PROMESSES
C’est l’échec
Il a voulu entreprendre un voyage et puis… la roue s’est cassée. C’est l’accident, l’arrêt, l’échec! A moins de subir une réparation de main compétente, la voiture ne servira à plus rien.
N’y a-t-il pas une grande ressemblance entre le voyage de cette diligence et la vie de nombreux couples? Tant de jeunes époux sont partis pleins de joie et de confiance pour leur voyage à deux. Un certain temps, leur mariage a bien «roulé». Puis ont surgi des problèmes et il y a eu des collisions. Un grand «craquement» – et le beau voyage était termine.
Et maintenant? Un peu bricoler? S’accommoder à l’échec? Ni l’un ni l’autre ne serait une vraie solution! Mais que faire lorsque cela ne va plus? Il n’y a pas de «truc» miracle, mais il existe un spécialiste compétent – même pour des mariages échoués: Jésus-Christ. Si l’un des époux fait le premier pas et va demander de l’aide auprès de lui, il est très possible que le «voyage» pourra continuer.
Le témoignage qui suit est plutôt extraordinaire. Mais il prouve que JésusChrist est capable de changer totalement une vie et de guérir un mariage raté.

«Nous nous sommes mariés deux fois…»
Peter: Je suis né près de Bâle où j’ai fréquenté les écoles et fait mes études de droit à l’université. J’ai grandi chrétiennement. Ma mère était engagée dans la foi, ce qui m’avait en partie attiré, en partie repoussé. Lorsque j’étais en faculté, je me suis éloigné de la foi de ma mère et j’ai choisi mon propre chemin. A 25 ans j’ai épousé Marianne. Peu après, nous avons déménagé dans le Midi de la France où nous avons monté une grande plantation fruitière. Au début, c’était dur. Le fait de vivre pour le même but a permis à notre mariage de fonctionner, même si nous n’étions pas un coeur et une âme. Au bout de cinq ans nous sommes retournés en Suisse où j’ai trouvé un emploi à Zürich. La vie avait bien changé par rapport à celle à la ferme. Je partais tôt le matin et rentrais tard le soir. Le travail et les intérêts en commun avaient disparu, et bientôt chacun vivait de son côté. Vu de l’extérieur, notre vie de couple était toujours intacte, mais à l’intérieur elle devenait plus creuse de jour en jour. Nous n’avions plus rien à nous dire. Après de vaines explications et des reconciliations sans lendemain, nous nous sommes finalement séparés. Après le divorce d’avec ma femme, je me suis marié avec Hildi dont j’avais fait la connaissance entre-temps.
Tout dépend du pardon
Environ deux ans plus tard, j’ai appris que ma femme s’était convertie – et ensuite les garçons aussi. Ma remarque à ce sujet fut: «Elle a encore trouvé un moyen pour se faire bien voir!» Pourtant par la suite j’ai senti que dans cette nouvelle foi il y avait quelque chose de vrai et que ma première femme Marianne était changée d’une certaine façon.
A mon travail je fis la connaissance d’un homme d’affaires, et il nous invita, ma femme Hildi et moi, à une rencontre d’hommes d’affaires chrétiens. Nous avions tous les deux envie de savoir plus au sujet du Christ et de faire meilleure connaissance avec lui – jusqu’à ce que, pour de bon, nous l’acceptions comme notre Seigneur et Sauveur. Alors quelque chose d’extraordinaire s’est passé: les rapports avec ma première femme et nos enfants ont radicalement changé. Nous ayant pardonné mutuellement, nous n’avions plus besoin de nous combattre. La querelle, l’agressivité, l’impatience, l’irritation et la méfiance ont dû laisser la place à la compréhension, la reconnaissance mutuelle, la valorisation de l’autre et – le plus beau: l’amour en Christ! Nous avions retrouvé une relation dans le respect. Nos enfants aussi l’ont senti. Ils ont commencé à avoir de bons rapports avec ma deuxième femme, l’ont pleinement acceptée, et c’était leur plus grande joie d’être ensemble.
Le retour
Jésus-Christ avait répondu à notre besoin de repos et de paix. Ainsi ma femme et moi vivions heureux et étions des chrétiens engagés. Mais au bout de 1l ans de mariage, elle est morte d’un cancer. Puisque d’ennemies haineuses, les femmes étaient devenues de vraies amies, Marianne avec les fils a même veillé aux côtés de Hildi agonisante.
Ainsi j’étais de nouveau seul et me posais des questions quant à mon avenir. Etant réconcilié avec Marianne depuis longtemps, je ne voyais maintenant que le «retour». Pour la deuxième fois nous sommes devenus mari et femme, et Dieu nous a donné sa bénédiction.
Marianne: Vous venez de lire le témoignage de mon mari, mais je veux aussi vous raconter ma propre histoire.
J’ai grandi sans souci dans un foyer heureux, en tant que cadette choyée par 5 frères et soeurs. C’est tout aussi insouciante que je me suis mariée avec Peter. Jamais je ne m’étais imaginée que notre mariage pourrait rater. Et lorsque la crise a commencé et s’est amplifiée, je ne savais que faire.
Seule
Le jour est arrivé où Peter nous a quittés pour vivre avec Hildi. J’ai pensé être incapable de continuer de vivre. Nous avions trois garçons, de 6, 1l et 12 ans. Je ne savais pas comment les élever toute seule.
Dieu s’est servi de ma belle-mère pour m’amener a Christ. Elle a agi d’une façon simple, impressionnante. Alors que d’habitude elle ne s’était guère absentée de chez elle, cette fois-ci elle est venue chez nous pour quatre journées entières et m’a parlé de Jésus.
La meilleure nouvelle
Ma belle-mère m’a aussi offert une petite radio et m’a conseille d’écouter Radio Evangile. Ainsi j’ai commencé à écouter la bonne nouvelle de Jésus-Christ à des moments différents de la journée et aussi dans d’autres langues. Entre mes quatre murs j’ai joui d’un enseignement complet. J’étais de plus en plus fortifié dans la foi. Tous les dimanches j’allais à l’Eglise, sachant que c’était important. En une année, les trois fils ont trouvé le chemin qui mène à Jésus-Christ. Ils avaient alors 11, 16 et 17 ans.
Réconciliation
A cette époque a eu lieu ma réconciliation avec Peter et sa femme Hildi. En fait, j’avais pardonné dans mon coeur depuis un certain temps déjà. Ce fut un grand moment, et je pensais que maintenant tout était accompli. Mais par la mort de Hildi, mes fils et moi nous nous sommes retrouvés devant une nouvelle situation. Indépendamment l’un de l’autre, nous avons reçu la conviction de la part de Dieu: «Le père va revenir à la maison».
Pendant 12 ans j’avais été seule et indépendante. Aussi il m’a fallu du temps pour avoir un «oui» pour les nouveaux plans de Dieu. Mais ensuite Dieu m’a offert une joie débordante, et lorsque effectivement la «demande» de Peter est arrivée peu après, j’ai pu l’accepter sans hésitation.
Depuis les 5 ans de «nouveau» manage, nous sommes devenus des grands-parents heureux et les familles de nos fils nous apportent beaucoup de joie.
Avec la permission de ta Mission des traités, Le Ländli, CH-6315 Oberägeri
- Edité par Klippel O.
Dieu est souverain, il domine sur toute chose. Rien de ce qui se fait dans l’univers n’échappe à sa volonté. Il s’est choisi un peuple, des individus destinés au salut, parmi les hommes pécheurs et perdus. Le parole de Dieu l’affirme: Eph 1.11; Rom 11.33-36; Esaïe 46.10-11.
L’homme a été créé libre et a choisi librement de pécher. Aujourd’hui tous les hommes choisissent de pécher et sont responsables de leur condition. La parole de Dieu les appelle afin qu’ils se convertissent et marchent avec Dieu; s ils ne le font pas, c’est parce qu’ils ne le veulent pas. Ils sont donc responsables de leurs actes. Nous avons à choisir entre deux chemins; le fait de prendre l’un ou l’autre incombe à notre responsabilité. La parole de Dieu l’affirme: Deut 30.19; Jean 3.16,36.
Ces deux vérités sont enseignées clairement, sans équivoque, par la parole infaillible et inerrante de Dieu. Pourtant, elles semblent intrinsèquement irréconciliables: soit c’est Dieu qui décide et dirige toutes choses, de sorte que l’homme ne peut être tenu pour responsable; soit c’est l’homme qui est libre et responsable, et Dieu peut être dépassé par les événements.
