PROMESSES
Un enfant nous est né,
un fils nous est donné,
et la souveraineté
reposera sur son épaule;
on l’appellera Admirable,
Conseille, Dieu puissant,
Père éternel, Prince de la paix.
Esaïe 9.5
Le Fils-Père
Voici une des déclarations les plus étonnantes dans la Bible: le Fils est nommé Père! Cela fait partie du mystère de la Trinité. Dans Col 2.2, il est question d’une pleine certitude de l’intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ. Ce mystère n’est pas objet de spéculation, mais de révélation: C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère… Vous pouvez comprendre l’intelligence que j’ai du mystère du Christ (Eph 3.3-4).
Moi et le père, nous sommes un (Jean 10.30)
Dans un certain sens, on ne peut pas départager la Trinité. La formule du baptême dit: au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (non pas: «aux noms»). Tout à la fin de la Bible, le Père et le Fils sont souvent mentionnés ensemble: le trône de Dieu et de l’Agneau (Apoc 22.1,3), impliquant l’idée de sacrifice. Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même (2 Cor 5.19). L’amour du Père est aussi l’amour du Fils: Comme mon Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés (Jean 15.9). Dieu (Père, Fils, et Saint-Esprit) est amour: Dieu est une triple unité qui se manifeste en trois Personnes divines. C’est la partie du mystère qui nous reste cachée.
Le Fils est nommé Père éternel
Col 1.16-17 fait état du Fils avant son incarnation: En lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l’invisible… Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui. Jean 1 nous mène au même point: au commencement à savoir à l’état du Christ au moment où il a commencé à créer par sa parole (Gen 1: Dieu dit); Christ est identifié à la Parole créatrice (la Parole était avec Dieu – distinction entre Père et Fils – et la Parole était Dieu – unité essentielle).
Christ ne peut être conçu autrement
que dans sa dimension divine.
En cela sa transcendance se trouve
au-delà de tout langage et de toute définition.
Essence et fonction
Question: Pourquoi Christ est-il nommé Père dans Es 9.5?
Ceci est d’autant plus étonnant que, dans l’AT; Dieu n’est nommé Père que 15 fois, contre 245 fois dans le NT (dont 142 fois par Jésus). Proportion: 1 fois dans l’AT sur 50 fois dans le NT (compte tenu du volume des 2 Testaments).
Cet enfant encore à naître est appelé Père éternel en vue de sa messianité royale: La souveraineté reposera sur son épaule et il va donner une paix sans fin (éternelle) au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours; voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées (Es 9.6).
L’Eternel des armées signifie le Christ dans l’AT
En Orient, le roi était conçu comme le père du peuple. C’est de par sa fonction de roi d’Israël que Christ est nommé Père, pour indiquer la bienveillance paternelle du parfait souverain pour un peuple qu’il aime comme ses enfants. Un roi commande une armée. Christ commande les armées célestes (angéliques), qu’il aurait pu appeler pour le sauver de la croix.
Dans Jér 23.5-6, Jésus est le germe suscité à David, qui régnera en roi avec droit et justice, comme dans Es 9.6. Christ est le Roi (dont le nom est) l’Eternel des armées (Es 6.5; Jér 48.15; 51.57; Zach 14.16-17). Le texte le plus explicite se trouve dans Es 44.6:
celui qui le rachète (= le rédempteur),
l’Eternel des armées:
Je suis le premier et je suis le dernier,
en dehors de moi il n’y a point de Dieu.
Le rédempteur est Jésus-Christ, qui est nommé le premier et le dernier et l’Alpha et l’Oméga 5 fois dans l’Apocalypse, définie comme la révélation de Jésus-Christ (1.1,8,18; 2.8; 21.6; 22.13). Au titre de rédempteur s’ajoute celui d’époux et de Saint d’Israël dans Es 54.5.
A titre de renseignement: l’expression l’Eternel des armées se trouve surtout dans les prophètes Esaïe, Jérémie, Aggée, Zacharie et Malachie, et 12 fois dans les psaumes. Il y a ainsi environ 270 allusions directes au Christ comme Eternel des armées dans l’AT.
Dieu est UN
C’est l’enseignement fondamental de la Bible: Deut 6.4; 4.35. Les trois Personnes de la Trinité sont indissociablement liées:
le Père est Dieu (Mat 6.9);
le Fils est Dieu (Tite 2.13; i Jean 5.20);
le Saint-Esprit est Dieu (Act 5.3-4).
Même si les trois Personnes divines exercent chacune des fonctions distinctes, elles sont de la même essence: Dieu le Père (Je Suis, l’Eternel), Dieu le Fils (le Seigneur Jésus-Christ), Dieu le Saint-Esprit. L’éternité du Père est l’éternité du Fils. Les paroles de Jésus sont les paroles de Dieu (Jean 8.26; 15.15). Les actes de Jésus sont les actes de Dieu (Jean 5.19). Si le Saint-Esprit habite en nous, c’est le Christ qui habite en nous: si l’Esprit habite en VOUS… si Christ est en vous (Rom 8.8-10).
Cawley dit dans «The Transcendence of Jesus Christ»: «Jésus a enseigné par sa vie et sa mort que la paternité (Fatherhood) est aussi la quintessence du sacrifice. – Le Saint-Esprit révéla la signification profonde de la croix en le Christ ressuscité. C’est alors que la nature sacrificielle de toute la divinité (Godhead) est mise en relief» (p. 196).
Tout cela se résume dans la phrase lapidaire de Jésus: Celui qui m’a vu, a vu le Père (Jean 14.9). Le Père et le Fils sont pour ainsi dire l’un dans l’autre, de sorte que les paroles et les actes de l’un et de l’autre se confondent: Je suis dans le Père et le Père est en moi. Les paroles que je dis ne viennent pas de moi-même; le Père, qui demeure en moi accomplit ses oeuvres (Jean 14.10-11).
Richesse et sécurité du chrétien
Ce qui caractérise le chrétien authentique, c’est qu’il reçoit et croit la doctrine, c’est-à-dire l’enseignement de la Bible inspirée aux auteurs par le Saint-Esprit, donc par Dieu, Père et Fils. Quiconque va plus loin (que ce que la Bible enseigne) et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a pas Dieu; celui qui demeure dans la doctrine a le Père et le Fils. – Celui qui confesse le Fils a aussi le Père (2 Jean 9; i Jean 2.23).
«Avoir Dieu»: prétention d’une démesure blasphématoire, diront certains – et on les comprend! Mais c’est Dieu qui parle ainsi. Ceux qui ont le Père et le Fils ont aussi reçu l’Esprit: ils ont Dieu. Mais: Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6).
Car il y a une condition sans laquelle Dieu reste inaccessible: passer par le Fils, à savoir croire qu’il est l’Agneau de Dieu qui a été jugé à la croix pour expier le péché du monde en sacrifice propitiatoire, et que cela vaut pour moi personnellement. Voilà pourquoi: Celui qui croit en moi a la vie (Jean 6.47).
Ce texte est d’une clarté éblouissante: Voici le témoignage que Dieu a rendu à son Fils: Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils; celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie (1 Jean 5.11-12). Avoir la vie de Dieu, c’est tout avoir: la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon les richesses de sa grâce, qui est surabondante (Eph 1.7) et Rom 5.20).
La vie du Père, c’est la vie du Fils et des fils par adoption: Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus.., et si tu es fils, tu es aussi héritier (Gal 3.26; 4.7), et tu jouis en espérance de la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints (Eph1.18). D’une manière latente, cet héritage est déjà présent, car il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus (Eph 2.6). Or Christ s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux (Héb 8.1), et nous y sommes assis ensemble avec lui, destinés à régner avec lui, à exercer une autorité sur les nations, sceptre y compris (Apoc 2.26). Or, à qui cela est-il promis?
Au vainqueur! Cela nous effraye-t-il? Pourquoi, puisque Dieu nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor 15.57)! Dans le monde hostile qui nous entoure, nous sommes plus que vainqueurs (donc là aussi où l’homme sans Dieu ne peut vaincre) par celui qui nous a aimés, vu qu’absolument rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur (Rom 8.37-38). Voici la victoire qui triomphe du monde: notre foi (1 Jean 5.4). Est-elle parfois bien petite, notre foi? Sachons alors que Dieu pourvoira à tous nos besoins selon sa richesse, avec gloire en Christ-Jésus (Phil 4.19).
