PROMESSES
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Dans un texte de moins de cent pages, l’auteur a réussi le tour de force de présenter les deux épitres de Pierre dans une sorte de lecture commentée!
Pour la première épître, l’auteur suit une trame qu’il intitule: le gouvernement de Dieu envers sa maison. Quatre sujets sont développés qui recouvrent le contenu des cinq chapitres de l’épître:
1. la position et la part du croyant en contraste avec son état antérieur ( chap. 1:1-13).
2. la conduite propre aux relations chrétiennes telle qu’elle découle de notre position (chap. 1:14-2-17).
3. la conduite conforme aux relations individuelles du chrétien (les domestiques avec les maîtres; les femmes avec leur mari, les maris avec leur femme). Les versets 8-17 du chap.3 montrent d’abord comment il faut se comporter entre chrétiens avant de prescrire l’attitude qu’il s’agit d’adopter envers ceux qui nous demandent « raison de l’espérance qui est en nous » (chap. 2:18- 3:17).
4. le problème de la souffrance du croyant à la lumière des souffrances de Christ et en vue de la joie et de la gloire qui nous sont réservées (chap. 3:18- 5:14).
La trame de la deuxième épître est :le gouvernement de Dieu envers le monde. Voici comment l’auteur en résume le message: « Pierre nous avertit de la corruption qui caractérisera la chrétienté des jours de la fin et il place devant nous, pour nous encourager la vie de piété pratique par laquelle seule nous pourrons échapper à la corruption et obtenir une riche entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur Jésus-Christ.
Le chap. 1 nous indique les abondantes ressources que Dieu donne au croyant pour qu’il puisse mener une vie de piété avec devant lui l’assurance du royaume de gloire auquel cette vie conduit.
Le chap. 2 nous met en garde contre les faux docteurs qui s’élèveront dans le cercle chrétien, enseignant des doctrines hérétiques pour saper le christianisme et introduisant l’iniquité et la mondanité qui ont caractérisé la chrétienté au cours des siècles.
Le chap. 3 nous met en garde contre les moqueurs qui surgiront dans les derniers jours de la chrétienté et qui nieront, par le matérialisme le plus grossier, la venue de Christ. Le jugement de Dieu suivra ».
- Edité par Lüscher-Schneider
«J’aimerais vous remercier pour la qualité et la fidélité à la Bible de vos articles».
D. Sch., France
«PROMESSES» m’exhorte et m’édifie chaque fois que je lis les divers sujets d’études et de réflexion. Je vous remercie de votre amour fraternel et de votre dévouement si généreux».
Cl. B., France
«Les articles de votre revue sont toujours pour moi une source d’enrichissement et d’édification. Merci au Seigneur de vous avoir confié ce ministère».
D. L., France
«Merci beaucoup pour votre revue que je lis chaque fois avec intérêt. Pas toujours d’accord avec tout ce que vous écrivez, surtout relativement au mouvement de Pentecôte, mais heureux de la base d’union qu’est la prédication de la nouvelle naissance et de la conversion».
A. G., Belgique
«Je ne sais comment m’adresser à vous, je veux vous dire combien vos rubriques me réjouissent et me réconfortent… Heureusement nous avons votre revue qui nous donne de la joie, car nous partageons vos points de vue. Nous attendons le retour de Christ, car nous savons que jamais les homme n’établiront le royaume de Dieu. ..cela va de mal en pis mais ne doit pas nous attrister Jésus ne nous avait rien dit d’autre (à ce sujet). Nous gardons notre foi intacte et vous remercions pour ces études de la Parole qui chaque fois sont un bonheur».
J. T., France
- Edité par Promesses
I. Vue d’ensemble du livre
1. Auteur
Malachie (1.1) nous est connu seulement par ce livre. Son nom signifie «mon messager». S’agit-il d’un pseudonyme pour mettre en évidence le message lui-même, et non son porteur? Etait-ce un sacrificateur ? (voir Mal. 2.7).
2. Style
20 fois l’Eternel des armées dit! C’est Dieu qui parle dans ce livre; son porte-parole s’efface. Selon Genèse 2.1, les cieux et leur armée correspondent à l’ensemble de la création et des créatures célestes. L’Eternel des armées n’est donc pas le Dieu de la guerre, mais le créateur souverain de tout; c’est la plus haute autorité. Ce qu’il dit doit être pris au sérieux.
3. Destinataires
Israël (1.1), fils de Jacob (3;6) = le peuple de Dieu
Sacrificateurs (1.6; 2.1) = ses conducteurs
Ceux qui craignent l’Eternel (3.16; 4.2) = les fidèles
4. Date
Environ 450 ans avant Jésus-Christ. Dernier mot de Dieu à son peuple, dans l’ancienne alliance.
5. Circonstances
Rentré de l’exil à Babylone, en partie dès 536av .J.-C. Le peuple d’Israël a retrouvé son pays, son indépendance nationale, sa vie politique (non plus sous un roi, mais un gouverneur, 1.8) et religieuse (sacrificateurs, 2.1).
Mais une mentalité nouvelle a remplacé l’enthousiasme des pionniers du retour de la captivité (comme Israël aujourd’hui). L’élan du coeur n’y est plus. La médiocrité s’est installée dans les moeurs.
6. Verset-c1é: 1.2
L’amour de Dieu demeure la base de ses relations avec son peuple, même lorsqu’il l’ avertit et le reprend. Dieu ne nous abandonne pas aux conséquences de nos fantaisies et de péchés. La patience de notre Seigneur est votre salut (2 Pi. 3.15). Souvenons- nous en avec reconnaissance et humilité!
II. La misère du peuple de Dieu
1. Sa manifestation
A chaque page du livre apparaît le tableau d’un peuple malheureux, sans joie, subissant les routines de la vie.
1.13: quelle fatigue!. L’ennui.
2.9: favoritisme dans l’application de la loi.
13: larmes et gémissements, quel culte!
14: divorce, répudiation, traîtrise.
3.5: magiciens, adultères, parjures, exploiteurs, injustes, sans respect de Dieu ( cp. 2 Tim. 3.1-5).
11: récoltes ravagées, disette.
15: la morale à l’envers.
Lassitude et mépris de tout engendrent la dépression et mènent au désespoir sans issue, comme dans notre société moderne.
2. Sa cause
A 7 reprises, et dans 7 domaines, apparaît la contestation de la Parole de Dieu. Mais Dieu accepte d’entrer en discussion avec son peuple contredisant; avec patience, son amour plaide le salut du pécheur (Es 1.18).
a) La contestation (dans le peuple de Dieu!)
1.2 : l’amour de Dieu méconnu
1.6 : le nom de Dieu méprisé
1.7, 12: la table du Seigneur profanée
2.17 : la justice de Dieu niée
3.7 : l’intimité de Dieu abandonnée
3.8 : les dons de Dieu oubliés
3.13 : l’honneur de Dieu calomnié
Dans l’Eglise aussi se trouve ce climat, hélas!
L’amour de Dieu est pourtant prouvé (Rom 5.8), même lorsqu’il discipline et corrige les siens, en vue de leur bien (Héb 12.6-11).
Le nom de Dieu doit être confessé dignement par ceux qui se réclament de lui (1 Pi 4.14-16).
La table du Seigneur impose une discipline sérieuse (1 Cor 11.23-32) pour tout participant au repas du souvenir dans l’espérance.
La justice de Dieu et ses conséquences éclatent à la croix (Rom 3.26), sans égard à l’injustice des hommes.
L’intimité de Dieu est offerte, précisément, à l’église qui a mis le Seigneur à la porte (Apoc 3.20) !
Les dons de Dieu invitent à reconnaître que tout vient de lui, afin qu’on lui rende ce qui lui revient, c’est-à-dire toute la personne du croyant, comme le seul culte logique (Rom 12.1).
