PROMESSES
Josué, l’homme qui entra
![]() | Le livre de Josué commence brutalement: Maintenant que Moïse est mort, traverse le Jourdain! Qui est cet homme ? Est-ce trop dire que c’est un génie militaire? La victoire par exemple qu’Israël remporte sur les Amalékites au Sinaï lui est due, humainement parlant. Mais il est loin de n’être que cela. Josué a les qualités de l’homme de Dieu. Moïse le choisit, avec quelques autres, pour l’accompagner sur la montagne quand la Loi est donnée. Lors de la reconnaissance du pays promis, Josué représente sa tribu, Ephraïm, parmi les espions envoyés; seuls lui et Caleb ont gardé la foi en la toute-puissance de Dieu et encouragent à la conquête du pays pourtant bien défendu et aux villes fortifiées. C’est que Josué et Caleb sont « animés d’un autre esprit », car ils n’ont pas oublié les miracles par lesquels l’Eternel a fait sortir Israël du pays de l’esclavage. L’Eternel est avec nous, ne les craignez pas! disent-ils au peuple incrédule (Nom 14.9). Comment peuvent-ils être si sûrs de la victoire ? Ils prennent Dieu au mot, lui qui a dit: Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne aux Israélites (Nom 13.2). Eux seuls croient que Dieu va faire ce qu’il a promis. Eux seuls parmi les centaines de milliers sortis d’Egypte entreront dans le pays promis. Les autres ne purent y entrer à cause de leur incrédulité (Héb 3.19), y inclus Moïse. L’Eternel dit à Moïse et à Aaron : Parce que vous n’avez pas cru en moi.., vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne (Nom 20.12). Ces hommes qui sont montés d’Egypte… ne verront pas la terre que j’ai juré donner à Abraham,… car ils n’ont pas suivi pleinement ma voie, excepté Caleb et Josué… (Nom 32.11-12). Je suis avec toi comme j’étais avec Moïse. Mais l’incrédulité de Moïse l’a empêché de faire ce à quoi Dieu l’avait appelé. Et pourtant, dans le postscript du Deutéronome se trouve ce témoignage splendide: il ne s’est plus levé de prophète comme Moïse, que l’Eternel connaissait face à face. Maintenant qu’il est mort, Dieu en utilise un autre pour accomplir sa tâche. Cependant la Bible ne déprécie jamais Moïse. Il est même dit que Jésus était un prophète à l’instar de Moïse: L’Eternel ton Dieu te suscitera… d’entre tes frères un prophète comme moi: vous l’écouterez! (Deut 18.15) Oui, Jésus est un prophète comme Moïse, mais supérieur à Moïse en ce qu’il n’y a en lui ni faute, ni erreur, ni aucune défaillance (Héb 3). Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l’ai dit à Moïse (Jos 1.3). Il y a quarante ans que le peuple est sorti d’Egypte. Dieu n’a pas changé d’avis: il fait toujours ce qu’il a décidé (Nom 23.19). Dieu attend l’homme qui le prend au mot. Trois fois, Josué entend cette exhortation: Fortifie-toi, prends courage! (Jos 1) Par ses dernières paroles que Matthieu rapporte, Jésus assure à ses disciples qu’il est avec eux tous les jours jusqu’à l’achèvement de l’âge. De quoi être fortifiés! Dieu dit aussi à Josué comment se fortifier: … en observant et en mettant en pratique toute la loi… Tu y méditeras jour et nuit,… car c’est alors que tu réussiras. Cela n’a pas changé. Peut-être que ton manque de courage est du à ta négligence de la méditation de la Parole? Lis-la, médite-la, et tu seras fortifié comme Josué. Josué ordonne alors au peuple d’Israël de se préparer à la conquête de Canaan, car dans trois jours ils y entreront en passant par le Jourdain (Jos 1.10-11). Quel culot! Cet homme veut essayer d’accomplir ce que le grand Moïse n’a pas pu accomplir en quarante ans ! Non, il ne va pas essayer – il croit tout simplement que Dieu fera ce qu’il a dit. En fait, Moïse a essayé – et il a donné la Loi à Israël, alors que Josué a cru – et il a donné le pays à Israël. Il y a là le double secret de la vie consacrée agréable à Dieu : croire Dieu et faire ce qu’il demande. Si la foi sans les oeuvres est morte, les oeuvres sans la foi sont des échecs, comme nous le verrons par la suite. Le troisième jour au matin, ils entrent dans le pays promis. Il y aura un autre troisième jour au matin duquel le Christ ressuscitera des morts; par là il nous fait entrer dans le pays promis. Car Canaan n’est rien d’autre que la jouissance, sur terre, de la vie de résurrection de Christ. C’est aussi là que la Pâque peut être célébrée, face à la forteresse réputée imprenable de Jéricho. Le pays produit le grain qui permet de faire les pains sans levain. La Pâque rappelle la délivrance passée; elle rappelle que le premier-né doit mourir – image du Christ, le Fils premier-né, la Personne de la Trinité qui est notre propitiation, mort et ressuscité, vivant et prêt à venir conquérir la terre promise au sens littéral pour y établir le royaume qu’il gouvernera avec un sceptre de fer. Voici donc le peuple d’Israël face à l’obstacle formidable que représente Jéricho, la forteresse de Satan dans le pays à posséder! Les recherches archéologiques ont révélé que Jéricho était une petite ville recouvrant quatre hectares seulement. L’armée israélite pouvait aisément l’encercler. Quand les murs tomberaient, chaque soldat pourrait tirer son épée et y entrer. Comme la ville fut brûlée mais non pillée, tout resta en place. On trouva nombre d’ustensiles, et le grain qui était resté dans les fosses creusées dans le roc pour résister au siège. Le dessus des greniers furent brûlés, alors que le grain dessous resta intact. On en planta, et il poussa ! Quel merveilleux symbole de la grâce. Car dans le NT, Jéricho devint un lieu de bénédictions: l’aveugle Bartimée et deux autres aveugles y furent guéris par Jésus (Marc 10 ; Mat 20) le voleur Zachée y fut converti (Luc 19). Mais cela arriva 1500 ans plus tard… Les deux espions que Josué envoie et qui ont la vie sauve grâce à la prostituée Rahab, font une découverte ahurissante: depuis 40 ans, les Cananéens sont pris de terreur à la pensée de l’invasion par les Israélites au point d’en perdre le souffle ! (Jos 2.9-11). Tout ce qui les étonne, c’est qu’Israël attende si longtemps pour prendre ce que Dieu leur a donné… Israël avait donc tourné en rond dans le désert, parcourant des kilomètres et des kilomètres avec ses tentes et ses troupeaux, se nourrissant d’un menu uniforme consistant en manne et en cailles, alors que le pays coulant de lait et de miel attendait qu’il en prenne possession. Combien de chrétiens sommes-nous de courir d’une activité à l’autre, comme si nous essayions de compenser le manque de direction par le nombre de kilomètres! Quelle direction ? Celle de l’arche, qui est le symbole de l’alliance et dont les objets qu’elle renferme symbolisent le contenu de la foi et de l’intention de Dieu à notre égard. Par où l’arche a-t-elle mené le peuple ? Par un chemin où il n’avait jamais passé avant (Jos 3.4). Le désert? On connaît. Le pays de la plénitude? Suivons le divin guide! Jean-Pierre SCHNEIDER | ![]() |
Les réflexions qui suivent, loin d’invalider ce qu’enseigne Stuart Olyott, contiennent matière à réflexion qui doit permettre de mieux cerner sa pensée et en éviter une fausse compréhension.
1. Il est évident qu’Adam et Eve n’ont pas été dans l’obligation de désobéir à l’ordre de Dieu, car ils n’étaient pas davantage des robots que l’humanité qui en descend Avoir été créés à l’image de Dieu exclut un mécanisme psychique à la marionnette.
2. Dans Deut 30.19-20, Dieu dit au peuple d’Israël par Moïse: J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance, pour aimer l’Eternel ton dieu, pour obéir à sa voix et t’attacher à lui . Cela implique le libre arbitre, donc la faculté de faire un choix sans contrainte. Dieu donne à l’homme la faculté de choisir pour ou contre lui, de l’aimer ou non, de lui obéir ou non, de s’attacher à lui ou non. Autrement ces paroles seraient vides de sens. Si l’homme n’était pas responsable de ses choix, Dieu, qui est la justice même, ne pourrait le condamner pour avoir fait un mauvais choix.
Le Pharaon du temps de Moïse est un exemple parlant. Lors de chacune des cinq premières plaies, nous lisons que son coeur s’endurcit ou qu’il endurcit son coeur. Dans la suite, il est dit que l’Eternel endurcit le coeur du Pharaon lors des plaies suivantes (à l’exception de la septième plaie). Le refus huit fois répétés du Pharaon est l’expression de son faux choix; dès lors, Dieu exerce un jugement sur le Pharaon en endurcissant son coeur cinq fois. Par sa prescience, Dieu a choisi ce Pharaon-là pour faire éclater sa gloire. Cela nous mène au point suivant:
3. Comment comprendre la prédestination, le fait donc que Dieu fixe le destin à l’avance ? On peut constater que l’idée d’élection et de prédestination est souvent complétée par des termes comme connaître d’avance (Rom 8.29 ; 11.2) et prescience (Act 2.23 ; 1 Pi 1.2). A propos de Rom 8.29, la NIV Study Bible note: « Certains pensent que non seulement Dieu nous connaissait avant que nous ayons eu connaissance de lui, mais qu’il nous connaissait aussi, en fonction de son choix par grâce, avant la fondation du monde. D’autres pensent que Paul se réfère ici au fait que, dans l’éternité passée, Dieu connaissait ceux qui deviendraient son peuple par la foi. »En d’autres termes: Dieu a élu d’avance ceux dont il savait qu’ils feraient le bon choix.
4. Notre intelligence et notre logique humaines ne sauraient résoudre l’apparente divergence qu’il y a entre, d’une part, la souveraineté absolue de Dieu qui sauve qui il veut, et, d’autre part, le choix responsable de l’homme face à l’invitation de croire en Jésus-Christ (quiconque croit en lui est sauvé et a la vie éternelle : Jean 3.16,36). La Bible nous dit, d’une part, que Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés (1 Tim 2.4), et d’autre part que beaucoup d’hommes ne seront pas sauvés mais seront perdus et même châtiés éternellement (2 Thes 1.9; Mat 25.41,46; Apoc 20.15). Jésus se lamentant sur Jérusalem s’écrie: … combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants,. et vous ne l’avez pas voulu! (Mat 23.37) L’homme peut donc choisir de ne pas vouloir ce que Dieu veut. Dieu ne viole pas l’homme qu’il a créé à son image. Il l’invite et respecte son choix, même si dans son coeur de Père il en souffre (Es 63.9: .. . leurs détresses qui étaient pour lui [Dieu] aussi une détresse.).
5. Dans Rom 9.15-16, Dieu dit qu’il fait miséricorde à qui il veut. Mais il précise aussi à qui il veut faire miséricorde ou grâce: à tous ceux qui croient en Jésus-Christ mort et ressuscité, comme le dit Paul en écrivant aux romains : Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car en croyant du coeur on parvient à la justice, et en confessant de la bouche on parvient au salut, selon ce que dit l’Ecriture: Quiconque croit en lui ne sera pas confus (Es 49.23). Rom 109-11. Dans Rom 9.14-18, Paul réfute l’idée que Dieu serait injuste, idée qui implique un blasphème. Dieu n’est aucunement tenu de sauver qui que ce soit, car une grâce due n’en est plus une. « Les efforts de l’homme ne sont jamais le principe, la cause première de son salut », dit la Bible Annotée à propos de ce passage. Et voici ce qu’elle note sur Eph 1.11: . . .le chrétien n’a part à l’héritage que par un effet de la libre grâce de Dieu. Et cette participation est expliquée par une double action divine et souveraine : l’une qui s’accomplit en Dieu même, et par laquelle nous sommes prédestinés selon le dessein arrêté de Dieu; l’autre qui s’accomplit dans les croyants, dans lesquels c’est Dieu encore qui opère avec efficace (grec) la foi la conversion, toutes les choses qui concernent le salut et la vie chrétienne, selon le conseil de sa volonté. (Vers.4,5,7,10) »
Conclusion
Dieu le créateur n’a pas à rendre compte à la créature. Parce qu’il l’a décidé souverainement, Dieu veut bien sauver quiconque croit au Seigneur Jésus (Act 1630); mais cela reste une grâce qu’il accorde (Eph 2.8). La souveraineté de Dieu qui « fait miséricorde à qui il veut et endurcit qui il veut » n’est en fait acceptable qu’à la lumière de la justice absolue de Dieu.
