PROMESSES
D. Le «Nouvel Age», spiritualité d’un monde nouveau?
I. Les Etats-Unis d’Amérique, berceau du «Nouvel Age»
Le centre d’activité du renouveau païen allait maintenant se situer au delà de l’Atlantique, dans le Nouveau Monde. Le Nouvel Ordre des Siècles, vision illuministe des Francs-Maçons à la racine de la Révolution française, le Nouvel Homme du paradis communiste, des illuministes marxistes des 19e et 2Oe siècles, le Nouvel Ordre de Mille Ans du Troisième Reich, allait céder le pas à ce Nouvel Age du Monde qui, partant des Etats-Unis, se répand aujourd’hui sur la planète tout entière. Le coeur du maelström traversait l’Atlantique pour se situer dans l’immense république des Etats-Unis d’Amérique. Elle aussi, avec ce retard sur le Vieux Monde qui lui est propre, allait connaître l’effondrement spirituel du modernisme théologique ainsi que cette dévaluation si dangereuse que l’on ne peut qu’appeler l’aplatissement spirituel d’un christianisme évangélique peu soucieux de marcher sous la croix du Christ et de se conformer à ses commandements.
Il ne peut faire aucun doute aujourd’hui: Les Etats-Unis d’Amérique constituent le centre de l’influence des ténèbres dans notre monde. Malgré une présence chrétienne certainement plus forte qu’ailleurs, Satan a cependant aujourd’hui établi son trône dans cette nation. Du résultat du rude combat engagé depuis quelques années entre le christianisme américain et les forces occultes d’occupation dépendra l’avenir immédiat de notre planète. Pensons aux plaies que ce pays a déversé sur le monde depuis la seconde guerre mondiale: la pseudo-mystique pentecôtiste, le rock’n’roll, la drogue, la libération sexuelle, le sida, l’abandon de l’Europe orientale et de la Chine au communisme, le financement constant du communisme international, l’intégration du communisme dans un mouvement unitaire mondialiste, et maintenant ce «Nouvel Age» qui, à partir des Etats-Unis, se répand sur le monde entier. Par contraste, il faut aussi le dire, nous devons aux Etats-Unis d’Amérique l’élan missionnaire mondial, le mouvement de reconstruction chrétienne, l’existence d’une économie viable et la résistance au communisme, toutes ces choses étant en très grande partie dues à la persistance de forces saines dans ce pays immense et contradictoire. Mais le Dieu souverain demeure maître de l’histoire, maître du combat entre son Eglise et les puissances des ténèbres.
Lorsqu’en 1926 Annie Besant chercha à introduire le jeune sage indien, Krisnamurti, choisi par le «nouvel âge» de l’époque comme la personnification même du Christ, il se produisit un phénomène étrange. En mettant pied sur le sol américain, le jeune «messie» fut privé de tous ses pouvoirs surnaturels52. L’on pourrait peut-être en conclure qu’à cette époque encore la puissance spirituelle du christianisme américain dominait toujours celle du paganisme cherchant à envahir l’Amérique. Cinquante années plus tard, il n’en allait plus du tout ainsi. Cependant, déjà au milieu du 19e siècle, le renouveau d’intérêt pour les phénomènes occultes en Europe avait d’abord été déclenché aux Etats-Unis. Mais, à la différence de l’ancien occultisme, toujours considéré par ceux qui s’y engageaient comme quelque chose de dangereux, de grave, la nouvel- le vague ésotérique avait un caractère divertissant, léger, insolite qui masquait l’enjeu spirituel terrible qu’il présentait.
II. Le développement du «Nouvel Age» en Amérique
Le mouvement spirituel mondial que nous appelons aujourd’hui le Nouvel Age tire son origine immédiate des Etats-Unis. Déjà dans les années cinquante, les phénomènes culturels des hippies et du rock’n’roll donnaient la couleur de ce qui devait venir. La culture populaire américaine, surtout parmi les jeunes, s’ouvrait de plus en plus à des mystiques purement naturelles, entièrement coupées de la spiritualité chrétienne. Les extases passionnément recherchées par la jeunesse étaient de type oriental. Elles étaient aussi collectives, comme celles des nazis, et étaient provoquées par une musique hallucinante(53), ou personnelles, obtenues au moyen de drogues(54) ou de pratique de méditation de type oriental. Ce qui auparavant avait été le fait d’une petite minorité d’intellectuels détraqués (comme de Quincey, Coleridge, Baudelaire, Rimbaud) devenait, avec le développement de techniques modernes et la décomposition des résistances d’une société en voie de déchristianisation rapide, la soif irrésistible d’un nombre de plus en plus grand de jeunes. A cela s’ajoutait la libération sexuelle et une mystique érotique, fortement facilitées par le développement d’une mentalité contraceptive et de tout l’appareillage hétéroclite qui l’accompagnait dont, bien sûr, la pilule (55). Tout ceci se passait sur la toile de fond de la disparition rapide des restes d’habitudes morales d’origine chrétienne qui pour un temps avaient, dans de nombreuses familles américaines, survécu à l’effondrement d’une foi authentique. Tout ce mouvement de prétendue libération aboutit à l’explosion de la fin des années soixante où, à toutes ces mystiques personnelles et collectives, fut ajoutée la recherche utopique d’une société parfaite, violente révolte contre la société établie et contre les contraintes de la réalité elle-même. Le lien avec l’utopie communiste était évident dans la révolte des jeunes américains en lutte contre la guerre du Vietnam.
III. Le «Nouvel Âge»: la dernière phase de l’invasion de notre société par le paganisme
Le mouvement hippie qui aboutit à la révolte de 68 fut sans doute l’ultime confrontation violente entre le nouveau paganisme et les derniers restes d’une résistance chrétienne au sein de la société. Le phénomène qui passe sous l’appellation de «Nouvel Age» n’est autre chose que l’infiltration graduelle d’une mentalité païenne dans les structures mêmes de notre société. A la stratégie de confrontation a été substituée une politique de pénétration.
Nous assistons aujourd’hui aux dernières phases d’un véritable changement de société. Les bases mêmes de la civilisation occidentale sont en train d’être transformées. Depuis longtemps déjà, la sève chrétienne avait, du moins en Europe, cessé de féconder, de nourrir nos sociétés. Certaines valeurs chrétiennes persistaient cependant par habitude, par une espèce de vitesse acquise allant petit à petit en s’amenuisant. Les aspects d’une société depuis longtemps athée mais s’affirmant humaniste, n’étaient rien d’autre que des restes de notre héritage chrétien. Mais le vide spirituel que représentait cet humanisme sans fondements religieux ne pouvait durer. La société, comme la nature, ne supporte pas le vide. Ce «Nouvel Age» n’est rien d’autre que la montée générale d’une nouvelle religiosité païenne qui remplit le vide laissé dans notre société par l’apostasie d’une immense partie du christianisme. Une des paraboles du Christ qu’il appliquait au peuple juif de son temps, mais qui vaut pour toutes les apostasies, nous décrit remarquablement ce phénomène: Lorsque l’esprit impur est sorti de l’homme, il traverse des lieux arides, cherche du repos et, comme il n ‘en trouve pas, il dit: Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. Puis il s’en va et prend sept autres esprits plus mauvais que lui; ils entrent et
s’établissent là, et la dernière condition de cet homme devient pire que la première (Luc 11.24- 26).
Une nouvelle interprétation de l’histoire
Mais qu’est-ce donc que ce Nouvel Age? Tout changement de civilisation s’accompagne inévitablement d’une transformation de la perspective historique. Notre calendrier moderne, qui met la date de la naissance de Jésus-Christ au coeur de sa chronologie – nous datons tout événement comme se situant avant ou après Jésus-Christ – en est un témoignage évident. L’offensive païenne de la Renaissance avait déjà attaqué cette structure chronologique christocentrique en affublant le moyen âge chrétien de l’adjectif de «ténébreux». Dans cette perspective, le retour du paganisme antique était considéré comme une véritable «renaissance». Plus tard, les attaques du rationalisme devinrent plus explicites et plus violentes. Pour Voltaire et pour ses confrères «philosophes», la disparition de l’influence de «l’infâme» Jésus-Christ ne pouvait être que le retour en gloire des «lumières» et la défaite définitive de la superstition chrétienne. Déjà à cette époque, on imaginait être sur le point d’inaugurer «le nouvel âge des siècles», slogan franc-maçon qui figure depuis belle lurette sur les billets de banque américains. Une transformation radicale du calendrier fut tentée par la Révolution française. Mais la tentative était prématurée et ne dura que quelques années. La première année de l’ère nouvelle commença avec l’exécution du roi et la proclamation de la République.
