PROMESSES

Fondements (11)

Préambule: Dieu est Un

 C’est l’enseignement fondamental de la Bible: Deut. 6.4; 4.35. Les trois personnes de la Trinité sont indissociablement liées:

le Père est Dieu (Mat. 6.9);
le Fils est Dieu (Tite 2.13; i Jean 5.20);
le Saint-Esprit est Dieu (Act 5.3-4).

 Même si les trois Personnes divines exercent chacune des fonctions distinctes, elles sont de la même essence: Dieu le Père (je Suis, l’Eternel), Dieu le Fils (le Seigneur Jésus-Christ), Dieu le Saint-Esprit. Si le Saint-Esprit habite en nous, c’est le Christ qui habite en nous: si l’Esprit habite en vous… si Christ est en vous… (Rom 8.8-10).

Vocabulaire

AT:
«ruah» – sens de base: «souffle» (377 fois, dont 264 fois traduit par «pneuma» et 49 fois par «vent» par les Lxx).
NT:
«pneuma»: «Esprit, vent»; environ 250 fois de l’Esprit de Dieu, 40 fois de l’esprit de l’homme (c’est là que Dieu le rencontre), et 40 fois de mauvais esprits.
  1. Personnalité de l’Esprit

    1. L’esprit agit comme une personne:

    2. il convainc de péché……………………………………….Jean 16.8
      il enseigne, rappelle………………………………………..Jean 14.26
      il rend témoignage…………………………………………..Jean 15.26
      il entend, parle, annonce………………………………….Jean 16.13
      il empêche d’agir…………………………………………….Act 16.6-7
      il intercède…………………………………………………….Rom 8.26
      il inspire l’Ecriture………………………………………….Act 1.16; 2 Pi 1.21

    3. L’Esprit a les attributs d’une personne: il est doué de

    4. volonté…………………………………………………………1 Cor 12.11
      connaissance………………………………………………….1 Cor 2.10-11
      bonté……………………………………………………………Néh 9.20
      amour…………………………………………………………..Rom 15.30
      force…………………………………………………………….2 Tim 1.7
      sagesse…………………………………………………………(= Dieu)

    5. L’Esprit a des qualités:

    6. sainteté………………………………………………………..Rom 1.4
      intelligence……………………………………………………Es 11.2
      vérité…………………………………………………………..Jean 14.17
      consolateur………………………………………………….Jean 14.16
      grâce……………………………………………………………Héb 10.29
      vie………………………………………………………………Rom 8.2 (= Dieu)
      adoption………………………………………………………Rom 8.15
      puissance…………………………………………………….Rom 15.13; Act 1.8
      gloire…………………………………………………………..1 Pi 4.14

    7. L’Esprit peut être traité comme une personne; on peut

    8. l’outrager……………………………………………………..Héb 10.29
      lui mentir et le tenter…………………………………….Act 5.3,9
      lui résister……………………………………………………Act 7.51
      l’attrister……………………………………………………..Eph 4.30
      l’éteindre……………………………………………………..1 Thes 5.19
      blasphémer contre lui……………………………………Mat 12.31-32


  2. Divinité de l’Esprit

    1. L’Esprit a des noms divins:

    2. Esprit de Dieu……………………………………………..2 Chron 15.1
      de l’Eternel…………………………………………………..Es 11.2
      du Seigneur………………………………………………….Es 61.1
      du Père……………………………………………………….Mat. 10.20
      du Fils………………………………………………………..Gal 4.6
      de Christ……………………………………………………..Rom 8.9
      de Jésus………………………………………………………Act 16.7

    3. Il a des attributs divins:

    4. l’omniscience (il sait tout)……………………………..1 Chor 2.10-11
      l’omniprésence (il peut être partout)……………….Ps 139.7
      l’omnipotence (il peut tout)……………………………Zach 4.6

    5. L’Esprit est la 3e personne de la Trinité dans l’hiérarchie divine:

    6. Le Père est le plus grand……………………………….Jean 14.28
      Le Fils fait ce que le Père veut……………………….Jean 5.19-20
      Le Saint-Esprit est envoyé par le Père……………Jean 14.26
      et par le Fils………………………………………………..Jean 16.7

    7. A noter aussi:

    8. dans la formule du baptême…………………………..Mat 28.19
      avoir l’Esprit = avoir Christ en soi………………….Rom 8.9.10
      Le chrétien est le temple de Dieu……………………1 Cor 3.16
      a Christ en lui………………………………………………Col 1.27
      est le temple du Saint-Esprit………………………… 1 Cor 6.19

    9. Distinction importante:

    10. L’Evangile est toujours l’Evangile de Dieu………..Rom 15.16
      ou l’Evangile de Christ…………………………………..Rom 15.19
      jamais l’Evangile du Saint-Esprit!
      La grâce est toujours la grâce de Dieu……………..Gal 2.21
      ou la grâce de Christ……………………………………..Gal 6.18
      jamais la grâce de l’Esprit!


  3. Symbole de l’Esprit

    1. le souffle

    2. Adam reçoit le souffle de vie…………………………Gen 2.7
      l’Esprit (le souffle) façonne et fait vivre………….Job 33.4
      il est imprévisible; il fait naître d’en haut…………Jean 3.8
      il est impétueux; il peut faire du bruit…………….Act 2.2

    3. la colombe – Luc 3.22

    4. elle est pure, douce (Cant 2.14), innocente (Mat 10.16)

    5. l’huile

    6. l’onction consacre les rois……………………………..1 Sam 10.1; 16.13
      tous les croyants ont reçu l’onction………………..1 Jean 2.27
      Christ nous a donné l’onction………………………..1 Jean 2.20
      cf l’huile dans les lampes des 10 vierges………….Mat 25.4

    7. le feu (action purificatrice)

    8. Jésus baptise de St-Esprit et de feu………………..Mat 3.11
      ce feu devient jugement pour l’impénitent……….Mat 3.12
      pour le feu = jugement, cf aussi……………………..1 Cor 3.13-15
      langues de feu (ici: présence de l’Esprit)………….Act 2.3-4

    9. l’eau vive

    10. dans Ex 17.6, le rocher d’où coule l’eau est Christ,
      qui dispense le St-Esprit vivifiant………………….1 Cor 10.4
      l’Esprit est comparé à un ruisseau…………………..Es 44.3
      l’Esprit se répand en flots de bénédiction………..Jean 7.38-39
      l’Esprit régénère (nouvelle naissance)……………..Jean 3.5

    11. le sceau: il est l’empreinte divine sur le croyant:

    12. quiconque croit est scellé du St-Esprit……………Eph 1.13
      il est la marque de l’appartenance à Dieu…………2 Cor 1.22
      il est un gage, premier acompte du salut final en vue de l’adoption, la rédemption du corps
      (qui sera semblable à celui de Christ)………………Rom. 8.23; Eph 1.14


  4. Action principale de l’Esprit

    1. la sanctification

    2. Après nous avoir fait naître d’en haut, le but premier du Saint-Esprit est notre sanctification, notre mise à part pour Dieu. Pour nous rendre aptes à vivre la vie de Christ en nous et de témoigner de l’Evangile du salut, il produit en nous le fruit de l’Esprit, comparable à une grappe de neuf raisins:

      amour     patience fidélité (ou foi)
      joie bonté douceur
      paix générosité     maîtrise de soi

         L’amour est en tête de liste; c’est la vertu chrétienne la plus souvent mentionnée dans la Bible. L’amour ne passera jamais, alors que les dons sont tous passagers. L’amour est admirablement caractérisé dans 1 Cor 13.4-7.

    3. rendre apte au service

    4. La plénitude de l’Esprit est nécessaire si nous voulons être équipés pour le service que le Seigneur nous demande. Soyez continuellement remplis de l’Esprit (Eph 5.18): c’est un ordre. Si nous voulons y obtempérer; notre premier objet doit être l’étude persévérante de la parole de Dieu, que l’Esprit a lui-même inspirée aux auteurs sacrés et avec laquelle il est identifié: prenez… l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Priez en tout temps dans l’Esprit.., avec une entière persévérance (Eph 6.17-18).

       Lire la Bible et prier sont les deux activités sans lesquelles il n’y a ni sanctification ni service efficace, car tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière (1 Tim 4.5).

       Le Saint-Esprit distribue aussi certains dons à chacun en particulier comme il veut (2 Cor 12.11). Ce sont très rarement des dons spectaculaires tels qu’ils avaient cours du temps des apôtres, car aujourd’hui nous avons toute la révélation de Dieu dans la Bible complète, de sorte que nous marchons par la foi et non par la vue (2 Cor 5.7). Tous les miracles décrits dans la Bible étant authentiques, ils doivent suffire pour fortifier notre foi. Ceci dit, constatons avec joie que le Seigneur répond souvent par des interventions divines (c’est là le sens du mot «miracle») à nos prières faites dans la foi et correspondant à sa volonté.

       Le don suprême que nous prodigue l’Esprit est celui de l’amour; sans lequel aucun don n’a de valeur. Servons donc le Seigneur avec cette espérance qui ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cours par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Rom 5.5).


