PROMESSES

Comment le péché est-il entré dans le monde et dans nos coeurs?

C’est là une énigme, car la Bible dit que lorsque Dieu a créé le monde, il l’a créé bon et qu’il s’est réjoui. Quiconque veut vraiment savoir pourquoi le péché est entré une première fois dans le monde et continue à y régner doit lire l’histoire d’Adam et d’Eve. C’est encore ainsi qu’il faut comprendre ce grand chapitre de la Genèse. Le but du récit de la chute, en effet, est d’expliquer une réalité de fait, celle que tous les hommes sont pécheurs, que le monde est déchu de la perfection qu’il avait au moment de la création.

Il est très important de savoir que l’homme n’est pas à l’origine du péché, celui-ci fut proposé par Satan et accepté par l’homme (Genèse 3 : 4-7). Il faut observer également que le péché n’est pas à identifier avec l’homme, mais celui-ci est comme quelque chose « survenu » sur l’homme. « Par un seul homme, le péché est entré dans le monde » (Rom. 5 : 12). L’homme est comme le moyen par lequel le péché s’est manifesté dans le monde, par conséquent, le monde tout entier en est atteint. En fait, chaque homme porte en lui la désobéissance d’Adam et d’Eve. Chacun de nous désormais vient au monde avec un coeur plus attentif à la voix du tentateur qu’à celle de Dieu. L’histoire d’Adam et d’Eve est l’histoire de chaque homme et de chaque femme. Nous naissons dans le monde avec le désir de faire le mal plutôt que le bien.

Le péché est localisé dans le coeur . . .

Le péché vient du coeur de l’homme. Jésus-Christ dit « l’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son coeur, et l’homme mauvais tire de mauvaises choses de son mauvais trésor » et encore « car c’est du dedans, du coeur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme ».

Le péché et ses conséquences

Le péché est une réalité, mais est-ce chose grave ? Voyons quels sont les résultats par rapport à Dieu, à nous-mêmes et à nos semblables.

A titre d’exemple Il y a des choses qui arrivent infailliblement. Si vous mettez votre doigt dans une flamme, vous serez brûlé. C’est une loi de la nature qui ne manque jamais de s’accomplir. De même, il y a des choses qui ne manquent jamais d’arriver, selon les lois de Dieu. Aussi sûrement que le feu brûle, le péché entraîne des conséquences fâcheuses. Ainsi

tout péché non confessé appelle une punition,

car il importe que l’ordre et la vie soient maintenus, préservés. En sa qualité de gardien de la vie, Dieu peut punir dès ici-bas. Sans doute le fait-il quelquefois ; par contre, il nous laisse les conséquences de notre péché (voir A. T.). La constatation de ce fait est à la base de l’idée que tout malheur est la conséquence du péché. Ce n’est pas exact. Jésus répond à cette question que l’homme se pose souvent (Luc 15 : 1-9) : « Pensez-vous que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont souffert ainsi ? ». « Ou bien, ces dix-huit personnes, sur qui la tour de Siloé est tombée, pensez-vous qu’elles fussent plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également ». Le but de Dieu est que l’homme porte « du fruit » si non, est-il écrit : « tu le feras couper » (verset 9).

Le péché nous sépare de Dieu

.

C’est là peut-être la conséquence la plus terrible, car la véritable destinée de l’homme est de connaître Dieu et d’être en communion avec lui. Son plus grand titre de noblesse est d’avoir été créé à l’image de Dieu et rendu capable de le connaître.

Etre séparé de Dieu rend l’homme esclave de la peur. Il a peur de toutes les forces mauvaises qui l’entourent dans ce monde.
Il a peur de son propre coeur parce que diverses voix contradictoires s’y font entendre et qu’aucune n’est assez forte pour lui dire où aller.

