PROMESSES

LA SOUVERAINETE DE DIEU (Job 22 et 23)

Bibliographie

La Bible annotée, AT (PERLE. Saint-Légier)
Francis I. Anderson: Job – Tyndale Old Testament commentaries. (lnter-Varsity Press, London)
René Girard La route antique des hommes pervers (Grasset, Paris)
Frédéric Godet: Notes sur le livre de Job et le cantique des cantiques (Ligue pour la lecture de la Bible, Lausanne).


      Calvin a consacré 159 sermons à l’étude du livre de Job. La richesse ainsi que la profondeur des thèmes traités par Job méritaient sans doute une telle somme. Nous n’étudierons que deux chapitres du livre de Job: Job 22, qui est le troisième discours d’Eliphaz, et Job 23, qui est la première partie de la réponse de Job. Mais commençons par rappeler brièvement l’histoire de Job.

Histoire de Job
      Le livre de Job nous raconte l’histoire d’un homme accablé par les ennuis et les souffrances. Dépouillé de ses richesses et de sa famille, il ne comprend pas pourquoi Dieu lui fait cela. Seul le lecteur sait qu’en fait Dieu est en train de prouver à Satan la sincérité de la foi de Job. Trois de ses amis viennent à son côté pour le consoler. Avec Job, ils s’engagent dans une longue discussion où ses trois amis, Eliphaz, Bildad et Tsophar prendront chacun, à tour de rôle, trois fois la parole. Ces discours sont entrecoupés des réponses que Job leur adresse.

      Les amis de Job essaient d’expliquer ce qui s’est passé en mettant en rapport les souffrances de Job avec ses péchés. Job refuse cette théorie. Au lieu de suivre leurs conseils de se repentir et de faire la paix avec Dieu, Job insiste sur son innocence et s’interroge sur la justice du traitement que Dieu lui fait subir.

      A ce moment intervient un nouveau personnage: Elihu. En quatre discours, il espère trouver la solution aux problèmes de Job. Elihu, lui, pense que Dieu peut nous faire passer par le creuset de la souffrance, lors même que nous n’avons pas péché, afin de nous purifier et de fortifier notre foi. Job ne répond pas aux discours d’Elihu. Enfin Dieu lui-même s’adresse à Job. Son discours change l’attitude de Job, qui se soumet entièrement à Dieu. A la fin, Dieu déclare Job juste et lui redonne richesse, prospérité et bonheur.

      Après avoir étudié les chapitres 22 et 23, nous étudierons une perversité du cour humain que le livre de Job met en lumière.

1. Troisième discours d’Eliphaz (Job 22)
      Dans le discours d’Eliphaz, nous relevons des erreurs sur Dieu, sur Job et sur la solution proposée, erreurs qui sont corollaires des trois thèses principales autour desquelles s’articulent les discours des amis de Job.

1. Dieu est juste, ce n’est donc pas arbitrairement qu’il distribue bonheur et malheur.
2. Les malheurs de Job sont les preuves certaines de péchés que ce dernier aurait commis.
3. Si Job se repent, Dieu lui pardonnera et le rétablira.
      Avouons que ces thèses n’ont apparemment rien de choquant et qu’elles pourraient, à la limite, être les nôtres, si nous ne connaissions pas la discussion entre Dieu et Satan, dans le prologue, qui a présidé aux malheurs de Job. Pourtant, si ces thèses étaient les nôtres, nous serions dans l’erreur. En effet, à la fin du livre, Dieu donne tort aux amis de Job : Après que l’Eternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Eliphaz de Théman: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’ avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job (42.7). Il faut souligner que Dieu leur donne tort, sans pour autant leur révéler la scène qui s’est déroulée dans les lieux célestes au début du livre.

      Premièrement donc, Eliphaz commet des erreurs sur Dieu. Veuillez lire Job 22.2-4. Tout d’abord, affirmer que le juste ne sert en rien l’Eternel, c’est méconnaître le plaisir que procurait à Dieu la droiture de Job et le fait que la piété d’un homme contribue à la gloire de Dieu. Ensuite, Eliphaz prétend qu’il est impossible que ce soit à cause de la piété de Job que celui-ci ait été châtié. Or nous savons que c’est précisément pour cette raison que Job est accablé de malheurs.

      Deuxièmement, Eliphaz se trompait sur Job. Lisez Job 22.5-9. Ce sont là de graves accusations qu’Eliphaz porte contre Job, sans pourtant en apporter la moindre preuve. Chacune de ses accusations fait de Job un transgresseur de la loi. Le droit de la veuve et de l’orphelin, par exemple, est constamment répété dans la Bible : Maudit soit celui qui porte atteinte au droit de l’étranger, de l’orphelin et de la veuve (Deut. 27.19)! Dieu aurait-il fait remarquer à Satan la conduite exemplaire de Job, si ce dernier avait réellement commis tous ces péchés? Non, ce ne sont là que de fausses accusations auxquelles Job lui-même répond: Si j’ai mangé seul mon pain, sans que l’orphelin en ait eu sa part, moi qui l’ai dès ma jeunesse élevé comme un père, moi qui dès ma naissance ai soutenu la veuve… (Job 31.17-18).

      Il est donc clair qu’il n’y a aucun fondement à prétendre que, pour avoir subi un tel malheur, Job doit avoir grandement péché. Car la droiture de Job était connu de ses contemporains, et ses amis devaient savoir aussi bien que quiconque, qu’il accueillait la veuve et l’orphelin. Premièrement, une idée fausse de Dieu; deuxièmement, une idée fausse sur Job; troisièmement, une idée fausse des solutions. Lisez Job 22.21-30. Bien entendu, ces solutions ne sont pas fausses en elles-mêmes. Au contraire, les exhortations d’Eliphaz à la repentance sont, selon le mot de Calvin, « de belles et saintes paroles ». Leur seul mais incontournable défaut est d’être totalement inapplicables au cas de Job.

      Prenons une illustration que nous propose Frédéric Godet, théolo­gien neuchâtelois du siècle dernier. Imaginons un père qui aurait un fils exemplaire et dévoué, fils qu’il se plairait à combler des marques de son affection. Tout à coup, un hôte soupçonneux lui insinuerait que l’excellente conduite de son enfant n’est que le résultat d’un calcul très intéressé et qu’en réalité ce jeune homme se sert de lui bien plutôt qu’il ne le sert. Mis en doute dans sa capacité d’être aimé pour lui-même, le père accepte le défi que renferme le soupçon émis par l’étranger. Il ôte à son fils tout ce qui faisait sa joie et son plaisir; il lui inflige sans raison apparente le traitement le plus sévère, les mortifications les plus douloureuses. Ses frères, voyant la rigueur soudaine avec laquelle leur père le traite, lui demandent ce qu’il a fait et l’invitent à confesser la faute par laquelle il s’est attiré la colère d’un être aussi juste que leur père. Le pauvre jeune homme ne peut répondre qu’une seule chose: « Je n’en sais rien. Notre père est juste, je ne comprends plus sa conduite. J’en appelle à lui. » Cela nous fait mieux comprendre à quel point l’appel à la repentance, envisagée comme solution par les amis de Job, est déplacé et douloureux pour celui-ci.

      Tirons les leçons de ces erreurs qui, d’une façon ou d’une autre, nous guettent tous. Tout commence par une connaissance incomplète de la personne de Dieu. Partant de là, nous méjugeons nos prochains et nous en arrivons à des solutions totalement inapplicables. Nous trouvons un écho dans le NT de cette conception lacunaire de Dieu : Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit: Ce n’ est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c’est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui (Jean 9.1-3). Là encore, les disciples ignoraient la totale souveraineté de Dieu et que tout, même la souffrance, peut contribuer à sa gloire.

2. Réponse de Job (Job 23)
      A l’argumentation de ses amis, Job n’a rien à opposer d’autre que le bon témoignage de sa conscience. Frédéric Godet dit à ce propos: « Sa bonne conscience, voilà le rocher contre lequel viennent se briser toutes les inculpations dont il est l’objet et même le principe sur lequel elles reposent, celui de la stricte rétribution. Que l’on ne cherche donc pas dans ses discours une rigoureuse conséquence logique, comme celle qui règne dans les discours de ses amis. » Dans le chapitre qui nous occupe, nous distinguons tout de même trois points.

      Premièrement, Job exprime son désir de voir Dieu, de discuter directement avec lui: Lisez Job 23.3-7.

      Deuxièmement, Dieu paraît inaccessible à Job: Mais, si je vais à l’occident, il n’y est pas; si je vais à l’orient, je ne le trouve pas. Est-il occupé au nord, je ne puis le voir; se cache-t-il au midi, je ne puis le découvrir(Job 23.8-9). Je voudrais ici ouvrir une parenthèse. Dans ce chapitre, Job constate simplement que Dieu lui est inaccessible; par contre, dans d’autres chapitres, Job ne s’arrête pas à cette constatation mais en appelle déjà, d’une façon extraordinaire, au Christ : Il n’y a pas entre nous d’arbitre, qui pose sa main sur nous deux (9.33). Déjà maintenant, mon témoin est dans le ciel, mon témoin est dans les lieux élevés (16-19). Mais je sais que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre (19.25). C’est merveilleux de voir qu’en ces temps reculés, on avait déjà à la fois l’intuition et le besoin du Seigneur Jésus-Christ.

      Troisièmement enfin, Job non seulement continue à affirmer son innocence, mais en même temps aussi la toute-puissance de Dieu. Son innocence: Mon pied s’est attaché à ses pas; j’ai gardé sa voie, et je ne m’en suis point détourné. Je n’ai pas abandonné les commandements de ses lèvres; j’ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche (23.11-12). La toute-puissance ainsi que la souveraineté de Dieu: Mais sa résolution est arrêtée; qui s’y opposera ? Ce que son âme désire, il l’exécute. il accomplira donc ses desseins à mon égard, et il en concevra bien d’autres encore (23.13-14).

3. Une perversité du cour humain
      Nous avons entrevu, au travers du chapitre 22, ce que les amis de Job avaient à nous dire, à savoir: la stricte répartition des souffrances humaines selon la quantité des péchés de chacun. Nous avons vu la réponse de Job qui, faute d’explication logique à ses malheurs, admet la souveraineté de Dieu et en appelle à Dieu lui-même.

      Ce troisième et dernier point nous permet, à la suite des sévères accusations qu’Eliphaz porte contre Job, de mettre l’accent sur une perversité du cour humain que le livre de Job éclaire. C’est notre tendance à accuser des justes de péchés qu’ils n’ont pas commis. Job, tout en n’étant évidemment pas sans péché, était un homme droit dont la conduite était remarquée même dans les cieux. Pourtant cette droiture, assurément visible pour ses contemporains, ne l’a pas empêché d’être chargé des pires péchés par ses amis. Et non seulement eux, mais tous ceux qui l’avaient jusque-là respecté comme un homme sage et droit, se mettent soudainement à le mépriser et à l’accabler de péché. Lisez Job 17.2-6.

      Job, jadis si respecté, est devenu un objet de mépris. Nous retrouvons ce mouvement du cour humain aussi ailleurs dans la Bible. De nombreux prophètes ont été les victimes de cette perversité du cour humain. Jésus-Christ lui-même, acclamé lors de son entrée à Jérusalem le jour des Rameaux, se fait accuser et condamner par cette même foule qui crie à Pilate: Fais mourir celui-ci (Luc 23.18)!

Conclusion
      Je termine par quelques considérations:
      D’abord il y a deux erreurs à éviter:
1. Celle de réduire Dieu et ses actions à nos propres déductions logiques.
2. Celle d’accuser de péché des hommes ou des femmes qui en sont innocents.
      Ensuite il y a un exemple à suivre : reconnaître à Dieu la souveraineté totale dans tous les domaines, quoi qu’il trouve bon de faire.

Christian BENOIT


2. SANS LA DOCTRINE DE LA CREATION IL NE PEUT Y AVOIR AUCUNE VERITE

      La connaissance humaine de la vérité peut être définie comme étant l’équivalence de notre pensée à ce qui EST: d’abord à Dieu, l’être par excellence; à sa Parole qui est la vérité; et à l’ordre que Dieu a établi dans sa création, ordre qui est le reflet de sa pensée créatrice et ordonnatrice. Pour l’homme, connaître la vérité n’est pas une oeuvre novatrice ou originale, mais simplement penser les pensées de Dieu après Lui. Si dans la nature tout évolue constamment, aucune connaissance précise n’est possible. Bien sûr que le changement est une réalité le soleil se lève et se couche; la vie implique constamment des changements; le temps lui-même est associé de manière inexorable au changement. Mais il s’agit partout de changements situés dans un cadre qui, lui, ne change pas. Dans cette création qui change, car en elle sont la vie, le mouvement et l’être qui lui viennent de Dieu, Dieu a établi un cadre, des formes qui ne changent pas. Voici le sens profond des paroles d’encouragement que Dieu adressa à Noé après le déluge:

      Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas. Gen 8.22

      Le prophète Jérémie confirme ces paroles dans le contexte de bouleversements dans le domaine de l’histoire des nations, et non pas dans la création comme avec Noé.