Ce qu’on appelle le Nouvel Age relève de la même prétention à récrire l’histoire en inaugurant un nouveau vocabulaire chronologique. L’inspiration pour cette nouvelle périodisation est puisée dans la vision astrologique de l’histoire qui se développe si fortement aujourd’hui, les signes du zodiac ayant depuis longtemps remplacé dans nos médias les chroniques chrétiennes ou les fêtes chrétiennes. L’idée ici est que les époques de l’histoire sont marquées par des conjonctions de constellations qui influenceraient l’histoire, donnant ainsi à de longues périodes leur caractère propre. Selon cette théorie astrologique, les derniers deux mille ans représenteraient l’ère du Christ, placés comme ils l’on été sous le signe du Poisson. Ce signe, selon le symbolisme même de l’acrostiche grec utilisé par les premiers chrétiens, ICHTHUS, signifie Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur. Depuis une vingtaine d’années environ, on prétend que la conjonction des astres serait passée du Poisson au Verseau, et que l’histoire aurait de ce fait versé dans l’Age d’Aquarius. Dans cette nouvelle époque, on verrait la polarisation chrétienne-païenne propre à l’âge du Poisson remplacée par une vision religieuse du monde plus synthétisante, plus harmonieuse. Cet âge nouveau verrait s’affirmer de plus en plus ouvertement la concorde entre toutes les oppositions, l’harmonie entre toutes les religions, entre les nations, entre toutes les croyances, toutes les valeurs, toutes les «vérités», christianisme inclu. Un tel syncrétisme total annoncerait une ère sans précédent de prospérité et de paix. Dans ce sens, la détente entre l’Amérique «capitaliste» et l’Union Soviétique «communiste» doit nécessairement remplacer les confrontations de jadis, maintenant définitivement dépassées. La détente et les inévitables conquêtes du communisme qui en sont la conséquence font intégralement partie du Nouvel Age.
Jean-Marc Berthoud
Prochain tranche:
Quelles sont les croyances que véhicule le «Nouvel Age»?
Notes
(52) Dave Hunt: Peace,Prosperity and the Coming Holocaust. Harvest House, Eugene, 1983, p. 126-127
(53) Sur la musique rock: W.Kobli: Le rock. Musique de l’ombre. Maison de la Bible, Genève, 1987
(54) Sur la drogue: Suzanne Labin: Hippies, drogue et sexe. La Table Ronde, Paris, 1970
Pasteur Claudel: Le joint. Celui par lequel tant de scandales arrivent.Editions Vida,Miami, 1987
(55) Sur la libération sexuelle voyez: Jean-Marc Bertboud: La guerre contre la famille. Résister et Construire, No 2-3, janvier 1988
- Edité par Berthoud Jean-Marc
B – Un homme nouveau
Lecture préalable: 2 Rois 5.1-19
– Le chemin parcouru par Naaman jusqu’à sa guérison est comparable à celui d’un homme qui, aujourd’hui se convertit au Seigneur Jésus.
– Le chemin parcouru après sa guérison est celui du nouveau chrétien qui débute dans la vie nouvelle.
La médecine du prophète s’est révélée une médecine d’humilité et d’humiliation:
– Naaman a appris l’inutilité de la fortune et des puissants dans le domaine de Dieu;
– il a été traité comme le moindre de ses soldats;
– il a renoncé à son nationalisme pour chercher la guérison chez l’ennemi, en Israël, auprès du prophète de Yahvé;
– les conseils nécessaires lui ont été dispensés par des domestiques;
– et il a plongé 7 fois dans le Jourdain, remède incompréhensible et peu glorieux.
1. Une guérison parfaite
Curieusement, Naaman guéri sera en meilleure santé que s’il n’avait jamais été malade! En effet, sa peau est devenue comme celle d’un enfant, sans ride ni bouton.
C’est ainsi que Dieu guérit nos péchés et leurs séquelles. Il ne voit pas ses enfants dans leur condition présente, avec leurs faiblesses et leurs échecs: grâce à la croix, il les voit parfaits, comme ils seront demain au ciel. Car si Dieu déteste le péché, il aime l’homme (1 Jean 4.10; Eph 5.27). Et il ne s’agit pas seulement de l’âme, mais aussi de notre corps, que le Seigneur transformera en le rendant semblable à son corps glorieux, par le pouvoir efficace qu’il a de s ‘assujettir toutes choses (Phil 3.21).
Dieu efface nos transgressions comme un nuage et ne s’en souvient plus. Qui aime la nature a remarqué qu’après la pluie, le ciel est plus pur et l’air plus limpide qu’avant l’arrivée des nuages. Ainsi le ciel, comme la peau de Naaman, est une image de la perfection du salut (Es 44.22).
2. Le premier fruit de la vie nouvelle
Après sa guérison, Naaman ne se hâte pas de rentrer chez lui; il retourne chez l’homme de Dieu. Ce n’est pas une simple visite de politesse; il a envie de revoir le prophète pour quelque chose d’important: lui dire que sa guérison va plus loin que la peau. Non seulement cette dernière est nouvelle, mais son être entier est nouveau.
Il est normal d’avoir quelque chose à dire au Seigneur, car la guérison de l’âme se répercutera dans nos actes et nos paroles. La vie étant nouvelle, les goûts seront nouveaux, l’importance relative des choses se modifiera, et ces changements engendreront un nouveau comportement perceptible aux autres (Mat 7.16). Mors, si le Seigneur a effacé nos péchés, ne nous éloignons pas de lui. Il trouverait anormal de ne plus nous voir, de ne plus nous entendre.
3. Un témoignage
Arrivé devant le prophète, Naaman déclare: Voici, je reconnais qu’il n’y a point de Dieu sur toute la terre si ce n’est en Israël (v. 15). Voilà une belle déclaration de foi qui glorifie Dieu seul et balaye les idoles. Elle est étonnante de la part du général syrien qui fait la guerre au peuple de Dieu, mais l’Eternel peut transformer n’importe quelle âme de bonne volonté.
Remarquons aussi que Naaman ne confesse pas timidement le Dieu d’Israël, il prend position devant toute sa suite pour déclarer qu’il a trouvé le vrai Dieu: Maintenant je sais, dit-il (TOB).
Nous retrouvons ces deux attitudes dans le témoignage du chrétien:
– quoique que l’on fasse, faire tout pour la gloire de Dieu (1 Cor 10.31),
– être toujours prêt à justifier notre espérance, avec douceur et respect, devant ceux qui nous en demandent compte (1 Pi 3.15s TOB).
4. Le départ dans la vie nouvelle
Après ces premiers pas qui démontrent la transformation de son coeur, Naaman se prend en charge et jette les bases du départ dans sa nouvelle vie. Elles seront définies par trois petites scènes caractéristiques et probantes.
1. Naaman veut faire au prophète un cadeau qui est catégoriquement refusé. C’est la douche froide. Que se passe-t-il chez le prophète?
Peut-être pense-t-il à cette parole: Tu ne recevras pas de présent; car les présents aveuglent les clairvoyants et pervertissent les paroles des justes (Ex 23.8). Mais il y a très probablement plus: Elisée reste sur le terrain de la grâce et refuse le cadeau parce que Naaman risquerait de croire que sa guérison peut se monnayer.
L’oubli que le salut de Dieu est un don gratuit serait une grave amputation à sa gloire éternelle (Apoc 5.6,9). Celui qui a été racheté par le Seigneur lui est redevable éternellement, et de plus on ne rembourse pas une dette céleste avec des biens terrestres. D’autant plus que c’est Dieu qui nous a prêté ce que nous pourrions donner (Eph 2.8ss). Que penserions-nous d’une personne qui nous donnerait en cadeau un objet que nous lui avions prêté?
Ensuite une telle optique pourrait conduire à la pensée que l’on doit conserver le salut par les oeuvres, alors que celles-ci n’en sont que le fruit normal.
Enfin le don souhaité en reconnaissance, c’est notre coeur et notre être entier, bien que de droit ils appartiennent aussi à Dieu (Mat 22.37).
2. Remarquons la réponse de Naaman, car elle prouve qu’il a compris la démarche du prophète: Puisque tu refuses tout cadeau…, dit-il (F.C.). Il va faire une meilleure proposition. Vu que l’Eternel ne veut pas de ce cadeau de riche, il demande de la terre du pays, un morceau d’Israël en quelque sorte, pour l’emporter en Syrie afin d’y construire un autel, car il ne veut sacrifier qu’au seul Dieu d’Israël. Symboliquement il place son autel sur la terre d’Israël, au pays de Yahvé, ce qui nous parle du sanctuaire céleste où nous pénétrons déjà par la foi, bien que nos pieds soient encore en terre étrangère (Héb 10.19).
Naaman nous étonne, mais l’Eternel regarde au coeur sans tenir compte des temps d’ignorance, et Elisée ne fait là aucune objection (Act 17.30).
Nous suivons la pensée du Syrien: «Ce n’est pas un présent matériel qui plaît à Dieu? ce qu’il veut c’est moi-même? Eh bien qu’il en soit ainsi, je vais l’adorer lui seul!» Sa proposition révèle le changement de son coeur. Désormais il y aura dans sa vie un «autrefois» et un «maintenant». Autrefois, il était ennemi d’Israël, tout y était inférieur à son pays: l’Eternel, son prophète, ses habitants, même le Jourdain. Maintenant, il réalise qu’il était étranger à Israël où tout est meilleur: Dieu, le peuple, le pays. Aussi Elisée lui donne-t-il de bon coeur la terre demandée (Eph 5.8).