Mais les deux vérités sont vraies; si l’on abandonne l’une au détriment de l’autre, l’enseignement biblique n’a plus de pertinence, notre foi vacille.
Comment donc accepter cela? L’homme veut toujours avoir des explications pour tout et toujours savoir le pourquoi et le comment, particulièrement en ce qui concerne les énoncés bibliques. Mais parfois il faut savoir accepter ce qui semble paradoxal.
Il n’y a pas que la foi où il y a des vérités apparemment contradictoires mais qu’il faut accepter, même si l’on ne peut encore tout comprendre. En voici un exemple des plus frappants dans le domaine de la science (domaine où par excellence on voudrait tout connaître):
La physique de l’optique et des phénomènes ondulatoires nous enseigne et prouve sans équivoque que la lumière, celle du soleil, d’une ampoule électrique ou tout autre objet lumineux, est un phénomène ondulatoire, des vibrations électromagnétiques, donc qu’elle est immatérielle. Lorsqu’on plonge une paille dans un verre d’eau, on observe le phénomène de la diffraction: la paille semble sectionnée au niveau de l’eau en la regardant par le côté et semble changer de direction en la regardant par dessus. Ce phénomène n’est possible que parce que la lumière est formée par des ondes électromagnétiques.
Une autre partie de la physique nous enseigne et prouve sans équivoque que la lumière est formée d’infiniment petites particules de matière (photons) lancées à très grande vitesse (300 000 km/s). Ce fait est démontré par le laser, appareil qui dévie et dirige tous les photons composant la lumière dans la même direction afin d’obtenir un faisceau d’énergie produit par ces particules en mouvement.
Et, plus proche de nous, les plaques phosphorescentes qui restent lumineuses dans la nuit le confirment aussi. Lorsqu’on les expose à la lumière, la matière active se fait «bombarder» par les photons ambiants. Ce bombardement excite les atomes de cette matière, qui à son tour éjecte des photons produisant de la lumière. Cette émission persiste encore longtemps après l’exposition à la source externe de lumière.
Nous voilà donc confrontés à deux constatations qui semblent s’exclure:
1. La lumière est formée de petites particules de matière lancées à très grande vitesse.
2. La lumière est une onde électromagnétique, donc immatérielle.
Ce sont deux enseignements, vrais, prouvés et utilisés tous les jours dans des milliers de laboratoires, deux enseignements que nous trouvons parfois mentionnés dans la même phrase dans la bouche de techniciens travaillant avec la lumière (par exemple: TV. Photo). Et pourtant ces deux faits paraissent ni-compatibles. La matière ne peut être une onde et une onde n’est pas matérielle; c’est à notre connaissance intrinsèquement impossible. Cependant les deux choses sont vraies: la lumière est une onde électromagnétique et en même temps elle est formée de petites particules de matière.
Si le chercheur refuse l’un des faits pour tout faire avec l’autre, il peut poser sa blouse et rentrer à la maison. Tous les chercheurs et techniciens travaillent quotidiennement avec ces deux vérités sans chaque fois mettre en doute l’une ou l’autre. Ils acceptent les deux vérités irréfutables.
La parole de Dieu est-elle irréfutable lorsque deux vérités y sont enseignées sans équivoque? Redécouvrons donc ces deux vérités bibliques fondamentales si extraordinairement mêlées dans tous les événements de la passion et de la résurrection du Fils de Dieu. Et que la lumière de celui qui est Lumière puisse illuminer notre coeur afin que nous puissions avoir une pleine assurance sur les mystères invisibles de la sagesse parfaite de Dieu.
A nous de vivre humblement avec LA LUMIERE.
- Edité par Thomas Hubert
Titre: | Esquisse de théologie biblique |
Auteur: | Henry C. Thiessen |
Editeur: | Coédition Farel+Béthel Sherbrooke, Quebec |
La première édition anglaise de l’ouvrage que nous présentons date de 1949. L’auteur, feu Henry Clarence Thiessen, a enseigné au Séminaire théologique de Dallas (Etats-Unis) et dirigé les études supérieures du Collège de Wheaton (Illinois). Cela fait donc plus de trente ans que des pasteurs et des étudiants lisent, consultent cette introduction générale à la théologie systématique pour leur plus grand profit. Nous sommes très reconnaissant de ce que le texte de ce livre d’environ 500 pages soit traduit en langue française après avoir fait l’objet d’une révision.
L’«Esquisse de théologie biblique», d’une incontestable valeur spirituelle et intellectuelle, défend avec autorité et pertinence les points de vue du fondamentalisme, dans un esprit de tolérance pour des thèses différentes quand elles ne concernent pas les vérités cardinales. L’auteur est un prémillénariste convaincu dont l’argumentation est solide. Son livre contient une véritable somme théologique, enrichie d’un index des sujets (environ 350) et d’un index des références bibliques (plus de 4000)! Le lecteur dispose. en un seul volume, d’un instrument d’étude précis, systématique et couvrant l’ensemble des éléments entrant dans la sphère de la science théologique.
La matière est répartie en 47 chapitres. Les deux premiers traitent de la nature et de la nécessité de la théologie et font la distinction entre la théologie exégétique, historique, systématique et pratique. Ainsi le lecteur sait d’emblée que son effort de réflexion est voulu de Dieu et que le champ de son étude est bien délimité. Il avancera avec rigueur et bénédiction dans la recherche de la connaissance d’un Dieu souverain et pourtant proche et personnel. Les 45 autres chapitres correspondent à huit branches de la théologie que je ne veux pas énumérer ici. Contentons-nous de dire que la sixième partie, présentant toute l’histoire du salut, conçu par Dieu et accompli par Christ (sotériologie), comporte à elle seule quatorze chapitres qui parlent:
a) du dessin, du plan et des méthodes de Dieu,
b) de la Personne de Christ.
c) de l’oeuvre de Christ: sa mort, sa résurrection, son ascension et son exaltation,
d) de l’oeuvre du Saint-Esprit, e) de l’élection et de la vocation,
f) de la conversion, de la justification, de la régénération, de l’union avec Christ et de l’adoption, de la sanctification, de la persévérance et des moyens de grâce.
Puisse cet échantillon de sujets créer le désir de lire le livre qui est une véritable mine pour celui qui veut creuser, creuser bien avant. Si Dieu a fait don de docteurs à son Eglise, c’est pour le perfectionnement des saints, leur préparation en vue du service et leur croissance dans la foi jusqu’à la maturité.
tiré du «Témoin» n0 1/1988 avec autorisation de l’auteur
- Edité par Promesses
Titre: | La souveraineté de Dieu (144 pages) |
Auteur: | Arthur Pink |
Editeur: | Europresse, 15, rue du Châtelet, F-71100 Châlon-sur-Saône |
Dans un siècle qui se caractérise par l’ascendance de l’homme, le relativisme et l’incertitude, plus personne ne semble contrôler les événements et cette situation provoque une grande perplexité, même parmi les chrétiens.
Arthur Pink soutient que la réponse se trouve en Dieu. Sa grandeur, ses desseins et sa sagesse assurent celui qui se tourne vers sa Parole de la réalité de sa souveraineté et de son contrôle des événements. Le Créateur des âges passés est aussi le Souverain du présent et de l’avenir. Une notion bien étrange en cette génération de confusion spirituelle où le salut est devenu une question de décision humaine, mais profonde réalité d’où l’Eglise a toujours tiré ses lettres de noblesse.
Un livre d’une brillante argumentation, à la fois solide et biblique, qui renouvellera chez ceux qui l’aiment, la vision du divin Souverain.
tiré de «La Bonne Nouvelle» 1/88 avec autorisation de l’auteur
- Edité par Promesses
Ce que nous croyons
1. Une institution divine
Le mariage n’est pas un sacrement, mais une institution établie par Dieu dès la création de l’homme et de la femme, et ceci avant la chute en Eden.
Dans le tout premier chapitre de la Bible, notre seule autorité en la matière, le texte dit: Dieu créa l’homme à son image; . . . homme et femme il les créa (v. 27). Au deuxième chapitre, la création de la femme à partir de l’homme est décrite en détail; le récit se termine par ces mots: C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair (v. 18-25).
Jésus-Christ, comme pour authentifier ce récit, en cite les dernières paroles et ajoute cette précision significative: Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni (Mat 19.4-6). Un homme et une femme qui se marient sont donc unis par Dieu lui-même.
