PROMESSES
EXTRAIT D’UNE LETTRE CIRCULAIRE DE RALPH SHALLIS
Que Dieu ait pitié de nous! que Dieu visite son peuple! Qu’Il verse sur nous l’Esprit de grâce !
Nous n’avons peut-être pas longtemps pour oeuvrer dans des conditions favorables. Décidons dès maintenant d’éliminer la paille du milieu du froment et le levain de la farine. Voici quelques points qui me semblent primordiaux :
– Chercher à tout prix une relation d’intimité avec Dieu par une plénitude constante de son Esprit, par une vie de prière.
– Connaître à fond les intentions de Dieu par une connaissance intégrale de toute sa Parole.
– Apprendre à chaque nouveau-né en christ la nécessité et la valeur de ses deux choses.
– Préparer les églises à la fois pour la persécution et pour le plus grand réveil de l’histoire.
– Apprendre aux églises et aux croyants la victoire de Jésus-Christ sur le diable. Les bâtir solidement sur le fondement inébranlable de la vérité.
– Demandons à Dieu un réveil véritable, une action irrésistible du Saint-Esprit fondée totalement sur la Bible, unissant les vrais enfants de Dieu dans un amour incassable et avec la vision de faire connaître Christ au monde francophone.
– Rejetons cette tolérance qui ferme les yeux sur l’erreur et le péché. Rejetons également cette petitesse d’esprit qui fragmente l’église en empêchant que l’Esprit présente au monde le portrait authentique et fulgurant de Christ.
Petite annonce
Le Seigneur a repris à lui Madame Anna Guignard-Thierstein le 10 février 1986, au Canada, épouse de notre co-fondateur René Guignard. Notre sour a eu une vie riche et consacrée à I’ouvre du Seigneur en Israël pendant de nombreuses années. Toute notre sympathie fraternelle va à notre cher frère. Que le Seigneur le soutienne dans ce dépouillement
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LA BIBLE, REVELATION, INSPIRATION ET
AUTORITE DIVINES
Woody Allen, cinéaste et acteur célèbre, disait que « la souffrance de l’humanité reste sans solution aussi longtemps que nous n’avons pas trouvé qui nous sommes, quel est le but de la création et ce qu’il y aura après la mort; nous sommes prisonniers jusqu’à ce que nous ayons une réponse »(1). La conception du monde chrétienne a une réponse positive pour l’homme, alors que celle de l’humanisme aboutit au néant. Le cosmos n’a pas toujours existé et n’existera pas toujours dans sa forme actuelle. Il n’est pas l’effet d’un hasard. Créé par un Dieu personnel et infini, ce cosmos « raconte la gloire de Dieu » et « l’oeuvre de ses mains » (Ps 19.2-7). Cette révélation générale de Dieu à travers sa création devrait déjà en elle-même nous ouvrir les yeux au sujet de la toute-puissance et de l’omniscience du Créateur.
Chef-d’oeuvre sorti des mains de son Créateur, l’homme, par sa chute, a rompu le contact avec lui et se trouve plongé dans les ténèbres, dans la mort spirituelle (Gen 2.17; Eph 2.1-5; Rom 1.21). Désorienté et incapable par lui-même de trouver un sens à sa vie, l’homme avait besoin d’une révélation spéciale. Il a donc fallu que Dieu lui révèle sa Personne, ses pensées et ses intentions culminant dans l’oeuvre rédemptrice de son Fils. Tout ce qu’il fallait faire connaître à l’homme créé à son image, Dieu le lui a révélé dans sa Parole (Deut 29.28). « Que connaîtrions-nous des lumières reçues, des expériences faites, des actes rédempteurs accomplis, s’ils n’avaient pris dans un livre inspiré une forme définitive? Tout d’abord la loi fut rédigée par le peuple appelé à recevoir les oracles de Dieu. Puis les prophètes mirent par écrit leurs paroles enflammées. Enfin, ce fut le tour de l’enseignement du Christ et des apôtres ».(2) Il est merveilleux de savoir que nous avons été comblés de tout ce qui est nécessaire « pour vivre par la foi », à savoir la Bible, Parole de Dieu. (Rom 1.17; Jean 14.6; 6.63).
Cette révélation est complète et suffisante pour nous; elle comprend « Moïse, les prophètes et les Psaumes » (Luc 24.44) quant à l’Ancien Testament, et le témoignage des évangélistes et des apôtres quant au Nouveau Testament (Rom 16.25-27). Ajouter ou retrancher des paroles de cette révélation complète fait tomber sous le jugement de Dieu (Apo 22.18-19). Toute révélation en dehors des Ecritures est sujette à une vérification à la lumière de la Parole de Dieu, la Bible (1 Jean 4.1-3: 1 Cor 14.26-37).
La révélation divine contenue dans la Bible suppose en toute logique une inspiration divine. Le Saint-Esprit a inspiré les 66 livres canoniques qui constituent cette bibliothèque divine, dont 39 se trouvent dans l’Ancien Testament et 27 dans le Nouveau Testament, à l’exclusion des livres deutéro-canoniques. Cette action précise du Saint-Esprit à travers les quelque 40 écrivains revêt un caractère d’autorité divine absolue. Car il s’agit de l’inspiration verbale plénière, infaillible, inerrante et illimitée de toute la Bible. Nous approuvons pleinement la déclaration de Chicago de 1978 qui dit, entre autres: « Nous affirmons que l’Ecriture dans sa totalité est inerrante, exempte de toute fausseté, fraude ou tromperie. Nous rejetons le point de vue selon lequel l’infaillibilité et l’inerrance bibliques ne vaudraient que pour les thèmes spirituels, religieux ou relatifs à la rédemption, et non pour les affirmations qui touchent aux domaines historique et scientifique. Nous nions aussi que l’on puisse légitimement faire usage d’hypothèses scientifiques sur l’histoire de la terre pour démolir l’enseignement de l’Ecriture au sujet de la création et du déluge « . (3) Malheureusement le Dictionnaire Universel Desclée de L. Monloubou et F.M Du Buit sorti en 1984 a pris le chemin d’une théologie libérale et donne un sens restrictif au terme « inerrance »(pages 338-339). Mais notre but ici n’est pas de développer la doctrine de l’inspiration de la Bible ou de la défendre par des textes bibliques qui attestent formellement l’inspiration divine plénière, tels que 2 Tim 3.16; 2Pi 1.19-21 ;Mat 5.17-19. Non, « nous acceptons la Bible comme Parole de Dieu. à cause de tout ce qu’elle dit. Elle parle de Dieu qui marche avec son peuple, de péchés et d’infidélités, de guerres et de délivrances, de jugements et de renouveaux spirituels magnifiques, d’hommes pieux qui connaissent Dieu et attendent ou saluent le Sauveur. La réalité glorieuse de Dieu imprègne le tout son autorité souveraine est perceptible à toutes les pages. Seule l’insensibilité spirituelle peut nous empêcher de le voir ». (4) Du reste, on ne peut pas plus expliquer rationnellement la trinité que l’inspiration verbale. La Bible témoigne par elle-même de son origine divine.
C’est la raison pour laquelle la Bible est notre suprême autorité. Ni la tradition, ni l’Eglise, ni les crédos ne peuvent revendiquer logiquement une autorité égale ou même parallèle aux Ecritures. Il en découle logiquement que l’Eglise a comme seule norme de foi et de conduite la Bible, car puisque Dieu parle par elle, elle revêt un caractère d’autorité absolue, de fiabilité à toute épreuve. La chute du premier couple a été provoquée par la désobéissance à la Parole de Dieu. La faiblesse du peuple de Dieu aujourd’hui provient en partie de sa désobéissance à la Parole de Dieu. Nous ne livrons pas « nos membres » (= nous-mêmes) à Dieu, car nous désirons garder une certaine autonomie sur nos vies (Rom 6.13-14). Si nous reconnaissions l’autorité de Dieu à travers les Ecritures, notre vie toute entière lui serait livrée pour connaître sa volonté et pour marcher dans ses voies (Col. 1.9-14).
Connaître Dieu, l’aimer et le suivre, tel est notre devise. Sa seigneurie sur nous doit être entière, et sur nos activités « spirituelles » et sur nos activités « séculières ».