Un homme sans Dieu est une bête traquée

Comment expliquer autrement l’inquiétude de l’homme ? Le coeur d’un homme séparé de Dieu éprouve une soif que Dieu de seul peut étancher. Il y a, en effet, un vide dans l’âme que Dieu seul peut remplir. Saint-Augustin l’a bien exprimé au début des Confessions : « Tu nous a créés pour Toi et nos cours sont inquiets jusqu’à ce qu’ils se reposent en Toi ».

* * *


La foi chrétienne est souvent confondue avec une obéissance aveugle à des commandements bibliques ou encore avec une pratique légaliste et traditionnelle de la piété.

Certes, il y a une morale chrétienne; et la pratique personnelle et communautaire de la piété est une des manifestations de la foi. Mais ramener la vie en Christ à des pratiques et à des devoirs religieux, c’est rabaisser l’Evangile, c’est ne rien laisser paraître des béatitudes vécues par tous ceux que le Christ a régénérés.

Une vie heureuse dans l’amour et le service des autres est à la portée de chacun. Cette vie connaît cependant une étape première: « Il faut que vous naissiez de nouveau ».

C’est un impératif.

Il détermine notre bonheur terrestre et notre avenir éternel. Il commande la structure des églises et l’orientation de toute activité religieuse. C’est dire son importance.

Ce livre nous la révèle. *

Il nous enseigne aussi le cheminement de cette nouvelle naissance à laquelle nous sommes tous appelés.

Il nous dit enfin le témoignage d’hommes et de femmes quant à leur propre expérience de la nouvelle naissance et aux bénédictions qui en résultèrent pour eux-mêmes, leur famille, leur église, parfois leur nation.





* «  » faut que vous naissiez de nouveau »
Editions Ligue pour la lecture de la Bible, CH 1010 Lausanne (Suisse)

* * *



Au temps dont il est question ici, les hommes n’étaient pas encore très nombreux sur la terre. Quelques-uns d’entre eux avaient affronté le déluge. Par la grâce de Dieu, ils étaient sortis sains et saufs de cette épreuve. Ils devaient certainement cette faveur à leur père, Noé. Car il est écrit de lui qu’il trouva grâce aux yeux de l’Eternel, qu’il était juste et intègre, et qu’il marchait avec Dieu. Ainsi il avait été remarqué : un homme courageux, droit, ne se souciant pas des moqueurs. Pendant un siècle, selon l’ordre divin, n’avait-il pas construit un bateau, l’arche, sans hâte, méthodiquement, à la face de ses contemporains ?

Mais au moment où se situe notai histoire, Noé était fort avance en âge. Son arrière-petit-fils, Nemrod, faisait preuve d’une activité débordante. Il est écrit de lui qu’il fut le premier à être puissant sur la terre. On peut penser qu’il avait un grand ascendant sur ses semblables, sur ses camarades. Aujourd’hui, on lui donnerait la qualification de « meneur d’hommes ». C’était un descendant de Cham, ce fils que Noé n’avait pas apprécié (Gen. 9 : 24-26).

Le récit de la postérité de Noé (Gen. 10 et 11) nous permet de constater que, déjà à cette époque, le « MAL » avait repris son cours parmi les hommes. La condamnation de l’homme pécheur (voir Genèse 3) n’avait pas été écartée, cependant que Dieu ne cessait de montrer le chemin de la bénédiction et du salut. Une branche de l’humanité nouvelle s’éloignait visiblement de Dieu.

Noé et ses fils n’avaient pas manqué de transmettre aux générations nouvelles leurs souvenirs des siècles passés, des expériences de la civilisation précédente disparue dans les flots du déluge. Il en était de même des quelques commandements et lois que le Créateur leur avait fait connaître. Un de ces commandements consistait en ce que les hommes devaient cultiver la terre pour se nourrir et pour ce faire, prendre possession du sol, du pays. En obéissant à cet ordre, chaque famille devait vivre éloignée de l’autre, et non former une communauté nombreuse.

