PROMESSES

10. Loi et Liberté

A. La loi de Dieu

      Il y a pas mal de confusion à ce sujet. Pour être au clair, nous avons à saisir 5 points :

1. La loi exprime la volonté de Dieu. a) Le mot loi est utilisé pour indiquer:
– l’AT entier ou en partie (Rom 3.19; Mat 5.17);
– le Pentateuque (Luc 24.44);
– la loi donnée par Moïse (Rom 5.13);
– toute l’Ecriture (Jac 2.8).
La loi est donc l’expression des exigences de Dieu (Rom 3.20; Gal 3.13).
b) La loi nous lie par le fait que Dieu, en tant que Créateur, a le droit d’imposer sa volonté à ses créatures (Gen 2.16). Elle est sainte, juste, bonne, spirituelle et royale (Rom 7.12-14; Jac 2.8).
c) Les dix commandements sont un résumé de toute la loi en ce qu’ils nous indiquent comment nous comporter envers Dieu et les hommes (Ex 20.1-17). Ils ont été exprimés d’une manière succincte par notre Seigneur Jésus-Christ (Mat 22.34-40). 2. La loi doit être mise en pratique, ce qui est impossible. – Dieu exige que nous observions toute sa loi parfaitement (Jac 2.10-11; Gal 3.10), et ceci de bon coeur (Rom 6.17).
– Mais nous en sommes incapables, étant tous des pécheurs déchus de sa grâce, ayant tous transgressés cette loi et étant tous coupables devant Dieu (Rom 8.7; 3.9,19). 3. La loi, loin de communiquer la vie, condamne à la mort. – Ne pas observer la loi parfaitement entraîne malédiction et condamnation à mon (Gal 3.10; Rom 7.10; 2 Cor 3.6).
– La loi elle-même n’est pas en cause, mais bien notre nature pécheresse qui ne peut ni ne veut se plier à la loi divine (Rom 7.10-13). La loi nous montre notre péché mais ne peut nous faire accéder à la vie éternelle (Rom 3.19-20; Gal 3.21).
– Personne ne peut donc se prétendre justifié sur la base de son observation de la loi (Rom 3.20-22.28; Gal 2.16: 3.11). 4. La loi nous montre notre besoin du Sauveur Jésus-Christ. – La loi nous rend conscients de notre péché et du coeur tordu que nous avons (Rom 3.20: 7.7).
– Laissés à nous-mêmes, nous ne pouvons jamais mériter l’approba­tion de Dieu. Nous avons besoin de quelqu’un en dehors de nous-mêmes pour nous procurer la justice qui nous permettra d’obtenir la faveur de Dieu (Rom 3.10-28; Phil 3.8-9).
– Nous découvrons alors avec joie qu’un autre s’est chargé de la pénalité due à notre péché (Gal 3.13).
– Rencontrer Christ et, par lui, être réconciliés avec Dieu nous libère de l’obligation de mériter l’approbation de Dieu en observant toute la loi (Rom 10.1-4). 5. La loi de Dieu est la règle de vie du chrétien. – Nous ne pouvons obtenir le salut en observant la loi. Cependant, ce qui est juste reste juste. La loi est dès lors inscrite dans le coeur de tout croyant (Héb 8.10; Jér 31.31-34), et il ne la ressent pas comme un fardeau (1 Jean 5.3); au contraire, il y prend plaisir (Rom 7.22).
– Le chrétien comprend que la loi est bonne et qu’elle met en garde contre tout ce qui contredit l’enseignement de l’Evangile (1 Tim 1.8-11).
– Pécher, c’est transgresser la loi; or le chrétien a été sauvé afin de ne plus pécher (Rom 6.11-23). Etant donné qu’il aime Dieu, il s’emploie à observer les commandements de Dieu ce qui doit caractériser tout chrétien authentique (1 Jean 5.1-3).

B. La liberté du chrétien

Quelques jalons:
      a) Concernant mon comportement de tous les jours: En tant que chrétien, puis-je faire ceci ou cela, aller ici ou là ?

      b) Les convictions de seconde main ne sont pas valables. Il y a trop de chrétiens qui ne font que se conformer aux tabous et traditions que d’autres observent. Cette manière de faire est fustigée par la Bible: Marc 7.9,13; Rom 14.3-4; Col 2.20-23; Gal 4.9-11; 4.31-5.1.

      c) Nous sommes des fils redevables à Dieu seul, et aucunement des esclaves. Seul Dieu a le droit de nous dire comment nous devons vivre, personne d’autre (Rom 14.4-5). Christ est mort pour nous affranchir et personne n’a le droit de nous obliger à observer d’autres lois que celles que Dieu nous demande dans sa Parole (Gal 5.1).

      d) En tant que chrétiens, nous jouissons donc d’une très grande liberté. Le fait que nous pouvons en abuser n’est pas une raison pour que nous en soyons privés ou en privions autrui. Tous les dons de Dieu peuvent être dangereux quand ils sont en de fausses mains.

En résume: en tant que chrétiens, nous pouvons vivre exactement comme nous l’entendons.
SOUS RESERVE QUE

1. nous ne désobéissions point à l’Ecriture.
      Elle nous ordonne de faire certaines choses, alors qu’elle en interdit d’autres. Observer la loi ne peut nous sauver, comme nous l’avons vu. Mais le fait d’être libérés de la loi en tant que moyen de salut ne change rien au fait que la loi est juste. La Bible entière est nécessaire pour apprécier ce qui est bon ou mauvais (2 Tim 3.16-17).

2. nous nous soumettions aux autorités légales.
      Nous avons à nous soumettre à notre gouvernement, pour autant qu’il ne viole pas la loi divine et se restreint au domaine qui lui est propre, ne s’ingère donc pas dans ce qui concerne la famille ou l’Eglise et ne m’empêche pas de marcher avec Dieu (Rom 13.1-7).

3. nous éliminions tout ce qui gêne la vie chrétienne.
      Il y a des choses qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes tout en nuisant à mon développement spirituel, choses qui peuvent affaiblir ma foi, refroidir mon zèle, me rendre plus vulnérable à la tentation jusqu’à m’y asservir. Il me faut les éliminer de ma vie (1 Cor 6.12).

4. nous ne soyons pas une occasion de chute pour d’autres.
      Il y a des chrétiens faibles pour lesquels nous devons avoir des égards particuliers (Rom 15.1; 1 Cor 8.9). Tenons compte du manque de connaissance de ceux qui sont plus faibles que nous, de ceux qui n’ont pas encore saisi qu’ils peuvent jouir de tous les dons de Dieu sans avoir de scrupules.

      Nous ne devons en aucun cas les mépriser ou les faire agir contre leur conscience, ce qui leur ferait commettre un péché, car tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché (Rom 14.23). Cela n’exclut pas une mise en garde quand elle est nécessaire, fût-ce au risque de blesser leurs sentiments.

      Eux à leur tour ne doivent pas insinuer que nous serions moins sincères dans notre marche avec le Seigneur parce que nous agissons avec une liberté qu’ils n’ont pas. Que les uns et les autres méditent Rom 14.9-12, dont l’argument se résume par cette constatation: chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même.

5. nous n’empêchions en rien la diffusion de l’Evangile.
      Il est vrai que nous sommes libres. Mais nous sommes prêts à renoncer à certaines libertés si par là nous pouvons promouvoir l’Evangélisa­tion (1 Cor 9.19: 10.33). Nous ne sommes pas liés par une culture particulière, mais en l’étudiant à fond, nous serons en mesure de promouvoir la diffusion de l’Evangile.

6. nous fassions tout ce qui peut édifier le Corps de Christ.
      Nous ne sommes pas seulement des individus libres mais en même temps aussi des membres d’un Corps. En tant que tels, nous avons à rechercher le bénéfice des autres membres (Gal 5.13; Rom 13.10). Notre souci n’est pas d’abord de jouir de quelque chose, mais de nous demander en quoi cela pourrait aider ou au contraire nuire au prochain (1 Cor 9.22-23).