Par l’Esprit de Dieu qui nous a régénérés et qui habite en nous, nous comprenons les Ecritures. Notre intelligence sanctifiée saisit ses pensées et notre volonté se soumet à l’autorité de sa Parole. Le même Esprit qui a inspiré les écrivains sacrés nous illumine et nous donne aussi la force d’appliquer cette Parole à toute notre vie. Dieu a parlé par son Fils et les Ecritures. Sommes-nous prêts à l’écouter et à lui obéir sans poser de conditions ?
1. « Handbuch des christlichen Glaubens », Brockhaus Verlag. Wuppertal divers auteurs, page 14.
2. René Pache dans « L’inspiration et l’autorité de la Bible » Ed. Emmaüs, CH 1806 St-Légier, page 22.
3. « La perfection de la Bible » par Charles C. Ryrie. éd. La Maison de la Bible, Genève-Paris, page 115. Il s’agit du douzième article de la « Déclaration de Chicago » citée en annexe.
4. P.Wells dans « Quand la Bible parle de la Bible ». Ed. Kérygma, Aix-en-Provence, pages 10-11.
Nous recommandons également les ouvrages suivants à nos lecteurs :
– « Quand Dieu a parlé aux hommes » par P.Wells (Ed.L.L.B.Guebwiller), un des meilleurs ouvrages qui vient de sortir et qui défend avec une grande clarté la révélation, l’inspiration et l’autorité divines de la Bible.
– « La pleine inspiration des Saintes-Ecritures » ou Théopneustie, par L. Gaussen, réimpression PERLE (Ed. Emmaüs, CH 1806 St-Légier), ouvrage le plus complet sur l’inspiration plénière des Ecritures. Publié en 1842, il fait autorité encore aujourd’hui.
– « Dieu parle ». Etudes en hommage à Pierre Courthial, Ed. Kerygma, Aix-en-Provence.
Titre: | Sous la protection de Dieu (80 pages) |
Auteur: | Jakob Esau |
Editeur: | Communauté de Secours aux Eglises Martyres |
Ce témoignage d’un chrétien d’Union Soviétique qui a pu quitter ce pays en 1974 m’a beaucoup parlé, car il est d’un grand réalisme. Pas de miracles à la pelle, du sensationnel, mais des faits pris au milieu de conditions humaines difficiles où l’on voit Dieu prendre part à nos souffrances par des interventions précises à des moments où la force humaine fait défaut: une Bible préservée, une chrétienne démunie de tout qui encourage par sa foi et son regard lumineux, un colis qui arrive au moment juste, des circonstances que Dieu suscite pour préserver ses serviteurs et sa Parole. Ce livre nous encourage à vivre Christ dans les situations difficiles de notre vie et à prier pour ceux qui souffrent dans ces pays totalitaires.
ART ET FOI
Vous serez peut-être quelque peu surpris de trouver dans ce numéro un premier article sur une facette de l’art, la musique. Vous vous demandez alors quelle relation l’art peut bien avoir avec le christianisme. Lors de mon enfance, j’avais l’immense privilège de bénéficier d’une éducation chrétienne profondément piétiste. La crainte de Dieu m’avait été enseignée, ce qui impliquait une séparation totale d’avec le monde. Pour moi, le monde était ce qui est matériel, visible par contraste avec ce qui est invisible, spirituel. Ainsi, l’art restait un domaine lointain parce que faisant partie de ce monde dont on devait se séparer. Peu à peu j’ai compris combien ma vue « évangélique » souffrait d’une fausse optique. A mon étonnement, je découvris que la Bible parle de culture, d’ouvres d’art de toutes sortes, et qu’il était parfaitement légitime de jouir de l’art, voire de l’étudier et d’être créatif et d’en produire. Aujourd’hui. je suis persuadé que l’artiste chrétien a une mission à accomplir: Son message doit parler à ses contemporains de la gloire et de la beauté de Dieu.
Notre but ici est simplement de rappeler au lecteur qu’il n’y a pas de dichotomie entre l’esprit et le corps. Dieu a créé l’homme tout entier. La chute a corrompu l’homme tout entier. Mais en Christ, l’homme tout entier est racheté par le Christ, qui en est aussi le Seigneur. Aussi l’homme racheté tout entier bénéficiera-t-il de l’ouvre rédemptrice de Christ à son glorieux retour: son corps ressuscitera ou sera transformé pour reconstituer une personne tout entière, mais parfaite et glorifiée avec le Christ.
Le récit de la création nous fournit la seule base solide pour une compréhension juste et objective de l’origine, de la fonction et de l’application de l’art. L’art est une des expressions de l’homme créé à l’image de Dieu et non pas l’effet d’un fictif processus d’évolution de l’homme. Les animaux et la machine sont incapables de produire ou d’apprécier l’art. Le sens esthétique de l’homme reflète l’esthétique de son Créateur. Porteur de l’image de Dieu (Gen 1.26-28), il ne peut faire autrement que de créer lui-même des oeuvres d’art et de les apprécier.
L’art chrétien doit refléter la création originelle. Le Dieu-Créateur-Artiste est l’original par excellence de son oeuvre créatrice culminante: l’homme. Dieu se révèle par les magnifiques couleurs de la nature comme Dieu-Peintre-Artiste: par les splendides configurations des massifs montagneux comme Dieu-Sculpteur-Artiste; par les chours angéliques à la naissance du Sauveur et le « cantique nouveau » dans le ciel comme Dieu-Musicien-Artiste; par la poésie et la prose de la Bible comme Dieu-Poète-Ecrivain-Artiste. Le Dieu transcendant est immanent dans le chant de l’oiseau, dans la fleur épanouie, dans la forêt, cette cathédrale de la nature, tous témoins de sa gloire sublime. Comme le dit E. A. Schaeffer: « Dieu est ni silencieux ni lointain. »
Par la chute, le mal avec toute sa laideur est entré dans le monde créé parfait par Dieu tel que Genèse 1 le rapporte. La corruption de l’art va alors de pair avec la corruption morale. L’art devient expression et objet d’idolâtrie. L’art contemporain reflète la philosophie existentialiste foncièrement pessimiste, art où la beauté créée par Dieu est remplacée par la laideur en peinture et en sculpture, par la dissonance voire la cacophonie en musique, art humaniste dû au désarroi moral de l’homme moderne. C’est un art apostat de non-sens et de désespoir qui risque de détruire l’artiste et celui qui s’y expose ou doit le subir.
Mais Jésus-Christ fait de l’homme régénéré par le Saint-Esprit une nouvelle créature [création] (2 Cor 5. 17). Son être entier, sa pensée et son intelligence, ses sentiments et ses capacités, tout est renouvelé dans le but de glorifier la bonté et la beauté de Dieu par sa vie et son expression artistique (Eph 4.23-24; 1 Cor 10.31; 2 Cor 3.18). L’art du chrétien glorifiera non seulement la beauté de la nature créée par Dieu, mais aussi les manifestations divines au cours de l’histoire humaine. La dignité majestueuse du Christ-Rédempteur, sa naissance, son abaissement, son élévation à la croix, sa résurrection, mais aussi ses paraboles, la souffrance causée par le péché et ses effets navrants, seront l’objet de l’artiste chrétien qui devient ainsi un évangéliste annonçant une bonne nouvelle: il y a un remède à la déchéance humaine!
Aussi l’art chrétien n’est-il pas un art pessimiste mais un art d’espérance qui s’inscrit dans la perspective du retour de Jésus-Christ et par conséquent du rétablissement de la beauté et de l’équilibre de la création originelle. L’artiste chrétien écrit, peint, sculpte, compose, chante et joue pour annoncer le Christ à un monde malade et perd, il est véritablement prophète: par son art qui véhicule la vérité présente et future il annonce le Créateur.
Soit dit en passant, tout « art religieux « n’est pas chrétien. Les religions animiste et islamique, bouddhiste et shintoïste ont donné lieu à un art aux résonances profondément païennes et occultes. Cet art religieux-là peut être subtilement dangereux.
L’ objet de nos considérations n’est pas l’examen des critères déterminant la valeur d’une oeuvre d’art – soit sa technique, son contenu, son objectif, son style, sa portée philosophique -, mais d’inciter les chrétiens à réfléchir sur la glorieuse liberté que Dieu leur donne d’exercer leur créativité dans leurs propres foyers, par exemple par la décoration intérieure ou l’aménagement du jardin, ou en faisant de la poésie, de la peinture ou de la musique. Il y a peut-être parmi nous des talents à faire valoir.
Je vous dirai donc, à vous futurs peintres, poètes, musiciens, écrivains, sculpteurs, céramistes; Levez-vous et commencez à créer des oeuvres qui glorifieront notre Seigneur Créateur !
