PROMESSES

Madame, Monsieur ,

Puis-je vous déranger quelques minutes pour vous entretenir du but de notre vie, de la vision de notre destinée, en rapport avec ce que peut nous apporter le christianisme ?

Tout d’abord, nous désirons proposer une pensée qui n’est plus guère admise parmi nous aujourd’hui: le christianisme est vrai; il est une relation de la réalité. Nous voulons affirmer qu’il n’est pas simplement une théorie, le développement d’une pensée, une conception de l’intelligence ou encore le mélange chaotique d’un certain nombre de mythes !

Il est la description de faits dont nous sommes environnés et parmi lesquels nous vivons – d’une part une réalité visible à nos regards et d’autre part une réalité invisible, sinon par le moyen d’un sixième sens (si l’on peut dire) , par l’esprit.

L’homme est un être privilégié, admirablement formé, bien préparé pour vivre sur cette terre; ses cinq sens ont des possibilités presque sans limites; son cerveau surpasse le plus moderne des ordinateurs. De plus, pour ceux qui peuvent accepter cette pensée, par l’effet d’un don mystérieux, il peut communiquer avec son Créateur.

Or, un point que l’on réalise peu est que l’homme est précieux aux yeux de Dieu.

L’enveloppe, il est vrai, n’est que poussière, un peu de terre. Mais le contenu est de grande valeur – l’âme est décrite comme étant un souffle d’en-haut, car elle est « à l’image du Créateur ». C’est pourquoi nous aimerions vous le faire remarquer: malgré le chaos apparent, malgré les souffrances et les douleurs qui sont le lot de l’humanité, un ÊTRE supérieur, transcendant, suprême, aime l’homme.

C’est pourquoi, si vous estimez qu’il y a au-dessus de vous un Dieu qui règne, si vous n’avez pas repoussé cette pensée, si une vision vous portant au-delà du terme fixé pour la vie humaine ici-bas vous a effleuré, si vous avez cherché à observer quelques-uns des préceptes de sa Parole, vous vous trouvez sur le bon chemin. J’aimerais même dire : vous êtes heureux! Vous avez jeté un coup d’oeil à la réalité d’un monde supérieur: vous êtes en mesure de choisir! Dieu est libre. En créant l’homme, il lui a conféré un droit semblable.

Les hommes ont tous des responsabilités et des obligations dans la famille, dans la vie civile et communautaire. Peut-être en avez-vous dans la vie religieuse ? Tout ce qui nous entoure est important et forme le cadre dans lequel nous vivons. En fait, nous sommes heureux lorsque nous apportons quelque bonne chose à nos contemporains, à notre prochain. Un peu d’amour fait un long chemin. De plus, nous jouissons ainsi de la compagnie de ceux qui désirent le bien de cette pauvre humanité. De multiples façons, de différentes manières, une petite lumière peut briller dans les ténèbres, et plusieurs lumières forment un phare sur le rocher. Un amour partagé, une vision commune donnent courage et confiance dans la course.

Dans le brouhaha des religions humaines, seul le Dieu Créateur des cieux et de la terre est présenté comme étant une incarnation de l’amour.. Il nous est dit que « Dieu est amour », et étant amour, il cherche à manifester cet amour. Il cherche des êtres sensibles qui veuillent répondre à cet amour. « Dieu a tant aimé le monde », l’ensemble de l’humanité! L’homme, et cela vaut surtout dans nos grandes villes, l’homme se sent si seul… Ne serait-il pas heureux de se savoir aimé ? Ce serait si beau d’avoir accès à un royaume d’amour, de justice, de vérité. En réalité, la porte en est déjà ouverte, et d’aucuns en ont pris joyeusement le chemin.

Pourtant, dans un monde où tout semble vouloir se terminer par un saut dans le noir, on s’aventure si peu à compter sur la réalité d’un royaume qui n’est lié ni au temps, ni à l’atome ou à la poudre. Pourquoi fermer volontairement les yeux, éliminer, peut-être sans s’en rendre compte, certains points du problème ? Pourquoi ne pas considérer tous les faits ?

Que penser de certaines lois qui régissent l’âme, l’intelligence, la conscience, la morale ? Qui tient toute cette organisation dans sa main ? Qui peut les suivre sous le verre de son microscope ?

« Du fond de l’inconnu, jetés sur cette terre,
qui roule suspendue au vide illimité,
nous allons tâtonnant dans le triple mystère
de l’être, de l’espace et de l’éternité ».        E. Tavan

Ce n’est point notre conclusion. Car le mystère a été dévoilé. Le chemin peut être parcouru. Beaucoup ont eu le bonheur de le découvrir. Certes, on peut tâtonner, mais « à celui qui frappe, on ouvrira ». Tant d’êtres humains ont béni le jour où le salut a brillé dans leur coeur. Il est vrai que ce chemin peut être quelque peu resserré (Mat. 7 : 13, 14) …qu’importe, il mène à la vie !

Croire en Dieu est évidemment primordial: « Il faut en effet que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe ». La foi en Christ est aussi capitale: « Car il n’y a, sous le ciel, aucun autre nom qui ait été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés ».

Historiquement, il n’y a guère de difficultés. Toutefois, une acceptation mentale de la doctrine chrétienne n’est pas suffisante. Une compréhension intellectuelle des vérités de l’évangile n’est souvent que sous-jacente à notre vision de l’avenir, de l’éternité. Certes, par le moyen de l’intelligence, on peut saisir le problème des besoins religieux d’une âme et en mesurer fa nécessité – tout au moins pour le voisin, sinon pour soi-même !

L’assentiment intellectuel à une doctrine n’amène pas encore à adopter cette dernière comme règle de vie. C’est cependant ce qui est demandé par le christianisme: il exige, à la base, une expérience profonde, vécue. A l’écoute de la Parole de Dieu, nous lisons que Jean – Baptiste, le précurseur de Jésus, prêchant dans le désert de Judée, disait: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Mat. 3 : 2) .Un peu plus foin (v. 12, 17) , Jésus, « ayant appris que Jean avait été mis en prison » continuait dans la même pensée: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ». C’est ainsi qu’un sentiment appelé le repentir est au point de départ d’un chemin qui mène à la connaissance du salut de Dieu.

Et alors, pourquoi ce repentir ? Parce que Dieu veut que l’homme se reconnaisse comme étant pécheur, comme étant indigne de paraître devant Lui, le Créateur.

« Heureux celui qui s’humilie,
Car le vrai repentir nous lave et nous délie ».     L de Lisle.

Ainsi donc, si vous avez quelque respect pour Dieu, et de plus si vous avez un sentiment intime, une idée que tout n’est pas terminé au tombeau, ne serait-il pas indiqué de faire, si j’ose dire, un essai ? L’invitation divine est à la repentance – pourquoi ne pas donner quelque attention à cet avertissement ?