Que la question de la prédestination ne nous trouble donc point. Tout ce que Dieu décide est bon et découle de son caractère divin incomparable (Jér 10.6-7): L’Eternel descendit dans la nuée, se tint là auprès de lui (Moïse) et proclama le nom de l’Eternel. L’Eternel passa devant lui en proclamant: L’Eternel, l’Eternel, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu’à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas (le coupable) pour innocent, et qui punit la faute des pères sur les fils et sur les petits-fils jusqu’à la troisième et à la quatrième génération ! Ex 34.5-7
Application
Toi qui lis ces lignes, as-tu décidé de servir ce Dieu-là ? Alors rappelle-toi: Eternel, tu mets en nous la paix, car tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous. – Seigneur, c’est par tes bontés que l’on vit, c’est par elles que je respire encore. Es 26.12; 38.16.
Les lecteurs que le sujet intéresse peuvent se documenter dans les ouvrages suivants:
J.M Nicole. « Précis de doctrine cirétienne. p 160-167 (Edtions de l’Institut Biblique de Nogent. 1983) Nouveau dictionnaire biblique. p. 617-618 Edltions Emmaüs, St-Légier 1961 /1979)
J-J. von Allmen, Vocabulaire biblique. p. 86-90 (Editions Delachaux, Neuchatel, 1954/1964)
J.I. Packer, « Evangelism and the Sovereignty of God (IVP, 1961/1979) – Petit livre excellent Dictionary of New Testament Theology », vol. 1 p. 692-696 (Patermoster Press, 1975)
Le peuple dans le désert
(deuxième partie)
![]() | La Pâque est le commencement de quelque chose, tout comme l’application à soi-même de la mort expiatoire de Christ à la croix est le début de toute vie chrétienne: il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ dit Paul dans Rom 8.1 mais il ajoute et qui marchent non selon la chair mais selon l’Esprit (aussi au v.4). La délivrance (le salut) est suivie dune marche. La Bible ne connaît pas d’évangile qui n’exige pas un changement radical de vie, changement qui n’est pas possible sans la délivrance initiale, ne l’oublions jamais! Aussi Moïse enjoint-il au peuple de ne pas l’oublier: Souvenez-vous du jour où vous êtes sortis d’Egypte. Quand cela? Quand l’Eternel t’aura fait entrer en Canaan… tu rendras un culte à l’Eternel. (Lisez Ex 13.3-5) C’est donc un jour à se rappeler dans le pays à posséder ! Prochaine injonction : Rappelle-le à ton fils (Ex 13.8). Quelle impression cela lui fera-t-il au désert ? en l’absence d’une patrie ? après avoir eu de la manne à tous les repas pendant douze ans ? Car c’est à cet âge que le fils israélite entrait dans la communauté des hommes. Je m’imagine ce fils disant à son père : « Ne serait-il pas temps de retourner en Egypte ? J’en ai entendu parler, et cela me paraît bien plus attrayant que ce désert… » Il n’y a pas de plénitude dans le désert. Cela n’expliquerait-il pas la réaction des enfants inconvertis dont les parents vivent dans le désert ? Cela peut même se produire alors que les parents travaillent pourtant pour Dieu (missionnaires, pasteurs, diacres…). Le monde paraît tellement plus attrayant. Selon Ex 23.14-16, le peuple devait célébrer trois fêtes chaque année : Combien de récoltes y eut-il dans le désert ? Aucune Ils ne purent donc pas fêter au désert! Aussi n’y eut-il qu’une seule fête de la Pâque au désert, une année après la sortie d’Egypte (Nom 9.1). Mais avec quoi ? Avec ce qu’ils avaient emporté d’Egypte ! Tant que vous n’avez pas la plénitude de Christ, vous ne pouvez célébrer votre conversion qu’avec les ressources de votre vie non régénérée. « l’énergie de la chair », et cela durera douze mois, et puis – plus de réserves ! Nous pouvons maintenant répondre à la question posée à la fin de l’étude précédente : Qu’est-ce qui explique le comportement d’incrédulité du peuple, cause de son séjour prolongé au désert? La manière dont Dieu avait sorti Israël d’ Egypte sera pour le fils comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux, afin que la loi de l’Eternel soit dans ta bouche (Ex 13.9). | ![]() |
Un signe sur ta main
![]() | La main signifie ce que l’on fait. Or, au désert chacun fait ce qui lui semble bon (Deut 12,8); il le fait sincèrement, selon ses propres convictions. Mais quelle corvée de devoir faire ceci ou cela parce que cela semble bien ! C’est parce que chacun fait ce qui lui semble bon à lui que le peuple n’est « pas encore arrivé dans le lieu de repos », dans l’héritage que Dieu veut lui donner (Deut 12.9). Qu’en est-il de nous chrétiens? Jouissons-nous du repos de Dieu? Nous reposons-nous de nos propres oeuvres pour laisser Dieu agir en nous (Héb 4.9-10) ? Certainement pas tant que nous faisons ce qui nous semble bon. La réception de la vie de Christ est le début d’un développement qui doit aboutir à être conduits par l’Esprit(Rom 8.14). C’est la marque de l’enfant de Dieu qui est entré dans le repos de Dieu, qui jouit du pays à posséder, pays où il n’a plus le droit de faire ce qui est bien « à ses propres yeux » – encore moins ce qui est mal à moins qu’il ne soit dans le désert. | ![]() |
Un rappel entre tes yeux
![]() | Nom 11.4-8 nous apprend ce que les Israélites pensaient. Dieu avait pourvu du pain du ciel, la manne, dont ils faisaient des gâteaux ayant le goût de biscuits à l’huile. A la pensée de la viande, des légumes et des fruits qu’ils avaient mangés en Egypte, ils pleuraient! ils en avaient oublié le prix: « On avait cela gratuitement, » Lorsqu’on est mécontent de ce que Dieu donne, fût-ce sa Parole (la manne) ou même son Esprit (l’huile), cela perd sa saveur. Leurs pensées sont nourries par le souvenir de ce dont Dieu les a délivrés! Leurs pensées sont dominées par un ennemi vaincu ! Quel est le contenu de vos pensées ? Etes-vous préoccupé par la satisfaction de vos appétits (bonne chère, plaisirs de la chair…) ? par vos ambitions sociales. politiques, ecclésiastiques ? Où votre imagination vous conduit-elle ? On peut pécher par procuration (films livres…). Jésus nomme le désir d’avoir une femme autre que la sienne adultère, et la haine pour un frère meurtre. Pourquoi la Bible perd-elle sa saveur? Est-ce parce que notre imagination est remplie de choses dont Dieu nous a délivrés? Tant que nous n avons pas abandonné tous les domaines de notre vie à la souveraineté de Christ, les promesses de victoire dans la Bible ne sont que du papier imprimé. Car alors la mémoire est remplie de défaites répétées… Quel souvenir avait Israël du pays de Canaan? Aucun Ce qu’ils en savaient était par ouï-dire: ils n’en avaient aucune expérience personnelle. Dieu veut plus que cela pour nous: Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe, ensuivant le même exemple de désobéissance (Héb 4.11). Empressons-nous de quitter le désert, de prendre possession du repos en entrant dans l’héritage pourvu par Dieu en Christ. Vivons sa vie et non la nôtre, qu’il a prise à la croix à sa mort pour nous ressusciter à une vie nouvelle, sa vie à lui. | ![]() |
Dans ta bouche
![]() | Certains Israélites influents s’assemblèrent contre Moïse et Aaron et dirent: Cela suffit ! car toute la communauté, tous sont saints… (Nom 16.3). Dans leur propre estime, ils étaient assez saints. Pourtant ils refusaient la maîtrise que Dieu exerçait sur eux par Moïse et Aaron. Etes-vous satisfait d’être converti ? d’avoir été pardonné en Christ? d’avoir la certitude d’être enfant de Dieu par l’Esprit habitant en vous 2 Et cependant vous répudiez la maîtrise totale de Christ sur votre être tout entier? Seriez-vous « assez saint » au désert? Ce ne serait qu’à vos propres yeux… Que dit votre bouche à Dieu? « Seigneur, merci de ce que je sois assez saint comme cela »? Et quand Moïse descendit du 5mai. il trouva ce peuple « assez saint » soûl et dansant autour d’un veau représentant Dieu ! Comment le Seigneur nous trouvera-il à son retour? La rédemption est un fait dont on peut se souvenir avec joie seulement dans le pays à posséder. Pourquoi ne pas en prendre possession ? | ![]() |
Comment distinguer ce qui est bien de ce qui est mal?
C’est la question qu’on se pose continuellement depuis que le premier couple a désobéi à l’unique interdiction formulée par Dieu au jardin de la liberté totale qu’était le paradis : Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. car le jour où tu en mangeras, tu mourras. Cette mort est morale (immédiate) et physique (à retardement>. En choisissant de désobéir à Dieu. l’homme a détruit la communion avec Dieu, son intelligence et son sens moral ont été obscurcis. L’homme laissé à lui-même a perdu la capacité de distinguer entre le bien et le mal.
Mais Dieu continue à aimer l’homme malgré sa révolte contre Dieu. Pour que l’homme qui en a le désir puisse discerner le bien du mal. Dieu lui a donné la loi. Le chrétien né de Dieu par l’Esprit Saint désire faire le bien. Au début de sa vie chrétienne, il est un bébé spirituel mais Dieu l’exhorte à devenir un homme fait qui, par l’usage de l’enseignement de la Parole, a le sens exercé au discernement du bien et du mal (Héb 5.11-14).
Avant de devenir membre d’une société, on étudie ses statuts et ses règlements. qui révèlent quelles en sont la pensée et les intentions. La loi de Dieu nous montre qui Dieu est, quel est le caractère de Dieu. Vu que Dieu a tout créé, tout se mesure donc en référence à Dieu. Les valeurs exprimées par la loi de Dieu ne sont pas relatives, elles sont absolues. Ce que Dieu déclare bon l’est pour :out le monde. irrespectivement des circonstances. Et si Dieu dit que le mensonge est mauvais, aucun mensonge ne peut être bon. Si Dieu’ déclare qu’un homme et une femme qui se sont unis sexuellement deviennent une chair, une unité indissoluble, les relations sexuelles en dehors de ce con:ex:e sont mauvaises (les mots que Dieu utilise sont adultère, prostitution, fornication). Car une chair exclut « deux chairs », « trois chairs »…
La loi dans l’Ecriture entière exprime donc le caractère de Dieu: non seulement sa sainteté et sa justice, mais aussi son amour et sa miséricorde. Car on constate que la grâce a précédé la loi. Le décalogue commence par ces mots Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte. Le peuple n’avait pas mérité la délivrance de l’esclavage: c’était une grâce, qui fut suivie de la loi : Tu n’auras pas d’autres dieux en plus de moi. La loi a suivi la grâce.
Ce principe se retrouve dans le NT. Nous sommes libérés de l’esclavage du pêché par ce que Dieu a fait en livrant son Fils Jésus à la croix, où il s’est offert comme sacrifice vivant pour que Dieu puisse nous faire grâce de tous nos péchés. Ce qui en découle est logique: Je vous exhorte, frères… à offrir vos corps( Il comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part [qui avez été graciés] un culte logique (Rom 12.1). Cela est suivi d’un ordre qui n’a de sens que pour des graciés : Ne vous conformez pas au monde présent [avec ses fausses valeurs], mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Comment Dieu nous transforme-t-il ? En renouvelant notre intelligence, notre capacité de le comprendre. Et comment est cette volonté de Dieu ? Bonne, agréable et parfaite !
La loi n’a jamais été donnée comme moyen de délivrance. L’observance de la loi n’a jamais procuré le salut, ni dans l’AT ni dans le NT. La loi fut donnée à un peuple (Israël) et à une Eglise déjà sauvés, mais sauvés dans le but de faire la volonté de Dieu, c’est-à-dire ce qui est bon, parce que Dieu est bon et que nous sommes ses enfants.
Mais la loi a une autre portée : elle enseigne à l’homme d’être humble devant Dieu. Je vous invite à vous examiner par rapport à deux seules lois:
Tu ne convoiteras rien qui ne soit pas à toi (loi négative).
