PROMESSES
Certains prétendent avoir entendu Dieu leur révéler une mission particulière. D’autres affirment que Dieu parle par le moyen d’impressions intérieures, de signes providentiels et de mots qui se détachent des pages de la Bible. Qu’en disent les Écritures ?
Premièrement, le cœur de l’homme est tortueux par-dessus tout.
« L’Eternel connaît les pensées de l’homme, il sait qu’elles sont vaines. » (Ps 94.11) Si de telles manifestations se produisaient, il est recommandé de les évaluer : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » (1 Jean 4.1)
L’examen consiste à vérifier que la pensée s’accorde avec les Écritures. Dieu ne se contredira jamais. N’est-ce pas ainsi que les Juifs de Bérée procédèrent lorsque Paul, Silas et Timothée vinrent leur annoncer la bonne nouvelle ? (Act 17.11)
Deuxièmement, lorsque les Écritures rapportent un événement, nous ne pouvons pas le considérer comme normatif. Ainsi la voix qu’entendit le jeune Samuel à Silo (1 Sam 3) ou le murmure doux et léger qu’entendit Élie à Horeb (1 Rois 19.12) ne peuvent être considérés comme une manière usuelle utilisée par Dieu pour se manifester aux chrétiens d’aujourd’hui.
Oui Dieu parle. Écoutons-le ! Appuyons-nous avec une raison saine sur sa Parole, son moyen de communication privilégié, et examinons toutes choses à sa lumière…
Dans Jean 8, les Juifs s’opposent à Jésus et le désavouent en pointant une incohérence dans son discours : comment Jésus, qui est présent au milieu d’eux et qui n’a pas encore cinquante ans, peut-il avoir vu Abraham, qui, lui, est mort deux mille ans plus tôt ?
Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean 8.58).
Jésus utilise la même expression que celle que Dieu a dite à Moïse dans le désert depuis le buisson ardent :« Je suis celui qui suis » (Ex 3.14). Par l’emploi du présent de l’indicatif, nous pourrions simplement penser que Dieu, dans sa trinité, est éternel. Mais Jean nous projette dans une dimension temporelle qui ne nous est pas familière. Comment comprendre la juxtaposition d’un état passé à un état présent ?
Lorsque nous réfléchissons sur qui est Dieu, nous plaçons cette réflexion à notre niveau, pensant certes que Dieu est éternel, qu’il n’a pas de début, ni de fin, mais est-ce tout ?
Au travers de cette phrase, Jésus laisse entrevoir une dimension encore plus grande : il n’est pas limité par le temps. La dimension temporelle de Dieu n’est pas d’exister dans le couloir du temps, dans lequel nous sommes emprisonnés et où nous ne pouvons qu’inlassablement avancer, laissant le passé derrière nous.
Dieu est au-dessus de notre état temporel limité. Je pourrais m’imaginer Dieu comme une personne, assise devant une frise chronologique de l’histoire de l’humanité, et qui examine les événements passés.
Mais Dieu, quant à lui, connaît déjà les événements futurs. En ceci Dieu dépasse notre entendement et les limites de nos raisonnements. Tout comme Salomon le disait : « Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir » (1 Rois 8.27), le temps ne peut le contenir : Dieu est hier, aujourd’hui et demain.
Dieu se sert souvent d’une réalité concrète pour illustrer un principe spirituel.
Nous voyons cela au travers des paraboles de Jésus.
Mais ce principe ne se limite pas au Nouveau Testament.
L’Écriture parle souvent de la maladie, et dans l’Ancien Testament, les maladies étaient souvent considérées comme une des conséquences du rejet de Dieu par le peuple d’Israël (Ex 12.26 ; 23.25). Bien qu’il y ait cette dimension spirituelle, nous examinerons principalement les aspects pratiques des principes sanitaires donnés par Dieu et leurs applications pour notre temps.
1. Origine des bactéries et virus dangereux
En nous référant à la Bible, nous ne trouvons nulle part les mots « bactérie » ou « virus ». Cependant nous savons que Dieu a créé tout parfaitement bien (Gen 1.31). D’où viennent alors les bactéries et les virus pathogènes ? Dieu aurait-il créé des agents pathogènes dangereux pour l’homme ? Si Dieu a tout créé parfaitement bien, il a aussi créé les virus et les bactéries pour le bien de la Terre. L’origine du dérèglement du fonctionnement de toute la nature trouve sa source dans la désobéissance d’Adam et d’Ève, lorsqu’ils ont mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Dieu déclara à l’homme que le sol serait maudit, qu’il produirait des épines et des ronces. Paul écrit dans son Épître aux Romains que toute la création est soumise à la vanité, qu’elle soupire et souffre, et qu’elle aspire à l’affranchissement de la servitude de la corruption (Rom 8.19-22). Le péché originel a induit non seulement la mort d’Adam et d’Ève, mais tout le dérèglement de la nature — animale, végétale et minérale. Aujourd’hui, les botanistes savent que les épines sont le résultat d’une mutation génétique, les plantes produisent des épines au lieu de feuilles et de branches. Et toute la création subit aujourd’hui encore le désastre, résultat de la désobéissance des premiers humains. Il est très probable que les virus et les bactéries ont subi le même sort que les feuilles et les branches, ils ont muté.