3. Enfin une ultime pensée traverse l’esprit de Naaman: Rimmon, l’idole! Certes Naaman ne lui offrira pas de sacrifice, ce ne sera plus que le dieu de son roi (v. 18, F. C.), mais Naaman est lié à un service protocolaire, inclus dans sa fonction de général des armées. Le roi s’appuie sur lui pour manifester qu’il s’appuie sur son armée. C’est la première ombre qui ternira son culte à l’Eternel et le fera soupirer après la perfection. Cependant il ne déclare pas rejeter ce protocole qu’il déplore, il n’en voit pas encore le moyen et il sollicite le pardon de Dieu pour cette obligation qui maintenant lui déplaît: Que l’Eternel pardonne à ton serviteur, dit-il. Il est conscient de n’être pas digne de s’appeler le serviteur de l’Eternel, alors il se nomme le serviteur du serviteur. Et puis il souligne son changement de camp: d’ennemi il est devenu serviteur.
Elisée observe la transformation qui s’opère dans l’esprit de Naaman, sans l’ordonner ni la préconiser, et il répond simplement: Va en paix. A chaque jour suffit sa peine pense-t-il certainement (Mat 6.34): en temps voulu l’Eternel donnera à Naaman de nouvelles instructions; pour le moment il l’a guéri et l’a accepté tel qu’il est. C’était déjà la grâce offerte aux nations, et il fallait un prophète pour faire cette réponse: Va en paix (Act 10.35).
Naaman vient de commencer une nouvelle vie, différente et certainement mouvementée. Va-t-il un jour cesser d’entrer chez Rimmon? renoncer à sa situation? refuser de faire la guerre à Israël? s’exiler? Il ignore où Dieu le mènera; nous le saurons plus tard.
5. Un enseignement actuel
La condition nouvelle de Naaman, encore ambiguë, nous instruit.
1. Elle nous rappelle que nous sommes venus au Seigneur tels que nous étions, si ternes fussions-nous spirituellement. Le Seigneur nous a sauvés et nous a chargés d’un fardeau léger, à notre mesure. Ce fardeau évoluera ensuite, mais nous n’aurons jamais été seuls à le porter (Mat 11.30).
2. De même qu’Elisée n’avait pas le droit d’augmenter lui-même le fardeau de Naaman, nous n’avons pas le droit d’ajouter au fardeau d’autrui (Mat 23.4). D’aucuns exigeraient presque que, même avant de se convertir, l’homme se réforme et devienne quelqu’un de parfait, alors que Paul écrit: Faites bon accueil à celui qui est faible dans la foi (Rom 14.1).
Le Seigneur conduit chacun de nous dans le chemin qui monte en partant de la croix. S’il l’a fait jusqu’à ce jour, il continuera à le faire. «Allons en paix’>. comme Naaman qui avait devant lui de grands problèmes. «Allons en paix avec le Seigneur.»
Ensuite n’oublions pas que le Seigneur continuera aussi à conduire chacun de nos frères. Alors faisons confiance à notre frère pour ce qui le concerne, comme Elisée a fait confiance à Naaman; car le Seigneur s’occupe de lui (Rom 8.14).
En ce qui concerne Elisée, on pouvait supposer que son comportement bourru était motivé par la présence du général ennemi. Mais non; conduit par son Dieu, il agissait pour apporter au Syrien une guérison plus importante que celle qu’il était venu chercher.
Enfin l’homme ne peut pas se tourner vers le Seigneur sans envisager un changement d’optique, une nouvelle échelle de valeurs engendrée par la connaissance personnelle du Tout-Puissant (2 Cor 5.17).
Henri Larçon
- Edité par Larçon Henri
Chronique de livres
Titre: | «Le Nouvel Age dévoilé» (120 pages) |
Auteur: | Yves Pételle |
Editeur: | Editions Beauport, Ste-Foy Québec |
Chap. 1: Le Nouvel Age c’est quoi? Une machination complexe, selon ses promoteurs une conspiration, celle du Verseau, l’ère astrologique qui fait suite à celle du Poisson et dans laquelle nous entrons en cette fin du 20e siècle, qui veut retourner aux valeurs premières du panthéisme. Tous les secteurs de notre vie moderne sont frappés par ce cancer de l’esprit.
Chap. 2: Qui fait quoi? L’auteur remonte à Mme Blavatsky (1831-1891), fondatrice de la Société Théosophique, au Maharishi Mahesh Yogi, fondateur de la Méditation Transcendantale (MT), à Barbara Marx Hubbard, véritable grande prêtresse du Nouvel Age, à Marilyn Ferguson, journaliste et écrivain réputée du Nouvel Age, à Timothy Leary, père du LSD, à Jose Arguelles, grand penseur de la Convergence Harmonique, etc., etc., en un mot, à tout un bouquet de personnages spécialisés dans les sciences occultes.
Chap. 3: Politique. L’auteur voit chez Gorbatchev un messager peut-être inconscient du N. A. quand il écrit dans son livre «Vues neuves sur notre pays et sur le monde»: «Nous sommes tous passagers d’un même vaisseau, la Terre, et nous devons faire en sorte qu’il ne fasse pas naufrage. Il n’y aura pas de seconde arche de Noé» (p. 47). Mis à part ce politicien, il ne fait aucun doute que le N. A. est déjà fortement implanté dans les milieux politiques. (Shirley MacLaine a tenu un atelier dans le célèbre symposium de Davos!)
Chap. 4: Religion. Le N. A. est avant tout une conspiration religieuse qui plonge ses racines dans Genèse 3.4-5:
– Vous ne mourrez point = immortalité, concept de la réincarnation.
– Vos yeux s’ouvriront = connaissance, exploration basée sur la connaissance de soi.
– Vous serez comme des dieux = accession à la divinité: divinisation de l’homme, expériences mystiques de Taizé, Teilhard de Chardin.
En un mot: on arrive à évacuer toute notion de l’enseignement biblique.
Chap. 5: L’économie et les réseaux: La métaphysique et le mysticisme hindou au secours des dirigeants d’entreprises (p. 80).
Chap. 6: Médecine moderne: Les médecines alternatives telles que l’acupuncture, l’hypnothérapie, relaxothérapie. aromathérapie, homéopathie, etc. ainsi que la psychothérapie et la psychosynthêse et même le végétarisme sont recommandés pour mieux acquérir la divinité du N. A. (p. 84, 85).
Chap. 7: Sciences. Pour le N. A. la parapsychologie devient partie intégrante de la science traditionnelle, ce qui aurait été impensable il y a 10 ans seulement.
Chap. 8: Arts et Médias. La sensibilité des artistes crée un terrain très favorable au chant des sirènes du N. A.
Chap. 9: Education. L’introduction de la psychosynthèse dans les écoles d’Amérique du Nord, soit une technique qui «aide l’enfant à entrer en contact avec cette partie de lui-même qui est toujours en parfaite harmonie avec la vie.., l’aider à libérer les énergies du soi» (p. 130).
Conclusion: «Le monde est entré dans l’Eglise parce que les enfants de Dieu ne se soucient plus de lire la Parole et préfèrent écouter les beaux parleurs…» L’auteur cite de nombreux passages de la Bible pour amener le lecteur au pied de la Croix et à l’acceptation du salut en Jésus-Christ, lui qui purifie et libère le pécheur.
Maison de la Bible
- Edité par Maison de la Bible
Chronique de livres
Titre: | «Le Pardon et l’Oubli» (178 pages) |
Auteur: | Jacques Buchhold |
Editeur: | Editions Sator, Il Rtc de Pontoise, F-95540 Méty-sur-Oise |
Le livre se divise en six parties:
La 1re partie traite de l’offense en tant que péché, atteinte à la relation et blessure.
La douleur provoquée par l’offense conduit à la colère et à la haine. C’est le sujet de la 2e partie. L’auteur distingue les degrés de la haine et ce qui peut légitimer la colère. Il parle de la haine et de la colère de Dieu et en analyse la nature, puis il départage ce qui, dans les réactions de l’homme, est légitime et ce qui relève de l’arbitraire.
La 3e partie répond à la question: «Pourquoi pardonner?» Il y a des motivations non chrétiennes au pardon et les motivations chrétiennes:
a) parce que Dieu désire pardonner;
b) parce que Dieu nous a pardonné;
c) pour que Dieu nous pardonne.
Le pardon est le thème de la 4e partie: définition du pardon: l’offre du pardon; l’octroi du pardon et la procédure chrétienne (Mat 18).
Le pardon implique la réconciliation. La 5e partie du livre insiste sur le rétablissement de la relation entre l’offenseur et l’offensé. L’auteur passe en revue:
a) la nature de la réconciliation;
b) les composantes de la réconciliation;
c) les limites de la réconciliation.
La 6e partie s’attarde sur la personne et les cas de l’offenseur. Elle souligne la gravité de l’offense et la nécessité de la confession de l’offenseur à l’offensé (cf Matthieu 5.23-24). Ensuite l’auteur définit quels péchés il s’agit de confesser et donne d’excellents conseils pour les cas-limites. Il conclut par un mot sur le pardon et l’oubli: «Pardonner, c’est se souvenir pour oublier!»
Ce livre est un ouvrage très sérieux, bien pensé et bien écrit. Il pose le problème du pardon de l’oubli avec une compétence certaine. L’analyse des passages bibliques est pertinente; l’auteur ne craint pas de s’inscrire en faux contre des idées communément reçues. Par ailleurs, il fait preuve d’une grande sagesse pastorale et montre par là qu’il possède une expérience certaine de la cure d’âme.
