quant à Jérusalem, Dieu déclare: Voici que moi-même je fais de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour (Zach 12.2-3).
Quiconque a lu le livre de Dominique Lapierre et Larry Collins, O Jérusalem, doit constater que seule une intervention divine a pu empêcher que Jérusalem soit arrachée aux Juifs et ceux-ci massacrés, les Anglais étant de connivence avec les Arabes en faisant tout pour que ceux-ci réussissent. La parole de Zacharie 12.6 s’est avérée vraie: Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem. Elle y restera jusqu’à l’établissement du royaume millénaire, quoi que fassent les ennemis. Israël a survécu à trois guerres dont chacune aurait dû l’anéantir, à vues humaines:
En 1956: Israël est attaqué par 40’000 Egyptiens équipés par l’Angleterre et la Russie (avions «Mig»); l’armée égyptienne est anéantie en une semaine. Israël fait un butin valant 50 millions de dollars.
En 1967: Israël est attaqué par 4 armées (Egypte, Irak, Jordanie, Syrie), qui sont anéanties en 6 jours! Israël fait 60’000 prisonniers, détruit 900 chars et 450 avions ennemis. 20’000 Egyptiens périssent dans le Sinaï.
En 1973: Attaque surprise pendant le Yom Kippour. Rapport des forces: 1 soldat israélien sur 15 égyptiens; 1 char sur 10 (450 chars israéliens sur 4500 chars russes); 1 pièce d’artillerie sur 24 égyptiennes. Israël se reprend si rapidement que Es 17.1 est presque accompli (la prise de Damas est donc encore à venir). Israël avance jusqu’en territoire égyptien, aux portes de Suez, et encercle une armée égyptienne de 20’000 soldats; plus tard Israël échangera 8000 prisonniers égyptiens contre 250 soldats israéliens! Israël a détruit ou capté 1500 chars et détruit les bases russes SAM.
Note: ces données se trouvent dans le livre de Pierre Despagne, Le grand retour au pays de la Bible, Maison dela Bible, Genève-Paris, 1984, p.61-79.
Ces faits historiques ont du poids pour tout lecteur qui prend la Bible au sérieux. Tous ceux qui ont attaqué Israël ont été gravement meurtris, selon la prophétie. Il est absurde de vouloir attribuer ces victoires extraordinaires à la chance ou au savoir faire des Israéliens. La main de Dieu y est bien trop évidente.
L’histoire confirme d’une manière incontestable ce que les prophètes avaient annoncé: Israël est retourné des quatre coins de la terre au pays de leurs pères; il a fait refleurir le désert; il a retrouvé son identité nationale avec une grande partie de son territoire et Jérusalem comme sa capitale, et il a successivement vaincu ses ennemis. Par contre, le retour des Juifs de l’exil babylonien n’était pas définitif; en 70 après J.-C., les Romains détruisirent Jérusalem et finirent par exiler les Juifs de leur pays; cet exil dura 1800 ans.
L ‘histoire contemporaine confirme aussi la prédiction de Ps 83.3-5: …tes ennemis s’agitent, ceux qui te haïssent lèvent la tête. Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse et tiennent conseil contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, faisons-les disparaître en tant que nation, et qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël. – On croit entendre les paroles mêmes des Arafat et Co.
Il. L’Eglise ne remplace pas Israël
L’ancienne alliance n’a jamais été révoquée en ce qui concerne l’avenir terrestre d’Israël. Par la foi en Jésus-Christ, chacun bénéficie de la nouvelle alliance, qu’il soit d’origine juive ou païenne, pour former un nouveau peuple de Dieu, le Corps de Christ, l’Eglise. Jésus-Christ n’est jamais nommé le Roi de l’Eglise, toujours le Seigneur. Il sera en ce jour le Roi d’Israël; dans Apoc 15.3, il est nommé Roi des nations.
D’une part, l’épître aux Hébreux démontre que tout le côté rituel, sacrificiel, cultuel de l’ancienne alliance est devenu caduc, par le fait qu’en la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ ces ombres des choses célestes (8.5) sont devenues des réalités. Les chapitres 9 à 11 de l’épître aux Romains insiste sur l’accomplissement encore à venir des promesses faites au peuple de l’ancienne alliance. Rom 9.28 dit, en parlant manifestement des fils d’Israël: Le Seigneur exécutera pleinement et promptement sa parole. Paul, se référant à sa descendance israélite, d’Abraham, de la tribu de Benjamin, déclare formellement: Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il a connu d’avance (cela ne ferait aucun sens si cela se rapportait à l’Eglise). Et la suite montre qu’il ne s’agit pas seulement des Israélites devenus chrétiens par la foi en Christ, mais du peuple juif en tant qu’entité ethnique.
