PROMESSES

L’amour , mais de quoi s’agit-il donc?

S’il est un sujet à l’honneur aujourd’hui dans les conversations, les chansons et les téléromans c’est certainement le sujet de l’amour. Vous avez à peine ouvert la radio que les «je t’aime, je t’aime,»déferlent dans vos oreilles. Mais en quoi cet amour consiste-t-il? On ne le sait pas trop. Plusieurs l’identifient à l’expérience sexuelle, d’autres, à la tendresse, d’autres, au respect. Mais qui sait vraiment de quoi il s’agit?

La langue française n’est pas riche pour décrire ce qu’est l’amour. Le verbe aimer est le terme généralement utilisé et on l’emploie à toutes les sauces. On dit «j’aime ma femme»,mais on dit aussi «j’aime les spaghettis». On dit «j’aime Dieu», mais on dit aussi «j’aime mon chien». Pourtant il s’agit, dans tous ces cas de différents types d’amour (du moins, nous osons l’espérer…).

Le grec dispose de quatre termes pour décrire l’amour et exprimer les différentes nuances. Nous examinerons le sens de ces quatres termes, éros, storgé, philia et agapé dans le cadre de cette étude.

Amour passionné? oui, mais en temps et lieu.

Eros est certainement le plus populaire des quatre termes que nous allons maintenant examiner. Eros était le nom du dieu grec de l’amour correspondant au dieu romain Cupidon. Ce terme signifie essentiellement amour passionné. Il nous parle de passion, d’un vif et brûlant désir.

Dans la littérature grecque, éros désigne parfois l’amour du patriote, c’est-à-dire, les sentiments passionnés de celui qui cherche à défendre sa patrie. Simon le zélote était subjugué par un tel amour et aurait fait sauter, s’il en avait eu les moyens, l’empire romain, tant il désirait la libération de sa nation.

On utilise aussi ce terme pour décrire la passion d’un homme épris d’argent. Il y a des gens qui ont un désir démesuré pour l’argent, qui ne pensent qu’à cela. Ignace d’Antioche, un père de l’Eglise qui a vécu entre la fin du 1er siècle et le début du 2e, écrit dans une lettre qu’il adresse aux Romains: «Mon éros a été crucifié et je n’ai plus de passion pour les choses matérielles, mais une source vive qui est en moi et qui me dit à l’intérieur: Viens au Père.» La passion matérielle d’Ignace avait été crucifiée avec Christ.

Bienque l’on retrouve éros, utilisé dans la littérature grecque pour décrire différents types de passions, c’est pour désigner la passion sexuelle qu’il était le plus souvent utilisé. Au départ, il était utilisé pour désigner une passion sexuelle dans l’amour, une passion légitime. Mais l’homme étant ce qu’il est, le terme en est venu très vite à désigner une passion sexuelle dégradée, hors mariage. C’est peut-être pour cela d’ailleurs qu’on ne le retrouve pas dans le Nouveau Testament. Il semble que le Saint-Esprit et les apôtres n’aient pas jugé bon de l’utiliser pour décrire une chose aussi belle que l’amour sexuel dans la vie d’un couple chrétien. Matthieu utilisera plutôt les termes «connaître» et «s’attacher» pour décrire un tel amour. (Mat 1.25; 19.5).

Eros est une énergie qui vient de Dieu et n’est pas nécessairement à rejeter. Il ya plusieurs passions que la Bible nous encourage à vivre:
1. La passion pour Dieu (Luc 10.27)
2. La passion pour sa parole (Jér 15.16)
3. La passion pour les âmes (1 Cor 9.19-23)
4. La passion pour notre épouse (Cant 8.6- 7)

Mais toutes les autres formes de passion sont à fuir: passion pour l’argent, pour la femme d’un autre, passions de la jalousie, de la vengeance, etc. Quand il s’agit de passion, la Bible ne dit pas de résister, mais de fuir, car les passions sont des désirs brûlants auxquels il est très difficile de résister. Souvenons-nous de l’expérience de Joseph avec la femme de Potiphar et ne jouons pas les braves (Gen 39.7-20)!