Tu aimeras Dieu ton Seigneur de toute ta personne [de toutes tes fibres] (loi positive).
Si le fait de vous trouver confronté avec ces deux lois ne produit pas l’humiliation en vous, il faut croire que vous avez grand besoin de vous repentir.
La loi exprime comment l’homme fait a l’image de Dieu doit vivre pour refléter le caractère de Dieu. Comme Jésus reflétait parfaitement le Caractère de Dieu, le but de la loi de Dieu est de nous faire toujours plus semblables à LUI ! Le problème. ce n’est pas la loi, c’est moi C’est pourquoi. quand Jésus a été crucifié, mon Moi irrémédiablement mauvais a été crucifié avec lui, et l’on sait bien qu’un mort ne fait plus ni mal ni bien. Dieu a échangé ma vieille vie contre une vie nouvelle, la vie même de Jésus-Christ.
Jésus est une des personnes du Dieu trinitaire, dont la vie n a ni commencement ni fin. Et c’est cette vie-là que j’ai reçue ! La vie éternelle que j’ai en moi est la vie de Jésus Christ, de sorte que l’apôtre Paul peut parler aux Colossiens de Christ, votre vie (3.4) et écrire aux Galates : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi (2.20).
Cependant. cela ne fait pas de moi un homme qui ne pèche plus jamais. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes (1 Jean 1.8). Pourquoi? C’est que le péché continue à habiter en nos corps mortels, et seule la puissance supérieure du Christ habitant en notre esprit peut le vaincre. Qui me délivrera de ce coms de mort ?demande l’apôtre Paul. et il répond: Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! (Lisez maintenant, je vous prie, Rom 6.1-11 et 7.14 25, car ce qui précède se base sur ces textes.)
Quand vous survolez la terre dans un avion, la pesanteur ne semble plus être en action. Mais que les réacteurs s’arrêtent, et elle va montrer toute sa force. De même, la loi du péché reste active, mais elle peut être surmontée par la puissance de la vie du Christ en nous. En d’autres termes : Seule la puissance du Saint Esprit qui habite en nous peut nous rendre capables de mettre la loi de Dieu en pratique, tant que nous restons en communion avec Jésus-Christ (tant que les réacteurs ne s’arrêtent pas).
La question se pose maintenant: Combien de la loi de l’AT s’applique au chrétien vivant sous le régime de la grâce?
Plusieurs réponses ont été données à cette question. En voici trois:
1. Aucune des lois de l’AT s’applique aux chrétiens, car ils ne sont plus sous la loi, mais sous la grâce. C’est juste et faux.
Juste si l’on croit qu’en observant la loi Dieu doit nous compter justes (c’était l’idée des Pharisiens).
Faux si l’on croit pouvoir ignorer la loi puisqu’on est justifié par la grâce.
Jésus a recommandé la loi de Moïse il a prédit que celui qui l’observerait serait appelé grand dans le royaume des cieux!
2. Seuls les dix commandements s’appliquent à nous. Dans un sens, oui. Or, tout le monde est d’accord que les dix commandements résument toute la loi. Donc toute la loi reste valable Calvin a essayé de mettre chacune des lois sous un des dix commandements. Mais cela montre seulement que tous les commandements sont valables.
3. Après la Réforme, la vue suivante devint populaire. surtout parmi les Puritains : Toute la loi de l’AT doit être appliquée littéralement, sauf les lois rituelles ou cérémonielles. Cela revient à dire que tout adultère dans l’Eglise doit être puni de mort, de même que toute pratique occulte ou homosexuelle, et même tout faux prophète doit être exécuté, Il est évident que cela ne peut être l’application de la loi sous la grâce.
Jerram Barrs, dans son étude intitulée « Une éthique biblique »(1), propose ce qui me semble la solution juste: Toute la loi s’applique. en tant que principe fondamental, au chrétien d’aujourd’hui et a pour but de le guider.
Paul écrit aux Galates que la loi fut donnée pour les mener à Christ. Mener qui? Les Juifs. Ainsi, la loi devait préparer Israël à la venue du Messie. Nous ne sommes plus. en tant que chrétiens, assujettis à la loi dans un sens littéral, mais nous sommes assujettis aux principes qu’elle incarne.
Nous examinerons tout cela de plus près au prochain numéro de notre revue.
1 « A Biblical Ethic » publié dans un recueil d’articles sous le nom de « What in the World is Real? » (Communication Institute, Champaign, Illinois, 1982).
Le peuple dans le désert
(première partie)
![]() | Les 40 ans qu’Israël doit passer au désert sont, nous l’avons vu, un châtiment imposé au peuple suite à son incrédulité. Tout père qui aime son fils le punit, nous dit Salomon dans ses Proverbes (13.24 ; 19.18). L’auteur aux Hébreux nous dit que c’est aussi valable pour nous qui sommes le peuple de la nouvelle alliance, qui est une alliance de grâce ; il cite Proverbes 3.11-12 et nous montre le but de toute correction divine: Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté (Héb 12.5-11). J’ai d’emblée établi un parallélisme entre le peuple de l’ancienne et le peuple de la nouvelle alliance, entre l’israélite et le chrétien. Avant d’étudier le rapport qu’il y a entre les deux, il faut examiner la base qui fait de l’un un Israélite et de l’autre un chrétien. Je vous invite à interrompre votre lecture pour relire Exode 12. | ![]() |
La Pâque
![]() | Sans l’agneau immolé, il n’y a pas de libération de l’esclavage égyptien. Sans l’Agneau immolé, le Christ, il n’y a pas de libération du péché. Le sacrifice sanglant est toujours à la base du pardon de Dieu: Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon (Héb 9.22). Dieu pardonne et libère Israël à cause du sacrifice expiatoire de Christ accompli à la croix, pour ainsi dire rétrospectivement. Car le sang de l’agneau pascal dont l’israélite badigeonne l’encadrement de la porte de sa maison n’a aucune valeur en soi: Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés (Héb 10.4), ni celui des tourterelles, des veaux, des béliers, des brebis ou des agneaux… Tous ces animaux sacrifiés par les Israélites préfiguraient le sacrifice des sacrifices, celui offert volontairement par le Fils de Dieu (les animaux sacrifiés n’avaient pas de choix à faire). Aussi le sacrifice de Christ est-il final. Tout sacrifice, sanglant ou non, offert après celui de Christ en vue de se faire pardonner est un affront à Dieu, comme si la mort expiatoire de Jésus à la croix n’était pas suffisante pour tous les temps. Car nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes et par une seule offrande, lia rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés, vu qu’avec son propre sang… il nous a obtenu une rédemption éternelle (Héb 10.10,14; 9.12). Comme « éternel » veut dire « sans commencement ni fin », le sacrifice de Christ a été la base sur laquelle Dieu a fait grâce dès le premier sacrifice offert par Abel dans Genèse 4 ; Caïn aussi a bénéficié de l’efficacité éternelle du sang de Christ, car quel autre signe que celui de la croix pensez-vous que I’Eternel aurait mis sur Caïn pour que personne ne le tue à cause de son meurtre (Gen 4.15) ? | ![]() |
Signification de la Pâque
![]() | Regardons la Pâque décrite dans Exode 12 de plus près (les versets indiqués entre parenthèses se rapportent à ce chapitre): 1. Toute l’assemblée d’Israël l’immolera (non les immolera, 6). Un seul peuple: Israël, qui préfigure l’Eglise. 2. Quand JE verrai le sang, je passerai… (13). C’est Dieu qui apprécie la valeur du sang de l’agneau, et donc de Christ. (Les sentiments, les pensées, les expériences passées ne changent rien à la valeur du sacrifice aux yeux de Dieu.) 3. On mangera la chair de l’agneau rôtie au feu et vous n’en laisserez rien (8,10). S’appliquer le sang, c’est une chose: recevoir le pardon. 4. On mangera sa chair avec des pains sans levain (8). 5. On le mangera avec des herbes amères (8) Elles signifient les souffrances de Christ. 6. Concerne le verset 11: Les reins ceints: lier les vêtements qui gênent à la marche, c’est lier, rendre inoffensif ce qui encombre dans la marche spirituelle. Quel programme! Est-il mis à exécution dans ma vie? Dans ma famille? Dans mon église? Dans mon peuple qui se dit peut-être encore chrétien?… Ou sommes-nous un peuple dans le désert? | ![]() |
Le désert
![]() | Dans la Bible, le désert n’est jamais là où l’on demeure: on y passe pour arriver ailleurs. Elie marcha 40 jours et 40 nuits pour arriver à la montagne de Dieu (1 Rois 19.8). Jésus passa 40 jours et 40 nuits dans le désert pour y être tenté (Mat 4.1-2). Israël devait traverser le désert pour arriver à Canaan mais il n’était pas prévu qu’il y reste 40 ans! Le chiffre 40 signifie une période passagère qui doit déboucher sur une délivrance. Bien entendu, le désert peut aussi signifier la solitude (la chambre où l’on rencontre Dieu). Le désert peut être le silence loin de la foule (la méditation qui accompagne la lecture de la Bible). Ainsi l’apôtre Paul se retira pendant 7 ans dans une région désertique en Arabie, en Syrie et en Cilicie (GaI 1.17-21), où Dieu le prépara à sa grande tâche missionnaire. Se retirer dans ce désert-là est aussi important que de vivre en communauté avec les autres et de travailler avec les autres. Les deux se complètent un seul des deux constitue un déséquilibre – le moine ou l’activiste. Cependant, le désert dont il est question dans le Pentateuque est tout autre. Il ne faut pas s’imaginer des dunes de sable sans aucune végétation, tel le Sahara. Il s’agit plutôt d’étendues désertiques où le bétail trouve assez de nourriture pour subsister, mais où l’eau peut faire cruellement défaut. Par son incrédulité, donc par sa faute, Israël reste 40 ans dans le désert, c’est-à-dire toute une génération, selon le consensus biblique. Ce n’était pas le plan de Dieu pour son peuple. Ce n’est pas non plus le plan de Dieu pour le chrétien pourtant, la grande majorité des chrétiens sont dans le désert au lieu d’être en Canaan, pays des promesses que Dieu leur a destiné, Ils sont sortis d’Egypte, mais ils ne sont jamais entrés en Canaan. Ils sont dans le désert, et tout le beau programme qui devait se réaliser une fois libérés de l’esclavage du péché reste en suspens. Pourquoi ? Dans le prochain numéro, nous allons chercher à comprendre le pourquoi du comportement du peuple d’Israël, comportement qui explique son incrédulité et son séjour au désert. Du même coup, nous comprendrons aussi pourquoi le chrétien reste dans le désert spirituel, car ce sont les mêmes raisons qui l’y maintiennent. | ![]() |
Moise face au peuple
(quatrième partie)![]() | L’incrédulité du peuple d’Israël l’empêche de prendre possession du pays promis. Face à un ennemi puissant, le peuple recule, prend peur, oublieux de la puissance supérieure de ‘Eternel. La conséquence? 40 ans à tourner en rond dans le désert! C’est la | ![]() |
septième étape: le châtiment du peuple
