PROMESSES

Chronique de livres
Titre: Vivre avec sa conscience (196 pages)
Auteur: J. White
Editeur: Navpresse, 3, rue Ohmacht, F-67000 Strasbourg

Comme le fait remarquer la post-face du livre, la conscience figure parmi les notions floues et difficiles. Elle peut être la source d’erreurs, allant de la culpabilisation abusive à la licence sans bornes. Impalpable, elle est pourtant réelle, quoique changeante selon les moments et les individus. La Bible la mentionne comme l’un des moyens par lesquels Dieu nous parle et peut nous guider, à condition que nous la développions de la bonne manière.

Il importe donc de connaître les mécanismes de la conscience, puis de vivre avec notre conscience purifiée du subjectivisme et imprégnée de la mentalité et de la force de réaction divines, car l’art de diriger notre conduite ne s’improvise pas. Dans chacune des situations de la vie, Dieu a préparé une voie qui est la sienne et les ressources pour nous conformer à cette voie.

Cela étant posé, l’auteur développe son sujet: «Vivre avec sa conscience» en montrant l’appplication des principes bibliques dans le domaine de l’honnêteté, qui n’est pas une mission impossible puisque Dieu nous demande de la manifester. Les champs d’application de l’honnêteté sont tour à tour examinés: l’honnêteté dans le monde du travail et des affaires; l’honnêteté au foyer; l’honnêteté dans les études (problème de la tricherie); l’honnêteté dans l’église; l’honnêteté avec soi-même.

L’avant-dernier chapitre du livre porte sur la morale sexuelle et est de nature à aider puissamment ceux qui sont sous un esclavage quelconque. L’auteur aborde les questions les plus scabreuses avec sobriété, dignité, fermeté et foi. Si la grâce n’est pas absente, il faut souligner que l’auteur ne fait aucune concession à l’élasticité de la conscience. Ses conseils pratiques sont pertinents et son analyse va à la racine des problèmes.

Le dernier chapitre explique comment l’on peut développer des convictions basés sur la Bible et faire la différence entre convictions et préjugés! Sans convictions personnelles basées sur l’Ecriture, il ne peut y avoir de vie chrétienne stable.

C’est donc un excellent ouvrage, unique en son genre, à la fois par une bonne approche biblique et par son champ d’application aux domaines de la vie où se posent à tous les chrétiens des problèmes de conscience.

J.-J. Dubois


Noël – Tu m’as formé un corps

Noël: Quel est le sens profond de cette fête qui, pour beaucoup de gens, représente un stress supplémentaire? Bien sûr, tout le monde sait que l’on fête la naissance du bébé Jésus, avec pour berceau une crèche, que Sa mère est Marie et son père Joseph – et cela s’arrête souvent là.

En fait, Noël, c’est l’anniversaire de la naissance du deuxième ou dernier Adam. Les paroles citées dans le titre sont une prophétie de David (Ps 40.7-9) que Jésus s’applique comme le rapporte l’épître aux Hébreux (10.5-7):
… en entrant dans le monde, le Christ dit.
Tu n ‘as voulu ni sacrifice ni offrande; mais tu m ‘as formé un corps.
Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.
Alors j’ai dit: Voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet -pour faire, ô Dieu, ta volonté.
Tu m’as formé un corps.
Qu’est-ce, sinon une description concise de l’incarnation. Car Noël, c’est la fête de l’incarnation. C’est la naissance la plus importante, la plus significative de l’histoire de l’humanité!

La venue du Fils de Dieu dans le monde a une portée incalculable pour le monde. Pour mieux saisir la portée de l’incarnation, nous allons creuser dans la Bible, ce trésor, cette mine de vérités révélées par Dieu au courant de 15 siècles au travers d’une bonne quarantaine d’hommes consacrés à Dieu dont l’Esprit les a inspirés jusque dans le choix des mots. Pour exploiter une mine, il faut creuser, fouiller, aller en profondeur afin d’en dégager les richesses insoupçonnées qui se cachent rien que dans cette petite phrase: Tu m’as formé un corps.

 Le psaume 8 dit, en parlant de l’homme: Tu l’as fait, allusion aux deux premiers chapitres de la Genèse d’où il ressort que l’homme n’est pas «devenu» par une lente évolution mais par une création instantanée, par une parole prononcée par Dieu le Créateur (Gen 1.27): Dieu créa l’homme à son image (il n’est pas question d’une forme humaine pré-adamique). Plus loin nous lisons (Gen 2.7): Dieu forma l’homme (litt. « l’adam», traduit par «le glébeux» dans la version Chouraqui, «adamah» signifiant «terre» ou «glèbe»).

Dieu prit donc de la matière qu’il avait créée au commencement, en forma» l’homme et lui insuffla ensuite l’esprit qui le distingue de la bête. C’est alors qu’Adam. que Dieu avait créé, formé, fait physiquement (les trois verbes sont utilisés dans le texte), devint une âme vivante (l’homme créé à l’image de Dieu ne «descend » nullement d’un quelconque animal). Aucune autre créature fut créée à l’image de Dieu, de sorte que l’homme est bien le point culminant, «la couronne de la création».

Je disais au début que Noël fête la naissance du deuxième ou dernier Adam. Voici le texte qui en parle:
Le premier homme, Adam, devint un être vivant (une âme vivante).
Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant
(nous y reviendrons).
Le spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel (qui est le premier);
Ce qui est spirituel vient ensuite.
Le premier homme tiré de la terre est terrestre.
Le deuxième homme vient du ciel.

(1 Cor 15.45-47)

Fêter Noël, c’est fêter ce deuxième homme venu du ciel.

Pourquoi Dieu a-t-il recommencé avec un deuxième ou dernier Adam? Le premier Adam, en désobéissant au seul commandement négatif (ne pas manger…) s’est empêtré dans le péché; il est devenu incapable de vivre de sorte à honorer l’image de Dieu, Dieu ayant servi de modèle, car il avait perdu cette ressemblance. Il est dit de Seth, l’aîné de la lignée messianique, qu’il fut engendré par Adam à sa ressemblance, selon son image, à savoir celle d’Adam, premier homme déchu (Gen 5.3). L’homme né dans le péché, transmis par Adam et Eve, est donc à la ressemblance de cet homme pécheur.

Or pécher veut dire précisément «manquer le but», qui était de tout se soumettre sur la terre. Le premier Adam, et après lui tous ses descendants, ont manqué le but que Dieu avait assigné à l’homme. L’homme est donc perdu pour Dieu, produisant des pécheurs, des hommes révoltés contre Dieu et cependant cherchant à tout se soumettre! Même ceux qui voudraient vivre comme Dieu le demande n’y arrivent pas. La situation paraît sans issue.

Alors Dieu recommence. Il recommence à Noël: Dieu met en scène le dernier Adam. A première vue, il semble recommencer comme avec le premier: Tu m’as forrmé un corps. Pourtant le processus est l’inverse du premier.

Non pas: former un corps et le vivifier par l’Esprit.
Mais: former pour le Fils de Dieu, esprit jusqu’alors, un corps, comme il est écrit: Tu m’as formé un corps, à moi qui suis dès toujours ton Fils; tu l’as fait par le Saint-Esprit qui a fertilisé l’ovule de Marie.

 Ainsi: le naturel (Adam) est le premier;
  le spirituel (Christ) vient ensuite.

Le texte cité du Psaume 40 dit deux choses:
1. Dieu n’agréait pas les sacrifices offerts sous l’ancienne alliance; ils ne pouvaient pas le satisfaire, n’étant que temporaires en attendant le sacrifice que Dieu agrée. L’épître aux Hébreux, qui cite le texte du Psaume 40, dit expressément (10.4): Il est impossible que le sang des boucs et des taureaux ôte les péchés. Suit le passage cité plus haut: C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit: … Tu m’as formé un corps… Voici, je viens (Noël)… pour faire, ô Dieu, ta volonté.

Pour Jésus, pas besoin de sacrifice pour le péché, puisqu’il était exempt de tout péché. Voilà pourquoi il a pu offrir en sa personne, lui le parfait, le sacrifice expiatoire pour nous les imparfaits.

2. Les sacrifices de l’ancienne alliance sont remplacés par l’obéissance soumise à la volonté de Dieu. Jésus dit: Je viens faire ta volonté: c’était sa passion suprême! Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, dit encore Jésus (Jean 4.34).

Quelle est notre passion suprême?

Noël, c’est la fête de celui que Dieu a envoyé sur la terre, à qui il a formé un corps; Noël, c’est fêter l’incarnation. – Considérons pour terminer

le triple but du dernier Adam.

Premier but:

Le Psaume 40, mille ans avant l’incarnation, parle de salut en relation avec le Messie. Le premier but de la venue du Fils dans le monde est donc:

Sauver l’homme perdu:

– en donnant sa vie comme sacrifice pour le pardon de beaucoup (à savoir: ceux qui croient en Jésus-Christ);
– en annulant l’acte de condamnation dû à l’état de péché (tout homme est coupable devant Dieu);
– en faisant des graciés des enfants de Dieu par la nouvelle naissance opérée par le Saint-Esprit.

En résumé: pardon = grâce
  justification = libération de la condamnation
  vie éternelle donnée avec le Saint-Esprit = libération de la puissance du péché – = sanctification

Deuxième but:

tout soumettre au dernier Adam.

