PROMESSES
Quelle scène saisissante, dans Mat 27.40-44! Jésus cloué à la croix, apparemment impuissant, souffre la solitude, l’abandon, l’opprobre. Pourquoi n’est-il pas descendu de la croix, s’il est vraiment le Fils de Dieu? Pourquoi pas ce miracle visible? Pourquoi ce silence absolu de la part de Dieu face à une foule déçue et qui aurait été épatée s’il en était descendu? Elle l’aurait acclamé comme une vedette!
Au plus profond de sa détresse, de son abaissement, Jésus subit encore un terrible assaut de l’ennemi par l’intermédiaire des chefs religieux. Pour eux, la puissance de Dieu devait se manifester par la descente spectaculaire du Seigneur de la croix. Si Dieu aimait son Fils, qu’il le descende de là! Ils refusaient de croire et de comprendre les Ecritures, qui témoignaient tout au long de l’AT de la gloire de Dieu en Christ à travers son incarnation, de son humanité et de sa divinité, de sa mort ignominieuse et expiatoire. Non, ils demandaient des miracles (1 Cor 1.22). Ils ignoraient ce «il fallait» des souffrances de Christ avant d’entrer dans sa gloire (Luc 24.26). Ils avaient une image faussée de l’Eternel, de son caractère et de ses attributs. La tradition les tenait captifs et les aveuglait dans leur compréhension des Ecritures. Pour eux, Dieu se devait de prouver sa puissance et son amour en délivrant son Fils de l’ignominie de la Croix. C’était ignorer le dessein de Dieu.
Imaginons un peu cette scène à la croix: la foule, les chefs religieux, les brigands même; personne n’avait compris le chemin de l’obéissance sacrificielle du Christ. Ils voulaient voir pour croire, comme Thomas (Jean 20.24-29). Aujourd’hui rien n’a changé. Le même esprit règne. Tout ce qui touche au sensationnel, au visible, au succès, bref à la glorification de l’homme, attire.
Nous avons à éviter un piège: le triomphalisme. Le monde moderne a passé du «micro» au «macro». Nous voyons les choses à une échelle de plus en plus grande. Ce qui est petit et insignifiant est mal venu, mal accepté. On aspire à des «oeuvres de puissance», des miracles qui frappent, des sentiments sublimisés, des visions qui nous ouvrent la voie au triomphe.
Nous risquons de passer à côté de la plénitude en Christ. Nous avons à appliquer la théologie de la croix, de la souffrance, en suivant l’exemple de Christ sur le chemin du renoncement et du sacrifice (1 Pi 2.21). C’est à cela que nous avons été appelés. Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit (Jean 12.24 sqq.).
Le silence de Dieu à la croix du Calvaire a été plus parlant et plus efficace finalement que si Jésus avait été miraculeusement délivré de la croix par Dieu. Non, « il fallait» qu’il passe par l’horrible abîme du péché qu’il a fait peser sur lui à cause de nos péchés. Il est mort pour nous racheter. C’est dans une adoration profonde et respectueuse que nous regardons au Père pour le louer de son amour infini.
Le Seigneur veut aussi être un exemple pour nous, afin que nous prenions courage dans notre course terrestre parfois bien difficile. Dans cette optique, la souffrance, les afflictions et la faiblesse dont parle l’apôtre Paul dans 2 Cor 12.6-10 nous sont nécessaires pour progresser dans la sanctification. N’oublions pas que Dieu se plaît à faire avancer son oeuvre à travers ses enfants soumis à sa Personne et à sa Parole, quel que soit le chemin tracé par lui. La puissance de Dieu peut alors agir à travers ses serviteurs faibles. Nous serons alors puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur; que le Christ habite dans vos coeurs par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu ‘à la plénitude de Dieu (Eph 3.16-20).
- Edité par Lüscher Henri
Lecture préliminaire: 1 Rois 19.1-18 (indispensable)
1. Un homme comme nous
Le grand prophète Elie n’est pas le premier – ni le dernier – à prendre la fuite devant la menace. Il est découragé au point où il préfère la mort. Pourquoi?
Nous pouvons un peu nous imaginer le raisonnement d’Elie: «L’avenir ne promet plus rien. J’ai fait ce que j’ai pu. Le peuple d’Israël ne va pas se réformer. J’ai échoué comme mes prédécesseurs. Avec les hommes de Jézabel à mes trousses, je suis de toute façon un homme mort.» En fait, Elie doutait que Dieu puisse le protéger contre Jézabel ou que Dieu puisse convertir le peuple. «Je suis le seul croyant qui reste encore!» se disait-il.
Elie était un homme comme nous, nous dit l’apôtre Jacques. Cet homme puissant, instrument impressionnant dans la main de Dieu, dont la foi en l’Eternel rend possible ce miracle époustouflant de la foudre qui vient frapper l’autel sur simple prière: ce géant parmi les prophètes était un homme comme nous! A savoir: sujet au découragement, voire à la dépression, à la peur devant la persécution, fatigué, prêt à abandonner la lutte, las de vivre… Un homme comme nous! C’est consolant; nous sommes en bonne compagnie; nos faiblesses étaient aussi celles d’un si éminent serviteur de Dieu, de notre Dieu, du même Dieu qui s’est occupé de son serviteur avec une sollicitude qui nous émeut profondément.
Exténué par une longue marche, Elie s’endort désespéré. Et voilà qu’un ange le réveille: Lève-toi et mange! Au milieu du désert! Elie n’a pas l’air de s’en étonner. Il mange le gâteau et boit l’eau – et se rendort! Un homme comme nous? Je me demande comment j’aurais réagi dans une situation semblable.
2. Dieu enseigne
Quel est le premier besoin d’un homme découragé, au creux de la vague? Dieu le fortifie d’abord physiquement. Il lui faut du sommeil et de la nourriture. Y pensons-nous quand nous sommes appelés à aider ceux qui sont las, fatigués, découragés, au bout du rouleau?
L’ange réveille le prophète épuisé une deuxième fois et lui ordonne de marcher: Tu as un long chemin devant toi. Comme pour lui dire: «Non, tu n’es pas inutile; Dieu veut te donner une nouvelle tâche; Dieu veut t’employer encore.»
Le gâteau et l’eau lui donnent tellement de force qu’il va pouvoir marcher pendant 40 jours et 40 nuits! Il parcourt en ce temps tout le chemin que le peuple d’Israël avait parcouru en 40 ans, mais dans le sens inverse. Tout au long de ce chemin, Elie a dû se rappeler l’histoire de l’Exode d’Israël: le péché du peuple, la patience de Moïse, la grâce que Dieu a faite et refaite au peuple réfractaire; mais aussi le jugement: 40 ans au lieu de 40 jours! – Pensons-nous parfois au chemin parcouru au cours de nos années?…
Dieu veut enseigner quelque chose à Elie, à cet homme qui avait fait des signes et des prodiges: il avait ressuscité un mort; il avait fait descendre le feu du ciel; il avait tué les 450 prophètes de Baal. Et maintenant il a besoin d’enseignement… Et nous alors!
3. Dieu parle
La caverne dans laquelle Elie entre n’est pas n’importe laquelle. C’est la caverne du Mont Horeb, la montagne de Dieu. Moïse s’y trouvait quand l’Eternel fit passer sa gloire devant lui.
Et là, la parole de l’Eternel lui fut adressée. Pas pour la première fois! Quand Elie était en Galaad, Dieu lui dit: Pars d’ici, et il l’envoya au torrent de Kerith où les corbeaux le nourrirent. Là, la parole de l’Eternel lui fut adressée: Lève-toi, va à Sarepta! Là, une veuve païenne le nourrit; là, il ressuscita son fils.
Dans la troisième année de la sécheresse, la parole de l’Eternel fut ainsi adressée à Elie: Va, présente-toi à A chab. Par la suite, au Mont Carmel, Dieu répond à la prière d’Elie par la foudre. Ensuite, la pluie s’abat en trombe sur Israël. Va! Lève-toi! Elie obéit, et Dieu agit.
Cette fois-ci aussi, dans la caverne du Mont Horeb, la parole de l’Eternel fut adressée à Elie, mais pas comme les autres fois. Dieu ne lui dit pas de partir, il lui pose une question: Qu’est-ce que tu fais ici, Elie? Comme pour dire: «Au Carmel, tu m’as prié de révéler au peuple que je suis Dieu en Israël, et non Baal ou Astarté. Tu te nommais mon serviteur, et je l’ai confirmé. Donc je suis ton maître. Pourquoi ne m’as-tu pas consulté avant de te mettre en route? Tu es parti en propre maître, Elie.» Qu’est-ce que tu fais ici?
La réponse d’Elie était une excuse. (Il était bien un homme comme nous!) Il n’a pas prononcé les trois paroles que Dieu attendait de lui: «J’ai péché.» A la place: «J’ai bien agi; les autres ont péché.» C’est vrai aussi, mais ce n’est pas la réponse à la question: Que fais-tu ici? Quand Elie dit: Je suis resté, moi seul, n’accuse-t-il pas Dieu? Autant dire: «Tu m’as abandonné. Pourtant j’ai déployé mon zèle pour toi!»
Alors Dieu veut donner une leçon à Elie: Sors! tiens-toi devant moi! Mais Elie n’ose pas sortir. Il reste dans la caverne. Il se cache. Adam et Eve aussi s’étaient cachés après avoir désobéi. Et toi? Et moi? … Mais Dieu parle quand même. Adam, où es-tu?