Prier avec assurance
Jésus a introduit dans la prière un terme de tendresse et de confiance absolue: «Papa» (Abba). (C’était impensable sous l’ancienne alliance.) Dans son combat titanique à Gethsémané, Jésus a crié à Dieu en disant: Abba, Père, toutes choses te sont possibles (Marc 14.36). Il l’a supplié de lui épargner la croix; en même temps, il désirait faire ce que le Père voulait. Or Dieu voulait la croix. Il veut la croix pour nous. Prier avec assurance, ce n’est pas nous persuader que Dieu exaucera ce que nous lui demandons, mais qu’il fera ce qu’il veut, comme il l’a fait pour Jésus. L’apôtre Paul nous dit ce que Dieu voulait pour lui: Je suis crucifié avec Christ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi (Gal 2.20). Concevons-nous notre vie de cette manière? C’est la seule manière qui puisse glorifier le Seigneur.
L’amour bannit la crainte
Prier avec assurance, c’est prier avec joie dans la liberté que donne l’acceptation de sa volonté, quelle qu’elle soit: Parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans vos cours l’Esprit de son Fils, qui crie: Abba! Père! (Gal. 4.6) Quand il nous arrive de ne pas savoir que demander, l’Esprit lui-même vient au secours de notre faiblesse… L ‘Esprit lui-même intercède.., et Dieu… connaît l’intention de L’Esprit (Rom 8.26-27).
Le Père, le Fils et l’Esprit sont activement présents en nous quand nous prions. Y a-t-il assurance plus parfaite?
Conclusion
Nous sommes dans le Véritable, dans son Fils Jésus-Christ. C’est lui le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5.20).
Jésus-Christ est le même hier aujourd’hui et pour l’éternité (Héb 13.8). Par cet attribut d’immuabilité, le Fils est pleinement identifié au Père éternel; il est l’expression de son être (Héb 1.3).
Il en découle que toutes ses déclarations et toutes ses promesses sont inaltérables. Jésus-Christ doit être adoré avec le Père par le Saint-Esprit. Car, selon Jean 5.22:
afin que tous honorent le Fils
comme ils honorent le Père.
En effet: «Il y a lieu d’exalter Jésus-Christ très hautement. Nous ne pouvons tout simplement pas trop magnifier Jésus de Nazareth» (Cawley p. 33).
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Rappel
Les réflexions qui paraissent sous ce titre s’inspirent du magistral ouvrage de Frederick Dale Bruner: «A Theology of the Holy Spirit – The Pentecostal Experience and the New Testament Witness» (Une théologie du Saint-Esprit – L’expérience pentecôtiste et le témoignage du NT), Hodder & Stoughton, London 1970, 390 p. A ceux qui savent l’anglais, nous ne pouvons que chaleureusement en recommander la lecture. Ce livre est aussi actuel aujourd’hui qu’au jour de sa publication.
V. Les problèmes spirituels probants de l’église de Corinthe
Introduction
Une étude sérieuse de la doctrine du Saint-Esprit dans le Nouveau Testament, en relation avec le pentecôtisme, ne serait pas complète sans la considération des lettres corinthiennes. Les problèmes qui y sont traités sont d’ordre intérieur, ce qui apparaît bien quand Paul parle des dons spirituels (1 Cor 12-14), mais encore mieux dans 2 Cor 10-13. Pour quiconque connaît quelque peu la doctrine pentecôtiste, les développements de l’apôtre Paul sont une véritable révélation.
Dans 1 Cor 1, Paul met en lumière ce que les Corinthiens ont déjà en Christ-Jésus: la sanctification (v. 2), la grâce (4), richesse en parole et connaissance (5), tous les dons spirituels (7). Ce qu’ils ont sera complété par ce qu’on peut nommer «une deuxième expérience » : le jour de notre Seigneur Jésus-Christ, a savoir son retour (8). L’appel primordial est celui à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur (9). En un mot: tout ce que les Corinthiens ont et auront encore, ils l’ont en Christ. Paul insiste parce qu’un certain zèle mal placé semble avoir égaré les Corinthiens au-delà de Christ.
1 Cor 12-14
Dans ces trois chapitres, Paul fait face au problème par excellence de l’église de Corinthe. Il est recommandé de lire au fur et à mesure les chapitres et versets indiqués.
1 Cor 12: L’oeuvre de l’Esprit
(charismes: dons de grâce)
v. 1:
Paul répond à la question: Qui ou qu’est-ce qui est vraiment spirituel? Comment évaluer qui ou ce qui est spirituel? En particulier: Comment la spiritualité doit-elle s’exprimer dans une assemblée?
v. 2:
D’une manière thématique, Paul commence par rappeler aux Corinthiens ce que les «choses spirituelles» (pneumatika) ne sont pas. Evoquant leur passé païen, Paul dit en substance: «La marque de ce qui est authentiquement spirituel n’est pas l’exaltation qui caractérisait jadis votre religion.» Il est significatif que Paul place cette observation au début de son traitement des «choses spirituelles».
v. 3:
Nul, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit: Jésus est anathème! et nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n’est par le Saint-Esprit.
L’oeuvre pour ainsi dire classique de l’Esprit est la confession simple et intelligible que Jésus est Seigneur. L’Esprit ne s’exhibe pas dans le Moi en transposant ses pulsions sur un plan supérieur, en subjuguant le Moi, en le noyant dans l’extase; c’est ce qui était arrivé à Corinthe. Paul cherche à rétablir l’utilisation intelligente, intelligible et christocentrique du Moi par l’Esprit.
L’Esprit Saint attribue la divinité au Jésus humain et terrestre, en contraste avec d’autres esprits qui minimisent son humanité. L’Esprit témoigne de l’humanité de Jésus, Fils de Dieu devenu chair, alors que les faux esprits ne témoignent que de ses qualités spirituelles (1 Jean 4.1-3).
En résumé, Paul met en contraste l’expérience religieuse extatique des Corinthiens avant leur conversion et l’expérience produite ensuite par l’Esprit, qui consiste à honorer Jésus en lui attribuant la divinité de manière simple et intelligible. Le fondement est ainsi posé pour ce qui va suivre.
(Remarque: Quiconque me dit: Seigneur, Seigneur! n’entrera pas forcément dans le royaume des cieux; mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père (Mat 7.21). Jésus avertit contre un usage quasi magique de la formule «Jésus est Seigneur».)
v. 4-7:
A ce point, Paul change stratégiquement de vocabulaire. Il remplace le mot «pneumatika» (choses spirituelles) par le mot «charismata» (grâces, choses de grâce). Le ministère de l’Esprit n’est pas la glorification de l’insolite, de l’étrange, du «spirituel», de l’inutile, mais la mise en lumière du Seigneur historique, concret, crucifié et ressuscité, et à présent la distribution continuelle et variée des dons de grâce assurant le service efficace dans l’Eglise. Un charisme, un don de grâce, est d’abord défini comme un service (diakonia, v. 5), non pour l’édification, la jouissance ou la mise en valeur individuelle, mais pour l’ensemble de l’Eglise.
Dans les v. 4-5, la progression passe de l’Esprit au Seigneur (progression évangélique), et non du Seigneur aux dons de l’Esprit, comme pour passer a un plan supérieur. Paul utilise tous les moyens possibles pour préserver la relation intérieure de l’Esprit en fonction de Christ, du spirituel en fonction de la grâce, et des dons individuels en fonction de l’Eglise. Lapidairement exprimé: les différents dons de grâce servent tous au bien commun.
v. 8-11:
Paul énumère à présent une liste de dons. On remarque qu’il commence par les dons qui, touchant au domaine de l’intelligence, s’expriment en paroles parfaitement compréhensibles, et qu’il termine par des dons en langage inconnu qui doit être interprété pour avoir de la valeur.
Ayant en vue l’assemblée entière, il n’attribue de la valeur aux dons que pour autant qu’ils soient compréhensibles et édifiants. Paul semble vouloir indiquer qu’on ne peut pas, pour ainsi dire, prendre un don de grâce chez soi.