      Si je n’avais pas fait mon alliance avec le jour et la nuit, si je n ‘avais pas établi les lois des cieux et de la terre, alors je pourrais rejeter la descendance de Jacob et de David mon serviteur. Jér 14.25-26

      Mais la théorie de l’évolution des espèces affirme que ces formes créées par Dieu ne sont pas stables. Si le changement est la loi principale de la nature, il est évident que ce que nous appelons les lois naturelles, que la science a la tâche de découvrir, peuvent elles aussi varier. Les lois de la pensée humaine sont, elles aussi instables dans cette perspective. Si l’ordre de la nature est mouvant et notre pensée elle-même n’a pas de base solide, rien n’est sûr, tout est mouvant aucune connaissance certaine n’est possible. Comme la nature est un reflet du Créateur, dans cette même perspective Dieu lui-même n’aurait aucune stabilité. Certains en sont même venus là.

      Ce relativisme absolu est une des erreurs les plus graves de notre époque. Nous voyons, par exemple, le marxisme enseigner que la science est variable suivant les époques et surtout suivant la classe de celui qui l’enseigne. Nous tombons ici dans la confusion la plus absolue, dans le règne de mensonge de Satan.

      Or, une des définitions que nous donne la Bible du péché et de l’impureté est celui de confusion, de mélange (cf Deut 9. il y Ainsi les rapports sexuels entre hommes et animaux sont appelés par la Bible une confusion. Cette appellation est intéressante, car toute infraction à l’ordre que Dieu a établi dans la structure même de sa création, est le commencement de la confusion, du désordre, de l’anarchie, du chaos. Plus encore, si nous regardons la principale raison pour laquelle la Bible établit une distinction entre animaux purs et Impurs, nous voyons que ces derniers ne correspondraient plus à l’ordre originellement établi par Dieu pour eux; des oiseaux qui ne peuvent voler, comme l’autruche, sont impurs; des mammifères qui vivent exclusivement dans l’eau, comme les baleines, sont déclarés impurs par la Bible. Que penser alors d’un système tel que celui de l’évolution, qui fait passer toutes les espèces au travers de toutes les autres espèces pour parvenir à leur forme actuelle, forme qui risque encore de se changer en autre chose? C est le sommet de la confusion, le comble du mélange, une impureté à la puissance infinie, chef-d’ouvre du père du mensonge et du chaos, le diable. Nous voyons maintenant mieux pourquoi il nous faut très sérieusement considérer la théorie de l’évolution comme une doctrine de démons et qu’elle doit être entièrement rejetée par ceux qui ne veulent pas un christianisme mêlé à l’anarchie et à la confusion de la puissance des ténèbres.

      Dieu a créé l’univers selon un ordre précis, qui est celui de sa propre pensée. Cet ordre stable peut-être connu des hommes créés à l’image de Dieu, car la structure de leur intelligence, tout comme celle du langage lui-même qu’ils utilisent pour comprendre le monde, est un reflet de l’intelligence divine et correspond à l’ordre de la création. Le pêché est de sortir de cet ordre pré-établi ou d’en établir un autre d’origine humaine ou de tomber dans la confusion d’une évolution complète. Dans le récit de la création, Dieu nous rappelle ces réalités en affirmant à plusieurs reprises, de la façon la plus solennelle, que chaque espèce ne peut se reproduire que dans le cadre de sa propre espèce, affirmation entièrement confirmée par toute l’observation scientifique des hommes. Nous comprenons maintenant pourquoi nous devons affirmer avec la plus grande vigueur: Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir aucune vérité.

(à suivre)
Jean-Marc BERTHOUD


LA CREATION

L’HOMME

Question-clé: Qu’est-ce que l’homme pour que tu en fasses autant de cas? Job 7.17

1. CREATION DE L’HOMME

(a) Dans le récit de la création: Gen 1.1-2.3

v.26-27: l’homme et la femme sont créés à l’image de Dieu, avec cette différence:
l’homme est l’image et la gloire de Dieu
la femme est la gloire de l’homme 1Cor 11.7

Au verset 27, le verbe “bara” est utilisé trois fois; il indique que Dieu a créé de l’inédit, du jamais vu. Ce verbe est employé uniquement avec le sujet Dieu.

Créé à l’image de Dieu implique au moins deux faits:
1. La vie humaine est sacrée (mais non la vie animale!): Gen 9.6-7; Ex 21.29.
2. L’homme ressemble à Dieu dans la connaissance (Col 3.10)
dans la justice
dans la sainteté Eph 4.22-25

(b) Dans l’histoire des premiers âges: Gen 2.4-4.26

v.4: le mot “origine” ne reflète pas le sens de l’hébreu “toledoth”, litt. engendrements (Chouraqui: enfantements). Ce mot revient dix fois dans la Genèse et introduit chaque fois une tranche de l’histoire des premiers temps. Il introduit donc ici la première tranche, et non un autre récit de la création.

v.5-6: on apprend que le cycle hydrologique était différent avant le déluge, selon les conditions créées aux 2ème et 3ème jours de la création.

v.7: Il ne s’agit pas ici du fait de la création de l’homme, mais du processus: formation et dynamisation du corps.
1. Formation: le corps est formé de la matière de la terre (cp. 1Cor 15.47). Litt. poussière de la glèbe: donc de petites particules évoquant les éléments chimiques (nitrogène, oxygène, calcium. etc.).
2. Dynamisation : le corps est vivifié par le souffle vital (“neshamah”= souffle, esprit). NB: non pas le Saint-Esprit (“ruach”).
3. Fusion de corps et esprit = être vivant (“nephesh”= âme ou vie utilisé aussi pour les animaux, qui ont donc une âme; mais seul à l’homme Dieu insuffle l’esprit dans ses narines).

(c) Ce récit réfute l’évolution

Si l’homme était arrivé à ce stade par une lente évolution, il aurait déjà été un être vivant comme les animaux (Gen 1.20,24). Mais le premier Adam devint un être vivant (1 Cor 15.45), et non: “Un être vivant devint le premier Adam.” Donc : Dieu créa Adam (“bara”: un être inédit) et en fit un être vivant en lui insufflant le souffle vital. Il en découle une constatation de première importance :
Adam est le premier homme: il n’y a pas eu d’homme pré-adamique.

Fait de la même matière que les animaux, il est pourtant seul à l’image de Dieu. L’homme est donc unique dans la création.

(d) Création de la femme (détail complétant Gen 1.27)

Le procédé est celui du clonage : Dieu forme la femme d’une partie de l’homme. Paul en tire une signification allégorique:

Dieu fait tomber Adam dans un profond sommeil, comparable à la mort de Christ dans la tombe. Eve est formée d’Adam et l’Eglise est formée de Christ. Les deux deviennent un, comme le Christ et l’Eglise (l’Epoux et l’Epouse) deviendront un au retour de Christ. Mais l’homme et la femme, le Christ et l’Eglise restent distincts.

1 Cor 11.7 : La femme est la gloire de l’homme, comme l’Eglise est la gloire de Christ. La femme est tirée de l’homme, créée à cause de l’homme. Elle est soumise à l’autorité de l’homme, comme l’Eglise est soumise à l’autorité de Christ.
C’est l’ordre de la création. S’il est ignoré, les relations entre homme et femme sont perturbées et le bonheur leur échappe.

Parenthèse: Les mots de la Bible pour “homme” et “femme”
AT “adam” de “adama” (terre): l’être humain – utilisé environ 480 fois
“ish”: l’homme, le mari- environ 940 fois
“enosh” : l’homme mortel – environ 525 fois
“ishsha” de “ish”: la femme ou l’épouse – environ 300 fois
NT “anthropos”: l’être humain – environ 510 fois
“aner”: l’homme, le mari – environ 160 fois
“guné”: la femme ou l’épouse – environ 120 fois

2. CARACTERISTIQUES DE L’HOMME

(a) L’homme est une trinité

L’homme est corps, âme et esprit, selon le récit de la création (1Thes 5.23). Chaque “partie” signifie toute la personne. A la mort, les trois “parties” se séparent, comme ce fut le cas pour Jésus: Il remit son esprit au Père (Luc 23.46; cf aussi Ecc 12.7: l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné); son corps cessa de fonctionner et mourut; son âme (sa personnalité) alla au séjour des morts (Act 2.31). A sa résurrection, une synthèse entre les trois “parties” eut lieu; ce cera le cas pour tous les morts en Christ à leur résurrection.

Le corps (“bassar” en hébr., “soma” en grec)
Par lui l’homme prend conscience du monde matériel par l’essence.
C’est ce que Paul nomme l’homme extérieur (2 Cor 4.16), l’homme visible.
Le corps est l’instrument de l’âme, le réceptacle du Saint-Esprit (1Cor 6.19); il sera glorifié à la résurrection (1 Cor 15.52-53).

L’âme (“nephesh”, “psyché”)
Elle permet à l’homme de prendre conscience de lui-même. La vie psychique comprend l’intellect, les affections et la volonté.
L’âme représente la personnalité immortelle de l’homme.

L’esprit (“neshama”, “pneuma”)
Par lui l’homme prend conscience de Dieu. L’esprit constitue la partie supérieure de l’homme intérieur (2 Cor 4.16). Notre esprit est fortifié par le Saint-Esprit (Eph 3.16), qui agit sur le corps à travers l’âme.

Le corps est l’homme somatique
l’âme est l’homme psychique
l’esprit est l’homme spirituel
de l’extérieur
à
l’intérieur

(b) L’homme est le gérant de Dieu

Il est appelé à gérer la terre, non à l’exploiter.
Gen 1.28 et Gen 2.15

Gen 1.28 | Il doit cultiver (travailler); de là la culture (côté créateur de l’homme).
et Il doit garder (prendre soin).
Gen 2.15 Il doit dominer (régner).
Gen 9.2 : Après le déluge, les animaux sont livrés entre les mains de l’homme.
Celui-ci diffère des animaux: dans sa chair (1 Cor 15.39),
dans sa valeur (Mat 12.12; 6.26).

(c) La position de l’homme dans l’univers

Ps 8.4-6: L’homme est un peu inférieur à Dieu; Dieu a tout mis sous ses pieds.
Héb 2.6-9: L’homme est inférieur aux anges; il est établi sur les oeuvres de Dieu.

Mais le péché a empêché l’homme d’accomplir sa mission, ayant perdu gloire et honneur. C’est pourquoi Dieu a envoyé son Fils (le deuxième Adam), qui par sa mort, sa résurrection et son ascension est couronné de gloire et d’honneur (Héb 2.7). Par Jésus-Christ, l’homme pourra accomplir sa vocation: être fils du Père qui est dans les cieux (Mat 5.45). La tension entre l’obéissance à la loi et la révolte contre la loi est surmontée en Christ. Maintenant, le plan originel de Dieu pourra s’accomplir.

L’homme qui est en Christ est une nouvelle créature/création (2 Cor 5.17); sa vie est cachée avec Christ en Dieu (Col 3.1-4).

(d) L’homme dans la perspective biblique

Il est toujours considéré en relation avec Dieu, en tant que créature de Dieu, choisi par Dieu pour régner, sujet de la grâce ou de la colère de Dieu.

3. Annexe: CRITIQUE DE LA PSYCHOLOGIE MODERNE

La psychologie voit l’homme comme un dualisme, un être “psychosomatique”. Ce qui touche au corps a une incidence sur l’âme (ou la personnalité, ou le Moi), et vice versa. Mais selon la Bible l’homme est trinitaire, il est “pneumatopsychosomatique” (esprit, âme, corps).

Alors que le cerveau est considéré comme le centre qui conditionne les réflexes du corps, la Bible ne parle pas de réflexes, mais de choix responsables. Le siège de l’homme intérieur n’est pas le cerveau, mais le cœur (la pensée, la volonté). Ainsi Christ n’est pas le chef du cerveau, mais du corps (Eph 4.15-16) qui est l’instrument par lequel l’homme peut exécuter sa volonté, qui devrait coïncider avec celle de Dieu.