![]() | La punition de Dieu peut provoquer en l’homme des réactions très différentes: la soumission sous la main de Dieu l’acceptation du châtiment comme d’une fatalité inévitable la révolte. Où vous reconnaissez-vous? La première attitude est la seule qui permette à Dieu d’accomplir son oeuvre de formation spirituelle en l’homme. Lisez Nombres 16 et 17.1-15, le récit de la révolte de 250 hommes de Dieu, incités par Qoré, Datan et Abirâm de se soulever contre Moïse et Aaron. Quel est leur argument? Nous aussi, on est saint! On est tous saints! On a autant à dire que ce Moise, cet Aaron! C’est encore la jalousie qui pousse ces notables à se soulever contre ceux que Dieu a choisis, a mis a part (ce qui est le sens du mot saint). Ils se choisissent comme chefs, s’estimant assez saints pour cela. On peut imaginer le gâchis si Dieu avait laissé faire… L’Histoire est jonchée des conséquences catastrophiques, subies par les peuples, à la suite de prises de pouvoir par les notables aussi bien que par des gens de rien. Moïse ne cherche pas à défendre sa position de chef. Il se prosterne devant celui dont il la tient et qui lui donne la réponse à faire aux rebelles: L’Eternel fera connaître… qui est saint. Parmi ces notables, il y a des Lévites, mis à part pour servir Dieu, le « corps ecclésiastique » d’Israël. Et ils refusent de se soumettre au chef choisi par Dieu! Malheur aux responsables ecclésiastiques d’aujourd’hui qui ne se soumettent pas au Seigneur Jésus-Christ, seul Chef de l’Eglise institué par Dieu (Eph 1 .22 5.23)! Et malheur à moi si je me soumets à un autre que Christ, le Seigneur des Seigneurs! Le signe visible de la révolte, c’est la désobéissance ouverte. A la convocation de Dieu exprimée par Moïse le chef, les rebelles répondent: Nous ne monterons pas! Quand Dieu nous ordonne par notre chef: Pardonne à ton frère sans compter les fois (Mat 18.21-22), disons-nous: Je ne pardonnerai pas? Pardonnez-vous réciproquement est un ordre (Col 3.13); ce n’est pas à bien plaire, pas plus que l’ordre de gagner sa vie honnêtement (1 Thes 4.11), de ne jamais se venger (1 Thes 5.15), de rechercher la justice, la fidélité (aussi conjugale), l’amour (caractérisé par le pardon) et la paix avec tous (2 Tim 2.22), de prendre soin des membres de sa famille (1 Tim 5.8) et de respecter et aider ses parents (1 Tim 5.4). Tout cela se trouve englobé dans cet ordre: Aimez-vous les uns les autres. L’amour consiste à marcher selon ses commandements (2 Jean 5-6). Ma désobéissance aux ordres de Dieu-et le NT en regorge-est donc une conséquence de mon manque d’amour. C’est aussi une négation de la souveraineté de Dieu: Celui qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme (ici Paul, qui communique ces préceptes de la part de Dieu), mais il rejette Dieu (1 Thes 4.8). Pas besoin d’en préciser les conséquences… Pour la troisième fois, Dieu annonce l’extermination de tout Israël. Une fois de plus, Moïse intercède: Ne détruis que les coupables! Et il demande à Dieu de les faire disparaître dans la terre: elle s’ouvre et engloutit Qoré et sa famille, tandis que le feu de l’Eternel consume les 250 notables révoltés. C’est une illustration frappante de la sainteté de Dieu, qui ne supporte pas le mal (Hab 1.13). Moïse l’intercesseur préfigure le Christ intercesseur (Héb 7.25), qui est aussi la victime expiatoire pour nos péchés (1 Jean 2.1-2), en quoi il dépasse infiniment Moïse. Le sort des rebelles est une autre image, celle du feu éternel qui engloutira ceux qui meurent en révolte contre Dieu et son Christ (Mat 25.41,46). Dieu a épargné le peuple, qui a vu où peut mener la révolte contre Dieu trois fois saint. On aurait pu s’attendre à ce que le jugement de Dieu produise un saint respect de sa volonté, de sa parole. Il n’en est rien: Dès le lendemain, tout Israël accuse Moïse et Aaron de la port du peuple de l’Eternel (17.6)! Décidément, le coeur de l’homme est d’une dureté à tout casser! Dieu annonce une quatrième fois l’extermination du peuple tout entier. La situation demande un remède d’urgence. Moïse agit avec rapidité: il envoie Aaron parcourir le camp avec un brasier prélevé sur l’autel pour expier le péché d’Israël, afin que cesse la plaie qui aura fait périr près de quinze mille personnes. Au cours de ses pérégrinations dans le désert, le peuple passe plusieurs fois aux mêmes endroits. Dans Nombres 20, il arrive au même rocher qui avait donné lieu à un miracle dans Exl7 ou l’eau avait jailli du rocher quand Moïse l’eut frappé de son bâton. Rien n’a changé: le peuple conteste maintenant comme avant contre Moïse et Aaron parce qu’il n’a pas d’eau, raison pour laquelle le lieu s’appelle Meriba (contestation). Ne hochez pas trop vite la tête. Etes-vous sûr de ne pas vous être fâché plusieurs fois contre Dieu (oh! sans le dire en paroles) à cause des mêmes circonstances adverses ? Et si elles étaient voulues par Dieu ? Comment voulez-vous être transformé en la même image (que le Seigneur) de gloire en gloire (2 Cor 3.18), si vous ne vous laissez pas former par Dieu 7 Quelle est votre destinée ? Aussi incroyable que cela puisse vous paraître: vous êtes prédestiné à être semblable à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères (Rom 8.29). Dieu demande à Moïse de parler au rocher, rien de plus. Mais Moïse s’emporte (comme on le comprend!), et il frappe le rocher deux fois en s’écriant: Rebelles! Vous allez voir comment on va vous faire sortir de l’eau de ce rocher, Aaron et moi! (J’ai transposé Nom 20.10 en langage moderne). Oui, Moïse a été emporté par la colère: cela arrive à l’homme le plus humble, le plus patient qu’ait porté la terre (Nom 12.3). Pas si grave, pensons-nous. Qu’en pense Dieu ? Dieu punit Moïse et Aaron: Vous ne ferez pas entre cette assemblée (ce peuple) dans le pays que je lui donne. Cette sentence nous semble-t-elle trop sévère, en disproportion avec un délit somme toute négligeable? Posons-nous une autre question: Est-ce grave ou non de désobéir à l’ordre de Dieu ? Après tout, Dieu en est le seul juge laissons-le parler: La désobéissance est aussi coupable que la divination, c’est-à-dire l’occultisme (1 Sam 15.23). Pour grave, c’est grave! Dans Nombres 27.12-14, Dieu donne la raison pour laquelle ni Moïse ni Aaron n’entreront en Canaan: parce que vous avez été rebelles à mon ordre. L’auteur de l’épître aux Hébreux, après avoir dit que les Israélites n’entrèrent pas en Canaan parce qu’ils avaient désobéi, ajoute: Aussi voyons-nous qu’ils ne purent entrer à cause de leur incrédulité (3.18-19). C’est exactement ce que Dieu dit à Moïse et Aaron: Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des Israélites (Nom 20.12). Sanctifier veut dire « mettre à part pour Dieu ». L’action de Moïse avait un sens à part, un sens symbolique. Sans s’en rendre compte, Moïse avait violé le symbole divin en frappant le rocher au lieu de lui parler. Les textes cités peuvent faire penser que Moïse ne croyait pas que la simple parole adressée au rocher pût avoir le même effet qu’un coup de bâton. Voyons cela de plus près. Dans Exode 17, Moïse a dû frapper le rocher une seule fois. Cette action préfigurait la mort de Jésus, frappé pour nos péchés. « Qu’est-ce qui vous donne le droit d’interpréter cela ainsi ? » me demanderont certains. Parlant des Israélites dans le désert, Paul écrit: … ils buvaient à un rocher spirituel…, et ce rocher était Christ. … Or, ce sont là des exemples (Ou: types) pour nous… (1 Cor 10.4-6). Il s’agit donc d’un symbolisme qui se trouve dans la Bible. Pourquoi Moïse devait-il seulement parler au rocher la deuxième fois, et ne pas le frapper à nouveau ? C’est que le Christ a été frappé une seule fois à la croix, et des fleuves d’eau vive couleront de celui qui croit en Christ (Jean 7.38). Moïse a exécuté une action préfigurant la croix. Le Christ ne peut pas être sacrifié à nouveau ; il suffit de lui parler, ce que Moïse aurait dû signifier en parlant au rocher. En le frappant deux fois, il a détruit le symbolisme divin. Son châtiment vaut aussi pour ceux qui, aujourd’hui, nient la toute-suffisance du sacrifice du Fils de Dieu à la croix et s’imaginent qu’il faut le répéter sous une forme ou une autre. Le dernier épisode que nous allons méditer se trouve dans Nombres 21.1-9. Il semblerait que la victoire d’Israël sur le roi cananéen Arad, que Dieu leur avait livré, aurait dû encourager le peuple. Il n’en est rien. Pour contourner le pays d’Edom, il faut prendre le chemin de la mer des Joncs, cette lagune à l’extrémité du golfe de Suez que les Israélites avaient franchie à pied sec lors de leur sortie d’Egypte. Cette fois, pas de raccourci! Est-ce pour cela que le peuple s’impatiente ? L’impatience est une des expressions de la colère. Le peuple fâché par la contre Dieu et contre Moïse. Et Dieu l’entendit. Tout comme l’Eternel écouta la voix d’Israël quand le peuple demanda son secours contre Arad. Parler contre Dieu… contre le créateur tout-puissant! Et les Israélites sont vraiment déchaînés: On est dégoûté de ce pain méprisable! Quel pain ? Il s’agit de la manne, du pain de Dieu! T’es-tu déjà fâché(e) contre la Parole que Dieu t’avait adressée ? Tu l’as repoussée parce qu’elle te semblait trop dure et tu ne pouvais pas l’accepter. Tu as été impatient(e), tout comme moi, avec tes enfants mais c’est Dieu qui te les a donnés. Tu t’es fâché(e) contre les conditions de ta vie, de ton travail, de ton habitation contre l’attitude de ton mari, de ta femme, de ton patron ou de tes employés contre le manque de respect, d’estime, d’appréciation que tu croyais être ton dû. Contre qui cette colère était-elle dirigée, en fin de compte? Le peuple parla contre Dieu; il méprisait le pain, pourtant don de Dieu. Es-tu, comme je l’ai été si souvent, en révolte contre Dieu? En voici la conséquence: Alors I’Eternel envoya des serpents brûlants.., et il mourut beaucoup de gens. Des morsures qui brûlent et qui tuent: Dieu devra-t-il te parler ainsi ? J’entends quelqu’un me dire: « Mais cher monsieur, nous ne sommes plus sous la loi, nous sommes sous la grâce! ». A quoi Hébreux 12.29 répond: Notre Dieu est aussi un feu dévorant. Grâce n’est pas synonyme de licence. Ne savez-vous pas que… vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit au péché qui conduit à la mort, soit à l’obéissance qui conduit à la justice ? Mais… vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine qui vous a été transmise (Rom 6.16-17). Obéir de bon coeur! Votre coeur est-il encore un coeur de pierre ? Je vous donnerai un coeur nouveau et… j’ôterai de votre chair le coeur de pierre… Je mettrai mon Esprit en vous (Ez 36.26-27). Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature (ou: création) (2 Cor 5.1 7), et il marche en nouveauté de vie (Rom 6.4). Plus de mécontentement, plus de colère… Chacun de nous devrait se placer tous les jours sous la parole de Rom 6.11: Ainsi vous-mêmes, considérez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. Est-ce possible ? Oui, car nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui (Rom 6.6). Mon MOI méchant, égoïste est mort avec Christ il y a 2000 ans! Si mon grand-père était mort à l’âge de dix ans, je serais pour ainsi dire mort avec lui. Si le MOI né dans le péché est mort avec Christ, je ne suis plus esclave du péché. J’ai reçu une vie nouvelle, celle de Christ: Ce n’est plus moi qui vis, mais Christ en moi (GaI 2.20). Toute grâce que Dieu a accordée jusqu’à ce jour est due uniquement à la mort propitiatoire de Jésus-Christ. La croix est l’événement central de l’Histoire. Nous la voyons ici, plus d’un millénaire avant Golgotha, représentée par une perche à laquelle est cloué un serpent. C’est encore la croix que le monde entier verra lors du retour de Jésus-Christ. A la question des disciples: Quel sera le signe de ton avènement ?, Jésus répondit: Quand des cataclysmes cosmiques se produiront, alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, et toutes les tribus de la terre… verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire (Mat 24.3, 29-30). La parole de la croix est folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu. (1 Cor 1.18). Ceux qui refusèrent de regarder le serpent â la perche périrent ; ceux qui le regardèrent guérirent de leurs morsures. Nous avons tous été mordus par le serpent. Avons-nous tous contemplé le Christ, agneau de Dieu è la croix, pour être guéris? | ![]() |
Celui qui a plongé ses regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui persévère… en la pratiquant activement, celui-là sera heureux dans son action même. Jac 1.25
La loi de la liberté: Cela vous étonne? Il semble difficile de concilier loi et liberté. N’y a-t-il pas contradiction dans les termes?
Peut-être faudrait-il commencer par définir ce qu’on entend par liberté. L’idée prévalant, c’est de pouvoir faire exactement ce qu’on veut, comme on veut et quand on veut. Mais cela existe-t-il 7 Dieu lui-même est-il libre de cette manière-là? Vu que Dieu est amour et justice, comme la Bible nous le révèle, est-il libre d’agir injustement 7 Je sais que, sur le plan de la philosophie, on peut contester ce que je viens de dire. Mais je ne veux pas philosopher sur la liberté. J’aimerais comprendre ce que la Bible dit de la liberté et cerner de plus près quel est le contenu de la loi de la liberté dont elle parle.