Chronique de livres

Titre: Esprit révolutionnaire et foi chrétienne (88 pages)
Auteur:     Jean Brun, Pierre Courthial, Alain Prohst, J.-M. Daumas, etc.
Editeur: Editions Kerygma, 33 av. Jules-Ferry, F-13100 Aix-en-Provence

 Le but du livre est d’enlever à la Révolution son rôle de Déesse, que l’on «sancti­fie» comme si elle avait apporté au monde le secret et le moyen de l’améliorer. Les auteurs montrent que le seul chemin d’un changement de la société passe par le respect de ce que Dieu a créé et par la prise en compte de ce qu’il a fait pour recréer en Jésus-Christ l’homme tombé sous la domination du péché et du diable. Ignorer cela c’est marcher tout droit vers la «divinisation» de l’homme et préparer le règne de 1’antichrist.

 Ce livre courageux ose dénoncer les crimes de la Révolution Française dont le bi-centenaire va être célébré en 1989. Au lieu de choisir la révolution, les hommes feraient mieux de choisir la Réformation, la régénération des individus, qui seule peut assurer des changements salutaires et correspond à l’établissement du Royaume de Dieu.

 Huit sujets sont présentés par des penseurs, théologiens, historiens et philosophes qui s’interrogent sur la signification de l’événement de 1789 pour notre temps (post­face):

-Réformé ou Révolution, de Sir E Catherwood, membre du Parlement européen.
-La Déesse Révolution, de Jean Brun, professeur émérite à l’Université de Dijon.
-1789 et 1884: Les attitudes des Protestants face à la Révolution, dc l’historien Emile-G. Léonard.
-Un critique réformé de la Révolution Française: Guillaume Groen van Prinsterer (1801-1876). Etude de Pierre Courthial, doyen honoraire de la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix-en-Provence.
-Edmund Burke, spectateur et critique de la Révolution Française. Etude de Jean-Marc Daumas, professeur d’histoire à la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix­en-Provence.
-La violence, la liberté et les droits de l’homme, d’Alain Probst, professeur de philosophie dans la région parisienne.
-Le Royaume de Dieu et la politique révolutionnaire, du théologien biblique améri­cain Edmund Clowney.
-La vraie Révolution: l’intelligence du coeur, de Pierre Marcel, fondateur de la Revue Réformée et Pasteur de l’Eglise Réformée de France.
 Ce cahier de 88 pages intéressera surtout les intellectuels et les historiens, mais aussi ceux qui cherchent une documentation bien étoffée.

Jean-Jacques Dubois


En cette fin du 20eme siècle, tout le monde parle de justice. Ce mot tient une place hebdomadaire sur les manchettes des journaux, et se rencontre quotidiennement dans la bouche des politiciens; il est enfermé dans les valises diplomatiques, et dans des millions de cours effervescents. Tout le monde parle de justice, mais chacun comprend le mot autrement. Au nom de la justice, les uns soutiennent George Bush, les autres Saddam Hussein. Les uns décrient un tyran, les autres, une société hypocrite. Si vous parlez de développement, de sous-développement, de sur-développement, d’impôts, d’immigration, d’avortement, d’euthanasie, de comportement sexuel, d’égalité des sexes, les points de vue les plus divergeants sont défendus au nom de la justice. Pourquoi tant de confusion?

Dieu est juste

Le problème de l’homme contemporain vient de ce qu’il veut parler de justice, sans parler de sainteté. Il veut être un expert en justice, mais refuse tout conseil du maître de justice.

Car faut-il le rappeler: Dieu est la norme de la justice. Ce qu’il déclare être bien, est bien, ce qu’il déclare être mal, est mal. Ce que Dieu fait est bien, cela est toujours bien; cela est bien par définition. Dieu est la norme du bien et du mal. Comme le mètre étalon déposé àParis sert de norme à tous les autres mètres fabriqués dans le monde, Dieu est la norme de toute morale.

Ce point est fondamental. En dehors de Dieu, il n’y a pas de notion de bien ou de mal. Si l’homme est capable de «sentir» le bien et le mal, s’il est capable d’approuver intérieurement certaines actions morales et d’en réprouver d’autres, c’est uniquement parce que Dieu lui a donné une conscience. Sans conscience, pas de sens moral.

Si l’homme existe dans sa forme actuelle – avec un corps, une tête, une bouche, un nez, mais deux yeux, deux oreilles, deux jambes et deux bras …, si l’homme a une conscience, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi. L’homme est totalement dépendant de Dieu. Bien plus, toute la création est dépendante de Dieu. Si la terre est ronde, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi. Si elle mesure plus de 42 000 kilomètres de circonférence à l’équateur, si elle est entourée d’une couche atmosphérique de quelques kilomètres d’épaisseur, si sa température de surface permet la vie, si la planète terre offre un extraordinaire cadre de vie, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi.

L’homme peut se rebiffer devant cette situation. Il peut ne pas être d’accord, mais cela ne changera rien. L’homme et toute la création sont totalement dépendants du créateur, et seul cet être, à la base de tout l’univers, peut servir de norme à la morale.

De ce qui précède, il ressort que tout comportement, toute attitude, toute pensée qui n’est pas en harmonie avec la volonté divine, sont nécessairement mauvais. Toute contestation avec le créateur n’est que folie, comme le confesse d’ailleurs Job après avoir dépensé bien de la salive. L’apôtre Paul lui aussi reconnaît la folie de celui qui blâme Dieu. Qui est-ce qui résiste à sa volonté? écrira-t-il; qui es-tu, ô homme pour contester avec Dieu? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé: Pourquoi m’as-tu fait ainsi? Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil? (Rom 9.19-21).

Dieu est justice, et si un commandement divin heurte mon éthique je dois sérieusement m’interroger sur mes valeurs. Peu importe si le commandement se trouve dans l’Ancien ou dans le Nouveau Testament, car les deux sont pareillement inspirés. (Relevons à propos de l’éthique de l’Ancien Testament, éthique qui nous choque plus souvent que celle du Nouveau Testament, que les commandements donnés à Moïse au Mt Sinaï sont toujours décrits comme reflétant parfaitement la volonté divine). Si l’éthique divine n’est pas la mienne, je dois radicalement revoir mes valeurs, et me demander pourquoi j’ai tendance à confondre le bien avec le mal, et le mal avec le bien?

L’homme est pécheur

Si les commandements divins expriment parfaitement la volonté divine, ils servent aussi à évaluer (d’autres diront à juger) le comportement des hommes.

Or la Bible affirme qu’à l’exception de Jésus-Christ, tout homme a transgressé les commandements divins. Personne n’a pleinement obéi à Dieu. Il suffit d’ailleurs de lire et de méditer les normes morales du créateur pour réaliser bien vite nos manquements. Personne n’est juste devant Dieu.

Certes, tous les hommes n’ont pas transgressé les lois de la même manière. Certains sont plus coupables que d’autres. Mais attention, ne nous trompons pas nous-mêmes. Si un homme fait plus de mal que moi, cela n’excuse pas mon comportement. Un homme qui commet un meurtre est moins coupable que celui qui en commet 10, 100 ou 1000. Il est moins coupable, mais il est quand même coupable. Il est un meurtrier, et reste un meurtrier, même si d’autres font encore plus de mal. Le péché de mon voisin, n’efface pas mon péché. Certains diront qu’ils n’ont jamais commis de meurtre. Mais le crime n’est pas le seul comportement réprouvé par Dieu. Jésus condamne non seulement le meurtre, mais aussi les gestes agressifs, les paroles et même les pensées violentes. Qui n’a jamais levé sa main pour frapper injustement? Qui ne s’est jamais mis en colère et prononcé des paroles injustes et blessantes, parfois plus tranchantes que des couteaux? Qui n’a jamais ruminé dans son cour des pensées de vengeance meurtrière?

Mais les plus grandes offenses ne se situent pas sur le plan de nos relations avec les autres hommes. Le premier commandement concerne notre relation avec Dieu: Tu aimeras Dieu de tout ton cour, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force (Mc 12.30). Une seule personne a-t-elle toujours honoré Dieu comme elle aurait dû? Qui n’a jamais douté de la puissance ou de l’amour de Dieu? Personne. Or, selon la Bible, le premier et plus grand péché est l’incrédulité. Incrédule et orgueilleux, l’homme ne croit pas dans la perfection et dans la bonté divine; au contraire, il pense pouvoir se passer de Dieu et faire mieux que lui. Le péché d’Adam et d’Eve qui voulaient être comme Dieu, est notre péché. Nous tous contestons avec le créateur. L’homme est pécheur, tout homme est pécheur. Aucun ne fait le bien, pas même un seul.

Dieu est juste, l’homme est pécheur: voilà le résumé de tout ce qui a été dit jusqu’à présent. Mais alors quelle attitude Dieu doit-il avoir avec sa création? Comment le Dieu juste et saint doit-il, ou mieux encore va-t-il, se comporter avec l’homme pécheur. C’est ce que nous allons voir dans la deuxième partie de cet exposé.

Un jugement nécessaire

La justice ne peut pas tolérer l’injustice. Si elle la tolère, elle n’est plus juste. Si la justice tolère l’injustice, la justice devient injustice.

Dieu est saint, Dieu est juste. Il est parfait sur tous les plans. Puisque Dieu est parfait, il ne peut pas ne pas punir le mal. S’il ne le faisait pas, il ne serait plus juste.