L’idéologie matérialiste, dont la base est l’évolutionnisme selon lequel l’homme serait le produit du hasard, préconise que l’homme n’est que corps, en analyse finale, vu qu’il cesserait d’exister avec la mort du corps, comme les animaux. Comme les animaux, l’homme agirait par réflexes conditionnés, ce qui n’est qu’une toute petite facette du mobile de ses actions.

Cette conception rendrait le concept de la vérité insensé. Dans un sens, l’action du Saint-Esprit reconditionne le comportement dans le sens de la volonté de Dieu. Mais le Saint-Esprit n’est pas un conditionnement; il fait irruption dans l’être humain il le dynamise spirituellement, il le vivifie (vie nouvelle).

La Bible enseigne que, par les facultés psychiques ou spirituelles, le corps réagit aux stimulus extérieurs. Les valeurs esthétiques (appréciation de la beauté), morales et mentales sont réelles bien que pas physiques.

La psychologie peut découvrir les causes du comportement, alors que Jésus-Christ guérit par le pardon et la purification celui qui met sa foi en lui. Evidemment, cette sagesse là n’est pas de ce siècle: c’est la sagesse de Dieu… Dieu nous l’a révélée par l’Esprit, qui sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’esprit qui vient de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ce qu’enseigne l’Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels. Mais l’homme naturel (litt. psychique) ne les reçoit pas, car elles sont une folie pour lui… L’homme spirituel, au contraire, juge de tout… en effet,… nous avons la pensée de Christ. 1 Cor 2.6-16.

Jean-Pierre SCHNEIDER

RECTIFICATION
Lisez, à la page 12 du numéro 79, sous "4ème jour", 2ème point des "deux preuves" :
"…comme le veut la fiction évolutionniste" (à la place de "créationniste").

La rédaction


      Il convient à présent de citer un livre qui, pour être intéressant, doit pourtant être abordé avec beaucoup de réserve. Il s’agit de « La prophétie musicale dans l’histoire de l’humanité » d’Albert Roustit (éd. Horvath), qui stipule que l’évolution de la musique correspondrait à la progression de l’histoire humaine, et même à la progression de la révélation du plan de Dieu par rapport à l’humanité. Faire de l’histoire de la musique une « prophétie » en rétrospective paraîtra évidemment suspect, puisque le propre de la prophétie est de prédire ce qui va se passer avant que cela n’arrivent, et non après. Aussi pourrait-on tout au plus parler d’une coïncidence remarquable, à tel point d’ailleurs qu’il vaut à peine de s’y arrêter un peu.

      En fait, ce qui se dégage du livre de Roustit, c’est qu’on peut constater un certain parallélisme entre L’épanouissement de la musique et la révélation de Dieu dans l’histoire. C’est étonnant, il est vrai. Examinons cela de plus près, mais non sans avoir fait quelques réflexions préliminaires.

      L’homme fut créé parfait par Dieu, la Bible nous l’affirme d’emblée. Créé à l’image de Dieu, le premier couple avait donc, entre autre, une compréhension parfaite de la musique. Le péché intervenu plus tard a entraîné la discorde dans tous les domaines, et la discordance aussi dans la musique. Comme le disent Georges Salet et Louis Laffont dans « L’évolution régressive » (éd. franciscaines Paris) : « Ce n’est pas l’animal qui est devenu progressive­ment homme », mais il y a eu dégénérescence vers l’animalité. L’homme avait perdu de sa perfection, aussi bien dans le domaine moral que dans celui de la connaissance. IL a dû redécouvrir peu à peu quantité de trésors, dont celui de la musique.

      Dans son livre, Roustit prend l’emploi successif des harmoniques comme base pour tracer le parallélisme énoncé plus haut. De quoi s’agit-il ? On dit qu’un son est harmonique quand sa fréquence est un multiple entier de celle d’un son de référence. Si, par exemple, ce dernier est un do, le do’ (une octave plus haut) en sera un harmonique, car sa fréquence est le double de celle du do. Vous pouvez facilement en faire l’expérience sur un piano. Appuyez lentement mais à fond sur une touche du clavier, sans faire frapper le marteau, puis frappez courtement une touche une octave plus bas, et vous entendrez vibrer les cordes de la première touche que vous tenez enfoncée. Vous pouvez aussi faire sonner une quinte : Abaissez la touche du sol, puis frappez celle du do, et vous entendrez le sol. Plus la distance entre l’harmonique et le son de base est diminuée, plus il devient difficile d’entendre l’harmonique. La tierce (mi – sol) s’entend encore bien, mais la septième (si bémol – do’) et la neuvième (ré – mi’) sont moins audibles. Cependant, sur le résonateur de Helmholtz déjà mentionné, il est possible de les entendre parfaitement.

      Comme il y a 12 tons à la gamme, les harmoniques s’épuisent avec le 12e, même si, théoriquement, il y en aurait davantage. J’espère ne pas trahir la pensée de Roustit en la résumant comme ceci : Au cours des siècles, les harmoniques sont successivement entrés dans la musique de telle manière que ce furent d’abord ceux dont le son de base est le plus éloigné qui firent leur apparition, pour aboutir aux plus rapprochés du son de base. Roustit constate alors que les périodes historiques pendant lesquelles un certain harmonique est employé jusqu’à l’apparition du prochain deviennent, elles aussi, toujours plus courtes. Fort de cette observation, il établit un parallélisme qui, s’il ouvre des perspectives insoupçonnées, le conduit à certains aboutissements irrecevables, tel celui qui lui fait commencer l’ère chrétienne six siècles avant Jésus-Christ (p.71). C’est un danger que court tout esprit systématique qui entreprend de prouver une thèse qui lui est chère, danger qui consiste à plier les données à sa thèse pour la prouver. Roustit n’y a pas échappé. Par contre, son livre contient quelques points qui lui semblent dignes de votre attention. Entre autres, il propose une explication du fait que la musique a atteint son sommet au temps de la Réforme, et montre la signification de l’apparition de la musique sérielle dans notre siècle.

      Quelques mots sur la forme la plus ancienne de la musique Roustit constate que toute l’antiquité reste sous le signe de l’homophonie : il v a des mélodies, mais pas d’harmonisation. Encore aujourd’hui, on peut entendre de la musique parfaitement homophonique en Egypte, musique qui se réclame d’ailleurs de son antiquité (ceux qui ont regardé l’émission « L’Egypte ou le murmure des pyramides » de la TV suisse romande, le 26 août 1975 à 20.20h., ont pu s’en rendre compte). Or, pendant cette longue période, Dieu s’est révélé comme le Dieu unique par les prophètes de son peuple, lsraël (Toi seul tu es Dieu, Ps.36.1O). La musique hébraïque antique utilisait le chromatisme, signe de raffinement esthétique, musique d’où sortira le chant des chrétiens du Moyen-Age, dit grégorien, qui emploie le troisième harmonique, la quinte. Et c’est précisément par le Christ que Dieu, l’unique, s’est révélé comme Trinité (Père, Fils, Saint-Esprit).

      Aux 16e et 17e siècles, le cinquième harmonique, la tierce, s’établit, et c’est l’éclosion de la musique de Bach, Haendel, Haydn. Ce n’est pas un hasard dit Roustit, que la musique la plus pure, la plus parfaite, la plus harmonieuse, soit éclose peu après la redécouverte de la Bible, Parole de Dieu, en quoi il rejoint la pensée d’Ansermet. Bach a chanté l’amour, le salut, la grâce de Dieu par une musique entièrement digne des perfections de Dieu.

      Jusqu’à 1800, le septième harmonique règne: il permet la modulation de la tonale en la sous-dominante (p. ex. de do en fa en passant par le septième harmonique (si bémol). Mozart suit Bach et Haydn. Ces musiciens, entre autres, représentent le sommet de la musique tonale. Serait-ce un hasard que la musique a pu s’élever à la plus haute sublimité justement dans la partie du globe ou la Parole de Dieu avait pris de l’emprise comme nulle part ailleurs ?

      Qu’en est-il de la musique sérielle ou dodécaphonique après Strawinsky qui, en employant le onzième harmonique, a mené la musique tonale à la limite de la consonance naturelle ? Déjà il a fait éclater l’harmonie dans son « Sacre du printemps », et le rythme a pris une place prépondérante, comme dans les musiques primitives. Déjà il y a polytonalité (plusieurs tonalités se superposent). Avec Messiaen et emploi du douzième harmonique, c’est la transition qui mène au-delà de la musique tonale. Car au-delà du douzième harmonique il n’y a plus de développement possible. Sur le plan harmonique, tout a été dit. Schönberg, qui a d’abord Composé dans la tradition tonale ( »Verklärte Nacht »), a cherché une nouvelle voie. Il est le père de ce qu’on nomme « musique sérielle » ou « dodécaphonisme », parce qu’à la place de mélodies, d’harmonies et de rythme, il y a des séries où les douze demi-tons doivent se suivre sans cohérence ni consonance (la dissonance étant la règle), et sans rythme régulier. Bien entendu, il n’y a pas de tonalité du tout (il n’y a plus de pièces composées p. ex. en do mineur, ou en mi bémol majeur); il n’y a même plus polytonalité, la conception de tonalité étant simplement absente. C’est de la musique atonale. S’il y a « mélodie », son point de départ n’est plus la gamme, mais les 12 demi tons (si ce n’est des quarts de tons) piqués ici et là dans l’espace musical, sans relation tonale aucune. En notation musicale, cela donne un tracé de zigzag.

      Tout cela explique pourquoi on est si désemparé en en tenant cette sorte de musique, car elle est dépourvue de ce qui fait l’essence de toute musique dont l’homme peut jouir de par son anatomie, son psychisme et son intégration au système planétaire, vu qu’il habite bel et bien sur la planète Terre. Pour encore citer Ansermet avec J-Cl. Piguet « Les dodécaphonistes. imposent à la conscience musicale d’habiter non plus sur la terre, mais dans l’épure où ils ont projeté la musique. Or les lois de la musique sont celles de la terre et la musique impose ses structures spatiales à qui veut la comprendre et la connaître, il ne sert de rien de faire comme si la musique obéissait à un autre espace, exactement comme il ne sert de rien, quand je me promène, de faire comme si j’étais oiseau et poisson. Et c’est ce qu’imaginent les dodécaphonistes… » Ailleurs, Ansermet les nomme « les atomistes de la musique: l’atome musical, c’est le son; la pluie des atomes, c’est l’échelle chromatique ; l’arrangement des atomes, c’est la série. »

      Pour le dire un peu brutalement, n’importe quel musicologue, après s’être soigneusement débarrassé de tout vestige tonal, après avoir relégué la mélodie, l’harmonie et le rythme au grenier d’un passé révolu, peut faire de la musique atonale. S’il a quelques notions de l’emploi des bandes magnétiques cela lui sera utile pour mêler à sa musique l’élément électronique. Quelques bouts de ferraille en feront de la musique concrète.

      Un musicien atonal connu, que je ne veux pas nommer ici m’a dit qu il lui avait fallu cinq ans pour commencer à comprendre le mécanisme de cette musique. Elle semble donc réservée à une toute petite « élite »… Schubert a écrit sa première symphonie à seize ans, sans études musicologiques – et quelle réussite frémissante d’inspiration sublime! Sans le génie, qui a inspiré tous les grands musiciens du passé, la musique devient un art cérébral qui n’a besoin ni d’inspiration ni de génie. Est-ce encore de l’art ? Est-ce encore de la musique ? J’aimerais citer quelques phrases que l’on peut écouter sur un disque qu’Ansermet avait édité, portant le titre « Ce que chacun devrait savoir de la musique » (Decca 191.001) : « La loi tonale est en réalité une donnée naturelle, humaine de la musique, et si on en sort, on sort de. ce que l’on a toujours appelé musique. Je sais bien qu’on fait de la musique dodécapho­nique, sérielle concrète etc. bon, que les gens que cela amuse le fassent, mais c’est tout autre chose que ce qu’on a appelé jusqu’ici musique… Il y a trop de gens, et à commencer par les musiciens, et surtout les musicologues, qui croient que c’est tout simplement une autre musique, comme la musique chinoise, hindoue, etc.; non, ce n’est plus de la musique au sens où on a entendu le mot « musique » jusqu’ici. »

      Il m’a semblé indispensable de vous communiquer ces réflexions et témoignages sur cette musique de notre siècle qui, Ansermet dixit, n’est plus de la musique. Car il est tout de même important de savoir pourquoi elle est tellement déroutante. L’impression qu’elle laisse la plupart du temps est celle d’une confusion, d’un désordre provoqué par un mélange d’éléments hétéroclites ou encore d’une niaiserie insipide. En fait, elle porte clairement la marque du « diabolos », celui qui désunit (Petit Robert), le calomniateur (Dauzat) : N’est-elle pas un hideux travestissement, une véritable calomnie de la musique que Dieu a créée pour réjouir le coeur de I’homme ? N’est-elle pas à inscrire dans le cadre de l’apostasie des temps de la fin ? Comme nous l’avons vu, quand l’homme redécouvre la vérité cachée dans la Bible, Parole de Dieu, la musique atteint son plus haut sommet. Quand homme, par contre, se détourne délibérément de cette vérité, reniant Dieu du même coup, la musique subit une déformation, une corruption telle qu’elle devient un tourment, qu’elle est détournée de sa vocation essentielle d’élever l’âme. Mais l’homme a besoin de musique pour vivre, il lui faut donc une musique populaire qu’il comprenne et dont il puisse jouir: de là l’éclosion d’une musique populaire au début de ce siècle, qu’elle ait son nom jazz, folklore, chanson (pop = populaire), qui pourtant, elle aussi, a tendance à dégénérer, n’échappant pas à la corruption générale.