Jean-Jacques Dubois
- Edité par Dubois Jean-Jacques
Chronique de livres
Titre: | «La psychologie et la Bible… Un bien triste mariage» (112 pages) PsychoHeresy: The Psychological Seduction of Christianity (extrait) |
Auteur: | M. et D. Bobgan |
Editeur: | S.O.B. Plaza Laval, 2750 Ch. de Ste-Foy, Québec G1V 1V6 |
Martin et Deidre Bobgan sont à la hauteur de la tâche qu’ils ont entreprise. Ils possèdent plusieurs diplômes universitaires et une expérience pertinente qui leur permet de parler avec autorité du comportement humain et de la relation d’aide. Ils ont écrit plusieurs livres en anglais sur ces sujets.
Ils démontrent qu’il ne s’agit pas de citer quelques textes bibliques, qui donnent une saveur évangélique à une théorie provenant d’un incrédule, pour que cet enseignement soit conforme à la pensée de Dieu.
Ce livre a pour but d’encourager une étude sérieuse de la Bible, comme étant suffisante pour guérir les croyants perturbés, avertir ceux qui sont en danger d’être séduits, et ramener d’autres qui se sont laissées égarer par la psychologie humaniste.
Livre excellent, clair, facile à lire et à comprendre.
Maison de la Bible
- Edité par Maison de la Bible
1. Qu’est-ce que la cène?
C’est un repas (du latin «cena» = repas) que le Seigneur Jésus prit avec ses apôtres, le soir précédant la croix, au cours du souper de la Pâque. Mat 26.26- 29, Marc 14.22-25 et Luc 22.14-20 nous rapportent les paroles prononcées par le Seigneur dans cette circonstance.
Cette institution, faite en présence des douze apôtres, a été révélée plus tard à Paul: Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâces, le rompit et dit: Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang: faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu ‘il vienne (1 Cor 11.23-26).
En tenant compte du contexte, nous constatons que Paul justifie les reproches qu’il fait aux Corinthiens pour leur attitude pendant le repas: Ce que je ne loue pas, c’est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires (1 Cor 11.17). Paul accentue le je en disant au v. 23: j’ai reçu ce que je vous ai transmis, ce qui donne tout son poids à la suite du texte.
Lorsque le Seigneur dit: ceci est mon corps… ceci est mon sang…, il est clair que le pain n’était pas son corps, ni le contenu de la coupe, son sang; ils en étaient une représentation. C’est pourquoi nous disons que le pain et la coupe sont des symboles.
Or, un symbole est un signe, une représentation; par exemple, le drapeau est le symbole de la patrie; la balance est celui de la justice. C’est le sens du terme «symbole», consacré par l’usage.
2. Un ordre du Seigneur
Le Seigneur dit: Faites ceci en mémoire de moi. C’est donc un ordre de se souvenir de lui, de son sacrifice, de son corps meurtri, et du sang par lequel il a signé la nouvelle alliance. Pourquoi en mémoire de lui? Parce que, lorsque nous le faisons, nous concrétisons l’annonce de sa mort, et ce jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur (i Cor 11.27).
3. Participation indigne
Dans le verset précité, le mot capital est: indignement. Ce mot est souvent mal compris, même dans nos milieux évangéliques. Parle-t-il de l’indignité de celui qui participera à la cène? Arrêtons-nous et interrogeons-nous: suis-je jamais digne? digne d’apporter quelque chose de parfait, qui puisse être agréé par le Seigneur? De nombreux textes bibliques ne nous disent-ils pas, qu’au contraire, nous sommes indignes par nous-mêmes, notre dignité, lorsqu’elle est reconnue, étant un don du Seigneur (2 Thes 1.5,11)? Personnellement, nous ne sommes pas dignes de recevoir le pardon et le salut de Dieu; autrement, le pardon serait un dû, et la grâce ne serait plus une grâce. Il ne s’agit donc pas ici d’être digne ou indigne, mais d’agir dignement ou indignement. La suite du texte le prouve: celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur… Voilà ce qui doit être fait d’une manière digne: manger le pain et boire la coupe.
Comment peut-on manger et boire en discernant le corps du Seigneur? Discerner signifie distinguer son corps, donc reconnaître que le pain et la coupe représentent et rappellent le sacrifice de son corps. C’est aussi discerner que le corps de Jésus est celui du Fils de Dieu. celui de Dieu devenu homme ayant une chair semblable à celle du péché (Rom 8.3), mais sans avoir jamais été souillé par le péché. Quand nous prenons la cène, nous regardons par la foi le corps de Jésus meurtri pour nous.
Mais son corps, c’est aussi l’Eglise: nous sommes le Corps de Christ. Nous discernons ce Corps en ses membres, en nos frères et soeurs, avec lesquels nous sommes unis en Christ et par Christ. La cène représente donc en même temps la communion avec le Christ, par le rappel de son sacrifice, et la communion des chrétiens entre eux.
Or, le texte nous dit que si nous ne discernons pas ces réalités, nous mangeons et buvons un jugement contre nous-mêmes.
4. Discipline personnelle
Pour éviter ce jugement, Paul donne le remède, par un ordre découlant de son raisonnement, que j’ai laissé en attente: Que chacun donc s’examine soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe (1 Cor 11.28). Puisque celui qui participe indignement à la cène est coupable, chacun doit donc s examiner lui-même, s’éprouver lui-même. C’est la condition pour participer à la cène selon la pensée de Dieu.
L’examen de soi a aussi pour but de nous faire découvrir un éventuel péché dans lequel nous aurions persisté. Car en nous examinant, nous découvrons souvent des erreurs et des fautes. Nous devons les reconnaître, nous repentir et nous engager à nous corriger. A celui qui s’est de telle sorte examiné lui-même, Paul ordonne: qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. Il s’ensuit que:
– Si nous ne nous examinons pas, nous désobéissons à l’ordre de s’éprouver soi-même.
– Si nous nous reconnaissons pécheurs, mais ne le confessons pas en demandant le pardon du Seigneur, et le cas échéant celui de nos frères, nous sommes comme celui qui s’est regardé dans un miroir et qui oublie aussitôt comment il est (Jac 1.24).
– Si, après nous être examinés, nous nous abstenons parce que nous constatons que d’autres, à notre avis, prennent la cène indignement, nous désobéissons à l’ordre: que chacun s’éprouve soi-même. Il est écrit: «soi-même» et non «les autres». D’ailleurs, qui sommes-nous et que sommes-nous pour éprouver et pour juger les autres?
Dans ce contexte, il faut citer un verset mal compris dans bien des cas: Je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons; vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons (1 Cor 10.20b-21). Certains chrétiens de Corinthe assistaient à des cérémonies dans les temples des idoles (1 Cor 8) et participaient ensuite à la cène. Paul les réprimande: il est impensable de participer à ces deux tables différentes. Il n’est pas question que la table du Seigneur se transforme en table des démons du fait de la participation indigne de certains, comme cela est quelquefois avancé.
5. Discipline du Seigneur
Le Seigneur exerce un jugement là où il l’estime nécessaire: c’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et d’infirmes, et qu’un assez grand nombre sont décédés (1 Cor 11.30). Il est question de ceux qui ne s’examinent pas et participent tout de même à la cène (v. 28-32).
Maladie, infirmité et mort peuvent être compris au sens figuré. Le mot traduit par «infirmes» est «asthenès» qui signifie sans force, asthénique. Le mot rendu par «malades» est «arrhostos»: qui n’a pas de vigueur, pas de résolution. Pour ceux qui sont décédés, le mot est «koimaomai»: je dors profondément. Notez la gradation: je suis sans force, je ne puis rien faire (je traîne la patte). Je n’ai plus de vigueur, je ne me résous plus à rien, je reste à la même place, assis sinon allongé. Et enfin, je dors profondément, je ne prends même plus part à une conversation, c’est comme si j’étais mort.
Paul donne ici une raison pourquoi beaucoup de chrétiens sont spirituellement sans forces (ne marchant que lentement), spirituellement sans vigueur, incapables de se tenir debout (n’avançant plus dans la vie chrétienne), et même spirituellement morts (apparemment sans vie spirituelle, dont la participation à la vie de leur église n’est guère plus qu’un rite sans vie).
Cependant, le sens propre est plus probable: beaucoup de Corinthiens étaient atteints d’infirmités, de maladies de toutes sortes, et certains même en étaient morts. Nous savons que la désobéissance à la volonté de Dieu peut entraîner des maux physiques pouvant aller jusqu’à la mort (1 Jean 5.16-17).
Ce texte nous permet de mieux comprendre l’état des Corinthiens et peut-être (souhaitons-le) notre propre état personnel, et celui de notre assemblée. Mais il ne suffit pas d’en prendre conscience, encore faut-il y porter remède. Décidons-nous, changeons de comportement, mais en commençant par le début, c’est-à-dire chacun pour soi-même.
Emile Rocteur
Note de la rédaction: Il va de soi que le non-chrétien, n’étant pas né de nouveau, ne peut apprécier la signification et la portée de la cène. Il est encore dans ses péchés et sous la condamnation de Dieu: en prenant la cène, il ne fait qu’ajouter un péché de plus. Seul un chrétien né de l’Esprit peut prendre la cène dignement.