Quand Dieu créa l’homme, il le créa à son image. Cela implique, entre autres, que l’homme est libre de choisir. Mais une fois qu’on a fait un choix, on a du même coup mis une limite à sa liberté. Les époux qui ont choisi de se promettre une fidélité à vie ne sont pas libres de chercher ailleurs une satisfaction qui ne peut être qu’aléatoire. Liberté n’est jamais licence.
Revenons à la création. Qui dit jardin d’Eden pense arbre défendu. Pourtant, il y avait une quantité d’arbres portant une variété multiple de fruits dont aucun n’était défendu – sauf un seul! La liberté était quasi totale: un seul fruit défendu parmi des milliers d’autres! Une seule limitation: un seul fruit à ne pas choisir. Adam et Eve, les deux créés à l’image de Dieu, je le rappelle, avaient une liberté de choix pratiquement totale, sauf sur un seul point. La loi que Dieu leur avait donnée peut se résumer ainsi: Tout est permis, sauf une seule chose. C’était une loi de liberté.
Or, Eve et Adam, c’est-à-dire l’homme a choisi de passer outre à l’unique restriction proposée par Dieu. En faisant cela, il a passé à côté du but, ce qui est le sens du mot « pécher ». Il a passé outre à sa destination, qui consistait en une entière liberté de faire le bien. Il a ainsi entraîné toute la race humaine dans le péché, dans le mal. Dès lors, l’homme n’a plus respecté le domaine de la liberté que Dieu lui avait donné. Il se sent libre dans le domaine du mal, qui se trouvait en dehors du libre choix que Dieu lui avait accordé. En conséquence, l’homme perd la notion de ce qui est permis et fait des choix qui lui enlèvent sa liberté. Il devient l’esclave de ses instincts.
L’adage de la Révolution française: « Liberté, égalité, fraternité », n’a aucune chance d’être jamais réalisé. D’une part, l’homme a perdu la liberté de faire même le bien qu’il voudrait faire (relisez Rom 7.14-25); d’autre part, l’égalité n’existe même pas dans la divinité, où le Fils est soumis au Père (1 Cor 15.28). Quelque idéologie qu’on ait voulu appliquer sur le plan politique et sociologique, dans la pratique il n’y a ni liberté ni égalité. Quant à une authentique fraternité, vous ne la trouverez que parmi les hommes de la nouvelle race, celle des fils de Dieu en Jésus-Christ.
L’homme pécheur – et tout homme l’est dès sa naissance (Rom 3.9-12) – ne sait plus choisir ce qui est inclus dans le cadre de la liberté que Dieu lui a donné. C’est pourquoi Dieu a dû donner une loi détaillée à l’homme, pour délimiter ce qui tombe dans la possibilité des bons choix, en interdisant ce qui constitue les mauvais choix. C’est la loi de Moïse (donnée par Dieu), résumée dans les dix commandements: « Fais ceci, mais ne fais pas cela! » L’homme peut choisir ce qui est bien et rejeter ce qui est mal, simplement en suivant la loi de Dieu. Mais peut-il le faire? Non, nous dit la Parole. Il n’y a pas un seul qui fasse le bien, même celui qui aimerait le faire!
Comment s’en sortir? La solution vient de Dieu. Il a décidé de ne pas compter les faux choix, mais de gracier le pécheur. Cependant, comme Dieu est juste, le châtiment du péché doit être subi par quelqu’un, et quelqu’un d’innocent, pour satisfaire à la justice de Dieu. Et comme Dieu est aussi amour, il a lui-même donné la possibilité de faire grâce en donnant son Fils comme sacrifice expiatoire.
Nous avons l’habitude de dire que « nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce ». Alors comment comprendre que nous devons écouter et pratiquer la loi de la liberté dont parle Jacques (2.12-13)? La loi, dont Paul dît qu’elle est sainte, juste et bonne (Rom 7.12), nous permet de connaître Dieu. La loi nous dit quelles sont les actions et les attitudes qui s’accommodent avec le caractère de Dieu. La personne de Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit) est au centre de toute réalité. Tout existe parce que Dieu existe. Sa loi exprime donc le caractère de Dieu. Et la loi se trouve aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Ecoutons plutôt:
Jésus dit: N’agissez pas comme les Pharisiens, soyez sincères.
Paul dit aux Ephésiens: Imitez Dieu ; aimez-vous.
Pierre dit: Soumettez-vous aux autorités à cause du Seigneur.
Ces commandements du Seigneur et des apôtres sont adressés à des croyants régénérés.
Pourtant, Paul fait remarquer que la loi ne nous rendra pas libres, car elle est sans puissance (Rom 8.3). Il va plus loin: Nous sommes dégagés de la loi (Rom 7.6). Christ est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant (Rom 10.4). Et c’est cette dernière phrase qui nous donne la clé.
Le chrétien se trouve sous le régime de la grâce. La question est posée:
La loi n’est-elle plus valable pour le chrétien?
La réponse est: oui et non.
Non, parce que la loi ne justifie personne devant Dieu. Christ a mis fin à la loi en tant que moyen de justification. Même en tant que chrétien, je ne saurais observer toute la loi. Donc, dit Paul, si Dieu m’accepte, c est en dehors des exigences de la loi ; c’est en acceptant que Jésus-Christ a tout fait pour que Dieu puisse me gracier. Tout ce que j’ai à faire si je veux bénéficier de cette grâce, c’est dire oui et merci. C’est ce que la Bible appelle la foi. Aussitôt que j’observe la loi dans l’idée de me justifier devant Dieu, j’oublie que seule l’oeuvre de Christ peut me justifier et donc me sauver de la condamnation que je mérite en tant que pécheur. Je dois être libéré de l’idée que de garder la loi (aussi celle exprimée dans le NT) soit tant soit peu méritoire. C’est cette liberté-là que Paul vise quand il écrit aux Galates: C’est pour la liberté que Christ nous a libérés (5.1).
Je repose ma question en ces termes:
La loi est-elle encore valable pour le chrétien vivant sous le régime de la grâce?
Et la deuxième réponse est: oui.
Comme la loi décrit le caractère de Dieu, elle nous montre comment agir pour lui ressembler. Si je veux donc savoir comment vivre, je dois méditer la loi de Dieu. Si vous suivez mon enseignement…, vous connaîtrez la vérité, et elle vous rendra libres (Jean 8.31-32). C’est de cette loi parfaite de la liberté qu’écrivait Jacques.
Mettons que j’aie acheté un appareil au mécanisme compliqué. Si je ne lis pas soigneusement le mode d’emploi qui l’accompagne, il y a bien des chances que je n’arrive pas à le faire fonctionner comme il faut. De même, l’homme a été conçu d’une certaine manière, aussi bien physiquement que spirituellement. Plus près il vit du mode d’emploi divin, plus libre il sera.
Mais comment cela se passe-t-il en pratique? La réponse est très simple: Nous devons aimer la loi de Dieu. Nous devons la recevoir comme Paul: Le commandement est saint, juste et bon. Mais toujours en nous rappelant sans cesse: Dieu nous pardonnera tout échec que nous subirons en essayant de garder son commandement. Oui, vous avez bien lu: Jamais plus Dieu ne nous condamnera quand nous enfreindrons sa loi. Là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé (Rom 5.20).
« Ah bon! Alors, on peut pécher tant qu’on veut! » C’est ce qu’on reprochait à Paul d’enseigner. Mais cela contredit tout l’enseignement de Paul, et tout ce que j’ai essayé de dire ici.
En fait, Jésus-Christ nous a placés dans un nouveau jardin d’Eden. Quand Dieu a créé Adam et Eve, il a créé l’amour. Le péché l’a détruit: La femme que tu m’as donnée… Quel reproche envers Dieu, et quel mépris pour Eve! Ce n’est plus le langage de l’amour… Or, quand Dieu nous a recréés par la nouvelle naissance, donc par le Saint-Esprit, il a créé des créatures d’amour. Le Saint-Esprit répand l’amour de Dieu dans nos coeurs (Rom 5.5). Toute la loi est résumée par le seul commandement d’aimer (Mat 22.36-40). Cet amour concerne l’être humain tout entier, comme Jésus le rappelle aux Pharisiens en citant Deut 6.5:
Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur: cela implique la volonté ;
de toute ton âme: cela implique les sentiments ;
de toute ta pensée: cela implique la raison.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même: donc toute sa personne, malgré tous ses défauts.
C’est de nouveau la liberté totale dans le jardin, c’est-à-dire dans les limites de la volonté morale de Dieu. Cela sous-entend que j’aime Dieu, donc aussi que j’aime sa loi. La loi d’amour, nommée loi royale par Jacques (2.8), commence par Dieu. Et son observance n’est pas à bien plaire c’est un commandement! Si vous l’observez, vous faites bien, dit Jacques. Sinon – logiquement – vous faites mal. C’est une loi de liberté parce que seul l’amour nous rend libres, libres envers nous-mêmes en nous libérant de notre égocentrisme, et libres envers le prochain en nous libérant de toute mauvaise intention à son égard.
Cet amour est centré sur Christ. Mieux je connais Jésus-Christ, et par lui le Père, mieux je peux l’aimer. Et mieux j’aime Jésus-Christ, mieux je peux aimer mon prochain: mes parents, mon conjoint, mes enfants, mes frères et soeurs à la maison et à l’église, mes collègues, les personnes que je côtoie…
Mais comment faire pour mieux connaître Jésus-Christ? La parole a été faite chair (Jean 1.14): Jésus s’identifie avec la Parole. Mieux je connais la Bible, mieux je connais Jésus-Christ, mieux je connais Dieu. Jacques parle de la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes (1.21). Sauver mon âme, ma personnalité – de quoi, sinon de mon égoïsme, de ma fierté (« Je suis quelqu’un! »), de mes rancunes (« Je ne peux pas lui pardonner cela! »)… Je puis être libéré de tout cela. Il nous a engendrés… par la parole divine (Jac 1.18): Nous sommes nés de sa Parole, qui est une parole de grâce et d’amour.
De quelle qualité est-il, cet amour? Ne lisez pas trop vite, arrêtez-vous à chaque trait: Cet amour est
patient, | serviable, | |||
il pardonne tout, | il croit tout, | |||
il espère tout, | il supporte tout, | il ne succombe jamais! |
Et il y a bien davantage encore dans 1 Cor 13. En Christ, c’est possible, une fois que je sais que mon MOI a été crucifié avec lui à la croix et que ce n’est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi (GaI 2.20). Dès lors, quelle liberté! Quel paradis!
Aimer Dieu mène forcément à aimer son prochain, et aussi à aimer sa Parole. Quand on aime quelqu’un, ce qu’il dit a de l’importance. Pour l’enfant de Dieu, la loi de Dieu n’est plus son juge (Jésus a été jugé à sa place) elle est son guide. Elle lui dit comment vivre pour accomplir la loi de la liberté, la loi royale de l’amour.
Nous devons être réalistes. Cela ne vient pas tout seul. Notre volonté est enjeu. Nous avons à nous évertuer à accomplir cette loi. Le NT est plein d’ordres que nous avons à prendre à coeur. Relisez Eph 5.9-20: Faites ceci, ne faites pas cela! Veillez – rachetez le temps – comprenez la loi du Seigneur – ne vous enivrez pas – soyez remplis de l’Esprit -remerciez continuellement Dieu. Ce sont des ordres, et ils s’adressent à notre volonté. Pierre écrit: Faites tous vos efforts pour connaître, pour vous maîtriser, pour persévérer, pour vous aimer (2 Pi 1 .5-7).
La loi de Dieu, exprimée par Jésus et les apôtres, nous rend libres d’aimer. Nous avons une totale liberté dans le jardin de l’amour de Dieu dans lequel Dieu nous a réintégrés par la foi en Jésus-Christ. Mais comment décider pratiquement ce que je peux faire, ce que je ne dois pas faire ? Je crois pouvoir dire ceci: J’ai le choix de faire tout ce qui est compris dans la loi morale de Dieu, qui est résumée par la loi de l’amour. Je peux choisir de me marier ou de rester célibataire, veuf ou veuve. Je peux choisir de manger de la viande ou d’être végétarien. Je peux choisir de boire du vin ou de m’en abstenir. L’un n’est pas meilleur que l’autre.
