PROMESSES
Par définition, la beauté est ce qui fait éprouver une émotion esthétique, ce qui fait naître un sentiment d’admiration.
La manifestation du beau, c’est l’harmonie, la joliesse, la majesté, la splendeur.
Beau, c’est aussi ce qui est charmant, délicieux, éblouissant, éclatant, gracieux, splendide, grand, noble, sublime, agréable.
Mais d’où vient la beauté ? Ecclésiaste 3.11 donne la réponse : « Il a fait toute chose belle en son temps ». « Dieu a fait les hommes droits, mais ils ont cherché beaucoup de détours. » (Ecc 7.29)
Dieu a créé un univers de beauté. L’homme, par sa chute, sa désobéissance, a tout gâté. Pour l’homme loin de Dieu, la beauté peut devenir vanité (Pr 31.30).
Ce qui nous intéresse le plus, c’est la beauté morale, intérieure, les perfections de Dieu :
« Chant d’amour. Des paroles pleines de charmes bouillonnent dans mon cœur. » (Ps 45.2)
« Tu es le plus beau des fils de l’homme. » (Ps 45.3)
« Le roi porte ses désirs sur ta beauté ! Puisqu’il est ton Seigneur, adore-le. » (Ps 45.12)
Nous désirons voir la beauté de notre Seigneur Jésus-Christ, cette perfection, cette compassion, cet amour, durant sa vie terrestre. Nous désirons contempler la beauté de son œuvre de rédemption à la croix. Nous entrevoyons déjà sa splendeur dans le ciel.
« L’Eternel des armées sera une couronne de beauté (une couronne éclatante). » (Es 28.5)
« Le beau nom que vous portez » (Jac 2.7).
« Voici tu es beau, mon bien-aimé. » (Cant 1.16)
Ce n’est pas du romantisme. C’est une réalité spirituelle dont notre âme jouit si nous sommes ancrés en lui.
Moïse a été appelé « divinement beau » (Act 7.20), donc beau aux yeux de Dieu. Nous sommes devenus justes, parce que justifiés en Christ par Dieu. Il nous voit parfaits, beaux, justes, en vertu de l’œuvre du plus beau des fils de l’homme, Jésus-Christ, notre bien-aimé Sauveur et Seigneur.
Désormais, nous sommes devenus des ambassadeurs du Christ. Savez-vous « combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix…les bonnes nouvelles » (Rom 10.15) ?
Quel bonheur d’être à table avec le merveilleux Epoux bien-aimé, comme faisant partie de l’épouse, l’Eglise, lors des noces de l’Agneau !
Et plus loin dans le futur, dans l’éternité, quand nous serons avec l’Agneau, l’Epoux divin, le Christ dans sa majesté, dans sa splendeur, où il n’y aura plus de nuit, parce que le Seigneur nous éclairera, et nous règnerons aux siècles des siècles (Apoc 22.1-5).
Quelle perfection, quelle beauté, quelle splendeur éclatante ! Il est notre Seigneur, adorons-le et suivons-le inconditionnellement, d’un cœur sans partage. Jamais nous le regretterons !
Matthieu 28,18-20
Avant de monter vers son Père, le Seigneur Jésus-Christ avait rassemblé les onze disciples en leur donnant deux consignes précises, celles de faire des disciples de Christ et de leur enseigner tout ce qu’il leur avait commandé. Ce texte affirme l’autorité de Christ sur toutes choses et sa présence constante avec les disciples tous les jours jusqu’à la consommation du siècle. Nous aimerions brièvement développer ces deux impératifs valables encore aujourd’hui pour l’Église de Christ.
1. « FAITES DISCIPLES »
Cet ordre prononcé par le Seigneur après sa résurrection s’adresse à tout disciple de Jésus-Christ. C’est l’évangélisation. Le monde a besoin de témoins de Christ authentiques, fidèles, consacrés. Qu’est-ce qui attire le pécheur à Dieu ? L’application des quatre critères bibliques suivants glorifie Dieu et facilite nos contacts avec les pécheurs dans l’évangélisation :
– La puissance de l’amour (Jean 13.34) : il est essentiel de maintenir les relations dynamiques dans l’Église. L’amour de Dieu versé dans nos cœurs par l’Esprit nous rend capables d’aimer nos frères et notre prochain (Rom 5.5 ; 13.8). L’amour de Dieu versé dans nos cœurs par l’Esprit nous aide aussi à respecter notre prochain, d’où une ouverture pour se faire des amis et leur présenter Jésus-Christ.
– La puissance de l’unité (Jean 17.21,23) : notre intelligence et notre cœur y sont engagés, car être « UN » (1 Cor 12.13) implique « l’unité de l’Esprit » (Eph 4.3) et « l’unité de la foi » (Eph 4.13). L’Esprit et la Parole produisent cette unité profonde. Cette harmonie était visible pour les premiers chrétiens à Jérusalem qui étaient « d’un seul cœur » (Act 1.14 ; 2,1,46 ; 4.24 ; 5.12 ; 8.6 ; 12.20 ; 15.25). Paul exhorte l’église de Rome à cette unité (Rom 15.6). L’unité dans l’église, comme dans la famille, est un facteur puissant comme témoignage face au monde déstructuré.
– La puissance de la communication comme témoignage : différentes formes de transmission orale de l’Evangile sont présentées, comme par exemples « parler » (Act 4.31), « évangéliser » (5.42), « enseigner » (4.2) le peuple (5.25,28), « proclamer » (8.5-6), « témoigner » (1.8) et « dialoguer » (17.2-3). Chaque membre du corps de Christ, chaque croyant dans l’église locale peut utiliser une de ces formes de témoignage oral pour atteindre les non-croyants.
– La puissance d’une vie exemplaire : Il est évident que notre témoignage oral doit être accompagné par une façon de vivre, des attitudes et un comportement qui honorent le Seigneur en tout (Act 2.42-47 ; Rom 13.9 ; 2 Cor 3.2 ; Col 4.3-6).
Quelques rappels pour l’évangélisation:
Chaque église locale doit manifester l’amour, l’unité, et une règle de vie chrétienne exemplaire dans tous les domaines. Chaque chrétien est un témoin vivant par l’amour fraternel (Jean 13.34), par l’amour du prochain (Rom 13.9), par une attitude correcte (1 Pi 2.12), par l’humilité (1 Pi 2.18) et par un témoignage clair (1 Pi 3.15) Chaque nouveau croyant est intégré dans l’église locale (Pr 18.1) pour qu’il croisse dans le Seigneur. Sa foi est ainsi consolidée.
Gagner des familles à Christ est un objectif important. Voici quelques exemples dans les Actes et le reste du N.T. : Zachée (Luc 19.9), Lydie (16.15), le geôlier (16.31-34), Corneille (Act 10), Crispus (18.8 ; 1 Cor 1.16), Onésiphore (2 Tim 1.16), Philémon. La famille crée un impact. Le devoir des parents est d’éduquer et d’instruire les enfants dans la crainte de Dieu (Deut 6.7 ; Jos 24.15 ; Pr 22.6).
Chaque église doit discerner et encourager ceux qui ont un appel pour la mission extérieure. Recherchons et développons de nouveaux chemins pour atteindre les non-croyants par l’Évangile.
2. « ENSEIGNEZ-LES »
L’édification est le second impératif du Seigneur pour l’Église. Les nouveaux convertis à Jésus-Christ s’intègrent dans l’Eglise qui est édifiée par l’Écriture.
L’édification de l’Eglise : deux piliers de base
– La Parole inspirée, inerrante, base et priorité absolue de notre foi : « Faites disciples… les enseignant » (Mat 28.19-20). Cela implique la persévérance dans l’enseignement des apôtres (Act 2.42), l’apport « du pur lait de la Parole pour croître quant au salut » (1 Pi 2.2). Le verbe « instruire », « enseigner » (didasko) est employé environ 100 fois dans le N.T. Un constat intéressant : dans les Actes, dans la moitié des cas, ce terme est employé en rapport avec les chrétiens, et dans l’autre moitié en rapport avec les non-chrétiens.
– Les relations : Elles sont d’abord avec Dieu (niveau vertical), puis avec les autres frères (niveau horizontal) : « Que vous ayez communion avec nous, car notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jean 1.3). C’est la koinonia, la communion fraternelle, le partage. Cet élément constitue un apport inestimable dans la vie de l’église et doit être cultivé avec soin.