2. La réponse de Dieu et les principes sanitaires
Pendant plus de 2 millénaires, Dieu n’a pas donné de règles sanitaires particulières face à cette altération de la création. C’est à la sortie du pays d’Égypte que Dieu donnera des lois au peuple d’Israël. Il donnera en particulier plusieurs ordonnances d’ordre sanitaire. Bien que ces ordonnances soient tirées du livre du Lévitique, elles avaient pour objectif de mettre en lumière la sainteté de Dieu au travers de différentes figures. Pour certaines d’entre-elles, elles avaient également une dimension sanitaire.
a. Les cadavres
Dans Lévitique 11, il est question des animaux impurs. Ce chapitre indique plusieurs fois de ne pas toucher (v. 8, 24, 25, 27, 28, 31, 36) ou manger un animal mort (v. 39, 40) car la personne ayant touché ou mangé un animal mort sera impure. Tout objet en contact avec l’animal mort sera souillé (v. 32, 35), certains objets devront même être détruits comme les fours et foyers. Seules les sources et les citernes resteront pures (v. 36). Les animaux sont parfois porteurs de parasites. À la suite de la mort de l’animal, ces parasites ont parfois tendance à se multiplier. D’autres fois, l’animal meurt à cause d’une infection. Une personne en contact avec un cadavre d’animal risque donc de s’infecter. De plus, en se décomposant, les animaux attirent des insectes dont certains sont porteurs de maladies infectieuses.
De nos jours, on recommande de ramasser les animaux morts dans les élevages avec des pinces ou des pelles, cela afin de garder une certaine distance avec le cadavre. Certains recommandent vivement de laver ses bottes au jet d’eau, de faire attention en retirant ses gants, de se débarrasser soigneusement des combinaisons jetables, de se laver les mains et les lunettes1 .
Dans Nombres 5.2, une personne qui est souillée par un mort, devait même s’isoler hors du camp.
b. La lèpre
Dans Lévitique 13, nous trouvons la loi sur la lèpre. Une personne présentant sur sa peau une tumeur, une dartre ou une tache blanche ressemblant à la lèpre, devait se présenter devant Aaron ou l’un de ses fils afin de se faire examiner. Selon la gravité, la personne était déclarée impure ou placée en isolement jusqu’à deux périodes de sept jours selon le type de lèpre (v. 4-5, 31 et 33). Nombres 5.2 précise aussi que les personnes, atteintes de la lèpre, devaient être renvoyées du camp.
c. La gonorrhée
Dans Lévitique 15, nous trouvons la loi relative aux personnes atteintes d‘une gonorrhée. Cette maladie est d’ordre infectieux et il est bien probable qu’il s’agisse ici d’une infection bactérienne sexuellement transmissible. La personne atteinte par la gonorrhée devenait impure, tout objet qu’elle touchait, lit ou objet sur lequel elle s’asseyait, le devenait aussi (v. 4). Toute personne en contact avec le lit ou l’objet devenait impure jusqu’au soir et devait impérativement se laver et laver son vêtement (v. 5). Il en était de même pour toute personne qui aurait touché la peau de la personne infectée, toute personne sur laquelle elle aurait craché ou toute monture sur laquelle elle se serait assise (v. 7-9). Tout vase de terre, en contact avec la personne infectée, devait être brisé (v. 12). Cette personne devait encore attendre 7 jours après la fin de l’infection pour sa purification, avant de se présenter, à l’entrée de la tente d’assignation, avec deux tourterelles ou deux pigeons au sacrificateur, qui les offrait l’un en sacrifice d’expiation, l’autre en holocauste. Tout comme pour les lépreux ou les personnes souillées par un mort, la personne atteinte d’une gonorrhée était renvoyée du camp (Nom 5.2).
d. Les principes sanitaires bibliques
À cette époque, les bactéries et les virus n’avaient pas encore été découverts. Moïse, qui avait grandi dans la cour de Pharaon, avait reçu une formation des plus nobles. Sans doute, avait-il aussi eu connaissance des pratiques médicales égyptiennes au travers de son éducation. Selon le papyrus Ebers2 , on soignait les personnes par des invocations magiques, par l’utilisation de plantes, de minéraux mais également avec des substances animales comme le sang, la graisse, le foie, l’urine ou encore les excréments. Il est fort probable que de nombreux malades décédaient en Égypte en raison de telles pratiques. Ce n’est qu’au XIXe siècle, quelque 3 400 ans plus tard, que les médecins commencèrent à découvrir les bactéries. Le médecin obstétricien hongrois Ignace Philippe Semmelweis démontra en 1847 l’utilité du lavage des mains dans une solution d’hypochlorite de calcium avant tout accouchement, un examen médical, ou après la dissection d’un cadavre (cf. Lév 11).
Dieu, dans sa bienveillance, avait institué des principes sanitaires afin d’éviter la contagion au reste du peuple. Lévitique 15.13 souligne que la personne, à la fin des sept jours de purification, devait se laver dans de l’eau vive, c.-à-d. une eau qui coulait et non une eau stagnante. L’eau vive emporte bien mieux les bactéries lorsqu’elle coule sur la peau, qu’une eau stagnante lorsqu’on y plonge ses mains. Aujourd’hui, ce principe est de rigueur dans les hôpitaux lors du lavage des mains consulté le 01.04.2021 . Il nous est donc difficile d’imaginer que Moïse ait rédigé ces lignes sur la base de ses connaissances acquises en Égypte et au cours de sa vie dans le désert. Nous ne pouvons que nous émerveiller en lisant ces textes parce qu’ils sont inspirés par Dieu.
Le principe de la quarantaine a été introduit pour la première fois en 1377 à Dubrovnik en Croatie avec l’apparition de la peste noire. Mais ce ne fut qu’en 1423 qu’un premier hôpital ouvrira sur l’île de Sainte-Marie de Nazareth (république de Venise), pour y interner les personnes suspectées d’infection. Ces principes avaient été institués sur la base biblique de Lévitique 15 car le corps médical de l’époque, dépassé par l’événement, n’avait trouvé aucun traitement pour guérir l’infection. Contrairement au principe de grouper les personnes au risque d’infecter des personnes saines, la Bible demandait aux personnes suspectées de s’isoler à l’écart du peuple dans le désert.