L’honneur de Dieu devrait être le souci constant du racheté qui lui doit tout, quelles que soient les circonstances et la manière (Phil1.20)
b) Le vrai problème
Ce profond désaccord entre Dieu et son peuple révèle une réalité douloureuse:
a) l’éloignement de Dieu; il a été évacué de la vie, malgré des pratiques maintenues selon la tradition.
b) Un coeur tiède et partagé n’entraîne pas le rejet, mais la désapprobation de Dieu (Apoc 3.16).
c) Un échec dans la vie du peuple de Dieu, puisqu’il y veut et produira en son temps:
-une offrande agréable (3.4)
-une bénédiction abondante (3.10)
-un bonheur mondialement reconnu pour le pays d’Israël (3.12)
-une expansion et prospérité (4.2)
3. Son remède
Il ne peut consister qu’en la suppression des causes profondes du mal; Dieu seul est le remède.
a) La supplication de repentance, après avoir compris et confessé le péché: 1.7.
b) Le retour à Dieu, de coeur, et non dans la forme de la piété seulement: 3.7.
c) La reconnaissance en actes (3.10) conduira à la bénédiction (2 Cor. 9.6- 7).
III. La ressource du peuple de Dieu
1. Dans le peuple
Lassitude et mépris de Dieu mènent à la décadence sans espoir un peuple qui croit encore être le sien. Il subsiste pourtant un reste de fidèles: 3.16-18; un glorieux avenir lui est promis.
Ceux qui craignent l’Eternel ont conservé le saint respect dont il est digne. Ils se reconnaissent dans l’échange de leur préoccupation entre eux; même sans parler à Dieu, ils ont été reconnus et entendus. Le souvenir de leur échange est écrit devant Dieu.
La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse (Job 28.28).
2. En Dieu
Dieu reste le seul véritable espoir pour son peuple, à cause de ce qu’ il est et de ce qu’il a fait.
2.1 Sa nature
a) Dieu est grand dans le monde (et non seulement dans son peuple) :
-1.5 annonce déjà l’expansion mondiale de l’évangile
-l.11 l’offrande annoncée est le culte en Esprit et en vérité de l’Eglise, en tous lieux, où l’Agneau de Dieu est au centre des louanges;
-1.141e jugement des nations est en vue.
b) Dieu est fidèle
-à son alliance avec Lévi, pour la sacrificature: 2.4-6; 3.4 (Jean-Baptiste, fils du sacrificateur, était Lévite)
-à lui-même: 3.6 (pour le maintien de son peuple); c’est aussi vrai pour l’Eglise (2 Pi 3.15)
2.2 Son action
a) Dieu choisit Jacob (méprisé) plutôt qu’Esaie (1.3), dont les descendants (Edom) s’opposèrent au passage d’Israël vers Canaan (Nom 20.18-21).
C’est l’effet de sa miséricorde (Rom 9.13-16). Dieu choisit les humbles (I Cor 1.27-29).
b) Dieu envoie un précurseur (3.1; 4.5), avant de venir lui-même dans son Fils (3.1).
c) Dieu confie son peuple à un guide, laloi (4.4). Elle sera un conducteur vers Christ (GaI. 3.23-26), qui seul peut l’accomplir pour nous.
L’Eglise aussi est gardée par la foi, en vue du salut (I Pi 1.5; Tite 2.12-14), dans l’attente du retour du Seigneur (Jean 14.3; Act 1.10-11; I Cor 15.51-52; I Thes 4.16-18).
- Edité par Choiquier Jean
Remarques préliminaires
Ce sujet a été traité en 1988 («Promesses» No 85), sous trois aspects: A. une définition de: l’Eglise, B. «la discipline dans l’Eglise» et C. «l’Eglise et l’Etat».
Voici un très bref résumé des éléments qui seront absents de l’article présent:
A. Le mot «église», dérivé de «ekklesia» (=assemblée), désigne l’ensemble de tous les chrétiens nés de l’Esprit, qu’il y ait eu baptême d’eau ou non (conversion peu avant la mort). Le seul Chef auquel elle doit se soumettre est Jésus-Christ (un «vicaire» terrestre n’a jamais été prévu) .Seuls deux sacrements furent institués par Christ: le baptême d’une personne convertie à Christ et la Cène, prise en souvenir de la mort expiatoire de Christ (le pain restant pain et le vin restant vin). Seul 1’enseignement de Christ et des apôtres est normatif pour l’Eglise; la communion fraternelle et la prière communautaire y sont pratiquées. (Sur le baptême et la Cène, consulter «Promesses» No 86.)
B. La réprimande (Mat 18.15-17) et l’exclusion pour persistance dans un péché grave (lire 1 Cor 5) ou pour déviation doctrinale; ces mesures ont pour but la repentance et ta réintégration dans la communion fraternelle.
C. Rom 13.1-7 évoque certains principes: toute autorité gouvernementale est déléguée par Dieu, seul Souverain absolu; L’Etat manie l’épée (exécution de meurtriers); le chrétien doit se soumettre à l’Etat, sauf quand il est en contradiction avec les exigences de Dieu; il doit payer ses impôts et servir sa patrie (aussi en tant que soldat, que Paul cite comme exemple du chrétien combattant pour Christ). L’Etat a droit de regard sur les actes des citoyens, non sur leurs convictions.
L’article qui suit considère l’Eglise sous l’aspect:
Unité et diversité
Unité
Voici qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères d’habiter unis ensemble! – C’est comme l’huile la meilleure qui, (répandue) sur la tête, descend sur la barbe d’Aaron,… sur le bord de ses vêtements. – C’est comme la rosée d’Hermon qui descend sur les montagnes de Sion; car c’est là que l’Eternel donne la bénédiction, la vie pour l’éternité (Ps 133).
Cette louange célèbre la bonne entente dans le peuple de Dieu. Les deux allégories en illustrent deux aspects:
1. Lors de l’onction d’Aaron, l’huile imbibait sa barbe et son vêtement sacerdotal, signes de sa consécration et de sa sanctification pour le service. De même, l ‘unité harmonieuse dans l’Esprit sanctifie toute la communauté.
2. La rosée abondante d’Hermon fertiliserait aussi le Mont Sion. De même, l’amour fraternel rend une église fertile.
Sur cette unité dans l’amour, le Seigneur met sa bénédiction: la vie pour l’éternité!
Ce bref psaume de David est ainsi une image de l’Eglise née 1000 ans plus tard; elle est caractérisée par la vie éternelle de chacun de ses membres. Dans sa prière sacerdotale, Jésus commence par le don de la vie éternelle qu’il a reçu le pouvoir de communiquer: La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ (Jean 17.3).
«Connaître» implique ici «reconnaître»: reconnaître en Christ le Fils de Dieu, le croire, l’aimer, Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole (Jean 14.23). L’amour pour le Seigneur comprend l’obéissance, sans quoi il est vide de sens: L’amour consiste à marcher selon ses commandements (2 Jean 6).
L’unité de tous ceux qui croient en Christ est si totale qu’ils forment ensemble le corps de Christ. Le fondement indispensable de ce corps, l’Eglise, est Jésus-Christ mort et ressuscité, monté au ciel et intercédant pour les siens. Aucune instance ecclésiastique (registre d’église ), aucune canonisation (papale ou autre), aucun sacrement (ou autre cérémonie) n’est nécessaire pour devenir un saint, membre de ce corps, à savoir l’Eglise universelle. Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ (I Cor 3.11).