L’édification de l’Église : développement des trois vertus
Trois vertus sont mentionnées dans 1 Corinthiens 13.13 : la foi, l’espérance et l’amour. Poursuivies simultanément, elles conduisent à une maturité spirituelle progressive (Eph 1.15-18 ; Col 1-3-4 ; 1 Thes 1.2-3). Elles doivent être développées à travers les dons et les ministères pour l’édification de l’église.
– La foi : Elle est ancrée en Dieu (1 Pi 1.25) et en Jésus-Christ (Eph 1.15). Elle est l’assurance des choses qu’on espère avec une confiance pleine et entière (Héb 11.1 ; 10.22). Elle produit ce qui est appelé « l’œuvre de la foi » (1 Thes 1.3 ; 5.8). Elle doit s’élargir (2 Thes 1.3). Elle doit être sans hypocrisie (1 Tim 1.5). Nous devons « garder la foi » (1 Tim 1.19) qui est ici l’ensemble des Écritures, de la doctrine biblique.
– L’espérance : Elle constitue cette force qui nous aide à persévérer dans la foi, parce que la mort n’est pas la fin, mais une simple « servante » pour amener les croyants auprès du Seigneur en attendant leur résurrection en Christ lors de son retour glorieux (Eph 1.18 ; Col 1.5 ; 1 Thes 1.3 ; 5.8).
– L’amour : C’est dans l’intimité avec Dieu que nous puisons constamment force et fraîcheur pour être en communion avec nos frères et sœurs dans la foi en Christ et pour aimer notre prochain (Mat 22.34-40 ; 1 Cor 13.4-9 ; Eph 4.14-16 ; Col 3.12-14).
Ces deux principes de l’évangélisation et de l’édification s’enchevêtrent harmonieusement l’un dans l’autre et se manifestent dans et hors de l’Église. Une église locale où les deux ordres : Faites disciples et Enseignez-les, émanant directement de la bouche du Maître, sont trouvés conjointement, est agréable au Seigneur. A nous de semer et de labourer, au Seigneur de fertiliser le sol spirituel qui nous a été confié.
CINQ ACTIONS A POURSUIVRE ENSEMBLE
L’enseignement, l’instruction, l’édification, l’exhortation collectifs : Les croyants s’édifient mutuellement par la Parole. Ils reçoivent instruction dans l’Écriture (Act 2.42) pour « parvenir à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ, pour ne plus être des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine…pour croître à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Eph 4.1-16).
La prière collective : En Actes 1.14, 120 croyants « priaient continuellement » ensemble. En Actes 2.42, les croyants persévéraient dans la prière. En Romains 12.12 et Colossiens 4.2, l’église est exhortée à la prière, et cela « tout le temps » et « sans cesse » (Eph 6.18 ; 1 Thes 5.17). Nous devons tout exposer à Dieu dans la prière (Phil 4.6) par des « supplications, des prières, des intercessions, et des actions de grâces » (1 Tim 2.1-8). Nous devons prier « les uns pour les autres » (1 Thes 4.14-18 ; Jac 5.13-16 ; 1 Pi 4.7-10). L’église prie pour la proclamation de l’Evangile (Act 4.23-31). Nous rendons grâces ensemble (Eph 5.20 ; Phil 4.6). Paul demande à l’église de prier pour lui (Eph 6.19), et il prie pour les églises (Rom 1.8 ; Eph 1.16 ; 3.14).
Le chant collectif : L’A.T. en est rempli d’exemples. Jésus et les disciples chantaient des Psaumes (Marc 14.26). C’est un moyen d’instruction, d’exhortation, d’avertissement, de témoignage (Eph 5.19 ; Col 3.16). « L’hymne » est une composition poétique non inspirée, un psaume de louange en quelque sorte. Nos chants sont l’expression de notre attitude envers Dieu et les autres.
L’offrande collective : C’est un indice de la qualité de notre vie relationnelle, un témoignage face au monde. Nous pratiquons le bien envers tous, mais spécialement envers les frères en la foi (Gal 6.10), partageons les produits des biens selon les besoins (Act 2.44-45), subvenons aux besoins des saints et exerçons l’hospitalité (Rom 12.13). Les offrandes étaient réunies chaque premier jour de la semaine dans l’église locale pour l’œuvre de Dieu (1 Cor 16.1-4). Chacun donne de plein gré selon ses possibilités (2 Cor 8.3-4), car Dieu récompensera la largesse du cœur (2 Cor 9.6-15). Les Philippiens prenaient part (koinonia) à l’Evangile par leurs biens (Phil 1.5) Nous devons « rechercher toujours le bien, soit entre nous, soit envers tous » (1 Thes 5.15). 2 Corinthiens 8 et 9 présente un christianisme relationnel, avec des effets universels.
Le repas collectif : Selon Act 20.7, nous pouvons déduire que l’église primitive se réunissait le « premier jour de la semaine » (dimanche) pour « rompre le pain ». La cène avait été instituée par le Seigneur (Mat 26.26-28) : « Prenez, mangez, ceci est mon corps… Buvez en tous, ceci est mon sang ». Selon Actes 2.42, l’église persévérait « dans la fraction du pain ». Lors des débuts de l’Eglise, on prenait même le repas du Seigneur plusieurs fois par semaine dans les maisons (Act 2.46-47). Ce mémorial est décrit dans 1 Corinthiens 11.28-34 et constitue la partie centrale du rassemblement. La cène est donc un repas que l’on prend en mémoire du Sauveur mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification.
« Tu es grand, et tu opères des prodiges ; toi seul, tu es Dieu » (Ps 86.10)
«Béni soit le Seigneur chaque jour. Quand on nous accable, Dieu nous délivre. Dieu est pour nous le Dieu des délivrances. Et l’Éternel Dieu peut nous garantir de la mort » (Ps 68.20-21)
David Brainerd, missionnaire parmi les Indiens d’Amérique du Nord, est né en 1718 et mort en 1747. Sa vie a été courte mais pleinement remplie. Il était orphelin à l’âge de 14 ans. Déjà à l’âge de 7 ou 8 ans, il fit une expérience avec le Seigneur, et à 13 ou 14 ans, il se donna totalement à lui.
Il fut aussi marqué par le grand Réveil de 1739 – 1745. Il fit des études, puis, en 1742, il prit une paroisse parmi les Congrégationalistes. Dès 1743, il alla comme missionnaire apporter l’Évangile aux Indiens. Son ministère parmi eux n’a duré que 4 ans, mais des centaines d’Indiens passèrent des ténèbres à la lumière. Toujours faible de santé et très malade vers la fin de sa vie, il prit l’habitude de considérer la mort plutôt comme une délivrance des épreuves de son corps et de son âme.
Malgré toutes ses souffrances, il vécut aussi des choses merveilleuses et de nombreuses délivrances de la mort dont voici un récit :
« Il évangélisait une tribu païenne parmi les plus opposées à la prédication de l’Évangile. Quelque peu découragé, il s’était retiré sous sa tente pour prier pour ces gens. Or, il ne savait pas que plusieurs d’entre eux avaient résolu de le tuer. Ils s’étaient approchés en rampant de sa tente et maintenant, avant de se jeter sur lui, ils l’observaient par une fente de la toile.
Ils virent ainsi Brainerd à genoux, les yeux fermés, les mains levés vers le ciel ; mais ils virent aussi un serpent de l’espèce la plus venimeuse, un grand cobra, qui s’était avancé derrière le dos de l’homme.
Les Indiens virent le reptile se dresser, tout prêt à mordre, puis soudain détourner la tête et se glisser hors de la tente. Stupéfiés, ils renoncèrent immédiatement à leur projet. Ils allèrent raconter à toute la tribu ce qu’ils avaient vu.
Alors les dispositions de ces hommes changèrent complètement. Dès ce jour, ils ouvrirent leurs oreilles et leur cœur à la prédication de l’Évangile. Des conversions se produisirent. Plus tard, ils racontèrent à Brainerd ce qui avait motivé leur changement d’attitude.
Ainsi, il avait échappé à une double mort : morsure du serpent, lances des indiens. Et en même temps, toute une tribu s’était ouverte à l’Évangile » (Anecdotes par André Thomas-Bres, p 177-178).
Cela nous incite à rendre gloire au Tout-puissant auquel appartiennent les cieux et la terre, au Souverain, le Roi des rois. Comme Brainerd, il nous a appelés à vivre, et à témoigner que Jésus-Christ est notre Sauveur et Seigneur. Nous avons, nous aussi, le privilège d’apporter « L’Évangile de la gloire du Dieu bienheureux » (1 Tim 1.11).