Chaque homme peut comprendre cela, car nous avons en nous – malgré nos fautes et notre péché – un certain sens de l’équité. Si une autorité politique ou judiciaire n’intervient pas devant une grave injustice, notre être intérieur crie au scandale. Les plus courageux dénonceront publiquement cette iniquité. Car pour tous les hommes, la justice doit punir l’injustice, et veiller ainsi au bien être des innocents. Cela est vrai sur le plan d’une nation, d’une région, d’une entreprise, d’une école, d’une famille. Si la maîtresse d’une classe enfantine ne reprend pas un enfant qui martyrise tous les autres, elle se fait complice du mal.

Que le mal doive être contré est une vérité incontestable et pratiquement incontestée. Les divergences apparaissent lorsque l’on parle de la manière et du moment de la sanction.

Un jugement capital

Concernant la manière, Dieu a décrété que toute atteinte à la vie doit être punie de mort. Celui qui s’oppose injustement à la vie, doit mourir. La protection de la vie innocente exige la mort de celui qui n’a pas de respect pour la vie.

Face à ce principe juste, la situation de l’humanité est alarmante, pire, désespérée, car tous les hommes sont des ennemis de la vie. Tous les hommes sont d’une manière ou d’une autre opposés au maître de la vie. Notre opposition à Dieu, notre rejet du créateur nous place dans le camp des ennemis de la vie.

Certes, l’opposition à Dieu n’est pas la même pour tous, mais elle est toujours présente. Certains vont jusqu’à blasphémer Dieu, d’autres se contenteront de l’ignorer, ou de le servir comme eux le désirent. Que la forme soit le blasphème, le mépris, l’idolâtrie, ou la fausse religion, le fond est le même: l’homme rejette le maître de la vie, et la conséquence dramatique de cet état de fait, est que tous les hommes doivent mourir.

Un jugement différé et détourné

Mais si Dieu est juste, il est aussi miséricordieux. La justice demande la peine capitale, l’amour diffère cette peine. A Adam, Dieu avait annoncé la mort comme salaire de la désobéissance, mais lors du premier péché, Dieu a différé la sentence. Il l’a renvoyée à plus tard pour donner à l’homme un temps de grâce, un temps pour permettre à l’homme de se sauver, ou plus exactement un temps pour permettre à l’homme d’être sauvé par Dieu. Car l’homme ne doit pas se faire d’illusion. Le coupable ne peut pas se sauver lui-même. Dieu seul le peut.

Toute la Bible révèle le plan de Dieu pour sauver l’humanité. De la Genèse à l’Apocalypse, la Bible a pour thème majeur la rédemption divine. Ce plan contient deux aspects distincts, deux économies distinctes, deux testaments distincts. Ils sont distincts, mais non opposés.

Sans entrer dans les détails, relevons deux aspects particuliers. En premier lieu, la difficulté pour l’homme pécheur de s’approcher du Dieu saint. Comment un ennemi de la vie peut-il s’approcher du créateur de la vie sans être consumé immédiatement par la justice divine? Dans l’Ancien Testament toute une série de règles devait être observée. L’homme devait se garder de tout contact physique avec les choses impures. Des lois alimentaires et hygiéniques dictaient une conduite précise. L’approche du temple était particulièrement ardue: seuls certains prêtres pouvaient pénétrer dans le sanctuaire. Quant au lieu très saint, il était accessible à une seule personne une fois par année, le souverain sacrificateur qui y pénétrait au grand jour des expiations pour implorer le pardon des péchés du peuple. Pour tous, l’approche du temple était toujours accompagnée de sacrifices nécessaires pour détourner la colère divine.

Le Nouveau Testament confirme et souligne encore plus la difficulté d’une réconciliation avec Dieu. Toutes les règles de purification, tous les sacrifices d’animaux, toutes les précautions humaines pour s’approcher du Dieu saint sont, en fin de compte, insuffisants. Seul Dieu peut pardonner; seul un homme parfait peut présenter une offrande agréable; seul un homme parfait peut servir de sacrifice de substitution. Christ a pu lui seul être, et le sacrificateur parfait, et le sacrifice parfait pour expier les péchés des hommes.

En second lieu, relevons que le salut de Dieu n’est jamais désincarné. Pour s’approcher et être réconcilié avec le maître de justice, l’homme doit suivre la voie fixée par le Dieu souverain. Comme un sentier jalonné de crevasses et de précipices, les règles de l’Ancien Testament devaient être suivies à la lettre. Pas d’initiatives personnelles ou originales pour venir à Dieu. C’est lui qui fixe les conditions, et mieux valait les suivre au doigt et à l’oil. L’enjeu était trop important, et la première désobéissance avait déjà engendré suffisamment de souffrances.

La nouvelle alliance exige aussi une adhésion totale. La voie est considérablement simplifiée, car tous les règlements antérieurs se trouvent accomplis en Christ. La voie du salut devient simple, extrêmement simple. Simple, mais elle reste unique. Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie. En dehors de lui, il n’y a pas de salut.

Salut ou jugement éternel

En conclusion, une parole d’exhortation s’impose. A celui qui écarte le plan de Dieu, il ne reste plus que l’attente du jugement final. Aucun autre moyen n’est donné aux homme s pour être sauvés. L’homme peut vivre une fois, après quoi vient le jugement. Que personne ne s’illusionne ou soit assez insensé pour remettre à plus tard un engagement avec Dieu. Qui maîtrise l’avenir? Qui connaît le jour de sa mort? Qui sait s’il lui sera encore donné une autre occasion de s’engager avec Christ? Aujourd’hui est le temps du salut.

D’autre part, pour ceux qui ont déjà pris cet engagement avec Dieu, l’annonce aux hommes du salut en Christ est impérative. Que notre message soit clair. Trop souvent, l’évangile est d’abord présenté comme un mieux être pour aujourd’hui. Non. La bonne nouvelle concerne en premier le pardon de nos péchés et le salut de la perdition éternelle. Comme l’apôtre Paul, n’ayons pas honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rom 1.16).


V. Les effets concrets de ce nouveau paganisme

Avec un phénomène aussi vaste il est impossible de tenter un inventaire général de ses effets sur la société. L’on peut cependant en examiner quelques fruits.

1. Dans les Eglises

Cette spiritualité occulte s’infiltre partout. Cela est particulièrement évident dans les églises. Dans les milieux chrétiens, nous voyons la guérison intérieure, la fascination pour le miraculeux, le mépris de la raison et de la doctrine, l’accent mis sur l’expérience religieuse, l’utilisation de méthodes psychologiques d’inspiration ésotérique, l’obsession croissante pour l’écologie, le remplacement de la proclamation de l’Evangile par une action purement sociale et technique, la recherche à tout prix de l’unité, etc. Ce sont autant de signes de la graduelle paganisation des milieux chrétiens. Sur le plan proprement spirituel, nous devons constater que des hommes comme Wimber, Osborne, Duplessis, Tardif, Jongghi Cho, semblent utiliser des méthodes et des puissances qui ressemblent de façon inquiétante à ce que l’on peut trouver dans la spiritualité du Nouvel Age. Ainsi s’éloigne-t-on, graduellement mais sûrement, de la simplicité de l’Evangile: la foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, et l’obéissance quotidienne à ces commandements.

2. Le monde de la santé

Nous pouvons constater dans le monde de la santé un intérêt croissant pour tout ce qui concerne les médecines dites parallèles (acuponcture, sophrologie, hypnose, iridiologie, messages psychiques, yoga, etc.). Ces méthodes sont évidemment liées au nouveau paganisme.

Mais il y a plus. Sans la miséricorde de Dieu agissant de manière concrète au-travers de chrétiens vivant leur foi dans leurs circonstances professionnelles, les institutions de la société ne peuvent que se dégrader. La pratique de la médecine n’échappe pas à cette règle. Si l’homme n’est pas créé à l’image du Dieu transcendant et personnel, s’il n’est qu’un élément d’un processus totalement impersonnel, pourquoi faudrait-il alors tant s’inquiéter de la vie de chaque individu? Bien que à l’image de Dieu, il devient moyen, instrument à dépenser en vue du bien être des autres plus dignes de vivre que lui: cobaye scientifique, banque à organes, foetus à avorter pour ne pas gêner ses parents égoïstes, foetus à fabriquer en laboratoire pour satisfaire les couples stériles, vieux à éliminer lorsqu’ils deviennent décidément trop incommodes pour leur progéniture sans coeur, etc. On assiste en fait aujourd’hui à une progressive déshumanisation des soins donnés aux éléments les plus fragiles de notre société. Le bien-être de certains privilégiés a remplacé le bien commun défini par la loi transcendante de Dieu.

(a) Avortement

Cela a commencé avec les enfants non encore nés. Comme les juifs et les tziganes sous les nazis, des êtres humains sont aujourd’hui systématiquement considérés comme des non-personnes et traités comme tels, dès qu’ils entrent dans la catégorie des non-désirés. Au CHUV à Lausanne, par exemple, la première question posée à une mère qui téléphone à la maternité pour annoncer qu’elle attend un bébé et souhaite obtenir un rendez-vous est: Désirez-vous garder l’enfant? comme si l’instinct maternel se résumait au fait de vouloir éliminer sa propre progéniture gênante. Aux Etats-Unis, des dirigeants noirs sont horrifiés de découvrir, dans la proportion démesurée d’enfants noirs avortés, le retour en force, sous une forme sinistre, du racisme. La volonté systématique d’imposer la contraception, l’avortement et la stérilisation au tiers monde est elle aussi perçue comme une nouvelle forme de racisme eugénique.

