PROMESSES

I. LE LIVRE

La Bible est la Parole vivante de Dieu. Elle est Sa lettre d’amour envoyée aux siens: 66 livres écrits par environ 35 hommes, sur une période de plus de 1500 ans; mais les thèmes et la perspective sont les mêmes.

Retenons aussi les paroles de l’apôtre Paul dans 2 Tim 3.16-17: "Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre". Ces deux textes nous assurent que:

· la Parole de Dieu a son origine en Dieu
· la Parole de Dieu a été donnée aux hommes par l’inspiration du Saint-Esprit,
· la Parole de Dieu est utile pour nourrir et développer l’homme afin qu’il porte du fruit.

Ajoutons les paroles du Seigneur Jésus dans Jean 5.39: "Vous sondez les Ecritures […] ce sont elles qui rendent témoignage de moi", ce qui nous assure que le sujet de la Parole de Dieu est Dieu lui-même. En venant donc à la Bible pour la lire, nous sommes entièrement assurés qu’elle est absolument digne de notre confiance et qu’elle demande notre obéissance.

Peut-être direz-vous que vous avez plutôt des difficultés au niveau de la compréhension. En feuilletant les livres de la Bible, vous avez constaté qu’elle contient : histoire, biographies, poésie, philosophie, législation, éthique, doctrines, science, sociologie, médecine, science politique, prophéties, et même humour. Comment interpréter et comprendre ce que dit Dieu ? Comment lire la Bible d’une manière profitable ?

II. LA LECTURE PROFITABLE

1. Quatre suggestions profitables

a) Venez dans la présence de Dieu avec un respect digne de Lui. Que votre cœur soit calme, débarrassé de ce qui vous empêcherait de vous recueillir, sauf de l’idée que vous entrez dans la présence de l’Eternel trois fois Saint.

b) Trouvez un endroit silencieux et calme où vous ne serez ni distrait, ni troublé, si possible. Si vous avez des enfants, essayez de lire lorsqu’ils sont en dehors de la maison ou endormis.

c) Choisissez une pièce, un endroit précis. Le fait de se retrouver toujours à la même place, dans le même coin, sera une préparation psychologique pour avoir un culte personnel ou une étude valable.

d) Décidez d’un plan précis. Lisez d’une manière suivie, non pas comme on joue à la marelle (c’est-à-dire en sautant ici et là). Commencez au début d’un livre ou d’un chapitre et lisez-le jusqu’au bout ! Demandez à Dieu quel livre vous devez lire et disciplinez-vous à lire d’une manière suivie. Voici quelques suggestions pour débuter : Marc, Jean, Psaumes, Philippiens, Thessaloniciens, Romains, Genèse. A quel rythme faut-il lire ? Voici quatre suggestions concrètes :

Lisez jusqu’à ce que vous soyez frappés par un verset, une idée, un point. Arrêtez-vous et méditez-le. Avec ce plan, vous n’avez rien de précis, mais vous attendez le moment d’inspiration pour vous arrêter : vous pouvez lire un verset ou plusieurs chapitres.
Si vous lisez chaque jour trois chapitres dans l’Ancien Testament et un dans le Nouveau Testament, vous couvrirez la Bible en un an.
Décidez combien de minutes par jour vous pouvez consacrer à lire et/ou à étudier la Parole de Dieu et prenez-en la moitié. Le reste du temps sera réservé à la prière, la méditation, la louange, aux remerciements, etc.

2. Trois attitudes profitables

a) Un cœur souple, humble et dépendant de Dieu : "Ouvre mes yeux pour que je contemple les merveilles de ta loi" (Ps 119.18). Seule l’intervention directe du Saint-Esprit, en tant qu’auteur suprême de la Bible, garantit que le lecteur humble recevra la lumière nécessaire pour comprendre la Bible telle que Dieu veut qu’elle soit comprise.

b) Une attitude de soumission et d’obéissance puisque Dieu veut que sa Parole soit mise en pratique: "Prenez à cœur toutes les paroles que je vous conjure aujourd’hui de recommander à vos enfants, afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n’est pas une chose sans importance pour vous ; c’est votre vie […]" (Deut 32.46-47). "Mettez en pratique la parole et ne vous bornez pas à l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements" (Jac 1.22). Voir aussi Ps 78.7 et Rom 6.17. Le but de la lecture de la Bible n’est pas d’obtenir la « grosse tête », mais d’avoir une vie débordante de la vérité mise en pratique par le Saint-Esprit !

c) Une attitude de méditation: "Que ce livre de la loi1 ne s’éloigne pas de ta bouche ; médite-le jour et nuit pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit […]" (Jos 1.8). "Heureux l’homme […] qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel et qui la médite jour et nuit" (Ps 1.1-2).

3. Quatre activités importantes complémentaires

La confession, l’adoration, les actions de grâces et les supplications sont liés à une lecture profitable de la Bible, car elles disposent le coeur à la recevoir et à s’y soumettre.

a) Confession

En entrant en présence de Dieu, vous devez être propres, c’est-à-dire purifiés sur le plan spirituel. Le mot « confesser » signifie : « dire la même chose »… Nommez exactement les péchés que vous avez sur la conscience et qui vous bloquent vis-à-vis de Dieu2. Si vous avez menti, volé, convoité, etc., confessez ce péché précis en disant : « Père, j’ai menti, volé, convoité », etc. Dire « Pardonne tous mes péchés », est imprécis et peu biblique, selon 1 Jean 1.9.

Rappelez-vous constamment Ps 66.18 : « Si j’avais conçu3 l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas exaucé ». Reconnaissez vos péchés d’une manière précise, honnête, franche et humble. Après avoir été lavés, pardonnés de vos péchés, vous pouvez entrer pleinement dans l’exercice de la lecture, de l’étude et de l’adoration.

b) Adoration

L’activité du cœur, celle de l’intelligence et celle des sentiments seront unies dans le but d’exprimer joie, respect et amour envers la personne de Dieu, Sa personnalité, Sa majesté, Sa souveraineté, Son amour, Sa puissance, Sa bonté, Sa gloire…

Votre attention est fixée sur Lui ; ces moments Lui sont totalement consacrés ; vous ne demandez rien. Vous êtes là devant Lui pour être impressionné, ébloui par tout ce qu’Il est. Méditez les Psaumes suivants pour apprendre ce qu’est la vraie adoration: Ps 48; 63; 92; 93; 96, 98, 99, 100, 103. Ayant passé quelques instants dans la pureté, la lumière, et la chaleur du Très Haut, vous êtes prêt à passer au point suivant.

c) Actions de grâces

Maintenant, vous voulez mettre en pratique ces deux versets: "Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père au nom de notre Seigneur Jésus-Christ…"Rendez grâces en toutes choses, c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ" (Eph 5.20; 1 Thes 5.18).

Vous remercierez l’Eternel pour les victoires, les joies et aussi les peines qui touchent votre famille, votre assemblée, votre ministère, vos voisins, etc.

d) Supplications

C’est le moment crucial où vous allez prier pour les autres : les malades, les incroyants, les missionnaires, vos amis, pour les décisions qu’ils ont à prendre, pour les problèmes qu’ils rencontrent, etc. Vous allez par la suite mettre humblement devant Dieu les requêtes qui vous concernent directement et personnellement.

Vous arrive-t-il de ne pas pouvoir vous concentrer dans la prière ? Vos pensées s’égarent, même pendant un moment d’adoration ! Priez à haute voix : le fait d’écouter votre propre voix vous aidera à vous concentrer davantage.
Il n’est pas nécessaire d’être légaliste quant à la mise en pratique de ces suggestions ! Ce ne sont que quelques jalons pour vous guider.

4. Une dernière exhortation

Rappelez-vous bien que vous venez dans la présence de Dieu pour voir, entendre, adorer l’Eternel. Le temps du culte personnel n’est pas le moment d’acquérir toutes les notions bibliques possibles. Vous voulez Le connaître mieux. Vous êtes devant Lui pour entendre Son message. Passez alors au point suivant, l’étude même du texte.