7. nous fassions tout en vue d’honorer Dieu.
      C’est finalement à cela que doit servir notre liberté (1 Cor 10.31). Nous l’exerçons de telle manière à ce que notre comportement tende systématiquement à glorifier notre Père qui est dans les cieux. Quoi que nous fassions, nous devons pouvoir le faire à la gloire de Dieu.

      Les paroles de Jésus dans Jean 8.36 doivent être comprises à la lumière de ce qui précède:

Si donc le Fils vous rend libres,
Vous serez réellement libres.

Adaptation d’une esquisse de
Stuart OLYOTT
par Jean-Pierre SCHNEIDER


Toutes les grandes civilisations se détruisent elles-mêmes par une corrosion intérieure. La facilité aboutit à la dégénérescence. Les fondements, une fois sapés, s’écrouleront devant le choc du séisme. Une maison bâtie sur le sable est vouée à la destruction.

Notre civilisation occidentale n’échappe pas à cette corrosion. La chrétienté n’est plus chrétienne: elle jette la Bible à la poubelle et renvoie le Christ dans la rue. En même temps, la dégradation des mours est un scandale aux yeux du reste du monde.

Les autres nations sont, elles aussi, mûres pour le jugement de Dieu du fait qu’elles ont tout fait pour exterminer la Bible et continue à persécuter les disciples de Christ. Or, si le châtiment est prêt à tomber sur le monde, rappelons-nous de ce qu’il commence par la maison de Dieu.

Je sais que la seule raison pour laquelle Dieu nous laisse en liberté en Occident est parce qu’il espère encore nous utiliser pour parachever l’évangélisation du monde. Il nous a confié des moyens extraordinaires: écoles, littérature, radio, liberté de conscience et de propagande, argent et instruction… Mais si le peuple de Dieu perd cette vision, il perdra également tous ces privilèges. Pourquoi jouirions-nous de ces choses alors que nos frères dans les blocs communistes et musulmans en restent totalement privés? Ce n’est nullement parce que nous sommes meilleurs qu’eux: au contraire, les églises de l’Occident sont tourmentées par le matérialisme, les divisions, la mondanité… de la méchanceté, des choses malhonnêtes et déloyales, des mesquineries… Oh ! Que Dieu ait pitié de nous! Que Dieu visite son peuple! Qu’Il verse sur nous l’Esprit de grâce !

Ralph SHALLIS


« Vous les reconnaîtrez à leurs fruits »(Matt 7. 16).

« …Vous êtes devenus lents à comprendre… vous avez à nouveau besoin qu’on vous enseigne les premiers principes élémentaires des oracles de Dieu: vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. Or quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de la justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui, par l’usage ont le sens exercé au discernement du bien et du mal » (Héb 5.11-14).

La fin du vingtième siècle est caractérisée par des événements bouleversants et des situations inhabituelles dont les répercussions sont d’une portée mondiale. Est-ce un prélude des derniers jours et du retour du Christ glorieux ? Tout converge plus ou moins vers un accomplissement prochain des prophéties bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament. Tandis que l’Eglise de Jésus-Christ, son épouse, se prépare à son enlèvement lors du retour de Christ, la pseudo-église, elle, se prépare à recevoir l’antichrist, après avoir été « vomi de la bouche du Témoin fidèle et véritable, de l’Auteur de la création de Dieu » (Apoc 3.14-16).

Dans mes divers et nombreux contacts avec des responsables d’églises, je constate une situation des plus préoccupantes : l’Eglise passe par une phase de perte de sensibilité, de discernement au niveau théologique et éthique. En théologie nous assistons à une dilution et une ignorance des vérités fondamentales; rien d’étonnant s’il en résulte un renversement des valeurs chrétiennes.

Il y a étrange similitude entre les caractéristiques de la maladie nouvelle, du « Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis » et celles de la chrétienté. Cette maladie est causée par un virus appelé HIV (Human-deficency virus). Ce virus est l’agent pathogène de cette maladie et transmet les informations génétiques aux cellules dans lesquelles il s’est introduit. Il s’intègre dans la chaîne d’ADN du globule blanc, appelé T4, qui l’a accueilli. N’étant ainsi pas détecté par les propres pouvoirs de la cellule qui l’a reçu, il peut s’y multiplier tout à son aise, mais finit par la tuer. La gravité de cette maladie tient au fait que ce virus s’attaque à une catégorie de globules blancs dont le rôle est de détecter tous les germes agressant notre organisme, et de mobiliser contre eux d’autres globules pour les détruire. En leur absence, la porte est ouverte à toutes sortes d’infections, même banales, qui peuvent devenir fatales.

Ce dont souffre l’Eglise aujourd’hui est l’incapacité de détecter les corps agresseurs pour les combattre ensuite avec efficacité. Nous vivons une époque caractérisée par une déficience immunitaire spirituelle et morale. L’Eglise réagit à peine à l’intrusion d’agents étrangers à la parole de Dieu. Car, pour la plupart de ses membres, cette dernière n ‘est plus le critère absolu. Nous baignons dans un climat humaniste qui exerce une énorme influence sur nous et nos enfants. L ‘éducation chrétienne selon l’Ecriture est contrecarrée par un enseignement public qui part de la présupposition que l’homme n’a pas été créé à l’image de Dieu, mais qu’il est le produit d’une évolution théiste ou athée. La conscience publique en est insensibilisée et l’Eglise en subit les effets néfastes. De faux raisonnements s’y installent et l’Evangile est compris et prêché d’une façon diluée. La sainteté et la justice de Dieu, le péché, la croix du Calvaire où le Fils de Dieu a expié nos péchés, la confession des péchés, la repentance et la foi en le Rédempteur sont affaiblis ou même mis de côté. De ce fait, les vérités fondamentales que Dieu a révélées dans la Bible sont ignorées en partie ou mal comprises. De fausses doctrines s’infiltrent sournoisement dans l’Eglise, telles que la négation des peines éternelles dont on ne parle quasiment plus, alors que Jésus, Fils de Dieu, les a clairement enseignées (Matt 25.46). On parle beaucoup de l’amour de Dieu tout en ignorant ce que cela implique. Tout cela aboutit à une éthique de tolérance qui entraîne l’écroulement des valeurs absolues données par Dieu dans la Bible.

D’autre part, une grande ouverture a été créée vers une théologie de l’expérience. Cette forme de théologie se propage dans le monde entier et fausse tout raisonnement basé sur les vérités fondamentales de l’Ecriture. Je crains que notre génération se « drogue » d’expériences et passe à côté de l’essentiel. On est à l’affût « d’une seconde expérience », de « la pluie de la dernière saison », de « plus de puissance », d’un « certain renouveau » et ainsi de suite. Tragiquement l’Eglise est incapable de discerner et de réagir parce que la base lui fait défaut.

L’Eglise est appelée à prêcher et à vivre un christianisme solide. Elle ne peut rester neutre. Elle doit savoir démasquer l’ennemi et lutter contre lui de toutes ses forces. Cet ennemi c’est le diable avec ses pouvoirs de séduction et de ténèbres (Eph 6). C’est une bataille contre les raisonnements qui s’élèvent contre Dieu sous quelque forme que ce soit (2 Cor 10.3-6). Nous lançons un appel urgent à tout chrétien, à tous les responsables des églises: réagissez contre l’infiltration d’éléments étrangers aux Ecritures! Dieu nous a équipés pour cette bataille, et nous ne devons pas craindre de nous engager à fond. En effet, tout chrétien régénéré, donc né de nouveau, possède potentiellement la puissance du Saint-Esprit pour servir le Christ et témoigner pour lui, vu que le Saint-Esprit qui l’a scellé et qui habite en lui en a fait un membre du Corps de Christ (Rom 8.9; 1 Cor 12.13; Jean 14.15-17; Actes 1.8). L’épître aux Ephésiens nous enseigne que toute la trinité de Dieu est à l’ouvre pour nous faire avancer sur le sentier de la foi.