Nemrod, le petit-fils de Noé, dont nous avons parlé, l’homme fort, « l’habile chasseur », eut une pensée opposée à celle de Dieu : il voulut rassembler en une ville, un groupe d’hommes aussi considérable que possible.

Nous sommes nombreux, nous serons forts ! « Faisons-nous un nom », rassemblons-nous, désignons un chef, un commandant, un drapeau. Dispensés dans cette immense plaine de Sinéar, nous sommes faibles et misérables. Par contre, réunis dans une cité entourée de murs, de tours, nous montrerons qui nous sommes, ce que nous sommes ! Certes, on devra compter avec nous ; nous aurons un NOM. Puis, faisons une tour qui atteindra jusqu’aux cieux ! (voir Jérémie 51 : 53). Le déluge ne nous submergera plus.

Le fils de Tubal (ou de Mésec) qui, il n’y a pas longtemps, a fait le tour de la lune, a certifié à son retour n’avoir pas vu Dieu. Donc, a-t-il affirmé, il n’existe pas…

Nemrod et ses compagnons voulaient ignorer le Maître, là-haut ! Il ne se montrait pas ; il ne se manifestait pas…

Cependant, ils ne savaient pas que le Maître s’était déjà avisé de la chose.

Il avait déterminé de descendre, de voir d’en haut cette pauvre petite tour, ce minuscule « ziggourat », monceau de briques et de bitume. Atteindre les cieux, quelle ironie !

Dieu descendait et, confondant leur langage, les empêchait d’accomplir leur oeuvre. C’était au temps des fils de Noé…

Aujourd’hui, le Dieu Eternel est le même. Il regarde des cieux ; il voit les fils des hommes. Du lieu de sa demeure, il considère les habitants de la terre (Ps. 33 : 13-14). Il est un juge patient et juste.

Dieu n’était pas dans la nécessité de descendre des cieux. Il connaît les pensées des hommes. Il sait ce qu’ils font. Mais pour marquer sa réprobation, son mécontentement, il est écrit qu’il descendit pour voir… C’était si petit, si chétif si mièvre !

« Pourquoi les nations s’agitent-elles ?
Les rois de la terre se sont soulevés,
Pourquoi les peuples forment-ils de vains projets ?
Et les princes conspirent ensemble
Contre l’Eternel et contre son Oint. »
« Rompons leurs liens, disent-ils,
Et jetons loin de nous leurs chaînes ! »
Celui qui habite dans les cieux en rira ;
Le Seigneur se moquera d’eux. (Ps. 2).

Dieu est un juste juge. En ce jour-là les hommes furent dispersés : un jugement bénin pour leur bien.

Et les hommes sont si fragiles…

* * *


Le péché est un sujet fort désagréable. On reproche aux chrétiens d’en parler trop souvent. Mais ils sont réalistes parce que le péché est un FAIT universel. Un événement qui a entraîné de grandes pertes dans la vie de l’homme.

Qu’est-ce que le péché ?

La Bible emploie, pour le définir, plusieurs termes. Le péché est une insuffisance, une erreur, un écart, une bévue, quelque chose qui manque son but. Une autre définition nous le révèle comme quelque chose qui est contre la justice. Ces termes impliquent l’existence d’une loi morale qui est à la fois, pour nous, un idéal impossible à atteindre et un ensemble de commandements que nous transgressons. « Celui donc qui sait faire ce qui est bien et qui ne le fait pas commet un péché » (Jacq. 4 : 17). Et « quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi ».

Moralement parlant,

le péché est une « faute » considérée comme entachant l’âme elle-même, la transgression d’une règle, qui a comme corollaire une diminution même de l’être, du moi. Ce qui compte, ce n’est pas la gravité de la faute, mais la négation par « moi » de la loi spirituelle qui fait le fond de mon être (Nabert).