III. L’APPLICATION PRATIQUE

1. Trois méthodes de base

a) La lecture simple

– Parcourez le passage sans rester sur les détails, en essayant de retenir qui sont les personnages principaux et le mouvement (quel est le sujet traité, et comment ?)
– Relisez le passage lentement en regardant les détails,
– Demandez à Dieu de vous révéler une idée, une vérité qui sera une bénédiction personnelle pour vous,
– Appliquez cette découverte à votre vie.

b) La question

Cette méthode fait de vous un détective spirituel parce que vous allez poser des questions pour découvrir les trésors cachés ! Les questions suivantes sont les clés utilisées par le Saint-Esprit pour ouvrir les portes derrière lesquelles sont amassées des vérités et des bénédictions innombrables :

– Y a-t-il un exemple que je dois suivre ? Ex : Act 4.19-20
– Y a-t-il un ordre auquel je dois obéir ? Ex : Eph 4.32.
– Y a-t-il une erreur que je dois éviter ? Ex : 2 Tim 2.16-18.
– Y a-t-il un péché que je dois abandonner ? Ex : 2 Tim 3.2 ; 2 Thes 3.11.
– Y a-t-il une promesse que je dois réclamer ? Ex : Jac 1.5-6.
– Y a-t-il une prière que je dois faire ? Ex : Phil 1:9-11 ; Ps. 102.
– Y a-t-il une pensée à retenir concernant l’Eternel ? Le Seigneur Jésus-Christ ? Le Saint-Esprit ? Moi-même ?

Lisez le passage en vous posant ces questions précises. C’est l’œuvre du Saint-Esprit de vous éclairer. Demandez au Père que l’Esprit vous ouvre les yeux pour faire pénétrer en vous la vérité jusqu’alors cachée.

c) Les faits et les problèmes

Cette méthode consiste en une lecture soignée du passage, en essayant de noter les faits importants et de relever les problèmes. Prenez Jean 16.1-4 pour faire un essai.

FAITSPROBLEMESREPONSES
La persécutionQuelles sont ces choses ? 
Les persécuteurs ne connaissent ni le Père ni JésusQui sont-ils? 
Jésus veut que ses disciples se souviennent de Ses parolesQuand l’heure sera-t-elle venue? 

Après avoir réalisé (par écrit dans votre cahier) les deux premières étapes, vous devrez peut-être faire des recherches dans le chapitre même, dans le livre ou même ailleurs pour trouver les réponses aux « problèmes ». Ecrivez ces réponses, puis choisissez au moins un point de « faits » ou « réponses » qui sera le sujet de votre prière d’adoration, d’actions de grâces, ou de supplication.

Il y a bien entendu beaucoup d’autres méthodes pour mieux connaître Dieu et Sa Parole, mais celles qui ont été suggérées ici vous permettent déjà d’aller très loin dans l’approfondissement de la Bible. La simplicité est un élément nécessaire pour la réussite.

2. Quelques recommandations utiles

Ayez un cahier dans lequel vous pouvez écrire ce qui vous impressionne, ce dont vous désirez vous rappeler par la suite.

– Choisissez une pensée et méditez-la pendant la journée.
– Remerciez le Seigneur pour ce qu’Il vous a révélé aujourd’hui
– Marquez votre Bible d’une manière cohérente:

1. Soulignez les vérités qui vous frappent ou dont vous voulez vous souvenir ultérieurement, ou

2. Encadrez les versets/passages que vous voulez utiliser dans votre ministère ou dans votre vie personnelle avec les couleurs suivantes, par exemple :

– Le péché en noir
– Le salut en rouge
– Les promesses en jaune
– La vie chrétienne (comment la vivre) en vert
– La prophétie en orange

– Partagez avec quelqu’un humblement, mais avec enthousiasme, ce que le Seigneur vous a donné. Pourquoi ne pas faire un peu de publicité pour le Seigneur! Vous pourriez également aider une autre personne en lui donnant envie de lire la Parole pour elle-même…

IV. CONCLUSION

Vous constatez que les conseils ci-dessus sont extrêmement simples, mais croyez qu’ils sont efficaces et précieux. Pourquoi ? Ceux qui les mettent en pratique vont croître spirituellement. Peut-être lisez-vous votre Bible tant bien que mal, plus ou moins régulièrement. Ayant des difficultés à faire sortir une « nourriture » appétissante, vous n’êtes peut-être ni fidèle à la lecture quotidienne, ni à la recherche de la vérité, et votre vie en est affaiblie.

Vous avez remarqué, probablement, que les suggestions concernant le culte personnel et l’étude proprement dite de la Bible étaient souvent mêlées. L’un ne doit pas être séparé de l’autre : le culte est basé sur l’étude de la Parole, et l’étude doit vous amener à l’adoration et à la prière.

Ces quelques pages ont pour but d’aplanir le chemin de l’étude de la Parole et du culte personnel. Soyez régulier et discipliné dans la lecture ! Le Seigneur Jésus a engagé le Saint-Esprit pour vous faire comprendre ce dont vous avez besoin. Ne perdez pas de temps. Commencez seulement après avoir prié Dieu le Père ou le Fils de vous montrer où vous devez commencer.

Que ces lignes puissent être utiles pour révéler aux chrétiens somnolents l’importance de la lecture systématique de la Parole, et pour encourager les nouveaux chrétiens à plonger quotidiennement dans cette eau vive merveilleuse, afin qu’ils grandissent rapidement, solidement et bibliquement !

Notes :

1 pour nous, la Bible.
2 1 Jean 1.9: "Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité".
3 l’idée est de garder, cacher.
4 Jean 1.12-15 : "Mais à tous ceux qui l’ont reçue [la parole], à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié : c’est celui dont j’ai dit : "Celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi"; Jean 14.26 : "Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit".

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HISTOIRE DE L’EGLISE

Période 3: de 312 à 590 après J.-C.

I. Introduction

Le titre de cet article pourrait faire croire que l’Empire romain s’est converti bibliquement à Christ. Il n’en est rien! Après le IIIe siècle, l’empire se «christianise» de plus en plus, au moins en apparence, et le christianisme biblique se dilue et se corrompt toujours davantage par la mondanité et par l’influence impériale. Les trois siècles étudiés ici sont complexes par l’interaction de forces de natures différentes: politiques, religieuses, sociales, morales, doctrinales.

L’étude est divisée en deux parties: un regard général sur l’Empire (son déclin, sa «christianisation», sa disparition), puis l’étude (future) des luttes intestines vigoureuses, parfois violentes, parmi les chrétiens pour trouver une orthodoxie œcuménique (= universelle) en accord avec celle du Nouveau Testament. Notre présente étude va consister seulement en un survol général, même si cette période est la seconde en importance dans sa totalité après celle des Apôtres. Son étude est nécessaire pour comprendre la période suivante: «l’Âge des Ténèbres», du 7e au 16e siècle, à laquelle elle sert en quelque sorte de tremplin, et pour comprendre aussi ce qui amènera à la Réforme protestante du 16e siècle. Le futur est toujours caché dans le présent, le présent enfante le futur.

C’est l’évidence même que le mot «Église» a perdu son acception du 1er siècle et ne ressemble pratiquement plus au modèle apostolique! À partir de 312, l’Église devient essentiellement une organisation qui accepte pratiquement tout ce que le monde a à lui offrir, en abritant minoritairement, quand même, le vrai christianisme! La date butoir de 590 indique l’année où le système épiscopal occidental devient la force papale du Moyen Âge.

II. Survol politique et religieux

Il est nécessaire de traiter ces deux domaines ensemble, car ils sont inextricablement liés l’un à l’autre..

En 312 le général Constantin unifie la partie occidentale de l’Empire romain sous son nom après sa victoire sur son rival; il dit que Jésus-Christ a répondu à sa prière! S’était-il réellement converti? Qui sait! En tout cas, il favorise le christianisme de maintes manières, même si sa vie contredit souvent sa profession de foi.

L’Église, jusqu’ici méprisée, persécutée, se trouve instantanément avantagée, et Constantinople devient la capitale de la chrétienté en 330! Une anecdote: en 324 l’Empereur offre de l’argent aux païens pour se convertir; ainsi en une année 12’000 d’entre eux sont baptisés à Rome! En 325 il exhorte tous les sujets de l’Empire à embrasser le christianisme.

Cette aide a eu certaines conséquences heureuses: la persécution s’achève; la législation est influencée pour le bien de l’être humain en général.