Il en découle:
a) Le mariage n’est pas une coutume inventée par l’homme, mais une ordonnance divine.
b) Hommes et femmes sont des créatures de Dieu; ils n’ont pas le droit de s’unir autrement que pour former un couple marié; ainsi l’a ordonné le Créateur.
c) Les Etats n’ont pas le droit de passer des lois sur le mariage qui diffèrent de celles stipulées clairement dans la parole de Dieu.
2. Le mariage est une union à vie
Les paroles du Seigneur citées plus haut en témoignent.
Si la Bible permet exceptionnellement le divorce, elle n’y encourage pourtant jamais, car Dieu hait le divorce (Mal 2.16, où il est nommé répudiation). Ce même prophète explique pourquoi Dieu n’agrée pas les offrandes: Parce que l’Eternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie (2.13-14).
Voici ce que dit Jésus concernant le divorce: Quiconque répudie sa femme, sauf pour infidélité (se traduit aussi par prostitution, débauche) et en épouse une autre, commet un adultère (Mat 19.9). Si Jésus envisage la possibilité d’un divorce en cas de fornication, il n’exclut pas pour autant la possibilité d’un pardon accordé par le conjoint lésé; combien de fois Dieu ne nous pardonne-t-il pas nos infidélités à nous! Paul, dont l’autorité apostolique n’est pas contestée, ordonne au conjoint croyant de ne pas empêcher son conjoint incroyant de se séparer de lui s’il le désire, pour l’amour de la paix, et il précise: le frère ou la soeur n’est pas lié en pareil cas (1 Cor 7.12-17).
La fornication ou l’incrédulité d’un des conjoints peuvent donc, mais ne doivent pas, être la cause d’un divorce que Dieu permet. La Bible ne donne aucune autre raison qui permettrait le divorce.
En effet, dans l’intention de Dieu, le mariage est une union à vie, et tout chrétien fidèle à son Maître ferait bien de ne même pas considérer l’éventualité d’un divorce.
3. Caractéristiques et but du mariage
Mari et femme se complètent. Leur relation maritale satisfait leur besoin d’amour, de communion et d’aide mutuelle. En créant la femme, Dieu dit: Je lui ferai (à Adam) une aide qui sera son vis-à-vis (Gen 2.18).
Le premier ordre que Dieu donne à Adam et Eve, le voici: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la (Gen 1.28). La procréation est donc le but premier de l’union physique du couple. Cet ordre de procréer fut donné avant qu’Adam et Eve fussent chassés du paradis, de sorte que la relation sexuelle normale dans le mariage n’est jamais un péché, tout au contraire!
La famille est l’unité de base de la société humaine. Il s’y trouve l’amour et la discipline, ainsi que la nourriture pour le corps et pour l’âme. De la santé de la famille dépend la santé de la société.
L’apôtre Paul mentionne encore une raison qui peut être à la base d’un mariage: le manque de continence. Dans ce cas, le fait de se marier peut prévenir un comportement immoral.
4. Restrictions à observer
Le mariage est un état honorable et correspond à la loi de Dieu (voyez Héb 13.4). Nulle part la Parole ne nous dit qu’il serait plus «saint» de rester célibataire. Cependant, il y a une restriction que tout chrétien né de Dieu doit observer; Paul, en parlant de la liberté de se marier, spécifie: . . . seulement, que ce soit dans le Seigneur (1 Cor 7.39). Un enfant de Dieu n’épousera donc pas un enfant du monde.
Autre restriction: il est interdit d’épouser quelqu’un de parenté plus proche que cousin ou cousine, même quand la parenté a été acquise par mariage. Les lois énoncées dans Lév 18.6-23 et 20.10-21 sont toujours valables, vu qu’elles se réfèrent à des relations permanentes et non aux cérémonies passagères du rituel juif.
5. Le mariage est soumis à certaines règles
Il ne suffit pas d’un consentement mutuel pour qu’un mariage soit valide. Il doit être conclu et célébré en public. Nous trouvons cette pratique dans la Bible. Par le fait que Jésus prenait part aux repas de noces, il montrait bien son approbation aux festivités nuptiales. A Cana, il changea même de l’eau en vin pour que les invités n’en manquent pas!
L’histoire de Joseph et Marie montre qu’il était honteux d’avoir des relations avant la célébration du mariage. Quand Marie se trouva enceinte par le Saint-Esprit, Joseph (ignorant d’où venait sa condition) voulut la répudier secrètement pour ne pas l’exposer au déshonneur (Mat 1.18-19). Nous les chrétiens du 20e siècle ferions bien de nous rappeler que nous n’avons pas le droit de nous unir physiquement avant que le mariage ait été conclu, quoi qu’en disent certains, influencés par le laxisme de notre époque.
Il y a plusieurs raisons à cette règle. Tout d’abord, l’acte sexuel fait d’un homme et d’une femme une seule chair à savoir une union physique indissoluble, qui doit aller de pair avec un engagement à vie, conformément à l’intention divine.
Ensuite, l’union maritale fait entrer dans une relation toute nouvelle, qui implique la séparation des parents et la fondation d’un foyer (l’homme quittera son père et sa mère). Cette nouvelle relation doit prendre priorité sur toutes les relations antérieures. Que de mariages gâchés pour ne pas s’être conformés à cet ordre de Dieu!
Dieu donne à chaque membre de la famille un rôle qui est clairement défini dans Eph 5.22-6.4:
– Le mari est particulièrement invité à aimer sa femme; l’exemple qui lui est proposé est l’amour de Christ pour l’Eglise, amour qu’il a prouvé en se donnant pour elle. Peut-on imaginer exigence plus sublime? Maris chrétiens, vous sentez-vous interpellés?
– La femme est invitée à se soumettre en toute chose (!) à son mari, qu’elle doit considérer comme son chef au même titre que l’Eglise considère le Christ comme son chef. Avec un mari qui aime sa femme comme décrit plus haut, cela ne doit pas faire problème. Femmes chrétiennes, vous sentez-vous interpellées?
– Les enfants doivent obéir à leurs parents selon le cinquième commandement du décalogue, s’ils veulent avoir une vie heureuse par la suite. En même temps, les pères sont exhortés à avertir et corriger (discipliner) leurs enfants sans pour autant les exaspérer en leur cassant les pieds. Cela vaut évidemment aussi pour les mères.
Que le monde sourie de ces préceptes bibliques, donc chrétiens, ne doit pas nous étonner; mais que des gens qui se veulent chrétiens les négligent sous prétexte qu’ils ne seraient «plus de notre temps», c’est grave, car ils se privent, eux et leurs enfants, des bénédictions qui se rattachent à une marche fidèle à la parole de Dieu. Par contre, si ces règles, qui sont toutes des règles d’amour, étaient observées dans les familles chrétiennes, celles-ci auraient un rayonnement dont le témoignage serait des plus percutants.
Conclusion
Les prophètes de l’Ancien Testament font continuellement un parallèle entre le péché de l’adultère et l’infidélité du peuple à son Dieu, l’Eternel. Parce que le mariage est une institution divine, elle est sacrée, à tel point que Dieu l’utilise également dans le Nouveau Testament pour illustrer la relation entre Jésus-Christ et son peuple, l’Eglise. Ceux qui sont coupables d’adultère détruisent le symbolisme qu’illustre le mariage, à savoir l’union de Christ, l’époux divin, avec l’Eglise, son épouse sainte. Ceci explique pourquoi, aux yeux du Dieu trois fois saint, l’adultère est un péché particulièrement outrageux.
Moïse est un autre exemple du même principe. Dieu qualifie Moïse de: homme de Dieu; serviteur de l’Eternel qui est fidèle dans toute ma maison, prophète incomparable que l’Eternel connaissait face à face; chef juge, libérateur d’Israël (réf. dans l’ordre: Deut 33.1; 34.5; Nom 12.7; Deut 34.10-11; Act 7.35). Et pourtant Dieu ne lui permit pas d’entrer en Canaan, la terre promise qu’il aurait ardemment désiré voir. Pourquoi? Il avait frappé le rocher d’Horeb une seule fois pour en faire sortir de l’eau pour Israël; ce rocher était le Christ, nous dit 1 Cor 10.4. Cette action était symbolique: Christ devait être frappé à la croix pour donner la vie. Quand Israël passa pour la deuxième fois au même rocher, Moïse devait lui parler pour que l’eau en jaillisse, car Christ mourut une fois pour toutes, et quiconque a reçu sa vie peut lui parler pour recevoir ses bénédictions. En frappant à nouveau le rocher, Moïse détruisit le symbole se rapportant à Christ, et Dieu le punit en lui refusant l’entrée en Canaan. Ceux qui aujourd’hui croient devoir répéter le sacrifice de Christ sous quelque forme que ce soit se rendent aussi coupables que Moïse: Leur châtiment sera à la mesure de leur péché.