Il nous faut absolument revenir à une instruction systématique et solide de la Bible. Nos prédications doivent être vigoureuses et bien étayées de la Parole. L’exposition systématique de la Bible est une nécessité dans nos églises, afin que les chrétiens acquièrent du discernement spirituel pour ne pas être entraînés à tout vent de doctrine. La lecture et l’étude systématique de la Bible avec la prière sont les deux piliers d’une église solide, capable de réagir contre des corps étrangers à la Parole. Relevons donc le défi de la déficience immunitaire spirituelle et sortons de notre apathie pour combattre le bon combat ». Ainsi nous serons « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés « (Rom 8.31-39).

Henri LÜSCHER



      On pourrait comparer l’homme à une de ces peintures inestimables, ouvre de l’un des grands maîtres de la peinture européenne, qui avait été défigurée à en être méconnaissable par un acte de vandalisme insensé. Pourtant, on peut encore reconnaître sa gloire première. Et ce qui est primordial, elle continue à avoir de la valeur, à tel point qu’une oeuvre de restauration est immédiatement engagée.

      C’est une des raisons pour lesquelles le rétablissement de l’homme a été entrepris. Dieu n’avait aucune obligation de sauver l’homme, mais choisit de le faire délibérément. L’homme de par sa nature avait une valeur propre qui poussa Dieu à s’engager à le sauver. Dieu a tant aimé le monde signifie que le monde était si précieux aux yeux de Dieu qu’il prépara son rétablissement; l’homme était si précieux pour Dieu que Dieu alla jusqu’à devenir homme lui-même! Retenons bien que la chute, alors même qu’elle défigura l’homme en tant que porteur de l’image de Dieu, ne lui enleva pas son humanité. Cela explique pourquoi tous les hommes ont une conscience (selon Rom 2); pourquoi même des pécheurs peuvent donner des bonnes choses à leurs enfants (comme Jésus le dit dans Mat 7.11); et pourquoi même nos adversaires, qui détestent la vérité de l’Evangile, peuvent découvrir certaines des vérités dans l’univers qui les entoure (Mat 16.3; Rom 1.19). De ce fait, on trouve dans toutes les sociétés des histoires sur la compassion, l’héroïsme, la loyauté et l’amour. Il y a dans toutes les sociétés des gens qui ont soif de justice, qui exercent des activités créatives, qui ont un sens de l’honneur. Ces qualités et ces accomplissements ne les sauvent pas du jugement, bien qu’ils aient de la valeur. A cause d’eux, le monde est différent et meilleur. Mais s’ils existent, c’est parce que l’homme, bien que déchu, reste à l’image de Dieu.

      Que signifie dès lors pour nous le salut ? Comment imaginons-nous le processus de restauration, pour reprendre l’image de la peinture endom­magée? Mais avant tout, quels liens y a-t-il entre l’expérience spirituelle et le fait d’être humain?

      La réponse est simple: l’ouvre du salut a pour but principal de faire retrouver à l’homme l’expérience spirituelle qu’il a perdu au moment de la chute. Pour que cela soit possible, il faut un Sauveur. Grâce à lui, l’homme peut rétablir une relation avec Dieu et être accepté par Dieu, même s’il est pécheur, parce que l’expiation est entièrement suffisante. Il est justifié simplement par la grâce en faisant confiance à l’efficacité de l’ouvre de Christ et à ses promesses; autrement dit, il est justifié par la foi. Cependant il n’est pas justifié pour se dérober à son humanité intrinsèque, mais au contraire pour y être réintégré, pour redevenir ce qu’il était quand l’homme fut créé au commencement.

      Cette humanité, nous l’avons vu, comprenait tout ce dont la vie ordinaire est faite. Adam n’était pas plus spirituel en priant et moins spirituel en jardinant ou en passant un moment agréable avec Eve. La totalité de son expérience avait été voulue par Dieu et réjouissait son cour. La vie tout entière était spirituelle. Or, c’est cet idéal de spiritualité qu’il nous faut retrouver maintenant. Nous glorifions Dieu dans les aspects les plus simples de notre vie: lorsque nous avons de bonnes relations avec ceux qui nous entourent; lorsque l’ambiance familiale est heureuse; lorsque nous sommes radieux et créatifs; lorsque nous trouvons des solutions à nos problèmes pratiques; lorsque nous savons savourer les plaisirs que notre corps et la nature environnante nous offrent; lorsque nous jouissons de la beauté et créons ce qui est beau. Il ne s’agit pas de renier notre humanité, ni de l’accepter à contre-cour, comme s’il était meilleur d’être pasteur ou évangéliste qu’artiste ou jardinier, meilleur de passer notre temps à des activités « spirituelles » que « profanes ». Nous devons absolument refuser une attitude pareille. Elle doit être extirpée de notre pensée et aussi de nos églises.

      La résurrection de notre corps est l’aboutissement grandiose de cette vision régénérée de notre expérience spirituelle dans sa dimension humaine. Car qu’est-ce à dire, sinon que notre expérience dans sa totalité, même dans l’aspect physique de notre corps, a une valeur telle que Dieu va restaurer nos corps à la dernière trompette, quand, en un clin d’oil, nous serons tous changés. C’est alors que notre humanité sera restaurée d’une façon parfaite, aussi bien physiquement que spirituellement.

      En attendant, nous avons à oeuvrer au renouvellement de notre expérience dans son ensemble, du moins autant que cela est faisable dans notre état déchu. Nous devons donner de la valeur à la réalité concrète dans laquelle Dieu nous a placés, qu’il s’agisse de son aspect humain, individuel ou physique. De toute façon, il serait futile de vouloir en faire abstraction, car elle est toujours présente et le sera toujours, même quand nous serons morts physiquement et ressuscités avec de nouveau corps! Mais ne subissons pas seulement cette réalité concrète ! Rendons-nous compte que c’est justement cette réalité-là qui est importante. Etre spirituel, c’est être humain à part entière.

      Si notre modèle de spiritualité nous éloigne de la réalité concrète, c’est qu’il est gravement défectueux. Jésus était capable d’assister à un festin de noces et même de faire du vin pour le plaisir des invités. N’était-il pas spirituel en faisant cela? Ou l’aspect miraculeux de cet événement, l’eau changée en vin, supplante-t-il son aspect purement humain, comme s’il n’avait pas d’importance ? Que dire alors du mariage lui-même, de la joie du couple et de l’anticipation de leur union, du plaisir des invités lors de cet événement important pour la vie de la communauté et tout spécialement pour les deux familles concernées, de l’empressement des serviteurs, de la responsabilité des traiteurs, pour n’en dire pas plus?

      Ou prenons un autre exemple que nous aborderons en détail ailleurs: l’esprit humain. La capacité humaine de raisonner intelligemment est-elle dénigrée dans le NT? Pas du tout! Paul, de toute évidence, s’était engagé intellectuellement. Comme il le dit lui-même, il s’est appliqué à renverser les raisonnements de toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et d’amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ (2 Cor 10.4-5).

      Paul exhortait aussi les croyants à transformer leur vie par le renouvellement de l’intelligence (Rom 12.2). Dans les pays du bassin méditerranéen, il parlait avec les non-croyants comme avec les croyants, il enseignait et discutait avec eux. Pourquoi? Parce qu’il est important de comprendre, de raisonner, de stimuler l’esprit de l’homme. C’est un aspect de sa nature humaine qui a continué à fonctionner en dépit de la chute.

      Sans doute que le mariage et la sexualité peuvent être et ont été dénaturés. Cela vaut aussi pour l’esprit. C’est la situation tragique de l’homme déchu: que les dons de Dieu, qui sont bons, soient détournés à des fins mauvaises. Ils ont pourtant une fonction nécessaire dans notre expérience spirituelle. Le chrétien est appelé à rejeter le péché, et non pas sa personnalité. Celle-ci doit être libérée du péché, ce qui revient à une libération de son humanité proprement dite pour que l’image originelle à la ressemblance de Dieu puisse réapparaître d’une manière qui reflète un peu sa gloire première, gloire qui est la gloire du Seigneur (2 Cor 3.18). Car, dit encore Paul, vous avez revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créé (Col 3.1O).