Nous recommandons vivement les deux ouvrages qui ont inspiré cet éditorial :
– « Art and the Bible par Francis A. Schaeffer (Hodder and Stoughton, 1973)
– « A Christian Handbook for Defending the Faith par Robert A. Morey (Presbyterian and Reformed Publ. Co. Phillipsburg, N.J 08865)
En outre, nous pouvons vous recommander la lecture suivante :
– « L art moderne et la mort d’une culture » par Rookmaker (Maison de la Bible)
CE QUE NOUS CROYONS
Le lecteur aura pu se familiariser depuis 1984 avec la nouvelle orientation de notre revue. L’état actuel du monde nous confirme dans cette optique qui se préoccupe des courants de la pensée actuelle. Dans un temps où toutes les valeurs éthiques subissent de profondes mutations, voire même s’effondrent, le chrétien doit être d’autant plus conscient de sa mission : son engagement pour le Seigneur Jésus-Christ dans tous les domaines de la vie. L’Occident à la veille de l’an 2000, ne serait-il pas en agonie ? Nous attrapons le vertige à la pensée que l’iniquité de notre vieille Europe pourrait sous peu arriver à son comble pour amener le jugement de Dieu.
La cause principale en est « la mort de Dieu ». Depuis Descartes, la philosophie vit dans « l’autonomie et l’en fermement de la raison humaine sur elle-même » (1) et refuse de raisonner à partir des faits, entraînant dans son sillon la science et la théologie : Si ces disciplines sont aujourd’hui animées d’un esprit d’humanisme et de libéralisme, c’est que Dieu tel qu’il se révèle dans la Bible est absent de leurs considérations. Dieu? « Il ne répond plus, il a décroché son téléphone » écrivit Arthur Koestler qui, de désespoir, avait mis fin à ses jours. Et le R.P. Bruckberger de conclure: « Le signe le plus funeste de notre époque est que Dieu est absent et qu’il n’a pas l’air de nous manquer »(2). Cette absence de Dieu se manifeste dans tous les domaines. Claude Imbert, journaliste connu et directeur du « Point », a procédé, avec beaucoup de réalisme et de lucidité, à une excellente analyse sur la décadence de l’Europe occidentale. Agnostique, il ne peut échapper à la constatation que le rejet de l’orthodoxie chrétienne est en train d’amener notre continent vers une mutation inconnue et inquiétante, il parle « de la fin du monde où l’au-delà et le Dieu chrétien donnaient un sens à une morale individuelle et collective »(3). Il semble que les réalités que recouvrent les termes Dieu trinitaire, péché, rédemption, au-delà, ne soient plus que des notions vagues et lointaines. En revanche, la science et la technologie se constituent en idéologie et procèdent par une sorte d’expansion totalitaire »(4).
L’humanisme, par son arme de vulgarisation, les mass média, a entraîné l’Occident dans un athéisme où l’homme s’est substitué à Dieu et ne se fie plus qu’à sa raison, aux progrès techniques, à la science et à ses propres capacités. Détaché de Dieu, ils s’enlise de plus en plus dans la décadence morale. Et les lois s’y adaptent. En Suisse, pays pourtant traditionaliste, le nouveau droit matrimonial voté en septembre 1985 est un exemple significatif de ce processus de corrosion qui détruit la famille en tant qu’institution divine. En France. le nombre des mariages est tombé de 416’000 en 1972 à 312000 en 1982, alors que la cohabitation hors mariage a presque doublé de 1975 (411’000) à 1981 (710’000). En 1964 encor, le taux de natalité en Europe était de 2, 75 alors qu’en 1984 i1 oscille entre 1,70 et 1,75, ce qui entraîne un déclin démographique considérable.
D’autre part, il se dessine un accroissement de solitude résidentielle dû aux divorces, à l’égoïsme consommateur sans borne et à une course à la sécurité. En 1982, déjà 47.5 % des Parisiens vivaient seuls contre 32 % en 1954. C’est significatif Claude Imbert dit avec pertinence que l’homme « des années quatrevingts » veut de plus en plus qu’on parle de lui, de sa sécurité physique et psychique, de son stress, et de ses rides, de ses vertèbres et de sa séduction, de son bonheur, de sa tension, etc… et qu’on lui parle moins de l’avenir de l’humanité et plus de sa retraite complémentaire,… moins des famines d’Asie que de sa « déprime »(5). En fait, son égocentricité mène à une détérioration des relations sociales.
Tandis que l’explosion démographique du tiers-monde de Bouddha et de Mahomet prend de l’ampleur. L’Europe ne représentera vraisemblablement plus que 5% de la population mondiale en l’an 2050, contre 20,6% en 1800. Claude lmbert parle avec clairvoyance de l’ISLAM « qui s’échauffe à nos portes. et qui dispose de Karachi à Dakar, de Ryad à Lagos, de Damas à Rabat, d’une inspiration commune… -Tandis que chez nous l’ordre chrétien vacille,…l’islam reverdit. La sécularisation relative de maintes jeunes nations islamiques doit de plus en plus compter avec l’élan, la ferveur et parfois le fanatisme d’un courant musulman intégriste et remuant, celui qui porte la Libye messianique de Kadhafi ou la théocratie incandescente de l’Iran. Les terrorismes qu’elles fomentent font fi du cher vieux code international des bonnes manières. Le drame interminable d’Israël et le terrorisme palestinien portent à cet égard les emblèmes prophétiques de plus vastes conflits. (6) Aujourd’hui, il y a 850 millions de musulmans dans le monde. En 1945, quatre états islamiques indépendants existaient: aujourd’hui il y en a 55. En France, le nombre des musulmans (2,5 millions) excède de plus du double celui des protestants( 7).
Des centaines de missionnaires musulmans sont engagés pour évangéliser les peuples, alors que dans les pays musulmans les chrétiens rencontrent une opposition fanatique. Nous reproduisons dans ce numéro une lettre « d’évangélisation islamique » diffusée en Allemagne. Cela constitue un véritable défi pour nous chrétiens, car Jésus-Christ est ouvertement rejeté comme Fils de Dieu, la croix de Golgotha méprisée et la Bible supplantée par le Coran.
Il ne fait aucun doute que l’esprit de l’antichrist est puissamment à l’oeuvre. Les séductions sataniques se multiplient (2 Thes 2.6-12). L ‘antichrist serait-il à la porte ? Le retour de Christ était l’espérance vivante des premiers chrétiens. Pourquoi en parle-t-on si peu parmi les chrétiens ? Pourtant, sa venue est plus proche que jamais (Rom 13.11-14). Toutefois, cette attente du Seigneur ne doit en aucun cas nous détourner de ce qui se passe autour de nous, car en tant que sel de la terre, notre engagement total est indispensable si nous voulons glorifier Dieu. Cet engagement, pratique dans ses retombées, doit être d’abord d’ordre doctrinal. L ‘Eglise de Jésus-Christ doit donner un enseignement clair sur:
Le Dieu créateur personnel, infini et trinitaire: le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Jésus-Christ le Fils de Dieu : son incarnation, sa divinité et son humanité, sa mort, sa résurrection et son ascension.
Le Saint-Esprit: sa personne, son ministère et ses dons.
La Bible: Parole de Dieu inspiré,. inerrante et infaillible: notre autorité absolue, Le monde invisible: Satan, les anges, et les démons.
L’homme: sa création, sa chute, son état de pécheur.
Le salut: l’oeuvre rédemptrice du Christ, la foi qui sauve, l’élection, la sécurité éternelle des saints.
L’Eglise: universelle et locale ; le baptême, la sainte cène, ses ministères.
Le retour du Christ: la résurrection des saints et l’enlèvement de l’Eglise. le jugement du monde, le règne de Christ sur terre.
Le dénouement de l’Histoire: la résurrection de tous les morts et le jugement dernier, la vie éternelle pour les uns et le châtiment éternel pour les autres. le règne éternel du Christ sur l’univers entier.
Ces vérités doivent être défendues avec les armes spirituelles à notre disposition (Jude 3-4 ; Eph 6.10-20), car il s’agit d’un combat spirituel contre l’armée invisible du prince des ténèbres qui règne sur les fils de la rébellion (Eph 6.12 ;2.1-2). La terre que l’homme avait la mission de s’assujettir (Gen 1.28), il la pollue physiquement et moralement.