 Héb 2.8-9 montre que le Christ a atteint ce but, bien que cela ne soit pas encore manifeste:

Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En lui (Christ) soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous.

La totale soumission de toutes choses à Jésus-Christ sera manifeste à l’avènement, la deuxième venue du Fils de Dieu.

Troisième but:

l’homme retrouve l’image de Dieu.

Rom 8.29 déclare que les enfants de Dieu sont prédestinés à être semblables à l’image de son Fils. A nous, en tant que fils semblables au fils éternel, il est dit: Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire (Col 3.4), étant appelés à son royaume et à sa gloire (1 Thes 2.12).

Le résultat de l’Evangile reçu dans la foi, c’est posséder la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Thes 2.14). Pierre va encore plus loin: vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire (1 Pi 5.4); nous serons «des têtes couronnées» pour régner avec Christ en autorité. C’est là l’aboutissement de l’incarnation.

Ce plan de salut conçu par Dieu dès avant la création de l’univers fut révélé longtemps à l’avance aux prophètes de Dieu: Dans le rouleau du livre, il est écrit à mon sujet!

Noël avait été prédit:

– Le sacrifice du Messie avait été prédit (Es 53).
– La justification accordée par grâce sur la base de la foi avait été prédite (Gen 15.6; Rom 3.24).
– La nouvelle naissance avait été prédite (Nicodème aurait dû le savoir: Jean 3.8-10).
– La soumission de toutes choses au Messie avait été prédite (Ps 8.5-7).
– La création d’un nouveau peuple de Dieu avait été prédite (Es 62.12).
– L’établissement du royaume éternel avait été prédit (Dan 6.27; 7.18, 27).
– La gloire des élus avait été prédite: Ils resplendiront comme des étoiles à perpétuité (Dan 12.3).

Oui, tout cela a été rendu possible par l’incarnation, par Noël: la fête la plus importante et la plus significative de l’histoire humaine – notre fête!
   

Prédication prononcée par Jean-Pierre Schneider le 18 décembre 1988 à Sainte-Croix


Introduction

L’Eglise Evangélique Baptiste à Lausanne est située à l’Avenue Vinet à deux pas de la clinique La Source. Rappelons qu’Alexandre Vinet (1797-1847) fut une des figures marquantes du Réveil évangélique du XIXe siècle avec, parmi bien d’autres, Agénor de Gasparin (1810-1871), défenseur inlassable de la Bible et fondateur de la clinique et école d’infirmière La Source. Cette église se trouve ainsi entourée de souvenirs se rapportant à ce remarquable mouvement de l’Esprit-Saint qui, au siècle passé, réveilla une partie importante de l’Eglise et amena de nombreuses âmes à Christ. Ce réveil suscita également, autant les oeuvres spirituelles et littéraires d’un Vinet que celles, ecclésiastiques et charitables, de la famille de Gasparin, fruits qui sont la marque de l’action véritable de l’Esprit de Dieu.

Mais aujourd’hui, l’Eglise n’a-t-elle pas pris beaucoup de distance d’un tel christianisme capable, par son seul rayonnement, d’avoir un impact social et culturel aussi vivifiant? A considérer la situation religieuse et culturelle qui nous environne, il nous faut constater que nous sommes aujourd’hui en présence d’un renouveau puissant de l’ancien paganisme. En descendant la rue du Pré du Marché, nous tombons à notre droite sur une toute nouvelle librairie, pimpante et florissante, qui porte le nom de Librairie des Astres et que certains en plaisantant appellent la Librairie Désastre. Car il s’agit d’une librairie exclusivement consacrée à la vente d’ouvrages ésotériques, astrologiques et consacrés aux religions païennes. Prenons un autre exemple de cette invasion des forces obscures. Il y a une vingtaine d’années, un journaliste lausannois, André Marcel, entreprit une enquête sur l’influence des guérisseurs dans notre région et découvrit, à son grand étonnement, qu’on y dénombrait davantage de guérisseurs que de médecins. Une connaissance qui, il y a une dizaine d’années, consultait chaque semaine son astrologue, on pourrait presque dire, de famille, nous disait, comme pour justifier ses pratiques, que la salle de consultation de son voyant préféré ne désemplissait pas et que le téléphone y sonnait sans cesse.

Depuis lors ce phénomène n’a fait que s’amplifier. De nombreux bébés des quartiers populaires de notre ville portent aujourd’hui des amulettes (bracelets de perles magnétisés) peur se protéger contre les maux de dents si fréquents à cet âge; des maîtresses d’école ont même introduit le pendule en classe pour découvrir lesquels de leurs élèves n’avaient pas fait leurs devoirs ou, encore, proposent à des enfants souffrant d’eczéma d’envoyer leur photo à un Monsieur qui la regarderait attentivement et qu’ainsi il ferait partir leur maladie. De tels exemples pourraient sans peine être multipliés.

Ce renouveau du paganisme moderne discernable partout en occident sonne le glas des restes d’une civilisation inspirée par la foi chrétienne. Le Réveil évangélique du XIXe sièc1e que nous venons d’évoquer, fut la dernière occasion dans notre pays où un renouveau spirituel soit parvenu à marquer, de façon publique durable, la vie même de notre civilisation. Dans notre ville, la Librairie des Astres n’est pas unique en son genre. Lorsque je vins pour la première fois à Lausanne en 1960, il est vrai, l’on pouvait y trouver des ouvrages ésotériques, mais à cette époque ils subissaient le même sort que celui réservé aux publications pornographiques: ces dernières étaient peu nombreuses et étaient reléguées aux rayons inaccessibles au public, ou dans des endroits peu fréquentés des librairies. Aujourd’hui, les choses sont bien différentes. Partout les ouvrages occultes les plus dangereux sont parfaitement disponibles, s’étalant sans honte aucune au grand jour, manifestant ainsi, à qui veut bien le remarquer, l’immense intérêt du public pour une spiritualité foncièrement païenne. Ce changement si profond s’est produit dans une période relativement courte, au cours des années soixante. Il s’agissait d’un verrou culturel qui sautait, effondrement qui affectait bien d’autres secteurs que celui de l’intérêt pour l’ésotérisme. Dans le domaine analogue de la pornographie, l’auteur de romans policiers Frédéric Dard (San Antonio) exprimait, dans un entretien avec l’évêque Mamie de Fribourg, son inquiétude et son désarroi face au fait que, pendant ces années cruciales, les exigences de ses éditeurs s’étaient radicalement modifiées. Avant, on lui reprochait l’excès de verdeur de son langage; après, de ne pas y aller assez fort dans la vulgarité et l’obscénité.

Henri Bergson (1859-1941), philosophe français d’origine juive, appelait de ses voeux sur notre civilisation, un supplément d’âme apte à combler le vide laissé par une culture matérialiste, rationaliste et mécanique, ayant résolument tourné le dos aux valeurs spirituelles (1). Mais de quelle spiritualité pouvait-il donc s’agir? Rappelons simplement ici, comme avant-goût de ce qui nous attend dans la suite de cette étude, ces paroles du beau-frère de Bergson, Samuel Mathers, fondateur de l’ordre secret de l’Aurore sacrée (Golden Dawn), composé exclusivement de Francs-Maçons et de Rosicruciens de haut grade. Il évoque les expériences spirituelles très particulières que suscitèrent en lui ce supplément d’âme que son beau-frère souhaitait pour régénérer notre civilisation:

«En ce qui concerne les Chefs Secrets (…), je ne les ai que très rarement vus dans leur corps physique (…). Je sentais que j’étais en contact avec une Force si terrible (…) que j’éprouvais une grande difficulté à respirer (.. .); je passais par des sueurs froides, saignement de nez, de la bouche et parfois même des oreilles» (2).

Plus près de nous, André Malraux, tout athée et marxiste qu’il était, proclamait un peu pompeusement: « Le XXIe siècle sera religieux, ou il ne sera pas.» Le supplément d’âme et le renouveau religieux sont aujourd’hui avec nous, mais d’où viennent-ils’? Sont-ils païens ou sont-ils chrétiens?

Mes différents exposés forment un tout. Je traiterai d’abord du combat victorieux de l’Eglise de Dieu contre le paganisme, en premier lieu dans la Bible, puis dans l’histoire de l’Eglise. Ensuite j’examinerai le renouveau du paganisme dans l’histoire de l’Occident: enfin je porterai mon attention sur ce qu’on appelle aujourd’hui le Nouvel Age, qui n’est en réalité rien d’autre que le prolongement, sous une forme moderne, du paganisme antique. Ma conclusion cherchera à définir la voie que trace la Bible pour un retour à un christianisme qui saura manifester à nouveau aux yeux de tous la victoire acquise par Jésus-Christ à Golgotha sur toutes les forces de l’enfer. Il s’agit du retour à un christianisme ne se contentant pas seulement de l’apparence de la piété, mais en détenant également la force, force qui, nous dit la Bible, est faite de deux éléments inséparables: une foi véritable en Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur; et le fruit d’une telle foi, l’obéissance, certes imparfaite mais grandissante, aux commandements de Dieu. Cette obéissance et cette foi, nous dit la Bible, sont victorieuses du monde, aujourd’hui encore capables d’enfoncer les portes de l’enfer et de renverser toutes les citadelles de Satan.