(b) Enfants mal formés et banques d’organes humains

La deuxième catégorie à tomber sous le couteau de nos médecins eugénistes est celle des enfants conçus avec une malformation. L’on tente systématiquement de culpabiliser les parents qui souhaitent garder leur enfant, qui comprennent que l’amour ne s’adresse pas exclusivement aux seuls bien portants. On commence, aux Etats-Unis, au Canada et ailleurs, à éliminer des enfants nés avec des déformations graves et à les utiliser pour alimenter des banques d’organes(60). On n’arrête pas, en effet, les progrès de la médecine, qui ont créé une demande de plus en plus forte d’organes frais. Un marché a ainsi été créé pour les organes humains, et qui oserait aller à l’encontre des lois sacro-saintes du marché, surtout quand il s’agit de faire du bien? La question se pose: où trouver les organes utilisables en assez grand nombre? Les personnes gravement accidentées, dans le coma par exemple, et qui portent sur eux ce qu’on appelle un testament vivant (qui demande qu’on ne les garde pas inutilement en vie) commencent, surtout aux Etats-Unis, à alimenter ce marché d’organes. L’homme devient ainsi une source d’organes apte à alimenter un marché en pleine expansion. Quel importance si pour ce faire il faut tuer quelques non-personnes pour améliorer la qualité de vie d’un être humain plus prospère ou mieux capable de défendre sa place au soleil?

(c) Elimination des vieux

Une troisième catégorie de personnes subissent aujourd’hui les effets de ce culte du Moi propre à la spiritualité du nouveau paganisme: ce sont les vieux sans défense légale et sans moyens juridiques, qui ont le tort impardonnable de déranger leur progéniture. C’est ici que nous voyons que la concentration sur son Moi – le coeur même de la nouvelle morale – ne conduit guère à une plus grande ouverture à l’égard des autres. Ainsi, aux Etats-Unis par exemple, on commence à laisser des personnes âgées littéralement mourir de faim et de soif. Cela s’appelle dans le jargon médical, de l’euthanasie passive (laisser mourir quelqu’un en lui enlevant les soins qu’on lui donnait, ici l’eau et la nourriture), que l’on considère moins grave que l’euthanasie active (faire mourir quelqu’un en lui administrant un médicament mortel ou en débranchant les appareils qui lui permettent de vivre). Des pays comme le Canada, l’Australie, les Etats-Unis, la Hollande, l’Autriche connaissent un développement effrayant de l’euthanasie, tant active que passive.

(d) Nouveau cannibalisme

Voici ce qui nous paraît une résurgence de plus en plus brutale des rites les plus sanguinaires d’un paganisme d’autant plus dangereux qu’il se présente sous le dehors innocent des blouses blanches du corps médical. L’avortement paraît de plus en plus comme le sacrifice vivant d’un enfant offert par le médecin-sacrificateur à la requête de parents désireux d’apaiser le dieu d’une sexualité – EROS – totalement coupée de sa finalité procréatrice. L’euthanasie dont les personnes âgées font l’objet n’est manifestement rien d’autre que le sacrifice d’êtres humains au dieu CONFORT. Ainsi, à l’amour chrétien de son prochain, de ses enfants, de ses parents, viennent se substituer la pire cruauté, l’indifférence et l’égoïsme sacré du bouddhisme, attitudes imperméables à toute souffrance. La civilisation hindoue n’est pas connue pour ses oeuvres de charité.

Mais il y a pire encore. Ces sacrifices humains sont accompagnés d’un retour au plus pur cannibalisme. Qu’est-ce au juste que le cannibalisme? Ce n’est pas simplement une forme un peu spéciale de gastronomie. En mangeant les organes vitaux de son ennemi ou de la personne sacrifiée rituellement, on croit assimiler sa force vitale, soit personnellement soit pour le bien de la société. Qu’en est-il aujourd’hui? On élimine des êtres humains pour pouvoir en prélever des organes et les implanter à d’autres. On utilise des foetus pour fabriquer des cosmétiques aptes à rajeunir une peau fanée. On emploie des embryons frais (pardon! des bébés frais) pour produire des substances rajeunissantes. On maintient en laboratoire des embryons en vie à des fins scientifiques. On cherche à coupler génétiquement embryons humains et embryons animaux, des rats et des hommes par exemple. Voici où nous conduit la déshumanisation propre au nouveau paganisme.

3. Face à la mort

Nous en venons tout naturellement à un autre domaine où le nouveau paganisme exerce une influence particulièrement néfaste sur notre société, celui de l’attitude face à la mort. Dans notre civilisation néo-païenne, la mort est de plus en plus considérée comme étant une bonne chose. L’utilisation courante d’expressions telles «la mort douce» ou «mourir avec dignité» témoignent de ce changement psychologique et spirituel. Les récits de plus en plus nombreux d’expériences spirites de personnes prétendant avoir passé par la mort clinique et être revenues à la vie, qui ont été popularisés par les livres de Mme Kubler Ross et du Dr Moody, accréditent l’idée que la mort est sans risque, qu’elle ne contient aucun aiguillon, que le monde à venir accueille tout le monde à bras ouverts, sans discrimination aucune, en bref que l’idée d’un enfer dans l’au-delà n’est qu’un conte de nourrice, un dragon en papier inventé par les chrétiens pour donner un crédit trompeur à leur religion exclusive.

Réponse chrétienne

Mais nous savons que si Jésus-Christ a effectivement vaincu la mort et que, si pour les chrétiens, elle ne détient plus ses anciennes terreurs (malgré l’épreuve qu’elle demeure toujours), pour ceux qui n’ont pas la foi, elle s’ouvre sur cette réalité effrayante de l’enfer et des peines éternelles. Car nous savons que l’homme ne vit qu’une fois sur cette terre et qu’après la mort vient le jugement. Toutes ces soi-disantes expériences post-mortem accréditent le mythe d’une vie ultérieure lumineuse pour tous, vie où tous sont acceptés, quels que puissent avoir été leur foi ou leur comportement ici-bas. Nous retrouvons ici l’universalisme religieux d’un Karl Barth, dont nous avons déjà parlé. Les soi-disantes expériences de vies antérieures obtenues sous hypnose ou dans un état de transe accréditent également la légende si courante dans le néo-paganîsme de la réincarnation, de la métempsychose. Aux Etats-Unis, on en est même venu à introduire dans les écoles (après l’éducation sexuelle et les cliniques sexuelles) des cours et des psycho-drames scolaires sur la mort. Tout cela a tendance à banaliser la mort, à la rendre attrayante, désirable. Un tel encouragement à l’instinct de mort qui sommeille dans le coeur de tous les hommes, explique sans aucun doute la croissance prodigieuse de la vague de suicides qui sévit dans tous les pays de l’occident, surtout parmi la jeunesse.

4. L’invasion générale de toutes les disciplines par l’esprit du nouveau paganisme

L’immoralité et la criminalité croissantes de nos sociétés sont étroitement liées au relativisme moral et au subjectivisme. Ce relativisme s’est introduit dans la psychologie et dans la pédagogie, faisant disparaître les absolus moraux. Il est intéressant d’apprendre que les débuts de la psychanalyse étaient étroitement liés à l’occultisme. En effet, Freud reconnaît que les origines de ces méthodes d’analyse avaient comme source des pratiques explicites d’occultisme cabalistique. De même la psychologie de Jung, qui se sépara assez rapidement de Freud, baignait dans l’ésotérisme et les mystiques orientales(61). Cette nouvelle spiritualité se retrouve dans le monde des affaires. Non seulement les pratiques occultes de concentration et d’influence du comportement d’autrui sont monnaie courante dans les nouvelles techniques de vente, mais on cherche de plus en plus à introduire différentes formes de méditation ou de dynamique de groupe à base ésotérique dans les séminaires de formation pour hommes d’affaires. Ce néo-paganisme a envahi des domaines tels que l’économie, la musique (populaire et sophistiquée), l’art, les sciences, la littérature, etc.(62). Les bases de toute notre culture sont en train de basculer vers ce néo-paganisme. Nous nous trouvons de plus en plus entourés d’un monde spirituellement souillé et, comme Daniel à la cour du roi de Babylone, nous devons prendre la précaution élémentaire de nous conformer sérieusement aux commandements de Dieu.

5. La nouvelle religion

Pour finir ce tour d’horizon, regardons un instant un autre domaine où la nouvelle spiritualité joue un rôle capital: celui de la religion ésotérique qui prend partout la place du christianisme. L’astrologie a certainement plus d’influence sur le comportement des masses aujourd’hui dans nos divers pays que la Bible. Les réunions publiques pour la défense de la foi dans nos villes sont quasiment inexistantes. Partout, cependant, on voit afficher des rencontres ésotériques et occultes de tous genres. Voici quelques extraits du programme genevois pour l’hiver 1989 proposé par la revue «Synthésis»:

– L’art de la guérison spirituelle.
– Les sons: une force de guérison.
– La santé par les couleurs.
– Energie et guérison.
– Rééducation du contrôle cérébral.
– Les cristaux pour notre développement personnel.
– Introduction à la thérapie des vies antérieures.
– La guérison des attitudes.
– A la découverte de soi.
– L’amour qui guérit.
– Les harmonisants du Dr Bach.
– Les bijoux métaphysiques.
– Le yoga des yeux.