Affection naturelle? Indispensable!

Storgé désigne une affection naturelle entre personnes de même famille et dans un sens plus large, entre personnes de même appartenance. C’est par exemple l’affection naturelle qui unit les parents et les enfants, les frères et les soeurs. Parce que des gens sont d’une même souche, du même sang, ils éprouvent de l’affection les uns pour les autres. Cette affection n’est ni forcée, ni apprise, mais découle naturellement du fait qu’ils ont conscience du lien de parenté qui les unit. Les grecs utilisaient le terme de «storgé» pour désigner l’amour instinctif d’une mère poule pour ses poussins.

Cette affection devrait exister entre des confrères de classe, des collègues de travail, entre les gens d’une même ville, entre les gens d’un même pays et même entre tous les humains. En effet, Paul dit aux Athéniens dans son discours à l’aréopage que tous les hommes sont sortis d’un seul sang (Actes 17.26). Cela veut dire d’une manière générale que nous sommes tous frères et soeurs et qu’il devrait exister entre nous tous une tendresse particulière, quelles que soient notre race ou notre couleur.

Si l’amour storgé est une tendresse naturelle, que Dieu a mise gracieusement dans le coeur de tous, comment se fait-il que des parents maltraitent et abandonnent leurs enfants? Que des enfants placent leurs parents dans un foyer de vieillards et les oublient jusqu’à leur mort? Que des voisins dont les maisons se touchent s’ignorent même après avoir vécu vingt ans côte à côte? Comment s’expliquer aussi le terrible racisme qui amène les hommes à s’entre-tuer sans même qu’ils se connaissent les uns les autres?

Les textes de l’Ecriture où se trouve le mot storgé nous expliquent précisément ce qu’il en est. On retrouve ce mot trois fois dans le Nouveau Testament et deux fois sur trois, à la forme négative. (Rom 10.12; 1.31; Il Tim 3.3)

Dans Romains 1.31, il est mentionné que ceux qui ne se préoccupent aucunement de connaître Dieu (v .28) deviennent très égoïstes et finissent par ne plus même avoir d’affection naturelle (storgé) pour les autres. Dans 1 Timothée 3.3, l’apôtre Paul souligne que dans les derniers jours, les hommes deviendront insensibles (sans affection naturelle). De là, l’importance pour le chrétien de chercher à connaître Dieu de plus en plus intimement et de ne pas laisser son coeur devenir insensible.

Amour émotif ou amour volontaire? Les deux sont essentiels.

Philia figure sous la forme d’adjectifs, de noms et de verbes une cinquantaine de fois dans le Nouveau Testament et agapé, plus de trois cents fois. Cela nous indique au départ qu’agapé est le terme consacré par le Saint-Esprit et les auteurs du Nouveau Testament pour décrire l’amour de Dieu. Il arrive que philia et agapé soient utilisés comme synonymes, mais la plupart du temps, ils expriment deux types d’amour différents.

En comparant la signification de ces deux termes, nous parvenons facilement à saisir les traits distinctifs.

Philia est un attachement émotif, alors qu’agapé est un attachement volontaire.

1. Je vais vers telle personne parce que mon coeur m’y entraîne. J’éprouve des sentiments favorables pour quelqu’un et cela m’amène à rechercher sa compagnie. Philia est un amour qui provient essentiellement du coeur.

Philia est l’amour typique des fréquentations. Lorque deux jeunes gens se fréquentent, ils sont comme magnétisés l’un par l’autre. Ils sont constamment ramenés l’un vers l’autre par le coeur. Même à distance, deux amoureux vibrent l’un pour l’autre. Et quand ils s’entrevoient, leur coeur commence à battre, leurs yeux scintillent et malheur à celui qui les empêcherait de se voir! Philia est un amour fait entièrement de sentiments et d’émotions.