L’adultère n’est jamais justifiable, qu’il soit commis par un chrétien ou un incrédule. Mari et femme doivent se rester fidèles dans n’importe quelle situation. Toute excuse ne fait que témoigner d’une fatale insoumission envers Dieu. Par contre, pour le ou la coupable qui se repent, il y a le pardon de Dieu et du conjoint: Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice (1 Jean 1.9).
Le caractère sacré du mariage trouve son expression sublime dans les noces de l’Agneau. Dans Mat 22, Jésus dit que les noces qu’un roi fit pour son fils sont semblables au royaume des cieux. Une fois que l’Eglise, qui n’est encore que la fiancée de son époux céleste, sera finalement «mariée» au Christ pour l’éternité, les noces de l’Agneau auront lieu (Apoc 19). Le mariage entre un homme et une femme est le faible reflet de ce mariage céleste indissoluble, et la fidélité des époux préfigure la fidélité inaltérable du divin époux.
Seul un mariage qui remplit ces conditions peut être à l’honneur du Seigneur et béni par lui.
- Edité par Olyott Stuart
Ainsi donc, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. (Eph 5.33)
Préambule
J’aimerais brièvement méditer quelques éléments de l’exhortation qu’adresse l’apôtre Paul aux couples chrétiens de tous les âges en écrivant aux fidèles d’Ephèse les paroles sur le mariage que nous pouvons lire dans Eph 5.22-33.
Mais avant de me pencher sur ce texte magnifique qui, si j’ose m’exprimer ainsi, donne de façon solennelle ses titres de noblesse divine au saint état du mariage chrétien dans lequel vous entrez aujourd’hui, j’aimerais situer ces paroles dans le contexte de tout le cinquième chapitre de la lettre aux Ephésiens. Nous verrons que l’enseignement de Paul n’est pas simplement conditionné culturellement comme l’affirment si légèrement certains qui, au nom de la foi chrétienne, souhaiteraient relativiser les normes divinement établies du mariage que Paul nous rappelle ici.
Paul commence ce chapitre en exhortant les fidèles, et parmi eux les couples mariés, à devenir rien de moins que les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés (v. 1).
Il les appelle ensuite à prendre exemple sur Christ lui-même, en faisant toujours plus de progrès dans l’amour qu’ils se doivent les uns aux autres. Car Christ vous a aimés et s’est donné lui-même à Dieu en offrande et en sacrifice comme un parfum d’agréable odeur (v. 2).
L’apôtre les met en garde contre le danger de se laisser séduire par de vains discours (v. 6) provenant de faux docteurs qui s’opposeraient à son enseignement divinement inspiré et qui, ainsi, le relativiseraient en faisant de ces commandements immuables des règles purement humaines valables uniquement pour une certaine époque, pour certains pays, pour un certain niveau de culture aujourd’hui largement dépassée.
Paul ajoute qu’une pareille révolte contre l’ordre du Créateur ne peut qu’attirer la colère de Dieu. Nous ne devons rien avoir à faire avec de tels imposteurs (v. 6-7).
Il montre ensuite que la vraie différence n’est pas entre les pays, les époques et les cultures, mais entre l’état de ténèbres où l’homme est éloigné de Dieu et celui de lumière dans sa présence (v.9).
Tout le reste est oeuvre stérile des ténèbres. Stérile spirituellement bien sûr, mais physiquement aussi, car ce que de tels gens enténébrés font en secret est si honteux qu’on ne peut même pas en parler (v. 12). Souvenons-nous qu’Ephèse était une ville de culture grecque et qu’à l’époque de Paul l’homosexualité était considérée par les Grecs comme une manière de vivre vertueuse et même comme une des bases essentielles de l’éducation convenable des garçons.(1)
L’on comprend mieux pourquoi, au début du chapitre, Paul disait aux Ephésiens: Que l’inconduite, toute forme d’impureté, ou la cupidité ne soient pas même mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints (v. 3).
Ainsi les chrétiens d’Ephèse, et les couples tout particulièrement, sont exhortés à veiller avec soin sur leur conduite; à être, non pas des insensés, mais des hommes sages; de ceux qui savent racheter le temps, car déjà alors les jours étaient mauvais. Ils ne doivent pas être sans intelligence, mais bien comprendre quelle est la volonté du Seigneur (v. 15-17).
Finalement, ayant compris cette volonté de Dieu telle qu’elle est révélée dans Sa Parole, c’est-à-dire dans cette lettre, les chrétiens d’Ephèse sont appelés à continuellement louer et rendre grâces au Seigneur, dans la plénitude du Saint-Esprit, pour ses bienfaits sans nombre de Créateur, de Sauveur et de Seigneur. Ainsi se termine l’introduction aux exhortations morales pratiques qui remplissent la fin de l’épître.
L’ordre divin
Ce que nous trouvons à la fin de ce chapitre et au début du sixième chapitre de cette lettre de Paul est une exposition précise – bien trop précise pour beaucoup d’entre nous – de ce que représente exactement cette volonté du Seigneur pour le mari et pour son épouse, pour les parents et pour leurs enfants, pour les maîtres et pour les esclaves (nous dirions, pour les patrons et pour les ouvriers).
Après avoir exhorté chaque chrétien à être animé d’un esprit de soumission mutuelle, et non d’une volonté constante de réclamation de ses «droits», et cela dans la crainte du Christ, chacun acceptant sa charge, sa tâche, ses responsabilités propres selon la position sociale qui est la sienne et dans le cadre que définit la volonté de Dieu, Paul commence par définir ce qu’est cette volonté divine pour le mariage.
Les femmes doivent tout d’abord être soumises à leur mari, comme elle le sont d’ailleurs au Seigneur lui-même (v. 22). Pourquoi affirmer d’emblée une exigence qui nous paraît aujourd’hui si barbare? La réponse de Paul n’est pas moins nette que son ordre: parce que le mari est le chef de la femme (v. 23). Nous voici bien loin de l’égalitarisme sexuel moderne, de cette mode générale que l’on nomme celle de «l’unisexe», qui pousse hommes et femmes aux mêmes habillements, aux mêmes comportements, aux mêmes occupations. Cet égalitarisme a été jusqu’à conduire le peuple suisse, sous la direction des autorités civiles aveuglées par un esprit démagogique, à adopter un nouveau droit matrimonial qui faisait disparaître de la structure légale de la famille toute espèce de hiérarchie. Cette institution devenue informe, maintenant sans tête ni coeur, était dès lors soumise, en cas du moindre conflit entre partenaires interchangeables, à l’autorité arbitraire du magistrat, c’est-à-dire de l’Etat. Les évêques catholiques suisses et les autorités protestantes du pays ont approuvé ce changement «plus juste», tandis que les Eglises évangéliques se tenaient dans un silence prudent et ambigu.
Mais l’apôtre Paul va plus loin encore. Il demande aux maris chrétiens d’aimer leurs épouses comme le Christ a lui-même aimé et aime toujours son Eglise en se sacrifiant pour elle, en s’identifiant avec elle, en prenant grand soin d’elle. Les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps, nous dit le texte. Paul nous dit que celui qui aime sa femme s’aime lui-même, rien de moins. Que nous sommes loin ici de l’idéal moderne du mari qui, par la «grâce» de la technique scientifique et des batteries d’armes anti-conceptionnelles qu’elle met à sa disposition, a les moyens de faire la guerre à sa propre procréation, au nom de l’épanouissement sexuel. L’époux moderne n’est que trop souvent devenu l’irresponsable jouisseur de son épouse, épouse devenue bien fréquemment la maîtresse domestiquée de son mari. Celui-ci, le chef de la femme, comme le dit Paul, est tombé dans le rôle du serviteur dévoué de son partenaire et de leurs plaisirs communs. Non que Paul se soit jamais opposé aux joies normales qui sont un aspect indispensable de l’union conjugale chrétienne! Mais nous sommes bien loin, dans la description que l’apôtre donne des rapports entre l’homme et la femme dans le mariage, de cette cohabitation «pour le meilleur et sans le pire», qui n’est que le partenariat de deux égoïsmes.(2) . Ce terme de «cohabitation» est devenu si populaire, si normal, qu’il est employé pour définir le régime politique de nos voisins français. Mais n’oublions pas qu’en français cette expression signifie simplement concubinage, fornication, adultère. Quand une grande nation choisit un terme pareil pour décrire son régime politique, elle se trouve au bord du jugement du Dieu.