Or, dans Jean 17, Jésus priait particulièrement pour I ‘Eglise, ceux qui croient en moi par leur parole ( «leur» = celle des apôtres). Cette parole est, pour nous aujourd’hui, toute la Bible, mais plus spécialement le Nouveau Testament, non seulement les faits historiques relatés par les Evangiles et les Actes, mais aussi leur signification plus profonde exposée dans les lettres apostoliques.
Par la Parole, tout être humain peut faire la connaissance personnelle de Jésus-Christ. Sanctifie-les par la vérité: ta parole est la vérité (Jean 17.17).Jésus s’identifie avec la Parole; n’est-il pas la parole faite chair?
C’est donc là le fondement de la foi authentique: Christ et la Parole. Il faut recevoir les deux pour être sauvé: une foi qui les sépare n’ est pas valable. Il en est de même pour le corps de Christ, qui forme un tout inséparable. Ses membres n’écoutent que la voix du bon Berger: mes brebis entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger (Jean 10.16). Cela sous-entend que les membres authentiques de l’Eglise ne se laisseront pas dérouter par d’autres, fausses voix et n’entendront pas les faux bergers.
Diversité
L’unité de l’Eglise se compose d’une diversité de membres: Comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ… Mais nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée: si c’est la prophétie, (que ce soit) en accord avec la foi; si c’est le diaconat, que ce soit dans (un esprit) de service; que celui qui enseigne (s’attache) à l’enseignement; celui qui exhorte, à l’exhortation; que celui qui donne (le fasse) avec simplicité; celui qui préside, avec empressement; celui qui exerce la miséricorde, avec joie (Rom 12.4-8).
On ne peut comparer le petit doigt avec l’oreille; mais le même sang les vivifie, alors que leurs fonctions diffèrent. Le corps a besoin de chacun de ses membres. Selon le texte cité, l’Eglise a besoin de:
-ceux qui prophétisent, d’après la définition donnée dans 1 Cor 14.3: Celui qui prophétise… parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console; à une condition: que ce soit selon l’analogie de la foi (c’est-à-dire en accord avec la Bible); puis il faut
-ceux qui exercent un service (le mot grec utilisé a donné «diacre» et «diaconesse» ); ce service est d’ordre plutôt pratique; ensuite, il faut
-ceux qui enseignent; ils expliquent ce que la parole biblique contient (les théologiens en font partie); puis
-ceux qui donnent de leurs biens, en toute simplicité et avec générosité; et enfin
-ceux qui président, avec dévouement et de bonne humeur.
Note: Dans cette épître écrite vers l’an 57, ainsi que dans celles écrites plus tard, certains dons ( «charismes» = dons de grâce) ne sont plus mentionnés, C’est significatif.
Chaque membre qui a reçu un des dons énumérés doit l’exercer sans se sentir ni supérieur ni inférieur à l’un des autres. Comme cela ne va pas de soi, Paul écrit (Eph 4.1- 7): Je vous exhorte… à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, …une seule espérance, … un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous… Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.
Ici la question se pose: Est-ce que chaque membre d’une église peut exercer chacun de ces dons ? Plus exactement: les femmes peuvent-elles exercer tous ces dons?
Depuis un siècle, le féminisme («la libération de la femme») se bat pour l’égalité entre hommes et femmes. En ce faisant, on a dévalué le travail de la femme à la maison; le terme «ménagère» est devenu péjoratif, parce qu’on a confondu la fonction de la femme dans la société avec sa valeur.
Qu’en est-il dans l’Eglise? Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ Jésus: vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ Jésus (GaI 3.26-28). En tant que personne, libre ou esclave, homme ou femme, chaque croyant en Christ est un fils de Dieu (je remarque en passant que les femmes sont aussi nommées «fils», jamais «filles de Dieu»).
Par contre, dans la société, chaque personne remplit la fonction qui est la sienne: l’esclave reste esclave, le libre reste libre, l’homme reste homme et la femme reste femme. Du moment où l’on gomme la distinction entre les fonctions différentes qui caractérisent 1’homme et la femme, on s’élève contre l’ordre de Dieu établi dès la création (I Cor 11.8-9).
Dans l’Eglise, cet ordre est clairement défini. Dans les épîtres, il est spécifié que c’est à l’homme qu’incombe la responsabilité, tant comme chef de la familleque comme ancien, diacre ou pasteur. Cela n’a rien à voir avec la valeur de l’homme par rapport à la femme! Paul (inspiré du Saint-Esprit) ordonne sans ambages: Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme ( 1 Tim 2.12). Quand cet ordre est ignoré dans une église, la bénédiction est enlevée de cette église. Comment Dieu peut-il bénir ce qui est si évidemment contraire à sa sainte volonté?
Il est à relever que cela n’a rien à voir avec la capacité de la femme; bien des femmes seraient plus capables que certains hommes qui enseignent, Mais il ne s’agit pas de cela; il s’agit de se soumettre à la hiérarchie instituée par Dieu. Je veux… que vous sachiez: Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme et Dieu est le chef de Christ (1 Cor 11.3). Du haut en bas: Dieu le Père – Dieu le Fils – l’homme – la femme et les enfants. Cette hiérarchie selon Dieu est valable pour toute la société, non seulement pour l’Eglise.
Par contre, la femme peut prier ou prophétiser (comme défini plus haut) dans l’Eglise, car 1 Cor 11.5 instruit la femme de prier ou de prophétiser la tête couverte. Le verset 10 indique que cela ne dépend pas du contexte culturel: à cause des anges; or les anges sont les mêmes qu’il y a 2000 ans… Le texte spécifie que la femme doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend (sous-entendu: de l’homme, v.11).
Réduit à l’essentiel, cela signifie que la femme doit porter un signe de sa soumission à l’homme, lui-même soumis au Christ. n se peut qu’ elle puisse indiquer sa soumission par son habillement discret, ou par quelque autre signe extérieur. personnellement, je ne vois pas où est la difficulté; mais je soupçonne que l’objection de se couvrir la tête d’une manière ou d’une autre est due à tout autre chose qu’à une difficulté d’ordre pratique…
La prière et la prophétie sont des dons que les femmes peuvent donc exercer dans l’Eglise. Voyons alors la signification de l’injonction de Paul dans 1 Cor 14.34: que les femmes se taisent dans l’assemblée. L’apôtre se contredit-il? Guère. Cela doit être compris dans le contexte, qui traite du «parler en d’autres langues», ce que Paul interdit aux femmes de faire. Combien il a raison se voit dans les églises du genre pentecôtiste, où ce sont le plus souvent les femmes qui parlent «en langues»; cette pratique sème plutôt la confusion qu’autre chose.
Résumons
Nous constatons que certains principes doivent être observés dans toute église qui se veut fidèle à la Bible:
1. Fondement: la Bible est la seule autorité déterminante.
2. Chef suprême: il n’y en a qu’un seul, le Seigneur Jésus-Christ; sa volonté est précisée dans la Bible; le Saint-Esprit donne la bonne compréhension de la Parole.
3. Les hommes (frères) sont responsables de la bonne marche de l’Eglise, en particulier les anciens (à ce sujet, lisez l Tim 3.1- 7 et Tite 1.5-9).
4. Les femmes (soeurs) sont libres de prier ou de prophétiser (édifier , exhorter ou consoler) lors du culte, de la réunion de prière et de l’étude biblique; mais elles ne doivent pas exercer un ministère d’ancien ou de pasteur, ni d’enseignement (ce dernier peut leur être délégué dans des réunions de femmes).
5. Malgré la diversité de ses membres, l’unité du corps de Christ doit s’exprimer par l’amour mutuel (entraide, harmonie, pardon toujours accordé, absence de querelles et de jalousie, entre autres).