Dans le cadre du mariage, la sexualité peut s’épanouir librement. Par contre, vivre sa sexualité ailleurs ou autrement que dans le mariage, c est sortir de la loi de l’amour, c’est enlever la liberté qui n’existe que dans le cadre du couple marié. Non pas que l’adultère soit irrémédiable: repentance et pardon sont toujours possibles. Mais tout adultère enlèvera la liberté dans le couple, pendant qu’il dure et pendant un certain temps après la réconciliation, parce que la loi de la liberté, et donc de l’amour a été enfreinte.
La liberté d’aimer est liée à l’observation de l’exclusivisme de Dieu. Tu es libre d’aimer ton conjoint tant que tu veux, mais pas quelqu’un d’autre. Tu es libre d’aimer Dieu totalement, mais aucun autre seigneur.
Dans ce jardin de l’amour de Dieu, tout est permis. C’est la loi de la liberté, la loi royale de l’amour, selon l’Ecriture. Lisons-la, étudions-la, imprégnons-nous de la Bible!
Maintenant donc, trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour; mais la plus grande, c’est l’amour.
Moïse face au peuple
![]() | Le peuple d’Israël, qui avait d’abord cru Moïse et qui s’était engagé envers Dieu (« Nous ferons tout ce que I’Eternel a dit ».), n’a pourtant pas cessé de murmurer chaque fois que des circonstances adverses se présentaient. Cette attitude de mécontentement et de revendication avait mené à l’idolâtrie et à la convoitise, produisant jalousie et médisance. Si vous reconnaissez dans ce cheminement certains éléments du vôtre, il est encore temps de vous repentir et de recevoir pardon et renouvellement de la part du Dieu de grâce, aujourd’hui. Si les Israélites ont poussé des cris vers Dieu, c’était par crainte des calamités par lesquelles Dieu les visitait pour leur faire comprendre qu’ils avaient offensé sa sainteté. Mais de repentance, pas question. Et maintenant ce peuple est à Qadech (= sainteté), à 80 km au sud-ouest de Beer-Chéba, aux portes de la terre promise, le pays de Canaan, quinze mois après la sortie d’Egypte. Normalement, il doit pouvoir prendre possession du pays. (1) Douze hommes sont envoyés pour explorer le pays, un prince de chaque tribu, pour éviter toute jalousie. Le récit de leur expédition et la réception de leur enquête par le peuple se trouve dans Nombres 13 & 1 4, passage auquel se rapportent les références citées dans le texte. L’exploration dura 40 jours. Ce chiffre revient souvent dans la Bible. Il indique généralement un temps de préparation ou d’épreuves: le déluge commença par 40 jours de pluie; Moïse passa deux fois 40 jours sur le mont Sinaï; Jésus jeûna pendant 40 jours avant d’être tenté par Satan et de commencer son ministère public, et il passa 40 jours à parler à ses disciples pour les préparer à leur ministère consistant à annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu. (2) Instaurer un royaume, cela ne va pas tout seul. Il y a une conquête à effectuer, car le pays est occupé par l’ennemi, un ennemi formidable: le pays est parsemé d’importantes villes fortifiées (p. ex. Jéricho); il est habité par les descendants d’Esaü, ennemis héréditaires d’Israël (les Edomites ou Amalécites), les Hittites (empire en Asie-Mineure ayant des colonies en Canaan) et des géants, descendants d’Anaq (13.28-29). Soyons bien conscients que toute avance de l’Evangile, et donc du royaume de Dieu, est un empiétement sur le territoire du royaume de ce monde dont Satan est le prince, l’adversaire le plus redoutable de Jésus lui-même (Jean 14.30). Ceux qui ont l’intention d’arracher du terrain à l’ennemi en proclamant ‘Evangile du royaume de Dieu comme le firent Jésus et les apôtres doivent, eux aussi, connaître la force de l’ennemi. Tout évangéliste, missionnaire, pasteur, serviteur de Dieu qui ne s’est pas familiarisé avec la tactique du diable, qui n’est pas conscient de la puissance de l’ennemi, va au-devant de l’échec, spirituellement parlant. Que dire alors des théologiens et des pasteurs qui ne croient pas que Satan existe? C’est un peu comme si les Israélites étaient entrés en Canaan en promenade, en niant l’existence des Amalécites, des Hittites et des géants. Quel massacre! Bercer le peuple en sécurité en niant l’existence de l’ennemi est un crime aux conséquences effrayantes… Mais on peut aussi être tellement affolé par la puissance de l’ennemi qu’on jette le manche après la cognée. C’est ce que fait Israël après avoir entendu le récit des enquêteurs. Face à un ennemi si redoutable, le peuple perd tout courage. Dix des douze espions déconseillent toute tentative d’invasion (Nom 13.31). L’ennemi « est plus fort que nous! » Ils n’ont pas tort, et mieux vaut ne pas sous-estimer l’ennemi. L’adversaire de l’Eglise aussi est plus fort que nous (Edom est un type de Satan, dans l’AT). Les dix espions disent: « A nos yeux, nous étions insignifiants devant ces puissants guerriers, tout comme à leurs yeux aussi ». Si nous considérons la puissance de l’ennemi, notre faiblesse, nos moyens totalement insuffisants, le ricanement méprisant des incrédules, nous sommes comme les Israélites: « …plus forts que nous… à nos yeux… à leurs yeux… » C’est le regard de l’incrédulité qui est tourné vers soi-même et les autres. Loin de nier la présence et la puissance de l’ennemi, ce n’est pourtant pas à lui qu’il faut regarder, et ce n’est pas son appréciation qui importe. « J’ai vaincu le monde », dit Jésus (Jean 16.33), et donc le prince de ce monde, qui a été jugé par le Fils de Dieu (Jean 16.11). Après avoir pris connaissance de l’ennemi, de son pouvoir, de ses ruses, détournons le regard vers son vainqueur: « …les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection », lui qui « s’est assis à la droite du trône de Dieu » (Héb 1 2.2). C’est le regard de la foi, cette foi qu’lsraêl perd face à l’ennemi, lsraêl qui semble avoir oublié les miracles qui ont accompagné sa délivrance des Egyptiens. Israël, inexorablement, descend à pente et entre dans la sixième étape: l’incrédulité du peupleLe peuple craint pour sa peau: « Ils tueront nos femmes et nos enfants » (Nom 14.3). Bien que quinze mois seulement le séparent de l’esclavage en Egypte, il veut y retourner! A croire que la sortie d’Egypte était une erreur; à croire que l’armée de Pharaon, menace inéluctable, n’a pas été détruite par la puissance de ‘Eternel; à croire que Moïse les a menés par le bout du nez! Car eux, ils n’y sont pour rien. Moïse et Aaron, voilà les coupables; c’est contre eux qu’on murmure. Alors c’est tout simple: « Choisissons-nous un autre chef, et qu’il nous ramène en Egypte! » (Nom 14.4) Notre Chef, c’est le Seigneur Jésus-Christ. C’est lui qui nous a sortis de l’esclavage du péché pour nous faire entrer dans le repos de Dieu (Héb 4.10). Qu’en est-il pour toi, mon frère, ma soeur? Y es-tu entré? Ou t’es-tu arrêté sur le seuil, craintif, oublieux de la victoire remportée sur la croix, et lors de la résurrection et à l’ascension? As-tu oublié que le Christ est tout-puissant? Bien entendu, tu les connais dans ta tête, ces paroles que Jésus laissa aux disciples avant de les quitter: « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Mat 28.18). Tu t’es repenti; tu as reçu le pardon de tes péchés et la vie impérissable qui est celle même de Dieu, qui est venu habiter en toi par le Saint-Esprit qui aimerait te maintenir en communion avec le Seigneur. N’est-il plus ton Chef? En suis-tu un autre, peut-être ton MOI? Tu murmures parce que l’ennemi te bat à plate couture. Il le fera tant que tu auras peur de pousser en avant, tant que tu compteras sur tes ressources, ta force, tes moyens: tant que le MOI restera le chef. Repose-toi donc de tes oeuvres à toi. Va de l’avant en comptant sur Jésus-Christ. Il est le seul qui a vaincu Satan et sera toujours capable de le vaincre. Mais il veut le faire par toi, son instrument. Veux-tu que nous y entrions ensemble, dans ce repos de nos propres oeuvres, laissant nos craintes et nos tracas à la croix, oû Jésus les a expiés, afin de nous rendre capables d’accomplir, non plus nos oeuvres, mais les siennes? Alors: « Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance » (Héb 4.11). Oui, c’est de la désobéissance de la part d’Israël, de vouloir se choisir son propre chef, de ne plus vouloir suivre les chefs choisis par Dieu. Or, quelle est la réaction de ces derniers? « Ils tombèrent face contre terre » (Nom 14.5). Parmi le peuple, deux hommes, en tout et pour tout, qui continuent à faire confiance à Dieu: Caleb et Josué. Faisant partie des douze espions, ils ont pourtant vu la force de l’ennemi. Mais ils regardent ailleurs, ils regardent à l’Eternel: « Il nous fera entrer dans ce pays et nous le donnera; Eternel est avec nous, ne les craignez pas » (Nom 14.8-9)! Ils plaident avec le peuple, mais rien n’y fait. Au contraire: ces quatre croyants, il faut les lapider (Nom 14.10)! Les Israélites n’ont pas craint Dieu. Lapider Moïse et Aaron après tout ce qu’ils ont fait pour le peuple, c’en est trop! L’Eternel intervient. Car ce ne sont pas tellement Moïse et Aaron, Caleb et Josué qui sont outragés, c’est l’Eternel qui est outragé par un manque de foi qui est tout simplement inexcusable après tout ce que Dieu a déjà fait pour Israël (Nom 14.11). C’est Dieu qui va juger, car sa sainteté a été bafouée. Par leur manque de foi, leur incrédulité, et par leur désobéissance – les deux vont de pair -,le peuple s’est condamné à tourner en rond dans le désert pendani 38 ans de plus qu’il lui aurait fallu pour voyager d’Egypte à Canaan. 40 ans au lieu de quinze mois! 40 ans dans le désert: ce n’était pas l’intention de Dieu pour les Israélites. Israël, à cause de son incrédulité, qui est à la base de sa désobéissance et de sa révolte, doit rester dans le désert pendant toute une génération. Mais Dieu n’abandonne pas son peuple pour autant. Dieu n’abandonne jamais le chrétien dans le désert. Pendant quatre décennies, Dieu va conduire et nourrir son peuple, jusqu’à préserver ses habits de toute usure (Deut 8.4 & 29.5). Seulement, le désert n’est pas Canaan. Et nous verrons, dans cette étape du châtiment divin, réapparaître les vices qui ont jalonné sa vie dés la sortie d’Egypte: jalousie, convoitise, murmures, désobéissance (même de Moïse), révolte, débauche… Comme toujours, le tableau n’est cependant pas entièrement noir: il y a la victoire sur les Cananéens et les Madianites, et la conquête de la Transjordanie. Mon frère, ma soeur, ce n’est pas non plus l’intention de Dieu pour toi qui me lis. On entend quelquefois prêcher sur le chrétien dans le désert comme si c’était là son état naturel. Non! C’est « à cause de leur incrédulité » (Héb 4.6) que ceux qui avaient été délivrés de leur esclavage ne purent entrer en Canaan, « le repos de Dieu », Moïse y compris, comme nous le verrons plus loin. Et c’est à cause de ton incrédulité aujourd’hui, que tu es peut-être dans le désert, insatisfait, le murmure dans le coeur, las de prier, las de lire la Parole, las de trimer et de faire ton oeuvre à ta manière et avec tes ressources naturelles, tout comme les Israélites dans le désert. Et je ne parle pas des souffrances que l’adversaire peut infliger, souffrances que le chrétien qui est entré dans le repos de Dieu peut avoir à supporter. Examine ton état spirituel. Ta foi a-t-elle été tout juste suffisante pour saisir la justification acquise par le sacrifice de Jésus à la croix? Tu as bien été délivré de la condamnation due à ton péché, tu es bien sorti d’Egypte. Mais ton incrédulité t’a empêché d’entrer dans le repos de Dieu, ce pays où il règne, lui, sur ton MOI, ou les priorités sont axées sur Jésus-Christ, sur l’obéissance à sa Parole, sur la communion dans la prière, sur l’exécution de son oeuvre à lui en toi et par toi, c’est-à-dire la sanctification et l’accomplissement des « oeuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Eph 2.10). Cela ne te fait-il pas envie? Je te prie de lire attentivement, et dans la prière, Romains 6.3-23. Arrête-toi au verset 11. Le verbe grec traduit par « considérer » est tiré du vocabulaire de la comptabilité: « comptez-vous comme morts au péché »; porte ta mort au débit; compte-toi comme « crucifié avec lui »; identifie-toi avec Christ à la croix. Car tu es en quelque sorte mort en lui, comme tu serais mort en ton grand-père s’il était décédé avant de procréer ton père. Du côté crédit, compte-toi comme « vivant pour Dieu en Jésus-Christ. » Vivant pour Dieu, non plus pour toi! T’identifier avec Christ veut dire vivre sa vie dans ton corps vivifié par son Esprit. « Je suis crucifié avec Christ, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; ma vie présente dans la chair (le corps), je la vis dans la foi au Fils de Dieu » (GaI 2.20). Saisis cette identification avec le Christ par la foi, tout comme tu as saisi le salut par la foi. Nous mettrons une conclusion à nos considérations ayant trait à l’attitude de Moïse devant ce peuple rebelle qu’il aime pourtant, avant de nous vouer à une étude du chrétien dans le désert. « Tout ce qui a été écrit d’avance (l’AT) l’a été pour notre instruction, afin que, parla patience (ou: la persévérance) et par la consolation (ou: l’encouragement) que donnent les Ecritures, nous possédions (ou: nous nous accrochions à) l’espérance » (Rom 15.4). | ![]() |
(1) Sans vouloir ici soulever le problème moral que constitue l’invasion du pays par Israël, je rappellerai ici que l’extermination de sa population ordonnée par ‘Eternel était un jugement dû à la dépravation morale allant de pair avec son idolâtrie ettrènée. Les quatre siècles d’esclavage égyptien d’Israël constituaient un temps de grâce pour les cananéens, qui ne surent en tirer parti. Dieu nous donne aujourd’hui de ces temps de grâce. Savons-nous les discerner, aussi bien sur le plan collectif que sur le plan individuel?