Manquer le but

Le terme le plus usité vient d’une racine signifiant s’égarer, manquer son but. On peut dire ainsi : J’ai agi sans discernement, je me suis égaré, j’ai péché. L’action bonne est celle qui aboutit à un résultat positif ; l’action pécheresse, par contre, à un résultat négatif. Un autre mot pour péché, qui est d’un emploi courant, provient d’une racine désignant quelque chose de tordu, de courbé. Ici, l’action pécheresse s’oppose à l’action droite. Une autre expression, fréquente aussi, se rapporte au verbe se révolter.

Ce qui s’oppose à la vie

Le péché est donc ce qui s’écarte de la normale et de l’ordre divin, tout ce qui s’oppose à la vie. Lorsque le péché oeuvre à l’intérieur d’un homme, il y agit comme une maladie qui tarit les forces de la vie. Le péché est précisément ce qui nuit à la communauté, ce qui met les hommes en danger entre eux. Dieu a établi les ordonnances qui assurent la vie normale de l’humanité. Les transgresser, c’est se révolter contre Dieu.
Nous pouvons conclure de l’enseignement des Ecritures que le péché, c’est tout ce qui n’est pas conforme au caractère de Dieu, qu il s’agisse d’un acte, d’une disparition, d’un état. Quel qu’il soit, il est PECHÉ quand il s’écarte de ce que Dieu est. En effet, le péché est toujours contre Dieu. Pécher, c’est n’être pas conforme à Dieu et par conséquent lui déplaire.
(A suivre)

* * *



Hébreux 3: 15

UNE OCCASION IMMÉDIATE       Aujourd’hui
UN PRECIEUX PRIVILEGE Entendre SA Voix
UN DANGER POSSIBLE Endurcir son cour


Si vous entendez la voix de Dieu, n’endurcissez pas votre cour

* * *


Psaume 8 : 4

Comme CREATURE il est le chef-d’oeuvre de Dieu Genèse 1 1 27
Comme PÉCHEUR il est un suppôt de Satan Eph. 2 : 2
Comme RACHETE il est un trophée de la Grâce l Tim. 1 16
Comme SAINT il est une reproduction de Christ Gal. 2 : 20
Comme TEMPLE il est une habitation pour le St-Esprit I Cor. 3 : 16
Comme SERVITEUR il est un canal de bénédiction Jean 7: 38
Comme GLORIFIE il est un fac-similé du Ressuscité I Jean 3 : 2


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Romains 1 : 18 à 32

Tous les moralistes de l’époque condamnaient la conduite des païens. Encore fallait-il en déterminer les causes. Le tableau que Paul en fait ne pouvait surprendre personne, car ces débordements étaient bien connus. N’est-il pas vrai, par ailleurs, qu’aujourd’hui encore, n’importe quelle civilisation pourrait s’y reconnaître ? Un hindou ayant lu ce réquisitoire demandait si Paul avait vécu aux Indes… Plus que jamais les mêmes désordres révoltants s’étalent sans la moindre honte, quand ce n’est pas avec fierté. On parle de rejet de l’hypocrisie ou des tabous, de libération sexuelle ou de morale libératrice. Si Paul, dans les versets qui nous occupent, faisait bien le tableau du paganisme, la preuve est donc faite que notre monde est réellement et entièrement paganisé.

Le processus rapporté par l’apôtre n’est pas celui d’une évolution, mais d’une régression morale. Pourquoi cette dégénérescence ? Paul affirme qu’elle a sa source dans une conception erronée de Dieu. Il souligne qu’il ne s’agit pas d’une ignorance subite ou accidentelle, mais d’une ignorance délibérée. Ce n’est donc pas que les païens n’aient pas pu connaître Dieu, mais bien plutôt qu’ils n’ont pas voulu le connaître, qu’ils Lui ont tourné résolument le dos. L’homme est responsable. non seulement de ce qu’il connaît, mais encore de ce qu’il peut connaître. Ont-ils pu connaître ? Ont-ils connu ? Dans quelle mesure ? Qu’impliquait cette connaissance ? Comment s’en sont-ils écartés et à quelles en ont été les conséquences ?… A ces questions, Paul répond ici en concluant : Ils sont responsables !