Ici, Dieu passe; il ne reste pas – il ne fait que passer. Mais comment! Il est précédé par un ouragan tel qu’il déchire les montagnes, qu’il brise les rochers. Ils tombent avec fracas, l’air est rempli d’un bruit de tonnerre comme si le dernier jour était arrivé. Mais l’Eternel n’était pas dans le vent. Etrange…
Prochain phénomène: la terre tremble. Mais l’Eternel n’était pas dans le tremblement de terre. Ensuite c’est un feu qui éclate. Mais l’Eternel n’était pas dans le feu. De plus en plus étrange…
Imaginons l’étonnement et le désarroi d’Elie. Il n’y comprend plus rien. Et voici que se produit un son doux et subtil, littéralement: le son subtil d’un silence; un murmure; à peine une brise; un souffle… Et Elie comprend que l’Eternel est dans ce son à peine perceptible. Maintenant, il sort de la caverne, mais il se cache le visage.
4. Pas par la force, mais par mon Esprit
Quelle est la leçon qu’Elie doit apprendre, que nous devons apprendre?
Elie avait le désir ardent que son peuple se convertisse, qu’il y ait un réveil, c’est-à-dire une repentance authentique et un retour à la loi et à l’alliance de Dieu. Il pensait que cela nécessitait une intervention spectaculaire de Dieu, que Dieu allait briser l’opiniâtreté du peuple par une manifestation foudroyante. Quand le feu tomba du ciel, il pensait que l’heure était venue, et il égorgea les 450 prophètes de Baal. Il se disait: «Cela doit continuer ainsi!» Car Astarté, la divinité féminine de la fécondité, avait ses 400 prêtresses qui se prostituaient sous les arbres sacrés sur les collines et qui entraînaient les fils d’Israël à la prostitution à la fois sexuelle et spirituelle. Elles aussi devaient être éliminées, devait se dire Elie. Seulement, ce n’était pas la manière de Dieu, qui n’avait pas dit à Elie d’égorger les 450 prêtres païens.
L’Eternel veut faire comprendre à Elie, qui s’attendait à ce que Dieu brise toute résistance par sa puissance, que s’il avait en effet répondu par la foudre, ce n’était pas là sa manière habituelle.
C’est comme si l’Eternel disait à Elie: «Je veux oeuvrer dans le silence du coeur. D’ailleurs, tu n’es pas le seul croyant du tout: il y en a encore 7000 qui sont restés fidèles dans le pays. Ils ne font pas de bruit; ils n’égorgent pas les faux prophètes; mais ils croient en moi. Elie, me connais-tu vraiment? Sais-tu que mon Esprit souffle là où il veut, dans la douceur, dans l’intimité du coeur?»
Ce que Dieu enseigne à Elie, il l’enseignera aussi à Zacharie, par un ange qui lui montre un chandelier d’or à sept bras relié à deux oliviers. Que signifient ces choses? demande Zacharie. L’ange répond: Ce n’est ni par la puissance ni par la force (la tempête, le tremblement de terre, la foudre et le feu), mais c’est par mon Esprit, dit l’Eternel des armées (Zach 4.6). Puis l’ange évoque la pierre principale (le Christ) au milieu des acclamations: Grâce, grâce pour elle!
Grâce, grâce… Cela n’est pas dû à nos efforts, à notre course effrénée – c’est l’affaire de Dieu. Justement, Elie pensait que c’était son affaire. Il avait l’impression que Dieu l’avait laissé tomber, que Dieu ne faisait plus rien. Or, même quand nous ne sentons et ne voyons rien de sa puissance, le. Seigneur est à l’oeuvre. Il a ses 7000 qui ne fléchissent pas les genoux devant Baal…
5. Echec?
La leçon a-t-elle porté? «Bien sûr! direz-vous. N’est-ce pas le grand prophète Elie? Il ne peut pourtant pas être bouché comme nous!>’ Eh bien oui, il peut être bouché comme nous. Et il l’est! Elie était un homme comme nous…
Car quand Dieu repose la question: Qu’est-ce que tu fais ici, Elie? il donne la même réponse: « Moi, j’ai tout fait avec zèle. Ce sont les Israélites qui t’ont abandonné, pas moi. Eux, ils ont tué tes prophètes, pas moi. J’ai tué les faux prophètes, moi! Et maintenant ils veulent me tuer, moi, ton fidèle serviteur!» C’est presqu’une accusation.
Que répond l’Eternel? Faisons bien attention: Va, reprends ton chemin jusqu’à Damas… Ton chemin, le chemin d’Elie, non pas le chemin de Dieu. Et où mène le chemin d’Elie? A Elisée: Tu oindras Elisée à ta place. Dieu remplace Elie. Non pas qu’il ne veuille plus l’utiliser, mais il lui donne un autre travail. Il ne veut plus l’utiliser dans sa première fonction.
Moïse, lui aussi, déshonora l’Eternel aux eaux de Meriba, de sorte que Dieu dut le remplacer, lui aussi, pour faire entrer le peuple dans la terre promise, tâche qu’il fut donnée à Josué d’accomplir. Mais Dieu reste fidèle: Si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Tim 2.13). Dieu prit soin de Moïse à sa mort. Elie, lui, monta même au ciel sans passer par la mort. Dieu honore ses serviteurs jusqu’au bout.
6. Triple mission
Dieu appelle Elie à une mission en dehors d’Israël. Il a fui, il est parti de son peuple par crainte de perdre sa vie. Dieu va l’utiliser là où il est allé.
Première mission: Sacrer Hazaël roi de Syrie. Etonnant, cela: le prophète d’Israël doit oindre un roi païen! Un autre roi païen comprit une vérité que nos chefs d’Etat modernes auraient encore à apprendre: Le Très-Haut domine sur toute royauté humaine; il la donne à qui il lui plaît. C’est la leçon qu’apprit Neboukadnetsar, le puissant roi de Babylone (Dan 4.14).
Pas facile, cette nouvelle tâche, car Elie sait que le Syrien Hazaël amènera la mort et la ruine en Israël. Mais Elie se soumet à la souveraineté de Dieu, même quand il ne peut comprendre l’intention de Dieu. Prenons-en de la graine.
Deuxième mission: Sacrer Jéhu roi d’Israël. Encore une tâche difficile, vu qu’Elie sait que Jéhu fera couler beaucoup de sang en Israël.
Non Dieu n’a pas rejeté son prophète. Il lui a donné d’autres tâches. La plus difficile est certainement la
troisième mission: Préparer Elisée à lui succéder pour exercer le ministère qui était le sien avant. Elie doit laisser la place au plus jeune…
Elie se met à la recherche, et il trouve Elisée derrière douze paires de boeufs, signe de grande richesse, en train de labourer, preuve qu’Elisée est travailleur, car il aurait pu laisser le labourage à ses serviteurs. C’est cet homme que Dieu a choisi; c’est l’homme qu’Elie oint pour en faire son successeur. Pas trace de jalousie chez Elie, mais soumission à la volonté de Dieu.
7. Réhabilitation
Renvoi en Israël, dernière mission et enlèvement spectaculaire: voilà la fin de l’extraordinaire carrière d’un des prophètes les plus éminents de la Bible.
Une dernière fois, Elie doit rencontrer Achab, ce roi rebelle qui, sous l’influence de Jézabel, devint idolâtre et alla jusqu’à faire assassiner le noble Naboth dont il convoitait la vigne. Elie a pour mission de lui annoncer sa fin tragique. Et le fait incroyable se produit: Achab se repent!
Non, Elie n’est pas un serviteur inutile. Dieu l’utilise toujours, parce qu’il obéit à l’Eternel même quand il est pour ainsi dire «déclassé». Et le plus étonnant: Dieu parle de nouveau par le feu, qui frappe deux fois 50 émissaires envoyés par le roi d’Israël Achazia. Le feu descend du ciel comme sur le Mont Carmel!
La raison: Elie s’est humilié devant l’Eternel; il lui a obéi; il a lui-même cherché puis oint son successeur. Et Dieu l’honore. Comme pour Moise, Dieu partage les eaux quand Elie les frappe de son manteau.
Oui, Dieu honore Elie d’une manière éclatante: Dieu enlève son prophète dans un char de feu tiré par des chevaux de feu, au milieu d’un tourbillon. Quand Dieu réhabilite., il le fait entièrement.
Qu’est-ce que le Saint-Esprit veut nous dire aujourd’hui à travers l’histoire du prophète Elie? Quelle est l’obéissance que Dieu nous demanderait aujourd’hui, à nous gens du 20e siècle?
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Voici le texte écrit par Evelyne et Robert Bachtold et qui a été lu lors de l’ensevelissement:
«Patrick est né le 18 septembre 1983; il était le deuxième de nos trois enfants. Dès son plus jeune âge, il aimait écouter les histoires bibliques. Il était paisible et conciliant, cherchant toujours à éviter les disputes. Il aimait aussi beaucoup la nature et tout particulièrement les fleurs. C’est ainsi que ce printemps dernier, il était allé cueillir la plupart des tulipes de notre voisine et les avait apportées triomphalement à sa maman pour lui faire plaisir!
En décembre 1986, Patrick entrait à l’hôpital: il était atteint d’une tumeur maligne. Ont suivi alors 20 mois d’espoir et d’anxiété pendant lesquels Patrick nous a souvent lui-même encouragés par son tempérament gai et optimiste. Pour lui, le plus terrible était la pose des perfusions à l’hôpital, mais sitôt cela terminé, il se mettait souvent à chanter son chant préféré que l’on peut traduire ainsi: «Seigneur, je te remercie de ce que tu es si bon pour moi, ta grâce et ton amour n’ont pas de limite. C’est pourquoi, prends-moi tout entier pour toi et emploie-moi pour ton royaume, afin que les autres voient que tu es encore le même!»