Le livre de Jonas est une leçon magistrale à tous les niveaux. En quatre courts chapitres, l’auteur sacré retrace la singulière mission d’un serviteur de Dieu : Dieu appelle et envoie ; Jonas désobéit et s’enfuit sur un bateau (ch. 1). Dieu intervient et fait venir un gros poisson qui engloutit le prophète ; Jonas prie et s’humilie (ch. 2). Jonas, revenu à Dieu, obéit à son appel, va à Ninive et annonce le jugement ; Dieu épargne le peuple de cette grande ville qui se repent (ch. 3). Jonas mécontent de la miséricorde de Dieu à l’égard des païens de Ninive, s’irrite contre lui ; Dieu le corrige avec patience (ch. 4).
Deux choses nous émerveillent :
– la grandeur et la souveraine grâce de Dieu qui se manifestent à travers sa providence. Il maintient sa création et veille sur elle, sur les hommes et sur tous les siens en vertu de son essence même, de son amour, de sa justice et de sa sainteté ;
– le cheminement de Jonas qui, de récalcitrant qu’il était, progresse dans la voie de l’obéissance à Dieu en accomplissant sa mission, voie tracée qu’il apprend à suivre… malgré ses murmures.
Qu’aurais-je fait à la place de Jonas ? Sachant que le Seigneur a une mission précise pour chaque croyant, suis-je prêt à l’écouter et, au lieu de fuir, à le suivre dans l’obéissance de la foi, en assumant mes responsabilités dans ma vie, ma famille, mon église, mon entourage ?
Si oui, je ne dois pas craindre un changement de cap à 180 degrés lorsque Dieu l’exige, comme il l’a exigé de la part de Jonas. C’est le chemin de la croix, de la repentance, du combat, dans la Ninive contemporaine de notre monde paganisé. Dieu a encore besoin, pour y œuvrer, d’hommes et de femmes qui vivent et annoncent clairement l’Évangile. Sachons compter sur Lui ! Car qui sait s’il ne va pas, encore aujourd’hui, épargner en grand nombre des hommes qui reviennent de leurs mauvaises voies et acceptent l’Évangile de la grâce et de la réconciliation ?
Que ce dossier sur Jonas puisse nous aider dans notre apprentissage de la fidélité à Dieu.
Henri Luscher
Cinq passages dans le livre de Jonas mettent en évidence la providence divine :
« L’Éternel fit souffler un grand vent sur la mer » (1.4)
« L’Éternel fit intervenir un grand poisson pour engloutir Jonas » (2.1)
« Alors Dieu regretta le mal qu’il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas »
« L’Éternel fit intervenir un ricin qui s’éleva au dessus de Jonas » (4.6)
« Le lendemain, Dieu fit intervenir un ver pour s’attaquer au ricin. » (4.7)
En méditant le livre de Jonas, on est frappé par le fait que dans chaque chapitre ce thème ressorte d’une façon évidente. Il y a une cause première dans tous ces événements et circonstances : DIEU. Quant aux causes secondaires, ce sont les moyens par lesquels il intervient par sa divine providence : le vent, un grand poisson, une prédication, un ricin et un ver.
Une définition du terme « providence » est donnée par les dictionnaires Quillet et Le Petit Robert : « Sagesse divine qui gouverne tout » (Quillet) ou « sage gouvernement de Dieu sur la création, et par extension, Dieu gouvernant la création » (Le Petit Robert 1, 1986). Le terme vient du latin providentia (prévoyance) et providere (pourvoir). Il se réfère à la prescience et à la préconnaissance de Dieu. Dans la Bible, ce terme n’est pas directement employé. Il n’y a pas de mot équivalent en hébreu mais en grec deux mots s’en rapprochent : le nom pronoia : Act 24.2 (administration, prévoyance) ; Rom 13.14 (préoccupation, souci), et le verbe pro-noeo : Rom 12.17 (viser, avoir souci de) ; 2 Cor 8.21 (se préoccuper de, avoir souci de).
C’est un sujet dont on ne parle plus guère. Les avancées de la science et de la technologie ont contribué en partie à rendre l’homme totalement autonome face à un Dieu évacué dans notre monde occidental. Il y a à peine 100 ans, on parlait encore de la Providence comme désignant Dieu. On croyait en un Dieu souverain qui règne et domine sur l’univers.
Le sécularisme a fermé l’accès au transcendant, au surnaturel, parce que dans ce monde désacralisé, la vie se meut dans un système mécaniste où les évènements sont dûs à des lois fixes et impersonnelles, de force ou de chance. L’évolutionnisme, ayant totalement imprégné la science et la technologie humanistes, constitue un des principaux éléments du rejet de la Providence.
D’autre part, le Nouvel Âge, élément important du postmodernisme, est fasciné par l’irrationnel, qui, de son côté, attaque la providence de Dieu en propageant l’ésotérisme, l’occultisme, l’animisme moderne. Ce sont les armes de l’ennemi de Dieu, Satan, qui désire remplacer la Providence de Dieu par un retour à un paganisme moderne de superstition, dominé par lui.
La Création constitue l’œuvre originelle de Dieu (Gen 1). La Providence constitue la continuation de l’œuvre de Dieu en vue de l’achèvement de ses plans. Elle a deux aspects :
– celui de la préservation de la création en la maintenant et la soutenant pour qu’elle subsiste ;
– celui de son gouvernement, de sa direction du cours des événements pour accomplir ses desseins.
A. La Providence par la préservation de la création de Dieur.
Tout subsiste par Christ. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui ; il soutient toutes choses afin d’accomplir ses desseins (Col 1.17 ; Héb 1.3)
Toute la création dépend de lui : la nature, les hommes, son peuple, tous les siens.
Sa création : Dieu maintient la terre (Ps 104.5). Il envoie de l’eau pour abreuver les animaux (Ps 104.10-13). Il fait pousser fruits et herbes pour nourrir les animaux (Ps 104.13-14). Il envoie les ténèbres pour permettre à certains animaux de se nourrir (Ps 104.20-21). Tous les animaux reçoivent leur nourriture de Dieu (Ps 104.27). Il a affermi les œuvres de sa création pour toujours et a donné des lois à la nature, lois qu’il ne violera pas (Ps 148.6).
Les siens : Joseph fut déporté en Egypte pour donner plus tard du pain aux siens. La vie de Moïse fut épargnée afin qu’il délivre ensuite son peuple. Tout au long de l’histoire d’Israël dans l’A.T., l’on constate les soins providentiels de Dieu envers son peuple à travers l’action d’hommes de Dieu. Il suscite Daniel et ses trois compagnons pour glorifier son nom et préserver son peuple. Il suscite aussi Esther, à un moment crucial de l’histoire de son peuple déporté (Est 4.14). Dans Mat 6.25-34, nous avons un exemple de sa divine providence qui pourvoit aux besoins des hommes et en particulier des croyants ; il donne la nourriture (v. 26) ; il fait pousser les lis des champs (v 28-29), et il sait ce dont nous avons besoin (v. 32). Tout cela touche la faune, la flore et les hommes. Dieu prend soin des siens et ils n’ont rien à craindre (Mat 10.27-32 ; Jean 10.27-30 ; Rom 8.35 ; 1 Pi 1.5-6).
B. La Providence par le gouvernement de Dieu
Dieu contrôle tout l’univers et ses activités se déroulent de telle manière que tous les événements convergent vers un but final qu’il s’est proposé.
– Il gouverne les forces de la nature (Ps 135.5-7). Il fait pleuvoir sur les justes et les injustes (Mat 5.45). Jésus contrôlait et dominait le vent et la mer (Mat 4.39 ; Luc 8.25).
– Il gouverne les peuples, en faisant leur histoire et leur destinée (Dan 2.21 ; 4.22 ; Job 12.13-25 ; Ps 66.7 ; Act 17.26).
– Il a gouverné de telle façon que tout a convergé vers la « plénitude des temps accomplis » (Gal 4.4), quand, par l’incarnation, Dieu s’est manifesté en chair par Jésus-Christ (Luc 2.1-7 ; 1 Tim 3.16).
– Il gouverne les individus en restant le Souverain dans toutes leurs circonstances. C’est lui qui fait mourir et qui fait vivre, qui appauvrit et qui enrichit (Anne, 1 Sam 2.6-7) ; il abaisse les puissants de leurs trônes et élève ceux qui sont abaissés (Marie, Luc 1.52). C’est encore lui qui a mis à part l’apôtre Paul avant sa naissance (Gal 1.15-16). Pleins de confiance en l’Éternel, nous disons avec le psalmiste : « Mes temps sont dans tes mains. » (31.14-15) Donc, ma propre histoire est parfaitement sous son contrôle.