- Edité par Rocteur Emile
J’aimerais vous informer d’un fait qui, pour n’être pas tout récent, peut encore vous porter secours aujourd’hui. Au début de l’été 1953. une terrible catastrophe aérienne a été évitée de justesse à Genève. Voici le récit d’un des passagers:
«Arrivant de l’Etat d’Israël, nous devions atterrir à Genève, mais pour une raison que nous ignorions, nous décrivions de grands cercles au-dessus de l’aéroport de Cointrin… Dix minutes, vingt minutes, trente minutes s ‘écoulèrent ainsi. Nous nous demandions pourquoi le capitaine ne posait pas son appareil au sol. Quarante minutes… Notre anxiété augmentait. Nous désirions savoir ce qui pouvait bien empêcher notre avion d’atterrir.., quand nous entendîmes la voix du capitaine dans le haut-parleur:
– Passagers, je ne veux pas vous alarmer; cependant j’ai une mauvaise nouvelle à vous communiquer. Je ne puis abaisser le train d’atterrissage. C’est la raison pour laquelle j’ai survolé si longtemps la ville de Genève. Pendant ce temps j’ai déployé tous mes efforts pour faire descendre les roues, mais sans y parvenir. Il nous reste un seul espoir, c’est que l’instrument de contrôle n’ait pas fonctionné. Il indique que les roues ne sont pas abaissées, mais il est possible qu’elles le soient tout de même. J’ai demandé par radio au personnel de Cointrin de se tenir près de la piste d’atterrissage; je vais la survoler deux ou trois fois très bas et j’espère que, malgré l’obscurité, on pourra voir si les roues sont descendues ou non. Espérons que, tout à l’heure, je pourrai vous donner une bonne nouvelle.
L’avion survola deux ou trois fois la piste, puis nous entendîmes à nouveau la voix du capitaine à travers le haut-parleur:
– Passagers, les nouvelles ne sont pas bonnes. On nous répond malheureusement que les roues ne sont pas descendues. De plus, un membre de l’équipage a ouvert la petite porte du compartiment des bagages et, au moyen d’une lampe, il a constaté que cette indication était exacte. Il ne me reste qu’à faire un atterrissage sur le ventre de l’avion. Je ne puis rien vous promettre. Mais je ferai de mon mieux.
Le capitaine nous dit de regarder si nos ceintures de sécurité étaient bien fixées et de les abaisser le plus bas possible sur nos hanches.
– Repoussez en arrière le dossier de vos fauteuils et tenez-vous au siège qui est devant vous! ajouta-t-il encore.
En plus de ces précautions, de nombreux voyageurs prirent les oreillers qui se trouvaient sur les porte-bagages pour se protéger le visage lors du terrible choc auquel nous nous attendions.
-Tenez-vous prêts! dit le capitaine, je descends maintenant.
Il y avait plusieurs chrétiens dans l’avion et je leur criai:
-Supplions Dieu de venir à notre secours! Transformons cet avion en un lieu de prière sans nous occuper de ceux qui nous entourent ni de ce qu’ils pensent!
Nous nous mîmes à prier à haute voix. Pendant ce temps, un homme affolé détacha sa ceinture et courut le long du couloir pour s’asseoir finalement à l’endroit le plus dangereux, dans la partie antérieure de la cabine, entre les hélices. Représentez-vous la scène! Nous nous préparions à faire un atterrissage sur le ventre de l’appareil dans l’obscurité. Il v avait 60 passagers à bord, et, en plus, nos bagages et un volumineux courrier. Quatre moteurs en marche et une grosse réserve d’essence. Passagers, pilote et équipage, nous aurions tous pu être tués. Mais nous suppliions Dieu à haute voix de nous protéger tous. Et moins d’une minute après que nous nous soyons mis à prier, nous entendîmes à nouveau la voix du capitaine à travers le haut-parleur et il nous dit cette fois:
-Amis, j’ai une merveilleuse nouvelle! Les roues viennent de descendre à l’instant! Tout va bien!
Il avait survolé l’aéroport de Cointrin pendant trois quarts d’heure, essayant désespérément d’abaisser le train d’atterrissage et avait finalement abandonné tout espoir d’y parvenir, lorsque, soudain, Dieu exauça nos prières. Ma femme et moi dîmes:
-Merci, Seigneur Jésus, de ce que tu as répondu à nos prières!
Tout près de nous, de l’autre côté du couloir, un homme pleurait. Il vint vers nous, s’essuya les yeux et nous dit:
-Je n’ai jamais cru en Dieu, mais maintenant je crois en lui! Je crois qu’il vient de faire un miracle!
La stewardess, une jeune Française, s’approcha, elle aussi:
-Je vous remercie de ce que vous avez fait. Je n’y comprends pas grand-chose, mais je vous ai entendus dire ces prières et je vous en remercie.
Au moment de l’atterrissage, je regardais par la fenêtre et je vis des ambulances et des pompiers alignés le long de la piste. De toute évidence, on s’était attendu à une terrible tragédie. Loué soit Dieu pour la bonté et la fidélité avec lesquelles il répond à nos prières!»
Cher ami, tu peux, toi aussi, crier à Dieu dans toutes tes détresses, car il nous dit dans la Bible: Invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai et tu me glorifieras (Ps 50.15). Il peut guérir tes maladies, te secourir dans les difficultés morales et matérielles que tu affrontes chaque jour. – Et, si tu as le bonheur de jouir d’une bonne santé, si tes affaires sont prospères, si tu es relativement satisfait de ton sort, as-tu pensé à en remercier Dieu? – Au fait, cher lecteur, pourquoi es-tu si prompt à rechercher le secours divin quand tout va mal et à oublier ton Créateur quand tout va bien?
Les passagers chrétiens de cet avion pensaient qu’on ne puisse prier que dans une église. Ils ont fait, au contraire, l’expérience qu’on peut s’adresser à lui n’importe où et n’importe quand. Cher ami, tu peux prier maintenant même, dans ta chambre de malade, dans ton salon, dans ta voiture, dans ta cabine en mer. Agenouille-toi donc et confie au Seigneur tes peines et tes joies et tu réaliseras qu’il est toujours prêt à répondre à tes appels. Tu as remarqué probablement que ces voyageurs n’ont pas récité des prières apprises par coeur, mais qu’ils ont parlé à Dieu en toute simplicité, comme à un père qui les aimait, qui connaissait leur détresse et pouvait les secourir.
Tu me diras peut-être que tu n’oses pas l’importuner en lui demandant d’intervenir dans les petites difficultés de ta vie quotidienne. Mais écoute cette parole du Nouveau Testament: En toutes choses (sous-entendu les petites et les grandes) faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces (Phil 4.6). N’hésite donc plus à te décharger sur lui de tout ce qui te préoccupe! Dieu prouve sa grandeur en intervenant dans les détails mêmes de nos vies.
Ces voyageurs n’ont pas supplié tel ou tel saint ou la vierge Marie d’intercéder en leur faveur auprès de Jésus-Christ. Ils ont crié à lui directement. La Bible affirme en effet qu’il est le seul Médiateur entre Dieu et les hommes. Ecoutez ce texte biblique: Il y a un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous (1 Tim 2.5).
Lecteur, comme l’enseignent les Saintes Ecritures et comme l’ont fait ces hommes et ces femmes, adresse tes prières à Dieu au nom de Jésus-Christ lui seul!
J’aimerais encore souligner un fait qui me paraît très important. Ces passagers se sont unis pour crier à Dieu. Ils connaissaient la promesse du Seigneur: Si deux d’entre vous s’accordent pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux (Mat. 18.19). C’est pour cette raison que nous vous invitons à nous écrire pour que nous puissions présenter avec vous vos requêtes à Dieu.
Quelqu’un pourrait avec raison rappeler telle catastrophe au cours de laquelle de nombreuses personnes ont sans doute crié à Dieu sans être exaucées. Je n’ai pas le temps d’aborder ici ce problème si grave. Nous ne connaissons d’ailleurs pas toutes les raisons pour lesquelles certaines prières n’ont pas reçu l’exaucement désiré. Mais permets-moi de te dire, cher ami, que la prière n’est pas une formule magique. Elle est régie par certaines lois mentionnées dans la Bible. Dieu n’a jamais promis d’exaucer n’importe quelle prière.
Quelqu’un pense peut-être que Dieu a bien pu répondre aux requêtes des chrétiens qui étaient dans l’avion mais que lui, un trop grand pécheur, n’oserait pas s’adresser au Maître de l’univers, Ecoute donc cette parole biblique si réconfortante: Dieu est attentif à la prière du misérable, il l’écoute quand il crie à lui (Ps 22.25). D’une façon générale, Dieu a promis de répondre aux supplications de ceux qui se repentent sincèrement de leurs fautes, qui veulent changer de vie, qui lui demandent de pardonner leurs péchés au nom de son Fils mort à leur place au Calvaire, de ceux qui acceptent son pardon par un acte de foi et ont résolu de vivre désormais selon les enseignements de la Bible.