A. Les étapes du combat biblique contre le paganisme issu de la chute

1. La chute (3)

Le conflit entre la foi véritable et les religions inventées par la vaine imagination du coeur corrompu de l’homme, commence avec la tentation d’Eve et la chute de la race humaine. Pour comprendre le nouveau paganisme – ce nouvel âge dont on commence à parler dans nos pays francophones – il nous faut d’abord comprendre comment la Bible elle-même différencie la foi de l’alliance établie par le Dieu trinitaire avec son peuple, des religions innombrables que les hommes s’inventent pour échapper à la souveraine autorité de Dieu. Rappelons le dialogue entre Eve et le serpent (4):

La femme dit au serpent: «Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.»

Alors le serpent dit à la femme: «Vous ne mourrez pas du tout! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal» (Gen 3.2-5).

 

Vous connaissez la suite du récit. La femme mangea du fruit défendu et en donna à son mari, qui n’osa s’opposer à son épouse. Par cet acte le péché entra dans le monde, et par le péché la mort. Mais ce qui nous intéresse plutôt ici, c’est la tactique employée par le diable, tactique qui au cours de l’histoire n’a jamais varié, ce que nous verrons clairement par la suite. Nous pouvons ici en discerner quatre étapes:
a) I apparaît à la femme, non sous sa propre forme, mais déguisé sous les apparences d’une des bonnes créatures de Dieu. Le diable est un expert en camouflage.
b) Il affirme que la parole de Dieu est fausse, que Dieu a menti à l’homme en lui imposant une restriction, un interdit.
c) Il promet que par la connaissance initiatique l’homme pourra accéder à un état supérieur où il connaîtra le bien et le mal indépendamment de la parole de Dieu.
d) Il affirme que l’homme obtiendra ainsi la capacité de devenir Dieu lui-même; il s’agit de la divinisation de l’homme par une connaissance supérieure.

 

Nous retrouverons tous ces éléments dans le paganisme de toutes les époques et, tout particulièrement, dans le néo-paganisme de ce qu’on appelle abusivement aujourd’hui le nouvel âge.

2. Le meurtre d’Abel

Dans l’opposition et la jalousie de Caïn pour Abel, nous voyons la première escarmouche dans le combat millénaire entre la vraie foi et la religion fabriquée par l’homme.

Au bout d’un certain temps, Caïn apporta des fruits du sol comme offrande à l’Eternel. Abel lui aussi, apporta des premiers-nés de son petit bétail avec leur graisse. L ‘Eternel porta un regard favorable sur A bel et sur son offrande; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn, ni sur son offrande. Caïn fut irrité, et son visage fut abattu (…). Gain adressa la parole à son frère Abel, et comme ils étaient dans les champs, Caïn se dressa contre son frère et le tua (Gen 4.3-8).

La question qui se pose ici à nous est la suivante: pourquoi Dieu approuva-t-il le sacrifice d’Abel et rejeta-t-il celui de Caïn? Certes, comme nous dit le texte, la vie d’Abel était approuvée de Dieu, tandis que Caïn portait ses désirs vers le mal. Mais le texte va beaucoup plus loin. Caïn apportait à Dieu le fruit de son travail, tandis qu’Abel, lui, offrait à Dieu en sacrifice des premiers-nés de son petit bétail avec leur graisse. Le sacrifice d’Abel préfigurait les sacrifices du Tabernacle et du Temple, qui parlent tous, typologiquement et prophétiquement, du sacrifice de Jésus-Christ à la croix pour nos péchés. Abel voyait sa justice en l’oeuvre à venir de l’Agneau de Dieu et par sa foi en ce sacrifice à venir, il fut justifié, déclaré juste par Dieu. Par contre Caïn voulait se justifier lui-même par le sacrifice de ses propres oeuvres, passant ainsi à côté d’une prise de conscience du caractère radical de son péché, si profond, en fait, qu’aucune oeuvre ayant sa source en lui-même n’était capable de le rendre juste devant Dieu.

Pour être bref, le sacrifice d’Abel représente le salut par la foi nue en l’unique sacrifice ultime de Jésus-Christ à la croix, qui lui seul peut ôter les péchés du monde. Le salut vient de Dieu, il est pure grâce, c’est Emmanuel, Dieu avec nous, et non, comme l’entendait Caïn, nous avec Dieu. Par contre Caïn imaginait que ses oeuvres religieuses pouvaient lui permettre de combler l’abîme qui le séparait de Dieu. A la place de la justification par la foi en l’unique sacrifice du divin Médiateur, il mettait sa propre justification, obtenue par l’offrande à Dieu du travail de ses mains. Abel préfigure l’Eglise de Dieu qui met toute sa confiance en l’oeuvre extrinsèque du Seigneur Jésus-Christ. Caïn préfigure toutes les religions non-chrétiennes – le judaïsme apostat, l’Islam et toutes les religions païennes -, qui se fondent sans exception sur les efforts de l’homme pécheur pour combler le gouffre qui le sépare de Dieu.

Nous verrons par la suite qu’une des marques dominantes du renouveau actuel du paganisme est son insistance constante sur la nécessité d’accomplir certaines oeuvres – expériences, initiations, privations, disciplines, techniques, etc. – pour rétablir une communion perdue avec la divinité. Sur le plan profane, un tel salut par l’effort de l’homme s’exprime très clairement dans la symbolique maçonnique (l’équerre et le compas), instruments qui permettent de faire la vérité dans la loge rassemblée en atelier, ou dans celle du communisme (marteau et faucille), où l’homme se crée lui-même par son travail. Dans la dialectique marxiste, l’homme n’est pas; il se fait par son travail, il est son propre créateur. Ce que fait une nature divinisée dans l’évolutionnisme darwinien est attribué à l’homme dans le marxisme. C’est parce qu’ils partageaient la vision marxiste d’un salut opéré par les oeuvres d’une religion sécularisée, que les nazis furent conduits à reprendre pour leur compte la pratique communiste d’une ré-éducation (c’est-à-dire une recréation) des aliénés sociaux, des perdus, par le travail forcé des camps de concentration. Ils affichèrent publiquement leur but sotériologique (qui concerne la doctrine du salut) en plaçant au-dessus des portails de ces machines à salut que sont toujours les goulags, le slogan «Arbeit macht frei» (le travail libère). L’usage, si répandu depuis une quinzaine d’années, du mot atelier pour désigner un groupe de discussion montre clairement à quel point l’idéologie des loges a pénétré et façonné même le langage évangélique. Et nous savons fort bien que les glissements de sens précèdent presque toujours des dérapages doctrinaux et pratiques.

Jean-Marc Berthoud
(1) Jacques Maritain: La philosophie bergsonienne Marcel Rivière, Paris. 1914
(2)
Dave Hunt: Peace, Prosperity and the Coming Holocaust Harvest House, Oregon, 1983, citant: Louis Pauwels et Jacques Bergier: Le matin des magiciens Gallimard, Folio, Paris, 1988 (1960), p. 343 >
(3) Sur le récit de la chute, le meilleur commentaire reste celui de: Edward J. Young: Genesis 3. A Devotional and Expository Study Banner of Truth, Edinburgh, 1983 (1966)
Nous recommandons les commentaires modernes suivants:
H. C. Leupold: Exposition of Genesis Evangelical Press, London, 1972 (1942)
G. Ch. Aalders: Genesis Zondervan, Grand Rapids, 1981, 2 vol.
James Montgomery Boice: Genesis. An Expositional Commentary Zondervan, Grand Rapids, 1982, 3 vols.
(4)Nous citons partout la Nouvelle version Segond révisée, dite Bible à la Colombe, Alliance Biblique Universelle, 1978


L’Eglise à l’aube du 21e siècle est confrontée à un problème essentiel: la redé­couverte du vrai Jésus. Nous vivons dans un contexte culturel difficile, parce que la société occidentale a effectué un virage en direction de l’ère postchrétienne, non-religieuse, sécularisée. Selon une statistique récente, l’Europe est en passe de deve­nir championne dans la non-croyance en Dieu. Environ 85% font profession d’ap­partenir à une église, mais seulement 32% croient en un Dieu personnel, alors que 21 % croient à la réincarnation, 60% ne croient plus au ciel et 67% plus à l’enfer. Les formes extérieures, traditionnelles de la religion chrétienne sont restées ancrées dans notre culture, mais son contenu a été vidé de sa substance (2 Tim 3.5). Depuis plusieurs siècles, différents courants philosophiques, s’influençant mutuellement, ont progressivement pénétré la culture chrétienne pour la transformer en culture huma­niste. Descartes, Kant, Hegel, Darwin, Marx, Kierkegaard, Freud, Sartre parmi tant d’autres sont des figures qui ouvrirent la voie à la nouvelle culture, et les mass-médias ont vulgarisé les faux concepts tels que le relativisme, l’évolutionnisme, l’exis­tentialisme. Comme l’idée d’une vérité absolue a été abandonnée et que tout est devenu relatif, on cherche une compensation dans le domaine de l’occulte, d’où le regain d’intérêt pour les religions orientales avec leur mysticisme. Pour la plupart de nos contemporains, «vivre l’instant est la passion dominante – vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres ou la postérité… N’ayant pas l’espoir d’améliorer leur vie de manière significative, les gens se sont convaincus que ce qui comptait, c’était d’améliorer leur psychisme: sentir et vivre pleinement leurs émotions, se nourrir convenablement, prendre des leçons de ballet ou de danse du ventre, s’immerger dans la sagesse de l’Orient, faire de la marche ou de la course à pied, apprendre à établir des rapports avec autrui… .» (citation de Chr. Lasch dans «2000 ans après» par J. Petersen, p. 18). Les fondements de notre société sont devenus païens. Chacun agit selon ses propres critères de l’autosatisfaction ou de l’hédonisme.