– Il contrôle et dirige toutes les circonstances pour arriver à ses desseins éternels. « Le sort est jeté… mais toute décision vient de l’Éternel. » (Pr 16.33) Rien ne peut se passer sans que Dieu ne l’ait permis ou n’ait agi selon ses propres desseins et décisions. Et tout le livre de Jonas en est un exemple parfait. Même la folie d’un Nebucadnetsar a été dirigée par Dieu pour qu’il reconnaisse la souveraineté absolue de Dieu (Dan 4.32-34).
– Il dirige les actions libres des humains. Les Israélites, à la sortie d’Égypte, ne sont pas sortis du pays « les mains vides », parce que Dieu le leur avait promis et avait guidé les circonstances et les cœurs des Égyptiens pour qu’ils leur donnent leurs bijoux (Ex 3.21 et 12.35-36). Nos dispositions nous appartiennent, mais c’est le dessein de Dieu qui s’accomplira toujours (Ps 38.15 ; Pr 16.1 ; 19.21).
– Il peut permettre (ou empêcher) le péché pour faire éclater notre incapacité naturelle à ne pas commettre de péché. Ceci manifeste aussi la corruption totale de l’homme et la grâce de Dieu qui vient à son secours. Ceci dit, « Dieu ne peut être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne. » (Jac 1.14) Quand un homme ou une société persistent dans le mal et le péché, Dieu peut les « livrer à la passion des hommes… à une mentalité réprouvée, pour commettre des choses indignes. » (Rom 1.24-28) Dans l’exemple de Joseph, Dieu l’avait préservé de la tentation venant de la femme de Potiphar, parce que Joseph aimait l’Éternel et désirait le suivre en toute pureté (Gen 39.7-23). En même temps, Dieu s’est servi de cette circonstance qui avait jeté Joseph en prison à cause de sa fidélité à Dieu et de sa résistance au péché, pour faire entrer Joseph à la cour royale d’Égypte (Gen 40-50). La conclusion que donne Joseph à la fin de toutes ses péripéties — depuis sa vente à un marchand d’esclaves jusqu’à son arrivée à l’apogée du pouvoir — est touchante : « Ce n’est pas vous, mais Dieu qui m’a envoyé ici. » (Gen 45.8 ; 50.20)
– Il peut aussi simplement limiter des actes de péché ou de mal. Dans le cas de Job, c’est Dieu qui avait permis à Satan de l’attaquer par la maladie, mais il lui avait interdit de le faire mourir : « Il est entre tes mains, seulement épargne sa vie. » (Job 1.12) Job est sorti victorieux finalement, et l’épreuve lui a appris à connaître Dieu.
C. Caractéristiques du gouvernement de Dieu en activité
1. Cette activité est universelle
– Elle s’opère envers les croyants : « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu. » (Rom 8.28) C’est la doctrine des convergences : toutes les circonstances dans notre vie mènent au bien que Dieu s’est proposé pour moi. L’exhortation : « Ne crains rien » prend ici tout son poids, car elle se dresse contre nos peurs, nos soucis, nos incertitudes, que l’on peut comparer à une hydre à têtes multiples qui se régénèrent rapidement sitôt coupées. Rien ne pourra jamais séparer le racheté de son Sauveur Jésus-Christ. Dans ce sens, aucun mal ne lui arrivera dans la perspective de l’éternité. Toutes les épreuves servent à notre sanctification pour affiner notre foi (1 Pi 1.6-7), même les mauvaises actions des hommes, y compris les nôtres parfois. Le but est notre « transformation à l’image de son Fils » (Rom 8.29 ; Héb 12.6-11). « Le bien », c’est d’être finalement avec Christ dans nos corps glorifiés lors de son glorieux retour. La mort atteint tout homme (Héb 9.27), mais le croyant reste en sécurité absolue face à l’éternité. Soyons rassurés, car Dieu s’occupe personnellement de tous les siens (Luc 15.3-7 ; Jean 10.3-6, 14, 27 ; Mat 10.30), alors que la modernité fait de l’humain un être impersonnel, sans âme. Oui, notre Dieu est personnel et en même temps infini. Il prend soin de nous dans toutes les circonstances.
– Quelle tragédie, en revanche, pour le non-croyant (Rom 1.18-21 ; Act 17.30-31) ! Saisissons les opportunités pour faire « du bien » en témoignant de l’amour du Sauveur à notre prochain non-croyant pour qu’il se repente de ses péchés et croie au Seigneur Jésus.
– Elle s’opère envers tous les hommes : « Il fait lever le soleil sur les méchants et sur les bon et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (Mat 5.45) La bonté de Dieu se manifeste envers tous les hommes.
2. Dieu absolument souverain dans toutes ses actions
– Nous n’avons pas à lui dicter sa volonté, mais demandons-lui en revanche de nous révéler ses pensées en nous éclairant à travers sa Parole.
3. Dieu est bon
– La bonté de Dieu est infinie, car il est bonté. Mais il est aussi juste, et jamais ces deux attributs divins ne sont séparés l’un de l’autre.
4. L’activité de Dieu et la nôtre
– Elles ne s’excluent pas mutuellement, parce que sa Providence inclut les actions humaines.
– En conséquence, il n’y a pas de place pour le laxisme, l’indifférence, la résignation, le fatalisme.
– Parfois les humains sont conscients d’accomplir les intentions divines. L’exemple par excellence nous est donné en Jésus-Christ qui savait qu’il devait boire la coupe des souffrances pour notre salut (Mat 26.42).
– Parfois les humains ne le savent pas, comme dans le cas de l’empereur César Auguste lorsqu’il a décrété le recensement de la terre. Il fallait que cela se passe ainsi pour accomplir les desseins de Dieu (Luc 2.1)
5. La providence et la prière
La question peut se poser : si Dieu a fixé ses desseins d’avance, la prière change-t-elle encore quelque chose ?
– Dieu ne change pas ses plans, mais, dans ses plans, la prière et la foi sont incluses. Il y une parfaite relation entre l’effort humain, moyen providentiel que Dieu a voulu donner au croyant, et l’activité providentielle de Dieu. L’Écriture affirme que les desseins de Dieu sont fixes et définis, donc sans révision. Mais il désire que nous priions pour qu’il puisse agir avec efficacité (Jac 5.16).
– Dans beaucoup de cas, Dieu agit en association avec l’homme par le moyen de la foi. Ne citons que deux exemples : la foi du centurion : « Va, qu’il te soit fait selon ta foi » (Mat 8.5-13) et la foi de la femme qui avait une perte de sang : « Va, ta foi t’a guérie » (Mat 9.18-22). C’est une interpellation à nos cœurs : faut-il vraiment que « Jésus s’étonne de notre incrédulité » (Marc 6.6) ou saisissons-nous sa main en lui confessant notre petitesse dans la foi : « Je crois, Seigneur, viens en aide à ma petite foi ! » ? Ne restons pas passifs, mais marchons par la foi, car elle franchit des montagnes.
– Oui, la prière et la foi sont vraiment les moyens providentiels par lesquels Dieu désire opérer.
D. Prudence et modestie dans nos affirmations au sujet de la Providence
– Restons sages et prudents dans nos affirmations quant à nos évaluations des actes souverains et providentiels de Dieu. Seule l’éternité manifestera réellement la pleine révélation des mystères de la providence du Dieu juste, bon et sage.
– Tout cela doit nous amener à une attitude d’humilité et de confiance en lui : redisons, avec la prière du Notre Père : « Que ta volonté soit faite », avant de demander : « Donne-nous notre pain quotidien ».
– Qu’il est bienfaisant de se répéter dans toutes les circonstances ce que le Seigneur affirmait à Paul : « Ma grâce te suffit.» Quoi qu’il nous arrive, Dieu « ne refuse pas le bonheur à ceux qui marchent dans l’intégrité. » (Ps 84.12) Ce vrai bonheur, c’est de posséder Jésus-Christ : personne ne pourra jamais nous le ravir. Gloire à notre bien-aimé Sauveur ! Gloire à Dieu dont la parfaite providence dirige toutes choses pour notre bien et pour sa gloire ! Et cela Jonas a dû l’apprendre. Mais la patience de Dieu est grande et nous encourage à l’aimer et le suivre de tout notre cœur.
C’est avec joie et reconnaissance au Seigneur que nous adressons ces lignes à tous nos lecteurs. La diffusion de Promesses a pu être étendue et consolidée. Nous suivons l’exhortation d’Ecc 11.1 de « jeter notre pain à la surface des eaux, car avec le temps nous le retrouverons ». Après 39 ans de travail inlassable, nous sommes des plus encouragés.