3. Principes pour notre temps
Alors que nous traversons une pandémie d’ordre mondial, je suis surpris par certaines réflexions que j’entends autour de moi, propos venant parfois de chrétiens. Certains se rebellent par exemple contre l’obligation du port du masque. Rien dans la Bible ne nous invite à nous opposer à une telle obligation. Au contraire, Dieu nous demande de respecter notre prochain en prenant soin de lui. Parce qu’il y a un délai entre le moment de l’infection et la déclaration des symptômes, nous sommes potentiellement des agents qui disséminent virus et bactéries autour de nous. L’Église de Jésus-Christ a un témoignage à rendre au monde :
– Nous sommes invités à nous soumettre aux autorités et aux règles d’hygiène en acceptant de porter un masque, afin de limiter la propagation du virus. Dieu, dans sa Parole, ne nous ordonne nulle part de nous opposer à ce type de règle. Le chapeau est un habit qui permet de se protéger du soleil afin d’éviter des insolations. Nous acceptons bien pour certains d’en porter très librement, même si le soleil ne brille pas.
– Le lavage des mains était déjà de mise dans l’A.T., aujourd’hui, nous disposons de produits désinfectants et de savon pour nous laver ; mettons donc en pratique le lavage des mains dans le but d’honorer Dieu.
– L’isolement est un principe biblique. Si une personne présente des symptômes liés à la maladie, il est normal de se signaler aux autorités tout comme la personne potentiellement atteinte de la lèpre se présentait au sacrificateur. Si l’autorité compétente juge un isolement nécessaire, il est bon de s’y soumettre pour le bien de notre prochain.
– Pour ce qui est du confinement et des restrictions de libre circulation, considérons deux choses : dans la Parole, il n’est fait nulle part mention d’un confinement en cas d’épidémie. Même durant la peste induite par l’ordre de David de dénombrer la force d’Israël et où 70 000 hommes d’Israël ont succombé (1 Chr 21), une telle restriction n’a été imposée au peuple. Pourtant l’événement avait été annoncé par le prophète Gad. Néanmoins, les gouvernements ont été institués par Dieu pour le bien de la vie en société. Si nous sommes strictement confinés chez nous, cela nous amènera à nous reposer davantage sur l’espérance que nous avons en Christ. N’est-ce pas aussi ce témoignage que nous recueillons de la part des chrétiens persécutés, privés injustement de leur droit de liberté, et jetés en prison à cause de leur foi ?
- https ://www.cigversailles.fr/content/ramassage-des-animaux-morts
- Le papyrus Ebers est daté d’environ 1550 av. J.-C. ; il est le plus ancien documents médical égyptien connu à ce jour.
À qui s’adresse en particulier le livre de Job ? Nous pourrions croire que ce livre raconte l’histoire d’un homme terrassé par les épreuves et la souffrance à cause d’un enjeu supérieur et en rester là. Un cher ami, Maurice Berger, y reconnaît un modèle d’étude et de formation pour les anciens dans l’accompagnement en relation d’aide.
Job souffre et doit affronter trois amis qui vont tenter de lui prodiguer leurs conseils ; leurs diagnostics sont sans appel.
Le premier, Éliphaz, fait référence à ce qui peut être perçu et observé avec les organes sensoriels, dont l’œil est le plus important. Malheureusement, il voit aussi une vision occulte qui l’influence (Job 4.11-17). Il s’appuie sur sa propre expérience sensorielle, sur ce que l’homme lui-même est capable de reconnaître et de comprendre.
Le second, Bildad, fait référence au passé et à l’expérience de l’humanité (Job 8.8-10). L’histoire, la tradition et les coutumes sont ses sources. Il se fie à ce qu’il entend de la part des autres et plaide pour un apprentissage basé sur l’expérience historique.
Le troisième, Tsophar, fait référence au bon sens, à la perspicacité, à l’intelligence et à la logique (Job 20.2-3). Le bon sens se base sur ce que l’on peut saisir avec son propre esprit et à travers sa propre réflexion.
A cette suite intervient un quatrième personnage, Élihu. Il ne suit pas la logique des trois amis. Il ne se réfère pas aux approches naturelles de la connaissance, mais à ce que l’Esprit de Dieu révèle (Job 32.8, 18). En cela, il diffère foncièrement des autres.
Lorsqu’une personne de notre entourage souffre ou subit des épreuves, quelle devrait notre démarche pour ne pas tomber dans les travers des trois premiers amis ? Si nous nous appuyons sur nos propres capacités, celles-ci nous conduiront à un échec cuisant et coupable. Au travers de plusieurs articles, nous tenterons de répondre à cette question, mais soyons humbles, la sagesse de Dieu est bien supérieure à notre discernement naturel des choses.
Ce matin, au culte, au moment des annonces, le président nous rapporte les résultats d’un tournoi sportif inter-églises. Alors qu’il venait d’annoncer le résultat des jeunes de l’église, un enfant prend la parole et dit : « Nous sommes troisième et non quatrième, les autres ont triché. » Bien souvent nous réclamons justice pour les torts que nous avons subis. Lorsque nous sommes victimes d’une personne malhonnête, il paraît légitime de réclamer justice.
L’apôtre Paul a écrit : « Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. » (Phil 3.7) Il fait référence ici à son statut de Juif et à sa manière de vivre, irréprochable aux yeux de la loi, avant de rencontrer le Christ sur le chemin de Damas. Avant cette rencontre, il se voyait juste à ses propres yeux, vis-à-vis de la loi dans la cause qu’il poursuivait, mais il n’avait pas encore compris que finalement, cela allait le perdre. Au même titre que Paul s’appliquait à vivre en conformité avec la loi, le chrétien pourrait essayer d’acquérir la vie en Christ au travers d’un style de vie basé uniquement basé sur un ensemble de règles. Mais ce n’est pas possible. Le vie en Christ implique une justice qui vient, non des hommes, mais de Dieu par la foi, en devenant conforme à lui jusque dans la mort.