Une église qui fonctionne selon ces principes est par elle-même une évangélisation vivante, car la société ambiante en est bien plus impressionnée que par des «campagnes d’évangélisation» .Celles-ci sont cependant possibles quand le témoignage de l’église correspond aux critères énumérés. Alors seulement, le monde pourra être persuadé de la validité du message de l’Evangile.
En guise de conclusion, jetons un regard sur le but principal que Dieu a en vue pour son Eglise:
1. Ici et maintenant
En relisant Eph 4.11-16, l’on constate qu’il s’agit d’abord du perfectionnement des saints, de leur édification, leur croissance et leur mûrissement, tout cela en restant dans la vérité avec amour.
2. Dans l’avenir
Selon Eph 1.18-23, l’Eglise est intégrée dans la plénitude du Fils de Dieu glorifié. Le but final de l’Eglise est de servir à la glorification de Christ en régnant avec lui sur le royaume de Dieu en tant qu’épouse sans tache ni défaut. C’est à cause de cette destinée sublime que Paul enjoint à l’église de Corinthe de se pardonner au lieu de se quereller: Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde… et les anges ?.. à plus forte raison les affaires de cette vie (I Cor 6.2-3). L’église qui est consciente de cette vocation prodigieuse vivra harmonieusement son unité dans la diversité.
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Sortir le no 100 de notre revue de réflexion biblique est un privilège pour nous, car sans la fidélité du Seigneur et la collaboration spirituelle et matérielle d’amis dévoués, cela n’ aurait pas été possible. Vous aurez aussi remarqué la nouvelle présentation qui, nous l’espérons, aura votre approbation.
Ceci dit, une préoccupation m’assaillit et me tient, c’est cette période des grands chambardements à tous les niveaux. Actuellement, notre planète compte quelque 5 milliards d’individus et d’ici l’an 2000, ce chiffre se montera de 6 à 8 milliards d’humains. Les interprétations des statistiques concernant les énormes problèmes face à cet accroissement varient considérablement. Cependant une chose n’échappe pas à l’observateur avisé: l’heure des grands chambardements. La Suisse, par exemple, îlot apparemment de paix et de calme jusqu’à présent, s’engouffre dans la dépression économique, le chômage, la désécurisation dans le travail. Face à une union européenne dont les premières pierres de fondement viennent d’être posées à Maastricht, les conséquences d’une politique monétaire commune, d’un élargissement des compétences communautaires dans les secteurs économiques et sociaux et d’une politique communautaire globale sont incalculables.
L’URSS vient d’être dissolue au profit d’une nouvelle réunification d’états souverains avec une armée communautaire. En revanche, tous ces états se trouvent dans une situation économique chaotique.
L’Afrique – oubliée par les mass-médias – sombre de plus en plus dans le chaos politique et dans la pauvreté. La cupidité des potentats ruine des populations entières. L’islam, lui, avance à grands pas et promet de l’argent ou profère des menaces. Ailleurs, on assiste à des déplacements de populations entières à cause de guerres et de tensions politiques.
Au niveau de la religion, c’est la nouvelle dynamique du catholicisme moderne qui gagne du terrain, parce qu’il a l’habileté de s’adapter à toute situation. Ainsi, par exemple, le Vatican a nommé un évêque à Moscou pour la première fois dans l’Histoire. L’ocuménisme de son côté suit les pas du Nouvel Age avec son syncrétisme et son charme séducteur militant pour la paix mondiale.
En revanche, nous assistons à un essoufflement des milieux évangéliques, des églises et mouvements qui, faute de moyens spirituels et financiers, s’éparpillent et s’affaiblissent en laissant l’avantage à l’ennemi, Satan, qui se sert de sectes et de mouvements malsains pour séduire.
Comment comprendre tout cela, quelle leçon en tirer?
1. La société moderne a jeté par dessus bord tout respect de Dieu. Elle admet difficilement l’existence d’un Dieu personnel et infini. Tout est devenu relatif. Avec Hegel, mort en 1831, les idées contradictoires (thèse et antithèse) ne sont plus inséparables, mais s’unissent dans la synthèse. Cette philosophie a, entre autres, donné naissance à l’évolutionnisme, théorie fausse et démunie de toute preuve scientifique sérieuse. Les mass-médias, en particulier la télévision, ont énormément contribué à populariser ces fausses conceptions, et l’homme moderne n’a plus qu’une vague notion d’un Dieu lointain. C’est l’éthique de l’humanisme, où l’homme est au centre et Dieu à la périphérie.
2. La chrétienté est en partie responsable de cet état de choses, parce que le témoignage de beaucoup d’églises n’a pas été à la gloire de Dieu.
3. Nous pressentons le moment des grands chambardements arrivé. Dieu est en train de livrer les hommes à leurs propres passions {Rom 1.21-32). En lisant le prophète Osée, vous rencontrez beaucoup de ressemblance avec notre époque: L’Eternel a un procès avec les habitants du pays, parce qu’il n’y a point de fidélité, point de loyauté, point de connaissance de Dieu dans le pays. Il n’y a que parjures et tromperies, assassinats, vols et adultères. On use de violence… (4.1-2). Le peuple qui ne comprend rien court à sa perte ( 4.14). Puisqu’ils ont semé du vent, ils moissonneront la tempête; ils n’auront pas une tige de blé, ce qui poussera ne donnera pas de farine et s’il y en avait, des étrangers l’engloutiraient (8.7).
Le refus continuel d’écouter Dieu par sa Parole entraînera nos pays dans l’endettement (y compris la Suisse) et dans d’énormes conflits économiques et sociaux. Dieu livre les hommes à leurs propres passions de plus en plus démesurées. La déchéance morale de notre société aurait-elle atteint son comble? (Gen 15;16). Dieu, juge de toute la terre, n’agira-t-il pas selon le droit ? (Gen 18.25).
Rappelons-nous que les chrétiens n’échapperont pas aux conséquences de ces grands bouleversements, car notre paix dépendra de celle de notre pays (Jér 28.7). Oh, si nous nous laissions chambarder dans nos églises, nous qui sommes si confortablement installés!!. Il est encore temps de suivre l’exhortation de Jérémie: Réformez vos voies et vos agissements, écoutez la voix de l’Eternel votre Dieu, et l’Eternel regrettera le mal qu’il a prononcé contre vous (26.13).
Remettons nos pendules à l’heure. Soyons réalistes. Repentons-nous devant le Seigneur. Serrons les rangs entre ceux qui sont prêts à payer le prix de disciple de Jésus-Christ. Beaucoup d’églises veulent encore suivre fidèlement le Seigneur. Ne nous éparpillons pas. Ne gaspillons plus nos forces et notre argent. Mettons en commun certaines choses pour le bénéfice de ceux qui suivent la même ligne. Le monde s’organise pour son dernier round, le règne de l’Antichrist. Et nous, qu’allons-nous offrir au monde en tant que sel de la terre et lumière du monde? (Mat 5.13-16).
Nous attendons volontiers vos réactions, vos remarques ou vos suggestions pour l’édification du corps de Christ.
- Edité par Lüscher Henri
Dans les Saintes Ecritures, le «premier-né» est le titre de l’héritier. Dieu appelle le peuple d’Israël son fils premier-né (Ex 4.22), parce qu’il est l’héritier des promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob.
Aux temps bibliques, le premier-né n’est pas nécessairement celui qui est né le premier. Par exemple, Ismaël a cédé la place à Isaac, Esaü à Jacob, Manassé à Ephraïm.
De même, le premier homme, Adam, est mis de côté, pour faire place au «dernier Adam», Christ, appelé le premier-né. Adam (et toute sa race) est indigne de recevoir l’autorité sur la nouvelle création. Le Seigneur Jésus-Christ est le seul digne de prendre en main le gouvernement du monde à venir.