      Le rythme de cette musique Là devient un battement envoûtant qui rappelle certaines musiques africaines, qui peuvent mener à un état de transe d’inspiration occulte. Le nouveau « jazz » est devenu indigeste le rythme ne coule plus, il n’y a plus que des bribes de mélodie, et le tout produit une sensation de malaise, voire d’irritation. Ce qu’on nomme la musique Pop, le Rock et le Beat, est souvent d’inspiration satanique. Le musicien pop Jimmy Page disait que le Rock’n Roll doit libérer « les sources de puissances magiques », même si c’est dangereux…, pour avoir part à la réalité démoniaque. L’expression « rock and roll » veut dire quelque chose, comme « faire l’amour en se roulant », car la musique Pop a pris naissance dans les bordels du Louisiana. Le Beatle le plus influent, John Lennon, était sataniste. Lors d’une séance spirite à Hambourg en 1976, il disait: « Je sais que les Beatles auront du succès comme aucun autre groupe avant eux. Je le sais, car j’ai vendu mon âme au diable pour cela » (Journal Pop No. 23). Je rappelle ici sa phrase devenue célèbre « Nous sommes déjà maintenant plus célèbres que Jésus. » C’est cela, l’esprit des derniers jours qui s’élève au-dessus de tout ce qui est Dieu (2 Thes 2.4). Quand on veut donc adapter les chants chrétiens à une sauce Rock, c’est de l’inconscience, mais qui peut avoir des résultats très négatifs. Aucune musique d’inspiration satanique ne saurait être « sanctifiée » pour servir l’Evangile.

      Il est frappant de constater que tous les arts ont subi cette influence de désintégration et de dégradation. Rookmaaker l’a magistralement démontré dans son livre « Art moderne et la mort d’une culture ». Non seulement la peinture, mais aussi la sculpture, et même la photographie, par le biais d’objectifs déformants et de filtres dénaturants, sont devenus, comme la musique, d’abominables distorsions des beautés créées par Dieu. L’anti-beau a remplacé le beau. Des phénomènes parallèles se trouvent dans la littérature et l’art dramatique (théâtre, cinéma). C’est qu’en voulant se passer de Dieu, on abandonne du même coup les valeurs morales. « La musique se trouve aujourd’hui réduite à un exercice technique, comme l’amour a été réduite à une technique physiologique » Piguet). « La musique risque donc d’être demain sans éthos » Ansermet). Notre temps est marqué par cette absence d’éthique, mais aussi, par une croissance phénoménale de connaissances dans les domaines techniques de la science. La connaissance augmentera, dit le prophète Daniel en parlant des temps de la fin (12.4). Esaïe, en parlant des sages de note monde, dit que Dieu réduit leur science à de la démence (41.25,Dhorme). Les hommes, ayant perdu la relation avec Dieu, ne savent pas employer cette masse de connaissances pour le bien de l’humanité, qui vit sous la hantise d’un anéantissement global. Jamais l’humanité entière ne s’est trouvée dans une impasse aussi désespérée, où toutes les valeurs vitales sont menacées de destruction. Le temps est venu . de détruire les destructeurs de la terre, dit le voyant de Patmos (Apoc 11.18) en parlant de l’intervention future du Christ dans l’histoire humaine.

      Une composition de Messiaen porte le titre significatif de « Quatuor pour la fin du Temps ». Oui, l’art occidental est un des signes que le temps tel que l’humanité l’a connu depuis le déluge touche à sa fin. Il y a un sentiment de vide, de désemparement, une attente d’un renouveau sans lequel le monde entier sombrerait dans le néant. Le monde attend la venue du Sauveur, du Christ, qu’il s’en rende compte ou non. Quant à vouloir déterminer jusqu’à l’année probable de ce retour, comme le fait Roustit à partir d’un calcul faisant intervenir la section d’or, après avoir arbitrairement fixé la fin du Moyen-Age à l’an 1453 prise de Constantinople par les Turcs), pour aboutir à l’an 1996 – nous ne pouvons que repousser avec énergie de telles aberrations. Il nous suffit de savoir qu’il y a une espérance concrétisée dans la promesse du rétablissement des choses par le Christ, Sauveur du monde dans un sens beaucoup plus complet que ce qu’on annonce souvent. La musique elle-même sera renouvelée, car il nous ait parlé d’un « chant nouveau » qui sera chanté et loué par des êtres célestes et par les habitants de ta terre qui suivent l’Agneau partout où il va (Ps 96.1 et Apoc 14.1 -4). Peut-on conjecturer que cette musique sera nouvelle parce que Dieu, ayant créé une nouvelle terre et de nouveaux cieux (Apoc 21.1), les distances ente les planètes et le soleil seraient autres, avec la conséquence que tout le système musical serait changé? Perspectives émerveillantes !

      Finalement, la musique, comme toutes les créations parfaites de Dieu, est insaisissable dans son essence. Ansermet – pour citer cet éminent musicologue une dernière fois – fait un parallèle bien à propos entre le chrétien et le musicien : Le chrétien témoigne de Dieu par Dieu lui-même – par l’Esprit; le musicien témoigne de la musique par la musique, en faisant. Et à la question : Qu’est-ce finalement que la musique ? – il répond : Elle est le langage du coeur.

      Que la musique, cette admirable création de Dieu, puisse continuer à faire chanter notre coeur à la louange de Celui qui revient bientôt, pour éclater en un nouveau cantique à sa contemplation !

Jean-Pierre SCHNEIDER


INTRODUCTION

Comment l’on esquive les débats doctrinaux les plus importants.
      Dans la vie des églises il existe des problèmes doctrinaux auxquels on ne veut tout simplement pas faire face. C’est Le cas pour la question qui va nous préoccuper maintenant, celle des rapports entre les doctrines de la création et de l’évolution comme explication de l’origine de I’ univers, de la vie et de l’homme. Ces questions ne peuvent pas indéfiniment rester dans l’ombre sous prétexte de fausse paix et de la prétendue impossibilité de connaître certains aspects de la vérité biblique. Non, la vraie paix ne peut être séparée de la vérité. Toute la révélation divine (et non pas seulement certaines de ces parties qui ne feraient pas problème) est utile pour le progrès des chrétiens et pour l’édification de l’Eglise de Dieu.

      Au christianisme doctrinal on préférerait un christianisme sentimental. C’est ainsi que l’on travaille à l’affaiblissement de l’Eglise de Dieu, et cela au nom d’un amour fraternel qui n’a pas la force d’affronter les positions des uns ou des autres, d’y faire face avec amour – et surtout avec l’amour de la vérité – et d’y apporter les réponses claires et indiscutables de la Parole de Dieu. Avec l’aide de Dieu et conscient qu’il s’agit ici du début d’un immense travail de recherche biblique, théologique, philosophique et scientifique, que je laisserai volontiers à des personnes plus compétentes que moi, je voudrais aborder maintenant quatre aspects de la question: Pourquoi La doctrine biblique de la création est-elle si importante?

      Depuis une trentaine d’années, ce débat Création – Evolution a été renouvelé particulièrement aux Etats-Unis, mais aussi aujourd’hui dans de nombreuses autres parties du monde dans des termes essentiellement scientifiques. Cet aspect des choses est de la plus grande importance, car si la Bible est vraie, elle doit l’être dans tout ce qu’elle dit, dans ses affirmations géographiques, archéologiques, historiques et scientifiques, autant que dans ce quelle déclare sur le plan spirituel et théologique. Si le récit miraculeux de la création n’est pas entièrement vrai, s’il ne s’agit que d’une pieuse légende ou d’une représentation mythologique d’une réalité toute autre, alors toute l’autorité surnaturelle de la révélation écrite de Dieu peut être mise en doute. Pourquoi alors croire aux autres récits d’actes miraculeux de Dieu dans l’Ecriture ? Pourquoi alors croire à ce miracle des miracles, l’oeuvre expiatoire et la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ? Il n’y a pas deux sortes de vérité, l’une scientifique et l’autre religieuse, Il y a une seule vérité, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, la Parole de dieu qui s’est incarnée au début de notre ère et qui s’est révélée par des récits infaillibles pendant plus de 1500 ans. Nos savants créationnistes ont rendu un inestimable service à l’Eglise et au monde lui-même en nous rappelant l’unité de la vérité et la souveraineté sans faille d’un Dieu unique. Père, Fils et Saint-Esprit. créateur des cieux et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent.

      Je voudrais voir quelles seraient les conséquences pour les fondements de notre foi d’adopter l’une ou l’autre des positions évolution­nistes. Je me limiterai à quatre points précis, qui paraîtront dans plusieurs numéros de PROMESSES, sous les titres que voici :
      1. Sans la doctrine de la création telle que nous l’enseigne toute la Bible, il n’y a pas de Dieu.
      2. Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir aucune vérité.
      3 . Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir d’interventions miraculeuses dans ce monde.
      4. Sans la doctrine de la création, la rédemption elle-même est absurde.
      Voici donc le premier des quatre points.

1. SANS LA DOCTRINE DE LA CREATION IL N’Y A PAS DE DIEU

      Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. Gen 1.1.
      Au commencement était la parole, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. Jean 1.1-3.
      C’est toi Eternel, toi seul, qui a fait les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce qu’elles renferment. A tout cela tu donnes la vie, et l’armée des cieux se prosterne devant toi. Néh 9.6.
      Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, Car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles furent créées. Apoc 4.11.

      Ces textes ne sauraient être plus clairs. Dieu est le créateur de tout ce qui existe hors de lui. Par opposition au monde créé, il existe de toute éternité. La création a un commencement, lui n’en a aucun.

      Mais réfléchissons brièvement au choix qui se trouve devant les hommes. Nous n’avons en fait que deux possibilités:
– ou bien, au commencement, Dieu créa les cieux et la terre de rien – ex nihilo – comme on dit, et comme l’impliquent ces textes.
– ou bien, les cieux et la terre existent depuis toujours, contiennent en eux-mêmes les forces nécessaires pour la manifestation de toutes les formes que nous voyons, en fait détiennent la puissance et la sagesse de Dieu. La nature, l’univers, est alors Dieu. C’est le panthéisme : Dieu est dans tout ce qui existe.