Il aimait son Sauveur qu’il avait invité dans son coeur un jour de novembre 1987, parce qu’il désirait être au ciel avec Lui, comme l’un des deux malfaiteurs crucifiés aux côtés de Jésus. A notre étonnement et parfois à notre honte, il a eu dit, par exemple: «C’est beau d’être en bonne santé, mais c’est encore plus beau de pouvoir aller au ciel!» ou un soir, en priant: «Merci pour cette bonne journée et merci de ce que papa, mami, Dani et Andi sont en bonne santé!»
Il souhaitait que tout le monde soit un jour au ciel et ne se gênait pas de demander à ses médecins et infirmières s’ils croyaient aussi en Dieu.
Il est arrivé, bien sûr, qu’il se plaigne de sa maladie, mais jamais il n’en a rendu Dieu responsable. Dans les derniers jours, alors qu’il souffrait beaucoup, nous nous étions mis à prier à haute voix: «Seigneur, interviens!», et Patrick de nous dire alors: «Il ne faut pas gronder le Seigneur!» – Dieu est intervenu quand même en permettant qu’il reçoive enfin les bons calmants.
Patrick ne craignait pas de mourir, il savait que les médecins ne pouvaient plus rien pour le guérir, car nous avions toujours répondu avec vérité à ses questions. D’abord il ne voulait pas nous quitter parce que «nous serions tristes sans lui», mais plus sa maladie se développait, plus son désir grandissait de pouvoir être enfin au ciel. Ce fut aussi l’unique question qu’il ait posée par rapport à la volonté de Dieu: «J’ai pourtant demandé au Seigneur de venir me chercher, pourquoi ne l’a-t-il pas encore fait?»
Le 27 juillet, Patrick est entré dans la présence de son Sauveur. Notre consolation est de savoir qu’un jour, nous l’y retrouverons.»
- Edité par Bächtold Robert et Evelyne
3.9-10: Qui est né de Dieu ne peut pécher
Cela choque parce que nous savons que nous pouvons pécher d’une part, et que nous sommes nés de Dieu d’autre part. Mais si l’on en déduisait: Puisque je peux pécher, je ne suis pas né de Dieu – personne ne serait né de Dieu!
Q1. Pour quelle raison le né de Dieu ne peut-il pas pécher?
Au v. 6, Jean dit que quiconque demeure en lui ne pèche pas, et il dit aussi que quiconque est né de Dieu ne pèche pas (5.18). Si seulement il ne disait pas encore il ne peut pécher (3.9)! Le sens est clair: «Il n’est pas capable de pécher.» C’est déroutant, pour dire le moins, vu qu’il dit aussi: Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes (1.8); Jacques s’exprime ainsi: Nous bronchons tous de plusieurs manières (3.2).
En examinant la raison que Jean donne (la semence), il faut tenir compte de l’enseignement des hérétiques. Selon eux, il y aurait «un élément divin immanent» en tout homme; ils l’appelaient «sperma théou» (semence de Dieu). Jean veut contrer cette idée qui est contraire aux faits révélés par Dieu.
Relevons trois points sous forme de questions:
1. Q2. Qui est celui en qui demeure la semence?
2. Q3. Quelle est la conséquence de l’implantation de cette semence?
3. Q4. Quel est le caractère de cette nouvelle semence?
Il s’en dégage que la semence vise l’Evangile, le Saint-Esprit et la nature divine communiquée par ce dernier: La naissance surnaturelle donnée par Dieu empêche l’homme de pécher.
7 interprétations de i Jean 3.4-9 (selon John R.W. Stott)
Chacune essaie de montrer ce que Jean voulait dire par il ne peut pécher
1. Agustin, Luther et d’autres limitent les péchés aux crimes reconnus ou aux péchés contre l’amour (ne pratiquent pas la justice, v. 10).
Critique | Jean ne fait pas cette différence. Le v. 4 parle de violation contre la loi (sans distinction). |
2. Ce qui est péché dans la vie d’un incroyant ne serait pas considéré par Dieu comme péché dans la vie d’un croyant.
Critique | Cela implique un double standard de moralité, que les hérétiques soutenaient pour justifier leur immoralité. Le v. 4 dit: quiconque pèche transgresse la loi, chrétien ou non. |
3. On distingue entre l’ancienne et la nouvelle nature du chrétien; l’ancienne continuerait à pécher, alors que la nouvelle ne peut pas pécher.
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Critique | On ne peut distinguer les natures de l’homme de sa personne. Paul envisage la personne entière quand il dit qu’elle est dominée tantôt par la chair, tantôt par l’Esprit (Gal 5.17). Dans Rom 7.17. Paul dit que son comportement est en désaccord avec sa volonté, mais c’est sa personne qui pèche, non pas l’une de ses natures. De même, le «il» dans 1 Jean 3.9 vise la personne en qui demeure la semence. |
4. Jean décrit un idéal et non une réalité. (Alford et d’autres parlent de «la réalité idéale de la vie de Dieu».)
Critique | Jean n’écrit pas en tant qu’idéaliste. 1.8-9 semble contredire le texte que nous examinons. |
5. Jean ne viserait que certains chrétiens qui «demeurent» continuellement en Christ. On explique ne pèche pas du v. 6 comme signifiant la victoire attribuée à la permanence actuelle en Christ, alors que ne peut pas pécher du v. 9 viserait la victoire attribuée à la nouvelle naissance passée. Et on stipule: La nouvelle naissance est un fait (une constante), alors que demeurer en Christ est variable (inconstant).
Critique | Cela n’explique pas non plus l’affirmation si absolue du v. 9. |
6. Le chrétien ne saurait commettre un péché délibérément. (Alors qu’il peut être pris au piège [Calvin].)
Critique | Qui ose affirmer qu’il ne pèche jamais volontairement? Jean ne fait pas la différence entre volontaire et involontaire, conscient et inconscient. |
7. Le chrétien ne peut pas pécher habituellement et avec persistance. Il est en antagonisme continuel avec le péché. L’Esprit ne laisse «pas fleurir» le péché (Calvin). Si le croyant peut tomber dans le péché, il n’y marchera pas, ne le pratiquera pas.
Précision: | L’infinitif grec est un présent dont le sens est: «il ne peut pas continuer à pécher» (habituellement), ne peut pas y persister. L’habitude de pécher ne peut pas l’emporter. (NB: Si l’infinitif grec était un aoriste, le sens serait: «il est incapable de commettre un péché».) |
Conclusion: | A la lumière de cette précision grammaticale, la 7e interprétation doit être retenue comme la bonne. Un chrétien né de Dieu peut pécher même consciemment, mais non y persister, ce qui permettrait des doutes sur son authenticité en tant qu’enfant de Dieu. |
D’où la conclusion du v. 10 pour ce passage de 1 Jean 3.4-10: Par ce que nous faisons, nous manifestons qui nous sommes, enfants de Dieu ou enfants du diable.
Il n’y a que deux sortes d’hommes; le «noir et blanc» est biblique! Et il est nécessaire à cause des sophismes du genre de:
«L’erreur est un aspect de la vérité.» Non!
«Le diable est un aspect du bien.» Non!
Vérité et fausseté (erreur) | }sont des opposés irréconciliables |
Bien et mal | |
Juste (bon) et mauvais |
La paternité universelle de Dieu n’est pas enseignée dans la Bible, sinon dans le sens que Dieu est le Créateur de tous (Job 12.10; Jér 32.27).
Q5. A quoi l’enfant de Dieu se reconnaît-il?
Définition de l’amour selon Plummer:
«L’amour est la justice
dans la relation avec les autres.»
Réponses aux questions
R1. | Jean répond: parce que la semence de Dieu demeure en lui. |
R2. | C’est celui qui est né de Dieu, non pas de naissance, mais par grâce. |
R3. | Elle provoque la nouvelle naissance qui se manifeste par une conduite juste. |
R4. |
|
R5. | Il pratique la justice; il aime ses frères |
- Edité par Schneider Jean-Pierre
La recherche du salut par des voies légales, que ce soit par les oeuvres morales ou par celles de la législation, est un phénomène bien plus courant qu’on ne le croit. La législation de la sociale-démocratie, du socialisme et du communisme, qui préconise une solution législative étatique aux problèmes de la société, est fondée sur la croyance que de telles lois sauveront les hommes. Nous voyons la même prétention salvatrice, la même religion profane, chez les éducateurs, les psychiatres et les assistants sociaux qui s’imaginent guérir l’homme par leur activisme (1). Le pasteur Rushdoony éclaire excellemment l’actualité de l’enseignement biblique sur cette question:
« Les lois fondées sur la Bible ne cherchent pas à sauver l’homme ou à instaurer «le meilleur des mondes», la «grande société», la «paix mondiale» ou un monde «libéré de toute pauvreté» ou une quelconque autre utopie semblable. Le but de la loi biblique est de punir le mal, de le restreindre, de protéger la vie et les biens des hommes et de promouvoir une justice pour tous. Ce n’est pas la fonction de l’Etat et de ses lois de changer les hommes, de les réformer Ceci est une question spirituelle, l’affaire de la religion. L’homme ne peut être changé que par la grâce de Dieu, par le ministère de la Parole. La législation publique est incapable de changer le caractère des hommes.
La loi peut contenir, limiter la volonté mauvaise, le coeur mauvais de l’homme en lui faisant craindre les conséquences de ses actes. Sur une autoroute, nous ralentissons tous un peu quand nous voyons la voiture de police… L’existence de la loi et son application stricte restreignent les tendances pécheresses de l’homme. Bien que l’inclination de l’homme au mal puisse être freinée par l’application stricte de la loi, sa nature n’est jamais changée par cette loi: il ne peut être sauvé par la loi. Seule la grâce de Dieu en Jésus-Christ assure son salut. » (2)
Ainsi les législateurs démocrates et totalitaires qui s’imaginent pouvoir transformer l’homme par des lois sont les frères des légalistes juifs, des légalistes de Galatie. La prétention, par exemple. du communisme de changer l’homme, d’en faire «un homme nouveau» par la législation et par l’action contraignante de l’Etat, n’est qu’une pure utopie légaliste. Le salut par les oeuvres de religieux est devenu laïque, politique. Il n’en est pas moins futile.