A nous la mission grandiose d’apporter dans ce monde en détresse la Bonne Nouvelle du salut par Jésus-Christ en prenant nos responsabilités comme témoins fidèles du Christ dans tous les domaines de la vie. L’influence chrétienne sur la société a toujours été considérable à travers des hommes et des femmes consacrés tout entiers à Jésus-Christ. En sommes-nous?
1 « Ce que .ie crois » par le R.P. Bruck.berqer. éd. Grasset, page 33. Excellent ouvrage qui analyse et démonte la fausse Science. Parallèlement, il plaide pour une science authentique qui renforce la foi chrétienne.
2 idem, p.209
3 « Ce que je crois, par Claude Imbert, ed. Grasset, page 78. Cet ouvrage présente une analyse sur la situation actuelle de l’Europe post-chrétienne.
4 idem, p.95
5 idem. p.204
6 idem. p. 281
7 L’Express du 21.6.83
CONFRONTATIONS
Nous avons été très encouragés de voir que, par la grâce de Dieu, PROMESSES répond à un réel besoin, notamment celui de se resituer par rapport à notre époque. De plus en plus de chrétiens sont inquiets et se posent des questions en rapport avec leur foi face à une confrontation aigue avec l’esprit humaniste sous ses différentes formes. La nouvelle flambée de violence, de fanatisme religieux, idéologique et politique peut rendre perplexe et désorienter.
Mais nous n’ignorons pas les desseins de Satan (2 Cor 2.11) pour contrecarrer les plans de Dieu. N’oublions pas que nous sommes engagés dans un combat gigantesque contre les concepts et les pensées philosophiques qui ont pour but la destruction des structures fondamentales de l’humanité posées par Dieu lors de la création (Gen 1 et 2).
Dieu a été remplacé par l’homme, qui a mis sa foi en ses propres capacités, en la science et en la technologie. C’est là tout l’humanisme. La Réforme, qui avait exercé une profonde influence sur l’Occident, fut partiellement étouffée. Puis le piétisme, en établissant une séparation entre ce qui est « spirituel » et ce qui est « visible », avait en quelque sorte facilité l’avance de la sécularisation et de l’humanisme. Le résultat fut un désintérêt chez beaucoup de chrétiens face aux problèmes que posent l’éducation, les arts, les sciences, le travail, l’économie, la politique…
Aujourd’hui, l’infiltration académique humaniste est gaiement entrée chez les Evangéliques. En effet, l’orientation humaniste des écoles, des collèges et des universités dans les disciplines académiques a profondément marqué les étudiants issus de foyers chrétiens. Ainsi la méthodologie existentialiste et relativiste dont ils ont été imprégnés fait aussi son chemin dans les églises. Les vraies valeurs ont été inversées. Le Dieu de la Bible nous appelle à ouvrir nos yeux, à réagir courageusement avec l’aide du Seigneur et à tirer une ligne de démarcation très claire. Comme l’Eglise primitive face à l’Empire romain idolâtre et sa culture humaniste, nous ne pouvons rester silencieux, tolérants et accommodants. Certes, les tribulations ne nous resteront pas épargnées (Jean 16.33), si nous voulons être le sel de la terre et la lumière du monde (Mat 5.13-16). Nous ne pouvons pas renier notre Seigneur Jésus-Christ, lui qui nous a rachetés à un si grand prix par son sang précieux. Finalement, les souffrances présentes ne sont pas à comparer avec la gloire à venir (Rom 8.18), et si le Maître a souffert, le serviteur passe par le même chemin (Jean 15.18-27).
La grande ligne de démarcation se situe à l’endroit de l’inspiration divine des Saintes Ecritures. Dieu nous y a laissé sa révélation. Elle est la vérité absolue dans tout ce qu’elle dit. Francis A. Schaefier affirme, avec l’école fondamentaliste, que la Bible est inerrante non seulement en ce qui touche au salut, à la doctrine et à la morale, mais aussi dans ses affirmations historiques, géographiques et d’ordre scientifique. (« The Evangelical Disaster », p. 54-58). C’est à partir de la Bible seule que tout doit être constamment évalué et jugé, culture, éthique et science comprises.
Les problèmes lancinants de l’avortement et de l’euthanasie, de la sexualité et du mariage, de la drogue et de la criminalité sont en grande partie le résultat évident de la conception relativiste de l’humanisme moderne qui a rejeté l’Absolu: DIEU. « Sans ce Dieu auquel nous correspondons, nous sommes seuls, sans amarre et ne correspondant plus qu’aux substances chimiques dont nous sommes faits » (Dick Keyes: « Beyond ldentity », Servant Books, p. 15).
Le monde libre fait preuve d’une naïveté, voire d’un aveuglement incroyable à l’endroit de l’idéologie marxiste athée, dont la Russie avec ses prétentions à l’hégémonie mondiale est un des principaux représentants. Cette idéologie matérialiste s’infiltre jusque dans certains mouvements inter ecclésiastiques (tel le C.O.E.), écologiques et politiques (telle une certaine forme de pacifisme). Ces mouvements sont victimes d’une manipulation derrière les coulisses, tout comme la « théologie de la libération », qui semble gagner du terrain et qui favorise le marxisme tout en passant sous silence la seule libération véritable de l’homme, libération qui passe par la repentance et la foi en Jésus-Christ, seul Sauveur des hommes et de l’humanité. Cette théologie est d’autant plus pernicieuse qu’elle utilise le vocabulaire théologique courant tout en changeant le contenu en lui donnant un sens qui diffère de celui que la Bible autorise.
L’Eglise est aussi menacée par un danger subtil qui s’attaque à elle depuis l’intérieur: on a tendance à donner une plus grande importance à l’expérience irrationnelle qu’aux fondements bibliques sans lesquels l’édifice se détériore. Francis A. Schaefier recommande la prudence face à certains évangéliques qui donnent moins d’importance à la justesse ou la fausseté de la doctrine qu’à une « rencontre avec Jésus ». Ils oublient que la foi chrétienne n’est pas une religion mystique, mais qu’elle est basée sur des faits historiques et des raisonnements logiques, de sorte que toute « expérience » qui se situe en dehors des déclarations de l’Ecriture doit être suspecte. Rien de flou dans les enseignements de Jésus et des apôtres!
L ‘Eglise doit être attentive à la subversion féministe, l’amoralité dans tous les domaines, la dévaluation de l’histoire par rapport à la culture chrétienne occidentale basée sur la Réforme, la mondanité et le matérialisme, entre autres.
L’islam, de son côté, avance rapidement. En France, il y a déjà 500 lieux de culte islamique… Des centaines de missionnaires islamiques sillonnent le monde pour convertir des chrétiens. Ils prêchent la tolérance, alors que les musulmans qui se convertissent au christianisme sont menacés, perdent leur emploi et risquent même leur vie. Les pays à majorité musulmane ne connaissant pas la tolérance, quoi qu’ils disent. Soyons sur nos gardes!
Si, comme tout semble l’indiquer, nous vivons dans les derniers jours, où il y aura des temps difficiles (2 Tim 3.1), est-ce une raison pour baisser les bras ?Au contraire, Dieu nous adresse peut-être un dernier appel, nous accorde une dernière occasion de réformer nos voies et nos oeuvres (Jér 7.3-7) avant le retour de Christ et le jour du jugement des peuples. La vraie spiritualité est la soumission inconditionnelle et totale au Seigneur Jésus-Christ. S’il est devenu notre vie, nous pouvons exercer nos différentes activités quotidiennes « à plein temps » pour lui, quel que soit notre travail: ouvrier, manoeuvre, jardinier, artisan, médecin, homme de science, pasteur, employé de bureau, professeur, homme d’affaires, ménagère… Osons témoigner et agir avec sérénité et assurance. Les mass média, les écoles et autres institutions publiques doivent-elles être abandonnées aux non-chrétiens ? Si nous nous taisons, nos enfants en subiront les conséquences. Soyons unis pour proclamer que Jésus-Christ est SEIGNEUR. Nous faisons partie de la phalange des vainqueurs qui regardent vers leur divin Chef.