Suite à notre campagne de promotion en Europe, plus de 200 nouvelles personnes ont fait connaissance avec la revue par les deux derniers numéros. Plusieurs centaines de nouveaux lecteurs d’Afrique francophone, en particulier du Cameroun, ont rejoint la famille de Promesses.
Les besoins de formation biblique sont immenses, et notre correspondance par e-mail s’amplifie pour répondre à des questions de théologie et d’éthique. De nombreuses études bibliques sont envoyées par e-mail à des lecteurs qui nous les demandent. Promesses sert aussi de support de réflexion en groupe, car la jeune génération a soif de Dieu et de sa Parole et désire appliquer l’enseignement biblique à la vie quotidienne.
Actuellement, le tirage est de 7 000 exemplaires dont 4 000 sont diffusés dans 26 pays d’Afrique. La publication d’un numéro coûte 10 000 CHF (6 370 EUR). Merci, chers lecteurs d’Europe, pour vos dons qui nous aident à maintenir ce service de diffusion missionnaire. Merci à tous nos lecteurs de votre soutien par la prière.
Merci de nous signaler l’arrivée d’enveloppes de colis déchirées ou abîmés. Si les numéros ne vous arrivent pas ou trop en retard, merci de nous en aviser. Tout changement de nom ou d’adresse doit nous être communiqué immédiatement pour éviter des frais inutiles par des « retours à l’expéditeur » et l’annulation de votre adresse.
Note aux lecteurs d’Afrique : Le renouvellement de votre abonnement annuel et l’indication de votre adresse exacte sont indispensables. Faute de quoi votre adresse sera rayée de notre fichier. Pour les tarifs, veuillez consulter la rubrique des Abonnements, y compris les lecteurs d’Afrique.
Avez-vous apprécié Promesses ? Pourquoi ne pas le promouvoir autour de vous et offrir un abonnement à l’une de vos connaissances ? Avec nos messages chaleureux et fraternels en Christ.
Pour l’équipe de rédaction : Henri Lüscher
Voici encore quelques témoignages de reconnaissance :
« Je suis très heureux quand je reçois votre revue de réflexion biblique Promesses. J’aime beaucoup lire vos réflexions sur les livres bibliques et l’Histoire de l’Église. J’étais sur le point de vous demander l’annulation de mon abonnement, car je suis chômeur depuis juillet 2004… Je vous envoie cette modeste somme de 1000 CFA (env. 1,20 CHF ou 0,76 EUR)…» (A.N., Libreville, Gabon).
« Je suis très encouragé par votre revue édifiante. Revue d’édification pour moi dans l’œuvre, elle est aussi un document de base pour mes enseignements dans notre église… Elle m’inspire dans certaines études que je dispense… Je viens de terminer un enseignement sur « le pardon et la réconciliation »… Je me suis inspiré en grande partie du numéro de Promesses qui a traité le même sujet… Votre revue n’aide pas seulement un pasteur, mais toute une communauté chrétienne. D’autres collègues se servent certainement de votre revue comme manuel d’étude pour leurs fidèles. Mes propos sont fondés quant à la qualité biblique de vos articles et leur pertinence dans les problèmes de la vie quotidienne… Merci pour l’envoi de l’année 2005 bien que je n’aie rien payé, à cause des problèmes d’argent qui sont le lot quotidien des serviteurs de Dieu en Afrique… En ce début d’année, je voudrais faire un effort pour apporter ma modeste contribution à cette excellente œuvre par ces modiques 3 $US (1550 CFA ou 3,70 CHF ou 2,36 EUR) en plus de mes prières incessantes… afin que vous puissiez poursuivre l’oeuvre que le Seigneur vous a confiée par votre contribution à la formation spirituelle des frères et sœurs en Christ en Afrique… » (Pasteur S.K.F., Lomé, Togo).
« J’ai découvert avec beaucoup de joie votre magazine grâce à un ami qui avait un numéro sur « le Musulman mon prochain ». J’ai été grandement édifié. Je suis chrétien depuis 9 ans et inscrit actuellement dans une faculté de théologie pour être formé et servir le Seigneur Jésus…» (E.T., Yaoundé, Cameroun)
« …Shalom. Les mots me manquent pour vous exprimer mes remerciements. Ma petite sœur V., mère de 4 enfants, vient de mourir. Dure épreuve pour nous. Pendant que je me posais des questions personnelles sur la mort, j’ai reçu le n° 155 dont le titre est Affronter la mort, et aussi des réponses à mes questions et le courage d’affronter la mort, car, sur cette terre, nous ne sommes que des étrangers. Grand merci. Promesses est d’une grande bénédiction pour notre famille » (G.B., Kinshasa, RDC)
IN MEMORIAM †ANDRE CORNUUn des fidèles collaborateurs de notre revue, André Cornu, a été rappelé auprès du Seigneur à l’âge de 82 ans en novembre dernier après une longue maladie. Notre frère fut le premier trésorier de Promesses. Il a accompli ce service bénévole pendant 25 ans, avec une grande minutie, depuis le premier numéro, en 1967. Pendant plus de 40 ans, notre équipe eut le privilège de bénéficier de sa fidélité à Promesses et de sa générosité en faveur de la diffusion missionnaire de notre revue en Afrique. Il aimait ce continent ; pour lui, c’était une terre de mission. Nous aimerions dire un profond merci au Seigneur pour ce fidèle serviteur d’une constance exceptionnelle. Nous présentons toute notre affection et notre sympathie fraternelle à sa chère épouse Lilly, et à leurs deux enfants, Chantal (et sa famille) et Laurent. Qui, parmi la jeune génération, va prendre la relève de notre frère défunt, pour la cause d’une Afrique meurtrie, affaiblie et qui attend le secours des frères et sœurs qui les soutiennent dans leurs efforts pour une formation biblique demandée partout ? Seul l’Évangile procure le salut, la paix et la réconciliation, au sein des pays ravagés par les guerres fratricides, la misère morale et matérielle, et la corruption. La rédaction de Promesses souhaitait republier un article d’André Cornu, paru dans le n° 9 de janvier 1969. Il s’agit d’un des 8 articles d’une série intitulée Lettre à mon ami Jean-Louis. Il avait à cœur de présenter cette série au lecteur en recherche de Dieu. Il l’avait réalisée sous forme d’une correspondance avec un homme qui ne connaissait pas Jésus-Christ comme son sauveur. Ses articles étaient signés du pseudonyme d’André-Georges. Vous trouverez donc en dernière page ce beau texte, qui cadre bien avec le dossier sur Jésus-Christ, Fils de Dieu et Sauveur des hommes, mais aussi Seigneur de tout l’univers. |
La demeure de Christ dans nos cœurs est une réalité pour les chrétiens, et nous pouvons affronter les épreuves avec sérénité en sachant qu’il est toujours là :
– Nous lui appartenons parce qu’il nous a rachetés par son sang, sa vie : « Je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main » (Jean 10.28).
– Nous avons cette merveilleuse certitude que Dieu demeure en nous : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14.23).
– Désormais, dans toutes les circonstances de la vie, nous avons un appui en Christ qui demeure en permanence dans nos cœurs :
- Sa face nous procure la LUMI èRE: « Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô éternel » (Ps 4.7). Dans la lumière du Seigneur nous voyons notre chemin s’éclairer pour y marcher.
- Sa face nous procure de la JOIE : « Il y a abondance de joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite » (Ps 16.11). Rien ne peut ôter cette joie du cœur — à part le péché. Le Seigneur est notre joie, même dans la tristesse. C’est un état de cœur, mais aussi une attitude provenant de cet état de bonheur.
- Sa face est un lieu caché dans la persécution : « Tu les caches [les croyants] sous l’abri de ta face » (Ps 31.21). Dans toutes les afflictions de ce genre, « Dieu est pour nous » qui alors sera contre nous ? « Rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ (Rom 8.37-39).
- Sa face est une CONSOLATION en des temps de découragement : « Quand irais-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit. Pendant qu’on me dit tout le temps : où est-ton Dieu ? Voici pourtant ce dont je me souviens avec effusion de cœur : … pourquoi t’abats-tu mon âme et gémis-tu sur moi ? Attends-toi à Dieu, car je le célèbrerai encore : sa face est mon salut» (Ps 42.1-6).