Autre aspect: ces dons ne sont pas réservés à quelques-uns seulement. Il sont distribués à chacun en particulier comme I ‘Esprit veut.
v. 1-11: sommaire
Dans cette première partie, Paul met en évidence:
1. Ce n’est pas le plus spectaculaire qui est le plus spirituel.
2. Les dons ne sont pas la récompense d’un quelconque effort, mais des grâces accordées par Dieu comme il veut, sans aucun mérite du récepteur.
3. Les charismes sont donnés primairement pour le bien de l’église et très secondairement pour celui du récepteur
4. Jésus ne peut être séparé de l’Esprit, soit en rabaissant la simple confession que «Jésus est Seigneur» au niveau d’un «christianisme de nom» (sous-entendu: sans vie), soit en jugeant le simple témoignage chrétien comme inférieur à certaines «démonstrations» de l’Esprit et d’enthousiasme exaltant, comprises comme une «spiritualité plus profonde». L’Esprit ne mène pas au-delà de Jésus mais à Jésus même, qui équipe le chrétien pour le service par son Esprit.
En un mot: L’Esprit exalte Jésus-Christ; ceux qui sont spirituellement doués le sont pour servir le Corps de Christ.
v. 12-13:
Au v. 12, le corps humain sert d’exemple pour la diversité dans l’unité qui caractérise le Christ. La phrase nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit est l’approximation la plus proche de l’expression «baptême du (ou dans le) Saint-Esprit», d’ailleurs nulle part trouvée dans tout le Nouveau Testament.
Le Saint-Esprit ne pourrait pas avoir inspiré à Paul un texte plus clair pour faire comprendre aux Corinthiens que tous, c’est-à-dire l’église tout entière, et incidemment chaque église aujourd’hui, est une unité où chaque membre né de l’Esprit a été baptisé dans un seul Esprit et abreuvé d’un seul Esprit. C’est ce qui fait de l’ensemble des membres un seul corps. Jamais Paul ni aucun autre auteur du Nouveau Testament n’enseigne un baptême spirituel réservé à une élite (à ceux qui sont portés à l’exaltation psychique), mais le baptême chrétien donné à tous.
Paul insiste que ce baptême que chaque converti reçoit fait de lui un membre, tous les membres formant un seul corps. Il n’y a pas deux «corps» chrétiens, l’un composé de chrétiens baptisés d’eau d’une manière partiellement spirituelle, l’autre constitué seulement de chrétiens consacrés baptisés ultérieurement et pleinement dans le Saint-Esprit, comme s’il y avait deux baptêmes et deux corps de Christ.
Tenant compte du caractère et de la mission christologique du Saint-Esprit, le baptême du Saint-Esprit est identique avec le baptême en Christ. La distinction faite par le pentecôtisme sur ce point n’a aucun fondement biblique. Le baptême en Christ ne peut pas plus être séparé du baptême dans le Saint-Esprit que Christ du Saint-Esprit lui-même. 2 Cor 3.17-18 dit carrément: le Seigneur, c’est l’Esprit. Le baptême dans le Corps de Christ n’est pas une affaire où l’Esprit serait quasi absent, de sorte qu’il faudrait une revalorisation par un baptême ultérieur, plus «spirituel», dans le Saint-Esprit.
Car selon le texte (v. 13 a), c’est un seul Esprit qui baptise le croyant dans le Corps de Christ.
La parole de Jésus: Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu (Jean 3.5), confirme, en résumé, non seulement l’enseignement donné aux Corinthiens (1 Cor 6.11), mais aussi celui donné par Pierre le jour de la Pentecôte: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit (Act 2.38-39).
Le v. 13 se termine ainsi: … et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Le temps grec utilisé (aoriste) indique que c’est chose faite. Par l’image parlante du verbe abreuver, Paul veut faire comprendre que le chrétien n’est pas seulement baptisé de l’Esprit, mais en même temps rempli de l’Esprit.
L’accumulation des mots «tous» et «un» devait convaincre même le plus obstiné des Corinthiens que par un seul et même baptême ils sont tous devenus un seul et même Corps.
v. 14-31:
Maintenant Paul peut considérer l’autre aspect de la vérité de l’unité organique du corps: sa diversité. S’il est vrai que le corps est formé de membres plus ou moins «honorables» ou «décents», il est aussi vrai que ce ne sont que des distinctions fonctionnelles et non qualitatives ou «spirituelles». Aucune des parties du corps ne doit s’estimer inférieure ou supérieure, car Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu (v. 18). Chaque part a besoin de chaque autre part. Loin de rivaliser, les parts se complètent, en vue du bon fonctionnement du tout.
Paul termine son argumentation par une liste, mais cette fois non de dons, mais de personnes, comme pour indiquer que la liste de neuf dons invoqués aux v. 8-10 n’était pas un inventaire rigide ou invariable. De plus, les ministères établis par Dieu dans l’Eglise ne se recouvrent pas forcément avec les dons énumérés.
Cette liste se distingue des autres par la numérotation des ministères: premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs (enseignants), ensuite il y a … et tout à la fin: diverses sortes de langues. Ce don est aussi nommé en fin de liste au v. 10.
On pourrait considérer les v. 29-30 comme une troisième liste sous forme interrogative, se terminant par l’évocation du don des langues et de leur interprétation; la raison pour avoir toujours nommé ce don on dernier est évidente.
A cet endroit, l’apôtre Paul met un terme à la discussion de ce problème particulier en suggérant aux Corinthiens d’aspirer aux dons les meilleurs.
Jean-Pierre Schneider
chargé de la traduction-adaptation par la rédaction de Promesses
Au prochain numéro
1Cor 13: La manière de l’Esprit (agapé: l’amour)
«
- Edité par Schneider Jean-Pierre
IV. Le «Nouvel Age»: Quelles sont les croyances qu’il véhicule?
Elles sont celles du paganisme de tous les temps que nous avons déjà longuement considérées. En voici une revue(57).
1. Tout est UN
Cette notion centrale du Nouvel Age se retrouve dans toutes les manifestations du nouveau paganisme. On le remarque dans les sectes occultes, la méditation orientale, le mondialisme, la nouvelle physique, l’oecuménisme, etc. Il s’agit d’un monisme universel, c’est-à-dire d’un système philosophique qui considère l’ensemble des choses comme réductible à l’unité.
Le Créateur et la créature, bien et mal, vrai et faux, homme et femme, matière et esprit, etc. ne sont finalement que des illusions. Nous avons à nous intégrer dans cette «unité» pour trouver notre épanouissement. Dans un tel système, si le mal existe, ce ne peut être que la division et l’individualité.
Réponse chrétienne
Le christianisme est absolument opposé à ce système:
(a) La diversité de la réalité non seulement n’est point une illusion, mais source immense de richesse. L’unité de la création n’est pas en contradiction avec sa diversité, pas plus que l’unité de Dieu avec la diversité des Personnes de la Trinité. Le récit de la création dans la Genèse montre comment Dieu différencia la lumière des ténèbres, les espèces animales entre elles, l’homme de toute autre forme de vie, l’homme de la femme, etc. A Babel, Dieu divisa le monde en nations, chacune ayant son identité propre.
L’unité absolue, la non-différenciation de toutes choses, s’appelle en français le chaos, autre mot pour péché.
(b) Confondre le bien et le mal résulte en un dérèglement moral complet. La Bible les distingue sans équivoque: Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal… Choisis la vie, afin que tu vives…, pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix… (Deut 30.15-20).
Esaïe combat la confusion éthique on s’écriant: Malheur à ceux qui appelle le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière… Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux et qui se considèrent intelligents! (5.20-21)
Jésus-Christ s’adresse ainsi aux prétendus «intelligents» se croyant objets d’une «illumination spéciale: l’oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera illuminé, mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres (Mat 6.22-23).
Quoi d’étonnant si notre époque, on proie à la vision unitaire du monde, a tant de peine à réprimer le mal? Comment les financiers et les hommes politiques de l’occident seraient-ils capables de discerner le danger toujours inhérent au communisme? Car si tout est un, il ne saurait y avoir d’ennemi véritable.