Se repentir! De quoi ? C’est à vous de voir. Essayez tout de même. Un moment de tranquillité, de réflexion, de vérité aussi.

Au départ, l’homme a pris une position d’indépendance vis-à-vis de son Créateur. Il a estimé comme insuffisant ce que Dieu lui avait enseigné : il a voulu savoir davantage! S’est-il rendu compte qu’il changeait de maître ? Qu’il tombait dans un piège ?

Se repentir consiste ainsi en un retour vers le Créateur. « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur ». Si une vie, la vie éternelle de paix et de joie est à ce prix, pourquoi ne feriez-vous pas cet effort ? Les conditions sont connues: le but est si grand que l’on ne saurait les mettre de côté. Voyageur, ici-bas lié au temps, de l’état de poussière passer à l’état spirituel et éternel… quel passage, quel miracle ! C’est pour cette raison que les clauses sont précises et formelles, car : « quiconque n’a pas l’Esprit de Christ ne lui appartient pas ».II est fort exact que nul ne peut, simultanément et fidèlement, servir deux maîtres.

Mais reprenons notre affirmation du début et considérons le fait qu’un monde invisible à nos yeux, mais réel, nous entoure; plus que cela, nous observe; plus encore, qu’un ÊTRE tout-puissant nous aime et nous dit, par la bouche de l’apôtre Paul: « Je vous ai instruits en public et de maison en maison, prêchant :

1. la repentance envers Dieu,
2. la foi en notre Seigneur Jésus-Christ ».

Ces deux conditions sont placées sous nos yeux. En effet, nul ne saurait se présenter devant Dieu sans lui dire: « j’ai péché ». « Nul n’est juste devant lui ». Nous en avons parlé ci-dessus. Quant au second point, Dieu exige que l’on vienne à Lui en se réclamant de l’oeuvre de son FILS. Car Jésus-Christ, par une mort expiatoire, a payé à Dieu le Père, la dette que nous lui devions.

Et maintenant, c’est Dieu qui va juger. Il va juger de la sincérité de votre repentance envers LUI et de votre foi envers Jésus-Christ. « Le jugement de Dieu… est conforme à la vérité ». L’homme ne saurait se porter juge de ces deux points: chacun est responsable de sa propre âme, de sa vie, de son choix.

Comme nous l’avons relevé plus haut, un assentiment mental à la doctrine chrétienne ne suffit pas. C’est cependant un pas vers Dieu et un pas nécessaire. Si ce pas est vrai et réel, Dieu y met son sceau : « L’Esprit de Dieu lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Nous sommes invités à faire cette expérience. La preuve de la réalité du monde d’en-haut, de Dieu, ne s’acquiert qu’au travers de ce fait.

Quelle que soit, en ce jour, votre foi (ou votre manque de foi) , mettez à part un moment, consacrez quelques minutes, plusieurs jours de suite, et considérez à fond ce qui vous est proposé. Faites-en l’expérience. Il en vaut la peine.

Parce que, si nous sommes honnêtes, Dieu répond.

Chaque homme est libre. Liberté de choix. Liberté de se laisser aimer , d’aimer. Liberté d’accepter l’offre divine, de refuser.

Dieu aussi est digne. Il n’oblige pas. Il a ouvert la porte. Il attend.


avoir bien le temps de penser à l’éternité ;
être suffisamment bon pour aller au ciel ;
n n’avoir ni volé ni tué, il s’estime sans reproche devant Dieu ;
pouvoir se sauver par ses bonnes oeuvres ;
que, s’il est perdu, ce n’est pas sa faute ;
que personne ne peut être sûr de son salut ;
falloir devenir meilleur pour aller au paradis ;
faire de son mieux alors qu’il doute de Dieu, de Jésus-Christ et de la Bible ;
que finalement tout le monde sera sauvé.

Si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il s’abuse lui-même.



L’état du monde :

Le monde a été créé par Dieu. Jean 1: 10. Création
Le péché est entré dans le monde. Rom 5 : 12. Corruption
Le monde gît dans le malin. 1 Jean 5: 19. Désolation
Un ange déchu appelé Satan offrit de
l’échanger contre une génuflexion.
Matth. 4 : 9. Tentation
L’espoir du monde :
Dieu a aimé le monde. Jean 3: 16. Compassion
L’Agneau de Dieu ôte le péché du monde. Jean 1: 29. Substitution
Que le monde par Lui soit sauvé. Jean 3: 17. Elévation
Jésus-Christ, méprisé, abandonné, homme de
douleurs, seul espoir
Esaïe 53 : 3 Expiation
Les besoins du monde :
Le Saint-Esprit convainc de péché Jean 16: 8. Conviction
Le monde entier reconnu coupable. Rom. 3 : 19. Contrition
Le monde connaît que Tu m’as envoyé. Jean 17: 23. Confession
Que tout être humain entende le message
évangélique et reçoive le Sauveur.
Col. 1 : 23. Prédication
Le croyant et le monde :
Le croyant appelé hors du monde. Jean 17: 6. Séparation
Par Christ, choisi, envoyé, un témoin. Jean 17: 18. Commission
Christ en lui pour le bien du monde. Jean 17: 23. Reconstruction

La lumière est venue dans le monde. Le monde a préféré les ténèbres. Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière. Ses reuvres sont faites en Dieu pour qu’elles soient manifestées.

Jean 3: 19-22.


(ESSAI)

Cette étude a pour but de dégager, si possible, le sens des mots âme et esprit, tels qu’ils se trouvent dans la Bible.

L’âme

Dans la Bible, nous rencontrons très souvent le mot «âme». Ce qu’il représente n’est pas toujours facile à saisir, car sa signification est très étendue. On s’en rend bien compte dans les pays d’outre-mer, car les chrétiens francophones dont le français n’est pas la langue maternelle ont beaucoup de peine à le comprendre. Ce qui n’est pas pour nous surprendre. En effet, ces deux éléments de notre être, l’âme et l’esprit, sont invisibles et impalpables. Or, ce sont deux forces qui forment la base de notre personnalité. Comment les discerner ? «Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants; elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles» (Héb. 4: 12) . Ce verset nous montre que discerner soit ce qui est de l’âme, soit ce qui est de l’esprit, est au-dessus de nos capacités. Mais la Parole, oeuvre de l’Esprit de Dieu, peut opérer, nous venir en aide.

Longtemps, pendant l’ère chrétienne, on a admis que notre être était dualiste, c’est-à-dire formé par la coexistence de deux éléments différents, l’âme et le corps. En général, les traducteurs bibliques ont rendu au mieux ces expressions, taxant cependant l’âme d’élément inférieur et l’esprit d’élément supérieur dans la même catégorie. C’est pourquoi l’on a utilisé tantôt un mot, tantôt un autre pour désigner ces deux forces.