Ranald MACAULAY
Tiré du livre « What in the World is Real ? »
(copyright 1982 by l’Abri Fellowship)
avec la permission de l’auteur.
Traduction: Jocelyne DE BIVIC et
Jean-Pierre SCHNEIDER.


4. LE PECHE ET l’ALLIANCE

      Adam, la créature la plus accomplie de Dieu, marchait avec Dieu en connaissance, justice et sainteté. Cependant, arriva ce qu’on nomme la chute:

      Adam tomba
      Ce fait est totalement nié par les « rationalistes », alors que les « néo-orthodoxes », s’ils disent bien qu’il y a eu une chute, n’acceptent pourtant pas l’historicité du récit de Genèse 3, n’y voyant qu’une parabole.
      Mais il n’y a aucun doute que Genèse 3 relate des faits historiquement authentiques qu’il y a lieu de traiter littéralement, sans quoi on les dépouille de leur sens véritable. Cela ressort clairement de la manière dont l’apôtre Paul, inspiré par le Saint-Esprit, en parle dans Rom 5.12-21, 2 Cor 11.3 et 1 Tim 2.14, où le récit de Genèse 3 est repris dans son sens littéral. Nous pouvons donc affirmer que:
      1. Adam et Eve, le premier homme et la première femme créés par Dieu, ont péché en mangeant du fruit défendu. [Le mot « péché » comprend l’idée de « manquer le but ».]
      2. Ils furent séduits par la subtilité de la tentation de Satan.
      3. Dieu le permit pour que cela serve à le glorifier. Rom 11.36.
      Voici les résultats de ce premier péché
      1. Adam et Eve perdirent la communion avec Dieu. Gen 3.8,24.
      2. Ils perdirent leur état de justice originel. Gen 3.11.
      3. Ils moururent dans le péché et furent entièrement souillés, de sorte que toutes leurs facultés physiques et psychiques en furent corrompues et totalement dépravées Gen 2.17 ; 6.5. (Illustration: un peu de poison imprègne toute l’eau d’un verre.)

      Nous sommes tombés
Adam représentait toute la race humaine. (Similitudes le Président représente son pays; le chef de la famille représente la famille.) Le comportement d’Adam a conditionné nos dispositions et notre destinée. Voici pourquoi:
      1. Le nom « Adam » signifie « homme » dans le sens de « être humain ».
      2. Toutes les ordonnances, promesses et sanctions que Dieu adressa au premier couple étaient aussi valables pour leurs descendants (p ex. la terre maudite, la mort, les douleurs de l’enfantement). Gen 3.16-19.
      3. Le NT enseigne clairement que par la désobéissance d’un seul (Adam), tous les hommes sont morts, le péché s’étant étendu à tous entraînant la condamnation de tous (Rom 5.15,18-19).
      Ainsi donc, la culpabilité due au péché d’Adam est imputée à tous ses descendants naturels, tous ayant la même nature corrompue. Gen 6.5; Ecc 9.3 ; Jér 17.9. C’est un mal universel ; nous sommes tous nés pécheurs, ce qui explique pourquoi nous péchons. Marc 7.21-23.

      Etant coupables, la colère et la malédiction de Dieu reposent sur nous
      Dieu nous demande d’être saints et d’agir avec justice : être et faire ne peuvent être séparés ! Comme nous ne sommes cependant ni saints ni justes, nous sommes des pécheurs. 1 Pi 1.16; 1 Jean 3.4.
      Il est dit du péché qu’il règne sur nous, qu’il nous domine, que nous en sommes les esclaves. Rom 6.12-18; Eph 4.18-19.
      Par nature, nous sommes des enfants de colère (Eph 2.3)
      1. Déjà dans notre vie terrestre, il est évident que la malédiction de Dieu est sur nous. Gen 3.16-19; Rom 1.18-32.
      2. L’au-delà réserve à l’homme pécheur un juste châtiment et une ruine éternelle. 2 Thes 1.6-9; Apoc 20.11-15.

      Dieu fait alliance
      Dieu est Dieu et nous sommes ses créatures: il y a une énorme distance entre lui et nous. Même si nous vivions d’une manière irréprochable, nous n’aurions fait que notre devoir. Rien ne nous permet de jamais faire valoir des « droits » auprès de Dieu.
      Cependant Dieu veut, à certaines conditions, nous gratifier de certains bienfaits, ce qui est un acte de générosité imméritée de sa part. C’est lui qui choisit les dons et qui décide quelles sont les conditions qui y donnent accès. Il ne s’agit pas d’un contrat entre deux parties égales où chacune impose ses conditions à l’autre. Dieu lui-même se lie envers ses créatures indignes, auxquelles il impose certaines obligations et conditions.

      L’alliance de la loi fondée sur les oeuvres
      Au début de l’Histoire, Dieu mit Adam devant l’alternative suivante: obéir (et vivre, ce que le texte ne dit pas explicitement), ou désobéir et mourir (Gen 2.15-17). Dieu seul décida des termes. Sans le spécifier, il offrait en fait la vie à Adam, à condition qu’il accomplisse l’oeuvre requise de lui, qui consistait à obéir au commandement de Dieu; c’est à cette condition que Dieu allait confirmer Adam pour toujours dans son état originel.       Mais nous l’avons vu: Adam désobéit, et les conséquences en furent désastreuses. Si, théoriquement parlant, la promesse de vie sur la base des oeuvres (accomplissement de la loi) est toujours valable, en pratique elle ne nous sert à rien (cf Rom 10.5 et Gal 3.12, qui citent Lév 18.5), car étant toujours pécheurs, nous ne pouvons jamais suffire aux exigences de la loi. Pour avoir accès à la vie éternelle, il nous faut forcément passer par un autre chemin.

      L’alliance de la grâce fondée sur la foi
      Ce chemin, Dieu l’a ouvert dans sa miséricorde en instituant une nouvelle alliance, une alliance éternelle (Héb 13.20). Par elle, Dieu lui-même remplit les conditions nécessaires au salut des hommes. Dieu n’a pas consulté les hommes pour savoir s’ils étaient d’accord avec cette alliance, car elle ne dépend que de sa décision souveraine, étant l’expression d’un acte de grâce éternel. De là son nom: alliance de grâce.
      Tout ce que l’homme doit faire, c’est croire que Dieu dit vrai. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils [ou: qui désobéit au Fils] ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui (Jean 3.36). Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé (Act 16.31). C’est par grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c ‘est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie (Eph 2.8.9). C’est cela, l’Evangile, la Bonne Nouvelle du salut accordé en réponse à notre foi, et non plus sur la base de nos oeuvres, qui ont été accomplies pour nous par Jésus-Christ.

      L’alliance dans les deux Testaments
      Dans l’AT, l’alliance de Dieu avec l’homme a été annoncée d’une manière ancienne. Les promesses, les prophéties, les sacrifices, les ordon­nances et les symboles de l’AT annonçaient tous le Seigneur Jésus-Christ et parlaient du salut en tant qu’oeuvre de Dieu, et non la nôtre.
      Dans le NT, l’alliance de Dieu avec l’homme est annoncée d’une manière nouvelle: par la prédication (Rom 10.14; 2 Cor 3.6; 4.5) ; par le baptême (Col 2.12-14) ; par la sainte cène (1 Cor 11.23-26). La vérité y est plus clairement apparente, plus simple à saisir, mais accompagnée de moins de gloire perceptible.

      Une seule alliance
      En fait, les deux alliances – celle basée sur les oeuvres de la loi et celle basée sur la grâce par le moyen de la foi – ne sont pas fondamentalement différentes. Les deux sont des dons dus à la grâce de Dieu. Le Seigneur Jésus-Christ a suffi aux exigences de la loi pour que nous puissions bénéficier de la grâce.
      Tant que nous n’avons pas compris le principe de l’alliance, la Bible ne sera jamais qu’un dédale inextricable. Par contre, une fois que nous avons saisi son enseignement sur l’alliance sous sa forme ancienne et nouvelle, le sens de toute la Bible éclate à nos yeux émerveillés.
      Je n’ai pas honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du juif premièrement, puis du Grec. En effet, la justice de Dieu s’y révèle par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit: Le juste vivra par la foi. Rom 1.16-17.
      En aurions-nous honte aujourd’hui, gens du vingtième siècle, de cet Evangile, du seul évangile qui sauve ?