Une double possibilité de connaître assez de Dieu pour ne point tomber dans l’idolâtrie leur avait été offerte :       1) la conscience
      2) le témoignage de la création

Ils n’en ont tenu aucun compte. « Ils n’ont pas jugé bon de garder la connaissance de Dieu. (verset 28) ; ils ont remplacé sa vérité par le mensonge (25) . Cette négligence et ce choix se sont exprimés sous un double aspect :

      a) Impiété et idolâtrie: « Ils n’ont pas glorifié Dieu », « et ont remplacé sa gloire par des images » (versets 21 et 23)
      b) Ingratitude: « Ils ne Lui ont pas rendu grâces » (v. 21) .

Cette attitude porte en elle-même son châtiment. Premièrement, la lumière négligée s’est changée en ténèbres (v. 21) ; l’intelligence a fait place à la folie (v. 22). Deuxièmement, le péché initial a produit pour fruit de nouveaux péchés. Il en est comme des boissons alcoolisées. Les péchés réclament des satisfactions toujours plus violentes. Le péché lui-même, par l’esclavage dans lequel il tient celui qui s’y livre, devient le châtiment de l’impiété (cf. Jér. 2: 19).

Troisièmement, Dieu les a abandonnés aux conséquences mêmes de leur choix. Depuis la chute initiale, l’homme, de génération en génération, a hérité d’une nature corrompue sensibilisée au péché. Une seule chose peut le soustraire à cette tendance naturelle, l’intervention de Dieu. Mais en dehors de la grâce divine qui le tient, l’homme est lié à cette loi intérieure qui le tire vers le bas. Qu’il refuse la grâce divine, il ne peut que tomber de déchéance en déchéance. Dieu, pour cela, n’a nul besoin d’intervenir. Il suffît que, rejeté, il se détourne et abandonne la créature.

Ainsi le païen a-t-il été abandonné

      a) à ses propres convoitises (v. 24 et 25)
      b) à des passions déshonorantes (v. 26 et 27)
      c) à une mentalité pervertie (v. 28)

Une image peut nous aider à la comprendre. Supposons que je tienne un oeuf dans ma main. Tant que je le tiens, il ne court aucun vrai danger. Mais si je suis amené à l’abandonner à lui-même, ai-je besoin de le jeter à terre pour qu’il aille s’y écraser ? Non. Il tombe de lui-même ; obéissant à une loi intérieure, la loi de l’attraction terrestre à laquelle il ne peut qu’obéir et qui le force à la chute.

C’est de la même façon que l’homme qui refuse la main de Dieu tombe, obéissant à la loi de ses propres convoitises. La chute est de plus en plus vertigineuse ; en fin de compte, il ne peut rencontrer que la colère.
* * *


L’homme est, par définition, un être social. Ayant créé Adam, Dieu dit: « II n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui » (Genèse 1 : 18). La famille et la société sont le cadre indispensable de toute vie normale. Dans ce cadre, l’homme désire trouver la paix, la justice, l’amour, le bien-être et la liberté. Malheureusement, depuis que le péché est entré dans le monde, nous voyons trop souvent autour de nous l’injustice, l’inégalité, la misère et la haine. C’est pourquoi, le problème social s’impose à la conscience de tout homme qui ne désire pas jouir égoïstement de ses privilèges, s’il en a.

Quel serait en somme l’état social idéal ?

L’Ecriture Sainte nous apporte sur ce point de précieuses indications, tout d’abord dans la législation donnée par Moïse au peuple Juif.
Le décalogue résume magistralement, en quelques lignes, quel doit être notre comportement général: ayant la crainte du Dieu saint et juste, nous devons honorer nos parents et respecter la vie, la famille, les biens, le repos, et l’honneur de notre prochain (Exode 20 : 3-17). Si nous mettions simplement cela en pratique, nous aurions accompli notre devoir social.