Si l’Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. Si Dieu ne garde la ville ceux qui la gardent veillent en vain. (Ps 127.1)
En dehors de Jésus-Christ l’homme est incapable de faire quoi que ce soit d’utile, de solide, de durable (Jean 15.5). La loi de Dieu a comme but de faire connaître la différence absolue entre le bien et le mal afin de diriger l’homme vers le bien et le mener sur le chemin de la vérité. La grâce recrée l’homme à l’image du Christ. La vie nouvelle que Dieu donne à l’homme régénéré s’exprime par l’observation de la loi de Dieu, dans le but de rendre l’homme conforme à Dieu.
Voici alors l’essentiel de ce qu’on appelle le «légalisme»: chercher à obtenir le salut, soit salut social ou politique, soit salut personnel et spirituel, par les oeuvres de la loi. Définissons brièvement quelques aspects de ce légalisme selon la Bible.
Premièrement est légalisme toute prétention de nous réconcilier avec Dieu, de nous sauver par nous-mêmes, par nos propres efforts en cherchant à obéir à la loi de Dieu en dehors de la foi en Jésus-Christ et de son oeuvre parfaite, en dehors de l’imputation gratuite de sa justice au croyant.
Deuxièmement, toute adjonction de traditions humaines, de commandements humains, aux exigences de la loi de Dieu est du légalisme.
Et troisièmement, prétendre maintenir les lois rituelles de l’Ancien Testament explicitement abrogées par le Nouveau Testament (la circoncision, les fêtes juives, le rituel des sacrifices du temple, les ablutions purificatrices, etc.), n’est rien d’autre que du légalisme (3).
Il nous faudrait des études détaillées qui nous permettent de discerner exactement comment le Nouveau Testament comprend l’Ancien. Affirmer que des commandements de Dieu aient été abrogés sans que la Bible elle-même ne l’affirme, est une position antinomienne (4).
Une telle attitude conduit à la destruction de l’individu, de l’Eglise et de toutes les institutions que Dieu a établies pour ordonner la société afin de permettre aux hommes de vivre et de vivre heureux.
La conséquence d’un tel légalisme laïque d’un «salut» profane fait d’oeuvres sociales, économiques, politiques, techniques et scientifiques, sans Dieu et en dehors du cadre de la loi de Dieu, est la constitution d’une providence étatique où la planification de l’homme se substitue à la providence divine. L’antinomisme, marque d’un christianisme apostat, a fait beaucoup pour ouvrir cette voie.
L’Etat providence a grandi du rejet par les chrétiens de l’obéissance qu’ils devaient à la loi de Dieu, obéissance qui aurait dû les conduire à ces innombrables oeuvres sociales et éducatives qu’ils ont abandonnées à l’Etat. Ainsi l’Etat, en assumant toutes sortes de fonctions sociales et économiques qui ne lui sont pas propres, a tout simplement oublié la tâche si essentielle qui est la sienne: exercer la justice. Car la fonction de 1’Etat n’est pas de recréer l’homme socialement ou individuellement, mais de punir les malfaiteurs et ainsi de permettre aux gens de bien de vaquer paisiblement à leurs affaires. Un Etat fidèle à la fonction que Dieu lui assigne ne doit en aucun cas se substituer aux institutions établies par le Créateur, la famille, l’Eglise et toutes les associations que l’homme se donne en conformité avec la loi de Dieu (5). Mais quel a été l’effet de cette antinomisme des chrétiens dans l’élaboration du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui?
«La question de la restauration et du développement dans la société moderne des principes de la loi biblique a, depuis plus d’un siècle, été ignorée dans l’Occident chrétien. Pour de nombreux aspects de cette question cela est vrai depuis au moins trois siècles. Les implications pratiques de la loi biblique ainsi que son application à tous les domaines de la vie de la société – la vie de l’Etat inclu – sont méconnues autant par les chercheurs chrétiens que par ceux qui travaillent dans une perspective purement laïque. La conséquence en est que la faillite des structures légales positivistes (celle de ce qu’on nomme «l’état de droit», réd.) dans le monde entier,… n’a pas provoqué la réaction chrétienne indispensable.
Seul, en effet, le rétablissement de la loi biblique comme fondement du droit a une chance de résoudre durablement cette crise juridique. Pendant plus de trois siècles, les chrétiens ont tout simplement adapté les structures légales de leurs pays aux normes humanistes. La conséquence en est que nous nous trouvons maintenant dans une culture sécularisée en voie de dissolution. Ainsi que le sel qui aurait perdu sa saveur, les chrétiens ont en effet perdu toute capacité de construire des institutions fondées explicitement sur des principes bibliques. L’accent mis par les chrétiens sur leur piété personnelle et une sainteté vécues uniquement dans le cadre étroit de la famille et de l’Eglise, a eu comme résultat d’abandonner l’évolution du monde aux puissances démoniaques. Maintenant que le monde est, apparemment, entre les mains du diable, les chrétiens se rendent compte soudainement que ni leurs églises, ni leurs familles sont à l’abri de l’infection culturelle ambiante, infection qui prend rapidement la forme d’une épidémie» (6).
Le pasteur Rushdoony, de son côté, relève lui aussi que la conséquence de l’oubli et de l’abandon de la loi divine comme norme de toutes les institutions sociales, a pour inévitable conséquence la dislocation de la société.
«Au fur et à mesure que l’humanisme répand son cancer dans le monde entier nous pouvons observer un mépris grandissant pour la loi sous toutes ses formes. Le christianisme évangélique ainsi que la plupart des manifestations de la foi en ce siècle, témoignent de ce mépris de la loi par leur antinomisme et leur humanisme implicite. C’est ainsi qu’ils sont affectés par cette maladie mortelle qu’est l’humanisme.
Ce qui caractérise la religion antinomienne, c’est son impuissance. Cela implique en réalité la mort de la religion, car renoncer à la loi n’est rien d’autre que refuser à Dieu et à la foi toute prétention à une autorité finale, à une souveraineté absolue.
Mais il est impossible aux hommes de vivre sans loi. Le cri des anciens Perses: «Nous sommes des hommes, donnez-nous des lois!» est devenu le besoin vital, la faim grandissante des hommes du vingtième siècle. Et à ce besoin d’une loi, seule la loi biblique peut répondre. Tous les autres systèmes sont en déconfiture complète» (7).
Le monde est parvenu à cet état de confusion et d’arbitraire grâce à ce qu’on peut appeler la démission de la loi à l’intérieur des églises. Cette lumière qu’est la Parole-Loi de Dieu ne brille plus dans les ténèbres de ce monde. L’Eglise a mis sa lampe sous le boisseau. L’on ne voit plus la cité de Dieu sur la montagne. Le monde, en conséquence, n’a plus de boussole et les hommes se livrent à l’anarchie, au nihilisme et à des réactions arbitraires d’autoritarisme.
Comme le dit fort bien Jean Brun, faute de référence vraie absolue, on passe sans autre de la pourriture à la dictature. L’antinomisme chrétien est le levain qui corrompt toute la pâte. Le légalisme arbitraire la fige en masse totalitaire. Soyons de ceux qui demeurent affamés et assoiffés de la justice divine. Nous serons rassasiés et notre soif sera étanchée (Mt 5.6). Dieu fera alors à nouveau de ses enfants la lumière de ce monde et le sel de la terre.
Secrétaire de l’Association vaudoise de parents chrétiens
Rédacteur de «Résister et construire»
Notes
(1) Pour l’éducation voyez: R. J. Rushdoony: The Messianic Character of American Education. the Craig Press (Nutley) New Jersey, 1976 (1963).
Pour la psychologie: W. K. Kilpatrick: Séduction psychologique, Centre Biblique Européen, Lausanne, 1985.
(2) R. J. Rushdoony: Law and Liberty (Craig Press), 1971, p. 3.
(3) Voyez sur «le changement de loi» (Héb 7.12): «Le sacerdoce étant changé, il doit y avoir nécessairement un changement de loi» (aussi Héb 7.19 et Eph 2.14). Le mur de séparation étant tombé, toute la partie de la loi séparant juifs et païens est abolie. Un nouveau sacrificateur implique la disparition des anciens sacrifices.
(4) Antinomisme: Doctrine qui enseigne, au nom de la suprématie de la grâce, l’indifférence à la loi. (Larousse)
(5) Voyez à ce sujet notre importante étude: J-M. Berthoud: «Du Pouvoir» – Documentation chrétienne N0 XVII, septembre 1977, C. P. 468, 1001 Lausanne, Suisse.
(6) Gary North: Editor’s Introduction. The Journal of Christian Reconstruction, Symposium on Biblical Law, Vol. Il, No. 2,1976, p. 1.