Nous constatons que le message de l’Evangile passe difficilement auprès de nos contemporains. L’Eglise elle-même est fortement marquée par les courants mo­dernes. A lieu d’être le sel de la terre, elle subit son influence. J. Petersen dit juste­ment que «les effets de la sécularisation sont donc réels… Nous nous référons à des influences qui aujourd’hui déjà ont des répercussions profondes sur l’Eglise et sur sa mission dans le monde. Le courant principal de la sécularisation s’éloigne rapide­ment des valeurs sur lesquelles repose l’Eglise chrétienne… Notre réaction devrait être de travailler pour comprendre les tendances et de chercher comment les utiliser pour qu’elles favorisent la croissance de l’Evangile» («2000 ans après», p. 22).

L’Evangile: une Personne divine

L’Evangile est la Bonne Nouvelle que Jésus est mort pour nos péchés et ressusci­té pour notre justification et qu’il veut briser les liens du péché en nous libérant de son esclavage.

  Or qui est Jésus? Il est Dieu. Sauveur et Seigneur. En conséquence, le message de l’Evangile englobe les aspects de la sainteté, de la justice et de l’amour de Dieu. N’avons-nous pas été habitués à une sorte de foi facile, de grâce à bon marché, avec des phrases clichés comme «accepter Jésus-Christ comme son Sauveur personnel», «demander Jésus dans son coeur», «inviter Jésus dans son coeur», «prendre une décision pour Christ», «faire une expérience avec Jésus». Ces tournures corres­pondent-elles à la terminologie biblique? Est-ce nous qui faisons une faveur à Dieu en acceptant Christ? N’est-ce pas plutôt Dieu qui nous fait grâce (faveur) en nous attirant et en nous recevant dans notre état désespérément perdu? L’Evangile qui présente un Jésus déformé est la cause pour laquelle beaucoup de soi-disant conver­sions ne tiennent pas. Les Ecritures présentent Jésus comme Dieu, le Centre de l’univers, l’omniprésent (Mat 18.20), l’omnipotent (Phil 3.21), l’immuable (Héb 13.8) en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Col 2.9). Tout a été créé par lui et pour lui; il est avant toutes choses et tout subsiste en lui – sans lui, tout s’écroulerait (Col 1.16-17). Il est éternel (Apoc 1.8) et il est adoré parce qu’il est Dieu (Mat 28.17). Jésus est souverain; il a le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre (Jean 10.17-18). Tout jugement lui est donné (Jean 5.22) et tout genou fléchira devant lui et confessera son nom (Phil 2.10-11). Il est le commencement et la fin, l’Alpha et l’Oméga (Apoc 22.13): tout est compris en sa Personne.

Jésus: Sauveur et Seigneur

Jésus est le Sauveur. Devenu homme, il a cheminé sur les sentiers de la misère et de la souffrance humaine, sans jamais commettre de péché, pour endurer au terme de sa vie une mort ignominieuse à la croix (Phil 2.7-8). Il est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu (1 Pi 3.18). Son sang précieux a coulé pour nous purifier de nos péchés. En vertu de son sacrifice, j’ai la vie éternelle. Jésus notre libérateur nous a délivré de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.13).

Mais Jésus est aussi le Seigneur. Nous trouvons cette expression 747 fois dans le N. T. Il est le Maître et le Seigneur (Jean 13.13). Dans les Actes, par exemple, ce terme revient 92 fois, et ceci en rapport avec le salut: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (2.21) et crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé» (16.1). L’impor­tant passage de Rom 10.9-10 affirme que si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé (10.9-10). Thomas s’écrie: Mon Seigneur et mon Dieu! (Jean 20.28). La seigneurie de Jésus fait donc partie intégrante du message du salut. La marque d’une foi authen­tique est de se livrer à la seigneurie de Jésus-Christ. Le meilleur test pour savoir si quelqu’un est de Christ est de le voir se soumettre à son autorité. C’est ce que Paul voulait dire en évoquant la confession Jésus est le Seigneur (1 Cor 12.3).
 Nous sommes en danger aujourd’hui de dissocier Jésus le Sauveur et Jésus le Seigneur, alors que le message intégral de l’Evangile implique la soumission à son autorité.

L’Evangile: repentance et foi

Le message du salut doit être axé sur la repentance et la foi. La repentance touche l’intelligence, le sentiment et la volonté. Le Saint-Esprit me fait d’abord prendre conscience de mon péché, mais aussi des exigences de Dieu. Attristé d’avoir offensé Dieu (Job 42.6). je suis déterminé à m’abandonner entre ses mains et à me soumettre à lui. Me détourner du mal, me tourner vers Dieu et ensuite le servir de tout mon être: voici les trois éléments indispensables à une repentance authentique. Cette repentance que le Seigneur a prêchée (Mat 3.2; 4.17) et sur laquelle Paul a insisté (Act 17.30), mène à la vie accordée par Dieu (Actes 11.18).

La foi qui sauve est persévérante. Toute foi n’aboutit pas au salut; la foi qui n’est pas accompagnée d’oeuvres est tout simplement morte (Jac 2.14-26). La foi authen­tique ne s’évapore jamais, car elle s’accompagne d’une obéissance venant du coeur (Rom 6.17; 10.16). L’obéissance est inséparable de la foi (Jean 3.36, Act 6.7). Tout concept de foi qui supprime l’obéissance à la Parole corrompt le message du salut.

Faisons le point

En résumé, le message du salut doit proclamer Jésus comme Sauveur et Seigneur, le Dieu de justice, de sainteté et d’amour, le Souverain sur toutes choses. J. Montgomerv Boice, dans sa préface à l’excellent livre «The Gospel According to Jesus» de John E MacArthur Jr., exhorte les évangélistes, pasteurs et enseignants à ap­prendre tout le contenu du message authentique de l’Evangile. Il donne les six points suivants (page XII):
1. Il n’y a pas de justification sans régénération (Jean 3.7).
2. La foi sans les oeuvres est morte et personne n’est sauvé à travers une foi morte (Jac 2.20). La foi sans les oeuvres est donc inutile.
3. Le signe d’une justification authentique est la persévérance dans la justice. Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé (Mat 10.22).
4. La foi en un Jésus Sauveur mais qui n’est pas Seigneur est une foi humaine (Luc 6.46).
5. Celui qui veut servir le Seigneur doit renoncer à lui-même et se charger de sa croix pour le suivre (Luc 9.23).
6. Nul ne verra le Seigneur sans la sanctification (Héb 12.14).

Puisse le message de l’Evangile tout entier retrouver sa place dans l’Eglise, ce qui produira plus de conversions authentiques et durables à la gloire de Dieu. Ce n’est pas le succès que nous voulons prêcher et vivre, mais la vie à travers la mort de Jésus, la victoire en le Ressuscité et notre persévérance dans cette foi jusqu’au bout. Car encore un peu de temps – bien peu! Et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas (Héb 10.37).

Henri Lüscher


Fondements (4)

A. Vocabulaire

1.
AT: «basar» =
viande/chair/toute la personne (266 fois)
l’humanité
Job 34.15 («toute chair périrait»)
Es 66.23 («toute chair se prosternera devant moi»)
2. Littérature grecque: «sarx». Chez Homer = chair (muscles)/viande (850 av. J-C.)

Platon (400 av. J.-C.): corps en opposition avec âme ( = psyché)
  ses désirs souillent l’âme (qui participe à la divinité)
  la chair = la prison de l’âme
3. Comparaison:
a)
Littérature grecque: L’homme n’est pas chair, il a une chair.
  L’homme est essentiellement âme, qui doit se libérer du corps par l’ascèse (équivalant oriental: le fakir).
Définition du péché: c’est l’âme qui reste attachée à la chair, dont les passions sont en contradiction avec la raison.
b) AT: La chair dénote l’homme entier. L’homme est essentiellement chair.
Usage rabbinique: l’âme vient du ciel; la chair (le corps) vient de la terre.
c) NT: «sarx» vient 147 fois (dont 91 fois par Paul)
Les 4 Evangiles et Pierre: Usage proche de celui de l’AT.
Jean: «Christ venu en chair» = dans un corps humain (contre l’hérésie gnostique).
Hébreux: chair = la nature humaine.

B. Usage biblique général

On peut dire que la chair signifie:
  1. La fragilité de l’homme-créature
    1. La confiance en la chair est mal placée!
    2. Le chrétien, étant chair, est faillible.
    3. Par contre, le chrétien n’a pas à craindre l’ennemi qui n’est que chair (Ps 56.5).
  2. Le côté physique de l’homme
    1. «Toute chair n’est pas la même chair» (I Cor 15.39).
    2. Un corps humain: «Jésus-Christ venu dans la chair».
  3. La nature humaine pécheresse

    «selon la chair» = selon les critères humains (qui sont limités)
      selon l’appréciation humaine (qui reste extérieure)

  4. Le Moi égoïste indépendant de Dieu
       Sil y a obéissance à la loi, c’est pour se justifier (devant Dieu).
       Le Moi a un comportement négatif envers Dieu et les hommes.
       Le Moi a un comportement immoral (Gai 5.19.21: oeuvres dc la chair).
       La vie est vécue dans le but de satisfaire le Moi: la fin en est la mort (Rom 6.21b).
Remarque: La chair n’est pas égale au corps (qui devrait être étudié à part).