Mais la loi de Moïse ne se borne pas à des principes généraux: elle précise jusque dans les détails l’idéal que Dieu proposait à son peuple.

On doit avoir soin du pauvre et de l’étranger (Lévitique 19: 9-10). Il est défendu d’opprimer son prochain et de retenir le salaire de l’ouvrier (ibid. ver. set 13).

On doit avoir des égards pour les infirmes, les sourds et les aveugles (v. 14).
Les jugements ne doivent favoriser ni les grands ni les petits (v. 15). La prostitution est interdite en Israël (v. 29).

De même la liberté et la dignité des personnes sont garanties: les Israélites appartiennent à Dieu et ne doivent être esclaves de personne (Lévit. 25 : 42, 55).

Et voici la règle d’or qui résume tout: « Tu aimeras ton prochain comme toi- même »(Lévit.19:18).

A ces dispositions concernant les personnes s’ajoutent les trois règles sui- vantes :
Les terres sont réparties également entre toutes les familles. Elles ne peuvent se vendre à perpétuité, « car elles appartiennent à Dieu ». Un Israélite ne peut aliéner que l’usufruit, c’est-à-dire les récoltes de sa terre, jusqu’à l’année dite du jubilé. Tous les cinquante ans le jubilé permet à chacun de retourner entièrement libre sur son bien. On évite ainsi l’appauvrissement et l’enrichissement exagéré (Lévitique 25 : 8-23) .
L’argent prêté ne doit produire ni intérêt ni usure. Le pauvre est un frère qui sera aidé selon la crainte de Dieu (Lévit. 25 : 35-38).
Le repos est assuré pour tous: le patron, l’employé et même la bête de somme. On se reposera un jour sur sept, et plusieurs semaines par an à l’occasion des fêtes principales; puis un an sur sept, avec en plus la cinquantième année, celle du jubilé. La bénédiction de Dieu est promise à ceux qui se reposeront ainsi, de sorte que les produits de la terre ne leur manqueront pas (Lévit. 23 : 1-44 ; 25 : 1-22).

On est confondu par l’esprit progressiste de cette législation vieille de 3400 ans. Celui qui aujourd’hui voudrait l’appliquer intégralement serait plus révolutionnaire que les partis politiques les plus avancés. Dieu seul pouvait, au sein de l’antiquité dure et corrompue, révéler à son peuple un idéal social aussi élevé. De nos jours, la civilisation mécanique dont nous sommes si fiers tend à faire de nous des esclaves et des machines. Le plan divin pour l’homme était tout autre, et sa révélation nous apparaît comme l’une des nombreuses preuves de l’inspiration surnaturelle de l’Ecriture Sainte.

Il va sans dire que l’Evangile désire nous entraîner plus loin encore sur le chemin de la perfection. Jésus-Christ Lui-même n’est-il pas l’homme social, le réformateur, le révolutionnaire par excellence ? Né pauvre, ouvrier manuel, il est venu, non pour être servi, mais pour servir. Sa vie a été exemplaire, désintéressée et pure. Il n’a vécu que pour faire du bien; il s’est penché sur toutes les souffrances et il a eu le courage de dénoncer les hypocrisies et les abus. Il n’a pas seulement parlé d’amour: après avoir consacré toute sa vie à son peuple, il a subi volontairement pour nous la mort la plus atroce. On peut critiquer les chrétiens et les églises, mais Lui, jamais.

Son enseignement a également une grande portée sociale. Il nous dit: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis… Aimez vos ennemis… faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent… Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Jean 15: 12-13; Mat th. 5: 44 ; 7: 12)

L’obéissance à de tels principes ne chasserait-elle pas du milieu de nous l’égoïsme, la haine et l’injustice ? Le Christ souligne encore le fait qu’il est venu particulièrement pour secourir les déshérités: « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres… pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance… pour renvoyer libres les opprimés » (Luc 4: 18-19) .