Dans le Psaume 89, qui rappelle l’alliance de Dieu avec David et sa promesse d’établir un de ses descendants éternellement sur son trône, nous lisons ces paroles qui s’appliquent au divin Fils de David: Je ferai de lui le premier-né, le plus haut placé des rois de la terre (v .28).
Dans l’Evangile selon Luc, qui présente le côté humain du Seigneur Jésus, il est dit que Marie enfanta son fils premier-né (2.7). Il est la postérité de la femme, promise dans Genèse 3.15.
Notez la précision de la parole de Dieu. Un enfant nous est né, un fils nous est donné (Es 9.5). La Bible ne dit jamais que le Fils de Dieu est né. Dieu a donné son Fils. A part le texte de Luc 2, que nous venons de citer, et qui se rapporte à l’humanité du Seigneur, les autres passages du Nouveau Testament où il est appelé «le premier- né» ont le sens d’une primauté, et non pas d’une origine. Cela ne veut pas dire qu’il a été créé, car ce serait contraire à d’autres déclarations formelles de l’Ecriture.
Le Seigneur Jésus est le premier-né, non pas dans un sens chronologique, mais hiérarchique. Ce titre souligne sa dignité, sa suprématie, ses droits, sa prééminence, son excellence.
Il y a 4 aspects, dans le Nouveau Testament, en relation avec lesquels le Seigneur Jésus-Christ est appelé «le premier-né»:
-Le premier-né de toute la création, parce qu’il est le créateur et l’origine de l’univers. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui (Col 1.16-17; voyez aussi Jean 1.3; Héb 1.10-13; Apoc 4.11).
-Le premier-né d’entre les morts, parce qu’il est le vainqueur de la mort (Col 1.18; Apoc 1.5) Il est les prémices de ceux qui sont morts ( 1 Cor 15.20).
-Le premier-né en relation avec sa position prééminente au milieu de ses rachetés, l’assemblée des premiers-nés, dans le ciel. Il est, si l’on peut dire, le premier-né des premiers-nés (Héb 12.23; Rom 8.29).
-Le premier-né en relation avec son apparition en gloire, avec les anges, pour établir son règne (Héb 1.6, cp. Mat 16.27).
En conclusion, prenons garde de ne pas utiliser cette expression, comme le font certains, pour rabaisser la personne du Fils de Dieu au rang de créature, alors qu’elle souligne la gloire de Créateur qui lui est Propre et unique.
- Edité par Berney Jean-Paul
Ne vous inquiétez pas… pour votre corps de quoi vous serez vêtus… Cherchez plutôt le royaume de Dieu; et cela vous sera donné par surcroît (Luc 12.22,31).
Ce matin-là, penché sur ma Bible, je méditais ces belles paroles de Jésus. Le téléphone sonne: c’est pour moi! Au bout du fil, un ami qui suit fidèlement les conférences données dans un des grands temple de Tananarive. « Pierre Cardin » de Madagascar , c’est ce qu’on m’a dit, son atelier de Haute-couture masculine s’ouvre sur une des rues les plus animées de la capitale. Mon coeur bondit lorsqu’il m’annonce avec simplicité: « Ce matin, le Seigneur nous a mis à coeur de vous confectionner un costume. » Reconnaissant, je lui fais aussitôt part du sujet de ma méditation: Luc 12.22!
Une heure plus tard, une fois le tissu choisi et pendant qu’il prend mes mesures, une réflexion du célèbre humoriste américain Mark Twain me revient à l’esprit: « De tous les hommes que je connais, le seul intelligent, est mon tailleur. Chaque fois que je vais chez lui, il reprend mes mesures; quant aux autres, ils m’ont mesuré une fois pour toutes et se figurent que leur jugement est toujours à ma taille. »
Dans la soirée, nouveau coup de téléphone: c’est mon ami le tailleur, catastrophé ! « Le tissu est coupé, prêt pour l’assemblage, mais nous venons de découvrir deux petits trous faits par des mites, et au mauvais endroit, c’est irrécupérable… ! Revenez choisir un autre tissu. » Je passe sur les méandres savoureux de la suite de l’histoire, mais le dénouement en est intéressant: Je me suis finalement retrouvé deux costumes neufs, l’un fait avec le tissu sans trou, question d’honneur pour un artiste tailleur, et l’autre avec le fameux tissu troué par les mites. Mon cher tailleur venait même de réaliser un prototype, transformant un échec en succès et créant du même coup un nouveau style de veste, ma foi très réussi!
J’ai donc ramené de Madagascar deux beaux costumes assortis d’utiles réflexions que je vous livre maintenant. Dieu sait illustrer Sa parole vivante de manière percutante afin que Son enseignement se grave en lettres de feu dans la mémoire de nos coeurs.
Ces versets ne sont pas une incitation à la paresse. Dieu ne nous invite nulle part à cultiver une folle insouciance comme la cigale d’une célèbre fable. La Bible nous exhorte au contraire à travailler consciencieusement (Eph 4.28) en comptant à fond sur le Seigneur et en étant préoccupés de faire Sa volonté avant tout (1 Cor 10.31 ). Par contre, Dieu nous ordonne de refuser l’inquiétude corrosive et les soucis rongeurs «qui sont comme une chaise à bascule: ils nous gardent occupés mais ils ne nous font pas avancer». Mark Twain a conseillé d’agir ainsi: «Expulsez tous les soucis de vos pensées. Tirez-les par les oreilles, par les talons ou de n’importe quelle autre façon. C’est ce qu’un organisme peut faire de plus sain.» Je propose de joindre à cette attitude volontaire et énergique une vie de prière régulière nourrie des nombreuses promesses de Dieu contenues dans Sa Parole, et assaisonnée d’abondantes actions de grâces (Phil 4.6).
Jésus-Christ me presse aussi de ne pas bâtir ma vie sur l’éphémère. La teigne, la rouille et les mites détruisent le tissu et des choses plus précieuses encore. Elles rongent le coeur de celui qui met sa confiance dans des richesses incertaines. Si le cupide est celui qui n’a jamais assez, l’inquiet a peur de n’avoir pas assez. Pourtant à l’heure de la mort, ils n’emporteront rien dans l’au-delà. A-t-on déjà vu un coffre-fort suivre un corbillard? Malheureux est celui qui ne pense qu’aux choses de la terre! Mais nous, nous sommes citoyens des cieux et nous nous affectionnons aux choses d’en haut (Phil 3.20-21 ; Col 3.1- 4). Nous avons dans les cieux le «Pierre Cardin» par excellence! En échange de nos vêtements de violence et de méchanceté, Il ne nous offre pas un complet troué car il n’y a pas de mites là-haut, donc pas le moindre petit trou dans la garde-robe de notre Dieu. Il y choisit le vêtement de justice parfaite de Son fils dont Il nous revêt avec amour lorsque nous abandonnons nos lambeaux usés et nos vieux haillons au pied de la Croix où le Christ est mort pour nous. Chez lui point de stoppage ni de raccommodage! Rien que du garanti neuf qui dure pour l’éternité! Je me réjouirai pleinement en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu,. car Il m’a revêtu des vêtements du salut, Il m’a couvert du manteau de la justice (Es 61.10) ALLELUIA!- Edité par Decker Maurice
Evaluation
Le titre est-il bien choisi ? Un commando qui utilise ruse et tromperie pour tuer un adversaire sans lombre d une hésitation, peut-il servir dexemple moral ? Un meurtrier na pas bonne presse. Mais attention aux confusions, gare à ces raccourcis qui gomment les frontières. Un guerrier nest pas nécessairement un criminel! Ehud est un libérateur, un sauveur suscité par Dieu pour mettre fin à la tyrannie dun roi étranger.