On comprend mieux pourquoi notre époque, pour son malheur, méconnaît à tel point les distinctions créationnelles aussi essentielles que celles entre homme et femme, mariage et cohabitation, ouvriers et patrons, Dieu et diable. etc. Le résultat: notre civilisation sombre dans le chaos, l’anarchie et l’impuissance. Car sans certitudes définissables, aucune action efficace n’est possible.
Influencés par la parapsychologie, certains penseurs pourtant clairvoyants à d’autres égards, tels un Arthur Koestler, en sont venus à appeler la mort (le demier ennemi selon la Bible) «douce» et «digne», ouvrant ainsi la voie à l’euthanasie et au génocide. Voilà l’aboutissement de la non-discrimination du prétendu Nouvel Age.
2. Tout est Dieu
Tout étant un, il n’y a plus de distinction entre Dieu et le Tout. C’est la divinisation de la nature (panthéisme et animisme propres au paganisme). Tout ce qui existe étant dieu, tout est parfait. Dieu ne peut alors être une personne qui parle et avec laquelle on pourrait communiquer. Il est réduit à un fluide cosmique, une force magnétique impersonnelle avec laquelle on peut être ou ne pas être on harmonie.
Ce panthéisme caractérisant le Nouvel Age est à la base de la théorie de l’évolution, où l’univers se crée pour ainsi dire de lui-même, la matière contenant on germe tout son développement.
Réponse chrétienne
La Bible enseigne que Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit) est distinct de sa création, ayant tout créé de rien. Dieu se suffit à lui-même. Il est la source de tout ce qui existe: Au commencement Dieu créa le ciel et la terre (Gen 1.1). Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’oeuvre de ses mains (Ps l9.2).
Mais Dieu n’est pas le merveilleux horloger de Newton qui aurait abandonné l’univers une fois créé au fonctionnement des lois établies par lui. En son Fils, Dieu soutient à tout instant le cosmos tout entier et dirige les détails de l’Histoire. Effrayant de puissance et de grandeur, Dieu est aussi merveilleux d’amour et de miséricorde. Dieu est un Etre personnel qui donne des lois à l’homme et le rappelle à la repentance et à la vie.
3. L’homme est Dieu
Si tout est un, si tout est Dieu, l’homme lui-même doit être Dieu. L. L. Whyte, protagoniste du Nouvel Age, déclare: «Il est temps qu’on remette Dieu à sa place, celle qui lui revient indiscutablement: en l’homme lui-même.» Ainsi nous sommes tous des dieux; notre tort est de l’ignorer. Swami Muktananda, un des maîtres de la nouvelle spiritualité, déclare très clairement: «Agenouillez-vous devant votre propre Moi. Honorez et adorez votre propre être. Dieu habite en vous, il est vous-même.» (58)
Réponse chrétienne
Loin d’être des dieux, nous sommes des créatures limitées et pécheresses, perdues sans Dieu, sous l’influence néfaste du Prince des ténèbres. Lui seul peut nous donner l’illusion d’être des dieux, comme il le fit avec Eve au paradis.
L’homme n’est pas Dieu; mais Dieu s’est fait homme en la Personne de son Fils unique pour qu’en lui nous puissons être réconciliés avec Dieu et devenir les fils adoptifs du Père.
4. Un changement de conscience: le salut par les oeuvres
Pourquoi ne savons-nous donc pas que tout est un et que nous sommes Dieu? Simplement par ignorance, par manque d’intelligence «spirituelle». Il nous faut être «illuminés»; l’état obscurci de notre conscience qui pèche par modestie doit être changé.
D’une manière semblable, le théologien Karl Barth prétendait que tous les hommes étaient sauvés par l’expiation de la croix, mais qu’ils ne le savaient pas. Il fallait simplement en prendre conscience. Plus besoin de foi, la réalité étant vraie qu’on y croie ou non.
Toutes sortes de techniques peuvent transformer notre conscience et nous faire entrer dans une nouvelle dimension. Le Nouvel Age réunit tous les mouvements gui mènent à l’ancien paganisme: yoga, méditation transcendentale, franc-maçonnerie, rosecroix, drogue, expériences extatiques religieuses, artistiques, sexuelles, même sportives. La musique rock peut produire un changement de conscience.
Toutes ces expériences ouvrent la porte à l’action de puissances supérieures que les hommes normalement constitués ne connaissent pas. Il peut s’en suivre une perte de la notion du temps et de l’espace; les limites habituelles semblent effacées et tout semble possible.
Dans de tels états, l’intellect devient l’ennemi, car aucun raisonnement peut saisir ce qui se passe, vu que cela se situe au-delà de tout principe logique. Ces expériences sont souvent accompagnées de manifestations tout bonnement magiques.
Remarquons pour finir que ces expériences sont dues aux efforts humains. Il s’agit, au fond, de la vieille erreur du salut par les oeuvres de l’homme. On comprend que pour le Nouvel Age, le christianisme basé sur la Parole divine est le plus grand obstacle à la réalisation de notre divinité.
Réponse chrétienne
(a) Le véritable problème de l’homme n’est aucunement un manque de connaissance, l’ignorance de son «état divin», mais son état de péché qui le sépare de Dieu et le met sous la condamnation et en contradiction avec lui-même et les autres, tout comme avec la création entière. L’homme est en état de révolte contre son Créateur dont il provoque la juste colère.
(b) Rom 3.12 constate qu’il n’y a rien de bon en l’homme: Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. Jésus dit: C’est du coeur que viennent les mauvaises pensées (Mat 15.19). La solution ne se trouve donc pas en l’homme; il n’y a en lui rien qui puisse lui servir d’appui pour son salut.
(c) Livrés à nous-mêmes, notre situation est désespérée, car nous n’avons aucun moyen pour nous purifier de notre faute, qui n’est simplement un complexe de culpabilité, mais un fait objectif. Or Dieu étant juste, le péché doit être puni avant qu’il ne puisse être effacé et la communion avec Dieu restaurée. En la personne de Jésus-Christ, la colère de Dieu a été apaisée par le jugement sur le péché qui frappa son Fils sans péché qui s’est donné en sacrifice à la croix de Golgotha, et ceci sans aucune participation de notre part.
La communion entre l’homme et Dieu ne peut être rétablie que par la seule foi en cette oeuvre accomplie une fois pour toutes par Jésus-Christ, mort à notre place et sorti vainqueur du tombeau en ressuscitant. Nous mettons toute notre confiance en Jésus-Christ, aucun effort de notre part n’y pouvant rien ajouter. Seul le Saint-Esprit peut éclairer notre intelligence et nous régénérer, une fois que nous nous sommes reconnus pécheurs (et non dieux!) et que nous avons fait appel à la grâce de Dieu en Christ, sans aucune technique humaine.
(d) Plus question donc de retrouver nos propres racines par une méditation intérieure, mais de recevoir la vie éternelle de Dieu lui-même. La nouvelle naissance du chrétien justifié par la foi le conduit à se conformer en toutes choses à la bonne et sainte loi de Dieu.
(e) Cette transformation par l’Esprit ne fond pas le chrétien dans le UN cosmique, ni le confond avec le monde créé. Loin de prédire une période de miracles pour l’Eglise à la fin de l’âge (ce que certains imaginent sous l’expression pluies de l’arrière saison), la Bible avertit que le paganisme retournera avec force: L’avènement de l’impie se produira avec la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’injustice pour ceux qui périssent, parce qu’ils n ‘on pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés (2 Thes 2.9-10).
5. La conscience renouvelée apportera l’unité spirituelle et politique de l’humanité
Une des affirmations centrales du néo-paganisme est celle de l’unité de toutes les religions. Depuis le début du siècle, on constate un rapprochement des religions païennes au travers de congrès importants. Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est parvenu à rassembler des milieux protestants et évangéliques devenus infidèles aux Saintes Ecritures avec l’Eglise romaine et mêmes des religions non-chrétiennes. Les diverses religions se confondent en un syncrétisme qui ne se soumet pas à l’autorité de Jésus-Christ, pourtant le seul Seigneur et Chef de l’Eglise. Le Nouvel Age s’est attribué l’arc-en-ciel comme signe de ce rassemblement.