L’Eglise primitive, dans la ferveur de son premier amour, s’est vraiment efforcée de mettre en pratique l’enseignement de son Maître. Voici comment Luc la dépeint: « La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un coeur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre… Une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent… l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin » (Actes 4 : 32-35).

Conquêtes sociales des chrétiens dans le monde.

Malheureusement cet état idyllique de la communauté primitive ne s’est pas maintenu longtemps. L’Eglise s’est enrichie et mondanisée, elle a recherché la puissance et on a déclaré finalement que la religion était devenue l’opium du peuple. Pourtant, ceux qui parlent ainsi oublient les fruits de libération et d’amour que le véritable Evangile n’a cessé de porter dans le monde.

Il est difficile d’exprimer la cruauté et la corruption morales de la société antique, si brillante par certains autres côtés. Elle était fondée sur le travail forcé de millions d’esclaves et sur une indifférence souveraine à l’égard de la souffrance. Ce sont les chrétiens qui affranchirent les esclaves, fondèrent les hôpitaux, développèrent les écoles, s’occupèrent les premiers des orphelins. des vieillards et des incurables. A l’époque moderne, de nobles croyants provoquèrent une nouvelle libération des esclaves, transformèrent la plupart des prisons, luttèrent contre la prostitution et l’alcoolisme. Un chrétien encore fonda la Croix-Rouge, un autre les Unions chrétiennes de jeunes gens. Oui, la grande parole de Vinet est toujours vraie: « L’Evangile est dans le monde l’immortelle semence de la liberté ».

Il est facile de voir que dans les pays où la Bible est plus répandue, la situation sociale est bien meilleure. Elle demeure lamentable lorsque l’Evangile n’est pas connu ou qu’il est abandonné.

D’où vient l’insuffisance de tous les efforts dans le domaine social ?


Malgré ce qui vient d’être dit, il est évident qu’il y a dans le monde trop peu de vrais chrétiens prêts à appliquer chaque jour la loi divine dans leurs rapports avec leurs semblables. Les Eglises n’ont pas réussi à transformer le monde à ce point de vue (pas plus qu’elles ne sont parvenues à empêcher la guerre) .Elles ont cependant jeté dans la société une semence qui a fini par rendre celle-ci plus consciente de ses devoirs. Au moment même où les hommes rejetaient la dépendance de Dieu, ils prenaient à coeur d’améliorer eux- mêmes leurs conditions de vie. Un peu partout, l’Etat, les partis politiques, même parfois les organisations commerciales se mirent à imiter les chrétiens. On développa toujours plus sur une base laïque les hôpitaux, les écoles. les oeuvres de relèvement, les orphelinats, les asiles de vieillards et d’incurables, les colonies d’enfants, les secours aux. économiquement faibles », etc. Commet ne pas se réjouir d’une telle multiplication des moyens d’entr’aide ! Toutefois, force nous est de constater une fois de plus que le fond du problème n’a pas encore trouvé sa solution.

Rousseau s’était imaginé que l’homme naturellement bon n’était corrompu que par la société. Sur ce principe, la Révolution française avait proclamé pour tous la liberté, l’égalité et la fraternité. Les communistes en théorie ont prétendu établir le paradis social sans classes. Nous savons ce qu’il est en réalité. Dès qu’il parvient au pouvoir, sa tendance est toujours d’établir la dictature au profit de son parti et de son pays. On n’a jamais tant parlé de démocratie, de liberté et de paix que de nos jours. Pourtant il y a encore des millions d’esclaves (ou de travailleurs forcés) , les inégalités choquantes subsistent, et nous sommes menacés par la plus effroyable de toutes les guerres.