Stuart OLYOTT
(Traduit et adapté par
Jean-Pierre Schneider)



      Les scientifiques de notre époque se posent depuis quelques années une question qui a déjà fait l’objet de bien des écrits philosophiques: pourquoi tout organisme vivant est-il condamné à vieillir puis inéluctablement à mourir? Les scientifiques se la posent d’autant plus que depuis quelques décennies, compte tenu des progrès de la médecine, de l’hygiène et de la nutrition, la durée de la vie humaine s’est allongée de nombreuses années.

Limite d’âge.

      L’espérance de vie est de plusieurs dizaines d’années, sinon le double, de ce qu’elle était au milieu du siècle dernier. Et les médecins se demandent jusqu’à quel âge on pourra encore reculer l’échéance fatale qui pèse sur tout homme depuis Adam.

      Des études très complexes sur lesquelles il serait inutile de s’étendre ici ont montré que l’homme a toutes les aptitudes nécessaires pour vivre jusqu’à 120 ans. Diverses équipes sont arrivées à la même conclusion et l’on peut se rendre compte que les doyens de notre planète, si l’âge qu’on leur prête est exact, se trouvent à cette limite. Le doyen actuel, un japonais nommé lzumi, a eu exactement 120 ans cette année. Cet âge caractéristique, sur lequel les scientifiques viennent de tomber d’accord, se trouve être exactement celui que Dieu a donné également comme limite supérieure après que les hommes aient commencé à peupler la terre :Désormais ils ne vivront pas plus de cent vingt ans (Gen 6.3).

Vieillissement: pourquoi?

      A une époque où la plupart des maladies et des fléaux qui décimaient jadis les populations ont disparu, pour être remplacés, il est vrai, par d’autres maladies encore mal connues, comme le cancer, mais pourtant moins dévastatrices, les scientifiques semblent donc se tourner vers l’allongement de la vie et étudient sérieusement les causes de la mort.

      Les biologistes se sont en effet aperçus que les cellules humaines prélevées sur des vieillards sont encore capables de se multiplier de nombreuses fois, bien plus que ce qu’elles feraient dans l’organisme lui-même. Elles disposent donc d’un potentiel de vie inhérent, mais elles dégénèrent rapidement dans l’organisme. Un phénomène appelé sénescence se produit alors qui transforme peu à peu, de façon irréversible, des cellules saines en cellules séniles, peu fonctionnelles et de moins en moins actives. L’étape finale est la mort de la cellule.

      Tous, scientifiques ou non, nous avons déjà contemplé un organisme mort alors qu’il était bien vivant peu de temps avant. Rien extérieurement ne permet de distinguer les deux stades, sinon la vie, cette organisation de la cellule et des organismes que la science n’arrive pas à expliquer, que la Bible appelle parfois le mouvement et l’être, mais le plus souvent le souffle de vie. (Gen 1.30; 6.17; Ps 104.29; Job 33.4).

Vie et mort.

      La vie est un état d’organisation et de structure de la matière qui n’existe qu’en soi et qui est tellement complexe que les scientifiques ont de plus en plus de difficultés à admettre qu’elle soit apparue par hasard, mais nous reviendrons dans un autre article sur cette question. Chaque organisme vivant, naît, grandit, vieillit, puis meurt. Cet ordre inéluctable des choses est voulu de Dieu depuis la chute de l’homme et son renvoi du jardin d’Eden: Tu es poussière et tu retourneras à la poussière (Gen 3.19). L’homme, nous dit la Bible, a entraîné la nature dans sa chute (Gen 3.17-18).

      La mort est-elle vraiment inéluctable? se demandent les savants aujourd’hui. N’est-elle que la conséquence du vieillissement qui fait actuellement l’objet de nombreuses recherches et dont certains résultats commencent à être connus (dérèglement du métabolisme, production de radicaux libres ou oxydants détériorant les cellules, etc) ? La mort n’est-elle pas portée dès la naissance par le patrimoine génétique ? Cette nouvelle façon de concevoir la mort est surprenante, mais il semble effectivement que certains gènes, qui ont déjà été appelés les gènes de la mort, soient directement responsables de la sénescence et de la mort.

      Des travaux en cours sur les fruits, certains champignons, des insectes, montrent que de nombreux caractères nouveaux apparaissent avec la sénescence, véritable horloge biologique à retardement. Le nombre de gènes impliqués et l’enchevêtrement de leurs actions sont tellement nombreux et variables selon les espèces qu’on n’arrivera probablement jamais à disséquer et à empêcher le processus.

      Les règles du jeu pourraient-elles être changées ? Dieu seul le peut. Si l’on analyse le 5ème chapitre du livre de la Genèse, on s’aperçoit que les premiers hommes vivaient en moyenne… 900 ans! Adam vécut 930 ans, Mathusalem 969 ans (le doyen de tous les temps) et Noé 950 ans. La limitation de la durée de vie des hommes rapportée par Gen 6.3 s’est traduite par une diminution progressive (200 ans en moyenne pour les descendants de Noé, Gen 11) puis ralentie.

Longévité extensible?

      L’homme peut-il par lui-même allonger sa vie? Certains régimes alimentaires, certaines cures de jouvence ou autres élixirs n’ont jamais été d’une grande efficacité, pas plus que certains traitements à base d’hormones ou transplantations d’organes qui ont enrichi plus d’un charlatan. La presse nous a parlé également il y a quelque temps d’un riche homme d’affaires qui souhaitait se faire congeler et attendre que la science ait découvert un remède à sa maladie aujourd’hui incurable.

      Quelle est aujourd’hui votre propre espérance de vie? Espérez-vous vivre le plus longtemps possible ou avez-vous une autre espérance de vie, d’une vie éternelle? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? (Luc 12.25). Bien des chrétiens n’ont pourtant de l’inquiétude que pour leur vie terrestre et ne prient que pour leur avenir dans ce monde.

Temporel ou éternel?
      La Bible nous dit que c’est une profonde erreur, source de nombreuses déceptions: Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ nous sommes les plus malheureux de tous les hommes (1 Cor 15.19). La vie humaine est limitée. Tôt ou tard, il nous faudra comparaître levant celui qui jugera notre vie et nous accordera ou non de vivre avec lui pour l’éternité.

      Qu’avez-vous choisi ? Vous inquiétez-vous pour cette vie bien courte ou au contraire vous inquiétez-vous pour la vie à venir, celle qui n’aura pas de fin, où la mort n’aura plus d’emprise et que nous passerons dans une parfaite communion d’amour avec notre Seigneur Jésus-Christ? Combien ces petites années gagnées par la science et la médecine nous semblent dérisoires à côté de la vie éternelle dans le royaume de Dieu! Tant de chrétiens semblent oublier, alors que cette espérance devrait être sans cesse devant nos yeux et dans nos esprits.

      J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous (Rom 8.18). Cette gloire et cette espérance sont pour tous ceux qui ont cru et accepté Jésus-Christ dans leur vie (Jean 3.5; 10.28). Où est ton espérance aujourd’hui ?

Alain DESCHAMPS, biologiste.


Les réflexions qui suivent, loin d’invalider ce qu’enseigne Stuart Olyott, contiennent matière à réflexion qui doit permettre de mieux cerner sa pensée et en éviter une fausse compréhension.
1. Il est évident qu’Adam et Eve n’ont pas été dans l’obligation de désobéir à l’ordre de Dieu, car ils n’étaient pas davantage des robots que l’humanité qui en descend Avoir été créés à l’image de Dieu exclut un mécanisme psychique à la marionnette.
2. Dans Deut 30.19-20, Dieu dit au peuple d’Israël par Moïse: J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance, pour aimer l’Eternel ton dieu, pour obéir à sa voix et t’attacher à lui . Cela implique le libre arbitre, donc la faculté de faire un choix sans contrainte. Dieu donne à l’homme la faculté de choisir pour ou contre lui, de l’aimer ou non, de lui obéir ou non, de s’attacher à lui ou non. Autrement ces paroles seraient vides de sens. Si l’homme n’était pas responsable de ses choix, Dieu, qui est la justice même, ne pourrait le condamner pour avoir fait un mauvais choix.