Christ est mort sur la croix pour mes péchés, et malgré toutes les injustices que j’ai commises à son égard, il n’a pas réclamé justice ; non, il m’a accordé son pardon. La vie en Christ est une vie de grâce où le pardon a pris la place de mon ego et de mon orgueil, et seul le Seigneur a cette capacité de me transformer pour vivre cela.
Pour comprendre l’écologie dans un sens biblique, il est nécessaire de revenir aux neuf premiers chapitres de la Bible. La chute a eu un impact écologique avec l’apparition de la mort de l’homme. Le déluge a également eu un impact dramatique : la destruction massive de toute la vie humaine, animale et végétale sur la terre. L’apôtre Pierre, en parlant de la fin des temps, rappelle que l’« ancien monde » a été détruit et que seules huit personnes ont été sauvées, le reste des hommes ayant été anéanti par les eaux (2 Pi 2.5 ; 1 Pi 3.20). Avant lui, Jésus avait annoncé qu’à son avènement futur, le comportement des hommes serait similaire à celui avant le déluge (Mat 24.37-39 ; Luc 17.26-27).
Un constat sinistre
Après la chute, Dieu s’adressa à l’homme et lui fit connaître sa nouvelle situation : « Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain. » (Gen 3.17-19) La vie d’Adam et de ses descendants allait devenir pénible.
Plus tard, les hommes ont commencé à se multiplier et leurs mœurs se sont gravement dégradées. Dieu fit venir une catastrophe afin de juger l’humanité, mais il accorda aux hommes un répit pour se repentir, par la prédication de Noé pendant le temps de la construction de l’arche (1 Pi 3.20). Tous ceux qui ne franchiraient pas la porte de l’arche pour s’y réfugier allaient périr. Le salut des hommes passait par un acte simple : croire et franchir la porte de l’arche, qui préfigurait la personne de Jésus. Aujourd’hui encore, le salut s’obtient de manière simple en plaçant sa foi dans le sacrifice de Jésus sur la croix, lui qui est « la porte » et qui a tout accompli.
Tant pour la chute en Genèse 3 que pour le déluge, la cause des catastrophes écologiques était le péché de l’homme suivi du jugement de Dieu. Au travers du déluge, Dieu nous montre qu’il utilise la nature, et en particulier la météorologie et les phénomènes naturels, lorsque l’homme le rejette. Ce principe se retrouve au travers de toute la Parole : les plaies d’Égypte (Ex 7-13), le chef cananéen Sisera emporté par le torrent de Kison (Jug 5.4-5,20-21), la sécheresse au temps du roi Achab (1 Rois 17), la tempête qui surprend Jonas dans le bateau en route pour Tarsis (Jon 1.4-15), en sont autant d’exemples. Dieu est souverain sur les phénomènes naturels et météorologiques (Ps 29 ; 83.16 ; 107.24,27 ; Job 38.22-30).
Jésus nous rapporte dans les Évangiles qu’au temps de Noé, les hommes mangeaient, buvaient et se mariaient — et ne souciaient pas de Dieu. En Occident, la même situation prévaut de nos jours : les hommes se soucient davantage de leur ventre et de leur état affectif que de la justice de Dieu. N’oublions pas l’action de Dieu et ne nous étonnons pas du dérèglement climatique.
Un nouveau départ
À la fin du déluge, l’arche se pose sur les monts Ararat. Mais avant que Noé, sa famille et les animaux ne sortent de l’arche, Dieu vient au-devant de Noé pour réitérer le commandement aux animaux de se multiplier, comme lors de la création. Autrefois adressé aux poissons et aux oiseaux comme à l’homme (Gen 1.22), il est étendu aux animaux terrestres (Gen 8.17). Le nombre restreint d’animaux qui allaient sortir de l’arche nécessitait une multiplication, parce que Dieu accorde à Noé la possibilité de manger du poisson et de la viande animale en plus des herbes qui portaient des semences. De nos jours, les milieux écologiques se préoccupent beaucoup de l’alimentation. Manger sainement et équilibré est une bonne chose ; mais lorsque des idéologies, sous le couvert de défense des animaux, placent le droit des animaux au-dessus de celui de l’homme, on ne peut que s’indigner en tant que chrétien. La consommation de viande et de poisson est une grâce que Dieu accorde à l’homme pour son équilibre alimentaire.
Suite aux holocaustes offerts par Noé, Dieu agrée les sacrifices des bêtes pures. Il fait une promesse encourageante pour l’humanité : « Je ne maudirai plus la terre, à cause de l’homme, parce que les pensées du cœur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse ; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait. Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. » (Gen 8.21-22) Dieu s’engage à réhabiliter la terre qu’il avait maudite lors de la désobéissance d’Adam et d’Ève (Gen 3.17). Il promet aussi la nourriture aux hommes au travers des récoltes d’année en année.
Bilan
Face à l’alarmisme actuel des écologistes, rappelons-nous aussi que cette terre sera un jour détruite. Entre temps, elle subira encore les catastrophes dévastatrices décrites dans le livre de l’Apocalypse. Mais Dieu nous a promis qu’il n’y aurait plus de déluge sur la terre.
Dieu a donné la terre à l’homme pour qu’il en prenne soin, mais il savait de toute éternité que celui-ci n’allait pas la gérer à bon escient. Il sait que le cœur de l’homme est mauvais.