Osons affirmer avec Francis A. Schaeffer (« The Great Evangelical Disaster », p. 81): « Non seulement nous croyons à l’existence de la vérité, mais nous croyons que nous avons la vérité – une vérité qui a un contenu et qui peut être exprimée en paroles (et puis vécue) -‘ une vérité que nous pouvons partager avec le monde du XXe siècle. Christ et la Bible nous ont donné cette vérité. »
FOI ET RAISON
Le monde moderne est devenu la proie de l’humanisme, d’une mentalité où l’homme est le centre et ne compte que sur ses propres capacités et ressources intellectuelles et morales. L’évaluation de la vérité et de la morale s’effectue selon les critères humains. On prône l’amélioration des conditions sociales. La raison et la science ont été élevées au rang de dieux, et notre génération en est profondément imprégnée. Ainsi, Julian Huxley écrit que « la science atteint une nouvelle unité très réelle et nous fournit une image scientifiquement fondée du destin et des possibilités humaines » (1).
L’homme est devenu autonome et se targue de cette indépendance dans toutes les sphères de la vie qu’il veut contrôler: la science, la technique, la sociologie, l’économie, la philosophie, la théologie. Mais dans la mesure où il se déifie, il devient l’esclave de sa propre autonomie. L’angoisse, la psychose collective, la criminalité, la violence, les menaces de guerre envahissent notre société.
Le monde est déchiré par l’humanisme, la marxisme, le nouvel islam et d’autres idéologies. L’Eglise est imprégnée de l’esprit du siècle et subit l’influence du courant humaniste qui a séparé la raison de la foi. Or, le chrétien est appelé à communiquer la Bonne Nouvelle à ses contemporains. Comment ce message peut-il être compris ? Les chrétiens doivent connaître et comprendre eux-mêmes d’abord les modes de pensée de leur époque. Le Dr. Francis Schaeffer a été un des pionniers dans ce domaine. Il a essayé d’analyser les modes de pensée depuis l’époque de Thomas d’Aquin (1225-1274) jusqu’à nos jours, en nous montrant la relation entre ces différents courants et les influences qu’ils ont exercées sur les différentes époques, ainsi que les traces qu’ils y ont laissées. Toute l’oeuvre du Dr. Schaeffer se base sur deux points essentiels: la souveraineté de Dieu dans toutes les sphères de la vie, et l’inspiration divine, donc aussi l’autorité abs lue de la Bible. Sous ces deux angles, ses écrits sont d’une valeur inestimable. Francis Schaeffer s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour l’inerrance de la Bible, pour l’orthodoxie de la doctrine chrétienne et pour notre soumission au Seigneur dans tous les domaines.
Voici un bref tracé des principaux modes de pensée qui ont influencé le monde occidental depuis le 13e siècle. Thomas d’Aquin ouvre les portes à la Renaissance. D’une part, il donne à la nature sa juste place par rapport à la grâce. Pour ce philosophe, l’homme était bien déchu, mais pas son intelligence, ce qui n’est pas scripturaire, car la chute de l’homme l’a entraîné dans la corruption totale, corps, âme et esprit. De cette façon, il introduit l’autonomie dans le domaine de l’intelligence, et par conséquent l’autonomie de la philosophie par rapport aux Ecritures. Avec Kant et Rousseau au 18e siècle, la notion de la révélation est supplantée par le rationalisme, et « la grâce » est remplacée par « la liberté « .
Avec Hegel (1770-1831), le concept de penser en termes de thèse et d’antithèse est renversé. « L’homme pouvait s’appuyer sur sa raison et penser en termes d’antithèse: si une chose était vraie, son contraire ne l’était pas. De même dans le domaine de la morale, le bien fait antithèse au mal » (2). Hegel introduit la confrontation thèse-antithèse pour aboutir à la synthèse. Ainsi, il n ‘y a plus d’absolu, et la vérité absolue n ‘existe plus. Dans cette optique, Dieu ne peut plus être distingué comme Etre personnel du reste de l’univers. La méthode dialectique est née: la philosophie de la contradiction est la seule que Hegel juge « vivante ». Cette manière de penser a profondément marqué les époques suivantes.
Darwin n’a finalement fait que de poursuivre cette ligne du relativisme en aboutissant à la théorie du transformisme. Pour Jacques Monod (3), le hasard devient une nécessité qui remplace l’Absolu: Dieu. La dialectique marxiste, elle aussi, plonge ses racines dans la méthodologie hégélienne. Dès lors, tout espoir d’unifier les champs de connaissance devient illusoire, suite à « l’abandon du principe de causalité à l’intérieur d’un système clos » (4). Dans le système clos, le monde est imaginé comme totalement autonome, ce qui exclut toute intervention de l’extérieur, donc aussi de Dieu.
Kierkegaard (1813-1855) abandonne l’élément rationnel; du coup la foi chrétienne se soustrait à la raison. Il faut croire malgré la raison et malgré la connaissance. C’est donc un saut dans le vide. Les conceptions de Kierkegaard sont à l’origine de la philosophie existentialiste, qui a été introduite dans la théologie par KarI Barth (1886-1968).
Il n’y a pas de doute que tout cela a produit une division entre la foi et la raison chez l’homme moderne. C’est pourquoi la société occidentale tourne ses regards vers l’irrationnel, vers le mysticisme. L ‘Eglise n ‘a pas échappé à ce phénomène, car en basant sa foi sur l’expérience, elle est en danger d’abandonner les principes bibliques de la foi. Les religions orientales se fondent sur l’expérience. Suryakanta dit au sujet de la réincarnation: « La réincarnation étant un fait mystique, on ne peut s’en faire une idée exacte sans une expérience spirituelle pro fonde »(5). Tout ce qui n’est pas fondé sur les Ecritures doit être rejeté. Pour combattre les déviations, nous nous devons de ne pas ignorer les subterfuges de Satan (2 Cor 2. 11), mais d’éprouver les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu (1 Jean 4.1).
Nous sommes arrivés à un tournant de l’histoire. S’il n’y a pas de retour à la Bible, si nous persistons à séparer la raison de la foi, le christianisme sera relégué au niveau de l’irrationnel, et les valeurs éthiques s’effondreront tout à fait. A l’instar de la Réforme, nous devons refuser l’autonomie de l’homme et nous soumettre au Christ, Seigneur de tous les domaines de notre vie et Souverain de l’univers entier. L’homme a été créé à l’image de Dieu. Il est une entité inséparable: corps, âme et esprit. Sa chute l’a précipité dans le péché, la mort et la séparation d’avec Dieu. Mais la rédemption accomplie par Jésus-Christ est le remède à cette misérable condition de l’homme.
La Parole faite chair est entrée dans le monde, et Dieu s’est manifesté en elle (1 Tim 3.16). La Parole est l’expression de la pensée de Dieu – et Dieu est rationnel. Jésus-Christ est l’expression visible du Dieu invisible mais personnel, venu pour nous donner la vie éternelle par son oeuvre expiatoire au Calvaire. La croix et la résurrection sont devenues ainsi le point de mire de l’espace et du temps. Le christianisme peut tabler sur des faits. Point n’est besoin de faire un saut dans le vide. Laissant l’absurde, le relativisme, l’irrationnel, le vide, nous pourrons marcher avec assurance et paix dans l’absolu et le rationnel, à la suite de Celui en qui nous avons tout pleinement (Col 2.10). Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement (Héb 13.8).
1. « Handbuch, Argumente for den Glauben », de Colin Chapman, éd. Bundes-Verlag (p. 218).
2. « Démission de la raison » par Francis A. Schaefter, éd. la Maison de la Bible, 1976 (p. 34). Nous recommandons ce livre de 90 pages, particulièrement en raison de son analyse perspicace et lucide des courants de pensée avec leurs résultats actuels et leur influence dans les milieux évangéliques
3. « Le hasard et la nécessité » par Jacques Monod, éd. du Seuil. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne par un biologiste transformiste.
4. « Démission de la raison », p. 36.
5. « La réincarnation » par Papus, éd. Dangles, pages 147 et 159. Il est alarmant que de tels livres, qui propagent cette hérésie occulte, se répandent si largement (déjà 51000 ex.). Le yoga et « l’expérience spirituelle » y jouent un grand rôle. D’ailleurs, ce terme évoque plutôt aujourd’hui une initiation dans le monde occulte sous quelque forme que ce soit. La Bible ne se sert jamais de ce met dans le sens de vivre quelque chose de particulier.