(7)R.J. Rushdoony: Biblical Law and Western Civilisation, Ibid. p. 12, PO. Box 158, Vallecito,
- Edité par Berthoud Jean-Marc
Fondements (1)
Préambule
Que nous apprend la Bible sur des sujets essentiels tels que la création et l’homme? Ces deux sujets ayant déjà été traités dans les numéros 79 et 80, nous continuerons à examiner ce que la Bible nous dit sur elle-même (son inspiration divine), sur le monde, le péché, la chair, la mort, les jugements de Dieu, sur Satan, les démons, l’enfer…
La Bible étant le seul livre à constituer les «Saintes Ecritures», elle est l’unique livre qui soit revêtu de l’autorité divine, l’unique livre qui soit authentiquement «Parole de Dieu», à tel point que d’y ajouter ou d’en retrancher quoi que ce soit est un crime punissable par Dieu lui-même. L’avertissement solennel nous est donné au début de la Bible (Deut 4.2 et 13.1), au beau milieu de la Bible (Pr 30.5-6) et tout à la fin (Apoc 22.18-19), où nous lisons:
Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. – Cela vaut donc pour toute la Bible, car dans un sens plus large, toute la Bible est «prophétie», écrite par des hommes qui ont parlé de la part de Dieu (2 Pi 1.20-21).
Justement, dans cette première tranche de fondements, nous voulons examiner un sujet de brûlante actualité:
L’inspiration de la Bible
«Bible» vient du nom pluriel grec «biblia», sans article pour indiquer que les Ecritures réunies en un volume forment un tout qui doit être considéré comme «le livre par excellence» (chrisostome vers 400 apr. J.-C.).
1. Introduction
Jusqu’au 19e siècle, personne se disant chrétien n’imaginait qu’on puisse sérieusement mettre en doute l’inspiration divine, et donc l’autorité incontestable de la Bible. Bien entendu, il y a toujours eu des contestataires dans le camp des incrédules, dont un des plus notoires fut Voltaire, ce blasphémateur du 18C siècle, qui prédisait que dans 100 ans plus personne ne lirait encore la Bible, vu que le monde entier aurait été éclairé par la sagesse du «siècle des lumières», le sien, qui fut au contraire un siècle d’obscurantisme philosophique. Or au 20e siècle, le nôtre, la maison qu’habitait Voltaire se trouve être un dépôt de la Société biblique britannique! Humour de Dieu…
Notre Dieu est un Dieu qui parle, et cela dès la troisième phrase d’un livre de quelque 1300 pages. En cela il se diffère de tous les faux dieux. Dieu parle à l’homme par l’homme, ce dernier étant inspiré divinement par le Saint-Esprit. Non seulement Dieu parle, mais il est lui-même cette Parole.
Jésus-Christ s’y identifie pleinement, lui dont il est dit: Son nom est la Parole de Dieu (Apoc 19.13).
Bien entendu que le problème de l’inspiration des Saintes Ecritures se pose à notre esprit. Notre approche à ce problème devrait être guidée par
4 principes:
1. Considérer le problème dans son ensemble (les détails sont secondaires).
2. Savoir que c’est une question de foi, non de discussion.
3. Savoir que l’autorité de la Bible n’a pas à être défendue, mais affirmée.
4. Accepter que la Bible est la parole de Dieu dans toutes ses déclarations, qu’elles soient d’ordre spirituel, moral, matériel, historique, géographique ou scientifique.
2. Diverses façons de comprendre l’inspiration
Je n’en nomme ici que les trois principales que l’on peut sérieusement prendre en considération:
1. Inspiration morale
Seules les valeurs morales seraient divinement inspirées, ce qui revient à dire que seules les pensées seraient inspirées par Dieu. Les données historiques ou géographiques par exemple seraient souvent fausses.
Objections: Comment des idées pourraient-elles être transmises et conçues autrement que par des mots? Communiquer des pensées sans paroles est une absurdité. Et puis: Comment un enseignement juste pourrait-il découler de faits faux (que la Bible présente comme justes, en surplus)?
2. Inspiration verbale
Dieu aurait dicté chaque mot, l’auteur restant passif.
Objections: Les hommes ne sont pas des dictaphones. Le style de chaque auteur biblique reste personnel.
3. Inspiration pléniaire
Dieu a guidé les auteurs par son Esprit jusque dans le choix des expressions, et ceci sans détruire leur personnalité et donc leur style littéraire. Dieu se révèle véritablement, et il révèle ce qu’est l’homme et ce qu’est le monde, par le moyen de la Bible. Comme Dieu est devenu homme en Christ, mais sans péché, ainsi sa Parole fut écrite par des hommes, mais sans erreur. Elle est donc, dans les manuscrits originaux, infaillible, inerrante et normative.
Voici quelques textes à l’appui:
2 Tim 3.16: Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice.
2 Pi 1.20-21: Avant tout, sachez qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Incidemment, cette dernière tournure est aussi une définition de ce qu’est la prophétie: une parole de la part de Dieu; c’est le cas pour la Bible entière.
Autres références: 1 Pi 1.10-12; 1 Thes 2.13.
3. Les auteurs et les textes
Quelque 45 auteurs, du roi David au simple paysan Amos, de l’intellectuel érudit Paul au pêcheur manuel Pierre, ont écrit les 66 livres de la Bible au courant de 16 siècles. L’unité spirituelle et théologique entre tous ces livres est indéniable et saute aux yeux de qui ne regarde pas de travers. Il y a à cela une seule raison: ils ont tous été inspirés par l’Esprit de Dieu.
Les copies descendues à nous sont absolument dignes de foi; aucune des environ 50 variantes importantes que contient la Bible entière ne touche à un article de foi ou aurait une incidence digne d’être relevée. Les manuscrits de la Mer Morte sont une preuve éclatante de la fidélité quasi totale des textes existants.
Le canon (l’ensemble des livres composant la Bible) est dû à l’action du Saint-Esprit sur Israël et l’Eglise tout au début de l’ère chrétienne. En d’autres termes: Dieu a veillé à ce qu’aucun livre non-inspiré par l’Esprit fasse partie de la Bible, tout comme il a veillé à ce que les copistes travaillent avec une fiabilité sans pareille dans toute la littérature mondiale.
4. Le témoignage de Jésus-Christ
Jésus accepte tout l’AT comme Parole de Dieu. Il dit : L’Ecriture ne peut être abolie (Jean 10.35). Les nombreuses allusions de Jésus à l’AT montrent bien qu’il ne doute jamais de ce que disent les textes: N’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse (Le Pentateuque) ce que Dieu lui a dit près du buisson (Marc 12.26)?
Autres références: Mat 19.4-5; 24.37; Luc 4.26-27; 11.51; 17.29-30; Jean 3.14-15.
Tout l’AT annonce le Christ (le Messie, l’Oint de Dieu, le Roi à venir). Christ est la réalité de ce qui se trouve dans l’AT: Commençant par Moïse et tous les prophètes. il (Jésus) leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait (Luc 24.25-27). – Les Israélites ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ (1 Cor 10.4).
Autres réf.: Ps 22; Es 53; Act 8.29-35; Héb 8.1-2; 9.15; 13.20.
5. Le témoignage de la prophétie
Définition: Le propre de la prophétie, c’est que ses prédictions sont assez obscures pour ne pas permettre une interprétation dans le détail, mais assez claires pour que quand cela arrive, on en reconnaisse parfaitement l’accomplissement.
L’AT est plein de prophéties exactes et vérifiables concernant le Christ. On a compté 333 prophéties sur Jésus-Christ qui furent réalisées; cela représente une chance égale à i sur 83 milliards, de sorte que tout hasard est exclu. Voici quelques textes tirés uniquement de Matthieu à l’appui:
l’annonce: | l’accomplissement: | |
Mich 5.1 | Mat 2.5-6 | |
Jér 31.15 | 2.17-18 | |
Es 53.4 | 8.16-17 | |
Es 53.7,9,12 | 26,54-60; 27.38 | |
Zach 11.12-13 | 26.15; 27.3-10 | |
Zach 9.9 | 21.4-5 | |
Zach 13.7 | 26.31,56 |
Il y a quantités d’autres prophéties qui doivent encore s’accomplir, p.ex. sur Israël ou sur le retour de Christ pour juger les nations et établir son royaume sur la terre. Il n’y a pas de raison pour qu’elles ne se réalisent aussi exactement que toutes celles qui se sont déjà matérialisées.
Jésus nous invite à croire toutes les prophéties de la Bible. Il sait que les prophètes ont parlé de la part de Dieu. Jacques écrivait: Prenez pour modèle de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur (5.10). Rappel: Luc 24.25.
6. «Contradictions» – science – histoire
Toutes les contradictions apparentes sont réductibles et disparaissent à la lumière soit du texte lui-même placé dans son contexte textuel ou historique. Toutes les trouvailles archéologiques n’ont fait que confirmer le texte biblique; pas même une seule ne l’a jamais ébranlé.
La Bible ne contredit jamais ce que la science peut prouver. Quant au siècle passé Darvin élabora la théorie hypothétique de l’évolution des espèces (qui fut d’ailleurs un plagiat, le véritable inventeur étant opportunément décédé avant la publication du livre qui devait porter aussi son nom), on se trouva tout à coup débarrassé de la nécessité de reconnaître qu’il y a un Créateur, ce qui arrangeait pas mal de monde, et on crut devoir discréditer le récit de la création relaté par la Bible. Jusqu’à ce jour, aucune des nombreuses hypothèses évolutionnistes n’a pu être scientifiquement prouvée…
La Bible dit que la terre est suspendue dans le vide: Dieu suspend la terre sur le néant (Job 26.7); et cela à une époque où les païens croyaient la terre fixée à quelque chose. Jésus savait qu’il fait jour et nuit en même temps sur la planète Terre; en parlant du jour de son retour, il dit: En cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée; … de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé (Luc 17.34-36; les uns dorment la nuit, les autres travaillent le jour, en même temps).
Fait étonnant: les prescriptions hygiéniques données à Israël par Moïse s’accordent parfaitement avec la médecine moderne (A. Rendle Short, Dr. méd., «Modem Discovery and the Bible»).