(2) Je ferai remarquer en passant que la prédication de l’Evangile (« la bonne nouvelle ») consiste à annoncer le royaume de Dieu », dont le salut saisi par la toi n’est que l’élément initial. N’aurions-nous pas un peu oublié de prêcher le royaume de Dieu? Jésus le faisait: Mat 4.23; Luc 4.43. Philippe l’évangéliste le faisait: Act 8.12. Paul l’apôtre le faisait: Act 19.8; 20.25; 28.30-31. Qu’annonçons-nous?
Le Roi de Gloire
Un seul est Roi, car il vainquît la mort sur la croix du Calvaire: L’homme, affranchi, libre par Lui, aime ce Vainqueur, qu’il révère… Un ennemi, jamais vaincu, Car il revient, héros vainqueur, lorsque ayant passé par la mort, Joél FREYCHE |
Moïse face au peuple
(deuxième partie)![]() | Nous avons vu le peuple d’Israël passer par trois étapes celle de la foi, celle des murmures, puis celle de l’engagement, où le peuple est entré en une relation d’alliance avec Dieu. | ![]() |
Quatrième étape : L’idolâtrie du peuple
![]() | Moïse reste quarante jours sur le Mont Sinaï C’est long, un mois et demi sans nouvelles du chef, sans intermédiaire entre Israël et Dieu. Je vous invite à lire Exode 32 avant de continuer. Vous aurez remarqué la manière désobligeante dont le peuple parle de ce Moïse, cet homme qui nous a lait monter du pays d’Egypte. Les promesses solennelles sont oubliées, un veau d’or prend la place du Dieu vivant dont la voix s’était pourtant fait entendre. – Quand Dieu tarde à répondre à nos prières, vers qui nous tournons-nous? De quoi nos espérances se nourrissent-elles? Nous appuyons-nous sur des Aaron ? Jésus est pourtant là, même si nous ne le voyons pas Nous marchons par la foi et non par la vue, écrit Paul aux Corinthiens friands de manifestations spectaculaires (2 Cor 5.7). Le peuple d’Israël retourne au paganisme d’Egypte, où les dieux étaient représentés par des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles, pour citer l’apôtre Paul (Rom 1.23). Israél est retourné au polythéisme: Fais-nous des dieux. Ton peuple s’est corrompu, dit Dieu à Moïse. Il ne dit pas « ce peuple », car il y a une relation intime, profonde dans le coeur de Dieu et de Moïse pour le peuple que Dieu s’est choisi parmi tous les autres peuples de la terre. Et ce peuple s’est corrompu. Bien entendu, personne ne pense qu’un jeune taureau est vraiment un dieu; mais on lui offre tout de même des sacrifices. Toute adoration ou simple prière faite à l’aide d’une image ou d’une statue comporte le risque de prendre ces représentations pour des réalités. C’est cela, l’idolâtrie : représenter Dieu et se prosterner devant cette image inanimée. Aux yeux de Dieu, la fête idolâtre à laquelle s’adonne le peuple est une perversion si grave qu’il mérite l’extermination. Dieu veut tout recommencer. Il propose à Moïse de faire de lui l’ancêtre d’un nouveau peuple de Dieu. Quel honneur pour Moïse ! Sa réaction est un exemple de parfaite loyauté envers Dieu et son peuple. Moïse a l’honneur de Dieu à coeur. Il lui rappelle ses promesses faites aux ancêtres. Et que diraient les Egyptiens ?… Moïse est même prêt à faire biffer son nom inscrit dans le livre de vie, donc de subir le châtiment de la condamnation éternelle, pour que son peuple vive. Quel intercesseur que ce Moïse! Cependant Dieu répond: Non !Seul le pécheur lui-même sera puni. Il y en a eu un autre qui se disait prêt à prendre la malédiction éternelle sur lui, si cela pouvait sauver les Israélites, ses frères (Rom 9.3-5). Il s’agissait là d’une expression de son grand amour pour son peuple. Pourtant, Paul ne savait que trop bien que la question du salut éternel doit être résolue par chacun individuellement. Or, il y en a un qui, n’ayant lui-même aucun péché à expier, s’est chargé de la malédiction et du châtiment de l’humanité entière. C’est lui le parfait intercesseur, le médiateur d’une alliance nouvelle le Fils éternel de Dieu, mort et ressuscité à l’immortalité à tout jamais (Héb 8.6 ; Rom 6.9). Réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux (Luc 10.20). Quand les livres seront ouverts au dernier jugement, votre nom se trouvera-t-il inscrit dans le livre de vie (Apoc 20.11-15) ? Quand Moïse, descendu de la montagne, se trouve face au peuple dansant autour de son dieu postiche, sa colère, tout comme celle de Dieu, s’enflamme à tel point qu’il fait voler en éclats les deux tables sur lesquelles se trouvait pourtant l’Ecriture de Dieu, qui ne le reprend pas pour ce geste de fureur violente. En fait, à quoi peut servir la Parole de Dieu quand on adore des idoles ? Cela vaut aussi pour nous. La dernière phrase de la première épître de Jean est significative : Gardez-vous des idoles. N’aurions-nous pas besoin de cette exhortation ? Moïse vit encore autre chose qu’un peuple adonné à l’idolâtrie. Moïse vit que le peuple était en désordre. C’est la condition de l’homme qui s’est détourné de Jésus-Christ. Les répercussions se font sentir non seulement dans les domaines prosaïques de la vie, mais aussi dans le comportement moral. Dieu n’est pas un Dieu de désordre (1 Cor 14.33) : l’ordre doit caractériser ses enfants. Y aurait-il à mettre de l’ordre dans un secteur de ma vie ? Dans Exode 33 (à lire), Moïse, conscient de sa responsabilité de meneur des enfants d’Israël, demande à ‘Eternel de marcher avec eux, sans quoi mieux vaut ne pas partir du tout – Partir dans la vie – la vie d’apprenti ou d’étudiant, la vie professionnelle, la vie du couple et de famille – sans se prévaloir de la grâce de Dieu en Jésus-Christ, à quoi bon ? Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos. Cette promesse faite à Moïse voici plus de trois millénaires est aujourd’hui plus actuelle que jamais : Je suis avec vous tous les jours jus qu’à la fin du monde. Venez à moi,… et je vous donnerai du repos (Mat 28.20 11.28). En Jésus-Christ, la grâce faite au peuple d’Israël suite à l’intercession de Moïse s’accomplit pleinement. Car dans Ex 33.12-19, le mot grâce se trouve sept fois. Oui, Dieu a toujours été le Dieu qui fait grâce, même si le jugement doit expier le péché ici, il est tombé sur trois mille hommes tués par l’épée; à Golgotha, il est tombé sur l’homme parfait tué par le supplice de la crucifixion. Peu après le départ du 5mai, décrit dans Nombres 10, le peuple murmure de nouveau. Il n’y a aucune indication de la raison. Est-ce devenu une habitude ? Incroyable direz-vous. Si incroyable que cela? Combien de fois nous les chrétiens, peuple de la nouvelle alliance, n’avons-nous pas murmuré contre les circonstances adverses ? Le feu de Dieu ne nous a pourtant jamais dévorés, comme il le fit à Tabeéra (=embrasement). Quand le peuple cria à Moïse, il pria l’Eternel, et le feu s’apaisa (Nom il .2). Prier au lieu de murmurer, voilà une habitude à prendre. | ![]() |
Cinquième étape : La convoitise du peuple
![]() | Le ramassis de gens qui avaient suivi les Israélites depuis l’Egypte n’a pas eu une bonne influence sur le peuple, qui pleure d’envie de manger de la viande comme en Egypte Oubliés les travaux forcés non rétribués, oubliés les coups des chefs de corvée, oubliés les dos courbés sous les charges de tuiles, oubliés les gémissements et les pleurs. Mais le souvenir de la viande gratuite (!) fait pleurer chacun devant sa tente. Un peuple libre pleure en pensant à ce qu’il a perdu du temps de l’esclavage, après avoir gagné sa liberté ! « On était bien en Egypte ! » C’en est trop pour Moïse. Il préfère mourir que de continuer à porter ce peuple sur ses bras comme un poupon contrariant. Est-ce moi qui ai conçu ce peuple ? Moïse est tellement las qu’il fait des reproches à Dieu… Et Dieu, loin de le reprendre, décharge son serviteur en mettant de l’esprit qui est sur Moïse sur soixante-dix anciens. Et il donne une abondance de viande au peuple, sous forme de cailles. Ou est le Dieu dur et intransigeant qu’on prétend trouver dans l’Ancien Testament? Nous arrive-t-il de convoiter les plaisirs du monde sans Dieu, de loucher vers les pots de viande de l’esclavage du péché ? Dieu ne saurait-il pas ce dont nous avons besoin ? Si le Seigneur ne nous donne pas de cailles, c’est que nous pouvons vivre sans. Si nous insistons, nous risquons d’en recevoir à satiété, au point d’en être dégoûtés… Mépriserions-nous aussi le Seigneur, comme les Israélites, en ne nous contentant pas des richesses infinies qu’il nous donne en Christ? La convoitise peut prendre la forme de la jalousie, comme le montre Nombres 12. Désirer ce que l’autre possède est à la racine du péché tout court. Adam et Eve ne convoitaient pas simplement un fruit défendu, ils convoitaient ce que Dieu a : Etre comme Dieu (Gen 3.5)! Dans Rom 7.7, Paul choisit la convoitise comme péché type. Le coeur humain est tortueux. Myriam, la soeur aînée de Moïse et d’Aaron, entraîne ce dernier à parler contre Moïse. Aaron ne résiste pas plus que lorsque le peuple voulait son veau d’or. Myriam est jalouse de la position exclusive de Moïse comme prophète et médiateur entre le peuple et Dieu. (Rappel Le prophète annonce la Parole de Dieu, parole qui peut contenir des prédictions, mais pas nécessairement. Myriam elle-même est appelée prophétesse, Ex 15.20.) Pourquoi Dieu ne parlerait-il pas par moi aussi bien que par Moïse ? Après tout, je suis son aînée. Cela, elle ne le dit qu’à l’oreille d’Aaron. Pour saper l’autorité de Moïse, elle invente une excuse la Kouchite que Moïse avait épousée. Probablement que Séphora, sa première femme madianite, était morte, et Moïse avait pris une femme de la race kouchite dont l’Arabie était en grande partie peuplée. (La loi n interdisait que les mariages avec les Cananéennes Deut 7.1-4.) Myriam, fière Israélite, méprisait l’étrangère kouchite à la peau foncée. Aussi lance-t-elle des rumeurs contre Moïse au sujet de sa femme kouchite. Et l’Eternel l’entendit. – Ah, le mal que peuvent faire les langues calomnieuses ! La prochaine fois que je veux parler contre un frère, une soeur, je me rappellerai que l’Eternel entend. Non seulement Moïse est-il surchargé par les soucis de meneur d’un peuple réfractaire, mais ses proches l’accablent par des attaques malveillantes ! Comment réagir ? Quelle leçon il nous donne, ce Moïse dont il est dit qu’il était l’homme le plus humble de la terre, alors qu’il aurait pu se vanter de ce que Dieu lui parlait de vive voix (bouche à bouche, dit le texte). Moïse ne semble pas avoir réagi. Mais Dieu, lui, réagit violemment : Pourquoi n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur Moïse ? Et il frappe Myriam de lèpre. Aaron, qui se sait solidaire de Myriam, reconnaît leur péché commun et supplie Moïse d’intervenir, Moïse qu’il appelle maintenant mon seigneur. Et Moïse crie à l’Eternel O Dieu, je te prie, guéris-la ! Toute la grandeur de ce serviteur sans pareil éclate dans cette intercession, qui est exaucée par le Dieu qui fait grâce. Soyons conscients de la gravité que comporte le parler contre les serviteurs de Dieu. Le moteur n’en est-il pas aussi la jalousie ? Si Dieu a pardonné les calomnies de Myriam et Aaron contre Moïse, dont Dieu témoigne qu’il est fidèle dans toute ma maison, notre confession sera aussi entendue et le pardon accordé. Même ceux qui parlent contre Jésus, qui a été fidèle comme Moïse dans toute la maison de Dieu, mais qui a été jugé digne d’une gloire… supérieure à celle de Moïse, peuvent être pardonnés. Servons donc Dieu avec piété et avec crainte (de l’offenser). Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. (Héb 2.2-3 Mat 12.32 Héb 12.28-29) L’idolâtrie, la convoitise, la jalousie et la médisance quoi d’étonnant si le résultat en est l’incrédulité ? Les conséquences en seront désastreuses, comme nous le verrons par la suite. | ![]() |