«Time Life» diffuse en masse en Suisse, et sans doute dans d’autres pays, un procédé dont le but serait d’évaluer les dons médiumniques personnels des lecteurs. Un autre envoi de masse passant récemment par la poste propose un anneau à fixer à l’oreille qui ferait immanquablement perdre tous les kilos qu’on aurait en trop. Ou bien, il est question dans le journal publicitaire «Trente jours» des morts qui se manifesteraient à leurs proches au téléphone ou, encore mieux, visuellement par le poste de télévision. Sans parler de l’ultra-célèbre Lynn Palmer, «la meilleure astrologue et numérologue du monde», nous dit-on, capable de prédire sans faute votre avenir, contre pièces sonnantes bien sûr.

Quelle bigoterie, quelle crédulité superstitieuse, à une époque où tout est de plus en plus rationalisé! Mais derrière tant d’âneries, de faux semblants et de duperies se trouve cependant une réalité des plus inquiétantes. A ce sujet la Bible est claire:

La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu… Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs coeurs. Rom 1.18-23

L’invasion de pratiques ésotériques à laquelle nous assistons est manifestement un jugement de Dieu sur des nations qui l’ont connu autrefois et qui s’en sont volontairement détournées. De telles pratiques ne peuvent, à leur tour, qu’entraîner de nouveaux jugements, plus redoutables encore. La Parole de Dieu nous en donne un terrible avertissement:

Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne, tu n ‘apprendras pas à imiter les pratiques horribles de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui se livre à la divination, qui tire des présages, qui ait recours à des techniques occultes ou à la sorcellerie, qui jette des sons, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou prédisent l’avenir personne qui interroge les morts. En effet, quiconque se livre à ces pratiques est en horreur à l’Eternel, et c’est à cause de ces horreurs que l’Eternel, ton Dieu, va déposséder ces nations devant toi. Tu seras entièrement consacré à l’Eternel, ton Dieu. Car ces nations que tu déposséderas écoutent les tireurs de présages et les devins; mais à toi, l’Eternel ne le permet pas. Deut 18.9-14

Si un homme ou une femme ont en eux le pouvoir d’invoquer les morts ou de prédire l’avenir, ils seront punis de mort; on les lapidera: leur sang retombera sur eux. Lév 20.27

Conclusion

Que devons-nous faire?

Nous nous trouvons à un carrefour. Face à cette iniquité spirituelle sans nom que faut-il donc faire? Que faut-il entreprendre contre cette marée d’iniquité apparemment irrésistible? Ma réponse est simple: nous devons faire ce que l’Eglise fidèle de Dieu a toujours fait. Le Nouveau Testament exhorte l’Eglise de tous les temps en ces termes:

C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. Apoc 14.12

La religion pure et sans tache, devant Dieu le Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se garder des souillures du monde. Jac 1.27

Examinez ce qui est agréable au Seigneur; et n ‘ayez rien de commun avec les oeuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dénoncez-les. Eph. 5.10-11

Dans un temps comme le nôtre, en dépit de toutes les pressions d’un nouveau monde païen, l’Eglise de Dieu doit d’abord persévérer dans l’essentiel, dans la foi véritable au Fils de Dieu, notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, et dans l’obéissance à la loi de Dieu. Voilà notre programme. Il faut absolument et de toute urgence restaurer la prédication de tout le conseil de Dieu dans nos Eglises. Il nous faut aussi veiller les uns sur les autres, nous exhortant mutuellement chaque jour à obéir en toutes choses à la Parole de Dieu. L’Eglise locale deviendra alors à nouveau cette ville située sur une colline visible loin àla ronde, cette lampe sur un chandelier éclairant toute la maison, ce sel qui purifie une terre corrompue. C’est par notre amour pour les malheureux, et parmi eux les veuves et les orphelins, les vieux et les enfants non encore nés, que nous manifesterons concrètement notre réponse reconnaissante et obéissante à la miséricorde de Dieu pour nous. Une telle Eglise n’aura pas seulement l’apparence de la piété; elle en possédera véritablement la force. Elle saura proclamer la loi de Dieu à un monde mauvais, dénonçant leurs iniquités aux hommes, mettant le doigt sur les perversions propres au temps et au lieu où Dieu l’a placée. Ainsi seront enfoncées les portes de l’enfer et renversées les citadelles du diable. L’Eglise manifestera à tous qu’aujourd’hui encore la prédication de la croix est véritablement la puissance de Dieu pour tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus-Christ. Que le Dieu de toute miséricorde nous vienne en aide.

Notes

(60)Sur toutes ces questions voyez le livre fort bien documenté et hallucinant de: Paul de Parrie & Mary Pride: Unholy Sacrifices of the New Age. Crossway Books, Westchester, 1988
(61) Sur l’aspect psychologique du Nouvel Age voyez: Nat Morris: A Man Possessed. The Case History of Sigmund Freud. Regent House, Los Angeles, 1974
Pierre Debray-Ritzen: La scolastique freudienne. Fayard, Paris, 1972
Jacques Van Rillaer: Les Illusions de la Psychanalyse. Pierre Mardaga Bruxelles, 1988
(62) Pour terminer, l’arrière-plan philosophique de ce renouveau religieux est remarquablement éclairé par les ouvrages suivants: Jean Brun: Philosophie et christianisme. Beffroi/Age d’Homme, Quebec/ Lausanne, 1988
Jean Brun: L’Europe philosophe. 25 siècles de pensée occidentale. Stock, Paris, 1988



Chronique de livres

Titre: Confession de la Rochelle (Soyez toujours prêts.) (80 pages)
Auteur:     Pierre Ch. Marcel
Editeur: Editions Kerygma, 33 av. Jules-Ferry, F-13100 Aix-en-Provence

 Ce livre de 80 pages s’ouvre par une préface explicative au sujet des circonstances historiques qui ont conduit à la rédaction de la Confession de Foi de la Rochelle en 1571, Confession dont Calvin est le principal auteur.

 Le texte de la Confession de Foi obéit au développement classique de la doctrine chrétienne. Huit sujets sont exposés dans l’ordre suivant: I. Dieu et sa révélation; II. L’homme et son péché; III. Jésus-Christ; IV. L’oeuvre du salut; V. L’Eglise: sa na­ture; VI. L’Eglise: son organisation; VII. Les sacrements; VIII. Les pouvoirs publics.

 Ces chapitres théologiques sont suivis de plusieurs notes éclairant certains aspects du texte de la Confession.

 Le condensé théologique exprime en raccourci ce que l’on trouve amplement développé dans l’institution Chrétienne et tout est construit à partir des déclarations de l’Ecriture Sainte. Excepté le chapitre traitant des sacrements, qui appelle les réserves d’usage surtout en ce qui concerne le baptême des enfants et son effet, l’on peut tenir cette Confession comme entièrement fidèle à l’enseignement biblique et de nature à corriger les erreurs des sectaires de tous les siècles. La pensée réformée, parce qu’elle est fondée sur le roc de la Bible, est d’une clarté et d’une vigueur qui font beaucoup de bien à l’âme dans un temps où le domaine de l’expérience et du subjectivisme ont pris le pas sur celui de l’autorité, de l’infaillibilité et de l’inerrence des Saintes Ecritures.

 Mises à part les réserves sur la doctrine des sacrements, cette Confession de Foi est magnifique de clarté, de sobriété et de précision. Elle va toujours à l’essentiel et est solidement étayée par l’Ecriture Sainte. Calvin, qui est l’auteur principal de cette Confession, nous donne en condensé ce qu’il a longuement développé dans son Institution Chrétienne.

 Les chrétiens bibliques tireront le plus grand profit d’une telle lecture au moment ou l’Eglise de Jésus-Christ risque d’oublier ses fondements immuables.

Jean-Jacques Dubois


(Prédication donnée lors d’un culte de baptêmes)

Dans son premier discours public, à Jérusalem, l’apôtre Pierre parla de la crucifixion de Jésus. Voici sa conclusion:

Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. – Après avoir entendu cela, ils eurent le cour vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres. Frères, que ferons-nous? – Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés… (Act 2.36-38).

On voit tout de suite que le baptême est lié à la repentance et au pardon des péchés. C’est pour cette raison que je citerai un texte qui parle du pardon des péchés:

Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu’il était à la maison, et il s’assembla un si grand nombre de personnes qu’il n avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la parole. On vint lui amener un paralytique porté par quatre hommes.

Comme ils ne pouvaient le lui présenter, à cause de la foule, ils découvrirent le toit au-dessus de l’endroit où se tenait Jésus, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. il y avait là quelques scribes qui étaient assis et qui raisonnaient en eux-mêmes: Comment celui-là parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n ‘est Dieu seul? Jésus connut aussitôt par son esprit leurs raisonnements intérieurs et leur dit: Qu’est-ce qui est plus facile, de dire au paralytique: tes péchés sont pardonnés, ou de dire. Lève-toi, prends ton lit et marche?

Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison. Et à l’instant, il se leva, prit son lit et sortit en présence de tous, de sorte qu’ils étaient hors d’eux-mêmes et glorifiaient Dieu en disant: Nous n’avons jamais rien vu de pareil (Marc 2.1-12).