Exemple

Mat 19.5: «une seule chair» (cité de Gen 2.24)

Ne vise pas en premier lieu l’union sexuelle, mais l’inclut.

Le sens: L’union conjugale est la création d’une existence unitaire, d’une association complète dont la rupture est néfaste pour chacun des deux. C’est une promesse qui se réalise au cours du mariage: mêmes sentiments, mêmes intérêts, mêmes goûts, mêmes aspirations. Les deux fonctionnent ensemble comme deux parties d’un même corps (même chair).
Le symbole: L’Eglise est un Corps (ne fonctionne bien que si tous les membres obéissent au cerveau, c.-à-d. au Christ). Si le mari est le chef, les deux obéissent pourtant au Christ (bonheur, harmonie, durabilité assurés).

C. La chair dans les écrits de Paul

D’emblée: «chair» n’est pas synonyme de sensualité, mais plutôt de révolte reli­gieuse (=se procurer le ciel par sa propre-justice). Gal 3.3!
a) Chair = les hommes (Gal 1.16: «consulter ni la chair ni le sang»)
b) Chair = descendance («selon la chair»: Rom 1.3; 1 Cor 10.18)
c) Chair = humanité («nulle chair»: Rom 3.20; Gal 2.16; 1 Cor 1.29)
d) «selon la chair» = selon les critères humains, concernant:
  la sagesse: 1 Cor 1.26
  les armes: 2 Cor 10.4
  ce qui est agréable: Gal 6.12
  la confiance: Phil 3.3-4

Contradiction apparente:

2 Cor 10.3 : «Nous marchons selon la chair, mais ne combattons pas selon la chair.»
(= dans le monde)
Rom 8.4: «Nous marchons non selon la chair, mais selon l’Esprit.»
(=en ce qui concerne nos efforts humains pour être justifiés)

Passage-clé: Phil 1.22-24. Pour Paul, vivre c’est exister en Christ et pour Christ.
Il a cessé de compter sur ses capacités (Sa chair). Vivre dans la chair ne présente plus un attrait suffisant pour s’y accrocher. Mieux: être avec Christ (donc: mourir). Mais son travail pour l’Eglise est plus important que son désir.

La chair en opposition avec l’Esprit:
La chair est empêtrée dans le péché. Ses convoitises sont contraires à l’Esprit (Gal 5.16-17; Rom 13.14).
Christ a dû venir «dans la chair» afin de juger le péché dans sa chair. Car il n’y a rien de bon dans la chair (Rom 7.18). Le péché a été jugé dans la chair du Christ (Rom 8.3}; il s’est substitué à l’homme dans la chair duquel le péché habite.

Le sens de Rom 7.25:
Si je vis «par ma chair», je suis l’esclave de la loi et du péché.
Si je vis «par mon intelligence (ma raison)(renouvelée par le Saint-Esprit: Rom 12.2)», je suis esclave de la loi de Dieu.
Car: La perspective de la chair est orientée vers le Moi, qui suit ses tendances égoïstes indépendamment de Dieu. L’intelligence charnelle ne peut comprendre les vérités spirituelles; elle doit être renouvelée pour saisir les révélations de Dieu. 1 Cor 2.10 et 12-16.

«dans notre corps»: 2 Cor 4.10
Nous vivons toujours dans la chair, dans notre corps. Notre existence physique dans un monde physique a pour conséquence que nos pensées doivent se traduire en actions tangibles. La chair est le véhicule de la vie vécue dans l’Esprit. La foi doit nécessairement produire l’action correspondante; elle n’est jamais affaire privée. Ma vie doit être l’expression de ma foi vécue dans ma chair pour avoir des répercussions sur les autres.

Jean-Pierre Schneider


Question:

Est-ce que l’hypothèse évolutionniste théiste ou le créationnisme dit «progressif» – touche aux fondements bibliques de notre foi, ou s’agit-il simplement d’une question secondaire sur laquelle les avis peuvent diverger sans que l’inspiration, l’inerrance(1) et l’autorité des Saintes Ecritures soient mises en doute?

Cette question, sous une forme ou une autre, nous a été posée oralement à plusieurs reprises et de plusieurs côtés, suite à la publication de textes opposant créationnisme biblique et évolutionnisme théiste. Nous nous faisons un devoir de répondre à cette préoccupation, car il nous paraît extrêmement important d’être au clair à ce sujet. Nous démontrerons que par la mise en doute d’une seule affirmation doctrinale biblique on en ébranle beaucoup d’autres, jusqu’à jeter le discrédit sur toute l’Ecriture. Nous croyons que pour connaître quelque chose de l’acte créateur de Dieu, les Saintes Ecritures sont notre unique document inspiré, donc faisant autorité. Inspiration et autorité de celui qui est en même temps, et à l’origine du monde et à l’origine de la Bible.

Réponse:

Remarque préalable

Selon l’hypothèse évolutionniste théiste, l’homme serait l’aboutissement d’une longue chaîne d’êtres inférieurs qui, par des interventions répétées de Dieu, aurait progressé au travers de millions d’années. L’homme ne serait donc pas le résultat d’une création directe à partir de la poussière de la terre, comme l’enseigne l’Ecriture. De même, les animaux n’auraient pas été produits selon leurs espèces, puisqu’ils descendraient les uns des autres. Il suffit de relire les premières pages de la Bible (Gen 1.21, 24, 25, 27; 2.7) pour constater que l’hypothèse en question est en évidente contradiction avec ce que dit l’Ecriture sur la création des êtres vivants, y compris l’homme. Ce n’est pas parce que la Bible n’est pas un manuel de science naturelle que ce qu’elle dit sur l’origine des êtres vivants doit être mis en doute, puisque non conforme aux hypothèses élaborées par les hommes. «Est-ce à Dieu qu’on enseignera la science?» (Job 21.22).

La mort avant Adam?

Les évolutionnistes, croyant que la formation des êtres vivants s’est échelonnée sur des millions, voire des milliards d’années, pensent que la mort a dû forcément exister pendant toute cette période, c’est-à-dire avant l’apparition d’Adam. Cette supposition leur est indispensable, car où et comment ces êtres, animaux et hypothétiques préhommes, nés pendant cet immense espace de temps, auraient-ils pu vivre en se multipliant constamment, sans jamais mourir? Les partisans de cette hypothèse invoquent en sa faveur quelques ossements fossilisés que certains datent d’avant l’apparition de l’homme, alors que d’autres contestent ces datations.

Mais que dit l’Ecriture? Elle déclare formellement que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort (Rom 5.12).

Si donc la mort est entrée dans le monde par Adam, c’est qu’elle n’y fut pas avant. En entrant dans le monde, la mort s’est étendue à toute la création, qui a été ainsi «soumise à la vanité» et à la «servitude de la corruption» (Rom 8.20-21). La Bible établit en outre un rapport très direct entre l’acte de désobéissance du premier Adam qui a introduit la mort dans le monde et l’acte d’obéissance du dernier Adam, le Christ, qui procure la vie (Rom 5.15-19; 1 Cor 15.21-22). Ce parallélisme très significatif est tout simplement annulé lorsqu’on prétend que la mort a régné avant Adam.

Des implications

Voyons donc ce que l’acceptation d’une seule erreur, insignifiante aux yeux de certains, peut avoir comme conséquences sur l’ensemble de la doctrine biblique:

1. Si la mort a existé avant Adam, le point de départ de toute l’argumentation de Paul est faux et toute sa démonstration s’écroule. Il faut alors admettre qu’il n’a pas été inspiré de Dieu quand il a rédigé son enseignement sur ce sujet et qu’il s’est manifestement trompé. Mais s’il s’est trompé ici, il a pu se tromper ailleurs, et nous ne pouvons plus avoir confiance en ce qu’il écrit. Ainsi l’inspiration de «toute l’Ecriture» (2 Tim 3.16) est mise en question.

2. Si la mort a existé avant Adam, elle ne saurait être le châtiment de la désobéissance du premier homme (Gen 2.17), ou le salaire du péché (Rom 6.23), et le sacrifice de Christ ne peut plus être mis en relation directe avec l’entrée de la mort dans le monde. Mais alors on porte atteinte à la doctrine de la chute, du péché et de ses conséquences, ainsi qu’au sens et à la portée de l’oeuvre expiatoire de Christ, le tout formant un ensemble indivisible de vérités bibliques fondamentales.

3. Si la mort a existé avant Adam, il faut admettre, avec les évolutionnistes, qu’elle fut introduite pour sélectionner et améliorer progressivement les êtres vivants en faisant constamment place à de nouvelles générations toujours plus développées. La mort aurait ainsi été un facteur indispensable dans le processus évolutif.

4. Si la mort a existé avant Adam, elle ne saurait plus être considérée comme un ennemi, le dernier ennemi qui sera réduit à l’impuissance (1 Cor 15.26) et jeté dans l’étang de feu (Apoc 20.14), dans lequel il partagera le sort éternel du diable, de la bête, du faux prophète (Apoc 20.10) et de tous ceux dont le nom n’est pas écrit dans le livre de vie (Apoc 20.15). Le nom d’«ennemi» donné à la mort, le sort final qui lui est réservé et la compagnie en laquelle elle est située montrent bien que la Bible ne la juge pas avantageusement comme si elle avait été la collaboratrice de Dieu dans la supposée création progressive.