En politique, le mondialisme travaille à l’unification du monde; il est très ouvert à la spiritualité du Nouvel Age. (59)
Position chrétienne
Retenons trois choses de ce double mouvement politique et religieux d’unification de la planète:
1. Jésus-Christ affirme qu’il est le chemin, la vérité et la vie, ce qui exclut d’emblée le véritable christianisme du nouveau panthéon des dieux.
2. Une telle unification mondiale aura pour effet de vouloir éliminer de nos nations toute trace de la foi fondée sur la Bible. Cette sécularisation est déjà bien avancée.
3. Les nations elles-mêmes disparaîtront dans un magma politique international; elles perdront leur indépendance et liberté d’action. Cette unification centralisatrice représentera un immense danger pour toute liberté humaine.
(Texte comprimé et simplifié)
Dernière tranche:
Les effets concrets du nouveau paganisme
Notes:
(57) Cette analyse doit beaucoup au livre de Douglas R. Groothuis: «Unmasking the New Age» – Inter-Varsity Press, Downer’s Grove, 1986
(58) Groothuis, op. cit. p. 21
(59) cf. articles de Fréd. Goguel sur le mondialisme dans «Résister et Construire», Nos Z 8, 9 (1989)
- Edité par Berthoud Jean-Marc
Titre: | «Aventures en plein ciel» |
Auteur: | Bernie May |
Editeur: | Assoc. Wycliffe, rue d’Orgemont 1, F-938OO Epinay-sur-Seine |
On a dit que l’expérience des autres ne sert que lorsqu’on la fait soi-même. Cette parole un peu pessimiste ne s’applique peut-être pas à vous, alors sachez que ce petit livre est pour vous. Il est grand par la qualité des exemples donnés, par la variété des expériences faites dans le cadre d’une mission évangélique par l’aviation. L’aéronautique, avec ses contraintes si diverses, ses dangers, disent bien ce que nous sentons confusément: la vie est une chose sérieuse, dont on ne viole pas impunément les règles.
En de courts chapitres centrés chacun sur un aspect particulier, on apprend la nécessité des contrôles périodiques, l’utilité des relations radio, mais aussi celle de la prière constante, et bien d’autres choses. Ainsi sont mentionnées l’utilité de la coordination dans l’Eglise locale, la place du dépouillement et la nécessité de l’épreuve.
Découvrez donc avec cet ouvrage les aspects si divers d’une vie où la médiocrité et la négligence ne sont pas admises, parce qu’elles peuvent avoir des conséquences dramatiques.
L’avantage de ce petit livre est de pouvoir être lu par petites tranches d’un chapitre, sans risquer de perdre le fil; avec un bénéfice garanti si l’on tient à vivre sa vie chrétienne pour un fruit durable.
P. Dupertuis
- Edité par Promesses
Titre: | «L’astrologie: une religion?» |
Auteur: | Yves Pételle |
Editeur: | Editions Beauport, Ste-Foy, Québec |
Autrefois astrologue, marginal en quête d’aventures sensorielles et d’expériences psychédéliques, l’auteur s’est converti à Christ. L’étude de la Bible lui a permis de mettre en évidence le contraste entre l’astrologie et le christianisme.
En astrologie, comme dans l’ensemble de l’occultisme, deux écoles de pensée contradictoires s’affrontent:
– ça marche, donc c’est vrai;
– ça n’est pas scientifique, donc ce n’est pas vrai et ça ne peut pas marcher.
Une troisième voie permettant de comprendre le phénomène sous un autre angle peut s ‘énoncer ainsi:
– ça marche, quoique ce ne soit ni scientifique ni vrai.
L’auteur dénonce en quelques pages l’origine de l’occultisme qu’il situe dans Esaïe 14.13 mis en application dans Genèse 3.5. Les premières traces de l’astrologie qui est l’art de «décoder le message des étoiles» peuvent être situées autour de 2500 ans avant Jésus-Christ. Reprise sous l’empire babylonien, elle est introduite dans la mythologie gréco-romaine. Il est ensuite intéressant d’apprendre que C. J. Jung (p. 35-37) ainsi que Sigmund Freud (p. 37) plongent les racines de leurs théories dans la mythologie et dans l’astrologie.
Pételle décrit (p. 43-48) le contenu de l’astrologie, puis il analyse ce qu’en dit l’Ancien Testament (p. 49-58) et le Nouveau Testament (p. 59-68) en citant de nombreuses références bibliques.
Un chapitre est consacré aux horoscopes (p. 69-75) et à leur influence d’autant plus néfaste qu’ils provoquent une réelle dépendance auprès d’un public affamé de sentiments et détourné d’une réflexion profonde sur le sens de la vie.
La conclusion renvoie le lecteur à l’enseignement précis de la Bible et démontre clairement comment abandonner et être délivré de toute pratique occulte.
Ce petit livre est intéressant et utile.
- Edité par Promesses
Titre: | «Connaissez-vous les petits prophètes?» (134 pages) |
Auteur: | Francis Bailet |
Editeur: | «La Rencontre», Avenue Cernuschi 21, F-06100 Nice |
Chacun des douze prophètes sont considérés en un commentaire bref de 6 à 15 pages, avec des sous-titres qui rendent le texte aéré.
Le fait qu’il y ait beaucoup d’alinéas rend la lecture aisée.
L’auteur ne suit pas nécessairement la même méthode d’étude pour chaque prophète et parfois il emprunte plusieurs canevas, suivant tour à tour d’autres critères pour dégager les grandes lignes du livre.
On notera par exemple pour Malachie, la réponse à 8 objections, les 3 différents plans d’étude pour Jonas, ou la répartition du message d’Amos en 8 menaces, 3 discours, 5 visions et une promesse.
C’est dire que chaque approche est différente, mais guidée par une étude attentive du texte. L’auteur donne l’impression d’avoir beaucoup étudié avant de tirer l’essentiel pour les chrétiens toujours pressés qui ne prennent pas le temps d’approfondir…
Ce livre sur les «petits» prophètes pourrait être pris comme canevas pour la préparation d’un cours.
Comme l’auteur l’indique, cet ouvrage n’est pas un commentaire des «petits prophètes», mais une introduction à leur lecture. Il sait faire l’essentiel, tire des leçons et applications à notre vie chrétienne, ne s’embarrasse pas de considérations de critiques textuelles ou d’interprétations théologiques, mais fait ressortir ce qui, dans ces livres, est d’une transcendante actualité pour nous comme pour le monde (eschatologie).
Maison de la Bible
- Edité par Promesses
Chère amie,
Merci beaucoup pour ta longue lettre au sujet des témoins de Jéhovah et pour tout le temps et l’effort que ce travail t’a coûté. Pardonne-moi si, par manque de temps, je t’écris plus brièvement.
La différence entre toi et moi, c’est que la lecture de la Bible m’a absolument persuadée que Jésus-Christ est Dieu. Je te prie de relire attentivement l’Evangile de Jean et l’épître aux Hébreux, qui l’affirment si clairement. Pierre parle de la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ (2 Pi 1.1, selon le grec).
Il est indispensable pour le salut éternel de connaître Jésus-Christ tel qu’il est réellement: La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ (Jean 17.3). Jésus dit: Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie; à cela il ajoute: nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6).
Ce n’est pas par les actes, soient-ils les meilleurs du monde, que nous sommes sauves: C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi… Ce n ‘est point par les oeuvres, qui sont le fruit de la foi (Eph 2.8-10). Relis l’épître aux Galates: Ce n ‘est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi (2.20). Si Jésus n’était qu’une «création de Dieu» ou un archange, comment pourrait-il nous donner sa vie éternelle et vivre en nous? Mais étant le Fils de Dieu, il est de la même nature que Dieu, qui est son Père, et non son Créateur. En Christ, nous sommes plus que des serviteurs. L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. As-tu reçu son Saint-Esprit dans ton coeur et appelles-tu Dieu «Abba! Père!» par Jésus son Fils? C’est ce que dit Rom 8.15-16.