Le miracle: un signe

Le miracle n’est en fait qu’un signe destiné à souligner quelque chose d’important. Dans le texte cité (v. 12):

1. Un signe du pouvoir de Jésus sur la maladie;
2. Un signe du pouvoir de Jésus sur le péché, ce dernier étant plus difficile, mais aussi plus important à démontrer parce qu’il s’agit là d’un attribut exclusivement divin.

S’il est vrai qu’il n’y a pas que Dieu qui peut guérir un malade, par contre Dieu seul peut pardonner les péchés. Et si Jésus prétend pardonner les péchés, c’est qu’il prétend être Dieu. Mais comment croire une chose pareille? Quelle preuve Jésus peut-il donner qu’il n’est pas un blasphémateur?

    Jésus-Christ va donner deux preuves de son pouvoir, d’abord en guérissant l’homme de sa paralysie, ensuite de dévoilant les pensées des scribes. Examinons d’abord la première démonstration:

La maladie: conséquence du péché?

On associait souvent le péché à la maladie, qu’on considérait comme une punition de Dieu. «J’ai manqué de reconnaissance envers Dieu, et il me punit par une maladie.» Ou: «Je n’ai pas eu assez de foi en demandant la guérison, alors Dieu ne m’a pas guéri.» Ainsi, dans l’AT, la honte était liée à la stérilité, ressentie comme une malédiction.

Cette association d’une maladie à un péché explique la question des disciples: Rabbi qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle (Jean 9.2)? Or Jésus, qui n’a jamais rien enseigné de pareil, n’est pas d’accord avec de telles insinuations. Voici ce qu’il pensait de ce genre de raisonnements:

Pensez-vous que ces Galiléens (massacrés par Pilate) aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont souffert de la sorte? Non, vous dis-je… Ou bien ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Siloé et qu ‘elle a tués, pensez-vous qu ‘ils aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? Non, vous dis-je (Luc 13.2-4).

Pour Jésus, tous les hommes sont pécheurs, et ont besoin de se repentir pour obtenir le pardon des péchés.

Dans le texte de Marc 2, le paralytique n’est pas seulement handicapé par sa paralysie, mais aussi par la conscience d’être en disgrâce devant Dieu. La perspective de rencontrer Dieu dans cet état le paralyse encore plus. Et c’est de cela que Jésus le guérit en premier lieu.

Jésus agit comme médecin de la personne entière: l’âme et le corps. Il guérît les racines du mal en restaurant la communion avec Dieu pour mieux restaurer le corps.

Deux preuves du pouvoir de Jésus

Je faisais allusion à deux preuves du pouvoir de Jésus de pardonner les péchés: la première était par la guérison physique, où il a fait voir quelque chose de son omnipotence.

La deuxième preuve est apportée par une démonstration peut-être moins sensationnelle, mais non moins merveilleuse: c’est celle de son omniscience: Jésus connut aussitôt par son esprit leurs raisonnements intérieurs… (v. 8). Jésus a donc le pouvoir de connaître les pensées, aussi bien celles des scribes (v. 6-7) que celles des cinq hommes venus par le toit (v. 5: voyant leur foi), et ceci aussitôt, sans délai.

Jésus connaît les pensées présentes de tous les hommes: Jésus n ‘avait pas besoin qu ‘on lui rende témoignage de quelqu’un; il savait de lui-même ce qui était dans l’homme (Jean 2.25). C’est là un attribut exclusivement divin: Toi, Eternel, tu pardonneras et tu rendras à chacun selon ses voies, toi qui connais le cour de chacun, parce que toi seul tu connais le cour des humains (2 Chr 6.30).

Quand je prie donc en silence, Dieu sait ce que je demande. Au moment de la mort, Dieu seul et personne d’autre sait quelle pensée, quelle prière a été exprimée, demandant peut-être le pardon de Dieu…

Pouvoir et divinité de Jésus

Son pouvoir de pardonner les péchés a été doublement démontré: il a guéri le malade, et il a révélé les pensées de chacun.

Sa divinité elle aussi a été doublement affirmée: comme Dieu, il lit dans les cours; comme Dieu, il pardonne les péchés.

Si, pour pardonner nos péchés, Christ a besoin de notre repentance-confession, par contre il n’a besoin de rien pour lire nos pensées maintenant, car: Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte, nous dit en substance Héb 4.13.

Pas de secrets pour Jésus

Le pouvoir de Jésus n’est pas limité à nos pensées présentes: il connaît aussi l’histoire secrète de notre passé.

Quand Jésus parlait avec la Samaritaine, qu’il n’avait jamais rencontrée avant, il répondit à son affirmation (Je n ‘ai pas de mari) par cette constatation: Tu as bien fait de dire: Je n ‘ai pas de mari. Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari (Jean 4.17- 18).

Christ connaît ce que nous avons depuis longtemps oublié. Pour ceux qui n’ont jamais connu la honte de leurs péchés; pour ceux qui n’ont jamais compris que Jésus peut leur pardonner; pour ceux qui s’efforcent d’oublier de cacher ou de taire une tranche de leur vie; pour eux tous, le jour vient où leur passé redeviendra présent dans la bouche de Jésus-Christ.

En effet, il n’existe aucun rideau, aucun voile pour cacher les péchés du passé. Si tu tires ton rideau, il est transparent… Ne cherche pas à dissimuler ton passé, car pour le Seigneur, il est dévoilé. Demande-lui plutôt d’effacer ce qui est encore visible et lourd pour ta conscience.

Jésus choisit en connaissance de cause

Jésus-Christ connaît aussi les pensées et les choix futurs. Dans Jean 6.64, il dit: Il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient pas. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait. Il savait d’avance que Judas le trahirait, et pourtant il le choisit. On aurait pu penser que Jésus ne choisirait que les meilleurs… Or il choisit aussi les pires. Mystère de son appel, grandeur de son amour: En choisissant Judas, il savait qu’il allait être trahi par lui. Et lors qu’il choisit Paul, le persécuteur, il savait qu’il deviendrait un apôtre d’une envergure hors ligne.

Vous aussi, il vous a choisis, quelque nom que vous portiez. Et même si vous étiez les pires des pécheurs que la terre ait portés, il vous choisirait encore, car il a le pouvoir de pardonner les péchés.

Vous avez alors accepté de répondre à son appel, de venir à lui tels que vous êtes, avec vos travers et vos égarements, non plus pour les cacher, mais pour les avouer; pour vous en repentir, sachant que lui seul a le pouvoir d’ôter ce qui vous paralyse en pensant à votre indignité devant Dieu. Et vous avez bien fait, car par sa mort à la croix, le Fils de Dieu a tout expié.

C’est pourquoi je conclurai par ces recommandations de l’apôtre Paul aux Romains (6.10-13, version français courant):

En mourant, il est mort au péché une fois pour toutes; mais dans la vie qui est maintenant la sienne, il vit pour Dieu. De même, vous aussi, considérez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu dans l’union avec Jésus-Christ. Le péché ne doit donc plus régner sur votre corps mortel pour vous faire obéir aux désirs de ce corps. Ne mettez plus des diverses parties de votre corps au service du péché comme des instruments pour accomplir le mal. Au contraire, offrez-vous à Dieu., et mettez-vous tout entiers à son service comme des instruments pour accomplir ce qui est juste.


(histoire vécue)

 Un soir de travail, de dînais dans l’unique restaurant du village, seul avec trois convives à qui je tournais le dos. Les langues allaient bon train et, bon gré mal gré, j’entendais leur bruyante conversation, lorsqu’ils se mirent à commenter un fait divers du journal: un homme connu comme fort honorable et respectable, avait tué sa femme.

Les gendarmes lui avaient demandé:
– Mais enfin, Monsieur X comment en êtes-vous arrivé là?
– Ah, répondit-il, j’avais confiance en ma femme et je l’aimais. Elle me trompait, alors je l’ai tuée.

Les trois compagnons étaient unanimes à dire que pareille mésaventure ne pourrait leur arriver: opinion tout à leur honneur, car bien qu’absents du foyer toute la semaine, ils avaient une confiance totale en leur épouse.

C’est alors que l’un d’eux dit à son voisin:
– Supposons quand même que pareil malheur conjugal nous arrive. Que ferais-tu?
– Je ferais comme le bonhomme. J’aime beaucoup ma femme, mais je ne tolérerais pas cela, je la tuerais.

Vexé, il avait répondu spontanément: la bouche avait parlé de l’abondance du cour.

Le second, interrogé à son tour, se trouva aussi humilié que le précédent et répondit tout aussi spontanément:
– Moi, je ne me rendrais pas criminel pour une femme qui n’en vaut pas la peine, mais ce serait fini, je ne pourrais plus l’aimer. Je lui flanquerais une bonne «raclée» et la mettrais à la porte.

Et prudent:
– Et si je suis assez fort, je donnerais aussi une «raclée» à l’homme.

Le troisième, celui qui avait émis l’hypothèse, restait silencieux.
– Et toi, que ferais-tu? demandèrent enfin les autres.