Mais aussi des conséquences mauvaises: le christianisme est sécularisé au point qu’il est souvent difficile de distinguer entre le «chrétien» et le païen; la conversion est à la mode; l’adoration des dieux est adaptée pour devenir l’adoration des martyrs (= «saints»); l’adoration accordée à Isis, la déesse égyptienne appelée «la Grande Vierge» et «la Mère de Dieu», est transférée à Marie, la mère du Seigneur (!); le christianisme en se paganisant devient la chrétienté (!); la hiérarchisation ecclésiastique se développe sans frein; «l’Église» devient parfois à son tour la persécutrice des païens (!); certains chrétiens, exaspérés par la mondanité rampante, se tournent vers un ascétisme excessif et le monachisme; et les empereurs successifs s’octroient le droit d’intervenir dans toute dispute entre des chrétiens. Longue est la liste des manifestations de l’éloignement des chrétiens des enseignements du N.T! En 391, l’Empereur Théodose ferme tous les temples païens dans les villes, mais à la campagne le paganisme se maintiendra pendant plusieurs siècles, jusqu’à ce qu’il soit «christianisé»!

En 395, l’Empire est définitivement divisé entre l’empire d’Orient et celui d’Occident pour des raisons politico-militaires. Cette décision a pour résultat le développement de deux entités dans la chrétienté, l’une romaine de langue latine, l’autre grecque de langue grecque. Leurs relations deviennent très conflictuelles, car chacune veut la première place et les honneurs pour pouvoir imposer ses manières et ses interprétations à tous les chrétiens.

Lorsque les Barbares parviennent finalement à anéantir le gouvernement de la partie «latine» restante de l’Empire en 475, ils prennent le contrôle des peuples depuis la Yougoslavie jusqu’en Espagne et en Afrique du Nord. À ce moment, le peuple de Rome se tourne vers les papes successifs pour qu’ils leur donnent un gouvernement bien structuré et très efficace, car «l’Église de Rome» est bien organisée et a des «moyens».

Le pape Grégoire I régnant de 590 à 604 a pu, par ses capacités extraordinaires et par ses œuvres, garantir la future domination religieuse de l’Europe par Rome.

Constantin établit le dimanche comme jour de repos; il désigne également le 25 décembre comme un jour consacré à Jésus en transposant une fête païenne en une fête «chrétienne»! D’autres «changements » de cette nature se font au fur et à mesure que la chrétienté avance à travers les siècles.

Voici un exemple d’une journée de culte (rien n’est statué au début de notre période pour fixer un seul style de réunion pour toutes les églises dans l’Empire): il commence le dimanche matin vers 8 heures avec l’Eucharistie (la Sainte Cène) suivie par des lectures bibliques et des exposés des textes, puis suivent des hymnes ou psaumes chantés, des prières. Vers midi un repas en commun est suivi d’une sieste (en été); puis des gens, après une offrande d’argent ou de nourriture, s’engagent à accomplir des œuvres de bienfaisance envers des pauvres, des prisonniers, des veuves, des orphelins ou des personnes âgées et à rendre visite aux malades. Parfois, à la fin de la journée il y a une agape. Chaque église locale ou région décide de l’ordre et du contenu de son culte selon des facteurs différents. Progressivement la simplicité et l’indépendance cèdent leur place sous la pression charnelle au cérémoniel, au sacramentalisme et au cléricalisme.

Le baptême est normalement pratiqué par immersion des adultes convertis, mais déjà vers la fin du IIe siècle le baptême des enfants non-convertis est introduit petit à petit! Tertullien vitupère, avec raison, contre cette pratique, car comment un bébé ou un jeune enfant peut-il se convertir? Le candidat adulte au baptême doit prouver que ses motivations sont pures après avoir suivi un cours d’enseignement qui pouvait durer jusqu’à trois ans. Cet enseignement porte sur la bonne doctrine, la pratique de la vie chrétienne et la mise en garde contre le paganisme ambiant. Et aujourd’hui, où en est-on avec les candidats pour le baptême des bibliquement convertis dans nos églises? Malheureusement, petit à petit d’autres éléments s’immiscent dans la cérémonie: l’exorcisme, l’onction, l’imposition des mains, le signe de la croix, puis l’idée que le baptême lave l’individu de tous ses péchés!

Dans le N.T. la discipline des chrétiens a parfois été sévère (1 Cor 5; 2 Thes 3: 6 à 15), mais elle avait pour but d’amener le coupable à la repentance et à la restauration. Après quelques siècles, elle est devenue arbitraire, légaliste, incohérente: on distingue trois classes de «disciplinés »: (1) les «pleureurs» debout devant l’église souvent par mauvais temps, confessant leurs péchés et demandant les prières des chrétiens; (2) les «auditeurs» sous le porche avec des non-croyants pour entendre la lecture des Écritures; (3) les «agenouilleurs» qui sont à l’intérieur de l’église avec des catéchumènes.

Le célibat est de plus en plus considéré comme l’état idéal pour pouvoir cultiver une vie de prière et d’abstinence, pour démontrer sa spiritualité, et pour se rendre acceptable à la prêtrise (1 Tim 4.1-3). Il y a des abus sexuels (!): des «célibataires » vivent en concubinage avec des femmes, des hommes mariés veulent abandonner leurs épouses pour vivre une vie ascétique. L’ascétisme monacal est le résultat de l’accent mis sur le célibat pour devenir «saint».

Au IVe siècle les fonctions ecclésiastiques – évêques, anciens, diacres, sous-diacres, exorcistes, acolytes, lecteurs – déjà hiérarchisées depuis un certain temps, deviennent formelles et fixes.

Les églises, en accueillant de plus en plus de «membres», s’enrichissent. Un sénateur romain païen s’exclame: «Consacrez- moi évêque de Rome et demain je deviendrai chrétien!» À la campagne, les églises restent malgré tout assez modestes. L’évêque prend une importance grandissante au IVe siècle dans les métropoles avec l’augmentation du nombre de «chrétiens »; même Irénée († 117), Tertullien († 220), et Cyprien († 258) appuient l’idée que l’évêque de Rome est supérieur à tous les autres évêques (cf. Mt 16.18), une idée étrangère au N.T (cf. 1 Pi 5.1,3; Eph 2.22). Au cours des siècles l’église de Rome a parfois des hommes aux qualités humaines extraordinaires en son sein, hommes qui sauront imposer l’idée que l’Evêque de Rome doit être le chef suprême des chrétiens en Occident.

L’histoire complète de l’expansion du christianisme au cours des premiers siècles (et surtout après le 1er) est impossible à raconter par manque de place ici. Le christianisme s’est séparé du judaïsme au 1er siècle. Il s’est ensuite répandu dans tout l’Empire, de la Grande Bretagne jusqu’en Iran en passant par la partie sud de l’ex-URSS, de l’Afrique du Nord au Soudan, en Arabie Saoudite et peutêtre jusqu’aux Indes! On raconte qu’au IIIe siècle, un missionnaire, parti pour servir le Seigneur au N.-O. de la Turquie, a trouvé 17 chrétiens en arrivant sur place; mais après 30 années de dur service, il ne restait que 17 non-convertis!!

III. CONCLUSION

Après la «conversion» de Constantin, le christianisme quitte les catacombes pour entrer par étapes dans les palais. Entre le début et la fin du IVe siècle, le christianisme devient la religion de l’État romain. On peut dire que l’Église se marie avec le pouvoir politique, et qu’elle assume aussi la responsabilité morale pour toute la société. Pour mieux «servir » (?) l’État, elle adapte ses doctrines et imite la structure hiérarchique de l’Empire. Heureusement, tout n’est pas mauvais. Toutefois, le christianisme du N.T. a subi une transformation totale par rapport au Ier siècle. Cette transformation prépare l’Occident pour «l’Age des Ténèbres » (=le Moyen Âge).

Pour terminer le survol des siècles IV à VI, un regard particulier sur les controverses doctrinales des IVe et Ve siècles devrait occuper notre attention dans la prochaine parution de «PROMESSES».