      La doctrine de la création de l’univers par Dieu, à partir de rien, affirme la différence fondamentale entre la créature et le Créateur, base de notre rapport avec Dieu. L’évolutionnisme théiste, qui accepte une forme d’évolution, dirigée par Dieu, diminue la puissance et la sagesse du Créateur pour les attribuer en partie aux lois de l’évolution contenues dans la nature. C’est un manque de foi qui conduit à défendre une telle position. Le théologien américain de la seconde moitié du 19e siècle, Robert Lewis Dabney, écrivait au sujet des penseurs chrétiens qui défendaient une vision théiste de l’évolution : « Pourquoi donc les philosophes théistes éprouvent-ils un tel désir de repousser l’acte créateur de Dieu aux temps les plus éloignés et de réduire son action le plus possible, comme cela se fait constamment dans leurs spéculations ?…A quoi bon, à moins d’aspirer à l’athéisme ? »(R.L.Dabney: Lectures in Systematic Theoloqy, p.261.)       Le mot employé dans le premier verset de la Genèse, que nous traduisons par créer, est le mot « bara », qui a le sens non de faire, de façonner, mais de créer quelque chose de tout-à-fait inédit. Il n’est jamais utilisé dans l’AT pour une action humaine quelconque . Dans Le récit qui nous préoccupe ici, il n’est employé que pour la création de la manière et des lois qui lui sont propres (verset 1), pour les animaux (verset 21) et pour l’homme (verset 27). Cette notion de création est entièrement étrangère à la pensée des païens. Ni les mythologies anciennes, ni la pensée grecque, ni la pensée païenne moderne ne conçoivent une création d’un Dieu souverain, omniscient et tout puissant, à partir de rien. Car, comme le dit l’épître aux Romains: Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâce; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Rom 1.20-21.       Dans l’Antiquité et chez les peuples qui n’ont pas connu l’Evangile, ce refus de Dieu s’est manifesté par des mythologies impies et anti-créatrices. A notre époque, cette même tendance de refuser Dieu, de nier tous ses attributs, prend une forme pseudo-scientifique, cependant pas moins mythologique pour autant. Des hommes comme Darwin, Marx, Welllhausen, Bultmann et Keynes, sous une forme scientifique, véhiculent une explication de la réalité purement fictive, car ils veulent avant tout éliminer le Dieu créateur de toute leur pensée. Car il n’est pas possible de reconnaître la doctrine biblique de la création sans se soumettre personnellement au Dieu créateur de toutes choses, comme nous le dit si clairement l’épître aux Hébreux : C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible. Héb 11.3.       Ainsi comprenons-nous peut être mieux l’attachement des hommes pour des explications évolutionnistes, auto-créatrices, de l’univers, explications « scientifiques » ou « religieuses » mythologiques qui ont cet immense avantage pour ceux qui les acceptent d’exclure de leurs pensées ce Dieu créateur auquel leur sens témoigne à tout instant. Nous pouvons bien le dire : Sans la doctrine de la création il n’y a pas de Dieu.

(à suivre)

Jean-Marc BERTHOUD


2. DIEU

A. La trinité


Dieu est

Cela est déjà ressorti de nos considérations sur la Bible.
Ce n’est pas un fait qui devrait être prouvé.
Cependant, personne ne peut s’approcher de Dieu à moins qu’il ne croie qu’il existe. Héb 11.6.

Dieu est Esprit

C’est ce qu’enseigne clairement Jean 4.24. Dieu est invisible. 1 Tim 6.15-16.
Il est pourtant souvent parlé de Dieu en termes physiques. On nomme ce procédé « anthropomorphisme » du grec « anthropos » = homme et « morphé » = forme: Dieu décrit sous des traits humains.
Dieu est quelqu’un et non quelque chose. Ex 33.11 ; Jac 2.23.

Dieu est très grand

Quant à l’espace, Dieu est partout (il est omniprésent). Jér 23.24.
Quant au temps, Dieu est éternel. Ps 90.2.
Quant à la connaissance, Dieu sait tout (il est omniscient). Ps 147.5.
Quant à la puissance, Dieu peut faire tout ce qu’il a décidé de faire (il est omnipotent). Ps 115.3.

Dieu possède certains attributs par­faits qui ne peuvent être décrits Dieu possède certains attributs parfait qu’il est impossible de décrire


Dieu est l’original :
un Esprit.
Il est infini,
      éternel,
      immuable.
Dieu est un être
sage
puissant
saint
juste
bon
vrai
L’homme en est l’image :
une âme vivante.
Il est limité,       temporel,
      changeant.


Dieu a une existence indépendante

Il ne dépend d’aucune créature
Il est la source de son être et de tout ce qui existe.
Tout est de lui, par lui et pour lui. Rom 11.33-36.

Dieu est un

C’est l’enseignement le plus fondamental de la Bible. Deut 6.4 ; 4.35. Ce Dieu qui est un est d’essence foncièrement indivisible. Deut 6.4.

Dieu est une unité triple

Déjà l’AT nous prépare à la vérité que Dieu est une divinité en trois personnes. Gen 1.26: Dieu dit: Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance.

Le Père est Dieu. Mat 6.9.

Le Seigneur Jésus-Christ, le Fils, est Dieu. Jean 20.28-29 ; 5.18 ; 2 Cor 5.19 ; Tite 2.13; Héb 1.8; 1 Jean 5.20.

Le Saint Esprit est Dieu. Act 5.3-4 (mentir au Saint-Esprit = mentir à Dieu).

Pourtant, ces trois personnes de la divinité indivisible se distinguent l’une de l’autre. Jean 15.26; 16.13-15.

Les caractéristiques de chacune des trois personnes divines sont exprimées ainsi par le Catéchisme de Westminster: « Il est le propre du Père de concevoir le Fils, et du Fils d’être conçu par le Père, et du Saint-Esprit de provenir du Père et du Fils depuis les temps éternels. »
Conclusion :

Nous pouvons énoncer ce qu’est la vérité sur Dieu. Par contre, nous ne pouvons pas expliquer comment cela se trouve être ainsi. Il n’y a qu’une seule réaction qui s’impose: l’adoration respectueuse.

B. Le plan éternel de Dieu
La plupart des gens ne sont pas d’accord avec ce que nous déclarons ici. Mais nous nous sentons tenus d’enseigner cette vérité telle que nous la trouvons dans la parole de Dieu Nous tâcherons de le faire avec toute la sagesse à notre disposition.

Dieu est Dieu

Nous entendons par là qu’il n’existe strictement rien, où que ce soit, qui ne soit pas soumis à l’autorité absolue de Dieu. Ps 103.19 ; Eph 1.11

Cet axiome s’applique aux actes libres de l’homme. La prédestination divine les rend certains, alors même que ceux qui les exécutent exercent leurs actes librement. Mat 26.24; Act 2.23; 4.27-28; Phil 2.12-13.

Extérieurement, l’homme est libre de la coercition, intérieurement il ne peut se soustraire aux exigences de sa propre nature. Mat 7.17-19. Mais retenons que c’est grâce au conseil éternel de Dieu que les choses se passent d’une certaine manière et non pas autrement, et non pas seulement parce que Dieu en a connaissance à l’avance. Eph 1.4-5.

Première conclusion: Courage! Dieu est encore et toujours sur le trône.

Dieu est souverain au-dessus des hommes et des anges

Dieu détermine qui sera et qui ne sera pas sauvé. Rom 9.15-16.

Dieu donne aux uns la damnation qu’ils méritent et aux autres le salut qu’ils n’ont nullement mérité. Rom 9.22-23.

Dieu lui-même différencie les uns des autres, de sorte que sa décision n’est pas conditionnée par quelque chose d’inhérent à la créature, mais à lui-même.
Rom 9.10-21 ; Ex 11.7. Dieu agit ainsi par raison de sa propre gloire. Rom 11.36 ; Eph 1.4-5.

Deuxième conclusion: Réjouissons-nous, car le ciel sera rempli!

Dieu est le Souverain des élus

Dieu nous donne notre pain journalier, mais utilise des moyens et des agents complexes pour ce faire. Il en va de même pour notre salut, qui est un don de Dieu. Rom 6.23.

Dieu donne le salut par son Fils, par son Saint-Esprit. 1 Pi 1.2.
Dieu le Père choisit qui sera sauvé. Jean 10.26-29 ; Act 2.47b.
Dieu le Fils est mort pour eux. Jean 10.11.
Dieu le Saint-Esprit leur fait faire l’expérience de ce qu’il a préparé pour eux et leur en donne la jouissance. 1 Cor 1.18-2.5.
Le salut est donc l’oeuvre du Dieu trinitaire.

Troisième conclusion: Lancez-vous dans l’évangélisation en vous atten­dant à de grandes choses. Les résultats ne peuvent manquer!

Dieu est souverain sur le reste de l’humanité

Dieu a décidé de les ignorer, de ne pas les sauver, ce qui peut s’exprimer par le terme théologique de « prétérition » (omission de compter parmi les élus), non pas parce qu’ils seraient plus ou moins pécheurs que les élus, car la prétérition dépend entièrement de Dieu. Rom 9.10-16.

Dieu les traite selon la stricte justice, de sorte qu’ils ne reçoivent que ce qu’ils méritent (en théologie : « réprobation » = jugement de Dieu à l’encontre des pécheurs impénitents; Petit Robert). Rom 9.22: Jude v.4.

Dieu est l’arbitre suprême. Etant Dieu, il n’est jamais injuste et ne fait que ce qui est juste. Rom 9.14,20-21 ; Ps 145.17.

Quatrième conclusion: Tous ceux qui sont sauvés ne le sont que par la seule grâce de Dieu .

Stuart OLYOTT


Le problème des origines sera toujours d’actualité, puisque tout homme est directement concerné par cette question. Depuis plus d’un siècle, la réponse apportée par la science est résumée dans la théorie de l’évolution ou évolutionnisme.

Cette théorie explique ainsi la diversité du monde vivant: les différents groupes d’animaux et de végétaux dérivent les uns des autres à la faveur de variations ou changements spontanés (mutations) et grâce à l’action de la sélection naturelle (qui agit sur la survie différentielle des variations favorables et défavorables). Il s’agit donc d’une évolution, qui s’étale sur des temps très longs (exprimés en millions d’années) et fait apparaître des organismes de plus en plus compliqués. L’homme est le couronnement de ce processus.

Cette interminable succession de formes vivantes, cette transformation progressive de l’une en l’autre, correspondent-elles à la réalité ? Sont-elles en accord avec la révélation des origines que nous donne la Bible?

Point de départ


Constatant que le plan anatomique de l’homme ressemble beaucoup à celui du chimpanzé, Darwin émet le postulat que nous avons un ancêtre commun avec les grands singes. Etendue à d’autres espèces, cette constatation l’amène à la notion de filiation, de lien de parenté et à la conclusion de l’existence d’une transformation progressive.

Appliqué à l’exemple des vertébrés, le transformisme affirme que les poissons ont un jour émergé pour devenir amphibiens, ceux-ci reptiles, puis oiseaux d’une part, mammifères d’autre part. Ces transformations peuvent être exprimées en termes de passage: eau de mer – eau douce, vie aquatique – vie terrestre, nageoire – patte, respiration branchiale – respiration pulmonaire.

Actualisation


L’évolutionnisme évolue. Les nouvelles méthodes d’observation et techniques sont utilisées pour préciser, remanier, confirmer l’évolutionnisme de Darwin.
La biologie moléculaire est sollicitée pour comparer le matériel génétique des espèces vivantes, pour étudier les protéines des restes fossiles (os, dents) et ainsi établir des liens de parenté, des sortes d’arbres généalogiques.

Le fonctionnement des organes est, lui aussi, pris en considération, car la physiologie traduit l’adaptation à l’environnement. D’où l’étude, par exemple, de l’évolution des hormones, parallèlement à l’évolution des organes (chez les vertébrés).

La classification des êtres vivants (objet de la Systématique) semblait, jusqu’au milieu du siècle dernier, immuable, définitivement fixée par le suédois Linné. Depuis peu, le cladisme établit de nouveaux degrés de parenté entre les espèces, en définissant des groupes « frères » et non plus des groupes souches, en considérant de nouveaux types de ressemblances. C’est ainsi que le phoque se trouve séparé de l’otarie, alors qu’ils étaient jusqu’à présent réunis en pinnipèdes (doigts palmés). C’est ainsi que l’on trouve le chimpanzé plus proche de l’homme que des grands singes (pongidés), le crocodile plus proche de l’oiseau que du lézard. Cruelle révision pour les traditionalistes…

Constat


Si l’évolutionnisme demeure aujourd’hui la seule explication « scientifique » de la diversité du monde vivant, il ne résout finalement pas le problème de « l’évolution », car il n’explique pas le départ des lignées, l’origine des grands groupes. Il ne s’intéresse qu’au passage d’une espèce à une autre.

D’autre part, l’évolutionnisme limite généralement son étude à un organe ou un groupe d’organes, choisi et isolé pour la commodité. Or tout animal est un ensemble intégré. La sélection naturelle invoquée comme l’un des moteurs de l’évolution, n’est-elle pas l’interaction d’un organisme (et non pas seulement d’un organe particulier) et de son environnement?

Le principal handicap est l’absence d’intermédiaires dans cette soi-disant transformation, l’absence de chaînons entre les différents groupes.

Et que dire des animaux disparus ? Pour eux, l’évolution se serait-elle arrêtée?

Enfin, comme l’a montré le Congrès de Chicago sur l’évolution en 1980, les mécanismes proposés pour expliquer le transformisme sont loin de faire l’unanimité parmi les paléontologistes.

Arguments


L’évolutionnisme a réponse à tout. Absence de chaînons? Il suffit d’invoquer des variations, certes minimes, mais répétées pendant de longues périodes pour voir un poisson devenir amphibien la macroévolution est née ! Les dites variations sont, en fait, postulées, non observées. Ou bien cette absence d’intermédiaires traduit la marche réelle de l’évolution, c’est-à-dire une allure saccadée; appelons cela théorie des équilibres ponctués. Là encore, l’affirmation est invérifiable.