2. Je décide d’aller vers l’autre pour répondre à ses besoins. Je prends la résolution de lui faire du bien, que mes sentiments m’y incitent ou non. Il se peut que j’aie peu de sympathie pour telle personne, mais cela n’affecte en rien l’agapé. Cet amour ne dépend pas du coeur, mais de la volonté. Tu aimes d’un amour agapé lorsque tu décides délibérément d’établir une relation avec quelqu’un pour lui faire du bien.

Il se peut que la personne dont tu vois les besoins soit la dernière dont tu aimerais prendre soin. Il se peut que ses manières t’agacent, que son comportement t’irrite, mais cela n’a pas d’importance. Tu n’écoutes pas ton coeur qui te suggère de l’ignorer ou de l’éviter et tu travailles avec persévérance à combler ses besoins. C’est cela, l’amour agapé. Et après en avoir pris soin un certain temps, tu vis une expérience merveilleuse. Ton coeur commence à vibrer pour cette personne, qu’auparavant tu ne pouvais même pas sentir. Celle-ci t’apparaît de plus en plus sympathique à tel point que tu jouis désormais de sa présence. L’amour agapé,


C’est un anniversaire qui appelle à la réflexion. En un quart de siècle, PROMESSES a paru 100 fois, y inclus le numéro spécial «Education» (1986, 64 p., que l’on peut obtenir au prix de 5 FS auprès de l’éditeur).

C’est l’occasion de doter notre revue d’une nouvelle présentation destinée à en faciliter la lecture, et d’élargir son équipe de travail tout en gardant la ligne doctrinale biblique que PROMESSES a observée dès ses débuts. De nouvelles rubriques vont enrichir son contenu. La vocation de PROMESSES reste inchangée: édifier les chrétiens et les églises locales qui désirent suivre Jésus-Christ à tout prix.

Force nous est de constater que l’humanisme sous toutes ses formes pénètre progressivement dans l’Eglise et menace d’ébranler les fondements de la foi chrétienne. Le Corps de Christ et chacun de ses membres doit être à même de combattre les séductions du Nouvel Age, du syncrétisme, du relativisme et du subjectivisme. Comment réagissons-nous, chrétiens bibliquement fondés, face à la montée massive de l’occultisme et de l’érotisme effronté de nos jours?

Notre revue veut faire réfléchir églises et chrétiens individuels, veut les éveiller aux urgents besoins spirituels et les amener à une réforme de la vie communautaire et personnelle basée sur les exigences du seul guide sûr qu’est la Bible, Parole de Dieu. En le suivant, nous éviterons aussi bien le piège de l’extrémisme que celui du laxisme.

La réflexion nourrie du texte biblique débouchera forcément sur une prise de conscience, non seulement de la majesté et de la sainteté de Dieu, mais aussi de l’état de péché et de corruption de l’homme, ce qui permettra au Saint-Esprit de susciter repentance et renouveau authentiques.

PROMESSES voudrait oeuvrer dans ce sens et contribuer, par l’action puissante de l’Esprit de Dieu, à l’édification de l’Eglise, dont la première vocation est d’être témoin de Jésus-Christ dans le but de répandre dans le monde la Bonne Nouvelle du salut en Christ. Par conséquent, nous encourageons la fondation de nouvelles églises selon le modèle du Nouveau Testament.

Notre profonde reconnaissance va à tous ceux qui contribuent à prier pour le ministère de PROMESSES et qui le soutiennent par leurs dons; cela nous permet de continuer l’envoi du journal en Afrique francophone.

Nous envisageons d’ouvrir nos colonnes à nos lecteurs; vos remarques constructives pourront y trouver place. N’hésitez donc pas à nous écrire.

Si les innovations que nous apportons à notre revue trouvent votre faveur, faites-la connaître à d’autres pour en activer la diffusion.

Mais avant tout, recherchons la face de Dieu. Que ces paroles du prophète Jérémie nous stimulent (4.3-4; 11.18):

Ainsi parle l’Eternel: Défrichez vous un champ nouveau!…
Circoncisez vos coeurs! … Réformez vos voies et vos agissements!