Écrit par


HISTOIRE DE L’EGLISE

Période 2: de 100 à 312 après J-C

I. Résumé

Les Actes des Apôtres fournissent l’essentiel des informations pour l’étude du fonctionnement, des méthodes, de la doctrine et de l’extension de l’Eglise au 1er siècle. Si tous les aspects de cette communauté universelle composée de convertis n’ont pas été traités, il est évident que tous les détails de notre présente étude ne le seront pas non plus en si peu de place, car la tâche est immense. N’oublions pas que cette série vise à améliorer la connaissance de notre «famille» spirituelle et historique. Ignorer notre héritage spirituel et ecclésiastique ou ne pas le comprendre nous rend vulnérables face à l’avenir et aux tromperies les plus habiles.

L’histoire de l’Église de l’an 100 à l’an 312 (année de la «conversion» de Constantin) pourrait s’intituler «la période du Christianisme catholique». Le mot «catholique» a été employé pour la première fois par Ignace (mort en 107) dans le sens d’«universel»: là où est Christ, là est l’Eglise. Ô malheur! Car ce n’est que plus tard que les mots «Église» et «catholique» ont été accaparés par Rome pour désigner la seule église reconnue par Dieu et par les successeurs de Pierre!

II. La continuité et la croissance

Les caractéristiques fondamentales du Corps (des églises locales indépendantes, soumises au Seigneur et à sa Parole, fonctionnant ensemble par le lien de l’Esprit, le sacerdoce universel des croyants, l’œuvre missionnaire, la discipline, le baptêmeimmersion, l’enseignement des convertis, la cène, etc.), si évidentes au 1er siècle, le resteront-elles au 2ème siècle? Malheureusement, l’esprit de domination et de confédération s’impose petit à petit après la disparition des apôtres (au sens strict du N.T.). Les chrétiens s’en remettent à des évêquesanciens et des diacres pour la direction de leur église locale. Puis à ces deux groupes s’ajoute l’évêque local. Celui-ci, devenant d’abord le seul chef hiérarchique de l’église locale, le sera ensuite de toute une région. Avant de considérer la dégénérescence de la qualité de vie, de l’orthodoxie doctrinale et de la pratique des principes du N.T. dans l’église locale, un regard précis sur les aspects positifs de la croissance numérique et géographique du Corps universel rafraîchira notre esprit.

Le développement rapide du christianisme au 2ème siècle, même sans les apôtres, trouve sa cause:

1. dans la réalité de la résurrection de Jésus- Christ vécue au quotidien par les vrais convertis. En effet, leur vie rayonne Christ par:
a) leur éthique: finis le vol, la tricherie, le mensonge, l’immoralité
b) leur style de vie: refus de participer à la vie impériale débauchée, de s’engager en règle générale dans la guerre, de vivre dans le luxe sous toutes ses formes, car ils sont citoyens du Ciel et non de la terre,

2. dans l’amour pur et bon pour les autres, même pour leurs ennemis,

3. dans une évangélisation sincère, gratuite et dynamique inspirée par le Saint-Esprit, dépourvue de spectacles charnels, par le témoignage au un à un – en privé, sur le lieu de travail, et par la prédication dans la rue – témoignage rendu avec la conviction que la Vérité réside en Christ (Act 4.20),

4. dans l’assurance de la véracité doctrinale christique et apostolique qui, seule, régénère (1 Pi 1.18,22-23), édifie (Act 20.32), console (1 Thes 4.18), sanctifie (Jean 17.17), protège de l’erreur (Jude 17-18), etc.,

5. dans l’exercice de l’égalité de tous devant le Seigneur (Gal 3.28), vécue sans distinctions raciales, culturelles ou sociales pour que la communion fraternelle existe réellement,

6. dans la pratique de l’autonomie de la communauté locale liée directement à Christ au Ciel, fondée sur la Parole de Dieu et guidée par l’Esprit.

En résumé, le christianisme du 2ème siècle, dans ses aspects positifs, porte l’empreinte de la simplicité. Il se caractérise par la vie communautaire, l’amour, l’attachement à la Vérité, l’évangélisation et l’entraide.

Où nous situons-nous, dans notre vie personnelle et dans notre église, par rapport à ce type de christianisme?

III. Des faiblesses apparaissent

Avec l’expansion rapide du christianisme biblique, Satan a réagi pour essayer de ralentir la progression et de corrompre la vie intérieure des églises:

1. par dix persécutions virulentes orchestrées périodiquement par les Empereurs depuis Néron (en 64) jusqu’à Dioclétien (303-305) ; au Proche Orient, la persécution continuera jusqu’en 313: des multitudes y laissent la vie; des églises sont ravagées; les traîtres sont nombreux; des églises sont divisées sur l’attitude à adopter à leur égard. Mais ces persécutions ont aussi des effets bénéfiques: les églises sont purifiées des faux frères; seuls les sincères osent se convertir; l’Évangile est répandu partout par des exilés; de vrais chefs spirituels se lèvent, capables de combattre les hérésies; Christ accompagne ses fidèles jusqu’à la mort.

La lecture des récits de ces fidèles martyrisés m’humilie. Elle me jette un défi, me galvanise, m’enseigne et me pousse à la prière afin de rester attaché à Christ alors qu’une persécution future est envisageable (et probable?) avant l’enlèvement de l’Eglise (1 Thes 4.13-18), donc avant les sept années de la Tribulation (Apoc 6 – 19).

2. par le déclin d’une direction collégiale guidée par l’Esprit:
Ignace (mort en 117) écrit que l’église locale a été dominée par l’évêque assisté des anciens et de quelques diacres. Ce mauvais exemple devient universel avant même le 4ème siècle par l’application de Mt 16.18-19 à Rome, sous l’impulsion de Cyprien (mort en 258)!

3. par l’infiltration du gnosticisme (11 types différents!) qui a été un éclectisme philosophique cherchant à réconcilier toutes les religions par l’ésotérisme, l’emploi d’une tradition secrète humaine acquise par l’initiation.

4. par l’attirance mondaine de la culture, de la philosophie et des mœurs païennes, et par le matérialisme (1 Jean 2.14-15).

5. par des sectes comme:
a) les Ebionites.
Ils affirment: Jésus n’a été qu’un homme parvenu à la justice; il faut rejeter les épîtres de Paul; il faut obéir à la Loi mosaïque; Jésus est un docteur et non un sauveur, etc,
b) les Marcionites.
Ils rejettent l’A.T. et mettent en opposition la justice de Dieu et l’amour de Jésus. Pour eux le N.T. ne devrait se constituer que des épîtres de Paul et de l’Évangile de Luc. Ils affirment que Jésus n’est pas né, mais qu’il est apparu à Capharnaüm en l’an 29!
c) les Manichéens.
Ils professent le dualisme gnostique, un panthéisme réel, une hiérarchie «d’élus parfaits» seuls habilités à être baptisés, à participer à l’Eucharistie et à servir d’intermédiaires entre Dieu et «des auditeurs». Il rejettent l’A.T. Il en découle: un esprit d’ascétismemonasticisme (4ème siècle), un esprit de «cérémonialisme» pompeux, le sacerdotalisme (le chef spirituel «négocie » avec Dieu pour qu’Il bénisse les fidèles), la théorie des indulgences.
d) le Montanisme, un mouvement apocalyptique dont les mauvaises caractéristiques masquent les bonnes. Les bonnes sont le désir d’avoir un rapport sincère avec Dieu, l’appel au retour à la simplicité du N.T., la condamnation de la mondanité. Les mauvaises sont des fausses prophéties. La prophétie à cette époque est plus importante pour les Montanistes que la Parole de Dieu. Le mariage est condamné. Ils font la distinction entre péchés mortels et péchés véniels!

6. par des hérésies dont celle des anti-trinitaires, qui se répartissent entre
a) ceux qui nient la divinité innée de Christ, la personnalité du Saint-Esprit, l’essence divine de la Trinité (en postulant que Dieu prend un masque pour jouer tour à tour le rôle du Père, puis du Fils et de l’Esprit); et qui croient que Christ est devenu divin par ses propres efforts
b) ceux qui identifient tellement le Fils avec le Père que le Fils occupe la 1ère place, et qui enseignent que le Fils a été le Père incarné et que le Père est mort à la Croix!