Dans notre langue française (ce n’est pas une exception, le cas se présente aussi en d’autres idiomes) , le mot âme (psyché en grec) a été rendu par âme, vie, esprit, etc. (environ 40 fois) .De plus, le mot âme peut désigner une personne: «l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra» (Ezéch. 18 : 4). Mais cet emploi est aujourd’hui plutôt rare.

Jusqu’au siècle dernier, l’adjectif du mot âme «psyché» n’avait pas un équivalent français. L’idée que notre être n’était composé que du corps et de l’âme était si ancrée dans la conception chrétienne qu’elle a été la cause d’une déficience de notre langue. Actuellement, et depuis plusieurs décennies, le mot «psychique» a été admis dans notre vocabulaire, et nous avons ainsi un vocable bien précis pour rendre cette valeur. Dans nos versions bibliques courantes, l’adjectif a été traduit par « animal, animé, sensuel, charnel », etc. L’absence d’un adjectif (psychique) a obscurci la doctrine de la nature tripartite de l’homme.

La Bible établit nettement la notion de la division tripartite de l’être humain dans Luc 1 : 46-47; I Thess 5: 23 et Héb. 4: 12. Ces versets confirment que l’homme a été formé de deux éléments différents: un corps formé de la poussière de la terre et un souffle de vies 1) provenant du ciel. Et l’homme devint une âme vivante (ou un être vivant) (selon Genèse 2 : 7) , un corps et deux valeurs spirituelles, l’âme et l’esprit.

L’âme est plus importante que les deux autres, la partie centrale de l’être humain, celle qui, entre autre, assure la liaison entre l’esprit et le corps. Il n’est point étonnant que la Bible explique que l’homme devint une «âme vivante » 2) : personnalité, caractère, volonté, intelligence, sentiments, tout cela fait partie de l’âme.« Le corps humain cache notre réalité, la réalité c’est l’âme », écrivait V. Hugo. C’est bien ce que l’observateur peut remarquer: l’homme «naturel» se conduit, est conduit par une force qui a nom l’âme: une capacité, un réservoir d’énergies, de volonté, de choix à nulle autre pareille. C’est une valeur essentiellement humaine, confiée par Dieu à la créature pour vivre sur la terre. Il serait utile de se rendre compte à qui l’âme rend obéissance, au Séducteur (Gen. 3: 1) ou au Créateur, à l’esprit du mal ou à l’Esprit de Dieu !

* * *

1) On pourrait avancer qu’il peut s’agir d’un pluriel d’excellence. Les versets cités précisent que, à la nouvelle naissance, l’Esprit de Dieu vient certifier à notre esprit que nous sommes, chrétiens, enfants de Dieu. Nous croyons donc pouvoir comprendre que le pluriel de « vies » se justifie.

2) Comparez Luc 12 : 16-21 avec Act. 7 : 59. Le riche insensé parle de son âme; Etienne, chrétien de Jérusalem, de son esprit.

***

L’esprit confié à l’homme

Dieu créa l’homme à son image. C’est pourquoi nous pouvons estimer que l’homme est à son tour une créature tri-partite. I Thess. 5 : 23-24 nous instruit comme suit: «Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même parfaitement, et que votre être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible (OU sans blâme) pour l’avènement de Jésus-Christ. Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui accomplira cette oeuvre». C’est ainsi que l’apôtre souhaite nous voir parvenir au jour de l’avènement, de la présence de notre Maître. La précision « tout entier » est remarquable. Dieu veut faire une oeuvre complète; en quelque manière, notre corps participera à la résurrection; disons, en passant, que nous devons en prendre soin et ne pas nous laisser entraîner à « déshonorer nous-mêmes nos propres corps » (Rom. 1: 24; I Cor. 6: 18).

L’Ecriture précise bien que seuls nous serions incapables d’arriver à un tel but, mais que Dieu amènera l’homme devenu chrétien à faire partie de l’Epouse de Christ. (Voir Héb. 11 : 40 et 12 : 23).

Quel mystère pour l’homme que la mort, le tombeau. Nous sommes nés pour vivre et nous mourrons… Est-ce que nous croyons vraiment Dieu capable de faire passer l’homme de la vie à la mort, puis à la vie ? Si oui, alors Dieu peut tout faire; il est tout-puissant; il règne! Il est Roi. Il est l’Eternel !

Sa Parole dit ceci: « Dieu ramènera, par Jésus, ceux qui sont endormis (ceux qui sont morts) ». Et tout cela sans que l’homme perde son identité, son caractère, la notion d’être un être vivant. Les incroyants eux-mêmes ressusciteront: amenés au tribunal de Dieu, «des livres seront ouverts… » et les hommes seront jugés « selon leurs oeuvres, d’après ce qui est écrit dans ces livres » (Apoc. 20: 11-13).

Après la chute, et d’une manière plus ou moins accusée, l’esprit confié à l’homme était resté ouvert à l’appel d’En-Haut. Et Dieu veillait encore et toujours sur sa créature. Il est certain que toute communication entre le Créateur et l’homme a lieu par le moyen de l’Esprit de Dieu et par celui de l’homme. C’est ce que l’on constate tout au long de l’Ancien Testament.

Voici quelques citations:

« Aucun (homme) ne verra le pays (Israël) que j’ai promis par serment à leurs pères. Aucun de ceux qui m’ont méprisé ne le verra! Mais, parce que mon serviteur Caleb a été animé d’un autre esprit et m’a fidèlement obéi, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et sa postérité en prendra possession » (Nomb. 14: 23, 24).

« Alors se levèrent les chefs des familles de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, tous ceux à l’esprit desquels Dieu avait suggéré le dessein d’aller rebâtir le temple de l’Eternel » (Esdras 1 : 5).

« Mais c’est l’esprit dont les hommes sont animés, c’est le souffle du Tout-Puissant qui les rend intelligents » (Job 32 : 8).

« Heureux l’homme à qui l’Eternel n’impute pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude » (Ps. 32: 2).

« Avant que la poussière (l’homme) retourne à la terre pour redevenir ce qu’elle était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné » (Eccl. 12: 9).
Faut-il ajouter la longue liste des prophètes et des poètes auxquels a été confiée la tâche de rédiger les livres de l’Ancien Testament ?
Et connaissons-nous la « nuée de témoins » restés dans l’ombre, témoins de la grâce de Dieu, croyants de toutes tribus dont les noms seront aussi trouvés dans le « livre de vie », après avoir été jugés « selon leurs oeuvres » ?
En se plaçant au point de vue du Christianisme et donc de la Parole de Dieu, nous comprenons qu’il existe dans ce monde deux classes d’hommes :

1. Les sauvés pour l’éternité: rachetés de leurs fautes par suite de leur repentance envers Dieu et de leur foi en l’oeuvre de Jésus-Christ.