Inscrit dans la création
Mais pourquoi donc l’apôtre nous prend-il ainsi si fortement à rebrousse-poil en demandant à tous les couples chrétiens de se conformer aux ordres formels suivants:
Que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari?
Pourquoi une exhortation si anachronique, si démodée, si impopulaire?
Selon Dieu, le mariage est un reflet de l’ordre établi depuis la création du monde entre le Créateur et ses créatures. Dans tout mariage, le mari représente le Créateur et son épouse la création, l’un fécondeur, l’autre recevant la semence fécondante. Pour les chrétiens, cette analogie est beaucoup plus riche encore. Dans leur relation de couple chrétien, le mari et la femme sont l’image vivante du rapport entre le Christ et son épouse, l’Eglise. Paul nous dit qu’il s’agit d’un grand mystère se rapportant à Christ et à l’Eglise (v. 32). Comme l’homme quitte son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, de même le Christ a quitté son Père céleste, en ce qui concerne se divinité, et sa mère terrestre en ce qui concerne son humanité, afin de s’attacher pour toujours à son épouse, l’Eglise, qu’il a aimée jusqu’à se livrer lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole pour faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. (Eph 5.25-27).
Ainsi, selon l’enseignement de celui qui a lui-même institué le mariage, l’époux et l’épouse chrétiens sont comme dans un théâtre, théâtre qui serait comme le reflet des rapports entre Jésus-Christ et son Eglise. Dans ce théâtre, sur cette scène qu’est la famille, le mari et sa femme doivent fidèlement tenir les râles que leur Créateur et Sauveur leur a assignés. Le mari tient le rôle de Dieu, l’épouse celui de la créature. Il ne s’agit évidemment ici ni d’une quelconque infériorité ou supériorité, ni d’une quelconque autorité tyrannique du mari, comme si le Christ régnait sur son Eglise comme dictateur! L’autorité vraie est toujours une responsabilité et un bienfait à l’égard de ceux pour lesquels elle s’exerce. L’égalité mathématique n’est qu’une vue de l’esprit et n’existe pas dans la création de Dieu. Chaque créature a son individualité propre à l’intérieur de l’ensemble auquel il appartient. Il n’y a pas deux aiguilles de sapin, pas deux grains de sable, pas deux étoiles qui soient identiques.
De même, nous ne trouvons ni deux hommes identiques, interchangeables, ni deux femmes absolument pareilles. La différence entre hommes et femmes est bien plus grande encore que celle que l’on trouve à l’intérieur d’un seul sexe. Cette différence est une merveille de la création de Dieu, car elle permet la création de communautés complexes aux fonctions largement différenciées, telles la famille chrétienne, reflet de l’alliance entre Dieu et son Eglise, entre Dieu et sa création. L’égalitarisme abstrait, fondement du démocratisme moderne (un individu = une voix), est sous toutes ses formes certainement l’arme la plus redoutable entre les mains de Satan dans notre monde pour la destruction des structures complexes et différenciées de l’ordre créationnel.
Comme le désordre est venu par la révolte de la créature contre son Créateur, de même le renouvellement et le rétablissement de l’ordre divin renversé ne pouvait venir que de l’obéissance parfaite de Dieu fait homme, Jésus-Christ, à son Père céleste. L’image de cette obéissance retrouvée est celle de l’Eglise, épouse soumise à son divin époux.
Dès la création, Dieu a établi la famille comme le théâtre où les rapports du couple symbolisaient ceux du Créateur et de la création. Comme nous l’avons vu, d’une part, nous trouvons l’autorité divine et de l’autre, la soumission de la création. Pour le chrétien, le modèle est beaucoup plus proche, plus parlant, plus aimable. D’un côté, le mari tient le rôle du Christ, Seigneur certes, mais un Seigneur plein d’amour pour l’épouse qu’il s’est choisie, s’identifiant à elle, se sacrifiant pour elle. De l’autre côté, la femme figure l’épouse céleste fidèle, l’Eglise de Dieu. Elle doit en tout tenir le rôle qui est le sien par son attitude soumise et respectueuse face à son mari. Elle témoigne ainsi publiquement de ce que doit être le comportement de l’Eglise obéissante face à son Seigneur, de la création restaurée face à son Créateur.
Il n’est guère possible de surestimer l’importance pour l’avenir de notre monde et de l’univers lui-même, de l’attitude d’un couple où chacun tient fidèlement son rôle, de l’attitude fidèle de l’épouse du Christ, l’Eglise, à l’égard de son divin Epoux, Créateur, Seigneur et Sauveur. La pente sur laquelle nous pousse toujours le diable en tant que familles et églises est celle de l’insoumission à Dieu, insoumission se manifestant par notre organisation de la famille ou de l’Eglise autrement que nous le demande la parole de Dieu. Ainsi, pour prendre un exemple dans l’actualité, à la fin du mois d’octobre 1986, le pape Jean-Paul II avait convoqué à Assise une nouvelle Babel de toutes les religions du monde, dans le but de prier pour la paix. Evidemment que ce parlement des religions devait se tenir sans la participation de l’Eglise fidèle de Jésus-Christ. Voici toute tracée la voie infidèle de celle que l’Ecriture appelle la «prostituée», l’Eglise de l’apostasie et son chef l’antichrist.
Tout autre est le chemin de l’Eglise fidèle, modèle d’une création nouvelle, soumise tout à nouveau dans une obéissance joyeuse à son Seigneur. Tout autre est le chemin du couple chrétien où le rapport entre le mari et son épouse doit refléter, certes jamais parfaitement ici bas, mais fidèlement et constamment celui de Jésus-Christ avec son Eglise, prémices des nouveaux cieux et de la nouvelle terre. L’obéissance d’un mari s’identifiant et se sacrifiant pour sa chère épouse, l’obéissance d’une épouse se soumettant et respectant son mari bien-aimé ont une importance plus grande aux yeux de Dieu que tout l’activisme politique et religieux que nous livre le spectacle d’un monde révolté et d’une Eglise infidèle à son époux divin.
Que notre Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, d’où toute famille tire son nom et son origine, vous accorde, à vous couples chrétiens, de pouvoir tenir fidèlement le rôle qui est le vôtre sur ce théâtre de la famille chrétienne où Dieu vous a placés.
Prédication prononcée lors de la célébration d’un mariage.
(1) Voyez le chapitre consacré à « De la pédérastie comme éducation » de Henri-Irénée Marrou dans son « Histoire de l’éducation dans l’Antiquité« , Seuil, Paris, 1965.
(2) Voyez le livre fort instructif d’Evelyne Sullerot: « Pour le meilleur et sans le pire », Fayard. 1984.
- Edité par Berthoud Jean-Marc
La ville de Troie, située sur une colline en Asie mineure, fut découverte par un archéologue allemand. Elle fait l’objet d’une légende instructive. Dans l’antiquité, Troie fut assiégée par les Achéens pendant dix ans. Grâce à un stratagème habilement conçu, les Grecs vainquirent finalement cette ville. Ils feignirent de se retirer de la ville en laissant sur place un énorme cheval en bois. Les Troyens sans méfiance amenèrent ce cheval à l’intérieur de la ville et refermèrent les portes derrière eux. Ce fut leur perte, car l’intérieur du cheval cachait l’élite des guerriers ennemis. Durant la nuit, ils sortirent du cheval et allèrent ouvrir les portes de la ville pour y introduire leur armée cachée en dehors des murailles.
Il est instructif de tirer un parallèle avec l’Eglise de Jésus-Christ et son ennemi, le diable, contre les manoeuvres duquel Paul avertissait les Ephésiens. Le Malin est le chef de la puissance de l’air, d’autant plus redoutable qu’elle est invisible, étant composée des esprits du mal.
Cette guerre sans merci dure depuis bientôt 2000 ans, Satan lançant ses trais enflammés contre l’Eglise. Il suffit de lire des ouvrages sur la longue marche douloureuse de l’Eglise de Jésus-Christ à travers tous ces siècles (1). Il est vrai que l’Eglise a subi plus de défaites venant de l’intérieur, par manque de vigilance, que par les persécutions ouvertes venant de l’extérieur. Les hérésies ont toujours été une sorte de cheval de Troie qui se sont infiltrées à l’intérieur du peuple de Dieu pour causer ensuite d’immenses dégâts spirituels (2).