L’évolutionnisme est donc un système très complexe et passablement élastique, invoquant une multiplicité de phénomènes, si bien que les différentes tendances des scientifiques évolutionnistes y trouvent leur compte. Mais bien des énigmes persistent.

Enigmes


1. Formes de passage

Comme nous l’avons dit plus haut, l’origine des grands groupes est une énigme. Pour les arthropodes, cette origine « se perd dans la nuit des temps ». Il y aurait plusieurs ancêtres communs (polyphylétisme) à corps mou, ayant « acquis » un squelette externe rigide et des appendices articulés: ainsi seraient apparus crustacés, insectes, araignées, scorpions, mille-pattes.

Le célèbre archaeopteryx, découvert pour la première fois en 1861, est interprété comme la forme de passage entre reptile et oiseau. Mais les opinions divergent: s’agit-il d’un reptile emplumé ou d’un oiseau très primitif? On le considère, aujourd’hui, comme un véritable oiseau, capable de vol plané et menant une vie arboricole. Mais de supposés (et vilains?) créationnistes viennent de soupçonner que les plumes de cet honorable fossile seraient frauduleuses, c’est-à-dire habilement plaquées par un moulage additionnel. Seules des études en plaque mince et à la microsonde devraient permettre de trancher.

Que dire du passage poisson-tétrapode (vertébré terrestre à quatre pattes)? Les évolutionnistes se demandent toujours quel groupe de poissons a pu accomplir l’exploit de sortir de l’eau pour conquérir la terre ferme. Jusqu’à présent, l’ichthyostega du Groenland est le premier tétrapode. Mais ne risque-t-il pas d’être détrôné par le cladisme?

Le problème du passage des reptiles aux mammifères est, lui aussi, un véritable casse-tète chinois. Car il est admis que la formation de la chaîne des osselets de l’oreille moyenne des mammifères s’est faite à partir d’os de l’articulation de la mâchoire des reptiles. Serait-ce à dire que certaines espèces intermédiaires ont dû ne plus manger pour pouvoir entendre et d’autres ne plus entendre pour pouvoir manger?

2. Animaux disparus

Pourquoi certaines formes animales et végétales ont-elles subitement disparu, telles nombre d’espèces marines lors du passage de l’ère secondaire à l’ère tertiaire? Ce sont surtout les dinosaures qui retiennent l’attention. Pour expliquer leur disparition brutale, l’évolutionnisme fait appel à un changement du niveau de la mer, au refroidissement du climat, au rayonnement cosmique, à l’explosion d’une super-nova. La paléontologie constate des disparitions brutales à plusieurs reprises, qui témoignent de catastrophes dues à des changements très importants de l’environnement.

Les variations observées sont toujours de faible amplitude et souvent défavorables, donc insuffisantes pour expliquer le passage d’une espèce à une autre. La découverte de fossiles d’animaux disparus il y a quelques milliers d’années seulement (Nouvelle-Calédonie), l’existence de fossiles vivants, la reconnaissance du fait que la notion de races humaines n’a plus grande signification biologique, l’impossibilité foncière de vérifier les hypothèses par la méthode expérimentale, tout cela fait de l’évolutionnisme une simple théorie et ne lui accorde, en aucun cas, le statut de fait, de réalité. Même s’il n’est qu’une simple hypothèse de travail pour bien des scientifiques, sa présentation et sa vulgarisation par les médias en font une idéologie mensongère et le support d’un matérialisme agressif.

Créations spéciales


Il est temps de revenir à l’essentiel en considérant ce que dit la Bible. Notre intention n’est pas d’entrer dans le détail des premières pages du livre de la Genèse, mais de souligner seulement ce qui est en rapport avec notre sujet.

Dieu crée. L’acte créateur de Dieu est associé à la Parole: Dieu dit et la chose arrive. Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce (Gen 1.11)… Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce: il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce (Gen 1.21). Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. (Gen 1.25).

Il s’agit, à chaque fois, d’actes précis. L’expression selon son (leur) espèce ne correspond pas nécessairement à la notion d’espèce des zoologistes et botanistes contemporains (d’autant qu’il y a deux acceptions concurrentes), mais l’interfécondité est toujours l’un des critères. La répétition n’est pas fortuite. L’ordre donné par Dieu conduit à la perpétuation du type scientifique: des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce (Gen 1.12). Donc pas une semence pour engendrer une autre espèce, un autre type. Il n’est pas non plus demandé aux poissons de conquérir la terre, mais de remplir les eaux des mers (Gen 1.22).

Les paroles de l’apôtre Paul en 1 Cor 15.38-39 confirment l’existence de sphères différentes, de fonctionnements différents, auxquels chaque forme vivante est adaptée.

La diversité du monde vivant est présentée par la Bible comme résultant de créations spéciales, opérées par Dieu selon son bon vouloir. Elles se traduisent en termes de séparations nettes, de démarcation, de distinction, de différence. Genèse 1 ne donne donc pas l’idée de filiation, de descendance, de transformation d’une espèce en une autre. Même si le récit biblique décrit une succession d’épisodes, à la manière du déroulement d’une histoire, il n’en énonce pas moins la création, l’apparition d’emblée, des grands groupes d animaux.

Plus tard, Dieu ordonnera à Noé de faire entrer dans l’arche deux de chaque espèce d’animaux terrestres, oiseaux, bétail et reptiles selon leur espèce (Gen 6.19-20).

Force est donc de constater que l’évolutionnisme, s’il est intéressant et même séduisant, n’apporte ni certitude ni vraie réponse au problème de la diversité du monde vivant, et encore moins à celui des origines. Certes, le texte biblique ne précise pas les modalités de la création et les groupes d’animaux qu’il mentionne ne correspondent qu’aux grandes divisions de la classification des zoologistes.

En fait de transformations progressives, le monde vivant apparaît ordonné, hiérarchisé, composé de groupes distincts et définis, ce qui témoigne d’une volonté supérieure, intelligente, ayant un but. Cette volonté n’est pas un grand principe métaphysique, une quelconque force vitale, mais une Personne qui se révèle à l’homme et lui parle avec autorité. Ce sera le sujet d’un prochain article.

Philippe MICHAUT


Vu que les commandements de Dieu sont l’ordre même de la création, et que cet ordre est un reflet de la sagesse de Dieu, et vu que l’homme lui-même a été créé à l’image de Dieu et que cette image, quoique maintenant déformée par le péché, n’a pas été abolie par la chute, nous devons affirmer que le témoignage de la loi de Dieu est inscrit dans la conscience de tout homme. Tous les hommes de toutes les époques sont placés sous la juridiction de Dieu, sont responsables de leurs actes devant le tribunal de Dieu et devront en rendre compte devant la loi de Dieu.
« Comme ils (les hommes) n’ont pas jugé bon d’avoir la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à une mentalité réprouvée, pour commettre des choses indignes: ils sont remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de perfidie… Et, bien qu’ils connaissent le décret de Dieu, selon lequel ceux qui pratiquent de telles choses sont dignes de mort, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les pratiquent » (Rom 1 .28-32).
Le juste jugement de Dieu s’exercera sur les oeuvres des hommes, car tous les hommes sont responsables de leurs actions devant Dieu. La conscience que Dieu a inscrite dans leur nature leur fait clairement distinguer le bien du mal.

Depuis la chute, cette conscience du bien et du mal en l’homme est partiellement obscurcie par le péché originel, qui a faussé l’exercice de toutes les facultés humaines. Néanmoins, ce témoignage de la conscience de l’homme à la loi de Dieu demeure. Par les effets néfastes sur sa conscience de ses nombreux péchés personnels, l’homme travaille constamment, et de façon progressive, à étouffer le témoignage que rend sa conscience à la loi de Dieu. Plus il pèche, plus il obscurcit cette lumière en lui. Mais, répétons-le, ce témoignage ne peut jamais être aboli, même par le pire des endurcissements. L’endurcissement du coeur des pécheurs est variable, comme nous l’indiquent les différents terrains de la parabole du semeur. Tous sont pécheurs, mais tous n’ont pas commis les mêmes péchés avec la même fréquence. Ainsi, suite au péché originel et aux péchés personnels des hommes, a conscience de l’homme ne peut être considérée comme un juge infaillible pour discerner la différence véritable entre le bien et le mal. Il lui faut une règle extérieure à lui-même. L’impératif catégorique de Kant, qui est finalement subjectif, n’est jamais suffisant pour définir ce qui est bien et ce qui est mal. (1)

La volonté de l’horr me, elle aussi, a subi les conséquences du péché. Depuis la chute, les hommes séparés de Dieu sont tous esclaves de Satan. Ils appartiernent à son royaume. Mais cela ne veut pas dire que l’homme soit entièrement incapable du moindre bien. Jésus ne disait-il pas à ses disciples: « Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants… » (Mat 7.11)?
Il ne niait ni la méchanceté foncière des hommes, ni leur capacité d’accomplir de bonnes actions. Mais les bonnes actions que nous pouvons tous accomplir ne sont guère suffisantes pour nous rendre justes devant Dieu. Un seul est bon, parfaitement bon: c’est Dieu (Mat 19.17). Et un seul est juste, Jésus-Christ. Fils de Dieu depuis toujours, dans son incarnation il fut pleinement homme, toutefois sans le péché (2 Cor 5.21). Le moindre péché nous rend impurs devant la sainteté de Dieu.

« Car quiconque observe toute la lot mais pèche contre un seul commandement, devient coupable envers tous » (Jac 2.10).
Il serait cependant faux d’affirmer que l’homme pécheur, irrégénéré, sous la condamnation de Dieu, soit incapable de tout bien. Paul, qui insiste si souvent sur la culpabilité devant Dieu de tous les hommes, affirme le contraire de manière parfaitement claire dans sa lettre aux chrétiens de Rome:
« Quand les païens, qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi – eux qui n’ont pas la loi – ils sont une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l’oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs; leur conscience en rend témoignage, et leurs raisonnements les accusent ou les défendent tour à tour » (Rom 2.14-15).
Tous ont péché, toutes les facultés de l’homme sont corrompues, mais cette corruption de l’homme n’est jamais totale. Même si la créature est viciée par la chute, même si ses conceptions sont faussées, l’homme garde cependant ses facultés. Dans sa bonté, Dieu fait encore pleuvoir sur les bons et sur les méchants. Par sa parole puissante, Jésus-Christ soutient encore toutes choses (Héb 1.3). C’est Dieu qui assure à tous la vie, le mouvement et l’être (Act 17.28). Toute la création est en effet dans la main du Seigneur du ciel et de la terre. C’est pour cela que le psalmiste peut s’écrier:
« Tous les animaux mettent leur espoir en toi,
Pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps.
Tu la leur donnes, et ils la recueillent,
Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens.
Tu caches ta face: ils sont épouvantés;
Tu leur retires le souffle; ils expirent
Et retournent à la poussière.
Tu envoies ton souffle: ils sont créés,
Et tu renouvelles la face du sol »
(Ps 104.27-30).

Mais la connaissance naturelle de la loi de Dieu, connaissance propre À tous les hommes est par elle-même entièrement incapable de les conduire au salut. La volonté de Dieu pour nous est que nous soyons parfaits comme lui (Lév 19.2; Mat 5.48; 1 Pi 1.15-16). Cette perfection est totalement inaccessible a l’homme pécheur. En Christ, elle nous est accessible par la foi, foi qui a pour conséquence que la perfection du Seigneur nous est imputée gratuitement. Par la foi, nous avons accès à l’obéissance sans faille du Fils de Dieu fait homme pour notre salut. Et c’est par la foi que nous vivons jour après jour de cette justice que nous trouvons en Christ.

Si l’homme pécheur ne peut échapper au témoignage que rend sa conscience à la différence absolue entre le bien et le mal, qu’en est-il du chrétien? Tout chrétien a reçu le Saint-Esprit (Rom 8.9; Act 5.32), qui a comme tâche de le conduire dans toute la vérité (Jean 16.13). En conséquence, la conscience du chrétien lui fera discerner la différence entre le bien et le mal bien plus clairement que celle du païen. Pour celui qui est en Jésus-Christ, la prophétie de Jérémie (31 .33) est pleinement accomplie; voici comment elle est citée dans Héb 8.10:
« Or voici l’alliance que j’établirai avec la maison d’Israël,
Après ces jours-là, dit le Seigneur:
Je mettrai mes lois dans leur intelligence,
Je les inscrirai aussi dans leur coeur;
Je serai leur Dieu,
Et ils seront mon peuple ».