Conclusion

Nous constatons que l’hypothèse évolutionniste théiste sème le doute et jette le trouble dans les esprits, parce qu’elle met implicitement en cause l’inspiration, l’inerrance et l’autorité des Ecritures, et qu’elle divise les chrétiens. Elle ne met pas seulement en doute ce que dit la Bible au sujet de la création d’Adam, mais, par voie de conséquence, elle ébranle d’autres vérités bibliques fondamentales, car «l’harmonie qui lie entre elles les doctrines de la foi est si contraignante qu’une erreur commise à l’égard de l’une provoque une distorsion qui atteint toutes les autres».(2)

La révélation biblique forme un tout. Fragmenter les données bibliques pour en accepter certaines et en mettre d’autres en question, c’est détruire l’unité de la Bible et la rendre finalement tout entière suspecte. Nous voulons bien croire que ceux qui sont favorables à l’hypothèse évolutionniste théiste – ou qui sont tout simplement «tolérants» à son égard – ne réalisent pas forcément qu’ils jettent le discrédit sur la Parole de Dieu, aussi ne voulons-nous pas leur faire un procès d’intention. Mais le danger est d’autant plus grand qu’il n’est pas perçu, qu’il laisse indifférent le plus grand nombre et que beaucoup continuent d’affirmer leur foi en toute l’Ecriture tout en n’acceptant plus tout ce qu’elle enseigne. Voilà ce qui est grave. Il s’agit donc bien d’une question importante qui touche aux fondements de notre foi, même si cela n’apparaît pas immédiatement aux yeux de chacun. Tout chrétien vraiment évangélique est concerné. Ne pas s’y intéresser et refuser de prendre position, c’est ouvrir la porte à l’erreur et faire le jeu de l’adversaire. Qu’au «Dieu a-t-il réellement dit?» (Gen 3.1) nous sachions répondre par «Il est écrit» (Mat 4.4), pour que la parole du Seigneur soit en tout et partout honorée!

Avec la permission de Jean Hoffmann La Bonne Nouvelle – 2/1987


(1) Inerrance des Ecritures: leur qualité d’être exemptes d’erreur.
(2) Boettner, dans «la Revue Réformée» No 147, septembre 1986. p. 157.


 Veuillez vous référer à l’introduction à cette série dans Promesses No 90.

A. Le message de la foi

1. L’enseignement du NT

Comment Dieu communique-t-il le Saint-Esprit aux hommes? Par une question, Paul rappelle aux Galates comment ils ont reçu l’Esprit: Est-ce en pratiquant la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou en écoutant avec foi? (3.2)

Le moyen utilisé par l’Esprit n’est rien d’autre que le message de la foi, à savoir le message de Jésus-Christ mort à la croix pour nous.

Le danger que couraient les Galates était de vouloir mettre en oeuvre des moyens plus «élevés» que la simple foi en Christ par laquelle ils avaient reçu l’Esprit initialement. Paul insiste: la pratique de la loi et le message de la foi s’excluent mutuellement. Il n’y a pas d’autre évangile soi-disant «plus plein» par lequel le chrétien recevrait une plus grande plénitude de l’Esprit, par exemple en remplissant les conditions d’une plus parfaite obéissance.

Le message de la foi, qui est à la fois la condition et le moyen pour recevoir l’Esprit, n’est pas seulement le point de départ de la vie chrétienne, mais il est aussi le moyen continuel qui permet de vivre la vie chrétienne dans l’Esprit.

Le message de la foi hier, aujourd’hui et demain est le moyen choisi par Dieu pour communiquer le Saint-Esprit aux hommes. C’est là le sens du passage de GaI 3.1-5, que je cite ici dans la transcription moderne faite par Alfred Kuen.

1. Ah! mes pauvres amis galates! Que vous êtes donc insensés! Qui vous a fascinés ainsi? On dirait que vous avez été ensorcelés! Ne vous ai-je pas dépeint Jésus-Christ, le crucifié, comme s’il avait été cloué à la croix sous vos yeux? Où est restée votre compréhension de sa mort?

2. Je ne vous poserai qu’une seule question: comment avez-vous reçu le Saint-Esprit? Etait-ce parce que vous aviez accompli strictement les oeuvres exigées par la loi, parce que vous aviez observé toutes les ordonnances rituelles, ou bien plutôt parce que vous avez accueilli avec foi le message de la Bonne Nouvelle?

3. Manquez-vous à ce point d’intelligence? Vous avez commencé votre vie chrétienne avec l’Esprit de Dieu, et vous voulez la par achever par vos propres efforts? Croyez-vous que vous atteindrez la perfection par des pratiques toutes matérielles?

4. Avoir fait tant d’expériences exaltantes pour rien! Auriez-vous vraiment reçu de si grandes bénédictions inutilement! Valait-il la peine de tant souffrir pour tout oublier? J’ai peine à le croire. Et encore, si c’était pour rien!

5. Lorsque le Seigneur vous a donné son Esprit, lorsqu ‘il agit puissamment parmi vous, opérant des prodiges étonnants, pourquoi le fait-il? Parce que vous avez observé la loi juive? N’est-ce pas plutôt parce qu’après avoir entendu prêcher l’Evangile, vous l’avez accepté avec foi?

Dans la première question au verset 2, Paul utilise l’aoriste, temps de la conjugaison grecque qui correspond au passé simple (ou défini) français et indique donc un fait passé considéré comme achevé. Dans sa deuxième question au verset 5, Paul utilise le participe présent pour indiquer que le Saint-Esprit continue à être donné pleinement par le moyen de la foi et sans le moyen d’oeuvres quelconques. Il combat ainsi l’enseignement des faux docteurs selon lequel il faut, en plus de la foi, l’obéissance à des exigences légales ou autres pour recevoir le Saint-Esprit pleinement.

Non pas que Paul aurait jamais contesté la nécessité de se soumettre aux commandements de Dieu, tout au contraire! Mais ce n’est pas le moyen par lequel l’Esprit est donné et oeuvre en le croyant.

En résumé: L’obéissance au message de la foi est diamétralement opposée à l’obéissance à des conditions quelles qu’elles soient. Cette dernière obéissance implique une constante concentration sur soi-même, alors que l’obéissance au message de la foi est portée sur les intérêts des autres. La présence continuelle de l’Esprit est un don que Dieu accorde en réponse à la foi en Christ et à rien d’autre.

Pour votre recherche personnelle, voici quelques textes qui éclairent la doctrine du NT: Rom 10.16-17; i Thes 1.4-5; 2.13; 2 Thes 2.13-14; 1 Cor 2.4-5; 2 Cor 3.3,6; Eph 6.17; 1 Pi 1.12; Jean 6.63; 16.8; 20.22.

2. Conséquences d’une doctrine erronée

a) Comment atteindre à la plénitude?

Comme c’était le cas pour les chrétiens de Galatie, le danger pentecôtiste consiste à chercher la plénitude de l’Esprit en remplissant certaines conditions.

S’il est vrai, dit-on, que la vie chrétienne commence par l’acceptation du message du salut par la foi seule, l’Esprit n’est pourtant pleinement donné que suite à une séparation totale de tout péché connu (comme si le péché inconnu était négligeable), à un abandon absolu et une soumission complète au Seigneur. Cela crée les deux niveaux de chrétiens – les chrétiens tout court et les chrétiens remplis de l’Esprit – qui caractérisent le pentecôtisme.

L’erreur a été résumée ainsi: «En tant que pécheurs, nous acceptons le Christ; en tant que saints, nous acceptons le Saint-Esprit.» Cependant le trait distinctif du message apostolique consiste en la toute-suffisance de l’Evangile du salut par la foi pour le début, la continuation et l’accomplissement de la vie du chrétien. Non seulement le chrétien reçoit le Saint-Esprit une fois pour toutes par le message de la foi, et cela sans conditions spéciales à remplir, mais il continue à être équipé pleinement par l’Esprit par ce même message, et ce sans le moyen de techniques particulières, y compris un baptême du Saint-Esprit qui serait à rechercher après la conversion.

La prédication fidèle de la grâce en Jésus-Christ est le moyen constant pour avoir la plénitude de l’Esprit.

b) Où est la plénitude?

Le pentecôtisme préconise une recherche de la plénitude du Saint-Esprit en recherchant l’Esprit lui-même. L’épître aux Colossiens enseigne clairement que la plénitude se trouve uniquement en Christ et nulle part ailleurs. En fait, le sujet de cette lettre est le thème principal de la doctrine pentecôtiste: la plénitude.

La description sublime du Christ dans Col 1 se termine par cette déclaration pertinente: Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude (v. 19) – donc aussi celle du Saint-Esprit. Au deuxième chapitre, Paul renchérit: En lui (Christ) habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en lui (v. 9-10). Toute la divinité, y compris le Père et le Saint-Esprit, se trouve pleinement réunie en Jésus-Christ, de sorte que quiconque croit en Christ a reçu, en lui et par lui, toutes les bénédictions imaginables et ne doit pas rechercher d’autres moyens que la foi en Christ pour «obtenir» plus de plénitude ou de bénédiction. Le croyant peut jubiler avec Paul écrivant aux Ephésiens: Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (1.3).