Et Satan continue à déployer sa stratégie subtile et perfide. Jamais l’Eglise n’a été autant noyautée par des hérésies aussi douces et subtiles que celles qui sévissent à présent. Il est très probable que nous vivions les derniers jours, donc des temps difficiles. Nous assistons à une déchristianisation progressive. Simultanément, le mouvement du New Age est en train de prendre des dimensions mondiales (3). Il prépare son assaut sur l’Eglise depuis l’extérieur et depuis l’intérieur, avec son amalgame d’idées tirées de l’humanisme, du panthéisme, de l’hindouisme, du christianisme, de la parapsychologie, de la dynamique de groupe, du féminisme, de l’évolutionnisme, du spiritisme, de l’astrologie, de la théologie moderne et de la Révolution française avec sa devise «liberté, égalité et fraternité». Serait-ce la préparation de l’avènement de l’antichrist et de sa domination sur les habitants de la terre telle que l’Apocalypse nous la décrit?
L’Eglise court le danger de se laisser neutraliser faute de réaction saine. Elle est en train de perdre ses bases de théologie biblique solide. D’une part, elle est assaillie par une dissolution des valeurs éthiques. L’influence des «nouvelles moeurs» se fait profondément sentir par rapport à l’avortement, au divorce, à la cohabitation, au féminisme, à l’anti-autoritarisme et à la discipline en général.
D’autre part, la recherche de tout ce qui fait sensation, du spectaculaire, de ce qui est exotique et irrationnel caractérise notre époque. On est en même temps en quête du «bien-être» sous quelque forme que ce soit. L’Eglise n’échappe malheureusement pas à cet esprit. On est à la recherche de miracles, de visions, de prophéties, de révélations. J. I. Packer parle d’une philosophie qui a repris vie de nos jours, l’eudémonisme (4), un nouveau cheval de Troie. C’est un système moral qui a pour objet primaire le bonheur de l’homme. Il se caractérise par un désir de libération de tout ce qui n’est pas plaisant (5). Dieu, sur notre demande, doit immédiatement enlever tout ce qui est désagréable pour nous. Nous devons nous «sentir bien dans notre peau». C’est le culte de la douceur («softness» comme l’appellent les Américains), où l’on a recours à toutes les techniques du raffinement des plaisirs psychiques, intellectuels, esthétiques, sensuels, gastronomiques, et j’en passe. C’est la philosophie hédoniste, où toute activité repose sur la poursuite du maximum de satisfactions.
Un énorme danger guette l’Eglise de nos jours. La théologie biblique est discréditée, et du même coup l’enseignement biblique solide sur Dieu, la Trinité, l’homme, le péché, la rédemption, l’Eglise, les dons et les ministères, ce qui a facilité l’infiltration d’une théologie de l’expérience, qui cadre bien avec le courant populaire de «vivre quelque chose», d’avoir de «l’instantané» sur désir. C’est le phénomène charismatique qui s’introduit dans les Eglises et les neutralise. Le dénominateur commun n’est plus l’unité organique produite par le Saint-Esprit à la nouvelle naissance, mais une expérience subjective, subséquente ou non à la conversion, qui aboutit en général au «parler en langues». Faute d’un enseignement biblique sain et vigoureux produisant une croissance spirituelle normale, beaucoup d’assoiffés sont séduits par cette recette. Puis, insensiblement ils s’éloignent de la Bible, en glissant sur la pente de leurs propres expériences et visions. On passe ainsi de l’objectif au subjectif, forme subtile d’eudémonisme où l’on s’établit soi-même comme centre. Ce phénomène favorise aussi l’oecuménisme sans discrimination.
L’apôtre Paul nous exhorte solennellement de demeurer fermes et de retenir les instructions telles qu’il les avait transmises (2 Thes 2.15; 3.6). La Bible est pleinement suffisante pour nous enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice (2 Tim 3.16); c’est d’elle que nOUS tirons nos directives. Je crains que ce courant qui gagne les églises un peu partout les détourne finalement de ce que nos réformateurs et hommes de réveil des siècles passés nous ont donné: La Parole de Dieu, rien que la Parole de Dieu et toute la Parole de Dieu.
Il nous faut opérer un retour à cette Parole avec une entière soumission à son autorité dans nos pensées et dans nos vies. Dieu cherche des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4.24), qui sont nés de l’Esprit (Jean 3.6), qui sont sauvés par Jésus-Christ en vertu de son oeuvre expiatoire à la croix. Nous devons l’adorer et le servir rationnellement, consciemment et activement. Sa Parole seule est la vérité (Jean 17.17), car il est la vérité (Jean 1.17; 14.6).
La vie présente est notre préparation pour la vie future avec le Seigneur, dans l’au-delà. En attendant ce jour glorieux, nous devons admettre que l’imperfection et les souffrances, conséquences du péché, sont des réalités auxquelles nous devons faire face. Mais, nous vivons de l’espérance de la gloire, du Christ en nous (Col 1), et notre marche est celle de la foi dans toute sa plénitude, en attendant le glorieux retour de Christ, qui changera nos corps corruptibles d’humiliation en corps incorruptibles de gloire (Phil 3.20-21). Gloire à Dieu en Christ, en qui nous avons tout pleinement; maintenant et à jamais (Col 2.10).
Notes
(1) «Le pèlerinage douloureux de l’Eglise fidèle à travers les âges» de E. H. Broadbent; éditions «Je sème»
(2) «Heresies» de Harotd O. J. Brown, 1984:
éditions Doubleday & Co Inc., Garden City, New York;
«The History of Doctrines» de Louis Berkhof. édition 1975;
éditions «The Banner of Truth».
(3) «Zeitanalyse New Age» de Katrin Lederrnann;
édition spéciale du journal «Ethos», Schwenge1er Verlag, B. P. CH-9442.
(4) «Eudémonisme» vient du grec «eudaimôn» (heureux). Ce terme du grec classique ne se trouve pas dans la Bible.
(5) «Hot Tub Religion» de J. I. Packer 1987. page 79;
éditions Tyndale House Publishers, Inc. Wheatons. Illinois USA.
- Edité par Lüscher Henri
Titre: | Salut et guérison (23 pages) |
Auteur: | H. A. Ironside et W. W. Vine |
Editeur: | Service d’orientation biblique, 707, av. Maskinongé, Sainte-Foy, Québec G1X 2N5 Canada, $ can. 1.50 |
Diffusion: | pour la France: Maison de la Bible Paris pour la Suisse: Maison de la Bible Genève |
Les auteurs de cette excellente brochure répondent aux questions: «Dieu promet-il la guérison comme une partie intégrante du salut de notre âme?» «La maladie physique est-elle sur un pied d’égalité avec le péché?» «Le texte d’Esaïe 53.4, cité par le Seigneur dans Matth 8.16-17 (
Le premier exposé de H. A. Ironside affirme avec clarté que le passage dans Es 53.4 «ne se réfère pas à l’expiation sur le croix, mais explique un fait survenu durant le ministère terrestre de notre Seigneur» (p. 9). Sa compassion et sa sympathie pour les affligés et les souffrants firent de lui «l’homme de douleurs», «habitué à la souffrance». Il porta réellement les douleurs des autres, et il le fait encore maintenant. Ce fut aussi le cas de Paul, qui suppléait dans sa chair «à ce qui manque aux afflictions du Christ pour son corps qui est l’Eglise» (Col 1.24).
Etreint par cette sympathie profonde, Jésus guérissait les malades en accomplissant ainsi Es 53.4 (Matth 8.17). La guérison physique n’est pas une partie intégrante du salut de notre âme, car si elle était comprise dans l’expiation, comment expliquer l’écharde dans la chair de Paul (2 Cor 12,7-9), la maladie d’Epaphrodite (Phil 2.25- 30), celle de Timothée (1 Tim 5.23) et de Trophime (2 Tim 4.20)?
Ce n’est qu’au retour de Jésus-Christ que son oeuvre rédemptrice aura comme conséquence la rédemption de nos corps (Rom 8.23-25).
Le second exposé de W. E. Vine souligne qu’en aucun temps avant la croix le Seigneur n’a expié des péchés. C’est à la croix du Calvaire qu’il les a portés (1 Pi 2.24), dans le sens de les expier. Quand le sujet est le péché, «porter» a le sens «d’expier». Dans les autres passages, «porter» signifie simplement «supporter le poids, se charger d’un fardeau» (Matth 8.17). La maladie et les infirmités ne sont pas des péchés, mais la conséquence du péché. L’enseignement erroné qui veut intégrer totalement la guérison dans l’expiation est contraire à la doctrine biblique de l’expiation.