Si un lecteur veut comprendre Ehud sans étudier les chapitres précédents, il doit veiller, à linstar du voyageur qui prend un train en marche, à ne pas manquer Othniel, ce marchepied qui donne accès au convoi des Juges. Objet de notre première étude, le portrait-robot dOthniel léclaireur avait fixé le cadre de justice, de foi et de courage dans lequel sexerçait le ministère des juges. Précédé immédiatement par ce panneau indicateur, linterprète dEhud est orienté dans sa lecture. Le deuxième juge marchera dans les traces du premier.
Soucieux de clarté, lauteurdes Juges fournira une aide supplémentaire pour la compréhension de son message. A la fin du récit dEhud,la mention et le pays fut tranquille pendant quatre-vingt ans (Jug 3.30) permet de contrôler lanalyse. Le pays est en repos à lissue du ministère du juge, un repos total même puisque le chiffre fourni est le double de celui donné pour Othniel, le juge type (80 au lieu de 40: Jug 3.11,30). Qui dit repos dans le contexte de la justice divine, dit approbation divine. Si le lecteur a développé des réserves sur le comportement de ce juge, la bénédiction finale linvite à reprendre son étude: retour à la case départ pour rectifier linterprétation du texte.
Comme des projecteurs qui illuminent une scène aux deux extrémités, comme deux phares qui marquent lentrée dun chenal, le portrait dOthniel et la mention du repos éclairent linterprète et lui évitent de faire naufrage : Ehud est fidèle, il est doublement fidèle.
Sa récompense deux fois supérieure à celle dOthniel (et à dautres juges comme Débora et Gédéon: Jug 5.31; 8.28) peut sexpliquer de deux manières. Ehud peut avoir reçu la part dhéritage de laîné (une portion double des autres: Dt 21.17) pour sa grande fidélité. Parfait en tous points, il est lexemple à suivre, le leader par excellence. Dautre part, la récompense double peut marquer une double fidélité: celle du juge et celle du peuple. Sans devoir trancher entre ces deux explications, nous relèverons la fidélité générale de cette génération, en commençant par celle du peuple pour continuer par celle du juge. L engagement du peuple
La période des juges est marquée par une succession de révoltes du peuple contre Dieu; révoltes qui engendrent la colère divine; colère qui suscite des oppresseurs; oppresseurs qui amènent le peuple au brisement et à la repentance; humiliation qui touche le coeur sensible de Dieu. Celui-ci envoie alors un libérateur pour aider le peuple à chasser lennemi. A la génération suivante, loin davoir appris la leçon, le peuple senfonce une nouvelle fois et plus profondément dans lapostasie. Le cycle est vicieux, car à chaque ronde, on avance davantage dans les ténèbres. Lécart entre Dieu et le peuple se mesure à la distance séparant le juge du peuple. Plus ce dernier séloigne de lEternel, plus il conteste le messager divin. Au début de la période des juges, le peuple, après avoir confessé son péché, se place à lunisson derrière Ehud; avec Débora, les premiers signes de dissension apparaissent (Jug 5.15b-17, 23); Gédéon reçoit des reproches des gens dEphraïm (Jug 8.1), qui les transforment en menaces de mort pour Jephthé (Jug 12.1); quant à Samson, il se voit livré à lennemi par Juda, la tribu qui aurait dû montrer lexemple (Jug 15.11- 13)!
Ehud en vedette
Si lon revient à la génération dEhud et à lengagement du peuple derrière son juge, il faut noter que le mérite de la libération en revient surtout au juge. Sans omettre entièrement le peuple, lauteur montre par la place quil consacre au deuxième juge, que celui-ci tient le rôle clé de cette rédemption. Ehud est lacteur principal. Sil nest plus seul en piste comme Othniel, il continue à monopoliser lattention du lecteur. Le récit arrangé en forme de chiasme concentre toute laction autour du combat solitaire du juge à Jéricho.
Ehud rappelle Josué et préfigure David. Dans un premier temps, il explore le territoire ennemi. Ensuite, il y retourne pour pénétrer dans Jéricho et affronter seul le colosse ennemi (si Goliath dominera par sa stature, Eglon impressionnait par sa corpulence). Après avoir défait le chef, Ehud sonne du cor, se met à la tête du peuple et leur dit: suivez-moi, car lEternel a livré entre vos mains les Moabites, vos ennemis (Jug 3.27-28). En vrai chef, il précède ses troupes au combat. Il est présent du début à la fin de la libération.
Ethique de la guerre
La stratégie suivie pour vaincre lennemi est relevé avec soin par lauteur. Elle débute par la ruse et la tromper culmine par la mort du tyran et sachève par lannihilation des troupes ennemi. Avant de reprendre ces trois aspects, un mot sur léthique divine simpose.
Le respect du prochain tel quil est énoncé dans les dix commandements nexclut ni lusgae de la force ni le recours à la ruse. Certes, le prochain doit être traité avec équité. LAncien comme le Nouveau Testament demandent à lindividu de ne pas répondre à la haine la haine. Lamour divin commande même daccepter des contrariétés, des injustices et des humiliations. Si lindividu doit tendre lautre joue, autre est lattitude de la société. Le ministère des autorités consiste à faire respecter la justice, ou du moins à restreindre les injustices. Linnocent doit être protégé contre les menaces les plus graves. La police et larmée doivent sopposer au méchant, au besoin par la force. La justice doit, si le délit est prouvé, condamner le coupable et, pour les offenses les plus graves, demander la peine capitale. Juste après avoir donné les dix commandements à son peuple (Ex 20), Dieu ordonne de tuer les meurtriers (Ex 21.12) .Ainsi, la peine capitale ne contredit pas le sixième commandement, mais léclaire. Le respect de la vie innocente exige la mort de celui qui na pas ce respect. Dautre part, si le meurtrier perd le droit à la vie, il perd aussi le droit au respect, en particulier le droit à la vérité. Pour tuer le meurtrier, on peut le tromper si nécessaire. Eglon est ce meurtrier, et Ehud en le tuant et en le trompant pour le tuer nenfreint nullement la justice divine telle que Dieu la révélée. LEternel lui-même nenvoie-t-il pas parfois un esprit dégarement pour tromper celui qui doit mourir (endurcissement de Pharaon, aveuglement dAchab:Ex 14.17; 1 Rois 22.19- 23) ?
Stratagème de guerre
La ruse dEhud comporte trois volets. En premier lieu, il cherche à endormir la méfiance de lennemi: un présent est offert au roi de Moab. Comme plusieurs hommes sont nécessaires pour son transport, le don est dimportance. Etait-ce un tribut exigé par l ennemi ou un cadeau spontané ? Peu importe. Labondance des biens matériels et le calme dans lequel lopération de déroule semblent témoigner de la soumission et du bon vouloir des sujets. Eglon sapplaudit de sa puissance et de sa domination. Lefficacité du soporifique est rapide et agit dès le départ du groupe dIsraélites. Lorsque Ehud revient, la vigilance est déjà relâchée.
Le deuxième aspect du stratagème ressort de larme dEhud. Le juge est un Benjamite (littéralement un fils de ma main droite) qui ne se servait pas de la main droite (Jug 3.15). Etait-il gaucher ou plus vraisemblablement ambidextre comme semble lindiquer Jug 20.16 ? Dans tous les cas, il fixe son épée sur le côté droit pour mieux passer les contrôles «anti-terroristes» : les gardes ne cherchaient-ils pas surtout les épées sur le côté gauche? Dautre part, lépée est privée de garde (puisque le manche même senfoncera dans 1a chair du roi: Jug 3.22) afin de mieux épouser le profil de la jambe (une épée plate dune coudée se colle aisément contre la cuisse). .