Après un long silence, il répondit:
– Moi, j’irais la trouver et je lui demanderais ce que j’ai bien pu faire ou ne pas faire pour provoquer sa conduite. Et après une franche explication, je lui dirais: Si tu me promets d’essayer de ne plus recommencer, je passe l’éponge, n’en parlons plus jamais et repartons «à zéro», comme si rien ne s’était passé. Car voyez-vous, moi aussi j’aime beaucoup ma femme, et je ne voudrais pas la perdre.

Tous aimaient sincèrement leur femme, mais devant la même épreuve, l’amour de chacun se serait manifesté très différemment.

Cette histoire est très ancienne et à l’époque je n’étais pas marié. Malgré tout je m’étais posé la même question que les compagnons. Aujourd’hui, me semble-t-il, chacun pourrait également s’interroger: «Qu’aurais-je répondu à la question?» Et aussi: «Quelle réponse aurait été conforme à la pensée du Seigneur?»

Un jour, le Seigneur fut en admiration devant un officier romain (Mat 8.10), et il conclut:
– Je vous l’assure, dans tout Israël, je n’ai encore trouvé chez personne une telle foi.

Le Seigneur a sans doute apprécié de la même façon les paroles du troisième convive. Dans l’Eglise, trouverait-il souvent un tel amour pour le prochain? A chacun de s’examiner et de s’éprouver lui-même (2 Cor 13.5).

Personnellement, c’est bien la plus grande leçon d’amour et de pardon que j’aie jamais reçue d’un homme. Et pourtant, d’après les conversations entendues, il était certainement inconverti.


Titre: Esprit révolutionnaire et foi chrétienne (88 pages)
Auteur:     Jean Brun, Pierre Courthial, Alain Prohst, J.-M. Daumas, etc.
Editeur: Editions Kerygma, 33 av. Jules-Ferry, F-13100 Aix-en-Provence

 Le but du livre est d’enlever à la Révolution son rôle de Déesse, que l’on «sancti­fie» comme si elle avait apporté au monde le secret et le moyen de l’améliorer. Les auteurs montrent que le seul chemin d’un changement de la société passe par le respect de ce que Dieu a créé et par la prise en compte de ce qu’il a fait pour recréer en Jésus-Christ l’homme tombé sous la domination du péché et du diable. Ignorer cela c’est marcher tout droit vers la «divinisation» de l’homme et préparer le règne de 1’antichrist.

 Ce livre courageux ose dénoncer les crimes de la Révolution Française dont le bi-centenaire va être célébré en 1989. Au lieu de choisir la révolution, les hommes feraient mieux de choisir la Réformation, la régénération des individus, qui seule peut assurer des changements salutaires et correspond à l’établissement du Royaume de Dieu.

 Huit sujets sont présentés par des penseurs, théologiens, historiens et philosophes qui s’interrogent sur la signification de l’événement de 1789 pour notre temps (post­face):

-Réformé ou Révolution, de Sir E Catherwood, membre du Parlement européen.
-La Déesse Révolution, de Jean Brun, professeur émérite à l’Université de Dijon.
-1789 et 1884: Les attitudes des Protestants face à la Révolution, dc l’historien Emile-G. Léonard.
-Un critique réformé de la Révolution Française: Guillaume Groen van Prinsterer (1801-1876). Etude de Pierre Courthial, doyen honoraire de la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix-en-Provence.
-Edmund Burke, spectateur et critique de la Révolution Française. Etude de Jean-Marc Daumas, professeur d’histoire à la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix­en-Provence.
-La violence, la liberté et les droits de l’homme, d’Alain Probst, professeur de philosophie dans la région parisienne.
-Le Royaume de Dieu et la politique révolutionnaire, du théologien biblique améri­cain Edmund Clowney.
-La vraie Révolution: l’intelligence du coeur, de Pierre Marcel, fondateur de la Revue Réformée et Pasteur de l’Eglise Réformée de France.
 Ce cahier de 88 pages intéressera surtout les intellectuels et les historiens, mais aussi ceux qui cherchent une documentation bien étoffée.

Jean-Jacques Dubois


Titre: Confession de la Rochelle (Soyez toujours prêts.) (80 pages)
Auteur:     Pierre Ch. Marcel
Editeur: Editions Kerygma, 33 av. Jules-Ferry, F-13100 Aix-en-Provence

 Ce livre de 80 pages s’ouvre par une préface explicative au sujet des circonstances historiques qui ont conduit à la rédaction de la Confession de Foi de la Rochelle en 1571, Confession dont Calvin est le principal auteur.

 Le texte de la Confession de Foi obéit au développement classique de la doctrine chrétienne. Huit sujets sont exposés dans l’ordre suivant: I. Dieu et sa révélation; II. L’homme et son péché; III. Jésus-Christ; IV. L’oeuvre du salut; V. L’Eglise: sa na­ture; VI. L’Eglise: son organisation; VII. Les sacrements; VIII. Les pouvoirs publics.

 Ces chapitres théologiques sont suivis de plusieurs notes éclairant certains aspects du texte de la Confession.

 Le condensé théologique exprime en raccourci ce que l’on trouve amplement développé dans l’institution Chrétienne et tout est construit à partir des déclarations de l’Ecriture Sainte. Excepté le chapitre traitant des sacrements, qui appelle les réserves d’usage surtout en ce qui concerne le baptême des enfants et son effet, l’on peut tenir cette Confession comme entièrement fidèle à l’enseignement biblique et de nature à corriger les erreurs des sectaires de tous les siècles. La pensée réformée, parce qu’elle est fondée sur le roc de la Bible, est d’une clarté et d’une vigueur qui font beaucoup de bien à l’âme dans un temps où le domaine de l’expérience et du subjectivisme ont pris le pas sur celui de l’autorité, de l’infaillibilité et de l’inerrence des Saintes Ecritures.

 Mises à part les réserves sur la doctrine des sacrements, cette Confession de Foi est magnifique de clarté, de sobriété et de précision. Elle va toujours à l’essentiel et est solidement étayée par l’Ecriture Sainte. Calvin, qui est l’auteur principal de cette Confession, nous donne en condensé ce qu’il a longuement développé dans son Institution Chrétienne.

 Les chrétiens bibliques tireront le plus grand profit d’une telle lecture au moment ou l’Eglise de Jésus-Christ risque d’oublier ses fondements immuables.

Jean-Jacques Dubois


Un grand ouvrage à exécuter

 Le livre de Néhémie m’a profondément touché. Dieu a désiré, en nous transmettant ce livre, que nous apprenions à construire ensemble au milieu de l’adversité. Néhémie, homme d’état, fidèle, d’un caractère déterminé, craignant Dieu et aimant son peuple, a eu à cour de reconstruire la muraille de Jérusalem. Conscient de l’état misérable de son peuple et des ruines de la muraille de la ville sainte, il pleure sur tout cela, jeûne et prie le Dieu des cieux en confessant les péchés de son peuple et en Lui demandant de faire réussir ses projets de reconstruction. Dans un récent voyage outre-mer, j’ai pu constater que le monde évangélique francophone souffre d’une pénurie de Néhémie modernes qui se lèvent pour construire l’Eglise d’aujourd’hui, en la débarrassant de ses vestiges encombrants: des hommes dynamiques avec une vision claire sur «quoi construire» et «comment construire».

 Nous sommes constamment guettés par deux dangers: celui de construire des églises locales sans murailles – l’unité à bon marché – et celui de construire avec murailles mais sans portes – le séparatisme légaliste. Le premier s’appelle amour sans la vérité et le second vérité sans l’amour.

 Il est vrai que l’on ne peut pas construire ensemble sans muraille; celle-ci a comme fonction de nous séparer de ce qui n’est pas de Dieu, de nous protéger à l’intérieur et de nous unir organiquement en Christ.
 Le peuple de Dieu, au temps de Néhémie, est revenu à l’Eternel (Néh 8- 10). La lecture de la parole de Dieu et son enseignement par ses chefs – Esdras et les lévites – l’ont ramené à la confession de ses péchés et à la repentance, suivies d’un acte concret, la conclusion d’une alliance pour se soumettre à la loi de l’Eternel et suivre ses commandements.

 Jésus est le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par lui (Jean 14). Il n’existe pas d’autre voie du salut pour venir à Dieu. La vie abondante ensuite est dans l’obéissance à la vérité Jésus-Christ, Seigneur et Parole de Dieu (3 Jean 1-4). Et cette vérité est professée dans l’amour (Eph. 4.15). L’unité pratique se réalise à partir de l’obéissance et l’amour à la Parole-Vérité.

 Néhémie nous apprend que le mal doit être discerné et dénoncé à l’intérieur et à l’extérieur de la muraille, et l’on doit s’en séparer (Néh chap 4-6 et 13). Mais ne confondons pas cela avec un esprit de légalisme ou de critique. Nous devons apprendre à dire non à certaines unions et collaborations, du moins en ce qui concerne l’essentiel, tout en respectant les personnes, mais aussi à nous supporter avec les faiblesses et divergences mineures qui nous caractérisent si souvent (Eph 4.1-2). Il est des maux dont le monde évangélique souffre, notamment une méconnaissance du Dieu souverain et de la Trinité; Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ce qui a comme conséquence un subjectivisme fâcheux qui émousse l’oreille attentive à toute la Parole. Il en est de même de la relativisation dans le domaine de l’éthique par le biais de la contextualisation de la Bible. La Parole seule est notre norme de foi dans la vie de tous les jours. Son inerrence est le fondement de notre construction. L’acceptation sans restriction de la révélation de Dieu à travers la Bible et de son autorité est à la base de notre travail. PROMESSES désire contribuer à cette construction d’Eglises solides et à l’édification du peuple de Dieu. Il maintient le cap de sa ligne doctrinale comme par le passé et se réjouit d’annoncer à ses lecteurs quelques bonnes surprises dans sa présentation future.