Dr. Francis A. Schaeffer
Le Dr. Francis A. Schaefier est entré dans la joie de son Maître le 15 mai 1984. Nous avons perdu en lui un conducteur spirituel qui aura marqué la seconde moitié de notre siècle. Né le 30 janvier 1912 à Philadelphie (USA), il passa son enfance dans un modeste foyer du milieu ouvrier. Il reçut une formation technique, mais se mit ensuite à suivre des études de philosophie. C’est à ce moment-là qu’il décida de faire une étude comparative entre la Bible et la philosophie grecque. Graduellement, il découvrit Dieu ainsi et se convertit tout seul par la lecture des Ecritures, où il trouva des réponses précises aux problèmes que la philosophie lui posait. Puis il fit des études en théologie au Hampton Sydney Collège, en Virginie, où il rencontra aussi Edith Rachel Séville, fille de missionnaires rentrés de Chine, à qui il s’unit en mariage en 1935.
En 1947, une visite en Europe le marqua profondément, et il vint s’établir en 1948 à Champéry avec sa famille. En 1955, il déménagea àHuémoz, où l’oeuvre de l’ABRI fut créée. Dès lors, des milliers de jeunes étudiants ont pu trouver leur Sauveur et Seigneur Jésus-Christ en recevant des réponses précises à leurs questions, leur désespoir, leur recherche.
Francis A. Schaefier a écrit quelque 23 livres et de nombreux articles et contributions. Il entreprit des tournées de conférences dans des collèges, universités et facultés de théologie dans de nombreux pays. Il a également 2 films à son actif. Le premier traite de la création et de la décadence de la culture et de la pensée occidentale (« How Should We Then Live? »). Le second (« What Happened to the Human Race? ») défend le respect de la vie et constitue un défi lancé contre l’avortement et l’euthanasie.
Avec le Dr. Schaefier disparaît une personnalité éminente dont Dieu s’est servi pour amener une réforme dans le concept chrétien touchant à la Seigneurie de Christ dans la totalité de la vie. Francis Schaefier a démontré qu’il n’y a pas de dichotomie entre ce qui est spirituel et ce qui est matériel. Tout appartient à Dieu et dépend de lui. J’ai eu le privilège de connaître personnellement le Dr. Schaefier, et j’en ai emporté des souvenirs indélébiles qui ont profondément marqué mes conceptions et ma vie. C’était non seulement un homme aux grandes qualités spirituelles, mais aussi d’un naturel humble et affable, d’une grande compassion, qui savait gagner la confiance de tous ceux qui entraient en contact avec lui.
Mais le Dr. Schaeffer était aussi un défenseur fervent de I’inerrance des Saintes Ecritures. Toute la Bible est la Parole de Dieu. En conséquence, elle est l’autorité supréme et totale dans toutes les sphères de la vie. La relativisation du concept de la vérité est d’origine humaniste et totalement opposée à la Parole de Dieu, par laquelle le Dieu infini et personnel s’est révélé aux hommes à travers les âges. Comme la vie ne peut pas étre divisée en partie spirituelle et non-spirituelle, Jésus-Christ est Seigneur dans tous les domaines de la vie.
Nous sommes engagés dans une « bataille cosmique » dont notre combat spirituel est la contre-partie dans le monde visible (« The Great Evangelical Disaster », p. 24-25). Il importe alors de sensibiliser les chrétiens au danger actuel consistant à s’accommoder d’une situation grave. Notre culture occidentale et humaniste a rejeté les valeurs éthiques chrétiennes, héritage de la Réforme. La vérité exige toujours la confrontation. En tant que disciples de Jésus-Christ, nous ne pouvons échapper à cette confrontation, mais elle doit être accompagnée de la marque visible de l’amour. Vérité et amour sont inséparables.
J’ajouterai encore qu’aucune conviction eschatologique ne saurait nous dispenser d’un engagement total dans ce combat. Francis A. Schaeffer était prémillénariste historique, ce qui ne l’a nullement empêché de travailler ardemment à une nouvelle réforme dans la chrétienté évangélique, réforme qui englobe toutes les sphères de la vie. Nous attendons le Seigneur Jésus-Christ des cieux. Dans cette attente, nous sommes appelés à être le sel de la terre. Mais que faire si le sel devient insipide (Mat 5. 13)? Si les chrétiens se taisent, s’accommodent et ne réagissent plus face à la marée montante de l’humanisme sous toutes ses formes et s’ils ne témoignent plus avec courage que Jésus-Christ est le Seigneur. Dieu devra-t-il alors susciter des pierres qui crient (Luc 19.40)?
La vie de Francis A. Schaeffer, son oeuvre et toute sa famille. quel exemple lumineux de ce que Dieu peut opérer en et à travers un homme qui marche dans la dépendance et dans la fidélité constante envers Dieu!
« Souvenons-nous de nos conducteurs qui nous ont annoncé la Parole de Dieu; considerons l’issue de leur et imitons leur foi » (Héb 13.7)
HUMANISME ET MARIAGE
Au sixième jour, Dieu créa l’homme et la femme à son image. De la race de Dieu (Act 17.29), l’homme avait reçu la mission de dominer sur la terre et de prendre l’initiative pour laisser agir le génie créatif dont il fut doté, dans le respect de la pensée du Créateur (Gen 1.26-31 ;2. 18-20). Mais il lui fallait une aide semblable à l’homme, et Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme (Gen 2.22). Il avait donc pris une côte de l’homme, partie latérale de sa poitrine, pour former la femme, et non pas une partie de sa tète ou de ses pieds. Cette côte était près du coeur de l’homme. Le texte dans Gen 2.18-25 nous enseigne plusieurs vérités fondamentales sur le mariage :
– Il n’est pas bon que l’homme soit seul pour accomplir sa mission de gérer la terre. Cela implique toutes les sphères, comme par exemple l’économie, la politique, la culture, l’éducation, les arts, la science.
– Dieu tira la femme de l’homme. L’homme doit assumer sa responsabilité de chef du foyer pour subvenir aux besoins matériels et spirituels de la famille, dont la protection lui incombe.
– La femme est appelée à être la compagne de son mari. Il y a donc complémentarité dans la tâche que Dieu leur a confiée. Etant tirée de l’homme, elle partage sa nature, image et ressemblance de Dieu.
– L’homme quittera le foyer de ses parents pour s’attacher à son épouse. Il n’est pas question de concubinage ou de polygamie, mais de monogamie. Les relations sexuelles entre mari et femme constituent un merveilleux moyen de communication du couple, dont l’union est tellement forte que seule la mort physique peut la dissoudre.
Or la chute de l’homme en Genèse 3 nous révèle pourquoi la notion du mariage s’est si totalement dégradée à travers les siècles. Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes (Rom 5.12). Dieu voit dans ce seul homme le premier couple, Adam et Eve. Ils étaient solidaires dans leur désobéissance à Dieu, ayant cédé à la tentation suggérée par le diable. Dès lors, le sens moral de l’homme s’est enténébré, et il a toujours suivi sa propre voie sous l’influence de Satan. La description dans Rom 1.18-32 de l’homme n’écoutant que ses propres penchants est frappante. Il s’est totalement égaré. Puis l’ennemi lui a suggéré l’échafaudage des philosophies humanistes qui mènent l’homme à sa propre destruction.
Une des cibles visées par Satan est la destruction de la famille, destruction à laquelle des puissances occultes opèrent activement aujourd’hui.
En Suède, 53 %des jeunes de 18-21 ans vivent en union libre. Pourtant, il y a dix fois plus de séparations entre ceux qui vivent de cette façon qu’entre ceux qui sont mariés. Le taux de divorce dépasse un mariage sur deux.
« Entre 1973 et 1983, il y a eu un million de mariages de moins que prévu en France. Un changement brusque des valeurs morales a poussé environ deux millions de Français en âge de se marier à choisir une autre solution… Depuis une décennie, nous vivons, selon une spécialiste, « une vraie mutation sociologique, qui est en train de s’opérer à grande vitesse »… La diminution des mariages est en partie contrebalancée par l’augmentation très rapide des unions libres. A Genève, 60 % des mariages sont précédés d’une cohabitation. Il y a aussi de plus en plus de personnes qui vivent seules. Selon le recensement de 1982, 47,5 % des Parisiens sont seuls, et dans certains îlots du centre, il y a 70 %de personnes seules. 36 % de la population sont des célibataires, ce qui fait 12 millions de Français entre quinze et soixante-cinq ans qui vivent seuls. Le nombre de foyers où l’un des parents élève seul ses enfants a augmenté de 28,3 %entre 1975 et 1981 et atteint aujourd’hui 928 000 foyers. Malgré la propagation de la contraception, le nombre des naissances hors mariage a doublé entre 1960 et 1982. L’augmentation des unions libres devrait logiquement diminuer le nombre de divorces, mais c’est le contraire : les deux augmentent très vite et ensemble. En 1970, il y avait 37 000 divorces, et en 1980 plus de 90 000. Bientôt nous arriverons à un mariage sur trois qui se termine par un divorce, alors qu’il y a quinze ans, c’était le cas une fois sur dix » (1).