2. Les perdus quant à la vie éternelle (autres religions, personnes indifférentes, opposantes, négligentes, athées, etc.).

La foi en Dieu et en Christ étant à la base du Christianisme, nous trouvons parmi les chrétiens une estimation de la foi en I Cor. ch. 2 et 3.

1. Des petits enfants en Christ – « je vous ai donné du lait » (3 : 1-3).

2. L’homme chrétien psychique (traduit par naturel ou animal) qui n’accueille point ce qui vient de l’Esprit de Dieu; c’est pour lui une folie, et il ne peut rien y comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge (2 : 14).

3. L ‘homme adulte dans la foi. « C’est bien une sagesse que nous prêchons aux hommes faits»(2 : 16).

1. Les petits enfants – les nouveaux convertis encore très ignorants de la Parole, qui ont tout à apprendre, qui ont encore des habitudes acquises dans leur ancien état (animisme, etc.) , qui se laissent encore dominer par des passions diverses.

2. Le chrétien psychique, celui qui a fait de bons pas dans la connaissance biblique, qui, tout en étant enfant de Dieu et sûr de son salut, n’a pas encore abandonné sa volonté et donné son coeur au Seigneur, celui qui se conduit d’après ce qu’il a acquis avant d’être chrétien, d’après son intelligence, ses sentiments ou ses émotions, qui n’a pas voulu ou ne désire pas se soumettre entièrement à la Parole de Dieu. Un manque d’enseignement en est peut-être aussi la raison.

3. Le chrétien spirituel, parvenu à maturité, adulte dans sa foi, qui a appris à considérer la Parole comme oeuvre et expression de l’Esprit de Dieu, et qui fait tous ses efforts pour s’y soumettre; qui applique son intelligence, son raisonnement et ses jugements à être en communion avec l’Esprit.

Cette union se développe dans la mesure où le croyant se sépare de la « chair » et de ses passions, puis où il s’affranchit des notions acquises sous l’influence d’études, d’hommes non chrétiens, pour se soumettre à l’influence nouvelle du Saint-Esprit de Dieu.

« Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4: 24) .L’homme est sorti des mains d’un Créateur, muni de capacités grandioses, d’un cerveau magnifique. Il peut apprendre, appliquer, discerner, juger. Il a été estimé digne de pouvoir choisir... La soif de connaissances a été son piège. Aujourd’hui, la somme des connaissances humaines est sans mesure. Aucun savant ne peut les dominer toutes. Au point de vue biblique, la Parole dit ceci: « En effet, qui peut savoir ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit qui est dans cet homme ? De même aussi personne ne connaît ce qui est en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu » (I Cor. 2: 11).

En ce point, nos connaissances resteront toujours fragmentaires: « c’est LUI qui accomplira cette oeuvre». Nous nous attachons à sa Parole, et nous avons la ferme assurance que « Celui qui s’attache au Seigneur est avec LUI un seul esprit » (I Cor. 6: 17). C’est l’oeuvre de Dieu- nous l’en bénissons.

* * *

Cette étude est désignée comme étant un «essai» Nous recevrions volontiers remarquezs et critiques des lecteurs et remercions d’avance ceux qui voudront bien prendre leur meilleur stylo… Si Dieu le permet, nous éspérons suivre cette ligne.




Le premier homme, Adam, dans son stade d’innocence, voyait Dieu, lui parlait, recevait ses ordres, communiait avec Lui. Etant à l’image de Dieu, il lui avait été conféré certaines possibilités que nous ne connaissons plus. La chute altéra profondément ces relations; ses yeux, ses oreilles furent obscurcis, bouchés. A cause du péché, il fut « rempli de ténèbres, se disant sage.»(Rom. 1 : 21-22). II avait acquis, hélas, la connaissance « du bien et du mal », et ce dernier l’entourait, le dominait. Dieu lui avait dit: « Du jour où tu en mangeras, tu devras mourir ». A partir « du jour », de ce jour-là, tu devras mourir! Adam n’est pas mort de suite. Au contraire, il vécut de très nombreuses années. Mais aux yeux de son Créateur, il était mort

…hors de vie avec Dieu.

Il nous est enseigné que, à cause de la venue du Fils de Dieu, le retour à la vie éternelle n’a lieu que par l’action de l’Esprit divin. « Celui qui n’a pas l’Esprit de Christ n’a pas la vie » (I Cor.12) .Cette précision apporte ainsi la preuve que la chute avait eu comme conséquence la rupture des relations entre l’esprit confié à l’homme et l’Esprit de Dieu.

Aujourd’hui, le chrétien, bien qu’immergé, baptisé dans l’Esprit ne se retrouve cependant pas dans la position d’Adam. Dieu demeure toujours pour l’homme un Dieu de l’amour, et il a annoncé de suite à sa créature la possibilité d’un retour en sa communion. Mais Il ne pouvait accorder la même liberté; Il ne pouvait confier à nouveau à l’être créé, à cause de son amour, une semblable mesure de capacités, une si merveilleuse faculté. Adam ne pouvait retrouver le statut précédent.

L’homme devenu chrétien ne voit pas Dieu, ne peut lui parler bouche à bouche. Moïse lui-même ne vit pas Dieu, sinon par derrière (voir Exode 33) .Le croyant est obligé de vivre de foi et de marcher par la foi. En revanche, s’il ne reçoit, en ce temps, que les arrhes de l’Esprit, un avant-goût de ce qui sera sa part plus tard, les promesses de notre Père céleste sont admirables et glorieuses: une part dans l’Eglise- Epouse de Christ, un privilège exceptionnel.

Il est précieux d’être assuré que, tout au long des millénaires passés, l’Esprit de Dieu a « plané » (Gen. 1 : 2) au-dessus de cette création, veillé sur les oeuvres divines, oeuvré en faveur de la créature, « exercé un ministère en faveur de ceux qui doivent recevoir le salut en héritage » (Héb. 1 : 14). De tout temps, Dieu a répandu sa lumière, ses grâces et son pardon. De tout temps, Dieu a eu ses témoins, inconnus pour la plupart, qui ont célébré son NOM.





L‘IDÉE d’un premier auteur et d’une source unique de toute existence, « en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être, dont nous sommes la race, et qui n’est pas loin de chacun de nous », est profondément empreinte dans la nature spirituelle et morale de l’homme.