L’auteur rappelle aussi que les personnes guéries par les apôtres étaient presque sans exception inconverties. Aucune exigence ne leur avait été imposée, sinon de croire de tout coeur et avec simplicité au Seigneur Jésus. Il n’y avait pas de différence entre «la foi pour être sauvé» et celle «pour être guéri». Notre responsabilité est d’annoncer la rémission des péchés et la justification par la foi en l’efficacité de l’oeuvre expiatoire de Jésus. Si nous promettons la délivrance des maladies physiques sur la même base, nous quittons le fondement biblique et annonçons un autre Evangile. En revanche, nul chrétien fondé dans les Ecritures ne contesterait que Dieu dans sa souveraineté guérit miraculeusement encore aujourd’hui, mais quand il veut, où il veut et comme il veut. Nous devons sans cesse avoir la compassion de Jésus pour les souffrants et prier avec ferveur pour que le Seigneur intervienne selon sa divine volonté.
H.Lüscher
- Edité par Promesses
Les enseignements de l’Ancien Testament (19)
Introduction
Dans le livre de Daniel, l’attachante figure du prophète apparaît sous différents éclairages, qui mettent chacun en valeur un aspect particulier de sa riche personnalité. Jeune déporté juif à Babylone, avec le peuple d’Israël, Daniel demeura fidèle à son Dieu, même au travers de circonstances parfois dramatiques, et jusque dans les périlleuses fonctions de premier ministre du plus grand empire de l’époque, sous plusieurs rois successifs.
Il fut un homme de cour, sans aucun compromis, dans un monde corrompu. Seule sa relation permanente avec Dieu permit cette performance exceptionnelle. Comme homme de foi, Daniel a montré les possibilités insoupçonnées offertes à quiconque prend au sérieux la parole de Dieu et s’y conforme. La foi chrétienne reste une puissance victorieuse du monde moderne, pourtant si fier de ses étonnantes réalisations. Il nous reste à envisager Daniel comme homme bien-aimé de Dieu.
Ainsi sont mises en évidence:
– par l’homme de cour: la protection de- Dieu sur les siens dans le monde:
– par l’homme de foi: la souveraineté de Dieu sur un monde impie;
– par l’homme bien-aimé: l’approbation de Dieu sur une vie qui lui est consacrée chaque jour.
I. Daniel, homme bien-aimé
C’est dans deux circonstances distinctes qu’un envoyé de Dieu a délivré à Daniel l’enviable certificat d’homme bien-aimé de Dieu (Dan 9 et 10).
1. Daniel 9
A juste titre, ce chapitre est considéré comme la clé de la prophétie biblique, avec la révélation des 70 «semaines» (v. 24-27). Mais il est instructif aussi par l’état d’âme du prophète.
a) Le royaume de Babylone s’est effondré sous l’invasion médo-perse (v. 1). On peut tout redouter de ce changement. Mais, face à ce monde dont la figure passe (1 Cor 731), Daniel n’est ni inquiet ni ébranlé. Il se plonge d’autant plus dans les Ecritures et s’attend à l’accomplissement de la promesse de Dieu de sauver son peuple de la captivité (Jér 25.11).
b) Il recherche Dieu, prie, jeûne et s’humilie publiquement (v. 3).
c) Il en appelle au Dieu qui tient ses promesses, même quand son peuple s’est détourné de lui (cp. 2 Tim 2.13). Il plaide la fidélité de Dieu, pour l’amener à tenir parole (v. 4). Prendre Dieu au mot, quelle tactique efficace! C’est la foi.
d) Lui-même irréprochable, Daniel s’identifie pourtant à son peuple, coupable d’abandon. Il confesse en détail les péchés d’Israël (v. 5-6), comme si c’était les siens!
e) Son appel à la compassion de Dieu (v. 9) prouve qu’il connaît bien son Dieu, le Dieu miséricordieux qui pardonne, tout en restant le Dieu juste et sain mis en évidence par la loi de Moïse.
f) Le verset 15 marque le tournant de la prière. Après la confession des péchés et l’appel au secours, le «et maintenant» ouvre la voie à l’action divine (cp. Act 4.29).
g) L’admirable conclusion des versets 17 à 19 ne pouvait rester sans effet. Les vrais mobiles du prophète y apparaissent. Que cherche-t-il par sa prière? La gloire de Dieu et l’honneur dû à son nom, ce nom invoqué sur sa ville de Jérusalem et sur son peuple d’Israël.
2. Daniel 10
Plus tard, très âgé, Daniel reçoit encore une autre révélation de la part de Dieu.
a) Les 70 «semaines» révélées n’ont pas épuisé sa soif du mystérieux plan de Dieu pour Israël. Il va donc continuer à prier. A cause du dominateur impie du royaume de Perse, qui empêche le passage de l’information divine pendant 21 jours (v. 13), Daniel en tombe malade ces trois semaines (v. 2-3). Il prolonge son jeûne! Enfin, par une vision glorieuse, le Seigneur rejoint le coeur de celui qui l’a appelé.
b) Daniel perd le peu de forces qui lui restaient (v. 8-9, 16-17).
c) Au seuil de l’épuisement complet, à deux reprises (v. 11, 19), il retrouve son assise après s’être entendu appelé «homme bien-aimé». Sans cette parole de Dieu, il n’aurait pu nous laisser l’admirable chapitre il sur l’avenir d’Israël, et dont la fin conduit à la grande tribulation annoncée en Mat 24.15-22.
II. Jésus, fils bien-aimé
C’est aussi dans deux circonstances marquantes que Jésus a reçu du ciel une déclaration inoubliable. Toutefois, à Daniel, c’est un envoyé de Dieu, sous forme humaine, qui s’adresse à un homme. A Jésus, c’est la voix du Père lui-même, qui honore le Fils, dont la parole fera autorité, non seulement pour Israël, mais pour toutes les nations.
1. Le baptême (Mat 3 13-17, Marc 1.9-11; Luc 3.21-22)
Surpris de voir venir Jésus, Jean-Baptiste refuse d’abord d’admettre, à son baptême de repentance, l’homme sans péché, qui n’en avait pas besoin. Comme autrefois Daniel dans sa prière, Jésus s’identifiait à son peuple coupable, qui avait tant besoin de repentance.
Par ce baptême en public, Jésus s’humilie, en se mettant au rang des pécheurs. Mais aussitôt le Père honore le Fils par une déclaration publique qui lui confère l’autorité souveraine de Dieu, celle qui n’émane pas des hommes.
2. La transfiguration (Mat 17.l-8: Marc 9.2-8; Luc 9.28-36)
Contrairement au baptême pratiqué en public, la transfiguration fut réservée à trois disciples seulement, à l’écart, sur une montagne. Ils gardèrent longtemps la vision de leur Maître glorifié, resplendissant de lumière (Jean 1.14; 2 Pi 1.17-18). Moïse (la loi) et Elie (les prophètes) s’entretenant avec Jésus de sa mort, c’est déjà tout l’Ancien Testament porteur de l’annonce du salut, rendu possible par la croix seulement.
A Daniel fut révélée la délivrance future du peuple d’Israël, à la fin des temps. A la transfiguration, c’est le salut de toute l’humanité qui est en vue. C’est en Jésus que s’accomplit tout le plan de Dieu, pour Israël, pour l’Eglise et pour le monde. Tout devait se jouer à la croix. Sur l’horreur du Calvaire, le soleil a refusé de briller pendant trois heures. La puissance des ténèbres aurait le dessus. Le prince de la vie est entré dans la mort; il a même connu «la seconde mort», la séparation d’avec Dieu (Mat 27.46; Marc 15.34)! Mais, au matin de Pâques, déjà dans la lumière du «jour d’éternité» (2 Pi 3.18), Jésus est apparu rayonnant, «dans la puissance d’une vie impérissable» (Héb 7.16). Quel aperçu déjà sur la montagne de la transfiguration!
III. Chrétien, homme bien-aimé
Chaque authentique enfant de Dieu, né de nouveau par «la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ» (Act 20.21), se trouve, lui aussi, reconnu comme un bien-aimé de Dieu, et cela également sur deux plans distincts.