- Sa face est un ENCOURAGEMENT pour le croyant « L’ éternel juste aime la justice ; sa face regarde l’homme droit » (Ps 11.7). Les yeux de l’ éternel scrutent les hommes et sa face se tourne vers les justes. Nous avons été déclarés justes en vertu de l’œuvre rédemptrice de Christ.
Conclusion : « Nous contemplons à face découverte la gloire du Seigneur et nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire » (2 Cor 3.18). « Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Col 1.27). La face de Dieu en la Personne bénie du Seigneur Jésus-Christ est un don de grâce et nous incite à l’adorer en tout lieu, en tout temps, en toutes les circonstances.
Étendu sur mon canapé, j’entends le pendule de notre vieille horloge battre les secondes. Ce tic-tac si sympathique me rappelle tout à coup que mon temps est compté. Chaque minute me rapproche inexorablement de l’éternité.
Je frémis. Oui, tout mon présent si concret, si familier, semble soudain englouti par la mystérieuse proximité de l’éternité. Deux dimensions, l’une physique et l’autre métaphysique, s’enchevêtrent, et je me trouve à un carrefour de questions existentielles redoutables. Suis-je préparé à ce qui m’attend « de l’autre côté » ?
Je me souviens que Dieu a créé les hommes « à son image » et a « mis dans leur cœur la pensée de l’éternité » (Ecc 3.11). J’ai pu vérifier cette réalité mille et une fois, en moi et hors de moi. J’ai constaté qu’il faut faire gravement violence à notre propre nature pour nous en affranchir. Car même si la mort nous guette dès notre premier souffle, nous désirons vivre intensément. Les souffrances qui jalonnent notre vie ne nous détournent que rarement d’une insatiable envie de bonheur, de sécurité et de pérennité. Que signifient de telles aspirations ? Pourquoi sommes-nous ainsi « programmés » ?
Notre société postmoderne, dans son arrogance, croit pouvoir gérer ces besoins profonds à sa guise. Elle n’hésite pas à défendre la « qualité de vie » et la « dignité de la personne », mais encourage le droit à l’avortement et des formes d’euthanasie proches de l’aide au suicide. Signes évidents d’incohérence.
Dans notre dossier « Affronter la mort », nous souhaitons laisser le Créateur mettre de l’ordre dans ce dédale. La Bible n’est-elle pas le vade-mecum de l’au-delà, elle qui me presse : « Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu » (4.12) ? Et ne nous révèle-t-elle pas le Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, le grand vainqueur de la mort, celui qui demeure « la résurrection et la vie », le « Prince de la vie » ?
Un Regard Evangélique Sur la Culture et les Arts
Auteur : Paul Gosselin
Paul Gosselin détient une maîtrise en anthropologie sociale et habite au Québec. Son ouvrage, sorti en 2003, s’inscrit dans la ligne du combat de Francis A. Schaeffer. L’auteur nous fait découvrir l’histoire de la culture évangélique et sa portée dans la société actuelle. Il touche ainsi de nombreux domaines, en exposant la vision biblique du monde, plus particulièrement celle qui touche la culture et les arts.
L’ouvrage compare divers concepts importants de la vision biblique avec ceux de la vision matérialiste actuelle. Il offre de nouvelles pistes à explorer, notamment pour l’artiste chrétien.
C’est une réflexion solidement construite sur les Écritures. Elle s’attache aux absolus bibliques, contrairement à notre société postmoderne dite tolérante et multiculturelle. L’ouvrage est bien documenté et très riche en citations, références et illustrations. Ses multiples notes finales consolident encore ce plaidoyer magistral pour un engagement chrétien dans tous les domaines de la vie.
Le livre se divise en huit chapitres centrés sur la culture et les arts, et offre des prises de position éthiques fondées sur la Parole de Dieu. Au passage, les bases de la foi chrétienne sont clairement résumées.
Nous recommandons cet ouvrage (voir site http://www.samizdat.qc.ca/) tout lecteur désireux de s’orienter et de se démarquer par rapport à notre culture déconcertante.
Henri Lüscher
Voici un extrait de la page 303 (dernier chapitre de l’ouvrage) :
« Il est aussi essentiel que le chrétien comprenne la vision du monde véhiculée par une très grande partie de la culture occidentale de notre époque ainsi que sa source. Dans le livres des Chroniques de l’Ancien Testament, on nous décrit les gens qui se sont joints à David lors de sa fuite devant Saül, et parmi les troupes provenant de diverses tribus, on retrouvait « des fils d’Issacar, ayant l’intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël, deux cents chefs, et tous leurs frères sous leurs ordres» (2 Chr 12.32). Pour communiquer à notre génération, il faut avoir l’intelligence des temps, comprendre la vision du monde de la société occidentale et le mythe des origines qui la fonde.
À certains égards, les évangéliques sont restés au XIXe siècle, période où la société estimait beaucoup plus la vision du monde judéo-chrétienne. Bien souvent, on tente d’aborder la société qui nous entoure en postulant qu’elle comprend notre langage théologique et les présupposés qui la fondent. Il faut constater qu’une telle attitude est vouée à l’échec. En ce qui a trait aux origines, il est donc tentant d’adopter des positions de compromis et de rester dans notre ghetto afin d’éviter (tant que faire se peut) toute confrontation, mais elle est pourtant inévitable. Pour communiquer l’Évangile, il faut s’attaquer à la question des origines, car si l’on parvient à communiquer à notre société l’origine véritable de l’homme et de la chute de l’homme, il devient alors possible, par la suite, pour l’homme et la femme postmodernes, de comprendre leur nature pécheresse et leur besoin d’un Sauveur. Il faut donc retourner à la source de la Révélation, à la Genèse. »
Edition 2003
Samizdat,
succursale Jean Gauvain
C.P. 25019, Ste-Foy,
Quebec G1X 5A3, Canada;
383 pages ;
site : www.samizdat.qc.ca,
e-mail : publications@samizdat.qc.ca
ou Librairie Chrétienne CLC, "La Colline",
26160 La Bégude de Mazenc, France,
tél: +33 (0) 4 75 90 20 50 (standard),
+33 (0)4 75 90 20 59 (VPC),
e-mail : clcfrance@free.fr
A. L’au-delà : un monde à part
Comment se représenter « l’au-delà » ? Le Larousse trois volumes en couleurs 1970 le décrit comme « l’autre monde, la vie future » ; le Quillet 1959 parle également de « l’autre monde » et de « l’après la mort », tandis que le Petit Robert 1996 donne : « Le monde supraterrestre ; la vie, l’activité imaginée après la mort ». Plutôt flou .
L’au-delà serait donc le monde invisible qui nous attend après la mort. Mais quel monde ? Michel Colucci, dit Coluche, a cru pouvoir résoudre le problème en déclarant : « Y a-t-il une vie après la mort ? Seul Jésus pourrait répondre à cette question. Malheureusement il est mort ». Cent ans avant Coluche, Charles Darwin écrivait : « Le vrai matérialisme fait de Dieu une impossibilité, de la révélation une vue de l’esprit et de la vie future une absurdité »1.
Cependant, la croyance en un au-delà reprend ses droits dans notre société postmoderne. La question a même envahi les médias depuis la parution des fameux ouvrages sur les « expériences de mort imminente » (EMI) du Dr R. Moody : La vie après la vie (R. Laffont, Paris, 1977), de P. Van Eersel : La Source noire – Révélations aux portes de la mort (B. Grasset, Paris, 1986), de B. Martino : Voyage au bout de la vie (Editions Balland, 1987), et de bien d’autres.
Cet engouement n’a rien de surprenant : Dieu ayant mis la pensée de l’éternité dans le cour de l’homme, ce dernier ne peut s’empêcher de penser à la mort et à ce qui la suivra. C’est pourquoi, dans notre étude sur l’au-delà, nous nous concentrerons sur la question de notre survie individuelle. Nous laisserons de côté le monde invisible des anges, ainsi que les divers aspects de l’ « environnement » supraterrestre. Et nous donnerons la première place à la Révélation de celui qui est le Dieu éternel, le Créateur de toutes choses.
B. Une mort à deux dimensions
La Bible enseigne dès ses premières pages que la mort est une conséquence tragique de la chute de nos premiers parents. Ainsi, nous apprenons que cet acte historique de désobéissance devait fatalement amener le péché et la mort dans le monde :
« Mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Gen 2.17).
Il a ainsi entraîné l’humanité dans la mort, et la création dans « l’asservissement de la corruption » (Rom 8.21-22) :
« Le salaire du péché c’est la mort » (Rom 6.23) ;
« Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché » (Rom 5.12-14).