La plupart des hommes ont une croyance, ou plutôt un sentiment qu’il existe une divinité, une justice immanente, une idée que tout ne se termine pas ici-bas. Mais quand cette idée reste enfouie à l’état de sentiment vague, dans les derniers replis de la conscience, lorsqu’elle ne devient pas chez l’homme un principe qui anime sa vie entière et règle toutes ses actions, elle est infructueuse. Les hommes la perdent de vue ; ils finissent par transférer ce sentiment de la divinité aux objets qui agissent puissamment sur leurs sens, et en viennent à diviniser la nature. C’est ce que nous enseigne le chapitre premier de l’épître aux Romains.

L’homme est devenu peu à peu étranger à Dieu par suite de sa corruption intérieure, de son péché. Il a connu Dieu puis il ne l’a pas glorifié comme Dieu ; et il ne lui a pas rendu grâces. Que doit faire l’homme qui en est à ce stade et qui voudrait retrouver le chemin de Dieu ? L’exemple de la conversion de dernière minute du brigand sur une croix à Golgotha nous montre la clémence de Dieu, le désir de retrouver le chemin du cœur d’un homme.

UNE PAGE D’HISTOIRE :

Répondant à une question, un chrétien de première heure, Théophile d’Antioche, disait ceci : « Dieu, c’est l’Être qui de son souffle anime l’univers. S’il le retire, l’homme est plongé dans le néant ».
  « Tes paroles, ta respiration même rendent témoignage de Lui —et tu ne le connais pas ! C’est que ton âme est aveuglée et ton cœur endurci. »
Dieu est visible pour ceux qui peuvent le voir, c’est-à-dire pour ceux qui ont l’œil de l’âme ouvert. Tous ont des yeux, mais chez quelques-uns ils sont obscurcis et ne peuvent voir le soleil. Or, si les aveugles ne voient pas, le soleil en éclairera-t-il moins le monde de sa lumière ? La faute en est donc à vos propres yeux.
  « Et toi de même, ô homme, tu as couvert de ténèbres les yeux de ton âme par le péché. »
L’homme doit conserver son âme pure comme un miroir clair et sans défaut. De même que la rouille détruit l’éclat d’un miroir de métal, le péché ternit l’âme, et dès lors l’homme ne peut plus voir Dieu.
  « Cependant, si tu le veux, tu peux être guéri. Abandonne-toi au médecin, il ouvrira l’œil de ton âme et de ton cœur. Mais qui est ce médecin ? C’est Dieu qui guérit et vivifie par sa parole. »

Christ disait à la femme pécheresse : « Va et ne pèche plus ». Au pécheur endurci : « Ne pèche plus ». C’est là le premier pas. L’homme qui, par son péché, s’est éloigné de Dieu et s’en rend compte doit mettre toute sa volonté à désirer la délivrance du péché. Il doit montrer à Dieu qu’il veut, avec violence, le retrouver. Dieu, pour sa part, veut voir et savoir s’il peut compter sur celui qui vient à lui.

Certes, l’homme seul ne réussira pas à abandonner son chemin de corruption. Mais s’il est résolu dans sa décision, bientôt il ne sera plus seul. Le Père viendra à sa rencontre… il est plein de compassion, de miséricorde.

Celui qui se confie en Dieu, par l’oeuvre de Jésus-Christ et qui en reçoit confirmation en son cœur, éprouve qu’il se trouve en relation personnelle avec un Dieu, qui n’est plus pour lui un Dieu caché, mais un Dieu qui agit, qui a une influence sur la nature humaine et qui se manifeste aux hommes par une révélation réelle et vivante. C’est une impression que le païen devenu chrétien ressent fortement et qu’il exprime avec joie.


Le royaume des cieux est ouvert à ceux qui se repentent. Ceux qui refusent de se repentir commettent un péché qui ne saurait jamais leur être pardonné. En effet, qu’est-ce que le péché contre le Saint-Esprit sinon la fuite obstinée et persévérante devant la repentance, l’opposition à l’esprit de la « métanoïa », le refus de la reconnaissance des droits de Dieu ?

L’exemple de l’apôtre Paul.

L’apôtre Paul a passé par une véritable « métanoïa » sur le chemin de Damas. Auparavant Dieu était pour lui le dieu des pharisiens que l’homme peut rencontrer sur le terrain du contrat légal. Celui qui accomplissait strictement la loi devait être sauvé. Mais lorsque Paul fut placé face à face avec le Dieu vivant, il dut reconnaître que « nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi » (Rom.3 : 20).

L’esprit du « nous » s’appuie sur sa propre justice, sur son appartenance au peuple élu (Phil. 3 : 8). L’esprit de la « métanoïa » n’a d’autre recours que de se réfugier dans la justice que nous a acquise Christ sur la croix. Derrière le scandale de la croix, l’apôtre découvre le plan du salut de Dieu, dans le Crucifié il reconnaît son Seigneur.

Une illustration biblique de la repentance

La meilleure illustration de la repentance est certainement l’histoire du fils prodigue (Luc 15 : 11-32). Cette parabole nous décrit, d’un côté, le comportement de celui qui n’a pas connu la repentance, de l’autre, elle nous montre quelle réalité placer derrière ce mot.

Il est évident que ces différents aspects de la repentance, exposés successivement ici pour des raisons de clarté, ne se présentent pas de façon aussi schématique dans la réalité.

a) Quel est le comportement de l’homme qui ne connaît pas la repentance?

« Mon père, donne-moi… le fils ayant tout ramassé partit… il dissipa son bien en vivant dans la débauche ».

Le jeune fils veut vivre sa vie, il veut être indépendant du père, partir au loin… Il ne pense qu’à lui: « Donne-moi ». II ramasse tout pour pouvoir le dissiper à sa guise, pour satisfaire ses désirs et ses convoitises.

Ni le père, ni le frère ne comptent dans sa pensée: le « moi » occupe seul toute la place. Notons d’ailleurs que le frère aîné illustre d’une autre manière la même attitude: « Voici tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m‘as donné… pour m‘amuser ». C’est encore typiquement l’attitude opposée à la « métanoïa », c’est le propre juste qui s’appuie sur ses mérites en face de Dieu et revendique ses droits. Dieu est le partenaire d’un contrat « Je t’ai servi, je n’ai jamais failli à mes obligations, mais tu ne m’as pas donné ». C’était, en fin de compte, Dieu l’associé déloyal.

b) En quoi consiste la repentance ?

Le changement d’attitude du fils cadet après son expérience décevante illustre les différents aspects de la repentance. Cet exemple nous montre qu’elle affecte l’homme tout entier: la pensée, le sentiment et la volonté conjuguent leurs efforts et conduisent à un acte concret et précis.

Chez celui qui se repent :

1° la pensée entre d’abord en action :

« Etant rentré en lui-même » (Luc 15 : 17).