La plénitude que les chrétiens ont en Christ est vraiment pleine, non pas parce qu’ils seraient capables de se l’approprier, mais parce que Christ est capable de s’approprier les chrétiens.

L’épître aux Colossiens ne contient aucune condition préalable demandant de faire le vide pour recevoir la plénitude. Au contraire, Paul y combat rigoureusement toute condition de ce genre, car les faux docteurs invitaient les Colossiens à la mortification, à l’abandon à des visions, à l’application de règlements diététiques, dont Paul dit qu’ils ne sont que préceptes et enseignements humains… qui ne méritent pas d’honneur et contribuent à la satisfaction de la chair (Col 2.16-23).

Non, dit Paul, ne concentrez-vous pas sur vos obligations subjectives sans valeur, mais sur votre condition objective: vous êtes en Christ, donc vous avez la plénitude, car être en Christ signifie être en celui en qui habite toute la plénitude divine. La plénitude appartient à Christ; le croyant est en Christ; donc le croyant a la plénitude. Insinuer que le croyant, tout en étant en Christ, aurait besoin d’une plénitude spirituelle additionnelle ou d’une quelconque appropriation: voilà l’hérésie colossienne.

L’argumentation de Paul dans les épîtres aux Galates et aux Colossiens a de graves conséquences pour la doctrine pentecôtiste. Selon Galates, il n’y a qu’un moyen pour recevoir le Saint-Esprit, à savoir le message de la foi en Christ, à l’exclusion de toute autre condition. Selon Colossiens, les croyants ont à rechercher la plénitude de l’Esprit au seul endroit où ils l’ont reçue initialement, à savoir en Christ.

Question

Y a-t-il une distinction à faire entre le Christ habite en vous et l’Esprit de Dieu habite en vous? L’Esprit, troisième personne de la Trinité, vient-il habiter le croyant après coup, indépendamment de Christ, deuxième personne de la Trinité, ou vient-il en Christ Jésus? Est-ce que être en Christ ne signifie qu’une plénitude partielle?

Réponse

La réplique de Paul est claire: En Christ, le croyant a tout, et cela parfaitement; le chrétien qui est en Christ n’a pas reçu qu’une mesure de la puissance. Il n’a pas à rechercher ce qu’il a déjà pleinement en Christ. Par la foi, il a reçu tout ce que Dieu veut lui donner, à lui personnellement et pleinement, et en permanence, puisque par la foi il reçoit le Christ. Le chrétien qui a reçu Jésus-Christ, non seulement a reçu tout ce dont il a besoin, mais il a reçu tout ce qu’il peut jamais avoir.

Preuves scripturales

Rom 8.9-11: Pour vous, vous n ‘êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ Jésus d ‘entre les morts donnera aussi la lie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

1 Cor 6.17: Celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.

1 Cor 15.45: Le premier homme, Adam, devint en être vivant. Le dernier Adam (= Christ) est devenu un esprit vivifiant.

Col 2.10: Vous avez tout pleinement en lui (ou: vous êtes remplis en lui), qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir.

Jean 3.34-35: Celui que Dieu a envoyé (= Christ) dit les paroles de Dieu, parce que Dieu donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Cette affirmation de Jean-Baptiste résume la pensée de Paul, pensée qui est, ne l’oublions pas. celle du Saint-Esprit qui inspire Paul. A savoir: La divinité tout entière habite corporellement (=personnellement ) en Jésus-Christ. C’est pourquoi celui qui n’a ou ne trouve pas Dieu en Christ ne l’aura ou ne le trouvera nulle part ailleurs en dehors de Christ où qu’il aille (selon Luther).

Jean-Pierre Schneider


4.7-21: L’amour se prouve par l’action

Résumé en une phrase: Comme Dieu a prouvé son amour pour les pécheurs en envoyant son Fils unique pour sauver le monde, celui qui a été sauvé doit prouver son amour en aimant les autres, sauvés ou non

Résumé de l’argument du passage:

L’amour a sa source en Dieu, qui est manifesté par le don de son Fils d’une manière visible. L’amour continue à se manifester en ceux qui croient en Jésus-Christ et qui ont donc reçu son Esprit, par qui le Dieu d’amour habite en eux.

Une des preuves que Dieu habite en eux est leur témoignage que Jésus est le Fils de Dieu envoyé dans le monde pour le sauver. Le mobile de toutes leurs actions doit être l’amour envers tous; si leurs actions en indiquent l’absence, c’est que leur amour pour Dieu est une prétention menteuse. L’amour des rachetés doit être à l’image de Jésus tel qu’il a vécu dans le monde. Ceux en qui l’amour de Dieu est actif ne craignent plus le jugement, ayant été pardonnés, et ils n’ont plus peur. Ils sont libres d’aimer les autres parce qu’ils aiment Dieu.

A. L’amour réciproque (v. 7-12)

Q1. Quelle est la raison pour ce commandement d’aimer?
Q2. Que prouve l’amour pratique?
Q3. Dieu est amour. Peut-on également dire: «L’amour est Dieu»?
Application: De même, toutes nos activités ne devraient jamais aller à l’encontre des exigences de l’amour.
Dieu est amour. Dieu est aussi:
      Esprit (Jean 4.24); donc: adorer en esprit et en vérité.
      Lumière (1.5); donc: marcher dans la lumière.
      Un feu dévorant (Héb 12.29); donc: servir Dieu avec piété et crainte.
Aimer les autres: c’est cela la preuve de la nouvelle naissance, et non quelque don que l’on puisse bien avoir (1 Cor 13).
Q4. Comment Dieu a-t-il manifesté son amour concrètement?
Application: Nous aimons vraiment quand nous nous donnons nous-mêmes. Qu’est-ce à dire? – nos biens, notre temps, notre oreille, notre pardon… Type de cet amour-là: l’amour conjugal.
Il a envoyé son Fils comme propitiation:
Ce mot signifie, non seulement que Jésus expie notre péché, mais aussi qu’il apaise la colère de Dieu qui repose sur le pécheur.

Manifestation suprême de l’amour de Dieu: sa mort, et non l’incarnation. C’est la mort de Jésus qui, par le moyen de son sang (qui signifie sa vie donnée), nous purifie de tout péché et nous donne sa vie. C’est là le but de toute sa vie. Dieu paye le prix suprême pour ceux qui en sont indignes.

Application: Nous avons à aimer aussi ceux qui nous paraissent indignes d’être aimés, ou qui le sont vraiment, comme nous l’étions aussi.
Dieu a fait le premier pas pour témoigner son amour, quand nous ne l’aimions pas.
Application: Faire le premier pas, même quand l’autre a tort. p. ex. pour un pardon à donner ou à demander.
v. 11; 3.16: Aimer est un devoir! (Le «si» peut être traduit par «puisque»)
Q5. Pourquoi aimer est-ce une obligation?
v. 12: Aimer est la condition pour que Dieu demeure en nous.
Q6. Comment peut-on aimer Dieu, puisque Personne n’a jamais vu Dieu?
L’amour de Dieu a donc été révélé par Jésus.
Q7. Comment l’amour de Dieu se révèle-t-il à présent?
Son amour est parfait en nous, c.-à-d. accompli, pleinement manifesté.
Q8. Comment cela est-il possible?

Résumé: Nous devons et pouvons nous aimer réciproquement, pour 3 raisons:
  Dieu est amour,
  Dieu nous aime,
  Dieu habite en nous.

B. Demeurer dans l’amour (v. 13-21)

Il nous a donné de son Esprit; de = un acompte (Rom 8.23).
Q9. Que produit l’Esprit en nous?
v. 14: Dieu a envoyé son Fils comme Sauveur du monde.
Q10. Comment comprendre «Sauveur du monde»?
Q11. La confession du verset 15 suffit-elle?
Q12. Pourquoi «connaître» vient-il avant «croire» au verset 16?
v. 17-18: Conséquences de ce que Dieu demeure en le croyant:
  1. Assurance au jour du jugement
    Jean 3.18: Celui qui croit n’est pas jugé.
    Jean 5.22: Le Père… a remis tout jugement au Fils.
    Celui qui dit cela est celui-là même qui exercera le jugement. Celui-ci n’a pas été supprimé, mais transposé sur Jésus-Christ pour nous en arracher.
    En voici la conséquence: Nous avons été crucifiés avec Christ.
      Nous sommes ressuscités à la vie avec Christ. Rom 6.
  2. Absence de crainte:
    L’amour unit, absout, élève.
    La crainte divise, condamne, abaisse.
Q13. Quelle autre raison voyez-vous pour l’absence de la crainte?
La caractéristique du chrétien est donc: aimer, non craindre.
v. 19: Dieu, l’offensé, fait tout pour la réconciliation: il donne le Fils unique, objet de son amour divin, oui il le sacrifie à la croix, mort atroce.

Application: S’il y a brouille dans la famille, avec les collègues, avec les frères…: Faisons-nous tout ce qui est en notre pouvoir pour que réconciliation il y ait? Que donnons-nous? Il peut s’agir d’abandonner une part d’héritage qui nous reviendrait, un avancement auquel nous estimons avoir droit, une réparation que nous croyons pouvoir exiger…

v. 20-21: Trois sortes de menteurs

D’ordre moral: 1.6; 2.4

On dit être en communion avec Dieu tout en marchant dans les ténèbres: on ne paye pas ses dettes; on cache quelque chose à son conjoint; on répand des calomnies; on trompe en vendant trop cher; on refuse l’aide à l’étranger ou au voisin dans le besoin; on frouille dans sa déclaration d’impôt… Pourquoi? Parce qu’on n’est pas en communion avec Dieu.