7. La critique de la Bible
Les élucubrations de la théologie dite libérale peuvent se résumer à la question que Satan posa à Eve pour mettre en doute la parole prononcée par Dieu: Dieu a-t-il vraiment dit…? (Gen 3.1). Cette théologie-là prend des libertés avec le texte biblique qu’aucun érudit littéraire n’oserait prendre avec des textes de la littérature profane, ancienne ou moderne.
Les critiques de la Bible dénigrent la position dite «fondamentaliste». Ce terme vient d’une série de publications faites en Amérique sous le titre « Fundamentals» qui avait pour but d’attester l’autorité absolue de la Bible en tout ce qu’elle dit, de sorte qu’elle est effectivement le seul fondement sur lequel nous puissions baser notre foi. Elle est véritablement Parole de Dieu dans son entièreté.
La théologie libérale enseigne, par contre, que la Bible n’est pas la parole de Dieu bien qu’elle la contienne, qu’elle ne serait donc que partiellement parole divine, et que seul Jésus doit être l’objet de notre foi. Il faut avouer que cela laisse quelque peu rêveur, car que sait-on de Jésus sinon par la Bible, et si l’on ne peut se fier au texte biblique, ce qu’on sait de Jésus serait donc aléatoire. Cette position aboutit à la négation de toutes les vérités fondamentales, à la «démythologisation» de la Bible, selon laquelle les miracles seraient des légendes dépourvues de réalité historique, ce qui, nous dit-on, n’enlèverait rien à leur valeur de révélation divine. Ainsi p. ex. Bultmann nie pratiquement tout ce que la Bible révèle, à commencer par le péché originel, et par conséquent tout le plan de salut en Christ. On en arrive à considérer Dieu comme une illusion (l’évêque Robinson et suite).
8. Autres livres sacrés
Parmi les plus anciens figurent le Pali (Tripitaka, canon bouddhique du 5e siècle apr. J.-C.) et le Coran (7e siècle apr. J.-C.). Une seule des erreurs monumentales que ces livres contiennent suffirait pour discréditer la Bible en tant que parole de Dieu si elle en contenait.
La Bible est la révélation finale et définitive jusqu’au retour de Christ. Jude verset 3 évoque, la foi transmise une fois pour toutes aux saints. De prétendues nouvelles révélations ne peuvent être reçues comme venant de Dieu. Pourtant, au sein du christianisme se sont élevés de nombreux «prophètes» qui ont donné lieu à des sectes. Comme elles sont toujours actives aujourd’hui, il vaut la peine d’en caractériser 5 des plus courantes, qui ont chacune son «livre sacré».
1. Les Témoins de Jéhovah sont en fait les témoins de la «Tour de Garde». Cette secte fut fondée par Russell en 1874. Elle nie la divinité de Christ; plusieurs dates illusoires de son retour furent avancées dans le passé. Attention: La Bible éditée par la «Tour de Garde» est falsifiée!
2. La Science chrétienne, ni scientifique ni chrétienne, fut fondée par Mme Baker-Eddy avec la parution de son livre «Science and Health» (Science et santé, 1876). Négation de la matière et du mal; guérison par prières à distance.
3. Les Mormons ou Saints des derniers jours doivent leur existence aux «révélations» de Joseph Smith et Brigham Young trouvées dans le «Livre des Mormons», 183U. Il s’agit de plaques d’or couvertes d’inscriptions trouvées dans la terre (dont l’existence ne fut jamais prouvée…). Comme il est impossible de s’y retrouver dans le fouillis d’inepties théologiques du mormonisme, je vous en offre un petit bouquet: le dieu de notre terre est Dieu-Adam, procréé par le Père avec Eve, une de ses femmes, au jardin d’Eden; sur les autres planètes, il y a d’autres dieux; le Père est un homme en chair et en os devenu divin; le Fils et l’Esprit sont des dieux différents; Jésus est né d’une relation du Père (matériel!) avec Marie… Les Mormons sont donc polythéistes. En même temps, ils ont réinstauré la prêtrise d’Aaron. De chrétien, il ne reste vraiment plus rien.
4. La Rose-Croix date, dans ses origines, de 6 siècles en arrière. Il s’agit d’une confrérie d’illuminés inspirés par la magie et la franc-maçonnerie qui mélange la mythologie païenne avec des éléments du judaïsme, du christianisme et du bouddhisme; pas étonnant qu’elle enseigne la réincarnation.
5. Les Adventistes prirent leur départ avec William Miller vers 1830. Miller .annonça le retour de Christ pour 1943. Le chrétien serait obligé d’observer tout le décalogue y compris l’observance du sabbat à la place du dimanche et ne devrait goûter ni à la viande ni à l’alcool. L’âme dormirait, serait donc inconsciente entre la mort et la résurrection du corps; les tourments éternels sont remplacés par l’annihilation (ce dernier point caractérise aussi les Témoins de Jéhova).
Je remarquerai, avec W. R. Martin dans «The Kingdom of the Cults» qu’il est possible d’être un vrai disciple de Christ tout en adhérant aux conceptions hétérodoxes des Adventistes, mais qu’il est impossible d’être adepte des Témoins de Jéhovah, de la Science chrétienne. des Mormons et de la Rose-Croix, tout en étant disciple de Jésus-Christ Les deux s’excluent.
Une conclusion s’impose: Toute soi-disant révélation extra-biblique ne peut que corrompre. On n’améliore pas ce qui est parfait.
9. L’influence de la Bible
Aucun livre jamais écrit n’a eu une influence globale comparable à celle du livre des livres, aussi bien dans le domaine religieux que profane. Aucun recueil de livres de cette envergure écrit par autant d’auteurs n’a de loin son unité et sa profondeur insondable. C’est que la Bible est le livre de Dieu pour les hommes.
Tous les renouveaux spirituels authentiques, sans exception, ont été produits par un retour à la Bible, à commencer par la Réformation. Non seulement la Parole de Dieu sauve, mais elle agit dans les croyants: Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes. – C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, vous l’avez accueillie non comme la parole des hommes, mais comme ce qu ‘elle est vraiment: la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez. (Jac. 1.21; 1 Thes 2.13)
par la parole de Dieu et par la prière.
1 Tim 4.5
- Edité par Schneider Jean-Pierre
Nous pensons que l’univers est un puits sans fond, d’où nous pouvons tirer des ressources à volonté. Mais les biens de la création ont des limites…
Que penser des questions posées par l’environnement et des problèmes que soulève la pollution? Avons-nous réfléchi comment, en tant que chrétiens, nous devrions utiliser les ressources mises à notre disposition?
Sans aborder les grands débats sur le nucléaire ou la guerre, ces questions concernent directement notre vie quotidienne. Quelles sont nos priorités lors de l’achat d’un produit? Le prix le plus bas, un point c’est tout; ou bien recherchons -nous aussi le produit le plus respectueux de ce qui existe dans la nature? Achetons-nous des meubles en plastique (non-recyclables, fait de substances mortes) ou en bois (le reboisement étant possible)?
La nature, la pollution et nous
Jusqu’à une période récente, l’homme moderne a cru qu’il pouvait se comporter comme il voulait avec la création. Sa politique industrielle et agricole, même du logement, était fixée sans prendre en compte le caractère limité des ressources connues. La pollution est apparue, et on a commencé à comprendre que la technique n’était pas l’unique solution.
La pollution existe dans beaucoup de domaines. Les grandes agglomérations la favorisent à cause de l’entassement des gens obligés de vivre dans des conditions de pénurie physique – béton, bruit, brutalité, ordures et manque d’oxygène. Le printemps n’est là que lorsque des jonquilles surgissent chez le fleuriste!
Si des villes comme celles du Mexique, de véritables cauchemars pour l’habitant, stimulent la pollution, Beverley Hills, où la richesse pousse à une consommation démesurée, le fait aussi. Plus le niveau de vie monte dans une société, plus celle-ci collicite ses ressources (et celles des autres) pour le maintenir et le développer. Ainsi, aux Etats-Unis, chaque année la population augmente d’un peu moins de 1 % et la production de l’électricité de près de 10%. Mais ne jetons pas la pierre aux habitants de ce pays: partout en Occident nous sommes, dans l’ensemble, des sur-consommateurs!
Un des plus grands inconvénients de la pollution est dû, depuis la deuxième guerre mondiale, au développement des produits non-recyclables. Les raccourcis de la technologie moderne permettent la production d’objets «à jeter». Ainsi l’homme est en train de «s’endetter» vis-à-vis de la nature; il y prend selon sa fantaisie au-delà de ce qu’il est capable de remplacer. La pollution croît plus vite que la production nouvelle. La voiture est l’image par excellence de la pollution, à plus d’un titre. Il y a, par exemple, plus dépaves à la casse que de voitures neuves vendues chaque année.
Une relation pour la vie
Le progrès technique a entretenu l’illusion que nous étions plus ou moins libérés de toute contrainte en ce qui concerne l’environnement. Tout devenait possible… Or, rien n’était plus faux! C’était oublier le message chrétien et faire de l’homme moderne un pollueur.
Dans la Bible, il y a un rapport étroit entre l’homme et la nature. Les deux ont été créés par Dieu. Certes, l’homme est personnel dans son être, alors que la nature ne l’est pas, mais il y a interdépendance. La création dépend de l’homme et l’homme de la création. L’homme a reçu l’ordre de bien gérer la nature, de la faire fructifier et d’en prendre soin. Ainsi il bénéficie de sa mise en valeur (voir Gen 1.29,30). Il est également appelé à respecter l’intégrité des animaux. Dans le récit de la création, il est sous-entendu que l’homme ne peut pas abuser de la création sans se dégrader lui-même et marquer son mépris vis-à-vis du privilège qu’il tient de Dieu: celui de gérer ce qui a été créé «bon».