Jusqu’à présent, il vivait comme en dehors de soi, ses pensées se dispersaient sur mille choses extérieures. Maintenant, il oriente sa réflexion en sens inverse, vers l’intérieur, pour examiner sa vie. A la suite de cet examen, une nouvelle appréciation des valeurs se fait jour: « Ce qu’il avait fui (la maison paternelle), il le désire; ce qu’il avait recherché (la terre étrangère), il l’a en horreur » (F. Godet). La « métanoïa » est en premier lieu un renversement de l’échelle des valeurs.

2° Il est touché par des sentiments d’affliction.

« Combien de mercenaires… et moi ici ». Les regrets, les pleurs mêmes peuvent faire partie de la repentance (voir Luc 7 : 38 ; Mat. 5: 4; 26: 75; Luc 18: 13; Jacq. 4: 9; 2 Cor. 7: 10; Es. 6: 6-7). « Etre pécheur et être désespéré est une seule et même chose, parce que le pécheur c’est celui qui vit dans la contradiction avec lui-même et avec Dieu ».

3° Sa volonté entre en action.

« Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai… ».

La repentance comporte la décision de renoncer aux anciennes voies, de se détourner du péché (2 Chr. 6 26 Jean 5: 14), de la méchanceté (Actes 8 : 22), des oeuvres mortes (Héb. 6 : 1), de la tiédeur, de la suffisance, de l’aveuglement (Apoc. 3: 15, comme de tous les autres péchés (Apoc. 2: 21; 9: 21; Jacq. 4: 8).

4° Son esprit est convaincu de péché.

La pensée, le sentiment et la volonté ne peuvent conduire à un résultat spirituel que si l’esprit est touché par l’Esprit de Dieu. Or, le Saint-Esprit convainc de péché, de justice et de jugement celui qui vit loin de Dieu (Jean 16: 8) : « Je dirai: Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ». Pour la première fois, il pense au père. Ce père est bon et grand, mais lui, il est indigne et vil: « Je ne suis pas digne ». La prise de conscience de sa propre indignité en face de Dieu est certainement un élément essentiel de la repentance.

5° Il retourne à Dieu.

« Il se leva et alla vers son Père… » : la décision n’est efficace que lorsqu’elle est suivie d’actes.

6° Il lui confesse son péché.

« Mon père, j’ai péché ». La confession du péché à Dieu est un signe de vraie repentance (voir Ps. 32: 5; 2 Sam. 12: 13; Es. 6: 5; Mat. 3: 6; Luc 23: 40; I Jean 1: 9; Lév. 26: 40; Job. 33: 27).

7° La conséquence normale de la repentance, c’est une vie nouvelle: des fruits dignes de la repentance.

Le fils prodigue restera certainement dans la maison du père, en communion avec lui, le servant volontairement et joyeusement (voir Matth. 3 : 8 ; Luc 3 : ‘ 11 ; Es. 1 : 16-17 ; Dan. 4 : 27 ; Actes 26 : 20).

La repentance est donc un acte qui engage l’homme tout entier : esprit (par la conviction du péché, la prière, le retour à Dieu), âme par la participation de sa pensée, de ses sentiments et de sa volonté) et corps (par les actes, les fruits de la repentance).

Tourné d’abord vers le passé, l’esprit constate un état anormal: le péché; il reconnaît qu’il a fait fausse route; puis, tourné vers l’avenir, il s’engage dans le chemin qui mène à une vie nouvelle.

Une repentance selon Dieu débouche toujours sur le salut (2 Cor. 7 : 10). Comme la métamorphose est le changement total de la forme, la « métanoïa » est le changement radical du « nous », de l’esprit, de la pensée, des sentiments, de toute l’attitude intérieure.

« La repentance n’est pas seulement une étape de la conversion… Elle est la réalité même, intérieure et profonde, de la conversion ; la conversion vécue et gardée; l’attitude profonde et stable d’un homme dont la vie est tournée vers Dieu » (J. Serr).

Une vraie repentance est à la fois don de Dieu (Actes 5 : 31 ; 11 : 18; 2 Ti. 2: 25; Rom. 2: 4; 2 Pi. 3: 9; Héb. 6: 6; 12: 17; 2 Cor. 7: 10) , et oeuvre de l’homme (Luc 16: 31 ; Apoc. 9: 21 ; Mat th. 11 : 21 ; 21 32), sans qu’il soit possible de déterminer exactement la part de l’un et de l’autre.

Extrait du livre «Il faut que vous naissiez de nouveau »
Edition Ligue pour la lecture de la Bible. CH 1010 Lausanne (Suisse)
* * *


La doctrine exposée par l’apôtre Jacques dans son épître ne diffère en rien de l’enseignement de Paul, ni de celui des autres écrivains du Nouveau Testament. Pour Jacques, comme pour Paul, seule la miséricorde de Dieu nous fait échapper au jugement (Jacq. 2 : 13) et l’homme est sauvé par la foi (Jacq. 1 : 3 et 2: 1) , comme Abraham fut sauvé parce qu’il crut à Dieu (Jacq.2 : 20-24). Paul, comme Jacques, affirme que la foi qui sauve, c’est celle qui produit des oeuvres (Gal. 5 : 6 ; I Thess. 1 : 3) ; parole et action doivent aller de pair (Rom. 15: 8; Il Cor. 10: 11). L’homme est appelé à travailler à l’oeuvre de Dieu (I Cor. 3: 9; 9: 1 ; 16: 10; Phil. 2: 30; Tite 2: 7). C’est le but même du salut (Eph. 2: 10; Tite 2: 14; Il Tim. 3: 17). Jésus n’a dit autre chose: il a parlé des fruits de la repentance (Matt.3 : 8) que les hommes doivent voir (Matt. 5: 16; 7: 16-27). Les apôtres Pierre et Jean (I Pi. 1 : 15; 2: 15; Il Pi. 1 : 5-8; I Jean 1 : 6; 2: 4-6, 29; 3: 7-10; 4: 21 ; 5: 3) enseignaient exactement la même doctrine.

L’homme est sauvé sans les oeuvres, par la foi, mais si cette foi est réelle, elle produit nécessairement un changement de vie en celui qui la professe.

Ainsi nous rayons, de notre liste des moyens de salut, le chemin qui passe par l’accomplissement d’oeuvres méritoires, par l’observance des commandements d’une loi, fût-elle donnée par Dieu Lui- même. La bienfaisance, la pauvreté volontaire, la prière faite comme une oeuvre pieuse trouvent du même coup refusées.

Le baptême accompli comme un rite peut être assimilé à la circoncision juive dont l’apôtre Paul dit qu’elle ne saurait assurer le salut, pas plus que le respect d’aucune autre prescription rituelle (voir Rom.2 25-29; 3: 1; 4: 10-11; I Cor. 7: 19; Gai. 5: 6, 11).