Mais, bien plus encore, la volonté de l’homme pécheur, volonté qui était esclave du péché et de Satan, est maintenant renouvelée, restaurée, libérée, de sorte que l’enfant de Dieu peut désormais marcher dans la justice de Dieu en obéissant à la loi de Dieu.
« En effet, la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a libéré de la loi du péché et de la mort. Car – chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force – Dieu, en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair; et cela, pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit » (Rom 8.2- 4).

Le chrétien ne sera jamais sans péché ici-bas, et il devra toujours revenir au pied de la croix pour demander au Christ le pardon de ses péchés (1 Jean 1.8-10). La perfection ne sera son lot que lors de la résurrection du corps. Alors le chrétien sera entièrement dépouillé de cette puissance de la chair, de cette vieille nature qui continuellement l’incite à pécher. Mais, par la foi au Christ, par la puissance de l’Esprit de Dieu qui habite en lui, le chrétien peut marcher de progrès en progrès. Avançant sur le chemin de la sanctification, il peut accomplir la justice de Dieu et entrer dans ces oeuvres préparées pour lui par Dieu avant la création du monde.

Jean-Marc Berthoud

(1) Kant entend par « impératif catégorique » le commandement absolument obligatoire de la loi morale, commandement qui est inconditionnel, donc indépendant de toute situation sociale.


Nous avons été habitués à donner une portée relativement restrictive à la notion de « loi de Dieu ». Elle a souvent été limitée à la notion de « loi de Moïse », de la législation donnée par Dieu à Moïse pour le peuple d’Israël. En général, elle a été uniquement appliquée à la théocratie juive. Nous allons voir que l’usage biblique de cette expression est beaucoup plus large que nous ne l’imaginons.

Premièrement, la loi de Moïse ne peut être opposée à la loi de Dieu, la loi de l’Eternel. Quand au temps du roi Josias, l’on retrouva le livre de la loi, c’est-à-dire le Pentateuque, il en fut parlé ainsi:
Hilkija, le prêtre, trouva le livre de la loi de l’Eternel donné par Moïse (II Chr 34.14).

Ainsi la loi donnée par Moïse n’est rien d’autre que la loi de l’Eternel.

Voici les termes du serment par lesquels Néhémie et ses compa­gnons, de retour de l’exil de Babylone, renouvelèrent l’alliance d’lsrael avec Dieu:
Ils promirent avec serment et jurèrent de marcher dans la loi de Dieu, qui avait été donnée par Moïse, serviteur de Dieu, d’observer et de mettre en pratique tous les commandements de l’Eternel, notre Seigneur, ses préceptes et ses lois (Néh 10.29).

Il est donc évident que la loi de Dieu et la loi donnée par Moïse sont des expressions qui recouvrent la même réalité. Si la loi donnée par Moïse est bel et bien la loi de Dieu, elle est, en conséquence, une loi dont l’applcation dépasse singulièrement le peuple d’Israël. Si elle a été transmise par Moïse à lsraêl, elle l’a été pour tous les hommes, pour toutes les nations, car cette loi étant de Dieu, elle révèle la pensée mê­me de Dieu, pensée qui établit l’ordre et le vrai sens de toutes choses, de toute la création de Dieu. C’est de cette universalité de la loi de Dieu que nous parle l’apôtre Paul quand il écrit aux Romains:
Quand les païens, qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, eux qui n’ont pas la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes. Ils montrent par là que l’oeuvre de la loi est écrite dans leur coeur, leur propre conscience en témoigne… (Rom 2.14-15).

Nous pouvons ainsi conclure que tous les hommes – et non les seuls Juifs -, sont soumis au pouvoir et à la législation souveraine du Créateur qui, en tant que Créateur, est le seul apte à donner à ses créatures une loi conforme à leur nature.

Certains distinguent subtilement la loi de Dieu des commandements de Dieu, préférant le mot commandement comme étant moins contrai­gnant que celui de loi. Ce n’est pas l’avis de l’Ecriture Sainte. Nous avons vu dans le texte de Néhémie que nous avons cité, que suivre la loi de Dieu est exactement la même chose que de pratiquer tous les commandements de l’Eternel. Pour Paul, lui aussi, qui parle des oeu­vres de la loi, ces deux expressions sont équivalentes. On peut sim­plement affirmer que la loi de Dieu contient les commandements, les préceptes et les ordonnances de l’Eternel.

Certains désirent distinguer la loi ou les commandements de Dieu de la Parole ou des Paroles de Dieu. Ce n’était pas l’avis de Jésus-Christ qui disait à la fin du Sermon sur la Montagne:
Quiconque entend mes paroles et les met en pratique sera semblable àun homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc (Mat 7.24), confirmant ainsi ce qu’il avait affirmé au début de ce même sermon, quand il déclarait qu’il ne disparaîtrait de la loi ni un seul iota, ni un seul trait de lettre, jus qu’à ce que tout soit accompli. Et il ajouta : Celui donc qui violera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à les violer, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux (Mat 5.18-19).

Il y a donc dans la bouche de Jésus identité entre loi, commandement et parole. Christ en s’adressant aux Pharisiens au sujet des subterfu­ges légalistes qu’ils employaient pour ne point secourir leurs parents leur déclarait : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ?(…) Ainsi vous avez annulé la Parole de Dieu par votre tradition (Mat 15.3,6).

Il est ainsi évident que la Parole de Dieu, les paroles de Christ, la loi de Dieu et le commandement du Seigneur sont des expressions différentes souvent utilisées par la Bible pour recouvrir des aspects variés d’une réalité unique, la révélation écrite et normative de Dieu. Quoi d’étonnant à cela, puisque Jésus-Christ est Dieu lui-même et que la loi donnée par Moïse vient de ce même Dieu, Créateur, Législateur et Sauveur?

Certains veulent distinguer entre ‘Ecriture et la loi de Dieu. Il est vrai que parfois, pour désigner l’Ancien Testament, l’Ecriture parle de la loi et des prophètes. N’oublions pas, cependant, que la tâche essentielle de la prophétie consiste toujours à rappeler la loi et à l’expliciter. C’est le contraire de la critique biblique, dominée par une théorie de l’existentialisme évolutionniste, selon laquelle la révélation de Dieu vient après l’activité « créatrice » du prophète. De même, un christianisme où l’activité charismatique joue un rôle pré­dominant situera lui aussi la loi sur un plan secondaire par rapport aux révélations prophétiques. Il en va tout autrement dans la Bible où la loi, révélatrice de la pensée de Dieu, a toujours la première place.

L’expression l’Ecriture recouvre souvent également la loi. Quand Jé­sus disait aux Juifs: Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean 5.39), il se référait aussi bien a la loi qu’aux prophètes. Nous trouvons une unité remarquable entre loi mosaïque, écrits et parole dans ce que Jésus déclare aux Juifs incrédules : Ne pensez pas que moi, je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c’est Moï­se, en qui vous avez mis votre espérance. Car, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi parce qu’il a écrit à mon sujet. Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? (Jean 5.45-47)

Nous devons par conséquent constater qu’il n’existe aucune opposi­tion entre les Ecritures, la loi de Dieu donnée par Moïse et les paroles du Christ. La loi de Dieu est l’Ecriture Sainte, la Parole même de Dieu, Ancien et Nouveau Testaments.

D’autres encore opposent la vérité à la loi de Dieu. Ils se basent pour le faire sur un texte célèbre du prologue de Jean : Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jean 1.17).

Rien dans ce texte ne met en opposition loi et vérité Moïse et Jésus-Christ. Rien non plus ici n’oppose loi et grâce. Un développe­ment dans la révélation et dans l’efficacité de la grâce n’implique au­cunement contradiction ou opposition. C’est d’ailleurs ce que nous prouve admirablement l’Ecriture quand l’apôtre Paul affirme que la loi n’est rien d’autre que la règle de la connaissance et de la vérité (Rom 2.20).

Seigneur Jésus, ta parole est la vérité sanctifie-nous par la vé­rité La loi, les commandements, l’Ecriture, la Parole de Dieu, la vérité ne sont autre chose que la règle de notre foi, utile, à confondre tout ce qui s’oppose à la saine doctrine (1 Tim 1.10), car Toute l’Ecritu­re est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli (atteigne tout son développement) et qu’il soit apte à toute bonne oeuvre. (2 Tim 3.16-17)

Ceux qui se permettent d’attaquer la loi de Dieu en l’opposant à la foi et à la grâce portent tout simplement atteinte à la vérité, à la Parole de Dieu, à l’Ecriture Sainte. En fait, ils s’attaquent à Dieu. C’est d’eux aussi que parle le deuxième psaume :
Les rois de la terre se soulèvent, et les princes se liguent ensemble contre l’Eternel et contre son oint. Rompons leurs liens, et rejetons loin de nous leurs chaînes ! (Ps 2.2-3)

Ces liens et ces chaînes qui répugnent tant à notre siècle sans Dieu ni loi ne sont autres que les saints commandements de la loi de Dieu. Les dernières exhortations de la Bible s’adressent, entre autres, à de tels antinomiens. (Antinomisme : doctrine qui enseigne, au nom de la suprématie de la grâce, l’indifférence à l’égard de la loi, Larousse 3.)

Si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre (Apoc 22.19). Cet avertissement est un simple écho des paroles de Moïse dans le Deutéronome: Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris (Deut 4.2).

C’est dans cette perspective de l’identité des commandements de Dieu et de la Parole de Dieu que nous comprenons mieux ce que Jé­sus voulait dire quand il affirmait au sujet de l’un de ces plus petits commandements que celui qui les observera et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux (Mat 5.19).

Et ce n’est pas par rapport au royaume de Dieu que nous vou­lons nous contenter d’ambitions médiocres !

Jean-Marc BERTHOUD


COMME LE CHRIST A AIME L’EGLISE


L’institution du mariage subit aujourd’hui des attaques violentes, dues principalement à la philosophie humaniste de l’hédonisme, qui place la recherche du plaisir au-dessus de toute considération morale. Les romans, les films, les productions de la télévision, et même les élucubrations de certains meneurs religieux, contribuent à corrompre nos conceptions morales et celles de nos enfants aguichés par ce miroitement de faux plaisirs auquel ils sont exposés. Puisque tout ce qui donne de la satisfaction a nos sens est bon par définition, les journaux et les études sociologiques traitent l’amour libre, le divorce, l’adultère et même les perversions sexuelles comme de simples « préférences », donc comme des comportements parfaitement normaux.

Que notre culture subisse le contrecoup de cet assaut sans précédent sur la pudeur et la moralité sexuelle est déjà plus qu’alarmant. Mais que les chrétiens commencent à suivre cette orientation vers l’immoralité est absolument terrifiant. Des chrétiens tout à fait sincères vous diront qu’il est salutaire de vivre en couple avant le mariage, pourvu qu’on s’aime. En plus, disent-ils, on saura s’il y a compatibilité ou non – comme si le mariage pouvait se comparer à l’achat d’une voiture d’occasion. Il faut, disent-ils, se libérer du légalisme et de coutumes surannées.

En répétant ces slogans, on oublie qu’on ne fait que les rabâcher car, en y réfléchissant vraiment, on serait horrifié de découvrir de quelle source ils proviennent.

Tôt ou tard, chacun doit affronter un choix qui déterminera si sa vie sera comblée ou vide, s’il sera libre ou enchaîné, et qui aura autorité sur lui. En fait, il n’y a que deux possibilités : la vérité telle que la Bible nous la révèle, et l’opinion des hommes la première procure la liberté, la deuxième l’enlève.

Un des mensonges les plus astucieux du diable, c’est de faire croire que Dieu rend l’homme malheureux, et que pour être vraiment libre, il doit se débarrasser de toute religion. Rien ne saurait être plus faux ! Ils sont nombreux, ceux qui ont fait l’expérience, ô combien amère, de la misère psychique et sociale pour avoir méprisé la Parole de Dieu et s’être placés sous la tyrannie d’hommes dont les instincts sont l’autorité suprême.

Jésus a prononcé cette parole qui fait autorité: Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. Soumettre sa volonté à l’autorité de Dieu, voilà qui libère du double esclavage de l’opinion des hommes et de la passion. Cherchons donc dans les Ecritures Saintes nos directives pour le mariage, la plus intime des relations humaines. Le texte qui nous servira de base se trouve dans Eph 5.22-33, texte que je vous invite à lire avant de continuer la lecture.

Ce qui frappe d’emblée, c’est que le mariage entre un homme et une femme est une illustration parlante de la relation spirituelle entre le Christ et son Eglise.