Tu parles beaucoup du nom de Dieu, Jéhovah. Moi aussi, j’aime beaucoup son nom. Il est souvent nommé avec des attributs: il est celui qui pourvoit, qui guérit, qui sanctifie (Gen 22.14; Ex 15.26; Lév 20.8); et il est «Yahvé-Shalom», le Dieu-Paix (Jug 6.24). Le jour vient, ô merveille, où son peuple portera aussi son nom (Jér 33.16)! Enfin, le nom «Jésus» lui-même veut dire «Yahvé notre salut». C’est pour cela que l’ange dit à Joseph de nommer le fils conçu en Marie par le Saint-Esprit Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés (Mat 1.20-21).
Tu dis que les témoins de Jéhovah doivent avoir la vérité puisqu’il y en a tant. Mais si c’était une question du grand nombre, l’islam, le bouddhisme ou l’athéisme devraient être vrais. De plus, la vérité des témoins de Jéhovah a changé plusieurs fois, ce qui ressort de leurs anciennes publications. Ainsi par exemple, ils prédisaient le retour de Christ pour 1914, puis pour 1925. Pourtant Jésus dit du moment de son retour que personne ne le connaît, pas même le Fils, mais le Père seul (Marc 13.32).
Pour en venir à la mort: elle ne signifie nullement l’absence de conscience ou la destruction totale. Avant d’être régénérés en Jésus-Christ, nous sommes morts par nos offenses et par nos péchés (Eph 2.1). Il s’agit d’abord d’une mort spirituelle, puisque cela est dit de personnes physiquement en vie. Après la mort physique, l’âme reste consciente, comme Jésus l’enseigne par l’exemple du pauvre Lazare et du riche impénitent (Lue 16.19-31). Dans Mat 25.46, Jésus oppose deux destins éternels: Châtiment éternel et vie éternelle. Chacun de ces deux destins implique nécessairement un état de conscience.
Un point final: tu ne veux pas d’un dieu où il y ait du «mystère». A Esaïe, Dieu a dit: Mes pensées ne sont pas vos pensées… Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées (55.8-9). L’Apôtre Paul abonde dans ce sens: O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! Qui a connu la pensée du Seigneur? (Rom 11.33-34). Un dieu que nous comprenons parfaitement est le produit de notre imagination.
Le vrai Dieu tel que la Bible nous le révèle dépasse notre compréhension humaine; nous ne pouvons saisir le fait que Dieu est en même temps Père, Fils et Saint-Esprit; et pourtant une seule et même Personne. Même si le mot «trinité» n’est pas utilisé, le Nouveau Testament parle des trois Personnes de Dieu comme étant le même Dieu. Ainsi, les disciples de Jésus doivent être baptisés au nom (et non: aux noms!) du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Mat 28.19). A la fin de la deuxième lettre aux Corinthiens, la bénédiction apostolique est donnée au triple nom de Dieu: Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous!
Une question pour terminer: pourquoi se dire «témoins de Jéhovah»? Environ huit siècles après la parole d’Esaïe 43.10 et 12 (Vous êtes donc mes témoins, dit l’Eternel), Jésus disait à ses disciples: Vous serez MES témoins… jusqu ‘aux extrémités de la terre (Act 1.8), car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Act 4.12). Etre témoin de Jésus-Christ, voilà ma vocation.
Je te prie de tout mon coeur de réexaminer tes croyances. Quant à moi, il y a trente ans que j’ai trouvé en Dieu mon Père, par Jésus-Christ, et il me donne la paix et la joie au milieu de l’épreuve. Que sa présence est bonne! Je voudrais tant que tu le connaisses aussi. Je t’aime beaucoup, et lui aussi t’aime.
Note de la rédaction
La prononciation «Jéhovah» du tétragramme YHVH est erronée; elle date du 16′ siècle. On est revenu maintenant à la forme estimée juste, «Yahvé» (selon le Nouveau dictionnaire biblique, p. 372). Les Juifs pieux ont toujours dit «Adonaï» là où le texte porte YHVH, par respect pour le nom de Dieu.
- Edité par Myers Ellen
Dieu sème la confusion? Dieu provoque la dispersion? Quel affront à la pensée moderne! Sûrement que Dieu désire avant tout la clarification et l’unification: que tous parlent le même langage et soient unis…
Le texte que je vous propose parle un autre langage: Or toute la terre parlait un même langage avec les mêmes mots. Partis de l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Chinéar (Babylone), et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre: Allons! faisons des briques et cuisons-les au feu. La brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas disséminés à la surface de toute la terre. L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. L ‘Eternel dit: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage, et voilà ce qu’ils ont entrepris de faire! Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. Allons, descendons: et là confondons leur langage, afin qu ‘ils n’entendent plus le langage les uns des autres. L’Eternel les dissémina loin de là sur toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est là que 1’Eternel les dissémina sur toute la surface de la terre.
NB: Ce texte se place chronologiquement avant Gen 10, qui présente une énumération des nations à la suite de la dispersion décrite au chapitre suivant.
L’apôtre Paul nous donne deux raisons qui nous sollicitent à nous pencher sur les textes de l’Ancien Testament. Aux Romains, il écrit: Tout ce qui a été écrit dans le passé (donc l’AT) l’a été pour notre instruction (15.4). Et ailleurs: Cela est écrit pour nous avertir (1 Cor 10.11).
Aussi le texte cité de la Genèse doit-il nous instruire et nous avertir en même temps.
Babel
Babel n’était pas la première ville bâtie par les hommes. Déjà Caïn bâtit une ville. Dieu lui avait dit: Tu auras une vie nomade, sur quoi Caïn s’exclama: Jamais je ne pourrai supporter cela! Après avoir reçu l’assurance de Dieu qu’on ne le tuerait pas, il sortit de la présence de l’Eternel et partit dans la terre de Nod. Là, il bâtit la ville portant le nom de son fils aîné, Hénoc. Voulait-il ainsi échapper à la sentence de Dieu, qui le vouait à errer sur la terre?
On nous a habitués à imaginer une lente évolution de l’homme des cavernes, alors que selon Genèse 4, une ville est bâtie dans la toute première génération après Adam!
L’autel
Noé, lui, bâtit un autel, le premier mentionné dans la Bible après le déluge, pour offrir des sacrifices de louange et d’expiation. Ce fut juste après que Dieu établit une alliance avec toute la terre, avec pour signe l’arc-en-ciel. Ce fut à cette occasion que Dieu dit en son coeur: Je ne maudirai plus le sol, à cause de l’homme, parce que le coeur de l’homme est disposé au mal dès sa jeunesse (Gen 8.21). Il n’a donc pas d’enfants «innocents»: tous, ils naissent dans le péché. Si Adam fut créé à la ressemblance de Dieu, par contre les enfants d’Adam naquirent à sa ressemblance, celle d’Adam devenu pécheur (Gen 5.3).
Cela explique pourquoi aucune réforme sociale ou politique ne changera jamais rien à rien: il faut que l’homme lui-même soit réformé. Cela nécessite une intervention de Dieu par l’Esprit Saint. Le péché inné à l’homme explique la révolte de l’humanité même après le jugement du déluge.
Pas d’obstacle à l’unité
Il est dit que tout le monde parlait la même langue, probablement l’hébreu, car les noms propres des endroits mentionnés n’ont de sens qu’en hébreu. Il n’y avait donc pas de barrières linguistiques! En soi, c’eût été un énorme avantage – si le coeur de l’homme n’avait pas été enclin au mal.
Or il semble que tout le monde, c’est-à-dire les survivants du déluge et leurs descendants, se déplaça vers l’est pour s’arrêter à Chinéar, autre nom pour Babylone, dans la plaine entre l’Euphrate et le Tigre. La population grandit, et l’on ressentit le besoin de s’urbaniser. Rien de mal à cela. Mais le mobile révèle l’orgueil du plan.
L’ordre de Dieu avait été de multiplier et de remplir la terre, et non de se centraliser en une société qui se suffirait à elle-même et pourrait subjuguer le monde entier. Pas besoin de se référer à Dieu, qu’on ne consulta d’ailleurs pas. Pourtant, déjà avant le déluge, l’on commença à invoquer (ou: proclamer) le nom de l’Eternel (Gen 4.26). Il était donc connu, et ce fut sciemment que les gens à Babel ignorèrent Dieu.