Nous reconnaissons ainsi l’universalité du péché, et de la mort qui atteint tous les hommes. Personne n’y échappe. La mort est irréversible et elle scelle définitivement le sort de l’homme. Les meilleurs soins et cures de santé, la science la plus avancée ne pourront jamais éliminer la mort physique.
La mort spirituelle
Depuis la chute, l’homme est mort spirituellement. Cela veut dire que son être tout entier est corrompu. Il est loin de Dieu, et son intelligence est enténébrée quant à la connaissance de Dieu :
« Morts dans vos fautes et dans vos péchés; morts dans nos fautes » (Éph 2.1,5) ;
« Celui qui croit en moi a passé de la mort à la vie » (Jean 5.24) ;
« Ils ont la pensée obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu à cause de l’ignorance qui est en eux et de l’endurcissement de leur cour » (Éph 4.18).
La mort physique
La mortalité est la conséquence de la mort spirituelle de l’homme depuis sa chute au jardin d’Eden :
« Le salaire du péché, c’est la mort » (Rom 6.23) ;
« Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois – après quoi vient le jugement » (Héb 9.27).
Le corps se décompose et retourne à la poussière :
« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Gen 3.19).
C’est Dieu qui tient tout en main, même le jour de notre mort :
« Tu leur retires le souffle; ils expirent et retournent dans leur poussière » (Ps 104.29).
Le Ps 90 nous enseigne que la mort a été décrétée sur tous les hommes, dont les plus robustes atteignent 80 ans. Le simple bon sens voudrait donc que nous nous efforcions de « conduire notre cour avec sagesse en comptant nos jours ».
En bref, la mort n’est pas un simple « phénomène naturel ». Elle est anormale et contraire à la théorie évolutionniste qui enseigne que la mort est une phase nécessaire et positive dans l’évolution des espèces vivantes. La Bible enseigne que la mort est un jugement de Dieu, une conséquence de la désobéissance d’Adam et Ève au jardin d’Eden. Nous sommes tous « dignes de mort » (Rom 1.32) et « le jugement, après une seule faute, aboutit à la condamnation » (Rom 5.17). La mort est « le roi des épouvantements », le terme ultime vers lequel nous marchons tous, selon Job 18.14. Elle est le signe de la défaite de notre race, et s’est constituée comme notre suprême ennemie (1 Cor 15.26). C’est pourquoi Jésus-Christ, le Sauveur, l’a attaquée de front, triomphant de ses liens par sa résurrection et par la vie impérissable qu’il réserve aux siens.
C. Quand notre corps s’en va
L’homme est un être tripartite – corps, âme et esprit (1 Thes 5.23). Il va continuer son existence après la mort jusqu’à sa résurrection, soit pour la vie éternelle, soit pour la mort éternelle :
– le corps, dépouille mortelle, est appelé à retourner à la poussière (Gen 3.19 et Ecc 12.7 : « la poussière retourne à la terre »).
– l‘âme, séparée du corps, s’en va dans un lieu appelé « séjour des morts » – une sorte de salle d’attente de la résurrection des corps. En Luc 16.19-31, nous voyons que cette sphère (le « hadès » en grec) est caractérisé par une séparation infranchissable entre le lieu de tourments des réprouvés, et « le sein d’Abraham » où se trouve Lazare. Les âmes des justes comme celles des injustes continuent d’exister, conscientes.
– l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné (Ecc 12.7; Act 6.59).
A noter que certains passages décrivent l’être humain de manière plutôt dualiste : ils distinguent entre sa partie matérielle et visible, le corps, et sa partie invisible, immatérielle, comportant à la fois l’âme et l’esprit.
D. L’état intermédiaire
Jusqu’à la résurrection « des justes » et des « injustes » (Dan 12.2; Jean 5.25, 28-29 ; Act 24.15; Apoc 20.4-6, 12 -13), l’âme reste séparée du corps, ayant rejoint le lieu intermédiaire, le « séjour des morts ». Nous savons très peu de choses sur l’état intermédiaire jusqu’à la résurrection des corps.
Le lieu
L’A.T. appelle ce lieu « shéol », mot équivalent à peu près au « hadès » du N.T. Toute âme humaine séparée du corps y entre jusqu’à la résurrection. C’est une réalité incontournable : « Le séjour des morts apparaît comme la résidence des croyants aussi bien que des réprouvés » (Précis de doctrine chrétienne, J.M. Nicole, Éd. de l’Institut biblique, Nogent, 1983, p. 320).
Bien que « Dieu seul possède l’immortalité » (1 Tim 6.16), l’âme est également immortelle. Elle ne cesse donc pas d’exister à la mort physique.
Les morts ne reviennent plus sur terre (Job 16.22) et n’ont « plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil » (Ecc 9.6).
Le récit de Lazare et de l’homme riche (Luc 16.19-31) nous révèle les vérités suivantes quant à l’au-delà :
– il y a dans le séjour des morts deux endroits distincts ;
– il y a entre ces deux lieux un gouffre infranchissable ;
– l’âme est consciente et jouit du bonheur dans le sein d’Abraham, mais souffre de tourments dans le séjour des injustes ;
– il n’y a plus de possibilité de repentir après la mort (Héb 9.27).
E. L’âme du défunt incroyant
Dans son état intermédiaire
L’âme entre dans le « séjour des morts » (Éz 32.21). Elle est consciente, à l’exemple des âmes des grands de ce monde décédés lorsqu’ils voient Satan les y rejoindre :
« Le shéol s’émeut jusque dans ses profondeurs pour t’accueillir à ton arrivée. Il réveille pour toi des défunts, tous les guides de la terre. Il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire: toi aussi, tu es sans force comme nous. Tu es devenu semblable à nous » (És 14.9-10).
C’est un lieu de tourments qui la fait souffrir constamment, consciemment, irrémédiablement.
Dans son état final
Les réprouvés restent dans le "hadès" jusqu’au jugement dernier. Ils seront jugés « selon leurs ouvres » et jetés dans « l’étang de feu » (Apoc 20.11-15). Il s’agit de la résurrection des injustes :
« Ne vous en étonnez pas, car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix, ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement » (Jean 5.28-29).
Il y aura une résurrection des justes et des injustes (Act 24.15).
Les incroyants aussi ressusciteront et seront jugés devant le grand Trône blanc et jetés dans « l’étang de feu…où brûle le soufre » (Apoc 20.15; 19.20). La Bible appelle ce lieu de tourment la « Géhenne » (Mat 5.22), qui signifie « Vallée de Hinnom », au sud de Jérusalem, où du temps des rois on célébrait un culte idolâtre, et qui était devenu l’endroit où l’on brûlait les immondices, si bien que le feu y était continuel" (Précis de doctrine chrétienne, J.-M. Nicole, p. 324).
C’est aussi l’endroit où « le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas » (Es 33.14; Marc 9.48). Il implique une séparation d’avec Dieu: « Retirez-vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le diable » (Matt 25.41; 7.3). Ce sort final des incroyants est éternel, aussi permanent que la félicité des croyants : « Ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle » (Mat 25.46).
Cet état définitif est appelé « étang de feu – seconde mort » (Apoc 20.14). La « mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu » (Apoc 20.14). Ce sera la séparation définitive d’avec Dieu, le lieu de tourments sans fin, celui « des pleurs et des grincements de dents" (Mat 8.12; 13.42,50; 22.13; 24.51; 25.30). « Ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles » (Apoc 14.10; 20.10). Les réprouvés seront donc conscients dans leur tourment.
F. L’âme du défunt croyant
Dans son état intermédiaire
Pendant les temps pré-chrétiens, il est probable que l’âme du croyant défunt soit allée au séjour des morts, dans un « compartiment » séparé de celui des incroyants. La mort et la résurrection de Jésus ont peut-être changé quelque chose à leur condition. Ceux qui étaient dans « le sein d’Abraham » sont maintenant « auprès du Seigneur ».
Le Seigneur, à la croix, disait au brigand :
« Aujourd’hui, tu seras aujourd’hui avec moi au paradis » (Luc 23.43).
Paul dit:
« Nous savons qu’en demeurant dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur, car nous marchons par la foi et non par la vue – nous sommes pleins de courage et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur » (2 Cor 5.6-8) ;
« Christ est ma vie et mourir m’est un gain. Mais, est-ce utile pour mon ouvre que je vive dans la chair ? Que dois-je préférer ? Je ne sais. Je suis pressé des deux côtés; j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup meilleur » (Phil 1.21-23).