Le Nouveau Testament présente 7 fois Jésus au milieu de la scène; pas seulement parmi d’autres personnes, mais bien en évidence, comme centre d’intérêt qui capte l’attentIon.

1. Luc 2.46-47: au milieu des docteurs dans le temple = enfant prodige.
A 12 ans déjà, Jésus étonne par son attention, ses questions et ses réponses.

2. Jean 1.26: au milieu du peuple = homme méconnu.
Il n’a pas poursuivi de brillantes études pour accéder à l’élite intellectuelle dirigeante. Simple travailleur manuel, dans une famille modeste, il est vraiment accessible aux plus humbles du peuple.(Ailleurs aussi le reproche est adressé à d’autres de ne pas le connaître: I Cor 2.8; 2 Cor 4.4; même aux membres d’églises : I Thes4.5; 1 Cor 15.34!).

3. Luc 22.27 : au milieu de ses disciples = leur serviteur.
A celui qui cherche comment ressembler au Maître répond Gal 5.13.

4. Jean 19.18: au milieu des brigands = homme méprisé.
Homme de douleurs, mis au rang des malfaiteurs (Es 53.3, 12), il fait converger sur lui les injures des suppliciés et les regards de la foule. Pourtant, dans ces dernières heures de ministère terrestre, Jésus sauve encore celui des 2 autres condamnés qui a dirigé vers lui le regard de la foi, comme autrefois l’Israélite vers le serpent d’airain (Nom 21.8-9).

5. Mat 18.20: au milieu de l’église locale = centre du rassemblement.
C’est lui qui invite le croyant au rassemblement (Héb 10.25), par la promesse de sa présence à toutes les rencontres de l’église, spécialement au culte. Il est aussi l’autorité de cette église qui dépend de lui.

6. Apoc 1.13 : au milieu des différentes églises = leur trait d’union.
La communion entre les églises locales, comme celle entre les croyants individuels, s’établit par le Seigneur et se manifeste, ensuite seulement, par l’unité d’action dans le monde. Les épîtres de Paul passaient d’une église à l’autre, comme source d’une autorité divine unique pour toutes les églises de tous les temps.
C’est au Seigneur seul d’inspecter chaque église et d’y donner son diagnostic (Apoc 2-3).

7. Apoc 5.6 : au milieu du trône, des 4 animaux, des anciens:
a) Le trône est symbole de gouvernement (plus de 40 fois dans l’Apocalypse) : Jésus occupe la place centrale du gouvernement de l’univers, dans le plan de Dieu; «toutes les créatures» (v. 13), y compris Satan et ses anges, devront un jour le reconnaître et le confesser.
b) Les 4 animaux (vus déjà en Apoc 4.7) expriment sans doute (par leur ressemblance) les 4 révélations de Jésus propres à chacun des 4 Evangiles.
Jésus est au centre des manifestations du St-Esprit qui prend plaisir à parler, non de lui-même, mais de Jésus-Christ (Jean 16.14).
c) Les anciens symbolisent l’humanité rachetée qui se tient en présence de Dieu. Jésus est au centre des adorateurs.
Jésus n’est-il pas digne d’être aussi au centre de ma vie et de la vie de mon église?

Condensé du message du 16.8.1981


William était devenu aveugle à l’âge de dix ans. Malgré cette infirmité, il devint un jeune homme d’une beauté frappante dont le charme enchantait par son sens de l’humour. Pendant ses études, il rencontra la fille d’un personnage haut placé, et les deux furent bientôt fiancés. Son amour pour la jeune fille s’accroissait de jour en jour, bien qu’il ne l’eût jamais vue.

Peu avant leur mariage, sur l’insistance de son futur beau-père, William consentit à se soumettre à un traitement médical effectué par un grand spécialiste. Espérant contre toute espérance, William désira qu’on lui enlève les bandages des yeux seulement pendant la cérémonie nuptiale. La première chose qu’il voulait voir était le visage de son épouse.