Rappel

Les réflexions qui paraissent sous ce titre s’inspirent du magistral ouvrage de Frederick Dale Bruner: «A Theology of the Holy Spirit -The Pentecostat Experience and the New Testament Witness» (Une théologie du Saint-Esprit – L’expérience pentecôtiste et le témoignage du NT), Hodder & Stoughton, London 1970, 390 p. A ceux qui savent l’anglais, nous ne pouvons que chaleureusement en recommander la lecture. Ce livre est aussi actuel aujourd’hui qu’au jour de sa publication.

V. Les problèmes spirituels probants de l’église de Corinthe

Nous avions vu, à partir de 1 Cor 12, que ce qui caractérise la spiritualité authentique n’est pas l’exaltation, mais la simple confession que Jésus est le Seigneur mort et ressuscité. L’Esprit exalte Jésus-Christ; ceux qui sont spirituellement doués le sont pour servir le Corps de Christ, et les différents dons de grâce servent tous au bien commun.

Tous les membres du Corps ont été baptisés dans un seul Esprit; ce baptême est identique avec le baptême en Christ, qui ne peut pas plus être séparé du baptême dans le Saint-Esprit que Christ du Saint-Esprit lui-même; car le Seigneur, c’est l’Esprit (2 Cor 3.17-18).

Examinons maintenant le chapitre suivant:

1 Cor 13: La manière de l’Esprit

(agapé: amour)

Si au 12eme chapitre Paul reliait ce qui est spirituel à la grâce, au 13eme il les relie à l’amour. Il indique comment les dons de grâce doivent être exprimés sur le plan humain,. Ni le langage exalté (v. 1), ni la pénétration de «mystères» (v. 2), ni le sacrifice le plus sublime (v. 3) ne peuvent se substituer à l’expression de l’amour chrétien. L’amour est une grâce moins spectaculaire mais combien plus fondamentale que tous les dons. Sans l’amont, les dons de grâce sont disgraciés.

Pour bien comprendre et interpréter 1 Cor 13, nous devons tenir compte du contexte: les problèmes d’ordre spirituel dans l’église de Corinthe. Ce regard permet de mieux déchiffrer ce « poème » sur l’amour.

Ainsi, la première définition positive de l’amour au v. 4 est un verbe grec qui a été traduit par «patient» (litt. l’amour longanimise, ne perd pas facilement patience); il se manifeste par une action qui va à la rencontre de l’autre. Paul dit aux Corinthiens enclins à l’émotivité que ce n’est pas tellement l’expression ardente qui caractérise l’amour authentique. Tout comme il avait donné la priorité aux dons s’exprimant en paroles pondérées (12.8), Paul décrit l’amour chrétien comme une attitude de joie, de pardon, de confiance, d’espérance et de tolérance.

Il est évident que la description de l’amour n’est pas ici de la poésie, mais une application concrète de la vérité à l’adresse de ceux qui devaient apprendre ce que signifie vraiment la vie chrétienne, en faisant abstraction du penchant pour le spectaculaire.

Considérons l’injonction du v. 5: L’amour ne cherche pas son intérêt (litt. …le sien, ce qui est à lui). Cette définition nous permettra de mieux comprendre le chapitre suivant. L’amour ne cherche pas le sien, tout comme les dons, qui n’existent que pour bénéficier au Corps.

Sommaire

Les expériences «supérieures» individuelles prônées par les Corinthiens doivent faire place à la manière «inférieure» de l’amour patient pour l’église et son ministère dans le monde, tel que l’apôtre Paul l’enseigne.

1 Cor 14: Le but de l’Esprit

(oikodomé: édification)

v. 1-3:

Paul désire que les Corinthiens recherchent spécialement le genre de vie qu’il vient de décrire. Il nous semble que le mot «prophétie», quelque peu vétuste, serait mieux rendu par des mots tels que «discours réfléchi», «témoignage» ou «conseil», car celui qui prophétise parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console (v. 3). C’est là une importante définition de la prophétie dans le sens du NT. Il semble bien que le don de prophétie soit le don de comprendre et exprimer la volonté de Dieu dans une situation donnée.

Ainsi, tout comme la Trinité est la source de toutes les grâces (chap. 12), et comme l’amour en est la manière (chap.13), l’édification en est le but (chap. 14). Le critère ultime dans l’évaluation d’un don, dans la pensée de Paul, est celui-ci: édifie-t-il l’église?

v.4 et 12:

Celui qui parle en langue s ‘édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l’église. Paul ne nie pas que le don de parler d’autres langues existe; par contre, il n’encourage dans aucune de ses lettres la recherche de ce don. La raison serait-elle dans le fait que ce don «édifie» le parleur lui-même, alors que celui dit de «prophétie» édifie l’église?

v.5-20

Seul quand le parler en une autre langue est traduit, il peut être utile. La comparaison du v. 19 devrait ouvrir les yeux à ceux qui attribuent de l’importance au don de parler en d’autres langues: plutôt 5 paroles en une langue connue de l’auditoire que 10000 en une langue inconnue (rapport: une minute plutôt que 33 heures). Peut-on s’exprimer plus clairement? De là l’insistance de Paul de rechercher plutôt le don de prophétie (tel que défini plus haut), comme le demande la règle de l’édification du plus grand nombre. Ne soyez pas des enfants au point de vue du jugement… soyez des hommes faits (v. 20); autrement dit; ayez du hon sens.

v. 21-25:

Dans ce passage se trouve l’argument le plus fort: celui de l’évangélisation. Un incroyant qui entend parler en une langue inintelligible pensera que les chrétiens sont détraqués (v. 23). La citation de l’AT au v. 21 est un avertissement dont la portée n’est pas immédiatement apparente: les langues étrangères provoquent un endurcissement et non une humiliation du cour.

L’auteur relate un incident typique qui se produisit lors d’un «petit déjeuner» organisé par un groupe pentecôtiste dans une université. Après quelques chants exécutés par leur chour plusieurs pentecôtistes s’adonnèrent au «parler en langues», ce qui eut pour résultat que pratiquement tous les étudiants quittèrent la salle un à un. Même si ce geste pouvait être qualifié de peu courtois, il étai t pourtant symptomatique. J’affirme que beaucoup de personnes sont détournées de la foi par ce genre de manifestations, quoi qu’en disent les pentecôtistes. Ceux qui sont ainsi chassés peuvent évidemment moins aisément être comptés que ceux qui entrent…

Par contre, le témoignage missionnaire authentique est d’une grande portée et mène souvent à la conversion (v. 24-25). Toute église devrait considérer ce fait lorsque la question de l’usage public du «parler en langues» se pose.

v. 26-33a:

Paul résume ses considérations en examinant la manière de se rassembler. Notez l’emploi du mot «chacun» au v. 26, qui indique que chaque croyant devait être conscient de sa responsabilité dans la vie de la communauté. Paul ne méprise pas les langues, pourvu que trois conditions soient remplies: pas plus de trois, chacun à son tour, traduction obligatoire. Une quatrième condition sera ajoutée plus loin.

Les prophètes aussi devaient parler à tour de rôle (pas plus de deux ou trois), alors que les autres devaient exercer leur jugement. Il est évident que chaque présentation pouvait être suivie d’une discussion critique.

Le but de la participation totale de l’église: afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés (v. 31).

v. 33b-38:

Paul interdit ensuite à la femme de prendre la parole dans l’assemblée. Vu que, dans i Cor 11.5, Paul envisage que la femme puisse prier ou prophétiser pourvu qu’elle ait la tête voilée (couverte), il doit s’agir ici du «parler en langues». On peut se demander si les difficultés provenant de l’usage abusif des langues n’étaient pas dues à la participation des femmes.

v. 39-40:

Paul termine ce chapitre par l’exhortation d’aspirer à la prophétie, à savoir: édifier, exhorter, consoler (selon la définition du v. 3), suivie de la concession pleine de tact de ne pas empêcher les langues.

Le mot final mérite toute l’attention de toute église qui n’est pas liée par un ordre liturgique rigide:
 Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre.

Résumé

Dans ces trois chapitres de sa première lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul cherche à inculquer à l’église de Corinthe un principe resté actuel pour nous aujourd’hui: de même que l’Esprit est un avec Christ, de même les dons de l’Esprit servent à édifier le Corps de Christ.

Le Dieu trinitaire est la source, l’amour est le moteur, et l’édification de l’église est le but des dons de grâce.

L’impact des instructions de ces trois chapitres doit être tel qu’aucune église ne puisse trouver l’essence de sa vie spirituelle en ce qui provient simplement de l’enthousiasme et du miraculeux visible. Les réflexions de l’apôtre font bien comprendre que la spiritualité chrétienne consiste à confesser la divinité de Jésus par la foi et à oeuvrer à l’édification du Corps de Christ par l’exercice de l’amour lucide.

Jean-Pierre Schneider
chargé de la traduction-adaptation par la rédaction de Promesses