7. par des chrétiens bien intentionnés ayant une bonne base doctrinale, mais qui érigent des règles basées sur des points de vue personnels. Par exemple:
* tout converti s’identifiant avec leur église devrait repasser par le baptême
* la foi en la régénération baptismale
* l’assurance d’être les seuls «purs» (ceux qui sont en dehors de leur église sont des «pollués»)
* l’impossibilité de se repentir d’un péché «grave» après avoir reçu le baptême
* le refus de restaurer ceux qui ont renié Christ pendant les persécutions
* l’obligation de baptiser les enfants pour les sauver
* l’affirmation que leur église était la seule vraie église pure.

Ces frères avaient un authentique esprit de réforme, mais les méthodes employées n’étaient pas celles du N.T. Ils sont restés influents en Afrique du Nord jusqu’à leur annihilation par l’islam aux 7ème et 8ème siècles.

8. par l’invention de l’ascétisme monastique dès la fin du 3ème siècle, puis par le monachisme communautaire à partir de 320. Ceci pour accéder à une vie spirituelle supérieure à la vie «ordinaire» en ville.

Que le Corps de Christ universel ait survécu à toutes ces vicissitudes – extérieures et intérieures, causées par l’éloignement des principes du N.T. – est un témoignage de la grâce et de la souveraineté de Dieu! Il en est de même aujourd’hui!

IV. Le Canon et la littérature chrétienne

Il est important de mettre en évidence au moins deux événements capitaux qui ont influencé les trois premiers siècles, et même tous les siècles depuis:

1. La Bible

La partie néo-testamentaire n’a pas toujours existé dans sa forme actuelle!

Sa rédaction par les Apôtres, Luc, Jude, Jacques et par l’auteur de l’épître aux Hébreux a été assez rapide (1er siècle). Mais sa compilation et son acceptation par les convertis a duré jusqu’au 4ème siècle!

L’Ancien Testament avait été accepté par les Juifs au plus tard en 200 av. J-C, après que chaque livre a passé des tests quant son authenticité, la reconnaissance de son origine divine, sa doctrine (sans contradictions ni erreurs), son caractère (capable d’édifier, de consoler, de corriger, de révéler la présence et la puissance de Dieu lorsqu’on le lisait), et finalement ait été accepté par le peuple de Dieu.

Ces mêmes critères ont, en général, été appliqués pour déterminer quels étaient les livres à retenir et à considérer comme la parole de Dieu de la Nouvelle Alliance, le Nouveau Testament.

Il y avait des raisons pratiques à cette compilation:
a) le désir tenace de préserver ce qui est apostolique (2 Pi 3.15-16; Col 4.16), de répondre aux demandes doctrinales et éthiques (1 Thes 5.27; 1 Tim 4.13; 2 Tim 3.16-17), de définir la norme, l’autorité en matière de foi et de pratique,
b) la menace hérétique par laquelle tel ou tel mouvement rejetait un livre ou un autre qui ne lui convenait pas,
c) la poussée missionnaire voyait beaucoup de conversions et de création d’églises locales; il fallait que ces convertis soient nourris de la parole de Dieu, donc il était nécessaire de savoir quels livres traduire pour eux,
d) la persécution par la Rome impériale avait, entre 303 et 313, comme but essentiel de détruire «les livres des chrétiens »; les chrétiens étaient prêts à mourir seulement pour les «bons livres»; lesquels?

Ce tri des livres en circulation a pris du temps. Plus de 50 livres ont été éliminés petit à petit, soit parce qu’ils n’étaient pas apostoliques, soit qu’ils contenaient des hérésies ou des légendes ridicules qui contredisaient la vérité acceptée par tous, etc.

À travers ces siècles, le Saint-Esprit a surveillé bien discrètement, mais souverainement, cette compilation des livres divinement inspirés. En 367, le théologien Athanase rédige, à Alexandrie en Égypte, une lettre pascale aux chrétiens. Il y affirme que seuls 27 livres sont inspirés et acceptés par tous les Chrétiens et composent ce que nous appelons «Le Nouveau Testament ». Après cette date des synodes à Hippone (393) et à Carthage (397) en Afrique du Nord confirment l’information d’Athanase. Nos actuels 27 livres du N.T. sont les seuls reconnus comme «canoniques», c.- à-d. qu’eux seuls font autorité et sont inspirés du Saint-Esprit.

2. La littérature chrétienne.

L’importance de cette littérature est inestimable:
a) Son contenu confirme par contraste la valeur, la supériorité et l’inspiration du N.T!
b) Cette littérature est la seule source d’informations sur l’évolution du christianisme. Elle nous révèle que le christianisme apostolique s’est dégradé progressivement (doctrine, vie, pratique, culte et institution) jusqu’au moment où il a été reconnu par l’État au 4ème siècle.
c) Elle trace le cheminement qui a conduit à l’acceptation des 27 livres du N.T. comme seuls inspirés de Dieu.
d) Sa diversité décrit toutes les formes de la chrétienté et leurs développements. Cette littérature rend compte de quatre périodes successives:
• celle de l’édification qui s’est faite d’une manière informelle; elle ne mentionne aucune philosophie païenne, mais révèle le christianisme à l’œuvre et un respect pour l’A.T.,
• celle des apologistes qui ont surtout écrit aux Empereurs pour réfuter les accusations d’athéisme (!), d’immoralité et de cannibalisme,
• celle des polémistes qui écrivent pour combattre des hérésies de toutes natures et pour essayer d’établir l’orthodoxie,
• celle de l’approche «scientifique» par des théologiens en Égypte; ils composent une théologie systématique basée sur la Bible, en employant malheureusement la méthode platonicienne et allégoriste; Alexandrie reste le principal centre de la pensée chrétienne jusqu’au 7ème siècle.

V. Conclusion

À la fin du 3ème siècle, le christianisme pénètre tout l’Empire romain, et s’est propagé même en dehors. Il est accepté jusque dans les échelons les plus élevés de la société et du gouvernement. Toutefois, il a encore des ennemis mortels: philosophes, prêtres païens, magiciens, fausses religions et les empereurs. Les chrétiens ont accumulé leur part de richesses, et bien des églises ont de beaux bâtiments.

Hélas, le christianisme a été progressivement déformé dans la chrétienté, car les différences entre l’an 100 et l’an 312 sont grandes à cause:

1. des œuvres méritoires qui ont enfanté l’ascétisme, la perversion de l’amour, la transformation des ordonnances en mystères magiques
2. du fétichisme (culte des reliques)
3. du sacerdotalisme
4. du ritualisme
5. de l’interprétation allégorique
6. du pardon des péchés effectué par l’évêque
7. d’une hiérarchie écrasante
8. du début des synodes/conciles dont les décisions sont devenues des lois, car approuvées par l’Empereur
9. des églises somptueusement décorées
10. de la mondanité du «clergé»
11. de la débauche qui se généralise parmi des chrétiens de toutes conditions
12. de l’entrée des païens dans l’église, sans passer par la conversion
13. de l’instauration de toutes sortes de fêtes religieuses
14. de la vénération des martyrs («saints» plus tard).

Heureusement tout n’est pas sombre (voir le § IV. ci-dessus), car le Seigneur a toujours connu ceux qui lui sont fidèles.

Ce résumé est important: toute la suite du christianisme et de la chrétienté découle, en bien et en mal, des trois premiers siècles.

Écrit par


HISTOIRE DE L’EGLISE

Période 1

Nous avons le plaisir de publier une série d’études sur l’histoire de l’Église, exposés instructifs pour notre compréhension de l’histoire de la doctrine chrétienne et de la situation actuelle de l’Église pour en tirer des leçons. Son auteur, M. Scott McCarty, a fait ses études en théologie au «Dallas Seminary» aux États-Unis. Il exerce un ministère d’enseignement biblique en France depuis 1971. Il est marié et père de cinq enfants. Il est co-fondateur du C.I.F.E.M. et auteur de nombreux articles.

I. Prologue.

«L’histoire est la connaissance et le récit des événements du passé…relatifs à l’évolution de l’humanité…»,
Le Petit Robert, p. 1093.

Cet article concerne le récit de ce qui est connu de l’origine et du développement de l’organisme appelé «l’Église», composé des nés-denouveau en Christ (Ac 4.12). Ce terme d’Église s’applique aussi dans l’histoire pour désigner l’organisation mondialement répandue composée de dénominations et de groupements divers.