Aujourd’hui, nous qui vivons à la fin des temps, soyons donc vigilants et arrêtons-nous un instant sur l’histoire de Noé pour y réfléchir.
Dans ces deux Épîtres, Pierre fait plusieurs fois appel à des écrits de l’Ancien Testament afin d’étayer son message. Pierre se réfère aussi à des écrits que nous qualifions usuellement de textes historiques.
Pierre rajoute un détail intéressant dans 2 Pierre 3.3-5 : dans les derniers temps, des moqueurs viendront pour insulter Dieu quant à la promesse de son retour. Ces moqueurs ne croient plus à la création divine, ni au déluge, ils remettent en cause l’historicité de ces faits afin de déstabiliser les chrétiens dans ce qu’ils croient au sujet du retour de Jésus-Christ. L’expression « derniers jours » fait référence au temps entre la première et la seconde venue de Christ (Act 2.17 ; Héb 1.2 ; 1 Pi 1.20).
Lorsque Pierre discourait à Jérusalem à la première Pentecôte (Act 2), il ne développe pas ces faits mais se limite à l’histoire de la nation juive ; il est face à une foule éduquée dans le contexte religieux de la Torah. Lorsque Paul discourait à Athènes, il revient sur l’histoire de la Création (Act 17.22-31) ; contrairement à Pierre, Paul est face à des païens à qui il doit premièrement expliquer l’histoire de l’humanité. Pierre adresse sa première Épître aux chrétiens du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie. Dans sa seconde lettre, il fait référence à la première. Il s’adresse donc à des chrétiens qui ont eu connaissance de celle-ci (2 Pi 3.1). Depuis la première Pentecôte, l’Église n’est plus composée uniquement de Juifs, mais aussi de chrétiens d’origine païenne.
Dans notre société occidentale déchristianisée, lorsque nous parlons de l’Évangile à nos contemporains, il devient toujours plus important de revenir au récit des origines afin d’expliquer le plan rédempteur de Dieu pour l’humanité dans sa globalité.
1. Le contexte historique
La période de la Réforme en Europe n’a pas été qu’une époque de renouveau spirituel initiée par plusieurs réformateurs. Elle a aussi été un temps de troubles sociaux, d’épidémies, et de guerres3 . Ainsi dans des régions situées dans le Sud de l’Allemagne, le Sud de l’Autriche et l’Est de la France, des jacqueries éclatent sous forme d’émeutes, de conspirations, de soulèvements et de mutineries. On appellera ces révoltes le mouvement du Bundschuh (chaussures à lacets) qui durera de 1493 à 1517. Sur le plan social, la basse noblesse, en déclin, se marginalise, pille et brigande ici et là, rendant le courroux des paysans encore plus dur. C’est dans ce contexte que la Réforme va prendre racine, période de troubles, d’insécurité et d’incertitudes politiques, économiques, religieuses et sociales.
Elle est initiée par Martin Luther qui monte au créneau dès 1517 et dénonce les abus de l’église catholique romaine par la publication de ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg. Mais à côté de ses travaux théologiques, Luther s’implique aussi dans des travaux d’ordre social et politique. Citons parmi ses écrits :
– À la noblesse chrétienne de la nation allemande sur l’amendement de l’état chrétien (1520)
– De l’autorité temporelle et des limites de l’obéissance qu’on lui doit (1523)
– Contre les hordes pillardes et criminelles de paysans (1525)
– Les soldats peuvent-ils être en état de grâce ? (1526)
– Le devoir des autorités civiles de s’opposer aux anabaptistes par des châtiments corporels (1536)
Parallèlement à Luther, un autre personnage prend de l’importance, Thomas Müntzer (env. 1489-1525). Ce dernier, né de parents pauvres, devient prêtre auxiliaire à Halle (Saxe-Anhalt) avant de rejoindre Luther dans le mouvement de la Réforme. Nommé pasteur à Zwickau (Saxe) en 1520, Müntzer va entamer un combat nettement plus radical et développer des idées personnelles liées à une révolution sociale. Son amitié avec Luther ne durera pas. En 1523, il s’en prend à lui dans ses écrits et profite des révoltes paysannes pour développer ses idées. En juin 1524 naît un nouveau mouvement de contestation dans le pays de Bade (Sud-Ouest de l’Allemagne actuelle) près de Schaffhouse. Les paysans sont soumis par leurs seigneurs à une corvée de ramassage de coquilles d’escargots qu’ils jugeront abusive. C’est le début de la guerre des paysans allemands. Müntzer, par ses idées fondées sur une lutte de libération violente, rejoindra ce mouvement et en deviendra l’une des icônes.
Le 15 août 1524, un traité d’assistance mutuelle est signé et une série de révoltes se développe dans différentes régions (Souabe, Franconie, Alsace et Alpes autrichiennes). Les paysans s’emparent de châteaux et de villes (Ulm, Erfurt, Saverne). En février et mars 1525, trois bandes de paysans se forment appuyées par des bourgeois et des religieux. Le 20 mars 1525, ces trois bandes, entrées en négociation avec la ligue de Souabe, adoptent une série de revendications formulées sous douze articles, basés sur des exigences ecclésiastico-économico-politico-sociales. Avec le souhait de prendre pour modèle la Confédération helvétique, les paysans fondent la Confédération de Haute-Souabe. Mais l’alliance avec la Ligue souabe leur sera fatale.
Le 16 avril 1525, dimanche de Pâque, quelque 6000 paysans odenwaldiens et hohenloheriens attaquent la ville de Weinsberg. La ville, faiblement défendue, sera aux mains des paysans en moins de deux heures. Après un procès sommaire mené tambour battant le même matin, le comte Ludwig von Helfenstein et une douzaine de nobles sont mis à mort par les paysans. La sanction consiste à les faire courir entre deux rangées de paysans munis de broche. La perpétration du bain de sang de Weinsberg fera violemment réagir Luther4 .