J’ai un dernier mot pour toi, cher lecteur, qui vis tranquillement, sans grandes épreuves, avec un tantinet d’égoïsme. Tu n’éprouves pas le besoin de prier. Tu ne saurais d’ailleurs pas très bien que demander. Tu es, plus ou moins, satisfait de ton sort. Et tu es probablement satisfait de toi-même. Mais tu ne sais pas que tu cours un danger terrible. Tes fautes passées t’accusent et tu ne t’en rends pas compte… Ton péché te sépare de Dieu et tu n’en es pas conscient. Tu marches vers la mort et le jugement et tu ne t’y es pas préparé… Tu es perdu pour l’éternité malgré ton vernis de religion et d’honnêteté parce que tu n’as jamais demandé à Dieu sa grâce. Tu n’as pas mis ta confiance en Jésus pour qu’il devienne ton Sauveur. Pour l’amour de Dieu, pour l’amour de ton âme, supplie Dieu de pardonner tes fautes maintenant même au nom de son Fils Jésus-Christ. Car il est écrit: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Act 2.21).
Ernest Lorenz
Tiré de «Sens Unique», avec autorisation
- Edité par Lorenz Ernest
En janvier 1967 il y a 24 ans, commençait l’aventure de la foi de notre revue. La première diffusion était de 32 000 exemplaires. Depuis, par la grâce de Dieu, nous avons pu diffuser quelque 930 000 exemplaires dont 730 000 étaient destinés à l’Afrique. Cela représente 94 numéros plus un double no sur 1’Educa-tion et 2528 pages d’articles d’édification biblique, sans compter les centaines d’heures consacrées à PROMESSES par tous les collaborateurs fidèles. Les frais notés jusqu’à ce jour se sont montés à environ 480 000 francs suisses. Nous rendons grâces à Dieu pour cette contribution à l’édification du Corps de Christ par la parole écrite.
Notre vénéré frère, M. Guignard, avait pu accomplir un travail gigantesque en consacrant toutes les années de sa retraite à la revue. L’Afrique était son champ de mission préféré. Un véritable travail missionnaire à distance s’était ainsi réalisé, ce qui a toujours été apprécié par les missionnaires sur place.
Aujourd’hui, notre société a complètement changé. Sur le plan politique, de grandes modifications sont en cours et nous allons rapidement vers l’unification des nations. Cela modifiera la structure économique des peuples. D’autre part, l’oecuménisme syncrétique progresse. La séduction du Nouvel Age, avec son mysticisme oriental adapté à la culture des pays d’occident, n’hésiteras pas à s’infiltrer dans l’Eglise affaiblie par une ignorance grandissante des Saintes Ecritures.
Au milieu de cette tourmente, nous osons affirmer que PROMESSES a pu maintenir, par la grâce de Dieu, l’obéissance à la Parole de Dieu, seule norme de notre foi. Nous avons continué invariablement dans la même ligne doctrinale, basée sur l’inerrance des Ecritures et sur son autorité absolue. Aujourd’hui, la réputation de sa stabilité et de son sérieux ne reste plus à faire. Comme nous l’avions dit dans notre premier numéro, «notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu», et «nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu».
Vous avez, cher lecteur, pu vous rendre compte que nous abordons les problèmes fondamentaux de la doctrine chrétienne et cherchons à concrétiser les enseignements de l’Ancien et du Nouveau Testament de manière à répondre aux besoins actuels. La théologie de la création nous amène automatiquement aux diverses sphères de notre vie: l’aspect social, éthique et économique, la science, l’art et la politique. PROMESSES, la revue pour vous qui réfléchissez, a pour but de vous faire rayonner parmi les hommes dans la dépendance totale du Seigneur et d’affermir l’Eglise de Christ, qui est son Corps.
Depuis 1984, PROMESSES est devenue une revue d’abonnement payant. Nous remercions sincèrement tous nos lecteurs qui ont toujours fidèlement réglé leur abonnement. Nous remercions aussi vivement tous ceux qui nous ont soutenus par des dons et qui continuent à le faire. Mais, saviez-vous qu’un lecteur sur deux ne paie pas son abonnement? Il est vrai que nous adressons un nombre limité d’exemplaires à certaines personnes, aux écoles bibliques et à certaines oeuvres à titre gracieux ou en échange de journaux et d’informations. En outre, nous avons toujours continué à desservir l’Afrique gratuitement dans la mesure de nos possibilités.
Aujourd’hui, l’explosion des prix, spécialement pour les frais de port, nous oblige de gérer plus judicieusement notre fichier de lecteurs. Serait-ce trop demander à nos chers lecteurs non-payants de régler leur abonnement maintenant, ou alors de nous aviser par le moyen de la carte ci-jointe de l’annulation de leur abonnement? Si chacun s’acquitte de son abonnement PROMESSES pour 1991, nous serons en mesure de nous autofinancer en utilisant les dons dans une plus grande mesure pour l’Afrique.
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Maranatha, le Seigneur revient (1 Cor 16.22).
Henri Lüscher
- Edité par Lüscher Henri
Rappel de l’introduction
Les réflexions qui paraissent et paraîtront sous ce titre s’inspirent du magistral ouvrage de Frederick Dale Bruner: «A Theology of the Holy Spirit – The Pentecostal Experience and the New Testament Witness» (Une théologie du Saint-Esprit – L’expérience pentecôtiste et le témoignage du NT), Hodder & Stoughton, London 1970, 390 p. A ceux qui savent l’anglais, nous ne pouvons que chaleureusement en recommander la lecture. Cc livre est aussi actuel aujourd’hui qu’au jour de sa publication.
La réception du Saint-Esprit est devenue sujet à controverse depuis l’apparition du pentecôtisme en 1906 à Los Angeles avec son prolongement charismatique dans les années soixante. Il est impératif que l’Eglise soit édifiée, aussi en ce qui concerne ce point primordial, uniquement sur la base de l’Ecriture sainte, l’expérience ne pouvant être un fondement valable, pour deux raisons: elle n’est jamais normative; étant subjective, elle n’est pas nécessairement authentique quant à son origine et ses manifestations
IV, La manifestation de l’Esprit: la foi chrétienne (fin)
E. Les conséquences pour la doctrine pentecôtiste concernant «la manifestation initiale de l’Esprit»
Le pentecôtisme donne une importance de premier ordre à la doctrine, considérée comme reposant sur des bases bibliques, selon laquelle le parler en «langues» signifierait d’une manière audible et visible indiquant que le baptême du Saint-Esprit aurait effectivement eu lieu. Ainsi, toute «foi vague» serait éliminée. Cette doctrine est l’expression d’une véritable passion d’acquérir la certitude de la présence du Saint-Esprit par une manifestation qui en serait l’évidence.
Pourtant, le Nouveau Testament donne comme évidences:
1. la prière adressée au «Père»: Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, qui crie. Abba! Père! (Gal 4.6);
2. la confession que Jésus est le Seigneur: … nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n ‘est par le Saint-Esprit (1 Cor 12.3);
3. le fait que tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu (Rom 8.14), ce qui indique sans contredit que l’Esprit habite en eux;
4. le témoignage de l’Esprit à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Rom 8.16).
Ces témoignages de la présence de l’Esprit peuvent être entendus, perçus et toucher le coeur comme aucune langue inintelligible ne le peut.
En d’autres termes, ce sont la prière et la confession de foi chrétiennes qui sont la démonstration que le baptême du Saint-Esprit a effectivement eu lieu, et non la manifestation du parler en «langues» que le pentecôtisme demande comme «preuve».
Le terme que le Nouveau Testament emploie pour attester que l’Esprit est présent est le mot foi. La foi n’est pas seulement le moyen, elle est aussi l’attestation que l’Esprit est actif dans la vie du chrétien. C’est dans ce sens-là que la justice de Dieu se révèle dans l’Evangile par la foi et pour la foi (Rom 1.17).
La réalité de cette foi se manifeste donc premièrement par la confession de la seigneurie de Jésus, autrement dit: de la divinité du Jésus terrestre, sans que pour autant son humanité soit diminuée. A la confession de Thomas: Mon Seigneur et mon Dieu! Jésus attache une béatitude: Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru! (Jean 20.28-29). Toujours et encore la foi!
Autre conséquence d’une foi authentique: elle n’entraîne pas dans l’euphorie, mais elle entraîne vers le prochain. Le Nouveau Testament nomme cet «entraînement» amour.
Ces simples manifestations de la foi -le baptême, la prière adressée au «Père», la confession de Jésus comme «Seigneur», l’amour chrétien plein d’égards – ne sont pas, il est vrai, d’ordre spectaculaire, mais ils sont d’ordre spirituel. Il y a, dans les manifestations selon le Nouveau Testament, une normalité et une simplicité qui font défaut au pentecôtisme.
Il faut cependant mentionner quelque chose de plus grave. Les manifestations prônées par le pentecôtisme ne sont pas de simples particularités anodines dont la naïveté pourrait nous faire sourire. Car du moment où l’on exige des chrétiens, en plus de la foi, de parler en «langues» avant de pouvoir recevoir Dieu dans sa plénitude, le pentecôtisme risque de se placer en dehors de la sphère de la foi chrétienne. La démonstration extérieure exigée par le pentecôtisme ressemble à la circoncision exigée par les judaïsant de l’Eglise primitive.