« L’Express », hebdomadaire tiré à plus de 600 000 exemplaires, consacre un article au « mariage libre » où il rapporte que « 400 000 couples vivent aujourd’hui en concubinage ». Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer cette « nouvelle morale », telles que la revendication d’une vie privée face à la société contraignante et envahissante, la peur du lendemain (le spectre du chômage), la montée du divorce devenu l’épouvantail, la prolongation de la durée de la vie, la peur du « mariage qui tue l’amour », le refus de l’engagement, l’envie de se préserver de l’emprise de l’autre et l’obligation de faire le ménage. « L’union libre n’est plus contraire aux moeurs, aujourd’hui ». Tel est le motif invoqué en 1970 par les juges de la Cour de cassation en France, qui condamnèrent une compagnie d’assurance à verser des dommages et intérêts à une femme qui avait perdu son compagnon lors d’un accident de la route (2). Chaque année, 30 000 adolescents fuguent en France, phénomène qui est dû en grande partie à de multiples difficultés dans les foyers (3).
Le livre terrible, « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… » est un reflet saisissant de notre société en décadence chargée de foyers brisés. La préface rédigée par Horst-Eberhard Richter est révélatrice à cet égard. « Souvent », dit-il, « ce sont les parents qui font porter aux enfants le fardeau de leurs propres conflits, soit même – le cas est fréquent – en les chargeant de les résoudre à leur place » (4). Ce récit est précisément celui d’une fillette issue d’un foyer désintégré.
Le mariage est tellement bafoué et désavoué que certains futurologues voient en lui une institution désuète remplacée par le mariage temporaire ou l’union libre. Ainsi, F.M. Esfandiary dit que « la famille elle-même commence à se désintégrer, que l’on le veuille ou non. Tout ce à quoi la famille pourvoyait, peut être obtenu maintenant hors du mariage satisfaction sexuelle, compagnie, amitié, soutien économique, même procréation… Dans le passé, la famille remplissait son but, mais aujourd’hui, elle est devenue un système de rupture et de destruction par-ce qu’elle nous donne une image figée des parents dont nous ne pouvons nous débarrasser. Il en résulte un sentiment de solitude à vie. Je nous vois avancer vers une sorte de famille globale, et je trouve cela une tendance bien saine… Je peux m’imaginer qu’en l’an 2000, les gens regarderont en arrière et diront: « Pouvez-vous imaginer cela ? Même dans les années 1970, il y avait encore des gens qui se mariaient ou avaient encore leur famille ou leurs propres enfants ». Les gens ne seront plus menacés. Ils ne penseront plus retourner à l’ancienne structure de famille » (5).
Dans un article traitant de la manipulation génétique dans « L’Express » du 6juillet 1984, son auteur se demande si les termes de « maternité, paternité, parenté, natalité » doivent trouver de nouvelles définitions. « Jusque là, l’homo sapiens ne connaissait qu’une seule manière de faire des enfants : l’accouplement entre deux partenaires de sexes opposés et la longue gestation de la femme ainsi fécondée. La biologie, aujourd’hui, fait éclater en morceaux cette pratique ancestrale. Grâce à la contraception, on peut se livrer aux joies du sexe sans procréer. Avec les nouvelles techniques de l’éprouvette, on peut également concevoir sans le moindre contact charnel. C’est une séparation brutale, fondamentale, de la procréation et de la sexualité » (6).
Nous voici pris dans l’engrenage de la machine infernale de l’humanisme, qui domine la science et la technologie. Cela nous mène à la destruction de la famille. Mais Dieu n’est pas mort. L’homme l’a évincé de son coeur, de sa vie, de son vocabulaire, tandis que Satan, prince de ce monde, est en train de préparer son royaume de l’An tichrist. Quel aveuglement de notre société I La tendance croissante à l’irresponsabilité conjugale favorise encore une main-mise de l’Etat sur l’individu et ouvre la voie à la manipulation de la « majorité ». Certes, les prédictions bibliques concernant le règne de l’Antichrist se réaliseront. Mais est-ce donc une raison pour les chrétiens de démissionner ? Au contraire, dans l’attente constante du retour de Christ, nous devons agir en ré formateurs dans une obéissance entière à l’Ecriture. Le Seigneur nous appelle à accepter sereinement la confrontation et à ne pas nous accommoder de la situation actuelle qui conduit à l’infiltration culturelle des Eglises. La Bible seule est notre règle de vie, et elle n ‘est pas liée à la culture. Car, étant Parole de Dieu, et donc au-dessus de la culture, elle est seule habilitée à la juger et à en discerner les incompatibilités. Souvenons-nous au sujet du divorce qu’au commencement il n’en était pas ainsi (Mat 19.8), car Dieu avait créé Adam et Eve en dehors du péché, qui est entré dans le monde à cause de leur désobéissance. Le mariage a été institué par Dieu par un acte de sa volonté. Ni les cultures, ni les moeurs ne pourront abroger impunément cette loi divine, base d’une société saine et équilibrée. Il importe aussi que l’on désacralise le mariage, car c’est également une des causes de tant de malentendus dans notre monde « christianisé ». On ne peut pas assez appuyer ce qu’a dit J. -M. Thobois: « L ‘idée du mariage sacrement n ‘est pas biblique le mariage n’est rien d’autre que l’engagement irréversible de deux époux dont Dieu prend acte, que le couple le reconnaisse ou non’ (7). Le professeur H. Blocher affirme avec pertinence que « le mariage est, selon la définition biblique, l’union volontaire de deux corps en une seule chair dans la perspective de la durée. Le mariage n’est pas l’union de deux coeurs en une seule âme. On fait souvent là une confusion. C’est, certes, l’intention divine pour le mariage que l’union de deux coeurs s’y exprime aussi, mais ce n’est pas le mariage. Le corps, dans la pensée divine, c’est bien plus que les 40-80 kgs que nous pouvons peser. Le corps, c’est tout notre être au monde notre maison, notre statut économique, nos moyens d’existence (BIOS), notre situation sociale symbolisée par le nom. Ainsi le mariage doit être conçu comme l’union de deux corps dans ce sens large union volontaire impliquant l’union charnelle proprement dite, mais aussi l’union économique, sociale, … la formation d’une seule cellule de la société » (8).
Oui, chaque couple qui a choisi librement de se marier officiellement, s’approprie la promesse de l’Eternel : Dieu les bénit et leur dit soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et l’assujettissez (Gen 1.28). Le mariage, alliance enregistrée par Dieu, reste la seule base sur laquelle sa bénédiction est promise (Ez 16.8; Pr 2.16; Mal 2.14). Cela vaut pour tous les hommes. Mais c’est une vérité que nous devons vivre en tant que chrétiens, car le monde en détresse a les yeux rivés sur nos foyers. Nos familles sont-elles des phares dans la nuit, des oasis dans le désert brûlant qui nous entoure ? Sommes-nous prêts à manifester sans peur notre fidélité et notre attachement indéfectible à la Parole de Dieu et à nos familles ? Que l’exhortation laissée par FA. Schaeffer dans son dernier ouvrage soit notre apanage: « La vérité exige même la confrontation, confrontation dans l’amour, mais quand-même confrontation. Si nous réagissons toujours dans le sens de l’accommodation, sans tenir compte de la vérité centrale impliquée, il y a quelque chose qui cloche. Aussi bien que la sainteté sans amour n ‘est pas celle de Dieu, tout aussi bien l’amour sans la sainteté n’est pas l’amour de Dieu, même s’il nécessite une confrontation. Non seulement Dieu est, mais il est aussi amour » (9). Que la lumiêre de nos foyers luise devant les hommes, à la gloire de Dieu.
(1) P. Alexandersson, « Les fruits amers de la révolution sexuelle » dans « Expériences » no 54, 2e trim. 1984, F-29270 carhaix
Nous recommandons ce numéro qui traite du « Mariage en question… »
(2) Sylviane Stein, « Le petit mariage » dans « L’Express », hebdomadaire français du 4.3.83.
(3) « L’Express » du 27.4.84 dans « Les fugueurs de l’été ».
(4) « Moi, christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… »
page il; témoignages recueillis par KarI Hermann et Horst Rieck, éd. Mercure de France.