Le Pharaon du temps de Moïse est un exemple parlant. Lors de chacune des cinq premières plaies, nous lisons que son coeur s’endurcit ou qu’il endurcit son coeur. Dans la suite, il est dit que l’Eternel endurcit le coeur du Pharaon lors des plaies suivantes (à l’exception de la septième plaie). Le refus huit fois répétés du Pharaon est l’expression de son faux choix; dès lors, Dieu exerce un jugement sur le Pharaon en endurcissant son coeur cinq fois. Par sa prescience, Dieu a choisi ce Pharaon-là pour faire éclater sa gloire. Cela nous mène au point suivant:
3. Comment comprendre la prédestination, le fait donc que Dieu fixe le destin à l’avance ? On peut constater que l’idée d’élection et de prédestination est souvent complétée par des termes comme connaître d’avance (Rom 8.29 ; 11.2) et prescience (Act 2.23 ; 1 Pi 1.2). A propos de Rom 8.29, la NIV Study Bible note: « Certains pensent que non seulement Dieu nous connaissait avant que nous ayons eu connaissance de lui, mais qu’il nous connaissait aussi, en fonction de son choix par grâce, avant la fondation du monde. D’autres pensent que Paul se réfère ici au fait que, dans l’éternité passée, Dieu connaissait ceux qui deviendraient son peuple par la foi. »En d’autres termes: Dieu a élu d’avance ceux dont il savait qu’ils feraient le bon choix.

4. Notre intelligence et notre logique humaines ne sauraient résoudre l’apparente divergence qu’il y a entre, d’une part, la souveraineté absolue de Dieu qui sauve qui il veut, et, d’autre part, le choix responsable de l’homme face à l’invitation de croire en Jésus-Christ (quiconque croit en lui est sauvé et a la vie éternelle : Jean 3.16,36). La Bible nous dit, d’une part, que Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés (1 Tim 2.4), et d’autre part que beaucoup d’hommes ne seront pas sauvés mais seront perdus et même châtiés éternellement (2 Thes 1.9; Mat 25.41,46; Apoc 20.15). Jésus se lamentant sur Jérusalem s’écrie: … combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants,. et vous ne l’avez pas voulu! (Mat 23.37) L’homme peut donc choisir de ne pas vouloir ce que Dieu veut. Dieu ne viole pas l’homme qu’il a créé à son image. Il l’invite et respecte son choix, même si dans son coeur de Père il en souffre (Es 63.9: .. . leurs détresses qui étaient pour lui [Dieu] aussi une détresse.).

5. Dans Rom 9.15-16, Dieu dit qu’il fait miséricorde à qui il veut. Mais il précise aussi à qui il veut faire miséricorde ou grâce: à tous ceux qui croient en Jésus-Christ mort et ressuscité, comme le dit Paul en écrivant aux romains : Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car en croyant du coeur on parvient à la justice, et en confessant de la bouche on parvient au salut, selon ce que dit l’Ecriture: Quiconque croit en lui ne sera pas confus (Es 49.23). Rom 109-11. Dans Rom 9.14-18, Paul réfute l’idée que Dieu serait injuste, idée qui implique un blasphème. Dieu n’est aucunement tenu de sauver qui que ce soit, car une grâce due n’en est plus une. « Les efforts de l’homme ne sont jamais le principe, la cause première de son salut », dit la Bible Annotée à propos de ce passage. Et voici ce qu’elle note sur Eph 1.11: . . .le chrétien n’a part à l’héritage que par un effet de la libre grâce de Dieu. Et cette participation est expliquée par une double action divine et souveraine : l’une qui s’accomplit en Dieu même, et par laquelle nous sommes prédestinés selon le dessein arrêté de Dieu; l’autre qui s’accomplit dans les croyants, dans lesquels c’est Dieu encore qui opère avec efficace (grec) la foi la conversion, toutes les choses qui concernent le salut et la vie chrétienne, selon le conseil de sa volonté. (Vers.4,5,7,10) »

Conclusion

Dieu le créateur n’a pas à rendre compte à la créature. Parce qu’il l’a décidé souverainement, Dieu veut bien sauver quiconque croit au Seigneur Jésus (Act 1630); mais cela reste une grâce qu’il accorde (Eph 2.8). La souveraineté de Dieu qui « fait miséricorde à qui il veut et endurcit qui il veut » n’est en fait acceptable qu’à la lumière de la justice absolue de Dieu.

Que la question de la prédestination ne nous trouble donc point. Tout ce que Dieu décide est bon et découle de son caractère divin incomparable (Jér 10.6-7): L’Eternel descendit dans la nuée, se tint là auprès de lui (Moïse) et proclama le nom de l’Eternel. L’Eternel passa devant lui en proclamant: L’Eternel, l’Eternel, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu’à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas (le coupable) pour innocent, et qui punit la faute des pères sur les fils et sur les petits-fils jusqu’à la troisième et à la quatrième génération ! Ex 34.5-7

Application

Toi qui lis ces lignes, as-tu décidé de servir ce Dieu-là ? Alors rappelle-toi: Eternel, tu mets en nous la paix, car tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous. – Seigneur, c’est par tes bontés que l’on vit, c’est par elles que je respire encore. Es 26.12; 38.16.

Jean-Pierre SCHNEIDER

Les lecteurs que le sujet intéresse peuvent se documenter dans les ouvrages suivants:
J.M Nicole. « Précis de doctrine cirétienne. p 160-167 (Edtions de l’Institut Biblique de Nogent. 1983) Nouveau dictionnaire biblique. p. 617-618 Edltions Emmaüs, St-Légier 1961 /1979)
J-J. von Allmen, Vocabulaire biblique. p. 86-90 (Editions Delachaux, Neuchatel, 1954/1964)
J.I. Packer, « Evangelism and the Sovereignty of God (IVP, 1961/1979) – Petit livre excellent Dictionary of New Testament Theology », vol. 1 p. 692-696 (Patermoster Press, 1975)


FOI ET RAISON


Le monde moderne est devenu la proie de l’humanisme, d’une mentalité où l’homme est le centre et ne compte que sur ses propres capacités et ressources intellectuelles et morales. L’évaluation de la vérité et de la morale s’effectue selon les critères humains. On prône l’amélioration des conditions sociales. La raison et la science ont été élevées au rang de dieux, et notre génération en est profondément imprégnée. Ainsi, Julian Huxley écrit que « la science atteint une nouvelle unité très réelle et nous fournit une image scientifiquement fondée du destin et des possibilités humaines » (1).

L’homme est devenu autonome et se targue de cette indépendance dans toutes les sphères de la vie qu’il veut contrôler: la science, la technique, la sociologie, l’économie, la philosophie, la théologie. Mais dans la mesure où il se déifie, il devient l’esclave de sa propre autonomie. L’angoisse, la psychose collective, la criminalité, la violence, les menaces de guerre envahissent notre société.

Le monde est déchiré par l’humanisme, la marxisme, le nouvel islam et d’autres idéologies. L’Eglise est imprégnée de l’esprit du siècle et subit l’influence du courant humaniste qui a séparé la raison de la foi. Or, le chrétien est appelé à communiquer la Bonne Nouvelle à ses contemporains. Comment ce message peut-il être compris ? Les chrétiens doivent connaître et comprendre eux-mêmes d’abord les modes de pensée de leur époque. Le Dr. Francis Schaeffer a été un des pionniers dans ce domaine. Il a essayé d’analyser les modes de pensée depuis l’époque de Thomas d’Aquin (1225-1274) jusqu’à nos jours, en nous montrant la relation entre ces différents courants et les influences qu’ils ont exercées sur les différentes époques, ainsi que les traces qu’ils y ont laissées. Toute l’oeuvre du Dr. Schaeffer se base sur deux points essentiels: la souveraineté de Dieu dans toutes les sphères de la vie, et l’inspiration divine, donc aussi l’autorité abs lue de la Bible. Sous ces deux angles, ses écrits sont d’une valeur inestimable. Francis Schaeffer s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour l’inerrance de la Bible, pour l’orthodoxie de la doctrine chrétienne et pour notre soumission au Seigneur dans tous les domaines.