L’auteur de l’épître aux Hébreux parle des « esprits des justes parvenus à la perfection » (12.23), ce qui veut dire qu’après la mort, notre progression dans le chemin de la sanctification, sera terminée. Arrivés auprès du Seigneur, nous jouirons de la présence de Dieu :
« Mais je sais que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Après que ma peau aura été détruite, moi-même en personne, je contemplerai Dieu. C’est lui que moi je contemplerai, que mes yeux verront, et non quelqu’un d’autre » (Job 19.25-27) ;
« Etienne, rempli d’Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel et vit la gloire de Dieu. Il dit: Voici, je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu . Ils lapidèrent Etienne qui priait et disait: Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Act 7.55-59) ;
« Je suis persuadé que ni la mort ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les êtres d’en-haut, ni ceux d’en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ Jésus notre Seigneur » (Rom 8.38-39).
Ces âmes sont conscientes (Luc 9.30-31). Moïse et Élie, en compagnie de Jésus, apparurent à Pierre, Jacques et Jean sur la montagne de la transfiguration. Abraham, dans « le sein d’Abraham », était également conscient (Luc 16.19-31), et il parlait avec le défunt riche. Ces âmes-là sont dans le bonheur et le repos (Apoc 14.13).
Dans son état final
La Bible parle étonnamment peu de l’état intermédiaire de l’âme du croyant. En revanche, tout est centré sur le retour de Christ qui amène le croyant à la résurrection du corps. Une étude approfondie de 2 Cor 5.1-9 montre qu’il est question d’espérance dans le « revêtement » d’un corps de résurrection immortel, soit par la transformation instantanée des croyants encore sur terre lors du retour de Christ, soit par la résurrection des croyants déjà décédés à ce moment-là.
Lors de la venue de Jésus-Christ qui, « au son de la trompette de Dieu descendra du ciel, [et] les morts en Christ ressusciteront en premier. Ensuite nous, les vivants serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur »(1 Thes 4.13-18). Notre être tout entier, corps, âme et esprit, ayant été « conservé sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus » (1 Thes 5.23) aura été réunifié en un « corps spirituel » (1 Cor 15.44; 35-58).
Les récompenses promises par le Seigneur feront alors pleinement notre joie (Luc 14.14; 2 Tim 4.8). Nous serons réunis définitivement autour du trône de l’Agneau pour chanter éternellement « un cantique nouveau » en rendant gloire à l’Agneau divin qui « a été immolé et est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange ». Nous adorerons pleinement « celui qui est assis sur le trône et l’Agneau à qui sont dus la louange, l’honneur, la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles » (Apoc 5.11-14).
G. Notions erronées
Plusieurs enseignements erronés circulent, inconciliables avec la Parole de Dieu.
Le conditionalisme et l’universalisme
Le conditionalisme et l’universalisme, sont des hérésies déjà condamnées au second Concile de Constantinople en 553. L’une enseigne l’annihilation des rebelles et leur destruction par un jugement ponctuel (avec ses diverses variantes), et l’autre le salut universel et final de tous (également avec ses diverses variantes). Les deux théories erronées sous leurs diverses formes sont tout à fait contraires à l’enseignement clair de l’Écriture sur les peines éternelles pour les rebelles (Mat 10.28 ; 25.46 ; Héb 9.27-28 ; Apoc 20.10).
Mentionnons de façon plus détaillée encore la réincarnation et le purgatoire.
La réincarnation
Ce mot est composé de « ré » (de nouveau) et « incarner » (dans la chair). Selon cette fausse doctrine, l’âme, au moment de la mort, quitte la personne et fait une « transmigration » dans un nouveau corps. Origène (185 – 254), influencé par la philosophie grecque, a soutenu cette doctrine. La réincarnation moderne, importée de l’hindouisme, n’est donc pas nouvelle. Elle enseigne que l’âme est purifiée à travers la réincarnation – au cours de nombreuses vies – et arrive finalement à l’état pur du Nirvana. La Bible dit au contraire en Hébr. 9.27 « qu’il est réservé aux hommes de mourir une seule fois – après quoi vient le jugement ». Cette doctrine est basée sur une auto-rédemption et nie de ce fait que Jésus seul sauve. Aucun homme ne pourra jamais atteindre un état de perfection par ses propres moyens.
Le purgatoire
Cette fausse doctrine fut officiellement admise au Concile de Florence en 1439 par l’Église romaine. L’Église orthodoxe ne reçoit pas cette doctrine.
Le mot « purgatoire » vient de « purgare » (purger, purifier), mot composé de « purus » (pur) et d’ « agere » (faire). C’est un lieu où, après la mort, l’âme peut être purifiée plus complètement. Déjà Augustin (354 – 430) avait une fausse notion sur ce point , pensant que les esprits des morts seraient purifiés par le feu entre leur mort et leur jugement. Le Concile de Trente accepte la notion du purgatoire et affirme qu’ « il y a un purgatoire et que les âmes qui y sont détenues, sont aidées par l’intercession des fidèles, mais la plupart d’entre elles le seront pas le sacrifice acceptable de l’autel » (Dictionary of Christian Theology de Peter A. Angeles, p. 168). Plusieurs passages sont cités pour soutenir cette doctrine (Zach 9.11; Mat 12.32; 1 Cor 3.13-15). Mais le passage clé pour la soutenance de cette doctrine se trouve dans les Apocryphes (2 Maccabées 12.42-45). Voici quelques dogmes corrélatifs à ce faux enseignement du purgatoire :
– c’est une période de discipline et de châtiment après la mort pour purger les péchés commis dans cette vie ;
– les non baptisés ne peuvent pas y entrer ;
– tous les baptisés n’y entrent pas, car quelques-uns vont directement en enfer ;
– le temps passé au purgatoire correspond à la somme des péchés commis dans cette vie moins le nombre d’indulgences données pour l’absolution des péchés ;
– le purgatoire cessera au moment du Jugement dernier ;
– les fidèles encore en vie peuvent avoir une influence sur la condition et le statut des occupants du purgatoire, et ceci par leurs prières, leurs intercessions, leur ouvres de charité, et les messes (Dictionary of Christian Theology, p.168).
Ces fausses notions sont à rejeter, parce qu’elles sont contraires à ce que l’Écriture enseigne. Le texte d’Héb 9.27 est clair quant à l’illusion d’un tel lieu. Par le récit de l’homme riche et du pauvre Lazare (Luc 16.19-31), le Seigneur nous avertit solennellement que le sort de l’homme est scellé à sa mort physique. C’est lors de son vivant que l’homme, responsable devant Dieu, doit se repentir de ses péchés devant Lui et croire en Jésus-Christ. Seule l’ouvre de Jésus-Christ est suffisante pour effacer les péchés (Héb 7.25; 10.14, 19-20; Rom 8.1). En Lui, il n’y a plus de condamnation. Nous avons un exemple touchant dans le brigand repentant qui, du lieu de sa crucifixion, put entrer directement au paradis (Luc 23.43).
H. Bon voyage !
Ce monde moderne nous offre mille moyens trompeurs pour nous rassurer au sujet de l’au-delà. Toutes ces séductions attrayantes ont un instigateur, « Satan, se transformant en ange de lumière » (2 Cor 11.14). Tenons-nous simplement à la Parole de Dieu qui est suffisante pour lever quelque peu le voile sur l’au-delà et nous dire l’essentiel. Elle invite chacun à prendre au sérieux le temps de notre voyage terrestre, qui ne se répètera pas. C’est une question aux conséquences éternelles. Alors, « prépare-toi à la rencontre de ton Dieu » (Amos 4.12).
Cher lecteur, si tu n’as pas encore saisi la main de ton Sauveur Jésus-Christ, fais-le maintenant. Jésus nous dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt. Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais » (Jean 11.25-26).
Suivons donc le Seigneur et « revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour » (Rom 13.11-14). « Nous sommes donc toujours pleins de confiance . C’est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que le quittions. Car il nous faut tous [nous les chrétiens] comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps » (2 Cor 5.5-10).
Note :
1 (tiré de www.atheisme.free.fr/Citations/au_dela.htm — site hors-ligne)
Ouvrages recommandés
Et après ? d’Henry Bryant (80 p.) Éditions Clé, 1993, 2, Impasse Morel, FR-69003 Lyon
L’Au-delà de René Pache (292 p.) éditions Emmaüs, 1977, CH-1806 St-Légier
Le lieu invisible et l’état de l’âme après la mort de H. Rossier (16 p.) et Les peines éternelles d’après les Écritures de J.N. Darby (24 p.) aux éditions EBLC, La Foge C, CH-1816 Chailly-Montreux
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