L’apôtre Paul ne considérait pas cette addition à la foi comme inoffensive, ni comme une variation oecuménique innocente qui ne mettrait pas l’Evangile en danger (relisez Actes 15). Quand des «super-apôtres» vinrent apporter aux Corinthiens un Jésus, un Esprit et un Evangile différents, meilleurs et plus complets, Paul ne trouva pas cela simplement intéressant. Il compare ce nouvel apport à la séduction d’Eve par le serpent qui corrompit ses pensées (2 Cor 11.3-4). Les avertissements les plus intransigeants du Nouveau Testament sont dirigés précisément contre tout supplément que certains essayaient d’ajouter à la simplicité de l’Evangile du salut par la seule foi.
Nous n’honorons pas l’Evangile si nous ne précisons pas ce qu’implique la doctrine particulière du pentecôtisme. Il se peut que le parler en «langues» soit parfois parfaitement anodin, tout comme Paul, par exemple, en certaines circonstances, était prêt à taxer la circoncision de rite inoffensif: En Jésus-Christ, ce qui a de la valeur ce n ‘est ni la circon cision ni l’incirconcision, mais la foi qui est agissante par l’amour (GaI 5.6). Il arriva même à Paul d’administrer la circoncision dans le cas précis de Timothée, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, afin que son témoignage parmi les Juifs soit bien reçu (Act 16.1-3). Mais dès qu’un rite, l’observation d’une règle religieuse ou une expérience devient une adjonction à la foi ou une condition nécessaire pour atteindre plus de plénitude en Dieu, alors l’anathème doit être prononcé afin d’éviter un faux enseignement à tout prix.
Dans sa forme classique, cet avertissement solennel se trouve dans l’épître aux Galates (1.6-9; 5.2-12). Afin d’indiquer le degré de gravité concernant les adjonctions à la foi, nous terminerons notre tour d’horizon systématique par une simple comparaison de la manifestation des langues à la Pentecôte avec le rite judaïque de la circoncision.
Cela se justifie par la remarquable similitude des deux rites. Les deux se basent sur l’Ecriture en tant qu’extensions ou de conséquences de la foi, et les deux veulent être compris comme nécessaires pour obtenir la faveur de Dieu et de la puissance. En plus, les deux sont des phénomènes physiques momentanés concernant spécifiquement des organes du corps, et les deux semblent garantir la réalité de ce que chaque rite veut attester. Dans les deux cas, l’événement physique est investi de signification spirituelle.
Finalement, l’histoire montre que le fait d’ajouter à la foi est destiné à devenir le centre d’une nouvelle foi. Il n’est donc pas surprenant que le premier «mouvement supplétif» formât un groupe à part; c’est le cas aussi pour le mouvement supplétif le plus récent, celui «des langues».
Historiquement parlant, il apparaît que toute adjonction à la foi comporte la tendance presque irrésistible de prétendre à un avancement spécifique qui dépasse la foi et devient ainsi le but d’une nouvelle spiritualité d’un type chrétien soi-disant «supérieur». La foi ne devient alors qu’un pas dans la bonne direction. En un mot, ce qu’on y ajoute à la tendance inéluctable de devenir le centre.
Conclusion au chapitre IV. commencé au No 94 de PROMESSES
Tant que le parler en «langues» sera considéré comme l’attestation initiale et du même coup l’ultime condition exigée pour prouver la réception du Saint-Esprit, tous les avertissements sévères de l’apôtre Paul, particulièrement ceux adressés aux Galates (5.2-12), doivent être appliqués au pentecôtisme: être séparé de Christ, déchu de la grâce et obligé d’observer toute la loi. Ce jugement est le seul à faire justice à l’Evangile du Nouveau Testament, bien qu’il puisse paraître injuste à ceux qui en sont frappés.
Ceux qui vous troublent et veulent pervertir l’Evangile du Christ (Gal 1.7) en y ajoutant le «plus» que le Nouveau Testament ne connaît pas, supporteront la condamnation (5.10). Et ceux qui se laissent fasciner; que Paul nomme insensés (3.1) parce qu’ils désobéissent à la vérité (5.7), supporteront la leur. Car la prétention qu’il faille ajouter à la suffisance de la foi un «plus» pour obtenir le plein don de Dieu est une subversion de la vérité. Un peu de levain fait lever toute la pâte (5.9), et un peu de «plus» anéantit tout l’Evangile.
Le fond de la question est d’une clarté toute simple: ou bien le croyant reçoit tout ce que Dieu veut lui donner en Christ par la foi, ou il le reçoit par quelque chose de plus (même par «plus de foi»). Le Nouveau Testament désavoue sans ambages la deuxième éventualité (cf. Jean 10.1). Au pentecôtisme d’en tirer les conséquences.
Jean-Pierre Schneider
chargé de la traduction-adaptation par la rédaction de Promesses
Au prochain numéro:
V. Les problèmes spirituels probants de l’église de Corinthe
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Si Dieu est, si Dieu est Esprit, si Dieu est toujours le même, il est aussi sage.
Nous osons l’affirmer moins par une déduction logique que par la révélation que Dieu lui-même nous donne dans les Saintes Ecritures. C’est dans la Bible que Dieu nous révèle sa sagesse infinie et parfaite.
Regardons ensemble cinq tableaux:
Le premier tableau:
La sagesse de Dieu dans la création.
Considérons la beauté de sa création. Tout ce qui existe a été fait par lui, par sa Parole. L’apôtre Paul dira que la création entière révèle ainsi la divinité et la puissance de Dieu. Mais les hommes se croyant plus sages ont écarté cette révélation. En ne voulant pas entrer dans la sagesse de Dieu, ils sont devenus stupides et fous.
1. La sagesse de Dieu éclate d’abord dans l’ordonnance des actes créateurs(Genèse 1):
– Première de ses oeuvres, l’énergie fondamentale: Que la lumière soit et la lumière fut.
– Puis l’espace nécessaire: Qu’il y ait une étendue.
– Puis le rassemblement sélectif des mers et des terres.
– Puis le surgissement de la vie végétale: la verdure, l’herbe porteuse de semence, les arbres fruitiers. Le garde-manger était rempli. Il fallait encore, au rythme de la vie animale…
– Les deux grands astres, le soleil et la lune, qui régulent le temps, en jours et en années. Maintenant tout est en place.
– Alors surgit la vie animale, dans les eaux première nommée, puis sur terre et sous le ciel.
– Puis les animaux terrestres à la dimension de l’homme: bétail, reptiles, animaux de toutes sortes.
– Enfin, distingué de tout ce qui précède, mais dans la continuité: l’homme créé à la ressemblance de Dieu, formé de la poussière de la terre, recevant en ses narines un souffle vital de Dieu. Il est créé homme et femme. Voilà pour l’ordonnance.
2. La sagesse de Dieu éclate aussi en ce qu’il distingue, sépare, marque les frontières infranchissables. Dieu dans sa sagesse se révèle être dans ses oeuvres un Dieu d’ordre et de beauté. Il ne veut pas les confusions. Il ne veut pas les mélanges impossibles. C’est ainsi qu’il sépare les ténèbres de la lumière, sépare le haut du bas, sépare les eaux de la terre ferme, distingue le jour de la nuit. C’est ainsi qu’il inscrit chaque être vivant à l’intérieur de son espèce spécifique. Dans sa sagesse il questionnera plus tard: Un figuier produit-il des olives ou une vigne des figues? Une source salée ne peut pas non plus donner de l’eau douce(Jacques 3.12)… Nul ne peut servir deux maîtres(Matthieu 6.24).
C’est la fin du premier tableau.
Le deuxième tableau:
La sagesse de Dieu dans la chute.
L’homme créé à l’image de Dieu est promu à une destinée unique. Il est fait pour vivre éternellement avec Dieu.
Dans sa sagesse, Dieu place l’homme devant l’épreuve d’un choix. Car il n’a pas créé un robot, ni un animal supérieur doué d’un instinct seulement. Il a créé un être à sa ressemblance qui peut connaître Dieu, lui parler. Il est élevé au privilège suprême de la communion avec lui.
Mais il faut une épreuve. Dans sa sagesse, Dieu n’a pas placé la barre trop haut. Il ne coupe pas le jardin d’Eden en deux parties égales, interdisant l’une des deux. Au contraire, il ouvre toutes grandes les portes de la liberté. Tout le jardin est à l’homme, tous les arbres lui appartiennent sauf un, un seul. Sagesse de Dieu qui mesure l’épreuve en la permettant.
Mais l’homme écoute la voix du tentateur qui susurre la théologie du soupçon: Dieu a-t-il réellement dit?(Genèse 3.1) Et il succombe bientôt à la seule épreuve placée devant lui.
Dieu dans sa sagesse se présente à l’homme déchu pour l’interpeller. Il veut le préparer à dire sa faute, mais quelle difficulté pour amener l’homme à confesser son péché. Il s’excuse, accuse sa femme, qui elle-même accusera le serpent tentateur.