L’Evangile se trouve reflété dans l’amour vécu par un homme et une femme chrétiens dans le cadre du mariage. Comment cela?

D’abord, le mariage est un engagement qui est basé sur l’amour de l’époux pour son épouse -tout comme l’engagement entre le Christ et son Eglise. Ensuite, le mariage fait de deux personnalités une seule – tout comme le nouveau converti est uni par la foi avec Christ, dont il partage la vie. Enfin, le mariage est une union organique dans laquelle le mari (représentant le Christ) est le chef plein d’égards, et la femme (représentant l’Eglise) se soumet de bonne grâce à l’autorité de son mari.

Cette image est une illustration si parlante des valeurs chrétiennes que les puissances sataniques cherchent à la détruire par tous les moyens. Et beaucoup de chrétiens qui fréquentent les cultes, prient et chantent des cantiques le dimanche matin, y contribuent, car leur vie de fa- mille est une flagrante contradiction de ce qu’ils professent àl’église. C’est à eux que s’adresse la question de Jésus : Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, si vous ne faites pas ce que je dis?
Considérons donc les trois aspects du mariage que le texte proposé relève : amour, union et entendement.

Eph 5.25 dit que l’union maritale est inaugurée et soutenue par l’amour du mari, amour sans lequel le mariage ne serait qu’une relation légale dégradante produisant tensions, frustrations et haine. Malheureusement, bien des gens s’imaginent que s’ils entraient en relation avec Dieu, il exigerait d’eux une soumission servile qui tuerait leur joie et les rendrait misérables. Quel mensonge Car c’est Dieu qui, par amour, prit l’initiative en donnant son Fils pour qu’il nous rachète. Christ nous a aimés le premier, et nous avons répondu à ses avances en le recevant et en lui obéissant, tout comme une femme répond à l’amour de son mari en se soumettant joyeusement àson autorité.

L’amour est plus qu’une émotion. « Je t’aime » ne devrait pas être synonyme de « Je te désire pour mon propre plaisir ». L’amour authentique donne. Le mari chrétien prie pour sa femme, prend soin d’elle spirituellement et matériellement, et il la protège de ses ennemis et des critiques. Il se confie à elle et l’écoute. Il est son conseiller et son conducteur spirituel. Avec lui, elle se sent en sécurité.

Quand le mari apporte des cadeaux à sa femme, elle apprécie son intention bien au-delà du prix qu’il aura payé. Peut-être qu’il lui donnera des fleurs sans raison particulière, ou qu’il l’emmènera à un endroit qu’elle aime bien. Seulement, si votre femme n’a pas l’habitude d’être traitée de cette façon, commencez doucement. On m’a raconté l’histoire d’un Américain qui se rappela tout à coup que c’était l’anniversaire de sa femme. Ne lui ayant pas fait de cadeau depuis des années, il se sentit coupable et s’adressa à son ami, qui lui conseilla de lui acheter des fleurs et des bonbons. Il sonna donc à la porte chargé de roses et d’une boite de pralinés. Mais quand il lança d’une voix retentissante « Heureux anniversaire, ma chérie ! » – sa femme éclata en sanglots. « O Jean, dit-elle, j’ai passé une journée affreuse Les enfants n’ont pas voulu obéir, la machine à laver est tombée en panne, j’ai brûlé le rôti, et à présent tu rentres complètement rond ! »

L’amour authentique ne pose pas de conditions. Le mari aime sa femme comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré pour elle. Ne faites pas « mériter » votre amour à votre femme. N’exigez pas qu’elle soit parfaite vous serez déçu. Elle ne suivra pas forcément tous vos conseils. Elle dépensera ou nettoiera peut-être trop – ou pas assez Les repas ne seront pas toujours prêts à l’heure ou même alléchants. Aimez-la telle qu’elle est, non pas telle que vous voudriez qu’elle soit. – C’est ainsi que le Christ vous aime !

L’amour pardonne c’est le coeur de l’Evangile. Le Christ s’est donné afin de nous pardonner. Vous lui ressemblez le plus quand vous pardonnez. Si vous ne savez pas pardonner -en particulier à votre conjoint -, alors Jésus dit que vous êtes un mauvais chrétien, que vous n’avez pas vraiment compris l’Evangile. Si vous ne commencez pas à pardonner à la maison, où les occasions se présentent nombreuses, vous risquez de ne pas pouvoir le faire ailleurs.

L’amour marital est exclusif. Il implique une fidélité à vie. Tout adultère est destructif pour le couple et pour son témoignage chrétien. Jim Petersen illustre ce point dans son livre « Evangelism as a Life-style » (Une Vie qui parle, Navpresse, Strasbourg). Lors d’un voyage en avion, il se trouva à côté d’une femme fort attrayante qui était manifestement en quête d’une aventure. Il se mit alors à lui expliquer pourquoi il ne trompait jamais sa femme, même qu’elle ne se douterait de rien en raison de sa totale confiance en lui. Car ce ne sont ni les plaisirs clandestins, ni la position sociale, ni les passe-temps qui donnent à la vie son vrai sens, mais les relations humaines. Or, Petersen ne veut pas détruire la relation la plus précieuse dont il jouit. Même si sa femme ne s apercevait de rien, lui-même saurait qu’il a trahi sa confiance, ce qui créerait une distance entre eux. Ils deviendraient des étrangers sous le même toit, et ce serait les enfants qui pâtiraient le plus de son infidélité, ce qui serait le comble de l’égoïsme. – Sa voisine, qui avait 24 ans, fut touchée à vif par ce propos. Elle lui confia que c’était précisément à cause des liaisons qu’entretenaient tous ses amis mariés qu’elle ne voulait pas se marier. Quel ne fut pas son étonnement quand Petersen lui apprit que ses idées lui venaient de la Bible! Leur entretien fut interrompu à l’atterrissage… Une année plus tard, Petersen rencontra cette femme dans une église. Sa vie avait été transformée par le Christ. Telle est la force du témoignage d’un mariage vécu selon la Bible !

La conception de la fidélité dans le mariage nous fait saisir un autre aspect de la nature de Dieu. Jésus-Christ s’engage a une fidélité éternelle quand nous recevons son amour. Mais il demande la réciprocité. Même si vous commettez un adultère spirituel, par exemple en adhérant aux philosophies de l’humanisme, il reste fidèle (il ne peut se renier lui-même), bien qu’il soit profondément attristé. Il n’abandonne jamais son épouse, l’Eglise, tel un mari inconstant, mais cherche patiemment à rétablir sa santé spirituelle.

Par le mariage, un homme et une femme contractent une union permanente. Jésus et les apôtres ne laissent aucun doute sur la permanence du mariage. Cette vue sublime du mariage exclut toute « accommodation culturelle ». L’union du couple, loin d’être seulement d’ordre physique, embrasse leurs personnalités qui, d’une manière mystérieuse, deviennent une seule personne, de sorte qu’aucun des deux conjoints n’est complet sans l’autre. – L’apôtre Paul écrivait aux Corinthiens que le chrétien est une nouvelle créature en Christ. Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi, dit-il aux Galates. Personne n’est plus jamais seul quand il est devenu un avec le Christ.

C’est parce que le mariage est une union permanente que la Bible considère le divorce comme un acte anormal, mutilant, que les chrétiens doivent éviter. C’est sur ce point que l’humanisme hédoniste se heurte à la Bible. Un chrétien authentique qui a choisi comme autorité suprême la Parole de Dieu ne peut pas envisager les passades, les liaisons au fil du hasard, comme cela est malheureusement pratiqué par pas mal de chrétiens jeunes et moins jeunes, séduits par des considérations extra-bibliques.

Finalement, notre texte de base nous montre que le mariage reflète l’ordre établi par Dieu dans ses relations avec les hommes. Christ est le chef de l’Eglise, qui se soumet spontanément à son autorité de même, une épouse chrétienne accepte et encourage l’autorité de son mari dans la famille. Si elle se mettait à agir indépendamment de lui, elle renierait sa vraie nature et risquerait de perdre son bonheur. En se soumettant, elle connaît la vraie liberté.

Pourtant, cette relation serait pire qu’un esclavage si elle n’était pas motivée par l’amour. Personne ne parle d’esclavage quand une mère se lève a trois heures du matin pour soigner un enfant malade. La femme soumise n’est pas inférieure pour autant, pas plus que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est une personne inférieure de la divinité parce qu’il se soumet au Père. La tête n’est pas supérieure au coeur. Les deux agissent ensemble. Mais c’est la tête qui prend les décisions parce que c’est ainsi que le corps fonctionne. La encore, il faut choisir entre les insinuations des humanistes et la voix de Dieu. Dieu ne nous force jamais ,car aucune menace ne saurait produire en nous ce travail de notre amour (1 Thes 1.3) qu’il désire nous voir accomplir.

Le mari qui cherche à remplir son rôle de chef de la femme seIon l’Ecriture doit être conscient que, s’il est le conducteur, il doit aussi être un serviteur, jamais un dictateur. Jésus, le chef de l’Eglise, disait : Je suis au milieu de vous comme celui qui sert,– et il lava les pieds de ses disciples. Une autre fois, Jésus dit Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Le mari-conducteur chrétien devrait donc aider sa femme à exercer ses dons, àdevenir cet être unique que Dieu veut qu’elle soit, et à mettre en action le maximum de ses capacités d’enfant de Dieu. Le foyer mené par un chef de cette qualité connaîtra une harmonie divine. La femme qui a la chance d’avoir un mari exerçant cette autorité parée de service dévoué ne trouvera pas difficile de le suivre.

Mais, tout comme le mari, la femme aussi ne doit pas faire dépendre son amour et sa soumission de certaines conditions. Si son mari n’assume que difficilement ses fonctions de chef de famille, elle doit l’y aider en lui donnant confiance en ses capacités au lieu de le démolir. Qu’elle remercie le Seigneur pour les bons côtés de son mari, et qu’elle prie pour ses faiblesses. Qu’elle l’aide à bien faire son travail professionnel, car son amour-propre en dépend, et qu’elle ne le contredise pas en public et ne sape pas la confiance que les enfants témoignent àleur père. « Mais que faire si mon mari a mauvais caractère, s’il est inconséquent, exigeant et impassible? Dois-je quand-même me soumettre ? » Eh bien, oui. Ce sera plus difficile, mais cela vous obligera à vous appuyer sur Dieu afin de vous soumettre à son autorité de bon coeur. Dieu nous demande de suivre les instructions de sa Parole sans tenir compte de l’attitude des autres. Selon ce principe, une épouse ne doit pas faire dépendre la soumission à son mari de l’obéissance de ce dernier àla Parole de Dieu. Une telle obéissance impressionnera le mari incrédule à tel point qu’il y a toutes les chances qu’il se convertisse.

Vous pensez peut-être que jamais vous ne sauriez suffire à des exigences si élevées. Soit. Mais nous avons besoin d’un idéal vers lequel tendre. Tout échec peut être confessé au Seigneur, qui pardonne et purifie. Son amour est sans faille. Il est touché par nos faiblesses et ne nous fera jamais défaut.

En fait, tout comportement chrétien est surnaturel. Il nous est impossible de vivre selon les exigences chrétiennes sans l’aide de Dieu. Le premier pas vers la piété, que ce soit dans le mariage ou dans toute autre relation humaine, est la soumission au Seigneur. Peut-être ne vous êtes-vous jamais vraiment soumis au Seigneur ? Il faut que vous vous consacriez à Jésus-Christ avant de vous attendre à un progrès quelconque. Ensuite, marchez par la foi, conscient de votre union avec lui et de son amour éternel pour vous. Rappelez-vous que Dieu ne donne ni ne retient son amour en fonction de ce que vous faites ou ne faites pas. Faites confiance au Saint-Esprit, qui vous donnera la puissance dont vous avez besoin pour surmonter les tendances égoïstes de votre nature pécheresse, pour vous mener dans les verts pâturages de sa bénédiction, près des eaux paisibles.

Dieu désire que vous soyez parfaitement heureux dans votre mariage. C’est lui qui l’a inventé, lui le Dieu de toute joie. Non seulement il a inventé les plaisirs qui découlent de la communion dans le mariage, mais il nous a aussi donné, dans les Saintes Ecritures, les instructions garantissant un mariage heureux.

Que sa vérité vous libère et vous comble dans la mesure où la droiture régnera entre vous et où vous vous consacrerez au Seigneur en recherchant sa volonté par la lecture de sa Parole et dans la prière en commun. Que votre foyer répande le parfum de la grâce de Dieu.

Sermon prêché lors d’un
mariage en février 1984 par
M. George CRIPE, pasteur

Traduit et adapté par
J.P. SCHNEIDER