Lorsqu’elle fut menée à l’autel, le père de William commença à défaire la gaze enroulée autour de la tête du jeune époux afin de libérer ses yeux, toujours sans savoir si l’opération lui avait redonné la vue. Ses yeux une fois dégagés, William les ouvrit, et son regard tomba sur le visage de l’épouse qu’il n’avait jamais vue.

Emerveillé, il s’écria: « Tu es plus belle que je n’avais jamais rêvé!  »

Comme le jeune homme, bien que nous n’ayons jamais vu Jésus, nous l’aimons et serons remplis d’une joie indicible quand nous le verrons tel qu’il est (1 Jean 3.2).


1. La fidélité à l’image de Dieu

Jésus a affirmé que Dieu est le seul vrai Dieu (Jean 17.3) et c’est en Lui que nous sommes dans le véritable (Jean 5.20). Dans sa relation avec ses créatures, Dieu fait connaître sa vérité, sa véracité et sa fidélité.

Sa véracité concerne ce qu’il révèle de lui-même et ce qu’il dit, est vrai. Sa fidélité l’amène à accomplir toutes ses promesses, qu’elles soient exprimées en paroles ou en actes. (Deut 7.9; Es 25.1). Car, contrairement à nous, les humains, Dieu est le seul qui soit fidèle à lui-même (2 Tim 2.13), à sa parole (Héb 11.11) et envers ses enfants (I Cor 1.9; 10.13; I Thess 5.24).

2. La fidélité: la volonté de l’homme

Dans l’étymologie du mot «fidèle», il y a l’idée d’avoir une constance dans nos affections et nos sentiments et de vivre conformément à la vérité (Jean 17.7).

La vérité nous est présentée dans la Parole de Dieu. Jésus a dit lui-même: Je suis le chemin, la vérité, la vie… et il nous exhorte à le suivre (Jean 12.26) Si quelqu’un me sert, qu’il me suive. et là oùje suis, là aussi sera mon serviteur.

Notre fidélité dépend donc de notre volonté de suivre le Seigneur jusqu’au bout.

Pour nous y aider, nous avons reçu le Saint-Esprit (Jean 14.26) et c’est Lui qui produit en nous cette volonté de le suivre (phil 2.13).

3. La fidélité: une position dans le service

Il est évident et inévitable que ma volonté se révèle au moment où je me mets à disposition pour travailler dans l’oeuvre de Dieu. C’est dans la mesure où mon coeur est consacré à Dieu, que mon service se fera avec fidélité (Mat 24.45- 51).

Faire de belles prières ou dire de belles paroles est dangereux si notre service ne correspond pas à ce que nous avons dit en théorie (Jac 2:14-18).

Ce qui brûle tout au fond de notre coeur pour le Seigneur, ne peut être caché ou camouflé, car c’est le Saint-Esprit qui nous donne le désir profond de partager l’Evangile avec d’autres (Rom 1.16).

C’est dans son champ d’action que le chrétien manifeste sa véritable volonté de vouloir servir Dieu.

Cher lecteur, notre problème ne réside-t-il pas souvent dans le fait d’avoir un coeur partagé et non entièrement au service du Seigneur? (I Sam 7.3)

Servir Dieu de tout notre coeur (volonté) met l’accent sur tout ou rien.

Diriger mon coeur et servir le Seigneur avec fidélité est pour moi; ne pas me contenter de ce que je suis aujourd’hui, mais vouloir grandir, avancer, changer, revoir ma position dans bien des domaines avec pour but de toujours mieux le connaître et le servir.

Ne restons pas immobiles, ne regardons pas en arrière, mais appuyons-nous sur ses promesses. Car celui qui a un coeur transformé peut croire que: celui qui a commencé en nous une oeuvre bonne, en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour du Christ Jésus (Phil 1.6).

Sommes-nous prêts à en payer le prix? N’ayons pas peur de courir le risque d’en faire trop pour le Seigneur. Ecoutons le témoignage de l’Apôtre Paul: Je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus (PhiI3.14).