Cette série commence par l’étude de cet organisme – l’Église, Corps de Christ – décrit dans le Nouveau Testament. Puis nous poursuivrons en montrant, qu’à partir du 2e siècle, ce Corps spirituel devient de plus en plus organisationnel. Il en est de moins en moins spirituel, malgré des îlots de grande spiritualité qui subsistent ici et là.

Le chrétien moyen, qui n’a jamais connu cette histoire, en souffre involontairement. Celui qui, l’ayant connue, l’oublie, souffre également de son amnésie «historique »!

L’Éternel reconnut cet état amnésique chez son peuple (Ex 8; 16; 33); et l’apôtre Paul nous met en garde (1 Cor 10.6,11- 12). Voici trois résultats de cette amnésie:

1. Les sectes tordent l’histoire de l’Église afin d’accaparer les ignorants vulnérables.
2. Des chrétiens tombent dans le piège de l’orgueil en affirmant que leur église- dénomination est la seule vraiemeilleure. Cela leur arrive car ils n’ont pas de repères pour comparer correctement leur situation ni avec la norme biblique, ni avec celle de l’histoire.
3. Beaucoup de gens s’engagent dans des ministères, ignorants du cadre étendu et riche de l’histoire du Corps de Christ, donc, ils peuvent avoir un ministère tronqué.
4. Les hérésies doctrinales prolifèrent facilement. Chaque converti doit devenir, à son niveau de compréhension, un étudiant de l’histoire de l’Église.

La connaissance de cette histoire devrait séparer l’éphémère du permanent, l’ombre du concret, le faux du réel, ce qui est une mode passagère de ce qui est vrai et durable. Il faut raconter la vraie histoire, que cela fasse «mal» à son camp ou non. Voici quatre approches de l’étude de l’histoire chrétienne:

L’Église romaine: toute autorité, toute décision et toute version touchant le christianisme émanent uniquement du Pape et de ses représentants. C’est la vue hiérarchique.
L’Anglo-catholique (la partie romanisante de l’Eglise anglicane): la vraie histoire (celle de «son» camp ) s’identifie avec celle des Pères de l’Église et avec les canons des Quatre Conciles Œcuméniques des premiers siècles. C’est la vue de la continuité ecclésiastique.
Le N.T. ne nous donne qu’une idée générale de l’organisation de l’église locale, et chacune des générations successives doit s’adapter aux modes de vie de son siècle; le style de la congrégation simple s’est transformé en gouvernement presbytéral, puis en épiscopal, prélature pour arriver enfin au papisme. C’est la vue du développement circonstanciel ecclésial.
Seuls Christ et les apôtres définissent avec authenticité et avec autorité le standard éternel pour le vrai plan de l’Église universelle, et locale, puis des relations inter-églises.

L’histoire du Corps de Christ ne tombe pas du Ciel, car ce sont des convertis qui l’ont «écrite», pour commencer, dans le N.T. Elle se lit ensuite dans les écrits des «Pères», appelés apostoliques et postapostoliques, dans les écrits des apologistes et des polémistes, dans les décisions des conciles et des synodes, dans la correspondance entre des religieux, dans les liturgies et les hymnes, etc.

Notre histoire de «l’Église», organisme et organisation, sera davantage compréhensible en la divisant en périodes logiques, lesquelles seront ciblées par des études successives:

1. Période Néo-testamentaire, le 1er siècle.
2. Période Post-apostolique, jusqu’à la «conversion» de Constantin, de l’an 100 à l’an 312.
3. Période de l’Age du développement de la chrétienté impériale romaine, de l’an 312 à l’an 590.
4. Période du Moyen Âge ou l’Âge des Ténèbres, de 590 à 1517( avec des subdivisions ).
5. Période de La Réforme, de 1517 à 1648.
6. Période du Siècle des Lumières et des Réveils, de 1648 à 1789.
7. Période des Révolutions politiques, économiques, sociales et religieuses, de 1789 à 1914.
8. Période du Siècle des bouleversements, des tragédies, de la dégénérescence et des victoires, de 1914 à aujourd’hui.

II. L’histoire selon les Actes des Apôtres.

En commençant avec la création de l’Église (Corps) – selon 1 Cor 12.12-13, Eph 1.22-23; 2.21-22 – au Jour de la Pentecôte (Act 2), nous découvrons une communauté locale composée de pécheurs repentis-croyants (Act 2.41; 3.19; 4.12) en Jésus-Christ. Ils viennent de toute race, nation, langue sans aucun esprit tribal au début (Act 2.8-11; Eph 2.11-18; Apoc 7.9). Le Saint-Esprit est l’agent créateur du Corps (1 Cor 12.12-13; Eph 2.22). Il y réside en permanence (Act 2.4a; 9.17; cf. Jean 16.7; 14.16; Rom 8.2,9a; 1 Cor 3.16; 6.19; Eph 1.4; Gal 4.6; 1 Jean 4.13). Il fixait comme buts à accomplir à travers les convertis:

1. De révéler les qualités excellentes du Seigneur Jésus-Christ (1 Pi 2.9), afin de changer le monde païen par des principes bibliques vécus ( 1 Pi. 2.11- 21; 3.1-9; 4.14-19; Eph 4 à 6; Rom 12 à 16; 1 Thes 4.1-8, etc.).
2. D’évangéliser les païens (Mat 28.18- 20; Ac 1.8; 2 Cor 5.14-15, 18-21).
3. D’édifier et de former des chrétiens (Act 9.31; Rom 15.2; 2 Cor 10.8; 13.10; 1 Cor 8.1;14.12,26; Eph 4.11- 16; 2 Tim 2.2). Les Actes des Apôtres étalent amplement devant nos yeux ces trois buts.

Christ mentionne la création future de l’Église-organisme (Mat 16.18), et les Actes démontrent l’application vivante de cette promesse. La doctrine de l’Église est bien développée dans les épîtres, et les Actes servent de fond historique, spirituel et géographique. Ce livre unique nous renseigne sur le caractère, des tensions internes, des persécutions, des problèmes doctrinaux et spirituels, des espérances, des conversions, des victoires, des églises locales fondées, etc. Cette histoire explique comment le message du Royaume de Dieu et de l’Évangile progressait de Jérusalem à Rome pour être reconnu finalement comme une Foi mondiale ( Act 1; 8.12; 10.24 à 11.18; 19.8; 28.23; Col 4.11; etc.).

Le Corps se constitua à la Pentecôte (Ac 2), lorsque le Saint-Esprit baptisa les repentis- convertis dans ce Corps. Selon 1 Cor 12.12-13, ce début fut très spectaculaire, voire extraordinaire. Parfois même, il y avait des «grands coups» exceptionnels (Ac 8;10;19). Mais les passages de Act 2.47; 6.7; 9.31; 12.24; 16.5; 19.20; 28; 30-31 nous informent que le progrès de l’Église était plutôt régulier et «normal ».

Ce progrès se faisait par étapes sur le plan géographique (Act 1 à 7; 8 à 9; 10 à 11; 13 à 14; 15 à 28. Votre église locale a-t-elle la vision apostolique, désirant annoncer l’Évangile plus loin sur le plan géographique? Ou bien êtes-vous simplement satisfaits du statu-quo, c.-à-d. que votre église devienne la plus grande possible sans se préoccuper d’annoncer la Bonne Nouvelle aussi plus loin?

Le progrès se faisait aussi sur le plan spirituel:

1° en commençant dans un contexte «tribal » ( le Judaïsme, ch. 1-7 ), puis,
2° en «se métissant» (ch. 8-10 ), pour finir,
3° en acceptant que n’importe quel individu, prêt à se soumettre à Jésus-Christ comme Sauveur et nouveau Maître, fasse partie du Corps, l’Église organisme (11.19 à 28.31). Quels sont les progrès de votre église dans ce domaine?

La méthode apostolique pour fonder et pour consolider des églises locales se résume très brièvement ainsi:

1. Par l’évangélisation en prêchant la vérité de Christ et en témoignant personnellement, la parole de Dieu (Act 2.17-40; 3.12-26; 4.33; 7.2-53; 8.5-8; 9.20,28; 10.34-43; 13.7, 17-41, 44-49; etc.). Notez bien 1 Cor 1.23; 9.16; 2 Cor 9.5; Gal 1.6; 2 Tim 4.2. Elle se fait sans «gadgets» souvent charnels très en vogue depuis presque 100 ans? Êtes-vous, vous et les prédicateurs de votre église, des témoins «apostoliques »?