Moïse face au peuple
(première partie)
![]() | Parallèlement, c’est aussi Moïse face à Dieu. D’une lecture attentive des deux livres Exode et Nombres, Moïse émerge comme le médiateur entre le peuple d’Israël et l’Eternel Dieu. En parcourant l’histoire des 40 ans où le peuple tourna en rond dans le désert, on est sous l’impression d’un combat permanent entre le peuple et Moïse. Il y a contraste entre les incessants murmures du peuple et l’intense vie de prière de Moïse. Moïse face au peuple, c’est aussi Moïse face à Dieu, car le combat de Moïse est aussi le combat de Dieu. Mais tout a commencé par une | ![]() |
première étape: la foi du peuple
![]() | Quand les anciens d’Israël voient les signes que Moïse opère, notamment le bâton changé en serpent, ils croient que Moïse est vraiment l’envoyé de Dieu (Ex. 4). Mais aussitôt que le Pharaon serre la vis, ils lui font des reproches. Moïse prie, et Dieu le rassure (Ex. 5). La puissance de Dieu s’étant manifestée par les dix plaies dont l’Egypte est fustigée, le peuple suit à la lettre les instructions concernant la Pâque. A peine sorti du pays de son esclavage et poursuivi par l’armée égyptienne, le peuple crie à ‘Eternel tout en reprochant à Moïse de les en avoir fait sortir. Moïse encourage le peuple: Dieu anéantira les ennemis ! Ayant vécu le micracle de cet anéantissement, les Israélites craignent Dieu, et ils crurent en l’Eternel et en Moïse, son serviteur (Ex. 14). Un chant de louanges éclate ! Notre foi en Dieu et en son Fils est-elle continuellement remise en question par des événements contrariants? Nous avons aussi besoin de l’exhortation de Moïse: L’Eternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence (Ex.14.14). Une fois le peuple en route vers la terre promise, on discerne une | ![]() |
deuxième étape: les murmures du peuple
![]() | A Mara, l’eau est amère: le peuple murmure. Moïse supplie Dieu, qui lui montre un certain bois que Moïse jette dans l’eau, et elle devient douce. C’est déjà une image de la croix du calvaire: l’amertume de ma culpabilité devant Dieu est transformée en douceur par le pardon reçu sur la base du sang de Jésus-Christ mort à la croix pour expier mon péché. L’amertume de mon coeur, causée par les injustices dont je me crois victime, fait place à la douceur de me savoir tellement aimé de Dieu. Six semaines plus tard, le peuple se plaint du manque de viande et de pain. C’est la faute à Moïse! Alors l’Eternel fait comprendre au peuple qu’en murmurant contre Moïse, il murmure contre Dieu. Néanmoins, Dieu donne aux Israélites ce qu’ils réclament: des cailles et de la manne (Ex.16). Sommes-nous assez conscients de ce que, lorsque nous manifestons notre mécontentement contre les circonstances qui sont les nôtres et les gens que nous côtoyons, nous murmurons en fait contre Dieu? A Réphidim, il n’y a pas l’eau qu’on escomptait y trouver. Cette fois, les murmures sont contestataires. C’est encore la faute à Moïse, qui crie àDieu: Ils vont me lapider! C’est alors que Dieu demande à Moïse de frapper le rocher de son bâton, et l’eau en jaillit (Ex.17). Cette image aussi vise le Christ, comme Paul l’écrit aux Corinthiens: Ils buvaient à un rocher spirituel…, et ce rocher était le Christ (1 Cor. 10.4). Il a été frappé à la croix, et des fleuves d’eau vive couleront de celui qui croit en lui (Jean 7.38). Sommes-nous une source de vie pour ceux qui nous entourent? A peine ce miracle désaltérant s’est-il produit qu’Israël est attaqué par Amalec; cette tribu descend d’Esaü, père d’une race incrédule qui restera l’ennemie du peuple de Dieu. Amalec est un symbole de Satan, l’adversaire qui rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer (1 Pi. 5.8>. Le Seigneur nous a-t-il particulièrement bénis? Soyons alors sur nos gardes, car c’est à ce moment que Satan attaque. Que fait Moïse? Deux choses: Il envoie Josué contre Amalec avec des hommes choisis, et il prie. Tant qu’il élevait ses mains, Josué gagnait; quand il les baissait, Josué perdait. La fatigue gagnant Moïse, Aaron et Hur soutenaient ses bras, et il put tenir ferme jusqu’à la victoire. Trois enseignements se dégagent de ce fait historique qui a été noté par Moïse lui-même, témoin oculaire, comme d’ailleurs tout le Pentateuque (Ex.17.14 – Deut. 31.9,24): 1. Prendre les mesures qui s’imposent. Associer au combat ceux de nos frères qui savent se servir de l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu…, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant, qui pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit (Eph. 6.17 et Hébr.4.12). Combattre l’ennemi avec d’autres armes s’avère futile. 2. Tant que nous prions, Dieu donne la victoire. Associons à notre prière ceux qui en ont le don. N’imaginons pas pouvoir tenir seuls nous avons tous besoin de « Aaron » et de « Hur ». 3. Une victoire n’est jamais définitive: Il y aura guerre de l’Eternel contre Amalec de génération en génération (Ex.17.16). Tant que Satan n’aura pas été neutralisé, ce qui arrivera au retour du Christ, le combat continuera. Mais c’est une guerre de Dieu contre Satan, raison pour laquelle nous faisons appel à la puissance du Seigneur. La charge de juge que Moïse doit assumer face à son peuple l’épuise. Son beau-père Jéthro, sacrificateur de Madian, lui conseille alors de déléguer ses pouvoirs à des hommes craignant Dieu, attachés à la vérité et qui haïssent le gain malhonnête (Ex.18.21). Moïse est assez humble pour suivre ce conseil donné par un homme qui, s’il n’est pas Israélite, est plein de bon sens. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ, qui est la loi de l’amour (GaI. 6.2.). Justement, Dieu va donner à son peuple, par l’intermédiaire de Moïse, le décalogue, la loi énoncée en dix commandements. C’est un point culminant dans la vie de Moïse. Il introduit une | ![]() |
troisième étape: l’engagement du peuple
![]() | Les Israélites entendaient la voix de Dieu qui parlait à Moïse. Moïse parlait, et Dieu lui répondait à haute voix. Et tout le peuple promit unanimement: Nous ferons tout ce que l’Eternel a dit. (Ex. 19.9,19,8). Moïse est le médiateur de l’ancienne alliance, celle de la loi. Et Dieu a confirmé son rôle de médiateur publiquement, à haute voix. Dieu n’en a pas fait moins pour le médiateur de la nouvelle alliance, celle de la grâce: De la nuée sortit une voix qui dit: Celui-ci est mon Fils élu, écoutez-le (Luc 9.35). Ce n’est plus Moïse (la loi) ni Elie (les prophètes) qu’il faut écouter, mais Jésus-Christ (la grâce). Moïse était un fidèle serviteur dans la maison de Dieu, alors que Jésus est Fils sur sa propre maison. Et nous sommes sa maison (Héb. 85-6). Voulons-nous dire, nous aussi: Nous ferons tout ce que le Fils a dit ?Cela inclut ce qu’il a dit par les apôtres. Sur la base de cette promesse d’obéissance plusieurs fois répétée (Ex. 24.3,8), Moïse scelle l’alliance du peuple avec l’Eternel par le sang des taureaux immolés en sacrifice. Cette alliance provisoire a trouvé un accomplissement définitif en Jésus-Christ: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous (Luc 22.20). L alliance ayant été conclue, le peuple ayant promis d’en observer les conditions, la rencontre avec Dieu est possible. Une vision du Dieu d’Israël est accordée à Moïse avec ses trois fidèles et 70 anciens; puis ils mangèrent et burent (Ex. 24.9-11). Mais ce n’était qu’une vision à travers laquelle ils virent Dieu, car l’homme ne peut me voir et vivre, dit l’Eternel à Moïse (Ex. 33.20). Cette parole est confirmée par Paul parlant ainsi du Seigneur des seigneurs: …qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir (1 Tim. 6.16). Jésus-Christ, lui, est l’image du Dieu invisible, il est Dieu devenu visible (Col. 1.15). Voir Christ, c’est voir Dieu. Nous le voyons avec les yeux de la foi. Mais il fallut qu’il donne sa vie et son sang pour que le chemin vers Dieu soit définitivement ouvert. Dès lors, par l’oeuvre du Saint-Esprit en nous, nous sommes transformés en son essence au fur et à mesure que nous nous nourrissons de lui (2 Cor. 3.18). Comment? En faisant nôtres ses paroles. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, … il demeure an moi, et moi an lui. Pour dissiper tout malentendu, Jésus déclara: La chair ne sert de rien. C’est l’Esprit qui vivifie. Mes paroles sont Esprit et Vie. (Jean 6.54,56,63>. C’est que Jésus est la Parole. En voyant une manifestation de l’Eternel, là sur la montagne, les Israélites ont eu un avant-goût du Christ, expression visible du Dieu invisible. Quel sommet de la révélation déjà au début du déroulement historique du salut de l’humanité! Et quel plongeon dans l’abîme de l’idolâtrie juste après! Ce sera la quatrième étape du peuple dans la désert. | ![]() |
L’homme attendu…
Il est Celui qu’on attendait sans savoir qui c’était, un Juste, le Libérateur, le Parfait quelqu’un de grand, de saint, d’auguste… – Vous donc, malheureux de la Terre, vous, pêcheurs, souffrant, enchaînés, vous, coeurs vides, douleurs amères, voyez, c’est Lui, l’Homme parfait… Du haut du Ciel, conquis naguère, Il tend les bras aux fatigués, aux déçus, coeurs vides, misère, car Il se donne tout entier… – C’est le Fils de Dieu: de la crèche, jusqu’à la Croix, Il fut chez nous, pêcheur, jetant son filet, dont la pèche s’appelle « Amour: Je viens en VOUS… » ! Joël FREYCHE |
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