Le 15 mai 1525, la bataille de Frankenhausen oppose les paysans de Thuringe, conduits par Müntzer, à l’armée du Landgrave de Hesse et se soldera par la capture de Müntzer, il sera torturé puis décapité. La révolte sera matée vers la fin de l’année 1525 en Allemagne et en 1526 en Autriche. Les estimations évoquent l’implication de près de 300 000 paysans dont plus de 100 000 y trouveront la mort.
2. L’engagement de Müntzer dans le mouvement paysan et l’opposition de Luther
Müntzer opte en faveur de la lutte armée pour défendre les intérêts des pauvres et des paysans. Elle lui sera fatale. Il pensait que la lutte armée était la voie à adopter car il croyait au retour imminent du Christ sur terre et qu’il incombait donc aux chrétiens de préparer ce retour en vue du millénium. Les pensées millénaristes telles que celles de Müntzer n’était pas choses rares en ce temps, des anabaptistes allaient instaurer quelques années plus tard, entre 1534 et 1535, un régime théocratique dans la ville de Münster en Allemagne. Ils prétendaient avoir reconnu en cette ville la « nouvelle Jérusalem ». Mais ce mouvement sera combattu par la faible armée de l’archevêque, fortement assistée par les troupes des princes allemands, en particulier celles de Philippe de Hesse. Les protagonistes seront mis à mort à l’issue du siège de la ville.
Luther prendra position dans son écrit « Exhortation à la paix » à propos les douze articles de la paysannerie (avril 1525). Il ne s’oppose pas catégoriquement aux paysans mais il les met devant leurs responsabilités. Il rappelle aux paysans leur devoir de soumission aux autorités instituées par Dieu. Il écrit : « Le fait que les autorités soient mauvaises et injustes n’excuse pas la corruption ou les émeutes. Car punir la méchanceté n’appartient pas à tout le monde, mais aux autorités mondaines qui manient l’épée, comme Paul le dit dans l’épître aux Romains 13.4 et Pierre dans 1 Pierre 2.14, qu’elles sont ordonnées par Dieu pour punir les méchants .»
Parallèlement, il rappelle également à la noblesse son devoir : « Eh bien, parce que vous êtes alors la cause de cette colère de Dieu, elle éclatera sans doute aussi sur vous si vous ne vous améliorez pas au travers du temps […] Vous devez être différents et céder à la Parole de Dieu ». Toutefois, il encourage cette noblesse en y exposant le sens égoïste des douze articles : « Ils ont écrit douze articles, parmi lesquels certains sont tellement bon marché et raisonnables, qu’ils subtilisent l’honneur que l’on vous doit face à Dieu et au monde, de sorte qu’ils détournent le sens du Psaume 107.40, et méprisent les princes. Cependant, ces articles sont en majorité construits en leurs faveurs et besoins et n’incarnent pas ce qu’il y a de mieux. »
Lorsque Luther a écrit son traité sur la liberté chrétienne quelques années plus tôt, il défend une liberté spirituelle et non une liberté matérielle et temporelle. Pierre nous rappelle dans sa première Epître que nous ne devons pas abuser de cette liberté au profit du mal (1 Pi 2.16). Les paysans ont cru par erreur que Luther allait venir à leur secours pour les défendre vis-à-vis de leurs oppresseurs. Certains reprochent à Luther son manque de prise de position en faveur des plus pauvres. Luther aurait pu témoigner plus de compassion envers les paysans maltraités avec des interventions plus sociales, mais il a préféré garder des distances en raison des actes odieux perpétrés par les paysans, en particulier le bain de sang de Weinsberg. Luther avait bien compris ces deux dimensions de la liberté. Il n’a pas défendu le parti des pauvres, il a néanmoins interpellé les élites sur leur comportement et leurs responsabilités face à Dieu. Paul nous rappelle que les autorités sont instituées par Dieu pour notre bien (Rom 13.1, 4). Les autorités sont soumises à Dieu, Jésus le rappelle à Pilate avant sa crucifixion : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut » (Jean 19.11).
3. Que penser de la lutte armée ?
Au travers de cet épisode de l’histoire, nous pouvons nous interroger sur la légitimité de la lutte armée contre l’autorité. Cette lutte est-elle un moyen pour aboutir à plus de justice sociale ? Ou encore, comme certains étaient tentés de le croire à cette époque, la lutte armée peut-elle servir à l’établissement du royaume de Dieu sur terre ? Daniel Arnold, après avoir courtement exposé l’usurpation du pouvoir par les rois dans le royaume d’Israël, écrit : « La révolution armée se veut courte, mais elle dégénère souvent en guerre civile, la pire des guerres.5 » Dans sa patience, Dieu ne recherche pas que les hommes établissent avec violence et impétuosité un monde meilleur sur la terre mais qu’ils se repentent de leurs mauvaises actions. Pierre souligne cette vérité dans sa seconde épître : « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pi 3.9). Cette parole est valable tant pour le riche que pour le pauvre, pour le puissant que pour le faible, elle ne fait exception de personne. La repentance est une arme puissante qui, dans la durée, désarme bien des orgueilleux. Ce principe relève l’homme et le confronte au standard de divin au lieu de le faire sombrer dans la déchéance morale. En récompense, Dieu peut lui octroyer un pays avec plus de justice, de paix et d’amour du prochain.
Par-dessus tout, le chrétien est appelé à aspirer à cette espérance vivante à venir, la vie éternelle, et non aux choses temporelles périssables. Jésus a répondu à Pilate « Mon royaume n’est pas de ce monde, […]. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas » (Jean 18.36).