Voici un bref tracé des principaux modes de pensée qui ont influencé le monde occidental depuis le 13e siècle. Thomas d’Aquin ouvre les portes à la Renaissance. D’une part, il donne à la nature sa juste place par rapport à la grâce. Pour ce philosophe, l’homme était bien déchu, mais pas son intelligence, ce qui n’est pas scripturaire, car la chute de l’homme l’a entraîné dans la corruption totale, corps, âme et esprit. De cette façon, il introduit l’autonomie dans le domaine de l’intelligence, et par conséquent l’autonomie de la philosophie par rapport aux Ecritures. Avec Kant et Rousseau au 18e siècle, la notion de la révélation est supplantée par le rationalisme, et « la grâce » est remplacée par « la liberté « .

Avec Hegel (1770-1831), le concept de penser en termes de thèse et d’antithèse est renversé. « L’homme pouvait s’appuyer sur sa raison et penser en termes d’antithèse: si une chose était vraie, son contraire ne l’était pas. De même dans le domaine de la morale, le bien fait antithèse au mal » (2). Hegel introduit la confrontation thèse-antithèse pour aboutir à la synthèse. Ainsi, il n ‘y a plus d’absolu, et la vérité absolue n ‘existe plus. Dans cette optique, Dieu ne peut plus être distingué comme Etre personnel du reste de l’univers. La méthode dialectique est née: la philosophie de la contradiction est la seule que Hegel juge « vivante ». Cette manière de penser a profondément marqué les époques suivantes.

Darwin n’a finalement fait que de poursuivre cette ligne du relativisme en aboutissant à la théorie du transformisme. Pour Jacques Monod (3), le hasard devient une nécessité qui remplace l’Absolu: Dieu. La dialectique marxiste, elle aussi, plonge ses racines dans la méthodologie hégélienne. Dès lors, tout espoir d’unifier les champs de connaissance devient illusoire, suite à « l’abandon du principe de causalité à l’intérieur d’un système clos » (4). Dans le système clos, le monde est imaginé comme totalement autonome, ce qui exclut toute intervention de l’extérieur, donc aussi de Dieu.

Kierkegaard (1813-1855) abandonne l’élément rationnel; du coup la foi chrétienne se soustrait à la raison. Il faut croire malgré la raison et malgré la connaissance. C’est donc un saut dans le vide. Les conceptions de Kierkegaard sont à l’origine de la philosophie existentialiste, qui a été introduite dans la théologie par KarI Barth (1886-1968).

Il n’y a pas de doute que tout cela a produit une division entre la foi et la raison chez l’homme moderne. C’est pourquoi la société occidentale tourne ses regards vers l’irrationnel, vers le mysticisme. L ‘Eglise n ‘a pas échappé à ce phénomène, car en basant sa foi sur l’expérience, elle est en danger d’abandonner les principes bibliques de la foi. Les religions orientales se fondent sur l’expérience. Suryakanta dit au sujet de la réincarnation: « La réincarnation étant un fait mystique, on ne peut s’en faire une idée exacte sans une expérience spirituelle pro fonde »(5). Tout ce qui n’est pas fondé sur les Ecritures doit être rejeté. Pour combattre les déviations, nous nous devons de ne pas ignorer les subterfuges de Satan (2 Cor 2. 11), mais d’éprouver les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu (1 Jean 4.1).

Nous sommes arrivés à un tournant de l’histoire. S’il n’y a pas de retour à la Bible, si nous persistons à séparer la raison de la foi, le christianisme sera relégué au niveau de l’irrationnel, et les valeurs éthiques s’effondreront tout à fait. A l’instar de la Réforme, nous devons refuser l’autonomie de l’homme et nous soumettre au Christ, Seigneur de tous les domaines de notre vie et Souverain de l’univers entier. L’homme a été créé à l’image de Dieu. Il est une entité inséparable: corps, âme et esprit. Sa chute l’a précipité dans le péché, la mort et la séparation d’avec Dieu. Mais la rédemption accomplie par Jésus-Christ est le remède à cette misérable condition de l’homme.

La Parole faite chair est entrée dans le monde, et Dieu s’est manifesté en elle (1 Tim 3.16). La Parole est l’expression de la pensée de Dieu – et Dieu est rationnel. Jésus-Christ est l’expression visible du Dieu invisible mais personnel, venu pour nous donner la vie éternelle par son oeuvre expiatoire au Calvaire. La croix et la résurrection sont devenues ainsi le point de mire de l’espace et du temps. Le christianisme peut tabler sur des faits. Point n’est besoin de faire un saut dans le vide. Laissant l’absurde, le relativisme, l’irrationnel, le vide, nous pourrons marcher avec assurance et paix dans l’absolu et le rationnel, à la suite de Celui en qui nous avons tout pleinement (Col 2.10). Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement (Héb 13.8).

Henri LÜSCHER

1. « Handbuch, Argumente for den Glauben », de Colin Chapman, éd. Bundes-Verlag (p. 218).
2. « Démission de la raison » par Francis A. Schaefter, éd. la Maison de la Bible, 1976 (p. 34). Nous recommandons ce livre de 90 pages, particulièrement en raison de son analyse perspicace et lucide des courants de pensée avec leurs résultats actuels et leur influence dans les milieux évangéliques
3. « Le hasard et la nécessité » par Jacques Monod, éd. du Seuil. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne par un biologiste transformiste.
4. « Démission de la raison », p. 36.

5. « La réincarnation » par Papus, éd. Dangles, pages 147 et 159. Il est alarmant que de tels livres, qui propagent cette hérésie occulte, se répandent si largement (déjà 51000 ex.). Le yoga et « l’expérience spirituelle » y jouent un grand rôle. D’ailleurs, ce terme évoque plutôt aujourd’hui une initiation dans le monde occulte sous quelque forme que ce soit. La Bible ne se sert jamais de ce met dans le sens de vivre quelque chose de particulier.


Là où la sagesse populaire annonce: « Le hasard fait bien les choses », la Bible proclame: « De même que tu ignores le cheminement du souffle vital, comment se forment les os dans le ventre de la femme enceinte, ainsi tu ne peux connaître l’oeuvre de Dieu, lui qui fait toutes choses » (Eccl. 11 : 5).

Il n’y a pas de hasard, cependant tant de faits ne dépendent pas du contrôle de l’homme.

Quelqu’un pourra-t-il expliquer le bonheur et le malheur ? Qui pourra dire le pourquoi d’une vie de souffrance pour les uns, d’une vie d’aisance pour les autres ?

Quand on crie: pollution, inflation, immigration ou surpopulation, qui osera parler de liberté et de responsabilité ? Car c’est bien là la clef du désordre. Il y a un temps pour tout, comme dit l’Ecclésiaste. Il y a aussi et malheureusement des hommes pour tout: hommes de bien, hommes de guerre, hommes politiques, hommes sans scrupules, hommes de main, hommes de foi.

Dieu a confié à l’homme la responsabilité de ses choix et de ses actes; c’est ce que l’on a coutume d’appeler la liberté.

Selon l’énoncé même du Créateur, la vraie liberté consiste à choisir entre Lui et son adversaire, entre Dieu et Satan. Au niveau de l’univers, il ne peut y avoir double jeu. Quant à ceux qui seraient tentés de donner le change pour se ménager la faveur des deux partis, un sort précis leur est réservé. Non seulement, ici-bas, ils vacilleront tantôt vers l’un, tantôt vers l’autre, mais Dieu dit plus encore au sujet du jugement dernier : « Je les vomirai de ma bouche » (Ap. 3: 16).