(5) cité par John MacArthur Jr. dans « Re pair by Regeneration » dans « The Alliance Witness » du 20.6.84, magazine de la christian & Missionary Alliance.
(6) Dominique Simonnet dans « L’embryon, le savant et le juge » dans « L’Express » du 6.7.84.
(7) Dans « Les deux deviendront une seule chair » dans « Expériences » n0 54.
(8) « Le mariage » dans « IcHTHuS » n0 125, août-septembre 1984-6, 2, rue Antoine Pons, F-I 3004 Marseille.
Nous recommandons la lecture de cet article.
(9) « The Great Evangelical Disaster », éd. crossway Books, Westchester, Illinois, p. 64-65.
cet ouvrage remarquable est comme une sorte de testament prophétique que ce grand homme de Dieu, le Dr. Schaeffer, nous a légué pour nous faire prendre conscience dans quel temps nous vivons et que Dieu nous appelle maintenant réagir contre l’humanisme par les armes de Dieu (2 cor 10.4-5).
Note de la rédaction: Nous prions les lecteurs de bien vouloir excuser les erreurs typographiques ou autres qu’ils auraient constatées en parcourant le N0 70. |
L’Eternel est un Dieu de science (Job 12.13). La science de Dieu est absolument parfaite. Elle est intrinsèque et immédiate et n’est pas le résultat d’une observation ou d’un processus de raisonnement, d’expérimentation ou même d’expérience. Dieu connaît toutes choses, étant omniscient. Il s’est révélé dans sa Parole. Comme la science est la connaissance, nous pouvons conclure avec sérénité et assurance que la Bible est un livre de « science » ou de « connaissance » véridique en tout ce qu’elle traite, car ses principes de base sont ceux de la science authentique.
Selon le Petit Larousse, « la science est un ensemble de connaissances humaines sur la nature, la société et la pensée humaine acquises par la découverte des lois objectives des phénomènes et leurs explications « . Henry M. MORRIS définit l’objectif de la science comme devant « chercher à comprendre et à décrire la nature de l’univers et de ses composants, les transformations qui s’y produisent ainsi que l’étude de la vie et des créatures vivantes, et plus particulièrement l’étude du caractère propre à l’homme et du sens de sa vie »(1). Une des bases de toute science sérieuse est l’expérience. A ce propos, Louis BOUNOURE, en faisant l’éloge du savant Claude BERNA RD, donne un aperçu de « L’introduction à l’étude de la médecine expérimentale’; écrite en 1865 par ce dernier, en appuyant fortement sur ce point: « La méthode par excellence de la découverte scientifique, c’est l’expérience: présumant qu’un phénomène dépend de telle ou telle condition encore hypothétique, l’expérimentateur supprime ou modifie cette condition, et, observant le résultat de ce changement, le compare au phénomène naturel. Cette méthode implique un raisonnement: elle comporte une hypothèse et une comparaison; bien conduite, elle aboutit à une réponse juste quant à la question que posait le fait étudié »(2).
Bertrand RUSSELL disait que « La science est ce que nous savons, la philosophie est ce que nous ne savons pas »(3). Dès lors, on peut se demander si l’évolutionnisme n’est pas plutôt une philosophie qu’une science. Sir Arthur KEITH, évolutionniste notable, fait l’étonnant aveu que « L’évolution n’est pas prouvée et ne peut être prouvée. Nous y croyons parce que la seule alternative est la seule création spéciale, ce qui est impossible »(4). Il est surprenant combien d’hommes de science se sont laissés prendre dans le piège de la pseudo-science qu’est l’évolutionnisme. Nous sommes aujourd’hui en possession d’une quantité de découvertes scientifiques qui nous permettent de rejeter cette théorie comme hérétique. Comme l’hérésie doctrinale retranche des éléments de la foi, cette hérésie scientifique élimine arbitrairement d’innombrables faits. Pourtant, elle est encore enseignée partout en Europe, cela sans nous donner la possibilité d’enseigner l’affirmation du créationnisme, bien qu’il soit solidement étayé par des faits scientifiques.
En effet, les répercussions de cette philosophie humaniste sont incalculables Dieu est éliminé, et les résultats actuels sont éloquents. Or, sans Dieu, il n’y a plus d’absolu, plus de morale, plus d’espoir. L’homme n’est plus qu’une machine, un robot. Non, il faut à tout prix un retour à la foi en un Créateur, à sa Parole, la Bible. Il n’y a en fait jamais eu contradiction entre la Bible et la science objective, donc honnête, comme le prétendent ses détracteurs. L’homme créé à l’image de Dieu, vit, agit et existe en Lui (Act. 17.28). Hors de Lui, tout est ténèbres.
Le professeur Herwig SCHOPPER, directeur du C.E.R.N. à Genève, exprimait bien ce besoin de la reprise d’un dialogue entre la foi et la science dans son discours prononcé lors de la visite du Pape Jean-Paul Il au C.E.R.N. en 1982: « Un tel dialogue semble aujourd’hui possible parce qu’il apparaît de plus en plus clairement que la réalité objective (telle que Galilée et Newton l’ont postulée comme base de nos sciences exactes) n’exclut nullement la réalité transcendante de la foi. Ces réalités peuvent coexister. Davantage même: les découvertes en cours au niveau des structures les plus petites de la matière révèlent que les phénomènes physiques, les lois de la nature et l’ordre qu’elles manifestent dans l’univers matériel, relèvent bien davantage d’une interprétation abstraite et transcendantale de l’être que d’une vision purement matérialiste du monde »(5).
Il serait donc grand temps que les hommes de science évolutionnistes aient le courage d’entamer objectivement ce dialogue avec leurs collègues créationnis tes. Le savant Jean TAUBENBERG-SA VO Y, ornithologue très connu, m’écrivait dans une correspondance personnelle: «Le thème « foi et science » est exceptionnellement vaste, fondamental, illimité et actuel. Avec notre dernier métrage « Lyman tria – le radar magique’; nous avons démontré pour la première fois, et cela par l’image, que les papillons de nuit ne communiquent pas seulement mutuellement par des parfums, mais aussi par des ondes électro-magnétiques. Cet équipement organique est en contradiction avec une quelconque explication hypothétique matérialiste comme l’évolutionnisme, comme d’ailleurs toute chose dans la nature. Mes connaissances actuelles – après plus de 40 ans d’activité dans la biologie – excluent fondamentalement toutes les hypothèses d’une évolution progressive».
Il est évident que l’homme ne peut pas vivre sans Dieu. L’homme s’étant rendu indépendant de Dieu, est tombé sous la domination des ténèbres. Son jugement est obscurci et le fait errer. Son ignorance volontaire et l’endurcissement de son coeur ont obnubilé sa compréhension de sorte que son esprit s’est émoussé jusqu’à devenir insensible à Dieu (Eph. 4.17-18) (6). Mais, le Fils de Dieu a été manifesté afin de détruire les oeuvres du diable (1 Jn 3.8). Jésus-Christ, à la Croix du Calvaire, a remporté la victoire sur le diable pour nous. Nos péchés ont été effacés par son sang précieux. Celui qui croit en Lui est sauvé, délivré de la perdition éternelle, ayant reçu la vie éternelle.
Seulement, il y a encore de rudes batailles à livrer contre les puissances des ténèbres pour renverser les raisonnements et les arguments sophistiqués qui se dressent prétentieusement en rempart contre la véritable connaissance de Dieu (2 Cor. 10.5) (6). Nous faisons appel à vous, lecteur chrétien, qui aimez le Seigneur: Levez-vous et prenez conscience de la bataille spirituelle engagée contre les puissances des ténèbres qui propagent l’humanisme par des hommes aveuglés. La philosophie de l’évolutionnisme est un des échafaudages érigés par ces puissances maléfiques. Revêtons-nous donc de l’armure proposée dans Ephésiens 6 et avançons sur le terrain contre Satan, ennemi que le Seigneur Jésus-Christ a déjà virtuellement vaincu par sa mort et sa résurrection (Col. 3.15).
(1) Henry M. MORRIS « Many infallible proofs » p. 229.
(2) Louis BOUNOURE « Recherche d’une doctrine de la vie » p. 36.
(3) Ibid. p. 245.
(4) D. James KENNEDY « Why I believe » p. 51.
(5) ‘Documentation catholique » du 4.7.82, p. 658.
(6) A. KUEN, transcription du N.T. Parole vivante ».
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