- Après la peste noire (1347-1352) qui a tué entre 30 et 50 % de la population européenne, les épidémies de peste se poursuivent à travers toute l’Europe. D’autres guerres succèdent à la guerre de cent ans (1337-1453). Parmi elles, la guerre d’Italie avec sa célèbre bataille de Marignan (Italie – 1515). À l’Est de l’Europe, le Sultan Soliman I lance une expansion de l’empire Ottoman en direction de l’Europe, elle s’achèvera aux portes de Vienne le 16 octobre 1529.
- Cet épisode fera pencher Luther en faveur des nobles. En réponse à cet évènement, il publiera son pamphlet « Contre les hordes pillardes et criminelles de paysans. »
- Daniel Arnold, Vivre l’éthique de Dieu, L’amour et la justice au quotidien, éditions Émmaüs, 2010, p. 202
Nous sommes le 19 février 1970 avant le concert. Ourane, un chrétien aveugle, accordeur du piano, dépose soigneusement une enveloppe sur le clavier du piano avant de rabattre le couvercle. Qu’est-il écrit dans cette lettre ?
« Cher Johnny ! Ce soir tu vas chanter devant une foule de jeunes. Mais un jour tu seras tout seul, devant Dieu. Prépare-toi à le rencontrer ! C’est aussi pour toi que Jésus-Christ a donné sa vie, car il t’aime. Viens à lui, tel que tu es ! »[1]
Johnny a-t-il lu cette lettre ? nous ne le savons. Mais le lendemain soir, la nouvelle tombe : Johnny a eu un accident de voiture, il a failli mourir. Je m’activais à la préparation de ce numéro, quand j’ai entendu l’information : Johnny est mort.
Tous, un jour, nous devrons affronter la mort, mais au-delà de ce seuil, qu’en est-il de nous ? Les matérialistes et les athées croient que c’est la fin de toute chose, d’autres pensent qu’ils seront réincarnés, d’autres encore imaginent des solutions diverses pour que tous aillent au paradis. De manière parfois inconsciente, ils rejettent les réalités du ciel et de l’enfer.
Que dit la Bible sur notre avenir ? Nous, chrétiens, qui avons placé notre foi en Jésus-Christ, nous avons une espérance vivante : la résurrection de nos corps. En cela, Jésus nous a précédés et nous assure la vie éternelle.
Savons-nous que nous serons loin d’être oisifs au ciel ? Nous contemplerons, adorerons et rendrons grâce à notre Dieu. Nous serons à son service, nous régnerons avec lui et nous aurons atteint le repos éternel. Aujourd’hui, nous vivons sur terre en percevant mal ce qui est au-delà. Arrivons-nous à nous détacher de ce monde pour mieux discerner la réalité du ciel ?
[1] Ourane, histoire vécue, Samuel Grandjean, Maison de la Bible, 8e édition 2004.
Dieu a donné à l’homme trois formes de révélation, le livre de la nature, la conscience et la Bible. Les deux premières permettent à l’homme de discerner l’existence de Dieu. La troisième donne du sens à sa vie.
Le livre de la nature
En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, car ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous. (Rom 1.20-22)
La nature a pour objet de révéler l’existence de Dieu. Il est facile à un apologète d’argumenter rationnellement sur l’existence de Dieu au travers de la nature, car elle démontre par elle-même l’existence d’un créateur ou d’un concepteur.
Considérons quelques découvertes scientifiques factuelles :
– l’ADN, gigantesque système de codage d’information que certains qualifient de langage et que d’autres comparent à un livre ;
– le moteur électrique bactérien constitué de parfois plus de 30 protéines ou « pièces mécaniques » soigneusement assemblées ;
– les nano-robots qui s’occupent du bon fonctionnement des cellules vivantes, etc.
Ces découvertes nous poussent à nous interroger sur leur origine. En considérant l’ADN, posons-nous la question : un « livre » peut-il s’écrire à partir de rien ? Certains commentateurs scientifiques s’interrogent par un raisonnement absurde : les organismes vivants s’inspireraient-ils des inventions de l’homme ? Un tel raisonnement révèle soit un état d’ignorance, soit une attitude hypocrite qui refuse d’y voir l’évidence d’un créateur. Leurs a priori athées ou agnostiques leur servent d’excuse pour nier la réalité objective d’une origine divine et du caractère éternel de ce créateur. Oui ! seul un dessein intelligent6 divin et éternel peut être à l’origine de la création.
Une question découle de cette recherche : quelle en est la finalité ? Dès que la question de la finalité surgit, elle interpelle l’esprit humain sur ses implications sur le plan moral. Si donc un créateur existe, ne lui sommes-nous pas redevables de quelque chose ?
La conscience
Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. (Rom 2.14-15)
Paul nous apprend dans ce passage que tout homme a une conscience qui lui permet de distinguer entre ce qui est bien et ce qui est mal. Le païen qui ne connaît pas Dieu a une perception morale. Il sait implicitement qu’il y a des principes éthiques dans la vie. Or si l’homme est capable de discerner le bien du mal, il est en droit de se poser la question s’il existe un législateur. Dans l’absolu, s’il n’existe pas de législateur, il peut donc faire le mal en toute impunité car il ne craint pas le jugement de ses actes. Un courant de pensée populaire balaie très simplement le problème en prétendant que la perception du bien et du mal relève d’une invention de l’esprit humain, mais cette objection n’est qu’une réponse insatisfaisante pour esquiver la problématique : le païen, comprenant que le mal et le bien existent, se sent inéluctablement accusé par son comportement. Sa conscience le lui révélant, il préfère botter en touche en refusant d’examiner honnêtement la possibilité de l’existence de ce législateur. Comme dans le cas du livre de la nature, cette approche ne permet pas à l’homme de connaître vraiment Dieu ; elle ne lui permet que de révéler son existence et d’entrevoir certains de ses attributs (puissance, sagesse, bonté, justice…).