Le jardin devenu décharge
Que s’est-il passé? Dans sa désobéissance, l’homme a détourné la nature de sa destination première. Il en a usé non pour la gloire de Dieu, mais pour se révolter contre lui. La nature souffre à cause de l’homme – elle est maudite à cause de lui et produit des chardons; l’homme se tue à la cultiver avec difficulté (Gen 3.17-19). C’est ainsi que, dans l’Ancien Testament, le péché d’Israël conduit à la malédiction de la terre et, dans le Nouveau Testament, l’apôtre dît que la «création soumise à la vanité» soupire en attendant la révélation des fils de Dieu (Rom 8.19-22).
De tout ceci se dégage le principe biblique suivant: le rapport entre l’homme et la nature est un reflet de celui qui existe entre l’homme et Dieu.
L’homme éloigné de Dieu a déclenché un cercle vicieux: l’industrie lourde détruit les forêts et cette destruction met la vie de l’homme en danger; une politique agricole favorable au nomadisme stimule la progression du désert et, en conséquence, la famine dans certains pays; pour notre agrément, nous abusons des aérosols, dont une des composantes chimiques détruit la nappe d’ozone qui nous protège; le refus de l’essence sans plomb va coûter plus cher à la longue que son adoption, à cause de la pollution de l’atmosphère.
Une attitude intérimaire
Nous sommes exclus du Paradis à la suite d’Adam et Eve.
Que faire? Avant la nouvelle création, il n’y aura pas davantage d’écologie parfaite que de justice parfaite parmi les hommes. Nous sommes bel et bien obligés de vivre en ville, de rouler en voiture, de placer nos achats au supermarché dans des sacs en plastique, etc. Il n’y a pas d’autre solution. Nous sommes solidaires d’une situation sociale et il est impossible de se retirer en une cocagne écologique pour éviter de mal agir.
En attendant le renouvellement de la création, les chrétiens sont donc appelés à préserver celle-ci autant que possible, car elle appartient à Dieu, et non à eux. Ils peuvent oeuvrer, dès maintenant, en vue de sa restauration, grâce des options appropriées, tout en sachant que c’est Christ qui le fera un jour parfaitement. L’écologie et la pollution soulèvent des questions non seulement de technique, mais aussi d’éthique. La modération doit marquer nos choix en sorte que le respect de la création soit assuré au mieux.
Dieu est le Créateur; il nous appelle, nous, ses serviteurs, à gérer sa création en sages économes. Aussi investissons nos forces et notre argent en des projets propices à la nature et à notre prochain et évitons tout excès alimenté par la convoitise.
Une espérance
En même temps, sachons aussi user, en toute bonne conscience, des bienfaits qui nous sont accordés. La nature n’est pas une divinité, comme le donne à penser une certaine écologie panthéiste. Elle a été créée pour notre bien, et Dieu veut que nous nous réjouissions de sa richesse et de sa diversité merveilleuse. Il n’est sûrement pas dans la volonté du Créateur que ses dons soient une cause de tristesse pour nous!
Ceci dit, il faut savoir que nous continuerons à commettre des erreurs dans le domaine de l’écologie comme dans tous les autres. Mais nos fautes de jugement n’ont pas de conséquences éternelles, car Jésus-Christ est aussi le Sauveur de la nature. Si nous croyons en sa grâce, la nouvelle création, que notre foi attend, ne sera pas notre oeuvre mais son don.
- Edité par Wells Paul
Chronique de livres
Titre: | Quand Dieu a parlé aux hommes (186 pages) |
Auteur: | Paul Wells |
Editeur: | LLB Guebwiler, 1986 |
Livre d’un auteur contemporain qui confirme dans une expression moderne et un style différent, ce que L. Gaussen et d’autres après lui ont écrit sur l’inspiration des Ecritures, Wells bat en brèche le pluralisme théologique qui a jeté dans la confusion et dans la faiblesse la plupart des Eglises réformées du 20è siècle. Son livre remet en honneur l’absolu de la foi sans rien concéder aux prétentions de la raison ni aux hypothèses de la science. E est complété par deux annexes, la première sur l’inerrance biblique (Déclaration de Chicago du 28 octobre 1978), la deuxième sur l’herméneutique biblique, c.-à-d. l’interprétation des textes (Déclaration de Chicago du 13 novembre 1982). Ces déclarations sont magistrales de clarté et de fermeté.
Ce livre tranche avec tout ce qui est neutre dans le monde évangélique et ose affirmer que la Bible juge de tout et ne peut être jugée par personne.
Le livre de P. Wells est non seulement des plus remarquables au point de vue de la foi en l’inspiration plénière de la Bible, mais aussi de la façon dont il s’y prend pour expliquer la place que l’Ecriture tient dans le plan de Dieu et «comment elle doit être lue par le chrétien». Dans un langage qui reste accessible à ceux qui possèdent déjà des éléments solides sur le christianisme, l’auteur désire que soient discernées les valeurs permanentes afin que les hommes «en vivent concrètement jour après jour». Son ouvrage est de tout premier plan.
Résumé du livre
Le livre s ‘ouvre par un résumé en forme de liminaire qui récapitule à la fois la matière de l’ouvrage et l’essence des convictions de l’auteur. Inutile de vouloir résumer ce qui l’est déjà. J’en viens donc aux sujets des huit chapitres couvrant les pages 22 à 169, chapitres suivis des deux annexes sur l’inerrance biblique et sur l’herméneutique, de la Déclaration de Chicago des 28 octobres 1978 et 13 novembre 1982.
Avec le chapitre 1 nous entrons dans l’histoire de ce que l’auteur appelle «la crucifixion de la Parole de Dieu dans l’Eglise». Après avoir exposé en quoi consiste la position classique où Dieu est reconnu comme l’Auteur des Ecritures et les écrivains comme des instruments par la bouche desquels le Seigneur a parlé, sous l’inspiration et le contrôle du Saint-Esprit, WeIls montre le point de départ et le développement du rejet de la position classique sous l’impulsion des théologiens influencés par l’humanisme. Devant l’insuffisance des thèses libérales qui fleurissent au 19C siècle apparaît la proposition néo-orthodoxe de Karl Barth (20C siècle) qui tend à «revaloriser la révélation et l’autorité de la Bible» tout en n’identifiant pas la Bible avec la Révélation (dans le sens absolu et exclusif du terme) et tout en relativisant son autorité. C’est la rabaisser «à un témoignage humain à la révélation de Dieu» et prétendre que «Jésus-Christ est la seule révélation qui manifesterait l’union du divin et de l’humain».
A la fin du premier chapitre, Wells traite de la situation actuelle qui résulte de l’effondrement de la théologie néo-orthodoxe et se caractérise par le «pluralisme». C’est avec raison qu’il note: «Lorsqu’il y a dissociation entre Ecriture et Parole de Dieu, la révélation ne peut plus être perçue. par le lecteur de la Bible, que de façon subjective.» La conclusion du chapitre introduit le sujet du deuxième: «Il vaut mieux écouter ce que la Bible dit d’elle-même.»
L’approche des Ecritures selon ce qu’elles disent d’elles-mêmes est la bonne longueur d’ondes nous permettant de capter son message et l’intention de ce message. Captivant sujet faisant l’objet des vingt pages du chapitre 2.
La Bible rend témoignage à son inspiration et il y a complémentarité entre la foi en Christ et la foi en l’Ecriture. L’attitude de Jésus envers l’Ancien Testament, dont il affirme l’origine divine de plusieurs manières et son inspiration, ainsi que «l’authentification prophétique du NT par Jésus» (ses paroles et ses promesses énonçant «le principe fondamental à la base de la formation du canon par l’inspiration de l’Esprit») sont le fondement de la fiabilité du message de «toute Ecriture», AT et NT compris.
Le chapitre 3 distingue entre ce que l’inspiration n’est pas et ce qu’elle est.
Il importe de comprendre que «la Bible est un document rédigé dans le cadre de l’alliance qui unit Dieu à son peuple. Dans ce pacte Dieu est le souverain et l’homme le serviteur qui répond, ses réponses se situant à l’intérieur de l’alliance.»
Sur le rôle de Dieu dans l’inspiration, l’auteur développe trois pensées:
– il est l’auteur des Ecritures;
– il fournit le témoignage cohérent de sa révélation;
– il suggère aux écrivains les paroles de leurs écrits.
Vient ensuite le problème des difficultés de la Bible dont la cause première réside dans une mauvaise approche où les présupposés humains ressemblent à des clés qui ne conviennent pas à la serrure que l’on voudrait ouvrir.
Le chapitre 4: «Dieu a parlé» établit la relation entre la Personne de Dieu, sa capacité de parler et le fait qu’il parle effectivement. En même temps que la notion de relation est affirmée, celle de la distinction entre Dieu et ses attributs est énoncée. La Parole «exprime l’identité de Dieu en tant que personne. Pourtant, si cette Parole est l’expression de l’être divin, elle n’est pas toute la réalité de la personne de Dieu, à la fois Un et Trine».
Une question appelle tout le développement du chap. 5. La voici: «Cette Parole divine et humaine, est-elle dans le monde comme dans un milieu étranger? Donne-t-elle une information sur Dieu qui serait en opposition avec ce que l’on connaît par ailleurs sur le monde?» Vient alors cette réponse lapidaire dont dépend toute la démonstration subséquente: «Toute relation personnelle avec Dieu et la confiance qu’on peut avoir en lui dépendent de son contrôle des réalités qui nous entourent.» Les pages 100 à 117 traitent de la révélation générale (le Dieu de grâce se manifeste dans la nature), de son but et de ses limites, puis d’un nouveau principe de connaissance que constitue la révélation spéciale et le fait que la Bible considère la révélation générale et la révélation spéciale comme complémentaires. «Le fondement de la connaissance de Dieu est la révélation créationnelle et rédemptive.»