2. Par l’acceptation de l’obligation volontaire de passer par immersion dans les eaux du baptême de tout vrai converti, comme signe sincère de sa foi en Christ (Act 2.38,41; 8.12,36; 9.18; 10.47-48; 16.15,33; etc.). Êtes-vous baptisé bibliquement?

3. Par le rassemblement en une assemblée locale et indépendante, pour vivre selon les points 1 et 2, ci-dessus (Act 2.46; 4.23,31-32; 14.21-23,27; 15.5; etc.). Ceci sans oublier la communion fraternelle avec d’autres assemblées locales, voire nationales indépendantes (Act 11.19-26; 12..24-25; 14.27-28; 15; 2 Cor 8.18-19, 22-23; 9.12-14).

4. Par les quatre activités fondamentales, sans lesquelles aucune église ne peut prétendre suivre le chemin apostolique (Act 2.42): «la persévérance dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières». Où en est votre église locale?

5. Par trois autres éléments essentiels, celui de l’entraide humanitaire (Act 2.44-45; 4.32,35; 6.1-3), celui de la discipline juste (Ac 5.1-11; 8.18-24; 15.38) et celui de l’envoi de missionnaires (Ac 11.22; 13.1-3; 15.40-41; 16.1-3; 18.22-23,27-28; 19.23).

Où, vous et votre église, vous situez-vous par rapport à ces cinq piliers essentiels?

Il apparaît clairement que le Corps de Christ, l’Église, fut bien meurtri pendant le 1er siècle par de terribles persécutions qui ont été racontées sans fard dans les Actes; mais ce Corps se développe toujours pendant les époques de virulente opposition. Un théologien du 3ème siècle a dit: «Le sang est la semence de l’Église ». La prochaine étude développera bien, entre autres, ce point dans la période de l’an 100 à l’an 312.

Il est impossible en si peu de pages d’écrire totalement l’histoire de l’Église apostolique, mais le but est de stimuler votre réflexion et votre action, afin que vous alliez plus loin avec le Seigneur, vous et votre église locale, en cette époque de médiocrité.

Retournons à l’étude de l’histoire néotestamentaire afin d’apprendre ce qui est bien devant Dieu, ce qu’il faut éviter à notre époque si dégénérée et tiède. Pour apprendre aussi ce que nous devons changer dans notre église, sur la base de la parole de Dieu écrite sous l’inspiration du Saint-Esprit. Il existe des chrétiens bien intentionnés qui parlent beaucoup du Saint-Esprit. Or, si nous ne respectons pas tout ce qu’Il a fait écrire dans le N.T.(«tout le conseil de Dieu», Act 20.26-27), nous tombons assez loin du modèle apostolique. Pour honorer Jésus-Christ par l’Esprit, nous devons suivre les traces de Leur œuvre concertée, si bien présentée dans les Actes des Apôtres.

Chers lecteurs, à l’étude, à la réflexion, et à l’action! Le Corps de Christ a besoin d’un réveil. Cette série pourrait vous encourager dans cette direction, je l’espère!

Écrit par


L’EGLISE AU 21e SIÈCLE

I – Introduction

Le titre indique un sujet qui doit préoccuper chaque chrétien, car le Seigneur Jésus s’y est toujours intéressé de tout son coeur. Il donna sa vie pour que l’Eglise existe et croisse. Ce qui préoccupe le Seigneur doit nous passionner aussi. Est-ce vrai pour vous?

Dans ma lecture du livre des Actes des Apôtres, j’ai été frappé par la croissance de l’Eglise naissante (3.41,47; 4.4; 5.14; 6.7; 9.31; 11.21; 14.21; 16.5; 19.10).

Une question s’est alors peu à peu imposée à mon esprit : «Quels principes généraux puis-je y découvrir, qui aideront mon église locale à vivre conformément au modèle du Nouveau Testament? » Chaque communauté doit veiller à ce que l’ordre d’apporter l’Evangile à son prochain soit maintenu jusqu’au retour du Seigneur (Mat 28.16-20)! Christ, la Tête de l’Eglise, a une multitude de bénédictions en réserve pour chaque église locale, quel que soit son état de santé spirituelle. Mais elle doit les désirer vivement, car elles ne tombent pas toutes seules d’en haut.

Avant de tracer trois étapes du développement de toute église locale, définissons le cadre de notre recherche:
• les Actes donnent un aperçu de presque toutes les composantes du corps de Christ, et ce, pendant un laps de temps assez long, plus de trente ans;
• dans cette brève étude, nous ne traiterons pas directement des interventions spectaculaires du Saint-Esprit, ni des effets merveilleux de la guérison, ni de la grande part que jouent les conversions de certaines personnes-clés, car elles sont exceptionnelles. Ce qui nous intéresse est le travail du Saint- Esprit dans la vie de tous les jours;
• nous ne nous occuperons que de ce qui a trait aux principes pratiques qui, dans les Actes déterminent la croissance de l’Eglise.

Il est évident que cette étude est indicative et non exhaustive, autrement il faudrait écrire un livre. J’aimerais simplement stimuler notre réflexion!

1ère étape : La préparation apostolique pour la croissance

1. Dans Act 1.2-11, nous voyons l’importance de l’enseignement donné par le Seigneur Jésus concernant sa Personne, son ministère, son royaume et son plan d’évangélisation. Traitons-nous ces sujets systématiquement dans notre communauté? Il est impératif de bien les connaître, et d’en aimer la manifestation. Que faisons-nous pour apprendre et enseigner ces vérités d’une manière systématique?

2. Dans Act 1.12-26, nous découvrons deux grandes activités préparatoires, base de toute explosion de vie sur le plan local:

• la prière concertée et intense, ainsi qu’une communion fraternelle limpide dans l’unité (v. 12-14). Or, c’est justement ici que les attaques de Satan sont particulièrement acharnées: elles visent les liens qui nous attachent à Dieu et aux autres. L’œuvre est ainsi cassée avant d’être lancée… Quels moyens spirituels et pratiques avonsnous prévus pour assainir et protéger ces liens?

• La direction de l’œuvre par des hommes qualifiés (v 16-26). Les récits des Actes pourraient ici servir d’illustration aux principes énoncés en 1 Tim 3.1-13 et en Tite 1.5-9. Priez le Seigneur qu’Il donne de tels hommes à votre église. Il ne suffit pas de désirer se mettre au service des autres: la communauté locale a besoin d’hommes désignés par l’Esprit. Evitons donc les critères charnels dans ces choix.

2ème étape : Le commencement et le démarrage

1. La venue du Saint-Esprit se produit (Act 2.1-13) à chaque conversion d’un pécheur à Jésus-Christ, selon 1 Cor 12.12-13. Le converti reçoit définitivement le Saint-Esprit à l’instant où il invite le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, dans sa vie, et le reçoit comme Sauveur (Eph. 1. 13; 2 Cor. 1.21- 22).

2. La proclamation quotidienne de l’Evangile se fait dans la puissance du Saint-Esprit quand les croyants
• sont consacrés et soumis ( 2.1 ) à la Parole de Dieu ( cf., Act 1. 4-5, 8, 12, 14). Cela nécessite pour nous aujourd’hui une bonne connaissance des Actes et des Epîtres;
• sont unis dans un même esprit et poursuivent les mêmes buts (2.1). Ce sont les anciens ou responsables qui donnent le «ton» et qui annoncent clairement les buts bibliques;
• sont au bon endroit, au bon moment (2.1). Souvent, les croyants sont émotionnellement attachés à un local. C’est souvent le lieu où ils se sont convertis; ou dans lequel ils ont investi beaucoup d’argent… Peut-être aussi est-ce un endroit géographiquement bien placé pour un grand nombre d’entre eux, alors qu’aucune personne résidant aux alentours n’y vient! Avons-nous demandé à Dieu : «Où veux-tu, Seigneur, que nous travaillions»? Aurions-nous le courage de changer de local ou d’essaimer une église soeur, si le Saint-Esprit nous l’indiquait? Quand une communauté locale devient si grande que l’on ne se connaît plus les uns les autres et qu’on ne peut plus prendre soin de chacun, je me demande si le moment n’est pas venu de préparer avec sagesse un essaimage. Il faudra tenir compte alors du nombre de personnes déjà engagées, des responsables doués et spirituellement forts, des objectifs clairs et détaillés et d’un endroit géographique adéquat;
• laissent leurs dirigeants prendre leurs responsabilités (2.14, 41,42; 6.4; 13.1-3; 14.20c-23), en les aidant par la prière et dans le respect;
• prêchent et rendent témoignage à Jésus-Christ par la Bible en exposant les vérités bibliques (2.14-36). N’avons-nous pas tendance à rendre témoignage de nous-mêmes, plutôt que de présenter d’abord le Seigneur? C’est lui qui sauve (Jean 12.32; Act 4.12), et non pas nous ni notre témoignage;
• font une invitation biblique (2.38; 3.19) aux perdus. Trop souvent, l’invitation est si peu biblique et si vague que des «fausses-couches spirituelles » se produisent; et après, on se demande pourquoi telle personne ne marche pas avec le Seigneur. Le travail de suite doit être fait avec soin (2.42; 5.21, 25,42).