Restent en liste

la repentance, la conversion, la foi, la nouvelle naissance.

Y aurait-il donc quatre avenues différentes par lesquelles on pourrait accéder au salut ? Que faut-il entendre par chacun de ces termes ? Le désarroi de celui qui cherche honnêtement une réponse à ce problème vital est bien compréhensible, si l’on songe que dans presque chaque église ces mots-clé ont un sens différent.

Le mot repentance, traduit ici par pénitence, là par repentir ou même conversion, signifie tantôt regret des fautes ou réparation de ces fautes, tantôt changement de vie. Lorsqu’un catholique, par exemple, lit dans sa Bible: « Faites pénitence », cela signifie pour lui: « Confessez-vous au prêtre, et recevez l’absolution par le sacrement de la pénitence ».

Pour la nouvelle naissance ou régénération, la plupart des dictionnaires théologiques renvoient simplement à l’article baptême. D’autres y voient une expérience mystique ou un reflet des mystères grecs et égyptiens qui parlaient de la mort et de la reviviscence d’Osiris ou d’autres dieux.

Quant au terme « conversion », il ne s’applique pour les uns qu’au passage d’une religion à une autre; dans le catholicisme, surtout au Moyen Age, il désignait l’entrée au couvent. Pour d’autres, c’est une expérience psychologique qui suivrait des étapes faciles à décrire, ou encore, c’est un processus spirituel se poursuivant de la naissance à la mort.

Dans les différentes sections du christianisme, on s’accorde bien à reconnaître l’importance de la repentance, de la nouvelle naissance et de la conversion. Les déclarations formelles de l’Ecriture (Matt. 3 : 2 ; 4 : 17 ; Act. 2 : 38 ; Matt. 18 : 3 ; Jean 3 : 3-5) y contraignent. On affirme que seuls les régénérés constituent l’Eglise. Mais quelle valeur ont cet accord et ces déclarations si, sous des mots identiques, on place des réalités différentes ?

L’évêque Stephen Neill a très bien vu et posé le problème dans son rapport pour la conférence d’Evanston :

« Sitôt que nous allons au-delà de vagues généralités, il devient apparent qu’il existe dans l’Eglise des idées très différentes de ce qu’est l’évangélisation… Sur aucun point ces divergences ne sont plus apparentes que sur la question de la conversion.»

Deux conceptions s’opposent :

a) La conversion est le commencement d’une vie chrétienne véritable. L’enseignement, l’éducation chrétienne, le culte peuvent constituer des préparations valables. Mais nul n’est ou ne peut être appelé chrétien avant qu’il n’ait personnellement rencontré Dieu en Jésus-Christ, avant qu’il ne se soit personnellement repenti, avant qu’il n’ait personnellement accepté le don divin du salut par la foi en Christ, avant que, par sa foi, il ne soit né de nouveau individuellement. La réalité de l’Eglise dans le monde dépend du nombre de gens qui ont passé par cette expérience, et ce sont eux qui peuvent la transmettre aux autres.

b) La vie chrétienne commence au baptême lorsque, par la grâce de Dieu opérant par l’Eglise, le péché originel est enlevé et que la vie divine est semée dans le coeur de l’homme. Par l’enseignement chrétien, par la vie dans l’Eglise et par la grâce des sacrements, cette semence peut croître. Bien que la croissance puisse être retardée par la résistance de l’individu, elle reste néanmoins un processus continu.

Demander un autre nouveau commencement, c’est nier la réalité de la grâce de Dieu. Tout ce que l’individu est appelé à faire, c’est reconnaître la réalité de ce que Dieu a déjà fait en lui et de le prendre au sérieux. .

Ces deux conceptions de la conversion et de l’évangélisation conduisent à deux types d’églises radicalement opposés.

Là où la conversion est comprise et valorisée comme le grand changement d’attitude et de vie, comme le passage d’un camp à l’autre, l’Eglise sera l’assemblée de ceux qui se sont décidés à suivre l’appel de Christ.

Là où la conversion est un processus continu et inéluctable de transformation, qui va du baptême au jour de la mort, l’Eglise sera le champ où croissent les chrétiens, l’école qui les éduque, le peuple de l’Alliance.

Si, pour l’individu, la conversion est le grand « choix » de la vie, celui dont dépendra son avenir TEMPOREL et ETERNEL, la notion de conversion est, pour les églises, le carrefour où les chemins se séparent.

La définition de ces termes-clé : repentance, conversion, nouvelle naissance… commande donc, non seulement celle du chrétien, mais encore la structure des églises.

Après les principes établissant l’autorité en matière de foi (inspiration et pleine suffisance de la Parole de Dieu) , ce sont là certainement, à l’heure actuelle, des questions de la première et de la plus haute importance.

On peut. sans exagérer. prétendre que tout l’avenir de notre christianisme dépend du sens que nous donnons à ces mots essentiels.

—————————————————-
Extrait du livre « Il faut que vous naissiez de nouveau »
Editions Ligue pour la lecture de la Bible, CH 1010 Lausanne (Suisse)


Si on ne vit plus pour soi-même, mais
si on vit dans le Seigneur et pour le Seigneur,
si on est gouverné et conduit par son Esprit.
on vit certes encore inséré dans les structures de ce siècle,
mais libéré de leur emprise, « comme n’en usant pas »,

parce que le temps de ce siècle est désormais compté, et ce monde avec toutes ses structures est en train de passer.

Ceux qui ont reçu vocation de l’Evangile et
qui ont cru constituent un peuple de Dieu,
qui ne peut rien avoir de commun avec les non-croyants et
qui, pourtant, est redevable d’annoncer l’Evangile à ceux du dehors pour en gagner à Christ le plus grand nombre. Revue réformée No 89, page 32, par V. Subilia, professeur.
* * *


A l’origine du mal

Dieu a-t-il créé un être parfait ? L’a-t-il façonné de ses mains ? Ou bien cet être est-il le résultat de réactions chimiques en chaînes ou désordonnées ? Le penseur pense et se pose des questions. Le croyant croit et possède une assurance de foi. Pour ce dernier, pas de doute : Dieu a créé un être parfait. Toute autre déduction ne serait -dans son respect vis-à-vis du Créateur – que blâme (Gen. 1: 31).

Un fait apparaît comme certain: la créature sortie des mains de Dieu avait reçu la faculté, donc la possibilité, de choisir. Ainsi, tout en admettant que l’homme fût parfait, il est égarement évident qu’il était sujet à pécher (peccable). Dieu avait posé une condition, une unique preuve d’obéissance (2 : 17). Possédant ainsi intelligence et conscience, Adam pouvait réaliser la responsabilité de se maintenir dans la situation dans laquelle il avait été placé.