Les intentions des hommes n’ont pas changé. Toujours à nouveau, on s’est efforcé de créer un gouvernement supranational. Notre siècle, après des guerres d’envergures jamais atteintes auparavant, veut tout mettre en oeuvre pour créer un gouvernement mondial. La technique développée en ce 20e siècle en fait entrevoir la possibilité.
La tour
On veut bâtir une tour à Babel; elle doit atteindre jusqu’aux cieux!
La raison: la glorification de l’homme. Faisons-nous un nom. C’est déjà l’humanisme moderne, où l’homme est la mesure de toutes choses, et non Dieu.
Le but: que nous ne soyons pas disséminés sur toute la terre. Ce but va exactement à l’encontre de la volonté de Dieu, à savoir: remplir toute la terre! Mais il faut donner à ce but un coloris religieux. Le texte hébreu dit: une tour au-dessus dans le ciel. Ils n’étaient pas aussi naïfs que de croire que leur tour toucherait au ciel. On a d’ailleurs trouvé d’autres tours bâties en escaliers, sortes de pyramides nommées ziggourats, avec des noms tels que:
– la Maison-lien entre ciel et terre (à Larsa);
– la Maison-plateforme-de-fondement entre terre et ciel (à Babylone même).
Babel et Noël
La tour de Babel devait être un énorme temple qui symboliserait à la fois la grandeur de l’homme et son accès à Dieu. C’est la différence fondamentale entre Babel et Noël:
Noël: Dieu vient à l’homme.
On constate que l’homme, dès les premiers temps, a cherché à faire son propre salut. Chaque fois que quelqu’un pense que, par une certaine manière d’agir, il méritera un peu du ciel, il tombe dans ce travers. Il y a aujourd’hui quantité de méthodes, venant surtout de l’orient, par lesquelles on cherche vainement à mériter ce que Jésus-Christ offre comme pure grâce, et ceci jusque dans l’Eglise. Que ne fait-on pas, par exemple, pour obtenir coûte que coûte certains dons, alors que le Saint-Esprit distribue à chacun en particulier comme il veut (1 Cor 12.11). Seulement, en voulant forcer la main de Dieu, on obtient des faux dons ne provenant pas du Saint-Esprit.
Dieu intervient
Il est instructif de noter ce que Dieu dit devant ces efforts des hommes à Babylone: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage… Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. J’avoue que cela m’étonne. En d’autres termes: l’humanité unie en un seul peuple, parlant la même langue, organisée sous un seul chef, réussirait à imposer sa volonté anti-divine à toute la terre! Et c’est bien ce que l’Antichrist fera, selon les prophéties. Car Dieu le permettra une fois que l’iniquité sera à son comble; seul le retour de Christ y mettra fin.
Alors Dieu prend une mesure radicale. Car à ce moment le temps de l’Antichrist est encore éloigné de plusieurs millénaires, bien que son esprit soit à l’oeuvre dès le début de l’Histoire.
Dieu fait exactement le contraire de ce que les hommes cherchent à faire aujourd’hui. Ils veulent s’unir dans un orgueilleux effort pour saisir les rênes de l’Histoire dans une révolte folle contre Dieu et son Christ. Le royaume de l’homme veut évincer et exclure le royaume de Dieu, et cela sur une échelle mondiale. L’idéologie dite du «Nouvel âge» poursuit ce but-là.
S’il est important de ne pas séparer ce que Dieu a uni (p. ex. les liens du mariage), il est tout aussi important de ne pas unir ce que Dieu a séparé. La diversité des nationalités, des gouvernements et des langues est voulue par Dieu, car aussitôt que les hommes se sont unis dans une même organisation, fût-elle chrétienne, ils se sentent forts et ne se soumettent plus à l’autorité de Dieu telle qu’elle est définie dans la Bible.
Le piège
Méfions-nous des grands ralliements qui cherchent à unir ce qui ne doit pas être uni. Satan sait que l’unification sur le plan religieux est la plus néfaste. C’est pourquoi il séduit l’homme par le syncrétisme religieux. N’avons-nous pas vu à Assise chrétiens et musulmans, hindous et shintoïstes, et bien d’autres adhérents de religions païennes, réunis pour prier Dieu? Mais quel Dieu?
Il n’y a qu’un seul Dieu, et son nom est Yahvé, Jésus-Christ et le Saint-Esprit. Dans un article intitulé «Integrating Other Religious Traditions into Western Christianity» (L’intégration d’autres traditions religieuses dans le christianisme occidental) par Arnold Bittlinger, publié en 1989 par le «World Council of Churches» (Conseil oecuméniques des Eglises: COF), l’auteur, impressionné par des phénomènes observés dans les pratiques religieuses païennes, qui ressemblent étrangement aux phénomènes charismatiques tels que le «parler en langues», les «prophéties» et les «guérisons», propose l’intégration des éléments traditionnels des religions païennes dans le christianisme.
Ce piège de Satan fait beaucoup d’adeptes de nos jours, et nous avons le devoir d’avertir qu’il n’y a qu’un Sauveur et que son nom est Jésus-Christ, et une seule vérité, et qu’elle est contenue dans la Bible, seule Parole de Dieu authentique. Mais affirmer les vérités fondamentales de notre foi n’est pas bien reçu. Nous en sommes arrivés au point OÙ le simple fait d’affirmer les vérités bibliques est interprété comme «un manque d’amour», parce que nous ne pouvons pas être oecuméniques dans le sens du COF, qui veut l’unité au prix de la vérité.
Non, le manque d’amour, c’est justement de ne pas avertir contre les hérésies enseignées et pratiquées dans certaines sectes et certaines églises. Nous avons à résister à la séduction d’en bas et à nous abandonner à la direction d’en haut. Il faudrait savoir à qui notre amour est dû en premier lieu: au Seigneur de la vérité, ou aux falsificateurs de la Sainte Parole?
Abraham Kuyper, ce théologien néerlandais mort en 1920, disait: «Quand des principes qui s’opposent à nos plus profondes convictions prennent le dessus, c’est la bataille qui est notre appel, et la paix est devenue péché.
Gardons-nous comme de la peste des idéologies et techniques religieuses venant de l’orient. On ne touche pas impunément au yoga, à la méditation transcendentale, à la dynamique de groupe: s’y adonner revient à une négation du salut donné gratuitement par Dieu en son Fils. Esaïe nous redit aujourd’hui ce qu’il avait dû dire au peuple de l’ancienne alliance:
Venez, et marchons à la lumière de l’Eternel. Car tu as (tu = Dieu) abandonné ton peuple… parce qu’il est rempli des pratiques de l’Orient, et de la magie des Philistins, et parce qu’il frappe des mains avec les fils des étrangers (2.6, trad. litt.).
Choix inéluctable
C’est l’un ou l’autre:
– soit chercher à atteindre Dieu par nos propres moyens et techniques humains afin d’obtenir bonheur, prospérité et salut – mais sans repentance et sans trouver la vraie paix intérieure;
– soit trouver le salut en Dieu par le moyen donné par Dieu lui-même: par Jésus-Christ, qui a donné sa vie par amour afin de procurer à l’homme pardon, salut et félicité éternelle -suite à sa repentance et suivi de la vraie paix intérieure.
Et la Pentecôte?
Là, Dieu est intervenu par un miracle, non pas en donnant à tous un même langage, mais en donnant aux apôtres le don de parler les différentes langues des Juifs de tout l’empire romain réunis à Jérusalem pour célébrer la Pâque, afin que l’Evangile puisse les atteindre malgré les barrières linguistiques. Par ce signe des langues, les Juifs devaient comprendre que dès lors Dieu annoncerait sa parole aussi en d’autres langues qu’en hébreu.
Tout comme Dieu est intervenu surnaturellement à Babylone pour empêcher les hommes d’usurper la domination sur tous les peuples, Dieu est intervenu surnaturellement à Jérusalem pour propager l’unique salut par Jésus-Christ.
L’unité selon Dieu
A la Pentecôte, Dieu créa une unité toute nouvelle: un Corps spirituel, l’Eglise unie en Christ, oeuvre du Saint-Esprit qui vient habiter en chacun qui reçoit Jésus-Christ, Dieu né homme, mort à la croix et ressuscité. Ce corps est un, malgré les différences raciales, nationales et linguistiques, qui subsistent. L’Eglise composée de croyants nouveaux-nés en Christ est la seule unification sur le plan mondial voulue et agencée par Dieu lui-même. Ce n’est pas une structure agencée par l’homme, mais un édifice bâti par Jésus-Christ: Je bâtirai mon Eglise, dit Jésus dans Mat 16.18.