Les trois chapitres de Romains 9 à 11 font nettement la distinction entre le peuple d’Israël et les croyants ressortissants des païens: il y a endurcissement partiel d’Israël jusqu’à ce que la totalité des paiens soit entrée (11.25). Quand cela se sera produit, tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: Le libérateur viendra de Sion (Jérusalem), il détournera de Jacob (qui ne peut pas être l’Eglise) les impiétés; et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j’ ôterai leurs péchés (11.26-27). La prophétie y relative se trouve p.ex. dans Jér 31.33-34 et Zach 12.10; elle prédit la conversion en bloc d’Israël quand ce peuple verra le Christ venu en gloire, celui qu’ils ont percé; jusqu’à présent, tout Israël n’a encore jamais vu le Messie ainsi. La suite du texte montre qu’il y a une nette distinction entre l’Evangile et l’élection d’Israël en tant que peuple de l’ancienne alliance: En ce qui concerne l’Evangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons gratuits de Dieu sont irrévocables ( 11.28.29).
Dans Actes 15, Jacques, le frère du Seigneur, mentionne d’abord l’intervention de Dieu pour prendre parmi les nations (païens) un peuple consacré à son nom (v.14), sur quoi il cite Amos 9.11-12: Après cela, je reviendrai, et je relèverai la tente de David… Il s’agit donc là d’une nouvelle étape dans l’accomplissement du plan de Dieu: après la formation de l’Eglise, le relèvement d’Israël.
De même, lorsque les disciples demandent à Jésus quand il rétablira le royaume pour Israël, Jésus, loin de réfuter cette idée, répond que seul le Père en connaît le moment (Act 1.6- 7).
Les chrétiens sont appelés enfants d’Abraham parce qu’ils sont justifiés par la foi comme lui; il est ainsi le père de tous ceux qui croient, bien qu’incirconcis (Rom 4.11 ). Pour eux, les promesses faites à Abraham se sont réalisées: ils sont héritiers selon la promesse (Gal 3.29), dont le contenu est aussi bien la venue du Médiateur et la réception de l’Esprit que la patrie et la cité célestes (Héb 11.16). Mais il est évident que la possession éternelle du pays de Canaan, que Dieu promit à la descendance d’Abraham, ne peut être appliquée à l’Eglise, formée d’individus juifs et païens suite à leur foi personnelle, nommée «Corps de Christ», dont les promesses concernent l’héritage céleste et non terrestre, bien que, selon Apoc 20.4-6, les croyants ressuscités lors de l’avènement de Christ, régneront avec lui (Christ) pendant (les) mille ans; ceci est deux fois répété.
Il est manifeste que les promesses faites au peuple de l’ancienne alliance concernant le pays promis et le rétablissement du trône de David à Jérusalem même ne peuvent pas être spiritualisées pour être appliquées au peuple de Dieu qu’est l’Eglise, bien que certains détails peuvent aussi avoir un sens symbolique. L’interprétation des prophéties de l’Ancien Testament doit respecter 2 principes complémentaires:
1. Chercher tout d’abord la signification littérale en rapport avec Israël.
2. Chercher ensuite s’il y a une signification symbolique, un éventuel sens spirituel, à la lumière d’autres passages dans la Bible,
La partie suivante de cet exposé met en évidence des prophéties de l’Ancien Testament concernant de toute évidence le destin du peuple d’Israël et non l’Eglise.
- Edité par Schneider Jean-Pierre
.De la Genèse à l’Apocalypse, toutes les Ecritures doivent nous conduire au Seigneur Jésus-Christ. C’est lui qui en est le centre, aussi bien que la clé.
A quoi nous servirait un coffret contenant un trésor, si nous n’en possédions pas la clé? De même, il faut d’abord rencontrer personnellement le Seigneur Jésus comme son Sauveur, avant de pouvoir apprécier les richesses du livre qui nous le fait connaître.