(à suivre)

* * *



Paul, l’apôtre, a dû rompre avec le légalisme mosaïque. La croix de Christ lui avait donné la vision juste de l’économie de la grâce. Il dit à ce sujet : « L ‘homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi ». « Car nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi » (Rom. 3 : 20, 28) .Il ne s’opposait pas à la loi elle-même, car dit-il : « La loi est donc sainte, et le commandement est saint, juste et bon » (Rom. 7 12).

La loi donne la connaissance du péché, elle n’en donne pas l’existence, elle ne donne pas la capacité de faire la volonté de Dieu. « Car je n’aurais pas connu le péché, si ce n’est par la loi » (Rom. 7 : 7). Elle le dénonce et son rôle est d’éclairer l’homme sur ce qu’il est et sur ce qu’il fait. Lorsque la loi intervient pour interdire la convoitise, elle propose à l’homme de vivre en obéissant à Dieu, de se soumettre à Dieu, mais elle lui fait constater que « le péché habite en lui » (v. 17).

« Autrefois, avant d’être soumis à la loi, je vivais tranquille », car j’étais dans l’ignorance. Je pouvais mettre le pied sur un serpent, mais je ne savais pas qu’il y avait un serpent, mais la loi m’a démontré que j’étais en danger et que je marchais sur un sentier de mort. Elle m’a révélé le péché: « Par le moyen du commandement, le péché est apparu dans toute sa gravité » (v. 13) .Elle révèle que l’homme est pécheur et cela par son choix. Elle révèle à l’homme que, seul, il ne peut se débarrasser de sa nature pécheresse. Elle lui révèle qu’il faut chercher au-dessus de lui…

C’est ce qu’enseigne l’apôtre Paul. Voici ce qu’il dit: « Maintenant, c’est en dehors de la loi que la justice de Dieu a été manifestée, cette justice à laquelle la loi et les prophètes rendent témoignage – la justice de Dieu, par la foi en Jésus-Christ, pour tous ceux qui croient ». La justice de Dieu, c’est-à-dire son pardon gratuit, parce qu’accordé à cause de Christ qui a payé la dette due à Dieu.

Jésus a confirmé la loi: « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi…». .Celui qui supprimera l’un de ces plus petits commandements… sera appelé le plus petit dans le Royaume des cieux …Si vous m’aimez, gardez mes commandements »..Jésus n’est pas venu pour abolir, mais pour accomplir, c’est-à-dire pour amener à la perfection ce qui était ébauché. Le sermon sur la montagne nous apporte ses commandements; il nous montre jusqu’à quel point il va nous entraîner à obéir à ses lois; il nous indique dans quel chemin marcheront ceux qui auront été scellés du Saint-Esprit de Dieu. La loi était un tuteur, un tuteur nécessaire, mais maintenant « le chrétien est affranchi pour servir Dieu sous le régime nouveau de l’Esprit, et non sous le régime vieilli de la lettre » (v. 6).

La loi a démasqué l’horreur du péché, tel que Dieu le voit, la méchanceté, la vilenie, l’esclavage qu’a apporté le péché dans le monde. « La mort s’est étendue sur tous les hommes, car tous ont péché ».

Mais la loi qui me rend captif a été vaincue et je puis dire avec l’apôtre : « Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur » (v. 25).

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Tous les prophètes rendent de Lui le témoignage que quiconque croit en Lui reçoit par son Nom le pardon des péchés. Actes 10, 43

Un témoignage GENERAL: TOUS LES PROPHETES
Un témoignage UNIQUE: LUI, JESUS-CHRIST
Un témoignage UNANIME:
1. Ils rendent témoignage du PARDON DES PECHES
2. Qui s’obtient seulement PAR SON NOM
3. A la condition que l’on CROIE EN LUI
4. Bénédiction offerte à QUICONQUE
Aussi, Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes qu’ils aient à se repentir.
Actes 17, 30
Alors, qu’attends-tu?