1. Sa position devant Dieu
Dès qu’il accepte le salut par grâce, offert en Jésus-Christ, «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rom 4.25), le croyant n’est plus sous le jugement de Dieu. Christ l’a subi à sa place sur la croix, une fois pour toutes. Désormais le chrétien est vu «en Christ», non avec sa propre justice, résultant d’oeuvres accomplies selon une loi, mais couvert par la justice de Dieu, celle qui s’obtient moyennant la foi (Phil 3.9). Ainsi Dieu «nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Eph 1.6). Ce terme de «bien-aimé» de Dieu, propre à chacun de ses enfants, revient souvent dans les épîtres, en relation avec cette position initiale du racheté de Jésus-Christ (Rom 1.7; Col 3.12: 1 Tim 6.2; Jude 1). N’oublions jamais le prix payé par Dieu pour nous acquérir cette position « à la louange de la gloire de sa grâce» (Eph 1.6).
2. Sa marche dans le monde
Mais ce terme de «bien-aimé de Dieu» ne doit pas faire illusion; il n’épargne pas au croyant les dangers de ce monde. Ni Daniel ni Jésus n’en furent épargnés. C’est même à bout de forces que Daniel fut appelé bien-aimé. Les chrétiens du 20e siècle ne doivent pas s’attendre à mieux que leurs devanciers (1 Pi 4.12). Etant des bien-aimés de Dieu, les disciples ont à marcher dans cette vie, «comme lui a marché» (1 Jean 2.6). C’est pourquoi ils ne doivent pas se venger eux-mêmes (Rom 12.19), ni se laisser gagner par l’idolâtrie (1 Cor 10.14), mais au contraire être fermes (1 Cor 15.58), se purifier de toute souillure (2 Cor 7.1), accepter les Ecritures pour leur édification (2 Cor 12.19), devenir imitateurs de Dieu (Eph 5.1) et continuer à s’édifier eux-mêmes (Jude 20).
Les destinataires des épîtres sont des bien-aimés de Dieu, mais aussi les bien-aimés des auteurs de ces lettres (I Thes 2.9!). La valeur du racheté de Christ est prioritaire; c’est un frère «pour lequel Christ est mort» (Rom 14.15; 1 Cor 8.11). L’amour fraternel met l’Eglise en paix!
Conclusion
Pour séduire Eve en Eden, le diable jeta le doute sur l’amour de Dieu, puisqu’il leur interdisait de manger le fruit d’un seul arbre! Aujourd’hui encore, face à des silences de Dieu, parfois on s’interroge. Certes, les voies de Dieu peuvent nous surprendre, et nos projets échouer, mais Dieu a prouvé son amour à la croix, lorsque nous étions encore des pécheurs (Rom 5.8). Jamais nous ne connaîtrons l’abandon de Dieu que connut le «Fils bien-aimé»!
Non, ne doutons jamais de l’amour de Dieu, «car Dieu est amour» (1 Jean 4.8,16).
- Edité par Choiquier Jean
1. Le premier fait communiqué par l’Ecriture sainte, c’est qu’au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Une affirmation semblable se trouve au commencement de l’Evangile de Jean. Ce même fait, la création de tout ce qui existe grâce à la seule volonté du Dieu tout-puissant et par sa parole, sera souligné dans les plus anciens symboles de notre foi, c’est-à-dire le symbole des Apôtres et le symbole du concile de Nicée de l’an 325 après Jésus-Christ, le premier concile oecuménique. Ceux-ci confessent que Dieu, le Père tout-puissant, créa tout ce qui existe, les choses invisibles autant que visibles.
2. De cette priorité accordée à la doctrine de la création divine, et par l’Ecriture sainte et par les grandes confessions de foi chrétiennes, ressort notre conviction que l’affirmation du fait de la création de l’univers par la volonté de Dieu est d’une importance capitale pour la vie et la pensée de chaque chrétien.
3. Les sciences humaines, ayant pour objet l’étude des structures de l’univers réel, vont à la rencontre de cette vérité théologique, pour autant qu’elles se basent sur la découverte des réalités scientifiques. Etant donné que 1’Ecriture sainte, la parole véritable de Dieu, ne contient ni erreur de fait ni contradiction, il est évident que les vérités découvertes par les sciences naturelles humaines doivent correspondre aux assertions de la Bible.
4. Pour cette raison, la foi chrétienne n’a aucune raison de craindre les progrès des sciences aussi longtemps que celles-ci se bornent à rester dans les limites propres à elles-mêmes et à la limitation humaine. Si un conflit semble exister entre une vérité scripturale et des faits découverts par une science ou des sciences humaines, il doit être le résultat, soit d’une interprétation fausse de l’Ecriture, soit de données scientifiques inexactes, soit d’une conclusion mal tirée de faits exacts.
5. De manière générale, les soi-disant conflits entre la Bible et la foi chrétienne d’un côté, et les sciences naturelles de l’autre, sont la conséquence d’une extrapolation injustifiée des connaissances scientifiques ou bien de la doctrine biblique. Dans l’état d’esprit actuel de la majorité de nos contemporains, la faible connaissance du contenu de la Bible et le respect presque religieux accordé à la science provoque l’impression que la foi serait contredite par la science. C’est contre cette fausse impression que nous devons prendre position.
6. Le point de départ de chaque pensée vraiment chrétienne et biblique, c’est la parole divine elle-même, comme elle nous a été transmise avec une parfaite fidélité à l’égard de l’intention de son Auteur divin dans l’Ecriture sainte. Les expressions habituelles telles que infaillibilité, absence de toute erreur et de toute contradiction, digne d’une confiance absolue, ne sont que l’expression de la reconnaissance due à l’Auteur de cette parole biblique.
7. Bien que la pensée humaine, faillible qu’elle est et sera toujours, ait déjà fait de grandes erreurs de compréhension et d’interprétation dans le traitement de l’Ecriture sainte, et qu’elle continue à en faire, nous devons souligner notre conviction que de telles erreurs ont toujours leur origine dans notre propre faiblesse et ne compromettent point l’autorité absolue de la parole du Dieu de vérité. Quant aux sciences humaines, bien qu’elles soient en mesure de découvrir des vérités impressionnantes et d’une grande ampleur, elles sont elles-mêmes toujours menacées d’être grièvement compromises par la faillibilité et souvent par la malhonnêteté humaine. Pour cette raison, nous voulons affirmer notre confiance dans l’infaillibilité de la Bible avant d’aborder tout problème où les données bibliques pourraient être mises en question ou même contredites par quelque conclusion d’une science humaine.
8. En demandant aux dévoués des sciences naturelles qu’ils se rendent compte de la tentation constante de se vanter de leurs succès réels et imaginaires et d’oublier les limites de leurs capacités, nous reconnaissons également le danger qu’un théologien ou un simple chrétien puisse tomber dans une erreur du même ordre.
9. La naissance de l’univers à savoir de la matière, de l’espace et du temps (creatio ex nihilo) est un événement si grand que l’homme ne peut le regarder, examiner et décrire que d’une manière partielle et fragmentaire. Etant donné le désir de l’homme de tout vouloir comprendre de manière globale, c’est naturel pour lui de protester contre ses propres limitations et d’essayer de les surmonter.
10. Les grandes étapes de la création qui sont traitées dans la description biblique sont au nombre de trois: la cosmogénèse (l’origine de l’univers), la biogénèse (l’origine de la vie), et l’anthropogénèse (l’origine de l’humanité). Chaque étape fait l’objet d’une ou même de plusieurs sciences spécialisées. La confrontation entre la foi biblique et la science naturelle humaine, ou (encore plus grave) une foi démesurée en les pouvoirs de la science, exigera toujours une démarcation exacte de la question en cause et des vrais ou prétendus désaccords. De manière générale, nous devons toujours réaffirmer notre confiance que l’Ecriture sainte est absolument digne de foi; de manière particulière, nous sommes dans l’obligation d’examiner chaque question différente de la manière qui lui convienne.
Conclusion
En principe, toute science humaine devrait reconnaître ses limites et s’abstenir de faire des extrapolations et de tirer des conclusions qui la dépasse. En effet, toute science humaine a des adeptes qui s’empressent de se vanter de la supériorité prétendue de leur science à la foi chrétienne. L’ultime conclusion d’une telle vanité, c’est une attaque acharnée contre la vérité fondamentale de la création divine, qui constitue le fondement de la révélation biblique et de notre foi salvatrice. Une telle attaque, bien que fondée sur des prétentions injustifiées, peut faire vaciller la confiance des chrétiens mal préparés à l’examiner et à la réfuter. Pour cette raison, nous nous engageons dans le combat ainsi décrit par l’apôtre Paul: Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ (2 Cor 10,5).
- Edité par Brown H.O.J.
Articles par sujet
abonnez vous ...
Recevez chaque trimestre l’édition imprimée de Promesses, revue de réflexion biblique trimestrielle qui paraît depuis 1967.