L’homme est doué d’intelligence et d’une connaissance intuitive du bien et du mal. L’attitude naturelle et sage consiste dès lors à opter pour Dieu, car il est l’auteur de tout ce qui est bon.

Opter pour Dieu, c’est avoir la foi. C’est accepter Dieu comme une personne, qui certes n’a aucune mesure avec la nôtre. Dieu est « quelqu’un ». De plus, ce « quelqu’un » s’exprime et son discours s’adresse à J’homme. L’homme de foi est celui qui accordera une complète confiance aux écrits divins, attendant dans une ferme assurance la réalisation de leur contenu (Hé. 6: 12 et 11 : 3-32).

Voilà qui engage la responsabilité de chacun! Car là où il ya choix possible, il ya responsabilité! Choix, répétons-le encore une fois, qui va nous conduire d’une part dans une recherche toujours imparfaite de la satisfaction des besoins de notre chair, de notre vanité, ou bien vers l’acquisition de la maturité spirituelle qui sera notre vraie liberté (Jn 8 : 32).

Nous y voici donc: qu’est-ce que la vraie liberté ? Eh! bien, disons qu’un de ses aspects, c’est d’être le contraire de la dépendance du hasard. Et d’un coup tout s’éclaire: d’une part Dieu qui fait toutes choses, qui accomplit ses promesses; d’autre part la responsabilité de l’homme, sa liberté, son bonheur et son malheur. Dieu, notre Créateur, a présidé à l’enfantement de la terre et des cieux. Il connaît le mode de vie et de culture de la société qui va nous voir naître et grandir (Ps. 139). Par cela seront orientés nos recherches et nos choix. Nous voici, dès notre naissance, dépendants des lois du ciel, de la terre et de notre culture. Autant parler de cadre contraignant, plutôt que de liberté. Ce qui nous fait dire que la vraie liberté ne peut être envisagée comme un absolu, car si tel était le cas on ne pourrait jamais l’atteindre.

Nous avons dit qu’il n’y a pas de hasard et voici pourquoi: l’homme de foi dispose des clefs (l’enseignement biblique) qui vont lui permettre d’apprendre à connaître la vie selon les conceptions divines. Il saura dès ce moment qu’il est appelé à une oeuvre précise et personnelle. Il commencera à comprendre les principes qui régissent le comportement de l’homme. Il apprendra à rechercher en Dieu le pourquoi de l’impondérable ; et en chaque situation, il saura qu’en Dieu il n’y a pas de place pour la fatalité. Lorsque l’homme s’applique, pas après pas, à vivre selon l’ordre divin et à réaliser « sa » vocation, Dieu, quant à lui, dirige l’incontrôlable, même s’il s’agit de l’attitude de nos semblables.

Que les principes divins semblent justes ou non, et parce que Dieu a connaissance de toutes choses, il faut lui donner notre confiance, et le soi-disant hasard deviendra providence, voire volonté divine, de toute manière gouvernement de Christ.

A Celui qui est l’auteur de toute vie, soient la gloire et le règne pour toujours.



* * *


La Bible emploie plusieurs mots pour d’écrire les différents aspects du mal aux yeux de Dieu. Nou,s donnons ci-dessous l’explication de trois expressions qui ont chacune un sens particulier qu’il faut distinguer.

Péché

Les mots hébreu « chata » et grec « hamartia » qui sont traduits en français par « péché » signifient littéralement: manquer le but. Il vaut la peine de noter l’étymologie de ce mot, en particulier dans l’Ancien Testament où il est parfois employé au sens littéral. Cette expression servait alors à désigner un guerrier qui, avec une lance, une pierre ou une flèche, manquait son ennemi (voir Juges 20 : 16). Ce même mot servait également à décrire l’action de s’écarter du bon chemin, de tomber, de trébucher (Pr. 19: 2).

Dans le sens moral et spirituel, ce mot implique aussi un égarement du droit chemin tracé par Dieu. Le péché est toute pensée, parole, action ou désir contraire à la volonté de Dieu. La Bible dit que « le péché est la transgression de la loi » (I Jn 3 : 4).

Pécher, c’est faire un faux pas et manquer le but assigné à l’homme dans le plan divin, même si ce manquement est involontaire. « Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché » (Ja. 4 : 17). Lorsque l’homme n’atteint pas le but que Dieu met devant lui, il arrive moralement en-dessous. « Car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu » (Ro. 3 : 23 version Darby).

Lorsqu’il pèche, l’homme est déçu, trompé, dupé et entraîné dans la mort spirituelle. « Chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort » (Ja. 1 : 14, 15).

A cause du péché, l’homme est à la recherche de quelque chose qu’il n’atteint pas. Il a la nostalgie d’un paradis perdu. Quelque chose d’essentiel lui fait défaut. Il manque de liberté. Il est destitué de la gloire qu’il possédait au commencement. « Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes parce que tous ont péché » (Ro. 5 : 12).

Transgression

Ce mot implique la désobéissance, la rebellion, la révolte. C’est se soulever contre une autorité légitime, agir contre un commandement ou désobéir à un ordre, enfreindre une loi, contrevenir à un règlement, violer un engagement. La Bible dit: « Le péché est la transgression de 1a loi » (I Jn 3: 4).

L ‘homme était pécheur longtemps avant que Dieu donne la loi à Moïse ; mais la loi a mis en évidence la méchanceté de l’homme et fait de lui un transgresseur de sorte que, par les commandements, le péché est apparu dans toute sa gravité (Ro. 4: 15, 5: 13, 20).

Iniquité

Dans l’Ancien Testament, ce mot est la traduction de l’hébreu « aven » qui exprime l’idée d’une déformation, d’une distorsion. Cette expression qualifie une conduite avec des désirs corrompus, qui résulte d’une nature déchue qui viole la loi morale. L’iniquité désigne un acte vain et sans valeur. C’est pourquoi ce mot est souvent en relation avec l’idolâtrie, parce que la confiance dans une idole n’est que vanité (Es. 44: 9). L’iniquité implique aussi l’idée de perversion, de dépravation, c’est-à-dire d’un changement moral, en mal. L’iniquité est opposée à la justice (2 Co. 6: 14).

Dans le Nouveau Testament, le mot iniquité est moins fréquent que dans l’Ancien. Il est la traduction du mot grec « anomia » (« a » indique la négation et nomos = loi) qui signifie littéralement: sans loi. C’est la description d’une conduite déréglée, sans frein, qui manifeste l’injustice, le désordre, la licence et l’anarchie » .Toute iniquité est un péché » (1 Jn 5 : 17). « Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées » (Ro. 4 : 7, citation du Ps. 32: 1, 2). « Jésus-Christ s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes oeuvres » (Tite 2 : 14).

L’iniquité est une forme particulière du péché que la Bible distingue. Dieu dit, en parlant des croyants: « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités » (Hé. 10: 17, citation de Jé. 31 : 34).

Dans 2 Th. 2 : 7, nous trouvons l’expression « le mystère de l’iniquité » et le contexte nous avertit de la venue de « l’homme de péché » (v. 3). D’autres versions traduisent « l’homme impie » et une note de ta Bible Segond indique que certains anciens manuscrits ont: « l’homme de l’iniquité ». C’est le même personnage qui est appelé « l’impie » (Darby: l’inique) et que Jean désigne sous le nom de l’antichrist (I Jn 2: 18, 22), qui reniera Dieu et ses lois. Cet esprit de négation et d’iniquité est déjà à l’oeuvre aujourd’hui, mais il sera à son comble SOUS le règne de l’antichrist, un homme qui sera entièrement dominé par le péché et l’iniquité.

D’autre part, il y a une relation étroite entre les mots péché, transgression et l’iniquité. « Le péché est la transgression de la loi », littéralement : le péché c’est Commettre l’iniquité. Du reste Darby traduit: « Quiconque pratique le péché, pratique aussi l’iniquité, et le péché est l’iniquité » (en note: une marche sans loi, sans frein) (I Jn 3 : 4).

* * *