Il arrive souvent que des incrédules refusent de croire à l’existence d’un Dieu bon en raison de tous les malheurs et de la souffrance que connaît le monde. Mais s’ils reconnaissent qu’il y a malheur et souffrance, ils reconnaissent alors implicitement l’existence d’une réalité qui serait le bien. Mais la logique que veulent soutenir ces individus n’est qu’une attitude de déni de la seconde réalité. Dès lors, comme le bien et le mal existent, la dimension morale est réelle et la question d’un législateur devient pertinente.
La révélation inspirée : la Bible
Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi ; selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi. La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive. (Rom 1.16-18)
Bien que les deux premières formes de révélations témoignent de l’existence de Dieu aux hommes, elles n’ont pas la capacité de donner un sens à la vie. Dieu a donc pourvu à un troisième livre qui révèle sa personne (Père, Fils et Saint-Esprit), son caractère, ses attributs, sa volonté, son amour pour l’homme, ses plans pour celui-ci. Ce livre est la Bible. Par-dessus tout, la Bible est une « révélation » à l’homme :
– de sa nature corrompue et pécheresse, passible du jugement de Dieu (1.18),
– et du plan du salut pour l’homme (1.16-17).
C’est ce que Paul affirme dès le début de sa lettre aux Romains.
Alors qu’il est assez facile de prouver l’existence de Dieu, il n’est pas possible de prouver les vérités bibliques comme la justification. La justification nous est acquise par la foi. Il n’est rien que nous puissions faire ou donner en échange de notre âme. Si la justification était basée sur les œuvres, personne ne serait justifié et tous iraient en enfer. Mais la justification par la foi donne un sens à ce que nous croyons. Cette vérité est raisonnable et rationnelle, intrinsèquement consistante, et il n’y a pas d’auto-contradiction. Elle donne un sens.
Prenons ce problème par un autre bout. Avons-nous besoin de renoncer à comprendre pour croire ? Il est vrai que certaines personnes pensent que le christianisme est ce saut de foi que seules des personnes ayant un raisonnement confus sont capables de faire. Certes, une démarche de foi est nécessaire pour entrer en relation avec Jésus-Christ, mais elle n’implique nullement la nécessité de devenir illogique. Comparé aux autres systèmes de foi comme l’humanisme, l’athéisme, les philosophies ou d’autres religions, le christianisme est plus sensé et rationnel qu’aucun d’entre eux.
Dans nos échanges avec les inconvertis, le problème n’est pas l’aspect intellectuel de la foi. Nous pouvons concevoir un argumentaire considérable et logique, mais ce n’est pas pour autant que les gens vont embrasser la foi chrétienne. Le problème n’est pas dans la dimension intellectuelle des questions et des interrogations qu’amènent de telles discussions. Le problème est moral. Dès qu’une personne admet qu’il existe un Dieu, elle réalise qu’elle fait partie intégrante de la création, et instinctivement elle comprend qu’elle doit rendre des comptes à son Créateur. Et il y a une forte probabilité qu’elle n’aime pas devoir rendre des comptes ! Dès qu’elle ressent sa culpabilité, elle peut se bloquer et rétorquer :« Comment pouvez-vous croire en un Dieu qui envoie des personnes en enfer parce qu’ils n’ont jamais entendu parler de Jésus-Christ ? » Les hommes ne vont pas en enfer parce qu’ils ne connaissent pas Jésus-Christ, mais parce qu’ils ont péché. Nous pouvons donc développer tout un argumentaire rationnel et raisonnable, mais les oppositions de nos interlocuteurs sont rarement intellectuelles ; au fond, elles sont toujours morales. Ne soyons donc pas frustrés dans une telle situation, car dès cet instant le Saint-Esprit fait son travail dans la personne et nous ne pouvons juger de l’issue.
Rappelons-nous donc que la base de tout, c’est la foi. Soyons reconnaissant envers Dieu parce qu’il ne nous a pas implanté une noix à la place du cerveau, que sa révélation par la Bible est sensée, cohérente et convaincante, que notre foi s’accorde avec ce que nous voyons dans la création, dans l’histoire et dans toute chose. Il y a certes des choses qui nous demeurent cachées, que nous ne pouvons simplement pas comprendre, mais elles nous amènent à nous agenouiller devant Dieu avec foi. Dieu nous demande que nous lui fassions confiance ; il nous fait le don de comprendre ce qu’il nous a révélé sur son caractère et sa volonté au travers de la Parole.
- Au cours des dernières décennies, le mouvement de l’Intelligent Design s’est développé, surtout dans les pays anglophones. Ce mouvement a élaboré un raisonnement rationnel appuyant l’idée d’un être intelligent, auteur de l’apparition de la vie sur la terre. La pensée de ce mouvement scientifique remet en question le paradigme de l’évolution tel qu’il est enseigné dans les écoles et universités. Par certains aspects comme la complexité irréductible, il sous-entend une création originelle de bactéries ; il interpelle sur l’idéologie d’une évolution conduite par le hasard et sans finalité. Malheureusement il ne statue guère sur une capacité évolutive des organismes vivants telle que les promoteurs évolutionnistes souhaitent nous l’imposer et ne se ne prononce pas sur la question du « qui est le créateur ? ». La littérature francophone est maigre en comparaison avec celle des milieux anglophones. Pour davantage de détails, voir l’article de Frank Horton, « A la redécouverte du Dieu Créateur », Promesses, n° 135, janvier-mars 2000 (http://promesses.local/a-la-redecouverte-du-dieu-createur/).
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