En considérant les termes utilisés par l’ennemi lors de la tentation – « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal » -plusieurs ont cru pouvoir supposer qu’Adam n’avait pas reçu le don d’une conscience jusqu’au jour de la chute. D’autres ont admis que par voie de conséquence, seul l’acte du péché, de la désobéissance avait fourni l’occasion d’acquérir cette faculté nouvelle, la conscience. Toutefois, un examen de l’ensemble de la question ne semble pas justifier cette idée, Satan avait fait miroiter devant les yeux d’Eve une nouvlle possibilité : « Vous connaîtrez le bien et le mal ».

Cette offre ne veut pas dire: « Vous saurez discerner ce qui est juste de ce qui est faux », ce qui est une chose différente et dont l’homme était déjà capable. Cette capacité était certainement celle d’Adam – qui sans cela n’aurait pas été un être moral. Comment aurait-il pu faire la distinction entre le fait de garder le commandement de Dieu et de le rejeter ? Comment aurait-il eu le sentiment de son obligation envers son Créateur et aurait-il pu être qualifié de responsable ?

Connaître « le bien et le mal » est synonyme de tout savoir, d’être omniscient. Car « Vous serez comme Dieu ».

C’était là l’appât offert par la main de l’Ennemi, soit l’offre d’une intelligence universelle, une pleine satisfaction attribuée à la puissance intellectuelle de l’homme. En l’occurrence, une source de vanité…

De par sa nature – à l’image du Créateur – l’homme était attiré, entraîné vers son Maître, donc vers un état de sainteté. Doté de volonté, de détermination, d’action, il était libre d’agir, de se confier en Dieu seul. Il y avait ainsi, dans la position qui lui était dévolue, un élément qui dépendait de sa volonté propre, D’une prise de décision, soif d’un libre choix, dépendait bonheur ou misère. En le constituant de cette manière et en le douant de la puissance de volonté, il y avait parfaite justice et bonté de la part du Créateur. Les créatures inférieures douées de facultés animales et guidées par l’instinct remplissent spontanément le but de leur existence. Ce n’est pas ce que Dieu demande et attend de l’homme. S’Il avait créé l’homme dans l’incapacité de pécher moralement ou physiquement, Il aurait enlevé à son obéissance tout ce qui la rend moralement valable. Le service ou la coopération que Dieu demande à ses créatures intelligentes n’est pas un travail d’esclaves ou de robots, mais d’êtres qui l’adorent dans une obéissance loyale, filiale et libre.

Néanmoins, l’obéissance doit être apprise et mise à l’épreuve. Le test proposé était parfaitement adapté à la constitution humaine. L’épreuve d’obéissance ne concernait pas une réaction de la conscience, de l’honnêteté ou de la bonté. Ce n’était pas par un appel à la raison, au sentiment, à la beauté, à l’admiration ou à la compréhension que Dieu formulait sa réserve, mais simplement à cause de son commandement.

Dieu s’était réservé, parmi la multitude de ses créations,

UN ARBRE

C’était la seule condition requise pour demeurer dans la position privilégiée et heureuse dans laquelle la créature était dès l’abord placée. L’homme n’était pas dans la nécessité de pécher. Il pouvait demeurer dans l’obéissance.

Dieu avait-il dit son dernier mot à l’homme?

Dieu avait-il visité l’homme pour la dernière fois ?

Dieu a-t-il encore quelque chose de meilleur en réserve pour lui ?

Le sens de la phrase de Héb. 2 : 7 le ferait penser: « Tu l’as fait pour un peu de temps inférieur aux anges ». « Et si nous sommes enfants (de Dieu), nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu, héritiers avec Christ » (Romains 8: 17). « N’a-t-il pas choisi les pauvres selon le monde pour les rendre riches en la foi et héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui L’aiment » (Jac. 2: 5).

Oui, Dieu a de merveilleuses récompenses pour ceux qui ont placé leur espérance en Christ.

* * *


Le péché nous rend esclaves.

Non seulement le péché nous sépare de Dieu, mais encore il nous asservit, car sa racine est au dedans de nous. Il ne s’agit pas seulement d’actes blâmables, mais d’une corruption intérieure dont le péché n’est que l’expression visible. Jésus, en effet, comparait nos actions aux fruits d’un arbre: la qualité du fruit dépend de la santé de l’arbre même. « C’est de l’abondance du coeur que la bouche parle » (Matth. 12 : 33-35). Les boutons ne constituent pas la rougeole, mais sont seulement le symptôme de la maladie qui a envahi l’organisme. De même nos péchés trahissent la maladie spirituelle qui nous domine. C’est cette corruption de notre nature qui nous rend esclaves. A force de fournir un effort gigantesque, nous pourrions peut- être nous libérer de quelques mauvaises actions, mais comment nous guérir de la maladie elle-même ?

A quoi bon nous donner des règles de conduite si nous ne pouvons plus les tenir ? Oui, ce n’est pas un sermon qu’il nous faut, mais un Sauveur; car les conseils sont inutiles là où manque la puissance de les mettre en pratique.

A cause de son péché, l’homme est en conflit avec lui-même.

Avant la désobéissance, l’homme était en paix avec lui-même, mais après la désobéissance, il perdit cette paix et il s’aperçut que des voix discordantes s’opposaient dans son coeur.

Le péché nous dresse les uns contre les autres.

Demandez à n’importe qui vous rencontrez:  » Qu’est-ce qui est préférable: se comprendre et vivre en paix ou bien se battre ? » On vous fera toujours la même réponse: « Mieux vaut la paix ». C’est ce que tout le monde pense et pourtant le monde est plein de guerres et de conflits.

Pourquoi donc les hommes font-ils tout juste ce dont ils reconnaissent la folie ? Ce ne peut être que parce que, séparés de Dieu, ils ne demandent plus à Dieu de leur montrer le bon chemin. L’homme qui vit loin de Dieu ne pense plus à Dieu, il ne pense plus qu’à lui-même. Quand chacun pense en premier à lui-même, il est inévitable qu’il y ait des luttes et des guerres dans le monde.

Les dix commandements, bien que formulés en grande partie négativement, affirment nos devoirs envers Dieu et envers notre prochain: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Par malheur, le péché a renversé cet ordre. Car il nous pousse à nous mettre en premier, notre prochain en deuxième lieu et à reléguer Dieu quelque part à l’arrière-plan.

Il est une souffrance pour Dieu qui nous aime, qui nous veut comme ses enfants et nous voit subir les conséquences de notre abandon du chemin qu’il nous a préparé. Dieu n’a pas pris son parti de notre perdition et il a préparé un plan de salut. Ce plan, c’est que Jésus-Christ est venu dans le monde afin qu’il soit sauvé par lui (Jean 3: 17) .

* * *