On dit connaître Dieu tout en n’obéissant pas à sa Parole: on ignore certains passages gênants; la femme chrétienne convoite le pastorat, la fonction d’ancien, de chef(taine!) de famille, contrairement aux injonctions claires de la Parole, qui ordonne aussi aux parents d’élever leurs enfants dans la discipline et le respect (aussi pour les enseignants), ce que bien des parents qui se disent bons chrétiens ne font pas; de jeunes chrétiens vivent «à la colle» et ne travaillent pas pour manger (2 Thes 3.10-12 en parle comme vivant «dans le désordre»). Etre sobre, conciliant, désintéressé, hospitalier sont des obéissances que la Parole exige (1 Tim 3.1-7). Ceux qui ne se soumettent pas à la Parole ne connaissent pas Dieu…

D’ordre doctrinal: 2.22-23

On dit «avoir Dieu» tout en niant la divinité de Jésus-Christ. Toute personne qui ne peut pas dire avec conviction ce que Thomas a dit à Jésus: «Mon Seigneur et mon Dieu»! (hommage que Jésus accepta pleinement) n’a pas Dieu.

D’ordre social: 4.20

On dit aimer Dieu tout en détestant tel frère, telle soeur, par quoi on prouve qu’on n’aime pas Dieu. (Remarque: le v. 20 est une affirmation, et non une question comme dans certaines versions.)

v. 21: Celui qui aime Dieu aime aussi son frère. C’est un ordre inéluctable. Le verbe «aimer» est à l’indicatif.

Aimer Dieu signifie forcément aimer tout frère, toute soeur, quels qu’ils soient.

Remarque: L’amour en dehors de Jésus-Christ est sans fondement; quelque sublime qu’il puisse paraître, il reste vague (altruisme) et foncièrement égoïste (amour-passion). Tel se sacrifie pour un autre tout en reniant Jésus-Christ: cela ne change rien à son état de perdition.
Jean-Pierre Schneider

Réponses:
R1. Si quelqu’un est né de Dieu et connaît Dieu, il en partage l’essence divine, qui est amour; l’entant de Dieu doit ressembler à son Père céleste.
R2. Qu’on est né de Dieu et qu’on le connaît.
R3. Non! Mais toute l’activité de Dieu est une activité d’amour.
R4. En donnant ce qu’il avait de plus cher – en se donnant!
R5. C’est une dette (Rom 13.8), notre preuve de reconnaissance envers Dieu.
R6. Par le Fils. Jésus-Christ (Jean 1.18).
R7. Par son peuple: c’est à travers loi que l’amour de Dieu se voit aujourd’hui.
R8. Par le fait que Dieu lui-même habite en nous.
R9. Deux choses impossibles à l’homme naturel:
nous confessons la divinité de Jésus (4.2);
nous sommes capables d’aimer comme Dieu, donc aussi les «indignes».
R10. Le salut est offert à tous, même si tous ne le reçoivent pas.
R11. Non. Lisez Rom 10.9-10!
R12. Rom 10.17: Nous entendons la vérité (que l’amour de Dieu se manifest en J. Ch.); puis nous croyons que c’est valable pour nous. Jean 20.31: En croyant, vous avez la vie en son nom.
R13. Il n’y a plus de châtiment parce que nous sommes pardonnes.


Chronique de livres
Titre: Le Dieu qui libère (God the Redeemer) (216 pages)
Auteur: J.M. Boice
Editeur: Editions Emmaüs, 1806 St-Légier

Après «Le Dieu souverain», cet ouvrage confirme l’excellence de l’auteur qui puise des illustrations dans l’actualité. Il présente un Dieu qui libère le pécheur mais sans aucune complaisance envers le péché.

1ère partie: La chute du genre humain, sujet articulé en 3 ch.: la chute, ses conséquences et l’esclavage de la volonté ou serf-arbitre.

La 2ème partie traite de La Loi et la Grâce. Dans le ch. 4. l’auteur s’attache à définir la loi et son but. Si la loi limite le mal et le révèle, il faut aussi constater qu’à travers les sacrifices et la sacrificature, elle montre le moyen et le chemin du salut. Tout cela préfigure la venue de l’Agneau de Dieu. Le ch. 5 aborde le sujet des dix commandements. Les quatre premiers expriment comment Dieu veut être aimé et révéré; les six derniers (sujet du ch. 6) décrivent comment se manifeste l’amour du prochain.

Le sujet de la colère de Dieu (ch. 7): colère dans l’AT, colère dans le NT, et colère de Dieu apaisée introduit l’exposé du ch. 8: Le salut dans l’AT. L’auteur montre pourquoi et comment des hommes et des femmes ayant vécu avant Christ étaient sauvés. Ils l’étaient par l’élection, par la grâce de Dieu, sur la base de l’oeuvre substitutive du Rédempteur qu’ils attendaient par la foi, dont ils avaient vu et salué le jour longtemps avant la Croix.

La 3ème partie (ch. 9-11) présente la Personne de Christ sous trois aspects. La divinité de Christ, l’humanité de Christ et pourquoi Christ est-il devenu homme?

La distinction entre la divinité et l’humanité de Christ est magnifiquement traitée, dans un équilibre remarquable. En tant que Fils, Jésus-Christ a été «envoyé», car il a toujours été le Fils de Dieu. Il est cependant «né» d’une femme, sous la loi, et est ainsi devenu un homme. La Bible n’hésite jamais à présenter ensemble les deux vérités de la pleine divinité et de la pleine humanité de Jésus. Le Père donne le Fils, son unique, son bien-aimé. Dieu devenu homme règle la dette. Non seulement il a pris la place de l’homme coupable, mais il a été son représentant (p. 123).

La 4ème partie (ch. 12-18) concerne l’oeuvre de Christ. Le ch. 12 décrit Jésus-Christ en tant que prophète, prêtre et roi, trois offices qu’il récapitule en sa personne. Cela étant posé, l’auteur parle de propitiation ou comment Dieu apaise sa propre colère (ch. 13), ensuite de rédemption ou comment il paie toutes nos dettes (ch. 14). Il n’y aurait pas de rédemption sans amour de Dieu, un amour éternel qui donne, qui choisit, qui sauve pour le temps et l’éternité (ch. 15). Intervient alors une question: A quoi aurait servi la mort de Christ si elle n’avait été suivie de la résurrection? Dans le ch. 16, Boice parle de la résurrection de Christ comme du pivot central. Qu’est-ce qui est le plus important pour la théologie chrétienne: la mort de Christ ou sa résurrection? Il est impossible de répondre à cette question. La mort de Christ représente le but essentiel de sa venue ici-bas, mais le fait historique de sa résurrection revêt une égale importance pour prouver la véracité de ce qu’il a prétendu être.

Le ch. 17 expose les preuves de la résurrection et le livre se termine en dirigeant nos regards vers Celui qui est monté au ciel (l’Ascension) où il nous prépare une place dans la position d’honneur qu’il occupe à la droite de Dieu et d’où il reviendra pour juger les vivants et les morts (ch. 18). Conclusion de majesté!

J-J. Dubois dans «Le Témoin», avec autorisation


Chronique de livres
Titre: Le Christ incomparable (214 pages)
(The Incomparable Christ)
Auteur: J. Oswald Sanders
Editeur: Editions Vida, 17, rue de Bizy, F-27200 Vernon

Dans son introduction, Sanders définit la nature et le but de son ouvrage, qui «ne prétend pas être un traité de théologie, mais veut présenter plutôt les éléments doctrinaux et d’édification des grands faits de la Personne et de l’oeuvre de Christ, dans un style adapté au lecteur moyen non versé en théologie».

Son livre de 214 pages se répartit en 36 chapitres courts, faciles à lire. La première partie (19 chapitres, 115 pages) est consacrée à la Personne de Christ. Les sujets suivants sont abordés:

La perfection morale de Christ – sa préexistence – son incarnation – son enfance – sa jeunesse – son occupation terrestre – son baptême – sa tentation – sa déité – son humanité – sa virilité – sa double nature – sa nature sans péché – sa transfiguration – son ministère prophétique – son enseignement – son humilité – sa sérénité – sa vie de prière.

Dans la seconde partie, intitulée «L’oeuvre de Jésus-Christ», les chapitres 20 à 30 parlent de l’âme angoissée de Christ (Gethsémané), du procès de Christ, du silence majestueux qu’il observa et de son oeuvre expiatoire. Les sept paroles de la croix sont analysées dans les chapitres 24 à 30.

La fin du livre (chap. 31 à 36) traite des miracles du Calvaire, de la résurrection de Jésus-Christ, du ministère des 40 jours, de l’ascension de Christ, de son ministère de souverain sacrificateur et du retour de Christ (où l’auteur affiche sa position prémillénariste).

Ce livre est comme un «buisson ardent» où se révèlent la Personne et l’oeuvre du Dieu-Homme. Dès qu’on l’a commencé, on ne peut plus s’en détacher, car la Per­sonne qu’il dépeint fascine. Les 36 chapitres sont courts, incisifs, solides, frémissant de vie. C’est un hymne à la gloire de Celui qui est, qui était et qui vient, une nourriture savoureuse et lin breuvage qui étanche la soif spirituelle.

J.-J. Dubois