Servir Dieu c’est renoncer à ma vie, renoncer à calculer constamment l’argent que je donne (2 Cor 9.6-8) ou le temps que je mets à sa disposition (phil 3.7), etc… La fidélité de notre service pour le Seigneur met l’accent sur la qualité de nos engagements sur une longue durée. Celui qui a été fidèle en peu de choses. je l’ établirai sur beaucoup (Mat 25.11). Ou, autrement dit: Progresser toujours dans l’ oeuvre du Seigneur (1Cor 15.58).

4. La fidélité: une position dans la prière

La prière et le service font un tout, on ne peut pas les séparer. D’après 1 Sam 7.2-6, nous voyons que c’est dans la prière et le jeûne que le peuple voit sa véritable position dans le service. Le peuple reconnaît avoir péché envers l’Eternel.

Nous avons besoin du silence et du repos pour que Dieu puisse nous parler et nous donner de nouvelles directives pour notre service fidèle. C’est dans le calme et la confiance que sera votre force (& 30.15). Le service, aussi fidèle soit-il, est en danger s’il n’est pas arrosé par les prières et les supplications (phil 4.6- 7; Mat 6.6).

5. La fidélité en toutes circonstances

Celui qui s’est consacré de tout son coeur à Dieu, n’est pas forcément à l’abri des orages de la vie. Les épreuves peuvent devenir insoutenables et incompréhensibles pour celui qui les traverse (Jac 1.2-4).

Nombreux sont les passages qui nous parlent des épreuves que les chrétiens peuvent ou doivent parfois traverser (phil 1.20-21; 3.10-11; Rom 8.17; 2 Cor 1.7; Jac 5.10; 1 Pi 2.20; 5.10).

II faut du courage après avoir été traité injustement par nos semblables; ou après avoir perdu un compagnon de vie; ou après les épreuves de la maladie, et tant d’autres choses! Rester fidèle quand on est à l’abri de tout (persécution, maladie, pauvreté, etc.) n’est rien en comparaison de celui qui, après avoir traversé tant d’orages difficiles peut encore dire: Je suis tout


Socialisation ou individualisation de l’enseignement

Réglé et discipliné, à l’instar du bon militaire de jadis, le «hussard noir» de la République est aux ordres d’une idéologie. Donc, point de réflexion, point d’interrogation: il suffit d’appliquer les ordres.

Mes collègues français qui enseignent dans les collèges de 1’Hexagone ne se reconnaîtront guère dans ce portrait peu flatteur. Ils auront raison. Car un professeur, c’est avant tout une individualité qui réfléchit.

Mais la réflexion n’est qu’ une petite parcelle de la vocation qui anime tout véritable pédagogue. Car encore faut-il disposer des moyens qui permettront la mise en oeuvre d’actes pédagogiques. Souvent le professeur ne peut que philosopher sur la tâche qui lui est confiée. Les classes sont surchargées, les réunions pédagogiques peu suivies, les moeurs dissolues, les parents inexistants, l’administration trop impersonnelle, la politique trop envahissante, etc. Alors que faire? La majorité silencieuse avance bon gré mal gré jusqu’à l’âge de la retraite, d’autres militent dans le syndicalisme, d’autres encore commentent avec ironie la versatilité des divers ministères de l’ éducation nationale.

Les chercheurs qui «opèrent» dans les départements des sciences de l’éducation s’évertuent à nous faire comprendre qu’il existe une «potion magique» qui, à long terme, va répondre aux désirs des familles et des enseignants. Et l’on insiste sur l’idée que l’Ecole construit le citoyen de demain.

C’est pourquoi l’Etat doit non seulement surveiller les écoles, mais encore les orienter vers ses propres fins. Qu’il nous suffise ici de rappeler que cette philosophie de l’éducation se fonde sur la doctrine de Hegel, pour qui l’Etat est la réalisation la plus parfaite de l’Idée, soit sur les conceptions politiques d’un Platon ou même d’un Aristote. Ce qui constitue essentiellement ces philosophies, c’est la prévalence de la Société sur l’Individu et le droit de celle-là de disposer des destinées de celui-ci. Qu’il s’agisse d’une société passée dont on déplore la disparition, de la société présente que l’on veut conserver, ou de celle dont on prépare l’avènement, c’est toujours au nom de la collectivité que l’on décide d’imprimer une forme à la personne.