Sous le titre «L’autorité de la Bible». Wells consacre le chapitre 6 à définir quel est son fondement, la façon dont s’exprime cette autorité, comment recevoir cette autorité (en relation avec son centre christelogique et de dessein de la rédemption), en renonçant à faire obstacle à la révélation qui est limpide, alors que le coeur de l’homme est tortueux et méchant.
Le chapitre 7, «La vérité de l’Ecriture», définit ce qu’est l’inerrance, insiste sur l’importance de la doctrine de l’inerrance et l’élève contre tout «ce qui voudrait réduire le champ de l’inerrance». Ensuite l’auteur examine les objections à l’inerrance qui sont de plusieurs ordres mais ne résistent pas à l’analyse.
En abordant le point trois de ce chapitre, «Caractéristique de l’inerrance biblique», l’auteur montre comment et pourquoi l’inerrance et l’infaillibilité sont des notions très proches l’une de l’autre.
La suite du chapitre (points 4, 5 et 6) rejette la notion d’une inerrance partielle où la vérité de l’Ecriture ne concernerait que les enseignements moraux et spirituels. «La Bible est sans erreur et apte à permettre de comprendre les réalités spirituelles et matérielles.» Par conséquent, si la Bible est suffisante dans le domaine de la foi, elle l’est aussi «pour régir aujourd’hui la vie quotidienne.»
Enfin, puisque la vérité est un tout qui couvre le temps et l’éternité, elle dévoile tout ce qui se rapporte à la fin des temps et atteste que la nouvelle création a déjà commencé sous l’action de l’Esprit Saint.
Reste la question de l’interprétation de l’Ecriture, exposée dans le dernier chapitre du livre.
Que Dieu ait confié la vérité aux hommes est une chose. Mettre en relief cette vérité, c’est-à-dire l’interpréter, en est une autre. Pour le faire correctement, sans imposer au texte notre sens, il est nécessaire de respecter un ensemble de règles et de phases «en reconnaissant la complémentarité des caractères d’ordre divin et humain de la Bible».
Le travail exégétique est indispensable, mais s’il fait l’économie de l’action de l’Esprit, s’il oublie «que la Bible se rend un témoignage à elle-même.., qu’aucune preuve humaine n’existe pour nous convaincre», alors l’interprète apportera aux autres son propre message et non celui que Dieu a voulu communiquer à l’homme pour son salut.
Pasteur, Action biblique Genève
- Edité par Promesses
Titre: | La sainte Cène (77 pages) |
Auteur: | E. Kevan |
Editeur: | Europress, F-71100 Chalon-sur-Saône |
La sainte Cène, qui symbolise que Christ est en nous, est une ordonnance instituée par le Seigneur pour les siens, tout comme celle du baptême, qui symbolise que nous sommes en Christ (p. 59).
Le repas du Seigneur est présenté dans ce petit livre sous quatre aspects, à savoir: celui d’un mémorial, celui d’une alliance, celui d’une communion fraternelle et celui d’une espérance.
1. Un mémorial. Il nous est ordonné par Christ, qui nous a conféré l’autorité de le pratiquer, ce que l’Eglise primitive faisait régulièrement le premier jour de la semaine (Act 20.7). Ce repas du Seigneur nous permet de nous souvenir de sa mort jusqu’à son retour, ce qui implique aussi sa résurrection, et donc toute son oeuvre rédemptrice. «Le Seigneur a prévu ce signe externe afin de toucher, à travers de nos sens physiques, notre perception spirituelle» (p. 15). Ces symboles commémoratifs, le pain et le vin, sont deux expressions métaphoriques qui servent comme signes de sa mort, sa résurrection, son alliance et notre communion avec lui et entre nous. Elle n’indique pas l’identité des espèces avec le corps du Seigneur comme l’enseigne Rome et comme Martin Luther continua de le soutenir (p. 16). C’est le mémorial d’une personne, de Jésus-Christ qui s’est livré pour nous (Gal 2.20). Ce mémorial est basé sur un fondement historique. Prendre le repas du Seigneur indignement «veut dire le prendre avec complaisance, avec frivolité, sans se soucier le moins du monde du péché qui nous alourdit» (p. 23). Nous avons l’ordre impérieux de «nous examiner», afin de discerner en nous s’il y a lieu de nous humilier devant lui pour quelque voie de chagrin que nous aurions prise. Cela exclut tout traditionalisme et nous pousse à pratiquer cette ordonnance divine régulièrement à sa gloire.
2. Une alliance. Le souper que prit le Seigneur avec ses disciples était vraiment le repas de Pâques. En effet, l’institution de la Cène était liée à la célébration de la Pâque juive. Une étude un peu plus approfondie des récits dans Mat 26, Marc 14, Lue 22 et Jean 13 fait penser que le Seigneur «transforme la Pâque pour en faire le repas de la nouvelle alliance» (p. 31). Cette partie approfondie et intéressante démontre que quand Dieu prend un engagement à travers l’incarnation de son Fils, celui-ci reste ferme et éternel, ce qui nous incite à répondre avec joie et respect à l’invitation de célébrer la Cène régulièrement (toutes les fois. 1 Cor 11.25). Dieu désire aussi que ce soit de notre côté une «loyauté sacrée» et qu’en mangeant le pain et en buvant le vin, sa table ne soit pas violée par nos inconséquences.
3. Une communion fraternelle. Elle trouve son expression suprême à la table du Seigneur, car nous manifestons, les uns envers les autres, l’amour de Dieu en «partageant» le pain et le vin avec tous ceux qui sont aussi organiquement liés au Christ, qui est la tête de son corps, l’Eglise. Cette communion est l’oeuvre du Saint-Esprit sur la base de l’oeuvre rédemptrice de Christ. Cette communion joue dans le sens vertical aussi bien qu’horizontal, symbolisé par la Cène (Act 2.42; 1 Cor 10.16; 1 Jean 1.3, 7). Il n’y a pas de place pour l’individualisme immodéré.
Ici, il faut placer la discipline, «qui a pour but de préserver la pureté de la communion fraternelle», car il y a «un lien direct entre la discipline de l’Eglise et la sainte Cène». D’autre part, «Charles Spurgeon faisait un jour cette remarque: «Il y a plusieurs frères avec qui je ne puis m’entendre sur certains points, mais je peux m’entendre avec eux en me souvenant du Seigneur Jésus. Je ne pourrais pas travaiL-1er avec eux dans tout ce qu’ils font, mais s’ils veulent se souvenir du Seigneur Jésus, je peux me joindre à eux» (p. 61).
4. Une espérance. Finalement, nous sommes appelés à célébrer la Cène en vue de son glorieux retour Il est important que nous regardions aussi vers le futur après nous être souvenus de ce qui s’est passé au Calvaire, car son oeuvre rédemptrice a une valeur et une portée futures et éternelles.
Nous recommandons ce petit ouvrage bienvenu, qui s’ajoute aux quelques rares exposés en français sur le repas du Seigneur Il est écrit simplement et nous donne envie d’adorer Dieu et de le louer avec «ce moyen de grâce spécial» qu’est la Cène (p.l9).
- Edité par Promesses
Titre: | Le sermon sur la montagne (The Sermon on the Mount) (186 pages) |
Auteur: | J. Dwight Pentecost |
Editeur: | Edition Vida, 17, rue de Bizy, F-27200 Vernon |
L’ouvrage de J. Dwight Pentecost est une interprétation sobre du Sermon sur la montagne, interprétation qui éclaire bien le contexte historique de cet appel à suivre le Seigneur, en tournant le dos à l’hypocrisie de ceux qui se contentent des apparences de la piété (les pharisiens et les docteurs de la Loi contemporains de Jésus-Christ) et qui fait l’application pratique et actuelle des principes de vie spirituelle que ce Sermon inimitable met en valeur. Tout ce qui est façade est fustigée.
La première partie expose le début du sermon (Matth 5:13-16) et présente les caractéristiques de la vraie spiritualité, ou le fruit de l’Esprit. Le passage de Matth 5:17-20 permet à l’auteur de répondre à cette question redoutable: «A quel point un homme doit-il être bon pour aller au ciel?» Cette question est aussi un défi en rapport avec l’impossibilité pour l’homme de répondre aux exigences de la Loi par ses propres moyens. Vient ensuite l’exposé des normes morales divines qui placent l’homme pécheur devant sa vraie condition et l’obligent à reconnaître que I ‘apparence de la piété ne peut tromper que les hommes. Dieu voit au-delà des apparences et juge ce qui est caché au fond du coeur (Matth 6:21-6:18).
L’homme doit faire un choix: quel trésor veut-il acquérir, quel maître veut-il servir en qui et en quoi veut-il mettre sa confiance? (5:19-34).
Le chap. 7 est la conclusion du Sermon. Il attire l’attention sur le danger de mal juger les autres et de se tromper sur soi-même. Il exalte l’esprit de grâce qui donne et l’esprit de foi qui demande avec confiance. La règle d’or est décrite dans les v. 12-20 qui soulignent l’importance de l’amour, de la sainteté, de la vérité. Le chemin qui mène à la vie est étroit mais droit, alors que celui qui conduit à la perdition est spacieux. Finalement, le critère suprême ne réside pas dans les belles paroles, même religieuses («Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, n’entreront pas tous dans le royaume de Dieu . . .» v. 21), mais dans l’obéissance à la vérité révélée: . . . «mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux» (v. 21). Voulons-nous bâtir sur le roc de la Parole ou sur le sable d’une piété factice? Matthieu 7:24-29. Question solennelle!
Livre excellent, surtout pour les chrétiens.
- Edité par Promesses
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