Alors Dieu dans son amour révèle un plan de salut infiniment sage. Oui, il l’a déjà conçu dans son coeur de Père éterne1:
La postérité de la femme (comprenons un enfant, un fils) écrasera la tête du serpent (comprenons: détruira les oeuvres du diable) mais sera lui-même blessé au talon (comprenons: mourra sur la croix).(Genèse 3.15)
Et sans attendre, comme en une première leçon pédagogique, Dieu immole des animaux pour en donner la peau au premier couple humain. Il couvre ainsi ce qui fait désormais leur honte.
C’est la fin du deuxième tableau.
Le troisième tableau:
La sagesse de Dieu dans la longue préparation pédagogique.
Il s’agit du temps qui sépare la chute de la venue de Jésus-Christ, un temps qui se chiffre par des milliers d’années.
Nous devons nous faire bref, là où Dieu a pris son temps.
Dans sa sagesse infinie, Dieu choisit un homme, pour lui donner une famille, qui deviendra un peuple et par qui toutes les familles de la terre seront bénies. Cet homme c’est Abraham, ce peuple c’est Israël.(Genèse 12)
– A ce peuple, Dieu donne Moïse, et par lui ses lois. Dieu pose souverainement les conditions par lesquelles l’homme pourra s’approcher de lui.
– Au coeur de cette Loi divine se trouve le culte par lequel l’homme peut servir Dieu en allant à sa rencontre.
– Et au coeur du culte se trouve l’autel des sacrifices. Dans sa sagesse Dieu apprend ainsi à l’homme que sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon.(Hébreux 9.22) Il lui enseigne la gravité du péché, la séparation infinie qui l’éloigne à tout jamais de Dieu, sauf lorsque le sang agréé par lui jette un pont entre les deux.
Puis Dieu donne David comme roi, il règnera sur Israël et ses fils après lui… jusque dans l’éternité. Mystère de la sagesse de Dieu, vous n’allez pas tarder à comprendre le mystère de ce règne éternel.
Puis il donne les prophètes qui rappellent sans cesse au peuple qui s’égare le sens des lois, le sens du culte, le sens des promesses faites. Ils appellent à revenir à ce Dieu si mal servi, si mal compris.
Une question se pose:
Est-ce bien sage de mettre en place une pédagogie qui dure des milliers d’années? N’y a-t-il pas un risque de décourager ceux qui attendent sans voir d’accomplissement’? Une telle question, elle est bien de l’homme qui ne comprend rien à la sagesse de Dieu. Car dans ce temps de formation, qui est celui de l’attente et de l’espérance, déjà Dieu donne sa grâce, son pardon, et sa communion.
La première alliance est celle de la Loi. Nous le rappelons souvent. La seconde alliance, par Jésus-Christ, sera celle de la grâce(Jean 1.17). Stupidement, nous cloisonnons, la Loi d’un côté, la grâce de l’autre. C’est oublier la sagesse infiniment variée de Dieu qui, dans sa pédagogie, donne déjà les prémices de l’Evangile à Israël.
C’est pourquoi Abraham déjà peut être justifié par la foi(Genèse 15.6) en la promesse qui lui est faite. David peut se réjouir de son salut en disant: Heureux l’homme à qui lEternel enlève la transgression, à qui le péché est pardonné(Psaume 32). Les psaumes attestent combien les croyants de l’ancienne alliance se sont pleinement réjouis en espérance, sans avoir un sentiment de frustration. C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais il les ont vues et saluées de loin en confessant qu ‘ils étaient sur terre étrangers et voyageurs… Ils aspirent à une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste. C ‘est pourquoi Dieu n ‘a pas honte d’être appelé leur Dieu. car il leur a préparé une cité. (Hébreux 11.13-16)
Dans sa sagesse, Dieu a mis en place une admirable pédagogie qui prépare la venue du Christ.
C’est la fin du troisième tableau.
Le quatrième tableau:
La sagesse de Dieu manifestée en Jésus-Christ.
Enfin, le voici. Il est celui qui incarne parfaitement la sagesse éternelle de Dieu. Il est sacrificateur et va s’offrir lui-même en sacrifice parfait comme l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1.29). Il est roi, fils de David et s’assiéra éternellement sur le trône divin. C’est en lui que s’éclaire le mystère de tout à l’heure. Il est prophète et nous apporte la Parole parfaite de Dieu. Il l’accomplit en sa venue. Il la complète. Il est lui-même la Parole faite chair qui a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité (Jean 1.14).
A douze ans, il monte au temple à Jérusalem pour la première fois. Il s’assied au milieu des docteurs, les écoute et les questionne. Tous ceux qui l’entendaient étaient surpris de son intelligence et de ses réponses (Luc 2.46-47).
A trente ans, il commence son ministère public. Il n’a jamais étudié selon la filière reconnue. Mais dès qu’il parle, il étonne, il surprend, il ravit ou il irrite, Il ne parle pas comme les scribes et les pharisiens, ni comme les théologiens docteurs de la loi. Il parle avec autorité, assurance et surtout, vérité. Il parle de la terre et des hommes et jamais ne se trompe. Il parle du ciel et de son Père qu’il a vu et enseigne les certitudes éternelles qui transcendent le temps et l’espace. Jamais homme n ‘a parlé comme cet homme(Jean 7.46)
On essaie de le faire taire, de l’embarrasser, de le mettre en contradiction avec les autorités romaines, ou juives. On essaie de le discréditer auprès du peuple. C’est en vain. Salomon avait de la sagesse. Il y a maintenant ici plus que Salomon (Matthieu 12.42).
– Faut-il payer le tribut à César? Redoutable question. Comment pourra-t-il s’en sortir? S’il dit oui, il sera accusé d’être un collaborateur à la solde des Romains. S’il dit non, il sera accusé d’être un résistant qui soulève le peuple à la révolte. Ses ennemis ont bien calculé leur coup, il ne pourra pas leur échapper. C’est mal connaître l’infinie sagesse de Dieu:
– Apportez-moi une pièce avec laquelle vous payez l’impôt à César… De qui sont cette effigie et cette inscription? – De César!
– Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu (Matthieu 22.15-22).
Admirable sagesse qui renvoie, dos à dos, les pharisiens sectateurs et les hérodiens collaborateurs.
Mais quand lui-même se met à poser des questions, il embarrasse ses ennemis et les réduit au silence.
A son procès, pour le faire condamner par des témoins, il faudra soudoyer de faux témoins. Et encore, devant celui qui est la vérité, seront-ils lamentablement confondus. Jésus donnera lui-même le motif de sa condamnation en se proclamant Dieu. Ce qu’il est vraiment de toute éternité.
Il aurait encore fallu parler de sa connaissance des hommes, de la manière dont il sonde leurs pensées les plus profondes. Il aurait fallu parler des mystères révélés dans ses entretiens comme avec Nicodème, ou de ses merveilleuses paraboles qui soulèvent le voile de mystères inconnus jusqu’alors.
Il nous faut quitter, bien à regret ce quatrième tableau.
Le cinquième tableau:
La sagesse de Dieu dans la mort expiatoire de Jésus-Christ sur la croix.
Comprenons-nous bien, ce n’est pas la croix qui nous sauve, mais le Christ crucifié. La croix, trop souvent devenue fétiche, ne sauve pas.
Etrange paradoxe: alors que Dieu a mis des millénaires pour préparer son salut, il l’accomplit en six heures par l’agonie de Jésus-Christ sur la croix, en trois jours si l’on inclut la résurrection inséparable de sa mort. Le Christ crucifié et ressuscité est au centre de l’Histoire.
Nous avions appris que sans effusion de sang il n a pas de pardon (Hébreux 9.22). Mais qui offrira enfin un sacrifice suffisant pour ôter, une fois pour toutes, le péché du monde ?
La dette infinie exigeait un sacrifice infini. Qui, parmi les hommes pouvait l’offrir? Personne, sauf Dieu lui-meme. Alors Christ entrant dans le monde dit: Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m ‘as formé un corps. Alors j’ai dit: Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté (Hébreux 10.5-9).
Il est l’agneau de Dieu sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde (1 Pierre 1.19-20).
Il est devenu homme pour s’identifier à nous et prendre notre place. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris (Esaïe 53.5).
A la fois Dieu et homme, il satisfait la justice de Dieu et couvre la dette contractée. Il prend ainsi sur lui non seulement le péché de quelques hommes, mais de tous les hommes. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle (Jean 3.16).
La voilà, la sagesse insondable de Dieu.
Le cinquième tableau est-il fini?
Pas tout à fait. Pas pour toi si tu n’as pas encore reconnu en Jésus celui qui est mort pour toi et qui t’offre, par son sang, le pardon de tes péchés et la vie éternelle.
Dieu est sage. Mais toi, l’es-tu?
Tu ne peux l’être que si tu soumets ta vie entière au gouvernement du Seigneur. Dis-lui tes fautes et confesse-lui ta foi, aujourd’hui encore, sans attendre. Car il t’attend puisqu’il t’aime.
Dieu est la source de la vie et de la sagesse. L’homme ne peut trouver ailleurs le chemin de la sagesse et de la vie. Aujourd’hui beaucoup, comme les Juifs du temps de l’apôtre Paul, demandent des miracles, d’autres comme les Grecs cherchent la philosophie. L’apôtre Paul répond: nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour tous ceux qui sont appelés.
Tu es appelé. Que réponds-tu?
Jacques Dubois
- Edité par Dubois Jacques
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