En sont membres tous ceux qui ont reçu individuellement Jésus, le Fils de Dieu:
A tous ceux qui l’ont reçue (la lumière, personnification de Jésus-Christ), elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. Jean 1.12.
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Depuis la guerre du Golf, le raisonnement planétaire, «globaliste», remplace peu à peu le raisonnement individualiste et national. L’ONU commence à pouvoir faire appliquer ses résolutions prises à grande majorité. L’effet est un affaiblissement de la souveraineté de chaque état. Une organisation mondiale politique et écologique se met en place.
Tirons-en quelques conclusions:
1. Un nombre d’événements imprévus et soudains bouleversent l’ordre politique. L’effondrement du système communiste met en question la division du monde en deux blocs.
2. La déstabilisation politique et économique de l’Est a permis à une coalition mondiale sous l’égide des Etats-Unis de réunir une armée multinationale d’envergure inédite afin de faire face à la folie destructrice du dictateur irakien.
3. En même temps, les peuples musulmans prennent conscience de leur collectivité religieuse. La persécution des chrétiens augmente, et le fanatisme violent de «la guerre sainte» est une menace grandissante pour Israël, l’ennemi numéro un.
4. Les problèmes de l’environnement (air, eau, forêts) et de l’économie mondiale (bourse, industrie, pétrole) exigent des solutions sur le plan planétaire. Un dirigisme d’ordre occulte semble se dessiner sous l’influence du Nouvel-Age, qui pénètre partout grâce à la dimension «spirituelle» de ses idéologies.
5. L’opinion individuelle et collective est manipulée à un point inquiétant par les médias, télévision en tête.
Tout cela pourrait indiquer que nous sommes dans la phase préparatoire à l’établissement d’un gouvernement mondial dont l’Antichrist se servira pour séduire le monde entier.
L’Eglise et le nouvel ordre mondial
Nous devons nous garder de raisonner, nous aussi, globalement. En voulant réunir toutes les églises, on recherche une unité factice, qui repose sur des bases qui sont en dehors des critères établis par la Bible. Parallèlement se dessine un double développement inquiétant:
1. Une intolérance grandissante à l’égard de ceux qui refusent de relativiser les enseignements clairs et absolus de la Bible sans lesquels toute église est spirituellement morte.
2. Un goût malsain des expériences sensationnelles qui va de pair avec un certain désintéressement de l’étude approfondie de la parole de Dieu, pourtant le seul guide digne de foi.
Il serait grand temps que l’Eglise se réveille de sa torpeur et que ceux qui désirent vraiment suivre Jésus-Christ, quel qu’en soit le prix à payer, serrent les rangs et se soutiennent mutuellement. La prière étant l’arme par excellence à notre disposition, prions pour l’Eglise fidèle souffrante, pour tous ceux que les événements tragiques de notre temps ont précipités dans les tourments. N’oublions pas que nos pays ne sont pas à l’abri de catastrophes semblables et rappelons-nous l’encouragement de Jésus dans Luc 21.28: Quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et levez la tête, parce que votre délivrance approche. Ce sera le retour de Jésus-Christ.
Vous qui lisez ces lignes, n’hésitez pas à nous écrire. Un mot de partage nous encouragera et contribuera à établir un lien bienfaisant entre vous et «Promesses», entre ceux qui suivent l’Agneau partout où il va (Apoc 14.4).
- Edité par Lüscher Henri
Ce mot d’ordre se trouve dans l’épître aux Hébreux; le voici dans son contexte:
Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et aux oeuvres bonnes. N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez le jour s’approcher (10.24-25).
Il en a toujours été ainsi: des membres appartenant à une assemblée, communauté ou église ont eu la tentation de la quitter sous un prétexte ou un autre. Soit dit en passant, le cas peut se présenter où l’on est obligé de quitter parce que l’on s’aperçoit que l’enseignement ne correspond pas à celui de la Bible.
Mais il est évident que du moment où plusieurs personnes se mettent ensemble et vivent en commun plusieurs activités, que ce soit dans un but religieux ou autre, rapidement des divergences d’opinion et de démarche apparaîtront. Pour quelques-uns, la situation sera assez grave pour qu’ils «claquent la porte»…
Cela se passe trop souvent dans l’Eglise aujourd’hui; il ne doit pas en être ainsi. Car l’intention de Dieu, c’est d’unir chacun dans l’obéissance à son plan.
Seulement voilà: nous sommes tous, mais les jeunes en premier assaillis et sollicités par de nombreuses organisations paraecclésiastiques. Elles multiplient les offres permettant aux jeunes chrétiens de quitter «momentanément» leur assemblée. Jugeons plutôt:
– Entre Noël et Nouvel An, les jeunes ont la possibilité de se joindre chaque année à un ou plusieurs grands rassemblements interconfessionnels.
– Au printemps, on demande des jeunes de partout pour soutenir des campagnes d’évangélisation pendant les vacances de Pâques.
– En été, toutes les semaines libres peuvent se passer dans diverses campagnes d’évangélisation internationales annoncées à grand renfort de publicité par plusieurs organisations.
– En plus, les jeunes chrétiens sont conviés à participer à de nombreux festivals de musique, à des rencontres spéciales, des week-ends, tous interconfessionnels.
– Et on leur met à coeur de ne pas oublier que dans leur ville se réunit un groupe intercommunautaire de jeunes, groupe dans lequel se déroulent des activités «in»!
Avec tout cela, l’absence momentanée de l’assemblée risque de se transformer en absence permanente…
Pose-toi les questions suivantes:
Me reste-t-il du temps à passer dans ma communauté?
Ai-je le temps de m’y intégrer, d’en connaître les membres plus jeunes ou plus âgés?
Ai-je le temps de vivre plusieurs activités avec eux, de manière à réaliser la richesse de mon église, milieu où sont appelées à vivre ensemble toutes les catégories d’âge dans l’harmonie de l’Esprit du Seigneur?
Si tu participes aux activités susmentionnées, la réponse est certainement non. Soyons réalistes! Cette manière d’agir te fait courir le risque de ne pas accomplir la volonté de Dieu, exprimée clairement dans les écrits du Nouveau Testament.
Tout le monde est d’accord qu’il faut évangéliser le monde. Mais est-ce trop demandé d’adapter mon comportement à la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans la Bible, en particulier en ce qui concerne la fréquentation de ma communauté?
Réfléchis à partir de ces questions qui concernent ton assemblée:
– Lorsque tu parles d’elle, t’exprimes-tu par «elle ou ils» ou par «nous»?
– Pries-tu régulièrement pour elle, pour ses membres et ses dirigeants?
– Construis-tu avec elle en participant à ses actions spirituelles?
– Dis-tu «merci» à Dieu pour tes frères et soeurs, ou te sont-ils des «étrangers»?
Critiques-tu l’église selon les normes de la Bible ou selon ton avis et tes envies?
– Souffres-tu de l’état de ton église ou la juges-tu?
– Le culte, la réunion de prières, les études bibliques… tu connais?
Si Jésus a dit oui à ta communauté, as-tu le droit de dire non? – Si le travail spirituel ne se fait pas dans l’église locale, si les chrétiens n’approvisionnent pas leur âme dans l’église locale, alors l’Eglise de Jésus-Christ court un très grand danger, puisque la volonté de Dieu exprimée dans la Bible n’est pas respectée.
Si les grands rassemblements à la mode empêchent, voire étouffent la vie et la croissance de ton église locale parce qu’ils prennent tout ton temps et constituent ta première préoccupation, il y a danger.
Que ces quelques réflexions et questions t’aident à juger de ta situation personnelle, de l’avenir de ta vie chrétienne et de celui de ton église. Doit-il en découler des changements dans ton comportement ?
Que Dieu t’aide à voir clair.
journal bimestriel, mai 1990 avec permission
- Edité par Etienne Pierre-Alain
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