3. La vie communautaire était merveilleusement exemplaire (2.42-47), parce qu’elle baignait dans la crainte de Dieu, l’unité, le partage matériel, la joie et la simplicité jointes à l’adoration. Faites une enquête sérieuse dans votre église pour savoir si les onze caractéristiques relevées ci-dessus (elles sont écrites dans la marge de ma Bible!) sont réellement vécues dans votre église. Priez constamment qu’elles le soient.

3ème étape : La vitesse de croisière

Nous allons maintenant relever un certain nombre de principes qui se dégagent de la vie de l’Eglise racontée dans les Actes, et qui restent permanents. Ces principes permettent à une église locale d’entretenir sa vie spirituelle, démontrant ainsi que le Corps de Christ local est un organisme vivant et dynamique.

1. La prédication de l’Evangile (3.12- 26; 4.33; 5.30-32,42; 6.13-14, 7.1-53; 8.4-5,25,40 ; 9.20,28 ; 10.34-43 ; 11.20; 13.16-49 ; 14.3,7; 15.35; 20.20; 26.1-29; 28.31a). Suivons-nous l’exemple apostolique (1 Cor. 15. 3-4)?

2. La fidélité face à la persécution (4.8-12,19-20; 3.29,41; 7.59-60; 13.50; 14.2; 16.22-24; 19.30-31; 20.22-24). Peu d’entre nous avons réellement souffert pour Christ. Je prie depuis des années pour rester fidèle au Seigneur si une persécution devait arriver. Pourquoi? Parce que je n’ai pas confiance en moi-même – en ma chair, et vous?

3. Les actions de grâce au Seigneur dans les moments difficiles (4.23-30; 16.25). Elles témoignent de notre confiance en Lui et révèlent une certaine maturité spirituelle. La louange ancrée seulement dans «le beau temps» est trop facile.

4. Le règlement rapide et efficace des problèmes internes graves (5.1-11; 6.1- 6; 8.18-24; 15.1-29,36-40). Ô combien l’œuvre est retenue et l’énergie dissipée par des problèmes qui traînent en longueur, parce que les responsables ne veulent pas «offenser» le frère Untel ou le fils de Monsieur X ou l’épouse de Monsieur Y! Dans les Actes, l’œuvre est toujours plus importante que l’individu, c’est-à-dire qu’il n’est jamais question de sacrifier l’œuvre pour ménager les sentiments d’une personne ou d’une famille!

5. Les responsables sont bibliquement qualifiés (6.5-6; 13.1-2; 14.23; cf., 1 Tim 3.1-13; Tite 1.5-9). Des lacunes dans ce domaine entravent gravement la croissance spirituelle et numérique de la communauté. Prenons garde! La croissance numérique n’est pas un signe automatique que Dieu est en train de bénir l’église. Dieu recherche la qualité. Priez pour cela.

6. La pratique du partage matériel (4.32b,34-35; 11.27-30; 20.35). Parfois, les raisons données pour s’abstenir d’aider matériellement des nécessiteux légitimes n’ont pas de raison d’être et frôlent le scandale.

7. La flexibilité dans l’évangélisation (8.26-27; 10.9-23,28; 13.51). Sommesnous prêts à changer de style, de méthode, d’endroit, d’horaire ou de jour pour organiser des activités selon la nécessité des besoins?

8. Le témoignage personnel (8.29-40; 16.31-32; 17.17; 23.11; 24.10-21). La véritable œuvre d’évangélisation, c’est que chacun témoigne et évangélise là où il vit et travaille. N’attendez pas la prochaine campagne d’évangélisation et un prédicateur éloquent, mais commencez aujourd’hui à rendre témoignage de Jésus-Christ !

9. Le travail pastoral – ce terme est employé dans son sens biblique (Eph 4. 11-16) et non dans le sens ecclésiastique – (9.32,38-41; 6.1-6; 9.26-28; 14.21-22; 15.41; 16.40; 20.1-2,7). Vous occupez-vous sincèrement et avec dévouement du troupeau? Le troupeau a besoin de soins, de nourriture, de direction, de protection et d’encouragement.

10. Une vision internationale (8.5; 11.27-30; 13.1-13; 16.1-3). Votre église prie-t-elle le Seigneur Jésus pour que l’Esprit suscite des missionnaires parmi vous? Le N.T. ne mentionne aucune prière adressée directement au Saint-Esprit, car Christ est la Tête du Corps, et c’est Lui qui indique à l’Esprit quel rôle Il doit jouer auprès du converti (cf Jean 16.13-15; Act 4.24- 30). Votre communauté s’intéresse-telle à envoyer des missionnaires? Priez-vous concrètement pour les perdus d’un pays étranger ou d’une autre région que la vôtre?

11. L’humilité des responsables (3.6; 8.5,26-27; 10.28,34; 11.25-26; 13.4,13; 14.15a). Etes-vous connu pour votre humilité ou est-ce toujours vous qui avez raison, même dans des domaines secondaires?

12. Une structure gouvernementale locale biblique (14.23; 20.17,28). Vos jeunes savent-ils expliquer, Bible en mains, pourquoi votre église est organisée et gouvernée de telle ou telle façon? Votre structure est-elle biblique ou seulement humaine et traditionnelle?

13. Un enseignement biblique renforcé, équilibré et continu (2 :42; 6.2,4; 19.9-10; 20.20,26,3; 28.31). Je crois que c’est la plus grande lacune générale de l’Eglise partout dans le monde en ce début du 21e siècle! Si cela est aussi vrai chez vous, qu’allez-vous faire pour que cela change? Commencez par prier, puis discutez du problème avec les autres dans le calme et le respect.

14. De la part des croyants, une séparation nette d’avec le péché (19.19-20) comme preuve de la réalité de leur conversion à Jésus-Christ. Une négligence dans ce domaine noircira la réputation de Jésus-Christ et pourrait affaiblir définitivement la communauté. Si nous vivons comme les perdus, ils ne verront jamais la nécessité de la transformation de leur vie par le Seigneur.

15. Le ministère irréprochable des ouvriers à plein temps (20.33-35 ; 24.26). Sommes-nous irrépréhensibles quant au zèle, la libéralité, l’humilité, la maîtrise de nos sentiments et de nos paroles, la mondanité ? Pouvons-nous dire avec une humilité réelle et sans rougir avec qui nous œuvrons ?… Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ?

Ô combien le Seigneur a besoin de travailler constamment dans ma propre vie! Que le Seigneur ait pitié de nos lacunes, et qu’Il redresse nos situations!

Conclusion

Comme vous l’avez remarqué, cette étude a simplement touché quelques principes de base de la vie d’une église qui avance normalement. Aucune nouvelle recette ne vous a été proposée! L’homme s’appuie sur les méthodes modernes les plus variées et les plus spectaculaires en espérant aboutir aux meilleurs résultats. Mais la méthode de Dieu est de chercher des hommes et des femmes qui Lui soient entièrement dévoués (11.22- 24).

Je souhaite seulement que ces quelques réflexions puissent servir de tremplin pour des discussions utiles et édifiantes au sein de votre église et parmi ses responsables. Ne restons pas immobiles, avançons dans la direction où le Seigneur nous mène par l’étude des Saintes Ecritures, livre des Actes et épîtres en bonne et due place. Qu’allez-vous faire maintenant?

 

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