L’enseignant chrétien peut s’interroger sur le bien-fondé d’une telle philosophie de l’éducation. Nous répondrons à cette question en affirmant que l’individualisation ne peut exister que dans le rapport de l’individualité avec la société. En d’autres termes, la communication pédagogique implique l’existence avec autrui. La richesse de la communication réside précisément dans les différences individuelles, du moins dans celles qui répondent aux meilleures possibilités de l’individu. Ces différences donnent alors un sens et une efficacité à la réciprocité des pensées et des services. Un Etat qui veillerait sur le bon fonctionnement de l’Ecole en s’appuyant sur le droit naturel de l’individualité contribuerait forcément au bien-être des personnes et de la société. Par contre, l’Etat qui s’inspire de la théorie hégélienne détruit ses citoyens et ses institutions. L’exemple des pays de l’Est témoigne de cette triste réalité.

Maintenant nous pouvons mieux définir l’enseignant. Celui-ci, avant d’être un fonctionnaire noyé dans une vaste institution, est une individualité qui a appris à mettre au service des autres ses meilleures possibilités. Mais notre philosophie fait surgir une autre question: Existe-t-il un lieu académique qui sait faire travailler les possibilités de l’individualité?

L’immobilisme de la pensée occidentale dans la philosophie de l’individualisation explique pourquoi nous avons dû rester fermes dans la foi lors de nos études universitaires. Pour revenir à une conception saine du rôle de l’individualité, l’université devrait avoir atteint l’aube des temps modernes où des Lefèbvre d’EtapIe, des Erasme, des Luther, des Calvin et des Ramus osèrent braver la prétentieuse Sorbonne, en remontant à une source plus ancienne que la pensée grecque, à savoir la Parole de Dieu. Tout lecteur familier de la Bible est frappé par la place que l’Ecriture sainte fait à l’individualité. Mais il s’agit d’abord de la place de l’individu dans ses rapports avec Dieu. C’est pourquoi notre philosophie de l’éducation est exclusivement créationniste.

C’est donc avec raison que le professeur chrétien insistera sur l’individualisation dans l’enseignement. Nous restons persuadés que cette démarche pédagogique est réalisable, dans une certaine mesure, même dans le cadre de l’école publique. C’est pourquoi notre philosophie de l’éducation ne cherche pas à opposer l’école privée à l’école publique. Et nous n’oublions pas non plus que l’école publique française de Jules Ferry fut une réaction en grande partie légitime à l’intolérance pédagogique de l’Eglise romaine. Aujourd’hui, l’on voudrait nous faire oublier ce que cette Eglise fit aux écoles de la Réforme… Cette réécriture de l’histoire nous paraît bien artificielle.

Ainsi, notre discours pédagogique doit plutôt tendre à instrumenter l’enseignement. C’est ainsi que naîtra peut-être une nouvelle mentalité scolaire, mentalité qui doit d’abord naître dans les familles.

Le concept de l’individualisation transforme le professeur en un véritable formateur et fait de l’élève une individualité à part entière. Sans entrer dans des considérations techniques, disons que les périodes de correction sont les plus propices à la pédagogie de l’individualisation. Cette pédagogie accorde une place importante aux méthodes actives, sans pour autant délaisser le mode traditionnel.

Le concept de l’individualisation s’inspire des Proverbes 2, verset 2: Mon fils, ( …) incline ton coeur à l’intelligence. L’instruction de la Bible s’adresse d’abord au coeur. Si nous méprisons la dimension affective, telle qu’elle est enseignée dans la Bible, notre école, qu’elle soit privée ou publique, deviendra en peu de temps un lieu de contestation et de faillite.