Finalement, Ehud misera sur le despotisme de son adversaire pour lisoler de ses gardes. O roi! Jai un message secret pour toi (Jug 3.19). Eglon qui rêve comme tout tyran dasseoir encore davantage sa domination, «discerne» en Ehud un traître prêt à se vendre à lui. Le roi dit: Silence! Et tous ceux qui étaient auprès de lui sortirent (Jug 3.19). A linstant, lentretien particulier désiré est accordé. Prenant Ehud pour un traître, Eglon linvite sans se douter que le Benjamite cherche justement à le tromper. Au côté du roi ne se trouve pas un fils de ma droite qui aurait passé à gauche (changé de camp), mais un homme qui sans se servir de la main droite a placé à sa droite lépée de la justice! Le méchant qui veut écraser les fidèles par la parole dun traître reçoit la parole de Dieu (Jug 3.20), celle de la justice divine qui le transperce (l épée du juge). Lironie est à son comble; le renversement est total. Le méchant tombe par sa méchanceté.
Une victoire totale
La mort dEglon est fondamentale. Général en chef de ses troupes et artisan qui tire toutes les ficelles, le roi de Moab est le centre névralgique de la force ennemie. Cest lui qui doit être abattu en premier. Pour se défaire dune tyrannie, il faut lui trancher la tête. Déstabilisé, désorienté, désemparé même, lennemi sera ensuite détrôné et détruit. A la décapitation suivra le démembrement.
Pour marquer et annoncer la défaite totale de loppresseur, Eglon est transpercé de part en part (1épée sortant même par derrière: Jug 3.22). Larme est laissée dans le corps pour souligner laspect irrévocable de la défaite. Si ce symbole est marquant pour le lecteur, il lest encore plus pour lennemi. Après avoir frappé Eglon, lépée d Ehud sape le moral du peuple à commencer par celui des plus proches collaborateurs du tyran. Les deux tranchants de lépée reflètent bien le coup double porté à lennemi; ils annoncent aussi la débâcle complète de loppresseur.
Une fois le chef tué, leffort militaire se porte sur les troupes. Ehud rassemble ses compatriotes pour les mener au combat. Il ne se contente pas de chasser ladversaire. Il veut le détruire. En contrôlant les gués du Jourdain, il lui coupe toute voie de retraite (Jug 3.29). lls battirent dans ce temps-là environ dix mille hommes de Moab, tous robustes, tous hommes vaillants, et pas un néchappa (Jug 3.29). La défaite des oppresseurs est complète.
Lengagement total du juge peut étonner. Lannihilation de lennemi nest-elle pas la marque dun coeur dépourvu de compassion ? Il nen est rien. La vraie compassion cherche à lutter contre les forces du mal. Un ennemi mort est toujours un ennemi inoffensif, comme en témoigne la longue période de paix qui suivra. De plus, Ehud, le libérateur divin, est aussi le justicier de lEternel. Non seulement le chef des meurtriers (Eglon) doit être puni de mort, mais encore tous ceux qui se sont associés à ses barbaries (ses troupes). Unis dans le péché, ils doivent être unis dans le jugement.
Le courage du héros
La sympathie de lauteur inspiré face au combat mené par Ehud peut étonner plus dun esprit aujourdhui. Le pacifisme moderne toujours disponible pour lever une armada de boucliers face à tout usage de la force, est prêt à jeter la pierre à notre héros. La parole de Dieu est plus nécessaire que jamais. Engagé, dévoué pour son peuple, courageux à lextrême, assez lucide pour ne pas être berné par un utopisme périlleux, Ehud saisit le mal par les cornes et le détruit. Il est lexemple même du héros dont une nation peut être fière. Avec lui, la fidélité est au zénith.
- Edité par Arnold Daniel
1. Pour Jésus
Quarante jours après Pâques, le Christ enlevé au ciel du milieu de ses disciples, retourna vers son Père pour être glorifié à sa droite (Marc 16.19).
Après son humiliation, il est maintenant souverainement exalté (Phil 2.5-11).
Jésus a ainsi reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Mat 28.18).
2. Pour les croyants
L’Ascension est extraordinaire car là-haut Jésus nous prépare une place (Jean 14.2). Il est notre intercesseur et souverain sacrificateur devant Dieu le Père (Rom 8.34); Héb 7.25).
Il est notre avocat devant Dieu, toujours prêt à nous accueillir au trône de la grâce (I Jn 2.1).
3. Pour une mission à accomplir
Les apôtres insistent beaucoup dans le Nouveau Testament sur ce qui s’ est passé ce jour-là. Par ex.: Pierre, Actes 2.33-36; 3.21; IPi3.22; Paul, Eph 1.20-22; 2.6; 4.8- 10; etc… Jésus a dû partir pour nous donner son Saint-Esprit (Actes 2,33). « Une puissance survenant sur vous, et vous serez mes témoins » Act 1.8. Voilà votre mission…
Chers amis, sommes-nous aujourd’hui vraiment ses témoins sous l’autorité de la puissance du Saint-Esprit? N’avons-nous pas perdu un peu le sens profond de la signification de l’Ascension?
4. Pour la préparation de son retour
Si Jésus est parti pour un but précis, il reviendra de la même manière que nous l’avons yu aller au ciel (cf, Act 1.11).
Il reviendra:
personnellement (Jean 14.3)
corporellement (Mat 24.30)
visiblement (Apoc 1.7-8)
avec une grande gloire soudainement (1 Thes 5.2-3)
avec ses anges (Mat 16.27; 24.30)
pour nous chercher (Apoc 22.17)
5. Pour détruire l’ennemi de Dieu
A l’époque des apôtres, comme aujourd’hui, beaucoup d’hommes se sont levés pour prétendre que l’histoire de l’ Ascension n’est qu’une légende…
N’est-ce pas le Père du mensonge qui sait qui lui reste encore peu de temps avant sa destruction totale (Apoc 19.11- 21; 20.10)?
Notre Seigneur est parti pour revenir en gloire. Et avec ses yeux comme des flammes de feu il jugera les nations, la bête et Satan.
6. Pour chercher l’Eglise, épouse du Christ
L’apôtre Paul développe l’image du mariage pour illustrer les rapports du Seigneur et des siens: comme le mari pour la femme, Christ est le chef de l’Eglise qui lui est soumise. Christ l’a aimée jusqu’à la mort, il la nourrit et en prend soin (Eph 5.22-23).
L’Apocalypse parle de l’Epouse de l’Agneau(19.7).En décrivant la Jérusalem céleste, Jean écrit: «Viens, je te montrerai l’Epouse, la femme de l’Agneau» (Apoc 21.9). La prière qui termine la Bible appelle avec ferveur le retour de l’Epoux: «Et l’Esprit et l’Epouse disent: Viens.» juge, un repos total même puisque le chiffre fourni est le double de celui donné» Oui, viens Jésus!
7. Pour nous encourager à supporter patiemment nos souffrances… (Jac 1.2-4)
«Vous êtes ressuscités avec le Christ cherchez les choses d’ en haut, ou le Christ est assis à la droite de Dieu» (Col 3.7). Même si nous sommes attaqués par l’ennemi de Dieu (individuellement ou en tant qu’Eglise), Christ est vainqueur car il a vaincu la mort!
Cher lecteur, Il a reçu tout pouvoir. .. Il est l’ Alpha et l’Oméga, le début et la fin ! Alors prions afin que nous puissions réaliser la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, qu’Il garde nos coeurs ét nos pensées non vers le monde mais en Jésus-Christ seul (Phi14.7).
Oui, c’est pourquoi «Tu es digne notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance» (Apoc 4.11).
Amen
- Edité par De Mooy Jan-Bert
Note liminaire
Cet article, le premier d’une série consacré aux Réveils, est le résumé d’une conférence que l’auteur a donnée en août 1991, à Champfleuri, près de Grenoble. Les lecteurs de Promesses auront ainsi le «privilège» de lire en avant-première quelques extraits de la Théologie du Réveil que Paul Ranc est en train de préparer.