Le Seigneur a fait la différence entre lire les Ecritures et avoir une relation avec lui, lorsqu’il a dit aux Juifs: Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! (Jean 5.39,40)
Aux deux disciples, sur le chemin d’Emmaüs, après sa résurrection, le Seigneur commençant par Moise et par tous les prophètes, leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait (Luc 24.27). Ensuite, au milieu des disciples assemblés, il dit aussi: C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moise, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprennent les Ecritures (Luc 24.44,45).
Quel croyant ne voudrait pas avoir été l’auditeur de tels exposés des Saintes Ecritures? Aujourd’hui comme alors, il faut que notre esprit soit ouvert par Dieu lui- même, afin que nous puissions comprendre ce qu’il veut nous révéler.
Les Juifs divisaient ce que nous appelons l’Ancien Testament en trois parties: Moïse (le Pentateuque), les prophètes et les psaumes.
Dans les grandes lignes, on peut dire…
Dans la loi de Moïse, nous avons des ombres et des figures (qu’on appelle aussi des types) de la personne de Christ et de son oeuvre (Col 2.16,17; Héb 8.5; 10.1).
Dans les prophètes, nous avons des prophéties (prédictions) concernant celui qui devait venir, qui est venu et qui doit revenir; de ses souffrances dans son humiliation et de sa gloire dans son exaltation (Mat 1.22; Jean 1.45; 1 Pierre 1.10,11).
Dans les psaumes, nous trouvons, en particulier, les sentiments de Christ et de son peuple (Psaumes 16,22,40,41,69,91, 102, et bien d’autres).
Comment profiter de notre lecture de la Bible? Comment étudier la Parole d’une façon profitable? Comment nourrir notre âme afin que notre vie soit transformée? C’est en apprenant, à travers la Parole et la vie de tous les jours, à mieux connaître et mieux aimer celui qui a donné sa vie pour nous.
En résumé, le Seigneur Jésus est:
Prédit dans l’Ancien Testament
Présent dans les évangiles
Proclamé dans les Actes
Proposé dans les épîtres
Prédominant dans l’Apocalypse.
- Edité par Berney Jean-Paul
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Rares sont les ouvrages qui abordent le sujet de l’expérience charismatique avec autant de tact, tout en affirmant la doctrine du Saint-Esprit et des dons spirituels selon les Ecritures. Chapeau à son auteur, qui en 82 pages décrit tout le chemin parcouru de huit ans «d’ expérience typique du mouvement charismatique», chemin à la recherche de la vérité laborieux, douloureux et plein de doutes. Il met l’accent principal sur deux dons, celui du «parler en langues» et de la «prophétie». Dès sa conversion, Dieu «avait fait naître dans son âme une soif inextinguible pour sa Parole». C’est cette volonté qui l’avait poussé à vérifier ce qu’il vivait à la lumière de la Bible.
Aucun des 6 types d’arguments (sarcastique, d’ordre psychologique, historique, anthropologique, linguistique et biblique) n’arrivait à le convaincre contre ce qu’il pratiquait avec son parler en langues. En revanche, les prophéties données dans son église commençaient à le tourmenter. Peu à peu, il parvint à se libérer de son «don de prophétie», comprenant que ces «impressions subjectives» ne ressemblaient en rien aux prophéties de la Bible. Il passa par une profonde repentance de ce qu’il croyait être «ses dons» et renonça à les pratiquer.
Chose extraordinaire, l’église dont il était le pasteur passa par une transformation après beaucoup d’explications, de dialogues, de prières. Plusieurs quittèrent l’église, mais la plupart suivirent le même chemin que le pasteur.
C’est un livre qui fait réfléchir. Comment pouvons-nous avancer spirituellement, si nous nous concentrons sur des dons qui sont sensés communiquer des révélations déjà en notre possession ? Il dit que les exigences de l’honnêteté plus que celles de la théologie l’ont conduit à l’abandon de ces pratiques, conscient que «le mouvement charismatique présente un manque de maturité théologique incontestable».
C’est l’histoire réaliste d’un homme et de toute une église qui ont été désillusionnés, qui ont vécu de terribles conflits (luttes au dehors et craintes au dedans). Nous recommandons ce petit ouvrage pour la diffusion parmi nos frères confrontés à ce problème.
- Edité par Lüscher Henri
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