Un des plus grands hommes de Réveil de tous les temps, et certainement le plus méconnu de tous, du moins dans nos pays francophones, est sans conteste l’Anglais George Whitefield.
Le Réveil du XVlIIe siècle, appelé aussi «Réveil méthodiste», le plus grand mouvement de renouveau spirituel après la Réforme, a pour chef de file George Whitefield, et non John Wesley (1). Certes, nous ne portons pas atteinte à Wesley, mais rendons à César ce qui est à César: Whitefield est le père de l’évangélisation des foules.
Sa jeunesse
George Whitefield est né le 16 décembre 1714 à Gloucester dans une famille d’humble condition. Durant un certain nombre d’années, il aida sa mère à tenir un hôtel, puis ce fut son frère qui assura la gestion de l’établissement.
A l’âge de 18 ans, il fut admis à l’Université d’Oxford, en qualité d’étudiant pauvre. Tout en étudiant, Whitefield devait servir ses condisciples plus fortunés. C’était une obligation. Il mena une vie solitaire, partagée entre l’étude et les austérités.
Il entra enfin en contact avec les frères Wesley(1) qui l’acceptèrent dans leur groupe de prière et de piété. Il en devint un des membres les plus zélés. Trop même, il les surpassa par ses excès! Il finit même par en tomber malade!
En 1735, il se convertit à Christ. Il fit une expérience spirituelle décisive qu’il appela «sentiment de réconciliation». Sur ce point, Whitefield, au contraire de Wesley, se montre très réservé. On ne sait qu’une seule chose: c’est que du jour au lendemain, son message devint percutant!
Il est consacré diacre de l’Eglise anglicane en 1736 et il prêcha son premier sermon dans la cathédrale de sa ville natale.
En 1738, il part aux Etats-Unis, en Georgie, pour évangéliser les Indiens, mais revient en 1739 en Angleterre pour une collecte. La même année, il fut consacré pasteur.
Un prédicateur de Réveil
Il se mit à prêcher le Réveil Pour la première fois, un pasteur de l’Eglise anglicane osa prêcher en plein air, sur un terril ! Aux mineurs de Kirigswood! Un acte de courage inouï: les mineurs étaient redoutés et redoutables. Ils étaient violents, voleurs, vindicatifs, etc. Bref, c’est un vrai «quart-monde», à la puissance 10!
Il prêcha aussi à Bristol à des foules énormes. Les gens de Bristol étaient, si l’on en croit les historiens, «une population grossière et à demi-sauvage»! Il obtient de grandes victoires spirituelles. Les mineurs, les gens les plus méprisés de l’époque, se convertirent par milliers. «Les coeurs étaient touchés» disait Whitefield, les larmes coulaient et les joues noires des mineurs étaient marquées de traces blanches. ..Dieu avait agit de façon souveraine pour l’éternité.
Les auditoires de plus de 20’000 personnes n’étaient pas rares! Sa voix avait une portée extraordinaire: 1 à 2 kilomètres! Le chant à près de 3 kilomètres! ! Plus de 30’000 personnes pouvaient entendre sa voix sans peine…
Un ministère itinérant
Conséquence logique des activités de Whitefield: toutes les portes de l’Eglise anglicane se fermèrent à lui. Le clergé voyait en lui un fanatique. Malgré cela, Whitefield fut magnifique de courage et de volonté. Bien qu’il fût de santé fragile (il fallait parfois le monter sur le cheval tant il était faible!), il continua son ministère itinérant. Très souvent, il parcourait 80 km pour prêcher. Il recommençait le lendemain… Durant 30 ans, il a exercé un ministère itinérant des plus féconds.
George Whitefield était doué d’une éloquence extraordinaire. Même ses adversaires l’admiraient. Très souvent, les larmes aux yeux, Whitefield exhortait les auditeurs à se convertir. Ses appels à la repentance étaient pathétiques et beaucoup de gens étaient saisis d’une profonde conviction de péché et se tournaient vers Christ.
Whitefield traversa six fois l’Atlantique, il créa un orphelinat en Georgie et visita toutes les stations où se trouvaient les Anglais. Partout, il y avait des foules énormes et des milliers de conversions extraordinaires.
En 1741, il se sépare de John Wesley à propos de la doctrine de la prédestination, mais les deux hommes continueront à entretenir des relations fraternelles. Par ailleurs, les Eglises fondées par Whitefield et Wesley poursuivront 1e même travail sous le même nom: «Eglise méthodiste» !
Whitefield meurt en 1770 d’une crise d’asthme, près de Boston laissant derrière lui une oeuvre immense. Son service funèbre fut suivi par une foule en larmes. La veille encore, il avait prêché fort tard et des âmes avaient été sauvées.
L’esprit méthodiste calviniste subsiste encore de nos jours dans le Pays de Galles. ll y a encore des «églises méthodistes calvinistes».
La théologie de Whitefield
George Whitefield, premier prédicateur méthodiste, était un calviniste! C’est sans doute Jonathan Edwards(2) qui l’influença à cette façon de penser. Sa vie comme sa prédication furent empreintes du thème central de l’élection: A ce propos, Whitefield écrivit ces lignes qui résument toute sa doctrine:
«Je bénis Dieu qui, par son Esprit, m’a convaincu de notre élection éternelle par le Père et par le moyen du Fils, de notre libre justification par le moyen de la foi en son sang, de notre sanctification comme en étant la conséquence, et enfin de notre persévérance et notre glorification finales, qui sont le résultat de tout cela. Je suis persuadé que Dieu a soudé tous ces points; ni les hommes, ni les anges ne pourront les disjoindre»(3).
Ainsi donc, la théologie de Whitefield, comme le seront plus tard celles de Félix Neff, César Malan ou Adolphe Monod, est celle de la souveraineté de Dieu. La conversion, la justification, la sanctification et la glorification découlent de la grâce imméritée de Dieu, source de l’élection. On peut donc affirmer sans crainte que Whitefield a été le prédicateur de la Grâce.
La passion des âmes de Whitefield
Whitefield était un homme hors du commun. Sa foi et son rayonnement étaient extraordinaires et manifestaient au sens propre du terme l’enthousiasme. La vue des foules immenses faisait vibrer en lui les cordes de l’émotion et lui inspiraient les accents les plus poignants. Il avait véritablement l’amour pour les âmes perdues, un sentiment que nous aurions tendance à ignorer de nos jours..
Whitefield n’était pas un théologien, ni un organisateur. Il n’avait ni une grande intelligence ni une grande culture. C’était avant tout le prédicateur du Réveil. Mais ses prédications étaient fouillées et surtout profondes. Il savait trouver le mot juste pour convaincre et amener les âmes à la repentance. Dieu avait choisi un homme faible pour en faire un des plus grands prédicateurs de l’histoire de 1’Eglise.
Ce qui manque à notre Eglise aujourd’hui, c’est un Whitefield! Un homme rempli de la connaissance de Dieu, saisi par la passion des âmes qui se perdent et revêtu d’un esprit de sagesse et de force. Prions ardemment pour que Dieu nous envoie un homme de cette trempe! Alors le Réveil sera peut être une réalité…
Notes
(1) Le Réveil méthodiste de John et Charles Wesley fera l’objet d’un article dans Promesses.
(2) Le Réveil de la Nouvelle Angleterre de Jonathan Edwards sera traité dans un prochain numéro de Promesses.
(3) G. Whitefield, Letters, vol. I, 1771, réimpr. The Banner of Truth Trust, 1976, 9. 129.
- Edité par Ranc Paul
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